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Soyez épanouis • Colossiens

Warren W. Wiersbe

épanouis
biblique

commentaire

Colossiens
Texte de Parole vivante inclus
ELB est un département de BLF Europe
Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France

Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre :


Be Complete
© 1981 SP Publications, Inc.
Cook Communications Ministries • 4050 Lee Vance View • Colorado Springs •
Colorado 80918 • USA
Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.

Première édition en langue française :


© 1998 Éditeurs de Littérature Biblique
Édition revue et corrigée :
© 2006 BLF Europe • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.

Couverture et mise en page : BLF Europe


Imprimé dans l’Union européenne

Les citations du Nouveau Testament sont tirées de Parole vivante,


transcription moderne du Nouveau Testament par Alfred Kuen,
© 1976 Éditeurs de Littérature Biblique.
Les citations de l’Ancien Testament sont tirées de
La Nouvelle Version Segond Révisée (Bible à la Colombe)
© 1978 Société Biblique Française.

ISBN 2-8045-0064-0
Dépôt légal 3e trimestre 2006

Index Dewey (CDD) : 227.7


Mots-clés : Bible – N. T. – Colossiens – Commentaire
Ce livre est dédié à quelques amis
qui ont enrichi ma vie et mon ministère :
Jessie Byerly
Bill et Marge Caldwell
Joe et Melva Hanscom
Antoinette McFadden
Préface
J’ai commencé l’étude de Colossiens avec beaucoup de
crainte, car c’est une des lettres les plus riches que Paul ait écrites.
Maintenant que j’ai achevé ces quelques chapitres, je comprends
encore davantage la profondeur des vérités spirituelles contenues
dans l’épître aux Colossiens.
Le message de cette lettre est indispensable aujourd’hui.
J’entends trop souvent dire : « Tu as besoin de quelque chose de
plus que Jésus-Christ : une expérience passionnante quelconque,
une nouvelle doctrine ou quelque chose à ajouter à ton expérience
chrétienne ». Mais Paul affirme que la seule chose vraiment néces-
saire, c’est de m’approprier ce que j’ai déjà reçu en Christ : « Dans
la communion avec lui, vous participerez, vous aussi, à cette plé-
nitude » (Col. 2 : 10).
D’autres veulent me juger et me priver de la glorieuse liberté
dont je jouis en Christ. Quel encouragement d’entendre Paul
dire : « Que personne ne vous égare », « que personne ne vous
dépouille », « que personne ne vous juge ». Je n’ai besoin que de la
plénitude de Christ. Toutes les lois et les disciplines élaborées par
les hommes ne peuvent remplacer les richesses qui m’appartien-
nent en Christ, le Fils de Dieu.
Ces quelques chapitres ne donnent qu’un aperçu de tous les
trésors que renferme cette lettre. Mais si ces quelques études
toutes simples vous permettent de goûter la plénitude qui est en
Christ et vous encouragent à vous approprier les dons qu’il vous
offre, alors je serai reconnaissant au Seigneur. Un réveil pourrait
se produire dans nos églises si tous les vrais croyants osaient vivre
ce que l’épître aux Colossiens enseigne.

Warren W. Wiersbe

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1

Colossiens 1 : 1-2
De la part de Paul,
avec amour
Les corps célestes ont-ils une influence sur notre
vie ? Les millions de personnes qui consultent tous les
jours leur horoscope diraient « oui » !
Y a-t-il un lien entre notre régime alimentaire et
notre vie spirituelle ?
Dieu nous parle-t-il directement, dans notre esprit,
ou uniquement par sa Parole, la Bible ?
Les religions orientales ont-elles quelque chose à
offrir aux chrétiens évangéliques ?
Ces questions sont très actuelles, et pourtant ce sont
exactement celles que Paul a traitées dans sa magnifique
épître aux Colossiens. Nous avons besoin de cette lettre
importante aujourd’hui, tout comme les chrétiens en
avaient besoin en 60 après J.-C. quand Paul l’a écrite.

La ville
Colosses était l’une des trois villes situées à envi-
ron 180 km d’Éphèse. Les deux autres villes étaient
Laodicée et Hiérapolis (Col. 4 : 13, 16). Cette région
était un point de rencontre entre l’est et l’ouest, car une
importante route commerciale la traversait. Il fut un
temps où ces trois villes grandissaient et étaient pros-
pères, mais Colosses est progressivement devenue une
ville de second ordre. Pourtant l’église qui s’y trouvait
était assez importante pour attirer l’attention de l’apôtre
Paul.
9
Soyez épanouis

Toutes sortes de philosophies se croisaient dans


cette région cosmopolite, et les charlatans pullulaient.
Il y avait une importante colonie juive à Colosses ainsi
qu’un flot continu de nouvelles doctrines et d’idées pro-
venant de l’Orient. C’était donc un terrain fertile pour
les spéculations et les hérésies.

L’église
Colosses n’aurait probablement jamais été mention-
née dans le Nouveau Testament si l’église n’y avait pas
existé. La ville n’est jamais citée dans le livre des Actes
parce que Paul n’a pas fondé l’église de Colosses et il ne
l’a jamais visitée. Paul avait entendu parler de la foi des
Colossiens (Col. 1 : 4-9), mais il n’avait jamais rencontré
les croyants de cette ville (2 : 19). Voici une église com-
posée de personnes inconnues, dans une petite ville, qui
reçoit une lettre inspirée du grand apôtre Paul !
Comment l’église de Colosses est-elle née ? L’église
était une conséquence du ministère que Paul a exercé
pendant trois ans à Éphèse (Actes 19 ; 20 : 17-38).
Le témoignage de l’église d’Éphèse était si efficace
que « tous les habitants de la province d’Asie, tant
Juifs que Grecs, entendirent la Parole du Seigneur »
(Actes 19 : 10), ce qui pourrait inclure les habitants de
Colosses, de Laodicée et d’Hiérapolis.
Si nous examinons les personnes mentionnées dans
la correspondance de Paul alors qu’il était en prison
(voir Éphésiens, Philippiens, Colossiens, Philémon et
2 Timothée), nous pouvons reconstituer la naissance
de l’église de Colosses. Pendant le ministère de Paul
à Éphèse, deux hommes au moins ont été conduits à
Jésus-Christ : Épaphras et Philémon (voir Philémon 19).
Épaphras était apparemment l’un des principaux fonda-
teurs de l’église de Colosses, car il partagea sa foi avec
ses amis dans cette ville (Col. 1 : 7). Il exerça également
un ministère dans les villes d’Hiérapolis et de Laodicée
(Col. 4 : 12-13).

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Colossiens 1 : 1-2

L’église se réunissait dans la maison de Philémon


(Philémon 2). Il est probable qu’Appia et Archippe,
mentionnés dans ce verset, étaient respectivement la
femme et le fils de Philémon, et qu’Archippe était égale-
ment le pasteur de l’église (Col. 4 : 17).
Nous pouvons déjà en tirer un enseignement : Dieu
n’a pas toujours besoin d’un apôtre ou d’un « serviteur
chrétien à plein temps » pour établir un ministère. Il n’a
pas non plus besoin de grands bâtiments ni d’organisa-
tions complexes. Voici deux chrétiens laïcs que Dieu
utilisa pour commencer un ministère dans au moins trois
villes. C’est la volonté de Dieu que les chrétiens des
grandes agglomérations, telles qu’Éphèse, se tournent
vers les plus petites villes et partagent l’Évangile. Est-ce
que votre église contribue à l’évangélisation des petites
villes ?
L’église de Colosses était principalement composée
de non-Juifs (ou païens). Les péchés que Paul men-
tionne (Col. 3 : 5-9) étaient généralement associés aux
non-Juifs, et ses affirmations concernant le « mystère »
s’appliquaient plus particulièrement à eux qu’aux Juifs
(1 : 25-29). L’église avait probablement cinq ans d’exis-
tence quand Paul écrivit cette lettre.

La crise
Pourquoi Paul a-t-il écrit cette lettre à l’église de
Colosses ? Parce qu’une crise avait éclaté et menaçait de
réduire à néant le ministère de l’église. En comparant les
lettres de prison de Paul, nous pouvons reconstituer les
événements.
Paul était à l’époque prisonnier à Rome (Actes 28 : 16-
30). Il rencontra un esclave en fuite appelé Onésime qui
appartenait à Philémon, un des responsables de l’église
de Colosses. Paul conduisit Onésime au Seigneur.
L’apôtre écrivit ensuite une lettre à Philémon, deman-
dant à son ami d’accorder le pardon à Onésime et de
l’accueillir comme un frère en Christ (Philémon 10-21).

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Soyez épanouis

À peu près à la même époque, Épaphras se rendit


à Rome parce qu’il avait besoin de l’aide de Paul. De
nouvelles doctrines étaient enseignées à Colosses, elles
se propageaient dans l’église et créaient des problèmes.
Paul écrivit donc cette lettre aux Colossiens pour réfu-
ter ces enseignements hérétiques et rétablir la vérité de
l’Évangile.
Épaphras resta à Rome avec Paul (Col. 4 : 12-13).
Onésime et Tychique apportèrent les lettres à leurs desti-
nataires : les Éphésiens (6 : 21), les Colossiens (4 : 7-9) et
Philémon. Épaphras était appelé le « compagnon de cap-
tivité » de Paul, un titre que portait également Aristarque
(Col. 4 : 10). Ceci suggère qu’Épaphras était volontai-
rement resté avec Paul pour l’assister. Ni Aristarque ni
Épaphras n’étaient en prison pour avoir enfreint la loi.
Mais ils étaient les compagnons volontaires de Paul,
renonçant à leur propre confort pour l’aider.
Quelle était donc l’hérésie qui menaçait la paix et la
pureté de l’église de Colosses ? C’était un mélange de
philosophies orientales et de légalisme juif, avec des
éléments de ce que les théologiens appellent le gnosti-
cisme. Ce terme vient du mot grec gnosis qui signifie
« connaissance » (un agnostique est celui qui ne connaît
pas). Les gnostiques prétendaient mieux connaître les
choses profondes de Dieu. Ils formaient « l’aristocratie
spirituelle » de l’église.
Cette hérésie promettait tout d’abord une union si
étroite avec Dieu qu’elle permettait aux adeptes d’at-
teindre « la perfection spirituelle ». Il leur suffisait d’ac-
complir les cérémonies et les enseignements prescrits et
la plénitude spirituelle était à leur portée. Le gnosticisme
offrait également une « pleine connaissance », une pro-
fondeur spirituelle dont seuls les initiés pouvaient jouir.
Cette « sagesse » devait les libérer des choses terrestres
et les mettre en contact avec les choses célestes.
Bien sûr, cet enseignement n’était qu’une philo-
sophie humaine basée sur des traditions et non sur la
vérité divine (Col. 2 : 8). Tout découlait de la question
philosophique suivante : Pourquoi le mal existe-t-il dans
12
Colossiens 1 : 1-2

ce monde s’il a été créé par un Dieu saint ? À force de


réfléchir et de spéculer, ces philosophes étaient arrivés à
la fausse conclusion que la matière était mauvaise. Dans
leur raisonnement, il s’ensuit qu’un Dieu saint ne peut
avoir de contact avec la matière mauvaise. Une série
d’« émanations » doivent donc servir d’intermédiaires
entre lui et sa création. Ils croyaient en un puissant
monde des esprits qui utilise les choses matérielles
pour attaquer les hommes. Ils croyaient également en
une certaine forme d’astrologie, selon laquelle des êtres
angéliques dominent les êtres célestes et influencent la
vie sur terre (voir Col. 1 : 16 ; 2 : 10, 15).
Ils avaient ajouté à ces théories orientales une forme
de légalisme juif. Les enseignants croyaient que le rite
de la circoncision était nécessaire au développement
spirituel (Col. 2 : 11). Ils enseignaient que la loi de l’An-
cien Testament, et surtout les lois diététiques, étaient
utiles pour atteindre la perfection spirituelle (2 : 14-17).
Des lois et des règles précises leur prescrivaient ce qui
était bon et ce qui était mauvais (2 : 21).
Puisque pour eux la matière était mauvaise, ils
devaient trouver un moyen de contrôler leur propre
nature humaine dans leur recherche de la perfection.
Deux différentes tendances en résultaient. Une première
école de pensée soutenait que la seule façon de dominer
la matière mauvaise était de s’imposer une discipline et
un ascétisme sévères (2 : 23). La deuxième enseignait
qu’il était permis de commettre toutes sortes de péchés
puisque de toute façon la matière était mauvaise ! Il
semble que la première optique prédominait à Colosses.
Il n’est pas difficile de comprendre comment ce
genre d’enseignement détruisait les fondements mêmes
de la foi chrétienne. Tout d’abord, ces hérétiques atta-
quaient la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. Pour eux,
Christ n’était qu’une des nombreuses « émanations » de
Dieu et non le vrai Fils de Dieu, venu dans la chair.
L’incarnation signifie Dieu avec nous (Matt. 1 : 23),
mais ces faux enseignants affirmaient que Dieu gardait
ses distances par rapport à nous ! Lorsque nous plaçons
13
Soyez épanouis

notre confiance en Christ, le Fils de Dieu, tout intermé-


diaire entre le ciel et nous devient inutile !
Par son œuvre sur la croix, Jésus-Christ a réglé
le problème du péché (Col. 1 : 20) et a complètement
vaincu toutes les forces sataniques (2 : 15). Il a mis fin à
toutes les exigences de la loi (2 : 14-17). En fait, Jésus-
Christ seul a la prééminence ! (1 : 18 ; 3 : 11). Le croyant
n’a besoin que de Jésus !
La matière n’est pas mauvaise et le corps humain
n’est pas mauvais. Tout homme est né avec une nature
pécheresse qui veut dominer son corps et l’utiliser pour
pécher ; mais le corps lui-même n’est pas mauvais ;
s’il l’était, Jésus-Christ ne serait jamais venu sur terre
dans un corps humain. Pendant son ministère ici-bas,
il n’aurait pas non plus profité des bénédictions de la
vie quotidienne, telles que les festins de mariage ou les
repas entre amis. Les régimes alimentaires et les disci-
plines peuvent être bénéfiques pour la santé, mais ils
n’ont aucun pouvoir pour développer la vraie spiritualité
(2 : 20-23).
En ce qui concerne l’astrologie et l’influence des
anges et des corps célestes, Paul les dénonce avec
vigueur. Sur la croix, Jésus a remporté une victoire
complète sur toutes les puissances sataniques (2 : 15).
Les chrétiens n’ont pas besoin de se tourner vers les
rudiments du monde (2 : 8, 20). Lorsque ce verset parle
de « rudiments », il s’agit des « éléments fondamentaux »
ou « des principes élémentaires ». Dans ce cas-ci, il
s’agit des êtres qui, d’après les gnostiques, dominent les
êtres célestes qui, à leur tour, contrôlent les événements
sur la terre. Les croyants qui consultent l’horoscope
remplacent la révélation par la superstition et renient la
personne et l’œuvre de Christ.
Cet enseignement erroné était un mélange trompeur
de plusieurs éléments : légalisme juif, philosophies
orientales, astrologie païenne, mysticisme, ascétisme,
avec même une pointe de christianisme. Chacun y
trouvait ce qui lui plaisait et c’est ce qui le rendait si
dangereux. Les faux docteurs affirmaient qu’ils ne
14
Colossiens 1 : 1-2

reniaient pas la foi chrétienne, mais qu’ils ne faisaient


que l’élever à un plus haut niveau. Ils promettaient la
plénitude et la liberté, une vie satisfaisante qui résout
tous les problèmes.
Pouvons-nous rencontrer cette hérésie aujourd’hui ?
Oui, et elle est tout aussi trompeuse et dangereuse !
Quand nous ne faisons de Jésus-Christ et de la révélation
chrétienne qu’une partie de l’ensemble de notre système
religieux ou philosophique, nous ne lui accordons plus
la prééminence. Quand nous essayons d’atteindre une
« plénitude spirituelle » ou une « perfection spirituelle »
par des formules, des disciplines ou des rites, nous recu-
lons au lieu d’avancer. Les chrétiens doivent se méfier
de tout mélange de leur foi avec des tendances attrayan-
tes telles que le yoga, la méditation transcendantale, le
mysticisme oriental ou toute autre chose. Nous devons
également nous méfier de ceux qui proposent une « vie
plus profonde ». Ils offrent un moyen de victoire et de
plénitude en mettant Jésus-Christ à l’écart, alors qu’il
doit avoir la prééminence en toutes choses !
Cette hérésie était tout à fait en contradiction avec
l’enseignement de Paul. Elle donnait une vue négative
de la vie en affirmant : « Dieu est très éloigné de nous,
la matière est mauvaise et les forces démoniaques nous
menacent constamment ». La foi chrétienne enseigne
que Dieu est proche de nous, qu’il a fait toutes choses
bonnes (bien qu’elles puissent être utilisées pour le
mal), et que Christ a délivré son peuple du pouvoir des
ténèbres (Col. 1 : 13). L’hérésie des Colossiens avait
transformé le monde en une prison terrifiante, alors que
Jésus a clairement affirmé que le Père est à l’œuvre dans
ce monde et qu’il prend soin des siens. Finalement, ces
faux docteurs essayaient de transformer la vie extérieure
des gens par des régimes et des disciplines, alors qu’une
croissance spirituelle véritable vient de l’intérieur.

15
Soyez épanouis

La correspondance
C’est dans ce contexte que nous pouvons maintenant
nous tourner vers la lettre de Paul aux Colossiens pour
une vue d’ensemble de l’épître. Nous savons que sa let-
tre aux Éphésiens a été écrite et envoyée à peu près en
même temps que celle aux Colossiens. En tenant compte
de ce fait, de nombreux parallèles apparaissent entre ces
deux lettres. Il faut noter toutefois que l’accent dans
l’épître aux Éphésiens est mis sur l’Église, tandis que
dans celle aux Colossiens, il est mis sur Christ, le chef
du corps.
Dans cette dernière lettre, Paul utilise le vocabulaire
des faux docteurs, mais il ne s’est pas servi de leurs
définitions ; il a plutôt employé ces mots dans leur
vrai sens chrétien. Alors que nous étudions l’épître aux
Colossiens, nous trouvons des mots tels que plénitude,
perfection, complet, mots qui étaient tous utilisés par les
gnostiques hérétiques. Paul utilisera plus de 30 fois le
petit mot « tout ». Il parle également de sagesse, ce qui
est un mot-clé dans le vocabulaire gnostique ; il s’inté-
resse aussi beaucoup aux anges et aux esprits.
Son thème principal est la prééminence de Jésus-
Christ (Col. 1 : 18 ; 3 : 11). Nous ne devons pas nous
préoccuper de médiateurs angéliques ni d’émanations
spirituelles. Dieu a envoyé son Fils mourir pour nous !
Celui qui croit en Christ est sauvé et fait partie de son
corps : l’Église, dont il est la tête (1 : 18). Nous sommes
unis à Christ dans une merveilleuse relation vivante !
De plus, rien ne doit être ajouté à cette relation, car
chaque croyant « atteint son plein épanouissement dans
la communion avec lui » (voir Col. 2 : 10). Toute la pléni-
tude de Dieu habite en Christ (2 : 9), et nous partageons
cette plénitude ! « Or, c’est en lui seul – en son corps
– que réside réellement et d’une manière permanente
toute la plénitude de la divinité. Dans la communion
avec lui, vous participerez, vous aussi, à cette pléni-
tude » (2 : 9-10a).

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Colossiens 1 : 1-2

Un jour, j’attendais un avion dans un aéroport, quand


un jeune homme m’aborda pour me vendre un livre. Un
simple coup d’œil jeté à la couverture me révéla que ce
livre était rempli de mythes et de philosophies orientales.
– J’ai moi-même un livre qui répond à tous mes
besoins, dis-je au jeune homme.
J’ouvris ma serviette et sortis ma Bible.
– Mais nous ne sommes pas contre la Bible ! me ras-
sura-t-il. Nous avons simplement quelque chose de plus,
qui améliore notre foi.
– Personne ne peut me donner plus que ce que Jésus-
Christ m’a déjà donné, répondis-je.
J’allais lui montrer Colossiens 2, mais il avait déjà
disparu.
Malheureusement, beaucoup de chrétiens croient fer-
mement qu’une personne, un système religieux ou une
discipline peuvent ajouter quelque chose à leur expé-
rience spirituelle. Pourtant ils ont déjà tout ce dont ils
ont besoin en la personne et l’œuvre de Jésus-Christ.
Si Paul avait fait un plan de sa lettre aux chrétiens de
Colosses, il l’aurait peut-être fait comme ceci :

Thème : La prééminence de Jésus-Christ (1 : 18)

I. La doctrine : Proclamation de la prééminence


de Christ (Chapitre 1)
1. Dans le message de l’Évangile – 1 : 1-12
2. Dans la rédemption – 1 : 13-14
3. Dans la création – 1 : 15-17
4. Dans l’Église – 1 : 18-23
5. Dans le ministère de Paul – 1 : 24-29

II. Le danger : Défense de la prééminence de


Christ (Chapitre 2)
1. Méfiez-vous des philosophies trompeuses – 2 : 1-10
2. Méfiez-vous du légalisme – 2 : 11-17
3. Méfiez-vous des disciplines venues des hommes
– 2 : 18-23

17
Soyez épanouis

III. Le devoir : Démonstration de la préémi-


nence de Christ (Chapitres 3 et 4)
1. Par une vie pure – 3 : 1-11
2. Par la communion fraternelle – 3 : 12-17
3. À la maison – 3 : 2-21
4. Au travail – 3 : 22-4 : 1
5. Par le témoignage chrétien – 4 : 2-6
6. Par le service chrétien – 4 : 7-18

Bien sûr, ce plan n’est qu’une suggestion, et ne peut


en aucun cas être considéré comme inspiré. La Parole
de Dieu peut être analysée et résumée de nombreuses
façons différentes, mais aucun plan ne devrait jamais
remplacer la Parole elle-même.
Toutefois, en étudiant ce plan, nous voyons comment
Paul aborde le problème et essaie de le résoudre. Il ne
commence pas par une attaque contre les faux docteurs
et leurs doctrines, mais par l’exaltation de Jésus-Christ
et par la démonstration de sa prééminence dans cinq dif-
férents domaines : le message de l’Évangile, la rédemp-
tion, la création, l’Église et le ministère de Paul. Les
gens à qui Paul écrivait étaient devenus chrétiens grâce
au message de l’Évangile apporté par Épaphras. Si ce
message était faux, alors leur salut était mis en doute.
Après avoir établi la prééminence de Christ, Paul
attaque les faux docteurs sur leur propre terrain. Dans
le deuxième chapitre, il dévoile les fausses origines de
leurs enseignements et montre comment ces doctrines
contredisent tout ce qu’il leur a enseigné au sujet de
Jésus-Christ. Le croyant qui maîtrise le contenu de ce
chapitre ne risque pas d’être entraîné par une forme de
christianisme « revu et corrigé » qui pourrait le tenter.
Mais, après avoir réfuté les arguments des héréti-
ques, Paul ne considère pas sa tâche comme achevée,
car il veut encore communiquer des leçons importantes
à l’Église. Dans les chapitres 3 et 4, il décrit le plus
grand remède contre les faux enseignements : une vie
réellement pieuse. Ceux qui disent : « Peu m’importe
ce que vous croyez, du moment que vous agissez cor-
18
Colossiens 1 : 1-2

rectement », ne raisonnent pas logiquement. Ce que


nous croyons détermine la façon dont nous agissons.
Si nous croyons que la matière est mauvaise, alors nous
utiliserons notre corps en conséquence. Mais si nous
croyons que notre corps est le temple du Saint-Esprit,
nous vivrons d’une autre manière, en fonction de cette
croyance.
Une fausse doctrine conduit toujours à un mauvais
comportement. Une bonne doctrine devrait produire
une vie bonne. Dans les deux derniers chapitres, Paul
applique de façon pratique la prééminence de Christ à la
vie de tous les jours. Si Christ est réellement prééminent
dans notre vie, alors nous le glorifierons en restant purs,
en partageant la communion fraternelle avec d’autres
saints, en nous aimant les uns les autres à la maison, en
étant fidèles au travail, et en cherchant à témoigner pour
Christ et à le servir efficacement. Si la doctrine ne mène
pas à l’action, elle est inutile.
Beaucoup de théologiens ont conclu que l’épître aux
Colossiens était la lettre la plus profonde que Paul ait
jamais écrite. Ceci ne devrait pas nous retenir de la lire
et de l’étudier. Mais nous devons être prudents et ne pas
adopter une approche superficielle en abordant ces cha-
pitres. Si nous ne dépendons pas de l’enseignement de
l’Esprit de Dieu, nous passerons à côté des vérités qu’il
veut nous apprendre.
L’Église d’aujourd’hui a désespérément besoin du
message de l’épître aux Colossiens. Nous vivons à une
époque où, sous prétexte de tolérance religieuse, on
prétend que « toutes les religions se valent ». Certains
essaient de prendre le meilleur de différents systèmes
religieux et de construire leur propre religion. Pour
beaucoup, Jésus-Christ est simplement un des nombreux
grands hommes religieux, sans plus d’autorité que les
autres. Il est peut-être éminent, mais il n’est certaine-
ment pas prééminent.
Nous vivons à l’époque du « syncrétisme », où l’on
essaie d’harmoniser et d’unir différentes écoles de pen-
sée pour aboutir à une religion supérieure. Nos églises
19
Soyez épanouis

évangéliques risquent de diluer la foi en essayant, par


amour, de comprendre les croyances des autres. Le
mysticisme, le légalisme, les religions orientales, l’as-
cétisme et les philosophies humaines s’infiltrent discrè-
tement dans nos églises. Ces tendances ne renient pas
Christ, mais elles le détrônent et le privent de la position
prééminente qui lui revient de droit.
En étudiant cette lettre passionnante, nous devons
tenir compte des avertissements de Paul : « Que per-
sonne ne vous égare » (2 : 4), « Que personne ne vous
dépouille de votre foi » (2 : 8), « Personne n’a le droit de
vous juger » (2 : 16).

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2

Colossiens 1 : 3-8
Miracles à Colosses
Un célèbre prédicateur, Alexander Whyte, était connu
pour son aptitude à être reconnaissant. Il aimait écrire
des cartes postales avec un mot de remerciement pour
une marque de gentillesse ou une bénédiction reçue. Ces
petits messages apportaient souvent un encouragement
qui venait bien à point. La reconnaissance est un remède
efficace pour les douleurs de l’âme.
L’apôtre Paul était, lui aussi, un homme qui savait
encourager, et cette épître est un bon exemple de la
bénédiction qu’apporte la reconnaissance. Dans cette
partie (qui n’est qu’une seule longue phrase dans l’ori-
ginal grec), il remercie Dieu pour ce que Christ a fait
dans la vie des chrétiens de Colosses. Et il mentionnera
encore sa reconnaissance à cinq autres reprises dans
cette lettre (1 : 12 ; 2 : 7 ; 3 : 15 ; 3 : 17 ; 4 : 2). Quand on se
rappelle que Paul a écrit cette lettre en prison, son atti-
tude de reconnaissance est encore plus admirable.
Comme Paul, nous devrions être reconnaissants
pour ce que Dieu fait dans la vie des autres. En tant que
chrétiens, nous sommes tous membres d’un même corps
(1 Cor. 12 : 12-13). Si un membre du corps est affermi,
le corps entier peut être affermi. Si une église connaît
un réveil sous l’impulsion de Dieu, toutes les églises en
seront édifiées. En exprimant sa reconnaissance, Paul
retrace toutes les étapes de l’expérience spirituelle des
croyants de Colosses.

21
Soyez épanouis

Ils entendirent l’Évangile


(Col. 1 : 5b-7)
La Bonne Nouvelle a dû leur être apportée d’Éphèse
par Épaphras. Il était lui-même citoyen de Colosses
(4 : 12-13), mais il avait rencontré Paul et s’était converti
à Jésus-Christ, probablement au cours des trois années
pendant lesquelles l’apôtre a exercé son ministère à
Éphèse (Actes 19 : 10).
Après sa conversion, Épaphras a partagé cette Bonne
Nouvelle avec sa famille et ses amis dans sa ville natale.
Il aurait sans doute été plus intéressant pour lui de rester
avec Paul à Éphèse où des choses magnifiques se pro-
duisaient. Mais sa première responsabilité était d’appor-
ter l’Évangile à sa propre ville (voir Marc 5 : 19).
L’Évangile est la bonne nouvelle qui annonce la
solution offerte par Jésus-Christ au problème du péché
grâce à sa mort et à sa résurrection. Le mot « Évangile »
signifie bonne nouvelle. Malheureusement, certains,
dans leur témoignage, présentent plutôt l’Évangile
comme la mauvaise nouvelle de la condamnation.
Je me souviens d’un prédicateur qui ressemblait plus
à un procureur général qu’à un témoin chrétien. Il dévoi-
lait constamment le péché dans la vie de ses auditeurs,
sans partager la bonne nouvelle du pardon par la foi en
Christ.
Nous pouvons toutefois en tirer une leçon. Notre
témoignage devrait mettre l’accent sur la bonne nou-
velle qu’est l’Évangile (voir 1 Cor. 15 : 1-8). Dans cette
partie de l’épître aux Colossiens, Paul passe en revue les
caractéristiques du message passionnant de l’Évangile :

L’Évangile est centré sur une personne :


Jésus-Christ
Le thème de cette épître est la prééminence de Jésus-
Christ et il est certainement prééminent dans l’Évangile.
Les faux docteurs qui avaient envahi l’assemblée de
Colosses essayaient de détrôner Jésus-Christ de sa place
prééminente, mais ceci revient à détruire tout l’Évangi-
22
Colossiens 1 : 3-8

le. C’est Christ qui est mort pour nous et qui est ressus-
cité. Le message de l’Évangile n’est pas centré sur une
philosophie ni sur une doctrine ni même sur un système
religieux, mais sur Jésus-Christ, le Fils de Dieu.

L’Évangile est la « prédication de la vérité » (1 : 5)


Ceci signifie qu’il vient de Dieu et qu’il est digne
de confiance : « La vérité, c’est ta Parole » (Jean 17 : 17).
De nombreuses idées peuvent être considérées comme
vraies, mais seule la Parole de Dieu est appelée la vérité.
Satan est un menteur, croire ses mensonges mène à la
mort (Jean 8 : 44). Jésus est la vérité (Jean 14 : 6) ; quand
nous lui faisons confiance, nous découvrons la vie.
Beaucoup ont essayé de détruire la vérité de Dieu, mais
ils ont échoué. La Parole de vérité tient encore debout !
Tout le monde croit en quelque chose, mais la valeur
de cette foi dépend de l’objet dans lequel on place sa
confiance. Le païen de la jungle adore un dieu de pierre,
tandis que le païen citadin adore l’argent, les possessions
ou le rang social. Dans ces deux cas, la foi est creuse. La
foi du vrai croyant doit être placée en Jésus-Christ, en se
basant sur la Parole de vérité. Toute autre foi n’est que
superstition ; elle ne peut sauver.

L’Évangile annonce la grâce de Dieu (1 : 6b)


Dans le vocabulaire chrétien, on confond souvent les
deux mots suivants : grâce et miséricorde. Dieu, dans sa
grâce, me donne ce que je ne mérite pas. Et Dieu, dans
sa miséricorde, ne me donne pas ce que je mérite. La
grâce est donc la faveur de Dieu envers le pécheur qui
ne la mérite pas. L’Évangile est une bonne nouvelle à
cause de la grâce : Dieu veut et peut sauver tous ceux qui
placent leur confiance en Jésus-Christ.
John Sheldon (1584-1654) était un grand historien
et un juriste de renom en Angleterre. Sa bibliothèque
comptait 8 000 livres et il était également connu pour
son savoir. Peu avant sa mort, il s’est confié à l’arche-
vêque Ussher : « J’ai examiné presque toutes les con-
naissances des hommes, et mon bureau est rempli de
23
Soyez épanouis

livres et de manuscrits sur divers sujets. Mais il ne me


vient à l’esprit aucun passage dans tous mes livres ou
documents sur lequel mon âme puisse s’appuyer, si ce
n’est ce verset de l’Écriture sainte : « En effet, la grâce
de Dieu s’est révélée comme une source de salut pour
tous les hommes ; elle s’est levée sur ce monde, illumi-
nant l’humanité entière et apportant à tous la possibilité
d’être délivrés du péché » (Tite 2 : 11) ».

L’Évangile s’adresse au monde entier (1 : 6)


Quand j’étais un jeune pasteur, un de mes prédi-
cateurs préférés était le Dr Walter Wilson de Kansas
City. Il était capable d’exprimer les vérités anciennes
d’une manière nouvelle et passionnante. Je l’ai un jour
entendu citer Jean 3 : 16 et demander : « Si vous deviez
offrir un cadeau qui doive convenir au monde entier, que
donneriez-vous ? »
Il a ensuite dressé une liste de plusieurs possibilités
et a montré comment ces cadeaux ne conviendraient pas
à tout le monde : des livres (certains ne savent pas lire),
de la nourriture (elle varie d’un endroit à l’autre), des
vêtements (les climats diffèrent), de l’argent (toutes les
cultures ne l’utilisent pas). Il est arrivé à la conclusion
logique que seul l’Évangile, avec le don de la vie éter-
nelle, convient au monde entier. Il avait raison.
Paul affirme que l’Évangile porte du fruit dans le
monde entier. En effet, la Parole de Dieu est la seule
semence qui puisse être plantée sur toute la surface de
la terre et porter du fruit. L’Évangile peut être prêché
« à toutes les créatures sous le ciel » (Col. 1 : 23). Paul
met l’accent sur « tout homme » (1 : 28). Les faux doc-
teurs n’apportaient pas leur message au monde entier.
Ils allaient là où l’Évangile avait déjà été prêché et ils
essayaient d’en détourner les croyants. Ils n’avaient pas
de bonne nouvelle pour les pécheurs perdus !
Pour que les gens soient sauvés, ils doivent entendre
l’Évangile de Jésus-Christ. Et pour qu’ils l’entendent,
nous qui sommes sauvés, nous devons leur apporter ce
message. Le faites-vous ?
24
Colossiens 1 : 3-8

Ils crurent en Jésus-Christ (Col. 1 : 4)


Il est possible d’entendre et de ne pas croire, même
si la Parole de Dieu est capable de produire la foi dans
le cœur de celui qui écoute (Rom. 10 : 17). Des millions
d’hommes ont entendu la bonne nouvelle du salut et
pourtant ils n’ont pas cru. Mais ceux qui croient en
Jésus-Christ reçoivent de Dieu le don de la vie éternelle
(Jean 3 : 14-18).
Nous ne sommes pas sauvés par la foi en la foi. La
tendance actuelle consiste à mettre l’accent sur la foi,
mais celle-ci n’a pas nécessairement de rapport avec
Jésus-Christ. Même certaines chansons populaires inci-
tent à croire en la foi. L’attitude moderne est celle-ci : « Si
vous croyez, tout ira bien ». Si l’on demande en quoi il
faut croire, la réponse est simple : « Il suffit de croire ! »
Nous ne sommes pas non plus sauvés par la foi
en une série de doctrines. J’ai souvent eu l’occasion
de raconter l’histoire du célèbre évangéliste George
Whitefield qui s’entretenait avec un homme.
– Que croyez-vous ? lui demanda Whitefield.
– Je crois ce que mon église croit.
– Et que croit votre église ?
– Ce que je crois, répondit l’homme.
Infatigable, Whitefield demanda encore :
– Et que croyez-vous tous les deux ?
– Mais, la même chose ! fut la réponse évasive de
l’homme.
Une foi qui sauve engage l’intelligence, les émotions
et la volonté. Avec l’intelligence, nous comprenons la
véracité de l’Évangile ; avec le cœur nous ressentons
la conviction et le besoin d’être sauvés. Mais ce n’est
que quand nous exerçons notre volonté et que nous
nous donnons à Christ que le processus est complet. La
foi n’est pas l’acceptation intellectuelle d’un ensemble
de doctrines, même si ces doctrines sont vraies. La foi
n’est pas un sentiment. La foi est un engagement envers
Jésus-Christ.

25
Soyez épanouis

Lorsque le missionnaire John G. Paton traduisait


la Bible, il cherchait le mot exact pour rendre le verbe
croire. Finalement il trouva : « s’appuyer de toutes ses
forces ». Voilà une foi qui sauve : elle s’appuie de tout
son poids sur Jésus-Christ.
La foi qui sauve est basée sur l’Évangile (Col. 1 : 23),
car la Parole de Dieu nous donne l’assurance du salut.
Quand nous grandissons dans le Seigneur, notre foi
devient « solide » (2 : 5) et profondément ancrée (2 : 7).
Les faux docteurs venus à Colosses essayaient de
détruire la foi que les saints avaient placée en Christ
et en sa Parole. Aujourd’hui, une même destruction se
produit quand un enseignement religieux détrône Jésus-
Christ, ou fait du salut autre chose qu’une découverte de
la grâce de Dieu par la foi.
Une dernière remarque sur ce sujet : l’expérience
des croyants à Colosses était si extraordinaire qu’on en
parlait ! Paul en avait entendu parler par Épaphras ; les
faux docteurs également, et ils avaient décidé de visiter
l’assemblée de Colosses pour voir le changement remar-
quable de leurs propres yeux.
Après avoir accepté le salut en Jésus-Christ, on ne
peut pas rester silencieux. Votre vie chrétienne encou-
rage-t-elle les autres à témoigner ? La communion fra-
ternelle est-elle si intense dans votre église que même
les non-croyants la remarquent ?

Ils furent instruits (Col. 1 : 7)


Épaphras n’a pas conduit les Colossiens à Christ
pour ensuite les délaisser. Il leur a enseigné la Parole et
s’est efforcé de les affermir dans la foi. Le mot traduit
par « instruits » au verset 7 est apparenté au mot disci-
ple en grec. Jésus a utilisé ce même mot quand il a dit :
« Mettez-vous à mon école » (Matt. 11 : 29) ou, autre-
ment dit : « Devenez mes disciples ».
Les nouveaux croyants de Colosses couraient le dan-
ger de s’écarter de la vérité pour suivre de faux docteurs.
Paul leur a rappelé qu’Épaphras était celui qui les avait
26
Colossiens 1 : 3-8

conduits à Christ, qui les avait instruits et qui leur avait


enseigné la Parole, bien avant que les faux docteurs ne
fassent leur apparition. Comme les Colossiens, nous
devrions nous méfier de tout dirigeant religieux qui
n’essaie pas de sauver les âmes perdues, mais qui se
consacre plutôt à « racoler » les brebis des autres trou-
peaux.
Ne négligeons jamais la formation des jeunes
chrétiens. Comme un nouveau-né a besoin de soins et
de protection jusqu’à ce qu’il puisse s’occuper de lui-
même, ainsi le nouveau chrétien a besoin d’être instruit.
Dans le commandement donné avant son ascension
(Matt. 28 : 19-20), Jésus ne parle pas uniquement du
salut des pécheurs, mais il nous ordonne également
de leur enseigner la Parole. C’est là tout le rôle de la
communion fraternelle et de l’église locale. Le Nouveau
Testament n’enseigne pas ce « christianisme individuel »
que nous voyons parfois aujourd’hui : des personnes qui
négligent l’église locale pour puiser toute leur nourriture
spirituelle dans des livres, des cassettes et des CD, des
programmes à la radio, à la télévision et sur internet.
Épaphras était un enseignant fidèle. Il a non seule-
ment gagné des personnes à Christ, mais il leur a ensei-
gné la Parole et les a aidées à grandir. Il priait également
pour ces jeunes chrétiens (Col. 4 : 12-13) afin qu’ils
deviennent des chrétiens confirmés. Quand le danger
menaça les membres de l’église, Épaphras se rendit
à Rome pour demander conseil à Paul. Il aimait ses
frères et voulait les protéger des fausses doctrines qui
menaçaient de détruire la communion et de ralentir leur
croissance spirituelle.
Le mot « disciple » est mentionné plus de 260 fois
dans les Évangiles et dans les Actes, et le verbe traduit
par « apprendre comme un disciple » apparaît 25 fois
dans le Nouveau Testament. À l’époque, un disciple
n’était pas seulement un étudiant assis devant son pro-
fesseur. Il vivait avec lui et apprenait en l’écoutant ainsi
qu’en le regardant vivre. Cette formation allait beaucoup
plus loin qu’une simple inscription à une école et la pré-
27
Soyez épanouis

sence aux cours. L’élève se consacrait totalement au


maître. Il apprenait en vivant à ses côtés. Les étudiants
en médecine ou les apprentis d’aujourd’hui ressemblent
peut-être davantage aux disciples des temps bibliques.
Mais nous qui nous occupons de la formation
d’autres croyants, nous devons prendre garde de ne
pas être nous-mêmes un obstacle. Nous ne voulons pas
former des disciples de nous-mêmes, mais des disciples
de Jésus-Christ. Nous devons mettre les gens en relation
avec lui pour qu’ils lui obéissent et l’aiment. Épaphras a
fidèlement instruit les Colossiens et les a mis en relation
avec Jésus-Christ, mais les faux docteurs se sont intro-
duits et ont essayé de « détourner les disciples ». Le doc-
teur Luc nous met également en garde contre ce danger
(voir Actes 20 : 28-30). La nature humaine a tendance à
vouloir suivre les hommes plutôt que Dieu, à vouloir
« quelque chose de nouveau » plutôt que les vérités fon-
damentales de l’Évangile.
Venons-en maintenant aux résultats des efforts
d’Épaphras.

Ils devinrent fidèles en Christ


(Col. 1 : 6, 8)
La Parole de Dieu est une semence (Luc 8 : 11), elle
est donc pleine de vie (Hébreux 4 : 12). Quand elle est
plantée dans le cœur, elle produit du fruit. « Partout où
cet Évangile pénètre, il gagne du terrain et porte des
fruits toujours plus abondants » (Col. 1 : 6).
Près de la gare de King’s Cross à Londres, un cime-
tière abrite une tombe assez étonnante, celle de Lady
Ann Grimston, une agnostique. Elle s’est fait enterrer
dans une tombe entièrement faite en marbre. Avant de
mourir, elle avait dit ironiquement à un ami : « Après ma
mort, je revivrai aussi sûrement qu’il est possible à un
arbre de pousser à partir de ma dépouille ».
Lady Ann Grimston ne croyait pas à la vie après la
mort. Et pourtant, un arbre poussa hors de sa tombe !
Une petite graine prit racine ; en grandissant, elle fissura
28
Colossiens 1 : 3-8

le marbre et arracha même le cadre métallique hors du


sol ! Comme cette graine, la Parole de Dieu renferme la
vie et la puissance.
Quand la Parole de Dieu est plantée et cultivée, elle
produit du fruit. La foi, l’espérance et l’amour font
partie des premiers fruits de la récolte spirituelle. Ces
qualités spirituelles font partie des indices qui prouvent
qu’une personne est réellement née de nouveau (voir
1 Thes. 1 : 3 ; Rom. 5 : 1-4 ; Héb. 6 : 9-12 ; Éph. 1 : 13-15 ;
1 Pi. 1 : 3-9).
La foi naît lorsqu’on entend la Parole de Dieu
(Rom. 10 : 17). Notre vie chrétienne commence donc
par la foi qui nous sauve, mais ce n’est qu’un début :
nous apprenons alors à marcher par la foi (2 Cor. 5 : 7)
et à agir par la foi (1 Thes. 1 : 3). La foi ajoute de la puis-
sance à nos prières (Luc 17 : 5-6). Elle est également un
bouclier qui nous protège des flèches enflammées du
diable (Éph. 6 : 16).
L’amour est une autre preuve du vrai salut, car celui
qui n’est pas sauvé se préoccupe essentiellement de sa
propre personne (Éph. 2 : 1-3). Les chrétiens de Colosses
aimaient tous les saints, ce qui prouve que Dieu les avait
transformés et leur avait donné la vie éternelle. L’amour
chrétien n’est pas un sentiment superficiel que nous
pouvons produire nous-mêmes ; c’est l’œuvre du Saint-
Esprit dans notre cœur (Col. 1 : 8 ; Rom. 5 : 5). Il vaut la
peine de noter que Colossiens 1 : 8 est le seul verset de la
lettre qui mentionne le Saint-Esprit, et ce verset l’asso-
cie à l’amour.
L’amour des Colossiens provenait du Saint-Esprit.
Il se manifestait envers « tous les chrétiens » (1 : 4) et
pas uniquement envers ceux de leur propre commu-
nauté. Nous devons prendre conscience de l’étendue de
l’amour de Dieu et le partager avec tous les chrétiens
(Éph. 3 : 17-19). Les croyants devraient être « comme
soudés ensemble par la puissance de l’amour » (Col. 2 : 2)
pour qu’il y ait une réelle unité spirituelle à la gloire de
Dieu. Et le lien qui nous unit, c’est l’amour (Col. 3 : 14).
L’uniformité résulte d’une contrainte imposée par l’ex-
29
Soyez épanouis

térieur, tandis que l’unité provient de la compassion que


Dieu produit à l’intérieur de nous.
L’espérance est également une des caractéristiques
du croyant. Les non-chrétiens sont sans espoir parce
qu’ils sont sans Dieu (Éph. 2 : 11-12). Ceux qui sont
étrangers à Christ n’ont aucun espoir (1 Thes. 4 : 13).
Dans la Bible, l’espérance ne signifie pas « j’espère,
mais je n’y crois pas trop ». Notre espoir en Christ
est aussi sûr et certain que notre foi en lui. Parce que
Christ est en nous, nous avons l’espérance de la gloire
(Col. 1 : 27).
Les faux docteurs essayaient de troubler les croyants
de Colosses et de les éloigner de l’espérance de l’Évan-
gile (1 : 23). Mais Paul insiste sur le fait que cette espé-
rance est « placée en réserve » au ciel pour les croyants
(1 : 5). Le mot traduit ici par « placée en réserve » signifie
également « mis de côté pour quelqu’un ». Il était utilisé
pour de l’argent mis en réserve ou caché. Le temps de ce
verbe indique que cette espérance a été mise en réserve
une fois pour toutes de telle sorte que personne ne peut
nous la retirer. Cette espérance (notre glorieux héritage)
nous est non seulement réservée, mais nous sommes
continuellement gardés par la puissance de Dieu et ainsi
nous avons l’assurance de vivre au ciel un jour pour
jouir de notre espérance (1 Pierre 1 : 1-5). Nous sommes
donc gardés pour la gloire !
Quel est le lien entre la foi, l’espérance et l’amour ?
Il est vrai que plus nous aimons quelqu’un, plus nous
lui faisons confiance. Nous ne faisons pas autant con-
fiance à une simple connaissance qu’à un ami intime.
En apprenant à mieux connaître Dieu, nous lui faisons
davantage confiance et notre amour pour lui augmente.
L’amour et la foi s’encouragent réciproquement.
Mais l’espérance y ajoute un élément important.
Là où la foi et l’amour sont unis, l’espérance grandit.
Quand un homme et une femme s’aiment et quand ils
apprennent à se faire confiance dans leur amour, leur
avenir devient toujours plus prometteur. En fait, Paul
enseigne que l’espérance est une grande motivation
30
Colossiens 1 : 3-8

pour l’amour et la foi : « Cette foi et cet amour découlent


de l’espérance que vous avez placée dans les trésors que
vous réservent les mondes célestes » (Col. 1 : 5).
L’espérance bénie de voir Jésus-Christ et de le rejoin-
dre au ciel est un stimulant puissant dans la vie du chré-
tien. Quand nous comprenons quelle joie nous aurons au
ciel, nous voulons l’aimer davantage. Le fait de savoir
que nous serons avec lui dans la gloire nous encourage
à continuer à lui faire confiance. Même les problèmes
et les épreuves rencontrés ici-bas ne nous privent pas de
cette espérance.
J’ai remarqué que la perspective d’un bonheur futur
tend à augmenter l’amour des gens les uns pour les
autres. Avez-vous déjà observé des enfants à la veille
de Noël ou des vacances ? L’heureuse promesse du ciel
nous encourage dans la foi et augmente notre amour. Et
ainsi la foi et l’amour s’unissent pour rendre le présent
plus agréable et l’avenir plus passionnant.
Quelle tragédie de voir des divisions et des désac-
cords entre chrétiens ! Je ne suggère pas ici que nous
devrions tous nous réunir dans une seule « superéglise »,
mais je pense qu’il pourrait y avoir plus d’amour et de
compréhension parmi les enfants de Dieu. Le fait que
nous allons être tous ensemble au ciel devrait nous
encourager à nous aimer ici-bas dès maintenant. C’est
une des raisons pour lesquelles Christ a déjà mis sa
gloire en nous : « Je leur ai donné la gloire que tu m’as
donnée, afin qu’ils soient un – comme toi et moi nous
sommes un » (Jean 17 : 22).
L’espérance de voir Christ est non seulement une
motivation à vivre dans la foi et l’amour, mais aussi
à vivre une vie sainte. « Tous ceux qui portent dans
leur cœur cette espérance fondée en Christ, veillent
à leur pureté intérieure pour être purs comme lui »
(1 Jean 3 : 3).
Quand j’étais jeune chrétien, un ami plus âgé dans la
foi m’a mis en garde : « Ne fais jamais rien dont tu aurais
honte si Jésus revenait à ce moment-là ! » C’est une vue
assez négative de la promesse du ciel, même si elle con-
31
Soyez épanouis

tient une part de vérité. En fait, Jean nous prévient que si


nous ne demeurons pas en Christ (si nous ne restons pas
en communion avec lui par l’obéissance), nous pour-
rions avoir honte à son retour (1 Jean 2 : 28).
Mais il y a un côté positif à cette vérité. Nous
devrions garder nos vies pures pour qu’à son retour
rien n’assombrisse notre première rencontre avec lui.
Nous entrerons dans la joie et la gloire de sa présence
avec confiance et amour ! Pierre disait qu’ainsi « Dieu
ouvrirait toutes grandes les portes du Royaume éternel »
(2 Pierre 1 : 11).
L’espérance du ciel est aussi un encouragement dans
la souffrance (1 Pierre 1 : 4-9). En tant que croyants,
nous avons notre part de souffrances, mais au milieu des
épreuves, nous pouvons nous réjouir « d’une joie inex-
primable qui porte en elle le reflet de la gloire céleste »
(1 Pierre 1 : 4-8). Quand des non-croyants souffrent, ils
se découragent et veulent abandonner la partie. Mais
quand des chrétiens souffrent, leur foi peut s’affermir et
leur amour s’approfondir parce que leur espoir resplen-
dit.
Comment savons-nous que nous avons cette espéran-
ce ? La promesse nous est faite dans « la prédication de
la vérité, le message de la Bonne Nouvelle » (Col. 1 : 5).
Nous, chrétiens, ne devons pas nous « autosuggérer »
un sentiment d’espoir. La Parole de Dieu qui ne change
jamais nous donne l’assurance que notre espérance est
garantie en Christ. En fait, cette espérance est comparée
à une ancre (Héb. 6 : 19) qui ne peut ni se rompre ni se
détacher.
Il n’est donc pas étonnant que Paul soit reconnais-
sant pour les croyants de Colosses ! À Éphèse, Dieu
avait accompli pour lui des « miracles extraordinaires »
(Actes 19 : 11). Mais aucun miracle n’est aussi grand
que celui du salut d’un pécheur perdu. Par le témoi-
gnage fidèle d’Épaphras, Dieu a accompli des miracles
de grâce à Colosses.
Avez-vous déjà vécu le miracle du salut ?

32
Colossiens 1 : 3-8

Si oui, alors continuez à grandir et à porter du fruit


pour le Seigneur. Cette même Parole qui vous a donné
la vie quand vous avez placé votre confiance en Christ,
continuera à faire de vous un chrétien fidèle qui produira
beaucoup de fruit.
Des « miracles de grâce » se produisent-ils là où vous
habitez ?

33
3

Colossiens 1 : 9-12
La prière
d’un prisonnier
Les prières de Paul qui apparaissent dans ses lettres
écrites en prison ont une richesse exceptionnelle. Tout
d’abord, il prie pour les autres et non pour lui-même. Ses
requêtes sont axées sur des bénédictions spirituelles plu-
tôt que sur des préoccupations matérielles ou physiques.
Bien sûr, il n’est pas mauvais de prier pour des besoins
physiques ou matériels, mais les besoins spirituels sont
bien plus importants.
Comment prier pour des personnes sans les avoir
jamais rencontrées ? C’est par leur fidèle pasteur,
Épaphras, que Paul a reçu toutes ses informations au
sujet des croyants de Colosses. Conscient des fausses
doctrines qui menacent l’église, Paul centre ses prières
sur les besoins spirituels qu’il formule en trois requêtes :
L’intelligence spirituelle, L’obéissance pratique, La
force morale.

L’intelligence spirituelle (Col. 1 : 9)


Paul demande à Dieu de donner aux croyants de
Colosses l’intelligence spirituelle. Les faux docteurs
promettaient à ces derniers qu’ils seraient « à la pointe
du savoir » s’ils acceptaient leurs nouvelles doctrines.
Des mots tels que connaissance, sagesse et discerne-
ment spirituel faisaient partie de leur vocabulaire reli-
gieux ; Paul a donc utilisé ces mots dans sa prière. Satan
est si trompeur ! Il aime emprunter le vocabulaire chré-
35
Soyez épanouis

tien, mais il n’utilise pas le dictionnaire chrétien ! Bien


avant que les faux docteurs n’aient adopté ces termes,
les mots faisaient déjà partie du vocabulaire chrétien.
La phrase « Aussi, depuis le jour où nous l’avons
appris… » met la prière en rapport avec ce que Paul
avait écrit au verset 6 : « vous avez saisi la vraie signifi-
cation de la grâce de Dieu ». Les informations données
par Épaphras ont convaincu Paul que les croyants de
Colosses connaissaient réellement Christ et étaient
nés de nouveau. Mais il leur restait encore beaucoup à
apprendre de lui et à propos de lui ! « Vous n’avez pas
besoin d’une nouvelle expérience spirituelle, leur dit
Paul. Vous devez simplement grandir dans l’expérience
que vous avez déjà vécue ».
Quand quelqu’un naît dans la famille de Dieu par la
foi en Jésus-Christ, il dispose dès la naissance de tout ce
dont il a besoin pour sa croissance et sa maturité. C’est
ici le thème de l’épître aux Colossiens : « Dans la com-
munion avec lui, vous participez, vous aussi, à cette plé-
nitude » (2 : 10). Hormis la nouvelle naissance, aucune
autre expérience n’est nécessaire. « Ne recherchez pas
quelque chose de neuf, leur dit Paul pour les mettre en
garde. Continuez à grandir dans ce que vous avez reçu
dès le commencement » (paraphrase de l’auteur).
Chaque croyant a besoin de « connaître la volonté de
Dieu ». Le mot grec traduit par « connaître » dans ce ver-
set implique la notion de « pleine connaissance ». Nous
avons toujours davantage à apprendre sur Dieu et sur sa
volonté pour notre vie. Aucun chrétien n’oserait jamais
affirmer être arrivé au but et ne plus avoir besoin d’ap-
prendre. Il ne ferait que prouver son ignorance, comme
un étudiant de première année qui croirait pouvoir écrire
un travail de dix pages sur « L’histoire de l’univers ».
Le fait de connaître la volonté de Dieu contribue
largement au succès de la vie chrétienne. Dieu veut que
nous connaissions sa volonté (Actes 22 : 14) et que nous
la comprenions (Éph. 5 : 17). Dieu n’est pas un dictateur
lointain qui donne des ordres et ne les explique jamais.
Parce que nous sommes ses amis, nous pouvons savoir
36
Colossiens 1 : 9-12

ce qu’il fait et pourquoi il le fait (Jean 15 : 13-15). Alors


que nous étudions sa Parole et que nous prions, nous
découvrons des vérités nouvelles et passionnantes con-
cernant sa volonté pour ses enfants.
D’autres versions bibliques parlent de la nécessité
d’être « remplis » de la connaissance de sa volonté, ou de
connaître « pleinement » sa volonté. Le mot « remplis »
était un mot important pour les Colossiens. C’était éga-
lement un mot-clé dans l’enseignement des faux-doc-
teurs qui avaient envahi l’église de Colosses. Paul utilise
à de nombreuses reprises les mots « plein », « plénitude »,
« rempli » (voir Col. 1 : 19, 25 ; 2 : 2, 9-10 ; 4 : 12, 17). Ces
mots comportent l’idée d’être entièrement équipé. Ils
étaient utilisés pour décrire un navire prêt à partir en
voyage. En Christ, le croyant dispose de tout ce dont il a
besoin pour le voyage de la vie. « Vous participez, vous
aussi, à cette plénitude » (Col. 2 : 10). « Nous avons tous
été comblés de ses richesses : chacun de nous, en effet,
a reçu sa part de la surabondance divine qui le remplit »
(Jean 1 : 16).
Dans le Nouveau Testament, « rempli » signifie « être
dominé par ». Lorsque nous sommes remplis de colère,
cela veut dire que la colère nous domine. Être « rempli
de l’Esprit » (Éph. 5 : 18) signifie être dominé par l’Es-
prit. Ainsi Paul demande dans sa prière que ces croyants
soient dominés par la pleine connaissance de la volonté
de Dieu.
Comment les croyants peuvent-ils toujours mieux
comprendre et connaître la volonté de Dieu ? À la fin du
verset 1 : 9, Paul nous dit : par « la sagesse et le discerne-
ment spirituel ». Nous comprenons la volonté de Dieu
par la Parole de Dieu. Le Saint-Esprit nous instruit alors
que nous nous soumettons à lui (Jean 16 : 13). Quand
nous prions et que nous recherchons sincèrement la
vérité divine, Dieu nous donne la sagesse et le discerne-
ment nécessaires (Éph. 1 : 17).
La volonté générale de Dieu pour tous ses enfants est
clairement énoncée dans la Bible. La volonté spécifique
de Dieu pour une situation particulière doit toujours être
37
Soyez épanouis

en accord avec ce qu’il a déjà révélé dans sa Parole.


Plus nous connaissons la volonté générale de Dieu, plus
il nous sera facile de découvrir sa volonté spécifique
dans notre vie quotidienne. Paul n’a pas encouragé les
Colossiens à rechercher des visions ou à entendre des
voix. Il demande dans sa prière qu’ils puissent se plon-
ger davantage dans la Parole de Dieu et ainsi avoir une
plus grande sagesse et plus de discernement concernant
la volonté de Dieu. Il voulait qu’ils aient une pleine
sagesse : non pas qu’ils devaient tout connaître, mais
qu’ils aient toute la sagesse nécessaire pour prendre des
décisions et vivre comme Dieu le veut.
L’intelligence spirituelle est la première condition
pour avoir une vie chrétienne réussie, qui porte du fruit.
Dieu ne récompense pas l’ignorance. J’ai un jour enten-
du un prédicateur dire : « J’ai jamais allé à l’école. J’suis
qu’un chrétien inorant, et j’suis content que je l’est ! »
Un homme ne doit pas aller à l’école pour acquérir de
l’intelligence spirituelle, mais il ne devrait pas non plus
se vanter de son « inorance ».
De grands hommes de Dieu tels que Charles
Spurgeon, G. Campbell Morgan et H. A. Ironside n’ont
jamais eu le privilège de suivre une formation biblique
classique. Mais ils se sont consacrés à l’étude de la
Parole et ont appris ses vérités plus profondes par des
heures d’étude, de méditation et de prière.
Le premier pas vers une vie de plénitude est l’intelli-
gence spirituelle : il s’agit de grandir dans la volonté de
Dieu en connaissant sa Parole.

L’obéissance pratique (Col. 1 : 10)


Paul prie ensuite pour que les Colossiens manifestent
une obéissance pratique. Les faux docteurs de Colosses
attiraient les gens en leur offrant « la connaissance spiri-
tuelle », mais cette connaissance n’avait aucun lien avec
leur vie quotidienne. Dans la vie chrétienne, la connais-
sance et l’obéissance vont de pair. Il n’y a aucune sépa-
ration entre ce qu’on apprend et ce qu’on vit. La sagesse
38
Colossiens 1 : 9-12

pour laquelle Paul priait n’était pas seulement une con-


naissance purement intellectuelle des vérités profondes
(voir 2 : 3 ; 3 : 16 ; 4 : 5). Une vraie sagesse spirituelle
doit influencer la vie de tous les jours. La sagesse doit
s’allier à l’intelligence pratique (voir Exode 31 : 3 ;
Deut. 4 : 6 ; 1 Cor. 1 : 19).
Dans mon ministère pastoral, j’ai souvent rencontré
des gens qui étaient mordus par « l’étude des vérités pro-
fondes de la Bible ». Ils avaient généralement reçu un
livre ou entendu un nouveau prédicateur. Mais ils deve-
naient si « intelligents »… qu’ils en devenaient stupides !
Les « vérités profondes » qu’ils avaient découvertes les
avaient détournés de la pratique de la vie chrétienne. Au
lieu d’avoir des cœurs brûlants de dévouement envers
Christ (Luc 24 : 32), ils avaient de « grosses têtes » et
créaient des problèmes dans leur foyer et dans leur
église. Les vérités bibliques sont toutes pratiques et non
théoriques. Si nous croissons dans la connaissance, nous
devons aussi croître dans la grâce (2 Pi. 3 : 18).
Deux mots résument l’aspect pratique de la vie
chrétienne : marcher et travailler. L’ordre est égale-
ment important : d’abord la sagesse, ensuite la marche
et finalement le travail. Je ne peux pas travailler pour
Dieu si je ne marche pas avec lui, et je ne peux pas mar-
cher avec lui si j’ignore sa volonté. Le croyant qui passe
du temps tous les jours dans la prière et la lecture de la
Bible (Actes 6 : 4) connaîtra la volonté de Dieu et pourra
marcher avec lui et travailler pour lui.
Après tout, notre but dans la vie n’est pas de nous
satisfaire nous-mêmes, mais de plaire à Dieu. Nous
devrions marcher d’une manière « digne de l’appel qui
nous a été adressé » (Éph. 4 : 1) et « digne de l’Évangile »
(Phil. 1 : 27), et ainsi nous marcherons d’une manière
digne de Dieu (1 Thes. 2 : 12). En résumé, nous devrions
mener une vie agréable à Dieu (1 Thes. 4 : 1).
Ce n’est pas nous qui travaillons pour Dieu, mais
Dieu qui travaille en nous et par nous pour produire le
fruit de sa grâce (Phil. 2 : 12-13). Le service chrétien
est le résultat de l’engagement chrétien. Le travail que
39
Soyez épanouis

nous accomplissons découle de la vie que nous menons.


C’est en demeurant en Christ que nous portons du fruit
(Jean 15 : 1-17).
Mais Dieu doit former le travailleur avant de pou-
voir lui donner du travail. Dieu a mis treize ans pour
préparer Joseph à son ministère en Égypte, et quatre-
vingt pour préparer Moïse à diriger le peuple d’Israël !
Jésus a consacré trois ans à apprendre à ses disciples
comment porter du fruit, et même le savant apôtre Paul
eut besoin d’un « recyclage » en Arabie avant de pouvoir
servir Dieu avec efficacité. Un nouveau-né peut pleurer
pour attirer l’attention, mais il ne peut pas encore tra-
vailler. De même, un jeune chrétien peut témoigner, et
même gagner d’autres personnes à Christ, mais il doit
encore apprendre à marcher et à connaître la sagesse de
Dieu avant d’accéder à un poste de responsabilité dans
l’église.
La sagesse de Dieu nous révèle sa volonté et, dans
la mesure où nous obéissons à la volonté de Dieu dans
notre marche avec lui, nous pouvons travailler pour lui
et porter du fruit. Nous ne le servirons pas seulement
occasionnellement, mais nous porterons des fruits en
toutes sortes d’œuvres bonnes (Col. 1 : 10). Et ce service
aura pour conséquence « des progrès dans la connais-
sance de Dieu » (v. 10). Au fur et à mesure que nous
marchons avec Dieu et que nous travaillons pour lui,
nous apprenons à le connaître de mieux en mieux.
Notre vie chrétienne a désespérément besoin d’équi-
libre. Nous apprenons bien sûr à mieux connaître Dieu
quand nous prions dans la solitude de notre chambre et
quand nous méditons sa Parole. Mais nous apprenons
également à le connaître quand nous marchons avec
lui dans notre vie quotidienne, quand nous travaillons
en gagnant d’autres personnes à Christ et quand nous
aidons nos frères.
L’adoration et le service ne se font pas concurrence.
Ils vont toujours de pair. Pendant son ministère sur terre,
notre Sauveur se retirait pour prier ; ensuite il partait
« servir ». Nous devons éviter les extrêmes, c’est-à-
40
Colossiens 1 : 9-12

dire le mysticisme irréaliste et l’enthousiasme char-


nel. Lorsque nous passons du temps avec Dieu, nous
apprenons à mieux comprendre qui il est et quelle est sa
volonté pour notre vie ; quand nous sortons ensuite pour
lui obéir, nous apprenons encore davantage.
Une obéissance pratique signifie que nous faisons
plaisir à Dieu, que nous le servons et que nous appre-
nons à mieux le connaître. Toute doctrine qui isole le
chrétien des besoins du monde qui l’entoure n’est pas
biblique. L’évangéliste D. L. Moody a souvent dit :
« Chaque Bible devrait être reliée avec le cuir des chaus-
sures ! » Paul serait certainement de cet avis.
Paul demande à Dieu que les Colossiens aient l’intel-
ligence spirituelle, et que cette intelligence les conduise
à une obéissance pratique.
Mais une troisième requête vient compléter les deux
premières, et sans elle, le chrétien n’atteint pas la matu-
rité.

La force morale (Col. 1 : 11-12)


Paul demande à Dieu de donner aux Colossiens la
force morale. La sagesse et l’obéissance devraient tou-
jours être associées à un bon caractère. Un des grands
problèmes dans notre monde évangélique actuel, c’est
l’insistance sur la « connaissance spirituelle » et sur le
« service chrétien » sans relier ces idées importantes au
caractère du chrétien.
Certains prédicateurs et enseignants affirment, par
exemple, avoir une certaine sagesse spirituelle, et pour-
tant ils n’ont ni amour ni gentillesse ni aucune des autres
qualités de base qui embellissent et mettent en évidence
la vie chrétienne. Même certains chrétiens acharnés
dans l’œuvre d’évangélisation sont si occupés à servir
Dieu qu’ils ne prennent pas le temps de maîtriser leur
caractère et se mettent en colère à la première occasion.
D’autres sont très actifs dans leur église mais sont insup-
portables chez eux ou à l’égard de leurs voisins.

41
Soyez épanouis

La connaissance, le service et le comportement


doivent toujours être liés. Nous apprenons à connaître
la volonté de Dieu, ce qui nous permet de lui obéir ; et
lorsque nous lui obéissons, nous le servons et nous per-
fectionnons notre caractère. Aucun de nous ne réussit
parfaitement à maintenir l’équilibre entre ces quatre
éléments, mais nous devrions tous tendre vers cet équi-
libre.
La puissance de Dieu nous donne la force nécessaire
pour atteindre ce but. En effet, le verset 11 nous dit :
« Nous prions Dieu de vous fortifier par sa puissance
admirable et illimitée ». Paul emploie deux mots grecs
différents pour parler de la puissance de Dieu : dunamis
(d’où vient le mot dynamite) qui signifie « puissance
intrinsèque, inhérente », et kratos « puissance mani-
festée », la puissance qui se traduit par l’action. Les
qualités de notre vie chrétienne ne sont que le résultat
de la puissance de Dieu à l’œuvre dans notre vie. La
croissance spirituelle et la maturité n’apparaissent que
si nous nous soumettons à la puissance de Dieu et lui
permettons d’agir en nous.
Nous imaginons généralement la puissance de Dieu
dans de grands actes audacieux : la traversée de la Mer
Rouge par les Israélites, David dirigeant une armée
victorieuse, ou Paul ressuscitant les morts. Mais ici l’ac-
cent est mis sur les qualités du caractère : la patience, la
persévérance, la joie et la reconnaissance. Les victoires
intérieures de l’âme sont tout aussi importantes, sinon
plus importantes, que les victoires remportées aux
yeux de tous. Pour David, maîtriser sa colère quand
Chimeï le maudissait était une plus grande victoire que
de tuer Goliath (2 Sam. 16 : 5-13). « Celui qui est lent
à la colère vaut mieux que celui qui prend une ville »
(Prov. 16 : 32).
La persévérance signifie « l’endurance quand les cir-
constances sont pénibles ». C’est le contraire du décou-
ragement. C’est un mot qui n’est jamais employé pour
Dieu, car Dieu ne rencontre jamais de circonstances
pénibles. Rien ne lui est impossible (Matt. 19 : 26).
42
Colossiens 1 : 9-12

La persévérance est une caractéristique importante


d’une vie chrétienne en croissance. Si nous n’apprenons
pas à être persévérants, nous n’apprendrons probable-
ment jamais rien d’autre. En tant que croyants, nous
pouvons nous réjouir même dans les épreuves, car nous
savons qu’elles contribuent à notre bien : l’épreuve nous
apprend à être persévérants, à porter nos fardeaux sans
rechigner. La persévérance nous affermit et développe
notre force de caractère ; elle nous aide à faire toujours
davantage confiance à Dieu. Lorsque nous avons tra-
versé victorieusement l’épreuve, notre foi et notre espé-
rance acquièrent force et constance (Rom. 5 : 3, 4).
Ne croyons pas, toutefois, que la persévérance soit
synonyme de fatalisme. Au contraire, elle démontre
l’endurance en action, comme le soldat sur le champ
de bataille qui continue à lutter même quand la situa-
tion est désespérée, et comme le coureur sur la piste
qui refuse de s’arrêter parce qu’il veut gagner la course
(Héb. 12 : 1).
Trop de chrétiens ont tendance à abandonner quand
la situation devient difficile. Le Dr V. Raymond Edman,
un homme de Dieu, président d’une université chrétien-
ne, aimait rappeler à ses étudiants : « Il est toujours trop
tôt pour abandonner ».
Je pense souvent à cette réflexion quand je suis dans
une situation difficile. Ce ne sont ni le talent ni l’entraî-
nement qui garantissent la victoire : c’est la persévé-
rance. « C’est en persévérant que l’escargot arriva dans
l’arche », disait Charles Spurgeon.
Avec la persévérance, nous avons aussi besoin de
patience. C’est le contraire d’un esprit de vengeance.
La persévérance s’applique plutôt aux circonstances,
alors que la patience s’applique aux personnes. Dieu
est patient avec les hommes à cause de son amour et
de sa grâce (2 Pi. 3 : 9). C’est un des fruits de l’Esprit
(Gal. 5 : 22). C’est également un des « vêtements » que le
croyant devrait porter sur son âme (Col. 3 : 12).
Il est triste de voir des gens qui peuvent patiemment
endurer les pires épreuves pour ensuite se mettre en
43
Soyez épanouis

colère avec un ami ou leur conjoint. Moïse était patient


lors de ses confrontations avec le pharaon d’Égypte,
mais il s’est emporté contre son propre peuple et, pour
cette raison, a perdu le droit d’entrer en Terre pro-
mise (Nomb. 20). « Une ville forcée et sans murailles,
tel est l’homme qui n’est point maître de lui-même »
(Prov. 25 : 28).
La patience et la persévérance se manifestent toutes
deux lorsque nous grandissons spirituellement. Paul cite
ces qualités comme étant les marques du vrai serviteur
de Jésus-Christ (2 Cor. 6 : 4-6). Ces qualités étaient cer-
tainement présentes dans sa propre vie (2 Tim. 3 : 10).
Job est un grand exemple de patience et de persévérance
dans l’Ancien Testament (Jac. 5 : 10, 11) et Jésus-Christ
l’est, bien sûr, dans le Nouveau Testament.
Dieu accomplit facilement des miracles d’ordre phy-
sique ou matériel, car toute la création obéit à son com-
mandement. Jésus pouvait guérir l’oreille de Malchus,
mais il ne pouvait pas automatiquement changer le cœur
de Pierre et en ôter la haine et la violence (Luc 22 : 50-
51). Dieu pouvait faire sortir l’eau du rocher, mais il ne
pouvait pas forcer Moïse à être patient.
Un pasteur rendait souvent visite à un jeune homme
chrétien qui avait été gravement brûlé. Le jeune homme
devait rester couché sans bouger pendant de longues
heures, et il lui était impossible d’accomplir même les
fonctions les plus élémentaires.
– Je voudrais que Dieu fasse un miracle et qu’il me
guérisse, dit-il un jour au pasteur.
– Dieu accomplit déjà un miracle, répondit le pas-
teur, mais pas celui que tu attends. Pendant ces dernières
semaines, je t’ai vu grandir en patience et en gentillesse.
Pour moi, c’est un plus grand miracle que la guérison de
ton corps.
La puissance de Dieu se manifeste dans notre vie,
non seulement par notre patience et notre persévérance,
mais aussi par notre joie. Quand la situation est pénible,
nous devrions manifester une joyeuse persévérance et
quand les gens nous irritent, nous devrions faire preuve
44
Colossiens 1 : 9-12

d’une joyeuse patience. Pour certains, la patience con-


siste à supporter mais surtout pas à se réjouir. Paul priait
pour que les chrétiens de Colosses puissent avoir une
patience et une persévérance pleines de joie.
Nous employons souvent indistinctement les mots
« joie » et « bonheur » alors que nous devrions les diffé-
rencier. Le bonheur dépend souvent des événements. Si
la situation est encourageante et les gens aimables, nous
sommes heureux. Mais la joie ne dépend ni des circons-
tances ni des gens. L’épître la plus joyeuse que Paul ait
écrite, l’épître aux Philippiens, a été rédigée en prison,
alors qu’il risquait la torture pour sa foi.
Seul l’Esprit de Dieu, à l’œuvre en nous, peut nous
donner la joie au milieu de circonstances et face aux
personnes éprouvantes : « Le fruit de l’Esprit c’est […]
la joie » (Gal. 5 : 22). La joie n’est pas un sentiment que
nous pouvons « fabriquer » ; l’Esprit la crée en nous :
« la joie que donne la communion de l’Esprit Saint »
(Rom. 14 : 17).
À plusieurs reprises, dans ma vie, toutes les cir-
constances semblaient annoncer des difficultés et
même l’échec. Pourtant mon cœur était rempli d’une
joie spirituelle qui ne pouvait venir que de Dieu.
Malheureusement, en d’autres occasions (bien trop
nombreuses, je l’avoue !), je me suis laissé abattre par
les difficultés et j’ai perdu à la fois la victoire et la joie.
La quatrième preuve de la puissance de Dieu à l’œu-
vre dans notre vie, c’est la reconnaissance. Les chrétiens
remplis du Saint-Esprit sont joyeux et reconnaissants
(Éph. 5 : 18-20). Quand nous perdons notre joie, nous
commençons à nous plaindre et à critiquer.
L’épître aux Colossiens déborde de reconnaissance.
Paul remercie Dieu pour l’église de Colosses (Col. 1 : 3) ;
il prie pour que ses membres, eux aussi, puissent remer-
cier Dieu davantage (1 : 12). Un des signes de notre
croissance spirituelle par l’étude de la Bible est la recon-
naissance (3 : 15-17). Nos prières devraient toujours
inclure des remerciements (4 : 2). Par son attitude de
gratitude et de reconnaissance envers Dieu, un chrétien
45
Soyez épanouis

prouvera qu’il est rempli de l’Esprit, avide de la Parole


et vigilant dans la prière.
Certains sont reconnaissants par nature, d’autres ne
le sont pas ; c’est pourquoi ces derniers ont particulière-
ment besoin de la puissance de Dieu pour exprimer leur
reconnaissance. Rappelons-nous que tout don parfait
nous vient de Dieu (Jac. 1 : 17) et qu’il est – comme le
disent les théologiens – « l’auteur et le consommateur
de toutes choses ». Même l’air que nous respirons est un
don gratuit de Dieu.
Non loin de ma maison se trouve le campus d’une
université. Dans le passé, cette école avait une équipe de
sauvetage qui aidait les passagers des bateaux sur le lac
Michigan. Le 8 septembre 1860, un navire de croisière
coula et Edward Spencer, un jeune homme aspirant pas-
teur, sauva à lui seul dix-sept personnes. L’effort fourni
ce jour-là lui laissa de graves séquelles au niveau de sa
santé et il fut incapable de poursuivre ses études. Quand
il mourut quelques années plus tard, on remarqua que
pas une seule des dix-sept personnes qu’il avait sauvées
n’était venue le remercier !
La reconnaissance est l’opposé de l’égoïsme. Un
égoïste dit : « Je mérite tout ce que je reçois ! Les autres
doivent me rendre heureux ! » Mais le chrétien réfléchi
sait que la vie est un don de Dieu et que les bénédictions
viennent uniquement de sa main généreuse.
Bien sûr, il est une bénédiction qui devrait nous
pousser constamment à être reconnaissants : c’est que
Dieu nous a « accordé le privilège d’avoir part à l’héri-
tage qu’il réserve aux chrétiens vivant dans la lumière »
(Col. 1 : 12). L’expression « accorder le privilège » impli-
que le fait que Dieu nous a rendus capables d’aller au
ciel ! Et en attendant le retour de Christ, nous jouissons
de la part de l’héritage spirituel que nous avons en lui
(Éph. 1 : 11, 18-23).
Dans l’Ancien Testament, le peuple de Dieu avait
reçu un héritage terrestre : le pays de Canaan. Les chré-
tiens d’aujourd’hui ont un héritage spirituel en Christ.
Canaan n’est pas le reflet du ciel, car il n’y aura ni
46
Colossiens 1 : 9-12

bataille ni défaite au ciel. Ce territoire est simplement


une image de notre héritage présent en Christ. Nous
devons nous approprier cet héritage par la foi en nous
basant sur les promesses de Dieu (Josué 1 : 1-9). Jour
après jour, nous faisons nôtres les bénédictions de Dieu
et cela nous rend encore plus reconnaissants envers lui.
En relisant la magnifique prière de Paul pour les
Colossiens, nous en voyons toute la portée. Nous avons
besoin d’intelligence spirituelle pour plaire à Dieu,
ainsi que d’une obéissance pratique dans notre marche
et dans notre travail. Mais le résultat final doit être la
puissance spirituelle dans notre être intérieur, puissance
qui produit une patience et une maîtrise de soi joyeuses
accompagnées de reconnaissance.
Avez-vous prié de cette façon récemment ?

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