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L'intelligence artificielle d'hier à aujourd'hui

Article · February 2021

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Pascale Zaraté
Toulouse 1 Capitole University
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Dossier DROIT SOCIAL 1

Dossier
L’IA dans l’entreprise : usages et régulation

L’intelligence artificielle d’hier à aujourd’hui 1

L’intelligence artificielle connaît actuellement par Pascale Zaraté


un énorme engouement et ses retombées se Professeur à l’université Toulouse 1 Capitole
retrouvent un peu partout dans la vie cou- Chercheur à l’Institut de recherche en informatique
rante. Cette contribution tente de définir ce de Toulouse (IRIT – UMR 5505) – Équipe
qu’est l’intelligence artificielle et dresse un Argumentation, décision, raisonnement, incertitude,
historique succinct de ses avancées. apprentissage (ADRIA) – Co-responsable
du département d’intelligence artificielle
INTRODUCTION à cette problématique : la psychologie, la linguistique,
l’épistémologie, la philosophie, les neurosciences. L’in-
Le concept d’intelligence est relatif et difficile à définir. telligence artificielle a pour objectif de développer des
A fortiori, l’expression « intelligence artificielle » (IA) ne le modèles, des théories et de la valider non pas sur des
précise pas et elle est souvent critiquée. sujets humains comme les autres sciences cognitives mais
en programmant des algorithmes. L’intelligence artifi-
La difficulté de définir l’intelligence artificielle n’est cielle ayant alors pour vocation à simuler le raisonnement
pas propre à cette discipline mais peut être constatée humain, il s’agit d’abord de modéliser les connaissances et
dans beaucoup de disciplines scientifiques. Cependant, les modes de raisonnement d’un expert humain et ensuite
cette discipline possède un caractère très dynamique, en de les rendre accessibles à un non-informaticien.
témoignent le nombre d’ouvrages publiés sur le sujet, le
nombre de publications scientifiques, le nombre d’évé- Cette thèse de l’intelligence artificielle comme une
nements scientifiques organisés. Par ailleurs, le monde science cognitive a été très populaire au début des années
industriel a aussi pris possession de cette discipline qui 1970 (Farreny et Ghallab, 1987).
est très souvent appliquée dans de nombreux domaines.
Malgré ce dynamisme, il reste que l’intelligence artificielle La deuxième thèse considère l’intelligence artificielle
est souvent peu définie. Il faut alors la comprendre en comme une branche de l’informatique. L’ordinateur n’est
précisant le but de la discipline, les problèmes qu’elle alors plus seulement un outil d’investigation mais il est
se pose et comment elle les aborde. Il existe alors deux l’objet central de recherche. Il s’agit alors de concevoir
thèses : l’une définissant l’intelligence artificielle comme des méthodes et des machines exploitant les possibilités
une science cognitive et l’autre comme une branche de propres des ordinateurs pour leur faire réaliser des tâches
l’informatique. nécessitant ce qui, il y a longtemps, aurait été consi-
déré comme des facultés humaines uniquement, tâches
Si l’on considère l’intelligence artificielle comme une impliquant nécessairement du raisonnement symbolique
science cognitive, la problématique consiste alors à com- plutôt que des calculs arithmétiques (Shortliffe, 1976). Il
prendre les phénomènes et les processus de raisonnement s’agit alors de concevoir des programmes et des machines
humain. Cette compréhension passe par l’élaboration de capables de traiter des problèmes pour lesquels on ne
modèles mathématiques permettant de décrire les rai- connaît pas de méthodes de résolution directes et assurées
sonnements. Il existe d’autres disciplines qui s’intéressent (Lindsay et al., 1980). Elle comprend alors les domaines
pour lesquels nous traitons de l’information sans savoir
comment nous nous y prenons (Pitrat, 1970).
1 pascale.zarate@ut-capitole.fr
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Les domaines privilégiés de l’IA sont alors ceux pour programmes datent de cette époque : The Logic Theorist
lesquels il n’y a pas d’algorithme à la portée des machines, (Newell, Shaw et Simon, 1957) est un démonstrateur
comme les problèmes qui ont une combinatoire trop de théorèmes en logique des propositions ; le perceptron
importante dans des domaines tels que la crypto-arithmé- (Frank Rosenblatt, 1958) est une approche probabiliste
tique, les jeux, les mots croisés, la planification, l’écono- pour le stockage et l’organisation de l’information dans
mie. Par exemple, le jeu d’échecs comprend 10160 possi- le cerveau ; le General Problem Solver (Newell, Shaw
bilités qui ne peuvent pas être toutes explorées en même et Simon, 1959) est un programme mettant en œuvre
temps. Il s’agit alors de mettre en place une démarche l’approche récursive, la séparation d’un problème en
heuristique. Une démarche ou raisonnement heuristique sous-problèmes, la planification, l’analyse des moyens et
est alors une méthode de résolution de problème ne des fins pour atteindre un objectif, la mémorisation des
s’appuyant pas sur une analyse détaillée ou exhaustive tâches précédemment réalisées ; ELIZA (Weizenbaum,
du problème mais qui permet à tout agent humain ou 1966) est un programme mettant en œuvre un certain
logiciel de se servir de ses découvertes pour concevoir de type de conversation naturelle entre un homme et une
nouvelles démarches d’apprentissage lors de tout processus machine. Les phrases sont analysées sur la base de règles
d’apprentissage. de décomposition.

Si l’on tente de définir l’intelligence artificielle, les Les projets sont nombreux durant cette période et le
mots-clés permettant de la cerner seraient : algorithme nombre de programmes sur des thématiques diverses (tra-
autonome et capable de prendre des décisions ; prédic- duction automatique de texte, reconnaissance de carac-
tion ; simuler l’intelligence humaine ; capacité d’adapta- tères, etc.) est florissant.
tion et de réflexion ; apprentissage et évolution.

Selon le Larousse, l’intelligence artificielle est définie 2. Les années noires (1966-1969)
comme : un ensemble de théories et de techniques mises
en œuvre en vue de réaliser des machines capables de Durant cette période les projets sont tout aussi nom-
simuler l’intelligence humaine. breux mais les résultats sont moins marquants. Il s’agit
alors d’une période de maturation permettant aux réalisa-
L’intelligence artificielle vise alors à reproduire au tions de la première période d’être reprises et améliorées.
mieux, à l’aide de machines, des activités mentales,
qu’elles soient de l’ordre de la compréhension, de la
perception ou de la décision. À la différence de la philo- 3. Le renouveau (1969-1979)
sophie ou de la psychologie qui sont aussi concernées par Cette période est marquée par le développement des
l’étude de l’intelligence, l’intelligence artificielle a le projet systèmes experts. Le principal objectif de ces systèmes
de construire des artefacts intelligents. est d’aider un humain dans la réalisation d’une tâche
très spécifique. Ces programmes ou logiciels capturent
Il s’agit alors concrètement de rechercher : il faut ici l’expertise d’un humain sur une tâche précise et grâce
analyser les problèmes à résoudre et trouver des méthodes à un moteur d’inférence peuvent raisonner en activant
de résolution ; pour cela, il faut alors représenter les certaines parties de la connaissance modélisées. La pre-
connaissances sous différentes formes : en logique, ou mière étape lors de la réalisation de ces systèmes consiste
règles, ou mémoire, ou cas, ou bien en langue naturelle, à modéliser la connaissance des experts sous la forme de
etc. ; puis mettre en application la représentation des règles de production, par exemple de type « si condition
connaissances au travers de différents types d’applica- alors action ». Ces logiciels sont composés de différents
tions : systèmes experts, pilotes automatiques, agents logi- modules : la base de connaissances, le moteur d’inférence
ciels, Robots, etc. et l’interface homme-machine. Parmi les réalisations les
plus connues, on peut citer : DENDRAL, qui réalise
l’analyse automatique des spectres de masse pour déter-
miner la structure moléculaire du corps chimique étudié
HISTORIQUE
(Buchanan et al., 1970) ; MYCIN, qui diagnostique les
maladies infectieuses du sang et propose un traitement
L’histoire de l’intelligence artificielle se décompose en approprié (Shortliffe, 1976). Ce système est basé sur une
quatre étapes : 1. La naissance (1956-1966) ; 2. Les modélisation, sous forme de règles, de la connaissance
années noires (1966-1969) ; 3. Le renouveau (1969- d’un médecin en matière de diagnostic médical. Une fois
1979) ; 4. L’institutionnalisation (1979-…). les paramètres concernant le patient saisis, le système pro-
pose un diagnostic ainsi qu’un traitement adapté.
1. La naissance (1956-1966) Les systèmes experts ont ensuite évolué vers les sys-
La naissance officielle de l’intelligence artificielle tèmes à base de connaissances plus complets intégrant
remonte à 1956 lors d’une conférence se déroulant au différentes approches. Outre la base de connaissances, le
Darmouth College (Hanover, New Hampshire, États- moteur d’inférence et l’interface homme-machine, ini-
Unis) durant laquelle John Mac Carthy donna le nom de tialement présents dans les systèmes experts, on trouve
la discipline avec d’autres collègues, entre autres Marvin d’autres modules tels qu’un module d’explications retra-
Minsky, Alan Newell, Herbert Simon et Claude Shan- çant le raisonnement de la machine, un module d’acqui-
non. Il s’agit alors de la première période, dite les années sition automatique des connaissances. En effet, le public
lumières, portée par une grande euphorie et de grands montrant initialement une grande méfiance à l’égard de
espoirs entre 1956 et 1966. Les premiers algorithmes et ces systèmes et de leurs résultats, des travaux en explicabi-

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lité ont permis de retracer le raisonnement de la machine sécurité nationale met en œuvre des algorithmes de recon-
pour une meilleure acceptation de ces logiciels. Enfin, le naissance faciale, ce qui permet de détecter un compor-
travail de modélisation des connaissances préalable à tout tant anormal dans une foule. La domotique développe des
développement de système à base de connaissances est robots roulants capables de détecter des obstacles et de se
fastidieux et chronophage. Des travaux sur le traitement dérouter de manière automatique. Le premier robot de ce
automatique de la langue (TAL) se sont alors intéressés à type a été présenté lors de la Conférence internationale en
une acquisition automatique des connaissances au travers intelligence artificielle (IJCAI) qui s’est déroulée en 1993
de textes. à Chambéry. Les applications commerciales de ce robot
sont maintenant nombreuses avec l’aspirateur et la ton-
deuse qui circulent et fonctionnent tout seuls. Ces robots
4. L’institutionnalisation (1979-…) sont capables de détecter grâce à une caméra les obstacles
qui se situent sur leur route, d’analyser l’image correspon-
Depuis le développement des systèmes experts, l’intel- dante et d’en déduire qu’il s’agit d’un obstacle. Ils sont
ligence artificielle s’est très largement répandue dans le ensuite capables de se dérouter de manière autonome.
secteur industriel et les travaux en recherche fondamentale Dans les domaines de la médecine, la police, la justice,
et appliquée sont de plus en plus nombreux. On assiste de nombreux systèmes interactifs d’aide à la décision sont
alors à une institutionnalisation de l’intelligence artificielle développés (SIAD). Une modélisation est d’abord réalisée
dans l’industrie mais aussi dans le milieu académique sous forme d’arbres de décision par exemple, avec des
scientifique. probabilités associées à chaque branche de l’arbre. L’utili-
sateur peut ensuite modifier certains paramètres (modifier
D’un point de vue industriel, des outils issus de l’intel- une probabilité d’occurrence par exemple) et voir ce que
ligence artificielle tels que les systèmes à base de connais- le système propose comme solution au problème posé.
sances, les systèmes d’apprentissage, le data mining sont La résolution du problème se fera alors en interaction
développés. Si l’on prend comme exemple cette dernière entre l’homme et la machine et c’est l’utilisateur qui
approche, le data mining, cela permet aux entreprises de guidera le processus de résolution de problème. Si nous
mieux exploiter et fouiller les données qu’elles possèdent. prenons l’exemple de la médecine et du diagnostic médi-
cal, le système est un guide pour un médecin novice.
D’un point de vue académique, des gros progrès sont Le médecin peut ainsi modifier certains paramètres du
faits dans les domaines suivants : l’apprentissage ou logiciel, comme la probabilité qu’un virus se répande, et
machine learning avec un algorithme particulier tel que le voir ce que le logiciel peut fournir comme diagnostic.
deep learning ; les réseaux de neurones ; le natural langage Les systèmes de recommandation sont actuellement pré-
processing ; la reconnaissance automatique de la parole ; sents dans de nombreuses applications comme les réseaux
les générateurs d’images ; les arbres décisionnels avec par sociaux, les publicités ciblées, les sites de rencontres,
exemple le logiciel de jeu de Go : Alpha Go développé l’analyse de performance d’organisation. Les systèmes de
par une entreprise britannique et qui devient le premier recommandation représentent une évolution des systèmes
programme à battre un joueur professionnel en 2015. Ce d’aide à la décision. Il existe trois types de recommanda-
dernier logiciel combine des techniques d’apprentissage et tions. La recommandation collaborative mesure la proxi-
des parcours de graphe. mité entre deux utilisateurs (ou agents) et sur la base
de cette proximité une recommandation sera faite : par
Du point de vue des langages de programmation, l’in- exemple, l’ami de mon ami me sera recommandé dans
telligence artificielle possède les principaux langages sui- un réseau social. Ensuite, la recommandation basée sur
vants : Lisp (MacCarthy, 1960), langage de programma- le contenu garde une trace des préférences passées d’un
tion récursif très puissant ; Prolog (Colmerauer, 1973), utilisateur. Ces préférences viennent constituer le profil
langage de programmation logique qui a ensuite évolué de l’utilisateur. Sur la base de ce profil, les items les plus
vers Prolog avec contraintes ; SmallTalk (Kay, 1972), proches seront recommandés à l’utilisateur. Si nous pre-
langage de programmation orienté objet réflexif ; Java ; nons comme exemple l’e-commerce et l’achat d’un livre,
C++ ; Scheme ; etc. plusieurs critères (le prix, l’auteur, le genre de littérature :
science-fiction, policier, etc., le type de livre : poche,
De nos jours, les retombées de l’intelligence artifi- édition brochée, etc.) viennent constituer le profil de
cielle sont partout et en particulier dans le domaine de l’utilisateur et du livre. Le système cherche alors dans sa
l’informatique. Grâce à une combinaison des techniques base de données le livre le plus proche de l’utilisateur. La
existantes issues de l’informatique avec l’IA, on peut limite de ce type de recommandation est connue pour des
citer des progrès concluants dans les domaines de l’in- utilisateurs nouveaux pour lesquels le système ne connaît
formatique suivants : programmation objets ou agents ; pas encore ses préférences. Il existe alors une approche
méthodologies de conception de logiciel ; représentation hybride : collaborative et par le contenu, permettant de
des connaissances ; approches causales ; approches quali- pallier ce problème. Cependant, d’autres problématiques,
tatives ; fouille de données, fouille de textes ; statistiques comme la sérendipité, subsistent. Les recommandations
non linéaires avec les réseaux neuronaux ; programmation seront toujours réalisées sur la même base sans recherche
par contraintes ; nouvelles méthodes d’optimisation (évo- d’innovation. Des travaux sont en cours afin de pallier ce
lution artificielle). problème.
Par ailleurs, les applications de l’IA sont nombreuses L’intelligence artificielle a connu de nombreux déve-
dans des domaines très variés. La recherche médicale uti- loppements et il existe actuellement des domaines de
lise des algorithmes issus de la reconnaissance des formes l’IA, divers et très spécifiques. On peut citer entre autres
capables de détecter des tumeurs cancéreuses invisibles domaines : la reconnaissance et synthèse de la parole avec
pour un œil humain sur des images de type IRM. La
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des applications pour la réservation d’hôtel ; la reconnais- L’engouement de l’intelligence artificielle est actuelle-
sance et la synthèse d’images et ses applications dans le ment tel que de nombreux gouvernements de différents
domaine de la sécurité et la reconnaissance de visages ; pays font de très gros efforts dans ce domaine en inves-
la reconnaissance de l’écriture avec par exemple la recon- tissant des moyens dans la recherche. On peut citer par
naissance de signature sur les chèques ou la reconnais- exemple en France la création en 2019 de quatre instituts
sance de codes postaux ; le traitement automatique du en intelligence artificielle : MIAI@Grenoble Alpes, avec
langage naturel et ses applications diverses comme Google pour applications privilégiées la santé, l’environnement
Home ; la planification et le partage des ressources satel- et l’énergie à Grenoble ; 3IA Côte d’Azur, avec pour
lites ; l’aide à la décision avec une évolution actuellement applications privilégiées la santé et le développement des
vers le preference mining qui permet aux systèmes de territoires à Nice ; PRAIRIE, avec des applications sur la
recommandations d’apprendre les préférences d’un utili- santé, les transports et l’environnement à Paris, et Aniti
sateur ; l’aide à la programmation avec des agents intelli- avec pour applications privilégiées le transport, l’environ-
gents qui s’interfacent automatiquement ; l’apprentissage nement et la santé à Toulouse. ■
très largement connu du grand public ; les jeux comme
DeeperBlue ; l’aide à la décision en médecine avec la
prédiction de patients à risque et l’analyse automatique
d’images médicales.

Bibliographie
■ ■

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