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DS 2

E2A – E2B Corrigé Le 10 octobre 2022

Exercice 1 (D’après ECRICOME 2017)


Partie A : Étude de la matrice 𝑨
1. Un calcul simple donne

−6 6 0
(𝐴 − 𝐼)2 = (−6 6 0) et (𝐴 − 𝐼)3 = 0
0 0 0

2. De ce qui précède, on déduit, en développant, que : 𝐴3 − 3𝐴2 + 3𝐴 − 𝐼 = 0, soit :


𝐴(𝐴2 − 3𝐴 + 3𝐼) = 𝐼
Cette égalité permet de conclure :
𝐴 est inversible

Remarque : on a même 𝐴−1 = 𝐴2 − 3𝐴 + 3𝐼…

Partie B : Recherche d’une solution particulière


3. La fonction 𝑥 ↦ 𝑥 + 1 est de classe 𝐶 2 sur ]−1,1[ (polynomiale), à valeurs dans ℝ∗+ , et 𝑥 ↦ √𝑥 est de
classe 𝐶 2 sur ℝ∗+ , donc par composition, la fonction 𝜑 est de classe 𝐶 2 sur ]−1,1[. En outre,
1 1
∀𝑥 ∈ ]−1,1[ , 𝜑 ′ (𝑥) = (𝑥 + 1)−1⁄2 et 𝜑 ′′ (𝑥) = − (𝑥 + 1)−3⁄2
2 4
On a donc
1 1
𝜑 ′ (0) = et 𝜑 ′′ (0) = −
2 4

4. La fonction 𝜑 étant de classe 𝐶 2 en 0, elle possède un développement limité en 0 à l’ordre 2, donné


par :
1
𝜑(𝑥) = 𝜑(0) + 𝜑 ′ (0)𝑥 + 𝜑 ′′ (0)𝑥 2 + 𝑥 2 𝜀(𝑥) avec lim 𝜀(𝑥) = 0
2 𝑥→0
c’est-à-dire :
1 1 1
√1 + 𝑥 = 1 + 𝑥 − 𝑥 2 + 𝑥 2 𝜀(𝑥) avec lim 𝜀(𝑥) = 0 (ainsi 𝛼 = )
2 8 𝑥→0 8

5. Un banal développement donne

2 1 1 4
(𝑃(𝑥)) = 1 + 𝑥 − 𝑥 3 + 𝑥
8 64

6. En remplaçant 𝑥 par 𝐶, on a :
2 1 1 4 1 1
(𝑃(𝐶)) = 𝐼 + 𝐶 − 𝐶 3 + 𝐶 = 𝐴 − (𝐴 − 𝐼)3 + (𝐴 − 𝐼)4
8 64 8 64
Or, (𝐴 − 𝐼)3 = (𝐴 − 𝐼)4 = 0, donc
2
(𝑃(𝐶)) = 𝐴
Une matrice 𝑀 telle que 𝑀2 = 𝐴 est donc 𝑀 = 𝑃(𝐶). Il reste à faire le calcul :

1 1 1 1 1 0 0 1 −1 1 2 1 −6 6 0
𝑀 = 𝑃(𝐶) = 𝐼 + 𝐶 − 𝐶 2 = 𝐼 + (𝐴 − 𝐼) − (𝐴 − 𝐼)2 = (0 1 0) + (−1 1 2) − (−6 6 0)
2 8 2 8 2 8
0 0 1 −3 3 0 0 0 0
soit :

5⁄4 − 1⁄4 1
𝑀 = ( 1⁄4 3 ⁄4 1)
− 3⁄2 3 ⁄2 1

Partie C : Résolution complète de l’équation


7.a) On a
1 1 1 1 1 −6
𝐴 (0) − (0) = ( 1 ) et 𝐴 ( 1 ) − ( 1 ) = (−6)
1 1 −3 −3 −3 0
donc
𝑣 = (1,1, −3) et 𝑢 = (−6, −6,0)

7.b) Pour tout (𝑎, 𝑏, 𝑐) ∈ ℝ3


𝑎𝑢 + 𝑏𝑣 + 𝑐𝑤 = 0 ⇔ (−6𝑎 + 𝑏 + 𝑐, −6𝑎 + 𝑏, −3𝑏 + 𝑐) = (0,0,0)
−6𝑎 + 𝑏 + 𝑐 = 0
⇔{ −6𝑎 + 𝑏 = 0
−3𝑏 + 𝑐 = 0
Des deux premières lignes (en les soustrayant), on déduit que 𝑐 = 0. En reportant dans la 3ème, on déduit
que 𝑏 = 0, puis à l’aide de la 2ème ligne, que 𝑎 = 0.
Ainsi, la famille ℬ ′ est libre dans ℝ3 . Comme, en outre, Card ℬ ′ = dim ℝ3 , alors

La famille ℬ ′ = (𝑢, 𝑣, 𝑤) est une base de ℝ3

7.c) On a
−6 −6
𝐴 (−6) = (−6)
0 0
donc 𝑓(𝑢) = 𝑢.
Par ailleurs, on a par définition, 𝑢 = 𝑓(𝑣) − 𝑣 donc 𝑓(𝑣) = 𝑢 + 𝑣 et 𝑣 = 𝑓(𝑤) − 𝑤, donc 𝑓(𝑤) = 𝑣 + 𝑤.
Ainsi
1 1 0
Mat ℬ′ (𝑓) = (0 1 1) = 𝑇
0 0 1

7.d) En notant alors 𝑃 la matrice de passage de la base ℬ à la base ℬ ′ , on sait que 𝑃 est une matrice inver-
sible de ℳ3 (ℝ), et par la formule du changement de base, on a 𝑇 = 𝑃−1 𝐴𝑃.
Remarque :
−6 1 1
𝑃 = (−6 1 0)
0 −3 1
8.a) Si 𝑁 2 = 𝑇, alors :
𝑁𝑇 = 𝑁𝑁 2 = 𝑁 3 = 𝑁 2 𝑁 = 𝑇𝑁
En cherchant 𝑁 sous la forme
𝑎 𝑏 𝑐
𝑁 = (𝑑 𝑒 𝑓) où (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑, 𝑒, 𝑓, 𝑔, ℎ, 𝑖) ∈ ℝ9
𝑔 ℎ 𝑖
on a alors :
𝑎 𝑏 𝑐 1 1 0 1 1 0 𝑎 𝑏 𝑐
𝑁𝑇 = 𝑇𝑁 ⇔ (𝑑 𝑒 𝑓 ) (0 1 1) = ( 0 1 1) ( 𝑑 𝑒 𝑓)
𝑔 ℎ 𝑖 0 0 1 0 0 1 𝑔 ℎ 𝑖
𝑎 𝑎+𝑏 𝑏+𝑐 𝑎+𝑑 𝑏+𝑒 𝑐+𝑓
⇔( 𝑑 𝑑+𝑒 𝑒 + 𝑓 ) = (𝑑 + 𝑔 𝑒+ℎ 𝑓 + 𝑖)
𝑔 𝑔+ℎ ℎ+𝑖 𝑔 ℎ 𝑖
𝑎 = 𝑎+𝑑
𝑎+𝑏 = 𝑏+𝑒 𝑑=0
𝑎=𝑒 𝑑=𝑔=ℎ=0
𝑏+𝑐 = 𝑐+𝑓
𝑏=𝑓 𝑒=𝑎
𝑑 = 𝑑+𝑔 𝑖=𝑎
⇔ ⇔ 𝑔=0⇔
𝑑+𝑒 = 𝑒+ℎ 𝑓 =𝑏
𝑑=ℎ
𝑒+𝑓 = 𝑓+𝑖
𝑒=𝑖 { (𝑎, 𝑏, 𝑐) ∈ ℝ3
𝑔+ℎ = ℎ {ℎ = 0
{ℎ + 𝑖 = 𝑖
Bilan
𝑎 𝑏 𝑐
𝑁 est de la forme : 𝑁 = (0 𝑎 𝑏) où 𝑎, 𝑏 et 𝑐 sont trois réels
0 0 𝑎

8.b) D’après la question précédente, les solutions de l’équation matricielle 𝑁 2 = 𝑇 sont à chercher sous la
forme
𝑎 𝑏 𝑐
𝑁 = (0 𝑎 𝑏) où 𝑎, 𝑏 et 𝑐 sont trois réels
0 0 𝑎
Or,
𝑎2 2𝑎𝑏 2𝑎𝑐 + 𝑏 2 1 1 0 𝑎2 = 1
2 2
𝑁 =𝑇⇔(0 𝑎 2𝑎𝑏 ) = (0 1 1) ⇔ { 2𝑎𝑏 = 1
0 0 𝑎2 0 0 1 2𝑎𝑐 + 𝑏 2 = 0
Or, 𝑎2 = 1 ⇔ 𝑎 ∈ {−1,1}. On se retrouve donc à résoudre deux systèmes, suivant que 𝑎 = −1 ou 𝑎 = 1.
⦁ Cas 𝑎 = 1
𝑎2 = 1 𝑎 = 1 𝑎 = 1
{ 2𝑎𝑏 = 1⇔{ 2𝑏 = 1 ⇔ {𝑏 = 1⁄2
2𝑎𝑐 + 𝑏 2 = 0 2𝑐 + 𝑏 2 = 0 𝑐 = − 1⁄8
⦁ Cas 𝑎 = −1
𝑎2 = 1 𝑎 = −1 𝑎 = −1
{ 2𝑎𝑏 = 1⇔{ −2𝑏 = 1 ⇔ {𝑏 = − 1⁄2
2𝑎𝑐 + 𝑏 2 = 0 −2𝑐 + 𝑏 2 = 0 𝑐 = 1⁄8
Conclusion

L’équation matricielle 𝑁 2 = 𝑇 possède exactement deux solutions :


1 1⁄2 − 1⁄8 −1 − 1⁄2 1⁄8
𝑁1 = (0 1 1⁄2 ) et 𝑁2 = −𝑁1 = ( 0 −1 − 1⁄2)
0 0 1 0 0 −1
9. D’après la question 7.d), on a 𝐴 = 𝑃𝑇𝑃 −1 , donc pour toute matrice 𝑀 ∈ ℳ3 (ℝ), on a
𝑀2 = 𝐴 ⇔ 𝑀 2 = 𝑃𝑇𝑃 −1
⇔ 𝑃 −1 𝑀2 𝑃 = 𝑇
⇔ (𝑃 −1 𝑀𝑃)2 = 𝑇 car (𝑃−1 𝑀𝑃)2 = 𝑃 −1 𝑀𝑃𝑃 −1 𝑀𝑃 = 𝑃−1 𝑀2 𝑃
𝑃−1 𝑀𝑃 = 𝑁1
⇔| ou
𝑃 −1 𝑀𝑃 = 𝑁2
𝑀 = 𝑃𝑁1 𝑃 −1
⇔| ou
𝑀 = 𝑃𝑁2 𝑃 −1
Conclusion :

L’équation matricielle 𝑀2 = 𝐴 admet exactement deux solutions


𝑀1 = 𝑃𝑁1 𝑃 −1 et 𝑀2 = 𝑃𝑁2 𝑃 −1

Remarque : l’une des deux est la solution 𝑃(𝐶) trouvée à la question 5. Il s’agit de 𝑀1 …

10. On sait qu’un espace vectoriel est, soit réduit au vecteur nul, et il contient alors un seul élément, soit
non réduit au vecteur nul, et il contient alors une infinité d’éléments. Ainsi, en aucun cas, un espace vectoriel
ne peut contenir que deux éléments. Pour cette raison,

𝐸 n’est pas un espace vectoriel


Exercice 2
1.a) Soit 𝑃 et 𝑄 deux fonctions polynomiales de 𝐸 et 𝜆 un réel. Pour tout réel 𝑥, on a
(𝑓(𝑃 + 𝜆𝑄))(𝑥) = 2𝑥(𝑃 + 𝜆𝑄)(𝑥) − (𝑥 2 − 1)(𝑃 + 𝜆𝑄)′ (𝑥)
= 2𝑥𝑃(𝑥) + 2𝜆𝑥𝑄(𝑥) − (𝑥 2 − 1)(𝑃′ + 𝜆𝑄′ )(𝑥) par linéarité de la dérivation
= 2𝑥𝑃(𝑥) + 2𝜆𝑥𝑄(𝑥) − (𝑥 2 − 1)𝑃′ (𝑥) − 𝜆(𝑥 2 − 1)𝑄′ (𝑥)
= 2𝑥𝑃(𝑥) − (𝑥 2 − 1)𝑃′ (𝑥) + 𝜆(2𝑥𝑄(𝑥) − (𝑥 2 − 1)𝑄′ (𝑥))
= (𝑓(𝑃))(𝑥) + 𝜆(𝑓(𝑄))(𝑥)
= (𝑓(𝑃) + 𝜆𝑓(𝑄))(𝑥)
Ceci étant vrai quel que soit le réel 𝑥, on en déduit que 𝑓(𝑃 + 𝜆𝑄) = 𝑓(𝑃) + 𝜆𝑓(𝑄) ce qui montre que

𝑓 est linéaire

1.b) En écrivant, pour tout réel 𝑥, 𝑃(𝑥) = 𝑎 + 𝑏𝑥 + 𝑐𝑥 2 , où 𝑎, 𝑏 et 𝑐 sont trois réels, on a


(𝑓(𝑃))(𝑥) = 2𝑥(𝑎 + 𝑏𝑥 + 𝑐𝑥 2 ) − (𝑥 2 − 1)(𝑏 + 2𝑐𝑥) = 𝑏 + (2𝑎 + 2𝑐)𝑥 + 𝑏𝑥 2
soit encore, si l’on préfère, 𝑓(𝑃) = 𝑏𝑒0 + (2𝑎 + 2𝑐)𝑒1 + 𝑏𝑒2 .
Ainsi, 𝑓(𝑃) ∈ 𝐸. Ceci étant vrai quel que soit la fonction polynomiale 𝑃 de 𝐸, on en déduit que 𝐸 est stable
par 𝑓 et puisqu’on a établi la linéarité de 𝑓, on peut conclure :

𝑓 est un endomorphisme de 𝐸

1.c) En donnant à 𝑎, 𝑏, 𝑐 successivement les valeurs 1,0,0 ; 0,1,0 et 0,0,1 on obtient


𝑓(𝑒0 ) = 2𝑒1 ; 𝑓(𝑒1 ) = 𝑒0 + 𝑒2 ; 𝑓(𝑒2 ) = 2𝑒1
d’où
0 1 0
𝐴 = (2 0 2)
0 1 0

2.a) La famille ℬ = (𝑒0 , 𝑒1 , 𝑒2 ) étant une base de 𝐸, on a


Im 𝑓 = Vect(𝑓(𝑒0 ), 𝑓(𝑒1 ), 𝑓(𝑒2 )) = Vect(2𝑒1 , 𝑒0 + 𝑒2 , 2𝑒1 )
Or, on peut supprimer d’une famille génératrice tout vecteur redondant et multiplier (ou diviser) l’un quel-
conque des vecteurs de cette famille par un réel non nul, d’où

Im 𝑓 = Vect(𝑒1 , 𝑒0 + 𝑒2 )

Puisque 𝑓(𝑒0 ) = 𝑓(𝑒2 ) alors 𝑓 n’est pas injectif et donc n’est pas bijectif. Ainsi

L’application 𝑓 n’est pas un isomorphisme de 𝐸

2.b) En reprenant les notations de la question 1.b) on a


𝑏=0
𝑏=0
𝑃 ∈ Ker 𝑓 ⇔ 𝑓(𝑃) = 0 ⇔ 𝑏𝑒0 + (2𝑎 + 2𝑐)𝑒1 + 𝑏𝑒2 = 0 ⇔ { ⇔ {𝑐 = −𝑎
2𝑎 + 2𝑐 = 0
𝑎∈ℝ
Ainsi,
Ker 𝑓 = {𝑎𝑒0 − 𝑎𝑒2 ; 𝑎 ∈ ℝ} = Vect(𝑒0 − 𝑒2 )
En notant 𝑃2 = 𝑒0 − 𝑒2 alors la famille (𝑃2 ) engendre Ker 𝑓. Elle est libre car formée d’un élément non nul
et donc c’est une base de Ker 𝑓.
Bilan

Une base de Ker 𝑓 est la famille (𝑃2 ) où 𝑃2 = 𝑒0 − 𝑒2 c’est-à-dire ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑃2 (𝑥) = 1 − 𝑥 2

3.a) Considérons alors trois réels 𝑎, 𝑏 et 𝑐 tels que 𝑎𝐴2 + 𝑏𝐴 + 𝑐 = 0. On a les équivalences :
2 0 2 0 1 0 1 0 0 0 0 0
𝑎𝐴2 + 𝑏𝐴 + 𝑐 = 0 ⇔ 𝑎 (0 4 0) + 𝑏 (2 0 2) + 𝑐 (0 1 0) = (0 0 0)
2 0 2 0 1 0 0 0 1 0 0 0
2𝑎 + 𝑐 𝑏 2𝑎 0 0 0
⇔ ( 2𝑏 4𝑎 + 𝑐 2𝑏 ) = (0 0 0)
2𝑎 𝑏 2𝑎 + 𝑐 0 0 0
2𝑎 + 𝑐 = 0
𝑏=0
⇔ 2𝑎 = 0
2𝑏 = 0
{4𝑎 + 𝑐 = 0
C’est plus qu’il n’en faut pour conclure que 𝑎 = 𝑏 = 𝑐 = 0 donc

La famille (𝐴2 , 𝐴, I3 ) est libre dans ℳ3 (ℝ)

0 4 0 0 1 0
3.b) On a 𝐴3 = (8 0 8) = 4 (2 0 2) = 4𝐴
0 4 0 0 1 0

𝐴3 = 4𝐴
et donc
𝑄(𝐴) = 0 où 𝑄(𝑥) = 𝑥 3 − 4𝑥

On a 𝑄(𝑥) = 𝑥 3 − 4𝑥 = 𝑥(𝑥 2 − 4) = 𝑥(𝑥 − 2)(𝑥 + 2) donc les racines de 𝑄 sont −2, 0 et 2 :

Les racines 𝜆1 , 𝜆2 , 𝜆3 de 𝑄 sont 𝜆1 = −2, 𝜆2 = 0 et 𝜆3 = 2

3.c) Remarquons que, puisque 𝑄(𝐴) = 0 et 𝑄 s’écrit sous la forme 𝑥(𝑥 − 2)(𝑥 + 2), alors on a
𝐴(𝐴 − 2I3 )(𝐴 + 2I3 ) = 0
• Si 𝐴 − 𝜆1 I3 était inversible, c’est-à-dire si 𝐴 + 2I3 était inversible, alors en multipliant l’égalité précé-
dente par (𝐴 + 2I3 )−1 à droite on aurait :
𝐴(𝐴 − 2I3 )(𝐴 + 2I3 )(𝐴 + 2I3 )−1 = 0(𝐴 + 2I3 )−1 soit : 𝐴(𝐴 − 2I3 ) = 0
On aurait alors 𝐴2 − 2𝐴 = 0 ce qui impliquerait que la famille (𝐴2 , 𝐴, I3 ) est liée : absurde.
Ainsi, 𝐴 − 𝜆1 I3 n’est pas inversible.
• De même, si 𝐴 − 𝜆2 I3 était inversible, c’est-à-dire si 𝐴 était inversible, alors en multipliant l’égalité
précédente par 𝐴−1 cette fois à gauche on aurait :
𝐴−1 𝐴(𝐴 − 2I3 )(𝐴 + 2I3 ) = 𝐴−1 0 soit : (𝐴 − 2I3 )(𝐴 + 2I3 ) = 0
On aurait alors 𝐴2 − 4I3 = 0 ce qui impliquerait encore que la famille (𝐴2 , 𝐴, I3 ) est liée : absurde.
Ainsi, 𝐴 − 𝜆2 I3 n’est pas inversible.
• De même, si 𝐴 − 𝜆3 I3 était inversible, c’est-à-dire si 𝐴 − 2I3 était inversible, alors en modifiant l’ordre
des facteurs dans l’égalité 𝐴(𝐴 − 2I3 )(𝐴 + 2I3 ) = 0 (ce qui est permis car les matrices 𝐴 − 𝜆𝑖 I3 commutent)
et multipliant l’égalité obtenue par (𝐴 − 2I3 )−1 , on obtiendrait :
𝐴(𝐴 + 2I3 ) = 0
On aurait alors 𝐴 − 2𝐴 = 0 ce qui impliquerait de nouveau que la famille (𝐴2 , 𝐴, I3 ) est liée : absurde.
2

Ainsi, 𝐴 − 𝜆3 I3 n’est pas inversible.


Bilan
Pour tout entier 𝑖 de {1,2,3}, 𝐴 − 𝜆𝑖 I3 est non inversible

3.d) Cas de Ker(𝑓 − 𝜆1 id) = Ker(𝑓 + 2id)


En reprenant toujours les notations de la question 1.b) on a
𝑎 0 2𝑎 + 𝑏 = 0 𝑐=𝑎
𝑃 ∈ Ker(𝑓 + 2id) ⇔ (𝑓 + 2id)(𝑃) = 0 ⇔ (𝐴 + 2I3 ) (𝑏 ) = (0) ⇔ {2𝑎 + 2𝑏 + 2𝑐 = 0 ⇔ {𝑏 = −2𝑎
𝑐 0 𝑏 + 2𝑐 = 0 𝑎∈ℝ
Ainsi,
Ker 𝑓 = {𝑎𝑒0 − 2𝑎𝑒1 + 𝑎𝑒2 ; 𝑎 ∈ ℝ} = Vect(𝑒0 − 2𝑒1 + 𝑒2 )
En notant 𝑃1 = 𝑒0 − 2𝑒1 + 𝑒2 alors la famille (𝑃1 ) engendre Ker(𝑓 + 2id). Elle est libre car formée d’un élé-
ment non nul et donc c’est une base de Ker(𝑓 + 2id).
Bilan

Une base de Ker(𝑓 + 2id) est la famille (𝑃1 ) où 𝑃1 = 𝑒0 − 2𝑒1 + 𝑒2 i.e. ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑃1 (𝑥) = 1 − 2𝑥 + 𝑥 2

• Cas de Ker(𝑓 − 𝜆3 id) = Ker(𝑓 − 2id)


𝑎 0 −2𝑎 + 𝑏 = 0 𝑐=𝑎
𝑃 ∈ Ker(𝑓 − 2id) ⇔ (𝑓 − 2id)(𝑃) = 0 ⇔ (𝐴 − 2I3 ) (𝑏 ) = (0) ⇔ {2𝑎 − 2𝑏 + 2𝑐 = 0 ⇔ {𝑏 = 2𝑎
𝑐 0 𝑏 − 2𝑐 = 0 𝑎∈ℝ
Ainsi,
Ker 𝑓 = {𝑎𝑒0 + 2𝑎𝑒1 + 𝑎𝑒2 ; 𝑎 ∈ ℝ} = Vect(𝑒0 + 2𝑒1 + 𝑒2 )
En notant 𝑃3 = 𝑒0 + 2𝑒1 + 𝑒2 alors la famille (𝑃3 ) engendre Ker(𝑓 + 2id). Elle est libre car formée d’un élé-
ment non nul et donc c’est une base de Ker(𝑓 + 2id).
Bilan

Une base de Ker(𝑓 − 2id) est la famille (𝑃3 ) où 𝑃3 = 𝑒0 + 2𝑒1 + 𝑒2 soit : ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑃3 (𝑥) = 1 + 2𝑥 + 𝑥 2

3.e) Soit 𝑎, 𝑏 et 𝑐 trois réels tels que 𝑎𝑃1 + 𝑏𝑃2 + 𝑐𝑃3 = 0. On a donc
∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑎(1 + 2𝑥 + 𝑥 2 ) + 𝑏(1 − 𝑥 2 ) + 𝑐(1 − 2𝑥 + 𝑥 2 ) = 0
soit
∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑎 + 𝑏 + 𝑐 + (2𝑎 − 2𝑐)𝑥 + (𝑎 − 𝑏 + 𝑐)𝑥 2 = 0
d’où
𝑎 + 𝑏 + 𝑐 = 0 𝐿1
{ 2𝑎 − 2𝑐 = 0 𝐿2
𝑎 − 𝑏 + 𝑐 = 0 𝐿3
De 𝐿1 − 𝐿3 on tire 𝑏 = 0. En reportant dans 𝐿1 on tire 𝑎 + 𝑐 = 0. Or, 𝐿2 donne 𝑎 − 𝑐 = 0. En additionnant
ces égalités puis en les soustrayant, on obtient 𝑎 = 𝑐 = 0.
Bilan : 𝑎 = 𝑏 = 𝑐 = 0 et donc la famille ℬ ′ = (𝑃1 , 𝑃2 , 𝑃3 ) est libre dans 𝐸.
En outre, elle est formée de trois éléments et dim 𝐸 = 2 + 1 = 3, donc ℬ ′ = (𝑃1 , 𝑃2 , 𝑃3 ) est une base de 𝐸.

La famille ℬ ′ = (𝑃1 , 𝑃2 , 𝑃3 ) est une base de 𝐸


• 𝑃1 ∈ Ker(𝑓 + 2id) donc (𝑓 + 2id)(𝑃1 ) = 0 c’est-à-dire que 𝑓(𝑃1 ) = −2𝑃1 .
• 𝑃2 ∈ Ker(𝑓) donc 𝑓(𝑃2 ) = 0.
• 𝑃3 ∈ Ker(𝑓 − 2id) donc (𝑓 − 2id)(𝑃3 ) = 0 c’est-à-dire que 𝑓(𝑃3 ) = 2𝑃3 .
On en déduit que

−2 0 0
𝐴′ = ( 0 0 0)
0 0 2
Exercice 3
Question préliminaire
(i) La fonction 𝜑 est deux fois dérivable sur [𝑎, 𝑏] et on a, pour tout réel 𝑥 de [𝑎, 𝑏]
𝜑 ′ (𝑥) = ℎ′ (𝑥) − ℎ′ (𝑎) − 𝑀(𝑥 − 𝑎) et 𝜑 ′′ (𝑥) = ℎ′′ (𝑥) − 𝑀
Or, on a supposé que pour tout réel 𝑥 de [𝑎, 𝑏], on a ℎ′′ (𝑥) ≤ 𝑀, donc ∀𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏], 𝜑 ′′ (𝑥) ≤ 0, ce qui montre
que 𝜑 ′ est décroissante sur [𝑎, 𝑏]. Comme de plus 𝜑 ′ (𝑎) = 0, alors 𝜑 ′ est négative sur [𝑎, 𝑏].
(ii) De ce qui précède, on déduit que 𝜑 décroît sur [𝑎, 𝑏]. Mais, 𝜑(𝑎) = 0, donc finalement 𝜑 est négative
sur [𝑎, 𝑏]. En particulier, 𝜑(𝑏) ≤ 0, c'est-à-dire :
𝑀(𝑏 − 𝑎)2
ℎ(𝑏) − ℎ(𝑎) − (𝑏 − 𝑎)ℎ′ (𝑎) − ≤0
2
Ce que l’on peut écrire, bien sûr :

𝑀(𝑏 − 𝑎)2
ℎ(𝑏) − ℎ(𝑎) − (𝑏 − 𝑎)ℎ′ (𝑎) ≤
2

1. L’équation 𝑓(𝑥) = 𝑥 équivaut à l’équation 𝑥 − ln 𝑥 − 2 = 0. On considère alors la fonction 𝑔 définie


sur [1, +∞[ par 𝑔(𝑥) = 𝑥 − ln 𝑥 − 2. La fonction 𝑔 est dérivable sur [1, +∞[ et, pour tout réel 𝑥 ≥ 1, on a
1 𝑥−1
𝑔′ (𝑥) = 1 − =
𝑥 𝑥
Ainsi, ∀𝑥 ≥ 1 , 𝑔′ (𝑥) ≥ 0 (ne s’annule qu’en 1) et donc 𝑔 est strictement croissante sur [1, +∞[.
En outre, 𝑔(1) = −1 et pour tout réel 𝑥 ≥ 1, on a
ln 𝑥 2
𝑔(𝑥) = 𝑥 (1 − − )
𝑥 𝑥
ln 𝑥
Or, par croissance comparée on a lim = 0 donc lim 𝑔(𝑥) = +∞.
𝑥→+∞ 𝑥 𝑥→+∞

La fonction 𝑔 étant continue et strictement croissante sur [1, +∞[, d’après le théorème de la bijection et le
calcul des limites de 𝑔 aux bornes de [1, +∞[, elle réalise une bijection de [1, +∞[ sur [−1, +∞[.
Comme 0 ∈ [−1, +∞[ donc 𝑔 possède une unique racine ℓ sur [1, +∞[.
Or, l’exécution des instructions Scilab montre que 𝑔(3) < 0 et 𝑔(4) > 0, et donc 𝑔(3) < 𝑔(ℓ) < 𝑔(4).
Puisque 𝑔 est strictement croissante sur [1, +∞[ alors 3 < ℓ < 4.
Bilan : l’équation 𝑔(𝑥) = 0, 𝑥 ≥ 1, a une unique solution, et cette solution est dans l’intervalle [3,4] c’est-à-
dire que

L’équation 𝑓(𝑥) = 𝑥 a une unique solution, et cette solution est dans l’intervalle [3,4]

2. Pour tout entier naturel 𝑛, on note 𝒫(𝑛) : « 3 ≤ 𝑢𝑛 ≤ ℓ ».


• Par hypothèse, 𝑢0 = 3, donc 𝒫(0) est vraie.
• Soit 𝑛 ∈ ℕ tel que 𝒫(𝑛) est vraie. On a alors 3 ≤ 𝑢𝑛 ≤ ℓ. La fonction 𝑓 est croissante sur [3, ℓ] (car la
fonction ln l’est), donc on a 𝑓(3) ≤ 𝑓(𝑢𝑛 ) ≤ 𝑓(ℓ), c’est-à-dire : 2 + ln 3 ≤ 𝑢𝑛+1 ≤ ℓ. Or, on sait que 𝑒 ≤ 3
donc 1 ≤ ln 3, donc 3 ≤ 2 + ln 3 et donc : 3 ≤ 𝑢𝑛+1 ≤ ℓ, c’est à dire que 𝒫(𝑛 + 1) est vraie.
• Par récurrence, 𝒫(𝑛) est vraie quel que soit l’entier naturel 𝑛 :

Pour tout entier naturel 𝑛, 𝑢𝑛 est bien défini et on a : 3 ≤ 𝑢𝑛 ≤ ℓ


3.a) La fonction 𝑓 est dérivable sur [3, +∞[ et on a
1
∀𝑥 ≥ 3, 𝑓 ′ (𝑥) =
𝑥
donc
1
∀𝑥 ∈ [3, +∞[, |𝑓 ′ (𝑥)| ≤
3

3.b) Soit un entier 𝑛 de ℕ.


La fonction 𝑓 est dérivable sur [3, +∞[ et ℓ et 𝑢𝑛 sont deux réels de [3, +∞[, 𝑢𝑛 ≤ ℓ. Puisque
1
∀𝑥 ∈ [3, +∞[, |𝑓 ′ (𝑥)| ≤
3
alors l’inégalité des accroissement finis appliquée à 𝑓 entre 𝑢𝑛 et ℓ donne
1
|𝑓(ℓ) − 𝑓(𝑢𝑛 )| ≤ |ℓ − 𝑢𝑛 |
3
Or, par définition, 𝑓(𝑢𝑛 ) = 𝑢𝑛+1 et 𝑓(ℓ) = ℓ car 𝑔(ℓ) = 0 donc

1
0 ≤ |ℓ − 𝑢𝑛+1 | ≤ |ℓ − 𝑢𝑛 |
3

Pour tout entier naturel 𝑛, notons 𝒫(𝑛) :


1
« |ℓ − 𝑢𝑛 | ≤ »
3𝑛
• 𝑢0 = 3 et ℓ ∈ [3,4] donc 0 ≤ ℓ − 𝑢𝑛 ≤ 1 et donc 𝒫(0) est vraie.
• Soit 𝑛 ∈ ℕ tel que 𝒫(𝑛) est vraie. On a donc
1
|ℓ − 𝑢𝑛 | ≤
3𝑛
En multipliant par 1/3 :
1 1
|ℓ − 𝑢𝑛 | ≤ 𝑛+1
3 3
En tenant compte de la première partie de la question, on a alors
1 1
|ℓ − 𝑢𝑛+1 | ≤ |ℓ − 𝑢𝑛 | ≤ 𝑛+1
3 3
𝒫(𝑛 + 1) est donc vraie.
• Par récurrence, 𝒫(𝑛) est vraie quel que soit l’entier naturel 𝑛 et donc

1
∀𝑛 ∈ ℕ, |ℓ − 𝑢𝑛 | ≤
3𝑛

D’après ce qui précède, on a


1 𝑛
∀𝑛 ∈ ℕ, ∀𝑛 ∈ ℕ, |ℓ − 𝑢𝑛 | ≤ ( )
3
1 1 𝑛
Or, | | < 1 donc lim ( ) = 0 et, par le théorème d'encadrement :
3 𝑛→+∞ 3

lim 𝑢𝑛 = ℓ
𝑛→+∞
4. L’équation de la tangente à (𝐶𝑔) au point d’abscisse 𝑥0 est 𝑦 = 𝑔′ (𝑥0 )(𝑥 − 𝑥0 ) + 𝑔(𝑥0 ), soit :
1
𝑦 = (1 − ) (𝑥 − 𝑥0 ) + 𝑥0 − ln 𝑥0 − 2
𝑥0
On étudie donc l’équation d’inconnue 𝑥 :
1
(1 − ) (𝑥 − 𝑥0 ) + 𝑥0 − ln 𝑥0 − 2 = 0
𝑥0
C’est une banale équation de degré 1 dont le coefficient de 𝑥 est non nul (car 𝑥0 ≠ 1), donc elle possède une
solution unique, qui est
−𝑥0 + ln 𝑥0 + 2 𝑥0 (−𝑥0 + ln 𝑥0 + 2) + 𝑥0 (𝑥0 − 1) 𝑥0 (ln 𝑥0 + 1)
𝑥= + 𝑥0 = = = Φ(𝑥0 )
1 𝑥0 − 1 𝑥0 − 1
1−
𝑥0
Bilan

La tangente à la courbe (𝐶𝑔) au point d’abscisse 𝑥0 coupe l’axe des abscisses en un


unique point, dont l’abscisse est Φ(𝑥0 )

5.a) Rappelons que le réel ℓ est le seul réel de [1, +∞[ vérifiant 𝑓(ℓ) = ℓ et on sait même que ℓ ∈ [3,4].
On a alors
ℓ(1 + ln ℓ) ℓ(1 + ln ℓ) − ℓ(ℓ − 1) ℓ(2 + ln ℓ − ℓ) ℓ(𝑓(ℓ) − ℓ)
Φ(ℓ) − ℓ = −ℓ= = = =0
ℓ−1 ℓ−1 ℓ−1 ℓ−1
Conclusion :
Φ(ℓ) = ℓ

5.b) La fonction Φ est dérivable sur [3,4] et on a pour tout réel 𝑥 de [3,4] :
(2 + ln 𝑥)(𝑥 − 1) − 𝑥(1 + ln 𝑥)
Φ′ (𝑥) =
(𝑥 − 1)2
Soit, en arrangeant un peu

𝑥 − 2 − ln 𝑥
∀𝑥 ∈ [3,4], Φ′ (𝑥) =
(𝑥 − 1)2
On a alors
ℓ − 2 − ln ℓ 𝑔(ℓ)
Φ′ (ℓ) = 2
= =0
(ℓ − 1) (ℓ − 1)2
Ainsi
Φ′ (ℓ) = 0

5.c) Pour tout entier naturel 𝑛, notons 𝒫(𝑛) : « ℓ ≤ 𝑣𝑛 ≤ 4 ».


• 𝑣0 = 4 donc 𝒫(0) est vraie.
• Soit 𝑛 un entier naturel tel que 𝒫(𝑛) est vraie. On a alors ℓ ≤ 𝑣𝑛 ≤ 4. Or, le graphe donné est celui de
Φ sur [3,4]. On sait que Φ′ (ℓ) = 0, donc ℓ est l’abscisse du point en lequel le graphe de Φ présente une
tangente horizontale si bien qu’il est facile à localiser (environ 3,15…). On constate alors que Φ est crois-
sante sur [ℓ, 4]. On a alors : Φ(ℓ) ≤ Φ(𝑣𝑛 ) ≤ Φ(4). Or, Φ(ℓ) = ℓ, Φ(𝑣𝑛 ) = 𝑣𝑛+1 et toujours graphiquement,
on constate que Φ(4) ≤ 4, d’où : ℓ ≤ 𝑣𝑛 ≤ Φ(4) ≤ 4 ce qui montre que 𝒫(𝑛 + 1) est vraie.
• Par récurrence, 𝒫(𝑛) est vraie quel que soit l’entier naturel 𝑛 :

∀𝑛 ∈ ℕ, ℓ ≤ 𝑣𝑛 ≤ 4
6. La fonction Φ′ est elle-même dérivable sur [3,4] et on a pour tout réel 𝑥 de [3,4]
1
(1 − ) (𝑥 − 1)2 − 2(𝑥 − 2 − ln 𝑥)(𝑥 − 1) (𝑥 − 1)2 − 2𝑥(𝑥 − 2 − ln 𝑥)
Φ ′′ (𝑥)
= 𝑥 =
(𝑥 − 1)4 𝑥(𝑥 − 1)3
Soit, en arrangeant un peu
−𝑥 2 + 2𝑥 + 1 + 2𝑥 ln 𝑥
∀𝑥 ∈ [3,4], Φ′′ (𝑥) =
𝑥(𝑥 − 1)3

Le graphe tracé est bien entendu celui de Φ′′ sur [3,4], qui contient l’intervalle [ℓ, 𝑣𝑛 ]. On constate graphi-
quement que l’image de [3,4] par Φ′′ est incluse dans [0,02 ; 0,2], donc en étant très large, on a :

Pour tout réel 𝑥 de l’intervalle [ℓ, 𝑣𝑛 ], Φ′′ (𝑥) ≤ 1

7.a) Fixons 𝑛 un entier naturel.


À la question préliminaire, nous avions vu que si ℎ est une fonction deux fois dérivable sur un intervalle
[𝑎, 𝑏] de ℝ, 𝑎 ≤ 𝑏, et telle que pour tout réel 𝑥 de [𝑎, 𝑏], on a ℎ′′ (𝑥) ≤ 𝑀, alors
𝑀(𝑏 − 𝑎)2
ℎ(𝑏) − ℎ(𝑎) − (𝑏 − 𝑎)ℎ′ (𝑎) ≤
2
Ici, Φ est deux fois dérivable sur [ℓ, 𝑣𝑛 ] et l’on vient de voir que pour tout réel 𝑥 de [ℓ, 𝑣𝑛 ], on a : Φ′′ (𝑥) ≤ 1,
donc on peut appliquer le résultat de la question préliminaire (avec ℓ et 𝑣𝑛 à la place de 𝑎 et 𝑏, Φ à la place
de ℎ et 1 à la place de 𝑀) :
1
Φ(𝑣𝑛 ) − Φ(ℓ) − (𝑣𝑛 − ℓ)Φ′ (ℓ) ≤ (𝑣𝑛 − ℓ)2
2
Or, Φ(𝑣𝑛 ) = 𝑣𝑛+1 , Φ(ℓ) = ℓ, Φ′ (ℓ) = 0 et bien sûr 1⁄2 ≤ 1 donc
𝑣𝑛+1 − ℓ ≤ (𝑣𝑛 − ℓ)2
Comme par ailleurs 0 ≤ 𝑣𝑛+1 − ℓ (Cf. 5.c), alors on peut conclure :

Pour tout entier 𝑛 de ℕ, 0 ≤ 𝑣𝑛+1 − ℓ ≤ (𝑣𝑛 − ℓ)2

𝑛
7.b) Notons pour tout entier naturel 𝑛, 𝒫(𝑛) : « 0 ≤ 𝑣𝑛 − ℓ ≤ 𝛽 2 » où donc 𝛽 = 𝑣0 − ℓ.
0
• Puisque 𝑣0 ≥ ℓ et 𝛽 2 = 𝛽1 = 𝛽 = 𝑣0 − ℓ, alors 𝒫(0) est vraie.
𝑛
• Soit 𝑛 un entier naturel tel que 𝒫(𝑛) est vraie. On a alors : 0 ≤ 𝑣𝑛 − ℓ ≤ 𝛽 2 . On en déduit que
𝑛 2 𝑛+1
0 ≤ (𝑣𝑛 − ℓ)2 ≤ (𝛽 2 ) c'est-à-dire : 0 ≤ (𝑣𝑛 − ℓ)2 ≤ 𝛽 2
Or, d’après la question 7.a) on a : 0 ≤ 𝑣𝑛+1 − ℓ ≤ (𝑣𝑛 − ℓ)2 donc en mettant tout bout à bout :
𝑛+1
0 ≤ 𝑣𝑛+1 − ℓ ≤ (𝑣𝑛 − ℓ)2 ≤ 𝛽 2
Ceci montre que 𝒫(𝑛 + 1) est vraie.
• Par récurrence, 𝒫(𝑛) est vraie quel que soit l’entier naturel 𝑛 :

𝑛
∀𝑛 ∈ ℕ, 0 ≤ 𝑣𝑛 − ℓ ≤ 𝛽 2
8. Pour tout entier naturel 𝑛 on a
𝑛
𝛽2 𝑛
ln ( 𝑛
) = 2𝑛 ln 𝛽 + 𝑛 ln 3 = 2𝑛 (ln 𝛽 + ln 3 𝑛 )
(1⁄3) 2
𝑛 𝑛
Or, par croissance comparée, on a : lim = 0 donc lim (ln 𝛽 + ln 3 ) = ln 𝛽.
𝑛→+∞ 2𝑛 𝑛→+∞ 2𝑛
Mais, 𝛽 = 𝑣0 − ℓ = 4 − ℓ et ℓ ∈ ]3,4[ donc ln 𝛽 < 0 et donc
𝑛
𝑛
𝑛 𝛽2
lim 2 (ln 𝛽 + ln 3 𝑛 ) = −∞ , c'est-à-dire : lim ln ( ) = −∞
𝑛→+∞ 2 𝑛→+∞ (1⁄3)𝑛
𝑛
𝛽2
On en déduit que lim = 0 et donc :
𝑛→+∞ (1⁄3)𝑛

𝑛 1
𝛽 2 = 𝑜 ( 𝑛 ) (𝑛 → +∞)
3

On en déduit que certainement, (𝑣𝑛 ) converge plus vite vers ℓ que (𝑢𝑛 ) ou (𝑣𝑛 ).

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