IKARIS
ÉDITO 01
« THIS IS MAJOR TOM TO GROUND CONTROL »
Ground Control to Major Tom
Ground Control to Major Tom
Take your protein pills
and put your helmet on
Ground Control to Major Tom
Commencing countdown, engines on
Check ignition
and may God's love be with you
David Bowie. Space Oddity.
7, 6, 5, 4, 3, 2, 1... Ignition !
Le premier numéro d’Ikaris est désormais lancé. C’est
un évènement très important pour moi, car il est le
début d’un nouveau cycle et l’aboutissement d’une quête
personnelle démarrée à l’aube de l’an 2000, il y a
maintenant 18 ans ! Si le monde a beaucoup changé
depuis, il n’a finalement pas vraiment progressé dans ses
tentatives pour résoudre les mystères et les énigmes qui
m’interrogeaient déjà tant à l’époque.
En effet, les mêmes questions nous entourent toujours
au quotidien : « Comment les pyramides d’Égypte ont-
elles été construites ? Notre âme survit-elle à la mort du
corps physique ? La vie dans l’univers est-elle possible
ailleurs que sur notre planète ? Et si oui, des
extraterrestres viennent-ils nous rendre visite depuis la
nuit des temps ? » Tout comme vous, ces sujets me
passionnent et me questionnent...
Bien sûr, même en l’absence de réponses définitives,
nous avons tous nos convictions sur tous ces sujets
encore inexpliqués, et ce n’est pas demain qu’ils finiront
par nous lasser, tant la soif de vérité et d’explications qui
nous habite est forte. Même si la route est encore longue,
nous progressons toujours vers la vérité, et je suis très
heureux de partager avec vous cette quête qui avance
lentement, mais sûrement...
Car l’actualité est toujours aussi riche et passionnante à
l’image des dossiers que vous découvrirez dans ce
premier numéro. Tout d’abord, l’affaire des momies de
Nazca, une histoire incroyable qui s’apprête enfin à faire
le tour du monde... C’est sans aucun doute le dossier le
plus intrigant, le plus fantastique et le plus passionnant
que j’ai pu suivre depuis 10 ans !
Mais ce n’est pas tout, une découverte fantastique a aussi
été faite dans la pyramide de Khéops et l’on se met à
rêver du contenu de cette nouvelle chambre secrète au
cœur de l’édifice. Au sommaire également de ce numéro,
vous découvrirez les premières parties de deux dossiers
passionnants Les ovnis de la guerre froide et Les
expériences de sortie hors du corps.
J’espère de tout cœur que ce premier numéro vous
passionnera et que vous prendrez autant de plaisir à le
lire que nous en avons eu à l’écrire.
« Engines on, lift off ! ». Bienvenue à bord !
Ludovic Bonin
IKARIS - 3
SOMMAIRE
IKARIS
N°01 - Février - Mars 2018
Les auteurs qui ont participé à ce numéro :
Pyl. Auteur de la bande dessinée Ike Aris, enquêteur du mystère,
Pyl est illustrateur-graphiste indépendant. Son portfolio en ligne
est consultable sur le site www.pyl-creation.com.
Passionné par les mystères des anciennes civilisations, de la
conscience, de l’au-delà ou encore de la vie extraterrestre, il est
l'auteur du blog https://lapseudosphere.tumblr.com où il aborde
ces sujets sur un ton décalé. Il nous accompagnera à chaque pa-
rution d'un nouveau numéro d'Ikaris avec une bande dessinée
inédite en relation avec les sujets abordés dans le magazine.
Michel Ribardière. Ufologue, Michel à pris connaissance du
dossier des reliques de Nazca en 2016. Il réalise aussitôt l’intérêt
de cette découverte et apporte immédiatement son soutien à
Thierry Jamin. En mai 2017, il rédige en coécriture avec Sylvie
Joubert une étude préliminaire destinée au président de la Répu-
blique, Emmanuel Macron : Le Rapport Nazca. Actuellement am-
bassadeur de l’Institut Inkari Cusco auprès du gouvernement
français et de l’UNESCO, Michel envisage aussi la constitution
d’un organisme de recherche indépendant ayant pour objectif de
plaider auprès de l’agence spécialisée de l’ONU pour l’obtention
d’une double protection : celle des matériaux et celle du site des
découvertes. Michel Ribardière participe aussi régulièrement à
des émissions de radio et web TV et il est coauteur de la pétition
Protégeons les découvertes archéologiques de Nazca au Pérou !
qui a été traduite dans une quinzaine de langues.
De retour depuis décembre 2017 de Cusco et de Nazca au Pérou,
où il a rencontré Thierry Jamin, il déclare avoir été touché par l’im-
portance de la découverte des corps qui ont été récupérés.
Sylvie Joubert. Conférencière et auteure de plusieurs ouvrages
autour des phénomènes dits paranormaux et parascientifiques,
Sylvie est aussi une chercheuse qui focalise son attention sur
des dossiers brûlants touchant à l’évolution de la conscience col-
lective. Son regard n’est pas celui d’une ufologue, mais plutôt
celui d’une sociologue qui ne se contente pas de rumeurs.C’est
en étudiant l’impact des manifestations ovnis sur notre monde
que Sylvie Joubert et Michel Ribardière ont fait connaissance et
ont révélé naturellement leur complémentarité.
Pour elle, « le temps du déni personnel ou sociétal autour de ces
faits est terminé, ceux-ci doivent trouver une place dans les dé-
clarations politiques, scientifiques et dans nos cursus d’enseigne-
ment ».D’une façon générale, ses travaux mettent l’accent sur la
très haute probabilité qu’il existe des espèces intelligentes non
humaines hors de notre dimension quotidienne.
Élise Charron. Attirée depuis toujours par l’histoire des civilisa-
tions, cette athée cartésienne née en 1972 à Paris ne s'attendait
certainement pas à ce qu’un éveil puissant de kundalini lui tombe
dessus un beau jour de mars 1997 ! Depuis, c’est une véritable
révélation et toute sa vie a été tourneboulée. Elle désire au-
jourd’hui faire partager le chemin de l’éveil à ceux qui l’entourent
afin de restituer la paix et l’harmonie autour d’eux.
Ses voyages à travers le monde lui ont apporté de nombreux ensei-
gnements dans les diverses pratiques du bouddhisme, de la médi-
tation, et du yoga. En se consacrant quotidiennement aux pratiques
de ces disciplines, Élise a sans cesse amélioré son bien-être. Son
espoir est d'encourager les autres à pratiquer l’éveil de leur
conscience afin de se libérer de l'anxiété et du stress.
Fabrice Aubert. Autodidacte surdoué, Fabrice est un Géo trouvetou
surdoué de l’électronique. Né en 1968 à Chartres, il se dirige
vers l’armée de l’air à 18 ans, où il devient électricien de bord.
Passionné de tout ce qui vole, c’est au cours d’une discussion
avec un pilote de chasse qu’il prend conscience qu’il existe un
mystère autour de ce que l’on appelle communément les ovnis.
4 - IKARIS
L’actualité
des énigmes
et de l’inexpliqué
Depuis ce jour, il entasse et accumule les données dans le but de
comprendre comment volent ces engins, qui les pilote et dans
quel but. Ne parlez pas d’extraterrestres à Fabrice, il ne vous
prendra pas au sérieux, ce qui l’intéresse c’est la technologie qui
se cache derrière le phénomène ovni !
Luc Lebrun. Passionné d’histoire, Luc a tout naturellement suivi
un cursus universitaire qui le destinait à devenir enseignant. Mais
en 2010, le hasard d’un stage le mena à réaliser des fouilles ar-
chéologiques sur un site exceptionnel à Louvres (Val-d'Oise).
En découvrant cette nécropole gallo-romaine exceptionnelle qui
comprenait plus de 300 tombes avec des dépôts de vases, de bi-
joux ou de monnaies, il réalisa qu’il voulait finalement consacrer
sa vie aux fouilles, dans l’espoir de revivre un jour une telle expé-
rience. Depuis, il parcourt le monde, de continent en continent
avec une préférence marquée pour les sites d’Amérique latine.
Couverture : Photographie d’Alain Bonnet
(© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions).
Ikaris - Magazine bimestriel
Numéro 1 : Février - Mars 2018
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Du lundi au vendredi de 13 h 30 à 17 h 30.
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BP 33 - 81 370 SAINT-SULPICE-LA-POINTE
Directeur de publication : Bonin Ludovic.
Responsable éditorial : Bonin Ludovic.
Distribution des magazines : MLP.
Relecture et corrections : Un mot par un autre.
www.unmotparunautre.com
Prix de vente : 7 €
ISSN : Immatriculation en cours.
CPPAP : N° de CPPAP en cours.
Dépôt légal initial : À parution.
Imprimeur : Imprimé en France
Imprimerie Mordacq
ZI du Petit Neufpré - rue de Constantinople
62 120 Aire-sur-la-Lys - France
Origine du papier Suède et Allemagne
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Papier certifié PEFC
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dans le magazine Ikaris. L'éditeur décline toute responsabilité quant aux opinions
et hypothèses formulées par les auteurs dans les articles et illustrations.
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façon ou reproduction par quelques procédés que ce soit de cette publication
sans autorisation préalable de la rédaction (sauf pour un usage personnel).
 SOMMAIRE
Le dossier du mois : L’énigme des momies à trois doigts découvertes au Pérou
Page 12
Comment ne pas parler des momies de Nazca et de Thierry Jamin dans ce premier numéro ?
Nous pensons que malgré la polémique et le risque de fraude qui plane encore sur ce
dossier, il est potentiellement de nature à changer la face du monde, ou en tout cas la
manière dont nous le percevons. Sans entrer dans les polémiques, notre choix et nos
priorités vont vers l'information et le lecteur jugera de la crédibilité du dossier. L’affaire est
loin d’être terminée, soyons-en certains et Ikaris n’en ratera pas une miette !

Interview de Thierry Jamin :

« Cette affaire est en train de faire le tour du monde. »
Page 28
Lors de son passage à Toulouse, Thierry nous a accordé une interview exclusive.
Avec lui et Alain Bonnet nous avons passé un excellent moment de partage et de bonne
humeur autour d’un café en évoquant les péripéties qui ont illustré le dossier des
momies tridactyles depuis des mois.

Crânes allongés de Paracas héritage génétique ou déformation crânienne ?

Page 38
Les coïncidences font sans doute partie de la vie, mais comment expliquer que dans un
périmètre aussi restreint autour de Nazca nous trouvions autant d’énigmes non résolues ?
Crânes de Paracas, momies tridactyles, lignes de Nazca, construction mégalithique de
Tiahuanaco, Saqusayhuaman et Puma Punku ! Il y a décidément quelque chose de très
particulier au sud du Pérou.

Une cavité secrète dans la pyramide de Khéops relance l’espoir d’une grande découverte
Page 44
« Après avoir mené ces trois techniques complémentaires, nous sommes maintenant en
mesure de confirmer l'existence d'un “vide” caché derrière la face nord, qui pourrait avoir
la forme d'au moins un couloir à l'intérieur de la grande Pyramide. » À l’issue de ses
recherches, l'équipe ScanPyramids a confirmé la présence d'une cavité inconnue sur le bord
nord-est de la grande pyramide, à une hauteur d'environ 105 m du sol. Que renferme ce vide
? Alors que sa forme, sa taille et son extension font encore l'objet d'une enquête poussée de
la part de l'équipe ScanPyramids, Ikaris revient sur cette découverte extraordinaire qui
relance l’intérêt de la plus grande énigme archéologique du monde !

« 1946-1954 ». Des armes secrètes nazies aux soucoupes volantes (1ere partie)
Page 48
Les ovnis observés après 1947 et au moins jusqu’à la grande vague de 1954 sont-ils issus
d’une extraordinaire avancée technologique allemande impulsée par un savoir
technologique récupéré après la guerre par les Américains, ou sont-ils le fait de visiteurs
extraterrestres ? Cette première question en entraîne immédiatement une seconde.
Qu’advint-il de ces technologies ? Le dossier est passionnant et fait polémique auprès des
ufologues. État des lieux !

Les expériences de sortie hors du corps (1ere partie)

Page 60
Dans le monde, un individu sur dix a déjà vécu une expérience de sortie hors du corps, et
cela une ou plusieurs fois au cours de sa vie, mais les scientifiques n'en connaissent que très
peu sur ce phénomène. Faut-il considérer l'expérience de sortie hors-corps comme une
hallucination causée par nombre de facteurs psychologiques et neurologiques ou comme
une réelle capacité de l’âme à se libérer de son enveloppe charnelle pour parcourir un «
autre monde » ? Si l'âme ou l'esprit peuvent réellement se détacher du corps, ces
phénomènes ne tiennent pas de la croyance, mais plutôt du paranormal ou de l’inexpliqué.

IKARIS - 5
ACTUALITÉS - SCIENCE - INSOLITE
« NOUS AVONS JUSTE PROUVÉ QU'IL Y A DE
LA VIE APRÈS LA MORT »
Expérience de mort imminente... Nombreux sont ceux
qui sont allés voir « de l’autre côté du miroir » et sont
revenus parmi nous pour témoigner de ce qu’ils avaient
vu. Mais la grande question reste posée : « Y a-t-il une
vie après la mort ? » C'est une interrogation légitime qui
nous rend si humains. Or, de nouvelles recherches
suggèrent (ou confirment) que la conscience humaine ne
cesse pas immédiatement une fois que le cœur s’est
arrêté de battre. Le Dr Sam Parnia, directeur de la
recherche sur les soins intensifs et la réanimation à la
faculté de médecine de l'université de New York, affirme
qu’il ne faut pas situer l’instant de la mort au moment où
le cœur cesse de battre :
« Techniquement parlant, la mort est basée sur le
moment où le cœur s'arrête. L’arrêt cardiaque fait
référence à la perturbation des signaux électriques qui
poussent le cœur à pomper, ce qui conduit à la mort.
L’arrêt du flux sanguin vers le cerveau devrait signifier
l’arrêt des fonctions cérébrales, là où la pensée a lieu.
Mais ce que nous observons c’est que même si les
cellules du cerveau commencent à mourir en quelques
secondes après l’arrêt du cœur, le cerveau entier peut
mettre plusieurs heures avant de cesser toutes ses
fonctions. Cela pourrait signifier que la conscience est
toujours là. Une quantité considérable de preuves
anecdotiques révèle que certaines personnes dont le
cœur s'arrêtait puis redémarrait pouvaient décrire
avec précision ce qui s'était passé autour d'elles pendant
la réanimation. »
Le problème est cependant loin d’être résolu… Nous
savions depuis longtemps que le cerveau était capable de
« survivre » un certain laps de temps à l’arrêt cardiaque.
Ce qui interroge encore, ce sont les témoignages de ceux
qui sont « revenus » de cet état proche de la mort avec
des informations qu’ils n’étaient pas en mesure de
connaître s’ils étaient restés conscients pendant cette
phase si particulière. En effet, beaucoup d’entre aux
décrivent avoir eu conscience de conversations
complètes qui se passaient dans une autre pièce, avoir vu
des objets particuliers dans d’autres lieux ou connaître
des détails qu’ils n’étaient en mesure de percevoir dans
leur état modifié de conscience. S'il y a vraiment une vie
après la mort, nous sommes encore loin d’en
comprendre les tenants et les aboutissants ! F. B.
6 - IKARIS
LE TATOUAGE D’UNE CANETTE DE PEPSI
SUR UN HOMARD RESTE INEXPLIQUÉ
C’est clairement et sans le moindre doute l’image d’une
canette de Pepsi que des pêcheurs ont découverte sur la
pince d’un homard remonté au large du New Brunswick
(Canada). En effet, le homard porte le logo bleu et rouge
de Pepsi imprimé sur sa pince et la façon dont ce
« tatouage » est arrivé là reste un mystère.
Karissa Lindstrand, la pêcheuse canadienne qui l’a
découvert dans ses filets, a immédiatement remarqué
ce détail insolite au moment où elle a mis le homard
sur une caisse pour que ses pinces soient baguées.
Grande consommatrice de Pepsi, elle a
immédiatement reconnu le logo. « Je me suis dit, oh,
mais c'est une canette de Pepsi ! Et en y regardant de
plus près, cela ressemblait vraiment à un tatouage !
On aurait dit que c'était une impression posée sur la
pince du homard ! J'essaie toujours de comprendre ce
que c'est exactement » a-t-elle déclaré.
Ni elle, ni aucun membre de l'équipage n'avait jamais
rien vu de tel. Et plus d'une semaine après la découverte,
le débat tourne toujours sur la toile autour de la façon
dont ce tatouage a pu se former. Certains pensent que le
homard pourrait avoir grandi autour d'une boîte qui a
fini au fond de l'océan, et d'autres pensent qu'une partie
d'une boîte de Pepsi est en quelque sorte coincée sur la
pince du homard.
Karissa Lindstrand conteste ces théories, affirmant que
l'image sur la griffe était pixelisée, suggérant qu'elle ne
pouvait donc pas provenir d'une canette. Selon elle,
l'image sur une boîte de Pepsi est aussi beaucoup trop
grande pour être « imprimée » sur la petite surface de la
pince. Le logo provient-il alors d'une image imprimée
sur du papier ? Mais le papier se serait détérioré dans
l'océan. Pour Karissa, ce homard doit surtout faire
prendre conscience de l'ampleur des déchets qui
finissent dans l'océan. Quant au homard, il a été placé
dans une caisse pour être vendu avec ses « collègues »,
tatouage de Pepsi ou pas, et l’histoire ne dit pas si les
internautes vont essayer de le retrouver sur l’étalage des
poissonneries canadiennes… « Avec le recul, je regrette
vraiment de ne pas l’avoir gardé », a déclaré Karissa,
« c'était la première fois que j'ai voyais un truc pareil, et
en plein travail, j’ai pris rapidement une photo, puis j’ai
continué ma pêche ». Quoi qu’il en soit et pour le
moment, personne ne sait expliquer ce mystère ! F. B.
ACTUALITÉS - HISTOIRE

DES CHAMBRES CACHÉES DANS LE TOMBEAU

KV32 DE TOUTANKHAMON ?
Des archéologues et physiciens de l'université de Turin font
toujours des recherches autour du tombeau du roi
Toutankhamon afin de trouver d'éventuelles pièces secrètes,
notamment le tombeau perdu de la reine Néfertiti.
En effet, début août 2015, l'historien et archéologue
britannique Nicholas Reeves a publié un article sensationnel
basé sur des images HD de la tombe de Toutankhamon située
dans la vallée des rois. Il prétendait qu’il y avait 90 % de
chances de découvrir des chambres secrètes dans le tombeau
(le Dr Reeves avait reçu un permis pour examiner les murs de
la tombe avec des radars, des capteurs de chaleur et d'autres
équipements scientifiques). Précédemment, toutes les tentatives pour trouver la tombe secrète de Néfertiti avaient abouti
à des données contradictoires et incomplètes, mais cette nouvelle piste permettra sans doute enfin de régler
définitivement la question, quel que soit le résultat. De son côté, le ministre égyptien des Antiquités, Mamdouh al-Damati,
penche davantage pour une autre découverte, celle d'une autre épouse du pharaon Akhenaton, père de Toutankhamon,
voire même d'une de ses filles. Mais si le Dr Reeves affirme avoir trouvé ces salles secrètes, il se heurte pour l’instant à
l'ancien secrétaire général de la SCA, Zahi Hawass, qui a rejeté toutes les demandes de travaux sur les parois de la tombe
du pharaon. En conséquence, le gouvernement égyptien a interdit l'ouverture de la tombe jusqu'à ce que des rapports plus
complets et plus convaincants soient disponibles. Les scientifiques soulignent qu'ils utilisent une méthode « sans contact »,
qui ne cause aucun dommage aux murs et aux peintures funéraires. Dans la vallée des rois, on espère toujours découvrir
les tombes perdues de nombreux dirigeants célèbres : Amenhotep I, Thoutmosis II et Ramsès VII, ainsi que celles de leurs
épouses et les épouses d'autres pharaons. F. B.

LA « YOUNGER LADY » EST-ELLE LA MOMIE DE

NÉFERTITI ?
Cette momie a été découverte dans la tombe KV35 de la vallée
égyptienne des rois, par l'archéologue Victor Loret en 1898 et
elle est visible actuellement au Musée égyptien au Caire. Ce
sont des tests ADN récents qui suggèrent que cette momie était
la mère du pharaon Toutankhamon, et si c’est le cas nous
pourrions en déduire qu’elle était aussi l’épouse d’Akhenaton...
la reine Néfertiti ! Comme nous le verrons dans l’article des
crânes de Paracas, les analyses ADN ne peuvent confirmer à
100 % de telles filiations en raison de la piètre qualité et de
l’ancienneté des échantillons prélevés.
La momie a été trouvée adjacente à deux autres, un jeune
garçon mort vers l'âge de 10 ans, et une autre femme plus âgée. Les trois momies avaient été lourdement endommagées
par d'anciens pilleurs de tombes. Il existe aussi une théorie selon laquelle la jeune femme est Meritaten, fille d'Akhenaton
et de Néfertiti, et épouse de Smenkhare. Depuis les années 2010, personne n'a pu trouver une inscription, un relief ou une
statue dédiée à la mère de Toutankhamon, et aucun texte ne mentionne jamais sa mère. Une raison de plus pour ouvrir les
chambres secrètes et inexplorées de la tombe KV62 ! F. B.

DES STATUES DE LA DÉESSE SEKHMET

DÉCOUVERTES À LOUXOR
Lors des travaux d'excavation au temple funéraire du roi
Amenhotep III (sur la rive ouest de Louxor), une équipe
d’archéologues vient de mettre au jour un ensemble de vingt-
sept statues en granit noir de la déesse lionne Sekhmet.
Ces sculptures presque complètes (seulement les pieds et la
base manquent) sont de haute qualité artistique et d’une
grande valeur archéologique. Les statues vont maintenant être
nettoyées et restaurées pour éliminer le sel et l’épaisse couche
de boue qui les recouvrent. La déesse Sekhmet, avec sa tête de
lion (fille de l'ancien dieu égyptien Ré), représentait souvent la
force destructrice du Soleil, et ses prêtres étaient des
spécialistes dans le domaine de la médecine et des arts liés aux rituels et à la magie. F. B.

IKARIS - 7
ACTUALITÉS - SCIENCE
LA PREMIÈRE TRANSMISSION QUANTIQUE
INDÉTECTABLE D'UN SATELLITE CHINOIS
Grâce au satellite Micius, des chercheurs chinois ont
réussi à téléporter des informations de la Terre à l’espace
en battant un nouveau record de distance.
Bien que passée presque inaperçue à la fin de l’été, cette
annonce place la Chine en tant que leader mondial des
communications quantiques. L’exploit technologique est
fantastique et ouvre des perspectives incroyables dans le
domaine des ordinateurs quantiques et des réseaux de
communication instantanée du futur (lorsque la Terre et
Mars sont les plus éloignées l’une de l’autre, il faut plus
de 20 minutes pour transmettre un signal radio, avec la
communication quantique, on pourra un jour
communiquer en temps réel avec les rovers ou une
équipe de colons installés sur la planète rouge !).
Pour l’instant le nouveau record de « téléportation
quantique » est de 1 200 kilomètres contre 100
kilomètres précédemment, mais c’est une étape capitale
vers une révolution des télécommunications à travers un
système inviolable de communications chiffrées.
Cette prouesse technologique est basée sur l’intrication
quantique, un phénomène dans lequel deux particules
(ou groupes de particules) ont des états quantiques
dépendants l'un de l'autre, quelle que soit la distance qui
les sépare. Un état qui semble contredire le principe de
localité et qui va nous apporter une véritable petite
révolution en matière de télécommunications (la
vérification de l’intrication a été faite en France au début
des années 1980 par Alain Aspect et le premier échange
de clés a été réalisé en 1989 au Canada).
En effet, grâce au lien invisible qui relie les particules
imbriquées, elles restent comme « connectées » entre
elles quelles que soient les distances qui les séparent.
Dans les faits, chaque particule possède un « spin » qui
pourrait être assimilé à la valeur d’une donnée
informatique de type 1 ou 0. Si deux particules sont
intriquées, le fait de modifier le spin de l’une modifie
instantanément le spin de l’autre. En pratique, il est
donc possible d’élaborer sur ce principe, toute une suite
de modifications de spin des particules les unes après les
autres, comme nous le ferions dans la transmission d’un
message en morse.
Pour l’heure, dans cette expérience Chinoise, il s’agit
d’envoyer simultanément depuis un satellite des paires
de photons intriqués à Lijiang et Delinha, deux villes
8 - IKARIS
chinoises distantes de 1 200 km (à bord du satellite, un
dispositif basé sur un cristal et un miroir produisent les
paires de photons intriqués). Toute tentative
d’interception du message détruit l’état quantique des
photons, rendant le message totalement sécurisé.
La Chine s’annonce comme le leader mondial des
communications quantiques et il assoit actuellement sa
domination sur les futurs échanges hautement sécurisés
et la prochaine génération d’ordinateurs dotés d'une
puissance et d'une rapidité de calcul sans commune
mesure avec les machines actuelles les plus véloces. La
Corée du Sud, le Japon, Singapour ou le Canada ont eux
aussi des projets terrestres et spatiaux. En Europe, des
chercheurs, comme Anton Zeilinger, ont tenté pour
l’instant en vain de convaincre les politiques et les
militaires de l’intérêt de développer ces technologies
spatiales, mais... « ces résultats devraient stimuler
l’activité en Europe », espère Eleni Diamanti.
Quant aux équipes européennes et américaines, elles
proposent d'installer des instruments quantiques à bord
de la Station spatiale internationale (ISS) afin de voir si
des particules peuvent préserver leurs propriétés
quantiques en changeant de champ gravitationnel.
Vers la téléportation quantique
Des chercheurs ont déjà « téléporté » des informations à
travers de vastes distances, que ce soit via la fibre
optique ou l’air ambiant. Mais passer par l’espace ouvert
est nécessaire pour couvrir de grandes distances, car
l’intrication ou la téléportation sont limitées à une
centaine de kilomètres à cause de l’atténuation du signal
dans les fibres optiques. Et contrairement au monde
classique, il n’est pas possible, en physique quantique,
d’amplifier et de répéter un signal. D’où l’intérêt du vide
sidéral, dans lequel les pertes sont moins grandes même
en tenant compte de l’épaisseur de l’atmosphère.
Ces expériences pourraient un jour entraîner la création
d'un réseau de satellites reliant des ordinateurs
quantiques. « Je suis personnellement convaincu
qu'internet sera basé à l'avenir sur les principes de la
physique quantique. Ces propriétés quantiques offrent
d'autres applications potentiellement très importantes,
comme des ordinateurs dotés d'une puissance et d'une
rapidité de calcul sans commune mesure avec les super
calculateurs actuels », estime le professeur Zeilinger.
Depuis la série Star Trek, le concept de téléportation est
associé au déplacement instantané d’un individu d’un
point à un autre de l’univers. Plus modestement, la
communication quantique utilise le même principe, la
polarisation d’un grain de lumière qui est exactement
recopiée sur un autre photon distant. Rien de
comparable à la série Star Trek, mais les lois actuelles de
la physique ne semblent pas s'opposer à ce que des trous
de ver soient utilisés un jour à des fins de téléportation
dans l'espace... Si l'on trouve un moyen de les stabiliser
pendant un temps suffisant, on pourra voyager d’un bout
à l’autre de l’univers sans se déplacer ! F. B.
ACTUALITÉS - SCIENCE
INTERSTELLAR AVAIT RAISON, LES TROUS
NOIRS CRÉENT DES UNIVERS PARALLÈLES
L'une des choses les plus dingues de la mécanique
quantique, c’est la façon dont cette branche de la science
semble contredire régulièrement toutes les croyances
courantes sur le fonctionnement de l'univers.
Dernière découverte en date, les trous noirs seraient
capables de générer des univers parallèles. C’est une
théorie avancée dans le film Interstellar, qui relate les
aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilisent une
faille découverte dans l’espace-temps pour partir dans
un voyage interstellaire.
Pour en revenir aux trous noirs, ce sont des puits massifs
qui génèrent une force gravitationnelle si puissante qu’ils
brisent les lois de la physique en détruisant la matière,
l'énergie et l'information qu'ils aspirent. Tout ce qui
entre donc dans un trou noir doit aller quelque part,
mais où ? C’est là que la nouvelle théorie d'une équipe du
California Institute of Technology intervient. Elle pense
que derrière cette singularité se cachent des mondes
multiples : « si l'information qui entre dans un trou noir
disparaît de notre réalité, et si de multiples réalités
existent, alors peut-être que les trous noirs créent de
nouvelles dimensions quand ils engloutissent et
crachent des informations. La mécanique quantique
permet à un état quantique d'être en superposition dans
de nombreux mondes », a déclaré Yasunori Nomura de
l'université de Californie.
En résumé, un trou noir pourrait créer des plans
dimensionnels entièrement nouveaux afin de « vider »
ses données. L'hypothèse est donc que l’information
engloutie doit encore exister au-delà de notre capacité à
la percevoir. C’est une analyse similaire qui est faite avec
la matière noire, qui n'a jamais été observée, mais qui
pourtant laisse dans l’univers son effet gravitationnel.
Cette théorie a un certain sens, mais l'équipe du
California Institute of Technology va devoir trouver des
preuves mathématiques solides pour suggérer que les
trous noirs sont capables de générer des dimensions
alternatives avant que cela ne devienne une croyance
courante parmi les scientifiques. Dans quelques
décennies, voire des siècles, les hommes pourront sans
doute envoyer une sorte de sonde dans un trou noir… À
l’image de nombreux films de science-fiction (Stargate,
Contact, Interstellar), il serait passionnant de savoir ce
qui lui arrive de l'autre côté… F. B.
LES IMAGES REMARQUABLES D’OVNIS
POURSUIVIS PAR DES F-18
En 2004, des pilotes de chasse américains ont fait une
rencontre rapprochée avec des ovnis ultrarapides qui ont
devancé leurs F-18 (deux avions biplaces) lors d’une
mission d’entraînement. Cas extrêmement rare, le
Pentagone a bien voulu communiquer avec la presse sur
cet évènement et a même montré les images prises à
l’intérieur des avions F/A-18F de la marine (stationnés
sur le porte-avions Nimitz).
Les faits se passaient au large de San Diego, et sur les
vidéos officielles nous voyons un objet ovale blanchâtre
et brillant d’une circonférence d’environ 12 mètres,
poursuivi par deux avions de combat américains.
Dans la vidéo, un ovni semble un moment observer les
jets, puis il vire rapidement vers la gauche à l'abri des
caméras embarquées. Puis après quelques minutes,
tous les ovnis plongent vers la mer (passant de 80 000
à 20 000 pieds), se stabilisent, puis accélèrent à une
vitesse époustouflante, laissant sur place les F-18.
L'un des pilotes demande : « C’était un drone ? » et
l’autre pilote lui répond : « Je ne crois pas, il y en avait
toute une flotte et ils sautaient de manière erratique ! »
Ce document fait partie des archives du programme
avancé d'identification des menaces aérospatiales du
département de la défense américain qui a dépensé 22
millions de dollars entre 2008 et 2012 pour enquêter sur
des rapports de pilotes militaires et commerciaux à
propos des objets volants non identifiés.
Certaines parties de leur travail de recherche, qui se
poursuit encore aujourd'hui, sont toujours classifiées.
Bien que nous ne puissions pas dire s'il s’agit d’un ovni
(au sens extraterrestre) ou non, cette vidéo officielle
nous fournit des éléments matériels intéressants et un
récit cohérent qui montrent que le gouvernement
américain se préoccupe bel et bien du phénomène ovni,
recueille des documents et enquête sur ces cas
inexpliqués. « Nous n'avons pas les réponses, mais nous
avons beaucoup d'éléments qui justifient de se poser des
questions. C'est une quête scientifique et de sécurité
nationale. Si l'Amérique ne se charge pas de répondre à
ces questions, d'autres le feront », a expliqué Harry Reid
(ancien sénateur américain). Officiellement, ce
programme s’est arrêté en 2012, mais le New York
Times affirme que les enquêtes sur les ovnis à partir des
témoignages des militaires, continuent toujours en secret…
IKARIS - 9
ACTUALITÉS - ESPACE
DONALD TRUMP VEUT ÉTABLIR UNE BASE
LUNAIRE POUR VISER LA PLANÈTE MARS
Le président Donald Trump a officiellement signé un
accord avec la NASA qui devrait renvoyer très bientôt les
astronautes sur la Lune. Ce nouvel accord porte le nom
de Space Policy Directive-1 et il a été signé le 12
décembre 2017, lors d'une très brève cérémonie à la
Maison-Blanche. Cette directive est une bonne nouvelle
pour la conquête spatiale qui était au point mort depuis
la dernière mission Apollo sur la Lune en 1975.
Établir une base permanente sur Lune n’est aujourd’hui
qu’une simple étape pour le véritable objectif de la NASA
et des États-Unis… Mars ! C’est donc une réorientation à
court terme qui, même si elle s'éloigne des priorités
établies par l'administration Obama, permettra à
l’Agence spatiale américaine de renouer avec ce type de
mission où tout est à repenser et à reconstruire.
Cette signature coïncide avec le 45e anniversaire de
l'atterrissage d'Apollo 17 sur la Lune et Trump a déclaré
que cette directive rétablira le leadership américain dans
l'espace, tout en créant des emplois et en améliorant la
sécurité nationale des États-Unis : « Nous allons
réorienter le programme spatial américain sur
l'exploration et la découverte humaine. Cette fois-ci, non
seulement nous planterons notre drapeau et nous
laisserons notre empreinte, mais nous établirons
également les bases pour une éventuelle mission sur
Mars, et peut-être un jour pour de nombreux mondes
bien plus loin », a-t-il déclaré.
Depuis le temps que nous attendions ça… Même si
l'établissement d'une présence américaine renouvelée
sur la Lune n’est pas une annonce extraordinaire en elle-
même, c’est tout de même une étape essentielle pour
atteindre Mars. La Lune offre également un bon terrain
d'expérimentation pour tester des technologies utiles au
maintien en vie des humains sur Mars, tels que les
habitats. Le Space Launch System et Orion (la nouvelle
fusée et le vaisseau spatial pour emmener les astronautes
dans l'espace profond et sur Mars) pourraient donc être
réorientés pour amener les astronautes à la surface de la
Lune avant de viser Mars. Des compagnies privées
comme Blue Origin et SpaceX développent déjà leurs
propres fusées qui pourraient être incorporées dans une
mission vers la Lune. Il est possible que la NASA puisse
s'associer avec ces sociétés commerciales, achetant leurs
services à des coûts relativement bas. F. B.
10 - IKARIS
LA CARTE DE TITAN RÉVÈLE ENCORE PLUS
DE SIMILITUDES AVEC LA TERRE
En septembre dernier, le sacrifice de la sonde Cassini sur
Saturne n’aura pas été vain, car elle a su se monter une
dernière fois très utile pour la NASA. Cette fois, les
données de feue Cassini ont aidé les astronomes à faire
une percée spectaculaire, non pas sur Saturne, mais sur
sa lune, Titan. Et ce que révèlent les données est assez
extraordinaire, car Titan ressemble beaucoup à la Terre.
Cette lune possède une atmosphère épaisse et riche en
azote, ainsi que des océans liquides comme le montre un
carte couleur réalisée par une équipe de chercheurs de
l'université Cornell. « La création de la carte a pris
environ un an », explique le doctorant Paul Corlies, l’un
des auteurs de deux études publiées dans les
Geophysical Review Letters en utilisant les dernières
données de Cassini (l’étude est intitulée Topographie et
forme de Titan à la fin de la mission Cassini). Seulement
9 % de la surface de Titan ont été photographiés en haute
résolution, et entre 25 et 30 % de la planète ont été
photographiés dans des résolutions plus basses, puis
l'équipe a dû assembler des algorithmes d'interpolation
et d'autres méthodes pour simuler le reste).
De nouvelles montagnes sont apparues sur la carte, mais
aucune ne dépasse 700 mètres. La surface est aussi un
peu plus plate qu'on ne l'estimait à ce jour, ce qui laisse à
penser que l’épaisseur de la croûte serait plus variable
que ce que croyaient les chercheurs. Si un jour les
hommes colonisent Titan, ils y trouveront des paysages
très similaires à ceux qu'on trouve sur la Terre, avec de
faibles reliefs. Ils pourront aussi se rendre près d’un des
trois océans d’une surface équivalente à ceux que l’on
trouve sur Terre (cela laisse penser que toutes les mers
sont connectées sous la surface de Titan).
Ces données viennent compléter une autre découverte
récente, qui est que presque tous les grands lacs sur
Titan sont entourés de hautes crêtes, ce qui signifie que
chaque lac est situé dans un immense cratère. Cet
environnement rendrait la vie sur Titan facile dans un
premier temps, mais il faudra tout de même s’habituer
aux violentes tempêtes de méthane qui parcourent
régulièrement la surface. C'est beaucoup plus loin que
Mars, et de toute façon nous n’avons pas la technologie
nécessaire pour nous y rendre, mais à l’aube du XXIIe
siècle, ce pourrait être l'une des destinations de vacances
favorites de nos descendants ! F. B.
ACTUALITÉS - ESPACE
OÙ EN EST LA MISSION MARS ONE ?
Tout le monde a déjà entendu parler de Mars One, ce
projet ambitieux lancé en 2012 par les Néerlandais Bas
Lansdorp et Arno Wielders visant à installer une
colonie humaine sur la planète rouge et à la coloniser à
partir de 2032... Où est en est actuellement le projet ?
Le dernier communiqué de presse de la fondation Mars
One a été publié le 3 septembre 2017 et il concernait les
projections financières du projet, avec les postes de
dépenses et les futurs revenus.
Il confirmait également la feuille de route et les étapes à
venir de la mission (initialement, une mission habitée
devait partir en 2026, mais elle a été repoussée à 2031).
Les grandes étapes du projet Mars One sont désormais
les suivantes :
- 2022 : mission de démonstration sans pilote. Mars One
utilisera la même conception de plate-forme que pour la
mission Phoenix de la NASA (2007), et elle prévoit de
travailler avec le même fournisseur (Lockheed Martin).
- 2024 : envoi vers Mars d’un satellite de communication
(SpaceX sera chargé des lancements).
- 2026 : envoi d’un rover sur Mars qui sélectionnera
l’emplacement de la future base habitée.
- 2029 : envoi de matériel et d’un second rover afin de
préparer l’arrivée de l’équipage et initialiser les systèmes
de survie (eau, oxygène, etc.) qui devront être
opérationnels avant l’arrivée des premiers astronautes
sur la planète rouge.
- 2031 : décollage vers Mars du premier équipage
constitué de quatre astronautes pour un voyage de sept
mois.
- 2032 : atterrissage historique sur Mars du premier
équipage humain et du matériel pour le suivant.
- 2034 : atterrissage de la deuxième équipe et du
matériel pour la troisième à venir.
Ce nouveau programme est enthousiasmant, mais la
route est encore longue pour voir arriver cet
extraordinaire évènement en 2032.
Actuellement, nous sommes encore dans la phase de
sélection des candidats au départ. Au final, 24 d’entre
eux seront embauchés par Mars One pour devenir les
premiers habitants de Mars. Mais pour l’heure, il faut
encore trouver des fonds supplémentaires pour
commencer à développer les nouvelles technologies
indispensables à la réussite de la mission.
Puis la télé-réalité devrait montrer la formation et la
préparation de ces pionniers, afin de financer leur phase
de préparation. C’est une particularité du projet Mars
One, qui sera en grande partie financé grâce à une
exploitation médiatique de l'expédition (avec des
partenariats commerciaux et des retombées liées
directement à la colonisation martienne).
Il faudra tout de même un véritable engouement
populaire pour imaginer que les milliards de dollars
nécessaires à la réalisation du projet pourront être
réunis, mais les annonceurs publicitaires seront sans
aucun doute prêts à investir des sommes importantes
pour voir leurs noms associés à un projet aussi
important pour l’humanité (la NASA estime que pour un
projet réaliste de conquête de Mars, et en utilisant des
techniques existantes et des composants déjà développés
notamment par la société SpaceX, il faudrait réunir 6
milliards de dollars américains pour la première phase).
Et pour les volontaires prêts à s’embarquer pour Mars, il
faudra accepter de finir ses jours là-bas, car le retour sur
Terre n’est pas prévu dans la mission…
Nous aurions pu croire que les candidats seraient rares
pour cette mission à très haut risque sans espoir de
retour, mais en 2013 ils étaient pourtant près de 200 000
volontaires à postuler. Et aujourd’hui il n’en reste qu’une
centaine sélectionnée pour 24 places ! Parmi eux se
trouve sans doute le premier être humain qui posera le
pied sur une planète extraterrestre.
Ce sera l’aboutissement d’un long processus, mais
auparavant les volontaires devront être entraînés, et
pour cela ils seront divisés entre 3 et 6 groupes pour
entamer une formation d’astronaute et de colon
martien. Au final, seule une équipe de quatre
personnes s’envolera pour un aller simple, et sur place
il leur faudra immédiatement réussir à construire un
habitat durable et vivable (avec récoltes de plantes
pour les consommer). Les modules étanches
d’habitation seront équipés de systèmes permettant de
surveiller la qualité de l'air, et l'oxygène sera produit
grâce à l'électrolyse de l'eau extraite par chauffage de
poussière martienne.
Même si la promesse d’atteindre cette nouvelle
frontière est faite depuis longtemps (à chaque fois les
échéances reculent), Mars One a eu le mérite de lancer
le débat du voyage spatial sans retour et elle suscite
l’intérêt du grand public pour envoyer l’homme sur
Mars. Même si actuellement les programmes de la
NASA ou encore de SpaceX semblent mieux partis pour
aboutir, rien n’a été abandonné, le projet Mars One est
toujours en cours… Quant au budget à financer, il n’est
pas irréaliste. À titre d’exemple, les Jeux olympiques de
Londres en 2012 ont engrangé à eux seuls quelque 4
milliards d'euros de revenus en seulement trois
semaines de diffusion télé ! « Il y a un grand intérêt du
public pour le voyage martien. Ils avancent, ils
permettent de faire parler de l'exploration spatiale »,
estime Alain Souchier président depuis 2010 de
l’Association Planète Mars. F. B.
IKARIS - 11
ARCHÉOLOGIE Par Michel Ribardière et Sylvie Joubert

L’énigme des
momies
à trois doigts
découvertes au Pérou

L
e dossier des « momies de Nazca »
n’est pas un dossier archéologique
ordinaire, et alors que nous rédi-
geons ces pages, nous sommes
conscients de la polémique qui
tourne autour de ce dossier. Mais, au-delà de ce
débat, nous pensons que la priorité est de com-
muniquer toutes ces informations au grand
public, et qu’au final, lui seul jugera. C'est pour
cela que nous avons décidé de consacrer une
large place dans ce premier numéro d’Ikaris à
la découverte de ces incroyables corps aux
mains tridactyles. Sont-ils authentiques ? Sont-
ils fabriqués à partir de véritables momies
humaines ou de restes d'animaux ? Quel crédit
faut-il accorder à toute cette histoire ? C'est ce
que nous vous invitons à découvrir à travers
toute la genèse de cette « aventure » peu ordi-
naire.
la recherche de sites incas en forêt amazonienne.
Ayant poursuivi des études universitaires en histoire et
en géographie à Tours et à Toulouse, il a ensuite suivi
une année de DEA (sans la valider), avant de partir
travailler au Pérou. Là-bas, il a créé en 2009, avec une
dizaine de collaborateurs, l’Instituto Inka de
Investigationes y Revaloracion Indigena Cusco, qui
sera restructuré en 2012 et deviendra l’Institut Inkari
Cusco. Cette association qui est dédiée à la recherche
archéologique et à l'aide aux populations locales
deviendra vite la base administrative de ses explorations.
C’est dans ce cadre légal que Thierry Jamin opère
désormais, sans jamais outrepasser les autorisations qui
lui sont délivrées par les autorités péruviennes.
Thierry Jamin

La boîte de Pandore a été ouverte en 2016 par Thierry

Jamin, et nous pensons qu'elle restera ouverte encore
très longtemps ! En effet, de nouveaux éléments
complémentaires importants, comme les analyses ADN,
vont bientôt arriver et s’ajouter au dossier et nous
espérons qu’ils nous permettront de nous forger une
opinion définitive et légitime. En attendant, pour ceux
qui connaissent déjà un peu le dossier, mais aussi et
surtout pour ceux qui le découvrent, nous allons
reprendre tout l'historique depuis le début sous la plume
de Michel Ribardière qui est actuellement l’une des
personnes les mieux placées en France pour nous
résumer et nous commenter pas à pas les détails de cette
incroyable découverte...

PRÉSENTATION DE THIERRY JAMIN

Avant toutes choses, nous devons parler de celui qui a
fait découvrir ce dossier au monde entier : Thierry
Jamin. C’est un explorateur français expatrié au Pérou
depuis 10 ans et qui s’est spécialisé dans l’archéologie et

12 - IKARIS
 Espèce hunanoïde inconnue de type « Petits-Gris ». Absence d’oreille, de conduit auditif, de dents et de cheveux.
LA DÉCOUVERTE DES PREMIÈRES
RELIQUES (OCTOBRE 2016, CUSCO, PÉROU)
En octobre 2016, Thierry est en phase préparatoire de sa
prochaine campagne de recherche du site de la
légendaire cité de Païtiti (la célèbre « cité d’or » inca)
lorsqu’un beau jour un inconnu vient frapper à la porte
de l’Institut Inkari Cusco… C’est un personnage bien
curieux, du nom de Paul R., qui lui montre des organes
desséchés très insolites. Et lorsque l’on dit « insolites »,
le mot est sans doute bien trop faible, il faudrait sans
doute dire « incroyables » tant l’anatomie des mains et
du petit corps qui lui sont exposés est particulière.
Ce n’est pas la première fois qu’un inconnu requiert
l’avis d’expert de Thierry.
D’ailleurs, depuis l’affaire du Machu Picchu (en mars
2012, Thierry Jamin avait mis au jour une possible
chambre funéraire au Machu Picchu), l’Institut Inkari
Cusco reçoit régulièrement des amateurs qui lui
demandent des conseils et des avis à propos de
découvertes archéologiques faites sur leurs propriétés
privées. Les restes organiques que Paul va présenter à
Thierry Jamin et à son équipe sont stupéfiants. Tout
d’abord, un crâne de forme allongée qui a conservé sa
peau grisonnante. Il est très étonnant, car de petite
dimension. Il n’est à l’évidence pas humain et pourtant il
ne peut être attribué à aucune espèce animale connue.
Paul présente ensuite à Thierry le corps complet d’un
petit être tridactyle (trois doigts aux mains et aux pieds)
d’une quarantaine de centimètres. Puis, lors d’une
nouvelle visite à Thierry, Paul va lui montrer d’autres
éléments surprenants. Notamment une main tridactyle
de grande taille avec un anneau en métal qui entoure un
tendon supérieur de la main.
Thierry, sous le choc, mais sceptique, commence alors à
les examiner attentivement. Il a une longue expérience
en matière de momies, notamment issues des
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions
Alberto
civilisations péruviennes, Paracas ou Nazca, mais ce que
lui présente Paul est inclassable, il reste sans voix !
Sceptique, mais curieux, Thierry montre tout de même
un vif intérêt pour ce corps humanoïde et veut
absolument savoir où Paul se l’est procuré.
Dans un premier temps, Paul lui apprend que ce sont
des huaqueros (pilleurs de tombes – chasseurs de
trésors) qui ont fait ces découvertes dans la région, dans
un lieu qu’ils tiennent à tenir secret (on apprendra plus
tard que ce lieu est proche des lignes de Nazca). Paul
connaîtrait personnellement le chef des ces pilleurs, qui
serait un vieil ami à lui surnommé Mario (pseudonyme).
Ce fameux Mario lui aurait confié les artefacts en
acceptant qu’il les montre à un spécialiste de la question,
en l’occurrence, l’archéologue français Thierry Jamin.
Mario aurait également confié à Paul que le site secret où
il a découvert ces artefacts serait une sorte de grotte
parfaitement dissimulée dans le désert et qui recèle
encore une importante quantité de matériaux
biologiques inconnus. Ce petit corps et les mains
tridactyles montrées à Thierry ne seraient en fait que les
premiers éléments d’un incroyable site, dont l’étendue et
le contenu restent encore à explorer !
D’après Paul, Mario et ses amis seraient désormais
convaincus de l’importance de leur découverte, mais ils
ne savent pas comment l’aborder. En effet, ces derniers
n’ayant jamais vu de tels corps (qu’ils ne parviennent à
relier à aucune civilisation précolombienne) ne voient
pas comment ils pourraient les revendre ainsi. En fait,
Mario se demande si sa découverte a une valeur
marchande et s’il doit retourner sur les lieux pour
continuer à sortir du « matériel ». Mais Paul (qui est
d’ailleurs membre d’une secte messianique dans laquelle
les extraterrestres tiennent une place importante), a fait
le lien avec de possibles corps extraterrestres et réussit à
convaincre Mario de l’importance de sa découverte.
IKARIS - 13
ARCHÉOLOGIE Détails de certaines mains apportées
par Paul à Thierry Jamin.

Thierry Jamin n’en revient pas, il est partagé entre

scepticisme et enthousiasme. Mario aurait-il fait la
découverte du siècle, celle qui surpasserait toutes les
autres ? Celle que toute l’humanité attendait ? Ou s’agit-
il d’un canular bien monté dont il serait la principale
victime ? Thierry décide cependant d’enquêter et de
suivre le fil d’Ariane que vient de lui présenter Paul.
Mais il ne le fera pas seul, dès le départ et pour se
protéger de toute manipulation, il décide d’utiliser les
outils les plus simples et les plus puissants qui soient
aujourd’hui : le réseau internet et les vidéos de la plate-
forme YouTube (sans ces outils modernes, cette affaire
n’aurait sans doute jamais dépassé les environs de
Cusco). Thierry publiera donc régulièrement tout ce qu’il Structure osseuse en gros plan
découvre aux internautes du monde entier, qui vont
pouvoir suivre le dossier en temps réel du début de
l’affaire jusqu’à aujourd’hui.
Dans le même temps, Paul va lui aussi s’exprimer par
vidéo via internet et tenir un discours à teneur sectaire.
Cette conduite va forcer Thierry à se démarquer de lui et
à garder définitivement ses distances. L’aventure n’en est
alors qu’à ses débuts et Thierry est bien décidé à
rencontrer ce fameux Mario. Il part alors pour Nazca
avec le coprésident d’Inkari Cusco, José Benigno
Casafranca Montes, ancien policier, à la recherche des
huaqueros avec lesquels Paul est en contact. Même s'ils
sont anonymes, Thierry Jamin les trouvera vite… Il va
pouvoir essayer de vérifier par lui-même si l’affaire est
sérieuse.

LA RENCONTRE DE MARIO ET LE RÉCIT DE

SON INCROYABLE DÉCOUVERTE
À Nazca, Thierry et José rencontrent un chercheur qui
n’est autre qu’un ami d’enfance de Mario, le chef du Plaque métallique.
groupe de huaqueros. Ils le savent, il ne va pas être Fonction inconnue.
facile de rencontrer Mario. Ce chercheur n’est pas un
employé de l’office de tourisme et en tirer des
informations a un prix, condition sine qua non en
Amérique du Sud... Mais Thierry accepte de lui
graisser la patte, et finit par rencontrer Mario, qui va
lui raconter son incroyable histoire...
Tout a commencé en automne 2015, tandis que Mario et
trois de ses acolytes exploraient une région éloignée dans
le désert de Nazca. El Nino venait de provoquer
d’importantes perturbations sur la région et certains
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions

sites avaient été bouleversés par la météo.

C’est alors que Mario remarqua une anomalie dans le
sol, une petite dalle de pierre mise au jour, et il décida de
creuser autour à la recherche de tombes (c’est le
quotidien des huaqueros). Et là, surprise, c’était l’entrée
d’une importante grotte inexplorée. Après de nombreux
efforts, ils réussirent à dégager un accès vers une
première pièce. Mario et ses acolytes descendirent alors
un escalier sombre avant de pénétrer dans une vaste
salle. Juste avant de pénérer dans cette salle, deux
momies « parfaitement humaines » étaient posées à Présence d’ongles et
terre, a priori en très bon état de conservation. d’empreintes digitales

14 - IKARIS
 IKARIS
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions

La taille des mains momifiées est comprise entre 25 et 39 cm. Présence de trois doigts constitués de 6 phalanges.
Elles sont constituées de 26 os, de muscles et de tendons. Certaines portent des anneaux métalliques.

En l’occurrence, une petite fille d’une dizaine d’années, crânes, des cerveaux desséchés hors de leur boîte
parée des habits de la noblesse inca avec des bijoux crânienne, des mains tridactyles, etc.) Dans le second
placés dans les cheveux, et un homme d’une trentaine sarcophage, ils trouvèrent une vingtaine de corps
d’années, moustachu et sans signe extérieur de noblesse. humanoïdes de 30 à 80 cm et aux morphologies non
Mario et ses hommes venaient de découvrir une humaines. L’ensemble des momies et des organes
fabuleuse salle qui semblait appartenir à une immense étaient généralement enrobés d’une solution poudreuse
structure souterraine. À ce moment-là, ils ne savaient blanchâtre inconnue (on découvrira après analyse en 2017
pas vraiment où ils se trouvaient, mais ils remarquèrent qu’il s’agit de diatomite [dyoxide de silicium]). Les mains
l’étrange forme de la voûte au-dessus d’eux. Étaient-ils tridactyles avaient une taille très inhabituelle, près de 40
dans une sorte de pyramide ? Puis ils décidèrent de cm pour certaines ! Les doigts non griffus avaient des
pénétrer plus profond dans la crypte et cela leur empreintes digitales et des ongles comparables à ceux
demanda un gros effort de manutention afin de retirer d’une main humaine (les ongles tridactyles recouvrent
les éboulements entassés sur leur chemin. Mario et ses 90 % de leur dernière phalange alors que chez l’être
compères découvrirent alors des portes fermées, des humain, ils n’en recouvrent que 50 %). Certaines mains
salles, des passages, ainsi que deux sarcophages scellés, disposaient aussi d’implants métalliques au niveau des
d’importantes dimensions (2 m X 3 m X 1,5 m de haut). tendons qui jetèrent un trouble supplémentaire sur les
Ils concentrèrent alors tous leurs efforts sur ces huaqueros ! Mais qu’avaient-ils découvert et surtout que
sarcophages, mais ils étaient si bien scellés qu’ils eurent pouvaient-ils en faire ? Après une telle découverte, il
toutes les peines du monde à les ouvrir. Finalement, c’est fallait ressortir et faire le point. Mario et ses compères
un cric de voiture qui viendra à bout des couvercles ! quittèrent donc discrètement les lieux et refermèrent la
Dans le premier sarcophage ouvert, ils trouvèrent près crypte avec soin. Ils allaient ensuite revenir sur le site de
d’un millier d’objets, principalement des pierres sculptées nombreuses fois, et de mieux en mieux organisés, pour
qui pourraient ressembler à des soucoupes volantes essayer de monnayer au mieux cette découverte et sortir
stylisées, ainsi que des organes et des ossements (des de ce lieu le plus de « matériel » possible.

IKARIS - 15
ARCHÉOLOGIE
LA FOUILLE DE LA CRYPTE. FAUT-IL CROIRE
LE RÉCIT DES HUAQUEROS ?
Pour Mario, l’absence de lien avec une civilisation
précolombienne connue posait un problème pour
estimer la valeur de son butin. Il avait besoin d’aide et de
temps pour comprendre et évaluer la valeur de cette
découverte si particulière. C’est comme ça que pendant
toute l’année 2016 et une bonne partie de l’année 2017, il
va revenir sur le site pour continuer son exploration.
Les séjours de Mario est ses amis dans la crypte vont
devenir de plus en plus longs et l’exploration de plus en
plus profonde, car le site semble immense…
Les huaqueros remontent beaucoup de matière
organique à la surface, mais aussi quelques artefacts
technologiques, comme quelques feuilles métalliques
aux étonnantes propriétés physiques. Toujours d’après
Mario (car Thierry Jamin ne verra jamais ces feuilles soi-
disant rapidement vendues par Mario à un Japonais),
elles émanent dans le noir une sorte de lueur bleutée et
elles sont dotées d’une étonnante mémoire de forme
quand on les plie (comme celles décrites lors du crash de
Roswell où les feuilles reprenaient aussitôt leur forme
plate initiale après froissement).
Progressivement, les huaqueros s’organisent. Ils
équipent la grotte de lampes fixes, reliées à des batteries
et des capteurs solaires. Et un jour, alors qu’ils prennent
une pause-café, ils réalisent qu’un évènement étrange
vient de se produire. Leur casserole pourtant pleine
d’eau vient de se vider complètement et elle est noircie,
quant à leur gazinière, elle a vidé toute la bouteille de gaz
et elle s’est éteinte. Ils viennent de vivre une expérience
de « temps manquant » incompréhensible.
Paysage autour de Cuzco. Quelque part dans ces montagnes des
huqueros péruviens ont-ils fait la découverte archéologique du siècle ?
16 - IKARIS
Leur pause-café de 30 minutes a duré près de huit
heures ! Perplexes, ils ne s’en inquiètent pas vraiment
jusqu’à une autre expérience incroyable… En effet, en
explorant un peu plus tard une zone inconnue de la
crypte, ils tombent soudain nez à nez avec une créature
aux yeux brillants. Tous s’enfuient alors dans une
direction opposée, terrifiés de cette rencontre avec une
créature vivante ! Ont-ils rêvé ? Se sont-ils encore
endormis ? Ont-il inventé cette partie du récit pour
ajouter une dose de sensationnel à cette histoire ?
D’ailleurs, depuis le début de ses visites dans la crypte,
Mario affirme qu’il a toujours l’impression d’être
observé, comme si des entités vivantes se promenaient
furtivement par groupes de deux ou trois à une dizaine
de mètres de lui et de son groupe. Et à chaque fois qu’ils
tentent de s’en approcher, elles disparaissent.
Un jour, ils observent une scène totalement surréaliste.
L’un de ces petits êtres marche en jouant du tambour.
C’est alors que deux huaqueros ont l’idée de l’attraper !
Ils s’équipent d’un lance-pierre péruvien et ils passent à
l’attaque. Avec une pierre, ils réussissent à toucher une
entité qui tombe sous le choc du projectile, mais les deux
compères ne sont pas assez rapides pour empêcher que
d’autres entités interviennent pour mettre leur
compagnon blessé en sécurité. Détail troublant de cette
péripétie, dans les jours qui suivirent, les deux
huaqueros vont trouver la mort. L’un d’eux va tomber
malade sur le site et aura tout juste le temps de rejoindre
l’hôpital de Cuzco où il décédera d’une maladie
inconnue. L’autre, une fois à l’extérieur du site, sera pris
d’une irrépressible envie de sel : il en avalera en grande
quantité et en mourra !
 IKARIS

Maria
LA RÉCOLTE
Outre les organes et les corps que nous allons détailler
ci-dessous, Mario va mettre la main sur des artefacts de
toutes sortes. Par exemple : des boules de métal
d’apparence météoritique et de nature inconnue, de
petites pierres sculptées en forme de soucoupes volantes
et de visages, ou encore des objets ressemblant à des
petits « dominos » faits avec des os de crânes et décorés
de motifs similaires à ceux qu'on trouve sur les runes
nordiques. Mais la récolte la plus fantastique est celle des
mains et des corps de « Gris » qui, après étude attentive,
ne sont pas momifiés, mais plutôt desséchés, car ils ont
encore leurs organes internes, à la différence des
momies. Un par un, Mario va commencer à remonter
un certain nombre de « Petits-Gris » à la surface et les
rapporter à Palpa, son lieu de résidence. La découverte
est alors confidentielle.
Quant à Thierry Jamin qui commence à bien connaître
Mario, il cherche une solution pour juguler la
dispersion d’un tel patrimoine. Il a conscience que ces
« corps » appartiennent aux Péruviens et ne doivent
pas être vendus au plus offrant comme le fait Mario.
Mais le huaquero lui dit-il toute la vérité ou est-il
victime d’une énorme opération frauduleuse ? Quoi
qu’il en soit, les ventes régulières de Mario à des
collectionneurs privés semblent difficiles à contrecarrer.
D’un côté, l’Institut Inkari Cusco n’a pas les moyens de
les racheter à Mario pour les sauver des collectionneurs,
et de l’autre, s’en porter acquéreur ferait courir à

© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions

Thierry le risque d’être relégué au rang des trafiquants
de biens culturels. Pourtant, il s’avère indispensable de
stopper Mario et d’éviter une dispersion aux quatre
coins du globe de ce qui est peut-être l’un des plus
grands trésors de l’humanité.
Ne sachant où se situe avec précision le lieu de la
découverte, Thierry tente alors de gagner du temps en
proposant une solution à Mario. Il le convainc de prêter
les momies à l’Institut Inkari Cusco, afin de les
soumettre à des analyses scientifiques. Si Mario
accepte, alors les corps pourront être datés, authentifiés
et prendront une valeur historique significative.
Mario, sans doute conscient de l’importance de sa
découverte, accepte les conditions de Thierry Jamin et
lui confie quelques corps. Cela va alors permettre à des LA FRANCE S’ORGANISE POUR FAIRE
laboratoires et à un panel de spécialistes de CONNAÎTRE LA DÉCOUVERTE
nombreuses disciplines scientifiques et médicales Pendant toute cette « aventure », Thierry Jamin a tourné
d’entrer dans l’équation. de nombreuses vidéos montrant les corps des « Petits-
Au passage, Thierry Jamin ne manquera pas d’alerter le Gris » et les a diffusées sur internet. L’objectif était
ministre de la Culture péruvien de la découverte de multiple pour lui : faire connaître le dossier au monde
Mario et des enjeux qui pourraient en découler pour le entier avant qu’il ne soit définitivement étouffé, informer
pays. Mais après quelques mois sans réponse du l’ensemble des internautes intéressés par cette histoire ;
ministère de la Culture, il décidera d’informer chercher des réponses et essayer de démontrer une
directement et par courrier le président de la fraude éventuelle. Ceux qui ont le plus vite répondu à
République péruvienne. Son initiative restera veine, car l’appel de Thierry furent les ufologues français, sans
au final il ne récoltera du gouvernement que l’ouverture doute les plus ouverts d’esprit et aptes à croire à « une
d’une enquête contre lui pour « manipulation histoire pareille » ! Car il faut bien l’avouer et c’est le cas
médiatique de dimension internationale »... encore aujourd’hui, les scientifiques institutionnels ont

IKARIS - 17
ARCHÉOLOGIE

Alberto

ALBERTO
Alberto est sans doute le « Gris » le plus incroyable de la
famille. Il ne fait aucun doute que sa morphologie et son
anatomie ne sont ni humaines, ni animales, il représente

© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions

tout simplement une espèce inconnue.
Cependant, il faut bien avouer que sa physionomie est
bien connue des ufologues : « Des grands yeux en
amandes, une petite bouche et pas d’oreilles. » Vous
aurez vite compris l’origine de son autre surnom, celui
que l’on donne aux E.T. depuis toujours... « Petit-Gris » !
Alberto est le premier de son espèce à être passé entre
les mains des docteurs et à avoir passé des examens
cliniques. L’imagerie médicale ne montre aucune
manipulation, les spécialistes péruviens qui l’ont
pratiquée sont affirmatifs. Pour eux, la possibilité d’une
fraude si habilement réalisée qu’elle résiste à l’examen
au rayons X est de 0 %. Doté d’une tête très allongée,
totalement snobé cette découverte. Au mieux ils s’en Alberto est dépourvu d’oreilles, de poils, de cheveux, et
sont désintéressés, et au pire ils l’ont dénoncée comme ses orbites sont très larges par rapport à ceux de l’espèce
l’évidence d’une fraude grossièrement réalisée par des humaine. Sa peau est grisâtre, plutôt de couleur foncée
faussaires (il faut dire que depuis l’affaire de la fausse et rugueuse. Son cou plus allongé que les autres entités
autopsie de l'extraterrestre de Roswell, montée de toutes de son espèce suggère qu’il avait la capacité de le
pièces à l'époque par Ray Santini, il est plus prudent de rétracter et de l’allonger à volonté (comme dans le film
se faire discret sur ce genre de dossier). de Spielberg, E .T. l’extraterrestre). À la base du cou, sa
Pourtant, une grande partie des ufologues et de très clavicule est particulièrement importante et
nombreux internautes veulent y croire, ou en tout cas en protubérante. Ses avant-bras et de ses jambes sont
avoir le cœur net. Ils vont donc suggérer à Thierry Jamin constitués d’un os unique contre deux chez les humains
de procéder rapidement à des analyses en laboratoire. (radius/cubitus et tibia/péroné pour les membres
Datations, analyses médicales, radiographies, scanners humains). Cette indivision osseuse pourrait indiquer une
et analyses ADN semblent dorénavant incontournables. impossibilité à la prosupination.
Et considérant que l’Institut Inkari Cusco n’a pas pour On retiendra également des radios et ses scanners
vocation originelle de dépenser ses propres ressources qu’Alberto était un adolescent en pleine croissance (on
en analyses, les internautes vont proposer à Thierry observe des stries de croissance sur ses os) et qu’il était
d’organiser un financement participatif. atteint d’une forme d’ostéoporose, une maladie osseuse
Avec l’aide de son directeur de la communication en bien connue chez l’humain. Mais la découverte la plus
France, Alain Bonnet (Jungle Doc Productions), Thierry incroyable a sans doute été de trouver dans sa hanche
acceptera alors de lancer cette opération sous le titre droite un implant chirurgical réalisé à partir d’un métal
d’Alien Project. Et alors qu’une polémique stérile enfle inconnu et sans doute placé là lors d’une opération de la
sur le dossier, le financement participatif progresse hanche. À priori cette greffe a été pratiquée de son
rapidement et réussit à récolter 40 000 € de dons. Pour vivant comme en témoigne l’apparition d’un cal osseux
l’Institut Inkari Cusco, ce soutien est la marque d’une par-dessus celle-ci. Comment est-ce possible au vu de
attente et d’un espoir de la part d’internautes qui veulent l’âge présumé de ce corps ? Alberto possède également
obtenir des réponses et des certitudes. au moins un implant sur le crâne, au niveau temporal.
Et tandis qu’en mars 2017 l’Alien Project utilise sa Avec Alberto, les médecins et l’équipe de Thierry Jamin
cagnotte pour expédier des fragments d’ADN à travers le prennent alors conscience de la dimension de cette
monde, Thierry poursuit ses relations avec Mario. C’est découverte et les questions sans réponses se bousculent
alors que le huaquero lui confie un premier corps de 60 dans leurs têtes. Ont-ils découvert une civilisation non
cm. Il est immédiatement montré aux internautes qui le humaine très avancée, capable d’intervention
baptisent Alberto ! chirurgicale des siècles ou des millénaires avant notre
époque ? La fraude est toujours possible, mais comment
« LA GALERIE » DES MOMIES TRIDACTYLES peut-elle être aussi bien faite ?
Dans cette seconde partie du dossier, nous allons passer
en revue toutes les momies remontées à la surface par JOSEFINA
Mario et qui sont passées dans les mains de Thierry et de Très vite, Mario va monter une nouvelle momie à
son équipe. La liste n’est sans doute pas exhaustive et il Thierry. Elle sera baptisée Josefina. Un nom féminin,
en reste sans doute beaucoup d’autres à découvrir, mais car son ventre est anormalement gonflé. Était-elle
elle nous donne déjà un bon aperçu de « la galerie »… enceinte ?

18 - IKARIS
 IKARIS

Nom : Alberto. Type : « Petit-Gris». Genre : Mâle. Taille : 60,5 cm. Mains : 3 doigts avec 4 phalanges.
Pieds : 3 orteils avec 3 phalanges. 6 paires de côtes plus deux paires flottantes. Cou possiblement rétractable.

Alberto

© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions

Spécimen atteint d’une maladie osseuse.

Prothèse médicale biocompable à la hanche droite.

IKARIS - 19
ARCHÉOLOGIE

D’une taille de 58 cm, Josefina est légèrement plus

petite qu’Alberto. Elle est toutefois de la même espèce,
avec une différence notable au niveau du cou, le sien est
en position repliée. Josefina a neuf paires de côtes (plus
deux flottantes) alors qu’Alberto n’en a que six (plus
deux flottantes). Autre particularité étrange, Josefina
porte sur la poitrine un implant métallique aux fonctions
inconnues. Mais la découverte la plus fantastique est
révélée par les rayons X. Josefina est bien enceinte
comme son ventre semblait le montrer, mais pas d’un
fœtus comme tout le monde pouvait s’y attendre… elle
porte trois œufs en gestation !
Nous entrons là dans une autre dimension, à la limite de
la science-fiction, les « Petits-Gris » ne sont pas des
mammifères... et l’hypothèse qu’ils soient « fabriqués » à
partir de cadavres d’animaux s’éloigne encore un peu
plus. Au moment de cette découverte, les médecins, les
spécialistes en imagerie, les archéologues et les équipes
qui filment en direct les examens médicaux réalisent
avec émotion qu’ils viennent d’assister à une découverte
majeure qu’ils n’oublieront jamais !

JOSEFINA MET LE FEU AUX POUDRES

MÉDIATIQUES
Au cours du printemps 2017, Thierry Jamin est contacté
par des médias télévisés mexicains et américains, ainsi
que par les chaînes National Géographic, Gaia et Tercer
Mileno du célèbre ufologue mexicain Jaime Maussan. La
chaîne Gaia (spécialisée dans les sujets mystérieux)
souhaite tourner un reportage sur les momies et elle

Radiographies de Josefina avec son plastron aux

fonctions inconnues et ses œufs en gestation. Josefina

© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions

Josefina

20 - IKARIS
 Josefina

- Genre : femelle type « Petits-Gris ».

- Taille : 58 cm.
- Grands yeux en amande.
- Mains : 3 doigts avec 4 phalanges.
- Pieds : 3 orteils avec 3 phalanges.
- 9 paires de côtes plus 2 paires flottantes.
- Plastron métallique sur la poitrine.
- 3 œufs en gestation dans l’abdomen.
- Vagin horizontal (type reptilien).

© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions

IKARIS - 21
ARCHÉOLOGIE
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions
Maria
Maria (scanner et radio). Genre : femelle de type « hybride ». Taille : 1,68 m. Boîte cranienne surdimentionée.
Mains : 3 doigts avec 5 phalanges. Pieds : 3 orteils avec 5 phalanges. Corps très bien conservé, en position fœtal.
propose donc de se déplacer avec des scientifiques qui
procéderont à de nouvelles études cliniques. Thierry
Jamin accepte alors cette proposition et un contrat
moral est passé avec les médias : ceux-ci pourront
prélever des échantillons et procéder à des analyses à
condition de transmettre gracieusement les résultats à
l’Institut Inkari Cusco. Mais lorsque toutes les équipes
de télévision débarquent à Cusco, Thierry vient juste
d’apprendre que Mario a une momie bien plus
fantastique que les autres à leur montrer. Il va venir au
rendez-vous avec une caisse en bois de grande
dimension et il leur montrera ce qui restera sans aucun
doute un grand moment dans l’histoire de l’humanité…
MARIA, UNE NOUVELLE MOMIE TRIDAC-
TYLE DE TAILLE HUMAINE
L’ambiance ce jour-là est assez particulière. Toutes les
équipes de télévision sont présentes. Elles savent qu’elles
vont assister à une présentation fantastique, mais ne
savent pas ce qui les attend. Et lorsque Maria est enfin
sortie de sa caisse, l’assemblée reste muette de
stupéfaction et de contemplation. En effet, Maria
possède un corps exceptionnellement bien conservé. Elle
est assise en position fœtale et mesure environ 1,68 m.
Elle semble être humaine, mais certains détails clochent.
22 - IKARIS
Thierry Jamin aura d’ailleurs immédiatement cette
réflexion : « C’est comme si Maria se trouvait à mi-
chemin entre notre espèce et l’espèce des “Petits-Gris”. »
Maria possède un crâne très allongé au niveau occipital
qui est 20 % plus volumineux que le crâne d’un être
humain (voir notre article page 38). Elle a des orbites
surdimensionnées et ne possède pas d’oreille à l’instar
des corps d’Alberto et de Josefina (elle est en revanche
pourvue de conduits auditifs). Globalement, son
anatomie est assez proche de celles des humains, sauf en
ce qui concerne ses mains et ses pieds… tridactyles ! Ses
doigts sont constitués de cinq longues phalanges qui la
distinguent définitivement de notre espèce.
Est-elle le fruit d’une hybridation entre l’espèce humaine
et les « Petits-Gris » ? Le débat vient juste d’être ouvert
et il n’est pas près de se refermer. On notera aussi
l’impossibilité de distinguer le sexe de Maria, ses jambes
étant repliées sur son ventre sans nombril (voir l’avis de
Thierry à ce sujet page 32). Comme pour les autres
corps, l’extrémité des doigts des mains et des pieds a été
soumise à une crispation post mortem. Ajoutons
également qu’aucune lésion n’a été découverte sur les
côtés des pieds et les mains et que la momie a conservé
ses organes internes, rendant une fraude réaliste et
convaincante hautement improbable.
 IKARIS

Victoria. Espèce de type « Petis-Gris ».

Absence de la tête. Taille 56 cm. Mains de 3 doigts
VICTORIA, WAWITA ET « LA FAMILIA » avec 4 phalanges. Pieds de 3 doigts avec 3 phalanges.
Nous terminerons ce tableau extraordinaire avec Huit paires de côtes avec 2 paires flottantes.
plusieurs autres spécimens remontés en surface par Peau apparente et parfaitement conservée de
Mario (combien en existe-t-il exactement ? Nous couleur brune. Cou possiblement rétractable.
l’ignorons…). Commençons avec Victoria. Son nom a été
inspiré par la sculpture grecque de la déesse Niké : La
Victoire de Samothrace exposée au Louvre de Paris,
dont la tête n’a jamais été retrouvée. Victoria est la seule
entité à être en position assise, penchée en avant, les
mains posées sur ses genoux fléchis. Sa tête est
malheureusement absente, sans doute détachée
accidentellement au cours du temps. Elle mesure
approximativement 56 cm. Sa peau est particulièrement

© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions

bien conservée et peu recouverte de diatomite.
On découvrit ensuite le corps de Wawita (qui signifie
bébé en quechua), un très jeune enfant dont l’âge estimé
est d’environ une année. Il est recroquevillé en position
fœtale et un morceau de tissu a été retrouvé entre ses
mains et son corps. Tridactyles, les doigts de Wawita
sont eux aussi constitués de cinq phalanges, comme ceux
de Maria retrouvée juste à côté. Était-ce la mère et son
enfant ? Nous l’ignorons.
Puis enfin, durant l’été 2017, trois autres spécimens de
« Petits-Gris » vont être prêtés à l’Institut Inkari Cusco,
« la familia ». Ils sont de la même espèce qu’Alberto,
Josefina et Victoria, et en décembre 2017, le seul
spécimen restant de ces trois derniers venus sera baptisé
Paul. Les deux autres seront définitivement repris par Wawita. Enfant humanoïde de type « hybride ».
Mario. Quant à Maria, la rumeur court qu’elle aurait Mains et pieds à 3 doigts avec 5 phalanges.
trouvé acquéreur…

CE QU’IL FAUT RETENIR DES CORPS

TRIDACTYLES :
- La famille des « Petits-Gris » : nous avons affaire à
une seule et même espèce, même s’ils sont tous
différents les uns des autres dans les détails (taille,
nombres de côtes, nombre de phalanges des doigts,
faciès, sexe ?). Ils sont tous très proches au niveau
morphologique, dans la proportion des membres, dans
leur couleur de peau, leurs tissus musculaires, leurs
organes internes. Nous sommes donc face à une seule et
même espèce, mais nous pouvons nous interroger
cependant sur ces petites différences anatomiques.
C’est comme si ces entités avaient été conçues « en
laboratoire », dans le but de faire différents tests
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions

génétiques… Une hypothèse intéressante, même si elle

nous éloigne un peu de notre sujet !
- Lorsqu’on considère l’anatomie des « Petits-Gris », il
n’existe aucune homologie évolutive. Ce qui revient à
dire que nous n’avons pas découvert d’ancêtres commun
entre cette espèce et toutes les autres espèces terrestres
(humaines ou animales).
- Aucun des corps ne présente la moindre trace de
lésions ou d’incisions post mortem. Ce qui exclut
logiquement une manipulation biologique par cette voie
(une opération qui aurait sans doute coûté une fortune à
ses auteurs et dont le résultat aurait été très aléatoire).

IKARIS - 23
ARCHÉOLOGIE

- Au moins une intervention « chirurgicale » a eu lieu sur

la hanche droite d’Alberto (le pauvre devait boiter). Cette
opération a été pratiquée de son vivant, car nous avons
pu observer que son corps avait réagi autour de la
prothèse (dans un métal compatible avec le corps, ce qui
est remarquable) posée en la recouvrant d’un nouveau
cartilage. D’ailleurs, les deux chirurgiens et le spécialiste
des maladies osseuses qui ont examiné ses radios ont
également constaté qu’Alberto était atteint d’une sorte
d’ostéoporose bien visible dans la structure des os en
pleine croissance. Est-il mort de cette maladie ?
On notera également que d’autres implants, comme ceux
découverts sur le temporal des « Petits-Gris » Radiographie d’une Plaque métallique
n’apparaissent pas aux images délivrées par scanner. posée sur une des mains tridactyle.
Leur présence n’a trouvé aucune explication pour le
moment. Quant aux plaques rondes et métalliques supérieur à celui des humains.
visibles sur le dessus de nombreuses mains tridactyles, - Les grandes mains tridactyles de 40 cm laissent à
on ignore tout de leur fonction. penser que les corps « proportionnés » auxquels elles
- Il n’existe pas parmi les maladies congénitales appartenaient devaient mesurer au minimum 2,50 m !
répertoriées par l’OMS (dans la Classification - Les premiers résultats d’analyses génétiques d’un crâne
internationale des maladies), de descriptions de cas avec de « Petit-Gris » indiquent que son ADN est absent du
des mains tridactyles. D’ailleurs, les os qui constituent le BLAST (Basic Local Alignment Search Tool), la banque
doigt de gauche des momies sont symétriques à ceux qui de données américaine qui répertorie le génome de tous
constituent le doigt de droite sur une même main. les êtres vivants répertoriés sur Terre.
- Les têtes de « Petits-Gris » contiennent toutes un - Certains implants, comme ceux découverts sur le
cerveau qui s’est réduit avec le temps, mais qui a été temporal des « Petits-Gris » sont totalement invisibles
conservé et demeure présent dans les boîtes crâniennes. sans un scanner et leur présence n’a trouvé aucune
Quant au volume du crâne de Maria, il est 20 % explication pour le moment.

Michel Ribardière

© Michel Ribardière

24 - IKARIS

ÉPILOGUE : ANALYSES ET DÉCLARATIONS
Au cours de l’année 2017, l’affaire des momies de Nazca
a fait le tour de monde et de nombreux spécialistes se
sont penchés sur le dossier. Sollicités par l’Institut
Inkari Cusco, ils sont nombreux, médecins,
archéologues, anthropologues ou chercheurs à s’être
intéressés à la question et à avoir émis des avis
personnels sur l’authenticité possible des « entités »
qu’ils ont eu le loisir de manipuler à souhait.
On citera par exemple le Dr Ramiro Hermoza Rosell
(Chirurgie générale), le Dr Renan Ramírez Vargas
(Chirurgien en médecine interne), le Dr Julio Espejo
Torres (Spécialiste des os et responsable de la
sécurité sociale à Cusco), le Dr Edson Salazar
Vivanco (chirurgien) et le Dr Raymundo Salas Alfaro
(radiologue et imagerie médicale).
Tous forment une équipe de spécialistes multi
disciplinaire à même de se forger un avis solide sur la
question. Ils ont eu à leur disposition de nombreux
scanners, des radios, des résultats de datation au
carbone 14 et les premiers retours d’analyses
génétiques financés par les internautes (ceux-ci sont
encore incomplets et continuent de leur parvenir
progressivement au moment où nous écrivons ces
lignes. Nous tiendrons les lecteurs au courant dans le
prochain numéro). Il y eut aussi d’autres spécialistes
qui se sont déplacés, entre autres, du Mexique, des
États-Unis et de Russie. Leurs comptes rendus et
conclusions s’accordent unanimement et convergent
sur plusieurs points : « Les corps étudiés (à savoir les
« Petits-Gris » de 60 cm et l’espèce dont relève Maria
et Wawita) sont authentiques. Rien ne permet de
supposer la possibilité d’une manipulation, d’une
fraude ou de corps montés avec des animaux connus.
Ces entités biologiques ne sont pas d’origine humaine
et sont très anciennes (les datations indiquent que
Maria est âgée d’environ 1800 ans). »
D’ailleurs en juin 2017 de nouvelles analyses tombent
au sujet de la fameuse poudre blanche qui recouvre la
peau de toutes les momies. Cette poudre n’est rien
d’autre que de la diatomite, un élément naturel appelé
aussi terre diatomée. Elle est presque entièrement
constituée d’algues unicellulaires et elle a de
nombreuses propriétés, en particulier d’absorber l’eau,
d’être antiseptique et insecticide. C’est la substance
idéale pour conserver des corps et elle a joué son rôle à
la perfection pendant des siècles.
On réalise d’ailleurs qu’il s’agit de la première
découverte d’une culture ancienne qui utilise ce
composant naturel (on trouve la diatomite sur les
plages péruviennes en grande quantité) pour préserver
et conserver des corps. De par ses propriétés
naturelles, la diatomite a éliminé les micro-organismes
à la surface des corps et interrompu l’évolution de la
plupart des réactions chimiques. En conséquence, si
les corps sont dans un état de dessèchement absolu,
leurs organes internes ne se sont pas décomposés.
IKARIS
THIERRY JAMIN, UN ARCHÉOLOGUE
MALGRÉ LUI AU CŒUR DE LA POLÉMIQUE
Pendant que de nombreux internautes suivent avec
passion l’évolution de toute cette affaire via les rendez-
vous YouTube de Thierry qui ont été régulièrement
diffusés pendant toute l’année 2017, d’autres, plus
sceptiques et parfois même convaincus que tout le
dossier n’est qu’une vaste escroquerie, ont tenté et
tentent encore de réduire à néant la crédibilité de toute
cette affaire. Le premier visé est souvent Thierry Jamin,
évidemment ciblé en priorité, car il est le principal
vecteur de l’information sur les réseaux sociaux et
internet. Son nom, son profil et son passé ont été
épluchés afin d’y trouver une faille et des indices qui
pourraient suggérer son manque de professionnalisme
dans le but d’introduire subtilement dans l’esprit de
chacun l’idée d’une immense tromperie.
Heureusement pour lui, Thierry Jamin n’a jamais tenu
compte de ces attaques, préférant se concentrer sur les
faits, l’analyse des rapports et des radios. Répétant en
boucle « qu’il aimerait lui aussi trouver les preuves
d’une fraude pour enfin en avoir le cœur net »… mais
ajoutant immédiatement « qu’à ce jour il n’en avait
découvert aucune ». Au Pérou, Thierry sera même un
temps inquiété par le ministère de la Culture qui le
convoquera en tant que témoin dans son enquête sur le
dossier. Mais très vite, n’ayant aucune charge contre lui
et ne voulant visiblement pas pousser plus loin les
investigations contre le huaquero Mario, ils
abandonneront provisoirement les auditions, ne
cherchant pas à en apprendre davantage…
Gros plan sur la
peau de Victoria
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions
IKARIS - 25
ARCHÉOLOGIE
L’AFFAIRE MÉDIATIQUE
En dehors du Pérou, les médias internationaux n’ont
pour l’instant pas montré grand intérêt pour toute cette
affaire. En effet, seuls les médias péruviens l’ont traitée
en réaction à la divulgation faite par la petite chaîne
américaine Gaia, et celle mexicaine encore plus
confidentielle de Jaime Maussan, Tercer Mileno.
L’affaire est sans doute trop belle pour être vraie et
l’affaire de Roswell a laissé des traces. Aucun grand
média télévisé ou de presse français n’a encore parlé du
dossier. Cette découverte, qui est peut-être l’une des plus
importantes de notre siècle, n’est connue que des
ufologues et de quelques milliers d’internautes.
Pourtant ce n’est pas faute de les « remuer », à l’image
de Michel Ribardière et de Sylvie Joubert qui, en
collaboration avec Thierry Jamin et Alain Bonnet (Alien
Project), vont tout mettre en œuvre pour médiatiser le
dossier à travers un site web et un forum spécialisé.
Michel Ribardière prendra même l’initiative en avril
2017 de rédiger un compte rendu de la découverte,
photos à l’appui, dans un rapport préliminaire à
l’attention du gouvernement français. Ce rapport avait
plusieurs objectifs : informer, attirer l’attention sur les
conséquences de cette affaire et faciliter la préparation
du gouvernement à une médiatisation importante du
dossier qui finirait sans doute par émerger tôt ou tard, ce
qui, par voie de conséquence, permettrait aux citoyens
de découvrir cette affaire.
Thierry signe quelques autographes lors de sa tournée.
26 - IKARIS
Le rapport Nazca est donc finalisé dès le mois de juin
2017 dans cet état d’esprit et il fut transmis au
gouvernement au mois de juillet. Qu’en a-t-il fait ?
Mystère ! A-t-il été pris au sérieux ou prend-il la poussière
au fond d’un classeur d’archives ?
Quoi qu’il en soit, l’initiative est louable, car encore
aujourd’hui, deux ans après le début de cette affaire,
99 % de la population française ignore encore tout de
ce dossier… Ils n’ont donc pas pu se forger une opinion !
Au Pérou par contre, il aura fallu du temps, mais certains
secteurs, comme celui de la défense, commencent à
étudier la région et tentent de localiser l’entrée de la
crypte. Pour Mario, il devient de moins en moins facile
de se rendre sur les lieux et pour Thierry, qui rêve depuis
le début de voir le site de la découverte de ses propres
yeux, il va devenir de plus en plus difficile d’y accéder,
même si Mario, avec qui il a au fil du temps noué une
certaine relation de confiance, lui a promis de l’y mener
un jour… Quoi qu’il en soit, les corps ont au fil du temps
pris de plus en plus de valeur (on évoque des prix de
vente de plusieurs centaines de milliers de dollars), si
bien que Mario a dû rapidement engager des gardes du
corps afin d’assurer sa sécurité. Certains vont même
évoquer des montants faramineux pour le corps de
Maria, 1 million de dollars au marché noir ! Est-ce
réaliste ? Aujourd'hui, Mario roule dans une belle
voiture de sport jaune, tandis que chacun des « Petits-
Gris » coûte à présent au moins 100 000 dollars (on dit
aussi qu’une momie similaire à Maria serait passée par
la frontière brésilienne et aurait traversé l’Atlantique
jusqu’en Europe. Mario le confirmera…).
LA POLÉMIQUE ENFLE EN FRANCE. LE
DOUTE TOUJOURS BIEN PRÉSENT !
En France, la polémique sur l’authenticité des momies
tridactyles de Nazca a été virulente en 2017. Pas au
niveau des grands médias, car ceux-ci ont totalement
ignoré le dossier, sans doute dans l’attente de certitudes
au niveau des analyses ADN et pour laisser le temps
régler lui-même la polémique. Mais voilà, la polémique
ne s’est pas éteinte d’elle-même au cours de l’année
passée, les arguments des sceptiques n’arrivant pas à
prouver aux autres que tout le dossier n’est qu’un
immense canular ! Thierry Jamin et quelques internautes
ayant financé les analyses ADN via le site Alien Project
ont eu fort à faire pour répondre aux arguments des
sceptiques sur les forums et les réseaux sociaux. Selon
les deux ou trois scientifiques français sceptiques s’étant
« légèrement » penchés sur le dossier, les momies de
Nazca résultent de montages malhabiles d’ossements
ou/et de reconstitutions de corps à partir de rongeurs ou
de petits animaux domestiques (chats, chiens). Le
principal problème pour leur crédibilité, c’est qu’ils ne se
sont pas déplacés jusqu’au Pérou pour voir les momies
de leurs propres yeux. Pourtant l’Institut Inkari Cusco a
fait de nombreuses fois la proposition de les accueillir à
bras ouverts s’ils décidaient d’entreprendre le voyage.

Conférence de Thierry Jamin aux Repas ufologiques de Toulouse organisés par Isaure. Une excellente soirée !
Sans ce préalable indispensable, il est difficile d’accorder
beaucoup de crédit à leur argumentaire scientifique basé
sur des photos et des radios de mauvaise qualité.
Il est évident que le débat doit être ouvert et que le
scepticisme doit être la priorité, comme Thierry Jamin
l’a toujours souligné, mais il ne doit jamais laisser place à
l’arrogance et au mépris vis-à-vis des spécialistes
étrangers (deux scientifiques français qui se présentent
comme des références nationales en matière de momies
ont déclaré que les spécialistes ayant examiné les corps
en Amérique du Sud sont soit incompétents, soit
corrompus). On soulignera également qu’à l’automne
2017, Thierry Jamin et son ami Alain Bonnet ont fait un
petit tour de France (repas ufologiques, conférences,
etc.) pour remercier ceux qui les ont soutenus depuis le
début de cette affaire. Et en cette année 2018, les choses
devraient évoluer dans le bon sens grâce à l’esprit de
curiosité de nombreux découvreurs du dossier et au
travail d’information et de transparence qui a déjà été
accompli.
CONCLUSION
L’objectif d’un tel article n’est pas de convaincre le
lecteur, mais de l’informer le plus précisément possible
de la situation et surtout de compiler toutes les
informations essentielles qui lui permettront de
connaître l’origine et toute l’histoire de cette découverte
(nous aurions pu réaliser tout un hors-série tant le
dossier est épais). Les faits historiques, anatomiques et
scientifiques dont vous avez pris connaissance en
parcourant cet article sont authentiques, probablement
aussi authentiques que ces corps, mais sur ce dernier
point il appartiendra à la science seule de se prononcer
IKARIS
définitivement, et non aux auteurs que nous sommes.
N’oublions pas que des analyses sont encore en cours et
qu’il y en aura sans doute d’autres à l’avenir. Se
prononcer sur la fraude ou l’authenticité du dossier sera
sans doute très complexe, notamment en matière
d’analyse ADN, qui demeure sans doute le point le plus
sensible, tant l’interprétation des données sur de l’ADN
très ancien et en mauvais état est complexe (à ce jour,
rien n’indique qu’il y ait eu supercherie ou manipulation
sur ou dans les corps retrouvés).
Ce que nous retiendrons en l’état, c’est que cette
découverte est fabuleuse et de nature à provoquer une
sacrée « révolution » philosophique et religieuse si nous
avions la certitude qu’une autre espèce intelligente
évolue ou a évolué sur notre planète. Mais d’où viennent
Alberto, Josefina, Maria, Wawita et les autres ?
Comment sont-ils arrivés là ? Viennent-ils seulement de
la Terre ? Existe-t-il encore sous le sol d’autres entités
vivantes ou était-ce un mensonge de Mario dans le but
de rendre son histoire plus crédible ? Finalement, il
vaudrait sans doute mieux qu’il n’y en ait pas d’autres
sous Terre, car nul ne peut imaginer les conséquences
d’une rencontre les yeux dans les yeux… Depuis Steven
Spielberg avec son film Rencontre du 3e type ou la série
Stargate, nous sommes aujourd’hui familiarisés avec les
figures extraterrestres de type « Gris », mais de là a en
trouver des spécimens en chair et en os, c’est quand
même difficile à admettre. Oui, nous savons combien à
quel point cette histoire est incroyable, mais la
connaissance est faite pour être partagée. Nous allons
suivre le dossier de très près dans les prochains numéros
et s’il s’agissait finalement d’un canular, ce dossier serait
tout de même aussi incroyable que s’il était authentique !
IKARIS - 27
INTERVIEW
L’interview de
Thierry Jamin
« Cette affaire est en train de faire le tour du monde »
– Ikaris : Thierry, comment allez-vous après cette série
de petites conférences à travers la France ?
– Thierry Jamin : Ça a été pour moi et pour Alain
Bonnet une expérience magnifique, c'était un projet qui
nous tenait à cœur depuis le mois de mars 2017, depuis
la clôture du crowdfunding. En effet, nous nous étions
dit à l’époque qu'il fallait remercier toute la communauté
qui s'était formée autour de ce projet. Sans elle, nous
n’aurions jamais pu lancer les analyses ADN et les
datations par carbone 14. Et finalement, quelle meilleure
manière de dire « merci », que celle d’aller nous-mêmes
en tournée pour voir les passionnés de cette affaire face à
face ? Alors, après avoir mûri cette idée, nous sommes
partis début octobre pour faire toute une boucle à travers
différentes villes de France. Nous nous sommes réunis
dans des salles plus ou moins grandes et nous avons pu
28 - IKARIS
Par La rédaction
discuter de l'affaire de Nazca, répondre aux questions et
remercier tous les contributeurs.
Nous avons également fait des conférences tout public
qui ont été de grands moments pour nous, elles nous ont
permis d'accueillir une plus large audience. Nous avons
pu constater qu'il y avait des personnes de tous les âges
qui s'intéressaient à cette affaire. Il y avait des enfants,
des jeunes, des vieux, et des adultes de toutes les
catégories sociales. Ça a vraiment été une très belle
expérience, une très belle rencontre, pleine d'énergie
positive. J'ai même regretté de ne pas avoir eu la chance,
entre guillemets, de confronter cette histoire aux
sceptiques et aux détracteurs de tous bords. Il y en a
certains qui avaient dit à Alain ou à d'autres internautes,
qu'ils allaient venir, mais qui finalement ils ne se sont
pas manifestés.
Thierry Jamin

Alberto, le premier corps complet de 35 cm sur la
table d’examen avant son passage aux rayon X.
J'ai trouvé ça… je ne vais pas dire « dommage »… je ne
suis pas masochiste, mais ça aurait pu être une bonne
occasion pour moi de répondre aux sceptiques et
éventuellement à certaines attaques…
– Ikaris : Est-ce que vous dormez mieux maintenant
qu’au début de cette affaire ? J'imagine qu'au début, cela
devait être beaucoup d'interrogations et beaucoup de
stress ? Êtes-vous plus serein maintenant ?
– T.J : En fait, il y a eu plusieurs phases successives
dans cette affaire. On passe par des moments où l'on est
plus tranquille et d'autres où l'on est plus stressé parce
que l'on attend des analyses, parce que l'on a des
pressions de la part des autorités péruviennes, parce que
l’on a des pressions de la part de Mario (le huaquero ou
pilleur de tombes), parce que l'on veut savoir si c'est
vrai… si c'est du « lard ou du cochon » comme on
pourrait dire familièrement…
En fait, ça va un petit peu mieux qu'il y a quelques mois,
mais c'est quand même très anxiogène parce que l'on se
pose beaucoup de questions et malheureusement nous
n'avons pas toutes les réponses ! Nous espérons qu'à la
fin de cette histoire, s’il y a une fin, nous aurons quand
même des réponses définitives, mais pour le moment
nous avons plus de questions que de réponses. Et ce qui
est un peu stressant, c'est que quand tu parviens à
avancer et à donner des réponses à certaines questions, il
y en a de nouvelles qui se posent…
– Ikaris : Quel a été le plus grand moment de cette
aventure ?
– T.J : Pour moi, personnellement, il y a eu quatre
grands moments importants. Le premier, c’est quand
Paul Roncero est venu sonner à l'institut Inkari-Cusco
avec son histoire à dormir debout et ses objets : ce petit
corps de 25 centimètres, la tête momifiée, et quelques
IKARIS
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions
jours plus tard la main à trois doigts. Pour nous, cela a
été un véritable bouleversement !
Le deuxième grand moment a été quand il nous a exhibé
Alberto. Pour la première fois, nous avions un corps
complet et qui semblait authentique. C'était le corps qui
correspondait à la tête momifiée que Paul nous avait
présentée au départ. D'autant plus qu'en février 2016 il
nous avait apporté deux autres têtes momifiées. À
l'époque, elles n'étaient pas complètes, mais là, pour la
première fois, nous avions un corps complet.
Le troisième grand événement, et je crois que c'est
l'événement principal et celui qui m'a le plus bouleversé,
c'est quand nous avons découvert les œufs dans
l'abdomen de Josefina. À chaque fois que je revois la
vidéo de cette découverte lors des conférences, j'ai
toujours les yeux humides parce que je me rappelle de ce
moment incroyable… D'ailleurs, je n'arrête pas de le dire
dans la vidéo « incredible, incredible » [rires] !
Ça a été un moment que tout le monde a vécu
intensément en direct avec Jaime Maussan, avec les
médecins, et là, on s'est tous dit : « Waouh ! »
Le quatrième moment a été la découverte de Maria à
Palpa. C'était encore avec Jaime Maussan et l'équipe de
la télévision Gaïa. Mario est venu et il nous a « déballé »
Maria. Là, nous nous sommes dit : « Attention, là, il se
passe quelque chose ! » Et tout le monde… j'en ai des
frissons à chaque fois que j'en parle, tout le monde s'est
tu, nous étions tous très respectueux, il régnait un grand
silence et nous étions tous immobiles avec la bouche
ouverte ! Et quand nous avons vu Mario sortir la grande
momie de sa caisse, nous nous sommes tous regardés et
nous avons dit : « C'est complètement incroyable ! » Et
je n'arrête pas de me le dire encore aujourd'hui, toute
cette affaire est absolument incroyable !
IKARIS - 29
INTERVIEW
– Ikaris : Quelle est votre momie préférée et pourquoi ?
– T.J : Ma « momie préférée » ? Je le dis entre
guillemets parce que nous ne sommes pas certains que
ce soient des momies, ça peut aussi être des corps
desséchés, parce qu'apparemment elles ont conservé
leurs organes internes et elles n'ont pas subi de
processus de momification. Le « corps » auquel je suis le
plus attaché est, je crois, celui d’Alberto. Il appartient à
une espèce qui a l'air totalement étrangère à l'espèce
humaine, et s'il est avéré que l'histoire est authentique, il
semble vraiment venir des « étoiles », car je ne vois pas
comment il pourrait être issu de la Terre ? Et puis, il est
un peu mal… Comment dire ?… Mal bringé [rires].
Alberto, il devait plus ou moins boiter. En effet, il avait
des problèmes osseux et on lui avait mis une plaque à la
hanche droite. Il devait donc avoir une certaine allure
penchée, il me fait un peu rire parce que parmi tous les
corps de « Petits-Gris » que nous avons récupérés, c'est
celui qui a, je trouve, le plus de personnalité. D'ailleurs, il
a le cou entièrement déplié, alors que sur les autres corps
les cous sont plutôt repliés. C'est aussi celui qui est le
moins bien conservé, je crois, et peut-être d'ailleurs du
fait d'une maladie osseuse. On ne sait pas…
– Ikaris : Pensez-vous que la prothèse de hanche
d’Alberto est un élément important qui milite pour
l’authenticité de ce corps ?
30 - IKARIS
– T.J : Pourquoi avons-nous trouvé un implant dans la
hanche d’Alberto et pourquoi tous les autres corps n’en
ont-ils pas ? S'il y avait eu intention de tromper
quelqu'un, les fraudeurs auraient mis des implants dans
d'autres corps, non ? Ici dans la hanche droite, là à
l'épaule gauche, etc. Et donc, c'est assez curieux de voir
qu’il est unique en son genre ! D'autant plus que nous
avons essayé de prélever des échantillons de l'implant
d'Alberto et nous avons vu que l'objet était très incrusté
dans l'os. Alors nous n'avons pas pris le risque d'abîmer
sa hanche et nous nous sommes abstenus d'aller plus
loin. Mais nous avons quand même constaté que la
« prothèse chirurgicale », si nous pouvons l'appeler
ainsi, est bien enclavée dans l'os à la manière d’une
greffe auto-immune. D’ailleurs, il y a une petite partie de
cartilage qui semble la recouvrir. Il y a aussi le docteur
Salas qui a constaté, sur les radios et le scanner,
qu'Alberto aurait bien réagi à cette greffe osseuse, parce
que l'os a réagi. Un phénomène qui ne se produit que si
l’être est vivant. Ce phénomène de « cicatrisation » s'est
justement produit à côté de l'implant. Je pense en effet
que cela pourrait militer dans le sens de l'authenticité.
Même si on imagine que des fraudeurs ont voulu mettre
un faux implant dans la hanche d'Alberto pour tromper
les gens, c'est tellement soigné et tellement bien fait, que
cela paraît très improbable.
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions
 © Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions Alberto

IKARIS - 31
INTERVIEW
– Ikaris : Pensez-vous que le plastron en métal que
porte Josefina est utile ou ornemental ?
– T.J : C'est un objet qui a été « collé » sur la « poitrine »
de Josefina. Nous avons envoyé un petit échantillon
dans un laboratoire, mais nous n'avons toujours pas les
résultats. Nous allons les avoir, bientôt j'espère. Nous
avons nettoyé le plastron et nous avons vu quelques
marques de corrosion verdâtre, ce qui voudrait dire qu'il
est en cuivre. J'imagine donc que ça ne peut être
qu’ornemental, car on ne peut pas avoir un usage
utilitaire d'un tel objet, même si je ne suis pas médecin.
Je n'imagine pas une fonction médicale en tout cas.
– Ikaris : De quoi sont faites les pièces de métal rondes
sur certaines mains ?
– T.J : Là aussi, nous avons envoyé un petit échantillon
de ces plaques dans une institution qui s'appelle
INGENNET. Elle dépend du ministère des Mines et elle
devrait nous donner des résultats dans les semaines qui
viennent. J'espère que les petits fragments seront
suffisants pour pouvoir conclure sur la nature du métal.
Ceci étant dit, ces pièces circulaires et plates ont
l'apparence de l’or. Maintenant, il faut savoir aussi que
c'est extrêmement fin, et que du coup, c'est peut-être
ornemental. En tout cas, si c'est le cas ça ne devait pas
gêner la motricité des mains. Ces plaques sont aussi
recouvertes de petites figures géométriques dont on
ignore la fonctionnalité.
32 - IKARIS
C'est légèrement boursouflé et ces aspérités avaient
peut-être une utilité. Mais c’est pure spéculation…
– Ikaris : Cette plaque est-elle sur ou sous la peau de la
main ?
– T.J : Les plaques sont sur la peau, ce n'est pas sous-
cutané, c'est collé dessus. D'ailleurs, nous les avons
nettoyées au pinceau, nous avons enlevé la diatomite (une
roche siliceuse très légère) et les petites boursouflures
apparaissent très clairement au-dessus des plaques. On
ignore par quel moyen ces plaques ont été collées sur la
peau, nous n'avons pas essayé de les décoller, car nous
risquions de déchirer la peau en même temps.
– Ikaris : Maria est-elle un homme ou une femme ?
– T.J : Maria est une femme, sans aucun doute
possible. C'est certain à 200 %. Nous avons eu encore
récemment des résultats d'analyse de la part d'un
laboratoire de Hong Kong qui nous a confirmé sans
aucun doute le type : « female ». Cependant, sur le corps
il n'y a ni nombril ni poitrine. Au niveau des organes
génitaux, on ne peut pas distinguer grand-chose, car
Maria a les jambes repliées autour de son bassin. On ne
peut pas voir de sexe. De ce côté-là, nous n'aurions pas
pu affirmer que c'était une femme ou un homme. Mais
l'ADN est formel, c'est une femme de type
chromosomique XX. Je dois préciser que les laboratoires
ont bien dit « female » (femelle) et non pas « femme »,
je pense que la nuance est importante.
Le « plastron » de Josefina
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions

Empreintes digitales de Maria
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions
De toute façon, nous en sauront bientôt beaucoup plus
sur ce sujet qui s'annonce passionnant, faites-moi
confiance !
– Ikaris : Oui, nous tiendrons les lecteurs informés
des résultats ADN dès qu'ils seront publiés. Les
empreintes digitales de Maria ressemblent-elles à
celles des humains ?
– T.J : Ce qui est incroyable, en effet, c'est que Maria a
bien des empreintes digitales aux doigts de pieds et aux
mains. D'ailleurs, ses doigts sont relativement longs,
comme chez certains primates, mais ce ne sont pas des
empreintes digitales d'humains ou d'Homo sapiens, qui
sont très arrondies et circulaires, alors que les
empreintes digitales aux pieds de Maria sont assez
horizontales. Ce serait sûrement intéressant de faire la
comparaison avec des races de primates connues.
Est-ce qu'un éventuel faussaire aurait utilisé de la peau
de gorille ou d'orang-outan pour faire ça ? Je ne sais pas.
Moi je me fais toujours l'avocat du diable pour essayer de
trouver la faille. Par contre, il aurait fallu trouver un
singe avec six phalanges, car il n'y a pas de coupures sur
les doigts. Maria a les doigts repliés sur le haut de ses
bras, et au début nous ne pouvions pas vérifier si elle
avait des empreintes digitales. Mais il y a un de ses
doigts qui s'est un peu abîmé, et donc à l'occasion d'un
déplacement du corps, nous avons pris un peu d'ADN à
l'intérieur de celui-ci, et par la même occasion nous
avons vu qu'elle avait des empreintes digitales.
IKARIS
Une « plaque » en gros plan
D'ailleurs, on les voit très bien sur les photos de ses pieds
qui sont beaucoup plus exposés que ses mains. C'est
difficile de comparer les empreintes digitales de Maria
avec celle des humains, car elle a les doigts collés aux
bras, mais malgré tout nous voyons très bien les petits
sillons. Si c'est une fraude, comment fait-on cela ? Si on
coupe le doigt d'un être mort, il n'y a pas de cicatrisation
possible et la coupure se voit forcément, ici, tous les
doigts et toute la main sont intacts.
– Ikaris : Est-il possible que Maria soit une
authentique momie Nazca à laquelle on a sectionné trois
doigts dans le but de vous tromper ?
– T.J : De cette hypothèse, plusieurs choses. On a pris
des radiographies, on a fait des scanners, et à partir de
cela, le Dr Raymundo Salas Alfaro affirme à 100 % que
les mains et le pied n'ont pas pu être « montés » à partir
une momie Nazca. Impossible. Il m'a dit : « Mais
comment serait-ce possible alors que nous voyons les
tissus musculaires qui vont jusqu'aux os carpiens du
pied et aux métacarpes ? »
La fraude me paraît totalement exclue, on verrait des
coupures sur la peau. Ici, on ne voit aucun montage. Il
y a également la chaîne Gaïa qui a procédé à une étude
comparative de l'ADN du pied, du doigt et de la main
du corps de Maria. Pour cela, le Dr Konstantin
Korotkov était venu spécialement à Cusco pour faire
les prélèvements. Il avait soumis les hypothèses
suivantes aux laboratoires d'analyse :
IKARIS - 33
INTERVIEW
« Les pieds et les mains de Maria ont été montés sur
une momie Nazca, démontrez-le ! » Il avait joué le jeu
du scepticisme pour ne pas influencer l'analyse. Les
laboratoires ont ensuite analysé les trois échantillons du
corps de Maria et ils les ont également datés au
radiocarbone. Les conclusions ont été négatives : « Les
échantillons d'ADN du pied de la main et du doigt de
Maria coïncident entre eux. Nous rejetons
catégoriquement la possibilité que ces fragments aient
été montés à partir d'ADN différents. »
Quant aux analyses au carbone 14, elles donnent une
ancienneté de 1750 ans, soit environ 267 après Jésus-
Christ. C'est exactement ce qu'avaient donné les
premières datations au radiocarbone. D'ailleurs, d'autres
observations cliniques nous ont montré que Maria avait
une dizaine de différences anatomiques avec l'espèce
humaine. Pour faire une fraude, ça nécessiterait tout de
même beaucoup d'interventions différentes sur le corps.
Par exemple, le volume de la boîte crânienne de Maria
est 20 % plus important que celui de l'Homo sapiens...
Comment peut-on faire ce genre de fraude ?
– Ikaris : Avez-vous un jour l'espoir de revoir les
feuilles à mémoire de forme découvertes par Mario dans
le site ?
– T.J : J'aurais bien aimé les voir, mais ça dépend du
bon vouloir de Mario. Nous n'avons vu que des photos,
et des photographies ça se maquille. Si le témoignage de
Mario sur ces feuilles est authentique, c'est une
découverte technologique révolutionnaire.
Le foramen magum d’un crâne de chat.
34 - IKARIS
– Ikaris : Qu’aimeriez-vous répondre à ceux qui
affirment que les têtes de « Gris » sont faites à partir de
crânes de chats ?
– T.J : Ceux qui disent cela, eh bien qu'ils le prouvent,
moi je ne suis pas biologiste. Certains m'ont aussi
ressorti des crânes de chien récemment. Il y a des
biologistes, des généticiens, des ostéopathes, des
vétérinaires dont c'est le travail tous les jours, et ils ont
étudié les radios. Ils nous ont tous dit : « Non, c'est
impossible que ce soit un chien ou un chat. Le foramen
magnum (plus connu sous le nom de trou occipital) n'est
pas au bon endroit. »
Si quelqu'un avait pris un crâne de chien ou de chat, il
aurait fallu le retailler, et Alberto aurait eu les orbites au
sommet du front [rires]. Il aurait alors fallu boucher les
orifices avec une résine, mais ça se serait tout de suite vu
aux radios. Au total, nous avons récupéré huit spécimens
de « Petits-Gris », si c'était du bricolage, on verrait des
différences entre les crânes. Comment un faussaire peut-
il être aussi doué, génial à ce point-là ? Car là, on parle
de détails qui ne sont visibles que sur des radios.
Il aurait fallu qu'il respecte huit fois le même schéma
anatomique, c'est quand même très peu probable. Je ne
pense pas que ce soit à la portée économique de Mario ni
qu'il ait les connaissances scientifiques nécessaires. Ou
alors il aurait des complices de très haut niveau.
À part des États, je ne vois pas qui aurait les moyens de
réaliser une telle fraude, et surtout dans quel but ? Mais
à la limite pourquoi pas… Nous allons faire des analyses
ADN du crâne, et après si l'on trouve de l'ADN de chien,
c'est que c'était possible et nous l'accepterons avec
plaisir, mais pour l'instant tous les indices partent dans
une direction totalement opposée.
– Ikaris : Où sont les momies actuellement ?
– T.J : Actuellement, c'est Mario qui les a. Elles sont
dans un lieu tenu secret entre Cusco et Nazca. De notre
côté, nous avons des pressions de la part des autorités
péruviennes pour récupérer le matériel. Notre seule
volonté est de remettre ce matériel aux autorités et nous
essayons de convaincre Mario de le faire. De ce que je
sais, tout est en bon état de conservation.
– Ikaris : À quoi ressemble la peau a priori très bien
conservée de Victoria ?
– T.J : Nous voyons très bien les détails de la peau sur
les trois derniers « Gris » présentés par Mario (« la familia
») et sur Victoria. Quand on regarde la peau, on voit une
certaine porosité de surface qui rappelle celle des
serpents, mais sans les écailles. Ce qui est intéressant,
c'est que dans le cas du troisième personnage gris de « la
familia », nous avons pu nettoyer une partie de son
abdomen au pinceau, et nous avons pu voir une peau en
parfait état, sans la moindre trace de coupures. Cette
peau me fait penser à celle d'un crapaud.
– Ikaris : Que pensez-vous du corps d’enfant Wawita ?
– T.J : Nous n'avons pas fait beaucoup d'études sur le
corps de Wawita, mais ce qui est intéressant, c'est que
d'après les radios et les scanners, il a les mêmes
 Maria

IKARIS - 35
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions
INTERVIEW
particularités anatomiques que Maria. Si Wawita est
l'enfant de Maria, je pense que l'ADN pourra nous le
dire, mais je n'en suis pas certain. Nous attendons à ce
sujet des confirmations qui devraient se montrer
passionnantes. D'après Mario, le corps de Wawita était
aussi dans le site, mais je ne sais pas où exactement.
– Ikaris : Vous avez récemment présenté au public trois
nouvelles petites momies de « Gris », en existe-t-il
d’autres non encore dévoilées ?
– T.J : Édouard, qui fait partie de l'institut Inkari Cusco,
les a dénommées « la familia », puis c’est resté comme
ça et les internautes n'ont pas insisté pour les rebaptiser.
Pour l'instant, nous n'avons pas eu le temps de beaucoup
nous attarder dessus. Cependant, ces momies sont elles
aussi passionnantes, car elles ont des tailles différentes,
45 cm, 47 cm, et la troisième 53 centimètres. Si c'est une
fraude, je pense qu'ils auraient fait un moule unique
pour garder la même anatomie. Les corps sont tellement
semblables, mais en même temps tellement différents...
C'est comme les humains, nous sommes tous semblables
anatomiquement, mais très différent dans les détails,
c'est ce que nous retrouvons chez eux. Par rapport aux
détracteurs, OK, prenons l'hypothèse que c'est une
fraude. Eh bien qu’ils fassent une démarche scientifique
d'expérimentation, c'est-à-dire quelque chose de
reproductible. Je les mets au défi de reproduire des
corps similaires. Qu’ils le fassent à base de poulet, de
36 - IKARIS
chat, de ce qu'ils veulent ! Puis après, qu'ils viennent
nous voir pour nous expliquer comment ils ont fait pour
rassembler les os, les tendons et la peau sans laisser
aucune trace intérieure et extérieure. J'ai lu que je
m'étais enfermé dans l'hypothèse de l'authenticité et que
je ne voulais pas voir l'évidence d'une fraude... Mais moi,
j'ai le doute aussi, j'aimerais bien être le premier à
démontrer que c'est une fraude. Mais pour l'instant, rien
n'a réussi à me convaincre que cela en était une !
– Ikaris : Si vous découvrez un jour que Mario était un
fraudeur, qu’aimeriez-vous lui dire ?
– T.J : Dans un premier temps, je dirais : « Alors là,
bravo Mario ! ». Et après je lui dirais : « Tu m'as bien
fait passer pour un con. » [Rires]. Et même si ça se
terminait comme ça, c'est une si belle histoire que ça
vaudrait le coup d'en faire un film malgré tout, car
l'histoire est passionnante. Il y a des rebondissements,
du suspense, c'est une affaire qui est en train de faire le
tour du monde et même si c'est une fraude, l’histoire « à
l'intérieur » est extraordinaire. On touche au phénomène
de l'archéologie, des extraterrestres, de l'énigme des
lignes de Nazca, et à l'histoire des iconographies des
tridactyles représentées sur de très nombreux objets de
la vie courante du peuple qui a occupé cette région du
monde depuis 2000 ans. Dans ce dossier, tous les faits
sont vérifiables et authentiques, alors même si au final
les corps s'avéraient être des montages, cette histoire
La familia
© Institut Inkari Cusco - Jungle Doc Productions

aura généré de très nombreuses réflexions sur la nature
et l'origine de l'homme que l'on avait un peu mises de
côté. Ça n'aura pas été totalement inutile. Il y a tellement
de doutes dans cette affaire que d'une manière ou d'une
autre, ça aura quand même préparé les mentalités à
recevoir une information importante.
– Ikaris : Comment voyez-vous l’année 2018 ?
– T.J : Je pense que l'année 2018 devrait nous donner
les réponses définitives sur toute cette affaire de Nazca.
Les analyses sont des processus longs qui demandent
des mois voire des années, mais nous avons des
séquençages d'ADN qui sont en route, comme celui lancé
en août à l'initiative de Gaïa sur Maria. Ils parlaient de
résultats à six mois ou un an, ce qui fait qu'en 2018 nous
serons dans les plots. Nous avons eu des résultats venus
de Saint-Pétersbourg sur les pieds, la main et le corps de
Maria et nous avons relancé exactement les mêmes
analyses au Canada pour faire une transparence totale
sur les résultats et les recouper tous ensemble.
Nous devrions avoir le verdict au tout début de l'année
2018. Nous allons également lancer le séquençage de
l’ADN de Maria dans un laboratoire américain. Pour
l'instant, nous en sommes juste au point de choisir des
séquences qui peuvent être analysées. Nous aurons des
réponses très vite au début de l'année. Il y a aussi
d'autres laboratoires en Angleterre et en Asie qui vont
lancer de nouvelles analyses, et j'imagine que dans le
courant du premier semestre nous allons avoir une pluie
IKARIS
Thierry Jamin
de résultats. Il y a aussi des investigations judiciaires, car
au Pérou l'affaire est judiciarisée. Au final, il faut aussi
penser au matériel qui, je l'espère, reviendra dans les
mains de la municipalité de Nazca. Ça devrait beaucoup
bouger en 2018, dans le sens d'une fraude ou dans le
sens de l'authenticité.
– Ikaris : Pensez-vous qu’un jour Hollywood fera un
film sur ce dossier ?
– T.J : [Rires] C'est une histoire qui est tellement
incroyable, magnifique, avec des personnages tellement
improbables qu'il y a de quoi faire un film hollywoodien
qui pourrait relancer d'autres affaires et le débat
scientifique sur les ovnis et leurs occupants. Il y a
largement de quoi faire un grand film d'aventures dans
lequel les scénaristes n'auraient pas grand-chose à
inventer. Mais tout ça, c'est une histoire réelle, et s'il y a
un film réalisé par Hollywood sur ce dossier, j'espère
juste que nous ne serons pas trop maltraités dans
l'histoire… Car pour l'instant, soit on nous a caricaturés,
soit on nous a oubliés en route dans l'histoire… [rires].
– Ikaris : Milles merci, Thierry, pour cette interview...
– T.J : C'est moi qui vous remercie, c'est toujours un
plaisir de répondre ainsi à toutes ces questions. J'ai fait
des rencontres extraordinaires pendant cette tournée en
France et je tiens à remercier chaleureusement et avec le
cœur tous qui m'ont témoigné leur soutien et leur
affection. L’aventure continue et elle va être
passionnante, croyez-moi !
IKARIS - 37
ARCHÉOLOGIE Par Luc Lebrun

Crânes allongés de
Paracas, héritage génétique
ou déformation crânienne ?
Faut-il répertorier le crâne de Maria
(la momie découverte par le « huaquero » Mario au Pérou)
parmis les fameux 300 crânes de la famille dite de « Paracas » ?

D
epuis des siècles, des chercheurs,
des pilleurs de tombes ou des
archéologues ont découvert au
Pérou d’étranges crânes allongés
avec des volumes 20 à 30 % supé-
rieurs à ceux de leurs congénères. On a toujours
expliqué ces anomalies par des pratiques
rituelles qui permettaient d’allonger les crânes
des enfants, depuis leur naissance, à l’aide de
sangles et de morceaux de bois, dans le but de
déformer le crâne vers son sommet. Était-ce
une coutume réservée à la noblesse ? Un culte
rendu à des dieux qui auraient pu avoir cette
forme de crâne allongé ?
Le mystère reste aujourd’hui entier, mais avec la
découverte de la momie de Maria, qui possède un crâne
similaire, le débat est relancé et mérite que l’on
s’intéresse de nouveau à cette étrange « coutume » qui
nous paraît aujourd’hui bien barbare !
Les archéologues et les historiens ont souvent choisi de
mettre de côté ces particularités anatomiques gênantes
qu’ils ne parvenaient pas à expliquer avec certitude, ou
d’en donner des interprétations qui nous laissent
souvent très sceptiques. Mais il faut bien se rendre à
l’évidence, certaines découvertes défient encore nos
connaissances archéologiques, et si la théorie de Charles
Darwin est communément admise, comment expliquer
que ces anomalies morphologiques se limitent à une très

Curieusement, cette figure parmi tant d’autres à Nazca montre un « singe » avec un nombre de doigts aux
mains et aux pieds bien peu cohérent. Ce géoglyphe est considéré comme l'une des figures les plus importantes
du site et il mesure environ 135 mètres de diamètre. Est-ce vraiment la représentation d’un singe ?

38 - IKARIS

petite population qui vécut jadis autour du fameux lac
Titicaca ? Car parfois, des anomalies plus gênantes que
les autres ne cadrent plus du tout avec les théories
générales, et il faut se rendre à l’évidence, sans vouloir
absolument y voir une théorie du complot ou une fraude,
il y a bien quelque chose qui cloche !
LES LIGNES DE NAZCA
Le secteur de la découverte de crânes dits de « Paracas »
n’est sans doute pas anodin (c’est une des zones les plus
désertiques de la côte péruvienne). Nous sommes très
proches de la frontière entre le Pérou et la Bolivie, dans
le Triangle d’or des sites les plus extraordinaires et
mystérieux de l’Antiquité : Tiahuanaco, Saqusayhuaman
et Puma Punku (nous y reviendrons dans un prochain
numéro). Très proches également de la zone de la
découverte des « momies de Mario », et donc des lignes
de Nazca. Ces lignes ont été découvertes en 1927 avec les
premiers survols aériens de la zone. Depuis le ciel, on a
d’abord découvert de très grandes lignes plus ou moins
parallèles qui ressemblaient à s’y méprendre à des pistes
d’atterrissage pour avion (ou pour « vaisseaux spatiaux »).
Appelées géoglyphes, ces lignes sont aujourd’hui
mondialement connues et sont entrées au patrimoine
mondial de l'UNESCO en 1994. Elles représentent des
animaux et des insectes (350 figures étalées sur 450
km²), et fait extraordinaire, on en découvre encore de
nouvelles aujourd’hui, via des outils comme Google
Earth. Le plus long de ces géoglyphes fait 370 m, et les
archéologues pensent que les lignes de Nazca ont été
créées par la culture du même nom, entre 200 av. J.-C.
et 600 apr. J.-C. (70 géoglyphes sont des dessins
À gauche, un authentique « crâne de Paracas » avec sa déformation caractéristique, et à droite la radiographie
du crâne de Maria. La similitude est assez stupéfiante entre les deux anatomies. Ont-ils un ADN commun ?
Crâne de Paracas
IKARIS
zoomorphes d'animaux, tels que des oiseaux, des
poissons, des lamas, des jaguars et des singes, ou des
figures humaines stylisées. D'autres conceptions incluent
des formes phytomorphiques, telles que des arbres, des
plantes et des fleurs).
Seul point commun, tous ces géoglyphes ne sont visibles
que du ciel ou des plus hautes montagnes alentour,
comme s’ils étaient destinés à ceux qui pourraient les
contempler « d’en haut ». Au sol, les lignes sont peu
profondes et réalisées par abrasion de cailloux
rougeâtres, ce qui révèle le sol blanchâtre en dessous.
L’absence de vent sur ces plateaux a préservé ces dessins
pendants des siècles.
L'hypothèse des archéologues qui ont étudié l'ancienne
culture Nacza est que ce peuple avait créé ces lignes pour
qu’elles soient vues par leurs dieux depuis le ciel, et ils
les parcouraient à pied ou à genoux lors de cérémonies
religieuses. C’est comme si ces lignes avaient été placées
là pour marquer le site, un peu comme une sorte de
point de repère pour des dieux venus du ciel.
Si l’on met maintenant en relation les géoglyphes de
Nazca avec la découverte des « momies de Mario », dans
le même secteur, on ne peut s’empêcher de penser que
ces deux énigmes ont forcément un point commun,
même si, lorsque nous observons les motifs et les
animaux représentés, on ne voit pas, a priori, de rapport
entre les momies et les dessins...
S’agit-il de la représentation d’une constellation
comme l’a affirmé l’astronome Phyllis B. Pitluga en
1998 ? En effet, pour elle ces figures animales seraient
des « représentations de formes célestes » (colibri,
condor, héron, baleine, pélican, chien, singe, etc.).
Maria
IKARIS - 39
ARCHÉOLOGIE
Ce serait logique et similaire à la façon dont nous
représentons aujourd’hui notre zodiaque céleste ou nos
constellations d’étoiles. Jusqu’à ce jour, son travail n’a
jamais été reconnu par la communauté scientifique,
mais à la lumière de l’importance du lieu, il faudrait sans
doute explorer de nouveau cette piste (les Égyptiens de
l’Antiquité utilisaient aussi des animaux pour représenter
le zodiaque astronomique). Ces lignes faisaient donc
partie, sans aucun doute, d’une pratique religieuse
impliquant le culte des divinités. Les lignes représentent
des chemins sacrés menant à des endroits où ces
divinités pouvaient être adorées. Quant à la datation au
carbone 14 de la momie de Maria, elle nous donne une
ancienneté de 1750 ans (avec une marge d’erreur de 30
ans), cela rendrait donc la plage temporelle possible avec
l’ancienneté des lignes de Nazca.
CROYANCES ET MYTHOLOGIE PARACAS
Les nombreux motifs des géoglyphes de Nazca, ainsi que
les représentations de l’environnement naturel de la
région laissent entrevoir une cosmovision extrêmement
riche et complexe, probablement à l'origine de la culture
Nazca. On notera également que les manteaux de textile
qui recouvraient les défunts étaient faits à base de coton
et de laine de camélidés, sur lesquels les Paracas
transmettaient leurs croyances et leurs mythes. Parmi
ces représentations et motifs textiles, on retrouve à de
très nombreuses reprises des personnages tridactyles
stylisés, et ce n’est sans doute pas un hasard !
Crâne allongé de Paracas exposé au Paracas History Museum
40 - IKARIS
LE CRÂNE DE MARIA
Avant de nous pencher sur les crânes si particuliers de
Paracas, revenons un instant sur celui de Maria. Elle
appartiendrait visiblement à une race tridactyle (bien
différente de celle des « Petits-Gris » cependant), très
proche de la race humaine, mais aussi très différente
dans de nombreux points anatomiques, dont le crâne (si
bien sûr il s'agit d’une entité biologique authentique).
Maria mesure environ 1,68 m, et elle possède trois doigts
de 17 cm de longueur avec cinq phalanges. Allongés, ses
bras s’étendent jusqu'aux genoux. Son crâne est lisse,
20 % plus grand que celui des humains, de forme
allongée à l’arrière, dépourvu de cloison nasale,
d'oreilles et de cheveux.
Avant de revenir en détail sur ce crâne pour le comparer
à ceux dits de Paracas, il nous faut revenir sur ce que
nous savons de la pratique de déformation mécanique
des crânes qui eut lieu chez certaines cultures
péruviennes, mais également égyptiennes.
LES CAS DE DÉFORMATION VOLONTAIRE
DES CRÂNES
La déformation volontaire du crâne était pratiquée dans
l’Antiquité par quelques peuples à travers la planète
(Asiatiques, Burgondes, Huns, Égyptiens et dans la
cordillère des Andes). Ces déformations étaient
pratiquées dès la naissance sur les crânes encore
malléables des jeunes enfants à l’aide de bandages et de
morceaux de bois qui avaient pour but de comprimer le

Akhenaton et Néfertiti
Observez la particularité anatomique du crâne des enfants (celui des parents étant cachés par leur coiffe).
crâne et de l’allonger vers le sommet (ce rituel était
habituellement réalisé en comprimant la tête entre deux
planches de bois). Cet « étau » entraînait un
développement inhabituel des os pariétaux en hauteur.
C’était une pratique barbare, mais volontaire, qui devait,
on le pense, rendre hommage aux dieux. D’où cette
question : « Les dieux avaient-ils le crâne allongé de la
sorte ou était-ce une simple "mode" esthétique dans le
contexte de rituels ancestraux ? »
AKHENATON ET NÉFERTITI
Ces crânes allongés retrouvés dans le monde entier ne
semblent pourtant pas beaucoup intéresser les
scientifiques, qui n’ont jamais recherché de facteurs
génétiques communs parmi les squelettes du même type
découverts à travers le monde. Pourtant, le phénomène
était également très répandu en Égypte dans la région
d’Amarna, souvent dans des familles nobles ou proches
des pharaons. L’exemple le plus connu est sans doute
celui du pharaon Akhenaton en compagnie de sa femme
et de ses enfants qui ont eux aussi un crâne allongé.
Leurs enfants pourraient-ils être nés avec une tête
naturellement allongée ? Ceci impliquerait un facteur
génétique et non pas une déformation crânienne
IKARIS
volontaire (voir ci-dessus). Il faut également souligner
que l'histoire de la migration des populations du Moyen-
Orient vers les Amériques est beaucoup plus complexe
que nous l’imaginons aujourd’hui. Des liens étroits
existaient sans doute déjà entre ces peuples, dans
l’Antiquité (dans les années 1950, un fermier local
découvrit un vase baptisé « Fuente Magna » dans une
zone entourant le lac Titicaca. Cette découverte créa une
polémique sur son authenticité, car des écritures
cunéiformes protosumériennes étaient gravées à
l’intérieur des rebords. Cet artefact laissant penser qu’un
contact avait eu lieu, en des temps très reculés, entre les
peuples de cette zone et la culture sumérienne).
LES CRÂNES DE PARACAS
Venons-en maintenant à la civilisation de Paracas
proprement dite. C’est une ancienne civilisation
précolombienne qui vécut dans le désert du même nom
au Pérou. Ils vécurent sur ces plateaux désertiques entre
800 av. J.-C. et 200 apr. J.-C. Puis, après l'an 200
environ, la civilisation de Paracas se fondit dans celle des
Nazca. Les premières découvertes importantes de
momies aux crânes allongés furent faites à la fin des
années 1920 par l'archéologue péruvien Julio C. Tello.
IKARIS - 41
ARCHÉOLOGIE
Ce fut une découverte qui stupéfia immédiatement toute
la communauté scientifique de l’époque, car ces crânes
étaient les plus allongés jamais découverts au monde.
L’archéologue péruvien les mit au jour dans un immense
cimetière, très élaboré, où il y avait une famille entière
dans chaque tombe, chacune richement enveloppée dans
plusieurs couches de tissu en coton très stylisé, tissé et
coloré. Julio C. Tello leur donna immédiatement le nom
de « crânes de Paracas » et se mit en quête
d’informations à leur sujet. Il en dénombra environ 300,
avec un âge estimé entre 2000 à 3000 ans.
À l’époque, les analyses ADN n’existaient pas, ni la
datation au carbone 14 qui ne date que des années 40, et
on ne chercha pas de parenté entre les différents crânes
ou une spécificité anatomique particulière appartenant à
une race andine particulière. On ne chercha sans doute
pas non plus les mains qui appartenaient à ces
squelettes, sans doute dispersées dans les tombes en de
nombreux petits os. Mais à la lumière des mains
tridactyles découvertes aujourd’hui, il aurait pu être
intéressant de savoir quel était le nombre de phalanges
qui composaient leurs doigts (5 chez Maria) !
Crâne de Paracas allongé montrant des signes
incroyables de repousse osseuse après une trépanation
(collection du Musée national d'archéologie,
d'anthropologie et d'histoire de Lima).
42 - IKARIS
La suture sagittale est représentée ici en rouge sur un
crâne humain normal. Or celle-ci est absente sur de
nombreux crânes allongés visibles au Musée
de Juan Navarro (Paracas, Pérou).
LA COMPATIBILITÉ DES CRÂNES DE
PARACAS AVEC LA DÉFORMATION CRÂ-
NIENNE
Ce qu’il nous faut vérifier aujourd’hui, c’est la
compatibilité de la structure des crânes de Paracas avec
l’application d’une pression constante sur le crâne par
bandage. Car ce qu’il est important de souligner, c’est
que cette pression maintenue dans le temps pouvait
modifier la forme du crâne, mais en aucun cas son
volume et son poids, pas plus qu'elle ne pouvait éliminer
la présence de la suture sagittale qui fait partie
intégralement de l’anatomie d’un crâne, depuis la
naissance jusqu’à la mort par vieillesse des individus.
Or sur les crânes de Paracas nous constatons que
plusieurs éléments ne cadrent pas avec le rite. Nous
pouvons constater sur ces crânes : une forme
disproportionnée des orbites oculaires, des pommettes
surdimensionnées, et surtout l’absence de suture
sagittale transversale sur certains crânes visibles au
Musée de Juan Navarro. Cette particularité anatomique
présente chez tous les Homo sapiens est un joint de tissu
conjonctif entre les deux os pariétaux du crâne. La
suture sagittale ou suture interpariétale traverse le
sommet de la tête, de l'os frontal à l'os occipital.
En effet, les os du crâne ne sont jamais joints et formés
d’une seule plaque chez les Homo sapiens, et ce, dès
leur naissance. De plus, les crânes Paracas sont
également de 20 à 50 % plus volumineux que les crânes
humains, ce qui paraît difficile, voire impossible à
obtenir par compression et déformation. Des anomalies
que les chercheurs n'ont pas été en mesure d'expliquer !
Au final, du fait de l’absence de suture, ils contiennent
 Le couvercle-sarcophage du roi Pakal de la cité État IKARIS
maya de Palenque (Mexique). Des théoriciens de
l’hypothèse extraterrestres imaginent le roi assis sur
une sorte de vaisseau spatial prêt au décollage.

très importante… (À voir donc sur Maria et Wawita).

CONCLUSION
En conclusion, la question reste posée : avons-nous
affaire à un allongement artificiel de crânes d’enfants
pour répondre à des rituels religieux ? Et si oui, pour
ressembler à quels dieux ? Ou la forme des crânes est-
elle le résultat d’une lignée, d’une caste ou d’une ethnie
génétiquement différente de la grande majorité de la
population Nazca de l’époque ?
Dans les deux cas, serait-il possible de retrouver les
mains appartenant aux 300 crânes allongés découverts
depuis le début du XXe siècle ? La découverte de la
momie de Maria relance en tout cas le débat, car les
crânes de Paracas sont les plus grands et les plus
allongés que l’on connaisse dans le monde.
La découverte de ces crânes s’est faite dans le secteur
très limité de Nazca et ces « Paracas » ont sans aucun
doute vécu à la même époque que Maria.
Au final, c’est comme si cette race ou cette pratique
rituelle s’étaient éteintes subitement du jour au
lendemain, sans laisser de traces. Il nous reste donc sans
aucun doute encore beaucoup à apprendre sur la culture
Paracas et cette fameuse région ! Était-elle à l’origine des
représentations des lignes au sol ? Était-ce un message
envoyé aux dieux dans l’espoir de les voir revenir sur
Terre après un « crash » ou un posé volontaire de leur
donc une seule plaque pariétale plutôt que deux. engin spatial ?
C’est un peu comme si une petite catégorie d’individus En conclusion, on pourra méditer sur ce qui est sans
avait emprunté un autre chemin que le nôtre au cours de doute l’une des plus célèbres figures de Nazca, appelée
son évolution. Ces découvertes dont personne ne parle « l’astronaute ». C’est bien une forme humaine, mais sa
restent donc l’une des énigmes les plus complexes et tête est bien mystérieuse… Les orbites des yeux sont
importantes de l’archéologie, au même titre aujourd’hui anormalement proportionnées et l’astronaute semble
que l’anatomie si particulière de Maria. faire un signe de la main en direction du ciel... Le
portrait était-il réaliste ?
L’ANALYSE ADN, UNE SCIENCE PEU FIABLE
SUR DES MOMIES TRÈS ANCIENNES
Nous ne nous étendrons pas dans ce dossier sur les
analyses ADN, car force est de constater qu’elles ne sont
pas assez fiables lorsqu’elles portent sur des fragments
d’ADN vieux de plusieurs siècles (même prélevés au
cœur des os ou des tissus). Le cas est valable aussi bien
pour les momies égyptiennes que péruviennes, car il est
pratiquement impossible de trouver des séquences
longues d’ADN (au minimum 300 à 400 nucléotides en
très bon état) sur de telles reliques. Nous pouvons
souvent, au mieux, recueillir 30 à 40 séquences, ce qui
est toujours insuffisant pour être analysé correctement,
et ce qui laissera toujours des doutes aux chercheurs
(voir aussi notre news sur la Younger Lady).
Si l’analyse ADN est une science formidable et fiable à
99,99 % en criminologie moderne, elle s’avère donc très
peu fiable sur les très vieux fragments d’ADN, si bien que
ces résultats ne peuvent jamais être retenus comme
formels, même s’ils convergent entre différents
laboratoires et sur différentes parties du corps de la
momie. Au mieux, ils pourront établir un lien de parenté
entre deux individus, mais avec une marge d’incertitude

IKARIS - 43
ARCHÉOLOGIE
Une cavité secrète dans
la pyramide de Khéops
relance l’espoir d’une
grande découverte
D
es scientifiques ont annoncé le 2
novembre 2017 avoir découvert
une énorme cavité au milieu du «
monument funéraire » qu’aucune
théorie n’avait prédite.
« Cette cavité est très grande, c’est comme si un avion
de 200 places se trouvait en plein cœur de la pyramide.
Il y a énormément de théories sur l'existence
d'éventuelles chambres secrètes dans la pyramide. Nous
avions déjà découvert de très nombreuses petites
cavités et si nous les cumulions toutes, nous
obtiendrions du gruyère ! Mais aucune d'entre elles ne
prédisait l'existence de quelque chose d'aussi grand », a
déclaré Mehdi Tayoubi, codirecteur du projet
ScanPyramids à l’origine de la découverte.
Les dernières demeures des pharaons de l'Ancien Empire
(2575-2134) se devaient d'être inviolables, les
constructeurs ont donc multiplié astuces et obstacles
44 - IKARIS
Par La rédaction
pour protéger les dépouilles de leurs souverains.
Même au XXIe siècle, avec toute la technologie que nous
sommes capables de déployer, il reste a priori encore des
chambres cachées à découvrir. C’est tout simplement
extraordinaire ! Revue de détail.
UNE GRANDE DÉCOUVERTE ENFIN
MÉDIATISÉE
En fait, bien que la médiatisation ne se fasse que
maintenant, la révélation de cette découverte
extraordinaire avait déjà eu lieu via un communiqué de
presse diffusé à tous les médias à travers le monde le 15
octobre 2016 sous le titre « ScanPyramids - Premières
conclusions concluantes avec la muographie sur la
pyramide de Khufu ». À l’époque, personne ne semblait
avoir pris la mesure de l’importance de cette annonce et
le communiqué fut un flop. Mais, ces premiers résultats,
officialisés après plusieurs mois de vérifications des
données, ont été unanimement salués à travers la

planète. C’est l’aboutissement d’un très long travail de
recherche commencé le 25 octobre 2015 et qui avait été
initié, en collaboration, par le ministère égyptien des
Antiquités nationales, la Faculté des ingénieurs de
l'université du Caire et l'Institut français HIP (héritage,
innovation, préservation).
L’objectif était simple et se résumait alors en une phrase,
qui est vite devenue une devise : « Ce n'est pas parce
qu'un mystère est vieux de 4 500 ans qu'il ne faut pas
tenter de le résoudre ! » Ce projet visait dès le départ à
numériser quatre des plus grandes pyramides
égyptiennes en combinant plusieurs techniques de
balayage non invasives et non destructives afin de
détecter la présence de structures internes inconnues et
de cavités. Au programme se trouvaient : la pyramide
sud, dite rhomboïdale, la pyramide nord, dite pyramide
rouge (bâtie par Snéfrou [2575-2551] sur le site de
Dahchour à une quinzaine de kilomètres au sud de
Saqqarah), et bien entendu les pyramides de Khéops et
de Khephren (fils et petit-fils de Snéfrou), élevées sur le
plateau de Gizeh à une vingtaine de kilomètres du Caire.
Et aujourd’hui nous pouvons saluer le succès de cette
opération menée de main de maître par toute l’équipe de
ScanPyramid.
Ce qui a fait la différence dans les différents moyens
technologiques mis en œuvre, c’est la radiographie par
muons qui utilise la détection des particules cosmiques
sur des plaques à thermographie infrarouge et
photogrammétrie (des plaques d'aluminium contenant
des films d'émulsion sensible aux muons cosmiques ont
été installées au fond du couloir descendant afin de
« voir » les éventuels vides au-dessus d'eux).
Les films ont ensuite recueilli des informations sur les
muons pendant 67 jours, avant d'être analysés à
l'université de Nagoya (Japon). Cette technique de
pointe dite « thermographie infrarouge » a été mise en
œuvre pendant une année afin d’établir avec précision
une carte thermique de l’intérieur de Khéops, ainsi que
d’y révéler des vides sous la surface visible de la
pyramide.
LA CERTITUDE D’UNE CAVITÉ INCONNUE
Après les premiers résultats de l’étude en 2016, des
égyptologues ont commencé à remettre en question la
découverte de la chambre secrète en disant qu’une
pyramide était comme une sorte de fromage suisse, avec
des trous partout… Mais cet argument n’est plus valable
aujourd’hui, car les instruments de mesure ont prouvé
qu’il y avait une sous-densité très forte et très localisée à
cet endroit précis (surnommé le « Big Void »).
Il ne s’agit donc pas de petits trous ou d’éboulement de
la roche, mais bien d’un grand vide qui fait plusieurs
centaines de mètres cubes. Cette chambre, ou ce couloir,
est particulièrement intéressante, parce qu’elle est dans
le même plan de la pyramide que les autres structures
qui sont connues, comme la grande galerie et la chambre
souterraine.
IKARIS
LA DÉTECTION PAR MUONS, COMMENT
ÇA MARCHE ?
Les muons sont des particules élémentaires
créées par des rayons cosmiques qui
traversent l’espace infini.
Au moment où ils rencontrent la Terre et en
l’occurrence la grande pyramide, ils
ralentissent puis s'arrêtent.
Il suffit donc aux chercheurs de poser des
plaques de détection derrière la pyramide
(en contrebas) pour mesurer la quantité de
particules qui traversent un objet à sonder.
S'ils constatent un excédent à un endroit,
c'est que les muons ont traversé moins de
matière, donc du vide !
LA QUESTION DES CHEVRONS ET LA FORME
DE LA GALERIE
Les égyptologues se posaient une question depuis
longtemps : « Pourquoi tant de chevrons sont-ils placés
pour protéger une si petite zone au début du couloir
descendant ? » L’énigme est sans doute aussi
partiellement résolue aujourd’hui, car tout laisse à
penser que nous avons un couloir principal derrière les
chevrons de l’entrée de la face nord (toujours bouchée à
ce jour). Ce couloir mène sans aucun doute à la chambre
inexplorée (« Big Void ») à une hauteur d'environ 105
m du sol (l’espace vide détecté est parfaitement
compatible avec la taille d’une vaste « chambre » comme
celles dite « du roi » et de « la reine »).
« Cela pourrait être une succession de chambres
accolées les unes aux autres, un énorme couloir
horizontal, une deuxième grande galerie, une chambre
funéraire, un espace de stockage... plein d'hypothèses
sont possibles », avoue Mehdi Tayoubi.
DES « CONDUITS » INEXPLIQUÉS
On ignore toujours l'utilité des quatre puits intérieurs
secrets de la grande pyramide découverts en 1992.
IKARIS - 45
ARCHÉOLOGIE

UNE PYRAMIDE « ATTRIBUÉE » À KHÉOPS...

Dans les années 1830, le colonel Howard Vyse

découvrit un graffiti portant le nom de Khéops
sur l'un des murs de la chambre de décharge
du caveau du roi. Il fut soupçonné d'avoir lui-
même gravé l'inscription sur les murs, mais
malgré tout, cela parut suffisant aux
archéologues de l'époque pour attribuer ce
nom à la grande pyramide. Ce pharaon, fils du
roi Snéfrou et de la reine Hétep-Hérès, était un
boulimique de constructions monumentales, et
pourtant, malgré sa « grandeur », seule une
statuette en ivoire d'une dizaine de centimètres
à son effigie nous est parvenue !
Quant à « sa » pyramide, elle fut pillée dès
l’Antiquité, et l’accès actuel, situé à une dizaine
de mètres au-dessous de l’entrée d’origine, se
fait d’ailleurs par une ouverture creusée par
des profanateurs antiques.
Cette ouverture est traditionnellement appelée
« galerie d’Al-Mamoun », du nom du calife qui
mena l’exploration de la pyramide en l’an 820
de notre ère.

Ils mesurent moins de 50 cm et n'aboutissent pas à l'air
libre sur les faces de la pyramide. Il est peu probable
qu'ils aient été utilisés comme conduits d'aération, vu
qu’il n'existe aucune ouverture à leurs extrémités. En
2002, des équipes d'égyptologues et de techniciens ont
exploré ces conduits à l'aide d’un minirobot. Équipé
d'une caméra, il a pu franchir l’obstacle d’une première
obturation du conduit, qui malheureusement conduisait
à une seconde pierre d’obstruction qui dissimulait une
« porte » semblable à la première. Tout reste donc à
découvrir à l'extrémité de ces conduits scellés.
UN ACCÈS DIFFICILE VERS LA GALERIE
La découverte est passionnante, pourtant il faut se
rendre à l’évidence, il sera difficile d’atteindre la cavité
avec des modes d'investigation relativement légers et
non destructeurs. Et il sera de toute évidence impossible
d’obtenir des autorisations du ministère des Antiquités
égyptiennes pour percer un tunnel dans la direction de la
chambre secrète. La seule solution passerait par la mise
au point d’un nouveau type de robot qui pourrait
progresser via un tube rectiligne creusé dans la roche.
Des ingénieurs planchent déjà sur la mise au point d’un
drone de 30 cm de diamètre, équipé d’une caméra, qui
serait capable de se glisser à travers un forage dans les
blocs en direction de la galerie puis de voler à l’intérieur
de la chambre secrète.
Il va falloir s’armer d’un peu de patience (1 à 2 ans), mais
cette découverte pourrait être la plus extraordinaire
depuis la découverte du tombeau de Toutankhamon !

LES CARACTÉRISTIQUES DE LA CAVITÉ

« La taille de cette cavité est sans aucun doute ce qui m'impressionne le plus dans cette découverte.
Par contre, nous n'en savons pas suffisamment sur sa forme et sa position exactes pour l'instant, et il
est difficile de se prononcer sur sa signification dans le cadre de l'architecture des pyramides.
Nous pouvons seulement faire des spéculations. On trouve dans ces édifices des corridors, des
passages, des chambres funéraires, et des magasins. Il s'agit parfois de dispositifs à fonction rituelle,
d'autres fois à fonction pratique. Avant d'aller plus loin, il faut que nous en apprenions plus,
notamment si et comment ce vide est connecté. S'il s'agissait de magasins, une supposition osée, il est
possible qu'ils renferment des équipements funéraires déposés là à l'époque antique.
Dans ce cas, il est raisonnable de penser que certains pourraient ressembler à ceux découverts en
1925 dans la tombe de la mère de Khéops, la reine Hétéphérès (G 7000 X), par l'égyptologue
américain George Reisner, à la tête de l'expédition du musée des Beaux-Arts de Boston.»

Peter Der Manuelian, professeur d’égyptologie à l’université d’Harvard (Massachusetts)

46 - IKARIS

Voici sans aucun doute la véritable entrée
de la pyramide de Khéops.
Qu’allons-nous découvrir ? Un simple couloir vide ou la
momie d’un pharaon et tout le trésor qui l’accompagne ?
LE LIVRE SACRÉ DE KHÉOPS RESTE À
DÉCOUVRIR
D’après le contenu d’un papyrus daté de la fin de la
XVIIe ou du début de la XVIIIe dynastie, il existerait un
ouvrage magique et secret communément appelé les
Magiciens à la cour du roi Khéops.
L’existence de ce livre, que l’on pourrait découvrir avec
un coup de chance extraordinaire à l’intérieur de la
pyramide, est relatée dans un papyrus qui porte le nom
de son découvreur, Henry Westcar, un voyageur
britannique qui le rapporta d'Égypte vers 1824 et le
laissa en héritage à sa nièce, Miss Westcar (le manuscrit
est actuellement au Musée de Berlin [Papyrus 3033]).
Le papyrus comporte cinq pages, le texte est incomplet,
mais le récit a pour sujet essentiel le règne de Khéops. Il
relate les différents épisodes de la vie du pharaon
racontée par ses fils. Il y a cinq grandes parties écrites
sous forme de contes reliés les uns aux autres, et qui
évoquent succinctement la vie et surtout la magie autour
de Khéops (Le conte du mari trompé, le prodige sous le
roi Snéfrou, le prodige sous le roi Khéops et le prodige
relatif aux futurs rois de la Ve dynastie). Les deux
premiers chapitres mettent en scène un roi défunt et un
magicien désigné par le titre de « ritualiste en chef », qui
accomplit des prodiges. On y parle aussi de Djéser en
tant que magicien et dans toutes les parties il est
question de magie, exécutée par des magiciens comme
Djédi.
IKARIS
Les noms de Nebka, Ouba-iner, Snéfrou et Djadja-em-
ânkh sont également cités. Un magicien revient sans
cesse dans le récit, et même s’il n’est pas implicitement
cité, il s’agit sans doute du célèbre Imhotep (architecte,
médecin et philosophe du roi Djéser [IIIe dynastie]). Un
passage évoque aussi une magie très puissante qui se
serait déroulée à la cour de Snéfrou (le père de Khéops et
fondateur de la IVe dynastie), il relate l’exploit d’un
magicien qui déplace les eaux d’un lac pour retrouver un
pendentif perdu. Un épisode qui fait irrémédiablement
penser au passage biblique de la traversée de la mer
Rouge par les Hébreux.
Un autre épisode évoque les prodiges d’un oracle âgé de
110 ans au nom de Djédi, capable de rattacher une tête
coupée. Ce Djédi annonce à Khéops qu’après son fils et
son petit-fils, trois pharaons nés d’une mortelle
monteront sur le trône. Au XXIe siècle, on ne peut
s’empêcher de penser encore à de la « magie », lorsque l’on
se dit devant les grandes pyramides : « Mais comment
ont-ils fait cela avec les moyens de leur temps ? »
Alors nous pourrions nous mettre à rêver de découvrir
un livre secret et très précieux au cœur de la pyramide !
Cela pourrait enfin nous donner des indices sur la
méthode de fabrication et la destination de ces
merveilles. Ce fameux livre sacré de Khéops existe-t-il ?
Qui était vraiment l’architecte de génie Imhotep ? Quel
était le véritable rôle des pyramides ? Pourquoi n’y a-t-il
aucune inscription à l’intérieur ? Pour être préservé pour
l’éternité, un tel secret (et une magie si puissante)
méritait sans doute à lui seul la construction de la grande
pyramide de Khéops ! À suivre au prochain numéro.
IKARIS - 47
UFOLOGIE
« 1946-1954 »
Des armes secrètes nazies
aux soucoupes volantes
Les nazis étaient-ils sur le point de faire voler des soucoupes
volantes ? Qu’advint-il de ces technologies ?
J
anvier 1946, nous sommes en plein
procès de Nuremberg. Les puissances
alliées, victorieuses de la Seconde
Guerre mondiale, viennent d’intenter
un procès d’une envergure inédite
contre 24 des principaux responsables du IIIe
Reich, accusés de complot, crimes contre la
paix, crimes de guerre et crimes contre l'huma-
nité.
Le procès s’appuie essentiellement sur des preuves
écrites, en grande partie issues des archives officielles du
IIIe Reich. Mais en ce qui concerne les plans et les armes
de représailles nazies, la plupart des documents écrits
ont été détruits pour qu'ils ne tombent pas entre les
mains de l’ennemi. Les Alliés doivent se rendre à
l’évidence, ils connaissent très mal leurs ennemis
Procès de Nuremberg
48 - IKARIS
Par Fabrice Aubert
Première partie
vaincus et leurs ambitions en matière d’arme et de
technologie.
Et quand certains membres de l’Ahnenerbe (Société
pour la recherche et l'enseignement sur l'héritage
ancestral) firent parfois allusion à l’existence d’Agarthi et
de Shamballa (pays mythiques de la culture hindo-
bouddhiste), il n’y eut dans la salle que quelques rires
étouffés... Les représentants du monde occidental
refusèrent tout simplement d’admettre ce qu’étaient
réellement leurs ennemis vaincus. Leurs étranges
croyances, leurs pratiques inhumaines... leurs crimes
horribles furent expliqués en termes de démence.
Les Alliés venaient de subir les dommages des terribles
armes V allemandes de type V1 (missile), V2 (missile) et
V3 (canon) et ils avaient eu très peur de voir l’Allemagne
s’équiper de la bombe atomique avant eux. Car les
Allemands avaient une avance technologique
extraordinaire dans presque tous les domaines
scientifiques... et dans leurs cartons, de très nombreuses
nouvelles armes terrifiantes étaient encore en gestation.
Là-dessus, les Alliés n’avaient que quelques bribes
d’informations. Parmi ces armes, la plupart n’ont pas
dépassé le stade de projet ou de planche à dessin, mais
certaines ont vu leur réalisation aboutir sous forme de
prototypes. Parmi ces armes « miraculeuses » qui
devaient pouvoir renverser le cours de la guerre, il en est
une qui soulève encore de nos jours les fantasmes et les
plus folles rumeurs : « Les soucoupes volantes ! »
LES ARMES MIRACULEUSES ALLEMANDES
Joseph Goebbels, chef de la propagande nazie, utilisait le
terme de Wunderwaffe pour désigner des armes
révolutionnaires censées permettre le renversement de
la situation militaire catastrophique du IIIe Reich à la fin
de la Seconde Guerre mondiale, et ainsi assurer la
victoire ultime. Parmi ces armes on pouvait citer :
- Les canons géants de type « Gustav » capables de tirer
des obus de 800 mm.
- Les super-V2 gigognes.
- L'ultramoderne Radar FuG 240 type Berlin.

- Le Schwerer Gustav et le E-100 Maus (souris).
- Les rayons de la mort. Une arme projetant de l'énergie
de façon dirigée, permettant de détruire un être humain
ou un objet, et dont les plans ont été « découverts » par
Robert Ley en avril 1945.
- La bombe atomique (les Allemands possédaient
d'importantes réserves d'uranium et d’eau lourde, qui
sont tombées dans les mains des Américains pendant la
réalisation du projet Manhattan).
Au procès de Nuremberg, quand vint le moment de
débattre sur la face cachée du nazisme et sur les armes
secrètes d’Hitler, étrangement le débat fut clos avant
même d’être ouvert. Rien ne filtra sur ce sujet sensible.
Pourtant, quelques mois plus tôt Goebbels remontait le
moral de ses troupes en promettant l’arrivée d’armes
secrètes et imparables, plus puissantes que les V1 et les
V2. Savait-il qu’une autre arme capable de renverser
irrémédiablement le cours de la guerre était en
préparation ? Officiellement, rien ne transpire au sujet
de prototypes de « soucoupes volantes ». Et pourtant,
quelques mois plus tôt Hermann Göring réclamait son
« 1 000 x 1 000 x 1 000 » (un avion à turboréacteurs
capable d’emporter à 1 000 km de sa base 1 000 kg de
bombes à la vitesse de 1 000 km/h). La rumeur courait
IKARIS
que sa volonté était sur le point d’être exaucée dès 1945,
car ce projet, apparemment démesuré pour l’époque, les
frères Horten furent à deux doigts de le mener à terme…
Avril 1945, alors que la guerre n’était pas encore tout à
fait terminée et que les nazis se sentaient
irrémédiablement perdus, Himmler décida pourtant une
étrange opération, il fit imprimer une énorme quantité
de tracts racontant la « vision » d’un berger suédois, et il
les fit jeter par avion au-dessus des lignes allemandes
pour réconforter les soldats dans leur terrible situation.
Dans cette « vision », le berger suédois décrivait des
armes fantastiques : de grandes plates-formes rondes,
volant sans équipage, lançant le feu sur les villes
ennemies et projetant autour d’elles un « rayon de la
mort ». À ce moment-là, l'ambition nazie ne connaissait
plus de limites et l'on vit se multiplier aussi bien des
projets d'une grande audace scientifique que d’autres
plus farfelus, relevant plus de la science-fiction que de la
raison. Mais les compétences techniques et
intellectuelles exceptionnelles des savants allemands
étaient-elles suffisantes pour honorer leurs ambitions ?
Hitler et ses généraux inspectant le Schwerer Gustav,
le plus gros calibre de canon jamais utilisé au combat.
IKARIS - 49
UFOLOGIE
ARMES AÉRIENNES
Parmi leurs armes aériennes, les Allemands ont conçu de
très nombreux prototypes aux caractéristiques très en
avance sur leur temps. À titre d’exemple, citons :
- Les avions fusées Me 163 (Messerschmitt Komet).
- Les ailes volantes Horten (dont la Horten Ho 229).
- L'avion à voilure delta Lippisch DM-1.
- L'avion-fusée Bachem Ba 349 Natter.
- Le bombardier stratosphérique Arado Ar E-555,
capable en théorie de frapper la côte est des États-Unis
en emportant une éventuelle bombe atomique.
- Le Silbervogel, un bombardier suborbital développé sur
papier par l'ingénieur Eugen Sänger.
- Les chasseurs à réaction Me 262 et He 162.
- Les missiles antinavires Fritz X et Henschel Hs 293.
- Les roquettes air-air R4M.
- Le bombardier à réaction Ar 234.
- Les missiles V1 et V2.
- Les missiles air-air (Kramer X4).
- Les missiles sol-air (Taifun F, Enzian, Rheintochter,
Schmetterling , F25, Feuerlilie ou Wasserfall).
LES SOUCOUPES VOLANTES DE TYPE « V »
À l’impressionnante lecture de cette liste, seriez-vous
vraiment étonnés d’y lire également :
- Les soucoupes volantes de type V (V5, V6, V7).
- Le projet Andromedia (cargo pour soucoupes volantes ?).
Nous entrons là, dans ce que certains appelleraient « la
50 - IKARIS
rumeur conspirationniste », qu’aucun fait concret ne
vient prouver... En effet, absolument rien ne vient
appuyer l’existence de la réalisation ou la conception de
tels prototypes. Mais il ne faut pas non plus oublier que
la récupération d’avancées technologiques importantes
mises au point par le complexe militaro-industriel
allemand a notamment pris la forme de programmes
structurés menés par les services secrets des nations
alliées (Opération Paperclip [États-Unis], T-Force
[Royaume-Uni], Département 7 [URSS]) et que sur
certains de ces dossiers TOP SECRET rien n’a jamais
filtré. D’ailleurs, au printemps 1945, alors que la guerre
était sur le point d’être perdue pour les Allemands, le
savant William Fisher confia aux journalistes :
« Les nazis m’ont fait faire un travail de fou. Ils
dérangeaient considérablement mes recherches. Sans
ces stupides expériences sur la Terre creuse, sans les
interventions constantes des représentants de la science
officielle, le IIIe Reich serait sans doute parvenu à
domestiquer l’énergie atomique. »
(Himmler était convaincu que la théorie de la glaciation
éternelle d'Hans Hörbiger pourrait permettre des
prévisions météorologiques de long terme, et des
expériences ont été menées avec des radars pour vérifier
la rotondité de la Terre. Des travaux qui ont parfois fait
perdre beaucoup de temps aux ingénieurs allemands).
1945 : l’aile volante Ho-229 V3 fut conçue par
les frères Reimar et Walter Horten.

L’AVANCE TECHNOLOGIQUE ALLEMANDE
Avant d’aborder l’aspect passionnant du « dossier des
soucoupes volantes », il nous faut faire un petit retour en
arrière. En effet, en 1944, quand les Alliés eurent la
preuve que les Allemands travaillaient sur la bombe
atomique et avant que la situation ne soit
irrémédiablement incontrôlable, ils se hâtèrent de
débarquer sur les côtes françaises, tandis que de l’autre
côté du front les Russes se dirigeaient vers Berlin.
Cependant, les Américains et les Russes arrivèrent trop
tard. Le bureau de recherche de l’ingénieur Allemand
Rudolph Shriever avait été détruit pendant le
débarquement. L’équipe de chercheurs nazis qui
travaillaient sur les armes secrètes du Reich avait
disparu avec le plus gros du matériel, parti tout comme
les frères Horten pour l’Argentine.
Comme nous l’avons évoqué, à la fin de la guerre tous les
scientifiques allemands et ce qui restait des nouvelles
technologies aéronautiques et militaires furent destinés
aux Américains : nom de code Paperclip (trombone).
Cependant, le 14 avril 1945, l’armée américaine mit la
main (entre autres) sur les Go 229, dénomination
officielle des Ho-XX, mettant un terme à la construction
de ce qui fut la première aile volante à réaction.
Richard Miethe, le père du V7 (un engin volant en forme
de disque, dont il n’existe que des indices de l’existence)
réussit à fuir l’Allemagne en 1945 pour se rendre en
Amérique latine via L’Égypte.
Quant aux Russes, ils s’emparèrent cependant de trois
ingénieurs de l’équipe Miethe et des plans du V7 qu’ils
partagèrent avec les Américains (on voit ici que le nom
des armes « miraculeuses » précédées d’un V étaient au
minimum au nombre de 7). En 1953, Richard Miethe
confirma dans le journal allemand Die Welt, avoir
participé à la mise au point des fameux disques volants
V7. Il déclara : « Si des disques volants évoluent dans le
ciel, j’ai la prétention de dire qu’ils ont été construits en
Allemagne, mis au point sous mes ordres, et
probablement reproduits en série par les Russes. »
Il y eut aussi le témoignage du capitaine Rudolf
Schriever, un ancien officier de la Luftwaffe, qui déclara
dans une interview publiée au Der Spiegel « avoir conçu
les plans d'un engin à décollage vertical ».
LES « TÔLES ET BOULONS » DES ANNÉES 50
Certaines observations d’ovnis « tôles et boulons »
(terme utilisé pour parler des « ovnis » d’origine
terrestre) dans les années 50 sont-elles issues de la
longue évolution hasardeuse d’avions et de plates-
formes volantes à décollage vertical initiée dès la fin de la
Seconde Guerre mondiale par les Allemands (dont l’un
des principaux enseignements fut celui de la
vulnérabilité des troupes lors d’un débarquement) ?
En effet, pouvoir décoller et atterrir verticalement était
un des grands objectifs de l’époque, et encore une fois,
en cette fin de première moitié du XXe siècle, les
grandes innovations technologiques étaient allemandes !
IKARIS
L’AMIRAL BYRD
Richard Evelyn Byrd (1888-1957) était un
explorateur polaire et aviateur américain de
l'US Navy ayant le grade de contre-amiral.
Entre 1946 et 1947, il prit le commandement
de l’opération High Jump qui fut la plus
importante en Antarctique.
Cette expédition mobilisa un
impressionnant cortège de navires,
d'avions, d'hommes et de matériel. Mais
officiellement, après le crash d'un appareil
et le heurt d'un iceberg par un sous-marin, il
mit fin subitement à cette expédition.
La rumeur parle aussi d’une opération
menée à la poursuite des derniers sous-
marins allemands fuyant les Alliés vers les
glaces du pôle Sud.
De retour de l’opération High Jump, l’Amiral
Byrd déclara :
« Il est impératif que les États-Unis
prennent les mesures préventives
nécessaires contre toute attaque qui
pourrait provenir de “régions hostiles”.
Il ne faut pas sombrer dans le pessimisme,
mais plutôt admettre la réalité, si “amère”
soit-elle. En cas d’une nouvelle guerre, le
territoire des États-Unis pourrait être
attaqué par des objets volants susceptibles
de se déplacer d’un pôle à l’autre, à des
vitesses incroyables. »
Les recherches avancées sur l’hélicoptère permirent aux
Allemands de mettre au point le FA269 (l’ancêtre de
l’avion Harrier anglais) qui pouvait faire pivoter ses
moteurs à la verticale lors des phases de décollage-
atterrissage. En France, bien plus tôt, le gyroptère,
ancêtre de l’hélicoptère fut conçu entre 1913 et 1914 par
Papin et Rouilly en s’inspirant de la graine d’érable. Des
turbines (en fait un genre de roues à aubes carénées)
latérales refoulaient l’air (capté sur le dessus de
IKARIS - 51
UFOLOGIE

D’ailleurs, Rudolf Lusar (auteur) confirma la réalité de

ce bureau d’étude dans son ouvrage très bien documenté
German Secret Weapons of the Second World War.
Dans ces bureaux, les ingénieurs allemands travaillaient
sur les plans d’engins de forme discoïdale équipés de 12
turboréacteurs BMW 028 et munis de compresseurs
autonomes à six étages. Les prototypes ont-ils été testés
en vol ou sont-ils restés au stade d’étude théorique ?
Aucune source fiable ne permet de répondre aujourd’hui
avec certitude à cette question.
Entre 1941 et 1945, d’autres équipes travaillèrent aussi
sur des machines lenticulaires. Là aussi, impossible de
trouver des preuves vidéo ou photographiques, mais
Rudolf Lusar affirme qu’en mai 1944, Richard Miethe fit
les premiers essais du Vergeltungswaffe 7 (en français :
arme de vengeance 7) dans le camp de Peenemünde (en
mer Baltique) où était située une base de V1.
On murmure que l’engin Vergeltungswaffe 7 atteignit
alors pour la première fois 20 000 m d’altitude et qu’il
avait une autonomie de 40 000 km, soit pratiquement
de quoi faire le tour de la Terre (données sujettes à
caution, car non sourcées). Au sol, le moteur développait
5 500 CV sur l’arbre, et 2 600 kg de pression
additionnelle (en vol, 5 400 CV et 2 900 kg), et aucune
flamme ni fumée n’étaient visibles (les gaz de
combustion étant récupérés). Dans le même temps, les
Plan du disque volant Schriever-Habermohl. frères Horten travaillaient en parallèle sur l’aile volante
Le projet élaboré entre 1943 et 1945 consistait à Parabola, autre projet des plus étranges qui leur aurait
construire une cabine stable en forme de dôme été inspiré par la graine volante zanonia macrocarpia.
entourée d'une jante rotative plate à moteur
tournant. Nous ignorons si un prototype a Le concept de plate-forme Hiller VZ-1 Pawnee
réellement été construit. amélioré par les Américains au début des années 50.
Le poids du corps du pilote est utilisé pour
l’appareil) par des ouïes à volets contrôlables par le diriger l’engin à rotor unique.
pilote.
Quand on se documente sérieusement sur les armes
secrètes allemandes mises au point sous le IIIe Reich, on
reste effaré par l’avance technologique prise dans ce
domaine sur les Alliées. Les Allemands ont presque tout
inventé. Par exemple, les missiles autoguidés, avec leur
modèle « Enzian », qui était une arme d’avant-garde
opérationnelle dès 1944. Ils disposaient pour son
lancement de fusées à poudre d’appoint, exactement
comme les Américains en utilisaient pour leurs navettes
spatiales de type STS. L’Enzian possédait des
équipements incroyables pour l’époque, tel un guidage
radar jusqu’à proximité de la cible, relayée ensuite par
un détecteur acoustique et un capteur de rayons
infrarouges. Il y avait aussi le Rheintochter, similaire à
l’Enzian, qui était un missile d’avant-garde lancé en juin
1944. Les Allemands avaient également travaillé sur la
conception d’une plate-forme volante plus tard reprise
par les Américains et baptisée Hiller VZ-1.
Nous sommes aussi pratiquement certains qu’en 1938
l’ingénieur allemand Rolf Shriever créa un bureau
d’études à Breslau (Pologne) afin d’effectuer des
recherches sur des machines volantes lenticulaires.

52 - IKARIS
 IKARIS

L'Avrocar est le résultat d'un effort canadien visant à mettre au point un chasseur-bombardier
supersonique à décollage et atterrissage vertical (VTOL) au début des années 1950. Cependant, sa forme
circulaire lui donne l'apparence d'une soucoupe volante tirée des films de science-fiction de l'époque.

LES DISQUES VOLANTS AMÉRICAINS ET situées sur les bords d’attaque de l’appareil.
CANADIENS Le poste de pilotage était placé au-dessus du palier
Les Américains qui avaient récupéré et amélioré les principal, derrière les prises d'air. Plusieurs autres
hélicoptères allemands se rendirent compte à partir des versions de la disposition de base ont également été
années 1950 que ces appareils ne seraient jamais aussi étudiées, y compris la version Omega qui était encore
rapides que les avions à réaction, et ils envisagèrent plus semblable à un disque, car les ingénieurs avaient
de construire officiellement des disques volants à recoupé les parties arrière de l'aile delta.
forte charge utile. Cependant, il reste une énigme. Si Cependant, le Y-2 ne verra pas le jour, il semble qu’il ait
les « disques » étaient bien d’origine allemande et été jugé trop coûteux au sein de l'établissement militaire,
simples à reproduire avec des plans détaillés (comme
l’évoquait l’ingénieur allemand Richard Miethe) La maquette du projet Y-2 canadien dans un
comment se propulsaient-ils ? Existait-il d’autres hangar de vol expérimental (1954).
technologies plus « exotiques » que des réacteurs
verticaux très bruyants et énergivores ? Nous verrons à
la fin de ce dossier, avec le témoignage d’Eugène Farnier
(ancien commissaire agréé de l’Aéro-Club de France,
octobre 1954), que les choses ne sont pas si simples et
qu’il restera bien des mystères à éclaircir. Mais pour en
revenir au domaine de la fabrication des « soucoupes
volantes », nous allons voir que les Canadiens ne furent
pas en reste. Ils mirent au point en 1952 le projet Y-2
Avro, un engin de forme lenticulaire révolutionnaire
(connu sous deux variantes : Spade et Omega).
Le projet Y-2 a ensuite été financé par l'US Air Force, qui
l'appela WS-606A, Project 1794 ou encore Project Silver
Bug. Le moteur était en forme de disque et son
admission était positionnée au milieu de l’engin, ce qui
signifiait que les prises d'air du moteur devaient être

IKARIS - 53
UFOLOGIE
alors impliqué dans plusieurs projets de défense
aérienne extrêmement coûteux. Cependant, le cahier des
charges de l’appareil paraissait extraordinaire pour
l’époque (vitesse de croisière 2 400 km/h et capacité de
décollage vertical).
D’autres prototypes de « soucoupes volantes » furent
conçus après 1953 aux États-Unis, mais officiellement,
faute de financement supplémentaire, tous ces projets
furent abandonnés pendant cette intense période de
guerre froide. Mais dans les coulisses, était-ce vraiment le
cas ? Quoi qu’il en soit, le doute est de mise, car les
années 1953 et 1954 furent celles où les populations
d’Europe et d’Amérique rapportèrent le plus
d’observations de soucoupes volantes dans le ciel !
D’ailleurs, un article important a été publié dans le
magazine Look en 1954 qui spéculait sur le fait que les
soucoupes volantes étaient construites par les Soviétiques
et envoyées au-dessus du territoire américain pour
l’espionner. L'article décrivait un avion avec des
diagrammes clairement influencés par le design Avro.
UN TÉMOIGNAGE QUI SÈME LE DOUTE
Après la lecture de cette première partie de notre
dossier, nous pourrions être tentés de dire : « L’énigme
des soucoupes volantes du début des années 50 est
facilement explicable par les expériences de mise au
point américaines, russes et canadiennes d’engins
lenticulaires à décollage et atterrissage vertical. »
Mais comme toujours, et vous allez vous en rendre
compte avec le témoignage suivant, rien n’est jamais
simple en matière de recherche sur les ovnis, aucune
explication n’est jamais définitive !
54 - IKARIS
Vous avez sans doute déjà entendu parler de l’ingénieur
français René Leduc, pionnier de la propulsion à
réaction, véritable génie de l’aéronautique française des
années cinquante. Il cisela dès l’avant-guerre des
appareils révolutionnaires tant par leur conception que
par leur motorisation. Outre ses avions, qui ont
profondément marqué la mémoire et l’imaginaire, on
doit à René Leduc une quantité époustouflante de
solutions originales et profondément novatrices qui
l’amenèrent à déposer une quarantaine de brevets
aéronautiques. À l’époque, c’était probablement
l’ingénieur le plus compétent au monde au sujet des
nouveaux modes de propulsion (c’est lui qui déposa les
brevets sur le pulsoréacteur et le statoréacteur).
Le Leduc 021 fut présenté au Salon du Bourget en 1955.
Il était conçu pour atteindre la vitesse du son (Mach 1)
grâce à sa propulsion par statoréacteur. René Leduc sait
donc de quoi il parle quand il s’agit de propulsion, et
justement, en cette période de l’année 1954, nous
sommes en France, en pleine « vague d’ovnis » ! En effet,
entre 1954 et début 1955, plusieurs centaines
d’observations furent répertoriées dans toute la France
entre les mois de septembre et janvier).
Pour être succinct et pour essayer de résumer en un seul
cas des centaines de témoignages et d’observations en
différents lieux, nous avons choisi de n’en retenir qu’un
seul qui compile assez bien l’état d’esprit de l’époque et
la confusion générale qui régnait alors.
Le Leduc 021, un avion expérimental révolutionnaire
construit en France (1953). La cabine du pilote était
détachable en cas de problème.

Le Leduc 010 devient le 21 avril 1949 le 1er avion au monde à voler avec une tuyère thermopropulsive.
Le document reproduit ci-dessous est paru dans France-
Dimanche en 1954 et il est titré : « J’ai vu de mes yeux
vu pendant 20 minutes une vraie soucoupe volante. »
Et sous-titré : « Le premier témoignage vraiment
troublant. Ce qu’en pense l’ingénieur René Leduc,
spécialiste de l’avion-fusée. »
Par Eugène Farnier, ancien commissaire
agréé de l’Aéro-Club de France, France
Dimanche Nº 425, du 17 octobre 1954 :
Soucoupes, cigares, disques volants ont dessiné cette
semaine une véritable ombrelle au-dessus de nos têtes :
les témoignages ont afflué de tous les coins du pays.
Mais France Dimanche n’a voulu retenir qu’un seul
d’entre eux, le plus troublant parce que le plus sérieux. Il
émane, en effet, d’un ancien ingénieur de l’aéronautique
civile, M. Eugène Farnier, qui a observé une soucoupe
volante pendant vingt minutes, et dont il est impossible
de mettre la bonne foi en doute. Cependant, pour que ce
témoignage soit passé au crible de la plus sévère critique,
nous avons mis M. Farnier en présence de l’ingénieur
René Leduc, inventeur de l’engin le plus révolutionnaire
de ces dernières années : « Le tuyau de poêle volant. »
Un appareil à tuyère, dont le prototype définitif, le 022,
approchera les 4 000 kilomètres à l’heure, et est
actuellement ce qu’un terrien fait de mieux dans le
domaine des supervitesses. M. Leduc, qui est sceptique
quant à la possibilité technique des « soucoupes volantes »,
a écouté M. Farnier, lui a posé des questions et l’a forcé
dans ses derniers retranchements.
Il reconnaît que M. Farnier n’est pas un imposteur et qu’il
IKARIS
subsiste dans son témoignage un élément irréductible.
« Peu de chance que la soucoupe de Coulommiers soit
un engin terrestre. »
M. Eugène Farnier a 75 ans. Il est aujourd’hui retiré à
Jouy-sur-Morin. Il a derrière lui toute une vie consacrée
à l’aviation. Il fut un des premiers pilotes d’avion en
1907. Premier commissaire d’aéro-club, c’est lui qui fit
passer son brevet de pilote, le 15 juillet 1910, à Roland
Garros. C’est lui encore qui donna ses premières leçons
de pilotage à Guynemer. Blessé au cours d’un
atterrissage forcé à Étampes, à l’occasion de la course
Paris-Pau en 1910, M. Eugène Farnier, pilote militaire,
pendant la Grande Guerre, devait être à nouveau
grièvement blessé au cours d’un engagement avec
l’ennemi. En 1922, il fonda un prix pour encourager le
vol à voile. Constructeur d’avions entre les deux guerres,
rien de ce qui touche, de près ou de loin l’aviation ne lui
est inconnu. Il sait donc de quoi il parle. C’est
maintenant un vieillard très vert, actif, positif, dont les
observations ont été justement prises en considération
par M. Leduc. Voici le dialogue que les deux hommes,
spécialistes et passionnés de l’aviation, ont échangé
lundi, dans le bureau de l’industriel à Argenteuil. M.
Farnier expose d’abord les circonstances dans lesquelles
la « soucoupe » lui est apparue :
- M. Farnier : C’était le 30 septembre. J’étais avec mon
chien dans la vigne que je possède au lieu-dit « les
Gailles » au flanc de la colline qui surplombe le village
et la vallée du Grand-Morin. C’est un endroit
stratégique. Les Allemands pendant l’Occupation y
avaient construit une tour d’observation.
IKARIS - 55
UFOLOGIE
Soudain, j’entendis un sifflement analogue à celui que
font les avions à réaction, mais beaucoup plus faible. Le
bruit me fit dresser la tête.
Je perçus un vrombissement et je vis l’engin au-dessus
de moi, à une hauteur de trois à quatre cents mètres. Il
avait la forme d’une lentille dont le diamètre pouvait
avoir de huit à dix mètres.
- M. Leduc : Vous entendiez un ronflement, mais
l’appareil ne tournait pas ?
- M. Farnier : Si, il tournait à cent tours minute
environ, mais encore trop vite pour que je puisse voir les
hublots dont il semblait pourvu à sa partie supérieure. Je
n’ai d’ailleurs vu cette partie, surmontée d’une coupole
de 50 cm, qu’au moment où l’engin s’est envolé.
- M. Leduc : Il faisait beau ?
- M. Farnier : Oui, le ciel était très clair. Il n’y avait pas
de nuages. Il était 17 h 20.
- M. Leduc : Alors, l’engin volait sur place ?
- M. Farnier : Oui, comme s’il était en observation ou
qu’on y fit des photographies aériennes.
- M. Leduc : De quelle teinte était l’appareil ?
- M. Farnier : Gris brillant comme s’il était construit en
aluminium.
- M. Leduc : Avez-vous observé une fumée ?
- M. Farnier : Oui, je voyais très bien des
échappements assez serrés sur le pourtour de la
lentille.
- M. Leduc : Est-ce que vous avez vu des flammes ?
- M. Farnier : Oui, elles étaient de couleur rouge violet.
Lorsque l’engin disparut, comme le jour baissait, ces
lueurs se reflétaient sur sa paroi polie, ce qui explique
que les autres témoins aient cru voir une boule de feu.
- M. Leduc : Jusqu’à présent, toutes les personnes qui
avaient vu des « soucoupes » n’avaient entendu aucun
bruit accompagnant leurs évolutions. Vous semblez être
le premier à avoir perçu un sifflement. Était-il aussi fort
que le sifflement émis par un avion à réaction ?
- M. Farnier : Non. Je vois des appareils à réaction à
Villaroche, où je vais souvent, et au-dessus de chez moi,
car Jouy est à quelques kilomètres de l’aéroport de
Voisin où se posent les appareils de la base de Dijon. (À
ce moment on entend dans le bureau de M. Leduc le
sifflement d’un moteur que des ouvriers font tourner
dans un atelier voisin).
- M. Leduc : Vous entendez un petit moteur à 100 kilos
de poussée, enfermé à cinquante mètres. Était-ce aussi
fort ?
- M. Farnier : Oh non ! Pas si puissant... Je n’ai pas eu
l’impression que ce bruit était causé par un moteur ou
un réacteur, mais plutôt par une turbine.
- M. Leduc : Je reste encore sceptique. Vous dites que
l’engin est resté sur place. Combien de temps ?
- M. Farnier : Vingt minutes. Il tournait sur place en
montant et en descendant légèrement sans déplacement
latéral. Tout à coup, il s’est incliné et il est monté
presque à la verticale à une vitesse prodigieuse, sans
doute de l’ordre de plusieurs milliers de kilomètres à
56 - IKARIS
l’heure.
- M. Leduc : Et ce n’était pas un avion à réaction ?
Excusez-moi d’insister.
- M. Farnier : Non, je vous l’ai déjà dit. J’en vois tous
les jours. Ce qui m’étonne toutefois, c’est que le radar de
Voisin ne l’a pas perçu.
- M. Leduc : Si l’engin volait à une vitesse
supersonique, vous auriez dû entendre le bang classique.
- M. Farnier : Rien de semblable. Seulement, au
départ, le sifflement de l’air coupé par l’appareil.
- M. Leduc : C’est ahurissant !
- M. Farnier : Je sais. Moi-même, je doutais de ce que
je voyais. Je me suis pincé pour me convaincre que je ne
rêvais pas. Cela a duré vingt minutes. J’ai regardé ma
montre.
- M. Leduc : L’engin était-il épais ? Ce n’était pas un
disque ?
- M. Farnier : Il pouvait avoir deux mètres dans sa plus
grande hauteur.
- M. Leduc : Et vous n’avez rien observé d’autre ? Un
train d’atterrissage par exemple ?
- M. Farnier : J’ai aperçu des traits noirs au-dessous de
l’appareil, mais il tournait trop vite pour que je distingue
de quoi il s’agissait exactement.
- M. Leduc : Dans l’état actuel de la technique, un engin
tel que celui que vous me décrivez est impossible à
réaliser. Je construis un appareil supersonique d’avant-
garde, le 022 ; et bien il ne pourrait rester ainsi vingt
minutes sur place et gagner en quelques secondes
l’accélération que vous prêtez à cet engin. En tout cas, ce
ne peut être un appareil français.
- M. Farnier : Certainement pas.
- M. Leduc : Vous n’avez perçu aucun signe de vie à
l’intérieur ?
- M. Farnier : Il m’a semblé voir l’intérieur de l’engin
éclairé, mais je ne peux rien affirmer à cause de sa
rotation constante.
- M. Leduc : Mais comment, si cet appareil était aussi
lisse, avez-vous pu le voir tourner sur lui-même ?
- M. Farnier : À cause des échappements qui lui
faisaient comme un halo.
- M. Leduc : Je vois que vous êtes au courant. Vous
connaissez les appareils modernes.
- M. Farnier : Je suis un vieux de l’aviation.
- M. Leduc : Je ne vois pourtant pas comment un
appareil de ce type propulsé par l’énergie thermique
pourrait parcourir de grandes distances. Si l’on admet
qu’il a été fabriqué à l’étranger, en URSS ou aux USA,
par exemple, il lui faudrait une effarante quantité de
carburant.
- M. Farnier : Et si nous ne connaissions pas ce
carburant ? S’il était d’origine atomique ?
- M. Leduc : L’énergie atomique n’est pas encore
suffisamment domptée pour faire fonctionner un moteur
à la volonté du pilote. Je sais qu’il y a le « Nautilus », le
sous-marin atomique des Américains, mais à ma
connaissance on ne peut pas atteindre en l’air une vitesse

« Toute la France en parle ». La vague d'observations d’ovnis a été particulièrement massive à l'automne 1954,
notamment durant les mois de septembre, octobre et novembre 1954, avec un pic pour le mois d'octobre.
aussi grande que celle qui semble être l’apanage des
« soucoupes ». Au lieu des 10 000 calories nécessaires
par kilo de carburant, il en faudrait 100 000. À propos, y
a-t-il eu à un moment donné une émission de flammes
plus importantes ?
- M. Farnier : Oui, quand l’engin s’est envolé, mais
guère plus.
- M. Leduc : Quand l’engin eut disparu, avez-vous
entendu un bruit quelconque ?
- M. Farnier : Non. Et quand il est passé au-dessus de
Jouy, à 2 000 mètres d’altitude, les témoins n’ont rien
entendu non plus.
- M. Leduc : C’est étonnant. Quand l’appareil était au-
dessus de vous, êtes-vous certain qu’il n’était pas à plus
de 300 ou 400 mètres de hauteur ?
- M. Farnier : Oui, car je me suis repéré sur un arbre ?
J’ai l’habitude de mesurer rapidement un angle.
- M. Leduc : Je pense que les services officiels devraient
se pencher sur ce problème.
- M. Farnier : Peut-être s’agit-il d’une arme nouvelle.
- M. Leduc : Dans ce cas, pourquoi prendre le risque de
faire voler un tel engin au-dessus d’un pays étranger au
risque d’une panne. Tous les appareils mécaniques ont
des ennuis. Comment expliquer qu’on enverrait un engin
IKARIS
aussi exceptionnel « se balader à la campagne » ?
Les appareils connus consomment beaucoup.
Ainsi, le « Comète » emporte 40 % de son poids.
L’appareil qui peut emporter le plus de carburant était le
« Messerschmitt 163 » avec 50 %. En admettant que
l’engin que vous avez vu pèse deux tonnes, il y aurait
donc dans ses réservoirs une tonne de combustible.
Mais avec une tonne de carburant, on ne va pas loin.
Alors, on ne s’amuse pas à rester pendant vingt minutes
sur place à gaspiller de l’énergie.
- M. Farnier : Oui, mais peut-être s’agit-il d’un
carburant que nous ne connaissons pas.
- M. Leduc : Croyez-vous qu’une puissance étrangère
qui posséderait ce carburant enverrait l’engin qui l’utilise
survoler les autres nations au risque d’un accident qui
permettrait de découvrir son secret ?
Il y a autre chose : l’échauffement du métal, provoqué
par l’échauffement de l’air sur les parois (à 4 000 km/h,
par exemple, la température serait de 600 °C). Comment
les passagers pourraient-ils vivre à l’intérieur d’une
carlingue légère ?
- M. Farnier : Il est possible de les isoler.
- M. Leduc : Je vous crois, mais je cherche à
comprendre.
IKARIS - 57
 Le témoignage de Marius Dewilde est sans doute l’un des plus importants parmi ceux de la vague d’ovnis
française de 1954. En effet, il affirma avoir vu en pleine nuit deux petites entités descendues d’une soucoupe volante.
L'affaire fit grand bruit médiatique dans le Nord-Pas-de-Calais, puis dans toute la France, à une période
où les témoignages de ce genre se comptaient en dizaines par semaine. Marius Dewilde déclara :
« J'ai vu deux êtres… Ces “hommes” je les vois plutôt petits, à peu près 80 cm à 1 mètre […]. Puis à la fin, la masse
sombre s’est élevée du sol en se balançant légèrement à la façon d'un hélicoptère. J'avais pu toutefois voir juste avant
une sorte de porte se refermer. Une épaisse vapeur sombre jaillissait par-dessous avec un léger sifflement. L'engin
monta à la verticale jusqu'à 30 m environ, puis, sans cesser de prendre de l'altitude, piqua vers l'ouest en direction
d'Anzin. À partir d'une certaine distance, il prit une luminosité rougeâtre. Une minute plus tard, tout avait disparu. »

58 - IKARIS

- M. Farnier : Vous pouvez me croire.
- M. Leduc : Vous disiez que vous avez vu l’engin
planer. Ne s’agirait-il pas d’une hélice, qui tournait à
grande vitesse ? Elle vous aurait donné l’impression d’un
disque ?
- M. Farnier : Non. C’était plein comme une grosse
lentille.
- M. Leduc : Autre chose, pour la sustentation, si vous
faites tourner un engin de cette forme, il va tomber.
- M. Farnier : Mais c’est justement peut-être parce
qu’il tourne qu’il ne tombe pas ?
- M. Leduc : Non, car s’il reste sur place il doit
fatalement tomber, à moins qu’il y ait une aspiration par
le dessus, que vous n’auriez pas remarquée.
- M. Farnier : C’est possible, car j’étais placé au-
dessous de l’appareil et je n’ai vu sa partie supérieure
qu’à la fin, lorsqu’il s’est incliné pour s’envoler, donc pas
assez longtemps.
- M. Leduc : Il est dommage que les soucoupes volantes
apparaissent toujours à la campagne. On n’en a jamais
vu au-dessus de Paris, comme vous en avez vu une à
Jouy. Si l’on en apercevait une à 300 mètres au-dessus
de la capitale, cela provoquerait au moins une
interpellation à l’Assemblée nationale.
- M. Farnier : On n’en a pas vu à Paris, mais au-dessus
de Melun. Le même jour que moi. D’ailleurs, je ne suis
pas seul à Jouy à avoir vu cet engin. Il en a été question
au conseil municipal, ce qui m’a poussé à me manifester.
Je sais qu’il y a eu non loin de moi des paysannes qui
l’ont aperçu, elles ont dit qu’il s’agissait là de signes
annonciateurs de la fin du monde.
- M. Leduc : Si j’avais vu ce que vous avez vu, je
n’aimerais pas que l’on se moquât de moi. Je dois avouer
que vous m’avez ébranlé, mais je persiste à penser que la
main humaine ne peut encore construire de machines
aussi ahurissantes.
- M. Farnier : Alors ?
- M. Leduc : Alors, il faudrait imaginer que les
soucoupes volantes proviennent d’une autre planète, ce
que l’astronomie interdit de croire dans l’état actuel de la
science...
Note de M. Farnier : Depuis, la presse annonce que ce
pourrait bien être un phénomène d’ionisation, ce qui
produirait une illusion d’optique. Or, en ce qui concerne
l’appareil que j’ai réellement vu, il n’y a aucune
hallucination, ni aucun doute possible, c’était bien un
appareil métallique évoluant et vrombissant au-dessus
de moi. Or, le problème est certainement le suivant :
c’est une nouvelle arme moderne très probablement
planétaire, que pour le moment on ne veut pas divulguer
au grand public. À mon avis, c’est un engin de recherche
scientifique en temps de paix, ce qui expliquerait les
survols successifs d’une région actuellement prospectée,
mais qui en cas de guerre deviendrait une arme nouvelle
terrible. (Argenteuil, 11 octobre 1954).
Même si ce dialogue est un peu long, tout y est !
L’observation, l’hypothèse et la conclusion provisoire.
IKARIS
Nous n’avons pas vraiment progressé sur ces questions
depuis 1954… La présence des ovnis en ce début de
guerre froide est bien une réalité physique. Mais qui les
pilote, dans quel but et avec quelle technologie ?
C’est toujours le grand point d’interrogation. Les années
50 ne sont dans ce domaine qu’une succession
d’observations de nature inconnue. Les échos radars et
les poursuites d’ovnis effectuées par les pilotes militaires
et civils permettent d’être persuadé d’une chose : « Les
ovnis ont une réalité matérielle et cela ne fait aucun
doute, que ce soit en France, aux États-Unis ou dans le
reste du monde. » (Le magazine Ikaris consacrera
prochainement un dossier sur la vague d’ovnis en France
de 1954, en effet, cette année-là, l’automne fut
extraordinaire du point de vue des rencontres du 2e et
du 3e type).
CONCLUSION
Au moment de conclure sur la première partie de ce
dossier, il faut bien dire que la période 1946-1954 restera
marquée dans l’histoire de l’ufologie. De la première
observation en 1947 par Kenneth Arnold (un aviateur
américain qui fut le témoin de ce qui est aujourd’hui
encore considéré comme la première grande observation
d'ovni) en passant par le crash de Roswell la même
année, tout ramène (il n’y a pas de hasard) à cette
période d’après-guerre où un terrible secret semble avoir
été découvert par les Alliés après le débarquement.
Un demi-siècle plus tard, aucune avancée majeure n’a
été faite dans ce domaine, mais le sujet est passionnant
et suit finalement une certaine logique dans l’évolution
apparente des performances et des formes des ovnis.
Avant d’attaquer la seconde partie dans le prochain
numéro, nous pourrions tout de même penser que toutes
ces armes, exceptionnelles pour l’époque, et les avions à
réaction des frères Horten n’avaient rien à voir avec les
performances que l’on prêtait aux ovnis au début des
années 50. Ce dossier nous laissera donc face à une
terrible interrogation : « Les ovnis observés après 1947
sont-ils issus d’une extraordinaire avancée
technologique allemande ou sont-ils le fait de visiteurs
extraterrestres ? » Cette première série d’interrogations
en entraîne immédiatement une seconde : « Qu’advint-il
de ces technologies ? » Car l’affaire se complique si une
source d’énergie jusqu’alors inconnue et nécessaire pour
faire voler les disques volants a été découverte par les
Allemands et récupérée par les Alliés. Si c’était le cas,
pourquoi cette source d’énergie est-elle toujours
inconnue de nos jours et d’où vient-elle ? C’est à cette
question que nous essaierons de répondre dans la
seconde partie de ce dossier en abordant l’Anhenerbe
(Société pour la recherche et l'enseignement sur
l'héritage ancestral), le projet allemand The Bell (Die
Glocke), la société de Thulé, la société du Vril et l’énergie
du même nom... Car nous n’en avons pas fini avec les
technologies développées par les nazis dans le cadre des
armes secrètes d’Hitler !
IKARIS - 59
SPIRITUALITÉ Par Élise Charron

Première partie

Les expériences
de sortie hors du corps
« Lorsque je m’ennuie, c’est normal pour moi d’aller voir ce qui
se passe ailleurs plutôt que de rester en esprit dans l’endroit où
se trouve mon corps. Je me déplace et je vais voir ce qu’il se
passe chez mes parents, chez des amis ou chez moi. »
Nicolas Fraisse

U
ne expérience de sortie hors du
corps (SHC ou OBE en anglais
Out of Body Experience) com-
mence lorsqu'une personne
perd le contact avec l'apport
sensoriel de son corps tout en restant
consciente. C’est une expérience que chacun
d’entre nous peut ou pourra ressentir ou pro-
voquer un jour avec un minimum de savoir-
faire. En effet, lors d’une SHC, la personne
conserve la sensation d'avoir un corps, mais
elle a l’impression de ne plus l’habiter.
Le « monde » ainsi perçu peut ressembler au
monde dans lequel elle habite généralement
lorsqu'elle est éveillée, mais cette perception ne
provient plus de ses cinq sens.
Cette expérience implique généralement le sentiment
de flotter hors de son corps un certain laps de temps,
et pour certains il est même possible de voir son corps
« matériel » depuis le haut de la pièce, ou d’aller explorer
des lieux hors de portée physiquement.
Cette expérience se décline en plusieurs catégories, dont
la plus connue est l’expérience de mort imminente (EMI
ou NDE en anglais [Near Death Experience]), mais il
existe d’autres variantes, plus ou moins connues et
pourtant tout aussi spectaculaires, comme la paralysie
du sommeil ou, beaucoup plus rare heureusement, le
sentiment d’avoir été approché, voire enlevé par des
entités d’un autre monde, parfois même extraterrestres
(nous aborderons en détail ce dossier avec des
témoignages troublants au prochain numéro, dans la
seconde partie de ce dossier).

60 - IKARIS

En effet, après avoir passé en revue les particularités des
sorties hors du corps, nous essayerons de savoir si notre
cerveau possède la capacité, à lui seul, de créer à partir
du néant des domaines, des mondes et des sensations
pleinement convaincants, même en l'absence
d'informations sensorielles.
Les sorties hors du corps sont-elles bien plus que des
rêves lucides ? Sont-elles une projection de notre
cerveau ? Un simple dysfonctionnement du celui-ci ? Un
monde parallèle au nôtre ? Et si c’était un peu des trois ?
En effet, les SHC sont prétendues bien plus vives et
perturbantes que les rêves lucides, et une minorité
substantielle de ces cas se sont produits dans des
conditions d'excitation maximale, comme lors d’une
chute d'escalade, d’un accident de la circulation ou d’un
accouchement. On pense que ces phénomènes violents
induisent une stimulation électrique du cerveau, certains
témoins vont même jusqu’à décrire un effet de kundalini
qui pourrait se résumer en « un éveil brutal et violent de
tous leurs sens ».
HISTORIQUE
Le terme d’ « expérience de sortie hors corps » a été
introduit en 1943 par George Nugent Merle Tyrrell dans
son livre Apparitions. C’était pour lui une alternative aux
termes centrés sur des phénomènes de « croyance » tels
que celui de « la projection astrale de l’âme ». Tyrell
remarqua très vite que les évènements qui peuvent
déclencher des SHC étaient multiples et récurrents. En
effet, il nota qu’elles pouvaient être induites par des
traumatismes cérébraux, des expériences de mort
imminente, le manque de sommeil, des drogues ou des
médicaments. Tyrrell réalisa également les premières
statistiques sur un échantillon significatif de population.
Il en conclut que si tout le monde ne connaissait pas une
sortie hors du corps dans sa vie, au moins une personne
sur dix en ferait l’expérience.
QU'EST-CE QU'UNE EXPÉRIENCE DE SORTIE
HORS DU CORPS ?
Pour ceux qui n’ont jamais expérimenté
personnellement ce genre de phénomènes, l’expérience
de sortie hors du corps peut sembler être une notion
bien vague et peu explicite. De nombreux articles se
demandent d’ailleurs si ces expériences sont de nature
hallucinatoire et si elles sont induites par des processus
biochimiques qui se produisent dans le cerveau. Certains
auteurs vont cependant dans une autre direction et
relient ce phénomène aux notions de l'existence d'une
âme immortelle.
La plupart des lecteurs qui n’ont jamais expérimenté ce
phénomène la voient souvent comme une expérience
potentiellement intéressante. Dans la plupart des cas, les
expériences de sortie hors du corps sont brèves et
soudaines. Le principe est simple, le corps entre dans un
état de transe qui permet l'observation du monde d'un
point de vue autre que celui du corps physique, et par
IKARIS
des moyens autres que ceux des cinq sens.
Dans certains cas, comme dans les cas d’EMI, les
expérienceurs disent avoir vu des objets et entendu
des conversations qui ont vraiment eu lieu pendant
leur « absence », et qu’ils ne pouvaient voir ou entendre
dans la position réelle de leur corps.
Dans la plupart des cas (85 %), les sorties hors du corps
se produisent pendant une phase de repos, de sommeil
ou de rêve. Mais elles peuvent aussi se produire lorsque
la personne est parfaitement consciente et éveillée.
On signale d’ailleurs quelques cas de pilotes d’avion de
voltige ou de moto qui se sont subitement retrouvés hors
de leurs corps pendant des phases de looping ou lors de
pointes de vitesse. Encore plus curieux, le phénomène
s’accompagne parfois d’une apparition. Ce peut être soit
celle d'une personne décédée ou celle d'un ami proche de
l’expérienceur. Dans des cas encore plus rares, cet
évènement est si puissant et brutal qu’il peut impliquer
une « montée de kundalini » (une puissante énergie
spirituelle lovée dans la base de la colonne vertébrale
monte le long de celle-ci depuis l'os sacrum jusqu'à la
fontanelle, pour « exploser » au niveau du septième
chakra). Ce phénomène violent au niveau de la tête
provoque un ensemble de perceptions sensorielles,
motrices, mentales et affectives qui peuvent être très
violentes lorsque l’on ne s’y est pas préparé.
Plus curieux et plus rares encore sont les cas réciproques
de sorties hors du corps. Le sujet qui vit ce phénomène
est conscient qu'il opère dans une sorte de corps
dupliqué, et il se rend à un endroit éloigné où il est
conscient d'être vu par une autre personne, qui
confirmera plus tard avoir aussi eu cette apparition !
Les « chakras » (« roues » en sanskrit) sont nos cen-
tres énergétiques. On ne peut ni les toucher ni les voir.
IKARIS - 61
SPIRITUALITÉ

On notera que dans la plupart des cas où les sujets

étaient au lit et éveillés au moment de leur sortie hors de
leur corps, environ la moitié d'entre eux relatent
également avoir ressenti une sensation de paralysie du
sommeil. Ce phénomène passager s’accompagne souvent
de « rencontres » avec des entités dématérialisées
(extraterrestres, démons, templiers, etc.).
La plupart des scientifiques considèrent la sortie hors du
corps comme un rêve ou un état altéré de conscience
sans recours au paranormal (certains parlent aussi de
schizophrénie, une maladie du cerveau qui affecte la
pensée, les sentiments et les émotions, tout comme les
perceptions et les comportements des personnes qui en
sont atteintes). D’autres scientifiques vont même jusqu’à
considérer que les sorties hors du corps ne sont rien de
plus que le produit de l’imagination ou un mécanisme de
défense conçu pour faire face à une menace mortelle.
Une explication qui pourrait s’entendre dans les cas
d’ « expériences de mort imminente », mais sans
doute pas dans les cas de sorties hors du corps qui
n’impliquent pas de danger immédiat ou de choc
traumatique corporel.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE SORTIES HORS
DU CORPS
Dans la famille des « expériences de sorties hors du
corps », il faut bien distinguer plusieurs phénomènes
très différents qui permettent de les classer dans
plusieurs catégories : l’expérience de mort imminente, la
projection astrale, les rêves lucides et enfin la sortie hors
du corps proprement dite. Et quand on aborde des sujets
aussi vastes et complexes, on se pose évidemment des
dizaines de questions. Qu'est-ce que la notion de « hors
du corps » ? Qu'est-ce qu'une projection astrale ? Une
sortie hors du corps est-elle une apparition ? Peut-on
avoir des sorties hors du corps de façon recurrente ?
Comment et par quoi sont-elles induites ? Existe-t-il des
méthodes pour avoir des projections astrales ou des
sorties hors du corps ? Qu’est-ce qu’un rêve lucide ? Les
expériences de mort imminente et sont-elles des sorties
hors du corps ? Les sorties hors du corps sont-elles des
maladies mentales ou des hallucinations ? Existe-t-il une
forme de vie ou une intelligence terrestre (ou non
terrestre) derrière ces phénomènes ? Le dossier est si
vaste et si complexe que nous aurons besoin d’au moins
deux autres parties pour le traiter dans les prochains
numéros (abduction et paralysie du sommeil + EMI).
ÂME OU CORPS HÉTÉRIQUE ?
Les auteurs dans les domaines de la parapsychologie et
de l'occultisme se posent en boucle cette question :
« Est-ce l’esprit ou une l’âme qui se détache du corps
physique pour visiter des endroits éloignés ? »
Si c’est « l’âme » qui quitte le sujet temporairement lors
de la sortie hors du corps, il faut alors parler
d’expérience de mort imminente. Mais si c’est plutôt
« l’esprit » qui quitte son corps pour effectuer une
simple « visite » (souvent dans un corps dupliqué) à la
frontière d'un « autre monde », il faudrait plutôt parler
de voyage éthérique... On voit ici à quel point la
frontière est mince entre les deux types d’expériences
et qu’elle dépend surtout du contexte et de la
fréquence de celle-ci. Lors d’une expérience de mort
imminente, les événements qui se sont produits pendant
le moment d'inconscience du sujet seront ensuite décrits
avec précision par celui-ci, puis souvent confirmés par
les personnes qui étaient présentes. Le sujet « entend »
même parfois le médecin déclarer sa mort, au moment
même où il se sent intensément vivant et exempt de
douleur physique. On voit ainsi qu’il existe une nuance
subtile entre « âme » et « corps éthérique », une
sémantique qui marque la frontière entre les deux types
d’expériences.
À QUOI RESSEMBLE LE MONDE LORS D’UNE
SORTIE HORS DU CORPS ?
La plupart des théories de sorties hors du corps
prétendent que « quelque chose » quitte le corps
physique. Ce double peut se retrouver à des endroits
qu’il n’a jamais connus sur terre, où il peut rencontrer
d'étranges monstres, des figures religieuses ou encore
des animaux caricaturaux. Toutes ces caractéristiques
tendent à faire passer ce monde comme non physique.
Dans de nombreux cas, il ressemble à celui que décrivent
les personnes qui ont expérimenté les drogues dures ou
les champignons hallucinogènes.
QU'EST-CE QU'UNE PROJECTION ASTRALE ?
La théorie de la projection astrale peut être résumée par
cette phrase de Madame Blavatsky, qui fonda la Société
Théosophique de New York en 1875 :

62 - IKARIS

« L'homme n'est pas seulement le produit de son corps
physique, il est aussi considéré comme une créature
complexe constituée de plusieurs corps, chacun plus fins
et plus subtils que celui qui est au-dessous. »
En effet dans la Théosophie on dit couramment qu'il y a
plusieurs corps qui véhiculent notre esprit. Le corps
physique avec lequel nous sommes tous familiers et le
« double éthérique » qui véhicule notre vitalité et qui ne
change pas à travers les cycles de la vie et de la mort.
Ensuite, il y a le « monde astral » et le « corps astral »
associé, appelé aussi le « véhicule de la conscience ».
Ce « corps astral » est considéré comme plus fin que ses
homologues éthériques et, de ce fait, plus difficiles à voir.
Comme son nom l’indique, le monde astral est constitué
de matière astrale (tous les objets physiques auraient
leur réplique dans l'astral). Il y aurait donc une copie
physique complète de tout le monde physique dans le
monde astral. Le sujet expérimenté serait en mesure de
contrôler ce monde, d’y parcourir de longues distances et
de s’y projeter sur commande et à volonté. C'est ce qu'on
appelle la projection astrale.
Puis il y a aussi les « formes-pensées » créées par la
pensée humaine, les élémentaux (des entités qui
maintiennent un équilibre entre les différents plans
d'existence), et encore plus bas, les « morts » qui ne sont
pas allés « plus loin » depuis qu'ils ont quitté le monde
physique. Toutes ces entités et beaucoup d'autres sont
utilisées dans la magie rituelle, et des « formes de pensée »
peuvent être spécialement créées pour effectuer des
guérisons ou obtenir des messages. On mentionnera
également, l'ectoplasme qui est considéré comme la
matérialisation du corps astral. Il est décrit comme « une
matière invisible et impalpable dans son état primaire,
mais assumant l'état de vapeur, de liquide ou de solide ».
IKARIS
LES SORTIES HORS DU CORPS SPONTA-
NÉES ET CELLES DÉCLENCHÉES
VOLONTAIREMENT
Toutes les sorties hors du corps ne se produisent pas
spontanément et certaines personnes ont apparemment
cultivé la faculté de les induire plus ou moins sur
commande (45 % de ceux qui ont rapporté au moins une
première expérience ont dit avoir réussi à induire au
moins une nouvelle sortie hors du corps en utilisant une
technique spécifique). Pour cela, ils utilisent différentes
techniques, mais force est de constater, d’après leurs
témoignages, que leurs expériences ne correspondent
pas tout à fait aux comptes rendus des personnes qui ont
vécu des sorties hors du corps spontanées.
En effet, la grande majorité de ceux qui pratiquent des
« sorties » volontaires se sentent encore « incarnés »,
mais ils parviennent à extraire de leur corps une forme
d’entité secondaire, immatérielle et élastique.
Une sorte de « cordon d’argent » permettant de lier le
nouveau corps à celui du monde réel est aussi parfois
mentionnée (4 % de ces sujets ont remarqué quelque
chose de ce genre, et 80 % ont déclaré se sentir comme
une « conscience désincarnée », sans corps externe du
tout). Traditionnellement, le cordon doit rester connecté
ou la mort s'ensuivra (cette expérience serait alors vue
comme une forme de projection astrale permanente).
Les sorties hors du corps auto-induites sont souvent
beaucoup moins intenses que les sorties spontanées et
involontaires, même si les symptômes sont souvent
similaires (sentiment d'énergie, entente de bruits
étranges, sensation de paralysie corporelle).
Les sorties spontanées ne ressemblent jamais à des rêves
et laissent souvent des traces bien plus profondes à ceux
qui les subissent que les sorties volontaires.
Nous avons tous, au moins une fois dans notre vie
expérimenté l’un de ces rêves, dans un état de lucidité
absolue, où la partie de notre cerveau conscient reprend
le dessus sur la partie reptilienne (la base des émotions
humaines) pour apporter cette notion de « réalité
consciente » dans le rêve en cours. Dans ce cas, si le
dormeur peut devenir parfaitement conscient qu’il est
dans un rêve et qu’il maîtrise tous les paramètres de
l’action qui s’y déroule, l'expérience de ce rêve peut
devenir très semblable à une sortie hors du corps !
LES INCROYABLES INFORMATIONS RAP-
PORTÉES LORS DES SORTIES HORS DU
CORPS
Depuis les années 1970, des chercheurs américains ont
conduit de nombreuses expériences sur un panel de 400
sujets recrutés au moyen d'appels dans les médias grand
public, et suivis par des questionnaires.
En effet, si l'idée que nous avons tous potentiellement un
« double » capable de sortir de notre corps physique
pour observer des choses de l'extérieur, il semble
naturel de supposer que des informations qui ne sont
pas à la portée de l’expérienceur peuvent êtres
IKARIS - 63
SPIRITUALITÉ
ramenées de ces « voyages ».
Le double astral projeté pourrait donc voir, entendre,
bouger et ramener des preuves de son périple.
Pour réaliser ces séries d’expériences, on demanda aux
personnes capables de réaliser des sorties spontanées
d'essayer par exemple d'identifier et de décrire des cibles
colorées placées dans des endroits éloignés. Il faut faire
ici une distinction avec la voyance, qui est pratiquée par
les médiums (qui doivent par exemple découvrir le
thème d’une photographie enfermée dans une enveloppe
kraft opaque sans pouvoir l’ouvrir), car il s’agit là de
sortie hors du corps et non de voyance.
Les sujets étudiés devaient se rendre spontanément dans
une pièce voisine fermée, et décrire ce qu’ils y voyaient
ou relater le thème des conversations qui s’y déroulaient.
Le protocole de l’expérience exigeait que la personne ait
non seulement une sortie hors de son corps, mais aussi
qu'elle acquière des informations véridiques et
vérifiables, comme si elles « provenaient » de
l'emplacement du corps astral projeté. Cela excluait de
facto de nombreuses sorties dans lesquelles les
informations obtenues ne pouvaient pas être vérifiées,
car la question la plus importante à propos des sorties
hors du corps est de savoir si les gens peuvent apprendre
des choses qu'ils ne connaissaient pas avant l’expérience.
Or, sur 197 essais, il y a eu 83 résultats inexploitables,
car trop imprécis, et le résultat final ne fut pas
particulièrement significatif puisque sur les 114 cas
restants, 108 cas furent attribués au hasard. L’étude se
termina sur cette conclusion : « Au final, les résultats ne
fournissent aucune preuve de perception précise dans le
cadre d’une sortie hors du corps. »
64 - IKARIS
LA BILOCATION ET REMOTE VIEWING
On trouve aussi de nombreux témoignages de bilocation
dans lesquelles le corps physique existe et agit dans deux
endroits à la fois. Cet effet de bilocation dans les sorties
hors du corps est très rare, car il s’agit plus souvent de
perception extrasensorielle ou de vision à distance.
Ce dernier domaine est plutôt celui des médiums qui
sont capables, tout en restant dans leur propre corps,
d’observer des lieux éloignés.
Ce sont souvent les sujets psi (personne censées avoir
des capacités de perceptions extrasensorielles) qui sont
utilisés dans les expériences de visualisation à distance
(on citera par exemple le Projet Stargate qui fut mené
entre 1970 et 1995 par le gouvernement fédéral des
États-Unis et qui avait pour but de pratiquer la vision à
distance [remote viewing] dans le cadre de projets
militaires et d’espionnage).
Une autre question connexe est de savoir si les
expérienceurs de bilocation peuvent affecter les objets
distants, ou s’ils ont le pouvoir de psychokinèse (faculté
hypothétique de l'esprit d'agir directement sur la
matière). Dans l'ensemble, les preuves sont contre cette
possibilité. La bilocation ne peut donc pas être, a priori,
une expérience associée à des évènements paranormaux.
LES SORTIES HORS DU CORPS SONT-ELLES
UNE SORTE D'HALLUCINATION ?
Une hallucination est définie comme une perception
apparente de quelque chose qui n'est pas physiquement
présent, et l'on classe dans cette catégorie un large
éventail d'expériences se produisant chez des personnes
ne souffrant d’aucune perturbation mentale ou
psychiatrique.
La frontière est souvent étroite entre expérience de sortie
hors du corps et hallucination (perception sensorielle,
illusion, rêves et imagination sont souvent difficiles à
départager). Cependant, les hallucinations sont souvent
induites par la drogue et les médicaments. Dans ce cas,
le sujet vit des scènes qui lui semblent tout à fait réelles,
même si elles sont induites par son cerveau. Cependant,
il y a une différence importante entre sortie hors du
corps et hallucination : dans la sortie hors du corps, les
objets de la perception sont organisés de manière
cohérente, comme s'ils constituaient un monde physique
stable et familier, pas dans les hallucinations.
Si les sorties hors du corps étaient essentiellement des
hallucinations et que rien ne quittait réellement le corps,
alors aucun événement inexpliqué ou de clairvoyance ne
devrait y être associé, or ce n’est pas le cas !
INDUIRE DES SORTIES HORS DU CORPS
SOUS HYPNOSE
Cet état peut être provoqué sous hypnose, celle-ci devant
être pratiquée par un hypnotiseur qualifié ayant une
certaine compréhension de l'état dans lequel il veut
mettre le sujet. Une fois que le volontaire est mis dans en
transe hypnotique profonde, l'hypnotiseur peut lui

suggérer de sortir de son corps. Le sujet quitte alors son
corps par le haut de la tête et l’hypnotiseur peut alors lui
demander de voyager à n'importe quel endroit désiré.
Mais attention, l'hypnotiseur doit être sûr de spécifier
très clairement où le double astral du sujet doit aller, et il
doit être capable de le ramener en toute sécurité dans
son corps d’origine quand l'expédition est terminée.
MÉTHODES MAGIQUES ET RITUELS
Tout aussi risqués que l’hypnose, si ce n’est plus, certains
utilisent aussi des rituels magiques pour provoquer des
sorties hors du corps. Lors d’une cérémonie, le magicien
ou la sorcière blanche effectue un rituel d'ouverture, un
rituel de purification, puis un sort pour provoquer sur le
volontaire le passage dans l'état requis. Puis le magicien
ouvre une porte où s’engage le double astral. Lorsque le
sujet revient de son « voyage », le magicien referme
alors la faille qui a été ouverte, et termine le rituel.
C’est le passage le plus délicat et le plus dangereux de
l’expérience ! Ne pratiquez jamais ce type de cérémonies
sans en maîtriser toutes les techniques (pas plus que les
expériences de tables tournantes ou de Ouija d’ailleurs,
au risque d’ouvrir certaines « portes » que vous ne
parviendriez peut-être pas à refermer, et qui pourraient
par la suite affecter votre mental, votre vie quotidienne
et celle de vos proches !).
ESPACE DÉTENTE : TENTER UNE SORTIE
HORS DU CORPS À LA MAISON
Il existe des tas de méthodes à pratiquer sans aucun
risque pour avoir une expérience volontaire de sortie
hors du corps, destinée à vous relaxer le corps et l’esprit.
Nous n’en détaillerons aucune en détail dans ce dossier,
mais vous les trouverez facilement sur internet. En
résumé, elles se préparent toujours en 5 étapes :
1) Relaxation : il faut préparer son corps et son esprit à la
détente dans un endroit calme. Vous pouvez pratiquer à
l’intérieur ou à l’extérieur, du moment que vous êtes sûrs
de ne pas être dérangés. Les moments les plus propices
étant la nuit entre 4 et 6 h du matin.
IKARIS
2) Trouvez une position confortable, assise ou allongée
sur le dos (choisissez une position dans laquelle votre
corps est stable). Beaucoup de gens choisissent de
s'allonger sur le dos, mais sachez qu'une paralysie du
sommeil temporaire est possible si vous vous endormez
dans cette position.
3) L’expérience que vous allez tenter est un état particulier
de conscience souvent difficile à obtenir aux premiers
essais au cours desquels vous risquez de vous endormir
bel et bien avant d’aller « visiter le cosmos ». Répétez-
vous que vous allez avoir une expérience extracorporelle
et gardez en tête ce refrain : « esprit éveillé, corps
endormi » ou « mon corps est là, mais mon esprit
s’en va ». Répétez cette phrase plusieurs fois, elle
doit être la seule pensée présente dans votre esprit
jusqu'à ce que vous perdiez toute sensation de
toucher le lit ou le sol.
4) Vous devez ne plus savoir où vous avez débuté
cette expérience. Videz votre esprit de toute pensée
ou idée inutile tout en restant concentré et conscient
de l’expérience et des sensations qui commencent à
émerger de ce nouvel état de conscience. Puis,
laissez-vous dériver à la limite du sommeil en vous
concentrant, mais restez conscient de vos sensations
et de votre état mental. Perdez peu à peu conscience
de votre environnement. Une fois cet état atteint,
déplacez-vous lentement en position verticale et
commencez à vous éloigner de votre corps vers le
plafond. Portez attention aux objets et aux détails de
la pièce. Ce n'est que lorsque vous aurez acquis une
certaine compétence que vous pourrez essayer de vous
retourner et de regarder votre propre corps.
5) Décidez de vous-même de réintégrer votre corps
avec le plus de douceur possible. Imaginez que vous
redescendez un escalier ou que vous tirez sur un fil
invisible qui vous ramène vers lui. Si vous n’avez pas
dormi, vous reviendrez avec des souvenirs lucides de
votre voyage et dans un état de relaxation et de détente
absolues.
IKARIS - 65
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SAMEDI 17 MARS 2018

COLLOQUE INTERNATIONAL DE TOULOUSE

LA CONSCIENCE & L'INVISIBLE

AUX FRONTIÈRES DE LA VIE
D'où provient ce sentiment, que nous avons tous, d'être conscient ?

Avec 11 grands conférenciers internationaux :

- Jean-Jacques Charbonier : Spécialiste français des expériences de mort imminente.

- Igor et Grichka Bogdanov : Les figures emblématiques de la scène scientifique et médiatique.
- Nicolas Fraisse : À l’âge de 7 ans, Nicolas a remarqué qu’il pouvait sortir de son corps.
- Philippe Guillemant : Ingénieur physicien français diplômé de l’École Centrale Paris et de l’IPG.
- Sylvie Dethiollaz : Docteur en biologie moléculaire (spécialiste des NDE et OBE).
- Mario Beauregard : Chercheur en neurosciences (département de psychologie de l’Université de l’Arizona).
- Jocelin Morisson : Journaliste scientifique, auteur et traducteur.
- Jean Staune : Philosophe des sciences et essayiste. Diplômé en paléontologie, mathématiques et gestion.
- Claude Charles Fourrier : Psychothérapeute.
- Morvan Salez : Docteur en astrophysique et techniques spatiales.

Poduction : Guy Tredaniel Éditeur et ABC TALK Productions

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