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MÉDITATION
Au début de cette méditation, contempler Notre-Soigneur priant son Père après avoir institué la
Sainte Eucharistie, et disant en pensant à nous : « Habeant gaudium meum impletum in semetipsis ».
Qu'ils aient en eux ma Joie en plénitude.
Puis aspirer lentement en moi les radiations de joie divine qui émanent de l'Hostie pour répondre au
désir même du Maître : « Gaudium meum in vobis sit et gaudium vestrum impleatur. » que ma Joie
soit en vous et que votre joie soit totale.
Répéter plusieurs fois humblement et ardemment des formules comme celles-ci :
« Joie de Jésus, venez en moi et envahissez-moi...
...pour que je puisse vous donner aux autres,
Jésus,faites grandir votre Joie en mon âme,
pour que je puisse par elle glorifier votre Père,
...pour que je puisse, par elle, continuer votre Mère. »
Afin de nourrir cette contemplation et de soutenir mon effort de prière, m'inspirer des réflexions
suivantes, en m'arrêtant plus longuement sur celles vers lesquelles me porte l'attrait de la grâce. Ne pas
manquer entre chacune, de reprendre, au moins intérieurement, les invocations proposées ci-dessus, ou
d'autres orientées dans le même sens, ayant toutes pour but la croissance de la Joie divine dans nos
âmes, au service du Seigneur et de tous ceux qu’I1 nous confie :
- Rien n'est plus contraire à l'esprit de Jésus, et par conséquent à l'esprit religieux, qu'une tristesse
amère, un air blasé et désenchanté, une attitude négative en face de la vie.
- Qui dit vie religieuse dit vie toute reliée à Dieu, toute vécue pour Dieu, toute consacrée â Dieu. Ce
serait bien peu l'honorer que de le servir d'un air maussade et désabusé.
- Qui dit vie religieuse dit vie évangélique, annonciatrice de la Bonne Nouvelle qu'est la présence
parmi nous du Sauveur. Contradiction vivante : une messagère de bonne nouvelle qui aurait un visage,
et plus encore une âme triste.
- « Le Christianisme, disait Mgr Gay, est la religion de la Joie. Dieu reprochera à beaucoup de
chrétiens leur tristesse (et s'il s'agit de religieux et de religieuses, il faudrait mettre un dièse). Elle
prouve qu'ils n'ont pas la foi suffisante, que leur espérance est faible et leur charité médiocre. »
- Jésus est venu sur terre pour rendre la Joie au monde. Le message des anges, â Bethléem,
commence par ces mots : « Je vous annonce une grande Joie ! » Le premier sermon du Maître est celui
des Béatitudes.
- Jésus n'a manifesté de la tristesse que par compassion pour les souffrances humaines (mort de
Lazare), par douleur devant la résistance â la grâce (Jésus pleurant sur Jérusalem), ou par l'agonie
morale que constituait pour Lui la prise en charge des péchés du monde,le péché étant l'obstacle fonde
mental à la joie. Et même lâ, Jésus a voulu vaincre la tristesse. N'ayant pu réussir à la vaincre par le
recours au réconfort de ses apôtres endormis, il l'a dominée par l'abandon total à la volonté de son Père.
Quand Il se relève, la dernière fois, pour réveiller ses disciples, il a ces simples mots : « Surgite
eamus. » -- Allons debout !. oû l’on sent plus de vaillance courageuse que de résignation abattue.
Le « Lætus obtuli universa » n'était pas chez Lui une simple formule de prière, mais une réalité
profondément vécue,.
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A une âme qui le remerciait de Ses souffrances, Jésus répondait : « Jamais tu ne mettras dans ta
reconnaissance autant d'amour et de joie que j'ai mis d'amour et de joie â souffrir pour vous sauver.
- La résurrection, victoire éclatante de Jésus sur le fruit du péché qu'est la mort, est génératrice
d'allégresse sainte. L'Alleluia est un cri de triomphe que doit prendre â son compte toute âme vraiment
religieuse, c'est-â-dire reliée profondément à son Chef dans la gloire : « quæ sursum sunt sapite ».
- La Pentecôte détermine chez les apôtres et les saintes femmes qui, sous la présidence de Marie,
priaient avec eux, une joie sans pareille. Cette joie,fruit de l'Esprit Saint,n'a cessé de transfigurer les
disciples à l'heure des grandes épreuves : Illi quidem ibant gaudentes... quoniam digni habiti sunt pro
nomine Jesu contumeliam pati.
- Les épîtres abondant en invitations â la joie. Voici quelques textes caractéristiques :
« Réjouissez-vous dans le Seigneur, en tout temps ; je le répéte, réjouissez-vous. »
« mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. »
« Vous aussi, réjouissez-vous et félicitez-moi.
« Nous nous réjouissons de ce que nous sommes faibles, et de ce que vous êtes forts...
Réjouissez-vous, soyez parfaits, exhortez-vous mutuellement, ayez.un même sentiment, vivez en paix ;
et le leu de paix et d'amour sera avec vous.
« Pour moi, je prends Dieu â témoin que c'est pour vous épargner que je ne suis pas encore allé à
Corinthe ; non pas que nous dominions sur notre foi, mais nous contribuons à votre joie, car vous êtes
fermes dans la foi. »
« Je suis rempli de consolations, je surabonde de joie parmi toutes mes tribulations. »
« Regardez comme une grande joie, mes frères,d'être en butte â diverses épreuves. »
« Mais parce que vous participez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous afin que, lorsque sa
gloire sera manifestée, vous soyez. aussi dans la joie et l'allégresse. »
--L'Eglise primitive donne la Joie comme le climat normal du chrétien.
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Sauf pendant la Septuagésime et le Carême, tous ses dimanches sont marqués au coin de l’Alleluia
pascal. Elle est presque tous les jours en fête. Si elle prêche le sacrifice ; si même elle consacre certains
temps liturgiques à la pénitence ; si elle invite les fidèles à méditer la Passion du Christ, c’est pour les
aider à « évacuer » le péché, source empoisonnée du malheur.
Tous les siècles chrétiens ont été des siècles joyeux. Charlemagne, dans ses Capitulaires,
recommande en maints endroits la joie.
Le cri de nos pères était : « Montjoie – Saint Denis ! ».
Les cathédrales sont des poèmes de pierre, et la joie y fleurit. (Cf. « l’Ange du Sourire » à Reims).
L’homme brisant avec Dieu se ferme à la joie.
La Renaissance paganise la joie.
Le dix-huitième siècle -celui de Voltaire- ne tonnait que le ricanement. Le dix-neuvième, -celui du
Romantisme- que la mélancolie.
C'est avec le renouveau religieux que la Joie renaît.
La joie est le secret gigantesque du chrétien, a dit Chesterton.
--La vie des saints est une invitation constante â la Joie. Certes, ils ont connu la souffrance, les
humiliations, les épreuves intérieures. Mais au fur et â mesure qu'ils avançaient sur la Voie Royale, leur
joie devenait surnageante.
Quel beau florilège il y aurait â faire avec les pensées des saints sur la Joie :
Saint Benoît veut que la paix joyeuse domine dans le cœur de ses moines.
Saint François d'Assise était le chantre de la Joie divine. Un jour, il rencontre un novice dont la
figure est triste :
« Pourquoi cette figure ? dit le saint. As-tu commis quelque péché ? Cela ne regarde que Dieu et
toi.Va prier. Mais devant moi et devant tes frères ; aie toujours une mine saintement joyeuse ; il ne
convient pas lorsqu'on est au service de Dieu de montrer un air maussade et renfrogné. »
Les Voix font à Jeanne d'Arc ces deux recommandations : « Prends tout au gré - fais gai visage. »
Sainte Thérèse considère la mélancolie comme un véritable fléau et elle en veut â tout prix
préserver sa maison. Aussi, grâce à elle, la saine gaieté du cœur est restée leur patrimoine héréditaire. «
Si une novice apporte au Carmel une disposition â la mélancolie, cela suffit pour qu'elle soit renvoyée. »
Tout le monde connaît la formule de Saint François de Sales. – « Un saint triste est un triste saint. »
Les récréations que présidait Sainte Madeleine-Sophie Barat étaient fort gaies. Elle avouait ne pas
aimer les religieuses guindées que la crainte de mal dire tenait renfermées, moroses et taciturnes. « La
première règle de la maison, rappelait-elle, est de n'ennuyer personne. »
La sainte cherchait à semer de joie partout oû elle passait. Au cours d'un de ses voyages,elle fit
telleement les délices du cocher qui la conduisait, que l'excellent homme s'exclama : « Voilà une sainte
comme je les ais révées ! Je veux aller en Paradis l'on est avec du bon monde comme cela. »
Le petit Dominique Savio résumait toute la méthode de Don Bosco par cette phrase : « Pour nous,
chez Don Bosco, toute la sainteté est de rester joyeux. »
Le saint éducateur; dans l'instructtion à son petit manuel, « La Jeunesse instruite », affirme la
nécessité d'une éducation dans la joie.
« Pour éloigner les enfants de la vertu, le diable se sert de deux pièges principaux. Le premier ? Il
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leur met dans la tête que servir Dieu est synonyme de vie mélancolique, sans plaisir ni divertissement :
d'aucune sorte. Ce n’est pas vrai, mes chers enfants : Pour moi, je vous enseignerai une manière de
vivre en bons chrétiens et de vous rendre en même temps joyeux et contents. Je vous montrerai quels
sont les vrais plaisirs de la vie, et vous mourrez dire avec le saint prophète David : Servons le Seigneur
dans la joie ; -Servite Domino in lætitia. « Tel est le but de ce petit livre ? apprendre à servir le Seigneur
et a rester joyeux. »
Le Bienheureux Théophane Vénard ecrivait à son frère :
« Je te parlerai de mes peines, surtout da mes joies ; car, vois-tu, il vaut mieux usager la vie sous
son bon côté et rendre autant que possible les impressions de son âme tranquilles et sereines. Il n'y a
que peu d'utilité de la tristesse, en sorte qu'au sein de l'abattement et du dégoût, et de toute espace de
souffrance, il faut prendre son cœur a ceux mains et lui faire crier malgré lui : « Vive la Joie quand
même :
- Tous les vrais religieux ont été des professionnels de la Joie divine.
Le Père Joseph du Tremblay, l'Eminence grise de Richelieu, disait à des religieuses en guise de
souhaits pour la nouvelle année :
« Je veux que vous ayez de la joie et de la souffrance ; mais j’aimerais mieux que vous ayez des
joies sans souffrance que des souffrances sans joie. »
Nous pourrons terminer cette méditation en approfondissant les raisons que nous avons de faire
grandir en nous cette joie qui ne vient pas des hommes, mais qui procède de Dieu : « Gaudeamus
omnes in Domine. »
Joie d’être connues, d’être comprises, d'être aimées par Dieu Lui-même. l 'Amour infini ; et pas
seulement toutes en général, mais chacune en particulier « nominatim ».
Joie de se savoir suivies, regardées, soutenues par Lui.
Joie de toutes les petites joies qu’Il ne cesse de nous prodiguer et auxquelles trop souvent, nous ne
prêtons pas attention ; véritables délicatesses de sa Providence. « Per visibilia ad invisibilia ». le rayon
de soleil, le cri de l’oiseau, l’air pur de la forêt, la splendeur étincelante de la neige, le pétillement du
feu dans l’âtre, la goutte de rosée qui diamante une fleur, le sourire du tout petit, le regard pur de
l’enfant, l’effort parfois héroïque de charité cachée chez tel de nos frères qui nous semblait loin de Dieu,
l’irradiation divine d’une âme sainte… que sais-je encore ?
Joie de se savoir choisies, sans aucun mérite de notre part, pour être associées à son œuvre de
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rédemption et de spiritualisation de l’humanité. Si l'on a mis sa vie sur ce plan, alors tout est grâce, tout
sert, y compris les échecs, les ingratitudes, les fatigues, les erreurs, les humiliations, les contradictions,
les souffrances du cœur et les douleurs du corps. Selon la devise de Beethoven : « Durch Leiden
Freude, - La Joie par la soufFrance ». La joie ne supprime pas la souffrance, mais la transfigure ; et
nous pouvons alors comprendre le mot de Saint Paul : « Je surabonde de joie au milieu de mes
épreuves. »
Joie enfin de ce qui nous attend un jour. Oui, un jour viendra où nous verrons le Seigneur face à
face, où dans la pleine Lumière nous le posséderons et Il nous possédera sans réserve et sans retour, où
nous retrouverons dans un amour sans ombre tous ceux que nous aurons connus et aimés sur la terre....
et cela pour la vraie vie définitive, celle pour laquelle nous avons été conçues de toute éternité.
COLLOQUE
Ma fille, je t’ai choisie entre des milliers d'autres pour que tu me serves joyeuse en mon Église. Si
tu savais comme j’ai besoin de ta joie pour me communiquer, par toi, aux âmes que j'ai liées à la
tienne...
Quand la joie de l'Amour dilate ton cœur, je me coule en toi avec plus d'abondance, pour valoriser
toute ta vie et mystérieusement, par toi, rejaillir sur beaucoup en rosée de bénédictions.
J'ai besoin de trouver en toi une âme souriante et disponible.
Crois-tu que je sois insensible à la manière dont tu m'accueilles ou dont tu viens à moi ?
--Si trop souvent je ne puis pas me donner à ici autant que je le souhaiterais, c'est que tu viens à moi
encore trop encombrée de tes soucis et de tes peines. Jette donc tout cela une bonne fois dans non Cœur
et occupe-toi un peu plus des intérêts de mon Père.
--Si les âmes savaient le prix que j'attache à leur sourire, elles éviteraient cet air ennuyé qu'elles
prennent parfois pour me parler, et qui si profondément me blesse. Rien ne gêne davantage mon action
dans une âme que la tristesse qui resserre, replie sur soi.
Souris à tous. J'attacherai une grâce â ton sourire. Par ton sourire tu révèles quelque chose de ma
bonté. Par ton sourire, s'il est vraiment une émanation du mien, tu attires vers mon Cœur.
Pour être reflet du mien, que ton sourire soit fait de bienveillance et de renoncement à toi-même.
--Que rien n'altère ta joie, pas Même ces petites épines que je permets pour toi en tout être et en
toutes choses. Que loin de t'assombrir et de te décourager, elles soient pour toi un nouveau motif de joie
et de vaillance, puisqu'elles te donnent l'occasion de t'associer plus étroitement à ma grande œuvre de la
rédemption du monde.
Ne sont-elles pas aussi pour toi le moyen de me témoigner la force et la sincérité de ton amour ? Ne
seront-elles pas pour Moi un motif de t'enrichir encore davantage de ma grâce et d'embellir la couronne
de gloire que mon cœur te prépare ?
--Le monde n’a vu trop longtemps en Moi qu'un tyran aux aguets de la faiblesse humaine, ou un
être lointain, indifférent à la souffrance des hommes. Ta mission c'est de lui révéler que Je suis la
Source vivante du vrai bonheur.
--Communie ardemment â ma Joie. Ingénie-toi à la répandre, et tu Me répandras Moi-même. Pour
cela, oublie-toi, pense aux autres, pense dans les autres. Eprouve en ton coeur les répercussions que
provoquent en eux tes paroles et tes gestes, et tes actes.
Au-delà de ces chers autres, il y a Moi. Pense â Moi quand tu leur parles. Sois douce à tous. N'aie
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pour tous que des pensées de bonté ; même quand tu dois agir avec fermeté, que tous sentent bien que
c'est par amour.
--Veux-tu quelques secrets de joie ? Fais effort pour remplacer tes pensées inquiètes ou attristées,
par des pensées de tendresse envers Moi. Tu trouveras la paix par surcroît, et je me chargerai de
résoudre tes difficultés.
Prends davantage â ton compte mes soucis et mes épines. Unis-toi â Moi sur la Croix, je m'unirai â
toi dans la joie.
Si tu savais ce que J'ai mis de joie et d'amour à souffrir pour toi, â souffrir pour tous. Mets donc un
peu plus d'amour et de joie â féconder ma souffrance par l'apport de la tienne. Ce n'est qu'une goutte
d'eau, mais si précieuse à Mes yeux. J'en ai soif.
-- Et puis, pense plus souvent au Ciel ; le Ciel qui est le royaume définitif de la Joie sans cesse jail-
lissante. Je vous y ai préparé tant de surprises étonnantes !
Lutter et souffrir passent. Avoir lutté et souffert constitueront un tel thème d'actions de grâces et de
bonheur ! Quel enchantement vous attend !
--Ma fille, je voudrais faire de toi une missionnaire de ma joie â travers le monde. Je voudrais te
donner le don d'attirer les âmes vers Moi, par la joie.
Encore une fois, la vraie Joie, c'est Moi, et je veux que ma Joie surabonde là où la tristesse, la
souffrance, le malheur ont trop souvent abondé, fruits du péché et de la méconnaissance de mon amour.
Partout les hommes sont â la recherche enfiévrée du bonheur. Et partout ils se cassent tête et
membres contre les murs qui les enserrent. Si à un moment ou à un autre ils croient être heureux sans
Moi, leur réveil n'en est que plus cruel. Je les ai tellement faits pour être remplis de Moi. Et il n'y a que
Moi qui puisse pleinement les combler et pleinement les rassasier. Il n'y a qu'en Moi ou selon Moi qu'ils
peuvent trouver une Joie qui les désaltère sans leur laisser un arrière goût d'amertume.
--Je veux tellement leur bonheur ! Je me réjouis tellement de leur Joie ! C'est par et dans la joie que
je veux de plus en plus les ramener vers Moi, une joie qui, certes, ne supprimera pas l'effort mais le
stimulera, une joie qui ne supprimera pas le sacrifice mais le transfigurera, une joie â base d'oubli de soi
au service de ma croissance dans le cœur des hommes.
Que ma Joie grandisse chaque jour davantage dans ton âme. Tu verras jusqu'où peuvent aller les
délicatesses de mon Cœur à une âme qui se livre aux rayons de ma Joie et qui s'efforce â son tour de la
rayonner.
--Crois que mes mystères, même douloureux comportent un élément de joie cachée. J'ai tant
souffert pour que vous puissiez avoir droit â ma Joie. Va me chercher par la pensée tous ceux qui, â
travers le monde, sont dans la peine, dans l'affliction, dans la lutte, dans l’abattement, dans le désempa-
rement, dans le découragement. Amène-les Moi, offre-les-Moi,pour que Je les réconforte, que je puisse
les guérir, les réjouir, les apaiser, leur révéler le grand secret : ne suis-je pas le grand Remède dont le
monde a besoin ?
Offre-Moi toutes les joies humaines : les impures pour que Je les purifie, les saines pour que Je les
sanctifie, les saintes pour que Je les intensifie.
Que tout, en toi respire la sérénité et la paix.
Plus tu donneras de joie aux autres, plus Je ferai grandir ma Joie en toi.
EXAMEN
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1°- Le climat de ma vie religieuse est-il habituellement un climat de joie intérieure ? Sinon, quelles
sont les raisons pour lesquelles je me sens triste ? (Ne pas craindre de détailler devant Jésus, pour
arriver à la réduire ou â les sublimer.
2°- Est-ce que m'efforçant de m’oublier moi-même, j’ai pris comme tache première de rendre
heureux Jésus et, pour Lui, tout mon entourage ?
3°- Ai-je compris que la joie, fruit de l’Esprit-Saint, était un don précieux qu'il me fallait demander
avec humilité et persévérance pour moi-même et pour tous les membres de ma communauté ?
4°- N'ai-je point observé que l'un des moyens les plus efficaces pour garder ou retrouver la joie était
de ne rien refuser au Seigneur et de saisir avec empressement les occasions qu'Il me donnait de faire ou
de souffrir quelque chose pour Lui ?
5°- Dans mes communions, au moment de l'action de grâces, est-ce que je pense â sourire
intérieurement â Jésus, m’efforçant de Lui rendre le plus agréables possible les quelques minutes de sa
présence eucharistique ?
6°- Ai-je acquis le réflexe de chercher le bon côté de toutes les situations,et en particulier de
découvrir les qualités de tous ceux qui m'entourent ?
7°- N'est-il point vrai que la plupart de mes tristesses ont pour origine plus ou moins consciente une
recherche insatisfaite de moi-même ?
8°- Suis-je décidée à traiter comme une mauvaise pensée, et par conséquent à chasser
impitoyablement, tout nuage de tristesse ?
9°- N’ai-je point trop tendance à me laisser troubler par les préoccupations de l'avenir, oubliant que
Dieu n'accorde de grâce actuelle qu'au moment où l'on en n'a besoin et qu'Il n'abandonne jamais ceux
qui, Lui faisant confiance, sanctifient de leur mieux le moment présent ?
10°- Est-ce que je m'efforce de créer autour de moi une atmosphère d'optimisme, d'entrain de bonne
humeur ? Suis-je encourageante pour mes sœurs ? Ai-je le souci de leur faire plaisir et de leur rendre
service, sans attendre d'autre récompense que la joie de donner ?
RÉS0LUTI0NS
1°- Ne pas passer un seul jour sans demander au Seigneur la grâce d'un heureux caractère et de la
Joie intérieure.
LECTURES
Il faut que vous soyez toujours joyeuse !
L'honneur de Dieu est en cause : il y a trop d'âmes qui se sont éloignées de la religion parce qu'on
leur en a présenté une caricature desséchée et desséchante.
Votre jeunesse d'âme est en jeu : si vous voulez comprendre les jeunes et en être comprises, il faut
que vous restiez jeunes vous-mêmes, et il n'y a rien de tel comme la bonne humeur pour garder une âme
toujours jeune, même sous les cheveux blancs.
Votre influence, en dépend : la bonne humeur attire, conquiert, épanouit, facilite l'effort et les
sacrifices.
Que de conseils mieux acceptés â la faveur d'un rayon de joie !
--0ui, 'est vrai, me direz-vous, mais la bonne humeur constante n'est pas chose facile. Il y a des
tempéraments qui ne s'y prêtent guère. Il y a également des états de santé qui peuvent influer sur le
caractère et plus ou moins l'assombrir.
--D'accord, répondrai-je, mais la difficulté ne fait que rendre plus nécessaire et plus urgente cette
éducation de la bonne humeur dans l'âme de l'éducatrice.
Ce serait une erreur de croire que le tempérament est chose irréformable. Quel que soit notre âge,
nous sommes perfectibles, et si la santé influe sur le caractère, le caractère influe sur la santé. Ce n'est
pas sans raison que les médecins recommandent l'optimisme aux malades.
--Mais alors,que faire pour maintenir et développer dans notre âme cette bonne humeur si
nécessaire â notre apostolat ?
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I - DEMANDEZ LA A DIEU :
Mais oui, ne craignez pas de la demander avec instance. La Joie est un fruit du Saint-Esprit et sa
constance est une grâce de choix qu'Il accordera â votre prière persévérante.
Ayez confiance. Dites-vous bien que c'est une des grâces que Dieu a le plus à cœur de répandre sur
vous. C'est par trois fois que dans son discours après la Cène, Jésus répète le souhait ardent qu'Il forme :
que la joie reste parmi ses disciples.
Choisissez une petite invocation par exemple, celle-ci : « Seigneur-Jésus, pour la répandre autour
de moi, gardez toujours la joie dans mon âme. »
Cette invocation, répétez-la souvent avec une grande intensité de désir, même pendant les jours de
grisaille, et vous serez étonnées de la transformation qui s'opérera en vous.
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--Mais, me direz-vous encore, nos fautes, nos défaillances, les peines que nous faisons â Dieu en
n'étant pas ce que nous devrions être, n'y a-t-il pas là une cause de tristesse ?
--Oui, cela en serait une si vous ne réagissiez pas. Or, par le fait même que vous vous relevez, que
vous dites au Maître, comme Saint Pierre : « Seigneur, vous qui savez tout, vous savez bien que je vous
aime. » Votre acte d'amour repentant cause plus de joie â son Cœur que vos défaillances ne Lui ont
causé de peine, et vous méritez pour les enfants prodigues la grâce de retour â la maison du Père.
--Mais précisément, ajouterez-vous, les prodigues ne reviennent pas tous. Il y en a tant, â notre
époque, qui s'éloignent de Dieu ! Est-ce que les péchés du monde ne sont pas, pour une âme qui aime
Dieu, une cause de tristesse profonde ?
--Sans doute, mais nous ne devons jamais désespérer des âmes. Qui sait si telle Marie-Madeleine ne
deviendra pas un jour une grande réparatrice ?
L'amour de Dieu est plus fort que la haine et un acte d'amour peut réparer pour mille blasphèmes.
En tout état de cause, Jésus est Celui qui a vaincu le monde: c'est Lui qui aura le dernier mot.
PRIÈRE
Vierge Marie qui, en nous donnant Jésus êtes devenue la cause de notre Joie, faites-Le grandir de
plus en plus en nos vies pour que, en nous et par nous, sa Joie rayonne.
Faites-nous mieux comprendre qu’Il est avec vous la seule source sans cesse jaillissante de la Joie
stable et profonde.
Que sous votre influence nous apprenions â faire servir toutes nos activités, et même nos
souffrances, à l'avènement du Règne de Sa Joie en ce monde, pour hâter l'avènement du Règne de Son
Amour.
Et qu'ainsi nous puissions contribuer à entraîner avec nous beaucoup d'âmes dans le rayonnement
de la Joie éternelle.
Ainsi soit-il.
LA JOIE PARFAITE…
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... A la fin, Frère Léon demanda ; « Mon Père, dites-moi oû est la Joie parfaite ? »
François répondit :
"Quand nous serons arrivés à Sainte-Marie des Anges, trempés de pluie et transis de froid, comme
nous le sommes, tout couverts de boue et mourant de faim, lorsque nous aurons frappé à la porte, si le
portier nous demande avec colère : « Qui ëtes-vous ? Et qu'ayant répondu : « Nous sommes deux de
vos frères », il nous dise : « Vous mentez, vous êtes deux propres à rien qui allez par le monde, volant
l'aumône réservée aux pauvres, allez-vous-en. » Et s'il refuse de nous ouvrir la porte, mais nous laisse
dehors jusqu'à la nuit, exposés à la neige, au vent et aux torrents de pluie, au froid et â la faim, alors, si
nous supportons patiemment ce mépris, cette cruauté, ce renvoi, sans nous révolter, sans murmurer
contre celui qui en est l'auteur, et si au contraire, nous pensons avec humilité et charité que le portier
nous connaît bien, que c'est avec la permission de Dieu qu'il nous parle ainsi, ô Frère Léon, écris que ce
serait là la Joie parfaite….. »
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