Polynômes de Bernstein

Références :
Analyse pour l’agrégation, Hervé Queffélec
Analyse numérique et équations différentielles, Jean-Pierre Demailly
Analyse, Xavier Gourdon Théo. Soit f : [0, 1] 7→ C une fonction continue, ω son module de
continuité ie
Lemme.
• ω est croissante ω(h) = sup{|f (u) − f (v)| : |u − v| ≤ h}.
• Pour h1 , h2 ∈ [0, 1], ωf (h1 + h2 ) ≤ ωf (h1 ) + ωf (h2 ).
• Pour h ∈ [0, 1], λ ∈ R+ tels que λ.h ∈ [0, 1], ωf (λh) ≤ (λ + Pour n ≥ 1, on considère le polynôme
1)ωf (h).
n
! Ç å
Démonstration. n k k
x (1 − x)n−k f
X
Bn (f, x) = Bn (x) = ,
• Soit h1 , h2 ∈ [0, 1] tels que h1 ≤ h2 alors on a k=0 k n

{|f (u) − f (v)|, |u − v| ≤ h1 } ⊆ {|f (u) − f (v)|, |u − v| ≤ h2 }

le nième polynôme de Bernstein de f . Alors
d’où le résultat.
• Soit h1 , h2 , u, v ∈ [0, 1] tels que |u − v| ≤ h1 + h2 . (i) Bn converge vers f uniformément sur [0,1].
Il existe w ∈ [min(u, v), max(u, v)] tel que |u − w| ≤ h1 et  
(ii) Plus précisément, on a ||f − Bn ||∞ ≤ Cω √1n , où C est une
|w − v| ≤ h2 . On a donc
constante numérique.
|f (u) − f (v)| ≤ |f (u) − f (w)| + |f (w) − f (v)|
≤ ωf (h1 ) + ωf (h2 ) Démonstration. (i) Soit x ∈ [0, 1], X1 , ..., Xn un n-échantillon de
loi de Bernouilli B(x). Posons Sn = X1 + ... + Xn . On sait donc
En passant au sup,
que Sn suit une loi binomiale B(n, p). On a donc
ωf (h1 + h2 ) ≤ ωf (h1 ) + ωf (h2 ).
n
ñ Ç åô ! Ç å
∗ Sn n k k
x (1 − x)n−k f
X
• D’après l’étape précédente, on a, pour tout n ∈ N et h ∈ [0, 1], E f = = Bn (x)
ωf (nh) ≤ nωf (h). n k=0 k n
Soit λ ∈ R+ tel que λh ∈ [0, 1]. On a, tout d’abord, bλc ≤ λ ≤
bλc + 1. On a donc est un polynôme en le paramètre x.
Soit maintenant ||.||∞ la norme sup sur [0,1] et soit δ ∈]0, 1[.
ωf (λh) ≤ ωf ((bλc + 1)h) On a
≤ (bλc + 1)ωf (h) ñ Ç
Sn
åô

≤ (λ + 1)ωf (h) f (x) − Bn (x) = E f (x) − f .

n

1
 Polynômes de Bernstein

Ainsi, on obtient, (ii) On a

ñ Ç åô
Sn ñ
Sn
Ç å
|f (x) − Bn (x)| ≤ E f (x) − f |f (x) − Bn (x)| ≤ E f (x) − f
n n
ñ Ç å
Sn ñ Ç
Sn
åô
≤ E f (x) − f 1|x− Sn |≤δ ≤ E ωf x −
n n
n
Ç å ô
Sn Ç
1
å ñ
√ Sn
ô
+ f (x) − f 1|x− Sn |>δ ≤ ωf √ E n x− +1
n n
n n
ï ò
√
Ç
1
åÇ ñ å å
≤ ω(δ) + 2||f ||∞ E 1|x− Sn |>δ Sn
n ≤ ωf √ nE x − +1
Ç å n n
Sn
≤ ω(δ) + 2||f ||∞ P x − >δ
n Or, on a aussi
1
On utilise l’inégalité de Tchebychev et on a ñ ô " 2# 2
Sn Sn 1
Ä
Sn
ä E x− ≤ E x− E[12 ] 2
Ç
Sn
å
V ar n
n n
P x− >δ ≤ å1
n δ2
Ç
Sn 2
≤ V ar
nx(1 − x) n
≤
n2 δ 2 Å
1 ã 12
1 ≤
≤ 4n
4nδ 2 1
≤ √
d’où 2 n
||f ||∞
f (x) − Bn (x) ≤ ω(δ) + . Ainsi, on a
2nδ 2
On a donc Ç
√
1
åÇ
1
å
3
Ç
1
å
||f ||∞ |f (x) − Bn (x)| ≤ ωf √ n √ + 1 = ωf √ .
||f − Bn ||∞ ≤ ω(δ) + . n 2 n 2 n
2nδ 2
Ensuite, on obtient

lim||f − Bn ||∞ ≤ ωf (δ). Théo (Weierstrass). Toute fonction continue f : [a, b] → C est
limite d’une uniforme de polynômes.
Or f continue sur [0,1] compact donc f uniformément continue
donc ωf (δ) −→ 0. On obtient donc Démonstration. Posons, pour x ∈ [0, 1],
δ→0

||f − Bn ||∞ −→ 0 g(x) = f (a + (b − a)x) = f ◦ φ(x).

n→∞

2
 Polynômes de Bernstein

On a donc

||g − Bn ||∞ = ||f − Bn ◦ φ−1 ||∞ −→ 0.

n→∞