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2014 diapoCOURS GePop VF
2014 diapoCOURS GePop VF
et Evolution
Le contexte d’émergence de la GéPop.
Le modèle panmictique
Structuration des populations et écarts à la panmixie
Un facteur déterministe: la sélection naturelle
Un facteur stochastique: la dérive génétique
Espèces et spéciation
Les débats actuels
C. Darwin
L’Origine des Espèces (1859)
2
1860-1900
Transformistes
Evolution individuelle
Transformation
Transmission (hérédité des caractères
acquis)
________________________________
Darwinistes
3
1900-1920
4
L’espèce
Le concept typologique
Le concept biologique
1. Ascendance commune
2. Plus petit ensemble de populations partageant
une ascendance et descendance commune
3. Communauté reproductive
Le concept phylogénétique
ATTENTION! L’identification
d’une population peut être
rendue difficile par des
particularités d’ordre
éthologique, démographique ou
génétique, qui font que des
individus qui occupent la même
aire géographique et semblent
appartenir à la même espèce
ne se croisent pas (ex du
saumon rose).
6
Caractérisation des populations nord-américaines du
Saumon Rose :
9
Génétique des populations
et Evolution
10
Notons dès à présent que la
génétique, par la découverte
progressive des processus de
« mutations » (mutations
géniques, chromosomiques et
génomiques), a répondu à une
question cruciale pour Darwin:
quelle est la source de la
variabilité phénotypique
observée?
11
Les niveaux d’investigation du polymorphisme:
12
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Le modèle de HW
14
La génétique des populations est la
science qui :
•décrit la structure génétique* des populations
•étudie les forces qui modifient les populations
F(A)n = p
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F(A)n+1 = p2+2pq/2 = p (p+q)= p
Fréquences génotypiques et alléliques au sein des
populations humaines
Cas du système de déterminant antigénique sanguin MN
16
Une population à l’équilibre pour un ou plusieurs loci maintient
son polymorphisme génétique en l’état.
17
Une population où les croisements se font au hasard est dite
panmictique.
Au contraire, on dit qu’une population est structurée
lorsqu’elle est composée de sous-populations génétiquement
différenciées.
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Notion de diversité allélique
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Génétique des populations
et Evolution
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Une population où les croisements se font au hasard est dite
panmictique.
Au contraire, on dit qu’une population est structurée
lorsqu’elle est composée de sous-populations génétiquement
différenciées.
22
Deux modèles populationnels de différenciation
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Une manière facile de comparer la diversité des espèces est de mesurer le
polymorphisme des allozymes. Les allozymes (ou "alloenzymes") ont été
utilisés pour la première fois en génétique des populations en 1966 par
Hubby et Lewontin (chez Drosophila pseudoobscura) et par Harris (chez
l'homme).
Les différents allèles sont identifiés par leur vitesse de migration, c'est-à-
dire, dans la pratique, par leur distance de migration par rapport à la ligne
de départ, après un temps fixe de migration.
Noter :
- chez l’homme, seulement 8,8 %
des différences génétiques à
l’échelle planétaire tiennent à
l’une des grandes divisions
géographiques.
- chez un petit peuple de
chasseurs-cueilleurs amazoniens
organisés en clans fermés
(Yanomami) la différenciation
interne est aussi grande qu’à
l’échelle macrogéographique,
malgré une variabilité générale
très basse.
- que certaines espèces sont très
différenciées pour des raisons de
comportement social (rat
kangourou)
- que le colibacille est très
polymorphe et très peu
différencié : il y a beaucoup de
migration.
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Titre
Isolement reproducteur par homogamie entre deux «races
d'habitat» sympatriques chez Drosophila melanogaster
(Reproductive isolation through homogamy in two sympatric «habitat reaces» of Drosophila
melanogaster)
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Evolution des fréquences génotypiques dans le cas de
l’autofécondation
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Populations humaines et consanguinité
Cr. oncle x nièce 0,2 0,16 0,14 0,06 0,12 0,13 0,06
Cr. cousins germains 9,1 7,2 5,8 5 3,4 2,4 2,1
Cr. cousins inégaux 2,9 2,2 1,8 1,8 1,3 1 0,8
Cr. issus de germains 11 9,6 6,9 6,7 5,9 4,6 4,1
-5
ca. 10 86 68 57 52 36 27 23
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En génétique des populations, on distingue 3 types de
mutations :
- avantageuses
- neutres
- désavantageuses (délétères, létales)
De ce fait, trois types de mutations déterminent trois types de
modèles sélectifs.
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Le théorème fondamental de la sélection naturelle : R.A.
FISHER (1890-1962)
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Modèle génique
On nomme ainsi un modèle où
la valeur sélective des
hétérozygotes est
intermédiaire entre celles des
homozygotes. C'est le modèle
le plus simple parce qu'il est
additif : tout se passe comme
si chaque gène ajoutait une
dose unitaire d'avantage
sélectif. Dans ce modèle, on a
par
définition (w11 - w12 ) = (w12
- w22 ) , c'est-à-dire h = 1/2.
La fréquence de l’allèle A
augmente de façon continue
selon une courbe en « S dite
courbe logistique.
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On ne l'observe pas dans les
populations naturelles. Il peut
cependant avoir une certaine
pertinence pour expliquer
l'instabilité des populations
hybrides entre espèces
différentes, qui retournent
souvent vers l'un des types
parentaux.
Ce phénomène, la "réversion",
a été reconnu par les
horticulteurs dès le
début du 19ème siècle.
Grands amateurs
d'hybridation interspécifique
pour créer
de nouvelles variétés, ils
avaient du mal à stabiliser
certaines de leurs créations.
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On voit que lorsque p est
inférieur à sa valeur
d'équilibre, p est positif,
donc p augmente.
Inversement, lorsque p est
supérieur à sa valeur
d'équilibre, p est négatif,
donc p diminue.
Par conséquent, peq est un
équilibre stable : lorsqu'on
s'en éloigne, on y revient ..
Ce modèle s'appelle modèle
de l'hétérosis. Il a été
découvert par Fisher, et a
très longtemps passionné les
généticiens des populations
(notamment Teissier en
France et Dobzhansky aux
Etats-Unis), parce qu'il offre
une explication possible au
polymorphisme des
populations naturelles. Si les
hétérozygotes sont
avantagés, alors le
polymorphisme se maintient
aussi longtemps que subsiste
le modèle déterministe.
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How is it, then, that selection against extremes
has not led to genetic uniformity?
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Le paysage adaptatif de Wright
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Trois cas de pressions évolutives sur
un caractère quantitatif (phénotype).
*
On distingue diverses formes de sélection quantitative :
‐ sélection normalisante : défavorable aux individus qui s’éloignent d’une
valeur optimale
‐ directionnelle : qui tend à accroître (ou diminuer) la valeur d’un
caractère : par ex, la taille
‐ disruptive : qui tend à favoriser deux types discrets sans intermédiaires.
C’est le cas des mâles « forts » et « faibles » dans les espèces où deux
types de mâles existent (par ex. insectes à mâles ailés ou aptères), des
espèces où mâles et femelles ont des niches écologiques différentes ou
un phénotype différent (par ex. la bonellie), et lorsque les hybrides entre
deux espèces naissantes sont moins bien adaptés que les espèces
parentales.
43
Un exemple de sélection à valeur sélective variable :
exemple de la sélection dépendant de la fréquence
44
Un exemple de polymorphisme équilibré
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L'allèle S, est un allèle anormal du gène codant pour la chaîne
bêta de l'hémoglobine.
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Un exemple de sélection sur des caractères quantitatifs
Karn & Penrose (1951) ont suivi 13.730 bébés pendant les 28
premiers jours de leur vie.
Sur les 6.693 filles, ils observent une survie s = 0,959 ± 0,02,
avec de grandes disparités selon le poids [0,985 ± 0,003 de
7,5 à 8,5 livres, 0,414 ± 0,037 en dessous de 4,5 livres, et
0,905 ± 0,064 au dessus de 10 livres].
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Cas des mutations désavantageuses
Populations naturelles et cryptopolymorphisme
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Expérience de Mukai et Yamaguchi (1974)
La banque de mutations délétères qui « dort » dans le génome, son renouvellement par
mutation et sa disparition par purge, est redevenue d'actualité récemment pour
deux raisons. La première vient de la multiplication des espèces menacées et
suivies en biologie de la conservation. Ces espèces ont des effectifs petits, ce
qui a deux conséquences:
1. D'une part, une consanguinité accrue qui augmente la dépression de
consanguinité.
2. D'autre part, la dérive génétique qui mène à la fixation aléatoire de gènes
faiblement délétères, entraînant le phénomène de fusion génomique (genome
meltdown), un processus encore hypothétique, selon lequel l'adaptation d'une
population s'étiolerait lorsqu'elle passe durablement par un faible effectif.
Question : pourquoi, au bout d’un certain temps, tous les gènes n’ont-ils pas
accumulé des mutations délétères chez tous les individus ?
Réponse : les expériences de Mukai, et plusieurs autres ensuite, on montré que les
mutations délétères ont un léger effet de dominance. Il y a donc variation au
sein de la classe des individus outbred selon le nombre de mutations délétères :
cela explique en partie l’étalement de cette distribution. Les mutations
délétères sont donc éliminées lentement à l’état hétérozygote, sans affecter
grandement la survie.
50
Génétique des populations
et Evolution
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Cas des mutations neutres
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Le hasard de la transmission génétique
Dans une population d’effectif stable N, dans le cas d’un allèle à un locus
quelconque, (ou chaque famille a en moyenne deux descendants) on a alors:
p = (1‐1/2N)2N = 0,367
Cette valeur, p = 0,367, et plus grande que la valeur mesurée dans le cas où la
taille des familles est strictement égale à 2, p = 0,25.
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The Buri’s Drosophila experiment (1956)
• Heterozygote frequency = 2 pq
– Alternatively 2p(1‐p)
– At a maximum when p = 0.5
• 107 lines of 8 females 8 males
• Start p = q = 0.5
• Qualitative: heterozygosity decrease
• Quantitative: for population with size 16, heterozygosity should
follow dashed line; instead followed solid gray line – the prediction for
n=9
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Dans une population
de 10 individus
diploïdes, on va fixer
rapidement un allèle ou
un autre. Notez la très
grande amplitude des
changements de
fréquence d'une
génération à l'autre.
Dans une population
de 50 individus, un
polymorphisme va
pouvoir être maintenu
pendant une plus
longue période, mais au
final on aura aussi
fixation ou perte
d'allèle. Les fréquences
alléliques varient
toujours fortement
d'une génération à
l'autre. Avec 500
individus, aucune
population n'a fixé
d'allèles au bout de 150
générations. Les
variations de fréquences
alléliques sont aussi de
plus faible amplitude.
Les fréquences varient
relativement faiblement
autour de la fréquence
initiale. La moyenne des
fréquences alléliques
tend vers la fréquence 56
initiale.
Noter que deux lignées fixées ont une chance sur deux d’avoir fixé le
même allèle. Sur n loci bialléliques de fréquence initiale 0,50,
elles auront fixé le même allèle une fois sur deux en moyenne.
Conséquences :
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Effet fondateur, dérive génétique et populations
humaines
Basque 24 2 74 63 56 5
Béarnaise 23 2 75 45 50 4
Corse 22 6 72 48 37 6
Française 26 6 68 52 42 4
Sarde 20 7 73 75 22 3
Italienne (Sud) 24 8 68 66 22 4
Bergamasque 24 6 70 56 43 5
Ladinienne 20 3 77 78 56 *
Allemande 28 9 63 54 43 4
Autrichienne 29 11 60 55 41 4
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L’effet fondateur (1)
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L’effet fondateur (2)
INTERPRETATION:
1. L'augmentation de la diversité observée a été interprétée en
supposant que les valeurs sélectives des génotypes PP/PP,
PP/AR, et AR/AR dépendent également du reste du génome
dans lequel se trouvent ces chromosomes.
2. Cet "environnement génique" est d'autant plus différent entre
les populations (dérive génétique) que ces populations ont été
fondées par un petit effectif.
3. Cette plus grande variabilité ne masque pas l'évolution
moyenne vers une plus basse fréquence de chromosome PP,
mais la module considérablement.
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Variations de la structure génétique inter- et intra-
populationnelle.
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Impacts ciblés des facteurs d’évolution
sur la fréquence allélique.
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Génétique des populations
et Evolution
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Même espèce ?
1 mm
NON!
Espèces différentes ?
NON!
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Répartition géographique des 5 grand groupes
biochimiques de souris d’Europe
On observe une zone d’hybridation dans le Sud Est de la France entre Mus
musculus domesticus et Mus musculus musculus. Il existe un IR post-
zygotique intrinsèque incomplet.
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Représentation schématique du modèle bi-locus
(d’évolution de l’IR postZ) de Dobzhansky-Muller
Population ancestrale
Allopatrie
Dépression d’hybridation
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Spéciation sympatrique
Développement
Larve (asticot)
Nymphe (pupe)
Eclosion
Adulte
Ponte
Reproduction
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Drosphila willistoni
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Gradualisme phylétique
Anagenèse et cladogenèse
Equilibres ponctués
Radiation et stase
16 17 18 18 17 16/15
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La théorie de l’évolution et l’embryologie
La théorie de l’évolution formulée par Darwin explique que toutes les
espèces actuelles descendent d’une même espèce ancêtre dont elles se
sont progressivement différenciées au cours du temps en accumulant
des caractères nouveaux.
79
La loi de la récapitulation ou loi biogénétique
d’E. Haeckel
Dessinée par Haeckel, cette planche montre trois étapes successives (de haut en
bas) du développement embryonnaire de diverses espèces (de gauche à droite).
Non conforme à la réalité, elle suggère exagérément que, dans les deux premières
étapes, les embryons des espèces « plus évoluées » ressemblent aux embryons
des espèces « moins évoluées »
80
La TSE ignore l’embryologie
Depuis 30 ans se manifeste un retour remarquable et remarqué de
l'ontogenèse dans le domaine des sciences de l'évolution. Ce retour
emprunte deux voies de recherche complémentaires : la première est
née sous l'impulsion du paléontologiste américain S.J. Gould et
concerne surtout la morphologie; la seconde coïncide avec l'essor de
la génétique du développement.
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T. Dobzhansky (en bas) et S. Wright (en haut) en congrès à l’Université de
Chicago (1959)
L’heure du renouveau: le travail de Gould
82
Séquences récapitulatives et inversées
83
Les hétérochronies du développement
84
Les hétérochronies du développement
Hypermorphose
Accélération
1 2
5
Néoténie
Progenèse
85
Homologie de séquences
Conservation et synténie 86
Les expériences de substitution
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L’émergence de l’EVO‐DEVO
(evolutionary developmental biology, 1990)
• la confirmation qu'il existe une grande unité entre tous les grands
plans d'organisation du règne animal;
89
Œil ectopique et gène maître
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Emergence des organes complexes:
exemple de l’oeil
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Evolution of various
eye‐types from a
common ancestral
prototype Step 1: photosensitive cell
with light receptor (rhodopsin)
93
Gehring, J Her 2005
Génétique des populations
et Evolution
Bonne révision!