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ème
Degré REAA

Paroles de Compagnon
Plan de la journée
• Introduction
• L’art, sa maîtrise intégrale
• La hiérarchie ternaire
• La réception du Compagnon
• Les 5 voyages
• La Souveraineté spirituelle
• L’Etoile Flamboyante
Introduction
• Le grade de Compagnon est l’un des plus complexes, parce que c’est l’un des degrés symboliques les plus
riches en thèmes du « Rite Écossais Ancien et Accepté ». Le Compagnon opératif et le Compagnon spéculatif,
le grain de blé qui devient graine d’homme, les deux sphères entre Ciel et Terre, les arts libéraux entre
tradition et modernité, le temple qui se construit par la géométrie et par les nombres, la pierre cubique à
tailler, l’étoile flamboyante qui s’illumine… tout, à ce degré, fait appel à la Connaissance.
L’art et sa maîtrise intégrale
• L'art nécessite une maîtrise spécialisée qui le distingue des
compétences communes. Les artistes, avec leur talent unique, se
perçoivent comme supérieurs à ceux qui n'ont pas cette aptitude.
Devenir artiste nécessite une transformation et une adaptation aux
exigences de l'art, ce qui crée un lien de solidarité entre les
artistes. Ce lien va au-delà de toute organisation tangible, et est
basé sur l'amour commun pour l'art. Pour être un véritable artiste,
il faut se consacrer entièrement à l'art, avec passion et
dévouement. Les sacrifices consentis pour l'art sont récompensés
par l'admission dans une communauté solidaire d'artistes, qui offre
un soutien et une inspiration mystérieuse à ses membres.
La hiérarchie ternaire
• Devenir un artiste n'est pas simplement une question de désir, mais nécessite une longue et difficile préparation. Cette
préparation est illustrée par l'apprentissage des tailleurs de pierre du Moyen Âge. L'apprenti devait servir un maître
pendant sept ans, sans rémunération mais avec l'entretien fourni par le maître. L'apprenti assistait aux réunions, mais
restait silencieux et apprenait, mûrissant ses opinions jusqu'à ce qu'il soit jugé digne de les exprimer. Après sept ans,
l'apprenti était présenté à l'assemblée des maîtres et compagnons, et s'il était jugé satisfaisant, il était déclaré
compagnon et pouvait alors gagner sa vie.

• En tant que compagnon, il était libre de chercher du travail et de voyager pour se perfectionner, travaillant sous la
direction de maîtres dans différents pays. Partout, il était accueilli chaleureusement et recevait des conseils de ses
confrères. Grâce à ses voyages, il acquérait une vaste expérience et pouvait aider ses confrères. À mesure qu'il se
distinguait par son habileté, il s'élevait vers la maîtrise, d'abord envers les apprentis, puis les compagnons.

• Pour atteindre une maîtrise intégrale, il devait approfondir son éducation artistique, comprendre la théorie de l'art et
discerner les principes fondamentaux de la beauté. Le véritable maître n'est pas l'esclave des règles traditionnelles de
l'art, il les applique parce qu'il en comprend la raison d'être. Même si ses forces physiques diminuent avec l'âge, son
intelligence atteint son apogée et il est vénéré. Son travail n'est plus de façonner la pierre, mais de tracer des plans et
d'utiliser son imagination. Il entre en communion avec tous ceux qui ont partagé le même idéal et incarne ainsi la
tradition impérissable de l'art.
Réception du nouveau compagnon
Pour être admis à franchir le seuil du Temple, il faut, au premier degré, que
le Récipiendaire fasse constater qu’il est « né libre et de bonnes mœurs ».
Dans les mêmes circonstances, il est indispensable, au second degré, de
pouvoir certifier que l’Apprenti a fait son temps et que son Maître est content
de lui.

Il n’est plus question, d’ailleurs, d’entrer humblement, courbé jusqu’à terre,


ou même en rampant à travers un boyau resserré, comme s’il s’agissait
de simuler la venue au monde du nouvel initié. L’Apprenti, la tête haute,
avance à l’ordre par les trois pas symboliques et s’arrête, fièrement dressé,
entre les deux Surveillants.
Comment avez-vous été reçu
Compagnon ?
R. — En passant de la Colonne J∴ à la
Colonne B∴, après avoir accompli cinq
voyages.
Le premier voyage du Compagnon

• Ce voyage s’effectue avec le ciseau et le maillet, qui sont les outils de façonnage par
lesquels l’Apprenti dégrossit la pierre brute (lui-même), dans une logique de connaissance
de soi.
• En effet, la connaissance de soi reste le point de départ de la démarche : il faut sans
cesse retourner dans le cabinet de réflexion et répéter l’effort qui consiste à plonger en
soi-même, à visiter sa propre matière pour opérer un tri, un discernement.
• Une fois débarrassée de ses imperfections, la pierre brute devenue cubique pourra
trouver sa place dans l’édifice. Autrement dit, l’introspection permet à l’individu de
comprendre qui il est, à savoir un être humain égal à tous les êtres humains. Cette
démarche nous permet de voir au-delà des fausses évidences ; elle permet de dépasser
notre orgueil et nos passions.
• Ce voyage est associé au cartouche des cinq sens, comme pour questionner la nature de
nos perceptions. En effet, ce que nous voyons, entendons ou sentons ne doit pas être pris
pour la réalité : nous devons nous méfier de nos propres perceptions.
Le maillet et le Ciseau
Le deuxième voyage du compagnon
• Ce voyage s’effectue avec la règle et le levier.
• Le levier démultiplie la force et permet de déplacer les pierres destinées à l’érection du Temple
universel. C’est l’instrument actif par excellence, qui doit être complété de la règle qui,
représentant la loi morale, nous préserve de l’ambition et du fanatisme.
• La règle, c’est encore le respect de l’ordre, ici l’ordre d’architecture. En effet, l’édifice que nous
commençons à construire doit respecter un modèle, un style, un idéal.
• Rappelons les 5 ordres d’architecture inscrits sur le cartouche du deuxième voyage :
• • dorique (associé à la Force et au Premier surveillant),
• • ionique (associé à la Sagesse et au Vénérable Maître),
• • corinthien (associé à la Beauté et au Second Surveillant),
• • toscan,
• • composite.
• Ainsi, Sagesse, Force et Beauté président à la construction de notre édifice intérieur autant qu’à
celle de l’édifice de l’humanité. Le Temple doit reposer sur des valeurs inaltérables : il est de notre
devoir de les cultiver.
La Règle et le Levier
Les 5 ordres d’architecture
Le troisième voyage du Compagnon
Le troisième voyage du Compagnon s’effectue avec le fil à plomb et le niveau ; il est associé aux sept
arts libéraux, à savoir la grammaire, la rhétorique, la logique, l’arithmétique, la géométrie, la musique
et l’astronomie.
Le fait d’associer le fil à plomb (outil de contrôle de l’axe d’élévation) et le niveau (outil de contrôle de
la stabilité) véhicule un symbolisme fort : l’harmonisation du vertical et de l’horizontal suggère un
équilibre mais aussi un point de correspondance entre le haut et le bas, l’humain et le divin, la matière
et l’esprit, le physique et le spirituel. Ce centre constitue sans doute la clé des mystères (voir aussi le
symbolisme de la croix).
Quant aux arts libéraux, ils représentent dès l’Antiquité les connaissances que l’Homme peut acquérir.
Ces disciplines sacrées sont de deux sortes :
• le trivium (grammaire, rhétorique, logique) rassemble les outils de langage et de raisonnement
indispensables à la pratique des arts et des sciences,
• le quadrivium (arithmétique, géométrie, musique, astronomie) regroupe les arts et sciences qui
permettent d’accéder aux lois de l’harmonie cosmique.
Ces 7 arts libéraux sont le moyen d’accéder à la Connaissance à partir de la matière : ils constituent
une voie d’élévation sur des bases solides, ils réconcilient là encore le physique et le spirituel.
Fil a plomb et niveau
1.Le Fil à Plomb : C'est un outil utilisé dans le bâtiment pour
vérifier la verticalité d'une structure. Dans le contexte
maçonnique, le fil à plomb est un symbole de rectitude et
d'intégrité morale. Il exhorte le franc-maçon à se comporter avec
droiture, à rester fidèle à ses convictions et à agir avec honnêteté
et justice.
2.Le Niveau : Il est utilisé dans le bâtiment pour vérifier
l'horizontalité d'une surface. En franc-maçonnerie, le niveau
symbolise l'égalité et la fraternité. Il rappelle aux francs-maçons
que tous les hommes sont égaux, quelles que soient leurs
différences de statut social, de race, de religion, etc. Le niveau
incite à traiter tous les hommes avec le même respect et la même
considération.
Le quatrième voyage
• Le quatrième voyage du Compagnon se fait équerre en main ; il est associé aux cinq
grands Initiés : Moïse, Pythagore, Socrate, Jésus et Confucius.
• L’équerre est l’outil de contrôle de l’angle droit : elle permet la vérification, voire la
rectification, ce qui rappelle le Rectificando de l’acronyme V.I.T.R.I.O.L.
• Le maniement de l’équerre demande une constante remise en question : voilà en quoi
consiste la sagesse des Grands Initiés. Car on ne peut avancer sans reculer, on ne peut
construire sans se déconstruire, on ne peut trouver sans abandonner : tel est
l’enseignement des grandes traditions de sagesse universelle.
• Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. (Socrate)
• Le chemin qui avance semble reculer.(Lao-Tseu)
• Ainsi l’équerre nous recentre, nous réharmonise, nous rectifie, nous protège de nous-
même.
L’Equerre
l'Équerre est un symbole fort qui
représente la rectitude, l'intégrité et la
justesse des actions
Le cinquième voyage
• Le cinquième voyage du Compagnon s’effectue les mains libres. Il se conclut par la
révélation du cartouche « Gloire au Travail » qui précède la révélation de l’étoile
flamboyante, symbole de l’homme accompli.
• Ce cinquième voyage constitue un aboutissement, non pas dans le sens d’une victoire
définitive, mais par le fait que l’initié a compris la démarche maçonnique.
• Cette démarche, cette méthode, c’est le travail. Autrement dit, les progrès ne peuvent
apparaître qu’au cours de l’effort. Cesser le travail, c’est retomber dans l’erreur et
l’illusion, c’est voir la Connaissance s’éloigner. Ainsi, rien n’est définitivement
acquis. C’est pourquoi l’effort doit être constant, la remise en cause permanente, la
lutte continuelle : telle est la condition de l’accès à la liberté.
• Ce cinquième voyage est accompli sans outil, comme pour montrer que seule la
volonté permet de progresser : on ne pourra s’appuyer sur rien d’autre que soi-même.
Le cinquième voyage (Suite)
• La Règle et l’Équerre ayant permis de constater que la Pierre
est achevée, qu’elle est impeccable dans sa forme et ses
dimensions, le Compagnon est initié à un genre de travail qui
s’accomplit sans l’aide d’aucun outil, la Règle elle-même étant
désormais superflue.
Effectivement délivré de tous les vices profanes, n’en ayant plus
en lui le moindre germe, l’Initié façonné aux exigences d’une vie
supérieure n’est plus soumis, en effet, à aucune contrainte. Il est
devenu souverainement libre, de par sa volonté qui est bonne et
ne peut le porter qu’à des actes conformes à sa tâche d’Ouvrier
du Progrès.
La souveraineté spirituelle
Quelques aspects importants de la souveraineté spirituelle :
• Autonomie intérieure : La souveraineté spirituelle implique
d'avoir une autonomie intérieure, ce qui signifie être en mesure
de prendre des décisions conscientes et éclairées concernant
sa vie spirituelle. Cela suppose de ne pas se laisser
complètement influencer par les autres, mais plutôt de cultiver
une compréhension personnelle de sa propre vérité et de ses
valeurs.
Souveraineté spirituelle
• Responsabilité personnelle : La souveraineté spirituelle met
l'accent sur la responsabilité personnelle. Cela signifie prendre
la responsabilité de ses actions, de ses choix et de ses
comportements, ainsi que de leurs conséquences sur soi-même
et sur les autres. Il s'agit également d'assumer la responsabilité
de sa propre croissance spirituelle et de son bien-être intérieur.
Souveraineté spirituelle
• Connection intérieure : La souveraineté spirituelle suppose
d'établir une connexion intime avec sa propre spiritualité ou sa
compréhension de l'univers. Cela peut être à travers la pratique
de l’art, la méditation, la contemplation, ou tout autre moyen qui
favorise la conscience de soi et de la dimension spirituelle de
l'existence.
Souveraineté spirituelle
• Non-conformité : La souveraineté spirituelle peut impliquer de
ne pas se conformer aveuglément aux dogmes ou aux normes
établies par une religion ou une société. Cela ne signifie pas
nécessairement rejeter complètement ces systèmes, mais
plutôt les examiner de manière critique et les adapter en
fonction de ses propres convictions et compréhensions.
Souveraineté spirituelle
• Évolution personnelle : La souveraineté spirituelle est un
voyage de croissance et d'évolution personnelle. Cela peut
impliquer un questionnement constant, une recherche de vérité
et un développement spirituel tout au long de la vie.
En conclusion des cinq voyages
• La souveraineté spirituelle est donc une invitation à cultiver sa propre spiritualité de
manière authentique, responsable et en accord avec ses propres valeurs et aspirations.
C'est un chemin vers une plus grande conscience de soi et une plus grande harmonie
avec le monde qui nous entoure. Chaque individu peut trouver sa propre voie vers la
souveraineté spirituelle, et celle-ci peut varier d'une personne à l'autre en fonction de
ses croyances, de sa culture et de son parcours de vie.
• Se connaître, cultiver des valeurs et un idéal, travailler dans la Justice et l’équilibre,
avancer vers la Connaissance et la sagesse en rectifiant constamment sa trajectoire
dans le monde, voilà ce que nous propose le rituel d’initiation au Deuxième degré.
• Le Compagnon dispose pour cela de tous les outils possibles. Mais seule la ferme
volonté de progresser lui ouvrira les portes de la sagesse et de la Connaissance.

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