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ali

Rh
ui
Département de Mathématiques
Faculté des Sciences Semlalia

lao
Marrakech
La
Cours d’Analyse II- SMPC-S2
am

Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


ich
yH

Année Universitaire 2021-2022


M
Pr.
ali
Rh
TABLE DES MATIÈRES

ui
lao
1 Intégrale de Riemann 1
1.1 Intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.1 Subdivision d’un intervalle fermé et borné [a, b] de R . . . . . .
La . . 1
1.5 Sommes de Darboux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.5.1 Définitions et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.6.1 Propiétés des sommes de Darboux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.7.1 Fonctions Riemann-intégrables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.7.1.1 Définition et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.8.0.1 Exemples importants de fonctions Riemann-intégrables . . 6
am

1.9.0.1 Propriétés de l’intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . 6


1.15 Première formule de la moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.18 Notion d’intégrale indéfinie ou de primitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.18.1 Définition et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.20.1 Existence d’une primitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
ich

1.25 Quelques primitives usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12


1.26 Procédés généraux pour le calcul de primitives . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.26.1 Changement de variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.27.1 Intégration par parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.29 Intégration des fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
yH

1.29.1 Complément sur les fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . 15


1.29.2 Intégration des éléments simples de 1 ère espèce . . . . . . . . . . . 15
1.29.3 Intégration des éléments simples du 2 ème espèce . . . . . . . . . . 15
1.30 Intégration des fonctions trigonométriques
Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.30.1 Intégrales de la forme R(sin(x), cos(x))dx, où R est une fraction
M

rationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.30.1.1 Méthode générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.30.1.2 Règles de Bioche
Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.30.2 Intégrales de la forme sinn (x) cosm (x)dx, où n, m ∈ N∗ . . . . . . 18
Pr.

1.31 Autres formes d’intégrales . . Z. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19


1.31.1 Intégrales de la forme R(ch(x), sh(x))dx, où R est une fraction
rationnelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

ii
TABLE DES MATIÈRES

ali
 s 
Z
ax + b 
n
1.31.2 Intégration de la forme R x, dx, où R est une fraction
cx + d
rationnelle . . . . . . . . .Z. . . . √
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.31.3 Intégrales de la forme I = R( x, ax2 + bx + c )dx, où R est une

Rh
fraction rationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.32 Sommes de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

ui
lao
La
am
ich
M yH
Pr.

Analyse II-SMPC-S2 Page iii Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


TABLE DES MATIÈRES

ali
Rh
ui
lao
La
am
ich
M yH
Pr.

Analyse II-SMPC-S2 Page iv Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


ali
Rh
CHAPITRE 1
INTÉGRALE DE RIEMANN

ui
lao
Dans ce chapitre, nous définissons et nous étudions les propriétés d’une fonction
Riemann-intégrable sur un intervalle fermé et borné [a, b] de R, à l’aide des sommes de
Darboux. Nous introduisons aussi et nous étudions la notion de primitive d’une fonction
définie sur un intervalle quelconque I de R et nous donnons les différentes techniques de
La
calcul de ces primitives. Enfin, nous donnons quelques applications du calcul intégral en
l’occurrence pour le calcul de limites de quelques suites numériques à l’aide des sommes
de Riemann.

1.1 Intégrale de Riemann


am

1.1.1 Subdivision d’un intervalle fermé et borné [a, b] de R


Définition 1.2.

Soit [a, b] un intervalle fermé borné de R. On appelle subdivision de [a, b], qu’on
ich

note (D), toute suite finie et strictement croissante (xk )0≤k≤n de points de [a, b],
de premier terme x0 = a et de dernier terme xn = b.

x0 = a < x1 < · · · < xn = b.

On écrit (D) = (x0 = a, x1 , · · · , xn = b).


yH

Le nombre δ(D) = max (xk − xk−1 ) est appellé le pas de la subdivision (D).
1≤k≤n
C’est la plus grande distance entre deux points consécutifs de (D).

Définition 1.3.
M

Soient (D) = (x0 = a, x1 , · · · , xn = b) et (D0 ) = (x00 = a, x01 , · · · , x0p = b) deux


subdivsions de [a, b]. On dit que (D0 ) est plus fine que (D) si (D0 ) contient tous
les points de (D), c’est à dire, si {x0 , x1 , · · · , xn } ⊂ {x00 , x01 , · · · , x0p }.
Pr.

1
CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
Exemples 1.3.1.

1 1
1) (D) = (x0 = 0, x1 = , x2 = , x3 = 1) est une subdivision de l’intervalle [0, 1].
3 2

Rh
1 1 1 1
2) (D0 ) = (x00 = 0, x01 = , x02 = , x03 = , x04 = , x05 = 1) est une autre subdivision
5 4 3 2
de [0, 1] qui est plus fine que (D). Tous les points de (D) sont contenus dans (D0 ).

Définition 1.4 ( Subdivision régulière ).

Soit [a, b] un intervalle fermé et borné de R et soit n ∈ N∗ . Pour tout entier

ui
k ∈ {0, 1, · · · , n}, on pose
(b − a)
xk = a + k .
n

lao
Alors (D) = (x0 = a, x1 , · · · , xn = b) est une subdivision de [a, b], appellée
subdivision régulière ( ou équidistance ) de [a, b]. Tous les intervalles [xk−1 , xk ]
(b − a)
ont la même longueur égale à , plus précisément
n
b−a
xk − xk−1 =
n
La
, ∀k ∈ {1, 2, · · · , n}.

1.5 Sommes de Darboux


am

1.5.1 Définitions et exemples


Soit f : [a, b] 7−→ R une fonction bornée et soit (D) = (x0 = a, x1 , · · · , xn = b) une
subdivision quelconque de [a, b]. Pour tout k ∈ {1, 2, · · · , n}, notons par mk , respecti-
vement Mk , la borne inférieure, respectivement la borne supérieure de f sur l’intervalle
ich

[xk−1 , xk ], c’est à dire

mk = inf f (x) et Mk = sup f (x).


x∈[xk−1 ,xk ] x∈[xk−1 ,xk ]
yH

Définition 1.6.

1) On appelle somme de Darboux inférieure de f associée à la subdivision


(D) = (x0 = a, x1 , · · · , xn = b) de [a, b], le nombre réel, noté ID (f ) défini
par
n
X
ID (f ) = (xk − xk−1 )mk .
M

k=1

2) On appelle somme de Darboux supérieure de f associée à la subdivision


(D) = (x0 = a, x1 , · · · , xn = b) de [a, b], le nombre réel, noté SD (f ) défini
Pr.

par
n
X
SD (f ) = (xk − xk−1 )Mk .
k=1

Analyse II-SMPC-S2 Page 2 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
Interprétation géométrique
Géométriquement, la somme de Darboux inférieure ID (f ), respectivement supérieure
SD (f ) de f , associée à la subdivision (D) = (x0 = a, x1 , · · · , xn = b) de [a, b] représente

Rh
la somme des aires des rectangles de cotés (xk − xk−1 ) et mk , respectivement la somme
des aires des rectangles de cotés (xk − xk−1 ) et Mk .

Remarque 1.6.1.
En particulier, si (D) = (x0 = a, x1 , · · · , xn = b) est la subdivision régulière de [a, b],
c’est à dire définie par

ui
(b − a)
xk = a + k , ∀k ∈ {0, 1, · · · , n},
n
alors

lao
b−a
xk − xk−1 = , ∀k ∈ {1, 2, · · · , n}.
n
Les sommes de Darboux inférieure, respectivement supérieure de f , associées à la subdi-
vision régulière (D) de [a, b], notées dans ce cas In (f ), respectivement Sn (f ), sont données
par La
n n
X (b − a) X
In (f ) = (xk − xk−1 )mk = mk
k=1 n k=1
et
n n
X (b − a) X
Sn (f ) = (xk − xk−1 )Mk = Mk .
k=1 n k=1
am

Exemple 1.6.1.
Soit f la fonction définie par

f (x) = x, ∀x ∈ [0, 1].


ich

Désignons par (D) = (x0 = a, x1 , · · · , xn = b) la subdivision régulière de [0, 1], c’est à


dire, définie par
(1 − 0) k
xk = 0 + k = , ∀k ∈ {0, 1, · · · , n}.
n n
La fonction f étant continue et croissante sur [0, 1], donc pour tout k ∈ {1, 2, · · · , n}, on a
yH

k−1
mk = inf f (x) = f (xk−1 ) = xk−1 =
x∈[xk−1 ,xk ] n
et
k
Mk = sup f (x) = f (xk ) = xk = .
x∈[xk−1 ,xk ] n
M

Les sommes de Darboux inférieure In (f ), respectivement supérieure Sn (f ) de f associciées


à la subdivision régulière (D) de [0, 1] s’écivent donc
n n n
(1 − 0) X 1X (k − 1) 1 X 1 n(n − 1) 1 1
In (f ) = mk = = 2 (k − 1) = 2 = −
Pr.

n k=1 n k=1 n n k=1 n 2 2 2n

et
n n n
(1 − 0) X 1X k 1 X 1 n(n + 1) 1 1
Sn (f ) = Mk = = 2 k= 2 = + .
n k=1 n k=1 n n k=1 n 2 2 2n

Analyse II-SMPC-S2 Page 3 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
1.6.1 Propiétés des sommes de Darboux
Proposition 1.7.

Rh
Soit f : [a, b] 7−→ R une fonction bornée.
1) Si (D) est une subdivision de [a, b], alors ID (f ) ≤ SD (f ).
2) Si (D) et (D0 ) sont deux subdivisions de [a, b] telles que (D0 ) est plus fine
que (D), alors
ID (f ) ≤ ID0 (f ) ≤ SD0 (f ) ≤ SD (f ).

ui
Démonstration :
1) Découle de l’inégalité

lao
mk = inf f (x) ≤ Mk = sup f (x),
x∈[xk−1 ,xk ] x∈[xk−1 ,xk ]

pour tout k ∈ {1, 2, · · · , n}.


2) C’est une conséquence du fait que si A et B sont deux parties non vides de R telles
La
que B ⊂ A et si g est une fonction bornée sur A, alors

inf g(x) ≤ inf g(x) ≤ sup g(x) ≤ sup g(x).


x∈A x∈B x∈B x∈A

1.7.1 Fonctions Riemann-intégrables


am

1.7.1.1 Définition et exemples


Définition 1.8.

Soit f : [a, b] 7−→ R une fonction bornée et soient In (f ), respectivement Sn (f )


les sommes de Darboux inférieure, respectivement supérieure de f associées à la
ich

subdivision régulière (D) de [a, b]. On dit que f est Riemann-intégrable sur [a, b]
si les deux limites lim In (f ) et lim Sn (f ) existent et sont égales. La valeur
n−→+∞ n−→+∞
commune de ces deux limites est appelée intégrale de f sur [a, b] et est notée
Z b
f (x)dx. On a alors dans ce cas
yH

a
Z b
f (x)dx = lim In (f ) = lim Sn (f ).
a n−→+∞ n−→+∞

Exemples 1.8.1.
M

1) Soit [a, b] un intervalle fermé et borné de R et soit λ ∈ R. Posons

f (x) = λ, ∀x ∈ [a, b].


Pr.

Soit (D) = (x0 = a, x1 , · · · , xn = b) la subdivision régulière de [a, b], c’est à dire,


définie par
(b − a)
xk = a + k , ∀k ∈ {0, 1, · · · , n}.
n

Analyse II-SMPC-S2 Page 4 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
Pour tout k ∈ {1, 2, · · · , n}, on a
mk = inf f (x) = λ et Mk = sup f (x) = λ.
x∈[xk−1 ,xk ] x∈[xk−1 ,xk ]

Rh
Les sommes de Darboux inférieure In (f ), respectivement supérieure Sn (f ) de f
associées à la subdivision régulière (D) de [a, b] sont donc données par
n n
(b − a) X (b − a) X (b − a)
In (f ) = mk = λ= nλ = λ(b − a)
n k=1 n k=1 n
et n n
(b − a) X (b − a) X (b − a)

ui
Sn (f ) = Mk = λ= nλ = λ(b − a).
n k=1 n k=1 n
On a lim In (f ) = λ(b − a) existe et lim Sn (f ) = λ(b − a) existe, de plus
n−→+∞ n−→+∞
lim Sn (f ) = λ(b − a), donc la fonction f est Riemann intégrable

lao
lim In (f ) =
n−→+∞ n−→+∞
sur [a, b] et on a
Z b Z b
λdx = f (x)dx = lim In (f ) = lim Sn (f ) = λ(b − a).
a a n−→+∞ n−→+∞

2) Soit f la fonction définie par


La
f (x) = x, ∀x ∈ [0, 1].
On a vu dans l’exemple 1.6.1 que les sommes de Darboux inférieure In (f ), respec-
tivement supérieure Sn (f ) de f associciées à la subdivision régulière (D) de [0, 1]
sont données par
n
am

1X 1 1
In (f ) = mk = −
n k=1 2 2n
et n
1X 1 1
Sn (f ) = Mk = + .
n k=1 2 2n
ich

1
On a lim In (f ) = = lim Sn (f ), donc la fonction f est Riemann- intégrable
n−→+∞ 2 n−→+∞
sur [0, 1] et on a
Z 1 Z 1
1
xdx = f (x)dx = lim In (f ) = lim Sn (f ) = .
0 0 n−→+∞ n−→+∞ 2
yH

3) La fonctionf définie par



1, si x ∈ [0, 1]
T

 Q
f (x) =
0, si x ∈ [0, 1] (R \ Q)

 T

n’est pas Riemann-intégrable sur [0, 1] car lim In (f ) = 0 6= lim Sn (f ) = 1.


n−→+∞ n−→+∞
M

Remarques 1.8.1.
Z b
1) Dans le symbole f (x)dx, la lettre x, appelée variable d’intégration, n’apparait
Pr.

a
pas dans le résultat. On peut donc la remplacer par n’importe qu’elle autre variable
y, z, t, u, v...etc, tout en évitant a et b.
Z a Z b Z a
2) Par convention, on pose f (x)dx = − f (x)dx et f (x)dx = 0.
b a a

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CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
Interprétation géométrique
Soit f une fonction Riemann-intégrable sur [a, b].
Notons
P1 = {(x, y) ∈ R2 : y ≥ 0} et P2 = {(x, y) ∈ R2 : y ≤ 0}.

Rh
Soit A1 , respectivement A2 , l’aire limitée par l’axe (ox), les droites d’équations x = a et
x = b et la portion de la courbe y = f (x) contenue dans P1 , respectivement dans P2 .
Alors Z b
f (x)dx = A1 − A2 .
a

ui
1.8.0.1 Exemples importants de fonctions Riemann-intégrables
On établit le théorème suivant.
Théorème 1.9.

lao
1) Toute fonction f continue sur [a, b] est Riemann-intégrable sur [a, b].
2) Toute fonction f monotone sur [a, b] est Riemann-intégrable sur [a, b].

Exemples 1.9.1.
La
1) La fonction f : x 7−→ f (x) = ex étant continue, donc Riemann-intégrable sur [0, 1].
2) La fonction partie entière E : x 7−→ E(x) est croissante sur [−1, 2], donc Riemann-
intégrable sur [−1, 2].
am

1.9.0.1 Propriétés de l’intégrale de Riemann


Théorème 1.10.

Soient f et g deux fonctions Riemann-intégrables sur [a, b]. Alors


1) La fonction produit f g est aussi Riemann-intégrable sur [a, b].
ich

2) Pour tous α, β ∈ R, la fonction (αf + βg) est encore Riemann-intégrable


sur [a, b], et on a
Z b Z b Z b
(αf + βg)(x)dx = α f (x)dx + β g(x)dx.
a a a
yH

Remarque 1.10.1.
En général, ! Z !
Z b Z b b
f (x)g(x)dx 6= f (x)dx g(x)dx .
a a a
M

Théorème 1.11 ( Relation de Chasles ).

Soit f est une fonction Riemann-intégrable sur [a, b]. Alors pour tout point
c ∈]a, b[, f est Riemann-intégrable sur [a, c] et [c, b] et on a
Pr.

Z b Z c Z b
f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx.
a a c

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CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
Théorème 1.12 ( Croissance ).

Soient f et g deux fonctions Riemann-intégrables sur [a, b].


Z b

Rh
1) Si f (x) ≥ 0, ∀x ∈ [a, b], alors f (x)dx ≥ 0.
a
Z b Z b
2) Si f (x) ≥ g(x), ∀x ∈ [a, b], alors f (x)dx ≥ g(x)dx.
a a

ui
Démonstration :
1) Désignons par (D) = (x0 = a, x1 , · · · , xn = b) la subdivision régulière de [a, b]. Comme
f (x) ≥ 0, ∀x ∈ [a, b], alors pour tout k ∈ {1, 2, · · · , n}, on a

lao
mk = inf f (x) ≥ 0 et Mk = sup f (x) ≥ 0,
x∈[xk−1 ,xk ] x∈[xk−1 ,xk ]

ce qui entraîne alors que


n n
In (f ) =
(b − a) X
n k=1
La
mk ≥ 0 et Sn (f ) =
(b − a) X
n k=1
Mk ≥ 0.

D’où Z b
f (x)dx = lim In (f ) = lim Sn (f ) ≥ 0.
a n−→+∞ n−→+∞
am

2) Si f (x) ≥ g(x), ∀x ∈ [a, b], alors (f − g)(x) ≥ 0, ∀x ∈ [a, b], donc d’après 1),
Z b
(f − g)(x)dx ≥ 0 et par linéarité de l’intégrale, on obtient
a

Z b Z b
f (x)dx ≥ g(x)dx.
a a
ich

Théorème 1.13.

Soit f : [a, b] −→ R une fonction continue. Si f (x) ≥ 0, ∀x ∈ [a, b] et


Z b
yH

f (x)dx = 0, alors f (x) = 0, ∀x ∈ [a, b].


a

Démonstration : S’obtient par un raisonnement par l’absurde.


Théorème 1.14.
M

Si f est une fonction Riemann-intégrable sur [a, b], alors la fonction | f | est
aussi Riemann-intégrable sur [a, b] et on a
Z b Z b
Pr.

f (x)dx ≤ |f (x)| dx.


a a

Démonstration : Découle, par passage à la limite, de l’inégalité triangulaire.

Analyse II-SMPC-S2 Page 7 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
1.15 Première formule de la moyenne
Théorème 1.16 ( Première formule de la moyenne ).

Rh
Soit f une fonction continue sur [a, b] et soit g une fonction Riemann-intégrable
sur [a, b] telle que g(x) ≥ 0, ∀x ∈ [a, b]. Alors, il existe un point c ∈ [a, b] tel que
Z b Z b
f (x)g(x)dx = f (c) g(x)dx.
a a

ui
Démonstration : Posons

m = inf f (x) et M = sup f (x).


x∈[a,b]

lao
x∈[a,b]

Comme g est positive sur [a, b], alors

mg(x) ≤ f (x)g(x) ≤ M g(x), ∀x ∈ [a, b],

ce qui entraîne que


Z b Z b
La Z b
m g(x)dx ≤ f (x)g(x)dx ≤ M g(x)dx (1.1)
a a a
Z b Z b
1er cas : Si g(x)dx = 0, alors des inégalités (1.1) on déduit que f (x)g(x)dx = 0
a a
et dans ce cas tout point c ∈ [a, b] convient.
am

Z b
2eme cas : Si g(x)dx 6= 0, les inégalités (1.1) impliquent dans ce cas que
a
Z b
f (x)g(x)dx
a
m≤α= Z b ≤ M.
ich

g(x)dx
a

Comme α ∈ [m, M ] et f est continue sur [a, b], il vient du théorème des valeurs
intermédiaires qu’il existe un point c ∈ [a, b] tel que α = f (c), c’est à dire tel que
Z b Z b
yH

f (x)g(x)dx = f (c) g(x)dx.


a a

Ce qui achève la démonstration du théorème.


En particulier si g(x) = 1, ∀x ∈ [a, b], on obtient le théorème suivant.
Théorème 1.17 ( Valeur moyenne ).
M

Soit f une fonction continue sur [a, b]. Alors, il existe un point c ∈ [a, b] tel que
Z b
f (x)dx = (b − a)f (c).
a
Pr.

1 Zb
Le réel f (x)dx est appelé la valeur moyenne de f sur [a, b].
(b − a) a

Analyse II-SMPC-S2 Page 8 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
1 Z 2x −t2
Exemple 1.17.1. Calculer lim e dt.
x→0+ x x
2
Soit x > 0. La fonction t 7−→ f (t) = e−t étant continue sur [x, 2x], donc d’après la
formule de la valeur moyenne, il existe un point cx ∈ [x, 2x] tel que

Rh
Z 2x
2 2 2
e−t dt = (2x − x)e−(cx ) = xe−(cx ) .
x

Comme x ≤ cx ≤ 2x, alors cx −→ 0+ quand x −→ 0+ . Il vient que


1 Z 2x −t2 2
lim+ e dt = lim+ e−(cx ) = e0 = 1.
x→0 x x x→0

ui
1.18 Notion d’intégrale indéfinie ou de primitive

lao
1.18.1 Définition et exemples
Définition 1.19.

Soit I un intervalle quelconque de R et soit f une fonction définie I. On appelle


primitive de f sur I, toute fonction F dérivable sur I telle que
La
F 0 (x) = f (x), ∀x ∈ I.

Exemples 1.19.1.
am

1) La fonction x 7−→ F (x) = sin(x) est une primitive de la fonction x 7−→ f (x) =
cos(x) sur R.
1
2) La fonction x 7−→ F (x) = ln(x) est une primitive de la fonction x 7−→ f (x) =
x
sur R ∗+ .
ich

Proposition 1.20.

Si F est une primitive de f sur I et si G est une autre primitive de f sur I,


alors
G = F + C, où C ∈ R.
yH

Démonstration : Pour tout x ∈ I, on a


G0 (x) = f (x) = F 0 (x),
ce qui entraîne alors que
(G − F )0 (x) = 0,
M

d’où
G − F = cte = C, où C ∈ R.
Z
Pr.

On notera par f (x)dx, toute primitive de f sur I, qu’on appellera aussi intégrale
indéfinie. On a alors Z
f (x)dx = F (x) + C,
où F est une primitive de f sur I et C ∈ R.

Analyse II-SMPC-S2 Page 9 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
1.20.1 Existence d’une primitive
Théorème 1.21.

Rh
Soit f : [a, b] 7−→ R une fonction continue. Alors la fonction
Z x
F : x 7−→ F (x) = f (t)dt
a

est une primitive de f sur [a, b] qui s’annule au point a et F est de classe C 1 sur
[a, b]. De plus, si G est une autre primitive de f sur sur [a, b], alors

ui
Z b
f (t)dt = G(b) − G(a).
a

lao
Démonstration : Soit x0 ∈ [a, b]. Pour tout x ∈ [a, b] tel que x 6= x0 , on a

F (x) − F (x0 ) 1
Z x Z x0 
= f (t)dt − f (t)dt
x − x0 x − x0 La a a

1 Zx
= f (t)dt.
x − x 0 x0

La première formule de la moyenne appliquée aux fonctions t 7−→ f (t) et t 7−→ g(t) = 1
sur l’intervalle [x0 , x] ( ou [x, x0 ] ) entraîne qu’il existe un point cx ∈ [x0 , x] ( ou
cx ∈ [x, x0 ] ) tel que
am

Z x
f (t)dt = (x − x0 )f (cx ).
x0

Ce qui entraîne alors que


F (x) − F (x0 )
= f (cx ).
x − x0
ich

Or x0 ≤ cx ≤ x ( ou x ≤ cx ≤ x0 ), donc cx −→ x0 quand x −→ x0 . Comme de plus f


est continue sur [a, b], on obtient

F (x) − F (x0 )
lim = lim f (cx ) = f (x0 ).
x−→x0 x − x0 x−→x0
yH

Ce qui montre que F est dérivable au point x0 et que F 0 (x0 ) = f (x0 ). Ainsi F est une
primitive de f sur [a, b] et F est de classe C 1 sur [a, b] car f est continue sur [a, b].
Si G est une autre primitive de f sur [a, b], alors il existe une constante C ∈ R telle
que Z x
G(x) = F (x) + C = f (t)dt + C.
a
M

Z a
• Pour x = a, G(a) = f (t)dt + C = C.
a
Z b Z b
• Pour x = b, G(b) = f (t)dt + C = f (t)dt + G(a).
Pr.

a a
D’où Z b
f (t)dt = G(b) − G(a).
a

Ce qui achève démonstration du théorème.

Analyse II-SMPC-S2 Page 10 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
Notation.

Le réel G(b) − G(a) sera noté [ G(x) ]ba .

Rh
Corollaire 1.22.

Si f est une fonction de classe C 1 sur [a, b], alors


Z b
f 0 (t)dt = f (b) − f (a).
a

ui
Plus généralement, on a le théorème suivant.
Théorème 1.23.

lao
Soit I un intervalle quelconque de R et soit f une fonction continue sur I et
soit a ∈ I. Alors la fonction
Z x
F : x 7−→ F (x) = f (t)dt
La a

est une primitive de f sur I qui s’annule au point a.

Comme conséquence de ce théorème on a le résultat suivant.


Théorème 1.24.
am

Soit f une fonction continue sur un intervalle J de R et soient u et v deux


fonctions dérivables sur un intervalle I de R telles que u(I) ⊂ J et v(I)⊂ J. Alors
la fonction Z v(x)
G : x 7−→ G(x) = f (t)dt
u(x)
ich

est dérivable sur I et on a

G0 (x) = v 0 (x)f (v(x)) − u0 (x)f (u(x)), ∀x ∈ I.


yH

Démonstration : Soit a ∈ J. Comme f est continue sur J, la fonction


Z x
F : x 7−→ F (x) = f (t)dt
a

est une primitive de f sur J.


Pour tout x ∈ I, on a
M

Z v(x) Z v(x) Z u(x)


G(x) = f (t)dt = f (t)dt − f (t)dt = F (v(x)) − F (u(x)).
u(x) a a

Puisque F est dérivable sur J et u et v sont dérivables I et u(I) ⊂ J et v(I) ⊂ J,


Pr.

la fonction G est aussi dérivable sur I, en tant que somme de composées de fonctions
dérivables et on a

G0 (x) = v 0 (x)F 0 (v(x)) − u0 (x)F 0 (u(x)) = v 0 (x)f (v(x)) − u0 (x)f (u(x)), ∀x ∈ I.

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CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
Exercice 1.24.1.
Montrer que la fonction
Z x2
e−t dt

Rh
G : x 7−→ G(x) =
sin(x) 1 + t2
est dérivable sur R et calculer sa dérivée.

1.25 Quelques primitives usuelles

ui
Voici un tableau restreint de quelques primitives usuelles.
Z
xα+1
xα dx =

lao
1) + cte, ∀α 6= −1
α+1
Z
eλx
2) eλx dx = + cte, ∀λ 6= 0
λ
Z
3) sin(x)dx = − cos(x) + cte
Z
La
4) cos(x)dx = sin(x) + cte
Z
dx
5) = ln |x| + cte
x
am

Z
dx
6) √ = Arcsin(x) + cte
1 − x2
Z
−1
7) √ dx = Arccos(x) + cte
1 − x2
dx
ich

Z
8) = Arctg(x) + cte
1 + x2
Z
9) ch(x)dx = sh(x) + cte
Z
10) sh(x)dx = ch(x) + cte
yH

dx
Z √
11) √= Argch(x) + cte = ln | x + x2 − 1 | + cte
x2 − 1
Z
dx √
12) √ = Argsh(x) + cte = ln(x + x2 + 1) + cte.
x2 + 1
M

1.26 Procédés généraux pour le calcul de primi-


tives
Pr.

Dans ce paragraphe, nous donnons deux formules fondamentales qui permettent


de calculer quelques intégrales définies ou primitives, à savoir les fameuses formules
d’intégration par parties et de changement de variable.

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CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
1.26.1 Changement de variable
Théorème 1.27 ( Changement de variable ).

Rh
Soit ϕ une fonction de classe C 1 sur un intervalle [a, b] de R et soit f une
fonction continue sur l’intervalle fermé et borné ϕ([a, b]). Alors on a
Z ϕ(b) Z b
f (x)dx = f (ϕ(t))ϕ0 (t)dt.
ϕ(a) a

ui
Démonstration : Soit α ∈ ϕ([a, b]). La fonction f étant continue sur ϕ([a, b]), donc
la fonction Z u
F : u 7−→ F (u) = f (x)dx
α

lao
est primitive de f sur ϕ([a, b]). Il vient alors que la fonction (F oϕ) est dérivable sur
[a, b], comme composée de deux fonctions dérivables et on a
(F oϕ)0 (t) = F 0 (ϕ(t)) ϕ0 (t) = f (ϕ(t)) ϕ0 (t), ∀t ∈ [a, b].
Et en intégrant entre a et b, on obtient La
Z b Z b
f (ϕ(t))ϕ0 (t)dt = (F oϕ)0 (t)dt = (F oϕ)(b) − (F oϕ)(a)
a a

Z ϕ(b) Z ϕ(a) Z ϕ(b)


= f (x)dx − f (x)dx = f (x)dx.
α α ϕ(a)
am

Exemples 1.27.1.
Z 1 x
Z 1
dx Z 1
dx Z 1
dx e dx
1) =2 x −x
=2 −x 2x
=2 .
0 ch(x) 0 e +e 0 e (1 + e ) 0 1 + e2x

Posons u = ex , donc du = ex dx. Il vient alors que


ich

Z 1
dx Z e
du e π
=2 = 2 [ Arctg(u) ]1 = 2Arctg(e) − .
0 ch(x) 1 1 + u2 2

2) Si f est une fonction de classe C 1 sur [a, b], alors


yH

Z b
f 0 (x)dx
= Arctg(f (b)) − Arctg(f (a)).
a 1 + f 2 (x)
En effet, posons t = f (x), donc dt = f 0 (x)dx. Il vient alors que
Z b
f 0 (x)dx Z f (b)
dt f (b)
= = [ Arctg(t) ]f (a) = Arctg(f (b)) − Arctg(f (a)).
a 1 + f 2 (x) f (a) 1 + t 2
M

3) Si f est une fonction de classe C 1 sur [a, b] telle que f (x) 6= 0, ∀x ∈ [a, b], alors
Z b
f 0 (x)dx
= ln |f (b)| − ln |f (a)|.
f (x)
Pr.

En effet, posons t = f (x), donc dt = f 0 (x)dx. Il vient alors que


Z b
f 0 (x)dx Z f (b) dt f (b)
= = [ ln |t| ]f (a) = ln |f (b)| − ln |f (a)|.
a f (x) f (a) t

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CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
1.27.1 Intégration par parties
Théorème 1.28 ( Intégration par parties ).

Rh
Soient f et g deux fonctions de classe C 1 sur un intervalle [a, b] de R. Alors
on a la formule, dite d’intégration par parties
Z b Z b
f 0 (x)g(x)dx = [ f (x)g(x) ]ba − f (x)g 0 (x)dx.
a a

ui
Démonstration : Pour tout x ∈ [a, b], on a
(f g)0 (x) = f 0 (x)g(x) + f (x)g 0 (x).
En intégrant entre a et b, on obtient

lao
Z b Z b Z b
0 0
(f g) (x)dx = f (x)g(x)dx + f (x)g 0 (x)dx,
a a a
soit alors Z b Z b
[ f (x)g(x) ]ba = f 0 (x)g(x)dx + f (x)g 0 (x)dx.
a a
D’où Z b
0
f (x)g(x)dx =
La
[ f (x)g(x) ]ba −
Z b
f (x)g 0 (x)dx.
a a

Remarque 1.28.1.
Bien que trop simple, cette formule constitue un moyen très puissant pour le calcul
am

d’intégrales définies ou de primitives.


Exemples 1.28.1.
Z 1
1) x ex dx.
0
ich

Posons f (x) = x, donc f 0 (x) = 1, g 0 (x) = ex et g(x) = ex .


Alors
Z 1 Z 1
x
x e dx = [ x ex ]10 − ex dx = [ x ex ]10 − [ ex ]10 = e − e + e0 = 1.
0 0
yH

Z
2) Arctg(x)dx.
1
Posons f 0 (x) = 1 et f (x) = x, g(x) = Arctg(x), donc g 0 (x) = .
1 + x2
Alors
Z b
1 Z 2x dx 1
= x Arctg(x) − ln(1 + x2 ) + cte.
M

Arctg(x)dx = x Arctg(x) − 2
a 2 1+x 2
Z
3) ln(x)dx.
Pr.

1
Posons f 0 (x) = 1 et f (x) = x, g(x) = ln(x), donc g 0 (x) = .
x
Alors Z Z
ln(x)dx = x ln(x) − dx = x ln(x) − x + cte.

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CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
1.29 Intégration des fractions rationnelles
1.29.1 Complément sur les fractions rationnelles

Rh
P (x)
Rappelons que si F (x) = est une fraction rationnelle irreductible de R(x) et si
Q(x)
n m
(x − αi )ki (aj x2 + bj x + cj )pj ,
Y Y
Q(x) =
i=1 j=1

où les αi sont les racines d’ordre ki de Q sur R et les aj x2 + bj x + cj sont des polynômes

ui
degré 2 distincts deux à deux, à discriminants 4j = b2j − 4aj cj < 0 et tels que aj 6= 0,
pour j = 1, · · · , m, alors F se décompose de manière unique dans R sous la forme

ki
n X m X j p

lao
X βir X λjs x + µjs
F =E+ r
+ s
,
i=1 r=1 (x − αi )
2
j=1 s=1 (aj x + bj x + cj )

où E est la partie entière de F (c’est le quotient de la division euclidienne de P par Q)


et les (βir ) , (λjs ) et (µjs ) sont des constantes
1≤i≤n 1≤j≤m La 1≤j≤m
1 ≤ r ≤ ki 1 ≤ s ≤ pj 1 ≤ s ≤ pj
réelles.
Donc dans une fraction rationnelle de R(x), il y a deux types d’éléments simples.
1
i) Eléments simples de 1 ère espèce, c’est à dire de la forme , où α ∈ R
(x − α)k
et k ∈ N∗ .
am

λx + µ
ii) Eléments simples de 2 ème espèce, c’est à dire de la forme , où
(ax + bx + c)n
2

n ∈ N∗ et λ, µ, a, b et c sont des constantes réelles telles que a 6= 0 et b2 − 4ac < 0.


ich

ère
1.29.2 Intégration des éléments simples de 1 espèce
On a 
ln |x − α| + cte,

 si k = 1
dx
Z 

I= =
(x − α)k  (x − α)1−k
yH

+ cte, si k 6= 1.



1−k

ème
1.29.3 Intégration des éléments simples du 2 espèce
Z
λx + µ
Soit à calculer I = dx, où n ∈ N∗ et λ, µ, a, b et c sont des
(ax2+ bx + c)n
M

constantes réelles telles que a 6= 0 et ∆ = b2 − 4ac < 0.


En écrivant  
!2
2
b 4ac − b
ax2 + bx + c = a  x + + ,
Pr.

2a 4a2

et en posant
b 4ac − b2
t=x+ et r2 = ,
2a 4a2

Analyse II-SMPC-S2 Page 15 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
on obtient
b
Z
λx + µ )+µ
Z λ(t −
I= dx = 2a dt

Rh
(ax2 + bx + c)n an (t2 + r2 )n
Z
2tdt Z
dt
= λ1 + µ 1 ,
(t2 + r2 )n (t2 + r2 )n
!
λ 1 λb
où λ1 = n et µ1 = n µ − .
2a a 2a
Z
2t dt

ui
i) Calcul de In = , où n ∈ N∗ .
(t2 + r2 )n
On a
ln(t2 + r2 ) + cte,




si n = 1

lao

In =
 (t2 + r2 )1−n
+ cte, si n ≥ 2.



1−n
Z
dt
ii) Calculer de Jn = , où n ∈ N∗ .
(t2 + r 2 )n La
• Pour n = 1, on a
 
t
Z
dt 1 Z d r 1 t
 
J1 = 2 2
=  2 = Arctg + cte.
t +r r 1+ t r r
r
am

• Pour n ≥ 2, en procèdant par une intégration par parties, on obtient


Z
dt 1 Z t2 + r2 − t2 1 Z dt 1 Z t2 dt
Jn = = dt = −
(t2 + r2 )n r2 (t2 + r2 )n r2 (t2 + r2 )n−1 r2 (t2 + r2 )n

1 1 Z t2 dt 1 1
= J − = J − Kn ,
ich

n−1 n−1
r2 r2 (t2 + r2 )n r2 r2
Z
t2 dt
où Kn = .
(t2 + r2 )n
Par une intégrtation par parties, on obtient
yH

Z
t2 dt
Kn =
(t2 + r2 )n

t 1 Z
dt
= n−1
− .
2(1 − n)(t + r )
2 2 2(1 − n) (t + r2 )n−1
2

Il vient que
M

1 1
Jn = 2
Jn−1 − 2 Kn
r r
1 t 1
Pr.

= Jn−1 + − Jn−1 .
r2 2(n − 1)r2 (t2 + r2 )n−1 2r2 (n − 1)
D’où
1 2n − 3 t
 
Jn = Jn−1 + .
2r2 n−1 2r2 (n − 1)(t2 + r2 )n−1

Analyse II-SMPC-S2 Page 16 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
Z
dx
Exemple 1.29.1. I= .
(x + 1)(x2 + 1)
Tout d’abord, commençons par décomposer en éléments simples dans R la frac-
tion rationnelle

Rh
1
F (x) = .
(x + 1)(x2 + 1)

On a deg(1) = 0 < deg((X +1)(X 2 +1)) = 3, donc la partie entière E de F est nulle
(E = 0). Le polynôme du 2ème degré X 2 + 1 étant à discriminant ∆ = −4 < 0,
donc il est irréductible dans R[X]. La décomposition en éléments simples de F
dans R s’écrit donc

ui
a bx + c a bx + c
F (x) = E + + 2 = + 2 ,
x+1 x +1 x+1 x +1

lao
où a, b, et c sont des constantes réelles à calculer.
!
1 bx + c
• (x + 1)F (x) = 2 = a + (x + 1) 2 .
x +1 x +1
1
En prenant x = −1, on obtient a = .
La
2
−1
• lim xF (x) = 0 = a + b, donc b = −a = .
x→∞ 2
1
• F (0) = 1 = a + c, ce qui entraîne que c = 1 − a = .
2
Il vient alors que
am

1 Z dx 1 Z dx 1 Z 2x
I = + − dx
2 x + 1 2 x2 + 1 4 x2 + 1
1 1 1
= ln |1 + x| + Arctg(x) − ln(1 + x2 ) + cte.
2 2 4
ich

1.30 Intégration des fonctions trigonométriques


Z
1.30.1 Intégrales de la forme R(sin(x), cos(x))dx, où R est
une fraction rationnelle
yH

Z
On se propose de calculer I = R(sin(x), cos(x))dx, où R est une fraction
rationnelle en cos(x) et sin(x).

1.30.1.1 Méthode générale


M

Elle consiste à faire le changement de variable


x
 
t = tg ,
2
Pr.

et donc
2t 1 − t2 2dt
sin(x) = 2
, cos(x) = 2
et dx = ,
1+t 1+t 1 + t2
ce qui nous ramène à l’intégration d’une fraction rationnelle en t.

Analyse II-SMPC-S2 Page 17 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
1.30.1.2 Règles de Bioche

On pose
ω(x) = R(sin(x), cos(x))dx.

Rh
1) Si pour tout x du domaine D(I) de I, on a ω(−x) = ω(x), alors on pose
t = cos(x), ce qui nous ramène à l’intégration d’une fraction rationnelle en t.

2) Si ω(π − x) = ω(x), ∀x ∈ D(I), on pose t = sin(x).

ui
3) Si ω(π + x) = ω(x), ∀x ∈ D(I), on pose t = tg(x).

Remarque 1.30.1.

lao
x
 
Le changement de variable t = tg réussit toujours, mais conduit à des calculs
2
trop longs. On peut donc éviter ce changement de variable dans le cas où l’une des
régles de Bioches marche.

Exemple 1.30.1. I=
Z
La
(1 + sin(x))
cos(x)
dx.
Posons
(1 + sin(x))
ω(x) = dx.
cos(x)
π
 
am

Le domaine de I est D(I) = R \ + kπ, k ∈ Z .


2
Pour tout x ∈ D(I), on a

(1 + sin(π − x))
ω(π − x) = d(π − x) = ω(x).
cos(π − x)
ich

On pose alors t = sin(x) et donc dt = cos(x)dx.


Il vient que
Z
(1 + sin(x)) cos(x)dx Z (1 + sin(x)) cos(x)dx
I = =
cos2 (x) 1 − sin2 (x)
yH

Z
(1 + t)dt Z dt
= = = − ln |1 − t| + cte = − ln (1 − sin(x)) + cte.
1 − t2 1−t

Z
1.30.2 Intégrales de la forme sinn (x) cosm (x)dx, où n, m ∈ N∗
M

Z
Soit à calculer I = sinn (x) cosm (x)dx, où n, m ∈ N∗ .

i) Si n est impair (n = 2p + 1, p ∈ N).


Dans ce cas, on pose t = cos(x) et donc dt = − sin(x)dx. Alors
Pr.

Z Z
m
I = 2p
sin (x) cos (x) sin(x)dx = (1 − cos2 (x))p cosm (x) sin(x)dx
Z
=− (1 − t2 )p tm dt.

Analyse II-SMPC-S2 Page 18 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
ii) Si m est impair (m = 2q + 1, q ∈ N).
Alors, on pose t = sin(x) et donc dt = cos(x)dx. Il vient que
Z Z
I = sinn (x) cos2q (x) cos(x)dx = sinn (x)(1 − sin2 (x))q cos(x)dx

Rh
Z
= tn (1 − t2 )q dt.

iii) Si n et m sont pairs (n = 2p, m = 2q, p, q ∈ N).


Dans ce cas, on procède par une linéarisation en utilisant les formules
1 − cos(2x) 1 + cos(2x)
sin2 (x) = et cos2 (x) = , ∀x ∈ R.
2 2

ui
Exemples 1.30.1.
Z
1) I = sin4 (x) cos3 (x)dx.

lao
L’exposant de cosinus est égal à 3 qui est impair, donc on pose t = sin(x) et
dt = cos(x)dx. Alors
Z Z
I = sin4 (x) cos2 (x) cos(x)dx = t4 (1 − t2 )dt
Z
4 6 t5 t7
= (t − t )dt = − + cte
La 5 7
sin5 (x) sin7 (x)
= − + cte.
5 7
Z
2) I = sin2 (x) cos4 (x)dx.
Les exposants de sinus et cosinus sont respectivement 2 et 4 qui sont tous les
deux pairs, on procède alors par une linéarisation.
am

On a
sin2 (2x)
! !
2 4 2 2 1 + cos(2x)
sin (x) cos (x) = cos (x)(cos(x) sin(x)) =
! ! 2 4
1 + cos(2x) 1 − cos(4x)
=
2 8
ich

1
= [2 + cos(2x) − 2 cos(4x) − cos(6x)] .
32
D’où 1 Z
I = [2 + cos(2x) − 2 cos(4x) − cos(6x)] dx
32
yH

" #
1 sin(2x) sin(4x) sin(6x)
= 2x + − − + cte
32 2 2 6

1.31 Autres formes d’intégrales


Z
1.31.1 Intégrales de la forme R(ch(x), sh(x))dx, où R est
M

une fraction rationnelle.


Z
Il s’agit de calculer I = R(ch(x), sh(x))dx, où R est une fraction rationnelle.
On pose
Pr.

x
 
t = th ,
2
donc
2t 1 + t2 2dt
sh(x) = , ch(x) = et dx = .
1 − t2 1 − t2 1 − t2

Analyse II-SMPC-S2 Page 19 Pr. My Hicham LALAOUI RHALI


CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
Remarques 1.31.1.

1) De façon similaire au cas de fonctions trigonométriques, on peut utiliser les


règles de Bioche pour calculer des intégrales de fractions rationnelles en ch(x)

Rh
et sh(x) .
2) Le changement de variable t = ex peut être aussi utilsé, dans ce cas.
 v 
n ax + b
Z u
u
1.31.2 Intégration de la forme R
x,  dx, où R est
t
cx + d

ui
une fraction rationnelle
 s 
Z
ax + b 
n
On cherche à calculer I = R x, dx, où R est une fraction ration-
cx + d

lao
nelle, n ∈ N∗ et a, b, c et d sont des réels tels que ad − bc 6= 0.
On pose s
ax + b
t= n ,
cx + d
ce qui nous ramène à l’intégration d’une fraction rationnelle en t.
La s
Z 0
1 x+1
Exercice 1.31.1. Calculer I = dx.
−1 x+2 x+2
Z √
1.31.3 Intégrales de la forme I = R( x, ax2 + bx + c )dx,
où R est une fraction rationnelle
am

Z √
Soit à calculer I = R( x, ax2 + bx + c )dx, où R est une fraction rationnelle
et a 6= 0. En écrivant le trinôme ax2 +bx+c sous forme de somme ou de différence
de deux carrés, l’intégrale I se ramène à l’un des cas suivants

ich

Z
1) R( z, λ2 − z 2 )dz, dans ce cas on pose z = λ sin(t).
Z √
2) R( z, λ2 + z 2 )dz, dans ce cas on pose z = λ sh(t).
Z √
3) R( z, z 2 − λ2 )dz, dans ce cas on pose z = λ ch(t).
yH

1.32 Sommes de Riemann

Définition 1.33.
M

Soient f : [a, b] 7−→ R une fonction bornée, (D) = (x0 = a, · · · , xn = b)


une subdivision quelconque de [a, b] et λ1 , · · · , λn des points de [a, b] tels que
λk ∈ [xk−1 , xk ], pour k = 1, · · · , n.
On appelle somme de Riemann associée à f, (D) et λ1 , · · · , λn , le nombre
Pr.

n
X
S(f, (D), λ1 , · · · , λn ) = (xk − xk−1 )f (λk ).
k=1

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CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE RIEMANN

ali
Comme application interéssante des sommes de Riemann, on cite le calcul de
limites de quelques suites numériques. Plus précisément, on a le théorème suivant.

Rh
Théorème 1.34.

Soit f : [a, b] 7−→ R une fonction Riemann-intégrable. Alors


n
(b − a) X Z b
lim f (λk ) = f (x)dx,
n→+∞ n k=1 a

ui
où (λk )1≤k≤n est une suite de points de [a, b] telle que λk ∈ [xk−1 , xk ], pour
k(b − a)
k = 1, · · · , n et xk = a + , ∀k ∈ {0, 1, · · · , n}.
n
En particulier

lao
n
!
(b − a) X k(b − a) Z b
lim f a+ = f (x)dx.
n→+∞ n k=1 n a

Remarque 1.34.1.
La
En particulier, si a = 0 et b = 1 et si f est Riemann-intégrable sur [0, 1], on
obtient
n
!
1 X k Z 1
lim f = f (x)dx.
n→+∞ n n 0
k=1
am

Exemple 1.34.1.
On considère la suite numérique (un )n≥1 définie par
n
1
, ∀n ∈ N∗ .
X
un =
ich

k=1 n + 3k

Pour tout n ∈ N∗ , on a
n n
!
1 X 1 1 X k
un =   = f ,
n k=1 1 + 3 k n k=1 n
yH

1
où f (x) = . Comme f est continue, donc Riemann-intégrable sur [0, 1], on
1 + 3x
déduit du théorème des sommes de Riemann que la suite (un )n≥1 est convergente
et que
n
!
1 X k Z 1
lim un = lim f = f (x)dx
M

n→+∞ n→+∞ n n 0
k=1
Z 1
dx
=
0 1 + 3x
" #1
ln(1 + 3x) 2
Pr.

= = ln(2).
3 0
3

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