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RAPMM Réception au 12ème degré - Grand Maître Architecte

Le Frère Liturgiste se rend dans la salle des préparations. Il s'assure que les récipiendaires qui s'y
trouvent portent bien les décors de Maître Secret (ou de Maître Élu des Neuf) et les tuiles
sérieusement sur le 4ème degré. Puis il se met à leur tête et vient frapper en Maître Secret à la porte
de l’Archi-Loge. ( - )

Premier Excellent Gardien. - Sublime Grand Maître, on frappe en Maître Secret à la porte de la
Boulomie.

Le Sublime Grand Maître. - Ce doit être le Frère Liturgiste, accompagnant des Maîtres Secrets qui. sur
proposition du Suprême Conseil et du Souverain Sanctuaire, ont été élevés au 12ème degré.

Veuillez, Grand Maître Empirique vous rendre dans les parvis. Vous inscrirez les noms des
récipiendaires sur une tablette que vous nous apporterez après l'avoir placée dans l'Arche des
Secrets.

Coup de maillet.

Grand Maître Empirique. - Le Grand Maître Empirique sort, puis revient déposer l'Arche des Secrets
entre les mains du Sublime Grand Maître.

Le Sublime Grand Maître. - Lisant : Ce sont bien les Maîtres Secrets ; (Noms et prénoms)

Qui nous ont été annoncés et pour qui l’on sollicite l’élévation à des degrés supérieurs. Quelqu’un
parmi vous, Grands Maîtres Architectes, fait-il objection à ce qu’ils soient admis dans « le Lieu où l’on
veut » afin d’y être examinés et que nous puissions nous-même nous assurer s’ils sont capable d’un
Travail exigeant plus de capacité que celui de Surveillant de Chantier qui est le leur actuellement ?

Après que la parole a été accordée éventuellement

Grand Maître Empirique, donnez l'entrée de la Boulomie au Grand Maître Liturgiste et aux Maîtres
Secrets qu'il conduit.

Grand Maître Empirique. - Ouvre la porte.

Grand Maître Liturgiste. - Entre, accompagné des récipiendaires qu'il fait aligner à l'Ouest, devant les
deux Excellents Gardiens et se place lui-même sur le même rang du côté du Nord.

Premier Excellent Gardien. - Sublime Grand Maître, les Maîtres Secrets candidats ont pénétré dans le
"Lieu où l'on veut" et pris place entre les styles.

Le Sublime Grand Maître. - Grand Maître Liturgiste, vous êtes-vous assuré que les Maîtres Secrets
que vous conduisez dans ce lieu de sélection ont profité de l'enseignement qu'ils ont reçu en qualité
de Maîtres Secrets ?

Grand Maître Liturgiste. - Je m'en suis assuré, Sublime Grand Maître.

Le Sublime Grand Maître. - Nous acceptons votre caution, Grand Maître Liturgiste et puisqu’il en est
ainsi, amenez les Maîtres Secrets devant la planche à tracer sur laquelle ils dessineront leur premier
croquis d'architecture.
Grand Maître Liturgiste. - Les Maîtres Secrets, guidés par lui, s'avancent vers la planche à tracer où
chacun d'eux trace un cercle et une ligne droite. Pendant ce temps, des sièges sont disposés devant
les deux Excellents Gardiens. Les récipiendaires toujours guidés par le Grand Maître Liturgiste vont y
prendre place après avoir tracé leur croquis.

Le Sublime Grand Maître. - Second Excellent Gardien, pourquoi les Francs-Maçons titulaires du 4 ème
degré portent-ils le titre de Maître Secret ?

Second Excellent Gardien. - Sublime Grand Maître, parce qu'ils ont le devoir d'être les éducateurs des
Frères des trois premiers degrés, et que cela désigne la manière dont ils remplissent le devoir qui leur
incombe.

Le Sublime Grand Maître. - Comment doivent-ils s'acquitter de ce devoir ?

Second Excellent Gardien. - Revêtu du décor de Maître, sans faire connaître sa qualité, le Maître
Secret, doit faire bénéficier ses Frères de la Loge Symbolique, des connaissances qu'il a acquises en
Loge de Perfection, en les mettant à la portée de ses auditeurs.

Le Sublime Grand Maître. - Est-ce là l'unique devoir du Maître Secret en Loge Symbolique ?

Second Excellent Gardien. - Il a pour devoir également de rechercher, avec discrétion et


discernement, les Vénérables Maîtres qui, par leurs capacités naturelles et par leurs Travaux, lui
semblent dignes d'être proposés pour le degré supérieur.

Le Sublime Grand Maître. - Respectable Maître Secret …….….., avez-vous rempli ces obligations?

Et vous, Respectable Maître Secret …………, Et vous, ……………

Premier Excellent Gardien, qu'ont dit "les voix" lors de la réception de ces Frères au grade de Maître
Secret ?

Premier Excellent Gardien. - Sublime Grand Maître, "les voix" ont dit que l'accomplissement du
Devoir doit être la préoccupation constante du Maître Secret, qu’elle doit s’éveiller avec lui le matin,
l’accompagner pendant la journée au milieu de la Paix des champs ou du tumulte des Cités, prendre
place la nuit sous son oreiller.

Le Sublime Grand Maître. - Respectable Maître Secret ……………..,veuillez nous dire ce que vous

entendez par le Devoir ? et si ce Devoir ainsi compris, vous vous efforcerez de le remplir ? Et vous,
Respectable Maître Secret …………….., Et vous………..………

Les membres de l'Atelier peuvent alors poser des questions aux Frères Maîtres Secrets et engager
avec eux une courte discussion à laquelle le Sublime Grand Maître met un terme quand il la juge
suffisante.

Respectables Maître, nous devons maintenant vous dire ce que sont les degrés qui, dans la hiérarchie
de Memphis-Misraïm, viennent après celui de Maître Secret, c'est-à-dire ceux de Maître Parfait,
Secrétaire Intime, Prévôt et Juge, Intendant des Bâtiments, Maître Élu des neuf, Illustre Élu des
quinze, Sublime Élu des douze, Grand Maître Architecte. Nous nous arrêterons là. Ces degrés qui sont
encore pratiqués dans certains pays, sont la continuation de la légende d'Hiram et du meurtre de
celui-ci, qui vous a été raconté lors de votre élévation au degré de Maître.

Il est dit dans cette légende que le Maître Hiram, l'Architecte qui construisit le premier Temple de
Jérusalem sur l'ordre du Roi Salomon, fut assassiné par trois mauvais compagnons qui voulaient
obtenir, par voie irrégulière, la connaissance du mot de Maître.
La légende, se continuant dans les grades ultérieurs, raconte que Salomon, après les funérailles
solennelles d'Hiram, réunit les Maîtres et fit tirer au sort les noms de neuf d'entre eux, qu'il chargea
de la vengeance de la victime par la punition des meurtriers que leur fuite et l'abandon de leurs outils
dénonçaient.

Ces Élus s'acquittent de leur mission, rejoignent les meurtriers, Ils tuent ou, par leur seule poursuite,
les amènent à se suicider.

Ils leur coupent la tête et apportent les trois têtes à Salomon qui les fait exposer pendant trois jours
sur les chantiers, puis brûler.

A la suite de cette expédition, Salomon crée pour les Maîtres qui l'ont accomplie et six autres qu'il
leur associe, une série de degrés nouveaux dont nous venons de vous donner l'énumération et
répartit entre ces divers degrés, les fonctions de Directeur de la construction du temple - qui n'est
jamais achevé - et de surveillant de l'entretien, fonctions que le Maître Hiram assumait de son vivant.

Cette légende, Respectables Maîtres est allégorique; l'explication en est amorcée au degré de Maître,
car il est dit que les trois mauvais compagnons qui ont tué le Maître Hiram sont l'ignorance, l'orgueil
et l'ambition. On se place a ce moment sur le plan social et l'on donne à comprendre qu'Hiram
personnifie tous les bienfaiteurs de l'humanité, tous les promoteurs de l'émancipation politique,
morale et intellectuelle des peuples, contre lesquels les privilégies, bénéficiaires d'un état social
mauvais, ameutent ces mêmes peuples. Cette explication est bonne et suffisante pour les Maîtres.

Mais le propre des allégories bien faites est d'être susceptible de plusieurs explications
correspondant à des degrés divers de la connaissance. L’explication pour les degrés de
perfectionnement est celle-ci : Hiram symbolise l'esprit humain tendant sans cesse à la Vérité. Pour
atteindre ce but, l'esprit humain rencontre des obstacles, des ennemis qui ne sont pas hors de lui,
mais en lui. Ces ennemis qui ne sont pas nécessairement au nombre de trois, nombre symbolique, ce
sont les imperfections de notre nature spirituelle.

Parmi ces imperfections, il en est deux, en quelque sorte congénitales, ce sont : l'inintelligence et la
fausseté d'esprit, c'est a dire incapacité de raisonner juste. Ceux qui sont affligés de ces imperfections
sont sans doute à plaindre et l'on doit pratiquer à leur égard la Charité, mais ils sont incapables de
participer à l'œuvre de la Maçonnerie. Ils doivent être laissés dehors; ils doivent même être
repoussés s'ils tentent de s'y introduire.

Il est d'autres imperfections de l'esprit humain qui ne sont pas congénitales, mais simplement le
résultat d'une mauvaise éducation reçue dans le milieu social profane ou nous vivons tous et qui
peuvent être corrigées par une culture et une éducation appropriées.

Nous allons vous énumérer rapidement les principaux parmi ces défauts de l'inintelligence.

Il y a d'abord la paresse d’esprit et son contraire, l'activité excessive et déréglée.

Ensuite viennent la crédulité et son contraire, la tendance exagèrée à la contradiction.

Apres se présentent la défiance de soi-même et son contraire, l'excès de confiance en soi-même, il y a


aussi le simplisme, ou tendance a ne voir qu'un coté des questions et son contraire, l'amour de la
complication, qui multiplie inutilement les aspects et crée ainsi la confusion.

Enfin, comme couronnement de ces défauts, viennent la tendance a la généralisation abusive et


l'amour excessif de la certitude, lequel fige l'esprit et l'empêche de procéder à l'examen incessant des
opinions.
Si vous voulez bien y réfléchir un instant, respectables Maîtres, vous comprendrez que ces défauts ou
imperfections de l'esprit sont les générateurs des mauvais raisonnements ou sophismes, par lesquels
l'intelligence cherchant la Vérité est plongée et maintenue dans l'erreur. Ce n'est que quand il est
débarrassé de ceux-ci que l'esprit, fonctionnant comme un mécanisme bien réglé, peut approcher de
la Vérité.

Les huit degrés dont nous venons de parler représentent les étapes successives par où passe l'esprit
en se libérant de ses défauts.

Il n'est point nécessaire que nous nous arrêtions à tous les degrés de cette échelle; vous êtes,
respectables Maîtres, des Hommes d'une valeur telle qu'il suffit de vous faire un exposé de la
méthode a suivre pour que vous la compreniez et la pratiquiez vous-mêmes.

Nous allons maintenant, sublime chevalier Élu, vous élever au degré de Grand Maître Architecte,
12ème degré, dont ceux que vous avez reçus sont la préparation.

Premier Excellent Gardien, quel est le Symbole commun à tous les degrés de la Franc-Maçonnerie ?

Premier Excellent Gardien. - C'est le Symbole de la construction d'un édifice.

Le Sublime Grand Maître. - Quel est cet édifice ?

Premier Excellent Gardien. - Sublime Grand Maître, cela n'est indiqué ni aux Apprentis, ni aux
Compagnons, aux premiers on se borne à expliquer qu'ils entrent dans une nouvelle vie, qu'ils sont
des néophytes, c'est à dire des nouveaux-nés ou nés une seconde fois, puis on les laisse à leurs
réflexions. Aux Compagnons, on montre les outils symboliques du travail, on leur fait connaître les
divers ordres d'Architectures et on leur donne à entendre que, pour l'accomplissement de l'œuvre à
laquelle ils devront se vouer à l'avenir. Il est nécessaire de posséder l'ensemble des connaissances
auxquelles, parvient l'intelligence humaine. Ce n'est que dans l'Exaltation à la Maîtrise, où est
racontée la légende de la mort de l'Architecte Hiram, qu'il est question de la construction du Temple
de Salomon.

Le Sublime Grand Maître. - Quelle est la signification symbolique de ce Temple ?

Premier Excellent Gardien. - Ce Temple est le symbole de l'harmonie que nous devons établir en
nous-mêmes pour approcher, autant que le permet l'infirmité humaine, de la Perfection Spirituelle et
Morale.

Le Sublime Grand Maître. - Mais Très Cher Excellent Gardien, comment un Homme peut-il élever un
Temple en soi-même ?

Premier Excellent Gardien. - Sublime Grand Maître, ainsi que vous le savez, c’est-là une allégorie, une
métaphore servant à mettre en œuvre le symbole du Temple. Il importe, en effet, de bien savoir que
le symbole n’est qu’un moyen d’éveiller l’idée. Le Temple que nous devons construire en nous, c’est le
système de nos connaissances, de nos idées et de nos règles de conduite, dont nous nous efforçons
de former un tout harmonieux pour nous rapprocher, autant que le permet l’infirmité humaine, de la
perfection morale.

Le Sublime Grand Maître. - Quelle doit être la devise du Franc-Maçon

Premier Excellent Gardien. - Bien Voir, Bien Comprendre, Bien Agir.


Le Sublime Grand Maître. - Second Excellent Gardien, pourquoi les auteurs de cette allégorie ont-ils
pris pour symbole le Temple de Salomon, le Temple du Dieu des Juifs ? Ne pensez-vous pas que tout
autre Temple des autres dieux de l’antiquité aurait pu répondre au même symbolisme ?

Second Excellent Gardien. - En effet, puisque, pour les Anciens, le Temple était le Symbole de
l'Univers, dont l'homme est lui-même l'image en tant que microcosme. Et- si l’on a choisi le Temple de
Salomon pour symbole, c’est parce que le symbolisme qui nous occupe fut construit à l’époque où le
Judéo-christianisme fut dominant, c’est aussi parce que la mythologie juive insiste, plus que toutes les
autres, sur le rôle du Temple et parce qu’il est dit dans le code des légendes appelé la Bible, que
Salomon fit construire un Temple aussi mythique que lui, par un Architecte non moins mythique

Le Sublime Grand Maître. - Pourtant, les Temples de l'Antiquité étaient consacrés à des dieux
différents : dans le Parthénon d’Athènes on adorait Pallas-Athénée; à Delphes, c’était Apollon ; à
Olympie, c’était Zeus; à Rome, Jupiter; à Jérusalem, Javeh; en Egypte, Osiris, Horus, Isis, Ptah, Rah,
Ammon, Amen, sans parler des petits dieux dont chacun avait un Temple. Comment peut-on, de
toute cette variété dégager une idée unique, compatible avec l'universalisme de notre Ordre ?

Second Excellent Gardien. - Cette variété n'est qu'une apparence, car si certaines attributions étaient
dévolues en propre à des dieux différents, ceux-ci n'étaient, en réalité, que des aspects particuliers
d'un Dieu unique. D’autres part les peuples, le plus souvent en guerre les uns avec les autres, avaient
besoin de désigner leurs dieux protecteurs par des noms différents. Mais en réalité, tous ces dieux
avaient une unique caractéristique. Même sur le point exotérique, c’était par conséquent, le même
sous des noms différents. Si parmi ces dieux, il s’en trouvait ayant des attributions spéciales, ils
étaient les démembrements d’un dieu Unique. La preuve en est dans la facilité avec laquelle le dieu
d’un peuple était introduit dans le panthéon d’un autre, ou identifié avec un de ses dieux. La
communauté de mythologie des Romains et des Grecs provient d’une semblable identification.

Le Sublime Grand Maître. - Alors si je vous entends bien, tous les Temples de pierres élevés a des
dieux différents étaient en réalité consacrés au même ?

Second Excellent Gardien. - Oui, Sublime Grand Maître.

Le Sublime Grand Maître. - Premier Excellent Gardien, le Dieu des religions actuellement pratiquées
est-il le même que celui caché dans les mythologies anciennes ?

Premier Excellent Gardien. - Dieu n'étant pas un être physique, compréhensible pour nos sens, mais
la pure conception de la Puissance Suprême, est nécessairement toujours le même, sous des noms
différents. Le Grand Architecte de l'Univers est une expression plus large, Universelle de cette
conception.

Le Sublime Grand Maître. - S’il en est ainsi, comment expliquez-vous la différence d’architecture
entre les Temples anciens et les églises Chrétienne du Moyen-Âge ?

Premier Excellent Gardien. - Les premières églises Chrétienne furent d’anciens Temple païens, ce ne
fut qu’au 11ème siècle que le christianisme d’Occident eut son architecture particulière. Ce fut d’abord
le style Byzantin, importé d’Orient, mais par l’influence du génie de la race Gauloise, il se transforma
vite en style Roman, puis en style Ogival ou Gothique.

Circonstance remarquable, cette transformation correspond, comme époque, à la naissance en


France de l’école Théologique dite "Scolastique", laquelle fut d’une grande hardiesse de pensée.
Le Sublime Grand Maître. - N’y a t’il aucune analogie entre l’Architecture Ogivale et les tendances de
l’école Scolastique ?

Premier Excellent Gardien. - Si Sublime Grand Maître, l’ancien Temple païen symbolisait l’univers et
occupait l’attention dans les parties basses et moyenne de l’édifice. L’Architecture Ogivale semble
vouloir, au contraire, élever l’esprit vers le ciel. Cela correspond à la conception païenne et à la
conception Scolastique Chrétienne, l’une naturaliste, l’autre purement idéaliste.

Le Sublime Grand Maître. - Ainsi selon vous, l’église Ogivale serait, elle aussi, symbolique ? A qui
attribuez-vous cette pratique constante du symbolisme dans la construction des Temples et des
Églises ?

Premier Excellent Gardien. - Aux constructeurs, nos ancêtres, les Francs-Maçons Opératifs qui étaient
les successeurs réguliers des constructeurs des Temples païens et qui modifièrent l’objet de leur
symbolisme au fur et à mesure que se modifiait la conception religieuse.

Le Sublime Grand Maître. - L’idéal philosophique moderne ou Sublime Architecte des Mondes, des
Maçons symboliques que nous sommes, est-il le même que celui des Maçons Opératifs du Moyen-
âge ?

Premier Excellent Gardien. - Il subit à son tour une modification. Nous aussi avons les yeux fixés vers
le Ciel, c’est à dire vers le monde de l’idée, mais comme nous sommes des Hommes de notre Temps,
nous regardons également la Terre. En d’autres termes, nous associons la Science à la philosophie.

Le Sublime Grand Maître. - Respectables Frères, vous avez entendu le dialogue qui vient d'avoir lieu
entre nous et les deux Excellents Gardiens. Il contient un enseignement que nous vous invitons à
méditer. Le moment est venu de vous conférer le 12ème degré, Grand Maître Architecte.

Sublimes Chevaliers élus, veuillez vous approcher de l’Orient et vous recueillir un instant.

Coup de maillet

Debout et à l'Ordre, Grands Maîtres Architectes !

Grand Maître Liturgiste, faites gravir aux Respectables Frères …..…….., ……..…, ……..…, les marches de
l'Orient !

Après exécution de ces mouvements :

Le Sublime Grand Maître. - Coup de maillet

A la Gloire du Suprême Architecte des Mondes.

Au nom et sous les auspices du Suprême Conseil Mixte

du Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm

Nous, Sublime Grand Maître de cette Archi-Loge, représentant régulier des Excellents et Eminents
Architectes qui la composent, en vertu des pouvoirs qui nous ont été conférés, nous vous recevons,

Vous, Sublime Chevalier Elu ………………..

Vous, Sublime Chevalier Elu ………………..

Vous, Sublime Chevalier Elu ………………..


Grands Maîtres Architectes, et vous serez désormais habitants de ce "Lieu ou l'on veut".

Coup de maillet - Courte pause.

Grand Maître Liturgiste, veuillez inviter les nouveaux Grands Maîtres Architectes à prendre place sur
les styles. - Grands Maîtres Architectes, prenez place !

Coup de maillet - Après exécution de ces mouvements :

Grand Maître Rhéteur, veuillez, par la lecture du définitif morceau d’Architecture, compléter
l'instruction des nouveaux Grands Maîtres Architectes.

Le Grand Maître Rhéteur. - Eminents Grands Maîtres Architectes, le degré que nous venons de vous
conférer comporte la construction, mais la construction de quoi ? Evidemment, une construction
allégorique, car il ne saurait être question d'édifices réels. Quand, dans les premiers grades, on
cherche à pénétrer le symbolisme Maçonnique, on est entraîné, par des préoccupations profanes,
d'ordre politique et économique, à parler de construction ou de reconstruction de la société !

On ne pousse pas assez loin l'analogie pour se dire que toute construction ou reconstruction réelle
comporte un plan. Or quel est le plan social de la Maçonnerie ? Les savants les plus éminents en
matière sociologique n'en ont point. Quoiqu'on parle souvent d'édifice social, les sociétés humaines
ressemblent bien plus à des êtres : Hommes, Animaux ou même Plantes qu'à des constructions. Sans
doute les hygiénistes, les éleveurs et les cultivateurs interviennent dans l'évolution corporelle des
Hommes, des Animaux et des Plantes, mais leur Art est le résultat d'une longue expérience
méthodique que se sont transmise des générations de savants.

Pour les sociétés humaines, rien de pareil n'existe ; jamais on n'a pu, dans le passé, observer
l'évolution de sociétés semblables à nos sociétés civilisées modernes, puisqu'il n'en a point existé ! La
science des sociétés en est aux balbutiements ; quant à l'art social, il n'est pas même un rudimentaire
empirisme. Il y a bien des faiseurs de projets, mais ces projets n'ont rien de scientifique. Il ne saurait
donc être question de construction ni de reconstruction des sociétés. De quoi est-il donc question ?
De quelque chose de beaucoup plus restreint et de beaucoup plus vaste à la fois : de la construction
et de la reconstruction du monde entier par le jeu de l'intelligence.

La Genèse Hébraïque est une allégorie qui, sous prétexte de raconter la création du monde, expose
les procédés par lesquels l'esprit humain parvient à connaître celui-ci. Qu'est-ce que la
connaissance ? Un rapport entre un objet et un sujet, entre quelque chose d'extérieur à l'homme et
l'esprit humain. Mais, de ce rapport, nous ne connaissons qu'un des termes : la sensation qu'il nous
cause. De toutes choses, nous ne percevons que le phénomène, c'est à dire l'apparence. Pouvons-
nous être certains que les choses que nous percevons par nos sens sont telles que ceux-ci nous les
signalent ? Pouvons-nous même être certains qu'elles existent ? Il n'y a qu'une réalité, c'est nous-
même ; qu'un fait incontestable, c'est la sensation non des choses, mais de notre pensée. Les
Bouddhistes professent que Maya, l'illusion, nous cache le Monde et que nous vivons en elle. Même
en admettant l'existence réelle du monde, comment arrivons-nous à la connaître ? Par nos sens ?
Non !

Nos sens ne sont que des avertisseurs de l'esprit, et quand celui-ci n'entend point, quand il ne prête
pas attention, les choses dont ils l'avertissent n'existent pas pour lui. C'est l'esprit qui vérifie les
sensations, les classe, les coordonne, en fait le système harmonieux que nous nommons le Monde.
L'esprit seul est créateur ; l'esprit seul existe. Mais la construction d'un édifice, symbolique ou réel,
n'est pas œuvre d’improvisation d'un et l’autre cas, il faut un plan. Pour la construction de l'édifice
intellectuel, ce plan c'est le groupement, en un système, des idées accessoires autour de l'idée
principale. Quand on établit un plan, il faut le traduire dans les faits, c'est à dire le réaliser, et pour
cela il faut mettre en œuvre une faculté spéciale qui a nom : la Volonté. C'est pour cela que cette
Archi-Loge est nommée aussi la Boulomie, nom d'origine grecque signifiant : "Le Lieu où l'on veut".
C'est en effet ici, qu'après avoir étudié le plan de systématisation des connaissances, des idées et des
règles de conduite morale, on décide de le réaliser.

Voilà, Eminents Grands Maîtres Architectes, ce que vous êtes appelés à construire : le Monde entier
tout simplement. Nous vous avons appris, dans la première partie de cette Initiation, quels sont les
défauts que peut avoir notre mécanisme intellectuel, et ce qui empêche les esprits de la plupart des
Hommes de bien fonctionner, c'est à dire de bien raisonner. Vous qui êtes avertis, vous corrigerez ces
défauts si vous en constatez l'existence en vous. La première et la plus importante connaissance que
vous devez avoir c'est, selon la prescription de Socrate, la connaissance de vous-même.

Et quand votre esprit fonctionnera bien, ce sera en vous même que vivra la Vérité.

Vous serez de véritables constructeurs : vous aurez mangé le fruit de l'arbre de la Connaissance : vous
serez des Dieux !

Gloire à vous, Eminents Grands Maîtres Architectes !

Le Sublime Grand Maître. - Je vous remercie Grand Maître Rhéteur.

Voici maintenant, mes Très chers Sœurs et Frères Grands Maîtres Architectes, les instructions du
degré.

Grand Maître Empirique veuillez pour ce faire, m'assister. Vous exécuterez les gestes au fur et à
mesure de leur description.

 Pour se mettre à l'Ordre : Croiser les bras, (le bras droit toujours au dessus) mains fermées, pouces
levés.

 Pour faire le signe : feindre de tracer un plan avec le pouce droit, dans la paume de la main gauche.

 Pour donner l'attouchement : Entrelacer les doigts de la main droite avec ceux de la main gauche de
l'autre Frère. Mettre ensuite l'autre main sur la hanche.

 La batterie se fait par 10 coups :  -  -  -  -  - 

 La marche s'exécute par 3 pas, pieds en équerre, le premier lent, les deux autres très vifs.

 Le mot sacré est : ADONAÏ.

 Le mot de passe est : HAMON.

 Le Tablier est blanc et bordé de bleu, frangé d'or. Au milieu, une échelle de proportion, un compas
de proportion et un compas fermé pour former un triangle. Sur la bavette un rapporteur.

 Le Cordon est bleu il se porte de droite à gauche. Au bas du cordon est suspendu le bijou.

 L'âge, celui de la plénitude : 45 ans.

Catéchisme.
D - Etes-vous Grand Maître Architecte ?

R - Je connais tout ce qui est renfermé dans un étui de mathématiques.

D - Que renferme-t-il ?

R - Une Équerre, un compas simple, un compas à quatre pointes, un compas de proportion, une
Règle, un Fil à plomb et un demi-cercle gradué.

D.- Qu'enseignent ces instruments ?

R.- La rectitude, la sincérité, le travail et l'émulation.

D - Où avez-vous été reçu ?

R - Dans un lieu tendu de blanc et rempli de flammes.

D - Que signifient ces emblèmes ?

R - La pureté du cœur et l'ardeur du zèle des Grands Maîtres Architectes.

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