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DM 3

E2A – E2B Corrigé Pour le 3 octobre 2022

Exercice 1 (EML 96)


1.a) Étudions la continuité de 𝑓 sur ]0, +∞[ et en 0 :
• Sur ]0, +∞[, 𝑓 est continue comme quotient bien défini de telles fonctions (∀𝑥 ≠ 0, 𝑒 𝑥 ≠ 1)
• En 0, on a : 𝑒 𝑥 − 1 ~ 𝑥, donc
𝑥
lim+ = 1 c'est-à-dire : lim+ 𝑓(𝑥) = 𝑓(0)
𝑥→0 𝑒 𝑥 −1 𝑥→0

ce qui montre la continuité de 𝑓 en 0.


Bilan :
La fonction 𝑓 est continue sur [0, +∞[

1.b) Étudions la dérivabilité de 𝑓 sur ]0, +∞[ et en 0 :


• Sur ]0, +∞[, 𝑓 est dérivable comme quotient bien défini de telles fonctions
• Au voisinage de 0, on a :
𝑥
𝑓(𝑥) − 𝑓(0) 𝑒 𝑥 − 1 − 1 𝑥 − 𝑒 𝑥 + 1
= =
𝑥−0 𝑥 𝑥(𝑒 𝑥 − 1)
Au dénominateur, on a :
𝑒 𝑥 − 1 ~ 𝑥 donc 𝑥(𝑒 𝑥 − 1) ~ 𝑥 2
Au numérateur, on a, toujours en 0 :
𝑥2 𝑥2 𝑥2
𝑒𝑥 = 1 + 𝑥 + + 𝑜(𝑥 2 ) donc 𝑥 − 𝑒 𝑥 + 1 = 𝑥 − 1 − 𝑥 − + 𝑜(𝑥 2 ) + 1 = − + 𝑜(𝑥 2 )
2 2 2
On en déduit que :
𝑥2
𝑥 − 𝑒𝑥 + 1 ~ −
(𝑥→0) 2
Finalement,
𝑥 − 𝑒𝑥 + 1 𝑥2 𝑥2 1
~ − et − 2 = −
𝑥(𝑒 𝑥 − 1) (𝑥→0) 2𝑥 2 2𝑥 2
d’où :
𝑥 − 𝑒𝑥 + 1 1 𝑓(𝑥) − 𝑓(0) 1
lim+ =− c'est-à-dire : lim+ =−
𝑥→0 𝑥(𝑒 𝑥 − 1) 2 𝑥→0 𝑥−0 2
On en déduit que 𝑓 est dérivable en 0, et que 𝑓 ′ (0) = − 1⁄2.
Bilan :
𝑓 est dérivable sur [0, +∞[, et 𝑓 ′ (0) = − 1⁄2

2.a) La fonction 𝑔 est dérivable sur ℝ+ , et on a :


∀𝑥 ≥ 0, 𝑔′ (𝑥) = −𝑒 𝑥 + (1 − 𝑥)𝑒 𝑥 = −𝑥𝑒 𝑥 ≤ 0 (ne s’annule qu’en 0)
On en déduit que 𝑔 est strictement décroissante sur ℝ+ , et, puisque 𝑔(0) = 0, alors :

∀𝑥 > 0, 𝑔(𝑥) < 0 et 𝑔(0) = 0


2.b) Quel que soit le réel 𝑥 strictement positif, on a :
𝑒 𝑥 − 1 − 𝑥𝑒 𝑥 𝑒 𝑥 − 1 − 𝑥𝑒 𝑥 𝑔(𝑥)
𝑓 ′ (𝑥) = = = 𝑥 <0
(𝑒 𝑥 − 1)2 (𝑒 𝑥 − 1)2 (𝑒 − 1)2
Comme, par ailleurs, 𝑓 ′ (0) < 0, on a alors : ∀𝑥 ∈ ℝ+ , 𝑓 ′ (𝑥) < 0, et donc :

𝑓 est strictement décroissante sur ℝ+

3. Puisque 𝑒 𝑥 → +∞, alors lorsque 𝑥 tend vers +∞, on a : 𝑒 𝑥 − 1 ~ 𝑒 𝑥 , et donc :


𝑥→+∞
𝑥
𝑓(𝑥) ~
(𝑥→+∞) 𝑒 𝑥
𝑥
Or, lim = 0 (par croissance comparée), donc :
𝑥→+∞ 𝑒 𝑥

lim 𝑓(𝑥) = 0
𝑥→+∞

4. De l’étude de 𝑓, il ressort que (𝒞𝑓 ) décroît, qu’elle débute en (0,1) avec une tangente (demi-tangente),
de coefficient directeur égal à − 1⁄2, et qu’elle possède l’axe (O𝑥) pour asymptote en +∞.
y

0 1 2 3 x

5.a) La fonction 𝑓 est continue et strictement décroissante sur ℝ+ . En outre, 𝑓(0) = 1 et 𝑓(𝑥) → 0,
𝑥→+∞
donc :
𝑓 réalise une bijection de ℝ+ sur ]0,1]

5.b) Rappelons que si une bijection est monotone, alors sa bijection réciproque à les mêmes variations. Il
reste à « inverser » les limites :

6.a) Quel que soit l’entier 𝑛 de ℕ∗ , on a 1⁄𝑛 ∈ ]0,1]. Puisque 𝑓 est bijective de [0, +∞[ sur ]0,1], alors 1⁄𝑛
possède un unique antécédent par 𝑓 sur ]0,1], ce qui est exactement dire que l’équation (𝐸𝑛 ) admet une
unique solution. Remarquons d’ailleurs que l’on a alors :
1
∀𝑛 ∈ ℕ∗ , 𝑢𝑛 = 𝑓 −1 ( )
𝑛
6.b) Quel que soit l’entier 𝑛 de ℕ∗ , on a : 𝑛 < 𝑛 + 1 et, par stricte décroissance de la fonction inverse sur
ℝ∗+ puis celle de 𝑓 −1 sur ]0,1], on a successivement :
1 1 1 1
> , puis 𝑓 −1 ( ) < 𝑓 −1 ( ) , c'est-à-dire : 𝑢𝑛 < 𝑢𝑛+1
𝑛 𝑛+1 𝑛 𝑛+1
Bilan :
La suite (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ∗ est croissante

1 1
Puisque lim = 0 et lim 𝑓 −1 (𝑥) = +∞, alors en composant les limites : lim 𝑓 −1 ( ) = +∞, soit :
𝑛→+∞ 𝑛 𝑥→0 𝑛→+∞ 𝑛
lim 𝑢𝑛 = +∞
𝑛→+∞
Bilan :
La suite (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ∗ diverge

7. Le graphe tracé est celui de la fonction


𝑒 𝑥 − 1 − 𝑥𝑒 𝑥
𝑥↦| |
(𝑒 𝑥 − 1)2
sur [0,10], c’est-à-dire de |𝑓 ′ | sur cet intervalle. Visiblement, |𝑓 ′ | décroît sur [0,10] et certainement sur ℝ+ .
Elle est majorée par |𝑓 ′ (0)|, qui vaut 1/2 et, puisqu’elle est positive, alors on peut conjecturer :

1
∀𝑥 ≥ 0, |𝑓 ′ (𝑥)| ≤
2

8.a) Quel que soit le réel 𝑥 > 0, on a :


𝑥
𝑓(𝑥) = 𝑥 ⇔ =𝑥
𝑒𝑥 − 1
𝑥
⇔ 𝑥 −𝑥 =0
𝑒 −1
𝑥 − 𝑥(𝑒 𝑥 − 1)
⇔ =0
𝑒𝑥 − 1
𝑥(2 − 𝑒 𝑥 )
⇔ =0
𝑒𝑥 − 1
⇔ 2 − 𝑒 𝑥 = 0 car 𝑥 > 0
⇔ 𝑥 = ln 2
Bilan :
L’unique solution de l’équation 𝑓(𝑥) = 𝑥, d’inconnue 𝑥 ∈ ]0, +∞[, est ln 2

8.b) Montrons tout d’abord que, pour tout entier naturel 𝑛, on a : 𝑣𝑛 ∈ [0, +∞[ (proposition notée 𝒫(𝑛))
⦁ 𝒫(0) est vraie par choix de 𝑣0 .
⦁ Soit un entier 𝑛 tel que 𝒫(𝑛) est vraie. Puisque 𝑣𝑛 ∈ [0, +∞[ et que 𝑓 est définie sur [0, +∞[ à valeurs
positives, on a alors 𝑓(𝑣𝑛 ) ≥ 0, c’est-à-dire 𝑣𝑛+1 ∈ [0, +∞[. La proposition 𝒫(𝑛 + 1) est donc vraie.
⦁ Par récurrence, 𝒫(𝑛) est vraie quel que soit l’entier naturel 𝑛 :
∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑣𝑛 ∈ [0, +∞[
→ La fonction 𝑓 est dérivable sur [0, +∞[
→ ∀𝑥 ∈ [0, +∞[, |𝑓 ′ (𝑥)| ≤ 1⁄2
→ ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑣𝑛 ∈ [0, +∞[ et ln 2 ∈ [0, +∞[
Pour tout entier naturel 𝑛, on peut donc appliquer l’inégalité des accroissements finis à 𝑓, entre 𝑣𝑛 et ln 2 :
1
|𝑓(𝑣𝑛 ) − 𝑓(ln 2)| ≤ |𝑣 − ln 2|
2 𝑛
Or, 𝑓(𝑣𝑛 ) = 𝑣𝑛+1 et, d’après la question précédente, 𝑓(ln 2) = ln 2, donc :

1
∀𝑛 ∈ ℕ, |𝑣𝑛+1 − ln 2| ≤ |𝑣 − ln 2|
2 𝑛

8.c) Pour tout entier naturel 𝑛, notons :


1 𝑛
𝒫(𝑛) ∶ « |𝑣𝑛 − ln 2| ≤ ( ) »
2
⦁ |𝑣0 − ln 2| = ln 2 et ln 2 ≤ 1, donc 𝒫(0) est vraie.
⦁ Soit 𝑛 un entier naturel tel que 𝒫(𝑛) est vraie.
D’après la question précédente, on a :
1
|𝑣𝑛+1 − ln 2| ≤ |𝑣 − ln 2|
2 𝑛
soit, en tenant compte de 𝒫(𝑛) :
1 1 1 𝑛
|𝑣𝑛+1 − ln 2| ≤ |𝑣𝑛 − ln 2| ≤ ( )
2 2 2
On en déduit que :
1 𝑛+1
|𝑣𝑛+1 − ln 2| ≤ ( )
2
Ainsi, la proposition 𝒫(𝑛 + 1) est vraie.
⦁ Par récurrence, 𝒫(𝑛) est vraie quel que soit l’entier naturel 𝑛 :
1 𝑛
|𝑣
∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑛 − ln 2| ≤ ( )
2
1 𝑛 1
Or, lim ( ) = 0 car | | < 1, donc, par le théorème d'encadrement :
𝑛→+∞ 2 2

La suite (𝑣𝑛 )𝑛∈ℕ converge et sa limite est ln 2


Exercice 2
1. En deux temps.
• Linéarité de Δ
Soit 𝑃 et 𝑄 deux polynômes de ℝ3 [𝑋] et 𝜆 un réel.
(Δ(𝑃 + 𝜆𝑄))(𝑥) = (𝑃 + 𝜆𝑄)(𝑥 + 1) − (𝑃 + 𝜆𝑄)(𝑥)
= 𝑃(𝑥 + 1) + 𝜆𝑄(𝑥 + 1) − 𝑃(𝑥) + 𝜆𝑄(𝑥)
= 𝑃(𝑥 + 1) − 𝑃(𝑥) + 𝜆(𝑄(𝑥 + 1) + 𝑄(𝑥))
= (Δ(𝑃))(𝑥) + 𝜆(Δ(𝑄))(𝑥)
Donc, Δ(𝑃 + 𝜆𝑄) = Δ(𝑃) + 𝜆Δ(𝑄), ce qui montre que Δ est linéaire.
• Stabilité de ℝ3 [𝑥] par Δ
Soit 𝑃 un polynôme de ℝ3 [𝑥], 𝑃(𝑥) = 𝑎𝑥 3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 + 𝑑, où (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ4 . On a alors
Δ(𝑃)(𝑥) = 𝑎(𝑥 + 1)3 + 𝑏(𝑥 + 1)2 + 𝑐(𝑥 + 1) + 𝑑 − 𝑎𝑥 3 − 𝑏𝑥 2 − 𝑐𝑥 − 𝑑
= 𝑎𝑥 3 + 3𝑎𝑥 2 + 3𝑎𝑥 + 𝑎 + 𝑏𝑥 2 + 2𝑏𝑥 + 𝑏 + 𝑐𝑥 + 𝑐 + 𝑑 − 𝑎𝑥 3 − 𝑏𝑥 2 − 𝑐𝑥 − 𝑑
= 3𝑎𝑥 2 + (3𝑎 + 2𝑏)𝑥 + 𝑎 + 𝑏 + 𝑐
donc, Δ(𝑃) ∈ ℝ3 [𝑥], ce qui montre que ℝ3 [𝑥] est stable par Δ.
Bilan :
Δ est un endomorphisme de ℝ3 [𝑥]

2.a) Le plus simple est encore d’examiner les trois cas, ce qui sera simple en utilisant le résultat de la
question précédente.
• Si 𝑃 est de degré 3, alors 𝑃(𝑥) = 𝑎𝑥 3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 + 𝑑, où (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ4 avec 𝑎 ≠ 0. On a vu que
Δ(𝑃)(𝑥) = 3𝑎𝑥 2 + (3𝑎 + 2𝑏)𝑥 + 𝑎 + 𝑏 + 𝑐
Puisque 𝑎 ≠ 0, alors le degré de Δ(𝑃) est égal à 2.
• Si 𝑃 est de degré 2, alors 𝑃(𝑥) = 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 + 𝑑, où (𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ3 avec 𝑏 ≠ 0. En reprenant les mêmes
calculs en remplaçant 𝑎 par 0…)
Δ(𝑃)(𝑥) = 2𝑏𝑥 + 𝑏 + 𝑐
Puisque 𝑏 ≠ 0, alors le degré de Δ(𝑃) est égal à 1.
• Si 𝑃 est de degré 1, alors 𝑃(𝑥) = 𝑐𝑥 + 𝑑, où (𝑐, 𝑑) ∈ ℝ2 avec 𝑐 ≠ 0. En reprenant encore les mêmes
calculs en remplaçant cette fois 𝑎 et 𝑏 par 0…)
Δ(𝑃)(𝑥) = 𝑐
Puisque 𝑐 ≠ 0, alors le degré de Δ(𝑃) est égal à 0.
Bilan :
Si 𝑃 est un polynôme de degré 𝑟, 𝑟 ∈ ⟦1,3⟧, alors le degré de Δ(𝑃) est égal à 𝑟 − 1

2.b) Soit 𝑃 un polynôme de Ker Δ. On a alors Δ(𝑃) = 0. Si 𝑃 n’appartenait pas à ℝ0 [𝑥], alors le degré de 𝑃
serait un entier 𝑟 appartenant à ⟦1,3⟧ et donc Δ(𝑃) serait un polynôme de degré 𝑟 − 1. En particulier, Δ(𝑃)
ne serait pas nul : contradiction.
On a donc montré que Ker Δ ⊂ ℝ0 [𝑥]. Or, l’inclusion réciproque est évidente (si 𝑃 ∈ ℝ0 [𝑥], alors 𝑃 est un
polynôme constant et donc 𝑃(𝑥 + 1) = 𝑃(𝑥), d’où Δ(𝑃) = 0 et donc 𝑃 ∈ Ker Δ).
Bilan
Ker Δ = ℝ0 [𝑥]
2.c) Δ est un endomorphisme de ℝ3 [𝑥] qui est de dimension finie, donc par le théorème du rang
Rg Δ = dim(ℝ3 [𝑥]) − dim(Ker Δ) = dim(ℝ3 [𝑥]) − dim(ℝ0 [𝑥]) = 4 − 1 = 3
Bilan
Le rang de Δ est égal à 3

On a déjà vu que si 𝑃(𝑥) = 𝑎𝑥 3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 + 𝑑 alors Δ(𝑃)(𝑥) = 3𝑎𝑥 2 + (3𝑎 + 2𝑏)𝑥 + 𝑎 + 𝑏 + 𝑐 (Cf. 2.a),
donc ∀𝑃 ∈ ℝ3 [𝑥], alors Δ(𝑃) ∈ ℝ2 [𝑥] ce qui montre que Im Δ ⊂ ℝ2 [𝑥].
Or, dim(Im Δ) = Rg Δ = 3 et dim(ℝ2 [𝑥]) = 2 + 1 = 3 donc dim(Im Δ) = dim(ℝ2 [𝑥]).
Bilan : Im Δ ⊂ ℝ2 [𝑥] et dim(Im Δ) = dim(ℝ2 [𝑥]) donc

Im Δ = ℝ2 [𝑥]

3.a) En notant 𝑃(𝑥) = 𝑎𝑥 3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 + 𝑑, où (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ4 on a


𝑃 ∈ ℰ ⇔ 𝑃(0) = 0 ⇔ 𝑑 = 0
Ainsi,
ℰ = {𝑎𝑥 3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 ; (𝑎, 𝑏, 𝑐) ∈ ℝ3 } = Vect(𝑥, 𝑥 2 , 𝑥 3 )
ℰ est donc un sous-espace vectoriel de ℝ3 [𝑥] en tant que sous-espace vectoriel engendré par la famille
(𝑥, 𝑥 2 , 𝑥 3 ). Cette famille est libre en tant que sous-famille d’une famille libre (la base canonique de ℝ3 [𝑥])
donc c’est une base de ℰ. Elle comporte trois vecteurs donc dim ℰ = 3.
Bilan :
ℰ est un sous-espace vectoriel de ℝ3 [𝑥], de dimension 3

3.b) Commençons à noter que Δℰ est linéaire en tant que restriction de Δ, qui une application linéaire, à
ℰ, qui est un sous-espace vectoriel de ℝ3 [𝑥]. Pour tout polynôme 𝑃(𝑥) = 𝑎𝑥 3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 de ℰ, on a
(Δℰ (𝑃))(𝑥) = (Δ(𝑃))(𝑥) = 3𝑎𝑥 2 + (3𝑎 + 2𝑏)𝑥 + 𝑎 + 𝑏 + 𝑐
Ainsi, Δℰ (𝑃) ∈ ℝ2 [𝑥] et donc Δℰ est défini sur ℰ par ℝ2 [𝑥]. Enfin, 𝑃(𝑥) = 𝑎𝑥 3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 un polynôme de ℰ,
on a
3𝑎 = 0
Δℰ (𝑃) = 0 ⇔ 3𝑎𝑥 2 + (3𝑎 + 2𝑏)𝑥 + 𝑎 + 𝑏 + 𝑐 ⇔ { 3𝑎 + 2𝑏 = 0 ⇔ 𝑎 = 𝑏 = 𝑐 = 0
𝑎+𝑏+𝑐 = 0
Ainsi, Δℰ est injective.
Δℰ est donc une application linéaire injective de ℰ sur ℝ3 [𝑥]. Puisque dim ℰ = 3 = dim ℝ2 [𝑥] alors par une
conséquence du théorème du rang, Δℰ est bijective.
Bilan
Δℰ est un isomorphisme de ℰ sur ℝ2 [𝑥]

3.c) On cherche 𝑃0 dans ℰ, donc on peut le chercher sous la forme 𝑎𝑥 3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥, (𝑎, 𝑏, 𝑐) ∈ ℝ3 .
Δℰ (𝑃0 ) = 𝑥 2 ⇔ 3𝑎𝑥 2 + (3𝑎 + 2𝑏)𝑥 + 𝑎 + 𝑏 + 𝑐 = 𝑥 2
Par identification des coefficients, le problème se ramène à la résolution du système suivant :
3𝑎 = 1
{ 3𝑎 + 2𝑏 = 0
𝑎+𝑏+𝑐 = 0
On le résout sans problème (de « haut » en « bas »…) :
1 1 1
𝑎= ,𝑏 = − ,𝑐 =
3 2 6
Bilan :

1 3 1 2 1
𝑃0 (𝑥) = 𝑥 − 𝑥 + 𝑥
3 2 6

Par définition de 𝑃0 , on a donc 𝑃0 (𝑥 + 1) − 𝑃0 (𝑥) = 𝑥 2 et donc, pour tout entier 𝑘 ∈ ⟦0, 𝑛⟧ :


𝑃0 (𝑘 + 1) − 𝑃0 (𝑘) = 𝑘 2
En sommant pour 𝑘 = 0 à 𝑘 = 𝑛 :
𝑛 𝑛

∑(𝑃0 (𝑘 + 1) − 𝑃0 (𝑘)) = ∑ 𝑘 2
𝑘=0 𝑘=0
c’est-à-dire :
𝑛 𝑛 𝑛

∑ 𝑃0 (𝑘 + 1) − ∑ 𝑃0 (𝑘) = ∑ 𝑘 2
𝑘=0 𝑘=0 𝑘=0

d’où, en changeant d’indice à gauche :


𝑛+1 𝑛 𝑛

∑ 𝑃0 (𝑘) − ∑ 𝑃0 (𝑘) = ∑ 𝑘 2
𝑘=1 𝑘=0 𝑘=0

Les sommes se télescopent, et il reste :


𝑛

𝑃0 (𝑛 + 1) − 𝑃0 (0) = ∑ 𝑘 2
𝑘=0

Or, 𝑃0 (0) = 0 donc :


𝑛

∑ 𝑘 2 = 𝑃0 (𝑛 + 1)
𝑘=0
1 1 1
= (𝑛 + 1)3 − (𝑛 + 1)2 + (𝑛 + 1)
3 2 6
1
= (𝑛 + 1)(2(𝑛 + 1)2 − 3(𝑛 + 1) + 1)
6
1
= (𝑛 + 1)(2𝑛2 + 𝑛)
6
Bilan
𝑛
𝑛(𝑛 + 1)(2𝑛 + 1)
∑ 𝑘2 =
6
𝑘=0

4.a) Soit 𝑎, 𝑏, 𝑐 et 𝑑 quatre réels tels que 𝑎𝑁0 + 𝑏𝑁1 + 𝑐𝑁2 + 𝑑𝑁3 = 0. On a alors les équivalences :
𝑐 𝑑
𝑎𝑁0 + 𝑏𝑁1 + 𝑐𝑁2 + 𝑑𝑁3 = 0 ⇔ ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑎 + 𝑏𝑥 + 𝑥(𝑥 − 1) + 𝑥(𝑥 − 1)(𝑥 − 2) = 0
2 6
𝑐 𝑑 𝑐 𝑑 𝑑
⇔ ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑎 + (𝑏 − + ) 𝑥 + ( − ) 𝑥 2 + 𝑥 3 = 0
2 3 2 2 6
𝑎=0
𝑏 − 𝑐 ⁄2 + 𝑑 ⁄ 3 = 0
⇔{
𝑐 ⁄2 − 𝑑 ⁄2 = 0
𝑑 ⁄6 = 0
⇔𝑎=𝑏=𝑐=𝑑=0
On en déduit que la famille (𝑁0 , 𝑁1 , 𝑁2 , 𝑁3 ) est libre dans ℝ3 [𝑥]. Puisqu’en outre elle contient 4 éléments et
que dim ℝ3 [𝑥] = 3 + 1 = 4 donc

La famille (𝑁0 , 𝑁1 , 𝑁2 , 𝑁3 ) est une base de ℝ3 [𝑥]

4.b) Commençons par remarquer que 𝑁0 est constant donc appartient à Ker Δ et donc Δ(𝑁0 ) = 0. Par ail-
leurs, on a :
• (Δ(𝑁1 ))(𝑥) = 𝑁1 (𝑥 + 1) − 𝑁1 (𝑥) = 𝑥 + 1 − 𝑥 = 1 = 𝑁0 (𝑥)
1 1
• (Δ(𝑁2 ))(𝑥) = 𝑁2 (𝑥 + 1) − 𝑁2 (𝑥) = (𝑥 + 1)𝑥 − 𝑥(𝑥 − 1) = 𝑥 = 𝑁1 (𝑥)
2 2
1 1 1
• (Δ(𝑁3 ))(𝑥) = 𝑁3 (𝑥 + 1) − 𝑁3 (𝑥) = (𝑥 + 1)𝑥(𝑥 − 1) − 𝑥(𝑥 − 1)(𝑥 − 2) = 𝑥(𝑥 − 1) = 𝑁2 (𝑥)
6 2 2
Bilan :
Δ(𝑁0 ) = 0 et ∀𝑘 ∈ ⟦1,3⟧, Δ(𝑁𝑘 ) = 𝑁𝑘−1
4.c) On a :
• Δ4 (𝑁0 ) = Δ3 (Δ(𝑁0 )) = Δ3 (0) = 0
• Δ4 (𝑁1 ) = Δ3 (Δ(𝑁1 )) = Δ3 (𝑁0 ) = Δ2 (Δ(𝑁0 )) = Δ2 (0) = 0
• Δ4 (𝑁2 ) = Δ3 (Δ(𝑁2 )) = Δ3 (𝑁1 ) = Δ2 (Δ(𝑁1 )) = Δ2 (𝑁0 ) = Δ(Δ(𝑁0 )) = Δ(0) = 0
• Δ4 (𝑁3 ) = Δ3 (Δ(𝑁3 )) = Δ3 (𝑁2 ) = Δ2 (Δ(𝑁2 )) = Δ2 (𝑁1 ) = Δ(Δ(𝑁1 )) = Δ(𝑁0 ) = 0
On en déduit que l’image de chaque vecteur de la famille (𝑁0 , 𝑁1 , 𝑁2 , 𝑁3 ) est nulle. Or, cette famille est une
base de ℝ3 [𝑋], donc cela suffit à montrer que
Δ4 = 0

5.a) Soit donc 𝑔 et ℎ deux endomorphismes de 𝒞(Δ) tels que 𝑔(𝑁3 ) = ℎ(𝑁3 ).
• On a alors, en composant par Δ : Δ(𝑔(𝑁3 )) = Δ(ℎ(𝑁3 )), c’est-à-dire (Δ ∘ 𝑔)(𝑁3 ) = (Δ ∘ ℎ)(𝑁3 ). Or, 𝑔
et ℎ commutent avec Δ, donc : (𝑔 ∘ Δ)(𝑁3 ) = (ℎ ∘ Δ)(𝑁3 ), soit : 𝑔(Δ(𝑁3 )) = ℎ(Δ(𝑁3 )), ce qui donne d’après
la question 4.b) : 𝑔(𝑁2 ) = ℎ(𝑁2 ).
• En composant de nouveau par Δ puis en commutant 𝑔 et Δ d’une part, ℎ et Δ d’autre part, on a :
Δ(𝑔(𝑁2 )) = Δ(ℎ(𝑁2 )), puis 𝑔(Δ(𝑁2 )) = ℎ(Δ(𝑁2 )), c’est-à-dire : 𝑔(𝑁1 ) = ℎ(𝑁1 )
• En procédant de même une dernière fois, on a :
Δ(𝑔(𝑁1 )) = Δ(ℎ(𝑁1 )), puis 𝑔(Δ(𝑁1 )) = ℎ(Δ(𝑁1 )), c’est-à-dire : 𝑔(𝑁0 ) = ℎ(𝑁0 )
Finalement, 𝑔 et ℎ coïncident sur (𝑁0 , 𝑁1 , 𝑁2 , 𝑁3 ) qui est une base de ℝ3 [𝑥]. On en déduit que 𝑔 = ℎ.

5.b) Soit donc 𝑔 un endomorphisme de 𝒞(Δ). 𝑔(𝑁3 ) est un polynôme de ℝ3 [𝑥] et (𝑁0 , 𝑁1 , 𝑁2 , 𝑁3 ) est une
base de ℝ3 [𝑥], donc

Il existe quatre réels 𝑎0 , 𝑎1 , 𝑎2 et 𝑎3 tels que


𝑔(𝑁3 ) = 𝑎0 𝑁0 + 𝑎1 𝑁1 + 𝑎2 𝑁2 + 𝑎3 𝑁3

On a, par ailleurs :
(𝑎0 Δ3 + 𝑎1 Δ2 + 𝑎2 Δ + 𝑎3 id)(𝑁3 ) = 𝑎0 Δ3 (𝑁3 ) + 𝑎1 Δ2 (𝑁3 ) + 𝑎2 Δ(𝑁3 ) + 𝑎3 𝑁3
Or, Δ3 (𝑁3 ) = Δ2 (𝑁2 ) = Δ(𝑁1 ) = 𝑁0 , Δ2 (𝑁3 ) = Δ(𝑁2 ) = 𝑁1 et Δ(𝑁3 ) = 𝑁2 donc :
(𝑎0 Δ3 + 𝑎1 Δ2 + 𝑎2 Δ + 𝑎3 id)(𝑁3 ) = 𝑎0 𝑁0 + 𝑎1 𝑁1 + 𝑎2 𝑁2 + 𝑎3 𝑁3 = 𝑔(𝑁3 )
Les endomorphismes 𝑎0 Δ3 + 𝑎1 Δ2 + 𝑎2 Δ + 𝑎3 id et 𝑔 coïncident donc en 𝑁3 . Par ailleurs, 𝑔 commute avec Δ
(il appartient à 𝒞(Δ)) et 𝑎0 Δ3 + 𝑎1 Δ2 + 𝑎2 Δ + 𝑎3 id aussi. En effet :
Δ ∘ (𝑎0 Δ3 + 𝑎1 Δ2 + 𝑎2 Δ + 𝑎3 id) = 𝑎0 Δ4 + 𝑎1 Δ3 + 𝑎2 Δ2 + 𝑎3 Δ = (𝑎0 Δ3 + 𝑎1 Δ2 + 𝑎2 Δ + 𝑎3 id) ∘ Δ
D’après la question 5.a), les endomorphismes 𝑔 et 𝑎0 Δ3 + 𝑎1 Δ2 + 𝑎2 Δ + 𝑎3 id sont égaux :

𝑔 = 𝑎0 Δ3 + 𝑎1 Δ2 + 𝑎2 Δ + 𝑎3 id.

5.c) De manière évidente, pour tout entier 𝑖 de ⟦0,3⟧, Δ𝑖 commute avec Δ, donc la famille (id, Δ, Δ2 , Δ3 ) est
une famille de 𝒞(Δ). Par ailleurs, considérons 𝑎0 , 𝑎1 , 𝑎2 et 𝑎3 quatre réels tels que :
𝑎0 Δ3 + 𝑎1 Δ2 + 𝑎2 Δ + 𝑎3 id = 0
On a alors, en particulier, en l’évaluant en 𝑁3 :
𝑎0 Δ3 (𝑁3 ) + 𝑎1 Δ2 (𝑁3 ) + 𝑎2 Δ(𝑁3 ) + 𝑎3 𝑁3 = 0
Or, Δ(𝑁3 ) = 𝑁2 , Δ2 (𝑁3 ) = 𝑁1 , Δ3 (𝑁3 ) = 𝑁0 donc
𝑎0 𝑁0 + 𝑎1 𝑁1 + 𝑎2 𝑁2 + 𝑎3 𝑁3 = 0
Ce qui donne, puisque la famille (𝑁0 , 𝑁1 , 𝑁2 , 𝑁3 ) est libre : 𝑎0 = 𝑎1 = 𝑎2 = 𝑎3 = 0, d’où la liberté de la famille
(id, Δ, Δ2 , Δ3 ) :

La famille (id, Δ, Δ2 , Δ3 ) est libre dans 𝒞(Δ)

La question 5.b) montre que la famille (id, Δ, Δ2 , Δ3 ) engendre 𝒞(Δ) (en effet, on a montré que tout endo-
morphisme de 𝒞(Δ) s’écrit comme combinaison linéaire d’endomorphismes de la famille). La question 5.c)
montre que cette famille est libre. On en déduit que :

la famille (id, Δ, Δ2 , Δ3 ) est une base de 𝒞(Δ)

5.d) (𝒊) Si un tel endomorphisme 𝑔 existe, alors il vérifie 𝑔2 = Δ et on a alors


𝑔 ∘ Δ = 𝑔 ∘ 𝑔2 = 𝑔3 = 𝑔2 ∘ 𝑔 = Δ ∘ 𝑔
L’endomorphisme 𝑔 appartient donc dans ce cas à 𝒞(Δ).
(𝒊𝒊) Puisque 𝑔 ∈ 𝒞(Δ), alors 𝑔 s’écrit alors en effet sous la forme 𝑔 = 𝑎0 𝑖𝑑 + 𝑎1 Δ + 𝑎2 Δ2 + 𝑎3 Δ3 . On a
alors : 𝑔2 = (𝑎0 𝑖𝑑 + 𝑎1 Δ + 𝑎2 Δ2 + 𝑎3 Δ3 )2 , ce qu’il suffit de développer (comme un polynôme, les règles de
calculs sur les polynômes d’endomorphismes étant les mêmes que celles des polynômes formels). En déve-
loppant, on a alors :

𝑔2 = 𝑎02 𝑖𝑑 + 2𝑎0 𝑎1 Δ + (𝑎12 + 2𝑎0 𝑎2 )Δ2 + 2(𝑎0 𝑎3 + 𝑎1 𝑎2 )Δ3

(𝒊𝒊𝒊) Si l’on avait 𝑔2 = Δ, alors on aurait :


Δ = 𝑎02 𝑖𝑑 + 2𝑎0 𝑎1 Δ + (𝑎12 + 2𝑎0 𝑎2 )Δ2 + 2(𝑎0 𝑎3 + 𝑎1 𝑎2 )Δ3
Or, la famille (id, Δ, Δ2 , Δ3 ) est libre, donc on peut identifier les coefficients. En particulier, on a :
𝑎02 = 0 et 2𝑎0 𝑎1 = 1
Ces deux conditions sont contradictoires, donc l’égalité ne peut avoir lieu et on peut alors conclure :

Il n’existe pas d’endomorphisme 𝑔 tel que 𝑔2 = Δ

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