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Les mémoires ISET Mahdia

I. Introduction
Historiquement, la mémoire a été réalisée selon plusieurs technologies,
commençant par les tubes à vide, passant par les tores magnétiques et maintenant
les mémoires à semi conducteurs, à base des bascules.

Dans toutes ces technologies, on cherchait à mémoriser l'information élémentaire


ou le bit, en lui attribuant une composante matérielle capable d’avoir deux états
stables. On parle toujours d’une cellule ou point mémoire.

II. La mémoire
La mémoire est un dispositif capable d’enregistrer des informations,
de les conserver aussi longtemps que nécessaire ou que possible, puis de les restituer
à la demande.

II.1. Organisation d’une mémoire


La mémoire peut être vue comme un ensemble de cellules ou cases contenant
chacune une information : une instruction ou une donnée. Chaque case mémoire est
repérée par un numéro d’ordre unique : son adresse.

Chaque donnée devient alors accessible grâce à son adresse.

Figure 1 : Organisation d’une mémoire

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Une case mémoire peut être lue ou écrite par le microprocesseur (cas des
mémoires vives) ou bien seulement lue (cas des mémoires mortes).

Avec une adresse de n bits il est possible de référencer au plus 2n cases mémoire.
Chaque case est remplie par un mot de données (sa longueur m est toujours
une puissance de 2). Le nombre de fils d’adresses d’un boîtier mémoire définit donc
le nombre de cases mémoire que comprend le boîtier. Le nombre de fils de données
définit la taille des données que l’on peut sauvegarder dans chaque case mémoire.

En plus du bus d’adresses et du bus de données, un boîtier mémoire comprend


une entrée de commande qui permet de définir le type d’action que l’on effectue avec
la mémoire (lecture/écriture) et une entrée de sélection qui permet de mettre
les entrées/sorties du boîtier en haute impédance.

On peut schématiser un circuit mémoire par la figure suivante où l’on peut distinguer :

Les entrées d’adresses


Les entrées et les sorties de données
Les entrées de commandes :
• une entrée de sélection de lecture ou d’écriture (R/W)
• une entrée de sélection du circuit (CS)

Une opération de lecture ou d’écriture de la mémoire suit toujours le même cycle :


1. sélection de l’adresse
2. choix de l’opération à effectuer (R/W)
3. sélection de la mémoire (CS = 0)
4. lecture ou écriture la donnée

NB : Les E/S de données sont très souvent regroupées sur des bornes bidirectionnelles.

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II.2. Terminologie et définition


Le bit : c'est le plus petit élément d'information que l'on peut stocker dans
une mémoire, il constitue l’unité de base de l’information. Il est souvent appelé
point mémoire car il mémorise un bit d’information

Point mémoire : c’est un circuit à deux états stables, capable de stocker l’un des deux
chiffres binaires 1, 0 (digits).

L’octet, ou byte (en anglais) : correspond à un groupement de 8 bits

La cellule mémoire (case mémoire) : C'est la plus petite quantité d’information


adressable. Ces dernières années, la plupart des fabricants se sont mis d’accord
sur une cellule de 8 bits, c'est à dire octet.

Mot mémoire : pour accéder à la mémoire centrale, on doit lire ou écrire un ensemble
de bits de taille fixée à l’avance. Ce lot de bits à accéder soit lecture ou en écriture,
s’appelle mot mémoire. La mémoire centrale n’est donc qu’une suite de mots.
Chaque mot est identifié par un numéro unique appelé adresse.

II.3. Caractéristiques de la mémoire centrale


La capacité :
Dite aussi taille de la mémoire, c’est le nombre total de cellules qu'elle contient donc elle
correspond au nombre d’informations qu’elle peut contenir. Elle est généralement
exprimée en bits, en octets (bytes) ou en nombre de mots mémoire (words).

Compte tenu de l'adressage binaire, les capacités des mémoires s'expriment en


puissances de deux (ou en multiples de 210). Ce tableau explicite les unités utilisées.

Symbole Préfixe Décimal Binaire


1k (kilo) 103 210 = 1024
1M (méga) 106 220 = 1048576
1G (giga) 109 230 = 1073741824
1T (téra) 1012 240 = 1099511627776
1P (péta) 1015 250 = 1125899906842624
1E (exa) 1018 260 = 1152921504606846976
Tableau 1: Table des unités de mesure de la capacité

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Temps d’accès
C’est le temps qui sépare le début de l’opération d’accès et sa terminaison.
Dans la pratique et pour plusieurs types de mémoire centrale, le temps que demande
une opération de lecture peut être différent de celui d’une opération d’écriture.
Dans ce cas on compte le temps le plus long.

Cycle mémoire
C’est le temps minimal écoulant entre deux accès successifs à la mémoire.

Théoriquement, le cycle mémoire est égal au temps d’accès. Mais pratiquement


le premier est plus long que le deuxième, car le bon fonctionnement de la mémoire
nécessite quelques opérations de maintient et de stabilisation des signaux dans
le circuit.

Débit :
C’est le nombre d’informations (exprimé en bits) lues ou écrites par seconde.
Il est exprimé en fonction du cycle mémoire (CM) et de la taille du mot mémoire
(TMM) comme suit :

Volatilité
Elle caractérise la permanence des informations dans la mémoire centrale.
Une mémoire volatile perd son contenu lorsqu’on coupe le courant. Celle ci a donc
besoin d’un apport constant d’énergie électrique pour conserver ses informations.
La mémoire à base de transistors est volatile. On peut réaliser des mémoires non
volatiles avec les transistors moyennant un générateur de courant électrique (batterie).
Tel est le cas pour la mémoire CMOS qui contient les paramètres de configuration
de l’ordinateur. Il y a une autre catégorie de mémoire, à base de résistances
électriques, qui constitue une mémoire permanente. C’est le cas de la mémoire centrale
qui contient le bios.

II.4. Critères de choix d’une mémoire


Les principaux critères du choix de la mémoire utilisés sont : la capacité, la vitesse,
la consommation et le coût.

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III. Hiérarchie mémoire et classification


III.1. Notion de hiérarchie mémoire
Une mémoire idéale serait une mémoire de grande capacité, capable de stocker
un maximum d’informations et possédant un temps d’accès très faible afin de pouvoir
travailler rapidement sur ces informations. Mais il se trouve que les mémoires
de grande capacité sont souvent très lente et que les mémoires rapides sont très chères.
Et pourtant, la vitesse d’accès à la mémoire conditionne dans une large mesure
les performances d’un système. En effet, c’est là que se trouve le goulot d’étranglement
entre un microprocesseur capable de traiter des informations très rapidement
et une mémoire beaucoup plus lente (ex : processeur actuel à 3Ghz et mémoire à
400MHz). Or, on n’a jamais besoin de toutes les informations au même moment.

Afin d’obtenir le meilleur compromis coût-performance, on définie donc une


hiérarchie mémoire. On utilise des mémoires de faible capacité mais très rapide pour
stocker les informations dont le microprocesseur se sert le plus et on utilise des
mémoires de capacité importante mais beaucoup plus lente pour stocker les
informations dont le microprocesseur se sert le moins. Ainsi, plus on s’éloigne du
microprocesseur et plus la capacité et le temps d’accès des mémoires vont augmenter.

Figure 2 : Hiérarchie mémoire

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Les registres sont les éléments de mémoire les plus rapides. Ils sont situés au niveau
du processeur et servent au stockage des opérandes et des résultats intermédiaires.

La mémoire cache est une mémoire rapide de faible capacité destinée à accélérer
l’accès à la mémoire centrale en stockant les données les plus utilisées.

La mémoire principale est l’organe principal de rangement des informations.


Elle contient les programmes (instructions et données) et elle est plus lente que les deux
mémoires précédentes.

La mémoire d’appui sert de mémoire intermédiaire entre la mémoire centrale


et les mémoires de masse. Elle joue le même rôle que la mémoire cache.

La mémoire de masse est une mémoire périphérique de grande capacité utilisée pour
le stockage permanent ou la sauvegarde des informations. Elle utilise pour cela
des supports magnétiques (disque dur, ZIP) ou optiques (CDROM, DVDROM).

III.2. Classification des mémoires

Figure 3 : Les différents types de mémoire

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Il existe deux types de mémoire dans un système informatique :

La mémoire centrale : elle est très rapide, physiquement peu encombrante mais
coûteuse, c’est la mémoire « de travail » de l’ordinateur. Lorsqu’on parle
de mémoire, sans plus de précision, c’est généralement de ce type de mémoire
qu’il s’agit.

La mémoire de masse ou mémoire auxiliaire : elle est plus lente, assez encombrante
physiquement, mais meilleur marché, c’est la mémoire de « sauvegarde »
des informations.

IV. La mémoire centrale


Depuis le début des années 70, les mémoires à semi-conducteurs constituent
les éléments de base de toute mémoire centrale. L'évolution de la technologie a permis
de réaliser des mémoires intégrées qui constituent actuellement les meilleurs éléments
de la mémoire centrale au point de vue capacité et prix. Cette technologie utilise comme
matière de base le silicium et comme élément actif le transistor, on distingue deux types
de transistors:

les transistors bipolaires sont les plus rapides, on les trouve avec plusieurs variantes
dans les circuits les plus performants.

les transistors MOS (Metal Oxyde Semi-conducteur) moins rapides mais moins chers,
plus denses, c'est à dire offrant une intégration plus élevée. La technologie MOS a
donné lieu à un grand nombre de variantes comme le CMOS (Complementary
MOS) qui a l'avantage de consommer peu d'énergie.

La mémoire centrale est aussi appelée mémoire principale, elle contient


les instructions et les données, donc des programmes que l’on désire exécuter.

On distingue deux types principaux de mémoire centrale :

Les mémoires vives sont en général volatiles : elles perdent leurs informations en cas
de coupure d'alimentation. Certaines d'entre elles, ayant une faible consommation,
peuvent être rendues non volatiles par l'adjonction d'une batterie.

Les mémoires mortes sont non volatiles : leur contenu est écrit par le fabricant ou
l’utilisateur

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IV.1. Schéma fonctionnel de la mémoire centrale


Extérieurement, et en ne tenant compte que des signaux logiques, un bloc mémoire
peut être représenté comme sur la figure ci-dessous. Pour pouvoir identifier
individuellement chaque mot on utilise k lignes d'adresse. La taille maximale d'un bloc
mémoire est donc 2k mots, le premier mot se situant à l'adresse 0 et le dernier à
l'adresse 2k - 1. Une ligne de commande (R/W) indique si la mémoire est accédée en
écriture (l'information doit être mémorisée) ou en lecture (l'information doit être
restituée). Les accès en entrée et en sortie peuvent être confondus en un seul canal
bidirectionnel. La ligne de validation ou de sélection du bloc (CS) n’est autre que la
commande d’autorisation de la mémoire.

Figure 4 : Schéma de principe de la mémoire centrale

Dispositif d’adressage et de sélection : ce circuit permet de localiser un mot mémoire


étant donnée son adresse dans le registre d’adresses, puis d’effectuer l’opération
d’accès (en lecture ou en écriture) depuis ou vers le registre mot.

Registre d’adresses : le registre d’adresse qui appartient à l’unité centrale de


traitement, sert comme renseignement pour le dispositif de sélection et
d’adressage, pour localiser le mot à lire ou à écrire.

Registre mot : il doit contenir la valeur du mot à écrire dans la mémoire centrale
(MC) et ce avant une opération d’écriture. Il contiendra aussi la valeur du mot
après une opération de lecture.

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Lecture d’un mot mémoire : pour lire un mot mémoire, l’unité centrale de traitement
doit mémoriser l’adresse de ce mot dans le registre d’adresses, ensuite elle donne
l’ordre d’accès en lecture au dispositif de sélection et d’adressage (CS à 1 et R/W à
1). Celui-ci va faire sortir la valeur du mot considéré vers le registre mot.

Ecriture d’un mot mémoire : l’unité centrale de traitement va mémoriser l’adresse


du mot à écrire dans le registre d’adresses. En même temps, elle va passer la
valeur à écrire dans le registre mot. Elle donne ensuite un ordre d’écriture au
dispositif de sélection et d’adressage. Celui-ci va transférer la valeur du registre
mot vers le mot mémoire concernée.

Figure 5 : Chronogrammes de lecture/ écriture en mémoire

Remarque :

La taille du registre mot doit être identique à la taille du mot mémoire.

La taille du registre d’adresses détermine le nombre maximum de mots dans la


mémoire centrale.

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Application : Déterminer la taille minimale du registre d’adresses sachant que :

• La taille de la mémoire centrale est : TMC (bits)


• La taille d’un mot mémoire est : TMM (bits)
• Le nombre de mot mémoire est : N

IV.2. Organisation interne de la mémoire centrale


Le dispositif de sélection et d’adressage est conçu à base d’un décodeur.
Une adresse en entrée du décodeur n’active à sa sortie qu’une seule ligne à la fois.
Chaque ligne de sortie du décodeur nous permettra de sélectionner un mot mémoire.
La figure ci-dessous nous montre, comment réaliser une mémoire de quatre mots,
chacun de quatre bits. Ce raisonnement peut être applicable à n’importe quel bloc
mémoire indépendamment de sa taille.

Figure 6 : Organisation d'une mémoire de 4 mots de 4 bits chacun

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IV.3. Interfaçage microprocesseur/mémoire

Figure 7 : Interfaçage microprocesseur/mémoire

Figure 8 : Représentation condensée (plus pratique)

IV.4. Connexion de plusieurs boîtiers mémoire sur le bus


d’un microprocesseur
Les boitiers mémoire possèdent une broche notée CS : Chip Select. Lorsque cette
broche est active (état bas), le circuit peut être lu ou écrit. Lorsqu’elle est inactive (état
haut), le circuit est exclu du service : ses broches de données D0 `a D7 passent à l’état
de haute impédance : tout se passe comme si la mémoire était déconnectée du bus de
données du microprocesseur, d’où la possibilité de connecter plusieurs boitiers
mémoire sur un même bus : un seul signal CS doit être actif à un instant donné pour
éviter les conflits entre les différents boîtiers.

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Exemple : connexion de trois boitiers mémoire d’une capacité de 8 Ko chacun (13


lignes d’adresses) sur un bus d’adresse de 16 bits :

IV.5. Décodage d’adresses


Les trois bits A13, A14 et A15 utilisés précédemment fournissent 8 combinaisons,
de 000 à 111, d’où la possibilité de connecter jusqu’à 8 boitiers mémoires sur le bus.

La mémoire totale implantée devient donc de 8 × 8 Ko = 64 Ko : valeur maximale


possible avec 16 bits d’adresses. Pour cela, il faut utiliser un circuit de décodage
d’adresses, dans ce cas : un décodeur 3 vers 8.

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Table de vérité du décodeur d’adresses :

La cartographie (mapping) de la mémoire visible par le microprocesseur devient ainsi :

IV.6. Assemblage de blocs mémoires pour constituer la MC


Les techniques d'intégration ne permettent pas d'obtenir des boîtiers ayant des
capacités ou des formats suffisants pour toutes les applications. Il est alors nécessaire
d'associer plusieurs boîtiers pour augmenter la longueur des mots ou le nombre de
mots. L'association de plusieurs blocs peut permettre d'améliorer les performances
temporelles de la mémoire en faisant fonctionner plusieurs blocs en parallèle.

IV.6.1. Augmentation de la longueur des mots


La figure suivante montre qu'il est aisé d'associer deux boîtiers de 2k mots de n
bits pour obtenir un bloc de 2k mots de 2n bits. L'adressage doit être appliqué
simultanément aux deux circuits, l'un fournissant les n bits de bas poids et l'autre les n
bits de haut poids.

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IV.6.2. Augmentation du nombre de mots


La figure suivante montre la réalisation d'un bloc de 4 x 2k mots de n bits à l'aide
de 4 boîtiers de 2k x n bits. Il faut k+2 lignes d'adresses. Les k bits de bas poids de
l'adresse sont appliqués simultanément sur les 4 boîtiers. Les deux bits de haut poids
attaquent un décodeur à quatre sorties. Chacune de ces quatre lignes permet de
sélectionner un boîtier (entrée de validation du boîtier : CS). Un seul boîtier est alors
connecté aux lignes de sortie.

V. Différents types de mémoire


V.1. Les mémoires vives (RAM)
Une mémoire vive sert au stockage temporaire de données. Elle doit avoir un
temps de cycle très court pour ne pas ralentir le microprocesseur. Les mémoires vives
sont en général volatiles : elles perdent leurs informations en cas de coupure
d'alimentation. Certaines d'entre elles, ayant une faible consommation, peuvent être
rendues non volatiles par l'adjonction d'une batterie.

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Il existe deux grandes familles de mémoires RAM (Random Acces Memory :


mémoire à accès aléatoire) : les RAM statiques et les RAM dynamiques

V.1.1. Les RAM statiques


Le bit mémoire d'une RAM statique (SRAM) est composé d'une bascule. Chaque
bascule contient entre 4 et 6 transistors.

V.1.2. Les RAM dynamiques


Dans les RAM dynamiques (DRAM),
l'information est mémorisée sous la forme d'une
charge électrique stockée dans un condensateur
(capacité grille substrat d'un transistor MOS).

Avantages :

Cette technique permet une plus grande densité d'intégration, car un point
mémoire nécessite environ quatre fois moins de transistors que dans une mémoire
statique. Sa consommation s’en retrouve donc aussi très réduite.

Inconvénients :

La présence de courants de fuite dans le condensateur contribue à sa décharge.


Ainsi, l’information est perdue si on ne la régénère pas périodiquement (charge du
condensateur). Les RAM dynamiques doivent donc être rafraîchies régulièrement pour
entretenir la mémorisation : il s'agit de lire l'information et de la recharger. Ce
rafraîchissement indispensable a plusieurs conséquences :

• il complique la gestion des mémoires dynamiques car il faut tenir compte


des actions de rafraîchissement qui sont prioritaires.

• la durée de ces actions augmente le temps d'accès aux informations.

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D’autre part, la lecture de l’information est destructive. En effet, elle se fait par
décharge de la capacité du point mémoire lorsque celle-ci est chargée. Donc toute
lecture doit être suivie d’une réécriture.

V.1.3. Conclusions
En général les mémoires dynamiques, qui offrent une plus grande densité
d'information et un coût par bit plus faible, sont utilisées pour la mémoire centrale,
alors que les mémoires statiques, plus rapides, sont utilisées lorsque le facteur vitesse
est critique, notamment pour des mémoires de petite taille comme les caches
et les registres.

Voici un historique de quelques DRAM qui sont utilisées dans les PC :

• La DRAM (Dynamic RAM, RAM dynamique) : est le type de mémoire le plus


répandu, il s'agit d'une mémoire dont les transistors sont rangés dans une
matrice selon des lignes et des colonnes. Un transistor, couplé à un condensateur
donne l'information d'un bit.

Une barrette de mémoire DRAM de 256 Mo contiendra donc :

256 * 2^20 = 268 435 456 octets = 2 147 483 648 bits = 2 147 483 648 transistors.

• La DRAM FPM (Fast Page Mode, 1987) : elle permet d'accéder plus rapidement à
des données en introduisant la notion de page mémoire. (25 à 33 Mhz)

• La DRAM EDO (Extended Data Out, 1995) : Les composants de cette mémoire
permettent de conserver plus longtemps l'information, on peut donc ainsi
espacer les cycles de rafraîchissement. Elle apporte aussi la possibilité
d’anticiper sur le prochain cycle mémoire. (33 à 66 Mhz)

• La DRAM BEDO (Bursted EDO) : On n'adresse plus chaque unité de mémoire


individuellement lorsqu'il faut y lire ou y écrire des données. On se contente de
transmettre l'adresse de départ du processus de lecture/écriture et la longueur
du bloc de données (Burst). Ce procédé permet de gagner beaucoup de temps,
notamment avec les grands paquets de données tels qu'on en manipule avec les
applications modernes. (66 Mhz)

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• La Synchronous DRAM (SDRAM, 1997) : la mémoire SDRAM a pour particularité


de se synchroniser sur une horloge. Les mémoires FPM, EDO étaient des
mémoires asynchrones et elle induisaient des temps d'attentes lors de la
synchronisation. Elle se compose en interne de deux bancs de mémoire et des
données peuvent être lues alternativement sur l'un puis sur l'autre de ces bancs
grâce à un procédé d'entrelacement spécial. Le protocole d'attente devient donc
tout à fait inutile. Cela lui permet de supporter des fréquences plus élevées
qu’avant (100 Mhz).

• La DDR-I ou DDR-SDRAM (Double Data Rate Synchronous DRAM, 2000) :


elle permet de recevoir ou d'envoyer des données lors du front montant et du
front descendant de l’horloge. (133 à 200 MHz)

• DDR2-SDRAM : la mémoire DDR2 (ou DDR-II) permet d'atteindre des débits deux
fois plus élevés que la DDR à fréquence externe égale. On parle de QDR
(Quadruple Data Rate ou quad-pumped) pour désigner la méthode de lecture et
d'écriture utilisée. Elle utilise en effet deux canaux séparés pour la lecture et
pour l'écriture, si bien qu'elle est capable d'envoyer ou de recevoir deux fois plus
de données que la DDR.

La DDR2 possède également un plus grand nombre de connecteurs que la DDR


classique (240 pour la DDR2 contre 184 pour la DDR).

• DDR3-SDRAM : elle améliore les performances par rapport au DDR2, mais surtout
diminue la consommation électrique (de 40 %). Les barrettes DDR3 ont 240
connecteurs comme les DDR2 mais ne sont absolument pas compatibles.

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V.2. Les mémoires mortes (ROM)


Pour certaines applications, il est nécessaire de pouvoir conserver des informations
de façon permanente même lorsque l'alimentation électrique est interrompue. On
utilise alors des mémoires mortes ou mémoires à lecture seule (ROM : Read Only
Memory). Ces mémoires sont non volatiles. Ces mémoires, contrairement aux RAM, ne
peuvent être que lue. L’inscription en mémoire des données restent possible mais est
appelée programmation. Suivant le type de ROM, la méthode de programmation
changera. Il existe donc plusieurs types de ROM :
• ROM
• PROM
• EPROM
• EEPROM
• FLASH EPROM

V.2.1. LA ROM
Elle est programmée par le fabricant et son contenu ne peut plus être ni modifié,
ni effacé par l'utilisateur.
Structure :
Cette mémoire est composée d'une matrice dont la programmation s’effectue en
reliant les lignes aux colonnes par des diodes.

Avantages :
• Densité élevée
• Non volatile
• Mémoire rapide

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Inconvénients :
• Écriture impossible
• Modification impossible (toute erreur est fatale)
• Délai de fabrication (3 à 6 semaines)
• Obligation de grandes quantités en raison du coût élevé qu'entraîne la
production du masque et le processus de fabrication

V.2.2. La PROM
C’est une ROM programmable (Programmable ROM) qui peut être programmée
une seule fois par l'utilisateur.
La programmation est réalisée à partir d’un programmateur spécifique.
Structure :
Les liaisons à diodes de la ROM sont remplacées par des fusibles pouvant être
détruits ou des jonctions pouvant être court-circuitées.
Avantages :
• Identiquement à la ROM
• Claquage en quelques minutes
• Coût relativement faible
Inconvénients :
• Modification impossible (toute erreur est fatale).

V.2.3. L’EPROM ou UV-EPROM


Pour faciliter la mise au point d'un programme ou tout simplement permettre une
erreur de programmation, il est intéressant de pouvoir reprogrammer une PROM. La
technique de claquage utilisée dans celles-ci ne le permet évidemment pas. L'EPROM
(Erasable Programmable ROM) est une PROM qui peut être effacée.

Avantages :
• Reprogrammable et non Volatile
Inconvénients :
• Impossible de sélectionner une seule cellule à effacer
• Impossible d’effacer la mémoire in-situ.
• l’écriture est beaucoup plus lente que sur une RAM. (environ 1000x)

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V.2.4. L’EEPROM
L’EEPROM (Electically EPROM) est une mémoire programmable et effaçable
électriquement. Elle répond ainsi à l’inconvénient principal de l’EPROM et peut être
programmée in situ (en place).

Avantages :
• Comportement d'une RAM non Volatile.
• Programmation et effacement mot par mot possible.
Inconvénients :
• Très lente pour une utilisation en RAM.
• Coût de réalisation.

V.2.5. La FLASH EPROM


La mémoire Flash s'apparente à la technologie de l’EEPROM, programmable et
effaçable électriquement. Il existe deux technologies qui se différencient par
l’organisation de leurs réseaux mémoire : l’architecture NOR et NAND.

Flash NOR :

Structure : propose un assemblage des cellules élémentaires de mémorisation en


parallèle avec les lignes de sélection comme dans une EEPROM classique.
Programmation : Il autorise un adressage aléatoire qui permet de la programmer
octet par octet.
Avantages :
• Comportement d'une RAM non Volatile
• Programmation et effacement mot par mot possible
• Temps d’accès faible
Inconvénients :

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• Lenteur de l’écriture/ lecture par paquet


• Coût

Flash NOR :

Structure :
Il propose un assemblage en série de ces mêmes cellules avec les lignes de sélection.
Programmation :
Accès séquentiel aux données et permettra seulement une programmation par
secteur comme sur un disque dur.
Avantages :
• Comportement d'une RAM non Volatile.
• Forte densité d’intégration
• Coût réduit.
• Rapidité de l’écriture/lecture par paquet
• Consommation réduite
Inconvénients :
• Ecriture/lecture par octet impossible.
• Interface E/S indirecte

D’un point de vue pratique, la différence majeure entre NOR et NAND tient à leurs
interfaces, la structure NAND autorise une implantation plus dense grâce à une taille
de cellule approximativement 40 % plus petite que la structure NOR.

La Flash EPROM a connu un essor très important ces dernières années avec
le boom de la téléphonie portable et des appareils multimédia (PDA, appareil photo
numérique, lecteur MP3, etc.).

V.3. Formats de barrettes de mémoire vive


Il existe de nombreux types de mémoires vives. Celles-ci se présentent toutes sous
la forme de barrettes de mémoire enfichables sur la carte-mère.

Les premières mémoires se présentaient sous la forme de puces appelées DIP


(Dual Inline Package). Désormais les mémoires se trouvent généralement sous la forme

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de barrettes, c'est-à-dire
dire des cartes enfichables dans des connecteurs prévus à cet effet.
On distingue habituellement trois types de barrettes de RAM :

les barrettes au format SIMM (Single Inline Memory Module) : il s'agit de circuits
imprimés dont une des faces possède des puces de mémoire.

Il existe deux types de barrettes SIMM, selon le nombre de connecteurs :

• Les barrettes SIMM à 30 connecteurs (dont les dimensions sont 89x13mm) sont des
mémoires 8 bits qui équipaient les premières générations de PC (286, 386).

• Les barrettes SIMM à 72 connecteurs (dont les dimensions sont 108x25mm) sont des
mémoires capables de gérer 32 bits de données simultanément. Ces mémoires
équipent des PC allant du 386DX aux premiers Pentium.

Sur ces derniers le processeur travaille avec un bus de données d'une largeur de 64 bits,
c'est la raison pour laquelle il faut absolument équiper ces ordinateurs de deux
barrettes SIMM. Il n'est pas possible d'installer des barrettes 30
3 broches sur des
emplacements à 72 connecteurs dans la mesure où un détrompeur (encoche au centre
des connecteurs) en empêche l'enfichage.

les barrettes au format DIMM (Dual Inline Memory Module) sont des mémoires 64
bits, ce qui explique pourquoi il n'est
n'est pas nécessaire de les apparier. Les barrettes
DIMM possèdent des puces de mémoire de part et d'autre du circuit imprimé et ont
également 84 connecteurs de chaque côté, ce qui les dote d'un total de 168 broches. En
plus de leurs dimensions plus grandes que
que les barrettes SIMM (130x25mm) ces
barrettes possèdent un second détrompeur pour éviter la confusion.

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Il peut être intéressant de noter que les connecteurs DIMM ont été améliorés afin
de faciliter leur insertion grâce à des leviers situés de part et d'autre du connecteur.
Il existe en outre des modules de plus petite taille, appelés SO DIMM (Small Outline
DIMM), destinés aux ordinateurs portables. Les barrettes SO DIMM comportent
uniquement 144 broches pour les mémoires 64 bits et 77 pour les mémoires 32 bits.

les barrettes au format RIMM (Rambus Inline Memory Module, appelées


également RD-RAM ou DRD-RAM) sont des mémoires 64 bits développée par
la société Rambus, possèdant 184 broches. Ces barrettes possèdent deux encoches de
repérage (détrompeurs), évitant tout risque de confusion avec les modules précédents.

Compte tenu de leur vitesse de transfert élevée, les barrettes RIMM possèdent un film
thermique chargé d'améliorer la dissipation de la chaleur.

Comme dans le cas des DIMM, il existe des modules de plus petite taille, appelés SO
RIMM (Small Outline RIMM), destinés aux ordinateurs portables. Les barrettes SO
RIMM comportent uniquement 160 broches.

VI. Mémoire cache


La mémoire cache (également appelée antémémoire ou mémoire tampon) est une
mémoire rapide permettant de réduire les délais d'attente des informations stockées en
mémoire vive. En effet, la mémoire centrale de l'ordinateur possède une vitesse bien
moins importante que le processeur. Il existe néanmoins des mémoires beaucoup plus
rapides, mais dont le coût est très élevé. La solution consiste donc à inclure ce type de
mémoire rapide à proximité du processeur et d'y stocker temporairement les
principales données devant être traitées par le processeur.

Figure 9 : Rôle de la mémoire cache

Architecture des ordinateurs 50


Les mémoires ISET Mahdia

Pour conclure, la mémoire cache a pour fonction d'accélérer les communications


entre un microprocesseur et un composant servant à stocker les données (RAM, disque
dur). Mais elle n'accélère pas la vitesse de la RAM ou du disque dur.

Lorsque le microprocesseur a besoin d'une donnée, il regarde si elle est disponible


dans la mémoire cache, si ce n'est pas le cas, il va la chercher dans l'unité de stockage et
en même temps la dépose dans la mémoire cache. Ainsi la prochaine fois qu'il aura
besoin de cette information, il y accédera directement par la mémoire cache et donc
plus rapidement.

Les ordinateurs récents possèdent plusieurs niveaux de mémoire cache :

Figure 10 : Différents niveaux de mémoire d'un microprocesseur

La mémoire cache de premier niveau (appelée L1 Cache, pour Level 1 Cache) est
directement intégrée dans le processeur. Elle se subdivise en deux :

• Le cache d'instructions, qui contient les instructions issues de la mémoire vive


puis décodées avant leurs arrivées.

• Le cache de données, qui contient des données issues de la mémoire vive


et les données récemment utilisées lors des opérations du processeur.

Les caches du premier niveau sont très rapides d'accès. Leur délai d'accès tend
à s'approcher de celui des registres internes aux processeurs.

La mémoire cache de second niveau (appelée L2 Cache, pour Level 2 Cache) sert
d'intermédiaire entre le cache L1 et la mémoire RAM. Il ne différencie pas données
et programmes, il est moins rapide que le cache L1, mais sa taille est plus
importante de 256 Ko à 2 Mo, voire plus. Ce cache a subit de nombreuses

Architecture des ordinateurs 51


Les mémoires ISET Mahdia

évolutions, et se retrouve aujourd'hui intégré dans le microprocesseur. Toutefois


s'il est intégré, il n'est pas imbriqué comme le cache L1. Cela veut dire que changer
la taille du cache L1 implique souvent une modification de l'architecture
du processeur, ce n'est pas le cas du cache L2. Ceci permet de proposer
des microprocesseurs disposant de différentes tailles de cache L2.

La mémoire cache de troisième niveau (appelée L3 Cache, pour Level 3 Cache)


ce type de cache est aujourd'hui courant sur des machines haut de gamme.
Jusqu'à présent, ce type de cache a toujours été composé de mémoire SRAM,
et implanté sur la carte mère. Sa taille varie de 1 Mo à 8 Mo (valeur généralement
constatée mais il n'y a pas de limitation technique).

Tous ces niveaux de cache permettent de réduire les temps de latence des différentes
mémoires lors du traitement et du transfert des informations. Pendant que
le processeur travaille, le contrôleur de cache de premier niveau peut s'interfacer avec
celui de second niveau pour faire des transferts d'informations sans bloquer
le processeur. De même, le cache de second niveau est interfacé avec celui
de la mémoire vive (cache de troisième niveau), pour permettre des transferts sans
bloquer le fonctionnement normal du processeur.

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