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KASSERINE

Cours : Gestion d’un data center


Chapitre 1 : Les data centers
Enseignant : S. FELHI Groupe : RSI-31
A.U. 2020-2021 Semestre 1

Définition

Un data center (ou centre de données) est un site informatique de taille variable allant
d’une salle de quelques mètres carrés à une grande salle de 10000 mètres carrés
hébergeant l’ensemble des systèmes nécessaires au fonctionnement des applications
informatiques. Généralement, une entreprise repose fortement sur des applications, des
services et des données constituant le système informatique de l’entreprise. Ce système
est implémenté dans un centre de données.

Un centre de données est une infrastructure utilisée par les entreprises pour organiser,
traiter, stocker et entreposer de grandes quantités de données. Il s’agit donc d’une part
essentielle de l’entreprise au quotidien.

Dans un data center, on trouve toutes les infrastructures logicielles et matérielles utilisées
dans le domaine IT ainsi que le domaine non IT (IT : Information Technology).

Figure 1 : Un data center

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L’infrastructure IT

Concernant le domaine IT, un centre de données est constitué :

• des serveurs : on trouve des serveurs physiques au format tour, au format rack et
au format lame. Les serveurs physiques hébergent également plusieurs serveurs
virtuels grâce à la technologie de la virtualisation.
• des équipements réseau : les éléments réseau servent à router les informations
entre les utilisateurs et les serveurs. Ils sont principalement constitués de
commutateurs (switch), routeurs (router), pare-feux (firewalls) et répartiteurs de
charge (load balancers). Physiquement, ils sont reliés à différents types de médias
: fibre optique pour de longues distances, câble cuivre réseau, liaison radio, etc. Ces
éléments supportent des fonctions de qualité de service (QoS) qui leur permettent
de gérer plusieurs réseaux distincts en toute sécurité. On peut ainsi mutualiser le
routage de plusieurs réseaux sur un même équipement et ainsi consommer moins
d’énergie.
• des équipements de stockage : il s’agit de serveurs dédiés pour le stockage des
données. Il existe également des équipements spécifiques appelés des baies de
stockage. Tous ces équipements sont constitués d’un ensemble de disques durs
regroupés pour fournir des unités de stockage physique de données. Plusieurs
technologies sont utilisées pour le stockage des données. Dans les salles de petite
taille et dans les nouveaux datacenters géants, il n’est pas rare de stocker
l’information sur le serveur qui l’utilise, on parle alors de DAS (Direct Attached
Storage). Dans le mode DAS, seul le serveur qui héberge le disque dur peut accéder
aux données. Par contre, dans les salles de taille moyenne ou de grande taille, on
dédie à certaines machines une fonction de stockage. Elles constituent alors une
baie de stockage. La plupart des baies sont connectées aux serveurs de traitement
soit en mode SAN (Storage Area Network) ou en mode NAS (Network Attached
Storage). Le NAS est directement rattaché au réseau local Ethernet et se comporte
comme un serveur de fichiers. Le SAN est un réseau local à part entière qui
nécessite un accès haut débit.

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Figure 2 : une baie de stockage

• des armoires et des racks : pour regrouper, organiser et interconnecter tous les
équipements informatiques cités ci-dessus.

Figure 3 : Infrastructure IT du data center

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• des outils et des logiciels : de gestion et d’administration des systèmes et des
équipements informatiques. Les data centers modernes utilisent des logiciels de
surveillance et de gestion. Les logiciels tels que les outils de gestion
d’infrastructure de data center permettent aux administrateurs informatiques de
surveiller l’équipement, de mesurer les performances, de détecter les erreurs et
d’implémenter des actions correctives sans entrer physiquement dans le centre de
données. La croissance de la virtualisation a également ajouté une autre dimension
importante à la gestion d’infrastructure de data center. Elle permet d’organiser les
ressources en bassins sans se préoccuper de leur localisation physique. Les
administrateurs peuvent ensuite effectuer la gestion depuis ces bassins de
ressources. Lorsque les administrateurs n’en ont plus besoin, ils peuvent
les retourner dans les bassins pour les réutiliser. Toutes ces actions peuvent être
implémentées par le biais d’un logiciel. Ce système est appelé software-defined
data center. Les data centers sont de plus en plus nombreux à implémenter des
logiciels cloud privés. Le cloud permet d’augmenter le niveau d’automatisation et
de self-service grâce à la virtualisation. L’objectif est de permettre aux utilisateurs
individuels de profiter de ressources informatiques à la demande sans avoir à
recourir aux administrateurs informatiques. Il est également de plus en plus
fréquent de s’en remettre à un fournisseur de cloud public.

Figure 4 : Administrateur d’un data center

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L’infrastructure non IT

Concernant le domaine non IT, un centre de données comprend les équipements gérant
le pilotage, la production, la distribution de l’énergie électrique et de la climatisation. Il
s’agit essentiellement de l’infrastructure c’est-à-dire l’espace et les équipements
nécessaires au support des opérations du data center. Cela comprend les transformateurs
électriques, les alimentations sans interruption, les générateurs, les armoires de
climatisation, les systèmes de distribution électrique, etc…. Dans certains data centers,
cette infrastructure consomme deux fois plus d’espace que l’espace destiné à héberger les
équipements informatiques.

On peut ajouter également :

• le personnel technique qui est responsable de l’administration et de la gestion de


l’infrastructure IT du data center
• le personnel d’exploitation responsable du pilotage, de l’entretien et de la
réparation des systèmes non IT

Un datacenter est aussi et surtout un environnement hautement sécurisé. En effet, divers


dispositifs assurent la sécurité du bâtiment et des équipements informatiques. La sécurité
d’accès regroupe de la surveillance 24 h / 24, des sas unipersonnels (man-trap), et des
technologies d’authentification multizones : badges, code, lecteur empreintes digitales,
etc. Le datacenter intègre également des systèmes de prévention des risques
environnementaux. On trouve notamment un système de détection d’eau chargé d’alerter
en cas de fuite (les climatiseurs fonctionnent en effet sur la base d’un réseau d’eau glacée).
Les datacenters disposent également d’un double système de détection incendies basé sur
deux technologies différentes pour garantir la fiabilité de l’information. Un système
complexe d’extinction y est relié, basé couramment sur la diffusion rapide et globale d’un
gaz neutre destiné à absorber l’oxygène. Ces éléments, clairement constitutifs d’un
datacenter, impactent les conditions d’exploitation et la complexité du datacenter. Au
même titre que les autres, ils doivent être maintenus et supervisés.

Les deux caractéristiques principales d’un data center sont :

• La disponibilité électrique
• Le système de refroidissement

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La disponibilité électrique : La fonction la plus évidente du datacenter est sa capacité à
fournir de l’énergie électrique conformément au besoin de puissance et avec la stabilité
requise par les équipements informatiques. Cette fourniture électrique doit répondre à
trois exigences incontournables.

En effet, le datacenter doit fournir de l’électricité en quantité suffisante (Notons par


exemple qu’un datacenter de 10000 m2 va consommer autant qu’une ville moyenne de
50 000 habitants.

Cette densité énergétique suppose des équipements de transformation et de distribution,


eux-mêmes source de pertes énergétiques au sein du datacenter), fournir de l’électricité
de haute-qualité (pas de microcoupures, de surtensions ou de baisses de tension, car les
serveurs sont peu tolérants à ce genre de phénomène.), et fournir de l’électricité
secourue (Le niveau de disponibilité du kWh électrique standard est très inférieur à celui
attendu par les équipements informatiques. Cela implique d’être en mesure de produire
localement et en toute autonomie l’énergie nécessaire à l’alimentation des équipements
informatiques.)

Le système de refroidissement : L’énergie électrique consommée par les équipements


informatiques est quasi intégralement convertie en chaleur. À l’échelle d’une salle, la
puissance dissipée est colossale. Sans système de conditionnement d’air, la température
atteindrait en quelques minutes un seuil au delà duquel les équipements cesseraient de
fonctionner. Pour retirer l’énergie excédentaire de la salle, on utilise un système de
conditionnement d’air ou appelé également système de refroidissement.

Le dispositif de refroidissement comporte trois éléments clés :

• Le Refroidissement des équipements : le fluide de refroidissement le plus


communément utilisé est l’air pour des raisons de facilité de mise en œuvre. Le
refroidissement par liquide peut être mis en œuvre de façon directe ou indirecte.
• Le Refroidissement des baies : il n’est plus réalisé par convection naturelle mais
par convection forcée et des refroidissements à eau sont disponibles.
• L’implantation des baies dans les salles : s’il parait souhaitable d’apporter de l’air
froid à l’entrée des baies, il est bien plus difficile de le faire dans la réalité. En effet,
le personnel qui agence les baies dans les salles n’a pas toujours le choix de

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l’emplacement. La disparité du matériel ne permet pas toujours de respecter une
configuration appropriée tout au long de la vie du datacenter.

Le système de climatisation en recyclage refroidit en permanence l’air sans apport d’air


externe. Sa consommation énergétique est importante. En outre, cette solution demande
une main d’œuvre spécialisée et représente un investissement lourd. Enfin, les systèmes
de climatisation anciens emploient des fluides frigorigènes nocifs pour l’environnement.

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