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Logique (suite) :

Les quantificateurs :

Soit un 𝐸 ensemble et 𝑃(𝑥) une proposition en fonction des éléments 𝑥 de 𝐸.

Définition :

1)La proposition ≪ 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝑙𝑒𝑠 é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑥 𝑑𝑒 𝐸 𝑃(𝑥)𝑒𝑠𝑡 𝑣𝑟𝑎𝑖𝑒 ≫ ou ≪


𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑥 é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝐸 𝑃(𝑥) 𝑒𝑠𝑡 vraie≫ s’écrit ≪ ∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑃(𝑥) ≫.

∀ s’appelle le quantificateur universel.

2)La proposition ≪ 𝑖𝑙 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑎𝑢 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑢𝑛 é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑥 𝑑𝑒 𝐸 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑃(𝑥) 𝑒𝑠𝑡 𝑣𝑟𝑎𝑖𝑒 ≫ 𝑠 ′ é𝑐𝑟𝑖𝑡

≪ ∃𝑥 ∈ 𝐸, 𝑃(𝑥) ≫ ou ≪ ∃𝑥 ∈ 𝐸/𝑃(𝑥) ≫.

∃ s’appelle le quantificateur existentiel.

3) La proposition ≪ 𝑖𝑙 𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑢𝑛 𝑢𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒 é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑥 𝑑𝑒 𝐸 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑃(𝑥) 𝑒𝑠𝑡 𝑣𝑟𝑎𝑖𝑒 ≫ 𝑠 ′ é𝑐𝑟𝑖𝑡

≪ ∃! 𝑥 ∈ 𝐸, 𝑃(𝑥) ≫.

Propriétés :

Soient 𝐸 et 𝐹 deux ensembles et 𝑃(𝑥, 𝑦) une proposition qui dépend de deux variables 𝑥 et 𝑦 où 𝑥 est
un élément de 𝐸 et 𝑦 est un élément de 𝐹 alors

∀𝑥 ∈ 𝐸, ∀𝑦 ∈ 𝐹/ 𝑃(𝑥, 𝑦) ⇔ ∀𝑦 ∈ 𝐹, ∀𝑥 ∈ 𝐸/ 𝑃(𝑥, 𝑦).


∃𝑥 ∈ 𝐸, ∃𝑦 ∈ 𝐹/ 𝑃(𝑥, 𝑦) ⇔ ∃𝑦 ∈ 𝐹, ∃𝑥 ∈ 𝐸/ 𝑃(𝑥, 𝑦).
On peut permuter des quantificateurs de même nature.

L’assertion ∀𝑥 ∈ 𝐸, ∃𝑦 ∈ 𝐹/ 𝑃(𝑥, 𝑦) n’est pas équivalente à l’assertion ∃𝑦 ∈ 𝐹, ∀𝑥 ∈ 𝐸/ 𝑃(𝑥, 𝑦).

On ne peut pas permuter des quantificateurs de nature différente.

Exemples :

Ecrivons les propositions suivantes en utilisant les quantificateurs :

1)𝑓 est la fonction nulle où 𝑓 est une fonction de ℝ dans ℝ.

1)∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑓(𝑥) = 0.

2)𝑓est l’identité de ℝ c’est-à-dire la fonction qui à chaque réel associe lui-même.

2)∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑓(𝑥) = 𝑥.

3)L’équation sin 𝑥 = 𝑥, a une et une solution dans ℝ.

3)∃! 𝑥 ∈ ℝ, sin 𝑥 = 𝑥.

Négation d’une assertion quantifiée :

1
1)𝑛𝑜𝑛 ≪ ∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑃(𝑥) ≫⇔≪ ∃𝑥 ∈ 𝐸, 𝑛𝑜𝑛𝑃(𝑥) ≫.

2)𝑛𝑜𝑛 ≪ ∃𝑥 ∈ 𝐸, 𝑃(𝑥) ≫⇔≪ ∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑛𝑜𝑛𝑃(𝑥) ≫.

Exemples :

Ecrivons la négation des assertions suivantes :

1)∃𝑥 ∈ ℝ, ∀𝑦 ∈ ℝ ∕ 𝑥 + 𝑦 > 0.

𝒏𝒐𝒏1)⇔ ∀𝑥 ∈ ℝ, ∃ 𝑦 ∈ ℝ ∕ 𝑥 + 𝑦 ≤ 0.

2) ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑓( 𝑥) ≤ 1.

𝒏𝒐𝒏2)⇔ ∃𝑥 ∈ ℝ, 𝑓( 𝑥) > 1.

Les types de raisonnement (les méthodes de démonstrations) :


1)La démonstration directe :
Si la proposition 𝑃 est vraie et la proposition(𝑃 ⇒ 𝑄) est vraie alors la proposition 𝑄 est vraie.
2)La démonstration par contraposition :
Comme l’implication et sa contraposée sont équivalentes alors pour montrer que (𝑃 ⇒ 𝑄) on
démontre que 𝑛𝑜𝑛𝑄 ⇒ 𝑛𝑜𝑛𝑃.
Exemple :

Soit 𝑛 ∈ ℕ, montrons que si 𝑛2 est pair ⇒ 𝑛 est pair.

Nous allons démontrer sa contraposée c’est-à-dire : 𝑛𝑜𝑛(𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑖𝑟) ⇒ 𝑛𝑜𝑛(𝑛2 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑖𝑟)

𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑚𝑝𝑎𝑖𝑟 ⇒ 𝑛2 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑚𝑝𝑎𝑖𝑟.


On a : 𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑚𝑝𝑎𝑖𝑟 alors 𝑛 = 2𝑘 + 1/𝑘 ∈ ℕ.

𝑛2 = (2𝑘 + 1)2 = 4𝑘 2 + 4𝑘 + 1 = 2(2𝑘 2 + 2𝑘) + 1 = 2𝑙 + 1 avec 𝑙 = 2𝑘 2 + 2𝑘 ∈ ℕ donc


𝑛2 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑚𝑝𝑎𝑖𝑟.

On a démontré que la contraposée est vraie d’où pour 𝑛 ≥ 2, 𝑛2 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑖𝑟 ⇒ 𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑖𝑟.
3)La démonstration par l’absurde :
On suppose vraie la négation de l’énoncé à démontrer et on démontre que cette hypothèse conduit
à une contradiction.
Exemple :

Montrons que √2 est irrationnel c’est-à-dire √2 ∉ ℚ.

Supposons que √2 soit un nombre rationnel (√2 ∈ ℚ) donc il existe 𝑝 ∈ ℕ 𝑒𝑡 𝑞 ∈ ℕ∗ avec


𝑝
𝑝 𝑒𝑡 𝑞 premiers entre eux (c’est-à-dire sans diviseur commun autre que 1) tel que √2 = 𝑞 .

2
𝑝 𝑝2
On a : √2 = 𝑞 ⇒ 2 = 𝑞2 ⇒ 𝑝2 = 2𝑞 2 d’où 𝑝2 est pair et d’après l’exemple précédent 𝑝 est pair donc il
existe 𝑚 ∈ ℕ/𝑝 = 2𝑚 puisque 𝑝2 = 2𝑞 2 on obtient 𝑞 2 = 2𝑚2 ⇒ 𝑞 2 est pair, on en déduit que 𝑞 est
pair ce qui signifie qu’il existe 𝑙 ∈ ℕ⁄𝑞 = 2𝑙.
On a donc fait apparaitre un diviseur commun à 𝑝 𝑒𝑡 𝑞 (à savoir le 2) ce qui est contraire à notre
hypothèse 𝑝 𝑒𝑡 𝑞 premier entre eux par conséquent √2 ∉ ℚ.
4)La démonstration d’une assertion quantifiée :
a) Pour prouver qu’une proposition de la forme ≪ ∃𝑥 ∈ 𝐸, 𝑃(𝑥) ≫ est vraie, il suffit de trouver un
élément 𝑥 ∈ 𝐸 satisfaisant à la condition.
Exemple :

Montrons que ∃𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 2 > 1.

∃2 ∈ ℝ, 22 = 4 > 1 donc ∃𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 2 > 1.


b) Pour établir qu’un énoncé de type ≪ ∀𝑥 ∈ 𝐸, 𝑃(𝑥) ≫ est faux, il suffit de trouver un 𝑥 𝑑𝑒 𝐸 pour
lequel 𝑃(𝑥) est fausse, on dit que l’on a trouvé un contre-exemple.
Exemple :

Vérifions si ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 < 3 ⇒ 𝑥 2 < 9.

Cette proposition est fausse car ∃ − 4 ∈ ℝ, −4 < 3 𝑚𝑎𝑖𝑠 (−4)2 = 16 > 9.


5)La démonstration par récurrence :
Soit 𝑃(𝑛) une proposition qui dépend des entiers naturels. Pour démontrer que 𝑃(𝑛) est vraie, on
va suivre les étapes suivantes :
1) On vérifie que 𝑃(𝑛) est vraie au premier rang .
2) On suppose que 𝑃(𝑛) est vraie (hypothèse de récurrence).
3) On démontre que 𝑃(𝑛 + 1) est vraie.
Par conséquent, 𝑃(𝑛) est vraie quelque soit l’entier naturel 𝑛 supérieur ou égal au premier rang.
Exemple :
𝑛(𝑛+1)
Montrons que : ∀𝑛 ≥ 1, 1 + 2 + ⋯ + 𝑛 = 2

On note 𝑃(𝑛) cette proposition.


Vérifions 𝑃(1) :
1(1+1)
Le côté droit de l’égalité nous donne : 2
=1

Le côté gauche de l’égalité nous donne : 1 = 1


Les deux côtés de l’égalité sont égaux donc 𝑃(1) est vraie.
On suppose que 𝑃(𝑛) est vraie et on démontre que 𝑃(𝑛 + 1) est vraie c’est-à-dire

3
(𝑛+1)(𝑛+2)
∀𝑛 ≥ 1, 1 + 2 + ⋯ + 𝑛 + (𝑛 + 1) =
2

𝑛(𝑛+1)
On a 𝑃(𝑛) est vraie ⇔∀𝑛 ≥ 1, 1 + 2 + ⋯ + 𝑛 = 2

On ajoute 𝑛 + 1 aux deux côtés de de l’égalité on aura :


𝑛(𝑛+1)
1 + 2 + ⋯ + 𝑛 + (𝑛 + 1) = 2
+ 𝑛+1

𝑛(𝑛+1)+2(𝑛+1) (𝑛+1)(𝑛+2)
⇔1 + 2 + ⋯ + 𝑛 + (𝑛 + 1) = 2
= 2

D’où 𝑃(𝑛 + 1) est vraie.


𝑛(𝑛+1)
Par conséquent : ∀𝑛 ≥ 1, 1 + 2 + ⋯ + 𝑛 = 2
.

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