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La semaine dernière, un collègue m’a envoyé par e-mail une liste de quatre questions sur les cryptomonnaies.
C’est dans ma nature : je me suis alors lancé dans des recherches titanesques, et ma réponse fait aujourd’hui environ 3 99
de plus que ce à quoi mon collègue s’attendait.
1. Peut-on acheter des cryptomonnaies avec des devises traditionnelles ? Pourrais-je acheter des Bitcoins avec me
dollars ?
2. Comment les cryptomonnaies sont-elles nées ? Ou QUI leur a donné naissance ? Depuis combien de temps exis
elles ?
3. Quelle est, selon vous, la cryptomonnaie dont la légitimité est la plus grande ?
4. Les grandes banques commencent-elles à se rendre compte de la viabilité des cryptomonnaies ?
Mais pas de soucis : j’ai réussi à diviser la tâche en plusieurs parties faciles à lire… et j’aimerais aujourd’hui partager le résu
vous.
Confidentialité - Conditions
Oui. Le plus simple est de se rendre sur Coinbase, qui n’est pas plus di cile à utiliser que Paypal ou n’importe quel servic
PISTES D’INVESTISSEMENT
bancaire en ligne (de plus, vos BITCOIN&
Bitcoins sontCRYPTOS MOTIVATION
également
assurés). J’ai deÉDUCATION
entendu FINANCIÈRE
bonnes critiques de Kraken,SOCIETE l
mais je ne
utilisé.
Avant de répondre à cette question, voici cinq choses importantes à savoir au sujet du Bitcoin.
Vous aurez ainsi une idée claire de ce qu’est le Bitcoin et de ses origines sans que nous ne devions naviguer en eaux trop
En n… j’espère.
Pour vous donner une idée du contexte, je pense qu’il est préférable de commencer avec un peu d’histoire.
Le long et tortueux chemin qui a mené à la création du Bitcoin a commencé avec la création par l’armée américaine de la
cryptographie asymétrique dans les années 1970.
Quelques innovations majeures au cours des décennies suivantes ont ensuite permis d’ouvrir la voie à l’émergence, dans
années 90, d’un groupe uctuant de hackers et de nerds venus de tous les horizons.
Ce groupe, les “cypherpunks”, ont alimenté l’idée d’une monnaie anonyme et décentralisée. L’unique créateur du Bitcoin,
Nakamoto (un cypherpunk lui-même), n’est pas connu (j’y reviendrai dans un instant).
Dans les années 1980, le Dr David Chaum, un cryptographe, publia les premiers articles sur les monnaies numériques et
économies basées sur un système de réputation (l’un de ses articles les plus populaires s’appelle “Security without Identi
Transaction Systems to Make Big Brother Obsolete“, c’est-à-dire “La sécurité sans identi cation : des systèmes de transacti
reléguer Big Brother au musée”).
En 1983, il mit ses théories en application pour créer une monnaie numérique anonyme baptisée ecash. Une banque de S
la Mark Twain Bank, décida de tester sa viabilité dans le cadre de micropaiements.
Cette banque fut rachetée par Mercantile Bank trois ans plus tard seulement, et ecash fut abandonné. Mercantile Bank n’
pas l’intérêt.
Et puis, l’ecash présentait un problème majeur, il dépendait encore du bon vouloir des banques. Il dépendait d’entités cen
PISTESdonc
n’était D’INVESTISSEMENT BITCOIN& CRYPTOS
pas si révolutionnaire. MOTIVATION ÉDUCATION FINANCIÈRE SOCIETE
La question restait donc posée : comment ne pas dépendre d’institutions déjà bien établies ? Mieux encore, comment s’a
qu’aucun acteur unique ne puisse contrôler l’o re monétaire ? Vaste problème, insoluble selon certains.
En 1992, en partie pour tenter de trouver une solution, quelques personnes, à San Francisco, commencèrent à se réunir c
mois pour débattre des idées de Chaum et de la cryptographie en général. Ils nirent par créer une liste d’e-mails pour p
discuter en ligne, à distance.
Le manifeste cypherpunk
L’un des membres, Eric Hughes, rédigea notamment Un Manifeste Cypherpunk, qui établit l’objectif des cypherpunks : ga
protection de la vie privée des individus par tous les moyens possibles, notamment, si possible, par le biais des transactio
nancières.
À moins que les cypherpunks n’y parviennent, selon eux, la vie privée serait érodée petit à petit par les gouvernements e
grandes entreprises jusqu’à disparaître complètement.
Voici une liste des cypherpunks les plus célèbres et de leur contribution à ce combat.
Hal Finney : auteur principal de PGP 2.0, créateur de la Preuve de travail (proof-of-work) réutilisable.
Toutes ces personnes ont, directement ou indirectement, contribué à la création du Bitcoin et se sont battues d’une man
d’une autre, à l’aide de 1 et de 0, dans ce que l’on peut appeler les Crypto Wars, les cryptoguerres.
Les années 1990 marquèrent le début de ce que de nombreux cypherpunks appellent les Crypto Wars. Les gouverneme
(principalement le gouvernement des États-Unis) tentèrent d’interdire la cryptographie, a rmant qu’elle permettrait de re
les réseaux criminels et terroristes. (Une deuxième cryptoguerre pourrait d’ailleurs bien être déclenchée dans certaines r
monde si/quand le Bitcoin commencera à menacer certains intérêts particuliers.)
Des responsables gouvernementaux a rmèrent que seul le gouvernement devrait être en mesure d’utiliser un cryptage
PISTES D’INVESTISSEMENT
(théoriquement) BITCOIN&
impossibleà déchi rer. LesCRYPTOS
citoyens privés,MOTIVATION
eux, ne devraient ÉDUCATION
être FINANCIÈRE
en mesure d’utiliser qu’unSOCIETE
cryptagefa
cryptage qui pourrait être déchi ré après quelques jours par qui ? Devinez un peu… Les responsables gouvernementaux,
(À noter : aucun cryptage numérique n’est totalement 100% indéchi rable… Mais il faudrait des centaines, voire des centa
milliers d’années, pour venir à bout des cryptages les plus sécurisés disponibles en ligne avec la technologie actuelle. Ce
l’informatique quantique pourrait changer cela, mais certains développeurs ont déjà un train d’avance et mettent au point
cryptographie (théoriquement) à l’épreuve de l’informatique quantique. Je vous parlerai d’un projet en particulier dans l’é
la semaine prochaine.)
La cryptoguerre a atteint son paroxysme avec un jugement clé, Bernstein contre le département américain de la Justice.
de cette a aire, la neuvième Cour d’appel a décidé que le code cryptographique était protégé par le Premier amendeme
Constitution des États-Unis. Le code logiciel, en d’autres termes, est considéré comme une forme d’expression.
Pour les cypherpunks, bien sûr, il s’agissait là d’une décision clé. Certains l’ont même comparée à la chute du mur de Ber
ouvrait la voie à une nouvelle ère : la vie privée des individus, pensaient-ils, était désormais protégée.
Encouragés par cette réussite, les cypherpunks continuèrent à travailler sur des méthodes de cryptage plus avancées (c
vous pouvez le constater grâce à la liste ci-dessus) et sur la création de leur monnaie numérique, une créature mythique
serait contrôlée par aucune entité centrale. S’ils étaient capables de résoudre ce casse-tête, plus rien ne pourrait les arrê
monde serait transformé à jamais.
Les plus sceptiques continuaient de sourire en les traitant de doux rêveurs, mais de nouvelles idées ne cessaient d’émer
petit à petit, sans vraiment qu’on en prenne conscience, le Bitcoin allait nir par naître.
En n, en 2009, au beau milieu de la crise nancière, un cypherpunk anonyme, Satoshi Nakamoto, rejoint la liste de di usi
annonça très calmement au groupe qu’il avait trouvé la solution et leur présenta le Livre blanc sur le Bitcoin (ici en VO), auj
célèbre.
Incroyable mais vrai, cela fonctionna. Il parvint à dépasser toutes les barrières que certains, dans le groupe, pensaient
infranchissables.
La plus grande contribution individuelle de Satoshi à ce groupe était la “blockchain”, parfois appelée chaîne de blocs en f
(Nous vous en dirons plus à son sujet et au sujet de son fonctionnement en utilisant des termes simples dans l’épisode d
semaine prochaine.)
Personne n’a pu découvrir quelle était l’identité exacte de Satoshi Nakamoto (même si certaines personnes bien informée
pensent qu’il pourrait s’agir de l’un des premiers cypherpunks, Nick Szabo). Il a choisi de conserver l’anonymat.
Il a laissé partir sa créature et, telle un monstre de Frankenstein numérique, celle-ci a aujourd’hui une vie qui lui est propr
évolué sans lui. Exactement comme Satoshi le souhaitait.
Je vous en dirai davantage dans la deuxième partie la semaine prochaine.
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1 commentaire 0
CHRIS CAMPBELL
1 COMMENTAIRE
SCHMITT
11 septembre 2017 - 12 h 26 min
Bonjour Mr Campbell, je vous remercie pour votre 1ère leçon, très claire et à la portée de tous. Félicitations,
assez rare de trouver des explications sur un thème précis dans un langage populaire, ou du moins accessi
plupart des terriens, non avertis sur le sujet. J’attends avec impatience la leçon n° 2. J’aurais néanmoins une
question sur une monnaie numérique dans laquelle j’ai investi, le léocoin. J’ai antérieurement écrit à un de v
collègues, lequel avait traité le sujet des cryptomonnaies mais il ne m’a jamais répondu. Avant de poursuivr
investissements dans ce domaine, j’aurais souhaité avoir votre avis pour mieux orienter mes choix futurs. Je
remercie par avance. Cordialement.
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