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Département Électronique Électrotechnique Automatique

Équipe Automatique et Traitement du Signal


Première année - Traitement du Signal

Examen de TRAITEMENT du SIGNAL


Année 2018-2019
Session 1

- CORRIGÉ -

Responsable : Julien HUILLERY

Durée 1 heure 30

Documents autorisés Le seul document autorisé est un résumé de cours manuscrit sur
feuille blanche A4 recto-verso. Ce résumé de cours doit être rendu avec la
copie. Vous pourrez le récupérer à la scolarité.

Calculatrices Les calculatrices et les traducteurs lexicaux sont autorisés.

Ordinateurs Les ordinateurs sont interdits.

Rappels Quelques rappels ainsi que les tables de propriétés des transformées de Fourier
et de Laplace sont donnés en annexes.

Barème Le nombre de points attribués à chaque exercice est donné. Le sujet con-
tenant plus de 20 points, la note maximale pourra être obtenue sans
répondre à toutes les questions.

Important Toute réponse doit être justifiée. Tous les exercices sont indépendants et
peuvent être traités dans un ordre quelconque.

Énoncé Cet énoncé comporte 8 pages.

1
QUESTIONS DE COURS et un peu plus : de l’analogique au numérique
Barème : 6 points

1. Expliquer la(les) différence(s) entre un signal analogique, un signal discret et un


signal numérique.
CORRECTION : Un signal analogique x correspond à une fonction à valeurs
dans R et définie pour tout t ∈ R.
Un signal discret correspond également à une fonction à valeurs dans R, mais définie
uniquement pour t = kTs avec k ∈ Z.
Un signal numérique est un signal discret mais à valeurs dans un ensemble fini et
dénombrable {rq}r=0:M −1.

2. Pourquoi la conversion des signaux analogiques vers des signaux numériques est-elle
indispensable dans les systèmes technologiques modernes ?
CORRECTION : La majorité des signaux rencontrés dans le monde physique
sont des signaux analogiques. Cependant, les systèmes de gestion de l’information
modernes sont fondés sur un format numérique de l’information. La conversion
analogique numérique est donc indispensable pour pouvoir traiter les signaux du
monde physique avec les systèmes modernes de gestion de l’information.

3. La conversion analogique numérique engendre-t-elle une perte d’information ?


CORRECTION : La conversion analogique numérique comprend deux étapes qui
sont l’échantillonnage (de l’analogique au discret) et la quantification (du discret au
numérique). En vertu du théorème de Shannon (voir ci-dessous), l’échantillonnage
d’un signal analogique peut être réalisé sans perte d’information. En revanche, la
quantification engendre toujours une perte d’information.

4. Énoncer le théorème d’échantillonnage (théorème de Shannon).


CORRECTION : L’échantillonnage d’un signal analogique x n’engendre pas de
perte d’information ssi :

a- le spectre de x est à support borné à νmax


b- la fréquence d’échantillonnage est choisie telle que νs > 2νmax

5. Qu’est-ce qu’un filtre antirepliement ? Quel est son objectif ? Quelle est sa nature ?
CORRECTION : Un filtre antirepliement est filtre analogique passe-bas. Placé
juste avant l’opération d’échantillonnage, son objectif est de limiter le support fréquentiel
des signaux afin d’assurer le respect des conditions du théorème d’échantillonnage.

6. Donner l’expression du spectre X ∗ du signal discret x∗ échantillonné à la fréquence


νs en fonction du spectre X du signal analogique x correspondant. Quelle propriété
du spectre d’un signal discret apparaı̂t dans cette expression ?
CORRECTION : La relation entre X ∗ et X est
1
X∗ = X ⋆ Pgn 1
Ts Ts

2
soit aussi
+∞  
∗ 1 X n
∀ν ∈ R, X (ν) = X ν−
Ts n=−∞ Ts
Cette relation met en évidence le fait que le spectre d’un signal discret échantillonné
à Ts est périodique de période νs = 1/Ts .

7. En théorie, quelle opération permet de reconstruire le signal analogique x à partir


du signal discret x∗ ? En pratique, une telle opération est-elle réalisable ? Expliquer
pourquoi.
CORRECTION : Les spectres X et Ts X ∗ étant égaux sur l’intervalle [−νs /2; νs /2],
un filtre passe-bas de gain Ts et de fréquence de coupure νc = νs /2 permet en théorie
de reconstruire le signal analogique x à partir du signal discret x∗ . Ce filtre est
cependant non-causal et nécessite la connaissance d’une infinité d’échantillons ce
qui ne le rend pas réalisable en pratique.

8. Avant transmission, un signal continu est transformée en une séquence binaire. La


numérisation utilise une fréquence d’échantillonnage νs = 10kHz et 8 bits de codage.
Quel débit binaire (en bit/sec) minimal doit-on prévoir pour la transmission ?
CORRECTION : Le signal numérique contient 10000 échantillons par seconde
et chaque échantillon est codé sur 8 bits. Il faudra donc pouvoir transmettre au
minimum 80 kbit/sec pour transmettre ce signal.

3
EXERCICE 1 - déjà vu : Détection de fuite
Barème : 7,5 points

Figure 1: Exercice 1 - Schéma de principe pour la détection de fuite

L’écoulement d’un fluide à travers une fuite dans une canalisation engendre un signal
sonore s qui se propage dans la canalisation avec une vitesse de propagation c. Deux
capteurs sont placés en deux points P1 et P2 de la canalisation afin d’effectuer une mesure
de ces signaux sonores. Au niveau de chaque capteur i (i = 1 ou 2), le signal mesuré yi
se compose du signal de fuite s et d’un bruit parasite ni , soit
 
d1
y1 (t) = a1 s t − + n1 (t)
c
 
d2
y2 (t) = a2 s t − + n2 (t)
c

où d1 et d2 représentent les distances entre la fuite et les capteurs, et a1 et a2 sont des
coefficients compris entre 0 et 1. On suppose que tous les signaux sont à puissance finie,
que les signaux s, n1 et n2 sont mutuellement décorrélés et que les bruits parasites n1 et
n2 sont à valeur moyenne nulle.

1. Établir la relation entre la fonction d’intercorrélation Ry1 y2 (τ ) entre les signaux y1 (t)
et y2 (t) et la fonction d’autocorrélation Rs (τ ) du signal s.
CORRECTION : Les signaux étant supposés à puissance finie, la fonction d’intercorrelation
Ry1 y2 est définie selon
!
1 +T /2
Z
Ry1 y2 (τ ) = lim y1 (t + τ )y2 (t)dt
T →∞ T −T /2

4
En utilisant la composition des mesures donnée dans l’énoncé, on développe :
 !
1 +T /2
     
d1 d2
Z
Ry1 y2 (τ ) = lim a1 s t + τ − + n1 (t + τ ) a2 s t − + n2 (t) dt
T →∞ T −T /2 c c
 !
1 +T /2
  
d1 d2
Z
= a1 a2 lim s t+τ − s t− dt + · · ·
T →∞ T −T /2 c c
 !
1 +T /2

d2
Z
· · · + a2 lim n1 (t + τ )s t − dt + · · ·
T →∞ T −T /2 c
!
1 +T /2
 
d1
Z
· · · + a1 lim s t+τ − n2 (t)dt + · · ·
T →∞ T −T /2 c
!
1 +T /2
Z
· · · + lim n1 (t + τ )n2 (t)dt
T →∞ T −T /2
= a1 a2 Ω1 (τ ) + a2 Ω2 (τ ) + a1 Ω3 (τ ) + Ω4 (τ )

En utilisant le changement de variable t ↔ t − d2 /c, on obtient


!
1 +T /2
 
d1 d2
Z
Ω1 (τ ) = lim s t+τ − + s (t) dt
T →∞ T −T /2 c c
 
d1 d2
= Rs τ − + .
c c
De même, pour Ω2 on obtient
!
+T /2
1 d2
Z
Ω2 (τ ) = lim n1 (t + τ + )s (t) dt
T →∞ T −T /2 c
 
d2
= Rn1 s τ+ .
c
Or, comme s et n1 sont décorrélés on a par définition Rn1 s (τ ) = K avec K une
constante égale au produit des valeurs moyennes des deux signaux. Comme n1 est
de valeur moyenne nulle, on a K = 0. On en déduit donc que ∀τ ∈ R, Ω2 (τ ) = 0.
Le même raisonnement s’applique pour Ω3 car Ω3 (τ ) = Rsn2 τ − dc1 et Ω4 car
Ω4 (τ ) = Rn1 n2 (τ ).
Il s’ensuit finalement que la fonction d’intercorrélation entre les signaux mesurés
est liée à la fonction d’autocorrélation du signal de fuite selon :
 
d1 − d2
∀τ ∈ R, Ry1 y2 (τ ) = a1 a2 Rs τ − (1)
c

2. Pour un signal x à puissance finie, exprimer


!
1 +T /2
Z
Ax (τ ) = lim (x(t + τ ) − x(t))2 dt
T →∞ T −T /2

en fonction de la fonction d’autocorrélation Rx . En déduire que Rx admet un


maximum en 0.

5
CORRECTION : On développe le carré pour obtenir
!
1 +T /2
Z
2
Ax (τ ) = lim (x(t + τ ) − x(t)) dt
T →∞ T −T /2
! !
1 +T /2
Z +T /2
1
Z
= lim x(t + τ )2 dt − 2 lim x(t + τ )x(t)dt + · · ·
T →∞ T −T /2 T →∞ T −T /2
!
1 +T /2
Z
· · · + lim x(t)2 dt
T →∞ T −T /2

Or ! !
+T /2 +T /2
1 1
Z Z
lim x(t + τ )2 dt = lim x(t)2 dt = Rx (0)
T →∞ T −T /2 T →∞ T −T /2

et par définition !
+T /2
1
Z
lim x(t + τ )x(t)dt = Rx (τ ).
T →∞ T −T /2

Par suite, on en déduit que

∀τ ∈ R, Ax (τ ) = 2Rx (0) − 2Rx (τ ).

Maintenant, puisque Ax est l’intégrale d’une quantité au carré, on sait que

∀τ ∈ R, Ax (τ ) ≥ 0,

duquel on tire que


∀τ ∈ R, Rx (0) ≥ Rx (τ ).
Rx admet donc un maximum en 0.

3. On a obtenu expérimentalement la fonction d’intercorrélation Ry1 y2 représentée sur


la figure 2. Sachant que d1 + d2 = 20m et en supposant que c = 1m/sec, déterminer
les distances d1 et d2 .

0.12

0.1

0.08
Ry1 y2 (τ )

0.06

0.04

0.02

-0.02
-30 -20 -10 0 10 20 30
décalage temporel τ (sec)

Figure 2: Exercice 1 - Fonction d’intercorrélation Ry1 y2

CORRECTION : D’après la courbe donnée figure 2, la fonction d’intercorrélation

6
Ry1 y2 admet un maximum en τ = −10sec. Or d’après l’équation (1), l’intercorrélation
Ry1 y2 correspond à un coefficient multiplicateur près à l’autocorrélation Rs avec un
décalage temporel égale à (d1 − d2 )/c. D’après le résultat de la question précédente,
le maximum de l’autocorrélation Rs est de plus atteint en 0. Par suite, on en déduit
que
d1 − d2
τ− = 0 pour τ = −10
c
soit d1 −d2 = −10c = −10. Comme d1 +d2 = 20, on obtient d1 = 5m et d2 = 15m.

4. En notant Ps la puissance du signal s, donner l’expression de la densité spectrale


de puissance du signal s.
CORRECTION : De la réponse à la question 1 et de la figure 2, on déduit
l’expression de la fonction d’autocorrélation du signal s, à savoir
τ 
Rs (τ ) = Ps tri ,
5
dans lequel la puissance Ps = Rs (0) du signal est inconnue et ne sera pas déterminée
(elle dépend des valeurs de a1 et a2 de sorte que a1 a2 Ps = 0.1).
Par définition, la densité spectrale de puissance d’un signal étant donnée par la
transformée de Fourier de la fonction d’autocorrélation, on obtient

Ss (ν) = 5Ps sinc2 (5ν).

5. Donner l’expression de la réponse impulsionnelle du filtre générateur causal associé


à s.
CORRECTION : Le filtre générateur associé au signal s est le système de con-
volution stable et causal dont la réponse fréquentielle H(ν) est telle que

|H(ν)|2 = Ss (ν)

À partir de l’expression de la DSP du signal s obtenue à la question précédente, une


solution serait p
H(ν) = 5Ps sinc(5ν)
La réponse impulsionnelle de ce filtre s’en déduit par transformée de Fourier inverse,
soit r  
Ps t
h(t) = rect
5 5
Toutefois, le filtre générateur étant causal, il faut ajouter un décalage temporel à
cette réponse impulsionnelle pour finalement obtenir
r  
Ps t − 2, 5
h(t) = rect
5 5

7
EXERCICE 2 : Filtres numériques en série
Barème : 10,5 points

On considère la mise en série de deux filtres numériques F1 et F2 comme illustré sur la


figure 3. L’objectif de cet exercice est d’étudier individuellement chacun des deux filtres
F1 et F2 puis d’étudier le filtre F résultant de leur mise en série. Dans tout l’exercice, la
période d’échantillonnage est Ts = 10−2 sec.

Figure 3: Mise en série de deux filtres numériques F1 et F2 .

A - Étude du filtre F1
Le filtre F1 est défini par la fonction de transfert suivante :
1 − z −1
F1 (z) =
1 − 0, 1z −1
Le module de sa réponse fréquentielle H1 (ν) est représentée sur la figure 4 pour la gamme
de fréquence ν ∈ [−200; 200]Hz.

2
module |H 1 (ν)|

1.5

0.5

0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
fréquence ν (Hz)

Figure 4: Module de la réponse fréquentielle du filtre F1 pour la gamme de fréquence


ν ∈ [−200; 200]Hz.

1. Le filtre F1 est-il stable ?


CORRECTION : Un filtre numérique est stable ssi les pôles de sa fonction de
transfert sont de module inférieur à 1. Dans le cas présent, la fonction de transfert
F1 (z) admet un unique pôle z0 = 0, 1. On a donc |z0 | < 1 ce qui implique que le
filtre F1 est stable.

2. Déterminer l’équation de récurrence associée au filtre F1 .


CORRECTION : A partir de la fonction de transfert F1 (z) du filtre, on déduit

8
que les transformées en Z, U(z) et X(z), des signaux d’entrée et de sortie sont liées
selon la relation
X(z) = F1 (z)U(z),
soit également
(1 − 0, 1z −1 )X(z) = (1 − z −1 )U(z).
En appliquant la transformée en Z inverse aux deux membres de l’équation et en
appliquant la propriété
+∞
X
−1 −1
TZ [z X(z)] = xk−1 δkTs ,
k=−∞

on obtient la relation temporelle

xk − 0, 1xk−1 = uk − uk−1

de laquelle on déduit l’équation de récurrence associée au filtre F1 :

xk = 0, 1xk−1 + uk − uk−1 .

3. Le filtre F1 est-il à réponse impulsionnelle finie (RIF) ou à réponse impulsionnelle


infinie (RII) ? Déterminer les coefficients h0 , h1 et h2 de sa réponse impulsionnelle
h∗ .
CORRECTION : A partir de l’équation de récurrence du filtre, on observe que
l’échantillon xk de la sortie à l’instant kTs dépend de l’échantillon xk−1 de la sortie
à l’instant précédent. On en déduit que le filtre F1 est à réponse impulsionnelle
infinie (RII).
La réponse impulsionnelle d’un système de convolution correspond au signal de sortie
observé lorsqu’une impulsion de dirac est présentée en entrée. En posant u∗ = δ,
soit u0 = 1 et uk = 0 pour tout k 6= 0, on obtient alors x∗ = h∗ . Sachant de plus
que le filtre est causal car la sortie à l’instant kTs dépend uniquement de l’entrée et
de la sortie aux instants présent et passés, on sait que hk = 0 pour tout k < 0. On
obtient donc

h0 = 0, 1h−1 + u0 − u−1 = 1
h1 = 0, 1h0 + u1 − u0 = −0, 9
h2 = 0, 1h1 + u2 − u1 = −0, 09

4. A quel type de filtre correspond le filtre F1 (passe-bas, passe-haut, passe-bande ou


coupe-bande) ? La réponse devra être justifiée.
CORRECTION : Le filtre F1 étant numérique, sa réponse impulsionnelle est un
signal discret et sa réponse fréquentielle est une fonction périodique de période νs =
1/Ts = 100Hz. Le type du filtre s’obtient donc en observant la réponse fréquentielle
sur l’intervalle de fréquence [−νs /2; νs /2], soit ici [−50; 50]Hz. On en déduit que le
filtre F1 est un passe-haut.

9
B - Étude du filtre F2
Le filtre F2 est défini par la relation entrée-sortie suivante :
yk = xk + xk−1
dans laquelle xk et yk désignent les échantillons à l’instant kTs des signaux discrets x∗ et
y ∗. Le module de la réponse fréquentielle du filtre F2 est représentée sur la figure 5 pour
la gamme de fréquence ν ∈ [−200; 200]Hz.

2
module |H 2 (ν)|

1.5

0.5

0
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
fréquence ν (Hz)

Figure 5: Module de la réponse fréquentielle du filtre F2 pour la gamme de fréquence


ν ∈ [−200; 200]Hz.

5. Le filtre F2 est-il causal ?


CORRECTION : A partir de l’équation entrée-sortie du filtre, on observe que
l’échantillon yk de la sortie à l’instant kTs dépend uniquement des échantillons
présent et passés de l’entrée x∗ . On en déduit que le filtre F2 est causal.
6. Le filtre F2 est-il à réponse impulsionnelle finie (RIF) ou à réponse impulsionnelle
infinie (RII) ? Déterminer les coefficients g0 , g1 et g2 de sa réponse impulsionnelle
g ∗.
CORRECTION : A partir de l’équation entrée-sortie du filtre, on observe que
l’échantillon yk de la sortie à l’instant kTs ne dépend pas des échantillons passés de
la sortie, mais uniquement d’un nombre fini d’échantillons du signal d’entrée. La
relation entrée-sortie peut donc se mettre sous la forme
1
X
yk = gn xk−n
n=0

On en déduit que le filtre F1 est à réponse impulsionnelle finie (RIF) et que g0 =


g1 = 1 et g2 = 0.
7. Déterminer la réponse fréquentielle du filtre F2 .
CORRECTION : Par définition, la réponse fréquentielle d’un filtre correspond à
la transformée de Fourier de sa réponse impulsionnelle. On obtient donc ici
H2∗ (ν) = F [g ∗ ](ν)
= F [δ0 + δTs ](ν)
= 1 + e−i2πνTs

10
8. Déterminer la phase puis le temps de groupe du filtre F2 .
CORRECTION : On remarque que la réponse fréquentielle du filtre peut s’écrire
selon
H2∗ (ν) = e−i2πνTs /2 ei2πνTs /2 + e−i2πνTs /2


soit
H2∗ (ν) = 2 cos (2πνTs /2) e−i2πνTs /2
Or, pour tout ν ∈ [−νs /2; νs /2], on a cos (2πνTs /2) > 0. On en déduit que le module
de la réponse fréquentielle du filtre F2 vaut
M(ν) = 2 cos (2πνTs /2) ≥ 0
et que la phase ϕ vaut
ϕ(ν) = −2πνTs /2.
Par définition, le temps de groupe τg d’un filtre est donné par
1 dϕ(ν)
τg (ν) = −
2π dν
Dans le cas présent, on obtient donc
τg (ν) = Ts /2.
On observe que le filtre F2 étant à phase linéaire, son temps de groupe est constant.
9. A quel type de filtre correspond le filtre F2 (passe-bas, passe-haut, passe-bande ou
coupe-bande) ? La réponse devra être justifiée.
CORRECTION : Le filtre F2 étant numérique, sa réponse impulsionnelle est un
signal discret et sa réponse fréquentielle est une fonction périodique de période νs =
1/Ts = 100Hz. Le type du filtre s’obtient donc en observant la réponse fréquentielle
sur l’intervalle de fréquence [−νs /2; νs /2], soit ici [−50; 50]Hz. On en déduit que le
filtre F2 est un passe-bas.

C - Étude du filtre global F


On considère dans cette troisième partie le filtre global F résultant de la mise en série des
filtres F1 et F2 .
10. Déterminer la fonction de transfert du filtre F .
CORRECTION : Le filtre F étant la mise en série des filtres F1 et F2 , sa fonction
de transfert est donnée par
F (z) = F1 (z)F2 (z).
La fonction de transfert du filtre F2 étant égale à
F2 (z) = 1 + z −1
on en déduit que
(1 − z −1 )(1 + z −1 ) 1 − z −2
F (z) = =
1 − 0, 1z −1 1 − 0, 1z −1

11
11. Le filtre F est-il stable ?
CORRECTION : Dans sa forme rationnelle en z, la fonction de transfert F
s’écrit
1 − z −2 z2 − 1
F (z) = =
1 − 0, 1z −1 z(z − 0, 1)
Elle admet donc deux pôles (racines du polynôme au dénominateur) qui sont 0 et
0, 1. Ces pôles étant de module strictement inférieur à 1, on en déduit que le filtre
F est stable.

12. Déterminer l’équation de récurrence associée au filtre F .


CORRECTION : A partir de la fonction de transfert F (z) du filtre, on déduit
que les transformées en Z, U(z) et Y (z), des signaux d’entrée et de sortie sont liées
selon la relation
Y (z) = F (z)U(z),
soit également
(1 − 0, 1z −1 )Y (z) = (1 − z −2 )U(z).
En appliquant la transformée en Z inverse aux deux membres de l’équation, on
déduit l’équation de récurrence associée au filtre F :

yk = 0, 1yk−1 + uk − uk−2 .

13. A quel type de filtre correspond le filtre F (passe-bas, passe-haut, passe-bande ou


coupe-bande) ? La réponse devra être justifiée.
CORRECTION : Le filtre F étant la mise en série d’un filtre passe-bas et d’un
filtre passe-haut admettant tous les deux une fréquence de coupure proche de 25 Hz,
on en déduit qu’il s’agit d’un filtre passe-bande.

12
Annexe 1 : Quelques rappels

Transformée de Fourier : Z +∞
X(ν) = x(t)e−i2πνt dt
−∞

Transformée de Fourier inverse :


Z +∞
x(t) = X(ν)ei2πνt dν
−∞

Produit de convolution - domaine continu :

y(t) = h ⋆ x(t)
Z +∞
= h(τ )x(t − τ )dτ
−∞
Z +∞
= h(t − τ )x(τ )dτ
−∞

Fonction d’intercorrélation - signaux à énergie finie :


Z +∞
Rxy (τ ) = x(t + τ )y(t)dτ
−∞

Fonction d’intercorrélation - signaux à puissance finie :


T
1
Z
2
Rxy (τ ) = lim x(t + τ )y(t)dτ
T →∞ T − T2

Fonction triangle :

1 − |t| si |t| ≤ 1
tri(t) =
0 sinon

Quelques transformées de Fourier utiles :

Signal x(t) Spectre X(ν)

δ 1

rect(t) sinc(ν)

tri(t) sinc2 (ν)

13
Annexe 2 : Tables de propriétés des Transformées de Fourier et
de Laplace

Linéarité F [af + bg] = aF [f ] + bF [g]

Symétrie F [f (−•)](ν) = F (−ν)


h i
Conjugaison complexe F f (•) (ν) = F (−ν)
1
F νa

Changement d’échelle F [f (a•)](ν) = |a|

Translation temporelle F [f (• − t0 )](ν) = e−2πiνt0 F (ν)

Modulation F [e2πiν0 • f ](ν) = F (ν − ν0 )

Dérivée F [f (n) ](ν) = (2πiν)n F (ν)


Z • 
1
Intégrale F g(τ )dτ = 2πi• F [g] + 12 F [g](0)δ
−∞

Table 1: Propriétés de la Transformée de Fourier

Linéarité L[af + bg] = aL[f ] + bL[g]


1
L[f ] as

Changement d’échelle L[f (a•)](s) = |a|

Translation temporelle L[f (• − t0 )](s) = e−st0 L[f ](s)

Modulation L[es0 • f ](s) = L[f ] (s − s0 )

Dérivée L[f (n) ](s) = sn L[f ](s) − sn−1 f (0) + sn−2 f (1) (0)
+ · · · + sf (n−2) (0) + f (n−1) (0)


Z • 
1
Intégrale L f (u)du (s) = L[f ](s)
0 s

Table 2: Propriétés de la Transformée de Laplace monolatérale

14

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