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Rugosité de Surface
Rugosité de Surface
Définitions et critères
Rappel
La confusion est souvent faite entre le degré de propreté et la rugosité d’une surface (voir rubrique
applications). Il importe de se rappeler que ces deux notions sont différentes et totalement indépendantes l’une
de l’autre :
– la propreté est une caractéristique chimique ;
– la rugosité est une caractéristique physique.
La rugosité peut être considérée comme un élément complémentaire du degré de soins (état de propreté) ou
comme l’élément essentiel de contrôle, suivant la nature des traitements ou revêtements postérieurs. Par
exemple: peinture, métallisation, nickelage, chromage, etc. Dans tous les cas, elle ne peut naturellement
s’apprécier que pour des traitements de la surface impliquée, dont le taux de recouvrement est au moins de
95%.
Définitions
La rugosité est le résultat de la modification micro géométrique d’une surface, provoquée par le bombardement
intensif de cette surface par des projectiles (voir rubrique Définitions). Apparaissent alors :
– des aspérités appelées « Pics » ;
– des cavités appelées « Creux ».
Sur une coupe perpendiculaire à la surface traitée, les pics et les creux se répartissent également de part et
d’autre d’une ligne centrale (moyenne algébrique) appelée aussi ligne moyenne. La ligne enveloppe est celle
qui réunit entre eux les sommets des pics et les fonds des creux. La ligne enveloppée prend en compte la totalité
des longueurs créées par la succession des pics et des creux. Elle est importante puisqu’elle génère la surface
augmentée dont l’adhérence sera fonction.
Exigences principales
– augmenter l’aire de contact entre le substrat et le futur revêtement, car l’adhérence est directement liée à
l’étendue micro géométrique de la surface ;
– créer un maximum d’aspérités, où le futur revêtement à déposer viendra s’ancrer ;
– éviter les creux profonds de faible ouverture que le futur dépôt n’atteindra pas. Des vides recouverts
pourraient constituer des amorces de corrosion en plus des défauts d’adhérence ;
– proscrire les pics de hauteur anormale dont les sommets pourraient dépasser, ou diminuer l’épaisseur
ponctuelle d’un revêtement mince. Lorsque le but final de la rugosité sera d’obtenir un aspect, les exigences
seront alors essentiellement visuelles et tactiles.
Les critères retenus
Un grand nombre de critères sont définis dans la normalisation pour caractériser une rugosité. En pratique, dans
un profil et sur une longueur considérés, seuls, trois d’entre eux sont retenus :
– « Ra » : écart moyen. C’est la moyenne arithmétique des valeurs absolues des écarts, entre les pics et les
creux. « Ra » mesure la distance entre cette moyenne et la ligne centrale. On admet couramment que cette
notion synthétise approximativement les différents paramètres intéressés dans la rugosité ;
– « Rt » : écart total. C’est la dénivellation la plus importante entre le plus haut sommet d’un pic et le fond le
plus bas d’un creux ;
– « Rz » : régularité. C’est la moyenne des écarts totaux de rugosité « Rt » observés sur 5 longueurs.
Résultats et contrôles
Rappel
La qualité d’un traitement par impact dépend d’un ensemble de paramètres (voir rubrique Définitions). Il en
découle que la rugosité est directement liée à ces paramètres et surtout à la forme du projectile. Suivant qu’il
soit sphérique ou angulaire, le profil de la rugosité obtenu sera différent, donnant des aspects variés à la surface
traitée.
Le choix des critères
Pour un revêtement anticorrosion par exemple, la classe de la rugosité à obtenir sera à définir en fonction de 3
critères :
– la nature du matériau à projeter ;
– le système de projection envisagé, ou bien le procédé d’application :
– l’épaisseur prévue pour le revêtement qui sera appliqué. (la valeur « Rt » ne peut être supérieure à la moitié
de l’épaisseur) La rugosité sera ainsi définie par les 3 paramètres « Ra » – « Rt » – « Rz », auxquels s’ajoutera
la notion de profil lié au projectile, angulaire ou sphérique.
Le procédé de projection, le matériau à projeter et la puissance de l’impact seront déterminés en fonction des
critères de la rugosité à obtenir.
Remarques importantes
Après traitement par impacts effectué avant revêtement anticorrosion, une surface sera qualifiée par son degré
de soins (niveau de propreté) et sa rugosité (garantie d’adhérence).
Le délai de mise en œuvre du traitement de préparation et du revêtement de la surface doit être le plus court
possible. En effet, les surfaces traitées par impacts sont particulièrement sensibles et réactives aux conditions
atmosphériques. Pour éviter la condensation, on s’efforcera de réaliser le revêtement sur un substrat dont la
température est au moins supérieure de 3°C par rapport au point de rosée.
% Propreté France (1) Angleterre (2) Suède (3) ISO (5) États Unis
Allemagne (4)
Cliché A Cliché B
Surface d’acier entièrement recouverte d’une pellicule de Surface d’acier ayant commencé à rouiller et de laquelle
laminage (calamine) adhérente et pratiquement sans rouille. la pellicule de laminage commence à se détacher.
Cliché C Cliché D
Surface d’acier dont la pellicule de laminage à disparu sous Surface d’acier dont la pellicule de laminage a disparu
l’action de la rouille, ou peut être détachée par raclage et qui sous l’action de la rouille et qui présente de nombreuses
ne présente qu’un petit nombre de cavités visibles à l’œil nu. cavités visibles l’œil nu.
2) Un critère d’état final dans 4 degrés de soin après traitement :
– « Ds 1 » décapage léger.
Enlèvement des particules facilement détachables, calamine de laminage, rouille et autres particules étrangères.
Environ 50% de la surface ont été atteints par l’abrasif (taux de recouvrement). La surface reste colorée s’il y a
présence de rouille au départ (Ds 1 ou Sa 1).
– « Ds 2 » décapage soigné.
La calamine de laminage, la rouille et autres particules étrangères sont presque entièrement éliminées. Environ
80% de la surface ont été atteints par l’abrasif (taux de recouvrement). Les traces de coloration de la surface
sont fortement atténuées à ce stade. Aspect grisâtre (Ds 2, Sa 2).
– « Ds 2,5 » décapage très soigné.
Résultat identique au précédent à ceci près que les seules traces d’impureté restant détectables visuellement, se
limitent à un voile extrêmement ténu, sous forme d’ombres ou bandes. Environ 96% de la surface ont été
atteints par l’abrasif. Aspect gris clair (Ds 2,5 ou Sa 2,5).
– « Ds 3 » décapage à blanc.
Enlèvement complet de la calamine de laminage, la rouille et les corps étrangers quelle que soit leur nature.
99% de la surface ont été atteints par l’abrasif. La coloration du support est uniformément gris très clair et doit
avoir l’aspect métallique (Ds 3 ou Sa 3).
Important :
Les deux critères ci-dessus doivent toujours être associés pour définir un traitement, par exemple :
A Sa 2,5 ou B Sa 3 ou C Sa 2 (voir clichés des soins).
Clichés des degrés de soins
Degrés de soins de surfaces d’acier suivant la norme ISO 8501-1
Coût de la propreté
La propreté étant directement liée au nombre d’impacts utiles au cours du traitement, appelé « couverture » et
au nombre de passages du bombardement sur la pièce, qui se résument par la formule :
Cn = 1- ( 1 – C1 )n
– C1 étant le taux de recouvrement obtenu après 1 passage à l’unité de temps.
– Cn étant le taux de recouvrement obtenu après n passages à n unité de temps. Au cours des passages
successifs, le nombre de grains atteignant des zones déjà propres augmente, diminuant le taux de recouvrement
utile par rapport au nombre d’impacts. Il en résulte, que dans la pratique, il faudra par exemple :
– pour obtenir une propreté Ds 2, une durée de traitement de 2 minutes ;
– pour obtenir une propreté Ds 2,5 une durée de traitement de 3 minutes ;
– pour obtenir une propreté Ds 3 une durée de traitement de 6 minutes.
Ou, dans le cas d’une machine automatique à défilement continu :
– pour obtenir une propreté Ds 2, une vitesse de 6 m/min ;
– pour obtenir une propreté Ds 2,5, une vitesse de 3 m/min ;
– pour obtenir une propreté Ds 3, une vitesse de 2 m/min.
Conséquence :
Le prix de revient étant, en partie, proportionnel au temps passé, le choix du degré de soin sera déterminant
dans le coût final du traitement. D’autant qu’un Ds 2 avec ses 4% de contaminant résiduel coûte 2 fois moins
cher qu’un Ds3 avec ses 1 % de résidus, le 100% n’existant pas (voir quelques exemples d’applications).
Paramètres de rugosité de surface
Hauteur moyenne arithmétique (Ra, Pa, Wa)
La hauteur moyenne arithmétique se réfère à la moyenne des valeurs absolues sur la longueur de base.
Pour les profils de rugosité, le paramètre Ra se réfère à la rugosité moyenne arithmétique et pour les profils
d'ondulation, le paramètre Wa se réfère à l'ondulation moyenne arithmétique.
La hauteur maximale des pics est donnée par le point le plus élevé de la courbe sur la longueur de base.
Ces symboles graphiques servent de base à l’indication d’informations telles que la valeur de rugosité de
surface, la longueur d’onde de coupure, la longueur de base, le procédé de fabrication, la direction des stries et
l’ondulation de la surface, comme expliqué ci-dessous.