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Exercice 2 Soit 𝑓 : [0, 1] −→ ℝ continue sur [0, 1] et dérivable sur ]0, 1[. On suppose que 𝑓 (0) = 0
et que ∀𝑥 ∈ ]0, 1[, 𝑓 (𝑥) > 0. Montrer que
2𝑓 ′ (𝑐) 𝑓 ′ (1 − 𝑐)
∃𝑐 ∈ ]0, 1[ , = .
𝑓 (𝑐) 𝑓 (1 − 𝑐)
REPONSE : pour tout 𝑥 ∈ [0, 1], on a 1 − 𝑥 ∈ [0, 1] donc on peut définir une fonction 𝑔 par
𝑔(𝑥) = 𝑓 (𝑥)2 𝑓 (1 − 𝑥).
𝑓 étant continue sur [0, 1], et la fonction affine 𝑥 7→ 1 − 𝑥 continue sur [0, 1] (et à valeurs dans [0, 1]),
on en déduit que la fonction 𝑥 7→ 𝑓 (1 − 𝑥) est continue sur [0, 1] (par composition) puis 𝑔 aussi par
produit de fonctions continues.
De même, 𝑓 étant dérivable sur ]0, 1[, et la fonction affine 𝑥 7→ 1 − 𝑥 dérivable sur ]0, 1[ (et à valeurs
dans ]0, 1[), on en déduit que la fonction 𝑥 7→ 𝑓 (1 − 𝑥) est dérivable sur ]0, 1[ (par composition) puis
𝑔 aussi par produit de fonctions dérivables.
De plus, 𝑔(0) = 𝑓 2 (0)𝑓 (1) = 0 et 𝑔(1) = 𝑓 2 (1)𝑓 (0) = 0 car 𝑓 (0) = 0 donc 𝑔(0) = 𝑔(1) = 0.
Ainsi : 𝑔 est continue sur [0, 1] et dérivable sur ]0, 1[ avec 𝑔(0) = 𝑔(1) .
Le théorème de Rolle assure alors l’existence d’un réel 𝑐 ∈]0, 1[ tel que 𝑔 ′ (𝑐) = 0.
Or, pour tout 𝑥 ∈]0, 1[,
d(𝑓 (𝑥)2 𝑓 (1−𝑥))
𝑔 ′ (𝑥) = d𝑥
= 2𝑓 ′ (𝑥)𝑓 (𝑥)𝑓 (1 − 𝑥) − 𝑓 2 (𝑥)𝑓 ′ (1 − 𝑥).
Donc 𝑔 ′ (𝑐) = 0 se traduit par
2𝑓 ′ (𝑐)𝑓 (𝑐)𝑓 (1 − 𝑐) − 𝑓 2 (𝑐)𝑓 ′ (1 − 𝑐) = 0 i.e 2𝑓 ′ (𝑐)𝑓 (𝑐)𝑓 (1 − 𝑐) = 𝑓 2 (𝑐)𝑓 ′ (1 − 𝑐).
Or 𝑓 (𝑥) > 0 pour 𝑥 ∈]0, 1[, donc 𝑓 (𝑐) > 0 d’où 𝑓 (𝑐) ∕= 0 mais aussi 𝑓 (1 − 𝑐) ∕= 0 (car 𝑐 ∈]0, 1[ donc
1 − 𝑐 ∈]0, 1[) : on peut donc diviser l’égalité précédente par 𝑓 (𝑐)2 𝑓 (1 − 𝑐) ∕= 0, ce qui donne
2𝑓 ′ (𝑐) ′ (1−𝑐)
𝑓 (𝑐)
= 𝑓𝑓 (1−𝑐) , CQFD !
Par conséquent, et en particulier, on est assuré de l’existence d’un 𝑥0 ∈ [0, 1] et d’un 𝑥1 ∈ [0, 1] tels
que
𝑓 (𝑥0 ) = sup(𝑓 ) et 𝑔(𝑥1 ) = sup(𝑔).
[0,1] [0,1]
Remarque : on pourrait donc même écrire 𝑓 (𝑥0 ) = max(𝑓 ) et 𝑔(𝑥1 ) = max(𝑔) !
[0,1] [0,1]
L’hypothèse est sup(𝑓 ) = sup(𝑔) = 𝑀 donc 𝑓 (𝑥0 ) = 𝑔(𝑥1 ) = 𝑀.
[0,1] [0,1]
En définissant l’application Δ par
pour tout 𝑥 ∈ [0, 1], Δ(𝑥) = 𝑓 (𝑥) − 𝑔(𝑥),
on a Δ = 𝑓 − 𝑔 qui est une fonction continue sur [0, 1] (car 𝑓 et 𝑔 le sont).
De plus, Δ(𝑥0 ) = 𝑓 (𝑥0 ) − 𝑔(𝑥0 ) = 𝑀 − 𝑔(𝑥0 ) = sup(𝑔) − 𝑔(𝑥0 ) donc Δ(𝑥0 ) ⩾ 0.
[0,1]
En effet, sup(𝑔) = 𝑀 est un majorant de 𝑔 sur [0, 1] donc 𝑔(𝑡) ⩽ 𝑀 i.e
[0,1]
𝑀 − 𝑔(𝑡) ⩾ 0 pour tout 𝑡 ∈ [0, 1].
De même, Δ(𝑥1 ) = 𝑓 (𝑥1 ) − 𝑔(𝑥1 ) = 𝑓 (𝑥1 ) − 𝑀 = 𝑓 (𝑥1 ) − sup(𝑓 ) donc Δ(𝑥1 ) ⩽ 0.
[0,1]
En effet, sup(𝑓 ) = 𝑀 est un majorant de 𝑓 sur [0, 1] donc 𝑓 (𝑡) ⩽ 𝑀 i.e
[0,1]
𝑓 (𝑡) − 𝑀 ⩽ 0 pour tout 𝑡 ∈ [0, 1].
Conclusion : la fonction Δ est continue sur [0, 1] donc entre 𝑥0 et 𝑥1 , avec Δ(𝑥0 ) ⩾ 0 et Δ(𝑥1 ) ⩽ 0.
Le théorème des valeurs intermédiaires nous assure l’existence d’un réel 𝑐 entre 𝑥0 et 𝑥1 , donc
sur l’intervalle [0, 1], tel que Δ(𝑐) = 0 i.e 𝑓 (𝑐) − 𝑔(𝑐) = 0 i.e 𝑓 (𝑐) = 𝑔(𝑐), d’où l’existence d’un point
d’abscisse 𝑐 en lequel les graphes de 𝑓 et 𝑔 se coupent.
𝑛
𝑛 𝛼𝑛 sin(𝜋𝛼
𝛼𝑛
𝑛)
+ 𝛼𝑛𝑛 𝜋 cos(𝜋𝛼𝑛 ) = 0,
avec 𝛼𝑛𝑛 sin(𝜋𝛼𝑛 ) = 𝑓𝑛 (𝛼𝑛 ), d’où
𝑛 𝑓𝑛𝛼(𝛼𝑛𝑛 ) + 𝛼𝑛𝑛 𝜋 cos(𝜋𝛼𝑛 ) = 0,
d’où, en supposant 𝑛 ⩾ 1 donc 𝑛 ∕= 0,
𝑛+1
𝑓𝑛 (𝛼𝑛 ) = − 𝛼𝑛 𝜋 cos(𝜋𝛼
𝑛
𝑛)
si 𝑛 ⩾ 1.
Le cas particulier 𝑛 = 0 : 𝑓0 (𝑥) = sin(𝜋𝑥) donc 𝑓 ′0 (𝑥) = 𝜋 cos(𝜋𝑥) qui s’annule sur ]0, 1[ en un
( )
unique point, 𝛼0 = 21 (pas le choix...), et dans ce cas 𝑓0 (𝛼0 ) = sin 𝜋2 = 1 .
3. Quelle est la limite de 𝑓𝑛 (𝛼𝑛 ) lorsque 𝑛 → +∞ ?
REPONSE : pour tout 𝑛 ⩾ 1, on a
𝛼𝑛+1 𝜋 cos(𝜋𝛼𝑛 ) 𝜋
∣𝑓𝑛 (𝛼𝑛 )∣ = − 𝑛 = ∣𝛼𝑛 ∣𝑛+1 ∣cos(𝜋𝛼𝑛 )∣.
𝑛 𝑛
Or, ∣ cos ∣ ⩽ 1 sur ℝ donc ∣cos(𝜋𝛼𝑛 )∣ ⩽ 1.
Et 𝛼𝑛 ∈ [0, 1] donc ∣𝛼𝑛 ∣ ⩽ 1 puis ∣𝛼𝑛 ∣𝑛+1 ⩽ 1 (pour tout 𝑛 ⩾ 1). D’où la majoration :
𝜋 𝜋 𝜋
∣𝑓𝑛 (𝛼𝑛 )∣ = ∣𝛼𝑛 ∣𝑛+1 ∣cos(𝜋𝛼𝑛 )∣ ⩽ × 1 × 1 i.e ∣𝑓𝑛 (𝛼𝑛 )∣ ⩽ .
(𝜋 ) 𝑛 𝑛 𝑛
Or, lim = 0 donc, par encadrement,
𝑛→+∞ 𝑛
lim (𝑓𝑛 (𝛼𝑛 )) = 0 .
𝑛→+∞
−1 − ln(𝑥)
Exercice 5 On définit la fonction 𝑓 sur ]0, +∞[ par 𝑓 (𝑥) = et la suite (𝑆𝑛 )𝑛⩾1 par
𝑛
𝑥
∑ ln(𝑘)
𝑆𝑛 = 2
.
𝑘=1
𝑘
1. Pour tout 𝑥 > 0, calculer 𝑓 ′ (𝑥) et 𝑓 ′′ (𝑥) et en déduire les variations de 𝑓 ′ sur ]0, +∞[.
REPONSE : par quotient de fonctions de classe 𝐶 ∞ sur ]0, +∞[, on obtient 𝑓 de classe 𝐶 ∞
sur ]0, +∞[, avec
ln(𝑥) 1−2 ln(𝑥)
pour tout 𝑥 ∈]0, +∞[, 𝑓 ′ (𝑥) = 𝑥2
et 𝑓 ′′ (𝑥) = 𝑥3
.
2. Pour tout entier 𝑘 ⩾ 2, justifier
ln(𝑘 + 1) ln(𝑘)
2
⩽ 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘) ⩽ .
(𝑘 + 1) 𝑘2
REPONSE : 𝑓 étant de classe 𝐶 ∞ sur ]0, +∞[, pour tout entier 𝑘 ⩾ 2, 𝑓 est continue sur l’in-
tervalle [𝑘, 𝑘 + 1] ⊂]0, +∞[ et dérivable sur ]𝑘, 𝑘 + 1[⊂]0, +∞[. Le théorème des accroissements
finis assure l’existence d’un réel 𝑐 ∈]𝑘, 𝑘 + 1[ tel que
𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘)
𝑓 ′ (𝑐) = = 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘).
𝑘+1−𝑘 [ [
Il nous reste à encadrer ce 𝑓 ′ (𝑐). Or, la fonction 𝑓 ′ est décroissante sur l’intervalle 𝑒1/2 , +∞ :
en effet, on a les équivalences
( )
′′ 1−2 ln(𝑥)
(1 1/2
)
(𝑓 (𝑥) ⩽ 0) ⇔ 𝑥 3 ⩽ 0 ⇔ (1 − 2 ln(𝑥) ⩽ 0) ⇔ 2
⩽ ln(𝑥) i.e 𝑒 ⩽ 𝑥 .
√ 𝑥>0
√
Or, 𝑒 < 3 donc 𝑒1/2 = 𝑒 < 3 ≈ 1.7 < 2. On en déduit
√
la fonction 𝑓 ′ est décroissante sur l’intervalle [ 𝑒, +∞[ donc sur [2, +∞[ .
Et comme 2 ⩽ 𝑘 < 𝑐 ⩽ 𝑘 + 1, la décroissance de 𝑓 ′ sur [2, +∞[ fournit l’encadrement
𝑓 ′ (𝑘 + 1) ⩽ 𝑓 ′ (𝑐) ⩽ 𝑓 ′ (𝑘)
autrement dit, comme 𝑓 ′ (𝑐) = 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘) et 𝑓 ′ (𝑥) = ln(𝑥) 𝑥2
,
ln(𝑘 + 1) ln(𝑘)
𝑓 ′ (𝑘 + 1) ⩽ 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘) ⩽ 𝑓 ′ (𝑘) i.e ⩽ 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘) ⩽ pour tout 𝑘 ⩾ 2.
(𝑘 + 1)2 𝑘2
3. En déduire un encadrement de 𝑆𝑛 pour tout 𝑛 ⩾ 3. Justifier que la suite (𝑆𝑛 )𝑛⩾1 converge et
préciser un encadrement de sa limite.
REPONSE : pour tout 𝑛 ⩾ 2, et pour tout 𝑘 vérifiant 2 ⩽ 𝑘 ⩽ 𝑛, la question précédente
fournit l’inégalité
ln(𝑘)
𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘) ⩽ .
𝑘2
On somme ces inégalités pour 𝑘 = 2, . . . , 𝑛, ce qui donne
𝑛 𝑛
∑ ∑ ln(𝑘)
(𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘)) ⩽ ,
𝑘=2 𝑘=2
𝑘2
où on reconnait une somme télescopique et la somme 𝑆𝑛 , d’où
pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝑓 (𝑛 + 1) − 𝑓 (2) ⩽ 𝑆𝑛 .
D’autre part, la question précédente donne l’autre inégalité
ln(𝑘 + 1)
pour tout 𝑘 ⩾ 2, ⩽ 𝑓 (𝑘 + 1) − 𝑓 (𝑘),
(𝑘 + 1)2
ce qui se traduit exactement par (quitte à poser «𝒌 = 𝑘 + 1»...)
ln(𝒌)
pour tout 𝒌 ⩾ 3, ⩽ 𝑓 (𝒌) − 𝑓 (𝒌 − 1).
𝒌2 𝑛
∑ ln(𝑘)
D’où problème...on ne pourra pas majorer tous les termes de la somme 𝑆𝑛 = 𝑘2
car l’in-
𝑘=2
égalité n’est valable que pour des 𝑘 ⩾ 3. Pas grave ! On prend 𝑛 ⩾ 3 et on découpe la somme
pour en faire apparaître une autre qui commence à 𝑘 = 3 qu’on pourra majorer ! En détail,
pour tout 𝑛 ⩾ 3 :
∑𝑛 𝑛
∑ 𝑛
∑
ln(𝑘) ln(2) ln(𝑘) ln(2)
𝑆𝑛 = 𝑘 2 = 2 2 + 𝑘 2 ⩽ 22 + (𝑓 (𝑘) − 𝑓 (𝑘 − 1)).
𝑘=2 𝑘=3 𝑘=3
On reconnait à nouveau une somme télescopique, ce qui donne :
pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑆𝑛 ⩽ ln(2) 22
+ 𝑓 (𝑛) − 𝑓 (2) .
On résume les deux résultats obtenus avec :
pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑓 (𝑛 + 1) − 𝑓 (2) ⩽ 𝑆𝑛 ⩽ 𝑓 (𝑛) + ln(2)22
− 𝑓 (2) .
−1 − ln(𝑥) − ln(𝑥)
On rappelle 𝑓 (𝑥) = ∼ −→ 0 car ln(𝑥) = o (𝑥). Ainsi lim (𝑓 (𝑥)) = 0 .
𝑥 𝑥→+∞ 𝑥 𝑥→+∞ +∞ 𝑥→+∞
On en déduit les limites : ( )
ln(2) ln(2)
lim (𝑓 (𝑛 + 1) − 𝑓 (2)) = −𝑓 (2) ∕= lim 𝑓 (𝑛) + 2 − 𝑓 (2) = 2 − 𝑓 (2).
𝑛→+∞ 𝑛→+∞ 2 2
Donc on laisse tomber le théorème d’encadrement...
Mais on remarque, pour tout 𝑛 ⩾ 2,
𝑛+1 𝑛
∑ ln(𝑘) ∑ ln(𝑘)
𝑆𝑛+1 − 𝑆𝑛 = −
𝑘=1
𝑘2 𝑘=1
𝑘2
ln(𝑛 + 1)
𝑆𝑛+1 − 𝑆𝑛 = > 0 donc 𝑆𝑛+1 − 𝑆𝑛 ⩾ 0 (car ln(𝑛 + 1) ⩾ ln(3) > 0).
(𝑛 + 1)2
Donc la suite (𝑆𝑛 )𝑛⩾2 est croissante .
Et pour tout 𝑛 ⩾ 3,
ln(2) ln(2)
𝑆𝑛 ⩽ 𝑓 (𝑛) + 2 − 𝑓 (2) ⩽ 2 − 𝑓 (2)
2 2
−1 − ln(𝑛)
car 𝑓 (𝑛) = ⩽ 0 (car ln(𝑛) ⩾ 0). Ainsi,
𝑛
ln(2)
pour tout 𝑛 ⩾ 3, 𝑆𝑛 ⩽ 2 − 𝑓 (2) = CONSTANTE (pas de 𝑛 là dedans...)
2
ce qui permet d’affirmer que la suite (𝑆𝑛 )𝑛⩾3 est majorée .
Par le théorème de la limite monotone, on peut conclure
la suite (𝑆𝑛 )𝑛⩾3 converge .
+∞
∑ ln(𝑘)
On note ℓ = lim (𝑆𝑛 ) = . Puisque désormais on sait que toutes les limites en jeu
𝑛→+∞
𝑘=1
𝑘2
existent, on peut enfin effectuer un passage à la limite dans l’encadrement
𝑓 (𝑛 + 1) − 𝑓 (2) ⩽ 𝑆𝑛 ⩽ 𝑓 (𝑛) + ln(2)22
− 𝑓 (2)
ce qui donne ( )
ln(2)
lim𝑛→+∞ (𝑓 (𝑛 + 1) − 𝑓 (2)) ⩽ lim𝑛→+∞ (𝑆𝑛 ) ⩽ lim𝑛→+∞ 𝑓 (𝑛) + 22 − 𝑓 (2)
autrement dit
−𝑓 (2) ⩽ ℓ ⩽ ln(2)
22
− 𝑓 (2) .
−1 − ln(𝑥)
Et comme 𝑓 (𝑥) = ,
𝑥
1+ln(2)
2
⩽ ℓ ⩽ ln(2)
22
+ 1+ln(2)
2
.
ou encore
+∞
1+ln(2) 2+3 ln(2)
∑ ln(𝑘)
0.84 ≈ 2 ⩽ ℓ ⩽ 4
≈ 1.02 où ℓ = lim (𝑆𝑛 ) = .
𝑛→+∞ 𝑘2
𝑘=1
( )′ 1
avec (𝑓𝑛 (𝑥))(𝑛+1) = 𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = (𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ))′ = 𝑛! , qu’on reporte dans
𝑃 (𝑛) 𝑥
(𝑛+1) 1 (𝑛)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = 𝑥𝑛! 𝑥 + (𝑛 + 1)𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑛! + (𝑛 + 1)𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 )
𝑃 (𝑛)
Mais (𝑛 + 1)! = (𝑛 + 1) × 𝑛!, donc
(𝑛+1)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛+1)!
𝑛+1
+ (𝑛 + 1)! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ), qu’on factorise en
(𝑛+1) ( 1 )
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)! 𝑛+1 + ln (𝑥) + 𝐻𝑛 .
( ) ∑
Et comme 𝐻𝑛 + 𝑛+1 1
= 1 + 12 + ⋅ ⋅ ⋅ + 𝑛1 + 𝑛+1
1
= 𝑛+1 1
𝑘=1 𝑘 = 𝐻𝑛+1 , on obtient
(𝑛+1)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛+1 ) (pour tout 𝑥 > 0),
ce qui est exactement la proposition 𝑃 (𝑛 + 1).
Autre preuve (plus simple) pour l’hérédité : on remarque que
( )′ 1
𝑓 ′𝑛+1 (𝑥) = 𝑥𝑛+1 ln (𝑥) = (𝑛 + 1)𝑥𝑛 ln (𝑥) + 𝑥𝑛+1 i.e 𝑓 ′𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)𝑓𝑛 (𝑥) + 𝑥𝑛 .
𝑥
(𝑛)
Puis, en supposant 𝑃 (𝑛) vraie i.e 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ), alors
(𝑛+1) ( )(𝑛) (𝑛) (𝑛)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = 𝑓 ′𝑛+1 (𝑥) = ((𝑛 + 1)𝑓𝑛 (𝑥) + 𝑥𝑛 )(𝑛) = (𝑛+1)𝑓𝑛 (𝑥)+(𝑥𝑛 )(𝑛) = (𝑛+1)𝑓𝑛 (𝑥)+𝑛!
Donc
(𝑛+1)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ) + 𝑛!
(𝑛+1) 1
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ) + (𝑛 + 1)! 𝑛+1 car (𝑛 + 1)! = (𝑛 + 1) × 𝑛!.
(𝑛+1) ( 1
)
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)! ln (𝑥) + 𝐻𝑛 + 𝑛+1 (en factorisant par (𝑛 + 1)!).
(𝑛+1) ∑ ∑
𝑓𝑛+1 (𝑥) = (𝑛 + 1)! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛+1 ) car 𝐻𝑛 + 𝑛+1 1
= 𝑛𝑘=1 𝑘1 + 𝑛+1
1
= 𝑛+1 1
𝑘=1 𝑘 = 𝐻𝑛+1 .
D’où la proposition 𝑃 (𝑛 + 1) vraie et l’hérédité recherchée.
∙ Conclusion : 𝑃 (1) est vraie et, pour tout 𝑛 ⩾ 1, (𝑃 (𝑛) ⇒ 𝑃 (𝑛 + 1)).
Par récurrence simple sur 𝑛 ⩾ 1, on a donc prouvé que 𝑃 (𝑛) est vraie pour tout 𝑛 ⩾ 1.
En résumé : 𝑛
(𝑛)
∑ 1
pour tout 𝑛 ⩾ 1, pour tout 𝑥 > 0, 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ) où 𝐻𝑛 = .
𝑘=1
𝑘
(𝑛)
2. A l’aide de la formule de Leibniz, calculer pour 𝑥 > 0, 𝑓𝑛 (𝑥) .
REPONSE : on a vu que 𝑓𝑛 est un produit de fonctions 𝐶 ∞ sur ]0, +∞[. On peut donc ap-
pliquer la formule de Leibniz à tout ordre 𝑛 ⩾ 1 au produit 𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑥𝑛 × ln(𝑥), ce qui donne,
pour tout 𝑥 > 0 :
𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = (𝑥𝑛 × ln(𝑥))(𝑛)
𝑛 ( )
∑ 𝑛
(𝑛)
𝑓𝑛 (𝑥) = (𝑥𝑛 )(𝑛−𝑘) × (ln(𝑥))(𝑘) .
𝑘
𝑘=0
1
Or, on connait les formules
{ {
𝑝! 𝑝−𝑖
𝑥 si 0 ⩽ 𝑖 ⩽ 𝑝 ln(𝑥) si 𝑖 = 0
(𝑥𝑝 )(𝑖) = (𝑝−𝑖)!
et (ln 𝑥)(𝑖) = ( 1 )(𝑖−1) (−1)𝑖−1 (𝑖−1)!
0 si 𝑝 < 𝑖 𝑥
= 𝑥𝑖
si 𝑖 ⩾ 1
On reporte ces résultats, en sortant de la somme le cas particulier (ln(𝑥))(0) :
( ) 𝑛 ( )
𝑛 𝑛 (𝑛) (0)
∑ 𝑛
(𝑛)
𝑓𝑛 (𝑥) = (𝑥 ) × (ln(𝑥)) + (𝑥𝑛 )(𝑛−𝑘) × (ln(𝑥))(𝑘)
0 𝑘=1
𝑘
( )(𝑘)
1 (−1)𝑘 𝑘!
1. On rappelle : 𝑥+𝑎 = (𝑥+𝑎)𝑘+1
.
𝑛 ( )
∑ 𝑛 𝑛! (−1)𝑘−1 (𝑘 − 1)!
𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = 𝑛! × ln(𝑥) + 𝑥𝑘 ×
𝑘 𝑘!
𝑘=1
𝑥𝑘
𝑛 (
)
(𝑛) 𝑛 (𝑘 − 1)!
∑
𝑓𝑛 (𝑥) = 𝑛! × ln(𝑥) + 𝑛! × (−1)𝑘−1
𝑘=1
𝑘 𝑘!
𝑛 ( )
∑ 𝑛 1
𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = 𝑛! ln(𝑥) + 𝑛! (−1)𝑘−1 .
𝑘=1
𝑘 𝑘
Donc ( )
𝑛 ( )
∑ 𝑛 (−1)𝑘−1
pour tout 𝑛 ⩾ 1, pour tout 𝑥 > 0, 𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = 𝑛! ln(𝑥) + .
𝑘 𝑘
𝑘=1
𝑛 ( )
∑ (−1)𝑘−1 𝑛 1 1 1
3. En déduire que =1+ + +⋅⋅⋅+ .
𝑘=1
𝑘 𝑘 2 3 𝑛
REPONSE : en égalant les deux résultats obtenus aux questions précédentes, pour tout 𝑛 ⩾ 1,
pour tout 𝑥 > 0, ( )
𝑛 ( ) 𝑘−1
∑ 𝑛 (−1)
𝑓𝑛(𝑛) (𝑥) = 𝑛! (ln (𝑥) + 𝐻𝑛 ) = 𝑛! ln(𝑥) +
𝑘=1
𝑘 𝑘
donc, comme 𝑛! ∕= 0,
𝑛 ( )
∑ 𝑛 (−1)𝑘−1
ln (𝑥) + 𝐻𝑛 = ln(𝑥) +
𝑘=1
𝑘 𝑘
et enfin
𝑛 ( ) 𝑛 𝑛 ( )
∑ 𝑛 (−1)𝑘−1 ∑ 1 ∑ 𝑛 (−1)𝑘−1
𝐻𝑛 = , autrement dit, pour tout 𝑛 ⩾ 1, = .
𝑘=1
𝑘 𝑘 𝑘=1
𝑘 𝑘=1
𝑘 𝑘
En détail : ( ) ( ) ( ) ( )
1 1 𝑛 1 𝑛 1 𝑛 1 𝑛−1 𝑛 1
1+ +⋅⋅⋅+ = − + − ⋅ ⋅ ⋅ + (−1) .
2 𝑛 1 1 2 2 3 3 𝑛 𝑛
2𝑥
Exercice 7 On considère l’équation différentielle (𝐸) « 𝑥𝑦 ′ + 𝑦 = √ ».
1 − 𝑥2
1. Déterminer toutes les solutions de 𝐸 sur l’intervalle ]0, 1[.
REPONSE : il s’agit d’une équation différentielle linéaire, du premier ordre, qu’on obtient
sous forme normalisée, puisque 𝑥 ∕= 0 pour tout 𝑥 ∈]0, 1[
1 2
(𝐸) « 𝑦 ′ + 𝑦 = √ ».
𝑥 1 − 𝑥2
∙ Les solutions de l’équations homogène associée
1
(𝐸𝐻) « 𝑦 ′ + 𝑦 = 0 »
𝑥
sont les fonctions de la forme
∫ 1 𝑘 𝑘
𝑦ℎ (𝑥) = 𝑘𝑒− 𝑥 d𝑥 = 𝑘𝑒− ln(∣𝑥∣) = 𝑘𝑒− ln(𝑥) = , donc 𝑦ℎ (𝑥) = avec 𝑘 ∈ ℝ.
𝑥>0 𝑥 𝑥
∙ On cherche une solution particulière 𝑦𝑝 par la méthode de la variation de la constante, donc
sous la forme 𝑦𝑝 (𝑥) = 𝐶(𝑥)𝑥
où 𝐶 est une fonction dérivable à déterminer.
Une fois reportée dans (𝐸), il nous reste à obtenir
𝐶 ′ (𝑥) 2 ′ 2𝑥 −2𝑥 𝑢′ √
=√ i.e 𝐶 (𝑥) = √ = (−2) √ = (−2) √ = (−2)( 𝑢)′ .
𝑥 1 − 𝑥2 1 − 𝑥2 2 1 − 𝑥2 2 𝑢
√ −2
√
1−𝑥2
Pour cela, il suffit de prendre 𝐶(𝑥) = −2 1 − 𝑥2 , ce qui donne 𝑦𝑝 (𝑥) = 𝑥
.
ce qui permet de voir que 𝑓 ′ est une fonction continue sur ]0, 1[ (car composée de fonctions
continues). Ainsi, on peut affirmer
𝑓 est de classe 𝐶 1 sur ]0, 1[ .
Pour voir si 𝑓 est de classe 𝐶 1 sur [0, 1[ (i.e en 0), il suffit, d’après le théorème de limite de
la dérivée, de vérifier que lim(𝑓 ′ ) existe et est finie.
0
Or, pour tout 𝑥 > 0,
2 1
𝑓 ′ (𝑥) = √1−𝑥 2 − 𝑥 𝑓 (𝑥)
√
2. 1 + ℎ = 1 + 21 ℎ + o(ℎ) si ℎ → 0.
√ √
√ 2 1 2−2 1−𝑥2 2 2−2 1−𝑥2
𝑓 ′ (𝑥) = 1−𝑥2
− 𝑥
× 𝑥
= √1−𝑥 2 − 𝑥2
( √ ) ( √ √ )
′ √ 1 1− 1−𝑥2 𝑥 2 ( 1− 1−𝑥2 ) 1−𝑥2
𝑓 (𝑥) = 2 1−𝑥2
− 𝑥2
= 2 𝑥2 √1−𝑥2 − √
𝑥2 1−𝑥2
( 2 √ 2 )
+(1−𝑥2 )
𝑓 ′ (𝑥) = 2 𝑥 − 𝑥1−𝑥√
2 1−𝑥2
( √ )
2
𝑓 ′ (𝑥) = 2 1− √ 1−𝑥
𝑥2 1−𝑥2
et on calcule la limite avec un DL2 (0) au numérateur :
( ( 𝑥2 ) ) ( 2 ) 2
1− 1− 2 +o(𝑥2 ) 𝑥
+o(𝑥2 ) 2 𝑥2
′
𝑓 (𝑥) = 2 √
𝑥2 1−𝑥2
= 2 2 √
𝑥2 1−𝑥2
∼ 2
+ 𝑥 ×1
= 1.
𝑥→0
′
Donc lim
+
(𝑓 ) = 1 .
0
Conclusion : 𝑓 est continue sur [0, 1[, 𝐶 1 sur ]0, 1[ et lim
+
(𝑓 ′ ) = 1.
0
Grâce au théorème de la limite de la dérivée, on peut en déduire
𝑓 est de classe 𝐶 1 sur [0, 1[ avec 𝑓 ′ (0) = 1 .
5. Parmi les solutions de 𝐸 sur l’intervalle ]0, 1[, quelles sont celles qui sont prolongeables par
continuité en 1 ? On note 𝑔 une telle fonction : est-elle de classe √𝐶 1 sur ]0, 1] ?
2
REPONSE : on pose, pour 𝑘 ∈ ℝ et tout 𝑥 ∈]0, 1[ , 𝑔(𝑥) = 𝑘−2 𝑥1−𝑥 .
On a 𝑔 continue sur ]0, 1[ et, sans difficulté, lim− (𝑔(𝑥)) = 𝑘.
𝑥→1
Donc, en posant 𝑔(1) = 𝑘 , 𝑔 est prolongée par continuité en 1. Par conséquent, cela prouve
que toutes les solutions de (𝐸) sont prolongeables par continuité en 1, et donc continues sur
]0, 1].
Comme précédemment, 𝑔 est dérivable sur ]0, 1[ avec,√pour tout 𝑥 ∈]0, 1[,
2 − 𝑘. 1 − 𝑥2
𝑔 ′ (𝑥) = √ .
𝑥2 1 − 𝑥2
Et sans difficulté, on obtient : lim− (𝑔 ′ (𝑥)) = +∞.
𝑥→1
Donc, 𝑔 est continue sur ]0, 1], dérivable sur ]0, 1[ avec lim (𝑔 ′ ) = +∞ . D’après le théorème
− 1
de limite de la dérivée ( (première )forme ), on en déduit
3
𝑔(𝑥) − 𝑔(1)
lim− = +∞, d’où 𝑔 n’est pas dérivable en 1 .
𝑥→1 𝑥−1
Par conséquent, 𝑔 ne peut pas être de classe 𝐶 1 en 1 ! Bref, toutes les solutions de (𝐸) sur
]0, 1[ sont prolongeables par continuité en 1, mais aucune n’est dérivable (donc encore moins
𝐶 1 ...) sur ]0, 1]. Mais on peut tout de même avancer qu’il y a une tangente verticale au
graphe en 𝑥 = 1.
Exercice 8
Etudier la convexité de la fonction 𝑓 : 𝑥 7→√𝑓 (𝑥) = ln(1 + 𝑒𝑥 ).
√ √
En déduire : pour tout (𝑎, 𝑏) ∈ (ℝ+ )2 , 1 + 𝑎𝑏 ⩽ 1 + 𝑎 1 + 𝑏.
REPONSE :
∙ La fonction 𝑓 est clairement définie sur ℝ, et de classe 𝐶 ∞ (car composée/somme de fonctions
𝐶 ∞ ). On calcule, pour tout 𝑥 ∈ ℝ,
( )
0 1 ′ 𝑓 (𝑥) − 𝑓 (𝑎)
3. Si 𝑓 𝐶 sur 𝐼, 𝐷 sur 𝐼 ∖ {𝑎} et lim(𝑓 ) = ℓ ∈ ℝ alors lim = ℓ.
𝑎 𝑥→𝑎 𝑥−𝑎
( )′ ( 𝑒𝑥 +1−1 )′ ( )′
𝑓 ′′ (𝑥) = (ln(1 + 𝑒𝑥 ))′′ = 𝑒𝑥
1+𝑒 𝑥 = 1+𝑒𝑥
= 1− 1
1+𝑒 𝑥 donc 𝑓 ′′ (𝑥) = 𝑒𝑥
(1+𝑒𝑥 )2
>0.
′′
Comme 𝑓 ⩾ 0, on peut conclure que 𝑓 est convexe sur ℝ.
∙ L’inégalité de convexité (position de 𝑓 par rapport à une corde) permet d’obtenir
pour tout (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 , pour tout 𝜆 ∈ [0, 1], 𝑓 ((1 − 𝜆)𝑥 + 𝜆𝑦) ⩽ (1 − 𝜆)𝑓 (𝑥) + 𝜆𝑓 (𝑦)
( )
i.e ln 1 + 𝑒(1−𝜆)𝑥+𝜆𝑦 ⩽ (1 − 𝜆) ln(1 + 𝑒𝑥 ) + 𝜆 ln(1 + 𝑒𝑦 ).
On compose cette inégalité par la fonction exponentielle (croissante sur ℝ) :
𝑥 𝑦
1 + 𝑒(1−𝜆)𝑥+𝜆𝑦 ⩽ exp ((1 − 𝜆) ln(1 + 𝑒𝑥 ) + 𝜆 ln(1 + 𝑒𝑦 )) = 𝑒(1−𝜆) ln(1+𝑒 ) 𝑒𝜆 ln(1+𝑒 ) .
Puis avec 𝜆 = 21 = 1 − 𝜆,
𝑥+𝑦 1 𝑥 1 𝑦 √ √
1 + 𝑒 2 ⩽ 𝑒 2 ln(1+𝑒 ) 𝑒 2 ln(1+𝑒 ) = 1 + 𝑒𝑥 1 + 𝑒𝑦 .
Si 𝑎 > 0 et 𝑏 >√0 : alors en prenant 𝑥 = ln(𝑎) ∈ ℝ et√𝑦 = ln(𝑏)√∈ ℝ on obtient
1 ln(𝑎)+ln(𝑏) √ √
1 + 𝑎𝑏 = 1 + 𝑒 2 ln(𝑎𝑏) = 1 + 𝑒 2 ⩽ 1 + 𝑒ln(𝑎) 1 + 𝑒ln(𝑎) = 1 + 𝑎 1 + 𝑏
ce qui est l’inégalité demandée... dans le cas où 𝑎 > 0 et 𝑏 > 0, sauf qu’on la veut aussi avec 𝑎 ⩾ 0 et
𝑏 ⩾ 0. Il reste donc à traiter le cas 𝑎 = 0 ou 𝑏 = 0, mais l’inégalité est évidente avec cette hypothèse
car elle
√ s’écrit par exemple avec 𝑎 = 0, pour tout 𝑏 ⩾ 0,
√ √ √ √ √ √
1 + 𝑎𝑏 = 1 + 0 = 1 ⩽ 1 + 𝑎 1 + 𝑏 = 1 + 0 1 + 𝑏 i.e 1 ⩽ 1 + 𝑏, ce qui est bien vraie !
√ √ √
D’où le résultat : pour tout (𝑎, 𝑏) ∈ (ℝ+ )2 , 1 + 𝑎𝑏 ⩽ 1 + 𝑎 1 + 𝑏 .
Complément : puis tous les termes sont positifs, l’inégalité précédente est équivalente à
( √ )2 (√ √ )2 √ √
1 + 𝑎𝑏 ⩽ 1 + 𝑎 1 + 𝑏 i.e à 1+𝑎𝑏+2 𝑎𝑏 ⩽ (1 + 𝑎) (1 + 𝑏) = 1+𝑎+𝑏+𝑎𝑏 i.e à 2 𝑎𝑏 ⩽ 𝑎+𝑏
√ √ √
i.e à 0 ⩽ 𝑎+𝑏−2 𝑎𝑏 = ( 𝑎− 𝑏)2 , ce qui est évident... on (peut même en déduire que )le cas d’égalité
√ √ √ √ √
dans l’inégalité est 𝑎 − 𝑏 = 0 i.e 𝑎 = 𝑏. Autrement dit, 1 + 𝑎𝑏 = 1 + 𝑎 1 + 𝑏 ⇔ (𝑎 = 𝑏) et
√ √ √
donc si (𝑎, 𝑏) ∈ (ℝ+ )2 avec 𝑎 ∕= 𝑏 alors 1 + 𝑎𝑏 < 1 + 𝑎 1 + 𝑏.
Exercice 9 Soit 𝑓 , une fonction convexe et de classe 𝐶 1 sur le segment [𝑎, 𝑏] (avec 𝑎 < 𝑏).
1. Montrer : ∫ 𝑏
( ) 𝑓 (𝑡)d𝑡
𝑎+𝑏 𝑎 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
𝑓 ⩽ ⩽ .
∫𝑏
2 𝑏−𝑎 2
𝑓 (𝑡)d𝑡
Rappel : 𝑎
s’appelle la valeur moyenne de 𝑓 sur le segment [𝑎, 𝑏].
𝑏−𝑎
REPONSE : puisque 𝑓 est convexe sur [𝑎, 𝑏], par définition l’inégalité de convexité (position
courbe/corde) sur le segment [𝑎, 𝑏] s’écrit
pour tout 𝜆 ∈ [0, 1], 𝑓 ((1 − 𝜆)𝑎 + 𝜆𝑏) ⩽ (1 − 𝜆)𝑓 (𝑎) + 𝜆𝑓 (𝑏),
ce qui donne, avec 𝜆 = 12 = 1 − 𝜆 : ( )
𝑎+𝑏 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
𝑓 ⩽ .
2 2
∫ 𝑏
𝑓 (𝑡)d𝑡
Le but de l’exercice est de prouver qu’on peut coincer 𝑎 𝑏−𝑎 , i.e la valeur moyenne de 𝑓 sur
le segment [𝑎, 𝑏], entre ces deux valeurs.
∙ On effectue le changement de variable affine (donc de classe 𝐶 1 )
𝒕 = (𝑏 − 𝑎)𝝀 + 𝑎 𝑎 𝑏
𝒕 = (1 − 𝝀)𝑎 + 𝝀𝑏 = (𝑏 − 𝑎)𝝀 + 𝑎 avec d𝒕 = (𝑏 − 𝑎)d𝝀 et
𝝀 0 1
1
∫𝑏
dans l’intégrale 𝑏−𝑎 𝑎 𝑓 (𝑡)d𝑡 ce qui donne
∫ 𝑏 ∫ 1 ∫ 1
1 1
𝑓 (𝑡)d𝑡 = 𝑓 ((𝑏 − 𝑎)𝜆 + 𝑎)(𝑏 − 𝑎)d𝜆 = 𝑓 ((𝑏 − 𝑎)𝜆 + 𝑎)d𝜆.
𝑏−𝑎 𝑎 𝑏−𝑎 0 0
Puis en utilisant la majoration 𝑓 ((𝑏 − 𝑎)𝜆 + 𝑎) = 𝑓 ((1 − 𝜆)𝑎 + 𝜆𝑏) ⩽ (1 − 𝜆)𝑓 (𝑎) + 𝜆𝑓 (𝑏) et la
∫1
croissance de l’intégrale 0 :
∫ 𝑏 ∫ 1 ∫ 1 ∫ 1
1
𝑓 (𝑡)d𝑡 = 𝑓 ((𝑏−𝑎)𝜆+𝑎)d𝜆 ⩽ ((1 − 𝜆)𝑓 (𝑎) + 𝜆𝑓 (𝑏)) d𝜆 = ((𝑓 (𝑏) − 𝑓 (𝑎))𝜆 + 𝑓 (𝑎)) d𝜆
𝑏−𝑎 𝑎 0 0 0
i.e ∫ 𝑏 [ ]1
1 𝜆2 𝑓 (𝑎) − 𝑓 (𝑏) 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
𝑓 (𝑡)d𝑡 ⩽ (𝑓 (𝑎) − 𝑓 (𝑏)) + 𝑓 (𝑏)𝜆 = + 𝑓 (𝑏) − 0 = ,
𝑏−𝑎 𝑎 2 0 2 2
∫𝑏
ce fournit la majoration 𝑏−𝑎 1
𝑎
𝑓 (𝑡)d𝑡 ⩽ 𝑓 (𝑎)+𝑓2
(𝑏)
.
∙ Pour la minoration, on utilise la convexité de 𝑓 (de classe 𝐶 1 ) sur [𝑎, 𝑏] pour obtenir une
( )( ) ( )
minoration de 𝑓 (𝑡) par 𝑓 ′ 𝑎+𝑏 2
𝑡 − 𝑎+𝑏
2
+ 𝑓 𝑎+𝑏 2
(courbe au dessus de toutes ses tan-
gentes, donc au dessus de la tangente au point d’abscisse 𝑎+𝑏 2
). On a, pour tout 𝑡 ∈ [𝑎, 𝑏)],
( 𝑎+𝑏
) ( 𝑎+𝑏
) ( 𝑎+𝑏
) ∫𝑏
𝑓′ 2 𝑡 − 2 + 𝑓 2 ⩽ 𝑓 (𝑡), puis, par croissance de l’intégrale 𝑎 (car 𝑎 < 𝑏) :
∫ 𝑏( ( )( ) ( )) ∫ 𝑏
′ 𝑎+𝑏 𝑎+𝑏 𝑎+𝑏
𝑓 𝑡− +𝑓 d𝑡 ⩽ 𝑓 (𝑡)d𝑡
2 2 2
∫ 𝑏 ( ′ ( 𝑎+𝑏 ) ( 𝑎 𝑎+𝑏 ) ( 𝑎+𝑏 )) 𝑎
avec 𝑎 𝑓 2
𝑡− 2 +𝑓 2 d𝑡
[ 2
]𝑡=𝑏
( ) (𝑡−( 2 )) 𝑎+𝑏 ( )
= 𝑓 ′ 𝑎+𝑏 2 2
+ 𝑓 𝑎+𝑏 2
𝑡
( )𝑡=𝑎 ( )
2 2
′ 𝑎+𝑏 (𝑏−( 2 )) ′ 𝑎+𝑏 (𝑎−( 2 ))
( ) 𝑎+𝑏 ( 𝑎+𝑏 ) ( ) 𝑎+𝑏 ( 𝑎+𝑏 )
= 𝑓 2 2
+𝑓 2 𝑏 − 𝑓 2 2
+𝑓 2 𝑎
( ) ( (𝑏−𝑎)2 (𝑎−𝑏)2 ) ( )
= 𝑓 ′ 𝑎+𝑏 2 8
− 8 + 𝑓 𝑎+𝑏 2
(𝑏 − 𝑎)
( ) ( )
= 𝑓 ′ 𝑎+𝑏 (0) + 𝑓 𝑎+𝑏 (𝑏 − 𝑎) car (𝑏 − 𝑎)2 = (𝑎 − 𝑏)2 ...
( 𝑎+𝑏2 ) 2
= 𝑓 2 (𝑏 − 𝑎).
Donc, ( ) ∫ 𝑏 ( ) ∫ 𝑏
𝑎+𝑏 𝑎+𝑏 1
(𝑏 − 𝑎)𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡)d𝑡 d’où 𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡)d𝑡 car 𝑏 − 𝑎 > 0.
2 𝑎 2 𝑏−𝑎 𝑎
∙ Conclusion :
∫ 𝑏
( ) 𝑓 (𝑡)d𝑡
1 𝑎+𝑏 𝑎 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
si 𝑓 est 𝐶 et convexe sur [𝑎, 𝑏] (avec 𝑎 < 𝑏) alors 𝑓 ⩽ ⩽ .
2 𝑏−𝑎 2
Cette inégalité s’appelle «inégalité de Hermite(-Hadamard)» : l’intégrale sur [𝑎, 𝑏] est en-
cadrée les aires de deux trapèzes.
[ ] [ ]
𝑎+𝑏 𝑎+𝑏
2. On va améliorer ce résultat. En appliquant l’inégalité précédente à 𝑓 sur 𝑎, et ,𝑏 ,
2 2
montrer qu’on a :
( ) 1 ( ( 3𝑎+𝑏 ) ( 𝑎+3𝑏 )) ∫𝑏 ( ( )
𝑓 (𝑎)+𝑓 (𝑏)
)
𝑓 𝑎+𝑏
2
⩽ 2
𝑓 4
+ 𝑓 4
⩽ 1
𝑏−𝑎
𝑓 (𝑡) d𝑡 ⩽ 1
2
𝑓 𝑎+𝑏
2
+ 2
⩽ 𝑓 (𝑎)+𝑓
2
(𝑏)
.
𝑎
On prendra soin de justifier chaque inégalité ! ] [
𝑎+𝑏
REPONSE : On peut appliquer l’inégalité de Hermite pour 𝑓 sur 𝑎, car 𝑓 reste convexe
2
1
𝑎 + 𝑎+𝑏
2 3𝑎 + 𝑏
(et 𝑐 ) sur cet intervalle. On obtient alors (avec = ).
2 4
( ) ∫ 𝑎+𝑏 ( ( ))
3𝑎 + 𝑏 2 2 1 𝑎+𝑏
𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡) d𝑡 ⩽ 𝑓 (𝑎) + 𝑓
4 𝑏−𝑎 𝑎 2 2
[ ]
𝑎+𝑏
De même en appliquant l’inégalité de Hermite sur , 𝑏 on obtient
2
( ) ∫ 𝑏 ( ( ) )
𝑎 + 3𝑏 2 1 𝑎+𝑏
𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡) d𝑡 ⩽ 𝑓 + 𝑓 (𝑏)
4 𝑏 − 𝑎 𝑎+𝑏
2
2 2
∫ ∫ 𝑎+𝑏 ∫
𝑏 2
𝑏
D’après la relation de Chasles, on a 𝑓 (𝑡) 𝑑𝑡 = 𝑓 (𝑡) d𝑡 + 𝑓 (𝑡) d𝑡. Si on somme ces
𝑎+𝑏
𝑎 𝑎 2
deux inégalités, et après division par 2, il vient alors
( ( ) ( )) ∫ 𝑏 ( ( ) )
1 3𝑎 + 𝑏 𝑎 + 3𝑏 1 1 𝑎+𝑏
𝑓 +𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡) 𝑑𝑡 ⩽ 2𝑓 + 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
2 4 4 𝑏−𝑎 𝑎 4 2
soit
( ( ) ( )) ∫ 𝑏 ( ( ) )
1 3𝑎 + 𝑏 𝑎 + 3𝑏 1 1 𝑎+𝑏 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
𝑓 +𝑓 ⩽ 𝑓 (𝑡) d𝑡 ⩽ 𝑓 +
2 4 4 𝑏−𝑎 𝑎 2 2 2
Il reste ensuite à justifier les deux autres inégalités (ce qui justifie l’emploi du verbe «amélio-
rer»). ( )
2 𝑥+𝑦 1
Par convexité de 𝑓 sur [𝑎, 𝑏] on a : ∀ (𝑥, 𝑦) ∈ [𝑎, 𝑏] , 𝑓 ⩽ (𝑓 (𝑥) + 𝑓 (𝑦)).
2 2
( )
𝑎+𝑏
Avec 𝑥 = 𝑎 et 𝑦 = 𝑏, on en déduit que 2𝑓 + 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏) ⩽ 2 (𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)) d’où
( ( ) ) 2
1 𝑎+𝑏 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏) 𝑓 (𝑎) + 𝑓 (𝑏)
𝑓 + ⩽ .
2 2 2 2 ( ) ( ( ) ( ))
3𝑎 + 𝑏 𝑎 + 3𝑏 𝑥+𝑦 𝑎+𝑏 𝑎+𝑏 1 3𝑎 + 𝑏 𝑎 + 3𝑏
Avec 𝑥 = et 𝑦 = , on a = d’où 𝑓 ⩽ 𝑓 +𝑓 .
4 4 2 2 2 2 4 4
Conclusion, l’inégalité demandée est démontrée :
( ) 1 ( ( 3𝑎+𝑏 ) ( 𝑎+3𝑏 )) ∫𝑏 ( ( )
𝑓 (𝑎)+𝑓 (𝑏)
)
𝑓 𝑎+𝑏2
⩽ 2
𝑓 4
+ 𝑓 4
⩽ 1
𝑏−𝑎
𝑓 (𝑡) d𝑡 ⩽ 1
2
𝑓 𝑎+𝑏
2
+ 2
⩽ 𝑓 (𝑎)+𝑓
2
(𝑏)
.
𝑎
3. Complément : montrer que, si 𝑔 est une fonction continue sur le segment [𝑎, 𝑏], alors il existe un
∫𝑏
𝑔(𝑡)d𝑡
𝑐 ∈ [𝑎, 𝑏] tel que 𝑔(𝑐) = 𝑎 𝑏−𝑎 . Autrement dit, toute fonction continue sur un segment prend
sa valeur moyenne (au moins) une fois sur ce segment.
Indications pour une preuve du complément
∙ Preuve n˚1 : commencer par justifier l’existence de 𝑥1 et 𝑥2 dans [𝑎, 𝑏] tels que
𝑔(𝑥1 ) ⩽ 𝑔(𝑡) ⩽ 𝑔(𝑥2 ) pour tout 𝑡 ∈ [𝑎, 𝑏].
∫𝑏
𝑔(𝑡)d𝑡
Encadrer alors 𝑎 𝑏−𝑎 et conclure en invoquant le bon théorème.
REPONSE : 𝑔 étant continue sur le segment [𝑎, 𝑏], le théorème des bornes atteintes permet
d’affirmer que 𝑔 est bornée et atteint ses bornes sur [𝑎, 𝑏], autrement dit 𝑔([𝑎, 𝑏]) = [𝑚, 𝑀] ce
qui se traduit par l’existence de 𝑥1 et 𝑥2 dans [𝑎, 𝑏] tels que
pour tout 𝑡 ∈ [𝑎, 𝑏], 𝑚 = min(𝑔) = 𝑔(𝑥1 ) ⩽ 𝑔(𝑡) ⩽ 𝑔(𝑥2 ) = 𝑀 = max(𝑔).
[𝑎,𝑏] [𝑎,𝑏]
Puis, par croissance de l’intégrale (car 𝑎 < 𝑏) :
∫ 𝑏 ∫ 𝑏 ∫ 𝑏 ∫ 𝑏
𝑔(𝑥1 )d𝑡 ⩽ 𝑔(𝑡)d𝑡 ⩽ 𝑔(𝑥2 )d𝑡 donc (𝑏 − 𝑎)𝑔(𝑥1 ) ⩽ 𝑔(𝑡)d𝑡 ⩽ (𝑏 − 𝑎)𝑔(𝑥2 ).
𝑎 𝑎 𝑎 ∫ 𝑏 𝑎
1
Puis, comme 𝑏 − 𝑎 > 0 : 𝑔(𝑥1 ) ⩽ 𝑔(𝑡)d𝑡 ⩽ 𝑔(𝑥2 ).
𝑏−𝑎 𝑎
1
∫𝑏
En posant 𝑦0 = 𝑏−𝑎 𝑎
𝑔(𝑡)d𝑡, on a 𝑔(𝑥1 ) ⩽ 𝑦0 ⩽ 𝑔(𝑥2 ).
Or, la fonction étant continue sur [𝑎, 𝑏] donc entre 𝑥1 et 𝑥2 , le Théorème des Valeurs Inter-
médiaires assure l’existence d’un 𝑐 entre 𝑥1 et 𝑥2 (donc dans [𝑎, 𝑏]) tel que 𝑔(𝑐) = 𝑦0 .
∫ 𝑏
1 ∫𝑏
On a bien prouvé : il existe un 𝑐 ∈ [𝑎, 𝑏] tel que 𝑔(𝑐) = 𝑔(𝑡)d𝑡 i.e 𝑔(𝑐)(𝑏−𝑎) = 𝑎 𝑔(𝑡)d𝑡.
𝑏−𝑎 𝑎
Autrement dit, si 𝑔 est continue, alors cette fonction 𝑔 prend, sur [𝑎, 𝑏] au moins une fois sa
valeur moyenne, ce qui implique qu’il existe un point 𝑐 ∈ [𝑎, 𝑏] pour lequel la fonction constante
égale à 𝑔(𝑐) donne la même intégrale que 𝑔 sur [𝑎, 𝑏]. ∫ 𝑥
∙ Preuve n˚2 : rappeler l’existence et les propriétés de la fonction 𝐻 : 𝑥 7→ 𝐻(𝑥) = 𝑔(𝑡)d𝑡
𝑎
sur [𝑎, 𝑏], et conclure en invoquant le bon théorème.
REPONSE : puisque 𝑔 est continue sur l’intervalle [𝑎, 𝑏], et 𝑎 ∈ [𝑎, ∫𝑏], le Théorème Fonda-
𝑥
mental de l’Analyse nous assure que la fonction 𝐻 : 𝑥 7→ 𝐻(𝑥) = 𝑔(𝑡)d𝑡 est bien définie,
𝑎
et dérivable sur [𝑎, 𝑏] avec, pour dérivée : pour tout 𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏], 𝐻 ′(𝑥) = 𝑔(𝑥). Autrement dit, 𝐻
est une primitive de 𝑔 sur [𝑎, 𝑏] (et même LA primitive de 𝑔 qui s’annule en 𝑎 car 𝐻(𝑎) = 0).
On observe que, sachant 𝐻 ′ = 𝑔 et 𝑔 continue, on peut même affirmer que 𝐻 est de classe 𝐶 1
sur [𝑎, 𝑏].
En résumé, la fonction 𝐻 est continue sur [𝑎, 𝑏] et dérivable sur ]𝑎, 𝑏[ (car elle est même de classe
𝐶 1 sur [𝑎, 𝑏] !) : le Théorème des Accroissements Finis assure l’existence d’un 𝑐 ∈]𝑎, 𝑏[ tel
∫𝑏
que 𝐻 ′ (𝑐) = 𝐻(𝑏)−𝐻(𝑎)
𝑏−𝑎
1
i.e 𝑔(𝑐) = 𝑏−𝑎 1
(𝐻(𝑏) − 0) i.e 𝑔(𝑐) = 𝑏−𝑎 𝑎
𝑔(𝑡)d𝑡.
∫ 𝑏
1
On a bien prouvé : il existe un 𝑐 ∈ [𝑎, 𝑏] tel que 𝑔(𝑐) = 𝑔(𝑡)d𝑡 .
𝑏−𝑎 𝑎
( ( ( ))) ( )
𝑥+𝑦 ln (ch (𝑥)) + ln (ch (𝑦))
exp ln ch ⩽ exp .
2 2
Donc pour résumer, il suffit de prouver que 𝑔 : 𝑥 7−→ ln (ch (𝑥)) est convexe sur ℝ. Elle est bien
définie sur ℝ (car ch ⩾ 1) et y est dérivable deux fois (ln et ch le sont). Avec
Ce qui est résolu si on détermine la convexité de ℎ : 𝑋 7−→ ln (ln 𝑋) sur [𝑒, +∞[.
Or, la fonction ℎ est dérivable deux fois sur [𝑒, +∞[ avec
1 ln(𝑋) + 1
∀𝑋 ⩾ 𝑒, ℎ′ (𝑋) = et ℎ′′ (𝑋) = − < 0 car ln 𝑋 ⩾ 1 si 𝑋 ⩾ 𝑒
𝑋 ln (𝑋) (𝑋 ln(𝑋))2
Ainsi ℎ est concave sur [𝑒, +∞[, d’où
( ( ))
𝑋 +𝑌 ln (ln (𝑋)) + ln (ln(𝑌 ))
ln ln ⩾
2 2
( ) ( )
2 exp (ch(𝑥)) + exp (ch(𝑦)) ln (ch(𝑥)) + ln (ch(𝑦))
Ceci prouve que ∀ (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ , ln ⩾ exp .
2 2
La deuxième ( inégalité)est donc( la meilleure car ) ( )
𝑥+𝑦 ln (ch(𝑥)) + ln (ch(𝑦)) exp (ch(𝑥)) + exp (ch(𝑦))
ch ⩽ exp ⩽ ln
2 2 2
Exercice 11
1. Soit 𝑛 ⩾ 1 : dénombrer les entiers à 𝑛 chiffres dont la somme des chiffres vaut 3.
Remarque : bien entendu, 01789 = 1789 est un nombre à 4 chiffres, pas à 5.
REPONSE : On note 𝐴𝑛 le nombre d’entiers à 𝑛 chiffres dont la somme des chiffres vaut 3.
Il me semble judicieux de calculer 𝐴𝑛 pour des petites valeurs de 𝑛. Cela oblige à décrire tous
les entiers recherché. Pour cela, on est souvent amené à les classer, ce qui donne une idée pour
les dénombrer dans le cas général.
Pour 𝑛 = 1, c’est facile, il n’y en a qu’un qui est 3 donc 𝐴1 = 1 .
Si 𝑛 = 2, on a comme possibilité 12, 21, 30. Ainsi 𝐴2 = 3 .
Pour 𝑛 = 3, les solutions sont 120, 102, 111, 210, 201, 300 que l’on a classé en fonction du
premier chiffre. Ainsi 𝐴3 = 6 .
Pour 𝑛 = 4, les entiers cherchés sont
Dans la première ligne, on a écrit les solutions dont le premier chiffre est un 1, en les séparant
selon qu’un des autres chiffres vaut 2 ou non. La seconde ligne, les solutions dont le premier
chiffre vaut 2 et enfin la seule solution dont le premier chiffre vaut 3. Ainsi 𝐴4 = 10 .
On peut maintenant examiner le cas général.
Soit 𝑝 un entier à 𝑛 chiffres dont la somme des chiffres vaut 3. Tous les chiffres sont dans
l’ensemble {0, 1, 2} et le premier chiffre ne peut valoir que 1, 2 ou 3 (car les chiffres sont tous
plus petit que la somme des chiffres).
Par disjonction des cas (donc on additionne ensuite le nombre d’entiers obtenu pour chacun
des cas).
✓ Si le premier chiffre vaut ⃝,3 les autres sont nuls. L’entier 𝑝 vaut 3 |0 ⋅{z
⋅ ⋅ 0} , une seule solution.
𝑛−1 «0»
✓ Si le premier chiffre vaut ⃝,2 un des autres chiffres (ah donc pour parler d’un autre chiffre,
il faut au moins 𝑛 ⩾ 2) vaut 1 et les autres sont nuls. Pour «construire» 𝑝, on choisit l’empla-
cement du chiffre
( 1 parmi
) 𝑛 − 1 possibilités (on ne peut pas placer le 1 en première position).
𝑛−1
Ce qui donne = 𝑛 − 1 solutions de ce type.
1
✓ Si le premier chiffre vaut ⃝,1 il y a deux sous cas disjoints : ( )
𝑛−1
∙ Ou bien l’un des autres chiffres vaut 2 et dans ce cas les autres valent 0. On a
1
choix pour placer le 2, ce qui donne 𝑛 − 1 solutions de ce type.
∙ Ou bien deux autres chiffres valent(1 (donc
) il faut que 𝑛 ⩾ 3 pour avoir 3 chiffres). Il y a
𝑛−1 (𝑛 − 1) (𝑛 − 2)
deux 1 à placer parmi 𝑛 − 1 choix, soit = solutions dans ce sous cas.
2 2
(𝑛 − 1) (𝑛 − 2) 𝑛 (𝑛 − 1)
Au total, on a (𝑛 − 1) + = possibilités pour que le premier chiffre de
2 2
𝑁 soit un ⃝.1
Par disjonction des cas , on a donc, pour 𝑛 ⩾ 3
𝑛 (𝑛 − 1) 𝑛 (𝑛 + 1)
𝐴𝑛 = + (𝑛 − 1) + 1 = donc 𝐴𝑛 = 𝑛(𝑛+1)2
(si 𝑛 ⩾ 3).
2 2
2×3 1×2
On vérifie que 𝐴2 = 3 = et 𝐴1 = = 1. Cette formule est donc valable pour 𝑛 ∈ ℕ
2 2
𝑛 (𝑛 + 1)
(eh oui on a 𝐴0 = 0 non ?) Donc pour tout 𝑛 ⩾ 0, 𝐴𝑛 = .
2
Remarque : On peut avoir une approche différente pour 𝑛 ⩾ 3. Pour 𝑛 = 5 par exemple, on
(Le 𝑇 signifie Trois, le 𝐷 signifie Deux, le 𝑈 signifie Un et le 𝑂 signifie zérO). Chaque ana-
gramme de ces mots donne un entier ayant au plus 5 chiffres et dont la somme des chiffres
vaut 3. Par exemple 𝑂𝑂𝑇
( ) 𝑂𝑂 donne l’entier 300 (This is Sparta !). Le nombre d’anagrammes
5
de 𝑇 𝑂𝑂𝑂𝑂 est 5 = (choix du placement du 𝑇 ), le nombre d’anagrammes de 𝐷𝑈𝑂𝑂𝑂
( ) ( ) 1
5 4
vaut × (on place le 𝐷 puis le 𝑈), et le nombre d’anagrammes de 𝑈𝑈𝑈𝑂𝑂 vaut
( ) 1( ) 1
5 5
= (on place les 3 𝑈 ou les 2 𝑂, au choix). On a donc
3 2
( ) ( ) ( ) ( )
5 5 4 5
𝐴1 + 𝐴2 + 𝐴3 + 𝐴4 + 𝐴5 = + × + = 35
1 1 1 3
Sachant que l’on a déjà calculé 𝐴1 + 𝐴2 + 𝐴3 + 𝐴4 = 1 + 3 + 6 + 10 = 20, on en déduit que
5×6
𝐴5 = 35 − 20 = 15 = (ouf).
2
Si vous avez compris le raisonnement, on a donc (a priori pour 𝑛 ⩾ 3, mais comme toujours,
on vérifie que c’est valable si 𝑛 ⩾ 1)
𝑛 ( ) ( ) ( ) ( )
∑ 𝑛 𝑛 𝑛−1 𝑛 𝑛 (𝑛 − 1) (𝑛 − 2) 𝑛 (𝑛 + 1) (𝑛 + 2)
𝐴𝑘 = + × + = 𝑛+𝑛 (𝑛 − 1)+ =
𝑘=1
1 1 1 3 6 6
et (par télescopage !)
( 𝑛 ) ( 𝑛−1 )
∑ ∑ 𝑛 (𝑛 + 1) (𝑛 + 2) (𝑛 − 1) 𝑛 (𝑛 + 1) 𝑛 (𝑛 + 1)
𝐴𝑛 = 𝐴𝑘 − 𝐴𝑘 = − =
𝑘=0 𝑘=0
6 6 2
𝑛 (𝑛 + 1)
On retrouve 5 bien le résultat 𝐴𝑛 = .
2
2. Soit 𝑁 ∈ ℕ∗ , on choisit un entier entre 1 et 10𝑁 : quelle est la probabilité 𝑝𝑁 que la somme des
chiffres de cet entier vaille 3 ?
REPONSE : On commence par déterminer le nombre d’entier entre 1 et 10𝑁 qui, sans surprise,
vaut 10𝑁 (c’est le cardinal de l’univers). Puis on détermine le nombre d’entier 𝑝 ⩽ 10𝑁 donc la
somme des chiffres vaut 3. Puisque la somme des chiffres de 10𝑁 vaut 1, cela revient à détermi-
ner le nombre d’entiers 𝑝 ⩽ 10𝑁 − 1 donc la somme des chiffres vaut 3. Mais si 1 ⩽ 𝑝 ⩽ 10𝑁 − 1
alors 𝑝 possède entre 1 et 𝑁 chiffres.
Par disjonction des cas, le nombre d’entiers 𝑝 ⩽ 10𝑁 − 1 dont la somme des chiffres vaut 3 vaut
𝑁
∑
𝐴𝑘 .
𝑘=1
Remarque : Si on veut rédiger cela, on introduit
{ [[ ]] }
ℬ = 𝑝 ∈ 1 ; 10𝑁 −1 tel que la somme des chiffres de 𝑝 vaut 3
𝑛(𝑛+1) (𝑛+1)
5. Tiens, 𝐴𝑛 = 2 = 2 ... hasard ?
et
𝒜𝑘 = {𝑝 ∈ ℬ, 𝑝 a 𝑘 chiffres}.
Alors les (𝒜𝑘 )1⩽𝑘⩽𝑁 forment une partition de ℬ i.e.
𝑁
∪
ℬ= 𝒜𝑘 et ∀ (𝑖, 𝑗) ∈ [[ 1 ; 𝑁 ]] , 𝑖 ∕= 𝑗 =⇒ 𝒜𝑖 ∩ 𝒜𝑗 = ∅
𝑘=1
𝑁
∑ 𝑁
∑
6
On en déduit que ∣ℬ∣ = ∣𝒜𝑘 ∣. Or, par définition ∣𝒜𝑘 ∣ = 𝐴𝑘 d’où ∣ℬ∣ = 𝐴𝑘 .
𝑘=1 𝑘=1
Pour finir, on a donc 7
∑𝑁 𝑁
∑ ( ) ( 2𝑁 +1 )
𝑘(𝑘+1) 𝑁 (𝑁 +1)(2𝑁 +1) 𝑁 (𝑁 +1) 𝑁 (𝑁 +1) 𝑁 (𝑁 +1)(𝑁 +2)
2
= 12 (𝑘 2 + 𝑘) = 1
+ = +1 =
𝑘=1 𝑘=1 cours ! 2 6 2 4 3 6
Exercice 12
Une partie (=sous-ensemble) de 𝐸𝑛 = {1, 2, . . . , 𝑛} = [[ 1 ; 𝑛 ]] est dite lacunaire si cette partie est
non vide et ne contient jamais deux entiers consécutifs.
Par exemple, si 𝑛 ⩾ 7 : {2, 5, 7}, {1, 6}, {4}, {1, 3, 5, 7} sont des parties lacunaires de 𝐸𝑛 .
On note 𝐿𝑛 le nombre de parties lacunaires de 𝐸𝑛 .
1. Déterminer, «à la main», les valeurs de 𝐿1 , 𝐿2 , 𝐿3 , 𝐿4 .
REPONSE :
∙ Il n’y a qu’une seule partie lacunaire (non vide) dans 𝐸1 = {1}, il s’agit de {1}, donc
𝐿1 = 1 .
∙ Les parties lacunaires de 𝐸2 = {1, 2} sont {1} et {2} donc
𝐿2 = 2 .
∙ Les parties lacunaires de 𝐸3 = {1, 2, 3} sont {1} et {2} et {3} et {1, 3} donc
𝐿3 = 4 .
∙ Les parties lacunaires de 𝐸4 = {1, 2, 3, 4} sont {1} et {2} et {3} et {4} et {1, 3} et {1, 4} et
{2, 4} donc
𝐿4 = 7 .
6. En notant ∣𝐸∣ = #(𝐸) = card(𝐸).
( )
7. Ou en remarquant (𝑘+1)3 −𝑘 3 = 3𝑘 2 +3𝑘+1 = 3𝑘(𝑘+1)+1 donc 𝑘(𝑘+1)2 = 16 (𝑘 + 1)3 − 𝑘 3 − 1 , puis par linéarité
𝑁 ( ) ( 𝑁 (
)
∑ ∑ ) ( ) 3 2
et télescopage, 𝑘(𝑘+1)
2 = 1
6 (𝑘 + 1)3 − 𝑘 3 − 1 = 61 (𝑁 + 1)3 − 13 − 𝑁 = 𝑁 +3𝑁6 +2𝑁 = 𝑁 (𝑁 +1)(𝑁 6
+2)
𝑘=1 ( )𝑘=1
8. Tiens, 𝑁 (𝑁 +1)(𝑁
6
+2)
= 𝑁3+2 ... hasard ?
Remarque : on a déjà rencontré (euphémisme) (𝐹𝑛 )𝑛⩾0 , la suite de Fibonacci, définie par 𝐹0 = 0,
𝐹1 = 1 et 𝐹𝑛+2 = 𝐹𝑛+1 + 𝐹𝑛 (pour
(( tout)𝑛 ⩾ 0)
( dont) l’expression
) ( est( ) )
√ 𝑛 √ 𝑛 𝑛
𝐹𝑛 = √15 1+ 5
2
− 1−2 5 = √15 𝜑𝑛 − − 𝜑1 .
On a (𝐹𝑛 )𝑛⩾0 = (0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, . . .) et (𝑢𝑛 )𝑛⩾1 = (2, 3, 5, 8, . . .), on observe
pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝑢𝑛 = 𝐹𝑛+2 .
4. Montrer que le nombre de parties lacunaires de 𝐸𝑛 = {1, 2, . . . , 𝑛} contenant exactement 𝑝
( )
éléments est 𝑛+1−𝑝
𝑝
.
REPONSE : considérons, dans 𝐸𝑛 = {1, 2, . . . , 𝑛}, la partie lacunaire {𝑎1 , 𝑎2 , 𝑎3 , . . . , 𝑎𝑝 } (élé-
ments rangés par ordre croissant).
On lui associe la partie {𝑏1 , 𝑏2 , 𝑏3 , . . . , 𝑏𝑝 } = {𝑎1 , 𝑎2 − 1, 𝑎3 − 2, . . . , 𝑎𝑝 − (𝑝 − 1)} : c’est une partie
de 𝐸𝑛−(𝑝−1) = 𝐸𝑛−𝑝+1 formés d’éléments rangés par ordre strictement croissant. En effet, dans
la partie lacunaire, on a, par construction, 𝑎𝑘 + 1 < 𝑎𝑘+1 i.e 𝑎𝑘 + 2 ⩽ 𝑎𝑘+1 i.e 𝑎𝑘+1 − 𝑎𝑘 ⩾ 2 :
or, on a «𝑏𝑖 = 𝑎𝑖 − (𝑖 − 1)» donc 𝑏𝑘+1 − 𝑏𝑘 = (𝑎𝑘+1 − 𝑘) − (𝑎𝑘 − (𝑘 − 1)) = 𝑎𝑘+1 − 𝑎𝑘 − 1 ⩾ 2 − 1
i.e 𝑏𝑘+1 − 𝑏𝑘 ⩾ 1 donc 𝑏𝑘+1 > 𝑏𝑘 (ce sont des entiers !).
Donc, à toute partie lacunaire de 𝐸𝑛 (à 𝑝 éléments) on peut associer une suite de 𝑝 éléments
𝑛 ( )
∑ 𝑛+1−𝑝 (𝑛+1−0)
de 𝐹𝑛+2 = 1 + et, comme 1 = 0
, on a même
𝑝=1
𝑝
𝑛 ( )
∑ 𝑛+1−𝑝
𝐹𝑛+2 = (pour tout 𝑛 ⩾ 1).
𝑝=0
𝑝
𝑛−2 ( )
∑ 𝑛−1−𝑝
Et en décalant : 𝐹𝑛 = pour tout 𝑛 ⩾ 3.
𝑝=0
𝑝
2−2 ( ) ∑ 0 ( ) ( )
∑ 2−1−𝑝 1−𝑝 1
Pour 𝑛 = 2, on a = = = 1, et comme 𝐹2 = 1, on déduit
𝑝=0
𝑝 𝑝=0
𝑝 0
𝑛−2 ( )
∑ 𝑛−1−𝑝
𝐹𝑛 = (pour tout 𝑛 ⩾ 2) .
𝑝=0
𝑝
⌊∑2 ⌋(
𝑛−1
)
𝑛−1−𝑝
Et en ne conservant que les termes non nuls dans la somme : 𝐹𝑛 = , formule
𝑝=0
𝑝
⌊ 1−1
∑2 ⌋( ) 0 ( )
∑ (0)
1−1−𝑝 −𝑝
qui reste valable avec 𝑛 = 1 car 𝑝
= 𝑝
= 0
= 1 = 𝐹1 . Enfin,
𝑝=0 𝑝=0
⌊∑2 ⌋(
𝑛−1
)
𝑛−1−𝑝
pour tout 𝑛 ⩾ 1, 𝐹𝑛 = .
𝑝=0
𝑝
∑
Et en se rappelant, par convention, Δ𝑘 = 0, la formule précédente reste vraie pour 𝑛 = 0.
𝑘∈∅
Exercice 13
Pour (𝑛, 𝑝) ∈ (ℕ∗ )2 , on appelle 𝑆𝑛,𝑝 le nombre de surjections 𝑓 de 𝐸𝑛 = {1, 2, . . . , 𝑛} = [[ 1 ; 𝑛 ]] vers
𝐸𝑝 = {1, 2, . . . , 𝑝} = [[ 1 ; 𝑝 ]]. On s’intéresse ici à 𝑆𝑛,𝑝 pour certains couples (𝑛, 𝑝).
1. Que dire de 𝑆𝑛,𝑝 lorsque 𝑛 < 𝑝 ? Lorsque 𝑛 = 𝑝 ?
REPONSE : dans le cours, on a vu que, pour qu’il existe une surjection 𝑓 : 𝐴 → 𝐵, il est
nécessaire d’avoir card(𝐴) ⩾ card(𝐵).
Donc, si 𝑛 < 𝑝, il ne peut pas exister de surjection 𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸𝑝 . Ainsi,
si 𝑛 < 𝑝, 𝑆𝑛,𝑝 = 0 .
Dans le cours, on a vu que, si card(𝐴) = card(𝐵), alors pour toute application 𝑓 : 𝐴 → 𝐵 on
a les équivalences suivantes : (𝑓 injective ) ⇔ (𝑓 surjective ) ⇔ (𝑓 bijective ).
Par conséquent, si 𝑛 = 𝑝, le nombre d’injections 𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸𝑛 est aussi le nombre de bijections
𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸𝑛 i.e le nombre de permutations de l’ensemble 𝐸𝑛 , et on sait qu’il y en a 𝑛!. Ainsi,
si 𝑝 = 𝑛, 𝑆𝑛,𝑛 = 𝑛! .
2. Déterminer, pour tout entier 𝑛 ⩾ 1, la valeur de 𝑆𝑛,1 .
REPONSE : il n’existe qu’une seule application 𝑓 : 𝐸𝑛 → 𝐸1 , il s’agit de l’application
constante définie par, pour tout 𝑘 ∈ 𝐸𝑛 , 𝑓 (𝑘) = 1... et elle est surjective ! Ainsi,
𝑆𝑛,1 = 1 .
3. Dans cette question, et pour alléger les notations, on note, pour tout 𝑛 ⩾ 2, 𝐷𝑛 = 𝑆𝑛,2 .
(a) Rappeler la valeur de 𝐷2 .