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LA BONNE HUMEUR

Abbé Gaston Courtois

AVANT-PROPOS

PEUT-ÊTRE sera-t-on étonné de voir, dans une collection de Vie spirituelle, une brochure
ayant pour titre un mot apparemment bien profane : « La Bonne humeur ».

Le Jansénisme a laissé dans notre spiritualité tant de traces qu'il est assez difficile pour
certains esprits de voir associés ces deux termes, pourtant si corrélatifs : vie chrétienne = vie
heureuse, ou vie dévote = vie joyeuse.

La bonne humeur n'est pas simplement une affaire de tempérament, niais une affaire de grâce
et d'éducation.

Beaucoup d'âmes, même vertueuses, ne font pas, sur le plan moral et spirituel, les progrès
qu'elles devraient faire, et n'ont pas sur le plan apostolique, le rayonnement qu'elles devraient
normalement avoir, parce qu'elles ont négligé cette culture de la joie intérieure, stable et
profonde, dont la bonne humeur n'est qu'un aspect extérieur.

Il y a dans toute vie humaine de tels obstacles, intérieurs et extérieurs, au maintien de la


bonne humeur dans notre âme, qu'il importe d'avoir des convictions solides sur les raisons que
nous avons de la cultiver et sur les moyens pratiques que nous pouvons prendre pour la
développer.
1

POURQUOI MAINTENIR LA BONNE HUMEUR DANS NOTRE AME ?

Nous le devons
à Dieu,
à nous-mêmes,
aux autres.

C'est, pour Dieu, un hommage à Lui rendre ;


C'est, pour nous, un besoin et une force ;
C'est, auprès des autres, une condition de succès dans l'éducation et l'apostolat.

I. C'est un hommage à rendre à Dieu

Paul Claudel, dans LE PÈRE HUMILIÉ, met sur les lèvres du Pape les paroles suivantes :

« Orian, mon fils, fais comprendre aux hommes qu'ils n'ont d'autre devoir au monde que la joie. La
joie que nous connaissons, que nous avons été chargés de leur donner, fais-leur comprendre que ce n'est pas un
mot vague, un insipide lieu commun de sacristie, mais une superbe, une éblouissante, une poignante réalité, et
que tout le reste n'est rien auprès ! »

Contrairement, en effet, à ce que le jansénisme a pu donner à croire, la joie est une vertu
essentiellement chrétienne.

Notre Seigneur est venu annoncer la joie sur la terre ; le mot Évangile veut dire « bonne
nouvelle » ; les anges aux bergers en ont été les premiers messagers :

« Nolite timere ; esse enim evangelizo vobis gaudium magnum, quod erit omni populo, quia natus est
vobis hodie Salvator. » (Ne craignez pas ; voici que je vous annonce une grande joie qui est pour le peuple tout
entier : un Sauveur vous est né (1).)

Notre Seigneur est d'ailleurs l'ami de toute joie saine.

Peut-on oublier que Celui qui devait, par ses paroles et ses exemples, bouleverser toute la
pensée humaine et tout l'ordre du monde, ne craignit pas de se mêler, aux premiers jours de sa vie
publique, à la joie toute profane de deux familles mariant leurs enfants ?

Peut-on oublier que, au cours de ce repas de noces, en la ville de Cana, Jésus accepta
d'accomplir son premier miracle, non pour sauver une âme, non pour guérir un homme, mais
simplement pour que la joie de la fête ne fut point altérée ?

Peut-on enfin oublier Jésus se laissant, quelque temps plus tard, inviter chez Simon le
Pharisien, allant se reposer chez son ami Lazare, sollicitant l'accueil du publicain Zachée, consa -
crant la joie des objets retrouvés, s'attardant à regarder les enfants, invitant ses apôtres au repos, et
1
Saint Luc, II, 10
surtout montrant le père du pauvre enfant prodigue ne rien trouver de mieux, pour célébrer le
retour de son fils, que de bien l'habiller, de tuer le veau gras et d'organiser une fête en son honneur.

C'est par trois fois que Jésus répète le souhait ardent qu'Il forme de voir grandir sa joie en
nous (2).

Il est même frappant de constater que les mots employés indiquent une nuance de plénitude
débordante : impleatur, sit plenum, impletum.

Les épîtres de saint Paul font écho à l'enseignement du Maître. Il n'y en a pas une qui ne
contienne une invitation à la joie, et même parfois avec une insistance qui nous émeut :

« Réjouissez-Vous, rejouissez-vous toujours ; je vous le redis encore : soyez


toujours joyeux (3). »

L'Église demande à Dieu, pour l'enfant présenté au baptême, la joie à son service : Lætus tibi
in Ecclesia tua deserviat.

Elle donne à la Vierge ce titre : Causa nostræ lætitiæ, et demande, par son intercession, la
joie de plus tard et même de maintenant : a præsenti liberari tristitia et æterna perfrui lætitia.

La vie des saints est une hymne à la joie chrétienne.

Tout le monde connaît la formule de saint François de Sales : « Un saint triste est un triste
saint. » L'évêque de Genève donnait aussi ce conseil :

« Renouvelez souvent en vous l'esprit de joie et croyez fermement que c'est le vrai esprit de
dévotion. »

C'est qu'en effet Dieu est joie, et même joie infinie. Il n'a pas de plus ardent désir que de nous
communiquer sa joie en nous communiquant sa vie.

Et si, selon le mot de saint Paul, Dieu veut que nous ayons le sourire à son service dans le don
de nous-même, c'est parce que la joie, épanouissant notre âme, nous ouvre plus largement à son
action en nous.

La joie au service de Dieu est une marque de confiance envers Lui qui, connaissant mieux que
nous notre mission sur terre, sait mieux que nous ce qu'il nous faut pour la remplir.

C'est aussi une marque de reconnaissance Dieu est pour nous un bienfaiteur qui ne cesse de
nous prodiguer ses bienfaits. Rien ne réjouit le cœur de celui qui donne comme de voir heureux
celui à qui il donne.

Et l'on peut même ajouter que la mesure des dons du Seigneur se fait d'autant plus grande que
notre joie reconnaissante manifeste mieux le prix que nous y attachons.

Dieu est notre Père qui non seulement nous a associés à sa vie, mais veut nous associer à son
œuvre d'amour.

S'il est vrai que la joie des enfants est l'honneur et la récompense du père, rien ne glorifie
2
Gaudium meum in vobis sit et gaudium vestrum impleatur. (Afin que ma joie soit en vous et votre joie soit parfaite. Saint Jean,
XV, II.)
Gaudium vestrum sit plenum. (Afin que votre joie soit parfaite. Saint Jean, XVI, 24.)
Habeant gaudium meum impletum in semetipsis. (Afin qu’ils aient ma joie complète en eux-mêmes. Saint Jean, XVII, 13.).
3
Epître aux Philippiens, IV, 4.
davantage le Seigneur que notre joie à son service.

Aussi l'on comprend la parole du Père Bernardot, dans son beau livre : DE L'EUCHARISTIE
A LA TRINITÉ :

« La joie est un culte à rendre à Dieu. Dans la perpétuelle épreuve et la persécution, l'Église, type
sublime de l'âme, ne cesse de se réjouir. Sa liturgie est une fête chaque jour renaissante. »

La joie est fruit de l'amour. Elle ne supprime pas, certes, le sacrifice, mais elle le transfigure
en lui donnant la plénitude de sa valeur et de sa fécondité.

Plus une âme aime Dieu profondément, plus elle se sait aimée de Lui, plus la joie divine la
pénètre pour permettre à Dieu de se donner encore davantage.

Nul n'est heureux comme un vrai chrétien, a écrit Pascal ; ce que traduisait par un mot
savoureux un brave paysan se parlant à lui-même :

« T'es t'y pas un heureux gars, tout de même ! T'aimes ben le bon Dieu, et le bon Dieu t'aime ben... »

Écoutons le Père Faber :

« Dieu aime les louanges de ceux qui sont humblement, doucement heureux...
« La joie est une des caractéristiques de la sainteté...
« Un homme mélancolique ne pourra jamais être autre chose qu'un convalescent dans la maison de
Dieu...
« Et si l'acceptation de la souffrance résignée est une louange pour Dieu, la joie limpide de l'âme qui
trouve son centre en Lui l'est bien plus encore... »

2. C’est pour nous un besoin et une force

a) Sans la joie, l’âme est comme une terre sans chaleur et sans soleil.

Cette vérité explique deux choses l'acharnement avec lequel le démon l'attaque en nous ;
l'obligation où nous sommes de la défendre comme on défendrait un trésor.

Saint François d'Assise disait :

« C'est un porteur de poussière que le diable, et toutes les fois qu'il le peut, il jette cette poussière par
les ouvertures de l'âme, afin de troubler la limpidité de ses pensées et la pureté de ses actions.
« Si la joie sait se défendre et subsister, le « Malin » en est pour son « venin » ; mais si le serviteur du
Christ devient chagrin, le diable est sûr de triompher. Tôt ou tard, cette âme désarmée sera déprimée et
anéantie dans sa tristesse, ou bien alors elle cherchera les fausses consolations. »

b) La bonne humeur est une des meilleures sauvegardes contre la tentation.


« Je ne connais pas de meilleur remède contre la tentation la plus obsédante que la bonne humeur,
encore la bonne humeur, toujours la bonne humeur »,

disait un jeune prêtre mort en odeur de sainteté.

c) " La bonne humeur est l'atmosphère naturelle des vertus héroïques ",

écrit Mgr Keppler, dans son livre : VERS LA JOIE. De fait, une âme joyeuse se trouve mieux
disposée à la pratique de la générosité, du sacrifice, de la charité.
Elle se laisse moins impressionner par la vue de l'effort à faire ou de la difficulté à vaincre.

Elle prend spontanément la méthode de Jeanne d'Arc : je disais à mes gens : « entrez
hardiment parmi les Anglais », et j’y entrais moi-même. La bonne humeur double les énergies
d'une âme et lui donne un élan irrésistible.

La même Jeanne d'Arc ne nous a-t-elle pas révélé son secret quand, lors de son procès, elle a
affirmé que les voix lui donnaient sans cesse ces conseils : Fais gai visage et prends tout en gré.

d) La bonne humeur assure le succès dans le travail et les affaires.


• Grâce à elle, on sent moins la fatigue et on supporte mieux les contradictions, les imprévus, les contrariétés ;
• Grâce à elle, l'esprit est plus lucide, la pensée plus claire, l'âme plus sereine ;
• Ce qu'on fait avec bonne humeur est toujours mieux fait ;
• Elle attire les sympathies, inspire la confiance, facilite les relations polies, aisées, amicales avec tous, même avec les
personnes les moins bien disposées à notre égard.

e) La bonne humeur est utile, même à la santé.

Le moral influe sur le physique. L'humeur chagrine déprime physiquement et peut, à la


longue, avoir une répercussion funeste sur l'organisme.

Au contraire, la bonne humeur, d'après le témoignage des médecins, détend les muscles,
active la circulation, accélère la respiration et, chez les malades, elle contribue puissamment à la
guérison et abrège la convalescence :

Modération, calme et bonne humeur


Ferment la porte au nez du docteur. »

Le Docteur Vachet raconte la petite histoire suivante :

« Une dame américaine, accablée de malaises physiques doublés d'un mauvais caractère, résolut de
s'imposer la règle de rire au moins trois fois par jour, que l'occasion lui en fût fournie ou non. Elle s'entraîna
donc à rire joyeusement au moindre prétexte. La santé redevint parfaite, et le caractère aussi...
« Quand je contractai cette habitude d'apparence si étrange, avouait plus tard la dame, j'étais accablée
par les chagrins ; la simple règle que je m'imposai m'éleva au-dessus d'eux. »

3. C'est, auprès des autres, une condition de succès dans l'éducation et l'apostolat

A. DANS L'ÉDUCATION.

S'il y a, en matière d'éducation, un apprentissage qui s'impose, c'est celui de la bonne humeur.
Faire œuvre d'éducation, en effet, consiste à dégager dans une âme tout ce qu'il y a de bon et à
le faire grandir.

a) Or, les progrès seront d'autant plus rapides qu'ils seront accomplis dans une atmosphère de
bonne humeur, car ce qui entre dans le cœur à la faveur d'un rayon de joie s'y grave bien mieux.

La joie facilite les efforts généreux et fait accepter gaiement même la peine qu'il faut se
donner pour vaincre.

Le vice revêt assez d'attraits ! Si l'éducateur veut faire œuvre durable, il faut qu'il s'applique à
rendre la vertu aimable et qu'il s'arrange pour que l'enfant trouve « comme du plaisir » à devenir
meilleur.

Il faut associer dans l'esprit de l'enfant les trois mots : « Vertu, effort, joie. »

« Si l'enfant se fait une idée sombre de la vertu, disait Fénelon ; si la liberté et le dérèglement se
présentent à lui sous une figure agréable, tout est perdu ! »

b) Il n'y a pas de véritable éducation sans une certaine dose d'optimisme, donc de bonne
humeur.

Le vrai travail du jardinier, en effet, ne consiste pas tant à arracher les mauvaises herbes qu'à
faire pousser les plantes utiles ; la vraie méthode d'éducation ne consiste pas tant à enlever les
défauts qu'à faire grandir les vertus.

Pour cela, il faut montrer à ceux qu'on veut conduire dans la voie du bien, non pas le tableau
(souvent attristant) de ce qu'ils sont, mais le tableau séduisant de ce qu'ils pourraient être s'ils le
voulaient ; et c'est alors qu'interviennent la bonne humeur et l'optimisme de l'éducateur, qui ont
pour principal effet de tendre vers un idéal attirant les énergies latentes de l'âme à éduquer.

C'est un fait : un éducateur qui sait faire épanouir les visages autour de lui, qui relève à propos
les actes de bonne volonté, qui fait toucher du doigt les qualités à acquérir, aura toujours plus
d'influence que celui qui commande d'un air triste ou chagrin et qui n'a sur les lèvres que des mots
de reproche.

Don Bosco disait que rien de solide n'est construit si l'enfant n'a pas livré son cœur. Or, rien
ne provoque mieux la confiance, rien ne dilate autant l'âme de l'enfant qu'une atmosphère de joie.

De plus, pour réussir dans l'éducation, il importe d'avoir beaucoup de calme et de continuité.
Or, ces deux qualités sont souvent difficiles à conserver. S'il n'y a pas la bonne humeur pour les
maintenir, il se produira fatalement des contradictions dans la manière d'agir et des énervements
qui compromettront l'œuvre éducatrice.

B. DANS L'APOSTOLAT.

Il est inutile de chercher à faire du bien aux autres si l'on a un air triste et une figure maussade.
Les hommes vont à ceux qui annoncent le bonheur.

Le chrétien qui veut éclairer les esprits et réchauffer les cœurs, doit être comme un rayon de
soleil, un « semeur de joie »; selon le mot de Dom Guéranger, il doit être Alleluia de la tête aux
pieds.

Le messager d'une « Bonne nouvelle » n'a pas le droit d'être triste, sinon ce serait une
contradiction vivante. Or, l'apôtre est le messager de l'Évangile.

La première fois que Notre Seigneur a ouvert la bouche, durant sa vie publique, ce fut pour
annoncer le bonheur : Beati... Bienheureux… (Sermon sur la montagne) (4).

« Dieu reprochera à beaucoup de chrétiens leur tristesse, dit Mgr Gay, parce que cette tristesse donne
une fausse idée de la religion. »

Voltaire résumait son programme par ces mots :


4
Saint Matthieu, V, 3, II. Saint Luc, VI, 20, 22.
« Si nous voulons tuer la religion, arrangeons-nous pour en faire un hibou. »
Nietzsche n'affirmait-il pas, en parlant des chrétiens :

« Il faudrait qu'ils me chantassent de meilleurs chants pour que j'apprenne à croire en leur Sauveur ; il
faudrait que ses disciples aient un air plus sauvé. »

Où diable cachez-vous votre joie ? interroge Bernanos. On ne croirait pas, à vous voir vivre
comme vous vivez, qu'à vous et à vous seuls a été promise la joie du Seigneur.

Paul Claudel fait dire à l'un de ses personnages, dans LE SOULIER DE SATIN :

« Mon Dieu, Vous m'avez donné ce pouvoir que tous ceux qui me regardent aient envie de chanter ;
c'est comme si je leur communiquais la mesure tout bas... »

Dans le même esprit, Élisabeth Leseur, qui avait parfaitement compris l'action apostolique de
la bonne humeur, prenait les résolutions suivantes :

« Par la sérénité que je veux acquérir, je prouverai que la vie chrétienne est belle, et qu'elle apporte la
joie avec elle... (5). »
« En vue d'un bien plus grand, d'une fin plus haute, veiller même sur mon attitude, sur ma toilette ; me
faire « séduisante » pour le bon Dieu. Rendre mon foyer attrayant, en faire un centre d'influences bonnes et
salutaires... (6). »
« Que jamais une âme ne s'éloigne découragée de la mienne, parce que les agitations et les
complications humaines lui en auraient caché les abords. Que mon âme se fasse souriante à tous, ainsi que mes
lèvres ; et que votre Verbe, mon Dieu, inspire mon humble verbe et lui donne la fécondité ( 7). »

Et le R. P. Plus nous dit :

Nous sommes de grands coupables, alors que nous possédons seuls une « conception triomphale de la
vie », de laisser supposer qu’elle est triste, la religion de notre divin Sauveur ; alors que nous avons le privilège
et l’obligation de vivre dans la sainte liberté des enfants de Dieu, de traîner une existence écrasée, ou même
simplement de ne pas apparaître au monde comme déjà « beati ».

Aux chrétiens, il importe souverainement d'inculquer l'esprit vrai de la Bonne Nouvelle qu'ils ont
reçue ; aux incroyants, il importe de présenter le message du Christ comme souverainement épanouissant. La
grande apologétique de notre temps, la voilà ! »

Concluons avec le Père Foch :

Quoi qu'on entreprenne pour Dieu, pour soi-même, pour les autres, rien ne réussit bien que ce
que l'on fait avec joie (8). »

5
Elisabeth Lesueur. Journal et Pensées, p 62.
6
Elisabeth Lesueur. Journal et Pensées, p 147.
7
Elisabeth Lesueur. Journal et Pensées, p 119.
8
Paix et Joie (Apostolat de la Prière), p. 58.
2

COMMENT MAINTENIR LA BONNE HUMEUR DANS NOTRE AME ?

1. La demander à Dieu

N'ayons pas d'illusions. La bonne humeur constante n'est pas chose facile. C'est une grâce de
choix que Dieu ne nous accordera que si nous la Lui demandons avec persévérance. Elle nous
permettra d'envisager le côté positif de toutes choses et même de faire valoir au service de la
rédemption du monde les fatigues, les ennuis, les peines - grandes ou petites - qui sont le lot de
toute vie humaine ici-bas.

N'est-ce point d'ailleurs dans la ligne de ce qu'écrivait saint Paul lorsqu'il s'écriait : Je
surabonde de joie au milieu de mes souffrances ! (9)

Selon l'émouvante devise de Beethoven : Durch Leiden, Freude, elle nous permettra de
trouver même la joie à travers la souffrance, les échecs, les ingratitudes, les fatigues, les erreurs,
les humiliations, les contradictions...

Cette demande, pour être efficace, doit être renouvelée souvent, et avec insistance. Un chré-
tien qui ne manquerait pas de faire une fois par jour au Seigneur une petite prière comme celle-ci
« Seigneur, faites grandir votre joie en mon âme », peut être assuré d'une véritable transformation
intérieure en peu de temps.

2. Chasser impitoyablement de notre esprit tout nuage de tristesse


La prière ne nous dispense pas de l'effort personnel. Le Seigneur ne nous refuse pas sa grâce,
mais Il veut que nous fassions effort pour mettre sa grâce en action dans la culture personnelle de
la joie.

Et d'abord, il faut être décidé à ne jamais se laisser envahir par les impressions déprimantes.
Il y a des états de santé défectueux qui, en effet, influent sur le caractère et contribuent à
l'assombrir. Il faut avoir la volonté de réagir immédiatement. Par principe, il faut chasser les idées
noires comme si c'étaient des mauvaises pensées. Ne pas leur donner audience, les mettre à la
porte énergiquement.

En pensant à nos ennuis, en les ruminant sans cesse, nous ne faisons que les aggraver.

Une excellente tactique est de faire suivre immédiatement chaque pensée fâcheuse d'une
pensée optimiste.

Si la voix intérieure crie : « Je suis triste », affirmer plus haut : « Je suis gai. »

Si la voix intérieure crie : « Je n'ai pas de chance » , affirmer plus haut : « Tout va bien. »

Si l'on se sent envahi par une impression de peine, à la suite d'un mauvais procédé, par
9
Deucième épître aux Corinthiens, VII, 4.
exemple, affirmer énergiquement : « Rien ne me froisse, rien ne me vexe, rien ne me décourage. »

En cas de brume persistante de l'âme, de cafard obsédant, prendre un papier et un crayon, faire
froidement le dénombrement de ses points noirs, les analyser un par un et juger pour chacun d'eux
quel est le meilleur remède pour les effacer. Pris individuellement, on arrive plus facilement à les
faire disparaître.

C'est l'histoire de la fable de La Fontaine


LE VIEILLARD ET SES ENFANTS. Le vrai moyen de rompre un faisceau, c'est de rompre
une à une les baguettes qui le composent.

3. Prendre toutes les choses du bon Côté


Qu'il s'agisse des êtres, des choses ou des événements, si l'on s'hypnotise sur les défauts et les
inconvénients, on est certain d'être battu d'avance.

Si, au contraire, on veut garder son calme, sa sérénité, sa bonne humeur; si on veut être en
mesure de faire face aux difficultés de la vie, il faut être résolu à mettre délibérément l'accent sur
les qualités de ceux qui nous entourent, ou sur les avantages, parfois cachés, des circonstances
dans lesquelles nous nous trouvons. Même une erreur, un échec peuvent avoir un bon côté et être
pour nous, si nous savons bien les prendre, l'occasion d'un avertissement précieux ou un stimulant
à un progrès que nous n'aurions pas fait sans cela.

Le fait même, d'ailleurs, de chercher en tout et en tous les éléments positifs, permet de mieux
les faire valoir et facilite la neutralisation des éléments négatifs.

Un jour, un professeur de collège va trouver son Supérieur et lui demande le renvoi d'un
élève.

- Pour quelle raison ? demande le supérieur.


- Ah ! Monsieur le Supérieur, je ne puis rien en faire ; c'est une cruche !
- Eh bien ! cherchez l'anse ! répond avec autant d'à-propos que de finesse le Supérieur.

En face d'une rose, il y a deux attitudes possibles :

- s'attrister de ce que les roses aient des épines ;


- se réjouir de ce que, sur des épines, puissent pousser des roses.

Devant une bouteille entamée, on peut avoir l'attitude négative : Quel dommage ! elle est à
moitié vide.
Ou l'attitude positive : Quelle chance ! elle est à moitié pleine.

Car rien n'est plus contraire à la culture méthodique de la bonne humeur que l'attitude de la
critique, du murmure et de la plainte.

En critiquant les choses et les événements, on est soi-même la première victime de sa cri-
tique ; on se trouve comme engagé par elle dans un sens négatif. En murmurant, on s'enlève le
courage dont on aurait besoin pour vaincre la difficulté. En se plaignant de soi, des autres ou des
événements, on renforce l'impression que les choses vont mal ; l'on se crée une ambiance
défavorable pour réagir utilement.

Les grands éducateurs, comme les grands bâtisseurs, ont été des réalistes optimistes qui ont su
découvrir les pierres d'attente, parfois cachées, pour édifier leur œuvre.

4. Dominer les situations en les voyant d'un point de vue supérieur

Ce n'est pas manquer de réalisme, bien au contraire, que de garder l'esprit de synthèse et de ne
pas se laisser hypnotiser par un détail qui, souvent, nous fait prendre une taupinière pour une
montagne.

Il est normal que la vie ne soit pas tout à fait heureuse, puisqu'elle n'est pas le ciel et qu'ici-bas
rien n'est parfait. Mais elle n'est jamais tout à fait malheureuse, puisque Dieu n'abandonne jamais
ceux qui ne s'abandonnent pas eux-mêmes, et qu'en définitive tout est grâce, tout peut servir déjà
dès ici-bas, en attendant le bonheur infini auquel nous sommes tous destinés.

Il ne faut donc pas attendre de la vie plus qu'elle ne peut donner, tout en ayant l'ambition
légitime de la rendre aussi belle et féconde que possible. Il ne faut pas nous étonner de rencontrer
sur terre des difficultés et des ennuis. Si tout allait comme nous le voulions, nous n'aurions pas
l'occasion de progresser et d'acquérir des mérites; nous risquerions même de nous « installer » ici-
bas comme devant y rester toujours.

Souvent, d'ailleurs, nous nous laissons bouleverser par des choses insignifiantes : une
impression, un petit ennui, une contrariété, au fond rien d'important. Il suffit, pour remettre les
choses au point, de se dire : « Bah ! dans quelques années, j'aurai complètement oublié cela et, si je
ne l'ai pas oublié, cela me paraîtra bien insignifiant. »

En tout cas, quand nous serons au Ciel, comme cela nous paraîtra loin !...

Lorsque nous considérons les ennuis de l'existence avec le verre grossissant de notre mentalité
tout humaine, portée à exagérer nos douleurs, celles-ci apparaissent énormes, mais, regardées
d'une autre manière, supérieure et surnaturelle, les mêmes difficultés se réduisent à de menues
proportions.

Quid hoc ad æternitatem ? Quelle importance cela a-t-il par rapport à l'éternité ?

Sous la lentille du temps, certaines choses prennent une importance exagérée ; sous la lentille
de l'éternité, elles se réduisent à leur juste valeur et paraissent telles qu'elles doivent être jugées :
infinitésimales...

Le tout est de prendre la lunette du bon côté...

En tout état de cause, un jour viendra où nous verrons le Seigneur face à face, où, dans la
pleine lumière, nous Le posséderons et Il nous possédera sans réserve et sans retour, où toute
justice sera rétablie, toute larme essuyée, où nous retrouverons dans l'amour sans ombre ceux que
nous aurons connus et aimés sur la terre... et cela pour la vraie vie définitive, celle pour laquelle
nous avons été conçus par Dieu de toute éternité.

5. Ne pas se laisser troubler par la préoccupation de l'avenir et la pensée des malheurs


futurs
En nous préoccupant de ces pensées, nous les craignons d'une manière démesurée et nous
nous mettons dans un état d'esprit tel que nous contribuons à les faire arriver.

Nous avons tort de voir, par imagination, des difficultés et des ennuis qui, après tout, ne sont
qu'hypothétiques.

Si, dans l'avenir, nous avons des peines, Dieu nous donnera à ce moment-là sa grâce actuelle
pour les supporter ; mais il ne nous donne pas cette grâce au moment où, par notre imagination,
nous envisageons les épreuves que nous pourrions avoir, et c'est pourquoi nous sommes si mal
placés pour juger de l'avenir. Le moment présent est le seul que nous soyons certains de posséder.
Bien des personnes sont impatientes de voix finir les journées, les semaines, les années, parce
qu'elles escomptent des jours meilleurs.

Être content est bien plus l'effet d'une disposition personnelle que des circonstances.

Si nous voulons nous préparer au bonheur de demain, exerçons-nous à être heureux du


bonheur caché que renferme aujourd'hui.

6. Se mettre cœur et âme à son ouvrage


Il y a dans le travail soigné une source cachée de joie profonde.

On finit toujours par prendre du plaisir à faire ce que l'on fait bien, et on fait toujours bien ce
qu'on fait avec plaisir.

Pour faire bien ce qu'on a à faire, il faut aimer son travail, ou le faire « comme si on l'aimait ».

Lorsqu'on a une chose désagréable à faire, commencer par elle, la faire tout de suite s'il est
possible, ou bien au moment précis où il convient de l'exécuter, non pas tant pour s'en débarrasser
que pour affirmer sa vaillance en « prenant le taureau par les cornes » et en coupant court par là au
mécontentement de soi-même et aux tergiversations toujours épuisantes.

L'énergie gaspillée en différant jusqu'à demain un devoir d'aujourd'hui, aurait souvent suffit
pour achever la tâche qu'on devait entreprendre.

7. Tenir compte sans exagération de l'opinion d'autrui

L'opinion des hommes, qui est si changeante, ne change rien à notre valeur ou à notre mérite.
Il est impossible de contenter tout le monde ; rappelons-nous l'histoire du Meunier et sa décision
finale :

Mais que, dorénavant, on me blâme ou me loue,


Qu'on dise quelque chose ou qu'on ne dise rien,
J'en veux faire à ma tête. Il le fit, et fit bien (10). »

Faisons notre devoir de notre mieux, faisons-le pour Dieu qui compte le mérite d'après la
bonne volonté et qui sait voir à travers les échecs et les insuccès toutes les bonnes intentions, et
alors nous serons en paix.

D'ailleurs, la bonne opinion vient tout naturellement à ceux qui agissent par devoir et par
amour, sans se préoccuper d'une façon exagérée de ce qu'on peut penser d'eux.
10
Le Meunier, son fils et l’âne. La Fontaine.
Il peut arriver que nous soyons victime d'un procédé ou d'une parole blessants. De deux
choses l'une : ou c'est un malentendu (cela peut arriver si facilement !) ou c'est l'expression d'un
mauvais sentiment.

Si c'est un malentendu, il faut bien se garder de le dramatiser. Souvent, une explication


franche et calme suffira à dissiper l'équivoque, sinon le temps se chargera de faire jaillir la vérité et
de mettre les choses au point.

Si ce n'est pas un malentendu, là encore, de deux choses l'une : ou celui qui nous attaque
méchamment est un pauvre homme aveuglé par la passion; il mérite surtout notre pitié. Ou c'est
quelqu'un d'intelligent : nous lui montrerons que nous sommes plus fin que lui, en gardant notre
calme et notre bonne humeur, en dépit de ses critiques et de ses railleries. Il n'y a rien qui désarme
la méchanceté comme une humilité souriante.

8. Se libérer de toute cause d'énervement

Il y a une certaine hygiène de l'équilibre personnel que chacun doit peu à peu arriver à mettre
au point. Il est évident que quelqu'un qui ne sait pas organiser sa vie, qui ne s'assure pas un
sommeil suffisant, qui ne se ménage pas un temps raisonnable de repos et de détente, vivra comme
on dit « sur ses nerfs », et ne saura pas conserver le calme minimum pour assurer sa sérénité.

Dès que l'on se sent gagné par l'énervement, il vaut mieux s'arrêter, ne serait-ce que quelques
minutes, pour se décrisper, retrouver son souffle et sa maîtrise intérieure.
Il est certain, d'autre part, que la fidélité aux règles élémentaires de l'ordre et de la prévoyance
évite bien des pertes de temps et de calme.

Enfin, plus on pratique une certaine ascèse qui assure la maîtrise de soi, en s'habituant à
dominer les impressions du moment, les caprices et les désirs désordonnés, plus la paix et la vie
intérieure sont facilitées.

Le vieux proverbe : Personne n'est content de son sort, explique la cause profonde de beau-
coup de tristesses ici-bas.

En réalité, sur un nombre varié de plans, nous avons tous beaucoup reçu. Mais c'est le désir de
ce que nous n'avons pas qui, souvent, nous fait oublier toute la joie que nous pourrions trouver
dans ce que nous possédons.

Le bonheur est un de ces personnages qu'on ne reconnaît que par derrière. Dieu nous comble
de ses bienfaits à chaque instant, mais nous n'en apercevons toute l'importance qu'au moment où
nous sommes sur le point de les perdre.

Au lieu de nous laisser attrister par la pensée de ce que nous n'avons pas, faisons l'inventaire
des ressources que nous possédons à tout point de vue, non pour nous en glorifier, mais pour
remercier Dieu et nous trouver heureux d'être ainsi comblés.

9. Faire de temps en temps l’inventaire des bienfaits dont on bénéficie

Le vieux proverbe : Personne n’est content de son sort, explique la cause profonde de
beaucoup de tristesse ici-bas.

En réalité, sur nombre varié de plans, nous avons tous beaucoup reçu. Mais c’est le désir de ce
que nous n’avons pas qui, souvent, nous fait oublier toute la joie que nous pourrions trouver dans
ce que nous possédons.

Le bonheur est un de ces personnages qu’on ne reconnaît que par derrière. Dieu nous comble
de ses bienfaits à chaque instant, mais nous n’en apercevons toute l’importance qu’au moment où
nous sommes sur le point de les perdre.
Au lieu de nous attrister par la pensée de ce que nous n’avons pas, faisons l’inventaire des
ressources que nous possédons à tout point de vue, non pour nous en glorifier, mais pour remercier
Dieu et nous trouver heureux d’être ainsi comblés.

10. Avoir toujours le sourire

Le sourire est une véritable force, non seulement une force de séduction pour les autres mais
une force d'apaisement pour soi-même.

Jacques Rivière nous parle de ce sourire intérieur qui consiste à ne pas se prendre trop au
sérieux et à ne pas dramatiser notre vie.

N'est-ce point la pensée de Foch : Ne prenons pas au tragique les choses simples ; simplifions
les choses tragiques !

Ce sourire permet de regarder bien en face nos difficultés quotidiennes sans les exagérer, nos
soucis sans les enfler, nos déceptions sans les grossir, nos états d'âme sans les monter en épingle.

Quand quelque chose ne va pas, dit Guy de Larigaudie, il faut sourire ; c'est si facile et cela arrange
tant de choses !

Avoir un visage souriant, n'est-ce point comme si l'on avait mis des fleurs à sa fenêtre?

Il peut y avoir de l'héroïsme dans un simple sourire, à certaines heures, mais celui qui sourit
en est le premier récompensé. Car l'extérieur agit sur l'intérieur. On finit toujours par devenir ce
qu'on s'habitue à paraître. Le sourire des lèvres prépare le sourire de l'âme, et une âme souriante est
une âme ensoleillée.

Heureux, disait Joubert, ceux qui ont une lyre dans le cœur, et dans l'esprit une musique qu'exécutent
leurs actions !

11. Travailler à rendre les autres heureux

La joie est surtout faite d'amour.

Une recette infaillible, c'est de nous oublier et de soulager, dans toute la mesure de nos
moyens, ceux qui sont dans la peine, ne serait-ce que par un mot, un geste de sympathie, qui
touchent tous les cœurs parce qu'ils partent vraiment du cœur.

Personne ne possède la véritable joie s'il ne vit pas dans la charité », dit saint Thomas d'Aquin.

Elle est une de ces choses qu'on trouve d'autant plus pour soi qu'on cherche à la donner aux
autres.

Pour cela :
Sachons nous adapter aux autres, tenons compte de leur tempérament, de leur caractère ;
prenons-les tels qu'ils sont ; mettons délicatement leurs mérites en valeur ; réjouissons-nous de
leurs succès ; évitons de les critiquer, de les humilier. Rien n'est meilleur à l'âme que de faire une
âme moins triste.

12. Créer autour de nous une atmosphère d'optimisme, de cordialité, de bonne humeur

Les bonnes distractions ne rentrent pas dans la catégorie du superflu, mais dans la catégorie
du nécessaire. Il est mauvais qu'un homme s'applique à son labeur jusqu'à y perdre l'entrain et la
joie.

Il faut apprendre l'art de s'amuser sainement et de réjouir les autres, de cultiver la plaisanterie
de bon aloi qui permet souvent de dérider les fronts assombris et de créer autour de soi
l'atmosphère saine de bonne et franche gaieté.

Un bon mot, une plaisanterie, sont souvent la meilleure réponse à faire à une objection
saugrenue ou à une question indiscrète. Rien de mieux également pour faire dévier une conver-
sation peu charitable ou peu séante.

13. Nous réjouir de la joie divine et y communier

La source intarissable de notre joie, c'est Dieu Lui-même. Dans l'Unité de sa nature et la
Trinité de ses personnes, Il jouit d'un bonheur infini dont rien ne peut nous donner idée. Mais Il n'a
pas de plus ardent désir que de nous y faire participer, en nous entraînant dans le grand courant de
joie qui s'identifie avec Lui-même.

Il suffit de penser que si nous sommes en état de grâce, nous portons Dieu en nous :

∎ En nous est le Père dont l'éternel présent engendre actuellement son Verbe ;
∎ En nous est le Verbe qui ne cesse de louer son Père ;
∎ En nous est l'Esprit-Saint, joie substantielle du Père et du Fils.

« Tandis que, pour nous, un sentiment vif ne saurait durer longtemps avec la même intensité,
en Dieu, entre les trois Personnes divines, c'est un enthousiasme éternel d'admiration et d'amour !...
un transport qui n'a pas eu de commencement et qui n'aura jamais de fin ; un élan, un vol qui
atteint son but et s'élance toujours.

« Se donner l'un à l'autre, donner tout ce qu'on a et tout ce qu'on est, sans pouvoir s'épuiser !
Se donner toujours et pouvoir toujours se donner encore. Être trois pour pouvoir aimer une autre
personnalité que soi. Être un parce que l'unité est plus parfaite que l'union : tel est le bonheur de
l'éternelle Trinité auquel participent les élus (11). »

Il nous est loisible alors de nous couler par la foi et l'amour dans ce courant de joie ineffable,
de puiser les énergies qui s'en dégagent.

De même, lorsque nous recevons jésus dans l'hostie, pensons qu'Il vient nous apporter sa joie.
Ne craignons pas d'aspirer celle-ci avec ardeur pour qu'elle puisse irradier tout notre être et toutes
nos activités.
11
Marie-Christine, p. 244
Confions-Lui, en détail ou en bloc, toutes nos causes de tristesse, puis oublions-les pour ne
penser qu'à Lui. Bientôt sa joie s'insinuera en nous et nous envahira.

Table des Matières

Avant Propos

I. Pourquoi maintenir la bonne humeur dans notre âme ?


1° C'est un hommage à rendre à Dieu
2° C'est pour nous un besoin et une force
3° C'est, auprès des autres, une condition de succès dans l'éducation et l'apostolat

2. Comment maintenir la bonne humeur dans notre âme ?


1° La demander à Dieu
2° Chasser impitoyablement de notre esprit tout nuage de tristesse.
3° Prendre toutes les choses du bon côté
4° Dominer les situations en les voyant d'un point de vue supérieur
5° Ne pas se laisser troubler par la préoccupation de l'avenir et la pensée des malheurs futurs.
6° Se mettre cœur et âme à son ouvrage
7° Tenir compte sans exagération de l'opinion d'autrui
8° Se libérer de toute cause d'énervement
9° Faire de temps en temps l'inventaire des bienfaits dont on bénéficie
10° Avoir toujours le sourire
11° Travailler à rendre les autres heureux
12° Créer autour de nous une atmosphère d'optimisme, de cordialité, de bonne humeur
13° Nous réjouir de la joie divine et y communier

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