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Introduction

I/ Qu’est-ce que la malnutrition


La malnutrition se définit par les carences, les excès ou les déséquilibres
dans l’apport énergétique et/ou nutritionnel d’une personne. C’est un
état nutritionnel qui est la conséquence d’une alimentation mal équilibrée
en quantité et/ou en qualité. Ce terme couvre donc deux formes la sous-
alimentation et la suralimentation.

1 ) La sous-alimentation
La sous-alimentation est une forme de la malnutrition. Elle se caractérise
par un manque important de nourriture tel que l’individu dépense plus
d’énergie qu’il n’en consomme. Elle comprend la malnutrition aigüe
(émaciation), la malnutrition chronique (le retard de croissance) et les
carences alimentaires.
 la malnutrition aiguë.
La malnutrition aigüe définie par l’indice poids pour taille, reflète la
situation nutritionnelle actuelle, consécutive à une alimentation
insuffisante. Elle peut aussi être le résultat de maladies aiguées
provoquant une perte de poids (diarrhée sévère, rougeole, anorexie
associée à une maladie par exemple). Un enfant souffrant de cette forme
de malnutrition est maigre ou émacié.
C’est le degré le plus grave de la malnutrition car le corps commence à
consommer ses propres tissus pour y trouver de l’énergie et des
composants nutritionnels nécessaires à sa survie, faisant alors fondre les
muscles. La malnutrition aiguë peut être modérée ou sévère.
La malnutrition aigüe modérée
La malnutrition aigüe modérée aussi connue sous le nom de
dépérissement est définie par un indicateur de masse corporelle inférieur
de 3 à 2 (déviations moyennes) par rapport au standard international ou
par une circonférence du bras d’entre 11 et 12,5 cm.
La malnutrition aigüe sévère
La malnutrition aigüe sévère est la forme la plus dangereuse de
malnutrition. Laissée sans soin, elle peut entraîner la mort. Elle se
manifeste de deux manières :
DÉPÉRISSEMENT SÉVÈRE
Le dépérissement sévère est caractérisé par une importante perte en gras
et en tissus musculaires. Les enfants sévèrement touchés par le
dépérissement ont l’air plus âgés et leurs corps sont extrêmement fins et
squelettiques.
ŒDÈME
Dans cette forme de malnutrition aigüe sévère, l’œdème est présent sur
les membres inférieurs et peut être reconnu lorsqu’une pression du pouce
sur le dessus des deux pieds pendant trois secondes laisse une marque
après relâchement. L’œdème peut s’étendre aux jambes et au visage, et
l’enfant semble bouffi, et est généralement irritable, faible et léthargique.
 La malnutrition chronique
La malnutrition chronique, définie par l’indice taille pour âge donne une
idée des problèmes nutritionnels passés, conséquence d’une alimentation
inadéquate et / ou d’une maladie pendant une période relativement
longue ou encore de façon répétée. C’est la manifestation d’un retard
statural l’enfant présente une taille trop petite pour un âge donné.
 Carences alimentaires
On emploie le terme de carence alimentaire lorsque notre organisme ne
reçoit pas tous les nutriments (protéines, lipides et glucides) et
micronutriments nécessaires. Il existe plusieurs types de carences :
Types de carences Définitions Maladies résultants Manifestations Aliments à consommer pour
prévenir
La carence en fer appelée anémie ferriprive. Le L’anémie ferriprive Aliments riches en fer :
fer est le principal minéral qui provoque plusieurs viande rouge, le jaune
participe à la production de symptômes : de grosses d’œuf, les légumes verts
globules rouges. Lorsqu’une fatigues, des maux de feuillus, les moules, la
personne est atteinte d’une tête, la chute de cheveux, laitue.
insuffisance en fer, ses un retard de croissance,
globules rouges deviennent une diminution de la
plus pâles, plus petits et faculté intellectuelle,…
moins nombreux
La carence en le manque de protéines Chez l'enfant, la
protéines ou touche principalement les malnutrition protéino-
malnutrition jeunes enfants de 6 mois à énergétique a 2
protéino- trois ans. Cela se produit formes habituelles:
énergétique lorsque leurs aliments ne Marasme,Kwashiorkor.
contiennent pas de
nutriments d’origine animale
alors qu’ils ne sont plus
allaités au sein. Les premiers
symptômes sont la fatigue ou
encore l’anémie.
Les carences en est à l’origine de la majorité Aliments riches en vitamine
vitamines des cas de cécité chez l’enfant A : le lait maternel ainsi que
(exemple carence (aveugle). Cette vitamine est les légumes verts (haricots
en vitamine A) effectivement très importante verts, poivron…), les fruits
pour la santé des yeux, le et légumes oranges
système immunitaire et la (carottes, papayes…
reproduction.
La carence en elle peut susciter des Aliments riches en iode :
iode anomalies de la crustacés, sel iodé,…
croissance et du
développement, une
hypothyroïdie, un
goitre et une maladie
thyroïdienne.
 Le marasme (également appelé forme sèche de la malnutrition
protéino-énergétique) entraîne une perte de poids et la perte des
graisses et des muscles.
 Le kwashiorkor (également appelée forme humide, ou
œdémateuse) est un risque associé à l'arrêt prématuré de
l'allaitement, qui survient typiquement lors d'une nouvelle
naissance, écartant l'enfant plus âgé du sein maternel. Le
kwashiorkor peut également être secondaire à une maladie aiguë,
souvent une gastro-entérite ou une autre infection, chez un enfant
déjà atteint de malnutrition protéino-énergétique. Il se manifeste
par un ventre ballonné, l’anémie, retard intellectuel
:

2) La sur-alimentation
La surnutrition est une forme de malnutrition par excès (suralimentation),
une mauvaise nutrition provoquant un surpoids qui peut aboutir à
l'obésité. Elle peut facilement être mesurée par un calcul d'IMC.
Elle peut entraîner un surpoids, l’obésité et des maladies non
transmissibles liées à l’alimentation telles que les maladies cardiaques, les
accidents vasculaires cérébraux, le diabète et certains cancers.
 Surpoids
Le surpoids, pour un homme ou une femme, est une surcharge pondérale
modérée.L'indicateur de surpoids est son Indice de Masse Corporelle IMC.
Il correspond à un IMC compris entre 25 et 30. Cet embonpoint, qui n'est
pas encore de l'obésité, est déjà un problème médical.
 Obésité
L'obésité est un rapport entre la taille et le poids d'un individu qui est au-
dessus de la normale de bonne santé. Au-delà du surpoids, l'obésité
correspond à un calcul d'IMC débutant à 30. En règle générale, l'obésité
survient lorsque plus de calories sont acquises que le corps n'en brûle.
II/ Les causes de la malnutrition
Il existe de nombreuses raisons qui font qu’un enfant ou un adulte
devient dénutri. Les causes varient d’un individu à l’autre, mais on peut
les diviser en trois catégories : les causes immédiates, les causes sous-
jacentes et les causes profondes.
1) Les causes Immédiates
Les causes directes ou immédiates agissant au niveau de l’individu sont un
apport alimentaire inadéquat et les maladies infectieuses. Les enfants
sont exposés à un risque élevé de maladies diarrhéiques, d’infections
respiratoires aiguës, de paludisme qui affaiblissent leur système
immunitaire et qui les exposent par ricochet à un risque accru de sous-
nutrition. De même, les enfants malnutris ont également un système
immunitaire affaibli et donc à haut risque de contracter les trois (3)
principales affections (diarrhées, infections respiratoires et paludisme).
On se trouve ainsi dans un cycle vicieux maladie-malnutrition.

2) Les causes Sous-jacentes


Les causes sous-jacentes agissent, quant à elles, au niveau des ménages,
des communautés, et sont regroupées en 3 catégories : l’insécurité
alimentaire des ménages; les pratiques de soins et d’alimentation
inadaptées (environnement social) et la santé publique (eau, hygiène et
assainissement, environnement physique et soins de santé).
L’insécurité alimentaire dépend de la disponibilité et de l’accès à la
nourriture ainsi que leur stabilité dans le temps et de l’utilisation
que chacun pourra en faire ;
Les pratiques de soins désignent la manière dont les membres de
la communauté, y compris les personnes les plus vulnérables
(enfants, personnes âgées, malades…) sont nourris, soignés et
éduqués. Les pratiques de soins comprennent :
-L’alimentation inadéquate du nourrisson et du jeune enfant, le système
de protection et de santé, les services psycho-sociaux et les soins et les
mécanismes d’aide destinés aux femmes – mères ;
- Les pratiques de soins sont fortement liées aux facteurs culturels et aux
valeurs sociales. Il s’agit de l’éducation des femmes, utilisation des
services de santé non-traditionnels, eau et assainissement, division du
travail entre les hommes et les femmes… et aux ressources existantes
(revenus, temps disponible, connaissances…) ;
L’accès à des services de santé (soins curatifs et préventifs) de
bonne qualité et à des prix abordables, dans un environnement
sain. Cet accès est déterminé par la distance géographique, le coût
des soins, le transport, la qualité des services et le facteur temps ;
Un environnement sain suppose l’accès à de l’eau potable, à des
infrastructures d’assainissement, à des abris et une densité de
population adéquate vivant dans un environnement protégé.
3) Les causes Profondes
Mais ces causes sous-jacentes résultent elles-mêmes de causes plus
fondamentales. En effet, Les causes fondamentales ou structurelles
agissent sur la société tout entière. Elles font référence au contexte socio-
économique et politique, aux risques liés à une répartition inéquitable des
ressources et du capital financier. La pauvreté est l’une des causes
fondamentales majeures qui font qu’un ménage ne puisse pas accéder à
des soins de santé de qualité, à un pouvoir d’achat nécessaire et à une
alimentation adéquate et suffisamment diversifiée. La pauvreté expose
les individus les plus vulnérables à un risque accru d’un apport alimentaire
inadéquat et de maladies. L’environnent économique, social, politique et
idéologique a un impact sur l’utilisation des ressources, et sur comment
les revenus générés par ces ressources sont distribués. Il s’agit en autres
de :
 Facteurs politiques, juridiques et culturels, y-compris la religion, la
culture et la tradition, qui influencent la capacité des ménages à maîtriser
leur état nutritionnel ;
 La discrimination politique à cause de la religion, de l’appartenance à un
groupe ethnique ou à un clan peut entraîner une discrimination par
rapport à l’accès à la nourriture et à différentes aides, qui s’ajoutent à la
marginalisation due à la pauvreté.
III/ Les conséquences de la malnutrition
Les conséquences de la malnutrition s’observent à la fois au niveau
individuel et de la communauté / société.

1) Les conséquences CHEZ L’INDIVIDU ET


CYCLE INTERGÉNÉRATIONNEL
L’individu affecté par la malnutrition a :
 Un risque accru de : Décès, chez les enfants de moins de 5 ans il est de 3
à 9 fois plus élevé ; Infections en raison d'une immunité réduite et des
altérations physiopathologiques ; Maladies métaboliques et
cardiovasculaires plus tard dans la vie (par exemple, diabète, obésité) ;
 Des troubles du développement physique et mental avec une réduction
des capacités d’apprentissage et productives.
Figure 2 : Cycle intergénérationnel de la sous-nutrition

Ce schéma montre comment la malnutrition se transmet entre


générations : un nouveau-né de petit poids à la naissance affecté par un
retard de la croissance et, si c’est une fille, a l’âge adulte ses enfants
seront également exposés au faible poids à la naissance. L’état de santé et
la nutrition des mères ont des répercussions importantes sur la santé, le
bien-être et la nutrition des nourrissons perpétuant le cycle
intergénérationnel de la malnutrition.

2) CONSÉQUENCES À L’ÉCHELON D’UN


GROUPE, RÉGION OU PAYS
L’absence de mesures adéquates de prévention entraine des
conséquences énormes :
 Sur le plan économique
Baisse annuelle de 7,1 % du Produit Intérieur Brut (PIB) au Niger (sources
COHA) ; Faible productivité dans tous les secteurs productifs ; Coût élevé
de la prise en charge et du traitement de la malnutrition aiguë dans les
structures de santé et au niveau communautaire.
 Sur le plan humain et social
Contribue à hauteur de 43 % à la mortalité des enfants de moins de 5
ans ; Faibles performances scolaires (une année de scolarité perdue par
enfant atteint).
Figure 3 : Résumé des principales conséquences de toutes les formes de
malnutrition

Ce tableau résume l’impact à long terme de toutes les formes de


malnutrition en termes de santé, de développement, de capacité
cognitive, de productivité sociale et économique.

IV/ Comment venir à bout de la malnutrition


Pour venir à bout de ce fléau que constitue la malnutrition, il nous faut
recourir à une stratégie combinant la prévention et en cas de
manifestation d’une forme de malnutrition, un traitement.

1) Prévention
La prévention dans le domaine de la nutrition concerne toutes les
mesures prises pour éviter la survenue de la malnutrition. Comme par
exemple, on peut tenter de :

Sensibiliser aux meilleures pratiques d’alimentation, d’hygiène et de


soins. Cela passe par le renforcement des acteurs locaux, le recours à des
acteurs d’influence dans les communautés pour favoriser la transmission
locale des savoirs ou encore le recours aux médias de masse ou aux
nouvelles technologies de l’information et de la communication
(téléphonie mobile).

Rendre disponibles des aliments fortifiés en appuyant des entreprises


locales. Ce soutien porte d’une part sur le développement et la
production d’aliments adaptés aux besoins nutritionnels, aux habitudes
alimentaires, aux normes de qualité internationales et aux bas revenus
des familles ; et d’autre part sur la promotion et la distribution de ces
produits dans des réseaux de commercialisation diversifiés et/ou
innovants.

Améliorer la qualité des services de santé en formant les acteurs de


santé et en appuyant les politiques nationales de santé communautaire.
Promouvoir l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE) :
Allaitement Maternel 0-6 mois : Dans les premières heures après la
naissance, l’enfant doit être mis au sein. L’enfant aura le colostrum qui
renforce son immunité. Cela est considéré comme le premier vaccin. Le
colostrum aide à protéger ainsi le bébé contre les maladies opportunes et
aide à éliminer les premières selles noirâtres (méconium).
Alimentation de complément 6-23 mois : L’introduction des aliments de
complément va se faire à partir de 6 mois environ. Car à partir de cet âge,
le lait maternel à lui seul ne peut pas couvrir les besoins du nourrisson. La
mère doit continuer à allaiter le bébé à la demande jour et nuit. Elle doit
veiller sur la fréquence, la quantité, l’épaisseur, la variété, l’alimentation
active/adaptée aux besoins et l’hygiène.
Réduire les carences en micronutriment : Deux stratégies sont avérées
efficaces et réduisent considérablement les carences en micronutriment.
Il s’agit de la supplémentation et de la fortification des aliments.
Prévention contre le surpoids et les maladies métaboliques : La
prévention contre le surpoids et les maladies métaboliques, repose
essentiellement sur la diététique et une bonne hygiène de vie qui prend
en compte un régime alimentaire adapté, l'exercice physique et la
réduction des facteurs de risques avérés. La stratégie consiste à lutter
contre les publicités mensongères des produits alimentaires manufacturés
qui inondent les marchés. Il est important aussi d’élaborer les
recommandations alimentaires nationales avec des messages ciblés. Pour
éviter l’hypertension et les maladies cardiovasculaires, il faut réduire la
consommation des aliments salés, les aliments gras, l'excès de poids le
tabagisme, l’alcool… et contrôler périodiquement la pression artérielle.
Pour éviter le diabète, il faut limiter la consommation des aliments sucrés,
particulièrement les boissons sucrées et les friandises, faire des exercices
physiques et contrôler régulièrement la glycémie.
Il existe encore plein de moyens pour prévenir la malnutrition, mais en cas
d’échec, il faut savoir la dépister et la soigner.

2) Traitement
Pour venir à bout de ce mal, il faut d’abord pourvoir le repérer donc le
dépistage est une étape obligatoire si on veut éradiquer ce problème.
 Dépistage
C’est un processus visant à détecter les patients qui sont à risque de
malnutrition (présence de facteurs de risque nuisant à l’alimentation ou
augmentant les besoins en nutriments ou en énergie) ou atteints de
malnutrition. Il peut être réalisé grâce à l’utilisation de plusieurs moyens
comme:
- les indices anthropométriques
L’anthropométrie est la prise des mensurations physiques comme
indicateur de croissance et de l’état nutritionnel d’un individu. Les
principaux utilisés sont: Pour les enfants de moins de 5 ans, l’indice
Poids-pour-taille permettant de détecter la malnutrition aiguë; l’indice
taille-pour-âge permettant de détecter la malnutrition chronique; l’indice
poids-pour-âge permettant de détecter l’insuffisance pondérale. Pour les
enfants et adultes, périmètre brachial permettant de détecter la
malnutrition aiguë. Pour les adultes seulement, l’indice de masse
corporelle (IMC) permettant de détecter l’obésité et le surpoids (sauf pour
les femmes enceintes)
- Autres indices de mesures de l’état nutritionnel (non
anthropométriques)
Les examens cliniques, les tests biochimiques pour détecter les carences
en micronutriments; Enquête de consommation alimentaire Score de
diversité alimentaire pour connaître la consommation alimentaire
Après ce dépistage et en cas de détection de la malnutrition il faut savoir
la soigner.
 Soins

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