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RESUME:
Le préambule du cours présentera l’apport des sciences humaines et sociales dans
la formation en architecture et en urbanisme.
La première partie du cours comprend l’exposé des notions de société : relations
sociales, faits sociaux et culture. Elle traitera de la dimension sociale de l’espace,
montrant que la limite de l’espace est doublement sociale et que l’orientation
permet d’organiser et de qualifier socialement l’espace.
Par ailleurs, la partie suivante du cours, montrera que l’espace, champ
d’intervention professionnel de l’architecte, doit être saisie dans son imbrication
entre ses dimensions spatiale, sociale et culturelle. Ainsi, les relations dialectiques
entre l’espace et la société sont abordées à la troisième partie du cours, à travers
trois exemples d’études. Ces études illustrent l’influence des empreintes sociales
et des valeurs culturelles sur l’espace, mais aussi, elles montrent les effets des
changements spatiaux sur le fonctionnement social. Enfin, la dernière partie du
cours se présente sous forme d’atelier qui exercera l’étudiant à la méthodologie et
aux techniques de la recherche, à la documentation bibliographique, à l’analyse
de texte et à la pratique de l’exposé.
ENSEIGNANTES :
- RAOUDHA BEN AYED NAJJAR
- IMEN OUESLATI HAMMAMI
Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
PLAN
INTRODUCTION 5
PREMIERE PARTIE : INITIATION A LA SOCIOLOGIE DE L’ESPACE 8
CHAPITRE 1 : DEFINITION DE LA SOCIOLOGIE 8
I- Qu’est ce que la sociologie ? ........................................................................... 8
II- Des outils pour appréhender concrètement les faits sociaux ? ..................... 9
III-Les grands courants de la sociologie classique ........................................... 10
CHAPITRE 2 : LES TECHNIQUES D’ENQUÊTE EN 13
SOCIOLOGIE DE L’ESPACE 13
I- Définition et données générales.................................................................... 13
II- Types d’enquête de terrain ............................................................................ 14
1. Enquêtes qualitatives 14
a) Définition 14
b) L’Entretien 14
Objectif 14
Types d'entretiens : 14
Analyse 15
c) Parcours commenté 15
Analyse 16
d) Carte mentale 16
Analyse : 17
2. Enquête quantitative 17
a) Définition 17
b) Population initiale 17
c) Echantillonnage si nécessaire 18
d) Le questionnaire 19
CHAPITRE 3: Qu’est-ce que la sociologie de l’espace 21
I- Tentative de définition de la sociologie de l’espace .................................... 21
II- Spécificité de la sociologie de l’espace (l’imbrication entre le social et le
spatial) ................................................................................................................. 21
CHAPITRE 4 : La notion d’ « acteur » et la production sociale des espaces 22
I- La notion d’acteur social .............................................................................. 22
II- Qu’est-ce qu’un acteur social de l’espace ? ................................................. 23
III-L’interaction entre les acteurs sociaux et la production des espaces ........ 23
CHAPITRE 5 : Quelques approches sociales de l’espace 26
CHAPITRE 6:L’ Etude de la ville arabo-musulmane : expression d’un code
social / stratégie et enjeux de création Erreur ! Signet non défini.
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
BIBLIOGRAPHIE :
- ABDELKEFI Jallel, La médina de Tunis : espace historique, édition Alif, 1989, 280 pages.
- BERRY CHIKHAOUI Isabelle et DEBOULET Agnés, Les compétences des citadins dans le
monde arabe : Penser, faire et transformer la ville, collection Hommes et sociétés, édition
Karthala, 2000, 408 pages.
-BOUHDIBA Abdelwaheb et CHEVALIER Dominique (sous la direction), La ville arabe dans
l’islam, histoire et mutations, Actes du 2ème colloque de l’ATP « Espace socio-culturels et
croissance urbaine dans le monde Arabe », Crathage –Amilcar, 12-18 Mars 1979, imprimerie
Al Asria, Tunis, 1982, 573 pages.
- BILILI TEMIM Leila, Histoire de familles, mariages, répudiations et vie quotidienne à Tunis.
1875- 1930, édition Script, Tunis, 1999,280 pages.
- CLAVEL Maïté, Sociologie de l’urbain, Série Ethnosociologie, collection Anthropos, 2dition
Economica, Paris, 2002, 124 pages.
-DORTIER Jean François (sous la direction), Le Dictionnaire des sciences humaines, édition
Sciences Humaines, PUF, 2004, 857 pages.
- MAUSS Marcel, Sociologie et Anthropologie, Paris, PUF, 1967.
- SANTELLI Serge, Le creuset méditerranéen : Tunis, collection la ville, les éditions du demi
cercle/ CNRS éditions, Paris, 1995, 128 pages.
- STAZAK Jean François, L’espace domestique : pour une géographie de l’intérieur, in
Annales de géographie, t110, n°620, 2OO1, pp 339-363.
- ZANNAD Traki , Symboliques corporelles et espaces musulmans, collection Horizon
maghrébin, édition Cérès Productions, Tunis, 1984, 155 pages.
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
INTRODUCTION
L’espace qu’il soit architectural, urbain ou géographique, fait intervenir trois dimensions
essentielles :
1- La matière sous ses trois formes : solide, liquide et gazeuse. (exemple : la masse d’air
nécessaire pour un bâtiment). Cette matière consiste également en un ensemble de dispositif
technique et bâti que nos sociétés mettent au service des populations et des hommes, il s’agit
des maisons où nous habitons, des rues …
2- Les représentations mentales qui intègrent la dimension abstraite de l’existence humaine,
c’est-à-dire les idées, les émotions, les théories, les perceptions, etc.
En effet, l’homme se met en relation avec l’espace par le biais d’un phénomène que les
psychologues appellent la perception. A partir de ce moment (c’est à dire le moment où
l’homme perçoit l’espace dans lequel il se trouve) il se développe une réaction entre l’homme
et l’espace sachant qu’il va donner un sens à cet espace. Autrement dit, les homme perçoivent
l’espace et se le représentent dans le sens où ils font une construction des images mentales de
cet espace.
3- l’organisation sociale dans la mesure où les hommes vivent dans des réseaux structurés
(famille, groupe professionnel, groupe ethnique, une nation, le monde, etc...)
Remarque : toutes les recherches faites par les théoriciens tournent autour du
fonctionnement de ce triangle. En effet, chaque discipline essaie de comprendre quel est le pôle
le plus important dans la définition de l’espace : est-ce le pôle (1), (2) ou (3) ?
Par exemple :
-la psychologie dans ses recherches concernant l’espace, part de la dimension n° (2).
-La géographie se base sur la dimension n° (1)
-Les écrivains, les philosophes quant à eux essaient de déterminer le sens de l’espace tout
en s’appuyant sur la 3ème dimension.
L’espace en tant qu’environnement est donc à la fois une infrastructure matérielle, une
réalité sociologique et culturelle et une dimension symbolique et psychologique.
L’étude de l’espace ainsi définie est nécessairement pluridisciplinaire, elle inclut donc
l’ensemble des sciences de l’ingénieur (architecture, génie civile, etc.) et l’ensemble des
sciences humaines économiques et sociales. Le champ sociologique s’attache tout
particulièrement à étudier la dynamique sociale entre les différents intervenants dans la
production et la reproduction de cet environnement spatial qu’autant de celle de ses usagers.
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
C’est tout l’univers du construit et du bâti, c’est tous ce que les hommes et les femmes ont
rajouté à leur environnement naturel.
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dans la société et à mettre en relation ce fait social avec d’autres caractéristiques sociales. Le
fait d’être marié ou célibataire, ou le fait d’appartenir à tel ou tel groupe social, a-t-il une
influence sur la fréquence du suicide dans une société ?
Le sociologue étudie donc la vie sociale sous un angle différent de celui des autres sciences
sociales, il se pose d’autres questions.
Tous les sociologues n’ont pas la même conception de la sociologie
La difficulté à définir la sociologie tient à ce que tous les sociologues n’ont pas la même
conception de la sociologie. Deux définitions classiques s’opposent, celle de DURKHEIM et
celle de WEBER.
La sociologie explique les faits sociaux par d’autres faits sociaux :
Pour Emile DURKHEIM la spécificité de la sociologie est d’expliquer les faits sociaux par
d’autres faits sociaux. Les faits sociaux « consistent en des manières d’agir, de penser et de
sentir, extérieures à l’individu, et qui sont douées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel
ils s’imposent à lui » (E.DURKHEIM, Les règles de la méthode sociologique, 1895). Ainsi, par
exemple, le suicide est un fait social qui s’explique par d’autres faits sociaux (l’appartenance à
une catégorie sociale, la situation de famille, etc.…). Dans cette approche la société exerce une
influence sur le comportement de l’individu même si cette influence n’exclut pas que l’individu
conserve une certaine autonomie. C’est ainsi que même si le célibat est un facteur de suicide,
tous les célibataires ne se suicident pas.
La sociologie compréhensive :
Max WEBER propose une approche de la sociologie différente. Pour Max WEBER
l’essence du social est l’interaction entre les acteurs sociaux : la collision entre deux cyclistes
par exemple, est un simple événement au même titre qu’un phénomène de la nature. Serait une
activité sociale , la tentative d’éviter l’autre et les injures, la bagarre ou l’arrangement à
l’amiable qui suivrait la collision. N’importe quel contact entre les hommes n’est pas de
caractère social, seul l’est le comportement propre qui s’oriente significativement d’après le
comportement d’autrui (WEBER, Economie et société).
Dans cette approche, la question centrale qui se pose au sociologue est de savoir quel sens
donner à une activité sociale. Comment l’interpréter. Pour cela, il importe de se demander
quelle signification l’acteur social donne à sa relation avec l’autre. Il s’agit de comprendre la
subjectivité de l’acteur social en interrelation avec d’autres acteurs sociaux, c’est pourquoi on
parle à son propos de sociologie compréhensive.
II- Des outils pour appréhender concrètement les faits sociaux ?
Pour connaître la réalité sociale, le sociologue dispose de différentes méthodes qui peuvent
souvent se conjuguer. Selon la nature des informations dont il dispose, le traitement des données
peut relever soit des méthodes qualitatives, soit des méthodes quantitatives. Examinons
quelques exemples de modalités permettant au sociologue de regrouper des informations sur la
réalité sociale.
L’observation participante :
L’immersion d’un observateur dans un groupe où il participe aux activités du groupe dans
le but de mieux comprendre les comportements au sein de ce groupe. Cette démarche a surtout
été pratiquée par des ethnologues pour l’étude des société primitive, mais elle s’applique aussi
à l’étude des sociétés contemporaines : par exemple un sociologue peut s’intégrer à une secte
pour étudier les mécanismes de pouvoir au sein de celle-ci.
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
- l’individu est porteur de structure : la - les individus ont une marge de liberté
structure façonne les individus (la socialisation) de choix Il ya tjrs une marge de risque
Pierre BOURDIEU pense que l’ensemble des goûts, des manières de percevoir, de ressentir
et de dire, est lié au milieu social qui crée des dispositions permanentes chez les individus.
Mais il existe une indépendance par rapport aux déterminations sociales. La structure sociale
tend à se reproduire. Cette reproduction sociale est liée à la transmission du capital économique
mais aussi du capital social et culturel. Ainsi un enfant dont les parents sont de simples ouvriers,
est voué à rester dans cette catégorie socioprofessionnelle. Ses chances de scolarisation sont
limitées par le capital culturel, social et économique que lui lèguent ses parents.
L’analyse individualiste: (Interpretative)
Raymond BOUDON pense, quant à lui, qu’il faut d’abord identifier les acteurs, comprendre
leurs comportements et expliquer comment les comportements produisent un phénomène.
Il explique l’inégalité des chances face à l’école par le fait que les motivations,
l’appréciation des coûts et des avantages de la formation sont marqués par l’origine sociale.
Un enfant de famille modeste et dont les parents sont peu instruits ne peut choisir de suivre
une formation dans le domaine artistique. Ce cursus coûteux ne lui permettra pas une promotion
sociale. Il va être alors amené à choisir une formation universitaire moins coûteuse et à cycle
court qui pourrait lui permettre une promotion sociale (pas très importante) dans un bref délais.
Le comportement individuel est ainsi dit rationnel, c'est-à-dire il vise une satisfaction
maximum en fonction de ses ressources et ses contraintes.
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On peut dire que le risque encouru à s’engager dans un investissement scolaire varie selon
la classe sociale. L’enfant et sa famille choisissent de s’engager, ou pas, dans une stratégie
d’investissement scolaire selon leurs attentes et leurs motivations.
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
SOCIOLOGIE DE L’ESPACE
Les techniques, quant à eux, désignent les procédés opératoires rigoureux, bien définis,
transmissibles, susceptibles d'être appliqués et adaptés à un problème ou à un phénomène.
Le choix de ces techniques dépend de l'objectif poursuivi, lequel est lié lui -même à la
méthode de travail.
Les techniques ne sont donc que des outils, mis à la disposition de la recherche et
organisés par la méthode ans ce but. Elles sont limitées en nombre et communes à la plupart
des sciences sociales.
Les techniques sont des moyens d'aborder les problèmes, lorsque ceux-ci sont précisés.
Le plus difficile et l'essentiel c'est de poser les bonnes questions. La technique, à elle seule,
ne suffit pas pour mener à bien une recherche et vis versa. Ce n'est en effet qu'un « comment
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
», utilisable en fonction d'un but, c'est-à-dire lié au contenu du domaine à étudier, aux
problèmes qui se posent.
a) Définition
L’enquête qualitative est très employée pour s'approprier un sujet, explorer un univers,
saisir ce qui le caractérise, évaluer, pondérer et comprendre des besoins, des comportements,
des attitudes, des opinions, ou récolter suffisamment d'informations avant de lancer une
opération d'analyse de grande envergure. Elle répond à la question "Pourquoi?". Elle explique
et cherche à dépasser le simple discours afin d'analyser les motivations profondes.
b) L’Entretien
C’est un procédé d'investigation scientifique, utilisant un processus de communication
verbale, pour recueillir des informations, en relation avec le but fixé.
Objectif
-Obtenir de l'information d'un interlocuteur soit sur des faits qu'il connaît, soir sur ses
propres comportements
Types d'entretiens :
Les entretiens d'enquête peuvent être classés selon un degré décroissant de liberté .de
réponse de l'interlocuteur, soit :
L'entretien non directif :l'enquêteur laisse l'enquêté créer lui-même le cadre dans
lequel il s'exprime et développer comme il l'entend son information et ses opinions sous la
forme et dans l'ordre qu'il veut, l'enquêteur joue un rôle de stimulation et de facilitateur
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
Souple où les questions ne sont pas formulées d'avance, mais seulement les thèmes à
explorer au cours de l'entretien, l'ordre clans lequel ils seront abordés reste libre.
Le choix entre l'un ou l'autre type d'entretien est effectué en fonction du projet de
recherche préalablement établie ; du type d'information que l'en recherche, du niveau de
profondeur de l'information visée, de la phase d'enquête dans laquelle on se trouve : au début
de la recherche, les entretiens seront souvent très libres, ils pourront être beaucoup plus dirigés
dans une phase ultérieure quand les aspects du problème auront été nettement dégagés.
Analyse
Le corpus recueilli est traité, par la suite, selon la méthode de l’analyse de contenu
c) Parcours commenté
C’est une technique adaptée à l’étude des comportements spatiaux, dès lors que l’on
cherche à décrire et comprendre ces derniers dans leur dynamique socio-environnementale.
Elle est spécifique à l’étude de l’espace public. Elle se base sur un postulat prétendant que la
perception ne se déploie qu’en fonction d’un milieu : elle doit donc être rapportée aux qualités
propres du site étudié. Les façons de percevoir sont alors indissociables du cours d’actions dans
lequel le passant est engagé.
Les consignes relatives à la description : le sujet doit faire état, aussi précisément que
possible, de l’ambiance immédiate du lieu, telle qu’il la perçoit ici et maintenant. Toutes les
modalités sensorielles peuvent être mobilisées : auditives, tactiles, olfactives, kinesthésiques,
etc.
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
Analyse
Il faut relever:
- les jugements personnels (j'aime, je sens, c'est sale...), ceci peut nous renseigner sur le
milieu social de l'enquêté.
- Les manières de décrire (là, l'espace, là-bas...), ceci peut nous renseigner sur la relation
qu'en entretien avec l'espace.
- Les descriptions qui portent sur les formes d'usage ou le comportement des autres
usagers.
- Des transitions perceptives (là c'est plus calme, là-bas est mieux...), aide à répartir le
parcours en séquences.
d) Carte mentale
La carte mentale est une technique graphique reflétant une réalité subjective de l’espace,
c’est-à-dire la façon dont un individu se représente une portion d’espace. Cet outil permet donc
de recueillir les représentations spatiales que les individus se font de leur environnement. Ces
représentations spatiales, ou représentations cognitives de l’espace, sont nourries de
représentations mentales, ou individuelles (faisant référence au vécu, à l’expérience, à
l’éducation, à la culture de l’individu) mais aussi de représentations sociales, c’est-à-dire
partagées par un groupe social ou professionnel
En 1913, Charles Trowbridge a été l’un des premiers à faire l’hypothèse d’un lien entre
la capacité de certains individus à s’orienter et se déplacer, et l’existence de « cartographie
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
mentale » comme support de cette capacité (Gould et al., 1984). Cette géographie du
mouvement avait pour but de comprendre les images mentales qui affectaient les déplacements
des individus.
D’une manière générale, il existe deux façons de recueillir des représentations spatiales
par le biais des cartes mentales : demander aux enquêtés de dessiner une portion d’espace sur
une feuille blanche, ou à partir d’un fond de carte faisant figurer un minimum d’informations
(zones urbaines et noms de villes, frontières et délimitation du trait de côte).
Analyse :
- où sont les éléments repères, les nœuds, les voiries structurantes ... ?
2. Enquête quantitative
a) Définition
Une étude quantitative est une étude des comportements, attentes ou opinions réalisée
par questionnaire auprès d’un échantillon de la population étudiée et dont les résultats chiffrés
sont ensuite extrapolés à l’ensemble de la population étudiée. Elles sont donc faites par sondage.
Les études quantitatives sont généralement menées auprès de quelques centaines à quelques
milliers d’individus.
b) Population initiale
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
Lorsque l’on conduit une enquête par questionnaires, plusieurs questions se posent à
nous avant que nous puissions en poser à d’autres personnes. Tout d’abord, il faut se demander
qui est concerné par l’enquête. Quelles sont les limites de la population que nous avons choisi
d’étudier. Une fois cette population déterminée, et sachant qu’il est rarement possible d’en
interroger tous les membres de façon exhaustive que l’on se situe au niveau d’un pays, d’une
région, d’une commune ou même d’une entreprise ou d’une institution, comment faire pour
s’assurer que ceux qui seront interrogés seront représentatifs de l’ensemble, que leurs réponses
pourront être généralisées à la population ? Quelle sera la taille de notre échantillon et comment
allons-nous devoir le composer ?
c) Echantillonnage si nécessaire
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
d) Le questionnaire
C’est une série de questions précises, détaillées et ordonnées. Peut faire l’objet d’une
passation orale ou écrite.
Forme du questionnaire
Les données obtenues sont différentes selon que l'on aura posé des questions fermées
ou des questions ouvertes.
Questions fermées : Les questions fermées sont celles qui définissent d'avance
les différentes formes de réponses possibles. Elles contraignent le sujet enquêté à choisis
entre les réponses. Ici le degré de liberté de l'enquêté est minimum. Elles comprennent les
questions dichotomique (oui/non, pour/contre) et les questions à choix multiples.
Pour les questions dichotomique, qui impliquent une troisième réponse possible (« je ne
sais pas ») on a constaté que statistiquement, une partie des « non réponse » et des « sans
Opinion » correspond aux sujets qui ne veulent pas dire oui mais n'osent pas dire non pour des
raisons multiples.
Les avantages des questions fermées incitent à les utiliser en très grande proportion dans
un questionnaire. En effet ces questions conviennent bien à toutes les questions d'identification,
car elles permettent de caractériser, puis de classer rapidement un individu à l'intérieur des
catégories précises d'analyse.
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
Questions ouvertes :
les questions ouvertes laissent à l'enquêté la liberté de structurer lui-même une réponse
et de l'exprimer dans son langage
Les questions ouvertes permettent d'aborder presque la totalité des sujets. Le problème
principal devient alors une question d'expression.
Si les questions ouvertes fournissent des renseignements nuancés et détaillés, elles sont
longues à faire passer, délicates à enregistrer.
Il paraît donc souhaitable de combiner au cours d'un même questionnaire les deux types
de questions, ouvertes et fermées.
Formulation stylistique des questions :
- utiliser des termes simples, précis, et éviter les mots à double sens ou les mots valeurs,
fortement chargés affectivement.
On préférera un ordre psychologique à l'ordre logique ou chronologique. Ainsi les questions de faits
précédent les questions d'attitudes, les questions plus compliquées ou embarrassantes viennent lorsque l'intérêt est
éveillé.
Enfin les questions sur les caractéristiques sociales de l'enquêté doivent venir à la fin, pour éviter au sujet
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
Les normes et les valeurs de l'espace sont dictées par ses habitants
et notre façon d'habiter définit l'espace.
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
R. Boudon distingue trois phases importantes dans l’analyse d’une théorie de l’action :
a- Identifier les acteurs ou les
catégories d’acteurs responsables du Définir
phénomène qu’on cherche à expliquer. les acteurs
On
remarque
b- Comprendre le comportement de ces acteurs. Comprendre un oubli
les mobiles du
Cerner les contexte
représentatio de
ns l’action
dans ces
c- Expliquer comment ces principale
comportements individuels produisent s étapes
Analyser les recomma
le phénomène macroscopique qu’on effets de leurs ndées par
cherche à étudier actions Boudon
Le contexte de l’action : le
cadre dans lequel interviennent
les acteurs et l’ensemble de
données dans lequel l’action se
déroule
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
Remarque : Il existe aussi dans une ville un certain nombre d’autres acteurs qui sont impliqués dans la
dynamique urbaine par le biais des compétences, des jugements, des savoirs ou des représentations qu’ils
ont sur ou de la ville. C’est le cas de l’habitant, du politique ou de l’expert qui sont intéressés, chacun à sa
manière et en fonction de sa « spécialité », par les processus et les changements urbains.
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
La production des espaces n’est pas seulement celle des professionnels de l’espace construit ou aménagé
et des groupes sociaux qui les soutiennent ou engagent des rapports de force.
Les usagers, habitants, habitués, clients, employés, passants, occupent ces espaces, les transforment en
lieux habités, des lieux qui se chargent d’histoires individuelles et d’histoires collectives. Ils sont le cadre
d’évènements infimes et mémorables, et font partie de la vie et des activités quotidiennes de ceux qui les
occupent ou les traversent.
Les lieux proches sont le plus souvent investis de façon active par ceux qui les habitent. La « maison »,
pavillon ou appartement, la rue ou le tronçon de rue, le quartier ou le marché sont, journellement ou
occasionnellement, parcours, appropriés, marqués.
Habiter un lieu suppose la possibilité de le faire sien, de se l’approprier, non pas pour le défende contre
des importuns, pour en interdire l’accès, mais parce qu’un lieu habité et un espace devenu familier. Les
habitants, les passants, l’adaptent à leur regard et à leurs pratiques autant qu’ils s’adaptent à sa configuration
et aux activités qui s’y déroulent.
C’est le cas d’une habitation, d’une rue, d’un café, comme de tous les lieux fréquentés. Certains
architectes cherchent à ménager des possibilités d’adaptation des espaces construits plutôt que d’envisager
l’architecture et l’urbanisme comme des moules dans lesquels leurs occupants se rangeraient.
Cette reconnaissance des capacités des citadins à la co-production d’espaces est cependant peu fréquente.
.
CONCLUSION:
La production de l’espace urbain est une pratique pluridisciplinaire
Progressivement, l'urbanisme est devenu une pratique pluridisciplinaire. Aux architectes sont venus se
joindre divers ingénieurs (dont ceux spécialisés dans les problèmes de voirie), puis des sociologues, des
hygiénistes, des géographes, des économistes, des juristes, des paysagistes, etc. Ainsi ont été créés des
bureaux d'études, la plupart privés, avant que ne soient formés, dans des municipalités importantes ou dans
des groupements urbains régionaux, des agences d'urbanisme. À ces intervenants viennent utilement
s'associer, se joindre, les décideurs politiques souvent éclairés par la consultation des citoyens concernés.
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
DURKHEIM :
L’étude de l’espace dans la sociologie durkheimienne s’est développée implicitement selon
deux axes relativements indépendants l’un de l’autre.
Le premier consiste à analyser et à mettre en relief le rôle de la ville dans l’apparition de
nouvelles formes de relations sociales.
Durkheim, considère la ville comme le lieu où se concrétise le passage d’une société à
solidarité mécanique à une société à solidarité organique
Primitive traditionnelle (conscience collective) Moderne industrielle
Le second qui consiste à faire la sociologie de l’habitat dans ses aspects physiques et
matériels. Dans la terminologie de Durkheim, l’habitat est un des aspects de la morphologie
sociale.
Durkheim commence par définir (in « Année sociologique 1897-98 ») le concept de
morphologie sociale comme « la masse des individus qui composent la société, la manière dont
ils sont disposés sur le sol, la nature et la configuration des choses de toutes sortes qui affectent
les relations collectives ». Il marque donc que la forme spatiale n’est pas indépendante du
fonctionnement social et même le soutient ; tandis que celui-ci la modèle pour ses propres
besoins.
Mais, pour Durkheim, l’espace social est plus qu’un miroir de l’organisation sociale, c’est
une catégorie1, comme le temps dont la base est « le rythme de la vie sociale » ; alors que « c’est
l’espace occupé par la société qui a fourni la matière de la catégorie d’espace ».
MARCEL MAUSS :
Il propose une définition très proche de celle de Durkheim, dont il a été l’élève. La
morphologie sociale, c’est, « le substrat matériel des sociétés, c’est à dire la forme qu’elles
affectent en s’établissant au sol, le volume et la densité de la population, la manière dont elle
est distribuée ainsi que l’ensemble des choses qui servent de siège à la vie collective ». C’est
ce que nous appelons actuellement l’habitat.
Mauss illustre sa théorie dans une brillante étude sur les variations saisonnières de la société
eskimo. Il note que leur mode de vie et d’habitat varie selon les saisons :
- En hiver, l’habitat est collectif, c’est à dire qu’il concerne des familles élargies
regroupées autour d’une salle de réunion ; l’esprit et la conscience de la collectivité se
développent et se renforcent grâce aux fêtes religieuses, réunions et rencontres.
- En été, l’habitat est individuel, il concerne donc une famille restreinte et il est dispersé.
Il n’y a ni fêtes, ni manifestation publique d’appartenance à une collectivité.
En poursuivant son étude, Mauss constate que la différence observée entre hiver et été au
niveau de la morphologie, se prolonge dans d’autres dimensions. Ainsi dans la religion : il y a
une religion d’hiver et d’été ; pour cette dernière il n’existe qu’un culte domestique. Par contre
1
Durkheim considère qu’il existe quatre catégories de l’esprit sous-jacentes à l’organisation sociale des sociétés
sans écriture : la force énergétique, le lieu spatial, le moment temporel, et l’agencement de l’ensemble, qui en
assure les correspondances et la pérennité.
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
en hiver la vie religieuse est intense : fêtes, cérémonies, enseignements, confessions, apparitions
des shamans (sortes de sorciers), etc.
Dans le droit, on retrouve le même clivage, ainsi que dans la sexualité. Mauss parle en hiver
du communisme sexuel des eskimos. Nous voyons donc, que toutes les normes sociales jusqu’à
l’intimité d’une unité familiale se transforment. En d’autres termes l’habitat eskimo s’explique
certes en partie par le climat, mais aussi par une culture spécifique qui régit aussi bien les
rapports sociaux que l’organisation de l’espace. Si le climat était le seul élément explicatif, tous
les habitants du Grand Nord auraient le même habitat, ce qui est loin d’être le cas.
HALBWASCH :
La répartition des activités et des lieux de pouvoir, les séparations entre les espaces
résidentiels et économiques, les formes d’habitations et de peuplement sont l’expression de la
société, de ses normes, valeurs et habitudes.
Tous ceux qui interviennent dans la production de l’espace se sont interrogés sur la manière
dont celui-ci renforce ou détruit les groupes sociaux qui y résident ou vont y habiter. L’un des
pionniers de la sociologie urbaine, Maurice HALBWACHS qu’une relation réciproque entre la
cohésion des groupes sociaux et l’espace produit par la société s’établit
La morphologie sociale de Maurice HALBWACHS
Pour Maurice HALBWACHS, l’organisation spatiale agit sur la société par la façon dont
celle-ci l’appréhende : « les formes matérielles de la société agissent sur elle non point en vertu
d’une contrainte physique comme un corps agirait sur un autre corps mais par la connaissance
que nous en prenons (….) ; il y a là un genre de pensée ou de perception collective qu’on
pourrait appeler une donnée immédiate de la conscience sociale » (1970, p 182-183). Il
convient de s’attacher aux représentations collectives de l’espace qui renvoient aux sentiments
communs » de la société. Or la production de l’espace urbain est le résultat d’une action
collective.
Cette théorie s’applique d’abord au marché foncier. Le niveau de prix du sol, urbain ou
rural, est un puissant déterminant de la répartition des groupes sociaux dans l’espace. Il se
répercute sur les prix immobiliers et les loyers. Ainsi, l’explication des prix fonciers se révèle
fondamentale. Cependant il existe dans l’espace urbain des phénomènes qui dépassent la
théorie économique classique de l’ajustement offre- demande. Non seulement les prix fonciers
sont déterminés par l’anticipation des acheteurs et des vendeurs (ce qu’on pourra faire de tel ou
tel terrain), mais ils reposent également sur un prix d’opinion qui renvoie à la représentation de
l’espace qu’en ont les acteurs (par exemple ce que peut devenir tel ou tel quartier). En outre
l’intervention publique de l’état ou des collectivités locales modifie considérablement les
conditions du marché dans la mesure où elle contribue à transformer substantiellement la nature
du sol. Ainsi, l’équipement d’une ville en réseaux de transport la désenclave et la valorise.
Maurice Halbwachs, évoque les actes d’expropriation des biens individuelles opérés par les
acteurs publics à Paris entre 1854 et 1870 ; Il pense que ces actions émanent d’une logique et
une politique publique qui vise à améliorer la circulation, l’hygiène, à réprimer les
manifestations populaires et à favoriser le retour de la bourgeoisie. Pour Halbwachs, une telle
action répond sans la savoir à des besoins et à la pression collective.
En effet, si Maurice Halbwachs s’intéresse autant à la morphologie sociale, c’est qu’il pense
que derrière les formes générales (importance, étendue, localisation, etc.) d'un phénomène, il y
a " un monde de représentations et d'états affectifs ", " des pensées, une vie psychologique ";
" toutes les formes [...] ne nous intéressent que parce qu'elles sont étroitement liées à la vie
sociale, qui consiste toute entière en représentations et tendances ". Ainsi, " la morphologie
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Cours initiation à l’anthropologie et aux sciences sociales (première année architecture)
sociale part de l'extérieur. Mais ce n'est pour elle qu'un point de départ. Par ce chemin étroit,
c'est au cœur même de la réalité sociale que nous pénétrons ", " la morphologie sociale, comme
la sociologie, porte avant tout sur des représentations collectives " (Halbwachs Morphologie
sociale, colin, 1970, p. 10, 11, 13 et 18).
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