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ROSENFELD Myra Nan. Les origines de l'hôtel français de la Renaissance. In: Cahiers de l'Association internationale des
études francaises, 1971, n°23. pp. 45-50;
doi : https://doi.org/10.3406/caief.1971.972
https://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1971_num_23_1_972
DE LA RENAISSANCE
(1) Pour ce point de vue, voir Anthony Blunt, Art and Architecture in
France 1500-1700, Pelican History of Art, London, 1953, p. 1-17, et Louis
Hautecœur, Histoire de l'Architecture classique en France, I (1 et 2),
Paris, 1963 -1965.
(2) Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de VArchitecture Française
du XIe au XVIй siècle, Paris, 1863, VI et VII ; Adolfe Berty,
Topographie historique du Vieux Paris, Paris, 1866-1887 ; et Paul Gauchery,
« Influence de Jean de France duc de Berry sur le développement de
l'architecture et des arts à la fin du xive siècle et au commencement du XVe
siècle », Congrès Archéologique, 1898, p. 255-279.
(3) Franco Simone, II Rinascimento Francese, Turin, 1961, p. 1-12.
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(4) Ces recherches sur l'hôtel de Cluny font partie d'une thèse du
doctorat d'histoire de l'art que je suis en train d'écrire à l'Université
Harvard sous la direction du Pr James S. Ackerman.
(5) Blunt, op. cit., p. 48, avait considéré la Grande Ferrare et le
château de Bury comme les prototypes de l'hôtel français du xvie siècle.
. (6) Albert Lenoir, Le Musée des Thermes et de l'hôtel de Cluny,
Documents sur la création du Musée d'Antiquités Nationales suivant le projet
exposé au Louvre en 1833, Paris, 1882, p. 52. Ce point de vue a été accepté
par la plupart des historiens de l'hôtel de Cluny. Voir aussi, Alexandre
du Sommerard, Les arts du Moyen Age, Paris, 1838, I, p. 160-16 1 et
Francis Salet, Le Musée de Cluny, Paris, 1965, p. 2-3.
(7) Paris, Archives des Monuments Historiques, Dossier 12 13, le
29 décembre 1845. Un dessin anonyme de 1829 nous montre le portail
principal de l'hôtel de Cluny sans sculpture (Paris, Bibliothèque
Nationale, Cabinet des Estampes, Collection Destailleur, n° 228).
(8) François DB Rive, Chronicon Cluniacense, Paris, Bibliothèque
Nationale, Cabinet des Manuscrits, ms. lat. 9875, f. 57 v. Ce manuscrit a
été identifié par L. Delisle, Inventaire des Manuscrits de la Bibliothèque
Nationale, Fonds de Cluny, Paris, 1884, p. 218-219.
LES ORIGINES DE L'HÔTEL FRANÇAIS DE LA RENAISSANCE 47
famille aussi illustre que celle des Amboise ; parmi les œuvres
d'art exécutées grâce à son mécénat se trouvent le célèbre
retable de Moulins et le château de Bourbon-l'Archambault.
François de Rive loue Jean de Bourbon de son
renouvellement de l'ordre de Cluny par la construction de plusieurs
bâtiments ; par des dons d'objets précieux dont une
bibliothèque de 4.000 volumes ; et par la promulgation de statuts
nouveaux. L'architecture de l'hôtel de Cluny rappelle celle
de la demeure abbatiale que Jean de Bourbon avait élevée à
Cluny même (9).
Le choix du site de l'hôtel de Cluny démontre, bien avant
l'époque de Ducerceau, l'influence de l'antiquité sur le
développement de l'architecture urbaine en France. L'hôtel
de Cluny avait été surélevé sur les ruines des Thermes
romains de Paris ; je pense que les abbés de Cluny ont choisi
cet emplacement afin d'unir l'histoire de leur ordre à la
légende des origines romaines de Paris. Dans des documents
des archives nationales publiés par Leroux de Lincy, la
propriété des abbés de Cluny est appelée entre 1334 et 1459, le
palais des thermes (10). La tradition que les thermes faisaient
partie d'un palais romain est répétée plus tard dans les
Antiquités et Singularités de Paris de Gilles Corrozet, publiées en
1532 (11). D'après François de Rive, l'abbé Jean de Bourbon
possédait dans sa bibliothèque et avait fait imprimer des
traductions d'ouvrages de Pline le Jeune, de Plutarque, et de
Tite-Live (12). Je crois qu'on peut apercevoir dans
l'édification de l'hôtel de Cluny et ses liens aux origines romaines de
Paris le même rapprochement qu'a établi Hans Baron entre
l'épanouissement de la ville de Florence au xve siècle et le
rôle historique d'héritière de la république romaine que lui
donne Léonard Bruni dans son Laudatio Florentinae Urbis
Paris,
(9) De
1614,
Rive,
col- op.
1678-1684.
cit., f. 56 v-61 r. Voir aussi, Bïbliotheca Cluniacensis,
(10) Leroux de Lincy, Recherches sur les propriétaires et les habitants
du Palais des Thermes et de l'hôtel de Cluny, Paris, 1846 et Paris, Archives
Nationales, KK402-409.
(n) Gilles Corrozet, Les Antiquités et Singularités de Paris, Paris,
1532, p. 10.
(12) Delisle, op. cit., p. 372-382.
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Jahrbuch
Roberto
(24) Julius
Weiss,
der Kunsthistorischen
von« The
Schlosser,
Mediaeval
« Sammlungen
DieMedallions
Altesten in
Medaillen
of
Wien,
Constantine
1897,
und p.
dieand
64-108,
Antike
Hera-
et
»,
clius », Numismatic Chronicle, 1963, p. 129-144. Je crois, en contraste,
avec Schlosser, que l'artiste des médailles du duc de Berry a été influencé
par la peinture italienne lombarde de la fin du xive siècle. Parmi les
manuscrits qu'on peut rapprocher des médailles de Constantin et Heraclius
se trouve un Livre d'Heures de Giovanni di Benedetto da Como à la
Bibliothèque Nationale de Parisf ms latin 757).