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INTÉRIEURE
AVANT-PROPOS
DEPUIS surtout le célèbre ouvrage de Dom Chautard « L'Ame de tout Apostolat », l'expression
« vie intérieure » a été vulgarisée dans tous les milieux chrétiens. Mais c'est dans l'esprit de beaucoup
une notion bien vague qui risque parfois d'aboutir à des déviations quand ce n’est pas au mépris de
toute action apostolique. C'est peut-être ce qui explique que certains militants aient cru pouvoir la
dédaigner sinon la considérer comme dangereuse. D'autre part, l'on se rend bien compte que les
apôtres même les plus zélés qui ne puisent pas leur zèle dans le contact intime avec le Seigneur,
s'épuisent au bout de très peu de temps et se découragent.
Ceux qui persévèrent pratiquent sans doute la vie intérieure à la manière dont Monsieur Jourdain
faisait de la prose, sans le savoir... Mais il peut leur être utile d'en avoir la notion exacte.
S'il est vrai que le Seigneur se joue des techniques et des catégories pour vivifier une âme, il n'en
reste pas moins que le plus communément la fidélité à quelques règles de bon' sens et d'expérience - qui
sont comme l'expression de sa conduite la plus habituelle pour le plus grand nombre - facilite
l'épanouissement spirituel du chrétien.
Cette brochure n'a pas la prétention d'être un traité complet d'ascétique ou de mystique, mais un
résumé pratique, en langage clair et accessible, de ce qu'il faut entendre par « vie intérieure », des
raisons pour lesquelles il faut essayer de la développer en soi, et des moyens les plus simples d’y
parvenir.
Puissent ces quelques pages aider, non seulement prêtres et religieuses, mais tous les militants
d'Action Catholique, et d'une manière générale toutes les âmes généreuses, à puiser dans l'intimité avec
le divin Maître, la grâce de réaliser la parole de saint Paul : « Je vis, non ce n'est plus moi qui vis, c'est
le Christ qui vit en moi ».
1
1
MÉDITATION
2
I. QU'EST-CE QUE IA VIE INTÉRIEURE ?
3. Elle n'est pas une évasion du devoir d'état ou du devoir de la charité fraternelle.
La vie intérieure est devenue, pour certaines âmes mal instruites de ce que Dieu attend d'elles,
une sorte d'alibi. Volontiers elles se dispenseraient de l'accomplissement de leur devoir d'état, familial
ou professionnel, et même du grand devoir de la charité fraternelle, pour ne pas manquer au
recueillement.
Certes il ne s'agit pas, sous prétexte de se donner à son devoir d'état ou de se dévouer au prochain,
de renoncer à penser au Seigneur et même à se ménager quelques temps forts de prière intense.
Étant donnée la tendance profonde que nous avons à nous rechercher nous-mêmes instinctivement à
travers nos activités, il est nécessaire, pour être bien sûrs de travailler vraiment pour Dieu et selon son
Esprit, de reprendre explicitement contact avec Lui et d'orienter vers Lui nos soucis et nos efforts.
Le travail accompli pour Dieu est de la prière, mais à la condition de faire passer de la prière à
travers le travail, au moins d'une manière implicite. Or au bout d'un certain temps, si l'on ne consacre
jamais un moment à rectifier nos intentions profondes, à se refaire une mentalité de membre faisant
corps avec le Christ, le travail devient pure routine ou agitation stérile.
1
Livre II, chap. I : « De la conversation intérieure », et chap. 8 : « De la familiarité avec Jésus ».
2
Jesu dulcis memoria, Doux est le souvenir de Jésus !
Dans vexa cordis gaudia Il donne les vraies joies du cœur.
Sed super mel et omnia, Mais plus que le miel et toutes
Ejus dulcis prasentia. Choses, douce est sa présence.
Nec lingua valet dicere, La langue ne peut dire, ni
Nec littera exprimere : l’écriture exprimer ; seul celui qui
Expertes potest credere, en a fait l’expérience peut croire
Quid sit Jesum diligere. ce que c’est qu’aimer Jésus.
4
Mais la vie intérieure ne consiste pas à penser tellement à Dieu qu'on en oublie le monde, bien au
contraire : elle fait puiser dans l'amour de Dieu la force de se dévouer et de se sacrifier s'il le faut pour le
bien des autres.
Saint Vincent de Paul n'hésitait pas à dire à ses Filles de la Charité : « Même au milieu de l'oraison,
si l'on vient vous déranger pour aller soigner un malade, vous ne faites que quitter Dieu pour retrouver
Dieu. »
Dans une conférence aux mères de famille, Mgr Lejeune, qui était Archiprêtre de Charleville et
directeur d'âmes très apprécié, donnait ces judicieux conseils :
« Vouloir d'une mère de famille qu'elle ait un recueillement semblable à celui d'une religieuse vouée
à la contemplation, serait le comble de l'absurde. Vous avez des devoirs à remplir qui exigent toute votre
attention. Or votre esprit, selon la loi ordinaire, ne peut être en même temps à la série de chiffres que vous
alignez et au souvenir de la présence de Dieu. Si vous tentiez de mener de front les deux opérations, vous
compromettriez la réussite de chacune d'elles : votre prière serait hachée de distractions et votre opération
d'arithmétique semée d'erreurs.
« Que faire alors ? Le bon sens vous le dit : tourner le dos au souvenir actuel de Dieu et vous donner
tout entières au devoir d'état. N'allez pas croire que Dieu vous tienne rigueur de cette sorte de désertion ; c'est
Lui qui vous impose ce devoir à remplir, cette occupation qui prend toute votre attention. S'il ne reste rien
pour Lui, Il ne s'en plaindra certes pas, et ne se formalisera pas de votre empressement à Lui obéir. Vous
aurez donc le droit, le compte en question terminé, de revenir à Lui souriantes, pleines d'une confiance filiale
et certaines que ses bras vous sont ouverts.
« Quand on parle du souvenir continu de la présence de Dieu, c'est donc toujours sous réserve que ce
souvenir ne sera pas une entrave pour le devoir d'état. Vous ne cessez pas d'ailleurs de penser à Dieu lorsque
vous quittez Dieu pour accomplir un acte imposé ou désiré par Lui. L'essentiel est que cet acte soit rapporté à
Dieu et que vous reveniez à votre recueillement habituel sitôt que le devoir d'état ne vous oblige plus d'être
au dehors. »
Nous sommes les « membres de Dieu », et Dieu nous vivifie par sa grâce comme le tronc d'un
arbre vivifie ses branches par sa sève.
Le véritable chrétien a été défini par saint Paul en cette formule qui est tout un programme : « je
vis, non ce n'est plus moi qui vis, c'est Jésus-Christ qui vit en moi 7. »
L'ardent désir de Dieu c'est, en effet, de pouvoir se servir de nous comme d'une humanité de
surcroît, de remplir notre esprit de ses pensées, notre cœur de ses sentiments, notre volonté de ses
énergies, pour qu'en toutes circonstances nous agissions comme Lui-même agirait à notre place, et que
nous remplissions, sous son influence, la mission providentielle que chacun a reçue dans la synthèse du
plan d'amour sur le monde.
Mais, et c'est là la conception de la délicatesse de l'amour divin à notre égard, le Seigneur ne nous
vivifie que dans la mesure où nous acceptons de l'être : « Voici que je Me tiens à la porte et Je frappe.
Si quelqu'un ouvre, J'entrerai chez lui, Je souperai avec lui et lui avec Moi 8. »
Pour pénétrer plus avant en nous, pour s'insérer davantage dans nos activités et les féconder, Il
attend notre appel, un geste d'amour de notre part, ne serait-ce qu'un clin d'œil.
Il prend au sérieux cette collaboration. Nous ne pouvons rien sans Lui pour transfigurer notre vie.
Mais Il ne veut rien pouvoir sans nous.
L'on comprend alors que cette vie d'amitié qui doit pénétrer toute notre activité,
NOUS AMENE À CONFORMER AffECTUEUSEMENT, EN TOUTES CIRCONSTANCES,
NOTRE VOIONTE A LA SIENNE.
Ce qui fait la valeur de nos actions aux yeux de Dieu, ce n'est pas le fait qu'elles soient
extraordinaires ou difficiles, c'est l'intensité d'amour avec laquelle nous les accomplissons.
Mais l'amour dont il s'agit est un amour qui nous rend attentifs, non seulement à ne jamais Lui faire
de la peine, comme disent les enfants, mais à vouloir Lui faire plaisir en toute chose et à reprendre à
notre compte les sentiments mêmes qui animaient le Cœur de Jésus-: « Voici que je viens, ô Père, pour
6
Dom Marmion, « Le Christ, vie de l’âme », p. 416.
7
Galates, II, 20.
8
Apocalypse, III, 20.
7
accomplir ta volonté » 9. « Je fais touiours ce qui plaît à mon Père » 10. « Ma nourriture est de faire la
volonté de mon Père » 11. « Non pas comme je peux, ô Père, mais comme Tu veux 12 ».
Lui-même, d'ailleurs, nous en a avertis : « Ce ne sont pas ceux qui crieront : Seigneur, Seigneur,
qui entreront dans le royaume des Cieux, mais ceux qui feront la volonté de mon Père 13.
Le meilleur moyen de l'accomplir toujours, non seulement extérieurement mais intérieurement, c'est
d'arriver, par amour, à ne faire qu'un avec Lui.
Le Père Martial Lekeux, dans la biographie de sa jeune sœur Maggy qui eut un tel rayonnement,
nous analyse ainsi le secret de son succès :
« Maggy réussit parce que le véritable auteur de son action fut non pas elle, mais Dieu. Si on l'eût
interrogée sur la cause de son succès, sans nul doute elle eût répondu : « Ce n'est pas moi qui opère cela,
c'est Lui, et moi, je n'ai qu'une chose à faire en cette œuvre, me mettre entre ses mains pour qu'il puisse
m'employer ».
« Ayant fait ce prodige d'audace de poser en face de Lui, l'Unique et Souverain Vouloir, une créature
libre, Dieu a besoin, pour réaliser ses plans sur l'univers, que cette créature, qui Lui échappe pour un temps,
se remette spontanément dans sa main, et par l'amour, identifie sa volonté avec la volonté divine : alors, Dieu
épouse cette volonté. II prend à son compte toutes ses œuvres, et cette activité devient divine et prend une
efficacité surhumaine. Avec cet amour que Lui offre l’homme, Dieu fait de la grâce et, cette grâce, il la
répand sur le monde. Et c'est là tout l'apostolat 17. »
15
Mère Marie de Sainte Cécile de Rome, dans son autobiographie, cite ces paroles de Notre Seigneur : « Mes prêtres gouvernent toute
la société religieuse. S’ils étaient tous vraiment saints, leur seule vue, n’importe où, à l’église, sur la rue ou ailleurs, évoquerait ma
pensée ; ils attireraient les âmes vers Moi ; en les rencontrant, on penserait : c’est un autre Christ qui passe. Le démon craint
beaucoup plus une seule âme en qui J’agis librement qu’une armée d’âmes tièdes et indifférentes en qui mon action est paralysée ;
parce que dans la première, J’agis avec ma puissance, tandis que, dans les dernières, Je suis forçé de les laisser à leur faiblesse. »
(p. 249).
« L’apostolat, disait l’Abbé Pierre Arnaud, c’est permettre à Jésus de grandir. En ce Corps Mystique qu’est le Christ total, prêtre, je
suis un vaisseau par où le sang de Jésus doit passer et se répandre pour vivifier. Le saint a les dimensions d’une grosse artère, c’est
mon ambition. Le prêtre médiocre se rétrécit à la dimension d’un vaisseau capillaire et, à la place qu’il occupe dans le Corps
Mystique, c’est douloureux et désastreux ! Être apôtre, c’est livrer passage à Jésus, seul Saint, seul Sauveur, infiniment par le désir,
autant qu’il le veut, Lui, par l’action. » (« L’Abbé Pierre Arnaud » de J. Villeneuve, Imprimerie S. Pacteau, Luçon, p. 138.
16
Cardinal Suhard, Lettre Pastorale : « Le Sens de Dieu », pp. 22-23.
17
Père Martial Lekeux, O. F. M. « Maggy ».
10
Comme le dit le Cardinal Suhard, la vie intérieure n'est pas une affaire d'invention humaine, mais
d'abandon filial et persévérant à la grâce intérieure qui nous travaille sans cesse et qui nous appelle
constamment à nous tourner vers Dieu.
L'essentiel est donc :
A. D'ÉCARTER TOUS LES OBSTACLES QUI PEUVENT EMPÊCHER OU GÊNER L'ACTION DE LA GRÂCE ;
B. DE RÉPONDRE POSITIVEMENT A SON APPEL.
Il ne s'agit pas ici d'amour sensible, mais d'amour sincère. Il ne s'agit pas d'amour qui s'éprouve,
mais d'amour qui se prouve.
« Il n’y a pas de plus grande preuve d'amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime », disait
Notre Seigneur. Trop souvent nous croyons aimer, et c'est nous que nous aimons à travers celui que nous
croyons être l'objet de notre amour.
La pierre de touche de l'amour véritable restera toujours le service désintéressé, le souci de faire
plaisir, même et surtout lorsque cela nous coûte, le don aussi généreux que possible de nous-même dans
le goutte à goutte de la vie quotidienne 19, jusqu'au sacrifice total, lorsque Dieu nous le demandera.
18
« L’Abbé Pierre Arnaud », de J. Villeneuve, Imprimerie S. Pacteau, Luçon, pp. 118 à 120.
19
Voici comment un soldat se servait du détail de sa vie de caserne pour alimenter sa vie intérieure :
Lorsque...
Tu te coiffes de ton casque,
souviens-toi du couronnement d'épines.
Tu prends ton sac,
souviens-toi du Bon Pasteur prenant sur ses épaules la lourde brebis, heureux d'accepter ce poids par amour pour elle.
Tu mets ton fusil sur l'épaule droite,
souviens-toi de la Croix de Jésus, pesant sur cette même épaule.
12
B. Collaboration positive à l'action divine.
« Quand je fais une robe, disait Maria Bardot 21 expliquant son goût très vif pour son métier, je
pense que j'habille la Sainte Vierge. Quand j'essaie à ma cliente, à genoux, je m'imagine que c'est
Elle. »
Quelque temps après, elle recevait une décoration pour son activité sociale :
« Quand j'ai reçu les palmes, avoue-t-elle à une amie, j'ai pensé à Notre Seigneur entrant à
Jérusalem et j’ai pensé que c’était pour moi le commencement de la Passion.
- Que de rapprochements vous faites !
- Oh ! si je ne pensais pas à Noire Seigneur, cela ne vaudrait pas la peine de vivre, la vie n'aurait
pas de sens... »
Guy de Larigaudie disait aussi :
« Je me suis tellement accoutumé à la présence de Dieu en moi, que l'ai toujours au fond du cœur
une prière montant à fleur de lèvres. Cette prière, à peine consciente, ne cesse même pas dans le demi-
sommeil que rythme la marche d'un train ou le ronronnement d'une hélice, même dans l'exaltation du corps
ou de l’âme, même dans l'agitation de la ville ou la tension d'esprit d'une occupation absorbante. C'est, au
fond de moi-même, une eau infiniment calme et transparente que ne peuvent atteindre ni les ombres, ni les
remous de la surface 22. »
Ces prises de contact seront très variables selon les tempéraments et, pour la même personne, selon
ses dispositions intérieures, le genre d'occupations et le moment de la journée.
Elles pourront être des oraisons jaculatoires 23, être des actes explicites d'union, des actes d'oblation
20
« Quelqu'un donc désire-t-il acquérir cette habitude du recueillement, car c'en est une qui dépend de nous ? Qu'il ne se gaspille
pas inutilement, mais qu'il se garde et s'emploie pour son propre bien, en utilisant les sens eux-mêmes pour l'avantage de la vie
intérieure.
S'il parle, il tâchera de se souvenir qu'il a dans le fond de son cœur à qui parler ; si on lui parle, il n'oubliera pas qu'il doit
écouter intérieurement Celui qui lui parle de plus près. Il considérera, enfin, qu’il peut, s’il veut, vivre continuellement en cette divine
compagnie, et s’il lui arrive de laisser longtemps seul ce Père céleste…, il en ressentira de la peine.
« Que cet exercice, s’il se peut, se fasse plusieurs fois le jour, sinon qu’il se fasse au moins quelquefois. L’âme s’y accoutumera et
en retirera tôt ou tard un grand profit. Quand… l’habitude en sera prise, elle ne voudra pas l’échanger contre tous les trésors de la
terre.
« Au nom de Dieu, puisque rien ne s’acquiert sans peine, ne plaignez pas le temps et l’application que vous y emploierez ; je vous
assure qu’avec l’assistance de Notre Seigneur, vous en viendrez à bout dans un an, et peut-être dans six mois. » (Ste Thérèse parle
évidemment à des âmes habituées déjà aux exercices coutumiers de la vie de piété). (Sainte Thérèse, « Chemin de la Perfection »,
ch. XXXI).
21
« Maria Bardot, apôtre sociale – Vie » , par Marguerite Perroy, p. 49.
22
« Étoile au Grand Large », Ed. du Seuil, p. 36.
23
L'Abbé Poppe, prêtre belge, mort en odeur de sainteté et dont la cause est introduite à Rome, conseillait la pratique recueillie, répétée,
des oraisons jaculatoires : « C'est tout juste comme une allumette, disait-il à quelqu'un, vous la frottez, une première fois, elle ne prend
pas ; une seconde fois, en appuyant, elle donne une étincelle ; une troisième fois, plus fort encore, et la flamme jaillit. Il en est ainsi des
oraisons jaculatoires. Une première fois, peut-être votre cœur reste-t-il froid ; fermez les yeux, répétez lentement votre invocation, cela
va mieux, mais la flamme ne jaillit pas encore. Recueillez-vous davantage et répétez votre prière. A la troisième fois, la flamme d'amour
montera de votre cœur. »
C'est lui aussi qui disait : «Quand je m'agite devant tant de besogne pressante, que je n’y vois plus clair, alors je laisse tomber ce
qui tombe. Je me dis : Notre Seigneur ne désire pas que je continue dans la fièvre. Je prie. Je fais une petite heure d'oraison. Après
quoi, mon calme revient. J'examine la besogne, et, c'est fort curieux, j'ai alors l'impression que tout va s'arranger. »
14
tout intérieurs, des demandes de pardon, des actes de reconnaissance 24, des actes d'amour intense sans
aucune parole, des actes d'adoration de la présence de Dieu en nous ou dans les autres, l'essentiel c'est de
se garder vis-à-vis de Lui l'âme ouverte et le cœur en feu.
24
Implemini Spiritui Sancto…, gratias agentes semper in cordibus vestris pro omnibus, in nomine Christi, Deo et Patri.
15
2
COLLOQUE
16
■ Mon enfant, pourquoi t'agiter, te troubler, multiplier tes soucis ? Il n’y a que Moi qui suis,
nécessaire. Cherche-Moi, tout le reste te sera donné par surcroît.
Si tu n'agis pas avec Moi, tu te disperses sans profit pour personne. Laisse donc se décanter toute
cette écume de tracas inutiles, et viens à Moi.
Entre profondément dans le courant incessant de ma prière en toi, pour toi et pour les âmes dont tu
as la charge. Tu verras plus clair et tu seras plus malléable à mon action.
Je pourrai t'inspirer plus facilement ce que Je veux que tu penses, ce que je veux que tu dises, ce
que je veux que tu fasses. Tu agiras sous mon influence et tu verras alors comment, avec moins d'efforts,
moins de fatigue, moins d'énervement, tu réaliseras davantage.
■ Il faut que l'on Me sente en toi. Aspire-Moi davantage. Désire-Moi davantage. Parle-Moi da-
vantage. Communie intérieurement davantage à Moi.
Unis-toi à Moi en ceux que tu approches. Sois bon et souriant envers tous. Grandis en amour et je
te ferai grandir dans les autres vertus. Souviens-toi : il vaut mieux ne pas voir que de voir sans amour, il
vaut mieux ne pas agir que d'agir sans amour. Attention ! Il ne s'agit pas d'amour que l'on éprouve,
mais d'amour que l'on prouve.
■ Ta mission intérieure est plus importante que ton action extérieure. Le vrai bien qu'on fait, c'est
celui qu'on Me permet d'opérer à l'intérieur des âmes. Je ne vois pas les choses ni les âmes d'en-haut ou
de loin, comme on le croit trop souvent, Je voir par le dedans et tout près, à l'intime de chacun. Il n'est
pas nécessaire que les gens sachent par qui le bien leur est fait, du moment que du bien leur est fait.
Ne cherche qu'une chose : mon regard. Ne désire qu'une chose : aimer avec mon Cœur. N'aspire
qu'à une chose : n'être rien pour que je sois tout en toi et que par toi je puisse grandir en tous.
■ Une âme qui est loyalement attachée à Moi a une telle puissance sur mon Ceux pour transformer
le monde ! Il y a actuellement beaucoup trop d'âmes superficielles, happées par la futilité. Il n'y a pas
assez de vrai silence. J'appelle, mais on ne M'entend pas. J'attire, mais on ne bouge pas. Comment, dans
ces conditions, faire bouger le monde ?
■ On se laisse prendre par les choses qui passent, parce qu'on ne s'appuie pas sur Moi, on n'est pas
assez accroché à Moi. Ce n'est pas Moi que l'on voit en soi-même, ce n'est pas Moi que l'on voit dans les
autres.
Alors, je ne puis agir autant que mon Cœur le désire. Je mis inopérant en beaucoup, quand il y
aurait tant à faire. Quelle misère !
Je veux qu'on Me sente en toi davantage.
■ Hélas ! L'immense multitude des hommes est fermée à l'Amour. Ce qui remplit leur cœur, c'est
presque exclusivement la pensée de leurs intérêts, de leurs ambitions, de leur satisfaction personnelle,
en un mot de leur égoïsme.
L'action extérieure est toujours limitée. Il la faut, elle est nécessaire, Je la veux, mais son champ est
borné. L'action intérieure, elle, n'a pas de limite, elle s'étend jusqu'aux extrémités du monde et plongé,
au-delà de l'actualité.
■ Que je sois de plus en plus ton but et ta raison d'agir en toute chose.
Ne Me quitte pas de volonté, et ne Me quitte de pensée que le moins possible.
Sois toujours orienté vers Moi. En Moi tu trouveras la solution des problèmes que tu as à résoudre
et la suppléance à tes insuffisances.
■ Si l'on savait quelle puissance les âmes intérieures possèdent, pour obtenir de mon Cœur les
grâces nécessaires et décisives en faveur de la grande révolution invisible et intérieure du monde... Ce
17
serait pourtant si simple ! Mais l'on complique tout. Puisque c'est Moi qui féconde, il suffit de vouloir
loyalement ne faire qu'un avec Moi, alors J'inspire à chacun ce que J'attends de lui, je le guide
mystérieusement, sans même qu'il s'en doute, et c'est mon œuvre d'amour qui avance en beaucoup.
Oui, on complique beaucoup trop l'action apostolique. On ne va pas à l'essentiel. On s'épuise en
discussions stériles. On perd un temps précieux alors que tout travail, toute activité, tout effort qui n'est
pas sous mon influence est voué fatalement à la stérilité.
Il y a trop d'âmes agitées. On croit Me servir en se dépensant sans compter (Je tiens compte de la
bonne volonté : à l'origine au moins il a désir de bien faire qui est louable, volonté de zèle qui est
sincère), mais que de pas inutiles, que de paroles inutiles, que d'occupations inutiles, que de vies mal
réglées, que de fatigues épuisantes. Tout cela en pure perte, à la recherche de l'accessoire, dans l'oubli
de l'essentiel qui est Moi-même.
On ne veut pas prendre le temps de s'asseoir avant de construire, on ne veut pas faire l'humble
effort de prendre du recul, de faire le point avec Moi, de savoir ce que je pense du travail accompli et de
celui que l'on projette d'accomplir.
Si vous vous imaginez, mes pauvres enfants, que c'est en cessant de respirer vers Moi que vous
pourrez changer la face de la terre !...
■ En dehors de Moi, tout ce que tu peux désirer ou rechercher n'est que vanité et néant. Mais si tu
sais Me mettre dans tout ce que tu fais, tu Me retrouveras dans tout ce qui t'arrive.
Viens à Moi plus souvent, avec confiance. Cherche-Moi plus souvent à travers tout et à travers
tous, surtout à travers toi-même. Il faudrait que tu arrives à ne plus pouvoir te passer de Moi, pour que
je puisse passer par toi autant que je le désire. Et tu verras le beau travail que nous ferons ensemble...
18
3
EXAMEN
19
1. Ai-je bien, sur la vie intérieure, une idée exacte ? Ai-je compris qu'elle était pour moi une
nécessité vitale si je veux avoir vraiment une vie chrétienne intense et rayonnante ?
2. Suis-je véritablement uni à Jésus comme je devrais l'être, au point de pouvoir dire comme saint
Paul : « Je vis, non ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi » ?
3. Loyalement, que vaut ma vie intérieure ?
4. Le Christ est-Il vraiment pour moi le grand Ami, l'Hôte intérieur de mon âme ?
5. Ne suis-je point victime de l'activisme, de l'agitation, de l'éparpillement, d'une vie trépidante et
stérile ?
6. Est-ce que j'agis vraiment sous l'influence de Jésus ? Si j'essaie d'analyser mes mobiles d'action,
puis-je dire en toute vérité que j'agis toujours pour des motifs surnaturels ?
7. Est-ce que, de temps en temps, je m'unis à Lui pour faire ce que j'ai à faire ?
8. J'ai la foi, mais ai-je vraiment l'esprit de foi, et surtout la présence d'esprit de foi ? Ai-je des
réactions surnaturelles en face des événements, des difficultés, des contrariétés, des contradictions, des
humiliations, des souffrances ?
9. Ai-je le réflexe de voir Dieu dans les âmes ? Suis-je avant tout désireux de sa croissance en
chacune et de l'épanouissement de chacune aux rayons de sa grâce ?
10. Est-ce vraiment l'amour de Dieu et du prochain qui est ma principale source d'énergie ? Ne
serait-ce pas encore trop souvent la recherche subtile de moi-même ?
11. Le regard de Jésus sur moi, la présence de Jésus en moi sont-ils pour moi des réalités qui
comptent dans le détail concret de la vie de chaque jour ?
12. Où en suis-je de la pratique des oraisons jaculatoires ?
13. Puis-je dire, comme saint Paul, mihi vivere Christus est, ma raison de vivre, ma raison de
travailler, ma raison d'obéir, ma raison de sourire, ma raison d'agir, c'est le Christ Jésus ?
14. Est-ce que mes découragements ne viennent pas trop souvent de ce que ma vie n'est pas assez
imprégnée de foi en son amour
15. N'ai-je pas tendance, à oublier que la vie intérieure est un don de Dieu et qu'il faut la demander
humblement ?
20
4
RÉSOLUTIONS
21
1. Demander souvent à Jésus le don d'une vie intérieure profonde. C'est là une grâce que le
Maître ne demande qu'à nous accorder, mais il nous faut la solliciter avec insistance.
2. Le matin, dès le réveil, reprendre contact avec Dieu vivant en nous, et orienter très
nettement toute notre journée vers Lui. « Mon Dieu, tout ce que je ferai, tout ce que je souffrirai
aujourd'hui, ce sera pour Vous. Gardez-moi très profondément uni à Vous. »
3. En union avec les messes qui se célèbrent, renouveler l'oblation de toutes les activités qui
marqueront la journée pour qu'elles soient influencées par Lui et effectivement orientées vers Lui.
4. Dans l'activité, sans avoir besoin de s'interrompre longuement, Lui faire sentir de temps en
temps que le pacte du matin tient toujours, et que c’est bien pour Lui qu’on travaille et qu’on
supporte telle ou telle souffrance.
5. Profiter des allées et venues, des petits moments libres, si courts, soient-ils, et surtout des
travaux manuels, pour converser intérieurement avec Lui. « Au fond de toi, mon enfant, Je suis là et
Je t’attends… ».
6. Prendre l’habitude (une habitude, cela ne se prend pas du jour au lendemain, cela demande
des semaines et même des mois d’efforts et de recommencements ; mais quand on le veut, avec sa
grâce, on y arrive) de Le voir et de L’adorer à travers tous ceux auxquels nous avons affaire.
« Adore ce qu’il y a de Moi en chacun, tu Me feras grandir en tous. »
7. Communier souvent à son amour pour ceux qui nous entourent. Envoyer à tous des ondes
de bonté, de bienveillance. « Considère comme fait à Moi-même tout ce que tu fais aux autres. »
8. Essayer chaque jour, pendant quelques instants, de nous unir expressément à Lui pour
faire ce que nous avons à faire. Ne pas se tendre l’esprit, ne pas se crisper.
Dès que l’on sent de la fatigue, s’arrêter. Il n’est pas nécessaire de toujours penser à Lui,
l’essentiel c’est de vouloir agir pour Lui. Mais de temps en temps reprendre cet exercice. Peu à
peu, avec sa grâce, c’est Lui qui nous attirera et nous unira à Lui sans effort de notre part.
9. De temps en temps, selon le conseil de Saint Vincent de Paul 25 jeter une œillade intérieure
vers sa divine Majesté et converser avec Lui.
Cette conversation peut prendre différentes formes selon les tempéraments, et pour la même
âme selon les dispositions, qui peuvent varier d’un moment à l’autre. On peut d’ailleurs avoir une
conversation sans paroles (Dieu comprend directement nos pensées) ; elle peut consister à Le
regarder sans rien dire (Cf. le mot du paysan d’Ars : « je L’avise et Il m’avise »), ou, sans aucune
parole, à Lui faire sentir notre amour (cf. la réponse de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus à son
infirmière qui lui posait la question : « Mais que dites-vous donc au Seigneur quand vous priez ? – Je
ne Lui dis rien, je L’aime. »)
VOICI, A TITRE D'ÉCHANTILLONS, QUELQUES FORMES DE PRISES DE CONTACT
AVEC L'HÔTE DIVIN :
■ de simples formules empruntées à la liturgie ou à l'Évangile, ou inventées par nous et qui
deviendront des oraisons jaculatoires (il est bon d'en avoir tout un arsenal pour pouvoir varier) ;
■ une simple affirmation du cœur, toute spontanée et personnelle : « Seigneur, je Vous aime. -
Seigneur, je compte sur Vous. - Seigneur, je suis heureux d'avoir à souffrir quelque chose pour Vous » ;
■ une question de l'esprit : « Seigneur, que pensez-Vous de cela ? - Que voulez-Vous que je fasse ?
- Que feriez-Vous à ma place ? - Que pourrais-je bien faire pour Vous faire plaisir ? » ;
■ un acte d'oblation : « Seigneur, je me donne à Vous. - Servez-Vous de moi comme Vous
l'entendez. - Voici mes lèvres pour prier, mon cœur pour aimer, mes mains pour écrire, etc. » ;
■ offrande des âmes qui nous entourent : « Seigneur, je Vous offre telle âme, bénissez-la,
guérissez-la, consolez-la ; je Vous offre ses peines, ses qualités, ses bons désirs, etc... » ;
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Conférence du 11 juillet 1648.
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■ acte d'union intense et explicite avec Jésus : « A nous deux, Seigneur, ensemble ce sera mieux
fait. - Ce n'est pas moi qui travaille tout seul, c est Vous qui travaillez avec moi » :
■ offrande au Père de la prière actuelle de Jésus-Christ..., etc.
10. Sourire à tout pour faire plaisir à Jésus.
« Elles sont si rares les âmes qui Me font fête ! » - « J'essaie d'aller avec le sourire à la rencontre
de tout ce qui me contrarie, disait Dom Marmion. »
11. Surtout, ne pas prendre un air gauche ou guindé. La vie intérieure ne doit pas être
paralysie ni inhibition, mais épanouissement dans la liberté des enfants de Dieu.
12. Ne jamais considérer la vie intérieure comme une évasion du devoir d'état, et a fortiori du
devoir de la charité fraternelle.
13. Se ménager à tout prix, au moins une fois par semaine, un temps un peu long de silence, de
recueillement, de lecture biblique, d'oraison prolongée. Si on ne se ravitaille pas, au bout d'un
certain temps on n'a plus rien à donner.
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LECTURE
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Le Christ ressuscité, c'est la porte du Ciel ouverte, c'est la vie surnaturelle répandue en ce monde, et
la vie surnaturelle n'est autre chose que Jésus habitant dans notre âme, demeurant, agissant en elle, la
surnaturalisant, la faisant participer à la nature divine. Il est le cep, nous sommes les sarments.
Union spirituelle sans doute, union corporelle aussi. Jésus ressuscite chaque matin sur l'autel et Lui,
le Pain de Vie, Il se donne à nous en nourriture : sa chair vient en notre chair. Nous faisons plus que
nous approcher de Lui, nous Le mangeons.
Jésus vit donc en nous ; mais toute vie est action. Aussi agit-Il en nos âmes comme le cep vit et
prospère par les sarments. Il prend nos facultés, s'incorpore notre esprit, notre cœur, incapables de tout
acte surnaturel, et Il les anime. Il fait que notre cœur aime Dieu, s'unit à Lui, se déverse sur nos frères.
C'est Lui qui vient et viendra dans notre âme, y revivre, y souffrir et se donner à nouveau, y aimer
encore les autres jusqu'à la fin, jusqu'à leur donner sa vie, notre vie. Il est le cep ; nous, les sarments.
Quel sera notre rôle dans cette action ? Laisser vivre le Christ en nous, nous harmoniser, nous
conformer entièrement à sa volonté, à son action. Vouloir tout ce qu'Il voudra en nous; ne rien Lui
refuser : humiliations, souffrances physiques, médiocrité forcée, héroïsme même, s'Il le veut, car Il est le
Maître et nous n'avons qu'à consentir. Travail bien simple et bien beau c'est toute la vie surnaturelle. Être
le sarment qui ne fait pas obstacle à la montée de la sève...
Le Christ vivifie qui Il veut et ceux qu'Il vivifie, II ne les vivifie pas tous également. Sa vie est un
don. Nombreuses sont les branches du pied de vigne. Quelques-unes ont merveilleusement grandi ;
d'autres sont restées petites, toutes sont inégales. Sachons être la petite branche à deux feuilles qui ne
jalouse pas son voisin, le grand rameau qui porte du fruit et des sarments. Disons-nous bien que chaque
branche a sa beauté, beauté qui contribue à l'harmonie de l'ensemble, et restons à notre place, pour aussi
dur que cela soit ; car celui qui aime sa vie la perdra.
Il faut donc laisser faire le Vigneron ; s'Il préfère couper la branche que nous sommes pour que la
sève qu'elle contient retourne à la branche-mère, inclinons-nous simplement à l'exemple de nos
confrères prématurément enlevés par la mort.
Mais si le divin Vigneron préfère émonder la branche que nous sommes, ne nous révoltons pas, ne
nous plaignons pas. Trouvons cela tout naturel et bon en somme, comme la branche qui se laisse
émonder.
Restons toujours unis au cep, unis au Christ. Il est l'Ami, le Compagnon de route qui charme,
console, soutient. Sans Lui nous serions le sarment qui se dessèche et qui n'est bon qu'à brûler.
Restons en Lui. Il restera en nous, ici-bas et toujours. Si le Christ se donne à nous, c'est pour que
nous ressuscitions avec Lui et que nous soyons revêtus de sa gloire.
Pensons à ces Pâques éternelles, à cette vie de possession. de Dieu que nous aurons cherché, au
milieu des ronces parfois, mais que nous posséderons sans fin.
De tout cela, rendons grâces à Dieu et redisons ce que nous chantons à la fin du chant si populaire
de l'O filii :
De quibus nos humillimas
Devotas atque debitas
Deo dicamus gratias
Alleluia - Alleluia 26 !
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Conférence spirituelle donnée au Séminaire St Sulpice le Samedi-Saint 1914, par l'Abbé H. Séramia, qui devait tomber au champ
d'honneur quelques mois plus tard.
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PRIÈRE
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SAINTE Vierge Marie, Mère et Modèle des âmes intérieures, gardez la mienne fidèlement unie de
volonté et de cœur à votre divin Fils. ۩ ۩ Obtenez-moi la grâce de penser à Lui souvent, sans fatigue et
sans tension d'esprit, et d'orienter vers Lui toutes mes activités. ۩ ۩s. Faites en sorte, ô Marie, que je sois
tellement uni à Lui, que personne ne puisse s'approcher de moi sans se sentir plus proche de Lui. Que
l'on devine à travers ma pauvre humanité sa divine Présence. ۩ ۩ Faites-moi trouver en Lui toutes les
grâces qui me sont nécessaires pour réaliser tout ce qu'Il attend de moi, au service de la gloire du Père et
du salut de mes frères. ۩ ۩ Ainsi soit-il.
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TABLE DES MATIÈRES
*
AVANT-PROPOS……………………………………………………………………………….
I. Méditation………………………………………………………………………………
I. Qu'est-ce que la vie intérieure…………………………………………………………….
A. CE QUE N'EST PAS LA VIE INTÉRIEURE…………………………………………………………
1. Elle n'est pas la pensée constante de Dieu…………………………………………
2. Elle n'est pas le goût sensible des consolations divines…………………………...
3. Elle n'est pas une évasion du devoir d'état………………………………………..
B. CE QU'EST LA VIE INTÉRIEURE…………………………………………………………………
Une vie d'amitié avec Dieu…………………………………………………………....
1. Dieu habite en nous…………………………………………………………………
2. Dieu vit en nous………………………………………………………………….....
3. Dieu nous vivifie……………………………………………………………………
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