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PCSI1-PCSI2 CORRIGÉ DU DNS n˚10 - devoirs de vacances 2023-2024

Exercice 1 Soit 𝑓 : ℝ −→ ℝ dérivable sur ℝ.


Montrer que si 𝑓 ′ ne s’annule pas, alors 𝑓 ne peut pas être périodique.
REPONSE : on veut prouver l’implication
(𝑓 ′ ne s’annule pas) ⇒ (𝑓 n’est pas périodique),
ce qui revient à prouver la contraposée (car (𝑃 ⇒ 𝑄) ⇔ (non 𝑄 ⇒ non 𝑃 )
(𝑓 est périodique) ⇒ (𝑓 ′ s’annule ).
Or, si 𝑓 est périodique, il existe un réel 𝑇 > 0 tel que, pour tout 𝑥 ∈ ℝ, 𝑓 (𝑥 + 𝑇 ) = 𝑓 (𝑥).
Par exemple (avec 𝑥 = 0), on a 𝑓 (0) = 𝑓 (𝑇 ) .
Or, 𝑓 étant dérivable sur ℝ, on a, a fortiori, 𝑓 continue sur [0, 𝑇 ] et dérivable sur ]0, 𝑇 [ .
Le théorème de Rolle nous assure alors de l’existence d’un réel 𝑐 ∈]0, 𝑇 [ tel que 𝑓 ′ (𝑐) = 0 .
Donc 𝑓 ′ s’annule sur ℝ , ce qu’il fallait prouver ! D’où le résultat.
Remarque : puisqu’on a aussi 𝑓 (0) = 𝑓 (𝑛𝑇 ) = 𝑓 ((𝑛 + 1)𝑇 ) pour tout 𝑛 ∈ ℤ, le même raisonnement
sur chaque intervalle [𝑛𝑇, (𝑛 + 1)𝑇 ] assure l’existence d’une infinité de réels 𝑥𝑛 ∈]𝑛𝑇, (𝑛 + 1)𝑇 [ (pour
𝑛 ∈ ℤ) tels que 𝑓 ′ (𝑥𝑛 ) = 0 (il y en a bien une infinité car les intervalles ]𝑛𝑇, (𝑛 + 1)𝑇 [ sont disjoints).

Exercice 2 Soit 𝑓 : [0, 1] −→ ℝ continue sur [0, 1] et dérivable sur ]0, 1[. On suppose que 𝑓 (0) = 0
et que ∀𝑥 ∈ ]0, 1[, 𝑓 (𝑥) > 0. Montrer que
2𝑓 ′ (𝑐) 𝑓 ′ (1 − 𝑐)
∃𝑐 ∈ ]0, 1[ , = .
𝑓 (𝑐) 𝑓 (1 − 𝑐)
REPONSE : pour tout 𝑥 ∈ [0, 1], on a 1 − 𝑥 ∈ [0, 1] donc on peut définir une fonction 𝑔 par
𝑔(𝑥) = 𝑓 (𝑥)2 𝑓 (1 − 𝑥).
𝑓 étant continue sur [0, 1], et la fonction affine 𝑥 7→ 1 − 𝑥 continue sur [0, 1] (et à valeurs dans [0, 1]),
on en déduit que la fonction 𝑥 7→ 𝑓 (1 − 𝑥) est continue sur [0, 1] (par composition) puis 𝑔 aussi par
produit de fonctions continues.
De même, 𝑓 étant dérivable sur ]0, 1[, et la fonction affine 𝑥 7→ 1 − 𝑥 dérivable sur ]0, 1[ (et à valeurs
dans ]0, 1[), on en déduit que la fonction 𝑥 7→ 𝑓 (1 − 𝑥) est dérivable sur ]0, 1[ (par composition) puis
𝑔 aussi par produit de fonctions dérivables.
De plus, 𝑔(0) = 𝑓 2 (0)𝑓 (1) = 0 et 𝑔(1) = 𝑓 2 (1)𝑓 (0) = 0 car 𝑓 (0) = 0 donc 𝑔(0) = 𝑔(1) = 0.
Ainsi : 𝑔 est continue sur [0, 1] et dérivable sur ]0, 1[ avec 𝑔(0) = 𝑔(1) .
Le théorème de Rolle assure alors l’existence d’un réel 𝑐 ∈]0, 1[ tel que 𝑔 ′ (𝑐) = 0.
Or, pour tout 𝑥 ∈]0, 1[,
d(𝑓 (𝑥)2 𝑓 (1−𝑥))
𝑔 ′ (𝑥) = d𝑥
= 2𝑓 ′ (𝑥)𝑓 (𝑥)𝑓 (1 − 𝑥) − 𝑓 2 (𝑥)𝑓 ′ (1 − 𝑥).
Donc 𝑔 ′ (𝑐) = 0 se traduit par
2𝑓 ′ (𝑐)𝑓 (𝑐)𝑓 (1 − 𝑐) − 𝑓 2 (𝑐)𝑓 ′ (1 − 𝑐) = 0 i.e 2𝑓 ′ (𝑐)𝑓 (𝑐)𝑓 (1 − 𝑐) = 𝑓 2 (𝑐)𝑓 ′ (1 − 𝑐).
Or 𝑓 (𝑥) > 0 pour 𝑥 ∈]0, 1[, donc 𝑓 (𝑐) > 0 d’où 𝑓 (𝑐) ∕= 0 mais aussi 𝑓 (1 − 𝑐) ∕= 0 (car 𝑐 ∈]0, 1[ donc
1 − 𝑐 ∈]0, 1[) : on peut donc diviser l’égalité précédente par 𝑓 (𝑐)2 𝑓 (1 − 𝑐) ∕= 0, ce qui donne
2𝑓 ′ (𝑐) ′ (1−𝑐)

𝑓 (𝑐)
= 𝑓𝑓 (1−𝑐) , CQFD !

Exercice 3 Soit 𝑓 et 𝑔 continues sur [0, 1] telles que sup 𝑓 = sup 𝑔.


[0,1] [0,1]
Montrer que les graphes de 𝑓 et de 𝑔 se coupent.
REPONSE : les fonctions 𝑓 et 𝑔 étant continues sur le segment [0, 1], on sait que ces deux fonc-
tions sont bornées sur [0, 1] et atteignent leurs bornes.

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Par conséquent, et en particulier, on est assuré de l’existence d’un 𝑥0 ∈ [0, 1] et d’un 𝑥1 ∈ [0, 1] tels
que
𝑓 (𝑥0 ) = sup(𝑓 ) et 𝑔(𝑥1 ) = sup(𝑔).
[0,1] [0,1]
Remarque : on pourrait donc même écrire 𝑓 (𝑥0 ) = max(𝑓 ) et 𝑔(𝑥1 ) = max(𝑔) !
[0,1] [0,1]
L’hypothèse est sup(𝑓 ) = sup(𝑔) = 𝑀 donc 𝑓 (𝑥0 ) = 𝑔(𝑥1 ) = 𝑀.
[0,1] [0,1]
En définissant l’application Δ par
pour tout 𝑥 ∈ [0, 1], Δ(𝑥) = 𝑓 (𝑥) − 𝑔(𝑥),
on a Δ = 𝑓 − 𝑔 qui est une fonction continue sur [0, 1] (car 𝑓 et 𝑔 le sont).
De plus, Δ(𝑥0 ) = 𝑓 (𝑥0 ) − 𝑔(𝑥0 ) = 𝑀 − 𝑔(𝑥0 ) = sup(𝑔) − 𝑔(𝑥0 ) donc Δ(𝑥0 ) ⩾ 0.
[0,1]
En effet, sup(𝑔) = 𝑀 est un majorant de 𝑔 sur [0, 1] donc 𝑔(𝑡) ⩽ 𝑀 i.e
[0,1]
𝑀 − 𝑔(𝑡) ⩾ 0 pour tout 𝑡 ∈ [0, 1].
De même, Δ(𝑥1 ) = 𝑓 (𝑥1 ) − 𝑔(𝑥1 ) = 𝑓 (𝑥1 ) − 𝑀 = 𝑓 (𝑥1 ) − sup(𝑓 ) donc Δ(𝑥1 ) ⩽ 0.
[0,1]
En effet, sup(𝑓 ) = 𝑀 est un majorant de 𝑓 sur [0, 1] donc 𝑓 (𝑡) ⩽ 𝑀 i.e
[0,1]
𝑓 (𝑡) − 𝑀 ⩽ 0 pour tout 𝑡 ∈ [0, 1].
Conclusion : la fonction Δ est continue sur [0, 1] donc entre 𝑥0 et 𝑥1 , avec Δ(𝑥0 ) ⩾ 0 et Δ(𝑥1 ) ⩽ 0.
Le théorème des valeurs intermédiaires nous assure l’existence d’un réel 𝑐 entre 𝑥0 et 𝑥1 , donc
sur l’intervalle [0, 1], tel que Δ(𝑐) = 0 i.e 𝑓 (𝑐) − 𝑔(𝑐) = 0 i.e 𝑓 (𝑐) = 𝑔(𝑐), d’où l’existence d’un point
d’abscisse 𝑐 en lequel les graphes de 𝑓 et 𝑔 se coupent.

Exercice 4 Soit 𝑛 ∈ ℕ et 𝑓𝑛 : [0, 1] −→ ℝ définie par 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑥𝑛 sin (𝜋𝑥) .


1. Montrer qu’il existe 𝛼𝑛 ∈ ]0, 1[ tel que 𝑓𝑛′ (𝛼𝑛 ) = 0. On construit ainsi une suite (𝛼𝑛 )𝑛∈ℕ en
choisissant pour tout 𝑛 ∈ ℕ un tel 𝛼𝑛 .
REPONSE : pour tout 𝑛 ∈ ℕ , 𝑥 7→ 𝑥𝑛 est de classe 𝐶 ∞ sur ℝ (c’est une fonction polyno-
miale), et de même, par composition, 𝑥 7→ sin(𝜋𝑥) est de classe 𝐶 ∞ sur ℝ . Ainsi, par produit,
𝑓𝑛 est de classe 𝐶 ∞ sur ℝ .
Donc, en particulier, 𝑓𝑛 est continue sur [0, 1] et dérivable sur ]0, 1[ avec 𝑓𝑛 (0) = 𝑓𝑛 (1) = 0 (car
sin(0) = sin(𝜋) = 0).
Par conséquent, le théorème de Rolle nous assure
l’existence d’un réel 𝛼𝑛 ∈]0, 1[ tel que 𝑓 ′𝑛 (𝛼𝑛 ) = 0.
Remarque : ce réel 𝛼𝑛 n’est pas nécessairement unique (à 𝑛 fixé), mais l’énoncé demande d’en
choisir un exemplaire pour chaque valeur de 𝑛. Ainsi la suite (𝛼𝑛 )𝑛⩾0 ainsi construite n’est pas
unique, mais on va prouver qu’il y a un résultat commun pour toutes ces suites.
2. Exprimer 𝑓𝑛 (𝛼𝑛 ) en fonction de 𝜋, 𝑛, 𝛼𝑛𝑛+1 et cos (𝜋𝛼𝑛 ).
REPONSE : la dérivée de 𝑓𝑛 s’écrit :
pour tout 𝑥 ∈ ℝ, 𝑓 ′𝑛 (𝑥) = 𝑛𝑥𝑛−1 sin(𝜋𝑥) + 𝑥𝑛 𝜋 cos(𝜋𝑥)
(avec la convention 𝑛𝑥𝑛−1 = 0 et 𝑥𝑛 = 1 si 𝑛 = 0).
Donc, comme 𝑓 ′𝑛 (𝛼𝑛 ) = 0, on en tire
𝑛𝛼𝑛𝑛−1 sin(𝜋𝛼𝑛 ) + 𝛼𝑛𝑛 𝜋 cos(𝜋𝛼𝑛 ) = 0.
Comme 𝛼𝑛 ∈]0, 1[ i.e 0 < 𝛼𝑛 < 1 , on est assuré d’avoir 𝛼𝑛 ∕= 0, ce qui permet d’écrire

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𝑛
𝑛 𝛼𝑛 sin(𝜋𝛼
𝛼𝑛
𝑛)
+ 𝛼𝑛𝑛 𝜋 cos(𝜋𝛼𝑛 ) = 0,
avec 𝛼𝑛𝑛 sin(𝜋𝛼𝑛 ) = 𝑓𝑛 (𝛼𝑛 ), d’où
𝑛 𝑓𝑛𝛼(𝛼𝑛𝑛 ) + 𝛼𝑛𝑛 𝜋 cos(𝜋𝛼𝑛 ) = 0,
d’où, en supposant 𝑛 ⩾ 1 donc 𝑛 ∕= 0,
𝑛+1
𝑓𝑛 (𝛼𝑛 ) = − 𝛼𝑛 𝜋 cos(𝜋𝛼
𝑛
𝑛)
si 𝑛 ⩾ 1.
Le cas particulier 𝑛 = 0 : 𝑓0 (𝑥) = sin(𝜋𝑥) donc 𝑓 ′0 (𝑥) = 𝜋 cos(𝜋𝑥) qui s’annule sur ]0, 1[ en un
( )
unique point, 𝛼0 = 21 (pas le choix...), et dans ce cas 𝑓0 (𝛼0 ) = sin 𝜋2 = 1 .
3. Quelle est la limite de 𝑓𝑛 (𝛼𝑛 ) lorsque 𝑛 → +∞ ?
REPONSE : pour tout 𝑛 ⩾ 1, on a
𝛼𝑛+1 𝜋 cos(𝜋𝛼𝑛 ) 𝜋
∣𝑓𝑛 (𝛼𝑛 )∣ = − 𝑛 = ∣𝛼𝑛 ∣𝑛+1 ∣cos(𝜋𝛼𝑛 )∣.
𝑛 𝑛
Or, ∣ cos ∣ ⩽ 1 sur ℝ donc ∣cos(𝜋𝛼𝑛 )∣ ⩽ 1.
Et 𝛼𝑛 ∈ [0, 1] donc ∣𝛼𝑛 ∣ ⩽ 1 puis ∣𝛼𝑛 ∣𝑛+1 ⩽ 1 (pour tout 𝑛 ⩾ 1). D’où la majoration :
𝜋 𝜋 𝜋
∣𝑓𝑛 (𝛼𝑛 )∣ = ∣𝛼𝑛 ∣𝑛+1 ∣cos(𝜋𝛼𝑛 )∣ ⩽ × 1 × 1 i.e ∣𝑓𝑛 (𝛼𝑛 )∣ ⩽ .
(𝜋 ) 𝑛 𝑛 𝑛
Or, lim = 0 donc, par encadrement,
𝑛→+∞ 𝑛
lim (𝑓𝑛 (𝛼𝑛 )) = 0 .
𝑛→+∞

−1 − ln(𝑥)
Exercice 5 On définit la fonction 𝑓 sur ]0, +∞[ par 𝑓 (𝑥) = et la suite (𝑆𝑛 )𝑛⩾1 par
𝑛
𝑥
∑ ln(𝑘)
𝑆𝑛 = 2
.
𝑘=1
𝑘
1. Pour tout 𝑥 > 0, calculer 𝑓 ′ (𝑥) et 𝑓 ′′ (𝑥) et en déduire les variations de 𝑓 ′ sur ]0, +∞[.
REPONSE : par quotient de fonctions de classe 𝐶 ∞ sur ]0, +∞[, on obtient 𝑓 de classe 𝐶 ∞
sur ]0, +∞[, avec
ln(𝑥) 1−2 ln(𝑥)
pour tout 𝑥 ∈]0, +∞[, 𝑓 ′ (𝑥) = 𝑥2
et 𝑓 ′′ (𝑥) = 𝑥3
.
2. Pour tout entier 𝑘 ⩾ 2, justifier
ln(𝑘 + 1) ln(𝑘)
2
⩽ 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘) ⩽ .
(𝑘 + 1) 𝑘2
REPONSE : 𝑓 étant de classe 𝐶 ∞ sur ]0, +∞[, pour tout entier 𝑘 ⩾ 2, 𝑓 est continue sur l’in-
tervalle [𝑘, 𝑘 + 1] ⊂]0, +∞[ et dérivable sur ]𝑘, 𝑘 + 1[⊂]0, +∞[. Le théorème des accroissements
finis assure l’existence d’un réel 𝑐 ∈]𝑘, 𝑘 + 1[ tel que
𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘)
𝑓 ′ (𝑐) = = 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘).
𝑘+1−𝑘 [ [
Il nous reste à encadrer ce 𝑓 ′ (𝑐). Or, la fonction 𝑓 ′ est décroissante sur l’intervalle 𝑒1/2 , +∞ :
en effet, on a les équivalences
( )
′′ 1−2 ln(𝑥)
(1 1/2
)
(𝑓 (𝑥) ⩽ 0) ⇔ 𝑥 3 ⩽ 0 ⇔ (1 − 2 ln(𝑥) ⩽ 0) ⇔ 2
⩽ ln(𝑥) i.e 𝑒 ⩽ 𝑥 .
√ 𝑥>0

Or, 𝑒 < 3 donc 𝑒1/2 = 𝑒 < 3 ≈ 1.7 < 2. On en déduit

la fonction 𝑓 ′ est décroissante sur l’intervalle [ 𝑒, +∞[ donc sur [2, +∞[ .
Et comme 2 ⩽ 𝑘 < 𝑐 ⩽ 𝑘 + 1, la décroissance de 𝑓 ′ sur [2, +∞[ fournit l’encadrement
𝑓 ′ (𝑘 + 1) ⩽ 𝑓 ′ (𝑐) ⩽ 𝑓 ′ (𝑘)
autrement dit, comme 𝑓 ′ (𝑐) = 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘) et 𝑓 ′ (𝑥) = ln(𝑥) 𝑥2
,

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ln(𝑘 + 1) ln(𝑘)
𝑓 ′ (𝑘 + 1) ⩽ 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘) ⩽ 𝑓 ′ (𝑘) i.e ⩽ 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘) ⩽ pour tout 𝑘 ⩾ 2.
(𝑘 + 1)2 𝑘2
3. En déduire un encadrement de 𝑆𝑛 pour tout 𝑛 ⩾ 3. Justifier que la suite (𝑆𝑛 )𝑛⩾1 converge et
préciser un encadrement de sa limite.
REPONSE : pour tout 𝑛 ⩾ 2, et pour tout 𝑘 vérifiant 2 ⩽ 𝑘 ⩽ 𝑛, la question précédente
fournit l’inégalité
ln(𝑘)
𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘) ⩽ .
𝑘2
On somme ces inégalités pour 𝑘 = 2, . . . , 𝑛, ce qui donne
𝑛 𝑛
∑ ∑ ln(𝑘)
(𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘)) ⩽ ,
𝑘=2 𝑘=2
𝑘2
où on reconnait une somme télescopique et la somme 𝑆𝑛 , d’où
pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝑓 (𝑛 + 1) − 𝑓 (2) ⩽ 𝑆𝑛 .
D’autre part, la question précédente donne l’autre inégalité
ln(𝑘 + 1)
pour tout 𝑘 ⩾ 2, ⩽ 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘),
(𝑘 + 1)2
ce qui se traduit exactement par (quitte à poser «𝒌 = 𝑘 + 1»...)
ln(𝒌)
pour tout 𝒌 ⩾ 3, ⩽ 𝑓 (𝒌) − 𝑓 (𝒌 − 1).
𝒌2 𝑛
∑ ln(𝑘)
D’où problème...on ne pourra pas majorer tous les termes de la somme 𝑆𝑛 = 𝑘2
car l’in-
𝑘=2
égalité n’est valable que pour des 𝑘 ⩾ 3. Pas grave ! On prend 𝑛 ⩾ 3 et on découpe la somme
pour en faire apparaître une autre qui commence à 𝑘 = 3 qu’on pourra majorer ! En détail,
pour tout 𝑛 ⩾ 3 :
∑𝑛 𝑛
∑ 𝑛

ln(𝑘) ln(2) ln(𝑘) ln(2)
𝑆𝑛 = 𝑘 2 = 2 2 + 𝑘 2 ⩽ 22 + (𝑓 (𝑘) − 𝑓 (𝑘 − 1)).
𝑘=2 𝑘=3 𝑘=3
On reconnait à nouveau une somme télescopique, ce qui donne :
pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑆𝑛 ⩽ ln(2) 22
+ 𝑓 (𝑛) − 𝑓 (2) .
On résume les deux résultats obtenus avec :
pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑓 (𝑛 + 1) − 𝑓 (2) ⩽ 𝑆𝑛 ⩽ 𝑓 (𝑛) + ln(2)22
− 𝑓 (2) .
−1 − ln(𝑥) − ln(𝑥)
On rappelle 𝑓 (𝑥) = ∼ −→ 0 car ln(𝑥) = o (𝑥). Ainsi lim (𝑓 (𝑥)) = 0 .
𝑥 𝑥→+∞ 𝑥 𝑥→+∞ +∞ 𝑥→+∞
On en déduit les limites : ( )
ln(2) ln(2)
lim (𝑓 (𝑛 + 1) − 𝑓 (2)) = −𝑓 (2) ∕= lim 𝑓 (𝑛) + 2 − 𝑓 (2) = 2 − 𝑓 (2).
𝑛→+∞ 𝑛→+∞ 2 2
Donc on laisse tomber le théorème d’encadrement...
Mais on remarque, pour tout 𝑛 ⩾ 2,
𝑛+1 𝑛
∑ ln(𝑘) ∑ ln(𝑘)
𝑆𝑛+1 − 𝑆𝑛 = −
𝑘=1
𝑘2 𝑘=1
𝑘2
ln(𝑛 + 1)
𝑆𝑛+1 − 𝑆𝑛 = > 0 donc 𝑆𝑛+1 − 𝑆𝑛 ⩾ 0 (car ln(𝑛 + 1) ⩾ ln(3) > 0).
(𝑛 + 1)2
Donc la suite (𝑆𝑛 )𝑛⩾2 est croissante .
Et pour tout 𝑛 ⩾ 3,
ln(2) ln(2)
𝑆𝑛 ⩽ 𝑓 (𝑛) + 2 − 𝑓 (2) ⩽ 2 − 𝑓 (2)
2 2

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−1 − ln(𝑛)
car 𝑓 (𝑛) = ⩽ 0 (car ln(𝑛) ⩾ 0). Ainsi,
𝑛
ln(2)
pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑆𝑛 ⩽ 2 − 𝑓 (2) = CONSTANTE (pas de 𝑛 là dedans...)
2
ce qui permet d’affirmer que la suite (𝑆𝑛 )𝑛⩾3 est majorée .
Par le théorème de la limite monotone, on peut conclure
la suite (𝑆𝑛 )𝑛⩾3 converge .
+∞
∑ ln(𝑘)
On note ℓ = lim (𝑆𝑛 ) = . Puisque désormais on sait que toutes les limites en jeu
𝑛→+∞
𝑘=1
𝑘2
existent, on peut enfin effectuer un passage à la limite dans l’encadrement
𝑓 (𝑛 + 1) − 𝑓 (2) ⩽ 𝑆𝑛 ⩽ 𝑓 (𝑛) + ln(2)22
− 𝑓 (2)
ce qui donne ( )
ln(2)
lim𝑛→+∞ (𝑓 (𝑛 + 1) − 𝑓 (2)) ⩽ lim𝑛→+∞ (𝑆𝑛 ) ⩽ lim𝑛→+∞ 𝑓 (𝑛) + 22 − 𝑓 (2)
autrement dit
−𝑓 (2) ⩽ ℓ ⩽ ln(2)
22
− 𝑓 (2) .
−1 − ln(𝑥)
Et comme 𝑓 (𝑥) = ,
𝑥
1+ln(2)
2
⩽ ℓ ⩽ ln(2)
22
+ 1+ln(2)
2
.
ou encore
+∞
1+ln(2) 2+3 ln(2)
∑ ln(𝑘)
0.84 ≈ 2 ⩽ ℓ ⩽ 4
≈ 1.02 où ℓ = lim (𝑆𝑛 ) = .
𝑛→+∞ 𝑘2
𝑘=1

Exercice 6 Soit 𝑛 ⩾ 1, on définit 𝑓𝑛 sur ]0, +∞[ par 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑥𝑛 ln (𝑥).


( )
(𝑛) 1 1 1
1. Montrer par récurrence que pour 𝑥 > 0, 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑛! ln (𝑥) + 1 + + + ⋅ ⋅ ⋅ + .
2 3 𝑛
𝑛
∑ 1 1 1 1
REPONSE : pour alléger l’écriture, on définit la somme 𝐻𝑛 = = 1+ + +⋅⋅⋅+ .
𝑘=1
𝑘 2 3 𝑛
Pour tout 𝑛 ⩾ 1, on se donne la proposition
(𝑛)
𝑃 (𝑛) : « pour tout 𝑥 > 0, 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ) » .
(1)
∙ Initialisation : pour tout 𝑥 > 0, on a 𝑓1 (𝑥) = (𝑥 ln(𝑥)) ′ = ln(𝑥) + 𝑥 𝑥1 = ln(𝑥) + 1 qu’on
peut écrire, comme 1! = 1 et 𝐻1 = 1,
(1)
𝑓1 (𝑥) = ln(𝑥) + 1 = 1! (ln(𝑥) + 𝐻1 ), donc 𝑃 (1) est vraie.
∙ Hérédité : supposons 𝑃 (𝑛) vraie pour un entier 𝑛 ⩾ 1 i.e
(𝑛)
pour tout 𝑥 > 0, 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ).
On a alors, pour tout 𝑥 > 0,
(𝑛+1) (𝑛+1)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑥𝑛+1 ln(𝑥)) = (𝑥 × 𝑓𝑛 (𝑥))(𝑛+1)
On applique la formule de Leibniz (sans problème, les fonctions en jeu sont de classe 𝐶 ∞ sur
]0, +∞[) :
(𝑛+1) ∑ (𝑛+1) (𝑘)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = 𝑛+1 𝑘=0 𝑘
𝑥 (𝑓𝑛 (𝑥))(𝑛+1−𝑘)
(𝑛+1) ( ) ( ) (1)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = 𝑛+1 0
𝑥(0) (𝑓𝑛 (𝑥))(𝑛+1) + 𝑛+1 1
𝑥 (𝑓𝑛 (𝑥))(𝑛) + 0 car (𝑥)(𝑘) = 0 pour 𝑘 ⩾ 2.
(𝑛+1) (𝑛)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = 𝑥 (𝑓𝑛 (𝑥))(𝑛+1) + (𝑛 + 1)𝑓𝑛 (𝑥)

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( )′ 1
avec (𝑓𝑛 (𝑥))(𝑛+1) = 𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = (𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ))′ = 𝑛! , qu’on reporte dans
𝑃 (𝑛) 𝑥
(𝑛+1) 1 (𝑛)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = 𝑥𝑛! 𝑥 + (𝑛 + 1)𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑛! + (𝑛 + 1)𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 )
𝑃 (𝑛)
Mais (𝑛 + 1)! = (𝑛 + 1) × 𝑛!, donc
(𝑛+1)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛+1)!
𝑛+1
+ (𝑛 + 1)! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ), qu’on factorise en
(𝑛+1) ( 1 )
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)! 𝑛+1 + ln (𝑥) + 𝐻𝑛 .
( ) ∑
Et comme 𝐻𝑛 + 𝑛+1 1
= 1 + 12 + ⋅ ⋅ ⋅ + 𝑛1 + 𝑛+1
1
= 𝑛+1 1
𝑘=1 𝑘 = 𝐻𝑛+1 , on obtient
(𝑛+1)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛+1 ) (pour tout 𝑥 > 0),
ce qui est exactement la proposition 𝑃 (𝑛 + 1).
Autre preuve (plus simple) pour l’hérédité : on remarque que
( )′ 1
𝑓 ′𝑛+1 (𝑥) = 𝑥𝑛+1 ln (𝑥) = (𝑛 + 1)𝑥𝑛 ln (𝑥) + 𝑥𝑛+1 i.e 𝑓 ′𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)𝑓𝑛 (𝑥) + 𝑥𝑛 .
𝑥
(𝑛)
Puis, en supposant 𝑃 (𝑛) vraie i.e 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ), alors
(𝑛+1) ( )(𝑛) (𝑛) (𝑛)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = 𝑓 ′𝑛+1 (𝑥) = ((𝑛 + 1)𝑓𝑛 (𝑥) + 𝑥𝑛 )(𝑛) = (𝑛+1)𝑓𝑛 (𝑥)+(𝑥𝑛 )(𝑛) = (𝑛+1)𝑓𝑛 (𝑥)+𝑛!
Donc
(𝑛+1)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ) + 𝑛!
(𝑛+1) 1
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ) + (𝑛 + 1)! 𝑛+1 car (𝑛 + 1)! = (𝑛 + 1) × 𝑛!.
(𝑛+1) ( 1
)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)! ln (𝑥) + 𝐻𝑛 + 𝑛+1 (en factorisant par (𝑛 + 1)!).
(𝑛+1) ∑ ∑
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛+1 ) car 𝐻𝑛 + 𝑛+1 1
= 𝑛𝑘=1 𝑘1 + 𝑛+1
1
= 𝑛+1 1
𝑘=1 𝑘 = 𝐻𝑛+1 .
D’où la proposition 𝑃 (𝑛 + 1) vraie et l’hérédité recherchée.
∙ Conclusion : 𝑃 (1) est vraie et, pour tout 𝑛 ⩾ 1, (𝑃 (𝑛) ⇒ 𝑃 (𝑛 + 1)).
Par récurrence simple sur 𝑛 ⩾ 1, on a donc prouvé que 𝑃 (𝑛) est vraie pour tout 𝑛 ⩾ 1.
En résumé : 𝑛
(𝑛)
∑ 1
pour tout 𝑛 ⩾ 1, pour tout 𝑥 > 0, 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ) où 𝐻𝑛 = .
𝑘=1
𝑘
(𝑛)
2. A l’aide de la formule de Leibniz, calculer pour 𝑥 > 0, 𝑓𝑛 (𝑥) .
REPONSE : on a vu que 𝑓𝑛 est un produit de fonctions 𝐶 ∞ sur ]0, +∞[. On peut donc ap-
pliquer la formule de Leibniz à tout ordre 𝑛 ⩾ 1 au produit 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑥𝑛 × ln(𝑥), ce qui donne,
pour tout 𝑥 > 0 :
𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = (𝑥𝑛 × ln(𝑥))(𝑛)
𝑛 ( )
∑ 𝑛
(𝑛)
𝑓𝑛 (𝑥) = (𝑥𝑛 )(𝑛−𝑘) × (ln(𝑥))(𝑘) .
𝑘
𝑘=0
1
Or, on connait les formules
{ {
𝑝! 𝑝−𝑖
𝑥 si 0 ⩽ 𝑖 ⩽ 𝑝 ln(𝑥) si 𝑖 = 0
(𝑥𝑝 )(𝑖) = (𝑝−𝑖)!
et (ln 𝑥)(𝑖) = ( 1 )(𝑖−1) (−1)𝑖−1 (𝑖−1)!
0 si 𝑝 < 𝑖 𝑥
= 𝑥𝑖
si 𝑖 ⩾ 1
On reporte ces résultats, en sortant de la somme le cas particulier (ln(𝑥))(0) :
( ) 𝑛 ( )
𝑛 𝑛 (𝑛) (0)
∑ 𝑛
(𝑛)
𝑓𝑛 (𝑥) = (𝑥 ) × (ln(𝑥)) + (𝑥𝑛 )(𝑛−𝑘) × (ln(𝑥))(𝑘)
0 𝑘=1
𝑘
( )(𝑘)
1 (−1)𝑘 𝑘!
1. On rappelle : 𝑥+𝑎 = (𝑥+𝑎)𝑘+1
.

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𝑛 ( )
∑ 𝑛 𝑛! (−1)𝑘−1 (𝑘 − 1)!
𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = 𝑛! × ln(𝑥) + 𝑥𝑘 ×
𝑘 𝑘!
𝑘=1
𝑥𝑘
𝑛 (
)
(𝑛) 𝑛 (𝑘 − 1)!

𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑛! × ln(𝑥) + 𝑛! × (−1)𝑘−1
𝑘=1
𝑘 𝑘!
𝑛 ( )
∑ 𝑛 1
𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = 𝑛! ln(𝑥) + 𝑛! (−1)𝑘−1 .
𝑘=1
𝑘 𝑘
Donc ( )
𝑛 ( )
∑ 𝑛 (−1)𝑘−1
pour tout 𝑛 ⩾ 1, pour tout 𝑥 > 0, 𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = 𝑛! ln(𝑥) + .
𝑘 𝑘
𝑘=1
𝑛 ( )
∑ (−1)𝑘−1 𝑛 1 1 1
3. En déduire que =1+ + +⋅⋅⋅+ .
𝑘=1
𝑘 𝑘 2 3 𝑛
REPONSE : en égalant les deux résultats obtenus aux questions précédentes, pour tout 𝑛 ⩾ 1,
pour tout 𝑥 > 0, ( )
𝑛 ( ) 𝑘−1
∑ 𝑛 (−1)
𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = 𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ) = 𝑛! ln(𝑥) +
𝑘=1
𝑘 𝑘
donc, comme 𝑛! ∕= 0,
𝑛 ( )
∑ 𝑛 (−1)𝑘−1
ln (𝑥) + 𝐻𝑛 = ln(𝑥) +
𝑘=1
𝑘 𝑘
et enfin
𝑛 ( ) 𝑛 𝑛 ( )
∑ 𝑛 (−1)𝑘−1 ∑ 1 ∑ 𝑛 (−1)𝑘−1
𝐻𝑛 = , autrement dit, pour tout 𝑛 ⩾ 1, = .
𝑘=1
𝑘 𝑘 𝑘=1
𝑘 𝑘=1
𝑘 𝑘
En détail : ( ) ( ) ( ) ( )
1 1 𝑛 1 𝑛 1 𝑛 1 𝑛−1 𝑛 1
1+ +⋅⋅⋅+ = − + − ⋅ ⋅ ⋅ + (−1) .
2 𝑛 1 1 2 2 3 3 𝑛 𝑛
2𝑥
Exercice 7 On considère l’équation différentielle (𝐸) « 𝑥𝑦 ′ + 𝑦 = √ ».
1 − 𝑥2
1. Déterminer toutes les solutions de 𝐸 sur l’intervalle ]0, 1[.
REPONSE : il s’agit d’une équation différentielle linéaire, du premier ordre, qu’on obtient
sous forme normalisée, puisque 𝑥 ∕= 0 pour tout 𝑥 ∈]0, 1[
1 2
(𝐸) « 𝑦 ′ + 𝑦 = √ ».
𝑥 1 − 𝑥2
∙ Les solutions de l’équations homogène associée
1
(𝐸𝐻) « 𝑦 ′ + 𝑦 = 0 »
𝑥
sont les fonctions de la forme
∫ 1 𝑘 𝑘
𝑦ℎ (𝑥) = 𝑘𝑒− 𝑥 d𝑥 = 𝑘𝑒− ln(∣𝑥∣) = 𝑘𝑒− ln(𝑥) = , donc 𝑦ℎ (𝑥) = avec 𝑘 ∈ ℝ.
𝑥>0 𝑥 𝑥
∙ On cherche une solution particulière 𝑦𝑝 par la méthode de la variation de la constante, donc
sous la forme 𝑦𝑝 (𝑥) = 𝐶(𝑥)𝑥
où 𝐶 est une fonction dérivable à déterminer.
Une fois reportée dans (𝐸), il nous reste à obtenir
𝐶 ′ (𝑥) 2 ′ 2𝑥 −2𝑥 𝑢′ √
=√ i.e 𝐶 (𝑥) = √ = (−2) √ = (−2) √ = (−2)( 𝑢)′ .
𝑥 1 − 𝑥2 1 − 𝑥2 2 1 − 𝑥2 2 𝑢
√ −2

1−𝑥2
Pour cela, il suffit de prendre 𝐶(𝑥) = −2 1 − 𝑥2 , ce qui donne 𝑦𝑝 (𝑥) = 𝑥
.

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∙ Les solutions de (𝐸) sont les fonctions de la forme


]0, 1[ −→ ℝ √ √
𝑓: −2 1 − 𝑥2 𝑘 𝑘 − 2 1 − 𝑥2 avec 𝑘 ∈ ℝ.
𝑥 7−→ 𝑦(𝑥) = 𝑦𝑝 (𝑥) + 𝑦ℎ (𝑥) = + =
𝑥 𝑥 𝑥
2. Parmi ces solutions, montrer qu’il n’en existe qu’une seule qu’on peut prolonger par continuité
en 0. On note 𝑓 cette fonction ainsi prolongée et donc définie sur√ [0, 1[.
2
REPONSE : on pose, pour 𝑘 ∈ ℝ et tout 𝑥 ∈]0, 1[ , 𝑓 (𝑥) = 𝑘−2 𝑥1−𝑥 .
Comme cette fonction est solution de (𝐸) sur ]0, 1[, 𝑓 est nécessairement dérivable sur ]0, 1[
donc, a fortiori, 𝑓 est continue sur ]0, 1[.
On cherche la valeur de lim+ (𝑓 (𝑥)) grâce à un développement 2 limité en 0 de
𝑥→0 √
1 − 𝑥2 = 1 − 12 𝑥2 + o(𝑥2 ) .
On obtient : √ 𝑘−2(1− 21 𝑥2 )+o(𝑥2 ) 2 2
= 𝑘−2+𝑥𝑥+o(𝑥 ) .
2
𝑓 (𝑥) = 𝑘−2 𝑥1−𝑥 = 𝑥
Si 𝑘 − 2 ∕= 0 i.e 𝑘 ∕= 2 : alors 𝑓 (𝑥) ∼ 𝑘−2 −→ ±∞, donc on ne pourra pas prolonger 𝑓 par
𝑥→0 𝑥 𝑥→0
continuité dans ce cas. Il est donc nécessaire de prendre 𝑘 = 2 ... mais est-ce suffisant ?
Vérifions-le !
2 2) 2
Si 𝑘 = 2 : 𝑓 (𝑥) = 0+𝑥 +o(𝑥
𝑥
∼ 𝑥 = 𝑥 −→ 0.
𝑥→0 𝑥 𝑥→0
Conclusion : pour pouvoir prolonger 𝑓 par continuité en 0, il est nécessaire et suffisant de prendre

2−2 1−𝑥2
𝑘 = 2 i.e de considérer la solution 𝑓 donnée par 𝑓 (𝑥) = 𝑥
sur ]0, 1[, et dans ce cas,
lim (𝑓 (𝑥)) = 0 . Donc, en posant 𝑓 (0) = 0 = lim (𝑓 ) , 𝑓 est prolongée par continuité en 0 .
𝑥→0 0

3. Rappeler l’énoncé du théorème de limite de la dérivée permettant de détecter si une fonction


est de classe 𝐶 1 sur un intervalle. ⎫
∙ 𝑓 𝐶 0 sur 𝐼 intevalle 

1
REPONSE : ∙ 𝑓 𝐶 sur 𝐼 ∖ {𝑎} ⇒ 𝑓 est de classe 𝐶 1 sur 𝐼, et 𝑓 ′ (𝑎) = ℓ.
∙ lim(𝑓 ′ ) = ℓ ∈ ℝ (limite finie) ⎭

𝑎

4. La fonction 𝑓 est-elle de classe 𝐶 1 sur [0, 1[ ?


REPONSE : on a vu que 𝑓 est continue sur ]0, 1[, et on a prolongé 𝑓 par continuité en 0, donc
𝑓 est aussi continue en 0 donc
𝑓 est continue sur [0, 1[ .
De plus, 𝑓 est dérivable sur ]0, 1[ (car elle est solution d’une EDL1 sur ]0, 1[), avec, pour tout
𝑥 ∈]0, 1[,
2
𝑓 ′ (𝑥) + 𝑥1 𝑓 (𝑥) = √1−𝑥 2 donc 𝑓 ′ (𝑥) = √1−𝑥 2 1
2 − 𝑥 𝑓 (𝑥),

ce qui permet de voir que 𝑓 ′ est une fonction continue sur ]0, 1[ (car composée de fonctions
continues). Ainsi, on peut affirmer
𝑓 est de classe 𝐶 1 sur ]0, 1[ .
Pour voir si 𝑓 est de classe 𝐶 1 sur [0, 1[ (i.e en 0), il suffit, d’après le théorème de limite de
la dérivée, de vérifier que lim(𝑓 ′ ) existe et est finie.
0
Or, pour tout 𝑥 > 0,
2 1
𝑓 ′ (𝑥) = √1−𝑥 2 − 𝑥 𝑓 (𝑥)


2. 1 + ℎ = 1 + 21 ℎ + o(ℎ) si ℎ → 0.

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√ √
√ 2 1 2−2 1−𝑥2 2 2−2 1−𝑥2
𝑓 ′ (𝑥) = 1−𝑥2
− 𝑥
× 𝑥
= √1−𝑥 2 − 𝑥2
( √ ) ( √ √ )
′ √ 1 1− 1−𝑥2 𝑥 2 ( 1− 1−𝑥2 ) 1−𝑥2
𝑓 (𝑥) = 2 1−𝑥2
− 𝑥2
= 2 𝑥2 √1−𝑥2 − √
𝑥2 1−𝑥2
( 2 √ 2 )
+(1−𝑥2 )
𝑓 ′ (𝑥) = 2 𝑥 − 𝑥1−𝑥√
2 1−𝑥2
( √ )
2
𝑓 ′ (𝑥) = 2 1− √ 1−𝑥
𝑥2 1−𝑥2
et on calcule la limite avec un DL2 (0) au numérateur :
( ( 𝑥2 ) ) ( 2 ) 2
1− 1− 2 +o(𝑥2 ) 𝑥
+o(𝑥2 ) 2 𝑥2

𝑓 (𝑥) = 2 √
𝑥2 1−𝑥2
= 2 2 √
𝑥2 1−𝑥2
∼ 2
+ 𝑥 ×1
= 1.
𝑥→0

Donc lim
+
(𝑓 ) = 1 .
0
Conclusion : 𝑓 est continue sur [0, 1[, 𝐶 1 sur ]0, 1[ et lim
+
(𝑓 ′ ) = 1.
0
Grâce au théorème de la limite de la dérivée, on peut en déduire
𝑓 est de classe 𝐶 1 sur [0, 1[ avec 𝑓 ′ (0) = 1 .
5. Parmi les solutions de 𝐸 sur l’intervalle ]0, 1[, quelles sont celles qui sont prolongeables par
continuité en 1 ? On note 𝑔 une telle fonction : est-elle de classe √𝐶 1 sur ]0, 1] ?
2
REPONSE : on pose, pour 𝑘 ∈ ℝ et tout 𝑥 ∈]0, 1[ , 𝑔(𝑥) = 𝑘−2 𝑥1−𝑥 .
On a 𝑔 continue sur ]0, 1[ et, sans difficulté, lim− (𝑔(𝑥)) = 𝑘.
𝑥→1
Donc, en posant 𝑔(1) = 𝑘 , 𝑔 est prolongée par continuité en 1. Par conséquent, cela prouve
que toutes les solutions de (𝐸) sont prolongeables par continuité en 1, et donc continues sur
]0, 1].
Comme précédemment, 𝑔 est dérivable sur ]0, 1[ avec,√pour tout 𝑥 ∈]0, 1[,
2 − 𝑘. 1 − 𝑥2
𝑔 ′ (𝑥) = √ .
𝑥2 1 − 𝑥2
Et sans difficulté, on obtient : lim− (𝑔 ′ (𝑥)) = +∞.
𝑥→1
Donc, 𝑔 est continue sur ]0, 1], dérivable sur ]0, 1[ avec lim (𝑔 ′ ) = +∞ . D’après le théorème
− 1
de limite de la dérivée ( (première )forme ), on en déduit
3

𝑔(𝑥) − 𝑔(1)
lim− = +∞, d’où 𝑔 n’est pas dérivable en 1 .
𝑥→1 𝑥−1
Par conséquent, 𝑔 ne peut pas être de classe 𝐶 1 en 1 ! Bref, toutes les solutions de (𝐸) sur
]0, 1[ sont prolongeables par continuité en 1, mais aucune n’est dérivable (donc encore moins
𝐶 1 ...) sur ]0, 1]. Mais on peut tout de même avancer qu’il y a une tangente verticale au
graphe en 𝑥 = 1.

Exercice 8
Etudier la convexité de la fonction 𝑓 : 𝑥 7→√𝑓 (𝑥) = ln(1 + 𝑒𝑥 ).
√ √
En déduire : pour tout (𝑎, 𝑏) ∈ (ℝ+ )2 , 1 + 𝑎𝑏 ⩽ 1 + 𝑎 1 + 𝑏.
REPONSE :
∙ La fonction 𝑓 est clairement définie sur ℝ, et de classe 𝐶 ∞ (car composée/somme de fonctions
𝐶 ∞ ). On calcule, pour tout 𝑥 ∈ ℝ,
( )
0 1 ′ 𝑓 (𝑥) − 𝑓 (𝑎)
3. Si 𝑓 𝐶 sur 𝐼, 𝐷 sur 𝐼 ∖ {𝑎} et lim(𝑓 ) = ℓ ∈ ℝ alors lim = ℓ.
𝑎 𝑥→𝑎 𝑥−𝑎

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( )′ ( 𝑒𝑥 +1−1 )′ ( )′
𝑓 ′′ (𝑥) = (ln(1 + 𝑒𝑥 ))′′ = 𝑒𝑥
1+𝑒 𝑥 = 1+𝑒𝑥
= 1− 1
1+𝑒 𝑥 donc 𝑓 ′′ (𝑥) = 𝑒𝑥
(1+𝑒𝑥 )2
>0.
′′
Comme 𝑓 ⩾ 0, on peut conclure que 𝑓 est convexe sur ℝ.
∙ L’inégalité de convexité (position de 𝑓 par rapport à une corde) permet d’obtenir
pour tout (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 , pour tout 𝜆 ∈ [0, 1], 𝑓 ((1 − 𝜆)𝑥 + 𝜆𝑦) ⩽ (1 − 𝜆)𝑓 (𝑥) + 𝜆𝑓 (𝑦)
( )
i.e ln 1 + 𝑒(1−𝜆)𝑥+𝜆𝑦 ⩽ (1 − 𝜆) ln(1 + 𝑒𝑥 ) + 𝜆 ln(1 + 𝑒𝑦 ).
On compose cette inégalité par la fonction exponentielle (croissante sur ℝ) :
𝑥 𝑦
1 + 𝑒(1−𝜆)𝑥+𝜆𝑦 ⩽ exp ((1 − 𝜆) ln(1 + 𝑒𝑥 ) + 𝜆 ln(1 + 𝑒𝑦 )) = 𝑒(1−𝜆) ln(1+𝑒 ) 𝑒𝜆 ln(1+𝑒 ) .
Puis avec 𝜆 = 21 = 1 − 𝜆,
𝑥+𝑦 1 𝑥 1 𝑦 √ √
1 + 𝑒 2 ⩽ 𝑒 2 ln(1+𝑒 ) 𝑒 2 ln(1+𝑒 ) = 1 + 𝑒𝑥 1 + 𝑒𝑦 .
Si 𝑎 > 0 et 𝑏 >√0 : alors en prenant 𝑥 = ln(𝑎) ∈ ℝ et√𝑦 = ln(𝑏)√∈ ℝ on obtient
1 ln(𝑎)+ln(𝑏) √ √
1 + 𝑎𝑏 = 1 + 𝑒 2 ln(𝑎𝑏) = 1 + 𝑒 2 ⩽ 1 + 𝑒ln(𝑎) 1 + 𝑒ln(𝑎) = 1 + 𝑎 1 + 𝑏
ce qui est l’inégalité demandée... dans le cas où 𝑎 > 0 et 𝑏 > 0, sauf qu’on la veut aussi avec 𝑎 ⩾ 0 et
𝑏 ⩾ 0. Il reste donc à traiter le cas 𝑎 = 0 ou 𝑏 = 0, mais l’inégalité est évidente avec cette hypothèse
car elle
√ s’écrit par exemple avec 𝑎 = 0, pour tout 𝑏 ⩾ 0,
√ √ √ √ √ √
1 + 𝑎𝑏 = 1 + 0 = 1 ⩽ 1 + 𝑎 1 + 𝑏 = 1 + 0 1 + 𝑏 i.e 1 ⩽ 1 + 𝑏, ce qui est bien vraie !
√ √ √
D’où le résultat : pour tout (𝑎, 𝑏) ∈ (ℝ+ )2 , 1 + 𝑎𝑏 ⩽ 1 + 𝑎 1 + 𝑏 .
Complément : puis tous les termes sont positifs, l’inégalité précédente est équivalente à
( √ )2 (√ √ )2 √ √
1 + 𝑎𝑏 ⩽ 1 + 𝑎 1 + 𝑏 i.e à 1+𝑎𝑏+2 𝑎𝑏 ⩽ (1 + 𝑎) (1 + 𝑏) = 1+𝑎+𝑏+𝑎𝑏 i.e à 2 𝑎𝑏 ⩽ 𝑎+𝑏
√ √ √
i.e à 0 ⩽ 𝑎+𝑏−2 𝑎𝑏 = ( 𝑎− 𝑏)2 , ce qui est évident... on (peut même en déduire que )le cas d’égalité
√ √ √ √ √
dans l’inégalité est 𝑎 − 𝑏 = 0 i.e 𝑎 = 𝑏. Autrement dit, 1 + 𝑎𝑏 = 1 + 𝑎 1 + 𝑏 ⇔ (𝑎 = 𝑏) et
√ √ √
donc si (𝑎, 𝑏) ∈ (ℝ+ )2 avec 𝑎 ∕= 𝑏 alors 1 + 𝑎𝑏 < 1 + 𝑎 1 + 𝑏.

Exercice 9 Soit 𝑓 , une fonction convexe et de classe 𝐶 1 sur le segment [𝑎, 𝑏] (avec 𝑎 < 𝑏).
1. Montrer : ∫ 𝑏
( ) 𝑓 (𝑡)d𝑡
𝑎+𝑏 𝑎 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
𝑓 ⩽ ⩽ .
∫𝑏
2 𝑏−𝑎 2
𝑓 (𝑡)d𝑡
Rappel : 𝑎
s’appelle la valeur moyenne de 𝑓 sur le segment [𝑎, 𝑏].
𝑏−𝑎
REPONSE : puisque 𝑓 est convexe sur [𝑎, 𝑏], par définition l’inégalité de convexité (position
courbe/corde) sur le segment [𝑎, 𝑏] s’écrit
pour tout 𝜆 ∈ [0, 1], 𝑓 ((1 − 𝜆)𝑎 + 𝜆𝑏) ⩽ (1 − 𝜆)𝑓 (𝑎) + 𝜆𝑓 (𝑏),
ce qui donne, avec 𝜆 = 12 = 1 − 𝜆 : ( )
𝑎+𝑏 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
𝑓 ⩽ .
2 2
∫ 𝑏
𝑓 (𝑡)d𝑡
Le but de l’exercice est de prouver qu’on peut coincer 𝑎 𝑏−𝑎 , i.e la valeur moyenne de 𝑓 sur
le segment [𝑎, 𝑏], entre ces deux valeurs.
∙ On effectue le changement de variable affine (donc de classe 𝐶 1 )
𝒕 = (𝑏 − 𝑎)𝝀 + 𝑎 𝑎 𝑏
𝒕 = (1 − 𝝀)𝑎 + 𝝀𝑏 = (𝑏 − 𝑎)𝝀 + 𝑎 avec d𝒕 = (𝑏 − 𝑎)d𝝀 et
𝝀 0 1
1
∫𝑏
dans l’intégrale 𝑏−𝑎 𝑎 𝑓 (𝑡)d𝑡 ce qui donne

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∫ 𝑏 ∫ 1 ∫ 1
1 1
𝑓 (𝑡)d𝑡 = 𝑓 ((𝑏 − 𝑎)𝜆 + 𝑎)(𝑏 − 𝑎)d𝜆 = 𝑓 ((𝑏 − 𝑎)𝜆 + 𝑎)d𝜆.
𝑏−𝑎 𝑎 𝑏−𝑎 0 0
Puis en utilisant la majoration 𝑓 ((𝑏 − 𝑎)𝜆 + 𝑎) = 𝑓 ((1 − 𝜆)𝑎 + 𝜆𝑏) ⩽ (1 − 𝜆)𝑓 (𝑎) + 𝜆𝑓 (𝑏) et la
∫1
croissance de l’intégrale 0 :
∫ 𝑏 ∫ 1 ∫ 1 ∫ 1
1
𝑓 (𝑡)d𝑡 = 𝑓 ((𝑏−𝑎)𝜆+𝑎)d𝜆 ⩽ ((1 − 𝜆)𝑓 (𝑎) + 𝜆𝑓 (𝑏)) d𝜆 = ((𝑓 (𝑏) − 𝑓 (𝑎))𝜆 + 𝑓 (𝑎)) d𝜆
𝑏−𝑎 𝑎 0 0 0
i.e ∫ 𝑏 [ ]1
1 𝜆2 𝑓 (𝑎) − 𝑓 (𝑏) 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
𝑓 (𝑡)d𝑡 ⩽ (𝑓 (𝑎) − 𝑓 (𝑏)) + 𝑓 (𝑏)𝜆 = + 𝑓 (𝑏) − 0 = ,
𝑏−𝑎 𝑎 2 0 2 2
∫𝑏
ce fournit la majoration 𝑏−𝑎 1
𝑎
𝑓 (𝑡)d𝑡 ⩽ 𝑓 (𝑎)+𝑓2
(𝑏)
.
∙ Pour la minoration, on utilise la convexité de 𝑓 (de classe 𝐶 1 ) sur [𝑎, 𝑏] pour obtenir une
( )( ) ( )
minoration de 𝑓 (𝑡) par 𝑓 ′ 𝑎+𝑏 2
𝑡 − 𝑎+𝑏
2
+ 𝑓 𝑎+𝑏 2
(courbe au dessus de toutes ses tan-
gentes, donc au dessus de la tangente au point d’abscisse 𝑎+𝑏 2
). On a, pour tout 𝑡 ∈ [𝑎, 𝑏)],
( 𝑎+𝑏
) ( 𝑎+𝑏
) ( 𝑎+𝑏
) ∫𝑏
𝑓′ 2 𝑡 − 2 + 𝑓 2 ⩽ 𝑓 (𝑡), puis, par croissance de l’intégrale 𝑎 (car 𝑎 < 𝑏) :
∫ 𝑏( ( )( ) ( )) ∫ 𝑏
′ 𝑎+𝑏 𝑎+𝑏 𝑎+𝑏
𝑓 𝑡− +𝑓 d𝑡 ⩽ 𝑓 (𝑡)d𝑡
2 2 2
∫ 𝑏 ( ′ ( 𝑎+𝑏 ) ( 𝑎 𝑎+𝑏 ) ( 𝑎+𝑏 )) 𝑎
avec 𝑎 𝑓 2
𝑡− 2 +𝑓 2 d𝑡
[ 2
]𝑡=𝑏
( ) (𝑡−( 2 )) 𝑎+𝑏 ( )
= 𝑓 ′ 𝑎+𝑏 2 2
+ 𝑓 𝑎+𝑏 2
𝑡
( )𝑡=𝑎 ( )
2 2
′ 𝑎+𝑏 (𝑏−( 2 )) ′ 𝑎+𝑏 (𝑎−( 2 ))
( ) 𝑎+𝑏 ( 𝑎+𝑏 ) ( ) 𝑎+𝑏 ( 𝑎+𝑏 )
= 𝑓 2 2
+𝑓 2 𝑏 − 𝑓 2 2
+𝑓 2 𝑎
( ) ( (𝑏−𝑎)2 (𝑎−𝑏)2 ) ( )
= 𝑓 ′ 𝑎+𝑏 2 8
− 8 + 𝑓 𝑎+𝑏 2
(𝑏 − 𝑎)
( ) ( )
= 𝑓 ′ 𝑎+𝑏 (0) + 𝑓 𝑎+𝑏 (𝑏 − 𝑎) car (𝑏 − 𝑎)2 = (𝑎 − 𝑏)2 ...
( 𝑎+𝑏2 ) 2
= 𝑓 2 (𝑏 − 𝑎).
Donc, ( ) ∫ 𝑏 ( ) ∫ 𝑏
𝑎+𝑏 𝑎+𝑏 1
(𝑏 − 𝑎)𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡)d𝑡 d’où 𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡)d𝑡 car 𝑏 − 𝑎 > 0.
2 𝑎 2 𝑏−𝑎 𝑎
∙ Conclusion :
∫ 𝑏
( ) 𝑓 (𝑡)d𝑡
1 𝑎+𝑏 𝑎 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
si 𝑓 est 𝐶 et convexe sur [𝑎, 𝑏] (avec 𝑎 < 𝑏) alors 𝑓 ⩽ ⩽ .
2 𝑏−𝑎 2
Cette inégalité s’appelle «inégalité de Hermite(-Hadamard)» : l’intégrale sur [𝑎, 𝑏] est en-
cadrée les aires de deux trapèzes.

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[ ] [ ]
𝑎+𝑏 𝑎+𝑏
2. On va améliorer ce résultat. En appliquant l’inégalité précédente à 𝑓 sur 𝑎, et ,𝑏 ,
2 2
montrer qu’on a :
( ) 1 ( ( 3𝑎+𝑏 ) ( 𝑎+3𝑏 )) ∫𝑏 ( ( )
𝑓 (𝑎)+𝑓 (𝑏)
)
𝑓 𝑎+𝑏
2
⩽ 2
𝑓 4
+ 𝑓 4
⩽ 1
𝑏−𝑎
𝑓 (𝑡) d𝑡 ⩽ 1
2
𝑓 𝑎+𝑏
2
+ 2
⩽ 𝑓 (𝑎)+𝑓
2
(𝑏)
.
𝑎
On prendra soin de justifier chaque inégalité ! ] [
𝑎+𝑏
REPONSE : On peut appliquer l’inégalité de Hermite pour 𝑓 sur 𝑎, car 𝑓 reste convexe
2
1
𝑎 + 𝑎+𝑏
2 3𝑎 + 𝑏
(et 𝑐 ) sur cet intervalle. On obtient alors (avec = ).
2 4
( ) ∫ 𝑎+𝑏 ( ( ))
3𝑎 + 𝑏 2 2 1 𝑎+𝑏
𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡) d𝑡 ⩽ 𝑓 (𝑎) + 𝑓
4 𝑏−𝑎 𝑎 2 2
[ ]
𝑎+𝑏
De même en appliquant l’inégalité de Hermite sur , 𝑏 on obtient
2
( ) ∫ 𝑏 ( ( ) )
𝑎 + 3𝑏 2 1 𝑎+𝑏
𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡) d𝑡 ⩽ 𝑓 + 𝑓 (𝑏)
4 𝑏 − 𝑎 𝑎+𝑏
2
2 2
∫ ∫ 𝑎+𝑏 ∫
𝑏 2
𝑏
D’après la relation de Chasles, on a 𝑓 (𝑡) 𝑑𝑡 = 𝑓 (𝑡) d𝑡 + 𝑓 (𝑡) d𝑡. Si on somme ces
𝑎+𝑏
𝑎 𝑎 2
deux inégalités, et après division par 2, il vient alors
( ( ) ( )) ∫ 𝑏 ( ( ) )
1 3𝑎 + 𝑏 𝑎 + 3𝑏 1 1 𝑎+𝑏
𝑓 +𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡) 𝑑𝑡 ⩽ 2𝑓 + 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
2 4 4 𝑏−𝑎 𝑎 4 2

soit
( ( ) ( )) ∫ 𝑏 ( ( ) )
1 3𝑎 + 𝑏 𝑎 + 3𝑏 1 1 𝑎+𝑏 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
𝑓 +𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡) d𝑡 ⩽ 𝑓 +
2 4 4 𝑏−𝑎 𝑎 2 2 2
Il reste ensuite à justifier les deux autres inégalités (ce qui justifie l’emploi du verbe «amélio-
rer»). ( )
2 𝑥+𝑦 1
Par convexité de 𝑓 sur [𝑎, 𝑏] on a : ∀ (𝑥, 𝑦) ∈ [𝑎, 𝑏] , 𝑓 ⩽ (𝑓 (𝑥) + 𝑓 (𝑦)).
2 2

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( )
𝑎+𝑏
Avec 𝑥 = 𝑎 et 𝑦 = 𝑏, on en déduit que 2𝑓 + 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏) ⩽ 2 (𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)) d’où
( ( ) ) 2
1 𝑎+𝑏 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏) 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
𝑓 + ⩽ .
2 2 2 2 ( ) ( ( ) ( ))
3𝑎 + 𝑏 𝑎 + 3𝑏 𝑥+𝑦 𝑎+𝑏 𝑎+𝑏 1 3𝑎 + 𝑏 𝑎 + 3𝑏
Avec 𝑥 = et 𝑦 = , on a = d’où 𝑓 ⩽ 𝑓 +𝑓 .
4 4 2 2 2 2 4 4
Conclusion, l’inégalité demandée est démontrée :
( ) 1 ( ( 3𝑎+𝑏 ) ( 𝑎+3𝑏 )) ∫𝑏 ( ( )
𝑓 (𝑎)+𝑓 (𝑏)
)
𝑓 𝑎+𝑏2
⩽ 2
𝑓 4
+ 𝑓 4
⩽ 1
𝑏−𝑎
𝑓 (𝑡) d𝑡 ⩽ 1
2
𝑓 𝑎+𝑏
2
+ 2
⩽ 𝑓 (𝑎)+𝑓
2
(𝑏)
.
𝑎

3. Complément : montrer que, si 𝑔 est une fonction continue sur le segment [𝑎, 𝑏], alors il existe un
∫𝑏
𝑔(𝑡)d𝑡
𝑐 ∈ [𝑎, 𝑏] tel que 𝑔(𝑐) = 𝑎 𝑏−𝑎 . Autrement dit, toute fonction continue sur un segment prend
sa valeur moyenne (au moins) une fois sur ce segment.
Indications pour une preuve du complément
∙ Preuve n˚1 : commencer par justifier l’existence de 𝑥1 et 𝑥2 dans [𝑎, 𝑏] tels que
𝑔(𝑥1 ) ⩽ 𝑔(𝑡) ⩽ 𝑔(𝑥2 ) pour tout 𝑡 ∈ [𝑎, 𝑏].
∫𝑏
𝑔(𝑡)d𝑡
Encadrer alors 𝑎 𝑏−𝑎 et conclure en invoquant le bon théorème.
REPONSE : 𝑔 étant continue sur le segment [𝑎, 𝑏], le théorème des bornes atteintes permet
d’affirmer que 𝑔 est bornée et atteint ses bornes sur [𝑎, 𝑏], autrement dit 𝑔([𝑎, 𝑏]) = [𝑚, 𝑀] ce
qui se traduit par l’existence de 𝑥1 et 𝑥2 dans [𝑎, 𝑏] tels que
pour tout 𝑡 ∈ [𝑎, 𝑏], 𝑚 = min(𝑔) = 𝑔(𝑥1 ) ⩽ 𝑔(𝑡) ⩽ 𝑔(𝑥2 ) = 𝑀 = max(𝑔).
[𝑎,𝑏] [𝑎,𝑏]
Puis, par croissance de l’intégrale (car 𝑎 < 𝑏) :
∫ 𝑏 ∫ 𝑏 ∫ 𝑏 ∫ 𝑏
𝑔(𝑥1 )d𝑡 ⩽ 𝑔(𝑡)d𝑡 ⩽ 𝑔(𝑥2 )d𝑡 donc (𝑏 − 𝑎)𝑔(𝑥1 ) ⩽ 𝑔(𝑡)d𝑡 ⩽ (𝑏 − 𝑎)𝑔(𝑥2 ).
𝑎 𝑎 𝑎 ∫ 𝑏 𝑎
1
Puis, comme 𝑏 − 𝑎 > 0 : 𝑔(𝑥1 ) ⩽ 𝑔(𝑡)d𝑡 ⩽ 𝑔(𝑥2 ).
𝑏−𝑎 𝑎
1
∫𝑏
En posant 𝑦0 = 𝑏−𝑎 𝑎
𝑔(𝑡)d𝑡, on a 𝑔(𝑥1 ) ⩽ 𝑦0 ⩽ 𝑔(𝑥2 ).
Or, la fonction étant continue sur [𝑎, 𝑏] donc entre 𝑥1 et 𝑥2 , le Théorème des Valeurs Inter-
médiaires assure l’existence d’un 𝑐 entre 𝑥1 et 𝑥2 (donc dans [𝑎, 𝑏]) tel que 𝑔(𝑐) = 𝑦0 .
∫ 𝑏
1 ∫𝑏
On a bien prouvé : il existe un 𝑐 ∈ [𝑎, 𝑏] tel que 𝑔(𝑐) = 𝑔(𝑡)d𝑡 i.e 𝑔(𝑐)(𝑏−𝑎) = 𝑎 𝑔(𝑡)d𝑡.
𝑏−𝑎 𝑎
Autrement dit, si 𝑔 est continue, alors cette fonction 𝑔 prend, sur [𝑎, 𝑏] au moins une fois sa
valeur moyenne, ce qui implique qu’il existe un point 𝑐 ∈ [𝑎, 𝑏] pour lequel la fonction constante
égale à 𝑔(𝑐) donne la même intégrale que 𝑔 sur [𝑎, 𝑏]. ∫ 𝑥
∙ Preuve n˚2 : rappeler l’existence et les propriétés de la fonction 𝐻 : 𝑥 7→ 𝐻(𝑥) = 𝑔(𝑡)d𝑡
𝑎
sur [𝑎, 𝑏], et conclure en invoquant le bon théorème.
REPONSE : puisque 𝑔 est continue sur l’intervalle [𝑎, 𝑏], et 𝑎 ∈ [𝑎, ∫𝑏], le Théorème Fonda-
𝑥
mental de l’Analyse nous assure que la fonction 𝐻 : 𝑥 7→ 𝐻(𝑥) = 𝑔(𝑡)d𝑡 est bien définie,
𝑎
et dérivable sur [𝑎, 𝑏] avec, pour dérivée : pour tout 𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏], 𝐻 ′(𝑥) = 𝑔(𝑥). Autrement dit, 𝐻
est une primitive de 𝑔 sur [𝑎, 𝑏] (et même LA primitive de 𝑔 qui s’annule en 𝑎 car 𝐻(𝑎) = 0).
On observe que, sachant 𝐻 ′ = 𝑔 et 𝑔 continue, on peut même affirmer que 𝐻 est de classe 𝐶 1
sur [𝑎, 𝑏].

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En résumé, la fonction 𝐻 est continue sur [𝑎, 𝑏] et dérivable sur ]𝑎, 𝑏[ (car elle est même de classe
𝐶 1 sur [𝑎, 𝑏] !) : le Théorème des Accroissements Finis assure l’existence d’un 𝑐 ∈]𝑎, 𝑏[ tel
∫𝑏
que 𝐻 ′ (𝑐) = 𝐻(𝑏)−𝐻(𝑎)
𝑏−𝑎
1
i.e 𝑔(𝑐) = 𝑏−𝑎 1
(𝐻(𝑏) − 0) i.e 𝑔(𝑐) = 𝑏−𝑎 𝑎
𝑔(𝑡)d𝑡.
∫ 𝑏
1
On a bien prouvé : il existe un 𝑐 ∈ [𝑎, 𝑏] tel que 𝑔(𝑐) = 𝑔(𝑡)d𝑡 .
𝑏−𝑎 𝑎

Exercice 10 Soit 𝑓 définie sur ℝ par 𝑓 (𝑥) = 𝑒ch(𝑥) .


1. Etudier la convexité de 𝑓.
REPONSE : La fonction 𝑓 est dérivable deux fois sur ℝ car 𝑓 = exp ∘ch (la composée au sens
mathématique) avec exp et ch dérivables deux fois sur ℝ. Pour 𝑥 ∈ ℝ, on a
( )
𝑓 ′ (𝑥) = sh (𝑥) 𝑒ch(𝑥) et 𝑓 ′′ (𝑥) = ch (𝑥) + sh2 (𝑥) 𝑒ch(𝑥)

Les fonctions exp, ch et sh2 sont positives sur ℝ donc 𝑓 ′′ également.


Conclusion, 𝑓 est convexe sur ℝ .
( ) ( )
2 𝑥+𝑦 exp (ch(𝑥)) + exp (ch(𝑦))
2. En déduire : ∀ (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ , ch ⩽ ln .
2 2
REPONSE : Pour (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 on a donc (prendre 𝜆 = 21 dans l’inégalité qui définit la convexité,
c’est le moment de relire le cours !)
( )
𝑥+𝑦 𝑓 (𝑥) + 𝑓 (𝑦)
𝑓 ⩽
2 2
Puisque 𝑓 > 0 sur ℝ, on peut «passer» au ln, par croissance du ln, on en déduit que
( ( )) ( ) ( ) ( ch(𝑥) )
𝑥+𝑦 (
ch( 𝑥+𝑦 )
) 𝑥+𝑦 𝑓 (𝑥) + 𝑓 (𝑦) 𝑒 + 𝑒ch(𝑦)
ln 𝑓 = ln 𝑒 2 = ch ⩽ ln = ln
2 2 2 2
ce qui donne bien
( ) ( )
2 𝑥+𝑦 exp (ch(𝑥)) + exp (ch(𝑦))
∀ (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ , ch ⩽ ln .
2 2
( ) ( )
2 𝑥+𝑦 ln (ch(𝑥)) + ln (ch(𝑦))
3. De même, montrer : ∀ (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ , ch ⩽ exp .
2 2
REPONSE
( ( : ))
On s’inspire de ce qui précède. Par croissance de exp, il suffit de prouver que
𝑥+𝑦 ln (ch (𝑥)) + ln (ch (𝑦))
ln ch ⩽ .
2 2
(Remarque) : Bien ( lire ce qui précède. On ) peut être tenté( de (dire que ))par croissance de ln,
𝑥+𝑦 ln (ch (𝑥)) + ln (ch (𝑦)) 𝑥+𝑦 ln (ch (𝑥)) + ln (ch (𝑦))
ch ⩽ exp équivaut à ln ch ⩽ .
2 2 2 2
4
C’est faux
( (si on ne ))précise pas que ln est strictement croissante. En revanche, si on prouve
𝑥+𝑦 ln (ch (𝑥)) + ln (ch (𝑦))
que ln ch ⩽ , par croissance de exp, on en déduit que
2 2
4. En effet : si on sait qu’une application est croissante (au sens large donc), on est assuré d’avoir l’implication
(𝑎 ⩽ 𝑏) ⇒ (𝑓 (𝑎) ⩽ 𝑓 (𝑏), mais l’équivalence (𝑎 ⩽ 𝑏) ⇔ (𝑓 (𝑎) ⩽ 𝑓 (𝑏)) peut être fausse si 𝑓 n’est pas strictement
croissante car on n’a pas nécessairement l’implication (𝑓 (𝑎) ⩽ 𝑓 (𝑏)) ⇒ (𝑎 ⩽ 𝑏). Un exemple, si 𝑓 = ⌊ ⌋ est la fonction
partie entière, (⌊𝑎⌋ ⩽ ⌊𝑏⌋) ⇏ (𝑎 ⩽ 𝑏). En effet, on a ⌊2, 8⌋ = 2 ⩽ 2 = ⌊2, 4⌋ mais 2, 8 ⩽ 2, 4 est faux !

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( ( ( ))) ( )
𝑥+𝑦 ln (ch (𝑥)) + ln (ch (𝑦))
exp ln ch ⩽ exp .
2 2
Donc pour résumer, il suffit de prouver que 𝑔 : 𝑥 7−→ ln (ch (𝑥)) est convexe sur ℝ. Elle est bien
définie sur ℝ (car ch ⩾ 1) et y est dérivable deux fois (ln et ch le sont). Avec

sh (𝑥) ch2 (𝑥) − sh2 (𝑥) 1


∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑔 ′ (𝑥) = = th(𝑥), 𝑔 ′′ (𝑥) = 2 = 1 − th2 (𝑥) = 2 >0
ch (𝑥) ch (𝑥) ch (𝑥)
Ce qui permet d’affirmer que 𝑔 est bien convexe sur ℝ, d’où le résultat demandé,
( ) ( )
2 𝑥+𝑦 ln (ch(𝑥)) + ln (ch(𝑦))
∀ (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ , ch ⩽ exp .
2 2
4. Question subsidiaire : quelle est la meilleure des deux inégalités ?
REPONSE : Pour déterminer quelle est la meilleure inégalité il faut comparer, pour tout
(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 ,
( ) ( )
exp (ch (𝑥)) + exp (ch (𝑦)) ln (ch (𝑥)) + ln (ch (𝑦))
ln et exp
2 2
ce qui, par (stricte
( croissance du ln, ))équivaut à comparer
exp(ch(𝑥))+exp(ch(𝑦)) ln(ch(𝑥))+ln(ch(𝑦)) ln(ln(exp(ch(𝑥))))+ln(ln(exp(ch(𝑦))))
ln ln 2
et 2
= 2
.
En posant 𝑋 = exp (ch (𝑥)) ⩾ 𝑒1 car ch(𝑥) ⩾ 0 et 𝑌 = exp (ch (𝑦)) ⩾ 𝑒, on est amené à com-
parer, pour (𝑋, 𝑌 ) ∈ [𝑒, +∞[2 ,
( ( ))
𝑋 +𝑌 ln (ln (𝑋)) + ln (ln (𝑌 ))
ln ln et
2 2

Ce qui est résolu si on détermine la convexité de ℎ : 𝑋 7−→ ln (ln 𝑋) sur [𝑒, +∞[.
Or, la fonction ℎ est dérivable deux fois sur [𝑒, +∞[ avec
1 ln(𝑋) + 1
∀𝑋 ⩾ 𝑒, ℎ′ (𝑋) = et ℎ′′ (𝑋) = − < 0 car ln 𝑋 ⩾ 1 si 𝑋 ⩾ 𝑒
𝑋 ln (𝑋) (𝑋 ln(𝑋))2
Ainsi ℎ est concave sur [𝑒, +∞[, d’où
( ( ))
𝑋 +𝑌 ln (ln (𝑋)) + ln (ln(𝑌 ))
ln ln ⩾
2 2
( ) ( )
2 exp (ch(𝑥)) + exp (ch(𝑦)) ln (ch(𝑥)) + ln (ch(𝑦))
Ceci prouve que ∀ (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ , ln ⩾ exp .
2 2
La deuxième ( inégalité)est donc( la meilleure car ) ( )
𝑥+𝑦 ln (ch(𝑥)) + ln (ch(𝑦)) exp (ch(𝑥)) + exp (ch(𝑦))
ch ⩽ exp ⩽ ln
2 2 2

Exercice 11
1. Soit 𝑛 ⩾ 1 : dénombrer les entiers à 𝑛 chiffres dont la somme des chiffres vaut 3.
Remarque : bien entendu, 01789 = 1789 est un nombre à 4 chiffres, pas à 5.
REPONSE : On note 𝐴𝑛 le nombre d’entiers à 𝑛 chiffres dont la somme des chiffres vaut 3.
Il me semble judicieux de calculer 𝐴𝑛 pour des petites valeurs de 𝑛. Cela oblige à décrire tous

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les entiers recherché. Pour cela, on est souvent amené à les classer, ce qui donne une idée pour
les dénombrer dans le cas général.
Pour 𝑛 = 1, c’est facile, il n’y en a qu’un qui est 3 donc 𝐴1 = 1 .
Si 𝑛 = 2, on a comme possibilité 12, 21, 30. Ainsi 𝐴2 = 3 .
Pour 𝑛 = 3, les solutions sont 120, 102, 111, 210, 201, 300 que l’on a classé en fonction du
premier chiffre. Ainsi 𝐴3 = 6 .
Pour 𝑛 = 4, les entiers cherchés sont

1200, 1020, 1002 et 1110, 1101, 1011


2100, 2010, 2001
3000

Dans la première ligne, on a écrit les solutions dont le premier chiffre est un 1, en les séparant
selon qu’un des autres chiffres vaut 2 ou non. La seconde ligne, les solutions dont le premier
chiffre vaut 2 et enfin la seule solution dont le premier chiffre vaut 3. Ainsi 𝐴4 = 10 .
On peut maintenant examiner le cas général.
Soit 𝑝 un entier à 𝑛 chiffres dont la somme des chiffres vaut 3. Tous les chiffres sont dans
l’ensemble {0, 1, 2} et le premier chiffre ne peut valoir que 1, 2 ou 3 (car les chiffres sont tous
plus petit que la somme des chiffres).
Par disjonction des cas (donc on additionne ensuite le nombre d’entiers obtenu pour chacun
des cas).
✓ Si le premier chiffre vaut ⃝,3 les autres sont nuls. L’entier 𝑝 vaut 3 |0 ⋅{z
⋅ ⋅ 0} , une seule solution.
𝑛−1 «0»
✓ Si le premier chiffre vaut ⃝,2 un des autres chiffres (ah donc pour parler d’un autre chiffre,
il faut au moins 𝑛 ⩾ 2) vaut 1 et les autres sont nuls. Pour «construire» 𝑝, on choisit l’empla-
cement du chiffre
( 1 parmi
) 𝑛 − 1 possibilités (on ne peut pas placer le 1 en première position).
𝑛−1
Ce qui donne = 𝑛 − 1 solutions de ce type.
1
✓ Si le premier chiffre vaut ⃝,1 il y a deux sous cas disjoints : ( )
𝑛−1
∙ Ou bien l’un des autres chiffres vaut 2 et dans ce cas les autres valent 0. On a
1
choix pour placer le 2, ce qui donne 𝑛 − 1 solutions de ce type.
∙ Ou bien deux autres chiffres valent(1 (donc
) il faut que 𝑛 ⩾ 3 pour avoir 3 chiffres). Il y a
𝑛−1 (𝑛 − 1) (𝑛 − 2)
deux 1 à placer parmi 𝑛 − 1 choix, soit = solutions dans ce sous cas.
2 2
(𝑛 − 1) (𝑛 − 2) 𝑛 (𝑛 − 1)
Au total, on a (𝑛 − 1) + = possibilités pour que le premier chiffre de
2 2
𝑁 soit un ⃝.1
Par disjonction des cas , on a donc, pour 𝑛 ⩾ 3
𝑛 (𝑛 − 1) 𝑛 (𝑛 + 1)
𝐴𝑛 = + (𝑛 − 1) + 1 = donc 𝐴𝑛 = 𝑛(𝑛+1)2
(si 𝑛 ⩾ 3).
2 2
2×3 1×2
On vérifie que 𝐴2 = 3 = et 𝐴1 = = 1. Cette formule est donc valable pour 𝑛 ∈ ℕ
2 2
𝑛 (𝑛 + 1)
(eh oui on a 𝐴0 = 0 non ?) Donc pour tout 𝑛 ⩾ 0, 𝐴𝑛 = .
2
Remarque : On peut avoir une approche différente pour 𝑛 ⩾ 3. Pour 𝑛 = 5 par exemple, on

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considère les mots suivants :

𝑇 𝑂𝑂𝑂𝑂, 𝐷𝑈𝑂𝑂𝑂, 𝑈𝑈𝑈𝑂𝑂

(Le 𝑇 signifie Trois, le 𝐷 signifie Deux, le 𝑈 signifie Un et le 𝑂 signifie zérO). Chaque ana-
gramme de ces mots donne un entier ayant au plus 5 chiffres et dont la somme des chiffres
vaut 3. Par exemple 𝑂𝑂𝑇
( ) 𝑂𝑂 donne l’entier 300 (This is Sparta !). Le nombre d’anagrammes
5
de 𝑇 𝑂𝑂𝑂𝑂 est 5 = (choix du placement du 𝑇 ), le nombre d’anagrammes de 𝐷𝑈𝑂𝑂𝑂
( ) ( ) 1
5 4
vaut × (on place le 𝐷 puis le 𝑈), et le nombre d’anagrammes de 𝑈𝑈𝑈𝑂𝑂 vaut
( ) 1( ) 1
5 5
= (on place les 3 𝑈 ou les 2 𝑂, au choix). On a donc
3 2
( ) ( ) ( ) ( )
5 5 4 5
𝐴1 + 𝐴2 + 𝐴3 + 𝐴4 + 𝐴5 = + × + = 35
1 1 1 3
Sachant que l’on a déjà calculé 𝐴1 + 𝐴2 + 𝐴3 + 𝐴4 = 1 + 3 + 6 + 10 = 20, on en déduit que
5×6
𝐴5 = 35 − 20 = 15 = (ouf).
2
Si vous avez compris le raisonnement, on a donc (a priori pour 𝑛 ⩾ 3, mais comme toujours,
on vérifie que c’est valable si 𝑛 ⩾ 1)
𝑛 ( ) ( ) ( ) ( )
∑ 𝑛 𝑛 𝑛−1 𝑛 𝑛 (𝑛 − 1) (𝑛 − 2) 𝑛 (𝑛 + 1) (𝑛 + 2)
𝐴𝑘 = + × + = 𝑛+𝑛 (𝑛 − 1)+ =
𝑘=1
1 1 1 3 6 6

et (par télescopage !)
( 𝑛 ) ( 𝑛−1 )
∑ ∑ 𝑛 (𝑛 + 1) (𝑛 + 2) (𝑛 − 1) 𝑛 (𝑛 + 1) 𝑛 (𝑛 + 1)
𝐴𝑛 = 𝐴𝑘 − 𝐴𝑘 = − =
𝑘=0 𝑘=0
6 6 2

𝑛 (𝑛 + 1)
On retrouve 5 bien le résultat 𝐴𝑛 = .
2
2. Soit 𝑁 ∈ ℕ∗ , on choisit un entier entre 1 et 10𝑁 : quelle est la probabilité 𝑝𝑁 que la somme des
chiffres de cet entier vaille 3 ?
REPONSE : On commence par déterminer le nombre d’entier entre 1 et 10𝑁 qui, sans surprise,
vaut 10𝑁 (c’est le cardinal de l’univers). Puis on détermine le nombre d’entier 𝑝 ⩽ 10𝑁 donc la
somme des chiffres vaut 3. Puisque la somme des chiffres de 10𝑁 vaut 1, cela revient à détermi-
ner le nombre d’entiers 𝑝 ⩽ 10𝑁 − 1 donc la somme des chiffres vaut 3. Mais si 1 ⩽ 𝑝 ⩽ 10𝑁 − 1
alors 𝑝 possède entre 1 et 𝑁 chiffres.
Par disjonction des cas, le nombre d’entiers 𝑝 ⩽ 10𝑁 − 1 dont la somme des chiffres vaut 3 vaut
𝑁

𝐴𝑘 .
𝑘=1
Remarque : Si on veut rédiger cela, on introduit
{ [[ ]] }
ℬ = 𝑝 ∈ 1 ; 10𝑁 −1 tel que la somme des chiffres de 𝑝 vaut 3
𝑛(𝑛+1) (𝑛+1)
5. Tiens, 𝐴𝑛 = 2 = 2 ... hasard ?

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et
𝒜𝑘 = {𝑝 ∈ ℬ, 𝑝 a 𝑘 chiffres}.
Alors les (𝒜𝑘 )1⩽𝑘⩽𝑁 forment une partition de ℬ i.e.
𝑁

ℬ= 𝒜𝑘 et ∀ (𝑖, 𝑗) ∈ [[ 1 ; 𝑁 ]] , 𝑖 ∕= 𝑗 =⇒ 𝒜𝑖 ∩ 𝒜𝑗 = ∅
𝑘=1
𝑁
∑ 𝑁

6
On en déduit que ∣ℬ∣ = ∣𝒜𝑘 ∣. Or, par définition ∣𝒜𝑘 ∣ = 𝐴𝑘 d’où ∣ℬ∣ = 𝐴𝑘 .
𝑘=1 𝑘=1
Pour finir, on a donc 7
∑𝑁 𝑁
∑ ( ) ( 2𝑁 +1 )
𝑘(𝑘+1) 𝑁 (𝑁 +1)(2𝑁 +1) 𝑁 (𝑁 +1) 𝑁 (𝑁 +1) 𝑁 (𝑁 +1)(𝑁 +2)
2
= 12 (𝑘 2 + 𝑘) = 1
+ = +1 =
𝑘=1 𝑘=1 cours ! 2 6 2 4 3 6

(avez-vous lu la remarque de la question précédente ?).


On a donc 8 𝑁 (𝑁 +1)(𝑁
6
+2)
entiers entre 1 et 10𝑁 dont la somme des chiffres vaut 3 .
Et en supposant la probabilité uniforme,
( )
𝑁 (𝑁 + 1) (𝑁 + 2)
6
𝑝𝑁 = .
10𝑁
3. Donner un équivalent de 𝑝𝑁 lorsque 𝑁 tend vers +∞.
𝑁3
REPONSE : Simplement 𝑝𝑁 ∼ qui tend bien vers 0 (car 𝑁 3 = o (10𝑁 )),
𝑁 →+∞ 6 × 10𝑁 𝑁 →+∞
comme on peut le deviner.

Exercice 12
Une partie (=sous-ensemble) de 𝐸𝑛 = {1, 2, . . . , 𝑛} = [[ 1 ; 𝑛 ]] est dite lacunaire si cette partie est
non vide et ne contient jamais deux entiers consécutifs.
Par exemple, si 𝑛 ⩾ 7 : {2, 5, 7}, {1, 6}, {4}, {1, 3, 5, 7} sont des parties lacunaires de 𝐸𝑛 .
On note 𝐿𝑛 le nombre de parties lacunaires de 𝐸𝑛 .
1. Déterminer, «à la main», les valeurs de 𝐿1 , 𝐿2 , 𝐿3 , 𝐿4 .
REPONSE :
∙ Il n’y a qu’une seule partie lacunaire (non vide) dans 𝐸1 = {1}, il s’agit de {1}, donc
𝐿1 = 1 .
∙ Les parties lacunaires de 𝐸2 = {1, 2} sont {1} et {2} donc
𝐿2 = 2 .
∙ Les parties lacunaires de 𝐸3 = {1, 2, 3} sont {1} et {2} et {3} et {1, 3} donc
𝐿3 = 4 .
∙ Les parties lacunaires de 𝐸4 = {1, 2, 3, 4} sont {1} et {2} et {3} et {4} et {1, 3} et {1, 4} et
{2, 4} donc
𝐿4 = 7 .
6. En notant ∣𝐸∣ = #(𝐸) = card(𝐸).
( )
7. Ou en remarquant (𝑘+1)3 −𝑘 3 = 3𝑘 2 +3𝑘+1 = 3𝑘(𝑘+1)+1 donc 𝑘(𝑘+1)2 = 16 (𝑘 + 1)3 − 𝑘 3 − 1 , puis par linéarité
𝑁 ( ) ( 𝑁 (
)
∑ ∑ ) ( ) 3 2
et télescopage, 𝑘(𝑘+1)
2 = 1
6 (𝑘 + 1)3 − 𝑘 3 − 1 = 61 (𝑁 + 1)3 − 13 − 𝑁 = 𝑁 +3𝑁6 +2𝑁 = 𝑁 (𝑁 +1)(𝑁 6
+2)
𝑘=1 ( )𝑘=1
8. Tiens, 𝑁 (𝑁 +1)(𝑁
6
+2)
= 𝑁3+2 ... hasard ?

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2. Démontrer : pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝐿𝑛+2 = 𝐿𝑛+1 + 𝐿𝑛 + 1.


REPONSE : considérons une partie lacunaire de 𝐸𝑛+2 = {1, 2, . . . , 𝑛, 𝑛 + 1, 𝑛 + 2}.
∙ Si cette partie contient 𝑛 + 2, alors elle ne peut pas contenir 𝑛 + 1. Mais elle est alors nécessai-
rement constituée de la réunion de {𝑛 + 2} avec une partie lacunaire de 𝐸𝑛+2 = {1, 2, . . . , 𝑛},
ou bien de la réunion de {𝑛 + 2} avec l’ensemble vide. Il y a 𝐿𝑛 + 1 parties lacunaires de ce
type dans 𝐸𝑛+2 .
∙ Si cette partie ne contient pas 𝑛+2, alors il s’agit exactement d’une partie lacunaire de 𝐸𝑛+1 :
il y a 𝐿𝑛+1 parties lacunaires de ce type dans 𝐸𝑛+2 .
∙ En séparant les cas, on obtient donc le nombre de parties lacunaires de 𝐸𝑛+2 qui vérifie
pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝐿𝑛+2 = 𝐿𝑛+1 + 𝐿𝑛 + 1 .
3. Prouver qu’il existe une constante 𝐶 pour laquelle la suite 𝑢, définie par 𝑢𝑛 = 𝐿𝑛 − 𝐶, vérifie
une relation linéaire récurrente d’ordre deux. En déduire la valeur de 𝐿𝑛 en fonction de 𝑛.
REPONSE : pour tout 𝑛 ⩾ 1, on a 𝐿𝑛+2 − 𝐿𝑛+1 − 𝐿𝑛 = 1 donc
𝑢𝑛+2 + 𝐶 − (𝑢𝑛+1 + 𝐶) − (𝑢𝑛 + 𝐶) = 1 i.e i.e 𝑢𝑛+2 − 𝑢𝑛+1 − 𝑢𝑛 = 1 + 𝐶.
La suite 𝑢 vérifie une relation linéaire récurrente d’ordre deux (homogène) si et seulement si
𝐶 + 1 = 0 i.e 𝐶 = −1 . On a donc
pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝑢𝑛+2 − 𝑢𝑛+1 − 𝑢𝑛 = 0 .
√ √
1+ 5
Les solutions de 𝑟 2 − 𝑟 − 1 = 0 sont 𝑟1 = 𝜑 = 2
et 𝑟2 = − 𝜑1 = 1− 5
2
.
2
Il existe (𝐴, 𝐵) ∈ ℝ tel que, pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝑢𝑛 = 𝐴𝑟1𝑛 + 𝐵𝑟2𝑛 .
( √ )2
Avec les conditions initiales 𝑢1 = 𝐿1 + 1 = 2 et 𝑢2 = 𝐿2 + 1 = 3 on obtient 𝐴 = √15 1+2 5 et
( √ )2
𝐵 = − 5 1−2 5 d’où
√1
( ( )𝑛+2 ) (( √ ) ( √ )𝑛+2 )
𝑛+2
1 1 1 1+ 5
pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝑢𝑛 = √5 𝜑 𝑛+2
− −𝜑 = √5 2
− 1−2 5
puis
( ( )𝑛+2 )
pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝐿𝑛 = 1 + 𝑢𝑛 = 1 + √1 𝜑 𝑛+2
− − 𝜑1 .
5

Remarque : on a déjà rencontré (euphémisme) (𝐹𝑛 )𝑛⩾0 , la suite de Fibonacci, définie par 𝐹0 = 0,
𝐹1 = 1 et 𝐹𝑛+2 = 𝐹𝑛+1 + 𝐹𝑛 (pour
(( tout)𝑛 ⩾ 0)
( dont) l’expression
) ( est( ) )
√ 𝑛 √ 𝑛 𝑛
𝐹𝑛 = √15 1+ 5
2
− 1−2 5 = √15 𝜑𝑛 − − 𝜑1 .
On a (𝐹𝑛 )𝑛⩾0 = (0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, . . .) et (𝑢𝑛 )𝑛⩾1 = (2, 3, 5, 8, . . .), on observe
pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝑢𝑛 = 𝐹𝑛+2 .
4. Montrer que le nombre de parties lacunaires de 𝐸𝑛 = {1, 2, . . . , 𝑛} contenant exactement 𝑝
( )
éléments est 𝑛+1−𝑝
𝑝
.
REPONSE : considérons, dans 𝐸𝑛 = {1, 2, . . . , 𝑛}, la partie lacunaire {𝑎1 , 𝑎2 , 𝑎3 , . . . , 𝑎𝑝 } (élé-
ments rangés par ordre croissant).
On lui associe la partie {𝑏1 , 𝑏2 , 𝑏3 , . . . , 𝑏𝑝 } = {𝑎1 , 𝑎2 − 1, 𝑎3 − 2, . . . , 𝑎𝑝 − (𝑝 − 1)} : c’est une partie
de 𝐸𝑛−(𝑝−1) = 𝐸𝑛−𝑝+1 formés d’éléments rangés par ordre strictement croissant. En effet, dans
la partie lacunaire, on a, par construction, 𝑎𝑘 + 1 < 𝑎𝑘+1 i.e 𝑎𝑘 + 2 ⩽ 𝑎𝑘+1 i.e 𝑎𝑘+1 − 𝑎𝑘 ⩾ 2 :
or, on a «𝑏𝑖 = 𝑎𝑖 − (𝑖 − 1)» donc 𝑏𝑘+1 − 𝑏𝑘 = (𝑎𝑘+1 − 𝑘) − (𝑎𝑘 − (𝑘 − 1)) = 𝑎𝑘+1 − 𝑎𝑘 − 1 ⩾ 2 − 1
i.e 𝑏𝑘+1 − 𝑏𝑘 ⩾ 1 donc 𝑏𝑘+1 > 𝑏𝑘 (ce sont des entiers !).
Donc, à toute partie lacunaire de 𝐸𝑛 (à 𝑝 éléments) on peut associer une suite de 𝑝 éléments

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strictement croissante dans 𝐸𝑛−𝑝+1 .


Réciproquement, à toute suite strictement croissante de 𝑝 éléments dans 𝐸𝑛−𝑝+1 de la forme
{𝑏1 , 𝑏2 , 𝑏3 , . . . , 𝑏𝑝 } on peut associer une partie {𝑎1 , 𝑎2 , 𝑎3 , . . . , 𝑎𝑝 } = {𝑏1 , 𝑏2 + 1, 𝑏3 + 2, . . . , 𝑏𝑝 +
(𝑝 − 1)} de 𝑝 éléments de 𝐸𝑛 qui est une partie lacunaire (facile à vérifier car 𝑏𝑘 + 1 ⩽ 𝑏𝑘+1
implique 𝑏𝑘 + 𝑘 + 1 ⩽ 𝑏𝑘+1 + 𝑘 i.e 𝑏𝑘 + (𝑘 − 1) + 2 ⩽ 𝑏𝑘+1 + 𝑘 i.e 𝑎𝑘 + 2 ⩽ 𝑎𝑘+1 ).
En résumé : on a donc créé une bijection entre parties lacunaires à 𝑝 éléments de 𝐸𝑛 et les
suites strictement croissantes de 𝑝 éléments dans 𝐸𝑛−𝑝+1 .
Par conséquent, le nombre de parties lacunaires à 𝑝 éléments de 𝐸𝑛 est égal au nombre de suites
strictement croissantes de 𝑝 éléments dans 𝐸𝑛−𝑝+1 .
Or, le choix d’une suite strictement croissante de 𝑝 éléments dans 𝐸𝑛−𝑝+1 est juste le choix
d’une partie à 𝑝 éléments parmi les 𝑛 − 𝑝 + 1 éléments de 𝐸𝑛−𝑝+1 (car il y a une et une seule
façon de ranger par ordre strictement croissant 𝑝 éléments deux à deux distincts !). Ce nombre
( )
de choix étant 𝑛−𝑝+1 𝑝
, on obtient
( )
𝑛+1−𝑝
le nombre de parties lacunaires de 𝐸𝑛 = {1, 2, . . . , 𝑛} contenant 𝑝 éléments est .
𝑝
5. En déduire une égalité faisant intervenir une somme et la suite de Fibonacci (𝐹𝑛 )𝑛∈ℕ définie
par 𝐹0 = 0, 𝐹1 = 1 et 𝐹𝑛+2 = 𝐹𝑛+1 + 𝐹𝑛 pour tout 𝑛 ⩾ 0.
REPONSE : on a vu que la suite (𝑢𝑛 ) est la suite de Fibonacci décalée de deux rangs,
pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝑢𝑛 = 𝐹𝑛+2 donc 𝐿𝑛 = 𝐹𝑛+2 + 1.
( )
On vient de voir que le nombre de parties lacunaires à 𝑝 éléments de 𝐸𝑛 est 𝑛−𝑝+1
𝑝
.
∑𝑛
Or, 𝐿𝑛 = Δ𝑝 où Δ𝑝 =le nombre de parties lacunaires à 𝑝 éléments de 𝐸𝑛 .
𝑝=1
( )
Avec ce qui précède, on aurait envie d’écrire Δ𝑝 = 𝑛−𝑝+1 𝑝
: or il est clair que, même si 1 ⩽ 𝑝 ⩽ 𝑛,
il n’y a pas de partie lacunaire(non vide) dès que 𝑝 est «trop grand» donc Δ𝑝 = 0 à partir
d’un certain rang. Comme l’écart, dans une partie lacunaire, entre deux entiers consécutifs
est supérieur ou égal à 2, il ne peut exister de partie lacunaire à 𝑝 éléments dans 𝐸𝑛 dès que
∑ 𝑛
1 + 2(𝑝 − 1) > 𝑛 i.e 2𝑝 − 1 > 𝑛. Donc on peut, dans la somme 𝐿𝑛 = Δ𝑝 , ne conserver que
𝑝=1
⌊ 𝑛+1 ⌋
les 𝑝 vérifiant 2𝑝 − 1 ⩽ 𝑛 i.e 𝑝 ⩽ 𝑛+1
2
i.e (car 𝑝 entier) 𝑝 ⩽ 2
. Ainsi
⌊∑
𝑛+1
2 ⌋ ⌊ 𝑛+1
2 ⌋ ( )
∑ 𝑛+1−𝑝
𝐿𝑛 = Δ𝑝 = .
𝑝=1 𝑝=1
𝑝
Comme 𝐿𝑛 = 𝐹𝑛+2 − 1 on récupère
⌊∑ 2 ⌋(
𝑛+1
)
𝑛+1−𝑝
pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝐹𝑛+2 = 1 + .
𝑝=1
𝑝
Donc en décalant la variable,
⌊∑2 ⌋(
𝑛−1
)
𝑛−1−𝑝
pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝐹𝑛 = 1 + .
𝑝=1
𝑝
( 𝑛)
Complément : comme 𝑘
= 0 si 𝑘 > 𝑛, on pourrait conserver la somme complète dans l’écriture

–20/24– Lycée Faidherbe, Lille


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𝑛 ( )
∑ 𝑛+1−𝑝 (𝑛+1−0)
de 𝐹𝑛+2 = 1 + et, comme 1 = 0
, on a même
𝑝=1
𝑝
𝑛 ( )
∑ 𝑛+1−𝑝
𝐹𝑛+2 = (pour tout 𝑛 ⩾ 1).
𝑝=0
𝑝
𝑛−2 ( )
∑ 𝑛−1−𝑝
Et en décalant : 𝐹𝑛 = pour tout 𝑛 ⩾ 3.
𝑝=0
𝑝
2−2 ( ) ∑ 0 ( ) ( )
∑ 2−1−𝑝 1−𝑝 1
Pour 𝑛 = 2, on a = = = 1, et comme 𝐹2 = 1, on déduit
𝑝=0
𝑝 𝑝=0
𝑝 0
𝑛−2 ( )
∑ 𝑛−1−𝑝
𝐹𝑛 = (pour tout 𝑛 ⩾ 2) .
𝑝=0
𝑝
⌊∑2 ⌋(
𝑛−1
)
𝑛−1−𝑝
Et en ne conservant que les termes non nuls dans la somme : 𝐹𝑛 = , formule
𝑝=0
𝑝
⌊ 1−1
∑2 ⌋( ) 0 ( )
∑ (0)
1−1−𝑝 −𝑝
qui reste valable avec 𝑛 = 1 car 𝑝
= 𝑝
= 0
= 1 = 𝐹1 . Enfin,
𝑝=0 𝑝=0

⌊∑2 ⌋(
𝑛−1
)
𝑛−1−𝑝
pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝐹𝑛 = .
𝑝=0
𝑝

Et en se rappelant, par convention, Δ𝑘 = 0, la formule précédente reste vraie pour 𝑛 = 0.
𝑘∈∅

Exercice 13
Pour (𝑛, 𝑝) ∈ (ℕ∗ )2 , on appelle 𝑆𝑛,𝑝 le nombre de surjections 𝑓 de 𝐸𝑛 = {1, 2, . . . , 𝑛} = [[ 1 ; 𝑛 ]] vers
𝐸𝑝 = {1, 2, . . . , 𝑝} = [[ 1 ; 𝑝 ]]. On s’intéresse ici à 𝑆𝑛,𝑝 pour certains couples (𝑛, 𝑝).
1. Que dire de 𝑆𝑛,𝑝 lorsque 𝑛 < 𝑝 ? Lorsque 𝑛 = 𝑝 ?
REPONSE : dans le cours, on a vu que, pour qu’il existe une surjection 𝑓 : 𝐴 → 𝐵, il est
nécessaire d’avoir card(𝐴) ⩾ card(𝐵).
Donc, si 𝑛 < 𝑝, il ne peut pas exister de surjection 𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸𝑝 . Ainsi,
si 𝑛 < 𝑝, 𝑆𝑛,𝑝 = 0 .
Dans le cours, on a vu que, si card(𝐴) = card(𝐵), alors pour toute application 𝑓 : 𝐴 → 𝐵 on
a les équivalences suivantes : (𝑓 injective ) ⇔ (𝑓 surjective ) ⇔ (𝑓 bijective ).
Par conséquent, si 𝑛 = 𝑝, le nombre d’injections 𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸𝑛 est aussi le nombre de bijections
𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸𝑛 i.e le nombre de permutations de l’ensemble 𝐸𝑛 , et on sait qu’il y en a 𝑛!. Ainsi,
si 𝑝 = 𝑛, 𝑆𝑛,𝑛 = 𝑛! .
2. Déterminer, pour tout entier 𝑛 ⩾ 1, la valeur de 𝑆𝑛,1 .
REPONSE : il n’existe qu’une seule application 𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸1 , il s’agit de l’application
constante définie par, pour tout 𝑘 ∈ 𝐸𝑛 , 𝑓 (𝑘) = 1... et elle est surjective ! Ainsi,
𝑆𝑛,1 = 1 .
3. Dans cette question, et pour alléger les notations, on note, pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝐷𝑛 = 𝑆𝑛,2 .
(a) Rappeler la valeur de 𝐷2 .

–21/24– Lycée Faidherbe, Lille


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REPONSE : une application 𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸𝑝 peut se représenter à l’aide d’une matrice à 2


lignes grâce à la représentation suivante
( )
𝑘= 1 2 3 ... n 1 2 3 ... 𝑛
si on écrira .
𝑓 (𝑘) = 𝑓 (1) 𝑓 (2) 𝑓 (3) . . . 𝑓 (𝒏) 𝑓 (1) 𝑓 (2) 𝑓 (3) . . . 𝑓 (𝑛)
∙ Il y a 22 = 4 applications 𝑓 : 𝐸2 → 𝐸2 (c’est du cours) qui sont :
( ) ( ) ( ) ( )
1 2 1 2 1 2 1 2
et et et .
1 1 1 2 2 1 2 2
Parmi celles-ci, seules les applications n˚2 et n˚3 sont surjectives, donc 𝐷2 = 𝑆2,2 = 2 .
Ce qui est normal, car on a vu précédemment que 𝑆𝑛,𝑛 = 𝑛! donc 𝐷2 = 𝑆2,2 = 2! .
(b) Prouver que, pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝐷𝑛+1 = 2(𝐷𝑛 + 1).
REPONSE : soit 𝑓 : 𝐸𝑛+1 → 𝐸2 , une application surjective. On a 𝑓 (𝑛 + 1) ∈ {1, 2}.
Supposons 𝑓 (𝑛 + 1) = 1 : dans ce cas, pour que 𝑓 soit surjective, il faut et il suffit que
♥ soit la restriction de 𝑓 à 𝐸𝑛 soit déjà surjective (et il y a 𝐷𝑛 = 𝑆𝑛,2 possibilités)
♥ soit 𝑓 (1) = 𝑓 (2) = ⋅ ⋅ ⋅ = 𝑓 (𝑛) = 2 (et il y a une seule application de ce type).
Au total, il y a 1 + 𝐷𝑛 applications surjectives 𝑓 : 𝐸𝑛+1 → 𝐸2 telles que 𝑓 (𝑛 + 1) = 1.
Et il y en a autant qui vérifient 𝑓 (𝑛 + 1) = 2. Ainsi
pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝐷𝑛+1 = 2(𝐷𝑛 + 1) i.e 𝑆𝑛+1,2 = 2 (𝑆𝑛,2 + 1).
(c) En déduire une expression de 𝐷𝑛 en fonction de 𝑛.
REPONSE : on a 𝐷2 = 2 et, pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝐷𝑛+1 = 2𝐷𝑛 + 2.
La suite (𝐷𝑛 )𝑛⩾2 est une suite arithmético-géométrique. On a (𝐶 = 2𝐶 + 2) ⇔ (𝐶 = −2)
et par soustraction des égalités 𝐷𝑛+1 = 2𝐷𝑛 + 2 et 𝐶 = 2𝐶 + 2,
pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝐷𝑛+1 − 𝐶 = 2(𝐷𝑛 − 𝐶).
La suite (𝐷𝑛 − 𝐶)𝑛⩾2 est géométrique de raison 2, de premier terme 𝐷2 −𝐶 = 2−(−2) = 4,
d’où
pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝐷𝑛 − 𝐶 = 2𝑛−2 (𝐷2 − 𝐶) i.e 𝐷𝑛 + 2 = 2𝑛−2 × 4 = 2𝑛
donc
pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝐷𝑛 = 2𝑛 − 2 i.e 𝑆𝑛,2 = 2𝑛 − 2.
On observera que cette formule est encore valable pour 𝑛 = 1 car 1 < 2 donc 𝑆1,2 = 0 et
21 − 2 = 0 ! (ceci n’est pas une factorielle).
(d) Retrouver le résultat de la question précédente à l’aide d’un raisonnement combinatoire
direct, en comptant le nombre d’applications de 𝐸𝑛 vers 𝐸2 qui ne sont pas surjectives.
REPONSE : on sait (cours) qu’il existe 2𝑛 applications 𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸2 . Comme l’ensemble
d’arrivée ne possède que deux images possibles (1 et 2), parmi toutes ces applications,
les seules qui ne sont pas surjectives sont les applications constantes. En effet, dès qu’une
application n’est pas constante, son ensemble image (=l’ensemble de toutes ses images,
inclus dans 𝐸2 ) contient au moins deux éléments, donc c’est 𝐸2 (car card(𝐸2 ) = 2...) donc
une application non constante est, ici surjective, alors qu’une application constante ne
peut pas l’être (car son ensemble image contient un seul élément donc ne peut pas être
égal à 𝐸2 ). En résumé : il y a 2𝑛 application au total, donc seul (exactement) 2 ne sont
pas surjectives. On retrouve 𝑆𝑛,2 = 2𝑛 − 2 .
4. Dans cette question, on note, pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑇𝑛 = 𝑆𝑛,3 .
(a) Rappeler la valeur de 𝑇3 .

–22/24– Lycée Faidherbe, Lille


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REPONSE : il y a 33 = 27 applications 𝑓 : 𝐸3 → 𝐸3 (c’est du cours) qu’on ne va pas


développer ici. On a vu précédemment que 𝑆𝑛,𝑛 = 𝑛! donc 𝑇3 = 𝑆3,3 = 3! = 6 . On peut
( détailler)qui sont
( ces 6 surjections
) ( donc bijections
) ( donc permutations
) ( de )𝐸3 →( 𝐸3 : )
1 2 3 1 2 3 1 2 3 1 2 3 1 2 3 1 2 3
et et et et et .
1 2 3 1 3 2 2 1 3 2 3 1 3 1 2 3 2 1
(b) Prouver que, pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑇𝑛+1 = 3(𝑇𝑛 + 𝐷𝑛 ).
REPONSE : soit 𝑓 : 𝐸𝑛+1 → 𝐸3 , une application surjective. On a 𝑓 (𝑛 + 1) ∈ {1, 2, 3}.
Supposons 𝑓 (𝑛 + 1) = 3 : dans ce cas, pour que 𝑓 soit surjective, il faut et il suffit que
♥ soit la restriction de 𝑓 à 𝐸𝑛 est surjective de 𝐸𝑛 vers {1, 2} = 𝐸2 , sans prendre la valeur
3 (et il y a 𝐷𝑛 = 𝑆𝑛,2 possibilités)
♥ soit la restriction de 𝑓 à 𝐸𝑛 est surjective de 𝐸𝑛 vers {1, 2, 3} = 𝐸3 (et il y a 𝑇𝑛 = 𝑆𝑛,3
possibilités) (toutes bien distinctes des précédentes).
Au total, il y a 𝐷𝑛 + 𝑇𝑛 applications surjectives 𝑓 : 𝐸𝑛+1 → 𝐸3 telles que 𝑓 (𝑛 + 1) = 3.
Et il y en a autant qui vérifient 𝑓 (𝑛 + 1) = 2 et autant qui vérifient 𝑓 (𝑛 + 1) = 1, et
toutes ces surjections sont bien distinctes deux à deux (ne serait-ce déjà que par l’image
de 𝑓 (𝑛 + 1)). Ainsi
pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝑇𝑛+1 = 3(𝑇𝑛 + 𝐷𝑛 ) i.e 𝑆𝑛+1,3 = 3 (𝑆𝑛,3 + 𝑆𝑛,2 ).
(c) A l’aide de la relation précédente, montrer que la suite (𝑇𝑛 ) vérifie une relation linéaire
récurrente d’ordre deux non-homogène, puis qu’il existe une constante 𝐶 telle que la suite
(𝑇𝑛 − 𝐶) vérifie une relation linéaire récurrente d’ordre deux. En déduire une expression
de 𝑇𝑛 en fonction de 𝑛.
REPONSE : on vient d’établir, pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝑇𝑛+1 = 3(𝑇𝑛 +𝐷𝑛 ) avec 𝐷𝑛 = 2𝑛 −2 donc
pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑇𝑛+1 = 3𝑇𝑛 + 3(2𝑛 − 2) i.e 𝑇𝑛+1 = 3𝑇𝑛 + 3.2𝑛 − 6 (∗).
En écrivant (∗) au rang suivant, on obtient
𝑇𝑛+2 = 3𝑇𝑛+1 + 3.2𝑛+1 − 6 donc 𝑇𝑛+2 = 3𝑇𝑛+1 + 2.3.2𝒏 − 6.
Or, de (∗) on peut extraire la relation 3.2𝒏 = 𝑇𝑛+1 − 3𝑇𝑛 + 6 qu’on reporte dans la formule
précédente pour obtenir
𝑇𝑛+2 = 3𝑇𝑛+1 + 2.(𝑻𝒏+1 − 3𝑻𝒏 + 6) − 6 = 3𝑇𝑛+1 + 2𝑇𝑛+1 − 6𝑇𝑛 + 12 − 6,
autrement dit,
pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑇𝑛+2 = 5𝑇𝑛+1 − 6𝑇𝑛 + 6 i.e 𝑇𝑛+2 − 5𝑇𝑛+1 + 6𝑇𝑛 = 6 .
On cherche une suite constante égale à 𝐶 qui soit une solution particulière de la relation
𝑢𝑛+2 − 5𝑢𝑛+1 + 6𝑢𝑛 = 6. Pour cela, il suffit d’avoir 𝐶 − 5𝐶 + 6𝐶 = 6 i.e 2𝐶 = 6 i.e 𝐶 = 3.
Par soustraction des égalités 𝑇𝑛+2 − 5𝑇𝑛+1 + 6𝑇𝑛 = 6 et 𝐶 − 5𝐶 + 6𝐶 = 6, on obtient
pour tout 𝑛 ⩾ 2, (𝑇𝑛+2 − 𝐶) − 5(𝑇𝑛+1 − 𝐶) + 6(𝑇𝑛 − 𝐶) = 0.
La suite (𝑇𝑛 − 𝐶)𝑛⩾3 vérifie ainsi une relation linéaire d’ordre deux (homogène) du type
«𝑢𝑛+2 − 5𝑢𝑛+1 + 6𝑢𝑛 = 0», d’équation caractéristique 𝑟 2 − 5𝑟 + 6 = 0, dont les racines sont
𝑟1 = 2 et 𝑟2 = 3. Il existe donc (𝐴, 𝐵) ∈ ℝ2 tel que, pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑇𝑛 − 𝐶 = 𝐴2𝑛 + 𝐵3𝑛 .
Les conditions initiales
𝑇3 − 𝐶 = 6 − 3 = 3 et 𝑇4 − 𝐶 = 36 − 3 = 33
3
(on calcule 𝑇4 = 3𝑇3 + 3.2 − 6 = 18 + 24 − 6 = 36 grâce à (∗)), on obtient le système
{ {
8𝐴 + 27𝐵 = 3 𝐴 = −3
⇐⇒ .
16𝐴 + 81𝐵 = 33 𝐵 = 1
On obtient 𝑇𝑛 − 𝐶 = −3.2𝑛 + 1.3𝑛 i.e 𝑇𝑛 = −3.2𝑛 + 1.3𝑛 + 𝐶 d’où

–23/24– Lycée Faidherbe, Lille


PCSI1-PCSI2 CORRIGÉ DU DNS n˚10 - devoirs de vacances 2023-2024

pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑇𝑛 = 3𝑛 − 3.2𝑛 + 3 i.e 𝑆𝑛,3 = 3𝑛 − 3.2𝑛 + 3 .


(d) Retrouver le résultat de la question précédente à l’aide d’un raisonnement combinatoire
direct, en comptant le nombre d’applications de 𝐸𝑛 vers 𝐸3 qui ne sont pas surjectives.
REPONSE : on sait (cours) qu’il existe 3𝑛 applications 𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸3 . L’ensemble d’arrivée
ne possède que trois images (1, 2 et 3) : on va dénombrer le nombre d’applications 𝑓 :
𝐸𝑛 → 𝐸3 en fonction du cardinal de l’ensemble image Im(𝑓 ) i.e en fonction du nombre de
valeurs différentes prises par 𝑓 sur 𝐸𝑛 .
∙ card(Im(𝑓 )) = 1 : il s’agit des applications constantes. Il y en a autant que de choix de
() ()
cette valeur constante parmi les 3 possibles i.e 31 , bref il y en a 3. Donc, au total, 31 = 3
applications 𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸3 dont l’image contient 1 élément.
()
∙ card(Im(𝑓 )) = 2 : il s’agit des applications qui ne prennent que 2 valeurs. Il y a 32 = 3
choix de ces deux valeurs. Puis, les deux images étant fixés, il y a 2𝑛 applications possibles
()
de 𝐸𝑛 vers cet ensemble image à 2 éléments. Donc, au total, 32 2𝑛 = 3.2𝑛 applications
𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸3 dont l’image contient 2 éléments.
∙ card(Im(𝑓 )) = 3 : il s’agit des applications 𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸3 dont l’ensemble image est
Im(𝑓 ) = 𝐸3 i.e des applications surjectives de 𝐸𝑛 vers 𝐸3 . Par définition, il y en a 𝑇𝑛 = 𝑆𝑛,3 .
() ()
Conclusion : on a 3𝑛 = 31 + 32 2𝑛 + 𝑇𝑛 i.e 𝑇𝑛 = 3𝑛 − 3.2𝑛 − 3 .
5. Soit 𝑓 : 𝐸𝑛+1 → 𝐸𝑛 , une application surjective.
Montrer qu’il existe un unique élément dans 𝐸𝑛 ayant exactement deux antécédents par 𝑓 .
𝑛(𝑛 + 1)!
De combien de façons peut-on choisir ces deux antécédents ? En déduire : 𝑆𝑛+1,𝑛 = .
2
REPONSE : on considère donc une application surjective 𝑓 : 𝐸𝑛+1 → 𝐸𝑛 .
Cela signifie que chaque élément de 𝐸𝑛 possède au moins un antécédent dans 𝐸𝑛+1 . Pour chaque
élément de 𝐸𝑛 (il y en a 𝑛), on peut déjà fixer un antécédent par 𝑓 dans 𝐸𝑛 , ce qui donne
𝑛 éléments (forcément deux à deux distincts par définition d’une application) de 𝐸𝑛 dont les
images vont être tous les éléments de 𝐸𝑛 . Il reste donc un seul élément de 𝐸𝑛+1 dont l’image
est un 𝑘0 ∈ 𝐸𝑛 déjà atteint comme image d’un des 𝑛 éléments de 𝐸𝑛+1 fixés précédemment :
ce 𝑘0 est le seul élément de 𝐸𝑛 à posséder deux antécédents exactement.
Par conséquent, il existe un unique élément dans 𝐸𝑛 ayant exactement deux antécédents par
𝑓.
( )
∙ Il y a 𝑛1 = 𝑛 choix possibles de cet élément 𝑘0 de 𝐸𝑛 ayant exactement deux antécédents 𝑎
et 𝑏 par 𝑓 dans 𝐸𝑛+1 .
( ) (𝑛+1)𝑛
∙ Une fois cet élément 𝑘0 fixé, il y a 𝑛+1
2
= 2 façons de choisir ses deux antécédents 𝑎 et
𝑏 par 𝑓 dans 𝐸𝑛+1 .
∙ Pour déterminer 𝑓 : 𝐸𝑛+1 → 𝐸𝑛 , surjective, il reste à déterminer les images par 𝑓 des élé-
ments de 𝐸𝑛+1 ∖ {𝑎, 𝑏}, images à choisir dans 𝐸𝑛 ∖ {𝑘0 } de manière à garder 𝑓 surjective, ce qui
implique une surjection de 𝐸𝑛+1 ∖ {𝑎, 𝑏} vers 𝐸𝑛 ∖ {𝑘0 },i.e une surjection entre deux ensembles
de même cardinal égal à 𝑛 − 1, donc il y en a autant que de bijections entre ces deux ensembles
de cardinal 𝑛 − 1 i.e il y en (𝑛 − 1)!.
( ) ( )
Conclusion : il y a 𝑛1 × 𝑛+1 2
× (𝑛 − 1)! façons de construire une surjection de 𝐸𝑛+1 vers 𝐸𝑛 .
Ainsi, sachant (𝑛 + 1).𝑛.(𝑛 − 1)! = (𝑛 + 1)!,
( ) ( ) 𝑛.(𝑛 + 1)!
𝑆𝑛+1,𝑛 = 𝑛1 × 𝑛+1 2
× (𝑛 − 1)! i.e 𝑆𝑛+1,𝑛 = 𝑛 × (𝑛+1)𝑛
2
× (𝑛 − 1)! i.e 𝑆𝑛+1,𝑛 = .
2

–24/24– Lycée Faidherbe, Lille

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