L E B FIEFS HAWKWOOD

CRÉDITS DE LA VERSION ORIGINALE

Rédaction : Christopher Howard
Développement et maquette : Bill Bridges
t
Directeur artistique : John Bridges

CRÉDITS DE LA VERSION FRANCAISE

Iraduction : Anne Vétillard
Corrections : Laetita Jaworski
Illustrations : John Poreda
Cartes : Christopher Howard
Mise en page: LordKhony
Fabrication : Nicolas Hutter
Direction édiloriale: Anne Vétillard et Frédéric Weil

IVUTlSIIVl
édition

Miillisim Éditions
32. boulevard de Ménilmontant Holistic Design Inc.
75020 PARIS 5295 Hwy 7 8 D.337
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© 1999 par Holistic Design Inc. Tous droits réservés. Aucune partie de cet ouvrage ne peut être
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Impérial Survey et Hawkwood Fiefs sont des marques déposées, sous copyright, de Holistic
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marques déposées ou les copyrights concernés.

© 2003 par Multisim pour Atlas stellalre: les fiefs hanknood.

THBLE DES FIHTIÈHES

Sous la bannière du lion 2

Delphes 4

Ravenne 15

Leminkainen 26

Gwynneth S6

Autres flefs 47
 SOUS LA
BANNlERE DU LION
Permettez-moi de me présenter: je suis le
baron Geoffrey Antonin Hawkwood de Gwynneth.
Mon père appartenait à la haute noblesse, et
était le seigneur et l'unique dirigeant du conti-
nent de Hôd, un digne héritier des premiers
colons à la peau brune. Ma mère était une noble
dame de la maison Juandaastas. Je suis né en
4951, cinq ans avant le début des guerres impé-
iles, dans la forteresse de mon père, bâtie
:
is les montagnes bordant la mer Prosperène.
i début de la guerre, les al-Malik étaient nos
ennemis Jurés, bombardant nos villes depuis
l'espace et massacrant nos soldats sur des mon-
des lointains. Cependant, en l'espace d'une nuit,
ils s'allièrent à nous pour combattre les Décados
et le retour des pillards vuldrok.
Les aléas de cette guerre furent souvent tra-
giques, mais frôlèrent parfois le comique. En
effet, la maison al-Malik devait combattre trois
ennemis simultanément: les Décados, les
Hawkwood et les Symbiotes, dont les activités
impies reprenaient de plus belle. Elle fut donc
contrainte de rejoindre la table des négocia-
tions. De notre côté, les pillages vuldrok et les
agressions croissantes des Décados alliés aux
Hazat nous forcèrent à accueillir nos anciens
adversaires. En tant que soldat, l'avais vu les
dommages que nos propres vaisseaux avaient
infligés aux al-Malik. Les raids symbiotes sur
Shaprut, dont les défenses étaient affaiblies,
avaient eu des conséquences bien pires... Alors
que le cours de la guerre changeait peu à peu,
au gré des alliances et de la fortune des armes,
j'entendis l'appel que lança le chef de notre
famille, Alexius. Lorsque la guerre prit fin, le
seigneur hawkwood, fermement installé sur
le trône, lança un plaidoyer vibrant, non
pas pour la supériorité de sa propre famille,
mais pour l'unité de l'humanité parmi les étoiles,
libérée de la domination d'une seule maison.
Depuis la fin des guerres, les habitants des
Mondes Connus ont peu à peu pris conscience
que les planètes sur lesquelles ils vivent, ce terri-
toire que nous appelons aujourd'hui l'empire, sont
cernées de toutes parts par des forces hostiles.
Les Vuldrok sauvages pillent les mondes hawk-
wood tandis que les Kurgan païens menacent les
Hazat affaiblis. Les Symbiotes harcèlent les al-
Malik sur la frontière de Stigmate, et même les
Décados et les Ll Halan doivent affronter la mena-
ce silencieuse et potentielle des mystérieux Vao.
De plus, dans tous les Mondes Connus, les étoiles
elles-mêmes déclinent. Nous sommes maintenant
au crépuscule du cinquième millénaire, qui sera
peut-être le dernier. C'est aujourd'hui, à ce
moment crucial où tout peut s'arrêter ou renaître,
que nous devons résister tous ensemble. Sinon,
nous tomberons les uns après les autres...
C'est pour cette raison que l'empereur a
ordonné la rédaction d'atlas stellaires décrivant
les Mondes Connus. Ces ouvrages symbolisent
l'idée que ce qui nous divise a toujours été bien
moindre que ce qui nous unit. Chaque volume
sera rédigé par le membre de l'Ordre du Phénix
(un Chevalier errant de l'empereur) qui connaît
le mieux les mondes présentés. L'empereur a
promis que les auteurs pourront exprimer leurs
opinions sans qu'aucune censure ne s'exerce, et
ce quelle que soit leur maison. Il a été décidé
que les Hawkwood, la famille d'origine de l'em-
pereur, s'exprimeraient les premiers. J'ai été
choisi parce que je suis un soldat et non un cour-
tisan, et que je ne crains pas de décrire les cho-
ses telles qu'elles sont. J'ai quitté ma planète
natale il y a plus de deux ans, accompagné d'une
suite de deux Auriges (deux pilotes, dont un car-
tographe stellaire), d'un Ingénieur, d'un guéris-
seur amalthéen et d'un érudit orthodoxe.
J'ai depuis parcouru l'espace hawkwood en
vaisseau spatial, en bateau, à cheval et souvent
à pied. Comme on peut s'y attendre, j'ai rencon-
tré une grande variété de peuples, de traditions
et d'opinions variées au cours de mes voyages.
J'espère que cet ouvrage fera justice à cette
diversité. Finalement, je ferais preuve de négli-
gence si je ne déclarais pas officiellement
que les observations portées dans cet ouvra-
ge ne reflètent que mes opinions personnelles,
et non celles de ma maison ou de l'empereur
Néanmoins, j'ai voulu écrire un rapport Juste el
impartial sur ces planètes. J'espère sincère-
ment que les auteurs qui me succéderont pour
la rédaction des prochains ouvrages suivronl
l'exemple que je me suis efforcé de leur offrir.
Baron Geoffrey Hawkwood,
Gwynneth.

Baignée dans la lumière Jaune-orangée de son
soleil, Delphes semble, depuis l'espace, divisée
en trois bandes horizontales : une immense région
verte et bleu océan, encadrée par deux dômes de
glace blanche en pleine expansion au niveau des
pôles. De grandes zones grises de néobéton et, la
nuit, d'immenses réseaux lumineux témoignent
de la présence d'une population humaine
nombreuse et dynamique. Des formations nuageu-
ses en spirale parcourent en permanence l'at-
mosphère, trahissant le climat cyclonique de la
planète. Berceau de la maison Hawkwood depuis
ses premiers Jours, Delphes est restée tout au
long de son histoire le point central de la puissance
militaire, économique et politique hawkwood.
HISTOIRE
Les explorateurs de la Première République qui
découvrirent Delphes en 2395 comprirent immé-
diatement l'importance qu'elle revêtirait par la
suite. Possédant de précieuses ressources miné-
rales, la planète devint rapidement l'enjeu de
revendications politiques et économiques rivales.
Similaire à la Teyr-Sainte en température et en
écosystèmes, elle semblait un lieu de colonisa-
tion idéal aux yeux des colons épuisés. Les puis-
sances dirigeantes de la fragile république
voulaient garder la nouvelle planète sous leur
emprise, tandis que des éléments séparatistes
pensaient retrouver sur ces terres nouvelles les
libertés refusées sur les mondes plus développés.
Des émeutes sanglantes permirent aux colons de
f rompre les liens avec la Première République ;
l'un des chefs révolutionnaires, Hans Nodol,
DELPHE5
s'empara de la capitale et fit même exécuter le
gouverneur républicain. Après avoir conquis sa
liberté, le peuple de Delphes voulut revenir à une
certaine normalité. Sautant sur l'occasion,
Gervaise Windsor-Habsbourg (un P.D.-G. qui
prétendait posséder un sang royal datant de la
Teyr pré-spatiale) consacra publiquement les ulti-
mes ressources de son entreprise à la restauration
de l'ordre sur la planète.
Les révolutionnaires et les éléments républi-
cains survivants se mirent ainsi à dépendre de
l'astucieuse diplomatie économique de Gervaise,
qui en profita pour reconstruire sa base politique.
Il devint rapidement le dirigeant de facto de la
planète, puis il retira son soutien aux deux factions
rivales en arrêtant leurs chefs. Il fit alors aux deux
camps une offre si tentante qu'ils ne purent la
refuser : il leur proposa de jouer un rôle dans le
nouveau gouvernement. Gervaise lança ensuite
le programme de réformes nécessaire à la survie
de la planète. Gardant la part du lion pour sa
famille et ses confidents, il édifia une base politique
loyale aux Windsor-Habsbourg. Sa philosophie
d'idéalisme pragmatique fut perpétuée par ses
héritiers longtemps après sa mort.
En 2525, le seigneur Robert Hawkwood (le petit-
fils de Gervaise) fonda officiellement la maison
Hawkwood, consolidant les revendications terri-
toriales de sa famille. Sa maison s'allia à d'autres
puissances étrangères et à une autre famille royale
embryonnaire, les Justinien. Ces derniers possé-
daient non seulement leur propre planète, Paradis,
mais contrôlaient aussi Couraï (l'un des conti-
nents de Delphes). Durant la Diaspora et la
Seconde République, Delphes Joua un rôle de plus
en plus important dans l'histoire galactique. Quand
le prophète Zacharie commença à répandre sa
doctrine, il fut bien accueilli sur la planète hawk-
wood. Celle-ci gagna un statut encore plus élevé
auprès de l'Église quand un grand nombre de ses
enfants partit combattre vaillamment dans la
guerre ukar.
Durant l'apogée de la Seconde République,
Delphes resta essentiellement une puissance
régionale. Toujours considérée comme presque
parfaite en termes de climatologie et d'environ-
nement naturel, Delphes n'eut pas vraiment besoin
des bénéfices douteux de la terraformation, très
à la mode à cette époque. Sa population refusa
même avec mépris la technologie du contrôle
météorologique (aujourd'hui, de nombreux
Delphiens regrettent amèrement cette décision).
Lorsque la République s'effondra, Delphes fut
l'une des premières planètes à observer le phéno-
mène du déclin des étoiles. Son soleil jaune, qui
ressemblait à celui de la Teyr, grandit et prit une
teinte orange en l'espace de deux générations.
Mais au lieu de se réchauffer, la planète se refroi-
dit rapidement. L'augmentation de l'activité des
taches solaires généra de graves problèmes, provo-
quant l'apparition de nouvelles tendances clima-
tiques à la surface de la planète. Les formes de vie
indigènes périrent, et seul le déplacement artifi-
ciel des espèces vers de meilleurs climats permit
d'éviter leur extinction totale.
En dépit d'un chômage endémique et de troubles
politiques, Delphes réussit à résister à la disso-
lution massive des centres urbains qui survenait
sur les autres planètes. Acceptant à contrecœur
les édits de l'Église pour éviter les accusations
d'hérésie, les Hawkwood de Delphes ne parvinrent
pas à éviter la disgrâce auprès de la majeure
partie de la hiérarchie religieuse. Cette controverse
dura des siècles, jusqu'à ce qu'au 46 e siècle
Delphes prouve à nouveau sa valeur en défen-
dant les fidèles lors des invasions barbares.
Protégée d'un contact direct par Ravenne et
Leminkainen, elle ne fut pratiquement jamais
attaquée, ce qui lui permit d'apporter son aide
aux planètes voisines.
Delphes et les autres mondes hawkwood joigni-
rent leurs forces à celles de Vladimir Alecto lors-
qu'il unifia les étoiles contre les barbares. I n
autre événement important de cette époque fut le
déclin de la maison Justinien, qui perdit son statut
de puissance majeure. Ses meilleurs soldats
avaient presque tous péri lorsqu'elle avait soutenu
la maison Alecto, et le coup final fut la fermeture
de la route stellaire vers Paradis, la coupant
de sa base de pouvoir. On suspecta d'ailleurs
une implication décados (ou peut-être hazat). La
bonne volonté des dirigeants de Delphes, qui
permirent à la maison affaiblie de garder ses fiefs
à Couraï, plaça fermement les Justinien dans le
camp des Hawkwood.
Au 50e siècle, Delphes fut la force militaire et
diplomatique dominante dans la tentative de prise
de pouvoir hawkwood durant les guerres impé-
riales. Toujours protégée d'une attaque directe,
Delphes bénéficia grandement de l'ascension
d'Alexius au trône. Elle reste la base de pouvoir la
plus solide de l'empereur, pourtant natif de
Ravenne. Depuis le couronnement d'Alexius,
Delphes a considérablement augmenté son
influence sur Téthys et sur Byzantium Secundus.
Jamais conquise durant deux mille cinq cents ans
de règne hawkwood, la « Lionne des Planètes » se
prépare à aider l'empire à entrer dans le prochain
millénaire.
LE SYSTEME S0LAIRE
• Chalora : Chalora est une planète rocheuse de
taille moyenne, avec une vitesse de rotation
axiale très lente (un cycle de rotation dure trois
mois teyriens). Le sol de l'hémisphère diurne
était à l'origine en fusion, tandis que celui de
l'hémisphère nocturne était gelé. Depuis le
déclin du soleil, le côté en fusion s'est un peu
refroidi. Les températures restent viables dans
le large périmètre marquant la frontière entre le
jour et la nuit.
• Kosa : Kosa est une petite planète rocheuse,
autrefois riche en métaux précieux. De nombreu-
ses opérations minières l'ont exploitée durant
les derniers siècles, mais toutes sauf une ont
fermé car leur coût de fonctionnement est
devenu prohibitif. Cetus-12 est un consortium
minier JustinicnMuriges, dont les ouvriers
mènent une existence difficile sous des dômes
environnementaux archaïques.
• Delphes (Miércoles) : Delphes est la troisième
planète importante du système, et la seule qui
possède une atmosphère respirable. Sa lune.
Miércoles, a environ le cinquième de la masse
de Delphes, et abrite un certain nombre d'ins-
 CARACTERISTIQUES DE DELPHES
#•ifathédrale : Orthodoxie.
Agora : Auriges/liaillis.
• Garnison : S
• Capitale : mégalopole d'Anschok - Ouest.
• Sauts: 2
Momies adjacents: Téthys (vers le jour), Penlateuque (vers lu nuit), Kavenne (parallèle).
• Système solaire : Chalora, Kosa, Delphes (Miércoles), Cylor, Cainden. Rochala.
Delphes orbite autour d'un soleil jaune orangé de type K5 (température de surface 3900 °C)
à une distance de 201 millions de kilomètres. Il est à peine plus grand que celui de la Teyi^Sainle,
et les astronomes de l'Église et des Auriges estiment sa masse à 1.2 MSTS (masse du soleil
de la léyv-Saintc). '1res affecté par le phénomène du déclin des étoiles, il arbore une teinte orange
décolorée, et dégage beaucoup moins de chaleur que la normale pour une étoile de ce type.
• Niveau technologique : (i
• Population humaine: 2,015milliards.
• Population xénomorphe : 150000 (essentiellement des llr-Obun).
• Ressources : granit, or, deulérium.
Exportations : granit, or, deutérium. politique.
• Paysage : Delphes est une planète fmide el venteuse, avec im climat tempéré près de l'équaleur
et dans les latitudes moyennes durant les mois d'été. Cependant, les chutes de neige ne sont
pas rares le long de l'équateur. Des forêts de feuillus recouwent la xone équaloriale. tandis
que des forêts de résineux, des steppes et des toundras arctiques occupent te reste de la pla-
nète. Les régions polaires se sont étendues bien plus loin que les masses continentales qui
les soutiennent. : les océans polaires gèlent durant limer.

tallations militaires hawkwood. Miércoles est industrieuse et étrangement optimiste. Mis à \

interdite au personnel non autorisé.
» Cylor : Cylor est une planète volcanique très
active. Elle est de temps en temps utilisée
comme obstacle dans les manœuvres d'entraî-
nement de la flotte hawkwood.
• Cainden : Camden est une géante gazeuse de
type Jupiter, bleue et violette.
> Rochala : Rochala est un petit rocher gelé, perdu
dans l'espace. Ce planétoïde servait autrefois de
poste d'écoute aux Hawkwood, jusqu'à ce que
plusieurs équipages successifs deviennent fous
et s'entretuent.
POPULRT1ON
l'épreuve par les éléments, les Delphlens - du
plus grand seigneur aujalus humble serf- pensent |
qu'il existe peu de choses qu'ils n'ont jamais vues
ou auxquelles ils ne peuvent pas faire face.
Urbanisée et sophistiquée, la population reste très I
Instruite. Même les villages les plus éloignés reçoi- j
vent les dernières nouvelles de l'empire grâce à un |
excellent système de crieurs de ville.
Le plus grand continent, Virigo, est divisé en
deux par une frontière politique, qui sépare Virigo |
Major de Virigo Minor. Avec Couraï (séparé de :
Virigo par un bras de mer), ce groupement conti-
nental constitue quatre-vingts pour cent des I
masses terrestres de Delphes. Les vingt pour cent |
restants sont formés par les deux continents polai-
res, Frisla et Davros.

GÉOGRRPH1E Uiniqn FIHJDH

Depuis l'espace, Virigo Major ressemble à une I
En dépit des terribles tempêtes qui balayent la grande étendue verte, sillonnée par des lignes de
planète, la majeure partie de la population de néobéton gris et segmentée en motifs géomé-
la capitale hawkwood reste audacieuse, triques dessinés par les terres agricoles. Les
 écosystèmes principaux sont constitués de furets
de feuillus et de prairies de hautes herbes à l'équa-
teur, et de forêts de résineux, de toundras alpines
et de forêts boréales quand on s'éloigne vers les
pôles. Des vents violent balayent sans cesse le
continent, ce qui convient parfaitement, selon
l'opinion générale, à l'atmosphère politique de la
capitale planétaire. Virigo Major est occupé à
parts égales par des domaines nobles et des fermes
libres, la majorité de la population du continent
résidant dans ses trois mégalopoles. Les agglo-
mérations sont reliées par l'un des systèmes de
routes les mieux entretenus de l'empire. L'économie
de la planète étant en plein essor, les véhicules
motorisés deviennent aussi courants que les
chariots tirés par des chevaux ou des brutes.
Virigo Major est divisée en comtés et baron-
nies, allant de grands fiefs régionaux à de petites
villes. La princesse Victoria Hawkwood gouverne
tout le continent. Elle est aussi le porte-parole de
Delphes pour les affaires interplanétaires. Aimée
rie son peuple, elle gouverne avec une main de
ier dans un gant de velours. Depuis la mort récente
• l'un de ses neveux favoris, messire Erasius
lenry Hawkwood, elle s'intéresse beaucoup à la
politique de Leminkainen. Sous son autorité, un
réseau de nobles de moindre statut, de chefs reli-
gieux et d'intérêts guildiens forment un système de
gouvernement très bien organisé, qui supervise les
affaires internes du continent. Ce type de gouver-
nement existe depuis la Chute et a rendu de grands
services au royaume, faisant de Virigo Major l'une
des régions les plus riches et les plus stables de
l'empire.
LES MÉGALOPOLES
Virigo Major possède trois grandes zones urbai-
nes qui s'étendent en bandes parallèles sur les
régions septentrionales, équatoriales et méridio-
nales du continent. Ces mégalopoles sont formées
soit d'un tissu urbain ininterrompu qui s'étend
littéralement sur des centaines de kilomètres, soit
de grandes cités individuelles reliées par de peti-
tes villes et hameaux. Elles possèdent le plus haut
degré de technologie que l'on puisse trouver chez
I des citoyens ordinaires sur un monde hawkwood
(même les serfs disposent d'un éclairage élec-
trique et de l'eau courante).
La mégalopole de Kago : La région de Kago
s'étend sur la côte septentrionale du conti-
nent, le long de la mer de Bering.
Principalement constituée de vieilles cités indi-
viduelles, Kago est un amas confus d'autoroutes
tortueuses, de styles architecturaux différents,
de bidonvilles et d'industries lourdes. La majo-
rité de Kago est recouverte de « piles », similaires
à celles de Byzantium Secundus. Ces structures
sont des ossatures de poutres d'acier et de
néobéton, soutenant des routes et des bâti-
ments en terrasse. Elles ressemblent un peu à
une fourmilière et permettent à plusieurs
couches d'une population grouillante de vivre les
unes au-dessus des autres, dans des régions
montagneuses où les terres valent de l'or. Les
chantiers navals de Kago construisent la plupart
des navires marchands qui sillonnent les mers
de la planète, en dépit du fait que son port soit
pris par les glaces durant les trois quarts de
l'année. D'immenses navires brise-glace gardent
des chenaux ouverts pour le trafic maritime.
La cité abrite aussi un certain nombre d'indus-
tries : raffineries, exploitations minières dans les
régions rocheuses du sud, et même une petite
industrie automobile en plein essor. Après la
promulgation de la Doctrine de l'Héritage
Universel, Kago a commencé une lente transition
vers l'utilisation de carburant fossile, pour mont-
rer sa bonne volonté à se convertir à des formes
de technologie plus primitives. Aujourd'hui, elle
dépend beaucoup de cette ressource de plus en
plus rare, et souffre de pénurie d'énergie. Kago
est aussi la ville la plus polluée de tout l'espace
hawkwood. Les Fouinards, les Recruteurs et de
nombreuses guildes mineures industrielles et
sociales sont puissants dans cette région,
employant des millions de citoyens. Des milliers
d'enfants vagabonds errent dans les bas quar-
tiers. Certains sont de petits mendiants miséra-
bles, mais d'autres forment des bandes qui
attaquent les étrangers avec des bâtons, des
poignards et même des armes à feu. Même la
milice locale ne peut mettre fin aux meurtres et
aux désordres qui régnent parfois dans cette
région.
Kago a été la première implantation humaine sur
Delphes, et regorge de légendes urbaines pitto-
resques. La plus remarquable est peut-être celle
qui raconte comment le disciple Hombor le
Mendiant se rendit dans la région (déjà une
grande ville à l'époque de la Diaspora) pour
affronter deux démones. Il avait entendu parler
de ces créatures qui se faisaient passer pour des
prêtresses, attaquant et dévorant les pèlerins.
Les démones invitèrent le disciple dans leur
antre et, après lui avoir servi un repas de côte-
lettes de chèvre et de milliriz, le dévorèrent.
Envahi par l'esprit du Pancréateur, le disciple
se reconstitua dans leur estomac. Surgissant de
sa prison de chair, il tua les démones et libéra
la région de leur emprise. Même si cette histoire
n'est pas consignée dans l'Évangile Oméga, elle
reste une légende importante de la mégalopole
de Kago. L'un des plus grande temples dédié à
Hombor est construit dans cette région. Il est
occupé par des Amalthéens, qui soignent les
pauvres.
La mégalopole d'Anschok : Cité vitrine de la
planète, Anschok est aussi la capitale du conti-
nent. Elle abrite des bâtiments importants,
comme la cathédrale Domaldo et le palais de la
princesse Victoria. Construite sous la forme de
deux zones urbaines presque contigues durant
la Diaspora et la Seconde République, Anschok
s'étend sur toute la largeur du continent.
Archltecturalement, la ville reste un superbe
exemple de style hawkwood et républicain. Des
structures anciennes en terracite, d'apparence
délicate, ont survécu un millénaire depuis la
Chute, et se sont mêlées aux tours modernes de
verracier des guildes, aux palais de marbre, et
aux bâtiments plus modestes en néobéton et en
briques. Tirant avantage de son surnom de « cité
des vents », Anschok utilise des éoliennes pour
subvenir à ses besoins énergétiques : de grands
champs de turbines d'acier parsèment le
paysage urbain, imprégnant la ville d'une puisa--
tion sourde.
Anschok est un centre d'érudition et de
commerce. De grandes universités religieuses,
des agoras tentaculaires, des musées et des
théâtres cultivent et divertissent la population,
qui est l'une des plus instruites de l'empire. La
cité est aussi un cadre populaire pour les
romans et l'industrie de la lanterne magique. Les
Recruteurs et les Baillis se partagent le pouvoir
financier de la ville.
Située le long de l'équateur, Anschok est aussi
la région la plus chaude de la planète. Les
températures estivales atteignent quelquefois
27 °C, attirant des voyageurs venus du monde
entier pour profiter de la douceur équatoriale.
Les stations balnéaires de Médiro sont parti-
culièrement, populaires, ont la réputation d'être
le lieu de retraite privilégié des million-
t
naires. .. et un antre de péché. Un fort contin
gent d'Auriges s'active autour du spatioport
très dynamique de la ville, où des groupes plus
réduits et moins respectables, comme la guilde
des Courtisanes, exercent ici aussi leur
commerce.
La personnalité la plus connue d'Anschok est
sans doute la nièce (et pupille) de la princesse
Victoria, dame Pénélope Hawkwood. La prin-
cesse Victoria a adopté sa nièce après le décès
du père de l'enfant, le duc Louis Cardalo
Hawkwood. Celui-ci est mort en même temps
que le père de l'empereur Alexius, Utar Vincius,
dans l'explosion de son vaisseau, le Basilique.
Dame Pénélope a vécu dernièrement une
nouvelle tragédie, quand son frère, messire
Erasius Henry Hawkwood, est mort sur
Leminkainen dans des circonstances mysté-
rieuses. Lors de ma visite d'Anschok, j'ai eu
l'occasion de rencontrer la princesse au gala
donné pour son dix-septième anniversaire (l'âge
de la majorité sur Delphes). Bien qu'elle soit
d'une beauté incomparable, instruite d'une
11
façon parfaite dans les subtilités de l'étiquette
et qu'elle fasse preuve d'une grande douceur,
dame Pénélope ne possède pas encore la volonté
de fer de sa mère adoptive, ni son sens politique
aigu. Néanmoins, la princesse Victoria et dame
Régnus-Octavia (la mère d'Alexius) considè-
rent un mariage entre la jeune fille et l'empereur
comme une nécessité politique. Pendant que
les maîtresses les plus connues de l'empereur
(la duchesse Salandra Décados et sœur
Théafana al-Malik de la Fraternité des
Armes) rivalisent pour retenir l'attention impé-
riale, cette jeune dame modeste a déjà rassem-
blé un assez grand soutien dans la maison
Hawkwood.
Dame Pénélope vivait dans un manoir majes-
tueux sur la côte de Médiro, jusqu'à ce qu'un
noble al-Malik fou d'amour soit surpris en train
d'escalader ses fenêtres... La jeune héritière
résidp maintenant avec sa mère au palais ducal
pour mettre fin à de telles tentations et proté-
ger sa vertu. Néanmoins, les romantiques et
les mauvaises langues de Delphes ont déjà
concocté une longue liste des prétendus amants
de la princesse.
Un autre citoyen célèbre d'Anschok est le doyen
Ebenezer Mek des Baillis. Sans doute l'homme
 le plus riche des royaumes hawkwood, le doyen Virigo Minor
Mek dirige la comptabilité de l'agora de Delphes Virigo Minor constitue le tiers sud-est du super-
depuis quatre-vingt-cinq ans. On lui attribue continent de Virigo. Cette région est plus pauvre et
généralement la responsabilité de la prospé- dispose d'une technologie moins avancée que celle
rité financière de la planèle. Cependant, ses de Virigo Major. Des tensions sociales latentes
détracteurs l'accusent d'avoir délibérément sont en train de remonter à la surface, provoquant
étouffé l'expansion économique de certaines des émeutes sanglantes dans certaines régions,
régions pour en favoriser d'autres. (Son glis- tandis que d'autres zones connaissent la paix et la
seur a été récemment la cible de jets de pierre sérénité attribuées généralement aux terres hawk-
par la foule en colère dans l'État-Saint de wood. Le nouveau dirigeant de la région, le duc
Nacado.) En dépit de sa célébrité, le dpyèn Mek Montgomery Hawkwood, s'est assis sur le trône
reste une personne énigmatique. 11 vit dans un ducal à la mort de son père, l'année dernière. Je
manoir étroitement gardé, bâti sur une île arti- l'ai rencontré lors d'une retraite spirituelle à
ficielle de la côte de Médiro. 11 se rend souvent Doloria. Il m'a fait part de l'inquiétude qu'il a
sur Téthys, et mènerait des affaires douteuses ressentie lors de sa récente accession au trône.
sur Leminkainen. Montgomery a été couronné duc quand son père,
La mégalopole de Shiro : Shiro est une cité Egil Gordon Hawkwood, a finalement succombé
côtière méridionale prospère. Nichée entre des aux blessures reçues durant les guerres impéria-
montagnes abruptes et des fjords étroits, la les (le gaz génomorphique décados est une arme
mégalopole est célèbre pour sa production de hideuse). Le jeune duc bien intentionné a rapide-
technologie de précision dans le domaine des ment reçu le baptême du feu. Durant les dernières
télécommunications, de la médecine et des années du règne de son père, le palais ducal était
composants pour l'industrie spatiale de Téthys. devenu le rendez-vous des mauvais conseillers,
La région accueille de nombreux Ingénieurs et des politiciens corrompus et des guildiens rapaces.
quelques guildes techniciennes mineures. En "^Le chambellan du vieux duc, le marquis Humboldt
dépit de ce penchant pour la science de la popu- Hawkwood, était l'un des principaux acteurs de la
lation, la superstition fait des ravages dans les tentative manquée d'Egil pour s'emparer du trône
vallées couvertes de brume de Shiro. Et souvent impérial aux dépens d'Alexius, et il garde encore
pour d'excellentes raisons ! Les serpents des une grande influence à la cour ducale. Le cham-
glaces et les meutes de loups-cerviers sauvages bellan a jusqu'ici réussi à résister à toutes les
de Davros s'attaquent aux habitants des régions tentatives de Montgomery pour l'écarter du
rurales environnantes. Pire encore, il paraîtrait pouvoir.
qu'un convent de psychomanciens s'est terré Le duc Montgomery a déjà dû affronter des trou-
dans la région, et s'amuse à rendre fous les bles dans l'État-Saint de Nacado : des émeutes de
citoyens. Leurs victimes peuvent couver la la faim, une augmentation de la criminalité, et un
maladie pendant des mois, devenant de plus en conflit permanent entre l'Église et la Ligue. Les
plus psychotiques, puis ils sont subitement frap- guildes exigent une modernisation, tandis que les
pés par une crise de folie meurtrière. On peut les dirigeants ecclésiastiques veulent maintenir les
reconnaître à leurs yeux injectés de sang. Ces traditions pastorales de la région. Les deux camps
victimes meurent rapidement d'hémorragies sont pratiquement en guerre ouverte. Le duc
internes, si elles n'ont pas d'abord été tuées Montgomery est un jeune homme d'une vingtaine
pour les empêcher de nuire... Bien sûr, dans d'années, calme et érudit. Il est considéré comme
cette région glaciale et enneigée, il existe de le célibataire le plus en vue de Delphes, en dépit
nombreuses raisons pour que les yeux d'une de son allure studieuse. J'ai entendu dire que de
personne rougissent. Des Pénitents orthodoxes belles héritières delphiennes et d'autres maisons
et même l'Œil impérial ont mené une enquête se rendent aux fêtes hawkwood locales dans
sur ces meurtres de « l'Œil Écarlate », sans l'espoir d'influencer l'avenir de ce continent.
aucun succès.
LES MÉGALOPOLES
Virigo Minor possède deux zones urbaines prin-
cipales : la mégalopole de Doloria sur la côte nord-
ouest de la mer de Médiro, et l'explosif État-Saint
de Nacado au sud. Possédant un niveau de tech-
nologie inférieur à celui de Virigo Major, les méga-
lopoles de Virigo Minor sont plus traditionalistes
dans leur définition de la technosophie (le péché
de l'adulation de la technologie).
• La mégapole de Doloria : Doloria est une
région tranquille et paisible. Son ambiance
agréable offre un répit bienvenu à ceux qui
veulent échapper aux fastes technologiques
d'Anschok et à son rythme de vie trop rapide.
Pratiquement dépourvue d'architecture de la
Seconde République, Doloria possède une
impressionnante collection de bâtiments d'inspi-
ration post-Chute religieuse et hawkwood, en
bois et granit local. La dirigeante de la ville, la
marquise Coraline Hawkwood, est une parti-
sane fervente de l'Église. Les centaines de
chapelles, de cathédrales et d'églises parois-
siales de sa ville portent le témoignage de
siècles de parrainage ardent. Généralement
sereine, la cité reste le véritable centre des
débats théologiques de la planète, même si la
cathédrale principale se trouve à Anschok.
Quand les conseils épiscopaux se retrouvent
dans une impasse, rien ne concentre mieux
l'esprit des débatteurs que la quiétude natu-
relle des églises de Doloria et le spectacle
magnifique des centaines de lacs qui parsè-
ment le paysage. La région abrite plusieurs
exploitations minières Justiniennes, spéciali-
sées dans l'extraction de l'or et des métaux
précieux.
La résidence de l'archevêque Lyander se trouve
à Doloria. L'archevêque est le métropolite de
Delphes, responsable du bien-être spirituel des
quatre planètes hawkwood. Théologien hinayana
moyennement traditionaliste, avec une légère
inclination pour les réformes, il espère succé-
der au patriarche Ézéchiel l'Ancien, et rejoindre
la Teyr-Sainte à la mort de ce dernier. Rivalisant
pour obtenir la faveur du syneculla avec les
autres métropolites comme Marcion Li Halan de
Kish et Jordano d'Aragon, Lyander a pris une
position théologique de plus en plus conserva-
trice. Cela a eu d'importates conséquences sur
les nominations religieuses dans tous les
mondes hawkwood. Il est encore trop tôt pour
Juger des conséquences de ses choix sur
l'espace hawkwood.
• L'État-Saint de Nacado : La maison
Hawkwood a donné la région de Nacado à
l'Orthodoxie en 4120, pour témoigner de sa
ferveur religieuse. Cette dernière a gouverné la
région comme une cité-état autonome, tandis
que la maison gardait la responsabilité de sa
sécurité extérieure. Nacado s'est rapidement
débarrassée des vestiges technologiques de la
Seconde République, et une grande partie de ses
zones urbaines sont revenues à un mode de vie
agricole. Cet arrangement a bien fonctionné
pendant des siècles, mais quand le phénomène
du déclin des étoiles s'est intensifié et que la
planète s'est refroidie, les pénuries de nourri-
ture sont devenues un grave problème.
Dépendant maintenant d'importations de vivres
pour sa survie, Nacado doit faire face à une
contestation urbaine croissante. Manifestant
ouvertement pour obtenir de la nourriture et un
adoucissement des lois anti-technosophie, les
citadins sont en conflit avec l'Église et les habi-
tants des zones rurales qui, eux, voudraient
conserver leurs valeurs traditionnelles.
L'autorité religieuse de la région, l'évêque
Vereen, est un homme de bonne volonté, qui
tente d'équilibrer les différentes réclamations,
mais il a dû récemment faire appel à la maison
Hawkwood pour restaurer l'ordre dans son
diocèse.
CQUHHÏ
Couraï appartenait autrefois au continent de
Virigo, mais une lente dérive des plaques tecto-
niques et de soudains tremblements de terre ont
récemment séparé les deux terres. Les tremble-
ments de terre et le volcanisme sont toujours
intenses dans les régions orientales et méridio-
nales. Un nuage sombre surplombe souvent le
bras de mer qui sépare les deux continents. Les
volcans sous-marins sont aussi assez courants, ee
qui interdit pratiquement le détroit de Couraï à la
navigation. Selon un ancien traité, Couraï appar-
tient à la maison Justinien. Après l'infortune des
Justinien durant les premières guerres impériales,
la maison Hawkwood leur a permis d'administrer
la majeure partie de la région, sous un régime de
monarchie constitutionnelle semi-autonome. Ln
noble hawkwood (la marquise Chirona Hawkwood)
préside le triumvirat gouvernant la région. Celui-
ci gère les affaires internes, tandis que la maison
Hawkwood garde l'exclusivité du traitement des
 affaires étrangères. Le triumvirat actuel est
composé du marquis Udoro Justinien, de
l'évêque Mégnasi et du doyen Mozak des
Recruteurs. Cet arrangement s'est récemment
effondré suite à l'animosité personnelle crois-
sante entre les membres du triumvirat.
La rivalité entre la maison Justinien el les
Recruteurs pour le contrôle des ressources
minérales de la planète a en effet décuplé. Au
grand désespoir des Recruteurs, le marquis
Udoro et d'autres nobles justiniens ont exercé • Armes : morsure (iid), griffes (6d), écailles
de fortes pressions pour étendre leur influence
outremonde, et obtenir des concessions miniè- • Armure: lOd
res sur Ravenne et Leminkainen. De leur côté, •Vitalité :
les Recruteurs de Couraï et d'autres groupes • 10/-8/-6/-4/-2/0/0/0/0/0/0/0/0/0/0/0/0/0/0/0/0/0
guildiens (poussés par le doyen Mozak, un radi-
cal) sont en train d'outrepasser les prérogati-
ves accordées à la Ligue. Le doyen Mozak a
même ouvertement vanté les vertus de la
Seconde République, Pendant ce temps, l'Église
'• - qui s'est toujours opposée au triumvirat, le
considérant comme une institution vaguement
républicaine - tente d'éliminer purement et simple-
ment ce mode de gouvernement.
L'évêque Mégnasi a récemment été nommé à
l'évêché de Couraï par l'archevêque Sigmund Drual,
le syneculla orthodoxe de la Teyr-Sainte.
Normalement, cette nomination aurait dû être
faite par l'archevêque Lyander, mais ce dernier a
cédé ce privilège au syneculla pour des raisons
inconnues. L'évêque Mégnasi est l'ecclésiastique
le plus conservateur qui ait jamais été nommé
dans cette région, et ce depuis des siècles. Alors
que l'Église est officiellement un parti neutre dans
la vendetta qui oppose les Justinien aux
Recruteurs, l'antipathie qui règne entre l'évêque et
le doyen, presque ouvertement républicain, a peu
à peu rangé l'Orthodoxie locale aux côtés de la
maison mineure. Le marquis Udoro Justinien a
récemment abjuré la tradition eurygnostique, et est
devenu un donateur généreux et un partisan de
l'Orthodoxie. Certaines personnes remettent en
question sa conversion, soutenant qu'il n'a abjuré
que pour obtenir le soutien de l'Église contre les
Recruteurs. Le gouverneur hawkwood de la région,
la marquise Chirona, est une femme compétente
qui maintient une neutralité prudente, n'agissant
que lorsqu'il est nécessaire de restaurer l'ordre
public.
La mégalopole de Veet : Veet est le centre
minier et de raffinage le plus important de la
I3LHCEH DE IFHISIH
Corps: Force 15, Dextérité 10, Endurance 13
Intellect : Intelligence I. Perception 6. Tech 0
- Compétences innées: Combat à mains nues 6.
Discrétion 4, Ksquive 4, Intimidation H,
;
Observation 5, ligueur 8.
Qualités : Immense (course de base = 20 mètres).
calorifères (5d)
NOTE : lin forgeron habile peut fabriquer de
superbes broignes avec les écailles d'un ser-
pent des glaces correctement écorché (+2(1
par rapport au score normal, prix + 10 fénix).
planète. 11 exporte du granit, du deutérium et des
métaux précieux vers une douzaine de mondes.
La mégapole serait très prospère si la majeure
partie de ses ressources n'étaient pas détour-
nées par certains fonctionnaires de la Ligue et
de l'Église, malgré les tentatives répétées du
conseil épiscopal planétaire pour enrayer la
corruption. La compétition pour l'obtention des
contrats d'exploitation minière lucratifs de la
maison Hawkwood a provoqué une vendetta
féroce entre la maison Justinien et les
Recruteurs, qui possèdent des parts presque
égales dans les mines locales. Le champ de
bataille commence à se dessiner, l'Église soute-
nant clairement la maison Justinien en tant que
championne de la noblesse et de la foi contre une
guilde incontrôlable aux aspirations républi-
caines. Des gardes justiniens et des dockers
recruteurs se sont déjà affrontés dans les rues.
Le conflit menace de toucher d'autres intérêts
de la Ligue, et certains parlent à voix basse
d'une implication inquisitoriale imminente.
Dernièrement, une Ingénieur importante a été
arrêtée et accusée d'être une âme morte, à
cause de son grand nombre d'implants cyber-
nétiques. La punition pour un tel crime est la
mort sur le bûcher, et la guilde accuse l'Église
d'avoir eu des arrière-pensées politiques dans
cette arrestation.
Fmsin
Aussi coriace et individualiste que sa dirigeante,
la duchesse Léda Hawkwood, le continent polaire
septentrional possède le pourcentage le plus élevé
de francs-sujets et de guildiens de tout l'espace
hawkwood. Ses habitants mènent une vie rude
dans les dernières mines de la région, et dans la
toundra glacée. Frisia attire aussi une grande
variété de sectes religieusesriïcceptant des grou-
pes qui seraient poursuivis pour hérésie sous des
climats plus conservateurs. Un grand nombre
d'Hésykastes, d'Incarnats eurygnostiques de
Gwynneth et même quelques Enfants de Zuran
errants se sont réfugiés ici. Des rumeurs parlant
de caches technologiques de la Seconde
République attirent quelques chercheurs d'anti-
quités, même si de telles découvertes restent
rares. La majorité des citoyens mènent une exis-
tence précaire et vivent de pêche ou de chasse. Le
gibier de la région le plus précieux (et aussi le plus
dangereux) reste le serpent des glaces.
Le serpent des glaces est simultanément le
prédateur le plus puissant et la créature la plus
chassée de Delphes. C'est un grand dragon ophi-
dien qui vit dans les déserts polaires de Frisia et
de Davros. Immense, gracieux et mortellement
dangereux, ce reptile filiforme est parfaitement
adapté aux régions polaires de la planète.
Mesurant près de trois mètres de haut, il
peut atteindre jusqu'à quatorze mètres de long.
Sa tête crocodilienne est terminée par une gueule
pourvue de longs crocs noirs, et ses yeux trahis-
sent une ruse animale effrayante. Sa couleur varie,
mais presque toutes les variétés de Frisia possè-
dent des écailles miroitantes bleu acier qui devien-
nent rouges lorsqu'un processus biologique mal
connu les réchauffe. Ils utilisent cette étrange
capacité pour faire fondre la glace et creuser des
tunnels dans les étendues arctiques, et quelque-
fois pour se défendre. Durant la Seconde
République, des projecteurs soniques immenses
et des murs de néobéton limitaient la présence de
ces créatures à des réserves. Ils formaient une
attraction très courue par les touristes, et devin-
rent presque le symbole de la planète. Quand la
Seconde République s'effondra, ces défenses tech-
I
nologiques firent de même. Même si la population
de serpents des glaces n'a Jamais retrouvé son
niveau d'avant la colonisation, elle augmente régu-
lièrement. Des traditions religieuses locales
soutiennent que ce sont des animaux sacrés, et
interdisent aux roturiers de les chasser.
Néanmoins, des chasseurs viennent de douzai-
nes de planètes différentes pour mettre leur talent
à l'épreuve de ce terrible prédateur.
 Fja duchesse Léda est une dirigeante franche et
directe, partisan des vertus hawkwood. Chef de
guerre respectée et l'un des premiers soutiens du
prédécesseur d'Alexius, le régent Darius, la
duchesse est partiellement tombée en disgrâce
auprès de l'empereur. En effet, elle critique
fréquemment Alexius (bien qu'elle l'ait aussi
soutenu à l'occasion). Léda est une femme solide
aux cheveux bruns, qui approche des soixante ans
et a toujours refusé de prendre des drogues de
longévité. Je l'ai rencontrée dans son palais cons-
truit au sommet d'une falaise, le Nid de Faucon, où
elle m'a invité à une chasse au serpent des glaces.
Honorable, directe et tolérant difficilement les
intrigues politiques qui s'immiscent dans toutes les
affaires de la planète, elle m'a expliqué franche-
ment ses désaccords avec l'empereur (la plupart
concernent la décision d'Alexius de prendre ses
distances avec sa famille). En dépit de nos diffé-
rences, j'ai trouvé sa candeur rafraîchissante et
bien plus typique de ma planète natale Gwynneth
que la politique subtile de Delphes.
Dnunas
Davros est le continent polaire méridional : on
peut le rejoindre par mer ou par terre depuis
Virigo, selon la saison. Durant l'hiver, la mer de
Sildéra est gelée ; même durant les cours mois
d'été, la banquise gênent considérablement la
navigation, sauf pour les navires les plus robus-
tes. Beaucoup font le voyage entre les deux conti-
nents sur des glisseurs des glaces à voile. Davros
est une terre désolée et superbe, aux cimes
couvertes de glaces et aux profondes vallées
glaciaires. Au cours de la Seconde République, un
riche consortium touristique installa de grandes
lentilles solaires sur des pylônes d'acier et de,
néobéton. Puis il importa une flore et une faune
étrangères pour créer de splendides régions tropi-
cales dans ce désert. Durant les siècles suivants,
un grand nombre de ces dispositifs s'effondrè-
rent, mais certains furent entretenus par des guil-
des de divertissement locales. Malgré le déclin du
soleil, ces lentilles parviennent toujours à main-
tenir des zones de végétation (même si elle n'est
plus tropicale). La région se vante aussi de possé-
der des sources chaudes réputées pour leurs
propriétés curatives. Elles n'ont jamais cessé
d'attirer des personnages importants de l'Église,
des guildes et de diverses maisons nobles dans la
région. Davros est depuis longtemps une station
de sports d'hiver proposant d'excellentes pistes de
ski, des patinoires naturelles et artificielles, des
expéditions de chasse et diverses activités hiver-
nales...
La population est en majorité paisible, mais la
grande richesse de la région et la présence d'in-
dividus aisés et puissants attirent aussi de nomb-
reux criminels. Au cours des siècles, Davros a été
le théâtre d'assassinats spectaculaires (dont celui
d'un marquis al-Malik l'année dernière), de vols de
bijoux audacieux, et de crimes plus communs
comme des agressions ou des vols à la tire.
D'autres dangers comprennent une variété de
serpent des glaces aux écailles dorées, des glis-
sements de terrain, des blizzards soudains et des
rumeurs d'épidémies de meurtres dus à l'Œil Écar-
late de Shiro.
Le dirigeant de la région, le marquis Rogan
Tibère Hawkwood, est un chef pittoresque et popu-
liste. Quelquefois surnommé le « Prince Pourpre »,
Rogan est célèbre sur toute la planète pour ses
amours scandaleuses avec des partenaires des
deux sexes, et même des xénomorphes. En dépit
de ses frasques, son peuple semble ne pas lui
tenir rigueur de sa conduite, tant que sa réputation
empêche les pèlerins et les voyageurs fanatiques
de se rendre dans leur nation touristique. Rogan est
souvent vu dans les fêtes, fréquentant des nobles
mineurs, des sommités des guildes et le clergé
incroyablement décontracté de la région. Il adore
les merveilles mécaniques et dépasse même les
définitions les plus non-conformistes de la tech-
nosophie. Malgré sa préciosité, il a servi avec
honneur sur le front de Sutek durant la guerre, et
a la réputation d'être un excellent duelliste.

Ravenne est une paisible sphère bleue et verte.
Seules quelques chaînes de montagnes et de rares
régions désertiques démentent l'impression de
sérénité uniforme que procure son observation.
Par une étrange anomalie stellaire, Ravenne n'a
pas d'axe de rotation fixe ; elle tourne selon un
rythme tranquille et toujours changeant autour de
ses immenses moteurs de gravité, nichés dans
son noyau. Baignée par la chaude lumière d'un
soleil Jaune stable, Ravenne est souvent consi-
dérée comme un véritable paradis par ses habi-
tants. Voulant peut-être imiter sa stabilité
géologique, les nobles de Ravenne semblent priser
la constance politique au-dessus de tout autre
considération. Cette tradition perdurait depuis
des siècles, et ne semble se désagréger que main-
tenant.
HISTOIRE
Durant la Diaspora, la maison Hawkwood
comprit qu'elle devait étendre ses possessions
pour résister à ses nombreux rivaux. À cette
époque, les citoyens ordinaires, lassés depuis
longtemps du système républicain, se montraient
soupçonneux envers les nouvelles familles nobles.
Cette méfiance fut bien moindre dans les territoires
hawkwood, où la famille gouvernait d'une main
(généralement) légère. Souvent discrète dans les
domaines financiers et des libertés individuelles,
l'administration hawkwood était un changement
bienvenu pour les colons après plusieurs régi-
mes répressifs.
Des explorateurs indépendants découvrirent
Ravenne en 2505, durant les années euphoriques
RAVENNE
du règne de Gervaise Windsor-Habsbourg sur
Delphes. La planète était le monde le plus riche en
ressources minérales de cette époque, mais elle
restait inhospitalière, balayée par de violentes
tempêtes. Des tremblements de terre déchiraient
sa croûte rocheuse et des formes de vie primitives,
dont un grand nombre étaient hostiles à la vie
humaine, rodaient à sa surface. Exploiter la planète
demandait clairement de grands sacrifices finan-
ciers et humains. Plusieurs familles éminentes
(dont les Habsbourg, les Mountbatten, les
Hawkwood et quelques conglomérats ayant survécu
à la disparition de la Première République) reven-
diquèrent des concessions. Vingt ans après la
découverte de la planète, les maisons Windsor-
Habsbourg et Hawkwood fusionnèrent. Un siècle
plus tard, la majeure partie de la planète était
passée sous le contrôle hawkwood.
En 2899, le prophète Zacharie se rendit sur
Ravenne, la transformant à jamais. L'envi-
ronnement rigoureux de la planète avait engendré
des craintes d'Apocalypse, et la population
accueillit ses paroles de salut avec la ferveur des
vrais croyants. Depuis lors, Ravenne est devenue
le monde hawkwood le plus pieux (et le plus
conservateur). Quand le Prophète mourut lors de
son ambassade chez les Vao. la planète prit le
grand deuil. Le chagrin fut tel que l'un des fidèles
les plus dévots du Prophète, le seigneur Caton
Hawkwood, suivit son exemple. H conduisit un
vaisseau plein de croyants dans l'espace et l'écrasa
contre le portail de saut. D'autres voulurent suivre
son exemple, mais la maison Hawkwood interdit
toute tentative de suicide de ce genre, de peur
que le portail soit endommagé. L'image de saint
Caton revient souvent dans les vitraux de Ravenne
et l'iconographie locale.
 Durant la Seconde République, Ravenne subit
une métamorphose physique à la hauteur de sa
transformation spirituelle. Extraordinairement
prospère grâce à ses ressources minérales,
Ravenne investit dans la technologie de terrafor-
mation la plus moderne, transformant la planète
hostile en un jardin d'Éden. Les chasseurs ne
comptèrent pas leur peine pour éliminer la plupart
des prédateurs indigènes, même si certains parvin-
rent à s'échapper dans quelques réseaux de caver-
nes interminables. De vastes régions furent mises
de côté comme réserves naturelles, et l'on importa
d'une douzaine de mondes une faune sauvage
moins dangereuse. Les maîtres-dresseurs de la
maison Trusnikron, indispensables à ce projet,
s'établirent dans le Folari du Nord, et restent des
alliés proches de la maison Hawkwood depuis
cette époque. L'œuvre la plus étonnante des scien-
tifiques de la Seconde République fut sans doute
l'utilisation de champs de force et de moteurs de
gravité colossaux pour corriger l'inclinaison axiale
défectueuse de la planète. Sa rotation variable
actuelle est unique dans les Mondes Connus. De
r nombreuses personnes considèrent aujourd'hui
cette modification comme l'acte d'hubris ultime, qui
a osé s'attaquer à l'œuvre du Pancréateur. Certains
considèrent même qu'elle est responsable du déclin
des soleils, remarqué un siècle plus tard dans ce
système.
En dépit de sa dépendance envers la haute tech-
nologie, Ravenne fut l'une des premières planètes
à entendre l'appel de l'Église et à rejeter le gouver-
nement républicain. En fait, ce fut l'un des rares
mondes à éviter l'extrême violence qui sévit durant
cette période. Les fidèles abandonnèrent les villes
et retournèrent à un mode de vie rural plus sain et
plus religieux. La planète ne garda qu'un peu de
technologie pour se défendre, et pour aider ses
voisins moins amènes (dont Gwynneth,
Leminkainen et Velisimil) à suivre son exemple
et à retourner à la terre. Bien installée dans ce
qu'elle considérait être un nouvel âge saint, la
i population conservatrice adopta avec réticence
la Doctrine du Privilège des Martyrs, permettant
au clergé (et finalement aux nobles et aux guildes)
un accès plus libre à la technologie. Ce furent les
invasions barbares de 4525 qui modifièrent partiel-
lement l'avis de la population sur ce sujet. Toutes
les planètes hawkwood souffrirent à cette époque,
•2» mais Ravenne, protégée par Leminkainen et
*"**"" Gwynneth, évita le pire de l'invasion.
Un autre événement essentiel dans l'histoire de
Ravenne survint en 4684, quand dame Avyryl
Hawkwood, la dirigeante nominale de la planète,
épousa l'évêque Halvor Li Halan de Kish. Elle
engagea alors tout son poids politique pour soute-
nir sa tentative de devenir patriarche et régent. Le
reste de la famille, craignant qu'elle ne dépose
Ravenne dans le giron li halan (et opposé par prin-
cipe à une théocratie), fit le blocus de la planète.
La puissance combinée de la maison Hawkwood
détruisit la flotte d'invasion d'Halvor, et dame
Avyryl fut arrêtée. Quand Halvor mourut d'une
mystérieuse maladie un an plus tard, la famille
envoya l'ambitieuse duchesse dans un couvent de
Velisimil.
Trois siècles plus tard, Ravenne est revenue sur
le devant de la scène intergalactique comme lieu
de naissance de l'empereur Alexius. Fils de la
matriarche de la famille, la duchesse Régnus-
Octavia, et de son époux le duc Utar Vincius
Hawkwood de Leminkainen, Alexius a grandi dans
un monde en guerre. Son oncle, le régent Darius
Hawkwood de Delphes, guerroyait contre les autres
maisons nobles pour s'emparer du trône. À la
mort de Darius, dame Régnus-Octavia a apporté
son soutien à son fils. Avec l'aide de la « mère
douairière », Alexius a réussi à calmer les dissen-
sions familiales et à déjouer les plans de ses rivaux
pour reprendre le pouvoir après Darius.
Quand Alexius est monté sur le trône, il en a
surpris plus d'un en cédant la majeure partie de ses
terres de Ravenne à son frère, le duc Alvarex, et en
s'éloignant de sa famille. Ce choix a profondé-
ment déplu à de nombreuses personnes sur sa
planète natale. Ravenne termine le millénaire dans
un état inhabituel. Historiquement connue pour sa
stabilité, elle perd de sa cohésion sociale et une
guerre civile a même éclaté dans une région entre
deux membres de la famille.
LE 5V5TETT1E 5OLR1RE
• Mosari : Mosari est recouverte d'une épaisse |
couche de carbone et de dioxyde de soufre.
Extrêmement inhospitalière, elle est érodée par |
des ouragans violents et n'a pratiquement pas
été explorée.
• Ravenne (IMangulus) : Ravenne est la deuxième
planète du système solaire, et la seule qui
 CHRFICTÉRIBTIQUE5 de Ravennel
Cathédrale : Orthodoxie.
• Agora : Sardonia (Uaillis/Recruleurs).
• <»a raison : 7
• Capitale : Swyada.
• Sauts : 2
• Mondes adjacents: Velisimil (vers le jour), Leminkainen (vers le jour). Gnynnelh (parallèle).
Delphes (parallèle).
• Système solaire : Mosari. Ravenne (niangulus). Jualwa, Dro, Madro. Nylus, Ploo.
Ravenne orbite autour d'un soleil jaune de fréquence GE (température de surface 5500 X) à
une distance de 153 millions de kilomètres. Les astronomes de l'Église et des \uriges estiment
la masse du soleil à 1.1 MS'ïft. // ne semble que très peu affecté par le déclin des étoiles.
• \iwati technologique : 5
• Population humaine : 450 millions.
• Population vénomorphc: 30000 (essentiellement des llr-Ohun).
-> Ressources : marbre de Ravenne. pierres précieuses, métaux précieux, dcutériuin.
Importations : minerais bmls. œinres d'art, vivres.
• Paysage : Ravenne est un monde tempéré, avec des saisons très peu marquées. Ses écosys-
tèmes consistent essentiellement en forêts de feuillus dont le feuillage ne change jamais de
couleur, ou en forêts d'épineux (dans les zones plus froides, en altitude). La planète possède
I
aussi de \asles prairies d'herbes hautes, des déserts arides (mais pas particulièrement
chauds), des chaînes de montagnes vertigineuses et quelques marais dans les régions côliè-
res. Les chaînes de montagnes de Ravenne sont aussi la demeure des urroc, de grands
oiseauv de proie qui senenl de montures à lu noblesse hanknood et trusnikron.

possède une atmosphère respirable. Sa lune,
Triangulus, mesure approximativement un
dixième de la taille de Ravenne. Elle possède une
atmosphère artificielle et la gravité d'un plané-
toïde ayant six fois sa masse. Deux exploitations
minières des Recruteurs y ont été construites.
Elles emploient généralement des criminels,
des Ur-Ukar et d'autres xénomorphes, à cause
du danger du travail de mineur.
1
Jualwa : Jualwa est un petit planétoïde sans
intérêt. Exploité autrefois pour son minerai de
fer, il n'a maintenant plus aucune valeur intrin-
sèque.
1
Dro et Madro : Deux géantes gazeuses rouges,
de taille et de composition similaire. Dro et
Madro voyagent en sens inverse sur leurs orbi-
tes respectives, et ressemblent à deux points
rouges dans le ciel de Ravenne. Souvent appe-
lées « les Yeux d'Azzurayelos » (le seigneur
démon des Portes de la Mort), leur conjonc-
tion dans le ciel est supposée annoncer la mort
ou une catastrophe. Ces planètes sont presque
impossibles à explorer à cause de leur gravité
extrême et de leur atmosphère empoisonnée
et tumultueuse. Elles possèdent plus d'une
quarantaine de lunes à elles deux. Certaines
ont été colonisées durant les derniers siècles.
1
Nylus : Nylus est une planète rocailleuse, ayant
au moins trois fois la masse de Ravenne. Sa
gravité monstrueuse a empêché toute exploi-
tation, malgré la richesse de ses ressources
minérales.
1
Portail de saut : Le portail de saut suit une
orbite elliptique passant au-delà de Nylus. À
cause de sa proximité avec les mondes assiégés
par les barbares, au moins une frégate Frelon
le surveille en permanence.
1
Ploo : Ploo est un petit morceau de roc gelé.
On se demande encore s'il faut vraiment le clas-
ser dans la catégorie des planètes.
P0PULATION &
GEOGRAPHIE
Le citoyen de Ravenne archétypal est un zélote
réprobateur et taciturne, personnalisé par le « père
Ronchon » des très populaires Chroniques de la
Comète de Dan. Bien sûr, comme tout stéréotype,
ce modèle part d'un fond de vérité douteux pour
peindre la caricature d'une population entière.
Même si Ravenne est effectivement le plus tradi-
tionaliste des mondes hawkwood, j'ai trouvé que sa
population n'était pas plus bornée que celle des
autres planètes.
Ravenne possède trois continents (Castillo,
Andyra et Folari) et huit îles de grande taille (Chul,
Kasi, Trieste, l'Austram oriental, l'Austram occi-
dental, Lugano, Locarno et Brédonia). Elle était
jadis bouleversée par une activité tectonique I
incoercible, mais sa géologie est maintenant
contrôlée par ses moteurs planétaires vieillis-
sants.

CHSTILL.D
La maison Hawkwood a donné ce continent à
l'Église après la Chute ; diplomatiquement, Castillo
est maintenant considéré comme Terra Firma |
(faisant partie de la Teyr-Sainte). La majeure partie
des terres est habitée par des citoyens de la Teyr-
Sainte et par des ordres dissidents venus de
Delphes. Les citoyens de Castillo sont aujourd'hui
comptés parmi les plus pieux des Mondes Connus.
Industrieux et honnêtes à l'excès, les citoyens
ordinaires ignorent ce que sont le crime et la
corruption. L'Inquisition fonctionne ouvertement I
dans cette région, et dispose même du soutien de
la population qui la considère comme garante de
l'ordre public. J'ai fréquemment vu des gens ordi-1
naires saluer les inquisiteurs dans la rue. Et,
malgré cela, il reste des accusations de corruption
ecclésiastique. Il est impossible de savoir si l'hon-1
nêteté des citoyens est le résultat de la sainteté
inhérente du continent, ou de l'adhérence draco-1
nienne de l'Église à la loi et aux codes de châti-
ments orthodoxes...
L'université de théologie de Castillo est l'un des |
centres d'érudition les plus importants de l'empire.
Tous les ans, des milliers d'érudits, de marchands
et de pèlerins visitent les terres saintes de Castillo.
Il ne reste pas grand-chose des richesses minérales I
de la région, mais les vignobles, les riches terres
agricoles et une population industrieuse ont fait
de ce continent l'une des sources de revenus prin-
cipales de l'Église. Castillo est célèbre pour ses
cathédrales et ses lieux saints, dont la montagne
située au sud du continent où Zacharie s'est
adressé à la foule.
Le plus éminent chef spirituel et temporel de
Castillo est l'archevêque Sondra Nies, qui est
aussi l'autorité ecclésiastique suprême de la
planète. C'est une religieuse orthodoxe extrême-
ment conservatrice, de tradition hinayana. Elle
est d'ailleurs fortement opposée au concept d'un
empereur issu d'une maison noble (et à Alexius en
particulier). Je lui ai rendu visite à la cathédrale
Saint-Maximilien, dans le sud de Castillo. Elle
m'a reçu cordialement, en dépit de ses récents
conflits avec mon suzerain. C'est une vieille femme,
beaucoup plus grande que je ne m'y attendais (il
est rare qu'une femme puisse me regarder les
yeux dans les yeux), et elle possède un air sévère
mais serein. Elle m'a fait part de son inquiétude à
propos de l'exploration spatiale que parraine l'em-
pereur, et de son prétendu soutien à ce qu'elle
appelle « de douteux idéaux républicains. » En
dépit de mes assurances que de telles allégations
n'étaient que propagande ou mauvaises informa-
tions, elle n'a pas semblé convaincue par mes
arguments. L'archevêque reste l'un des plus grands
détracteurs de l'empereur sur Ravenne, et elle
soutient son frère (un noble hawkwood traditio-
naliste) au détriment d'Alexius. Le fait que l'em-
pereur ait tenté de lui faire retirer son poste
d'archevêque planétaire il y a deux ans n'a rien fait
pour arranger leurs relations.
L'empereur Alexius est né sur ce continent,
mais en son absence, Andyra est dirigé par son
frère le duc Alvarex. En dépit des critiques parfois
véhémentes de l'Orthodoxie locale, l'empereur
reste extrêmement populaire sur sa terre natale,
car les habitants se souviennent de son règne
juste et clément. Les paysans de cette région ont
laissé le portrait de l'empereur à la place d'hon-
neur dans leur maison, et ils prient tous les soirs
pour son bien-être. Le règne d'Alexius a aussi
apporté un nouvel âge de prospérité à Andyra.
En effet, les pèlerins qui souhaitent contempler le
lieu où est né l'empereur des Mondes Connus
envahissent pratiquement la planète. Plus impor-
tant peut-être, la forte expansion de
Byzantium Secundus et d'autres mondes de
l'empire ont provoqué un nouvel intérêt pour les
richesses minérales de Ravenne et pour ses habi-
les tailleurs de pierre.
Le marbre est l'une des meilleures ressources
qu'ait connues Ravenne depuis la Chute, et Andyra
possède les secondes réserves minérales de la
planète (derrière les carrières à peine exploitées
du Folari du Nord). Les citoyens de Ravenne sont
divisés en deux types de populations. L'une mène
une existence rurale dans les communautés agri-
coles, et l'autre profite d'un mode de vie partiel-
lement technologique dans les Basses-fosses
minières. Grâce à son statut de centre politique et
à ses nombreuses exportations, Andyra dispose
d'un grand spatioport interplanétaire près de sa
capitale (Suryada), et un réseau ferroviaire de
magna-rail très complet. Celui-ci est très déve-
loppé dans les régions les plus peuplées du sud ;
deux villes sont rarement éloignées de plus de
quelques heures de train. Le réseau ferroviaire
existe aussi dans le nord, mais il n'atteint que de
rares destinations.
J'ai tenté d'obtenir une audience auprès du duc
Alvarex... J'ai patienté dans son splendide pavillon
de chasse pendant deux semaines avant que son
chambellan ne me précise que le duc n'était pas
disponible pour une audience, et cela en dépit
d'une lettre d'introduction personnelle de son
frère. Je suis donc dans l'impossibilité de donner
mes impressions sur sa personnalité, ou sur sa
supposée ressemblance physique avec Alexius.
Le duc avait fait pression auprès de l'empereur
pour obtenir le commandement de la flotte impé-
riale mais en même temps 11 travaillait ouverte-
ment (et plus secrètement) à miner sa position.
L'empereur répugne à donner le contrôle de la
flotte aux Hawkwood, ce qui serait désastreux
pour l'unité impériale (les autres maisons ne le
supporteraient pas). Le duc Alvarex est un bon
stratège militaire, comme il l'a prouvé durant l'of-
fensive sur Cadavus. mais il reste un novice clans
le domaine politique. Néanmoins. Andyra a conti-
nué à prospérer sous sa direction. Le récent essor
financier de Ravenne a placé le duc devant un
dilemme. Comme la majeure partie de la planète,
il se demande s'il doit soutenir la tradition de
simplicité de son fief, ou encourager une présence
accrue des guildes.
 Récemment, le duc a conduit sa Hotte person-
nelle dans tout l'espace hawkwood, pour une série
de visites de courtoisie. Dans ie système de
Leminkainen, il a détruit deux vaisseaux Vuldrok,
comme avertissement aux ennemis de l'empire.
11 a reçu un accueil royal sur Delphes ; seule
Gwynneth est restée glaciale, se souvenant, sans
doute qu'Alvarex avait récemment célébré l'anni-
versaire du bombardement de Gwynneth par
Ravenne durant la Chute. Les hypothèses sur les
motivations de cette grande tournée varient, bien
que la plupart considèrent qu'il s'agisse d'une
nouvelle manœuvre d'Alvarex pour obtenir le
commandement de la flotte impériale.
• Suryada : Suryada est une grande cité très ordon-
née, située dans la partie centrale et méridionale
d'Andyra. Bien que la capitale paraisse avoir
un faible niveau technologique, typique des villes
de Ravenne, elle possède quelques aspects
modernes. Les gardes qui patrouillent dans ses
rues portent fréquemment des armes à feu
sophistiquées, et les fonctionnaires de haut
rang possèdent des boucliers personnels. 11
existe un certain trafic automobile, mais ces
véhicules se raréfient quand on se dirige vers le
nord, où les routes manquent. Presque tous les
bâtiments de Suryada sont en pierre taillée ;
les architectes de la planète ont toujours dédai-
gné les matériaux synthétiques comme le néobé-
ton, et la population a détruit les édifices de la
Seconde République après la Chute. Les bâti-
ments les plus importants sont construits en
marbre de Ravenne, aux teintes éblouissantes.
Suryada abrite le palais royal, l'agora plané-
taire (nommée « le Vice-roi ») et la cathédrale de
Saint-Regoe, où l'archevêque Sondra Nies célè-
bre les messes lors des grandes occasions. À
trente kilomètres au nord de la ville se trouve le
palais où est né Alexius. Un certain nombre de
guildes sont actives dans la ville, bien plus que
sur le reste de la planète. Le spatioport de
Suryada est grand, opulent et d'un style qui
mélange le moderne et le traditionnel.
L.ES B a s s e s - F o s s e s
Les Basses-fosses sont de giganteques com-
plexes urbains construits autour d'immenses puits
de mine, bâtis durant la Diaspora et la Seconde
République. Mesurant jusqu'à huit kilomètres de
diamètre, certains puits s'étendraient sur plus
de cent soixante kilomètres de profondeur,
d'après les rumeurs. Construites initialement pour
exploiter les richesses minérales de Ravenne, puis
pour installer et entretenir ses moteurs planétai-
res, ces cités restent de véritables énigmes. Jadis,
ces métropoles souterraines abritaient des centai-
nes de milliers d'ouvriers. D'élégantes promena-
des, des centres commerciaux, des bases de loisirs
et des pistes d'atterrissage pour vaisseaux spatiaux
ont été construites sur des plates-formes mesurant
plusieurs centaines de mètres, surplombant le
vide béant. Abandonnées et interdites par l'Église
au début des Âges Sombres, certaines furent
repeuplées après les invasions barbares du 46e
siècle. 11 existe actuellement treize Basses-fosses
actives, et il est prévu d'en ouvrir deux supplé-
mentaires dans les dix prochaines années. Ces
cités possèdent souvent des noms officieux, mais
la plupart sont connues par leur nom républicain,
très pragmatique: Basse-fosse 1, 2, 3, etc. Elles
sont généralement administrées par des mineurs
recruteurs et des archéologues fouinards, bien
que la maison Justinien se soit déclarée prête à se
lancer dans l'exploitation de plusieurs mines,
assurant qu'elle respecterait mieux la sensibilité
planétaire que la Ligue. Cela a provoqué une
compétition féroce et même des accès de violence
entre les guildes locales et les nobles d'outre-
monde.
Quelques complexes ont été réapprovisionnés en
énergie (tout du moins partiellement), mais, dans
certaines Basses-fosses, les mineurs travaillent
encore à la lampe à huile. Des édits stricts de
l'Église et de la noblesse interdisent l'exploration
des tunnels les plus profonds, de peur de déranger
des créatures monstrueuses, les moteurs plané-
taires ou d'exposer les fidèles à de la technologie
interdite. Les Basses-fosses sont très souvent
considérées comme maudites, et ce n'est pas
uniquement par superstition. Quelques centres
miniers ont été récemment attaqués par des créa-
tures souterraines monstrueuses. Des mineurs
recruteurs désobéissants ont été blâmés pour la
récente augmentation de l'activité sismique dans
l'Austram oriental. Après cet incident, le Synode
inquisitorlal a envoyé des confesseurs s'assurer de
la pureté théologique de chaque exploitation
minière. Mais la plupart du temps, l'Église n'a pas
grand-chose à faire pour dissuader les citoyens de
s'approcher de ces antiques cités. Ils les évitent
avec une terreur superstitieuse. Les Basses-fosses
ont aussi attiré l'attention des géomanciens eska-
toniques, qui désirent étudier les secrets profon-
dément enfouis au cœur de la planète. Cela a
malheureusement provoqué plusieurs querelles
entre les mystiques et l'Inquisition.
FOLARI
Après la Chute, le continent de Folari a été
divisé en deux grands fiefs. La région sud est un
duché hawkwood ordinaire, et le continent nord
montagneux est gouverné par une famille alliée de
longue date aux Hawkwood, la maison Trusnikron.
LE FOLARI DU SUD
Le duché exploite encore quelques ressources
minérales, bien que la majeure partie de ses filons
soient pratiquement épuisés après un millier d'an-
nées d'exploitation. Il ne reste plus que trois
Basses-fosses en activité sur le continent (deux
pour les Recruteurs, une pour la maison
Justinien). Tandis que des yeux intéressés se tour-
naient vers le continent nord, encore riche en
minerai, les dirigeants du Folari du Sud (le duc
Cassius et ses prédécesseurs) se sont contentés
d'orienter progressivement leur fief vers une
économie rurale. Le duc Cassius est, à mon avis,
un représentant typique de la noblesse hawkwood
de Ravenne : un peu conservateur (voire réac-
tionnaire) dans ses idées politiques et religieuses,
mais un hôte charmant et un dirigeant rationnel
et consciencieux. Cet homme grand et mince, aux
longs cheveux argentés, arbore un air sérieux,
presque grave. En tant que chef planétaire, histo-
rien et théologien réputé, le duc Cassius a prouvé
qu'il savait œuvrer pour la stabilité, à une époque
où le monde traditionnel subit des changements
sans précédent.
Les chefs des Recruteurs, les caïds des
Fouinards et les émissaires des Justinien ont
contacté le duc pour lui demander de faire pres-
sion sur la maison Trusnikron, qui contrôle le
Folari du Nord, afin qu'elle ouvre son continent à
l'exploitation minière. Le duc a refusé d'intervenir. pas exagérée), autant pour leur loyauté féroce
Non seulement l'Église locale a exprimé de fortes
objections contre cette expansion technologique,
mais le duc tient à honorer l'ancien traité passé
avec les Trusnikron. Il a récemment échappé à
une embuscade alors qu'il chevauchait sur son la Chute. L'Église et la maison Trusnikron en chas-
domaine. Les soupçons se sont dirigés vers les
Fouinards, l'un des groupes intéressés par l'ex-
ploitation du continent nord. Les Fouinards ont
bien sûr réfuté l'accusation, et désigné la maison
Justinien. En dépit de son antipathie envers
les guildes, le duc est resté prudent et n'a
encore accusé personne. Une enquête complète est
en cours ; un excellent avancement sera accordé
à ceux qui trouveront les coupables. L'Orthodoxie
soutient la noblesse contre cette nouvelle intrusion
des guildes sur le continent. La paysannerie ne
s'intéresse pas vraiment à la politique, mais a
des idées bien arrêtées sur la religion et la théo-
logie.
LE FOLARI DU MORD
Ce continent est couvert de hautes montagnes
et de forêts sauvages, et abrite plus d'espèces
animales que toutes les autres régions de Ravenne.
Les Recruteurs ont quelques activités sur la côte
orientale, mais ils doivent respecter des règles
strictes sur l'exploitation minière et l'abattage du
bois. Les Baillis jouent un rôle non négligeable
dans la prospérité du continent, mais les guildes
utilisant la haute technologie, comme les
Ingénieurs et les Auriges, ne sont pratiquement
pas présentes. L'Église locale soutient le règne des
Trusnikron et s'efforce de garder la Ligue à l'écart.
Des agents des Fouinards, des Recruteurs et des
Justinien ont tour à tour été accusés d'une récente
série d'irrcendies d'églises et du meurtre d'un
prêtre orthodoxe éminent (un moyen d'effrayer
le clergé local?). D'autres blâment des provoca-
teurs barbares, des spéculateurs immobiliers du
Folari du Sud ou même des agents décados.
Les sujets vigoureux des Trusnikron vivent dans
des maisons de pierre ou de bois, souvent en
compagnie de nombreux animaux. Leurs seigneurs
résident dans des nids d'aigles, de magnifiques
palais construits au sommet des montagnes. On
peut les voir survoler de temps en temps leur
domaine sur leurs grandes montures volantes,
les urroc. La maison Hawkwood a souvent sollicité
l'aide des Trusnikron en temps rie guerre (leur
valeur comme courriers et agents de terrain n'est
que pour leurs conseils avisés.
(in grand nombre de Basses-fosses fonction-
naient dans cette région durant la Seconde
République, mais elles ont été abandonnées depuis
sent les explorateurs, bien que les Fouinards aient
envoyé plusieurs demandes d'expéditions archéo-
logiques. Pour le moment, le chef de la maison, la
marquise Morgana Solara Trusnikron, a refusé
d'accéder à leurs requêtes.
J'ai rencontré pour la première fois la marquise
Morgana lors d'une chasse royale sur Gwynneth,
il y a dix ans. Lors de ce voyage, elle m'a accueilli
dans son palais construit au sommet d'une falaise
avec tout le sens de l'hospitalité de sa famille.
C'est une personne fascinante, aux longs cheveux
bruns éclaircis par une large mèche blanche.
Passionnée et fougueuse, elle garde néanmoins un
sens sévère de la discipline et de l'honneur. Maître
escrimeuse et cavalier urroc émérite, elle m'a
enseigné les rudiments du dressage de ces grands
rapaces. Elle m'a expliqué comment son conti-
nent était convoité par les mineurs recruteurs,
les Justinien et certains profiteurs hawkwood,
qui lui ont offert de fortes sommes pour la moin-
dre parcelle de terre.
LES ÎLES
Principales L'AUSTRAM
OCCIDENTAL, ET ORIENTAL.
S'il existe une tragédie sur la paisible Ravenne,
c'est bien la guerre entre les deux îles d'Austram.
Ces deux îles formaient autrefois un seul duché,
mais le dernier duc le divisa en deux marquisats
pour les léguer à ses deux enfants (le marquis
Otto Kierkegaard et la marquise Cassandra
Justinien Hawkwood). Avant de mourir, il déclara
que le duché serait réunifié après le décès d'un de
ses enfants, et qu'il irait au survivant et à ses
héritiers. Depuis, plus de vingt-cinq mille person-
nes sont mortes inutilement dans la guerre
d'Austram. D'autres Hawkwood ont proposé leur
arbitrage... En vain. La noblesse de Ravenne est
divisée sur le choix de l'enfant dont la revendica-
tion est la plus valide. Malheureusement, certains
seigneurs prennent activement parti pour l'un ou
l'autre camp, ce qui risque d'entraîner le reste
de la planète dans le conflit.
• L'Austram occidental : Dirigé par le marquis
Otto Kierkegaard, l'Austram occidental est un
pays de collines, et la plus riche des deux îles.
Très boisée, la région est réputée pour la chasse
aux fauves (dont l'ocelynx, une espèce de félin..
géant en voie d'extinction), et la culture de
certaines épices rares que l'on ne trouve nulle
part ailleurs. L'Orthodoxie garde un certain
pouvoir dans cette région, et les Recruteurs et
les Baillis y exercent aussi leur influence.
L'Église et la Ligue ne sont pas aussi hosti-
les l'une envers l'autre que sur le reste de la
planète.
J'ai accompagné le marquis Otto lors d'une
partie de chasse, et je l'ai trouvé fort sympa-
thique, en dépit de ses excentricités. Il m'a
accueilli cordialement, comme il convient pour
un noble qui reçoit l'un de ses pairs. Héros des
guerres impériales, il a encore une allure
martiale. Il porte un uniforme rouge sang orné
de nombreuses décorations (qu'il s'est décerné
lui-même pour la plupart, a-t-il avoué en riant)
et une cape en peau d'ocelynx. Le marquis Otto
est plus jeune que sa sœur, mais il affirme que
le duché doit lui revenir parce qu'il est le seul
héritier mâle. Même si l'histoire locale soutient
en partie sa revendication (les îles Austram
sont traditionnellement patriarcales), les termes
du testament de son père sont clairs. J'ai aussi
constaté que le marquis avait un tempérament
brutal et cruel, car il a battu devant moi un
domestique qui s'était déplacé trop lentement
à son goût. L'évêque d'Austram, Hidalgo Lear,
soutient sa revendication car Otto se trouve
être le plus traditionaliste des deux préten-
dants, d'autant plus que le marquis a construit
de nombreuses églises sur son île... Il me les a
fait visiter, et j'ai trouvé qu'il était représenté de
façon particulièrement voyante dans l'icono-
graphie religieuse.
L'Austram oriental : Dirigé par la marquise
Cassandra Hawkwood, l'Austram oriental est
une île de faible altitude. Elle a été récemment
le siège de nombreux tremblements de terre et
d'une recrudescence de l'activité volcanique,
mais elle est plus riche en minerais. Elle
possède même de nouveaux filons, ce qui excite
bien des convoitises. L'île a aussi souffert de
récentes inondations provoquées par le sabo-
tage de plusieurs digues et aqueducs. Un certain
nombre d'Amalthéens sont d'ailleurs venus
soigner les blessés. 11 y a vingt ans, l'Austram
oriental a rouvert l'une de ses Basses-fosses, et
en a confié l'exploration aux Recruteurs. Depuis,
une série de tremblements de terre ont secoué
la plaque continentale habituellement stable.
Les Recruteurs ont, dès le début, nié toute
responsabilité, mais, mis au pied du mur, ils
ont remis deax de leurs mineurs à l'Inquisition.
Les Inquisiteurs ont déterminé que ces derniers
avaient désobéi autant à l'Église qu'aux inslruc-
 tions de leur guilde en explorant les profon-
deurs de la mine. Cependant, de nombreuses
personnes pensent que ces hommes ont été
sacrifiés pour protéger des agents haut placés
de la guilde.
La marquise Cassandra est une femme discrète
et studieuse, qui semble plus intéressée par la
biologie marine et les arts que par la guerre
dans laquelle elle vient d'être entraînée. Bien
qu'elle ait gagné une certaine popularité auprès
de ses sujets grâce à des réformes foncières, elle
perd peu à peu le soutien de la noblesse.
Pourtant, Cassandra n'est pas une novice en
matière de controverse, car elle a hérité de sa
mère, la première épouse de l'ancien duc, un
certain parfum de scandale. Celle-ci était une
Justinien de Delphes, qui mourut en couches. Si
de nombreuses personnes ont cru l'ancien duc
quand il déclara avoir épousé sa femme par
amour, d'autres soutiennent que cette dernière
était plus intéressée par les richesses minéra-
les de Ravenne que par son époux. La seconde
épouse du duc, une Hawkwood, a intrigué pour
miner la position de Cassandra à la cour. Les
meilleurs soutiens de Cassandra sont la
marquise Morgana Trusnikron (une amie person-
nelle) et l'empereur lui-même. Alexius aime
beaucoup sa cousine germaine mais malheu-
reusement, cela a suffi pour que le duc Alvarex
se range du côté de son frère. De plus,
Cassandra reçoit régulièrement des artisans
ur-obun sur son domaine, ce qui lui a valu l'hos-
tilité de l'Église locale, en dépit de son soutien
actif au Temple du Sanctuaire Éternel.
CHUL
Les habitants de Chul sont arriérés, très étroits
d'esprit et soupçonneux. Ils désapprouvent même
les niveaux de technologie très bas que l'on trouve
dans les autres régions de Ravenne, croyant dur
comme fer que des objets comme les bougies ou
les moulins hydrauliques sont maléfiques. Suivant
les préceptes d'une secte dissidente de l'Église
orthodoxe, ils adorent le volcan en activité de l'île
et le considèrent comme un avatar du Pancréateur.
Les habitants de l'île voisine de Kasi accusent les
citoyens de Chul de tout et de n'importe quoi,
depuis l'antinomie jusqu'aux sacrifices humains.
De son côté, Chul dénonce la technosophie de ses
voisins de Kasi. Une récente enquête inquisi-
loriale n'a trouvé aucune preuve soutenant les
accusations d'antinomie. Néanmoins, on sait que
des visiteurs venus sur l'île de Chul ont disparu
sans laisser de traces...
KASI
Kasi est une île au relief accidenté, possédant
une exploitation minière active des Recruteurs, à
la Basse-fosse 12. Ses citoyens bénéficient d'un
niveau technologique légèrement supérieur à celui
du reste de la planète. Beaucoup possèdent l'éclai-
rage électrique, même si les Recruteurs ne diffu-
sent pas les technologies les plus évoluées pour
respecter la tradition planétaire. En plus de son
conflit récurrent avec sa voisine Chul, Kasi a eu
récemment un nouveau problème. Après avoir
découvert un nouveau filon de ravennium (un
ingrédient convoité qui permet de fabriquer les
meilleurs alliages de céramétal), des mineurs ont
commencé à disparaître dans les tunnels. Les
Recruteurs pensent qu'une créature souterraine les
massacre. La guilde a fait venir des mercenaires,
mais n'a pas réussi, jusqu'à maintenant, à détruire
le monstre.
TRIESTE
(LA BARONNIE MORGEIM)
De nos jours, Trieste est surtout connue pour les I
exploits scandaleux de sa dirigeante, la baronne
Morgane Hawkwood. 11 est rare de rencontrer la
baronne dans son pays natal, car elle passe le
plus clair de son temps à parcourir les Mondes j
Connus. La baronnie est dirigée en son nom par sa
« très sainte tante », dame Elwynn. Les rumeurs qui
affirment que Morgane serait née d'un rendez-1
vous galant entre sa mère, dame Augusta
Hawkwood, et un amant décados ne sont que la
partie émergée de l'iceberg. (La branche Trieste de
la famille Hawkwood s'est fréquemment mariée
hors de la maison.) Trieste a toujours eu mauvaise
réputation, car c'est la seule île qui n'a jamais J
complètement accepté les enseignements du
Prophète, et la baronne n'est que la dernière d'une
longue lignée de mouches du coche.
L'île est très boisée et abrite, en dépit de sa
taille, l'un des trois spatioports de la planète. La
raison est sans doute sa bonne volonté à utiliser I
la technologie. Trieste est un grand~carrefour
commercial ; elle héberge de nombreux guildiens I
et possède plusieurs agoras célèbres. Mais l'île est |
surtout l'une des rares sources de luminite de
l'empire. La baronne loue les droits d'exploitation i
de sa mine pour une-période de cinq ans. Elle
encourage actuellement une guerre d'enchères
entre les Recruteurs et les Justinien pour l'ob-
tention du contrat des cinq prochaines années.
Lugano et Locarno
Lugano et Locarno sont deux îles touristiques
où l'atmosphère est toujours détendue. Elles sont
célèbres pour leur vie sauvage ressemblant à celle
de la Teyr, leurs paysages à couper le souffle, leur
faune océanique abondante, et les eaux claires de
leurs récifs coralliens. Ce sont des centres de
tourisme et d'affaires aussi importants pour les
citoyens de Ravenne que pour les outremondiens.
En fait, on peut y rencontrer sans aucune difficulté
des nobles étrangers, des commerçants de la
Ligue (surtout des Baillis et des Ingénieurs), des
érudits ur-obun, des Hawkwood et des membres
du clergé orthodoxe. De nombreux hôtels somp-
tueux accueillent les visiteurs, et l'une des plus
hautes concentrations de technologie de la planète
se trouve autour du spatioport de Locarno. Les
deux îles sont beaucoup plus cosmopolites que le
reste de la planète ; leur population est bien
plus mélangée que celle des autres continents,
à l'exception d'Andyra.
BRÉDONIA
Brédonia est une petite baronnie somnolente
administrée par le frère Bernardo Li Halan, un
ancien commandant de la garnison de Teldor (sur
Leminkainen). Depuis les invasions barbares du
46e siècle, Brédonia est devenu une sorte de lieu
de retraite pour les soldats qui veulent passer la
fin de leur vie dans une solitude monacale, ou
devenir professeurs pour former la nouvelle géné-
ration de combattants. Cette île agricole peut se
vanter de posséder une école militaire célèbre,
l'Académie Lextius, où des aspirants guerriers
des Frères d'armes et de différentes maisons
nobles viennent recevoir un enseignement martial.
Assez arriérée du point de vue technologique,
Brédonia dispose, dans son école, d'un arsenal de
haute technologie assez surprenant, composé
d'armes anciennes, modernes etxénomorphes.
I
 LEMINKAINEN
Depuis l'espace, Leminkainen semble avoir tous
les attributs d'un monde luxuriant. De vastes
océans d'un bleu profond couvrent la majeure
partie du globe, et d'immenses forêts occupent
presque toutes les terres, interrompues parfois
par de grands déserts rouges. Comme beaucoup de
choses sur Leminkainen, cette santé apparente
est partiellement trompeuse. Normalement, la
planète devrait être brûlée par le rayonnement
de son immense soleil rouge. Sa splendeur fores-
tière est en grande partie le résultat d'une super-
science biologique, installée durant les derniers
jours de la Seconde République. En toute justice,
Leminkainen devrait être un véritable désert, mais
elle parvient toujours à s'épanouir. Planète de
tous les contrastes, Leminkainen est un monde
frontière perdu aux confins de l'espace hawkwood,
qui bénéficie cependant de la présence de
nombreuses routes stellaires.
HISTOIRE
Découverte depuis Byzantium Secundus (qui
s'appelait alors La Nouvelle-Istanbul) au 25e siècle,
Leminkainen était une planète primitive orbitant
autour d'un soleil jaune. Elle possédait une végé-
tation florissante, mais était dépourvue de faune
plus évoluée que les insectes. Dès sa découverte,
la planète servit de laboratoire scientifique aux
plus riches conglomérats de la Première
République. Plusieurs sociétés achetèrent direc-
tement la planète à la république en mal de liqui-
dités, et se mirent au travail. On ne connaît pas les
détails de toutes les recherches qui eurent lieu
durant ces années, mais on sait que les socié-
tés impliquées comprenaient Agricorp Interstellaire
(gérant le continent appelé aujourd'hui Grikkor),
plusieurs grandes compagnies minières, et
L'Interplanétaire Médicale Dextrite, qui construisait
des armes biologiques pour différentes factions
militaires républicaines et commerciales. Un adage
d'alors disait que Leminkainen n'avait pas des
citoyens, mais des employés...
N'ayant pas besoin de répondre de leurs actes
devant les agences officielles, les firmes proprié-
taires de la planète ne se gênèrent pas pour la
remodeler à leur guise. Agricorp ensemença son
continent avec des plantes et des engrais expéri-
mentaux, et devint l'un des plus grands produc-
teurs de vivres de l'époque, avec Grange (appelée
aujourd'hui Pandémonium). Cet arrangement dura
près d'un millier d'années ; il survécut à la disso-
lution de la Première République, à la Diaspora et
à quasiment toute la Seconde République sans
changement de propriétaire. Cela ne signifie pas que
la planète était à l'abri des conflits. Les affronte-
ments entre sociétés remplacèrent les guerres natio-
nalistes, transformant Leminkainen en champ de
bataille durant des siècles. Ces luttes étaient si
complexes que la rencontre historique entre la disci-
ple ur-obun Ven Lohji et le Prophète passa presque
inaperçue. La mainmise des grandes compagnies ne
parvint cependant pas à étouffer complètement les
débats philosophiques. L'Église de Zacharie finit
par trouver de fervents fidèles chez les habitants de
la planète. Durant la Diaspora, Leminkainen donna
aussi naissance à la philosophie animiste de la
« Mère Universelle » (le gjarti), qui possède encore
une certaine influence sur Manitou, Graal et,
semble-t-il, sur quelques mondes Vuldrok. J'ai
rencontré un ou deux défenseurs de ces « gjartis-
tes », qui assurent que ce sont des mystiques inof-
 CHHFIDTÉHIBTigUEB DE L.EFIinHBinEFI
Cathédrale : fï'ères d'armes/Orthodoxie.
• Agora : ouverte.
• Garnison: 7 ... .
• Capitale : Hakkonen.
• Hauts : I
• Mondes adjacents : Byxanlium Secundus (vers le four), Ravenne (vers la nuit), \ylon (vers
la nuit). Pentaleuque (parallèle).
• Système solaire: Vin, lAmiinkainen (Staltm, Cox. Momerath), Shylkor, lantale, Ivald. Mord, BUgo.
Leminkainen orbite autour d'une géante rouge de type AO (température de surface f) 400 °€)
à une distance de 298 millions de kilomètres. Les astronomes de l'Église et des Auriges esti-
ment la masse du soleil à 3,5 MSTS. Le soleil de Ravenne est très affecté par le déclin des étoi-
les, et le soleil jaune, autrefois stable, est devenu une géante rouge mourante.
• \iwan technologique : 3
• Population humaine : 500000 Hawkwood, 200000 barbares (estimation).
• Population xénomorphe: 8000 Ur-Obun, 4000 Ur-lkar.
• Ressources : pygmallium, agriculture, prisons.
• importations : pyginallium. légumes géants, ivfugiés, technologie médicale à la pointe du progrès.
• Paysage : Leminkainen possède quatre continents (Jyvaskyla. Grikkor, Valdalla. Isaclarl) cl six
grandes îles (Kriel. Vree. Mog. Testa, Mazor et l'archipel de Conlan). En dépit de sa température
caniculaire et de son climat sec, presque toute la planète garde une couverture végétale luxu-
rianle issue d'une Ilore génétiquement modifiée. La croissance végétale est presque e\clushe-
niciil composée d'étranges feuillus, et la nature est incroyablement tenace, à un point qui ne s'ex-
plique pas uniquement par les manipulations génétiques du passé. Ijes trois lunes de la planète
provoquent de grandes marées dans les océans peu profonds et salés; une zone submergée a
marée haute peut se retrouver à quatre-vingts kilomètres à l'intérieur des terres à marée
basse. Plusieurs régions sont sujettes à des séries de tempêtes imprévisibles d'une magnitude
monstrueuse, et sont la demeure d'étranges espèces issues de manipulations génétiques.

fensifs, voire bienveillants. Je n'ai pas de rensei-
gnements de première main sur ces prétendus
chamans, mais leurs liens avec les Vuldrok me font
douter de ces affirmations. De toute façon, il est
clair que la population de Leminkainen était à
l'époque libre de pratiquer la religion de son choix,
en dépit de l'hégémonie des compagnies.
Mais toutes les choses ont une fin. Les diffé-
rents conglomérats ne pouvaient rester à Jamais
seuls propriétaires de la planète. Pendant qu'ils
continuaient à transformer Leminkainen, l'espace
autour d'eux évoluait. Les mondes voisins (dont la
Nouvelle-Istanbul, Ravenne et Aylon) avaient
changé de politique et ne pouvaient plus se permet-
tre de laisser une planète stratégique entre les
mains de puissances commerciales irresponsa-
bles. Les historiens notent que l'événement déci-
sif fut l'arrivée sur la Nouvelle-Istanbul d'une
cargaison de fruits contaminés par une maladie
mortelle, qui tua plus d'un million de personnes. La
maison Hawkwood s'empara alors de la planète,
plaçant les terres et la population sous sa tutelle
plus responsable. Les dirigeants de Dextrite survé-
curent à cette transition en découvrant un remède
à la maladie. Même si certains pensaient que celle
découverte arrivait bizarrement à point nommé, on
ne trouva aucune preuve de machination. Étant
pratiquement devenue une maison noble à cette
époque, la maison Dextrite se fit des alliés dans
d'autres compagnies (et plus tard dans certaines
factions de l'Ordre Suprême des Ingénieurs). Elle
a survécu jusqu'à l'heure actuelle sous la suze-
raineté nominale des Masseri, sur l'île de Kriel.
 Après la Chute, de nombreuses planètes se débar-
rassèrent de leur technologie, mais Leminkainen
voulut résister à cette « mode ». La planète fut alors
bombardée pour qu'elle se soumette de gré ou de
force à la Doctrine de la Flamme Purificatrice. Les
événements qui conduisirent à cette frappe s'en-
chaînèrent durant plus d'un siècle, tandis que
l'Église, les chefs planétaires et les Hawkwood se
chamaillaient, négociaient et se menaçaient mutuel-
lement. Finalement, au début du 43 e siècle, l'Église
excommunia les chefs de Leminkainen et persuada
quelques seigneurs dévots (dont des Li Halan et
des nobles de Ravenne) de bombarder la planète. Ce
fut une triste période de guerre civile pour la maison
Hawkwood. Abandonnée par Delphes et incapable
de, recevoir une aide adéquate de Gwynneth,
Leminkainen ne put compter que sur elle-même.
Quand elle dut se soumettre et « abjurer » la tech-
nologie, ses villes n'étaient que ruines et elle n'avait
plus d'autre choix qu'un retour à une vie rurale. Sa
réputation de monde « impie » lui valut la fureur de
l'Inquisition dans les années qui suivirent.
Ironiquement, ce fut le brillant diplomate de
Leminkainen, le duc Lawrence Hawkwood, qui
négocia par la suite la Doctrine du Privilège des
Martyrs, autorisant au clergé l'usage de la tech-
nologie. Leminkainen bénéficia très rapidement de
cet édit religieux, et fut l'une des premières planè-
tes à regagner son avantage technologique
(presque deux cents ans avant que le patriarche
Nadrim n'étende officiellement ce privilège à la
noblesse). Malgré l'autorisation de l'Église dans ce
domaine, la situation tourna court à cause d'une
catastrophe solaire.
Le soleil devint d'un rouge sanglant en l'espace
de quelques générations, et grandit jusqu'à attein-
dre deux fois sa taille initiale. Les océans s'éva-
porèrent ; la vie animale et végétale faillit
disparaître. Ironie du sort, la technologie réussit
partiellement à remédier aux bouleversements
qu'elle avait provoqués. Utilisant des secrets bota-
niques protégés et dissimulés depuis des siècles,
les scientifiques de la planète réintroduisirent une
flore résistante qui pouvait survivre, et même
prospérer, sous les nouvelles conditions clima-
tiques de la planète. Ces prodiges biologiques
possédaient une écorce extrêmement dure, une
texture fibreuse peu gourmande en eau, des raci-
nes pouvant s'ancrer dans la roche, et avaient la
capacité de vivre pendant des années sans
recevoir de pluie. Les fidèles considérèrent
ces plantes robustes comme une bénédiction du
Pancréateur, tandis que les chamans gjartin les
reçurent comme un don de leur « Bonne Gjarti ».
En 4525, Leminkainen devint un immense champ
de bataille quand les Vuldrok envahirent les Mondes
Connus. Les attaquants méritèrent pleinement
l'étiquette de barbares : ils employèrent des armes
biologiques illégales, tuant près d'un tiers de la
population et empoisonnant l'environnement. Même
aujourd'hui, des siècles plus tard, certaines de
leurs maladies remontent à la surface et se combi-
nent à de vieilles fièvres indigènes, provoquant de
terribles épidémies. La rumeur prétend que les
barbares possèdent un antidote pour la pire de
ces maladies : la peste de Kessler. La maison
Hawkwood et l'empire ont offert une riche récom-
pense à celui qui le récupérera. Mais en dépit de ces
épreuves, Leminkainen tint bon contre des armées
supérieures en nombre et absorba la majeure partie
de l'offensive barbare, offrant aux autres mondes
une chance de se défendre. Même si la planète
tomba brièvement durant les guerres impériales,
elle fut ensuite libérée par une flotte mixte hawk-
wood et al-malik. En échange d'un cessez-le-feu, le
traité de Teldor de 4965 octroya aux Vuldrok le
continent de Valdalla en fief semi-autonome.
Au cours du siècle dernier, de nombreuses planè-
tes furent balayées par des schismes. Sur
Leminkainen, ils furent le détonateur de révoltes
ouverrtes. Dernièrement, le Temple Avesti y a gagné
une certaine influence. L'Orthodoxie ne leur témoigne
que peu d'intérêt et ne cherche pas à les restreindre,
laissant à la maison Hawkwood le soin de condam-
ner ses activités les plus extrémistes. Pourtant, il y
a à peine neuf ans, le frère Obion, dans ses Béatitudes,
encourageait l'humanité à regarder vers de nouveaux
horizons, et mentionnait Leminkainen comme l'an-
nonciatrice d'un avenir meilleur. Il tendait ainsi un
rameau d'olivier à cette planète souvent calomniée.
De nombreuses personnes espèrent que le courage
de ses habitants anticonformistes leur a permis d'ob-
tenir la clémence de l'Église, et qu'ils ont enfin assez
payé pour leurs péchés.
LE SYSTEME SOLAIRE
• Nax : Durant la Seconde République, Nax était |
une planète rocheuse de taille moyenne qui
abritait un complexe scientifique. Elle se trouve
 maintenant à la limite extérieure de la couronne
solaire et s'est transformée en un monde en
fusion. Il ne reste plus que des débris de métaux
tordus des dômes pressurisés de céramétal de
la république.
> Leminkainen (Staltos, Cox, Momerath) :
Leminkainen est la deuxième planète du
système, et la seule possédant une atmosphère
respirable. Les trois lunes provoquent des
marées souvent imprévisibles et sont considé-
rées comme trois déesses sœurs par les barba-
res Vuldrok.
• Shylkor : Durant les guerres impériales, des
pillards barbares s'emparèrent de Shylkor et
la revendiquèrent pour la nation stellaire
Vuldrok. Selon les termes du traité de Teldor, les
Vuldrok ont promis de ne pas utiliser la planète
comme base pour lancer des raids, mais la
maison Hawkwood pense qu'ils n'ont pas
respecté ces accords. Shylkor abrite un spatio-
port et possède sûrement des caches d'armes
dans ses caves et ses crevasses. C'est un monde
venteux balayé par des tempêtes de sable, mais,
comme il n'a pas d'atmosphère, sa valeur stra-
tégique reste limitée.
> Tantale : Tantale est un monde primitif et volca-
nique, dont l'atmosphère ténue contient un fort
pourcentage d'oxygène libre. Les anciens explo-
rateurs y ont découvert une nappe phréatique,
une flore microbienne primitive et même des
poissons dans les caves souterraines situées
près des cheminées volcaniques. La maison
Dextrite, les Ingénieurs et même le cartel
Genetechs, appartenant aux Décados, ont visité
la planète dans des desseins plus que douteux.
• Ivald : Ivald est un monde explosif et violent,
qui possède plus d'une douzaine d'immenses
volcans en activité, crachant de la lave et des
cendres sur des centaines de kilomètres. La
planète est tellement radioactive qu'il faudrait
des écrans de plomb de plusieurs mètres
d'épaisseur pour protéger les visiteurs.
« Mord : Mord est une planète désolée, aux nomb-
reux cratères, qui se trouve au milieu de la
grande ceinture d'astéroïdes du système. Seul
un as du pilotage peut y faire atterrir un vais-
seau sans qu'il soit réduit en miettes. La rumeur
prétend qu'un centre de recherches y a été
construit durant la Diaspora, dans un canyon
abrité. Toutes les tentatives pour retrouver ces
installations ont échoué.
Bilgo : Bilgo est un monde glacial criblé
d'impacts d'astéroïdes. Depuis la rupture du
traité de Teldor, le portail de saut subit un blocus,
pour empêcher les forces Vuldrok d'entrer. Les
vaisseaux impériaux, nobles ou guildiens reçoi-
vent toujours l'autorisation de franchir le portail,
mais la piraterie et la contrebande restent assez
courantes ; les vaisseaux de passage sont
fréquemment soumis à des visites de contrôle
par les appareils militaires hawkwood.
POPULflTION &
GÉOGRAPHIE
La population de Leminkainen est très variée,
tout comme ses dirigeants. L'histoire houleuse
de la planète a rendu les paysans soupçonneux
envers les étrangers, bien que certains soient
étonnamment ouverts.
Jyväskylä
Dirigée par la duchesse Catherine Hawkwood,
Jyvaskyla possède des paysages'très variés: de
vastes plaines rocheuses, d'immenses forêts, des
chaînes de montagnes assez basses et même un
grand désert de sable écarlate. Plusieurs grands
fleuves traversent le continent ; leurs cours ne sont
généralement pas très rapides, car leurs eaux sont
chargées en limon. Les régions bordant ces fleuves
restent assez fertiles et regorgent de jungles.
La partie centrale du continent est occupée par
le désert de Sang, une vaste étendue désolée de
sable écarlate d'où surgissent encore quelques
ruines de bâtiments. Cette couleur est due à de la
poussière de métaux oxydés, témoins d'une
ancienne activité industrielle et minière.
Bombardée à de nombreuses reprises, cette région
est aujourd'hui pratiquement dépourvue d'activité
humaine. Des rumeurs prétendent que des sectes
de Variants et des monstruosités de la Seconde
République hantent ces lieux, ce qui décourage
généralement les visiteurs (sauf les explorateurs
les plus hardis). La situation a légèrement changé
il y a cinquante ans. quand une équipe d'Ingénieurs
géologues a découvert des dépôts de pygmallium.
Ce métal très précieux sert dans la construction de
la matrict. neurale des golems intelligents (révé-
lation que je tiens de l'Ingénieur qui m'accompa-
gne). lia maison Hawkwood s'est établie dans la
zone et a installé une petite garnison pour proté-
ger la mine de toute attaque... ou d'un détourne-
ment. L'empire a proposé d'exercer une surveillance
officielle, mais son offre a pour le moment été poli-
ment refusée par la duchesse Catherine. Celle-ci
rejette également les accusations publiques d'apos-
tasie et de « fabrication de monstres » du synode
inquisitorial, accusations qui se concentrent prin-
cipalement sur l'île de Tesla appartenant aux
Ingénieurs et abritant un centre de recherches.
Tesla se trouve sur la côte méridionale de Jyvaskylâ.
Le nord du continent est plus froid et reçoit plus
de pluie que les autres régions/Les solides fermes
qui s'y trouvent nourrissent la majeure partie du
continent. Les paysages sont essentiellement
composés de grands champs de blé rouge et d'im-
menses forêts luxuriantes. La région orientale
poussiéreuse est très différente ; elle se trouve
dans ce que les habitants appellent « la Ceinture
des Tornades », où règne l'un des climats les plus
extrêmes de l'empire. Dans cette contrée, les
tornades ont arraché toute la végétation, érodant
'.•i surface du sol jusqu'à atteindre le manteau
c h e u x . Malgré cela, une petite population y
réside, travaillant sous des dômes de néobéton à
la recherche de pygmallium et de minerais stra-
tégiques. J'ai cru comprendre qu'on pouvait comp-
ter parfois jusqu'à dix tornades par jour, des
ouragans dont la violence brise de temps en temps
les structures les plus résistantes et peut projeter
un homme à plusieurs kilomètres de hauteur. Le
hurlement constant du vent suffit à rendre fous
certains ouvriers. Beaucoup croient que des esprits
du vent maléfiques vivent dans cette contrée et
volent les âmes humaines.
Le sud de Jyvâskylâ est densément boisé, mais,
à l'exception des vallées fluviales, le sol reste mince
et poussiéreux. Des vents violents renversent
souvent les arbres et emportent la couche super-
ficielle de terre. On dit qu'Ici, un homme fort peut
abattre le plus grand des arbres d'un coup de pied.
Ainsi, en dépit de la variété de la flore locale, l'agri-
culture est un métier risqué dans cette contrée.
Cette région a aussi subi de nombreuses attaques
durant les dernières incursions barbares. Les
Hawkwood ont fini par repousser les envahisseurs,
mais les Vuldrok ont laissé derrière eux une nouvelle
variété de la peste de Kessler. Plus d'un tiers de la
population a succombé dans les années qui
ont suivi, et, aujourd'hui, la majeure partie de
la région reste déserte. Une rumeur soutient que des
barbares se seraient cachés dans des enclaves
secrètes, pour servir d'éclaireurs lors de futures
invasions. Une autre parle de caches d'armes et de
technologie Vuldrok enterrées dans la province,
mais personne n'a jamais rien trouvé.
La dirigeante de Jyvâskylâ, la duchesse Catherine,
est une femme rusée et obstinée d'une soixantaine
d'années. Elle gouverne le continent depuis sa plus
tendre enfance. Seule survivante d'une attaque où
ses deux parents trouvèrent la mort, la duchesse est
devenue un véritable rempart contre le chaos des
hordes barbares. En l'espace de trente ans, elle a fait
de sa province une formidable puissance militaire.
Parfaitement loyale envers sa maison et l'empe-
reur, elle restera en paix avec les barbares de
Valdalla tant que ceux-ci respecteront le traité de
Teldor. Mais elle se tient prête à « porter le combat
chez les pillards barbares » si cela s'avère néces-
saire. Durant les guerres impériales, elle a
commandé avec une grande compétence une flotte
de combat hawkwood, et s'est enfoncée profondé-
ment dans l'espace hazat. Grâce aux sérums de
longévité, cette grande femme blonde est restée en
parfaite condition physique, presque trente ans
après ses exploits sur le front d'Aragon.
• Hakkonen : La capitale est une ville superbe,
en dépit de son existence précaire aux frontières
du désert de Sang. Un labyrinthe de gracieuses
constructions de la Seconde République en terra-
cite, marquées par les tempêtes de sables, forme
le centre ville, tandis que des tours de métal doré
et de verre fumé surgissent du désert. L'air condi-
tionné réconforte les cadres des Recruteurs, les
passagers du spatioport et les nobles qui vivent
dans le Palais Écarlate de la duchesse. Même les
petites gens ont accès à de l'eau propre et à des
abris pour se protéger de la chaleur intense du
soleil. « Chaque serf est un roi » était une expres-
sion encore populaire à Hakkonen, il y a à peine
cinquante ans. Malheureusement, l'importance
croissante de la planète a forcé de nombreux serfs
à déménager vers des habitations plus pauvres,
pour céder la place aux outremondiens de la Ligue,
de l'Église et de l'empire. La grande cathédrale
octogonale Morali abrite l'une des plus grandes
bibliothèques de l'empire.
Grikkor
Situé dans l'hémisphère nord, Grikkor était à
l'origine contrôlée par Agricorp Interstellaire et son
nom est dérivé de celui de cette compagnie aujour-
d'hui disparue. Une population réduite et disper-
sée de robustes fermiers arrache à la terre aride
une maigre subsistance. Grikkor a Jusqu'à main-
tenant échappé au climat chaotique et à l'insta-
bilité tectonique de Jyvaskyla. Mais la province a
acquis une sombre réputation : elle détient le
record d'épidémies de craquenuits de l'espace
hawkwood. Les régions méridionales sont pour la
plupart difficilement cultivables et restent très
peu peuplées, sauf par quelques vigoureux noma-
des vivant dans les forêts. Quelques monstruosi-
tés génétiques y rôdent encore. Cependant, la
zone la plus fertile de la planète se trouve dans la
région de Mikkelshire, au sud, dans un endroit
renommé pour sa flore unique. Située dans la
plaine alluviale d'un grand fleuve, cette contrée
produit une quantité fantastique de blé écarlate,
et la spécialité de la planète : des légumes gigan-
tesques. J'ai vu de mes propres yeux des radis de
la taille d'un bison, et des tubercules encore plus
grands. L'attention des Avestites a été attirée par
des rumeurs évoquant un puissant antinomiste
qui rôderait dans la région, et par des histoires de
Variants et d'autres monstruosités de la Seconde
République.
La majorité de la population vit le long de la côte
septentrionale, dans des enclaves rurales ou dans
la cité sous dôme de Sardan. Ces climats
nordiques, « polaires », sont un peu plus froids et
plus pluvieux que la normale. La région était
autrefois couverte de glaciers, et son relief acci-
denté est maintenant composé de vallées fluvia-
les, de fjords et de moraines escarpées. Des
sédiments glaciaires recouvrent encore la majeure
partie des terres, et l'on trouve quelquefois des
rochers de la taille d'une maison au beau milieu
d'une grande plaine herbeuse. Une herbe bleue
robuste et plusieurs variétés de lichens et de
mousses s'accrochent avec ténacité sur presque
toutes les surfaces.
La province est majoritairement paisible et
hospitalière, même si les bandits et les pillards
barbares qui vivent dans les falaises embrumées
provoquent de plus en plus de troubles. Presque
tous ces Vuldrok considèrent qu'ils ne sont pas liés
par le traité de Teldor, et ils ont pris l'habitude d'at-
taquer les villages des fermiers. Malgré cela.
Grikkor reste un état politiquement stable, uni
derrière son dirigeant, le duc Redoran Hawkwood.
Ce dernier m'a fait l'effet d'un homme réflé-
chi et honorable. Il m'a demandé de transmet-
tre ses inquiétudes sur les rumeurs d'offensives
impériales contre la nation stellaire Vuldrok. Il a
travaillé dur pour maintenir la paix avec les barba-
res du continent de Valdalla, situé au sud de ses
terres, en dépit de récentes attaques Vuldrok.
• Dyrak : La capitale de Grikkor se trouve sur
les côtes d'une ancienne mer intérieure asséchée.
Elle ressemble à une ville de néobéton sans impor-
tance, construite dans une région pratiquement
abandonnée. En dépit des apparences, Dyrak
garde une sombre vitalité. La cité intérieure reste
fonctionnelle, mais ce n'est pas là qu'un pèlerin
trouvera le moyen d'élever son âme. Disposant
d'une technologique moderne dans certains domai-
nes (la ville possède un aéroport, mais pas de
spatioport), Dyrak était initialement un centre
Agricorp. Elle produit toujours des vivres selon des
techniques avancées (cultures hydroponiques
modernes, fermes usines hyper-intensives,
aliments qui se perpétuent...). Malgré cette haute
productivité, les difficultés de transport, la corrup-
tion et les raids des barbares empêchent' la cité de
subvenir efficacement aux besoins de la planète.
La ville est bâtie selon un plan radial, partant
du palais ducal et de la place royale. Le palais est
un bâtiment en terracite de la Seconde République,
et occupe la place royale avec la cathédrale et
l'agora centrale. L'agora était autrefois un bâtiment
somptueux, mais ses décors les plus riches ont été
revendus pour rembourser des dettes. Cependant
la Ligue reste encore puissante à Dyrak, et l'on
soupçonne sa pègre d'être soutenue par les
Foulnards. Cela a attiré, bien sûr, l'attention du
Temple Avesti. Des centaines d'immeubles de
bureau et d'usines en néobéton abandonnés entou-
rent la place royale. Un grand nombre de ces
fabriques sont encore fonctionnelles, mais leurs
façades sans fenêtres ne donnent que peu d'indi-
ces sur leur destination.
• Sardan : Ce lieu de villégiature luxueux situé
sur la côte septentrionale de Grikkor sera, selon
votre interlocuteur, une oasis paradisiaque... ou
un antre de péché et d'iniquité. Protégée des
éléments par de grands dômes bleus à boucliers
multiples, la station a été construite a\ec de la
technologie de la Seconde République de récu-
pération. Elle est destinée aux millionnaires de
toutes les planètes. En l'ail, la ville accueille tous
les sisiteurs, quelle que soit leur qualité, du
moment qu'ils sont capables de payer. C'est une
source de revenus importante pour le continent,
et qui récompense largement ses investisseurs. On
peut généralement y rencontrer des dilettantes
extravagants de toutes les maisons, des doyens de
la Ligue, des criminels prospères, des arche-
vêques, des chefs barbares et - si vous prêtez foi
aux commérages - des agents secrets du Jingcha
li halan, de l'Œil impérial ou de l'Agence
Jakovian... Avec des invités aussi intéressés, il
n'est pas étonnant que la ville soit parvenue à
résister à tous les efforts de l'Inquisition pour
mettre fin à ses opérations.
VALDALLA
Cédé aux envahisseurs barbares par le traité
de Teldor, le Valdalla abrite une mosaïque de fermes
barbares, de bidonvilles et de casernes. Les chefs
barbares se sont emparés des meilleures instal-
lations de la province, les anciens palais, les cathé-
drales et les agoras, souvent en les dévastant.
Nominalement vassal de la maison Hawkwood
selon le traité de Teldor, le Valdalla y a gagné
quelques aspects civilisés, mais ses citoyens
restent des barbares et des païens. Un grand
nombre de Vuldrok qui vivent dans cette région
sont des gjartins, mais leurs pratiques varient
apparemment du culte indigène célébré sur les
autres continents. Les fidèles de cette voie suivent
une philosophie d'illumination personnelle qui est
en désaccord avec le dogme de l'Église Universelle.
D'après les histoires que J'ai entendues pendant que
l'étais en Valdalla, il semblerait que les chamans
gjartins possèdent d'étranges pouvoirs thauma-
turglques assez malsains. Enfin, c'est ce que m'a
expliqué mon confesseur orthodoxe...
Le commerce et les échanges culturels sont
limités, mais ils existent. Les barbares de Valdalla,
même s'ils sont pour la plupart séparés depuis
longtemps de leur prétendue nation stellaire, nous
permettent de comprendre un peu mieux les
hordes qui se massent derrière les portails de
Leminkainen et de Gwynneth. Des administra-
teurs hawkwood supervisent certaines fonctions
gouvernementales, mais ces positions sont dange-
reuses et chargées d'intrigues. Un poste au Valdalla
est considéré comme une punition... ou comme le
meilleur moyen d'obtenir une promotion rapide.
Bien que le traité de Teldor interdise toute acti-
vité militaire au-delà des frontières de Valdalla,
cela n'a pas empêché les barbares d'en violer des
articles dans le passé. Ce sont des gens
hargneux, et enclins à la rébellion dans leurs
propres rangs. Certains soutiennent même qu'ils
ne sont pas liés par les accords du passé, et se
lancent de temps en temps dans des guerres meur-
trières contre leurs voisins. Le précédent dirigeant
du Valdalla, le gouverneur Krychek, a été tué en
4989 par son successeur, un tyran monstrueux
nommé Thorium Ukrops. Deux ans plus tard, en
4991, Ukrops dirigeait un raid contre le fief
d'isaclart... Le seigneur Vaclav Vasalayana II,
souverain d'isaclart, a repoussé les envahisseurs,
mais est mort par la suite dans des circonstances
suspectes. Les barbares ont aussi attaqué la
baronnie de Cortran, un fief hawkwood qui résiste
avec acharnement (situé au sud-ouest du conti-
nent).
J'ai rencontré Ukrops sur le front. La nouvelle
qu'un homme arborant le blason impérial désirait
le voir a dû piquer sa curiosité, et je suppose que
c'est pour cette raison qu'il m'a accordé "une
audience. Il est évident qu'Ukrops est le produit de
manipulations génétiques interdites : cet homme
monstrueux mesure près de deux mètres cinquante,
possède une crinière de cheveux bleus et une peau
ressemblant à de la pierre. Il s'est montré poli
envers la maison Hawkwood, mais a parlé avec
mépris de l'Église Universelle et de l'empire. Quand
je lui ai expliqué que le raid lancé contre Isaclart
violait les accords de Teldor, il s'est contenté de rire
aux éclats, accusant le fief de l'avoir attaqué en
premier. Puis il a fait allusion à une vaste armada
Vuldrok prête à « faire respecter les clauses du
traité », et a continué à me faire de grande démons-
tration d'honneur, soutenant que son peuple conti-
nuerait à respecter ses engagements, « en dépit de
la félonie hawkwood et vasalayana. »
• L a baronnie de Cortran : La baronnie de
Cortran est un ancien territoire hawkwood qui
englobait autrefois près de la moitié du Valdalla.
Elle suit depuis toujours une tradition martiale
el supporte mal la perte de son territoire. Elle
admet encore moins la passivité des autres
Hawkwood qui acceptent d'échanger leurs terres
anccstrales contre « une pai\ douteuse ». Cette
région est couverte de collines et pouvait autre-
fois se vanter de posséder une superbe végé-
tation. Mais des siècles de conflit lui ont infligé
des blessurts profondes, surtout sur le front
de neuf cents kilomètres plongé dans un état
permanent de guerre de tranchées. J'ai reucon-
 tré le baron Antonius Cortran Hawkwood sur le
front Vuldrok, dans les provinces septentriona-
les de sa baronnie. En effet, les barbares ont
récemment changé de technologie. Ils sont
soudainement passés des chevaux et des lances
aux avions et aux blasters, ce qui est une viola-
tion directe du traité de Teldor.
Le baron, un petit homme noir, sec et nerveux,
arborant une superbe moustache broussailleuse,
m'a appris que seule son intervention de
dernière minute et l'aide de volontaires de
Jyvaskyla avaient empêché les Hawkwood de
Valdalla d'être rejetés à la mer. Il a critiqué l'in-
différence de la famille devant les luttes que
doit mener sa baronnie, même s'il a reconnu
recevoir une aide financière substantielle. Il
m'a aussi montré une chose très troublante.
Plusieurs barbares, que ses hommes avaient
tués, étaient armés de blasters au radium de
fabrication décados. des armes atroces qui tuent
leurs victimes par un empoisonnement aux
radiations, si elles survivent par miracle au tir
initial. La maison Décados a nié toute implica-
tion, prétextant qu'un de ses transports d'armes
avait été récemment pillé, et que c'était la source
probable de ces blasters. Mais le baron m'a
affirmé que ce n'était que l'une des nombreuses
preuves qu'il avait rassemblées sur la présence
de « conseillers » de l'agence Jakovian envoyés
auprès des Vuldrok.
LES ÎLES PRINCIPALES
L.E F I E F D ' I S A C L A R T
(MAISON Vasalayana)
Le fief d'Isaclart est un royaume indépendant
dirigé par la maison mineure Vasalayana. Celle-ci
est généralement considéré comme honorable et
reste une alliée nominal des Hawkwood, mais son
esprit d'indépendance a provoqué quelques erreurs
graves. Souffrant de nombreuses incursions barba-
res, la maison a finalement repoussé les envahis-
seurs l'année dernière. Malheureusement, sa trop
grande confiance en elle (ou d'autres raisons
inconnues) l'ont poussée imprudemment à attaquer
des installations hawkwood dans la baronnie de
Cortran et dans ses propres provinces méridio-
nales. Peu de temps après, le chef de la maison, le
roi Vaclav II, est décédé dans des circonstances
mystérieuses. La guerre de succession qui
s'est ensuivie a finalement porté au pouvoir
son fils, le roi Sasha Vasalayana. Parmi les morts
hawkwood se trouvaient messire Erasius Henry
Hawkwood - un homme de qualité - et le neveu
favori de la princesse Victoria de Delphes.
Après la disparition de Vaclav, son fils Sasha
Vasalayana a coiffé la couronne. Désireux de rega-
gner la faveur hawkwood, il a rendu le corps du
chevalier à sa famille. L'examen de la dépouille a
permis de voir que, contrairement à ce qui avait été
annoncé, le chevalier n'était pas tombé au combat
mais avait succombé sous la torture. Cet incident
a soulevé une profonde indignation sur
Leminkainen et sur Delphes, la planète natale du
jeune homme. Les « brigades d'Erasius », compo-
sées de jeunes nobles brûlant de faire la guerre, se
rassemblent aujourd'hui en Jyvaskyla et dans la
baronnie de Cortran, exigeant la destruction de la
maison Vasalayana. En dépit des offres de compen-
sation des Vasalayana, cet acte odieux et le risque
d'une implication décados ont rendu la réconci-
liation entre les deux maisons bien difficile.
MAZOR
Mazor est une petite région paisible, par compa-
raison avec le reste de la planète. Ayant miracu-
leusement résisté aux précédentes invasions
barbares, l'île, couverte de jungles, vit maintenant I
dans un état de vigilance craintive. Sa dirigeante, la |
baronne Latéra al-Malik, entretient une cour très
calme depuis son manoir à flanc de coteau. Celle-
ci a acquis une certaine réputation pour ses mœurs
civilisées et son goût des arts, et attire des arti-
sans, des poètes et des érudits venus d'une douzaine
de mondes. Malheureusement, la richesse de la
province a aussi attiré les pirates et les brigands ;
seul un puissant système de défenses automatiques
permet de garantir l'indépendance de l'île.
KRIEL
Kriel est la demeure traditionnelle de la maison
Dextrite, et peut rivaliser avec le Valdalla pour la I
barbarie. Le fait que cette maison, plus appro-
priée à l'espace décados, ait réussi à prospérer des
siècles durant sur Leminkainen est autant un
témoignage d'une capacité de survie digne de celle
d'un cafard, que de la tolérance hawkwood
(certains préfèrent parler de crédulité). Les I
Dextrite ont toujours résisté aux scandales et à
maintes négligences criminelles, et se sont |
épanouis sous l'égide de leurs maîtres, la maison
Masseri. Ils ont rassemblé de véritables fortunes
et de nombreux privilèges en vendant leurs compé- VREE
tences médicales supérieures (il faut bien le recon- Comme la majeure partie de la côte méridio-
naître) à la maison Hawkwood et aux Ingénieurs. nale de Jyvâskylâ, Vree est creusée de fjords datant
Même certains Amalthéens ferment les yeux des périodes glaciaires, aujourd'hui asséchés par un
devant leurs atrocités en échange de leur tech- soleil impitoyable. De grandes arches de pierre, de
nologie médicale à la pointe du progrès. Le diri- nombreuses cavernes et des fleuves souterrains
geant de l'île, et le chef de facto de la maison, le fournissent des cachettes idéales pour les pirates,
« duc » Honorius Masseri, a reçu des doctorats les serfs fugitifs et même une prétendue cabale
honoraires sur des planètes aussi disparates que d'antinomistes. L'île a la réputation d'être hantée ; ses
Ligueheim, Criticorum et Severus. rares citoyens légitimes habitent dans trois petites
Durant les deux derniers siècles, Kriel a aussi villes bâties sur la côte septentrionale. Ils vivent
offert un autre service infâme : l'île est devenue une constamment dans la peur, malgré la présence d'un
colonie pénitentiaire pour les criminels violents de contingent de soldats venus" de Jyvâskylâ.
tout l'espace hawkwood. Peu de gens éprouvent la
moindre pitié pour ces malfaiteurs, et quasiment
personne ne les a jamais revus après leur empri- Cette petite île boisée possède les mêmes côtes
sonnement. Certains pensent que ce n'est pas un déchiquetées que Vree, mais est officiellement
hasard si d'étranges pirates difformes rôdent sous inhabitée. Utilisées pour des essais nucléaires et
les mers environnantes dans d'étranges sous-
marins. Ces Variants corsaires écument les routes
des recherches d'armes biologiques dans les
siècles passés, les terres sont infestées de
maritimes et lancent des raids brutaux sur les maladies contagieuses et de hordes d'insectes
villes côtières vulnérables de Mazor, Vree et
d'isaclart. Une fois leur forfait accompli, ils dispa-
voraces d'une taille inhabituelle. Les Dextrite
possédaient un laboratoire de recherches au centre
Il
raissent dans un port secret, dissimulée sur une de l'île durant les années qui ont suivi la Chute,
île inconnue. La reine Catherine a offert une forte mais même eux n'ont pas tenté d'y retourner. L'île
récompense à ceux qui découvriraient l'origine est bien trop dangereuse. Des navires militaires
des pillards. hawkwood patrouillent le long des côtes et son
accès est strictement interdit par la loi.
TESLA
La maison Hawkwood a donné à l'Ordre Suprême LA ZONE D'ANNEXION
des Ingénieurs un bail de cent ans pour l'île Tesla, IMPÉRIALE/TELDOR
en 4965, pour des services non spécifiés. La guilde La zone d'annexion se trouve dans l'archipel
a construit en un temps record un centre de recher- de Cordan et occupe une position stratégique à
che (un complexe austère en néobéton) et a miné distance de frappe de Grikkor, Jyvâskylâ, Valdalla
les eaux autour de l'île pour décourager les visites. et du fief d'isaclart. Supervisée par l'évêque
Grâce à une lettre d'introduction impériale, l'ai pu Nostroma Del des Frères d'armes, cette province
visiter ce centre extrêmement bien gardé. est passée sous l'autorité des Hawkwood et de
L'administrateur, maître Gridjz Kedak, m'a escorté l'Église à la suite du traité de Teldor. Lourdement
durant toute la visite dans un tour soigneusement fortifiée (grâce à des forts Taggart) et patrouillée
orchestré. Je ne suis pas un scientifique et je n'ai par des vaisseaux hawkwood, la zone militarisée
pas compris grand-chose de ce qu'il m'a montré, doit servir de rempart contre les agressions barba-
mais le prêtre érudit qui m'accompagne m'a laissé res si ces derniers ne respectent pas les clauses
entendre que la plupart des projets que nous avons du traité de Teldor. Les forts Tiiggart sont de robus-
vus respectaient les directives de l'Église (même s'ils tes forteresses en forme de dôme, à base de néobé-
les interprètent de façon assez large). On m'a ainsi ton coulé sur une infrastructure de poutrelles de
montré de nouvelles races animales, des recherches céramétal. Us se sont révélés une excellente
médicales et la fabrication de nouveaux moteurs. Je défense contre plusieurs types d'ennemis durant
n'ai vu aucune preuve qui confirme les allégations la dernière guerre impériale. Seules les personnes
des Avestites qui accusent les Ingénieurs de cons- possédant les autorisations appropriées ont le
truire des golems, mais il est évident que cette île droit d'entrer et de sortir de cette zone.
n'est pas aussi innocente qu'elle en a l'air.

Gwynneth est un mon.de habitable situé dans
un système solaire binaire. Orbitant à une distance
confortable d'une vieille géante rouge, c'est une
planète verdoyante, dominée par de très vieilles
forêts. Un deuxième soleil, très éloigné, tourne
lui aussi autour de la géante rouge. Ces étoiles
jumelles projettent des ombres de Flammarion à
double lisière d'anti-rouge et d'anti-bleu à travers
le feuillage dense de Gwynneth, lui donnant la
réputation bien méritée d'être l'une des planètes
les plus mystérieuses des Mondes Connus.
D'étranges créatures et des païens discrets sillon-
nent les vastes étendues inexplorées de ces terri-
toires forestiers.
HISTOIRE
Gwynneth a été une énigme dès sa découverte.
Au 25e siècle, un vaisseau scientifique appartenant
I à un cartel revenait vers Delphes depuis le système
de Ravenne. Au lieu de trouver la planète de l'au-
I tre côté du portail, l'équipage découvrit un bizarre
système binaire autour duquel orbitait un monde
forestier fertile. Le vaisseau subit, paraît-il, de
graves problèmes de navigation durant l'explora-
tion et plusieurs membres d'équipage furent mysté-
rieusement réduits en cendres dans les coursives
ou sur leurs couchettes. Les siècles qui suivirent
permirent finalement d'expliquer ce qui s'était
passé. Le vaisseau s'était trop rapproché de la
Ceinture de Paracelse, un phénomène stellaire
où un grand arc enflammé passe entre les soleils
jumeaux. La planète elle-même, avec ses étranges
ombres bleues et rouges, se révéla plus dérou-
tante que dangereuse pour les premiers
GWVNNETH
explorateurs, même si les colons découvrirent par
la suite des secrets bien plus sinistres.
Les premiers colons trouvèrent un gibier abon-
dant dans les forêts couvertes de brume, et des
océans grouillant de vie. Des ruines anunnaki
étaient dispersées sur toute la planète. Comme la
majeure partie du monde reste encore inexplo-
rée, il existe certainement des vestiges qui n'ont
pas encore été repérés. Les découvreurs de la
planète vendirent l'information à la maison
Juandaastas, mais celle-ci n'avait pas les ressour-
ces pour l'exploiter correctement. Des colons et des
chasseurs de trésors vinrent des nombreuses
planètes voisines et envahirent le nouveau monde ;
les plus remarquables étaient les Hawkwood.
Les forêts, qui couvraient pratiquement chaque
kilomètre carré de la surface terrestre, permet-
taient de se cacher très facilement des autorités.
Gwynneth gagna rapidement une population fores-
tière vivace, et souvent païenne, qui rejetait l'au-
torité quelle qu'elle fût. Les colons trouvèrent la
planète hospitalière, jusqu'à un certain point. Ils
n'avaient pas beaucoup de problèmes pour cons-
truire dans les régions côtières et dans certaines
zones de l'intérieur des terres, mais subissaient des
désastres à chaque fois qu'ils tentaient de s'ins-
taller au cœur des grandes forêts. Le premier de
ces problèmes survint dix ans après la découverte
de la planète. Une exploitation forestière de trois
mille personnes envoya un appel de détresse,
déclarant que la forêt elle-même les attaquait.
Quand le vaisseau de secours arriva, il trouva les
bâtiments détruits, les machines écrasées, et plus
un seul colon.
Ces exactions se révélèrent par la suite être
l'œuvre d'une espèce indigène, des humanoïdes
primitifs que les colons terrifiés baptisèrent rapi-
 CHRHCTÉRIBTigUEB DE QiUljnnETH
Cathédrale : Ordre eskalonique/Orlhodoxie.
i/Recrutcurs.
• Garnison : 7
• Capitale : Llanfyrlh.
• Sauts : 2
• Mondes adjacents: Crilicorum (vers le jour), Ravenne (parallèle), Bannockbnrn (parallèle).
• Système solaire: Alpha, Yanlli. Gnynnelh (Xonnn. Cheux). Somme, Manx-I, Salunms,
Chanlaclier. Man\ -2.
(Inynnelh appartient à un système solaire binaire, l'un des plus étranges et des plus insta-
bles de l'empire. Elle orbite autour d'un vieux soleil, une géante rouge de type F5 (tempéra-
ture de surface 0300 °(l) à une distance de 402 millions de kilomètres. Le deuxième soleil
est une étoile bleue de fréquence HO (température de surface 27800 °C) qui se maintient à
environ 36 milliards de kilomètres de la géante rouge. (inynneth possède donc quatre cycles
de lumière différents : le jour, le jour véridique, la demi-nuit et la nuit véridique. Le jour sur-
vient quand seul le soleil rouge (le plus important) est visible. Le jour véridique a lieu quand
les deux soleils sont visibles (ce qui est 1res troublant pour ceux qui ne sont pas habitués au
système binaire). La demi-nuit survient quand seul le soleil bleu, le plus lointain, est visible
el la nuit véridique (la condition la plus rare) a lieu quand aucun soleil ne se trouve dans le
ciel. Les astronomes de l'Église el des Aurigcs estiment la niasse de l'étoile rouge à 9,5 HISTS
et celle de l'étoile bleue à 2,1 MSTS. La caractéristique astronomique la plus bizarre du sys-
tème est la Ceinture de Paracelse.
1
\i\oau technologique : 5
' Population humaine: 840 millions d'Ilanknood. 100 millions d'habitants des forêts (esti-
1
mation), t.35 millions de barbares (estimation).
• Population xénomorphe: 25000 llr-likar (estimation). 10000 Ii-Obim.
• Ressources: bois.
• Importations : bois, mobilier, etc.
• Paysage : (iwynnelh possède plusieurs climats tempérés, des forêts tropicales le long de son
équaleur cl des zones enneigées aux deux pôles. La planète compte quatre continents (Mos-
hala. Fordan, Tollh et Pall'row) el quatre îles importantes (la baronnie Clément, Dûn, Ilôd el
Rangor). La majeure partie de la planète est couverte par de très vieilles forêts el jungles.
Lue région désertique de Iaille moyenne occupe le ventre du l'ordan el des chaînes de mon-
tagnes hérissent presque toutes les grandes masses continentales. Le sol de (ivvyimclh est
composé en grande partie de calcaire, ce qui explique pourquoi la planète est criblée de caver-
nes, de lacs souleirains etriemillions de tunnels. Gnynnelli est aussi la demeure d'un cer-
tain nombre d'espèces indigènes étranges, dont la plus dangereuse est celle des trolls des
rochers qui vil sous terre.

dément les « trolls des rochers ». Ces monstres
brutaux possédaient un embryon de conscience, et
régnaient sur Gwynneth bien avant l'arrivée de
l'humanité. Ces humanoïdes massifs et voûtés
possèdent une peau crevassée ressemblant à de la
pierre, et, à la place de mains, de grandes pinces
capables d'écraser des rochers. 11 existait d'autres
prédateurs terribles sur et1 monde primitif, mais
peu échappèrent aussi bien que les trolls aux
efforts systématiques d'extermination. Durant le
premier siècle de colonisation humaine, la plupart
de ces dangers furent éliminés, mais les trolls des
 rochers se réfugièrent dans les réseaux de caver-
nes et de tunnels de la planète. Des siècles passè-
rent et les hommes domestiquèrent leur nouveau
monde. Malgré quelques accidents terribles de
temps en temps, la plupart des habitants ont oublié
que Gwynneth était autrefois peuplée de monstres.
En 2849, le prince delphien Cyprian Hawkwood
fiança sa fille Annelise Hawkwood à Fergal ap
Llwyn de Gwynneth. Ce dernier était issu d'une
puissante famille de colons, ce qui permettait de
faire passer pacifiquement une grande partie de la
planète dans le giron hawkwood. Malheu-
reusement, la jeune héritière fut tragiquement
assassinée avant son mari,age. Les soupçons
tombèrent sur un groupe de conseillers décados qui
s'enfuirent rapidement pour se placer sous la
protection des autres maisonnées de la planète.
Les Décados accusèrent les Hawkwood de nourrir
des aspirations coloniales incontrôlées et pous-
sèrent de nombreuses factions locales à attaquer
les protectorats delphiens. Fou de rage, le seigneur
Cyprian envahit la planète et vainquit rapidement
les autres puissances. Personne ne fut surpris
miand on constata que les conseillers décados
i i aient absents quand vint le moment de compter
les corps.
Le règne hawkwood fut remis en cause en 2855
quand les Ur-Ukar attaquèrent l'espace humain. Ils
bombardèrent Criticorum puis concentrèrent la
majorité de leurs forces sur Gwynneth. Les xéno-
morphes semblaient porter un intérêt tout parti-
culier au monde forestier ; on découvrit plus tard
qu'une tribu perdue d'Ur-Ukar avait rejoint la
planète dans le passé, et conclut des alliances
Impies avec les trolls balourds. Les deux espèces
considéraient les humains comme des envahis-
seurs sur ce monde. Les défenseurs humains de
Gwynneth rallièrent alors toutes leurs forces, et
renversèrent le cours de l'offensive contre les
agresseurs xénomorphes. De nombreux historiens
pensent que l'obsession quasi-suicidaire des Ur-
Ukar pour Gwynneth leur fit gaspiller de précieu-
ses ressources, qu'ils auraient pu utiliser ailleurs.
Pendant la Seconde République, les pèlerins et
les touristes se ruaient vers Gwynneth pour obser-
ver ses soleils jumeaux et ses majestueuses forêts
hantées. L'architecture locale était grandiose et
élancée, ses agoras et cathédrales cristallines
n'assombrissant jamais la beauté naturelle du
panorama. La population a toujours été géné-
reuse et très attachée à la libre-pensée,
comptant une proportion élevée d'artistes, de
philosophes et de mystiques. C'est pour cette
raison que les ordres dissidents de la Sainte Église
et quelques groupes contestataires prospérèrent,
alors qu'ils auraient normalement été emprison-
nés (voire pire) sur d'autres planètes. Gwynneth est
l'un des berceaux de la foi eurygnostique (un ordre
incarnat). Les Précepteurs, les Enfants de Zuran
et les païens des forêts sont tolérés, même de nos
jours, tant qu'ils n'interfèrent pas avec les fidèles.
Gwynneth n'est pas vraiment tombée dans les
Âges Sombres après la Chute, mais a plutôt vécu un
long déclin crépusculaire. Gardant un grand nombre
de ses progrès technologiques, elle encourut la
colère de l'Église comme Leminkainen, en refu-
sant d'adopter une existence rurale. La flotte noble
qui avait bombardé Leminkainen, ne tarda pas à
s'attaquer aux enclaves technologiques de
Gwynneth. La planète résista avec obstination et les
croiseurs hawkwood repoussèrent les assaillants.
L'Église excommunia ses dirigeants et mit le monde
sous quarantaine pendant presque trois cents ans.
Cette décision provoqua une longue dépression
durant le 42 e siècle et de nouveaux bombarde-
ments au 43 e siècle, mais l'Église ne put jamais
soumettre Gwynneth. Le blocus se révéla ineffi-
cace et le clergé finit par négocier un compromis
avec la planète obstinée. Gwynneth dut renoncer à
la majeure partie de sa technologie utilisée au
quotidien, mais ses grands centres urbains restè-
rent presque intacts. Heureusement, l'infrastructure
urbaine de la planète (les installations sanitaires,
etc.) était si bien conçue que les villes purent se
convertir à un niveau technologique inférieur sans
faire beaucoup d'efforts ni de sacrifices.
Gwynneth dut aussi affronter un nouveau
problème... ou plutôt un ancien. Les trolls des
rochers pataugeaient dans l'obscurité depuis des
siècles, n'oubliant jamais qu'ils étaient autrefois
les maîtres de la planète. Quand la technologie
diminua, les géants osèrent s'aventurer à nouveau
à la surface, bien que des milliers d'années passés
sous terre les aient rendus vulnérables à la lumière.
Ils menaçaient les villages isolés la nuit, et ralen-
tissaient les tentatives de développement des
exploitations minières.
Lors de l'ascension de Halvor Li Halan au
pouvoir théocratique, Gwynneth se montra parti-
culièrement inflexible dans son opposition au
ralliement de Ravenne au nouveau régime. De
nombreux habitants de Ravenne pensent que
Gwynneth instaura le blocus de leur monde (en
4687-4689) pour se venger du rôle qu'ils avaient LE 5V5TETT1E
autrefois Joué dans sa mise en quarantaine. Il
existe une certaine antipathie entre les familles 50LR1RE
royales de ces planètes, qui évitent de se rencon-
trer face à face. Gwynneth a aussi des relations Toutes les planètes décrites ci-dessous orbi-
tendues avec sa voisine Criticorum. Cette dernière tent autour du soleil rouge. On ne connaît que
était politiquement instable et encline à lancer trois satellites au soleil bleu : Scorpius 1,2 et 3 (la
des offensives vers l'extérieur quand la pression distance à laquelle se trouvent ces planètes, et des
interne devenait trop forte. Gwynneth s'est souventrumeurs parlant de salamandres, de Krakens du
révélée une cible tentante. En 4810, les al-Malik vide et d'autres dangers font qu'elles sont rare-
lancèrent une invasion à grande échelle, bombar- ment, voire jamais, visitées).
dant ses centres urbains et occupant la majeure • La Ceinture de Paracelse : Aussi appelée « le
partie de son territoire. Mais ils ne gardèrent le Fléau de Paulus » à cause de son effet sur les
pouvoir que deux ans, jusqu'à ce que la pleine voyageurs, la Ceinture de Paracelse est une
puissance de la maison Hawkwood n'écrase de longue colonne rougeoyante de plasma solaire,
façon décisive leur flotte au-dessus de la planète mesurant près de 36 millions de kilomètres de
Somme. Les Hawkwood reprirent Gwynneth et long. Elle serpente dans le système solaire en
envahirent Criticorum en représailles. Cette occu- formant un immense arc flamboyant. Elle est
pation ne durant qu'un an, jusqu'à ce que le visible depuis Gwynneth lors de la nuit véri-
patriarche menace d'excommunier les chefs des dique et occupe un rôle important dans le
deux planètes pour les obliger à conclure la paix. folklore de la planète. Les aspects les plus
Malheureusement, cette paix ne dura pas long- dangereux de ce phénomène sont d'étranges
temps. Durant les récentes guerres impériales, entités solaires appelées « salamandres ». Un
Gwynneth se battit d'abord contre sa voisine vaisseau qui voyage trop près de la Ceinture
Criticorum, puis la retrouva à ses côtés comme de Paracelse risque de trouver brusquement
alliée. Au cours des schismes religieux qui survin- des zones vitales (cloisons, réseaux de câbles
rent durant la guerre, l'Église lança l'Inquisition et hublots) brûlées ou fondues. Ensuite, des
contre les peuples des forêts de Gwynneth. La fonctions essentielles de l'appareil commen-
conséquence fut des raids sporadiques et même cent à tomber en panne et, finalement, les
des rébellions ouvertes contre la maison dans membres d'équipage sont incinérés par des
certaines régions. Les barbares ont tiré parti de sortes de fantômes flamboyants qui rôdent dans
ce conflit et ont accentué leurs raids, passant de les coursives. Des équipages entiers ont été
la simple piraterie à l'attaque ouverte de la détruits de cette manière, leur vaisseau retro-
planète. Malgré ces récentes offensives, Gwynneth uvé à l'étape d'épave flottant dans l'espace ou
garde la tête haute et vit selon les Hères traditions ayant sombré dans les flammes de la Ceinture.
de ses ancêtres, les premiers colons de la planète. Certains croient que ces esprits du feu sont
des démons. D'autres, faisant remarquer que la
plupart des démons craignent la lumière et la
chaleur, pensent qu'il s'agit d'une espèce intel-
ligence, qui n'est pas démoniaque ce qui ne
L E S THDLLH DES RDCHEHS •
l'empêche pas d'être dangereuse.
Corps : Force 13, Dextérité 6, Endurance 10 Quelques-uns assurent que les salamandres ne
Intellect : Intelligence 2, Perception 4, 'lech 0 sont que des phénomènes naturels, mais la
Compétences innées : Combat à mains plupart les considèrent comme intelligentes et
mies6. Isiiuhi-2, Observation5, Vigueur 7. hostiles. Ces êtres de fou semblent a\oir une
Qualités : (iéanl (course de base = 14 mèt- compréhension instinctive de la technologie
res) humaine, et savent quels systèmes endomma-
ger pour provoquer le maximum de peur et de
Armes : itinces (7d)
confusion. On connaît plusieurs formes aux
Armure: 7d
salamandres. Ouand elles voyagent dans le vide,
Vitalité: -10/-t{/-(i/- l/'2/0/0/0/0/M>/0/0/MV0/0
 elles sont pratiquement invisibles, et ressem-
blent à des vagues de chaleur ondoyantes. Mon
pilote aurige m'a informé que les senseurs à
infra-rouges et électromagnétiques d'un vais-
seau peuvent les détecter sous cette apparence,
avec divers degrés de précision. Dans une
atmosphère pourvue d'oxygène, ces créatures
ressembleraient à des boules, des colonnes ou
des spirales de feu.
• Alpha : Alpha est une petite planète en fusion,
presque complètement consumée par la
couronne solaire.
• Vanth : Cette planète brûlante' et chaotique est
aussi bien crainte qu'admirée pour ses immen-
ses montagnes rouges, ses vents solaires rugis-
sants et ses Immenses océans de lave d'un
argent étincelant. Vanth traverse souvent la
Ceinture de Paracelse, et serait prétendument
la demeure des énigmatiques salamandres. Les
vaisseaux qui partent l'explorer reviennent rare-
ment.
• Gwynneth (Norian, Cheux) : Gwynneth est la
troisième planète du système solaire et la seule
possédant une atmosphère respirable.
• Somme : Cette planète a presque la même taille
que Gwynneth. Elle fut autrefois colonisée de
façon intensive, devenant un bastion de libres-
penseurs et de dissidents, et une ressource
importante pour l'industrie militaire de la
République. Sa gravité tolérable, ses vastes
ressources minérales et la proximité de
Gwynneth faisaient de Somme un site convoité.
La planète subit d'importants bombardements
et fut le théâtre d'une guerre terrestre impor-
tante durant la Chute. Elle fut ensuite attaquée
par les al-Malik et les Vuldrok. La maison
Hawkwood y garda secrètement des chantiers
navals après la Chute. La planète est toujours
utilisée comme dépôt, colonie minière et spatio-
port.
• Manx-1 : Manx-1 est une sphère rocheuse tota-
lement inintéressante, si petite qu'elle mérite à
peine le nom de planète.
• Saturnus : Presque identique à la planète Saturne
du système solaire de la Teyr-Sainte, ce monde
était autrefois une superbe attraction touris-
tique. Les ruines de casinos spatiaux et d'hôtels
de luxe parsèment plusieurs de ses lunes. Un de
ces hôtels, le Saturna, fonctionne encore et
r offre ses services aux millionnaires des Mondes
Connus. Il est construit sur l'un des plus
grands astéroïdes des anneaux extérieurs. Un
récent consortium Auriges/Baillis offre des croi-
sières régulières sur la Compagnie des
Paquebots Empyréens, qui partent de Gwynneth
et d'autres planètes pour rejoindre Saturnus.
Malheureusement, l'étalage de telles richesses
est un véritable aimant pour les pirates Vuldrok.
• Chantaclier : Chantaclier est une immense
planète jupitérienne, faisant à peu près deux
fois la taille de Saturnus. Elle émet de fortes
pulsations électromagnétiques à intervalles
réguliers de huit secondes. Les scientifiques
de la Seconde République avaient mené des
recherches sur ce phénomène, mais leurs décou-
vertes, s'il y en a eu, ont été perdues. La planète
est soumise à de fortes perturbations gravimé-
triques et sismiques, et des vents pouvant attein-
dre une vitesse de 1 600 kilomètres/heure
balayent son atmosphère. Plus de vingt lunes
orbitent autour de Chantaclier, mais elles sont
toutes hostiles à la vie et la technologie à cause
des pulsations électromagnétiques. Une rumeur
prétend qu'il existerait sur l'une des lunes un
centre de recherches protégé par un épais blin-
dage, abandonné depuis longtemps.
• Le portail de saut: Au moins un croiseur de
classe Vladimir reste toujours en faction pour
défendre le portail. La Station Chandrasekhar, un
centre de recherches Auriges/Ingénîeurs, se
maintient à distance constante du portail, effec-
tuant des mesures et diverses expériences. Elle
partage presque la même orbite autour du soleil
rouge que le portail, le suivant comme un chien
suit son maître. Tous deux tournent dans le sens
inverse des autres planètes. J'ai visité la station,
et les scientifiques qui y travaillent m'ont parlé
avec animation de DUG, de chaînes hypergéo-
métriques et de plasma cosmologique prouvant
l'existence du Pancréateur. La majorité partie de
ce qu'ils m'ont raconté n'a aucun sens pour moi
(je ne suis pas un savant), mais j'ai compris
qu'une histoire de « fantômes extra-dimension-
nels » les inquiétait beaucoup, et que plusieurs
de leurs collègues s'étaient littéralement vola-
tilisés. La station a attiré l'attention de
l'Inquisition et, devant l'insistance de l'Église, un
enquêteur eskatonlque s'est récemment joint à
l'équipage.
Les pillards Vuldrok menacent constamment les
routes spatiales de ce système. Personne ne sait
jamais quand ils apparaissent, ni quels sont leurs
 effectifs. Leurs mondes d'origine restent
inconnus, et les vaisseaux hawkwood qui ont
suivi les pirates rentrant chez eux ne sont Jamais
revenus. La maison Hawkwood a négocié ave
les chefs Vuldrok de Leminkainen pour arrêter ces
raids et découvrir la clé menant à leurs mondes
cachés, mais ces barbares assurent qu'ils igno-
rent tout de leur origine. (C'est peut-être vrai ; les
barbares sont pour la plupart des seigneurs de
guerre indisciplinés qui ne partagent pas leurs
secret^.) Une clé de saut menant au système des
pillards vaut sûrement la rançon d'un duc.
> Manx-2 : Un planétoïde sans intérêt, similaire en
tout point à Manx-1... sauf pour ses ruines ur.
Une expédition de mineurs des Recruteurs les
a découvertes il y a cinq siècles. Des rumeurs
soutiennent qu'il resterait encore quelques anti-
quités sur place. La planète se trouve cependant
au-delà du portail de saut, ce qui la rend dange-
reusement proche des Ténèbres ; l'Église y inter-
dit les expéditions, craignant les entités qui
pourraient rôder à l'abri de la lumière du soleil
rouge. Cela n'a pas empêché des scientifiques,
des chasseurs de trésors et des mystiques de s'y
rendre, esquivant au niveau du portail les
patrouilles occasionnelles des vaisseaux de la
flotte patriarcale. Les prospections effectuées
sur la planète n'ont pour le moment révélé
aucune découverte...
POPULATION &
GEOGRAPHIE
Comme sur de nombreuses planètes hawkwood,
la population de Gwynneth est généralement cons-
tituée de citoyens solides et industrieux. Généreux
et moins paranoïaques vis-à-vis des étrangers
que bien d'autres, ils parviennent assez bien à
équilibrer leurs préoccupations matérielles et
spirituelles.
Juste après Delphes, Gwynneth abrite la plus
forte population de l'espace hawkwood, cela n'est
toutefois pas vraiment visible depuis l'espace. Il
existe un certain nombre de villes importantes,
mais elles sont intégrées dans leur environne-
ment forestier. Ce n'est que la nuit que l'on peut
repérer facilement les implantations humaines
depuis l'espace, grâce à l'éclairage électrique.
FORDAN
Dirigé par le duc Erasmus, le Fordan abrite
près de la moitié de la population planétaire et
reste la plaque tournante du commerce interstel-
laire et des mouvements culturels. De vieilles
forêts très denses recouvrent la majorité du conti-
nent. Elles sont partiellement interrompues par le
désert de Qualuth dans la région équatoriale et
centrale. L'une des plus hautes chaînes de monta-
gnes de l'empire divise quasiment le continent en
deux. La présence conjuguée de forêts mysté-
rieuses couvertes de brumes et de ruines ur ont
attiré les poètes, les érudits et les mystiques de
tous les Mondes Connus. Cette région est aussi
très populaire chez divers écrivains et compa-
gnies de lanterne magique.
Malheureusement, Fordan a acquis dernière-
ment une réputation bien différente. Les révol-
11
tes ouvertes des païens vivant dans les forêts sont
récemment devenues un événement récurrent.
Une bande de pillards a même incendié l'une des
cathédrales les plus vieilles et les plus appré-
ciées du continent, assassinant les prêtres qui
s'y trouvaient. Il s'agissait ostensiblement d'un
raid de représailles pour protester contre les
récents excès inquisitoriaux, mais cette église
n'appartenait même pas à l'Inquisition. En fait, on
compte parmi les victimes la mère Twyla Nirak,
une prêtresse amalthéenne très aimée. Ce meur-
tre a provoqué la colère des paysans locaux contre
les habitants des forêts, et leur vengeance a fait
de nouvelles victimes innocentes, ce qui aurait
sûrement attristé la guérisseuse.
Je connais bien le dirigeant de Fordan, le duc
Erasmus, car il rendait souvent visite à mon père
durant mon enfance. 11 me semble à peine plus âgé
aujourd'hui. Cet homme aux cheveux argentés,
d'allure majestueuse, concentre les meilleures
qualités de notre maison. C'est un guerrier féroce
et un orateur habile, loyal envers l'empereur sans
pour autant oublier ses devoirs familiaux. Malgré
les pressions de l'Église et de la famille, le duc
Erasmus a pris la tête du mouvement planétaire
qui s'oppose au duc William Rochcibrl. pour les
atrocités commises par ce dernier.
• Llanfyrth : Celte magnifique cité de l'ère répu-
blicaine est située dans le delta d'un fleuve, à
quatre-vingts kilomètres environ de la côte sud-
est. Son architeclure mêle des bâtiments de la
Seconde République, de la période post-Chute et
des structures en bois plus modestes. Elle
 demeure l'une des plus belles villes de l'empire.
De grands parcs et des perspectives bordées
d'arbres abondent, et même les plus hauts
immeubles modernes possèdent sur leur toil
des jardins suspendus. Les citoyens de Llanfyrth
utilisent différents moyens de transport, depuis
les chevaux et les glisseurs jusqu'aux bicyclettes.
Le plus intéressant d'entre eux est une survi-
vance de la Seconde République ; presque toute
la ville est quadrillée par un réseau de tubes
pneumatiques en verracier qui emporte les voya?--
geurs de station en station, en passant par les
cimes des arbres. J'ai déjà vu ces tubes célestes
dans d'autres lieux (Anschok et Byzantium
Secundus), mais ils sont omniprésents ici.
Llanfyrth est un important centre d'art et d'éru-
dition. Elle possède une université orthodoxe
mahayana, et plusieurs universités techniques
parrainées par la Ligue. Différentes galeries d'art
élèvent l'âme de la population. Célèbre pour sa
proportion importante de francs-sujets et d'hom-
mes libres, la cité est le lieu où se déroulent les
débats politiques et théologiques du continent.
TOLTH
Tolth ressemble en de nombreux points à Fordan.
Les terres, l'histoire et les coutumes locales portent
la même empreinte, mais leurs réalités actuelles
différent grandement. J'admets sans aucune honte
mes préjugés contre le dirigeant de Tolth, le duc
William Rochefort Hawkwood, presque aussi énig-
matique que Gwynneth elle-même. Ce mystique
ascétique est autant un fils de la maison Hawkwood
qu'une personnalité de la sainte Église. Il est aussi
un fanatique religieux de la pire espèce, un fou
responsable d'un génocide qui souille d'une marque
noire le blason des Hawkwood. Il a ordonné la
mort de millions de ses sujets, et plongé ses terres
dans l'anarchie.
Le sang de deux familles nobles court dans ses
veines. Dernier enfant du duc Manard Hawkwood
et de dame Dara Li Halan, le jeune William fut
élevé et éduqué sur Midian. Profondément reli-
gieux, le jeune noble semblait destiné à embrasser
une carrière dans l'Orthodoxie, jusqu'à ce que son
frère aîné se noie dans l'océan Komasi au cours d'un
incident malheureux. À son retour sur Gwynneth,
le nouvel héritier fut choqué par l'état de son duché.
Le paganisme et d'autres engeances maléfiques
semblaient rôder dans chaque recoin de ses
terres. Le duc fit alors venir des inquisiteurs
de Ravenne, et même de Bûcher, pour purifier le
continent du péché. Les exécutions de masse devin-
rent courantes et, même s'il déclara ne pas y avoir
participé personnellement, il est clair depuis le
début qu'il ne fit rien pour empêcher ces excès.
Cependant l'Inquisition ne se contenta pas de
poursuivre les païens vivant dans les forêts. Elle
s'attaqua rapidement à de nouvelles cibles, comme
les guildes, l'intelligentsia locale, la communauté
xénomorphe et même les rivaux hawkwood du duc.
Ces débordements finirent par gêner la noblesse
locale et, il faut bien l'avouer, l'Orthodoxie de
Gwynneth. Le duc n'ayant jamais lancé d'action
militaire contre les autres membres de la famille,
personne ne voulait véritablement traduire cet
enragé devant la justice. Mais quand la véritable
étendue de ses crimes fut enfin connue, il devint
clair qu'il fallait agir. L'hystérie inquisîtoriale fut
bientôt dénoncée et reconnue comme une aberra-
tion selon les normes planétaires et hawkwood.
Finalement, même les Orthodoxes de Gwynneth
les plus traditionalistes protestèrent et réussirent
à obtenir une censure officielle de la Teyr-Sainte.
Pendant ce temps, le duc n'arrêta pas les raids
contre les habitants des forêts, et fit même tout pour
les encourager. Le décompte final de l'Église estime
que l'Inquisition a massacré plus de 2,3 millions de
personnes sur Tolth. D'autres sources pensent que
ce chiffre doit être doublé...
Aujourd'hui ostracisé par l'Église officielle, le duc
continue son inquisition privée, cette fois sous le
prétexte de protéger l'ordre public. Tolth (et surtout
Londynium) est donc devenue la région la plus
politiquement instable de la planète. Il est peu
probable que les Hawkwood lancent une action
militaire contre Rochefort, et l'assassinat ne fait
pas partie de nos mœurs. Tolth était la première
puissance militaire de la planète avant l'avène-
ment du duc, et celui-ci a depuis engagé des merce-
naires des Recruteurs pour renforcer son armée et
continuer ses purges. Pour l'instant, ses adver-
saires se contentent d'une politique d'isolement
ainsi que d'un embargo, et tentent de rassembler
le plus d'informations possibles. L'opposition gran-
dit chez la petite noblesse du continent, mais la
supériorité militaire écrasante du duc, comme sa
réputation de puissant théurge, lui ont permis
d'écraser la plupart des rebelles. Selon les rumeurs
venant d'endroits aussi éloignés que Kish ou Vera
Cruz, le duc serait un fou dangereux, un martyr
incompris ou un émissaire du vide œuvrant pour
les Ténèbres entre les Étoiles...
• Londynium : Autrefois, Londynium ressemblait
beaucoup à Llanfyrth. C'est aujourd'hui une
ville assiégée par la peur. Prise en tenaille entre
des Recruteurs échappant à tout contrôle et
les terroristes des forêts, la population tente de
vivre tant bien que mal au jour le jour, et de
surmonter la crise,. Même si les habitants des
forêts ne disposent que d'une technologie primi-
tive, certains d'entre eux en savent suffisamment
pour devenir des terroristes efficaces.
Londynium et d'autres villes de Tolth ont subi
des vagues d'attentats à la bombe, dans les
zones piétonnières, lors d'événements sportifs
et dans les agoras. Les engins sont générale-
ment des explosifs enfouis dans des sacs de
clous ou de débris de métal, et sont conçus
pour provoquer un maximum de morts et de
terreur chez les civils. Comme les lettres de
revendication exigent la liberté de culte et l'au-
tonomie vis-à-vis de l'Église, il est clair que les
poseurs de bombes sont des païens habitant les
forêts. Les autorités de Tolth ne s'en soucient
guère et ont tour à tour accusé les Vuldrok et des
agents al-malik d'être les véritables instiga-
teurs de ces massacres. Elles affirment même
que ce serait le prélude d'une invasion. Même
si de plus en plus de gens remettent en cause
ces déclarations, la peur d'une implication
étrangère a permis au duc de continuer à impo-
ser la loi martiale. Ses gardes mercenaires
patrouillent la ville dans des glisseurs ou des
chariots tirés par des brutes, armés de
matraques ou de fusils. Ils portent une version
abâtardie de l'emblème du lion hawkwood,
dessiné au cœur d'une croix du portail enflam-
mée.
MOSHALA
Moshala est le continent polaire de l'hémisphère
nord. Possédant des volcans actifs, c'est la seule
région qui ait subi une terraformation importante
durant la Seconde République. L'activité volca-
nique, bien qu'elle soit sporadiquement très dange-
reuse, rend aussi la province beaucoup plus
habitable que Paltrow, le continent polaire sud. Les
cheminées volcaniques crachent des nuages de
vapeur chauffés par le magma, et permettent à la
végétation de croître sur les régions côtières. La
population réside dans de petits villages répartis
à l'intérieur de plusieurs vallées thermales.
Ces « Islandais », comme ils se surnomment
parfois, sont des gens calmes et industrieux, et
comptent parmi les gens les plus civilisés que
j'aie jamais rencontrés. Célébrant leur pittoresque
festival d'été quand les banquises se brisent, les
citoyens de Moshala sont suffisamment originaux
pour attirer l'attention des voyageurs qui osent
braver le froid.
En dépit du calme apparent de la région, des
courants très différents œuvrent en sous-main.
Les géomanciens eskatoniques pensent que la
province est parcourue par un réseau de lignes
telluriques, ce qui n'est pas le cas du reste de la
planète. Je ne suis pas un mystique et je ne
comprends pas vraiment les conséquences de
cette découverte. Il est cependant indéniable que
les magiciens eskatoniques et de sombres forces
Il
antinomistes sont engagés depuis des siècles
dans une guerre clandestine pour s'approprier
ces ressources éphémères. Ce conflit a eu des
effets subtils et quelquefois troublants sur la
population. Certaines personnes ont été frappées
de folie et sont devenues des tueurs en série ;
d'autres ont pratiqué d'horribles rites impies
censés apaiser des présences ténébreuses...
La souveraine de la région, la marquise Elan
Hawkwood, pourrait bien être le dirigeant le plus
populaire de Gwynneth, en dépit de critiques occa-
sionnelles que l'Inquisition formule à son encon-
tre. Née de l'une des plus anciennes lignées de
Gwynneth, elle a compris à l'âge de cinq ans,
qu'elle possédait un don très personnel : c'est une
guérisseuse née. Ses rares détracteurs se conten-
tent de souligner qu'elle règne grâce à un culte de
la personnalité. Pourtant, la marquise a récem-
ment échappé de justesse à une tentative de meur-
tre. Comme elle ne peut se soigner elle-même,
elle a failli mourir d'une piqûre d'un scorpion
vrasht (un insecte qui n'est clairement pas indi-
gène, sous le climat polaire de Moshala). Le blâme
est rapidement tombé sur un chevalier van gelder
en visite. Celui-ci s'est suicidé dans sa cellule
avant que l'enquête ne puisse être terminée. Quand
un Van Gelder frappe, les Décados ne sont géné-
ralement pas loin. Les motivations des Décados
dans ce domaine (s'ils en ont.) demeurent
inconnues, mais il arrive que les pires sujets de
cette maison trempent quelquefois dans des histoi-
res d'antinomie.

Durant la Seconde République, la glaciale
Paltrow était densément peuplée, grâce à la tech-
nologie avancée de son architecture et à d'ingé-
nieux procédés de récupération de l'énergie.
D'anciens hologrammes montrent de grandes cités
abritées par des dômes de verre, des îlots de
verdure nichés dans les étendues polaires. Après
la Chute, les villes furent bombardées depuis
l'espace ou se désintégrèrent lentement, tandis
que l'infrastructure technologique et financière
de la planète s'effondrait. Le continent resta en
jachère pendant cinq siècles jusqu'à ce que la
baronne Mary Elizabeth Hawkwood de Hôd l'ouvre
à l'exploration, et en fasse un état libre semi-auto-
nome en 4745. Très influencée par les philoso-
phles juandastaas et amalthéenne, la baronne
justifia publiquement sa décision en décrivant
l'opération comme une simple opération commer-
ciale. Elle confia d'ailleurs l'administration de la
région à la gullde des Fouinards.
Bien que l'objectif déclaré ait été d'exploiter
les ressources minières locales, certains suggé-
rèrent que la présence des Fouinards (plutôt que
-J. celle des mineurs des Recruteurs ou des Justinien)
indiquait un autre but : la découverte de techno-
logies interdites. L'opposition de l'Église fut initia-
lement muselée grâce aux généreuses dîmes
payées par la guilde. Pendant un certain temps,
l'opération fut un succès. Des marchands, des
serfs affranchis, des habitants des forêts et d'au-
tres francs-sujets émigrèrent vers le continent
glacé pour tenter leur chance. Malheureusement,
l'entreprise ne put survivre à la mort de sa fonda-
trice et, en 4810, les critiques croissantes formu-
lées par les Recruteurs et l'Église permirent de
fermer l'opération, apparemment pour de bon.
Ce n'est qu'au cours des quatre dernières années
que l'attention impériale a rouvert ce continent à
l'exploration. Supervisé par un comité mixte de
représentants de la noblesse, de l'Église et de la
Ligue résidant dans la seule ville du continent
(Chalos), les hommes libres ont reçu la permis-
sion de l'explorer et de le mettre en valeur. Des lois
religieuses et impériales strictes gouvernent le
type de technologie qui peut être retiré de la région ;
des spécialistes des Fouinards et des Ingénieurs
examinent toutes les trouvailles. Ceux qui décou-
vrent de la technologie perdue reçoivent, selon les
cas. l'autorisation de l'étudier ou une prime. De
nombreux explorateurs se sont précipités
dans la région, mais les premières découvertes
ont été décevantes. Beaucoup sont mal entraînés
et mal équipés, et succombent aux nombreux
dangers de cette province glaciale.
En plus de vents arctiques violents, des vastes
banquises et des prédateurs naturels (dont un
cousin du serpent des glaces de Delphes), des
dangers plus terre-à-terre guettent les imprudents.
Les Recruteurs ont reçu le privilège de gérer l'ex-
ploitation minière, mais ils se sentent néanmoins
spoliés. Des Négriers et d'autres groupes indé-
pendants n'hésitent pas à s'emparer par la violence
des trouvailles des autres. De plus, quelques peti-
tes communautés de « païens des glaces » se sont
installées dans la région depuis des siècles. La
plupart sont inoffensives, mais quelques-unes
rassemblent des fanatiques religieux (dont des
sectes d'empoisonneurs) ou de vulgaires bandits.
Cependant, un nombre croissant d'aventuriers
pensent que le jeu en vaut la chandelle.
LES ÎLES PRINCIPALES
HÔD
Mon foyer. Comment parler de sa terre natale
sans sembler prétentieux, contrit ou sentimental? Je
pourrais décrire la beauté de ses paysages : la grande I
chaîne de montagnes qui entoure les terres comme
des dents de dragon, les protégeant des invasions et
des tempêtes qui ravagent la mer de Fordan ; ses trois
grands fleuves qui descendent des montagnes centra-
les et traversent les terres fertiles, longeant des
forêts d'arbres argentés. Je pourrais décrire sa |
population : des gens à la peau brune, tout aussi
industrieux que les paysans des autres mondes,
mais instruits dans les voies de la foi et du monde I
profane. Je pourrais parler de nos grandes cathé-1
drales forestières... Je pourrais vous raconter
comment, depuis plus d'un millénaire, notre île n'a
jamais été conquise. Mais ce ne serait que la moitié
de la vérité. Hôd, comme partout, a ses problèmes.
Bien que mon père ait restreint les excès de I
l'Inquisition, les relations avec les païens des forêts
sont devenues de plus en plus tendues. Un combat
a opposé un groupe de pillards et quelques-uns de
mes soldats pendant que j'étais sur Ravenne. On a
trouvé parmi les corps trois fusils Vuldrok et des
pièces portant le symbole d'un serpent ourobouros,
ressemblant à celles que j'ai vues sur Valdalla. La
superstition, la pauvreté rurale et d'autres maux
sociaux ont aussi cours dans ma baronnie. Même si
Hôd peut soutenir favorablement la comparaison
avec les provinces de nombreuses autres planètes,
il reste encore beaucoup à faire.
RANGOR
La libre tenure de Rangor abrite certaines des
forêls les plus denses de la planète ; elle est de
longue date le fief de la seconde famille noble de
Gwynneth, la maison Juandaastas. Celle-ci encou-
rage depuis longtemps la paix et la compréhension
entre les humains et les xénomorphes ; un but
admirable, bien qu'utopique. Le château de Rangor
attire sans doute autant d'Ur-Obun que les palais
ducaux de Delphes ou de Ravenne. La maison a
transformé son île en une sorte de sanctuaire pour
les xénomorphes et les ordres religieux impopu-
laires. Elle accueille même, d'après certaines
rumeurs, des psychomanciens impénitents. Le
marquis Philippe Juandaastas a aussi des amis
chez les habitants des forêts, même s'il ne soutient
pas leurs croyances païennes. Malheureusement,
ces contacts légitimes ont conduit certaines
"•rsonnes à l'accuser d'héberger des espions
uldrok. Le marquis lui-même est un homme intel-
ligent et amical, toujours heureux de recevoir quel-
qu'un qui peut apporter une nouvelle forme d'art
ou de culture à sa cour raffinée.
Dûn est une petite île semi-forestière reposant
entre les mers de Kordath et de Prospèrene. Célèbre
pour son excellent fromage et sa musique folklo-
rique, elle serait aussi, d'après certaines rumeurs,
la source de produits d'exportation bien plus
gênants. Sympathisant avec la détresse des païens
des forêts, le dirigeant nominal de l'île, le baron
William Erhardt Hawkwood, a été publiquement
accusé de cacher des espions Vuldrok dans ses
forêts. Aucune action n'a été entreprise pour le
moment, dans l'intérêt de l'unité familiale, et parce
qu'aucune preuve véritable n'a fait surface. Certaines
théories affirment que ces rumeurs ont été répan-
dues par des ennemis de la maison pour tenter de
la diviser. Il faut bien avouer que l'unité familiale a
déjà été rudement mise à l'épreuve par les exactions
du duc Rochefort de Tolth. Dans tous les cas, les
personnes qui pourront régler ce problème gagne-
ront la gratitude de la famille.
LA BARONNIE CLÉMENT
Située près du pôle sud, la baronnie Clément est
partagée par une chaîne de montagnes. Sa situa-
tion politique est de même divisée, cette fois, entre
deux frères. Le dirigeant de l'île, le baron Clément
Hawkwood, est soucieux de ses devoirs familiaux,
mais il professe des opinions très traditionalis-
tes sur le rôle de la paysannerie. Il a tout parti-
culièrement soutenu le rôle de l'Inquisition sur la
planète, mais ne s'est pas montré aussi excessif
que le duc Rochefort. Son Jeune frère (le seigneur
Randall Hawkwood) est devenu un véritable popu-
liste au cours des dernières années. Éduqué sur
Delphes et Velisimil, il a provoqué un grand émoi
en prenant publiquement la défense des droits
des païens des forêts, et en déclarant qu'ils
pouvaient pratiquer une autre religion que celle de
l'Église officielle. Excessif même selon les tradi-
tions égalitaires de la planète, le seigneur Randall
a fini par attirer l'attention de l'Inquisition, qui a
Jugé le Jeune noble et l'a condamné à l'exil sur
Leminkainen. Plutôt que d'accepter la sentence,
Randall s'est enfui dans la forêt et rallie mainte-
nant les païens dans une rébellion contre son
frère. La situation dégénère rapidement, et la
petite baronnie risque d'être bientôt plongée dans
une guerre civile.
Son harmonie est cependant menacée par un
individu bien plus dangereux, un terroriste païen
connu uniquement sous le surnom de « l'Éveil ». Il
est d'abord apparu sur Fordan durant les guerres
impériales, où il a annoncé sa présence en détrui-
sant un tube céleste à Llanfyrth, tuant une
douzaine d'innocents. D'autres incidents ont suivi,
dont la destruction de plusieurs agoras, cathé-
drales et la maintenant célèbre destruction en
plein vol du Calbo, un vaisseau spatial qui transpor-
tait une délégation de nobles Justiniens en visite.
Personne ne sait à quoi ressemble l'Éveil. Certains
pensent même qu'il n'existe pas, et que ce serait
un chef imaginaire comme la Mort Écarlate chez
les al-Malik, inventé pour répandre la mort et la
désinformation. Ces derniers temps, l'Éveil a
surtout été actif à Londynium et dans la baronnie
Clément. Certaines rumeurs le lient au seigneur
rebelle Randall Hawkwood, mais, par égard pour
le baron, J'espère qu'elles sont fausses.
 AUTRES FIEFS
VELISIMIL
(PROTECTORflT
UR-OBUN)
Obun (ou Velisimil pour ses habitants) est un
protectorat hawkwood, mais elle n'appartient
absolument pas à la maison royale. Les Ur-Obun
ont une longue histoire qui remonte dans les
brumes du temps, bien avant qu'ils ne rencontrent
l'humanité. Nous avons été les premiers à nous
aventurer dans l'espace et à leur ouvrir l'univers,
et nous avons partagé avec eux la vérité du
Pancréateur. La maison Hawkwood reconnaît que
les Ur-Obun représentent un trésor culturel et les
laisse largement se gouverner seuls. En dépit
d'erreurs regrettables lors des premières rela-
tions humaines/obun, Velisimil a aidé l'humanité
dans sa lutte contre l'offensive ukar du 29e siècle.
Les Ur-Obun ont été tout particulièrement précieux
pour dévier les pouvoirs psychomanciens ukar,
des attaques auxquelles l'humanité avait du mal
à s'opposer. En échange de leur aide, la princesse
Augusta Hawkwood a fait le serment que notre
maison protégerait Velisimil, une dette d'honneur
que nous honorons toujours aujourd'hui. Notre
présence sur la planète se concentre dans la capi-
tale, Looajen, dans un grand complexe bâti près
du centre ville. Celui-ci abrite des bureaux admi-
nistratifs, une caserne et une chapelle orthodoxe.
Aujourd'hui, le conseil qui gouverne Velisimil,
l'Umo'ri (« le Conclave des Fédérés »), gère la
plupart des affaires planétaires, ne consultant la
maison hawkwood que sur les grands problèmes
politiques. La récente ascension de l'empereur
Alexius et les changements de la politique de
l'Église ont à nouveau permis aux Ur-Obun d'ex-
plorer l'empire. Des vaisseaux hawkwood gardent
le portail de saut pour protéger la planète des
pillards, et empêcher les séparatistes obun
(heureusement une minorité) de quitter le système.
Lal TEYR-SAINTE
La Teyr-Sainte est le berceau de l'humanité et
le centre de l'Église. Les familles nobles ne main-
tiennent donc qu'une petite présence diploma-
tique sur ce monde sacré. L'ambassade hawkwood
se trouve dans la riche vallée méridionale du
Rhône, située dans l'évêché d'Avignon. La province
est couverte de vignobles et a été choisie au 42e
siècle pour son climat et son écosystème, qui
rappelaient Ravenne. Les Hawkwood possèdent
aussi de petits domaines en Angleterre, la région
de Ravenne (c'est logique...) et la Finlande. Notre
famille a toujours eu des hauts et des bas dans ses
relations avec le Saint-Siège, qui ont varié gran-
dement selon les planètes et le climat théolo-
gique. Les relations actuelles avec la Teyr-Sainte
s'améliorent de plus en plus, en dépit des querel-
les doctrinaires entre l'Église et l'empereur.
TETHYS
Bien que Téthys ne soit pas officiellement un
monde hawkwood, la famille y possède des inté-
rêts économiques, culturels et militaires depuis sa
colonisation. Le lien le plus précieux est peut-
être celui avec la dynastie d'artisans Ambrim, qui
construit les vaisseaux spatiaux des Hawkwood
depuis des siècles. Bien que d'autres familles
nobles (et maintenant l'empire) aient, eux aussi,
passé des accords avec les artisans, la maison
Hawkwood détient toujours les contrats de cons-
truction les plus précieux. Le système de Téthys a
longtemps été le site préféré des Hawkwood pour
leurs manœuvres militaires, et l'empire a maintenu
cette tradition. La Mère Douairière, dame Régnus-
Octavia Hawkwood, est l'un des contractants prin-
cipaux de Téthys, et elle y garde la majeure partie
de sa flotte privée. Avec son portail de saut menant
à Delphes et à Byzantium Secundus, Téthys est
considérée par la famille comme une zone tampon
d'importance stratégique primordiale. L'influence
hawkwood s'est exercée de façon conséquente sur
ce système durant les guerres impériales, car la
maison y stationnait des forces pour surprendre
des attaquants venant de Sutek et d'Aragon. Elle
>uvait ainsi prendre de flanc les envahisseurs
•.izat. Aujourd'hui, des forces impériales et une
. lartie importante de la flotte hawkwood est canton-
née dans le système de Téthys,
BANNOCKBURN
Ce monde appartenant à la Ligue a toujours dû
négocier avec la maison au Lion, car il sépare
l'espace hawkwood des zones envahies par les
Symbiotes. En plus de liens culturels, les
Hawkwood ont toujours été les meilleurs clients de
Bannockburn, lui achetant biens et services. La
famille utilise ce moyen de pression pour garder
une forte influence diplomatique sur la planète. À
cause du risque d'infection symbiotique, tous les
produits qui arrivent dans l'espace hawkwood
depuis Bannockburn sont contrôlés. La maison a
installé des services douaniers pour interdire le
trafic illicite venant de Stigmate et des autres
mondes suspects. De plus, les Hawkwood contri-
buent à l'effort de défense de Bannockburn en
maintenant une caserne sur la planète.
SEVERUS
Un ancien adage dit qu'il faut garder ses amis
près de soi, et ses ennemis plus près encore. Il
n'est donc pas surprenant que la maison
Hawkwood possède une ambassade sur le monde
natal des Décados, tout comme ces derniers, et les
autres maisons, en ont une sur Delphes. Les postes
diplomatiques sur cette planète de jungles traî-
tresses ne sont pas pour les gens délicats, mais les
Hawkwood n'ont jamais refusé un défi.
L'ambassade hawkwood se trouve dans la région
chaude et humide de Buorka. Elle maintient une
vigilance martiale permanente qui frôlerait la
paranoïa... si on n'était pas sur Severus. Le
personnel hawkwood a été à l'occasion assassiné,
rendu fou ou est même passé à l'ennemi dans de
rares cas. Cependant, ces postes désagréables
ont leurs avantages, comme l'expérience et une
promotion rapide. On trouve toujours des volon-
taires qui acceptent de servir d'agent de liaison
avec la cour de la Mante.