8 DOSSIER
Test : savez-vous destresser les stressés ?
DIRECTEUR à la Cegos,
Jean-Louis Muller a conçu
ce test pour Réussir. Imagi-
nez que vous viviez ces dix
situations où l’un de vos col-
lègues, votre manager ou
vos collaborateurs sont
apparemment sous stress.
Comment réagiriez-vous ?
Dans le tableau ci-dessous
attribuez cinq points à votre
réponse la plus spontanée et
deux points à celle que vous
estimez jouable aussi. Puis
découvrez votre capacité à
apaiser les stressés…
1 Un de vos collègues
se plaint d’être
à ce point submergé par
les e-mails qu’il n’arrive
plus à traiter ses propres
projets ! Vous lui dites…
a) Tu n’as qu’à suivre un
stage de gestion du temps.
b) On en est tous là.
c) Tu devrais choisir les
moments où tu traites tes
mails et fixer des rendez-
vous avec toi-même pour
piloter tes projets.
2 Trois semaines
que votre patron
semble très soucieux,
qu’il déjeune seul
et sur le pouce…
a)Vous vous risquez à lui dire
qu’il semble assailli de pro-
blèmes et que dans ces
moments-là, c’est mieux de
prendre le temps de déjeuner.
b) En passant devant son
bureau, vous souriez et lui
dites : Vous faites un nou-
veau régime?
c) Vous pensez que c’est le
prix que les managers ont à
payer.
Amplificateur, atténuateur ou ignorant du stress
Majorité de points
dans la colonne A
Vous êtes le genre à
mettre de l’huile sur le feu,
à amplifier le stress de vos
interlocuteurs. Entre autres
avec des variations autour
de : « C’est de votre faute »,
qui les culpabilisent. Cer-
tes, leur stress peut être le
résultat de leurs indéci-
sions ou inactions. Mais les
renvoyer à leur erreur à
« chaud » est une maladres-
se relationnelle. En outre,
vous pouvez donner des
conseils, voire des prescrip-
tions encore plus stressan-
tes. Par exemple, en récla-
mant à quelqu’un qui est
dans l’urgence d’aller plus
vite encore ! Ou à une per-
Situation Colonne A
1 a=
2 b=
3 c=
4 c=
5 a=
6 b=
7 b=
8 b=
9 a=
10 c=
Total
des points
3 Désespérée par
les fugues de son fils
de 16 ans, une de vos
collaboratrices se confie
à vous …
a)Poli, vous l’écoutez, tout
en estimant qu’elle ne
devrait pas aborder ces pro-
blèmes dans la sphère pro-
fessionnelle.
b) Vous montrez de l’empa-
thie, tout en lui rappelant
que vous ne pouvez lui
donner de conseils person-
nels. En revanche, vous
proposez d’aménager ses
horaires quelque temps.
c) Vous lui demandez si elle
ne pense pas qu’il est trop
tard et que ces fugues ne
sont que le résultat de pro-
blèmes antérieurs.
4 Un projet sur lequel
s’était investi
l’un de vos collaborateurs
est annulé. Il montre
des signes d’abattement…
a) C’est normal que vous
soyez contrarié, lui dites-
sonne abattue qu’il doit se
montrer fort. Dans ces cas-
là, vous êtes peut-être mu
par de bonnes intentions,
mais vous stressez davanta-
ge. Sans doute êtes-vous,
vous aussi, sous stress et
n’arrivez-vous pas à faire
prendre aux autres le recul
nécessaire. Du coup, les
stressés réactivent votre
propre stress et vous réagis-
sez sous tension. Essayez
de rester neutre et d’avouer
que vous-même êtes stres-
sé, donc peu aidant.
Majorité de points
dans la colonne B
Vous savez que le stress
est une réponse du corps et
de l’esprit aux changements
Colonne B
pts c= pts
pts a= pts
pts b= pts
pts a= pts
pts c= pts
pts a= pts
pts a= pts
pts c= pts
pts c= pts
pts b= pts
vous. Mais il y aura d’autres
projets intéressants.
b)Il ne supporte pas la frus-
tration, pensez-vous. C’est la
preuve qu’il n’est pas apte à
traiter des projets complexes.
c) Reprenez-vous, il faut
être fort dans la vie !, lui
lancez-vous.
5 Un collègue, morose,
vous dit qu’il s’ennuie
depuis deux ans
dans son job…
a) Du tac au tac : C’est de ta
faute, tu ne fais rien pour
trouver un autre job !
b) Il n’a pas à se plaindre,
songez-vous, car bien des
cadres sont au chômage.
c) Vous lui demandez ce
qu’il faudrait faire pour
qu’il se remobilise.
6 D’habitude calme
et discret, l’un de vos
collaborateurs pique une
colère folle en réunion !
a) Après celle-ci, en privé,
vous lui dites que vous ne
et turbulences de la vie.
Cette lucidité vous permet
d’aider les autres à rebondir
face aux difficultés. Vous
orientez leurs pensées et
actions vers des solutions.
Vous leur faites percevoir
les effets néfastes du stress
à long terme. Vous savez
prendre instantanément de
la hauteur et répondez avec
recul. Ce qui aide les stres-
sés à relativiser ou à pren-
dre les mesure adaptées à la
situation. Mais ne vous y
trompez pas… Vous n’êtes
pas compétent pour les soi-
gner ! Mais vous contribuez
à ralentir le rythme dans les
moments de panique. Vous
pouvez jouer la corde de
l’humour sans pour autant
Colonne C
b= pts
c= pts
a= pts
b= pts
b= pts
c= pts
c= pts
a= pts
b= pts
a= pts
l’avez jamais vu dans cet
état et vous lui demandez
quels changements il sou-
haiterait.
b) Vous l’apostrophez : Si
vous n’êtes pas content, vous
pouvez démissionner illico !
c)Vous laissez « passer l’ora-
ge », pensant qu’il se calmera.
7 Depuis un mois
les absences se répè-
tent dans l’équipe que
vous managez, les retards
en réunions aussi et plus
personne ne suggère
d’amélioration…
a)Vous réunissez vos collabo-
rateurs pour leur faire consta-
ter ces problèmes et leur
demandez ce que ça cache.
b) Vous envisagez des
mesures de rétorsion et
menacez de ne pas octroyer
de primes ce trimestre.
c)La conscience profession-
nelle se délite.
8 Un de vos collègues
qui s’attendait à une
promotion ne l’a pas eue
sombrer dans la provoca-
tion. Et en cas de crise plus
ou moins grave, vous orien-
tez vers des spécialistes :
services sociaux, médecins,
associations… Vous les gui-
dez vers un processus de
résilience.
Majorité de points
dans la colonne C
Vous ne voyez pas ou ne
voulez pas voir le stress des
autres. Du coup, vous en
niez facilement les signes
avant-coureurs, qui, non
endigués, peuvent avoir des
conséquences dramati-
ques : conduite très agressi-
ve, fuite dans le délire,
dépression, etc. Et vous
pouvez négliger le stress
et ce, sans qu’on lui
explique pourquoi.
Il n’a plus goût à rien
et son haleine sent l’alcool.
Vous lui dites…
a) Sur un ton complice :
L’entreprise est soumise à
la loi de la jungle.
b)De toute façon, tu n’aurais
pas tenu le choc face à ces
nouvelles responsabilités.
c) Dans de telles situations,
on peut sombrer dans la
déprime, mais c’est aussi
l’occasion de repenser son
projet professionnel.
9 En général serein
et posé, votre patron
se met en situation
d’urgence et presse
tout le monde…
a) Vous lui citez Talleyrand :
« Quand c’est urgent, il est
déjà trop tard ! »
b) Vous faites mine d’être
speed en sa présence, mais
reprenez votre rythme dès
qu’il a le dos tourné.
c) Vous lui demandez un ren-
dez-vous d’une heure pour
faire un retour d’expériences
sur ces trois derniers mois et
envisager des pistes de pro-
grès.
10 Un collègue vient
vous voir en pleurs
se plaignant d’être victime
de harcèlement moral…
a) Ce n’est pas grave, ça va
s’arranger, lui dites-vous.
b) Vous lui conseillez de
constituer un dossier décri-
vant les actes qu’il considè-
re comme du harcèlement.
c) Vous lui dites que c’est lui
qui attire ce type de compor-
tement de la part des autres.
autour de vous de différen-
tes manières… Par exem-
ple, en en percevant les
signes, mais en vous sen-
tant complètement démuni
pour aider ceux qui en souf-
frent. Vous pouvez aussi ne
pas détecter le stress, lais-
sant ainsi les autres seuls
face à leurs problèmes.
Dans ce cas, vous portez
sans doute intérieurement
ou extérieurement des juge-
ments négatifs sur les com-
portements que vous obser-
vez. Enfin, vous pouvez
également ressentir le stress
des autres, mais il produit
sur vous un effet si anxiogè-
ne que vous pratiquez la
politique de l’autruche…
J.-J. M.