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Arithmétique
et problèmes de codages
(suite)
Sommaire
Cette séquence fait suite à la
séquence 1. En utilisant à nouveau
1. Prérequis des problèmes de codages, nous
2. Plus grand commun diviseur (PGCD) allons introduire ou approfondir des
éléments d’arithmétique.
3. Entiers premiers entre eux
4. Retour sur les nombres premiers
et application au chiffrement RSA
5. Synthèse
Séquence 3 – MA03 1
Définition
Soit n un entier naturel non nul donné, et soit x et y deux entiers relatifs quel-
conques.
On dit que x est congru à y modulo n si la différence x − y est un multiple
de n.
Dans ce cas, on note :
x ≡ y mod n ou encore x ≡ y [n ] ou encore x ≡ y (n )
et on lit « x congru à y modulo n ».
Conséquences
Propriété
Si x ≡ y [n ] et y ≡ z [n ] alors x ≡ z [n ]. Transitivité
Si x ≡ y [n ] et x ′ ≡ y ′ [n ] alors x + x ′ ≡ y + y ′ [n ],
x − x ′ ≡ y − y ′ [n ] et xx ′ ≡ yy ′ [n ]. Compatibilités
n n
Si x ≡ y [ p ] alors, pour tout entier naturel n, on a : x ≡ y [ p ].
Séquence 3 – MA03 3
Définitions
Définitions
Opérations
Multiplication par un réel k d’une matrice : on multiplie par k chaque coefficient.
Addition de matrices de mêmes dimensions : on ajoute les coefficients correspon-
dants.
Multiplication de deux matrices A et B : lorsque le nombre de colonnes de A est
égal au nombre de lignes de B, le produit de la ligne i de A par la colonne j de
B donne le coefficient du produit A ⋅ B correspondant.
4 Séquence 3 – MA03
Matrices 2 × 2
a b
Si A = et det( A ) = ad − bc ≠ 0 alors A est inversible et
c d
1 d −b
A −1 = .
det( A ) −c a
C Décomposition en produit
de facteurs premiers
Théorème
Corollaire
Séquence 3 – MA03 5
A Objectifs du chapitre
À travers des problèmes de pavages, nous allons revoir la notion de PGCD déjà
vue en classe de troisième.
B Pour débuter
6 Séquence 3 – MA03
540 cm
140 cm
b) Pour carreler cette surface, quel est le plus grand côté possible pour un
carreau carré ?
c) Combien peut-on en poser ?
d) Représenter ces carreaux de carrelage sur le plan de la question c).
e) Effectuer la division euclidienne de 140 par 120.
a) Quelles sont les dimensions de la surface non carrelée ?
b) Pour carreler cette surface, quel est le plus grand côté possible pour un
carreau carré ?
c) Combien peut-on en poser ?
d) Représenter ces carreaux de carrelage sur le plan de la question c).
e) Effectuer la division euclidienne de 120 par 20.
f) Pourrait-on carreler tout le couloir en utilisant uniquement des carreaux
carrés de cette dimension ?
On dit que 20 est le plus grand commun diviseur de 140 et de 540. L’algo-
rithme associé au pavage du rectangle est appelé algorithme d’Euclide.
Séquence 3 – MA03 7
1. Définition
Propriété 1 et Définition 1
Soit a et b deux entiers relatifs. On suppose que a et b ne sont pas tous les deux
nuls.
Un entier qui divise a et b est appelé diviseur commun à a et b.
L’ensemble des diviseurs communs à a et b admet un plus grand élément appelé
plus grand commun diviseur de a et b et noté PGCD (a, b).
Notation On note D(n ) l’ensemble des diviseurs dans d’un entier relatif n.
L'ensemble D (a ) ∩ D (b ) est alors l’ensemble des diviseurs communs à a et à b.
Démonstration On admet que toute partie non vide et finie de admet un plus grand élément.
Intéressons-nous aux éventuels éléments communs aux deux ensembles D(a )
et D(b ).
Le nombre 1 divise a et divise b, 1∈D (a ) ∩ D (b ) donc D (a ) ∩ D (b ) est une
partie non vide de .
왘 Supposons a = 0 et b ≠ 0.
On a D (0) = , donc les diviseurs communs à 0 et à b sont les diviseurs de
b, et le plus grand de ces diviseurs communs est |b|. Donc PGCD (0, b) = |b|.
왘 Supposons a ≠ 0 et b ≠ 0.
L’ensemble des diviseurs de a est fini car il est majoré par |a|, donc l’ensemble
des diviseurs communs à a et à b est lui aussi fini (c’est un ensemble plus petit),
donc il admet un plus grand élément. Ce plus grand élément est un diviseur à
la fois de a et de b, et c’est le plus grand des diviseurs communs.
Propriété 2
8 Séquence 3 – MA03
Séquence 3 – MA03 9
2. Propriétés
Propriété 3
Propriété 4
10 Séquence 3 – MA03
Point Euclide, mathématicien grec, environ 330 avant J.-C. – 275 avant J.-C.
historique
Euclide est l’auteur de ce qu’on appelle Les Éléments d’Euclide, dans lesquels
il donne un exposé magistral des mathématiques de son temps : théorème de
Pythagore, construction du pentagone régulier à la règle et au compas, résultats
d’arithmétique, démonstration de la formule donnant le volume d’une pyramide.
L’exposé d’Euclide a longtemps été considéré comme un modèle de rigueur
logique : Euclide précise les propriétés qu’il admet (les axiomes), cite soigneuse-
ment les théorèmes qu’il utilise et détaille chacune des étapes de ses démons-
trations […]. Les Éléments sont à la base de l’enseignement de la géométrie
élémentaire jusqu’à ces dernières années.
Cned, revue Diagonales
Propriété 6
Remarque Le PGCD de a et b est le dernier reste non nul obtenu dans la succession des
divisions de l’algorithme d’Euclide.
Séquence 3 – MA03 11
12 Séquence 3 – MA03
D Exercices d’apprentissage
Exercice 3 Déterminer tous les ensembles constitués de couples entiers naturels (a ; b) dont
le PGCD est 50 et dont la somme est 600.
Exercice 4 Sur tableur, construire une feuille de calcul permettant d’obtenir le PCGD de 1617
et 325 (sans utiliser la fonction PGCD).
Séquence 3 – MA03 13
14 Séquence 3 – MA03
A Objectifs du chapitre
En utilisant un nouveau système de chiffrement, nous allons étudier la notion
d’entiers premiers entre eux.
B Pour débuter
1. Principe du chiffrement
On fixe quatre entiers a, b, c et d qui constituent la clé du chiffrement.
Les lettres du message sont regroupées par blocs de 2. Chaque lettre est ensuite
codée par un nombre compris entre 0 et 25 suivant son ordre dans l’alphabet
(A Æ 00, B Æ 02, etc.).
On obtient une suite de nombres P1, P2 , P3 , P4 ...
On chiffre ensuite le bloc de deux nombres P1P2 par le bloc C1C 2 de la manière
suivante :
a b P1
ton effectue le calcul matriciel ⋅ ;
c d P2
ten remplaçant chaque coordonnée du vecteur obtenu par son reste dans la
C1
division euclidienne par 26, on obtient .
C 2
Rang Pi 12 0
Séquence 3 – MA03 15
b) Chiffrons ce bloc.
C 1 3 5 12
Écrivons « = ⋅ (mod 26) » pour
C 2 6 17 0
C1 = 3 × 12 + 5 × 0 (mod 26 )
.
C = 6 × 12 + 17 × 0 (mod 26 )
2
C1 = 10
On a alors : .
C 2 = 20
De la même façon, chiffrer les blocs suivants et compléter le tableau suivant :
Rang C i 10 20
Lettre K U
2. Principe du déchiffrement
Le rang P1P2 P3P4 ... de chaque lettre du texte clair est obtenu par le calcul matri-
ciel suivant :
P1 a b −1 C 1
« = ⋅ (mod 26). »
P2 c d C 2
−1
a b
On sait calculer la matrice .
c d
Cette égalité « (mod 26) » signifie que l’on doit donc chercher, si elle existe, une
a b
matrice à coefficients entiers dont le produit matriciel avec nous
c d
donne « modulo 26 », la matrice I 2.
Prenons un exemple.
3 5 −1
Calculer à l'aide d'une écriture utilisant des entiers.
6 17
a) Compléter la table de multiplication par 21 modulo 26 ci-dessous :
21× 0 ≡ ...... (mod 26 ) 21× 11 = ...... ≡ ...... (mod 26 )
21× 1 = ...... ≡ ...... (mod 26 ) 21× 12 = ...... ≡ ...... (mood 26 )
21× 2 = ...... ≡ ...... (mod 26 ) 21× 13 = ...... ≡ ...... (mod 26 )
21× 3 = ...... ≡ ...... (mod 26 ) 21× 14 = ...... ≡ ...... (mod 26 )
21× 4 = ...... ≡ ...... (mod 26 ) 21× 15 = ...... ≡ ...... (mod 26 )
21× 5 = ...... ≡ ...... (modd 26 ) 21× 16 = ...... ≡ ...... (mod 26 )
21× 6 = ...... ≡ ...... (mod 26 ) 21× 17 = ...... ≡ ...... (mod 26 )
21× 7 = ...... ≡ ...... (mod 26 ) 21× 18 = ...... ≡ ...... (mod 26 )
21× 8 = ...... ≡ ...... (mod 26 ) 21× 19 = ...... ≡ ...... (mod226 )
21× 9 = ...... ≡ ...... (mod 26 ) 21× 20 = ...... ≡ ...... (mod 26 )
21× 10 = ...... ≡ ...... (mod 26 )
16 Séquence 3 – MA03
Lettre claire H
P1 17 −5 C1
b) En utilisant l’égalité « = 5 ⋅ (mod 26 ) », com-
P2 −6 3 C 2
pléter la troisième ligne du tableau et déchiffrer le message JWKT.
Séquence 3 – MA03 17
18 Séquence 3 – MA03
5. Modification de la clé
Modifier la feuille de calcul précédente en prenant successivement :
a) a = 3, b = 9, c = 2 et d = 20.
b) a = 7, b = 8, c = 4 et d = 6.
c) a = 12, b = 8, c = 4 et d = 5.
d) a = 10, b = 5, c = 3 et d = 5.
En regardant dans chaque cas le nombre ad – bc, conjecturer une condition
nécessaire pour que le calcul de l’inverse modulo 26 soit possible et, ainsi, le
déchiffrement du message.
x ≥0
x ≤9
y ≥0 .
y ≤6
−2
y ≥ x +8
3
Séquence 3 – MA03 19
C Cours
1. Définition
Définition 2
Remarque Il ne faut pas confondre nombres premiers et nombres premiers entre eux.
Propriété 7
Soit a et b deux entiers relatifs non nuls. On note PGCD (a, b) = d et a’ et b’ les
entiers tels que a = da’ et b = db’.
Alors on a PGCD (a’, b’ ) = 1.
2. Théorème de Bézout
a) Le théorème
20 Séquence 3 – MA03
Théorème
Théorème de Bézout
Soit a et b deux entiers relatifs non nuls.
On a PGCD (a, b) = 1 si, et seulement si, il existe deux entiers relatifs u et v tels que
au + bv = 1.
Démonstration On rappelle que toute partie non vide de admet un plus petit élément.
왘 Supposons que PGCD (a, b) = 1.
Considérons l’ensemble E des entiers naturels non nuls s’écrivant sous la forme
aU + bV où U et V sont des entiers relatifs.
L’ensemble E est une partie non vide de , il possède donc un plus petit élément.
Notons n0 le plus petit élément de E, n0 est de la forme n0 = au + bv .
La division euclidienne de a par n0 donne :
a = n0q + r = (au + bv )q + r avec 0 ≤ r < n0 .
On a donc r = a − (au + bv )q = a(1− u ) + b ( −vq ) donc r est de la forme aU + bV.
Si r ≠ 0, comme r < n0 et que r est de la forme aU + bV, r est un élément de E
strictement plus petit que n0 . Il y a contradiction, on en déduit que r = 0.
Donc n0 divise a. De la même façon, n0 divise b.
L’entier n0 est donc un entier naturel diviseur commun à a et à b. Ces entiers
sont premiers entre eux donc n0 = 1 et, ainsi, il existe des entiers relatifs u et v
tels que 1= au + bv.
왘 Réciproque
Supposons qu’il existe des entiers u et v tels que au + bv = 1.
Si d est le PGCD de a et b, il divise a et b donc d divise au + bv soit d divise 1.
Ainsi d = 1 (car d est positif).
On a donc PGCD (a, b) = 1, c’est-à-dire que a et b sont premiers entre eux.
Séquence 3 – MA03 21
29 = 7 × 4 + 1 donc 1 = 29 − 7 × 4 ,
33 = 1× 29 + 4 donc 4 = 33 − 1× 29,
392 = 11× 33 + 29 donc 29 = 392 − 11× 33 ;
puis on reporte chaque reste :
1 = 29 − 7 × 4 ;
on remplace 4 :
1 = 29 − 7 × ( 33 − 1× 29 )
= 8 × 29 − 7 × 33 ;
on remplace 29 :
1 = 8 × ( 392 − 11× 33) − 7 × 33
= 8 × 392 − 95 × 33.
Ainsi, 1 = 8 × 392 − 95 × 33 donc u = 8 et v = −95 conviennent.
22 Séquence 3 – MA03
Soit a et b deux entiers relatifs non nuls premiers entre eux avec a > b.
On souhaite écrire un algorithme donnant un couple d’entiers relatifs (u ; v) tels
que au + bv = 1.
왘 Langage naturel
Entrées a;b
Initialisation u prend la valeur 1, v prend la valeur 0
x prend la valeur 0, y prend la valeur 1
c prend la valeur 0, d prend la valeur 0
Traitement Tant que b >0
q prend la valeur Partie Entière (a / b) ; r prend la
valeur a – bq ;
c prend la valeur u ; d prend la valeur v ;
u prend la valeur x ; v prend la valeur y ;
x prend la valeur c – xq ; y prend la valeur d – yq ;
a prend la valeur b ; b prend la valeur r ;
Fin du Tant que
Sortie Afficher a, u et v
Séquence 3 – MA03 23
Exemple :
3. Théorème de Gauss
a) Théorème de Gauss
24 Séquence 3 – MA03
Théorème 2
Théorème de Gauss
Soit a, b et c des entiers.
Si a divise le produit bc et si a est premier avec b alors a divise c.
Démonstration Si a est premier avec b, d’après le théorème de Bézout, il existe des entiers relatifs
u et v tels que au + bv = 1.
En multipliant par c, on obtient : acu + cbv = c.
Or, a divise acu et, comme a divise bc, a divise bcu.
Ainsi, a divise acu + cbv c’est-à-dire a divise c.
Conséquences
Démonstration 왘 omme c est divisible par a et b, il existe des entiers k et k’ tels que c = ka = k’b.
C
Comme a divise c, a divise k’b.
Comme a et b sont premiers entre eux, d’après le théorème de Gauss, a divise k’,
donc il existe un entier n tel que k’ = na.
On en déduit que c = k’b = nab, donc que c est divisible par ab.
왘 Soit un nombre premier p divisant un produit ab.
Si p divise a, la propriété est démontrée.
Séquence 3 – MA03 25
b) Applications
26 Séquence 3 – MA03
Séquence 3 – MA03 27
Théorème 3
Soit n un entier.
Si p est un nombre premier ne divisant pas n, alors n p −1 ≡ 1[ p ].
Corollaire
D Exercices d’apprentissage
Exercice 6 Les nombres suivants sont-ils premiers entre eux ?
171 et 760
2635 et 4 807
Exercice 9 À l’aide du petit théorème de Fermat, montrer que, pour tout entier n, n 7 − n est
divisible par 21.
28 Séquence 3 – MA03
Séquence 3 – MA03 29
A Objectifs du chapitre
La notion de nombre premier est une notion de base en arithmétique. Nous allons
observer quelques résultats sur la répartition des nombres premiers et une des
applications des nombres premiers dans un système de chiffrement utilisé actuel-
lement.
En exercices, nous étudierons deux familles de nombres liées aux nombres pre-
miers.
B Pour débuter
Activité 5 Crible de Matiiassevitch
Youri Matiiassevitch, mathématicien russe, né en 1947.
a) À l’aide d’un logiciel de géométrie, représenter dans un repère orthonormé
la parabole d’équation y = x 2.
b) Placer tous les points de d’abscisse entière n avec −7 ≤ n ≤ 7, n ≠ 0 et
n ≠ 1.
c) Relier par un segment les points de la parabole d’abscisse entière positive
aux points de la parabole d’abscisse entière négative.
d) Sur l’axe des ordonnées, donner la liste des points vérifiant les conditions
suivantes :
t l’ordonnée est supérieure ou égale à 5 ;
t l’ordonnée est inférieure ou égale à 25 ;
t qui ne sont pas point d’intersection d’un segment tracé à la question
précédente et de l’axe des ordonnées.
30 Séquence 3 – MA03
Séquence 3 – MA03 31
Que constate-t-on ?
On définit le nombre n! par n ! = 1× 2 × 3 × ... × n et on lit « factoriel n ».
a) Sans effectuer de calcul, justifier que chacun des nombres des deux listes
suivantes n’est pas premier :
Liste A : 5! + 2 ; 5! + 3 ; 5! + 4 ; 5! + 5.
Liste B : 6! + 2 ; 6! + 3 ; 6! + 4 ; 6! + 5 ; 6! + 6.
Qu’ont de particulier les quatre nombres de la liste A les uns par rapport
aux autres ?
Qu’ont de particulier les cinq nombres de la liste B les uns par rapport aux
autres ?
b) Sur le même principe, créer une liste de 20 nombres consécutifs ne compor-
tant aucun nombre premier.
32 Séquence 3 – MA03
Séquence 3 – MA03 33
Théorème 4
Théorème du RSA
Soit p et q deux nombres premiers distincts et supérieurs ou égaux à 3. On pose
n = pq.
Si le nombre e est un entier premier avec m = ( p − 1)(q − 1), alors il existe un entier d
strictement positif tel que ed ≡ 1 mod ( p − 1)(q − 1) et, pour cet entier d et un entier
naturel A quelconque, on a : Aed ≡ A mod(n ).
Démonstration 왘Soit e un entier premier avec m. Montrons l'existence d’un entier d strictement
positif tel que ed ≡ 1 mod ( p − 1)(q − 1).
Comme e est premier avec m = ( p − 1)(q − 1), d’après le théorème de Bézout, il
existe un couple d’entiers (u 0 ; v 0 ) tel que eu 0 + ( p − 1)(q − 1)v 0 = 1.
On a eu0 – 1 = (p – 1)(q – 1)v0 donc eu0 }1 mod (p – 1)(q – 1).
Mais on veut : ed }1 mod (p – 1)(q – 1) avec d > 0, on peut remplacer u0 par
d = u0 + k(p – 1)(q – 1) où k est un entier relatif sans rien changer à la congruence
modulo (p – 1)(q – 1) On choisit donc k de telle sorte que :
d = u0 + k(p – 1)(q – 1) > 0.
Posons v = −v 0 + ke .
n a alors :
O
eu 0 + ( p − 1)(q − 1)v 0 = 1 ⇔ e (d − k ( p − 1)(q − 1)) + ( p − 1)(q − 1)( −v + ke ) = 1
⇔ ed − ek ( p − 1)(q − 1) − v ( p − 1)(q − 1) +
ke ( p − 1)(q − 1) = 1
⇔ ed − v ( p − 1)(q − 1) = 1
⇔ ed = 1+ v ( p − 1)(q − 1) (*).
Ainsi, ed ≡ 1 mod ( p − 1)(q − 1).
On a trouvé un entier d strictement positif qui vérifie ed ≡ 1 mod ( p − 1)(q − 1).
왘 Montrons que pour tout entier naturel A, on a Aed ≡ A mod(n ).
Si p divise A alors A ≡ 0 mod( p ) et Aed ≡ 0ed ≡ 0 mod( p ) donc Aed ≡ A mod( p ).
Si p ne divise pas A, comme p est un nombre premier, p est premier avec A.
On peut alors utiliser le petit théorème de Fermat et A p −1 ≡ 1mod( p ).
Ce qui implique :
Av ( p −1)(q −1) ≡ 1v (q −1) mod( p )
≡ 1 mod( p ).
En utilisant l’égalité (*), on a Aed −1 ≡ 1mod( p ) et en multipliant par A, on a
Aed ≡ A mod( p ).
34 Séquence 3 – MA03
zCodage
Alice veut transmettre une information sous la forme d’un nombre A à Bob
avec A < n (si A ≥ n , elle transmet plusieurs nombres). Pour cela, elle calcule
B = Ae mod(n ) et envoie le nombre B à Bob.
zDécodage
Pour décoder B, Bob calcule B d ≡ Aed ≡ A mod(n ) , ce qui lui redonne A d’après
le théorème du RSA.
Exemple t Création des clés
Prenons p = 31 et q = 47 donc ( p − 1)(q − 1) = 1380.
Prenons e = 71. On a bien PGCD (e , ( p − 1)(q − 1)) = 1.
Prenons d = 311. On a bien ed = 22081 = 16 × 1380 + 1 donc
ed ≡ 1 mod(( p − 1)(q − 1)).
On a : n = 1457.
t Codage
Alice veut transmettre le message « RSA » à Bob ; elle dispose de la clé (1457 ; 71).
Elle transforme chaque lettre en un nombre suivant le code A --> 01, B --> 02,
etc.
Ainsi, elle veut transmettre le code A = 181901. Elle le coupe en deux nombres
inférieurs à n, par exemple A1 = 181 et A2 = 901.
Elle doit calculer suivant A1e mod(1457) ≡ 18171mod(1457).
Séquence 3 – MA03 35
t Décodage
Bob reçoit le code 750 064.
Il doit calculer 750311 mod(1457). En procédant comme Alice, il obtient :
7502 ≡ 98 mod(1457) ;
7504 ≡ 862 mod(1457) ;
7508 ≡ 143 mod(1457) ;
75016 ≡ 676 mod(1457) ;
75032 ≡ 935 mod(1457) ;
75064 ≡ 25 mod(1457) ;
750128 ≡ 625 mod(1457) ;
750256 ≡ 149 mod(1457) ;
puis 750256+ 32 = 750288 ≡ 149 × 935 mod(1457) ≡ 900 mod(1457) ;
750288+16 = 750304 ≡ 900 × 676 mod(1457) ≡ 831 mod(1457) ;
750304 + 4 = 750308 ≡ 831× 862 mod(1457) ≡ 935 mod(1457) ;
750308+ 2 = 750310 ≡ 935 × 98 mod(1457) ≡ 1296 mod(1457) ;
750310+1 = 750311 ≡ 1296 × 750 mod(1457) ≡ 181 mod(1457).
Donc 750311 ≡ 181 mod(1457).
Il procède de même avec 064 et obtient : 64 311 ≡ 911 mod(1457).
Le code 18 19 11 donne bien les lettres R, S et A.
36 Séquence 3 – MA03
D Exercices d’apprentissage
Exercice 12 On se donne les entiers premiers p = 13 ; q = 31 et e = 37. Chaque lettre sera
remplacée par son rang dans l’alphabet (A --> 001 ; B --> 002, etc.) et on fera
des blocs de trois chiffres.
Calculer la clé privée du chiffrement RSA d avec 0 ≤ d ≤ n.
Calculer la clé publique.
Chiffrer le message « TOM ».
Déchiffrer le message « 005 054 001 ».
Définition
n
Les nombres de Fermat sont les nombres de la forme Fn = 22 + 1 avec n ∈ N.
Au XVIIe siècle, Pierre de Fermat émit la conjecture que ces nombres étaient premiers.
Partie A
a) En utilisant le tableur et une liste des nombres premiers inférieurs à 100 000,
écrire la liste des entiers 0 ≤ k ≤ 19 tels que k + soit un nombre premier.
2 1
b) Émettre une conjecture.
a) Pour x ≠ 1, écrire plus simplement ( − x )0 + ( − x )1 + ( − x )2 + ... + ( − x )k −1.
Partie B
Vérifier que F0 ; F1 ; F2 ; F3 et F4 sont des nombres premiers.
Qu’en est-il de F5 ? Que dire de la conjecture de Fermat ?
Séquence 3 – MA03 37
38 Séquence 3 – MA03
Propriété et Définition
Soit a et b deux entiers relatifs. On suppose que a et b ne sont pas tous les deux nuls.
Un entier qui divise a et b est appelé diviseur commun à a et b.
L’ensemble des diviseurs communs à a et b admet un plus grand élément appelé
plus grand commun diviseur de a et b et noté PGCD (a, b).
Propriété
Séquence 3 – MA03 39
Propriété
Définition
Propriété
Propriété
Théorème 1
Théorème de Bézout
Soit a et b deux entiers relatifs non nuls.
On a PGCD (a, b) = 1 si, et seulement si, il existe deux entiers relatifs u et v tels que
au + bv = 1.
La relation au + bv = 1 est appelée relation de Bézout.
40 Séquence 3 – MA03
Théorème de Gauss
Soit a, b et c des entiers.
Si a divise le produit bc et si a est premier avec b, alors a divise c.
Conséquences
B Exercices de synthèse
Exercice I Démonstration du petit théorème de Fermat
Le but de cet exercice est de démontrer le théorème suivant ainsi que son corollaire.
Théorème
Soit n un entier.
Si p est un nombre premier ne divisant pas n, alors n p −1 ≡ 1[ p ].
Corollaire
Séquence 3 – MA03 41
Partie B
On veut coder un mot de deux lettres selon la procédure suivante.
Étape 1
Chaque lettre du mot est remplacée par un entier en utilisant le tableau ci-
dessous :
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
Étape 2
Le couple d’entiers ( x 1 ; x 2 ) est transformé en un couple d’entiers ( y 1 ; y 2 )de
telle sorte que :
z 0 ≤ y 1 ≤ 25 et 0 ≤ y 2 ≤ 25 ;
y1
zles coordonnées de sont respectivement congrues aux coordonnées
y 2
x
de 11 3 ⋅ 1 modulo 26.
7 4 x 2
y 11 3 x 1
« 1 = ⋅ (mod 26) ».
y 2 7 4 x 2
Étape 3
Le couple d’entiers ( y 1 ; y 2 ) est transformé en un mot de deux lettres en utilisant
le tableau de correspondance donné dans l’étape 1.
42 Séquence 3 – MA03
Remarque Ce problème est tiré du livre de Sun Zi, mathématicien et astronome chinois, le
Sunzi suanjing, datant du IIIe siècle. Il est connu sous le nom de « Problèmes des
restes chinois ».
Séquence 3 – MA03 43
(
a) Démontrer que PGCD(S 2k ; S 2k +1) = (2k + 1)PGCD k 2 ; (k + 1)2
b) Calculer PGCD (k ; k +1).
c) Calculer PGCD (S 2k ; S 2k +1).
Étude du cas où n est impair.
44 Séquence 3 – MA03
E F
D B
H G
Il peut s’installer sur l’un des huit points indiqués sur le cercle. Le manège com-
porte un jeu qui consiste à attraper un pompon qui se déplace sur un câble
formant un carré dans lequel est inscrit le cercle. Le manège tourne dans le sens
des aiguilles d’une montre, à vitesse constante. Il fait un tour à vitesse constante.
Il fait un tour en 24 secondes. Le pompon se déplace dans le même sens à vitesse
constante. Il fait un tour en 17 secondes. Pour gagner, Jean doit attraper le pom-
pon, et il ne peut le faire qu’aux points de contact qui sont notés A, B, C et D sur
le dessin. À l’instant t = 0, Jean part du point H en même temps que le pompon
part du point A.
a) On suppose qu’à un certain instant t, Jean attrape le pompon en A. Jean a
déjà pu passer un certain nombre de fois en A sans y trouver le pompon.
À l’instant t, on note y le nombre de tours effectués depuis son premier
passage en A et x le nombre de tours effectués par le pompon. Montrer que
(x, y) est solution de l’équation (E) de la question 1.
b) Jean a payé pour 2 minutes. Aura-t-il le temps d’attraper le pompon ?
c) Montrer qu’en fait il n’est possible d’attraper le pompon qu’au point A.
d) Jean part maintenant du point E. Aura-t-il le temps d’attraper le pompon en
A avant les deux minutes ?
왎
Séquence 3 – MA03 45