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COMPÉTENCES

MÉTIERS & SOCIÉTÉ

Industrie et bâtiment
du futur
Quels besoins en
compétences cadres
et quels enjeux pour
les entreprises ?

 Près de 50 000 offres d’emploi cadre devraient être publiées


en 2021 dans l’industrie et près de 25 000 dans la construction
→ Après une année de crise sans précédent, l’activité dans l’industrie et dans
la construction est repartie à la hausse et les opportunités d’emploi cadre sont
de plus en plus nombreuses depuis le printemps 2021.
→ Si la tendance d’amélioration se poursuit, le nombre d’offres d’emploi cadre publiées
en 2021 par les entreprises industrielles et du BTP se rapprocherait du niveau d’avant
crise.

 La révolution numérique a accéléré la transformation de la


plupart des métiers cadres dans l’industrie et la construction
tout en faisant émerger de nouveaux métiers
→ Dans la construction, les enjeux environnementaux ont fait de la performance
énergétique un sujet d’expertise incontournable pour les cadres du bâtiment.
En parallèle, le numérique a permis de penser et de représenter autrement les phases
de conception des bâtiments, laissant ainsi émerger de nouveaux profils (BIM manager,
par exemple).
→ Dans l’industrie, les métiers de l’ingénierie et de l’informatique industrielle ont
bénéficié de l’arrivée du numérique pour se spécialiser dans des domaines tels que
la cobotique, la réalité virtuelle et/ou augmentée, l’Internet des objets, etc.
→ Des profils plus orientés data ont également émergé pour répondre aux enjeux
de compétitivité et de sécurité des industriels et des constructeurs.

 Dans un contexte de reprise post-crise, les entreprises de l’industrie


et de la construction devront relever plusieurs défis
→ Dans ces deux secteurs, l’innovation demeure un enjeu principal en matière de
compétitivité. Cela implique de plus fortes interactions avec les activités de services,
et impose de former les cadres à de nouvelles technologies et à de nouveaux usages.
→ En complément, industriels et constructeurs devront renforcer leur attractivité
auprès des cadres, notamment pour pallier leurs difficultés de recrutement.

Décembre 2021
Des besoins forts en 30. Cybersécurité industrielle
compétences cadres dans 32. BIM (Building Information Modelling)
l’industrie et la construction 34. Efficacité énergétique
en 2021 36. Tableau synoptique des compétences
attendues dans l’industrie et la
06. Opportunités d’emploi cadre construction 4.0
dans l’industrie en 2021
08. Opportunités d’emploi cadre
dans la construction en 2021 Cinq grands défis pour les
10. Des besoins métiers qui font appel entreprises de la construction
à une large palette de compétences
et de l’industrie
40. Poursuivre leurs transformations
Métiers en émergence, métiers techniques et organisationnelles
pour assurer leur compétitivité
en mutation dans l’industrie
40. Renforcer leurs liens avec les
et la construction
sociétés de services pour accompagner
16. Réalité virtuelle et augmentée ces mutations
18. Cobotique 41. Anticiper les évolutions réglementaires
20. Internet des objets (ou IoT) pour une garantie constante
22. PLM (Product Lifecycle Management) de conformité
24. Impression 3D (ou fabrication additive) 41. Assurer la montée en compétences
de leurs salariés
26. Simulation numérique
42. Travailler leur attractivité pour séduire
28. Intelligence artificielle
davantage de candidats

Méthodologie
Depuis 5 ans, en partenariat avec CESI et dans le cadre du projet DEFI&Co1, l’Apec et
son observatoire de l’emploi cadre ont recueilli et exploité une diversité d’informations
portant sur les besoins en compétences cadres dans l’industrie et le bâtiment du futur.
1
« Développer 17 documents ont déjà été publiés depuis le début de ce projet en 2016. Ce nouveau docu-
l’expertise future
ment en propose une rétrospective tout en apportant des données inédites2.
pour l’industrie et
la construction » : Il s’appuie sur :
projet retenu
dans le cadre de
 des recherches documentaires portant individuels ont été réalisés depuis le
l’appel à projets
« Partenariats sur les dynamiques d’innovation dans début du projet en 2016 ;
pour la formation l’industrie et la construction, notamment
professionnelle
en lien avec l’apparition de nouvelles  des données quantitatives issues de
et l’emploi » du
Programme technologies et/ou des problématiques l’analyse des offres d’emploi cadre
d’Investisssements réglementaires ; publiées sur apec.fr par des entreprises
d’Avenir. Pour
métropolitaines du secteur privé, recher-
piloter ce projet,
CESI a animé un  des données qualitatives qui sont le fruit chant des profils cadres spécialisés sur
consortium piloté d’échanges avec des cadres en charge des technologies émergentes ou en
par CESI et compte
du recrutement ou des cadres exerçant transformation (réalité virtuelle, fabri-
34 organisations
partenaires, dont des métiers de pointe et/ou de niche. cation additive, intelligence artificielle,
l’Apec et son Au global, plus de deux cents entretiens efficacité énergétique, BIM, etc.).
observatoire de
l’emploi cadre.
2
Voir l’ensemble
des références
bibliographiques en
fin de document.

2 — Industrie et bâtiment du futur


Le mot de l’Apec
et CESI
Les dernières années ont donné lieu à d’importantes
transformations sur le marché de l’emploi cadre, notamment
dans l’industrie et la construction. En effet, au-delà de la crise
économique qui s’est traduite par une chute drastique des
recrutements en 2020, notamment pour les emplois cadres,
de nouvelles technologies ont continué à faire évoluer ces deux
domaines d’activité.
L’arrivée du numérique a fait émerger de nouveaux métiers
cadres ainsi que de nouveaux besoins en compétences.
Elle a aussi profondément modifié les activités et les missions
des cadres, tout comme leur façon de s’organiser et de
travailler. Le poids des réglementations et leur évolution
ont également participé à ces transformations.
Le projet DEFI&Co, démarré en 2016 et d’une durée
initialement prévue de cinq ans, a permis à CESI et à ses
partenaires de développer de nouvelles formations innovantes
et qualifiantes, afin de former étudiants, apprentis ou encore
stagiaires de la formation continue aux emplois de demain
dans les domaines de l’industrie du futur, du bâtiment du futur
et de la « data ». Ainsi, ce sont un peu plus de 26 000 personnes
qui ont été formées, au-delà de l’objectif initial du projet. Et,
de par sa forte expertise du marché de l’emploi cadre, l’Apec,
partenaire clé CESI, et son observatoire de l’emploi cadre ont
contribué aux objectifs de ce projet, en décryptant les besoins
en compétences recherchées par les entreprises dans les
différents domaines technologiques étudiés.
Ce document vient clore cinq années de fructueux échanges
entre l’Apec, CESI, ainsi que les autres partenaires du projet
DEFI&Co. Il propose une synthèse de l’ensemble des mutations
en cours dans l’industrie et la construction, mais aussi un état
du marché de l’emploi cadre dans ces deux secteurs, ainsi que
des défis à relever par les entreprises pour les années à venir.

Industrie et bâtiment du futur — 3


4 — Industrie et bâtiment du futur
Des besoins forts en
compétences cadres dans
l’industrie et la construction
en 2021
L’année 2020 a été caractérisée par une crise économique
et sanitaire sans précédent. Tous les domaines d’activité
ont été impactés, certains plus durement que d’autres.
D’aucuns ont vu leurs chantiers et leurs productions ralentir,
voire être stoppés net.
Si la crise sanitaire est loin d’être terminée, l’année 2021
est marquée par une reprise sur le marché de l’emploi
notamment depuis le printemps, avec pour les industriels et les
constructeurs toujours de forts besoins en compétences cadres.
Aussi divers qu’ils soient, les profils cadres recherchés traduisent
la nécessité qu’ont industriels et constructeurs de mobiliser un
large socle de compétences pour faire fonctionner leurs activités
et garantir leur niveau de performance.

Industrie et bâtiment du futur — 5


Opportunités d’emploi cadre
dans l’industrie en 2021
48 200 offres d’emploi cadre dans l’industrie en 2021
En 2020, l’industrie a été touchée de plein publié 48 200 offres d’emploi cadre en 2021,
fouet par la crise économique. Tous les soit 38 % de plus qu’en 2020. Ce niveau
secteurs ont été concernés, à commen- devrait toutefois rester en deçà de celui
cer par l’aéronautique qui a été durement de 2019, avec rebond plus faible que dans
impactée par l’arrêt des commandes issues d’autres secteurs économiques.
du secteur aérien. Le secteur énergétique
a lui aussi été fortement frappé, du fait de Les opportunités proposées couvrent
la baisse brutale de la consommation éner- un large spectre de domaines d’activité,
gétique dans les entreprises. Pour autant, parmi lesquels la mécanique-métallurgie
depuis le printemps 2021, les signes d’une qui ont représenté 25 % des offres d’emploi
reprise se font jour, et cette amélioration cadre émises par les industriels au troi-
s’observe à travers les offres d’emploi cadre sième trimestre 2021. Suivent ensuite les
publiées sur apec.fr par les industriels. En domaines des équipements électriques et
effet, leur volumétrie sur les trois premiers électroniques (15 %), de l’agroalimentaire
trimestres de l’année a progressé de 35 % (12 %), de l’automobile-aéronautique et
par rapport aux trois premiers trimestres autres matériels de transport (11 %) et de la
de l’année précédente. Si la tendance se chimie-caoutchouc-plastique (11 %).
poursuit, les entreprises pourraient avoir

Une localisation des postes cadres à pourvoir


dépendante des économies régionales
Structurellement, l’Île-de-France est la offres d’emploi cadre dans le seul sec-
région qui compte le plus d’offres d’emploi teur de la mécanique-métallurgie (vs 25 %
cadre dans l’industrie en 2021. Cependant, en moyenne). L’Auvergne-Rhône-Alpes,
la part qu’elles représentent à l’échelle de l’Île-de-France et l’Occitanie se sont égale-
la région reste modeste. Au troisième tri- ment démarquées sur cette même période,
mestre 2021, seulement 6 % des offres ont et ce essentiellement dans le domaine
été émises par les industriels franciliens. électrique et électronique : entre 17 et
18 % des offres d’emploi cadre publiées
En revanche, dans d’autres territoires, le dans ces régions ont concerné ce sec-
poids des offres d’emploi cadre publiées teur d’activité (vs 15 % dans l’Hexagone).
dans l’industrie est plus élevé 3 . Par Enfin, dans l’industrie agroalimentaire, les
exemple, la Bourgogne-Franche-Com- opportunités d’emploi cadre ont été par-
té, le Centre-Val de Loire et les Pays de ticulièrement fortes en Bretagne (30 % vs
la Loire comptent près d’un tiers de leurs 12 % en moyenne).

Des profils cadres très recherchés dans le domaine


de la qualité et en production industrielle
Les profils cadres orientés qualité sont ainsi que dans l’industrie du bois-papier-
les plus recherchés, notamment les imprimerie, les profils les plus prisés au
responsables qualité et les ingénieurs troisième trimestre 2021 ont été les cadres
qualité. L’industrie pharmaceutique est du pilotage en production industrielle ; des
particulièrement demandeuse. Au troisième profils dont on sait qu’ils sont difficiles à
trimestre 2021, 16 % des offres émises attirer. Dans la mécanique-métallurgie,
3
Voir l’ensemble des dans ce secteur ont concerné ces profils. en revanche, les métiers commerciaux
dossiers portant
D’autres secteurs ont également émis des (technico-commercial et d’ingénieur
sur l’attractivité
des entreprises et besoins spécifiques : dans l’agroalimentaire d’affaires) ont été les plus demandés.
emplois cadres en
région (à paraitre)
https://corporate.
apec.fr/toutes-nos-
etudes.

6 — Industrie et bâtiment du futur


Le nombre d’offres d’emploi Le secteur de la mécanique-métallurgie
cadre dans l’industrie en concentre un quart des offres d’emploi
2021 restera inférieur à celui cadre dans l’industrie
observé fin 2019, mais sera
Répartition des offres d’emploi cadre
nettement supérieur à celui par secteur au 3e trimestre 2021
de fin 2020
Mécanique – Métallurgie 25 %
Évolution du nombre d’offres
d’emploi cadre publiées dans Équipements électriques
15 %
et électroniques
l’industrie en 2019 et 2020
et prévision à fin 2021 Agroalimentaire 12 %

Prévision Chimie – Caoutchouc – Plastique 11 %


4e trim. 2021
55 390 Automobile, aéronautique et autres
11 %
13 130 matériels de transport
Meuble, textile et autres industries
7%
manufacturières
34 840 35 090
3 premiers Industrie pharmaceutique 6%
trimestres
2021
Énergies - Eau 6%

Bois – Papier – Imprimerie 4%


2019 2020 2021
Gestion des déchets 3 %

Source : apec.fr Source : apec.fr

Hauts-de-
Les besoins de cadres dans France
11 %

l’industrie sont proportionnellement Normandie


14,6 % IDF Grand Est
6% 15,3 %
plus faibles en Île-de-France Bretagne
8,9 % Pays de
la Loire
Centre-Val
Poids des offres d’emploi cadre dans l’industrie 11,7 % de Loire
Bourgogne-
Franche-Comté
14,3 %
par région au 3e trimestre 2021 17,9 %

Nouvelle- Auvergne-
Aquitaine Rhône-Alpes
Plus de 12 % 9,8 % 12,5 %

Entre 8 et 11 % PACA-
(9,4 % = part que représente l’industrie à l’échelle nationale) Occitanie Corse
7,9 % 6,6 %

Moins de 8 %

Source : apec.fr

Les métiers cadres de la qualité et ceux du pilotage en production


industrielle arrivent en tête des opportunités d’emploi cadre dans
l’industrie
Principaux profils métiers Nombre d’offres Poids dans le secteur
recherchés dans l’industrie au 3e trimestre 2021 de l’industrie
Métiers de la qualité 680 6%
Métiers du pilotage en production industrielle 540 5%
Métiers en process, méthodes et industrialisation 410 4%
Métiers de l’ingénierie d’affaires 360 3%
Métiers du développement informatique 360 3%
Métiers du technico-commercial 350 3%
Métiers de la représentation commerciale
et de la promotion des ventes 320 3%
Source : apec.fr (NB : Les résultats par métier s’appuient sur les offres pour lesquelles l’intitulé de poste a pu être identifié,
soit à partir de 90 % des offres d’emploi publiées.)

Industrie et bâtiment du futur — 7


Opportunités d’emploi cadre
dans la construction en 2021
23 800 opportunités d’emploi cadre
dans la construction en 2021
La construction fait partie des secteurs sous-traitants. Celles-ci ont concentré la
ayant le mieux résisté à la crise, même si moitié des besoins (50 %) au troisième tri-
elle a connu une baisse notable d’activité mestre 2021. Sur cette même période, les
en 2020, lors du premier confinement. Des entreprises de construction de bâtiments
signes de reprise ont cependant été rele- (qu’il s’agisse de constructions neuves,
vés depuis le début de l’année 2021 avec de créations d’extensions, etc.) ont été à
une hausse constante d’offres d’emploi l’origine de 24 % des offres d’emploi cadre
cadre publiées sur apec.fr. Si la tendance publiées sur apec.fr. Les offres d’emploi
d’amélioration se poursuit, les entreprises publiées par des structures de génie civil
de la construction pourraient avoir publié ont quant à elles été plus minoritaires
23 800 offres d’emploi cadre en 2021, ce qui (20 %). Il en va de même pour les offres
permettrait à ce secteur de retrouver qua- publiées par des acteurs spécialisés dans
siment son niveau d’avant crise. l’extraction de matériaux non métalliques
(pierres, ardoises, etc.) et dans la fabrica-
Les opportunités concernent avant tout tion de matériaux utiles à la construction
les entreprises de travaux qui sont spé- (plâtre, ciment, etc.). Elles représentent
cialisées dans la construction de parties ainsi 5 % des offres d’emploi cadre publiées
de bâtiments ou d’ouvrages de génie civil sur ce secteur au troisième trimestre 2021.
et qui agissent généralement en tant que

Des offres d’emploi cadre inégalement


réparties sur le territoire
L’Île-de-France, avec son habitat très Dans certains territoires, les opportunités
concentré et ses projets d’aménage- de postes cadres dans la construction sont
ments urbains liés au Grand Paris ou à la plus importantes. C’est le cas notamment
construction d’infrastructures pour les Jeux du Centre-Val de Loire, de la Normandie,
olympiques de 2024, a polarisé 28 % des de la Bourgogne-Franche-Comté, de la
offres d’emploi cadre dans la construction. Bretagne et de la Nouvelle-Aquitaine, où
Cependant, la part qu’elles représentent les besoins dans la construction ont pesé
reste modeste (moins de 4 %). plus qu’en moyenne, oscillant entre 5,5 % et
7,5 % contre 4,5 % à l’échelle métropolitaine.

Une palette diversifiée de métiers recherchés


Les métiers cadres de la conduite de tra- vaux ou encore de dessinateurs-projeteurs.
vaux et ceux de l’ingénierie de travaux ont Les fonctions commerciales (ingénierie
été les profils les plus recherchés au troi- d’affaires, commerciaux) ont également été
sième semestre 2021 par les entreprises de prisées afin de conquérir de nouveaux mar-
la construction. Il s’agit principalement de chés et de négocier de nouveaux contrats
conducteurs de travaux, d’ingénieurs tra- avec les fournisseurs et les sous-traitants.

8 — Industrie et bâtiment du futur


Le volume des offres d’emploi Les entreprises de travaux de
cadre dans la construction construction spécialisés sont à
devrait quasiment retrouver l’origine de la moitié des besoins
son niveau de 2019 en compétences cadres
Évolution du nombre d’offres Répartition des offres d’emploi cadre
d’emploi cadre dans la construction par secteur au 3e trimestre 2021
en 2019 et 2020 et prévision
Fabrication d'autres
à fin 2021 produits minéraux Autres industries
non métalliques extractives
Prévision
5% 1%
4e trim. 2021
25 130
6 240
Génie civil
20 %
18 650 Travaux de
17 550 construction
3 premiers spécialisés
trimestres 50 %
2021

Construction
de bâtiments
2019 2020 2021 24 %

Source : apec.fr Source : apec.fr

Le poids des offres d’emploi cadre Hauts-de-

dans la construction est plus faible France


5%

proportionnellement en Île-de-France Normandie


5,8 % IDF Grand Est
4,9 %
3,7 %
Bretagne
5,5 % Pays de
Poids des offres d’emploi cadre dans la Loire
Centre-Val Bourgogne-
4,8 %
la construction par région au 3e trimestre 2021 de Loire
7,5 %
Franche-Comté
5,6 %

Plus de 5 % Nouvelle- Auvergne-


Aquitaine Rhône-Alpes
5,5 % 4,2 %
Entre 4,6 et 5 %
(4,5 % = part que représente la construction à l’échelle nationale) PACA-
Occitanie Corse
4,5 % 4,6 %
En dessous de 4,6 %

Source : apec.fr

Les métiers cadres de la conduite et de l’ingénierie de travaux


sont les plus recherchés dans la construction

Principaux profils métiers Nombre d’offres Poids dans le secteur


recherchés dans la construction au 3e trimestre 2021 du BTP
Métiers de la conduite de travaux 1 030 19 %
Métiers de l’ingénierie de travaux 520 10 %
Métiers de l’ingénierie d’affaires 480 9%
Métiers de commerciaux 420 8%
Métiers de l’économie de la construction 350 7%

Source : apec.fr (NB : Les résultats par métier s’appuient sur les offres pour lesquelles l’intitulé de poste a pu être identifié, soit à
partir de 90 % des offres d’emploi publiées.)

Industrie et bâtiment du futur — 9


Des besoins métiers qui font appel
à une large palette de compétences
Quel que soit le secteur qui recrute et le profil cadre recherché par les entreprises de
l’industrie et de la construction, trois types de compétences s’avèrent nécessaires à
l’exercice d’un métier. À la fois techniques, transversales et comportementales, celles-ci
ne doivent pas forcément être toutes détenues par tous les cadres, mais elles doivent
l’être par les entreprises afin de garantir le maintien de leur activité, de leur conformité,
et de leur compétitivité.

Un besoin en compétences techniques


 L’expertise sectorielle : un critère de choix essentiel pour les entreprises

Dans l’industrie comme dans la construc- simulation, les casques de réalité virtuelle
tion, l’exercice de nombreuses tâches ou bien encore les cobots dans certaines
dites « cœur de métier » repose sur la mise entreprises). Faire preuve d’une certaine
en application de procédés spécifiques curiosité face aux évolutions technolo-
(physico-chimiques, électroniques, méca- giques est aussi important, notamment
niques, automatiques par exemple), pour innover. Quant à la conquête de nou-
chacune d’elles mobilisant des connais- veaux marchés, elle exige des entreprises
sances propres. Aussi, l’usage d’instruments de pouvoir mobiliser des compétences
de mesure, de logiciels (de CAO, de GMAO, plus systémiques : connaître les grands
de calcul, de gestion logistique, etc.) doit acteurs d’un secteur (donneurs d’ordres et
être maîtrisé pour assurer les activités sous-traitants), savoir ce qui se fait chez
de production et de maintenance. Il en les concurrents, etc. Ce type d’expertise
va de même des machines et des équipe- sectorielle, particulièrement stratégique,
ments, qu’il s’agisse des plus classiques ou est notamment attendu pour les postes de
des plus novateurs (comme les outils de direction.

 La connaissance des réglementations : une compétence indispensable pour garan-


tir la conformité des processus

Les dernières décennies ont été mar- d’une parfaite connaissance des normes
quées par une inflation de textes de lois constructives, que ce soit en matière d’ur-
et de normes qui obligent les entreprises banisme, d’architecture ou d’efficacité
à garantir la conformité et la qualité de énergétique. Il devra aussi savoir et pou-
leurs processus, de leurs méthodes, de leurs voir faire respecter les normes de sécurité
produits et de leurs environnements de à mettre en œuvre sur un chantier.
travail. Côté cadres, cela nécessite non seu-
lement la connaissance de ces nouvelles Dans l’industrie, des exigences similaires
exigences, mais aussi et surtout la maîtrise sont attendues d’un responsable de pro-
des moyens techniques à mettre en œuvre duction ou d’un ingénieur méthodes,
pour y répondre. avec la nécessité de maîtriser les bonnes
pratiques de fabrication, ou encore les pro-
Dans le bâtiment , par exemple, sans cédés d’usinage et d’assemblage. Toutefois,
être juriste ou spécialiste QHSE (Quali- la maîtrise des logiciels QHSE pourra être
té, Hygiène, Sécurité, Environnement), un demandée par les employeurs.
conducteur de travaux devra témoigner

10 — Industrie et bâtiment du futur


Des besoins de compétences transversales
Par « compétences transverses » ou « trans- qui sont plus difficilement perfectibles.
versales », il faut entendre des savoirs qui Parfois, cela nécessite de disposer de com-
sont liés à un contexte professionnel, mais pétences pouvant attester le respect de
qui ne se rattachent pas à un métier pré- procédures strictes, et de toutes autres
cis. Il s’agit de compétences que l’on peut compétences permettant d’anticiper et de
mettre en application sur un nombre varié réagir face à d’éventuelles défaillances, et
de postes, et qui s’appuient en partie sur ce dans un contexte où les dirigeants d’en-
des méthodes et techniques relativement treprise peuvent être tenus responsables
standard. Ces savoirs peuvent donc être pénalement si des dysfonctionnements
acquis, et ce contrairement aux compé- surviennent et/ou si des manquements à
tences comportementales (ou soft skills) des principes de conformité sont relevés.

 Les compétences dans le champ commercial, comptable et budgétaire sont un


prérequis pour la performance de l’entreprise

Des compétences techniques de négo- ment du ressort des managers, voire dans
ciation et de développement commercial, certains contextes, des chefs de projet.
de recueils/d’analyses de besoins, de C’est le cas également de la capacité à
lancements/réponses à appels d’offres, tenir les délais fixés ; une compétence qui
s’avèrent nécessaires pour permettre aux nécessite de savoir construire et suivre
entreprises de conforter la pérennité de des tableaux de bord et/ou des indica-
l’activité. Recruter des cadres sachant tenir teurs. Des outils de gestion spécifiques
individuellement et collectivement des bud- existent comme Gantter, Microsoft Pro-
gets alloués est aussi nécessaire. Dans les ject ou Simforca, et leur maîtrise peut être
entreprises de l’industrie et du BTP, ces demandée par les recruteurs.
compétences opérationnelles sont notam-

 Des compétences en chefferie de projet/management d’équipe sont également


indispensables pour guider ses équipes vers la conduite d’objectifs

Pour les cadres ayant des fonctions d’en- Même pendant la crise sanitaire et éco-
cadrement, ce qui est le cas de 4 cadres nomique, les managers ont dû continuer
sur 10 dans l’industrie et de 5 cadres sur 10 à assurer leurs missions socles (entraîner
dans la construction, la capacité à générer leurs équipes, garantir la conduite de pro-
des dynamiques d’équipe et à faciliter les jets, définir des orientations stratégiques,
échanges au sein de celle-ci est également etc.). Il leur a fallu toutefois orchestrer des
exigée (mise en place de réunions qu’il faut changements organisationnels et pour cela
savoir animer, même en distanciel). L’usage réinventer leur façon de manager. L’agilité
de techniques de gestion de conflits peut des cadres en situation d’encadrement
également s’avérer utile pour dénouer (hiérarchique ou de projet) est devenue
des tensions entre collaborateurs, tandis plus qu’essentielle.
que des connaissances en lean manage-
ment pourront représenter des atouts pour
impulser des changements au sein des
équipes.

Industrie et bâtiment du futur — 11


Des besoins de compétences comportementales
Au-delà des compétences techniques (ou savoir-être ou soft skills). S’entremêlant
et transverses déjà citées, les situations souvent avec les précédentes et utiles à
de travail exigent aussi la maîtrise d’un tous les cadres, celles-ci répondent à des
ensemble de qualités comportementales besoins divers.

 Les entreprises recrutent des cadres autonomes et dotés d’une capacité à ana-
lyser et à apprendre

Les capacités d’apprentissage, que ce de données, et à analyser des données


soit sur le tas ou lors de formations, en sont d’autres compétences cognitives
font partie. Celles-ci sont d’autant plus susceptibles d’être demandées par les
importantes à détenir que les secteurs employeurs. Pour tous les métiers liés à la
de la construction et de l’industrie sont data, mais également pour tous les postes
en proie à des transformations technolo- à connotation commerciale, elles s’avèrent
giques d’envergure et qu’il faut pouvoir s’y souvent primordiales. Les compétences
adapter pour rester performant sur son rédactionnelles font également partie de
activité. Il en va de même pour la créativité ces compétences cognitives recherchées
et le goût pour l’innovation qui, dans des par les recruteurs de cadres. Elles sont
domaines où beaucoup d’applications et importantes pour tous les postes nécessi-
d’usages restent à inventer, sont des com- tant de communiquer en interne comme
pétences très prisées par les entreprises. en externe, sur des résultats commerciaux,
Cela concerne plus spécifiquement les des besoins, mais aussi sur des opérations
cadres des études, de la recherche et déve- ou processus techniques. Enfin, la capaci-
loppement (R&D), comme ceux qui œuvrent té à travailler dans l’urgence, tout comme
à la conception d’objets connectés, de bâti- pouvoir gérer ses priorités et de se montrer
ments, ou de solutions plus performantes précis et rigoureux, sont d’autres compé-
sur le plan énergétique. tences exigées par les recruteurs. Elles ont
Esprit logique, capacité de synthèse, sens comme corollaire le fait de pouvoir être
critique, capacité à jouer avec les bases autonome et réactif.

 Les cadres recherchés doivent faire preuve de compétences relationnelles et


émotionnelles pour fluidifier la communication

Dans un contexte où le management dit En effet, sens de la communication, de


« participatif » se développe, les cadres l’écoute, et du dialogue sont souvent posés
exerçant des responsabilités hiérarchiques comme prérequis par nombre de recru-
doivent disposer d’une forme d’autorité teurs, et tout particulièrement dans les
naturelle, mais aussi se montrer équitables activités de conseil en ingénierie. Il s’agit
pour parvenir à concilier autonomie des par exemple, de compétences nécessaires
collaborateurs et contrôle de leur activi- pour cerner les besoins d’un client. Dans un
té. Ces fonctions imposent également de contexte où nombre de cadres travaillent
pouvoir prendre en compte chaque indivi- désormais en mode projet, l’esprit d’équipe
dualité, dans leurs aspects générationnels est une autre qualité relationnelle attendue.
ou culturels par exemple. Mais les compé- Il en va de même de l’intelligence émotion-
tences relationnelles sont aussi nécessaires nelle, utile pour résister au stress et garder
pour tous les cadres n’exerçant pas des la maîtrise de soi.
responsabilités hiérarchiques.

12 — Industrie et bâtiment du futur


Panorama des compétences attendues dans l’industrie et la construction

 Négociation et développement com-


 Expertise technologique sectorielle mercial
 Connaissance des évolutions tech-  Techniques de recueil de besoins
nologiques et réglementaires  Maîtrise des processus d'appel d'offres
 Maîtrise des logiciels de CAO, de  Techniques d'audit et de diagnostic
calcul, de simulation numérique et  Techniques de prévention et de gestion
maîtrise des appareils de mesure des risques
 Maîtrise des outils de GMAO  Techniques d'animation d'équipes
 Maîtrise des logiciels QHSE  Techniques de gestion de conflits
 Maîtrise des systèmes d'information  Techniques de tenue de budget
logistique  Techniques de conduite du changement
 Etc.  Etc.

COMPÉTENCES COMPÉTENCES
TECHNIQUES TRANSVERSES

COMPÉTENCES
COMPORTEMENTALES

 Aptitudes relationnelles et sens de la communication


 Capacité d’analyse et esprit de synthèse
 Capacité à appliquer des procédures, des consignes
 Capacité à motiver, fédérer, diriger, contrôler
 Créativité, goût pour l'innovation
 Culture de la performance et vision stratégique
 Capacité d'organisation et de coordination
 Force de proposition et de conviction
 Sens de la relation client
 Ethique
 Etc.

Industrie et bâtiment du futur — 13


14 — Industrie et bâtiment du futur
Métiers en émergence,
métiers en mutation dans
l’industrie et la construction
Parmi les besoins « cœur de métier » exprimés par les entreprises
dans leurs offres d’emploi cadre, certains revêtent un caractère
particulièrement nouveau. Ils visent à répondre à des enjeux de
compétitivité, de réindustrialisation des territoires, mais aussi
de développement de modes de production et de consommation
plus sûrs et plus durables. Aussi sont-ils le fruit de nouvelles
technologies permises par l’arrivée du numérique.
Les concepts d’usine et de bâtiment « du futur » ou « 4.0 » sont
employés pour caractériser ces mutations. Ils témoignent
d’un véritable bouleversement pour les entreprises comme
l’ont été dans le passé l’arrivée de la mécanique, ou encore la
massification puis l’automatisation de la production.

Industrie et bâtiment du futur — 15


Réalité virtuelle et/ou augmentée
La réalité virtuelle (RV) est une réalité une fenêtre ou une porte, et ce en cours
entièrement générée par ordinateur et se de construction. Bien que cette techno-
présente comme la simulation d’une scène, logie nouvelle comporte certaines limites
donnant l’impression à celui qui la visua- (utilisation d’une tablette pouvant être
lise de se trouver à l’intérieur de celle-ci encombrante, inconfort visuel provoqué
et de pouvoir interagir dans l’espace en par un casque de RA/RV, etc.), la réalité
trois dimensions, au moyen d’un casque virtuelle et/ou augmentée ne cesse de se
et de capteurs de mouvements. La réalité développer.
augmentée (RA) mélange quant à elle des
éléments à la fois réels et virtuels, offrant Le déploiement de cette technologie a
ainsi une version « augmentée » de la réalité. fait évoluer les métiers traditionnels et les
compétences techniques associées plus
Cette technologie tend aujourd’hui à qu’elle n’en a créé de nouveaux. Les postes
s’implanter dans les entreprises de l’in- de développeur, ingénieur en développe-
dustrie, de la construction, des activités ment ou encore concepteur-développeur
informatiques ou encore des cabinets d’in- nécessitent désormais des compétences en
génierie-R&D. Les domaines applicatifs de développement informatique, notamment
la RA/RV sont en effet variés, cette dernière la maîtrise des langages PHP et SQL et des
permettant principalement de travailler logiciels tels Java, C++, Xamarin, AngularJS,
sur la conception de produits. Les entre- JUnit, OpenGL, Unity 3D, DirectX. D’autres
prises du secteur automobile l’utilisent compétences deviennent également indis-
par exemple pour valider le plan virtuel pensables en conception et développement
d’une future voiture avec les designers et de logiciel ou en traitement de l’image et de
mécaniciens avant même de construire l’environnement 3D pour les postes d’ingé-
le prototype tandis que les entreprises du nieur R&D et d’ingénieur en traitement de
bâtiment vont pouvoir faire la démons- l’image ou vision par ordinateur. Outre ces
tration d’un projet de construction pour compétences techniques, la réalité virtuelle
mieux visualiser ce dernier et intégrer par et/ou augmentée demande des méthodes
exemple des éléments virtuels comme de travail particulières, dites « agiles ».

16 — Industrie et bâtiment du futur


Exemple de métier émergent dans ce domaine

INGÉNIEUR∙E EN RÉALITÉ VIRTUELLE/AUGMENTÉE


Ingénieur·e développement • Ingénieur·e conception 3D • Ingénieur·e
en développement Unity 3D • Développeur·euse VR/AR • Développeur·euse RA/RV

L’ingénieur·e en réalité virtuelle et/ou réalité augmentée conçoit et développe des programmes, des
systèmes et des outils d’immersion 3D pour le compte de clients ou de services.

ACTIVITÉS PRINCIPALES
 Analyse de besoins : Recueillir et analyser le tions détaillées • Déployer les solutions • Assurer
besoin client • Rechercher des solutions adé- une veille documentaire sur cette technologie
quates et en assurer la faisabilité  Tests et validation : Définir et contrôler les pro-
 Conception et développement : Concevoir, définir, cédures, les protocoles d’essais, de tests ou de
améliorer et développer des solutions innovantes, validation des systèmes • Tester les solutions
de nouvelles fonctionnalités dans l’environne- • Contribuer à l’analyse et à la correction des
ment 3D (algorithmes) à l’aide d’outils spécifiques anomalies détectées
(casques de réalité virtuelle ou de réalité aug-  Conseil et formation : Accompagner les services
mentée, lunettes de réalité augmentée, gants commerciaux pour faire des démonstrations •
numériques, capteurs de mouvement, interfaces Participer à des groupes de réflexion internes
à retour d’efforts, etc.) • Imaginer les éléments pour développer et promouvoir les nouvelles
graphiques de l’interface • Rédiger les spécifica- technologies

DIPLÔMES, EXPÉRIENCE ET COMPÉTENCES REQUIS


 Diplôme de niveau Bac +5, voire Bac +8 requis : Google Blocks), de moteurs 3D (Unity 3D, Unreal
École d’ingénieurs ou université avec une spé- Engine, etc.), des bibliothèques de réalité aug-
cialité dans le domaine informatique mentée (Vuforia, etc.) • Maîtrise d’algorithmes de
 Expérience de 2 à 5 ans souhaitée dans le champ modélisation utilisés dans le rendu 3D temps réel
de la R&D ou de l’informatique industrielle • Connaissances en développement d’interfaces
(développement d’applications industrielles, graphiques (WPF, QT, etc.) • Connaissance de
de logiciels, traitement d’images, outils CAO, logiciels d’infographie (Photoshop, Gimp, etc.)
programmation, modélisation/visualisation/ • Connaissance de technologie des casques
immersion 3D) immersifs (HTC Vive, Oculus Rift, HoloLens, etc.),
 Compétences techniques : Maîtrise des langages projecteurs 3D, trackers 3D, zSpace, etc. • Maîtrise
de programmation (C, C++, C#, SQL, HTML, Java, des méthodes agiles
JavaScript, VRML, etc.) • Connaissance des logi-  Aptitudes professionnelles : Anglais technique •
ciels de CAO (SolidWorks, Catia, etc.) • Bonnes Autonomie • Curiosité sectorielle et goût pour l’in-
connaissances en RA/RV : écosystème, matériel novation • Esprit d’équipe • Force de proposition
existant (casques, matériels d’interaction, etc.) • et de conviction • Rigueur • Sens de l’écoute et
Connaissance de logiciels de modélisation et de de la communication • Sens de la relation client
rendu 3D (OpenGL/DirectX, 3DS Max, Blender,

ÉVOLUTIONS PROFESSIONNELLES POSSIBLES


 Postes précédents : Développeur·euse/pro-  Postes suivants : Ingénieur·e/responsable en
grammeur·euse informatique • Infographiste • développement industriel • Expert·e technique
Ingénieur·e en développement numérique en SI

80 % des rémunérations annuelles brutes proposées dans les offres


33 Keuros 48 Keuros

Industrie et bâtiment du futur — 17


Cobotique
La cobotique désigne l’interaction entre des données recueillies par les cobots et
l’individu et la machine dans le cadre de crée également de la valeur humaine en
l’exécution d’une tâche. Si la robotique réduisant la pénibilité au travail, notam-
collaborative nécessite une gestion par ment les troubles musculo-squelettiques
l’homme (activation, arrêt, intensité d’ac- (TMS) et les souffrances physiques et psy-
tion, etc.), la cobotique implique quant à chiques. C’est pourquoi elle fait l’objet d’un
elle une interaction directe, continue ou intérêt croissant de la part des industriels,
intermittente entre l’individu et la machine, notamment dans les secteurs de l’aéronau-
celle-ci s’adaptant au comportement tique, de l’automobile, du transport naval
humain pour répondre aux besoins de ou de l’agroalimentaire, ainsi que dans les
l’utilisateur. Il existe trois types de cobots : cabinets d’ingénierie-R&D. Cette techno-
les robots collaboratifs pilotés par un uti- logie émergente soulève toutefois un enjeu
lisateur se situant à proximité immédiate majeur en termes de sécurité, non seule-
du système, les cobots commandés à dis- ment dans la réalisation des tâches pour
tance par une commande téléopérée et les l’opérateur, mais aussi dans la protection
exosquelettes, c’est-à-dire des structures des données qu’elle génère.
électromécaniques prolongeant le corps
humain pour assister l’opérateur dans son Dans l’industrie comme dans les sociétés
effort. Les usages de la cobotique sont d’ingénierie-R&D, le déploiement des solu-
alors nombreux : transport et manipula- tions cobotiques mobilise non seulement
tion de charges lourdes, automatisation des compétences propres à la robotique,
des processus de production, optimisation mais aussi des expertises nouvelles. Les
de la chaîne de montage, contrôle de la ingénieurs doivent disposer de prérequis
qualité de l’exécution d’une tâche, etc. Les en robotique traditionnelle comme l’au-
cobots allient puissance, précision et adap- tomatisation d’une ligne de production,
tabilité à des environnements humains et l’utilisation des automates et des logiciels
technologiques complexes et dépassent permettant la programmation des cobots,
ainsi certaines limites du robot industriel le paramétrage de ces derniers, parfois
classique (coût élevé, manque de flexibili- même des connaissances en intelligence
té, défaut d’adaptation du mouvement en artificielle appliquée à l’usage de la robo-
fonction du contexte, moindre sécurité). tique. Toutefois, la conception et la gestion
d’un cobot se révèlent différentes d’un
Il s’agit d’une filière technologique émer- robot, ce qui nécessite d’acquérir de nou-
gente – la commercialisation de cobots velles compétences et expertises issues
restant pour l’heure limitée – qui s’inscrit de la cognitique (compréhension de la
à la fois en continuité et en rupture avec réaction de l’individu), de l’ergonomie et
la robotique traditionnelle. La cobotique biomécanique visant à adapter le travail,
accroît en effet la performance des sys- les outils et l’environnement à l’individu, de
tèmes de production grâce à l’exploitation l’algorithmie ou encore l’analyse de risques.

18 — Industrie et bâtiment du futur


Exemple de métier émergent dans ce domaine

INGÉNIEUR∙E EN COBOTIQUE
Ingénieur·e en robotique et informatique • Ingénieur·e en robotique et automatisme
• Ingénieur·e en mécatronique et automatisme • Ingénieur·e en ergonomie et cobotique

L’ingénieur·e en cobotique assure la conception, le développement et la maintenance de cobots (bras


articulés, bras robotisés, etc.) destinés, dans l’univers de la production industrielle, à décharger
l’homme de tâches répétitives ou contraignantes.

ACTIVITÉS PRINCIPALES
 Conception du robot : Assurer l’expression l’intégration de systèmes de sécurité de manière
des besoins par les utilisateurs et prendre en à optimiser l’espace de travail partagé par les
compte les tâches à automatiser dans leur humains et les cobots
dimension ergonomique • Définir l’architecture,  Suivi de la mise en production : Assurer le pilotage
la conception et la mise en œuvre de composants du déploiement du projet • Garantir le déploie-
mécatroniques ment des processus cobotiques, et notamment
 Développement des fonctionnalités techniques : l’appropriation par les équipes des possibilités
Mettre en œuvre les systèmes robotiques et inté- offertes par ces équipements • Mesurer la perfor-
grer les applications de traitement de l’image mance des équipements • Piloter les recherches
dans le système robotique • Concevoir et déve- de dysfonctionnement et l’analyse des défail-
lopper des systèmes de contrôle du mouvement lances
et des planificateurs de trajectoire • Concevoir  Maintenance et optimisation des process : Enga-
les systèmes mécaniques et mettre en œuvre ger les actions correctives et les améliorations
des applications d’interaction homme-machine • Superviser les actions • Initier une démarche
• Élaborer des tests et notamment des tests d’amélioration continue
d’endurance • Développer et mettre en œuvre

DIPLÔMES, EXPÉRIENCE ET COMPÉTENCES REQUIS


 Diplôme de niveau Bac +5, voire Bac +8 requis : de systèmes de contrôle du mouvement (motion
École d’ingénieurs ou université dans le domaine control) et de vision (caméras embarquées, etc.)
de la robotique, mécanique, génie industriel ou • Compétences dans l’intégration de technolo-
automatismes gies innovantes (intelligence artificielle, réalité
 Expérience de 3 ans souhaitée en recherche et virtuelle/augmentée, interfaces homme-machine,
développement dans le domaine des automa- objets connectés, etc.) • Maîtrise de la conception
tismes et de la robotique et du développement de systèmes mécatroniques
 Compétences techniques : Maîtrise des logi- (prototypage rapide, intégration de capteurs)
ciels de CAO de type SolidWorks • Maîtrise de • Maîtrise de la rédaction et conduite de plans
langages de programmation orientée objet (C/ d’essais • Bonne connaissance des normes et
C++, Python, Java, etc.), ainsi que la plateforme techniques de sécurité appliquées aux objets
de développement pour robots (ROS) • Maîtrise connectés • Notions en ergonomie du travail
de la programmation d’automates (Siemens,  Aptitudes professionnelles : Anglais technique •
Rockwell, etc.) • Connaissance des environne- Autonomie • Curiosité sectorielle et goût pour l’in-
ments de commande des robots et cobots (type novation • Force de proposition et de conviction •
ABB, Epson, Stäubli, Kuka, Fanuc, etc.) • Connais- Rigueur • Sens de l’écoute et de la communication
sance en conception, intégration, et déploiement

ÉVOLUTIONS PROFESSIONNELLES POSSIBLES


 Postes précédents : Ingénieur·e robotique/  Poste suivant : Chef.fe de projet cobotique
roboticien·ne • Ingénieur·e mécatronique/méca-
tronicien·ne

Volume d’offres d’emploi cadre trop faible


pour renseigner des éléments de salaire (< 100)

Industrie et bâtiment du futur — 19


Internet des objets (ou IoT)
L’Internet des objets consiste, grâce à qualité de l’air, la température, le niveau
une technologie embarquée (capteurs, sonore, l’état du bâtiment, etc. Enfin, l’IoT
actionneurs, puces RFID, etc.), à connecter vise aussi à répondre aux enjeux de demain
et faire communiquer entre eux tous les avec le développement des villes intelli-
maillons des chaînes de valeur (opéra- gentes en permettant par exemple de
teurs, machines, équipements, produits en réguler le trafic routier grâce à des feux de
cours de fabrication, finis, en cours d’uti- circulation intelligents ou de gérer l’éclai-
lisation, infrastructure, etc.) que l’on peut rage public en temps réel selon l’affluence.
désigner comme des objets. Ces objets, via
des dispositifs d’instrumentation, génèrent Le développement de l’IoT dans de multi-
et reçoivent une quantité considérable de ples secteurs a fait et continuera de faire
données, véhiculées au travers d’un réseau évoluer les métiers traditionnels de la main-
local ou d’Internet et dont le stockage et tenance, de la logistique et de la production
le traitement entrent dans le cadre de ce dans lesquels les objets connectés sont
que l’on appelle les big data. Les données de plus en plus utilisés et reconfigurent
issues de l’IoT pourront alors être traitées en partie les systèmes de production
et exploitées en temps réel, pour déclen- et la chaîne logistique. Par conséquent,
cher des opérations à distance (capteurs des compétences sont recherchées pour
en domotique, par exemple, pour contrôler concevoir, tester et implémenter ces objets
les appareils électroménagers à distance), connectés, en mobilisant des savoir-faire
réguler des flux (capteurs assurant la tra- dans le champ de l’informatique et de
çabilité des biens pour gérer au mieux les l’électronique embarquée. Cela implique
stocks et déclencher les réapprovisionne- de savoir programmer, de savoir doter
ments), ou encore analyser et prédire des les systèmes de capacités de raisonne-
comportements individuels ou collectifs. ment, de savoir développer et intégrer des
solutions complexes, comprendre le mode
Le champ des domaines applicatifs de de fonctionnement des mécanismes de
l’IoT est extrêmement varié et ne cesse connectivité, de transmission de données,
de croître. Dans le secteur industriel, l’IoT des systèmes de communication sans fil.
possède de nombreuses applications pour Certaines compétences en mécanique
améliorer les processus de conception, de peuvent aussi parfois être nécessaires
fabrication et de maintenance (capteurs pour résoudre des problèmes technolo-
mesurant l’usure, la pression ou encore la giques rencontrés par un boîtier électrique
température d’une machine afin de détec- ou un capteur. Au-delà des compétences
ter les éventuelles défaillances en temps techniques, des compétences comporte-
réel), que ce soit dans l’aéronautique, la mentales telles l’anticipation, la curiosité ou
plasturgie ou encore l’énergie. De nom- encore la réactivité sont attendues.
breux appareils connectés se développent
aussi dans le domaine de la santé comme En outre, le développement de l’IoT a fait
les montres et bracelets connectés dotés émerger de nouveaux métiers liés à la
de capteurs surveillant les mesures des data compte tenu de la très grosse masse
constantes vitales ou plus précisément pour de données générées par l’utilisation des
établir des diagnostics et soigner lorsqu’il objets connectés. Cela nécessite alors l’in-
s’agit par exemple des semelles connectées tervention de spécialistes de la data et de
capables d’identifier la présence de lésions la cybersécurité, capables d’exploiter cette
aux pieds des patients diabétiques. Dans le masse d’informations à distance, en temps
bâtiment, de plus en plus de constructions réel et en toute sécurité.
sont équipées de capteurs surveillant la

20 — Industrie et bâtiment du futur


Exemple de métier émergent dans ce domaine

DEVELOPPEUR·EUSE INTERNET DES OBJETS (IoT)


Développeur·euse objets connectés • Ingénieur·e développement IoT/objets connectés
• Ingénieur·e logiciel IoT/objets connectés • Ingénieur·e solutions IoT/objets connectés
• Concepteur·rice IoT/objets connectés

Le·la développeur·euse IoT étudie les contraintes du hardware et les possibilités offertes par le cloud,
afin de proposer et de concevoir des applications et des logiciels pour objets connectés.

ACTIVITÉS PRINCIPALES
 Analyse de besoins : Analyser les besoins des • Assurer une veille permanente sur les évolutions
entreprises clientes et anticiper ceux des uti- technologiques et pouvoir les anticiper
lisateurs finaux • Venir en appui des équipes  Conception d’applications et de logiciels :
commerciales pour étudier la faisabilité tech- Élaborer des interfaces logicielles pour le micro-
nique d’un projet contrôleur • Réaliser des prototypes/maquettes
 Études et développement de solutions IoT : Défi- Proof of Concept (POC) • Créer des interfaces de
nir une stratégie de produit minimum viable programmation (API) et en gérer le déploiement •
(MVP) • Intégrer les contraintes techniques et Définir des scénarios de tests et les implémenter •
les attendus de performances des protocoles de Analyser les performances obtenues, proposer et
communications dans l’élaboration des spécifi- implémenter des améliorations • Mettre en place
cations (consommation énergétique, autonomie, des mesures de maintenance évolutive • Partici-
interopérabilité, flux d’informations à transmettre, per à la structuration des bases de données
coûts, ensemble des capteurs à intégrer, etc.)

DIPLÔMES, EXPÉRIENCE ET COMPÉTENCES REQUIS


 Diplôme de niveau Bac +5 requis : École d’ingé- et méthodologies objets • Maîtrise des systèmes
nieurs ou université avec une spécialisation en d’exploitation (Windows, Unix, Linux, etc.) ou
informatique industrielle ou électronique embar- d’OS temps réel (QNX, FreeRTOS) • Maîtrise des
quée frameworks (Laravel, Node-RED, Symfony) •
 Expérience de 3 à 5 ans souhaitée dans l’iOS, le Connaissance des langages de programmation
développement de logiciels embarqués, les tech- (C, C++, Java, Python, Perl, Golang, Assembleur)
nologies innovantes • Bonne connaissance des normes et techniques
 Compétences techniques : Maîtrise des archi- de sécurité appliquées aux objets connectés •
tectures matérielles (interfaces, capteurs, etc.) • Maîtrise des environnements cloud computing •
Bonne connaissance en électronique embarquée, Maîtrise des applications web (JavaScript, PHP,
compréhension de ses contraintes (autonomie, Node.js, HTML, CSS) • Bonne connaissance en
consommation énergétique, etc.) • Maîtrise des fusion et traitement de données de masse
procédés de fabrication de cartes électroniques  Aptitudes professionnelles : Anglais technique
(PCB/routage) • Maîtrise des protocoles réseaux • Curiosité sectorielle et goût pour l’innovation •
Low Energy/LPWAN (Bluetooth LE, LoRaWAN, Esprit d’analyse et de synthèse • Esprit d’équipe
Sigfox, 5G LTE, TCP/IP) • Maîtrise des plateformes • Force de proposition et de conviction • Rigueur
de prototypage associées (microcontrôleur, Ras- • Sens de la relation client
pberry Pi, Arduino) • Maîtrise des méthodes agiles

ÉVOLUTIONS PROFESSIONNELLES POSSIBLES


 Postes précédents : Développeur·euse systèmes  Postes suivants : Chef·fe de projet IoT • Chef·fe
embarqués • Développeur·euse OS de produit IoT

80 % des rémunérations annuelles brutes proposées dans les offres

35 Keuros 50 Keuros

Industrie et bâtiment du futur — 21


PLM (Product Lifecycle Management)
Le Product Lifecycle Management, autre- ceutique, ou encore pour gérer l’ensemble
ment dit le PLM, consiste à agréger au sein des pièces et des composants de voitures
d’une plateforme collaborative l’ensemble ou d’avions dans les industries automobile
des données et processus (fichiers CAO, et aéronautique.
spécifications techniques et fonctionnelles,
documentation, catalogues, planning, sup- Le PLM devient alors incontournable
port client, etc.) relatifs à chaque étape pour nombre d’entreprises industrielles et
de la vie d’un produit : recherche, études, entraîne des modifications sensibles dans
conception, marketing, industrialisation, les organisations du travail. Il implique en
fabrication, support, maintenance, etc. La effet davantage de collaboration entre les
centralisation des données sur une plate- personnes d’un même service, entre les
forme commune et unique permet aux différents services d’une même entreprise
utilisateurs de disposer d’une vue d’en- et entre une entreprise et ses partenaires
semble d’un projet et de décloisonner les externes. Par conséquent, les différents
processus. Cela a pour objectif d’accé- métiers présents au sein des entreprises
lérer les phases de design, de prévoir et dites « utilisatrices » de solutions PLM (dont
d’anticiper les chaînes de validation, de la plupart dans l’aéronautique, l’auto-
faire évoluer les produits connectés au gré mobile, l’agroalimentaire, la mécanique
de leurs usages ou encore de réduire les ou encore la chimie) doivent désormais
aléas de fabrication. In fine, le PLM répond à connaître les outils PLM et se les approprier,
l’enjeu d’optimisation des coûts de concep- de façon à garantir l’actualisation de toutes
tion, de production et de maintenance des les informations sur les produits et données
entreprises grâce au suivi du cycle de vie de l’entreprise dans un référentiel unique.
des produits, tout en améliorant les pro-
cessus de communication et en favorisant Des compétences plus pointues sont aussi
ainsi la collaboration entre les différentes recherchées par les entreprises éditrices
entités. de logiciels ou intégratrices de solutions
PLM dans les systèmes d’information (PDM,
Quel que soit le secteur d’activité, tout pro- PIM, GED, ERP, etc.). Ces dernières ont alors
duit a un cycle de vie propre, associé à besoin de véritables experts PLM comme
une masse considérable d’informations. des développeurs de solutions, des consul-
Aussi, des solutions PLM se développent tants techniques ou organisationnels qui
dans de multiples secteurs industriels, vont conseiller les entreprises et former
que ce soit pour organiser la gestion de les utilisateurs. Ces derniers disposent
formules ou recettes dans la chimie ou d’une forte compétence en PLM et sont en
l’agroalimentaire, pour gérer les obligations capacité de développer des solutions PLM
réglementaires dans l’industrie pharma- spécifiques à un domaine d’activité.

22 — Industrie et bâtiment du futur


Exemple de métier émergent dans ce domaine

CONSULTANT·E PLM
Consultant·e fonctionnel PLM • Consultant·e technique PLM • Consultant·e CAO
• Consultant·e Windchill • Consultant·e Teamcenter

Intervenant dans le cadre de la gestion du cycle de vie des produits (ou PLM), le·la consultant·e PLM
assure la rédaction des spécifications fonctionnelles et techniques en vue du déploiement d’une
solution logicielle pour le compte d’une entreprise cliente.

ACTIVITÉS PRINCIPALES
 Analyse de besoins : Collecter, identifier et ana-  Phase de tests : Définir des plans et scénarios
lyser les besoins • Comprendre le contexte et les de tests d’évaluation/de conformité de la perfor-
objectifs de la mission mance • Tester les solutions pour lever les faits
 Études et gestion de l’outil PLM : Contribuer aux techniques et les anomalies • Qualifier les évolu-
phases d’avant-vente (définition de solutions, tions logicielles • Suivre les scénarios incidents •
chiffrage, démonstrations) • Traduire les proces- Traiter les incidents remontés par les utilisateurs
sus métiers du client dans l’outil PLM • Construire  Pilotage de projets : Coordonner les projets avec
des solutions en relation avec les équipes de les différents interlocuteurs (clients, support tech-
développement • Participer à la définition des nique, équipe commerciale/marketing) • Définir
architectures fonctionnelles de solutions tech- et suivre le plan projet en collaboration avec le
niques et à la réalisation des chiffrages projets chef de projet • Remonter d’éventuelles alertes
• Rédiger les spécifications fonctionnelles et auprès du chef de projet • Former les utilisateurs
techniques aux outils PLM en support au déploiement

DIPLÔMES, EXPÉRIENCE ET COMPÉTENCES REQUIS


 Diplôme de niveau Bac +2 et plus requis : Univer- de CAO (2D ou 3D) : Catia, SolidWorks, 3DExpe-
sité ou école d’ingénieurs avec une spécialisation rience (Dassault Systèmes) et de progiciel PLM
dans le domaine du génie industriel, du PLM/CAO, type Windchill (PTC), Enovia (Dassault Systèmes),
ou de la mécanique Teamcenter/Solid Edge (Siemens) • Maîtrise d’ou-
 Expérience souhaitée auprès de clients indus- tils ETL (Extract Transform Load) comme Talend •
triels sur des projets PLM, SLM (Service Lifecycle Connaissances en méthodes de gestion de projet
Management) ou TMA (tierce maintenance appli- (méthodes agiles, cycle en V, etc.)
cative), que ce soit au sein d’un bureau d’études  Aptitudes professionnelles : Anglais technique
ou d’une société de conseil en informatique • Autonomie • Capacité d’adaptation et faculté
 Compétences techniques : Maîtrise de systèmes à prendre du recul • Curiosité sectorielle et goût
d’exploitation (Windows, Unix, etc.) et de langages pour l’innovation • Esprit d’analyse et de syn-
de programmation (Java, C, C++, SQL, C#, etc.) • thèse • Esprit d’équipe • Ethique • Organisation
Bon usage des systèmes de gestion de base de • Réactivité • Rigueur • Sens de l’écoute et de la
données comme Oracle • Maîtrise de logiciels communication • Sens de la relation client

ÉVOLUTIONS PROFESSIONNELLES POSSIBLES


 Postes précédents : Développeur·euse informa-  Postes suivants : Chef·fe de projet PLM • Archi-
tique • Project Manager Officer (informatique) tecte solution

80 % des rémunérations annuelles brutes proposées dans les offres

31 Keuros 53 Keuros

Industrie et bâtiment du futur — 23


Impression 3D (ou fabrication additive)
L’impression 3D, aussi appelée « fabrication pièces uniques. Compte tenu de ses multi-
additive » dans le secteur de l’industrie, ples avantages, la fabrication additive va
regroupe l’ensemble des procédés permet- continuer à se développer en parallèle des
tant de fabriquer, couche par couche et par autres modalités de production en s’inté-
ajout de matière, un objet physique à partir grant progressivement dans l’écosystème
d’un objet numérique. Ces procédés se industriel.
différencient par la manière de déposer les
différentes couches de matériaux (fusion, Un nombre croissant d’entreprises indus-
frittage, polymérisation, etc.) et par les trielles (aéronautique, équipement médical,
matériaux utilisés (polymères, métal, céra- plasturgie, etc.) cherchent alors à monter
mique). Les matériaux peuvent se présenter en compétences sur la fabrication additive
sous forme solide (des poudres métalliques pour évaluer son intérêt et tester son utili-
par exemple) ou liquide (résine). sation. Elles recherchent essentiellement
des ingénieurs R&D (matériaux, concep-
La fabrication additive possède quatre tion, procédés, etc.), voire des docteurs,
grandes fonctionnalités. Elle permet d’ap- qui seront en capacité d’évaluer l’impact
porter des innovations de produits (pièces de cette technologie dans leur processus
plus allégées en matière, pièces complexes de fabrication, de développer des projets
ne nécessitant pas d’assemblage), de tests en la matière ou de réaliser de la veille
personnaliser de manière complète la pro- technologique.
duction (dispositifs médicaux sur mesure),
de réduire les délais de conception et de D ’autres entreprises se spécialisent
fabrication grâce à un prototypage rapide quant à elles dans la fabrication additive
et de fabriquer en petites quantités des (fabrication de machines, développe-
pièces précises (outillage interne des usines ment de procédés, conception 3D, etc.) et
par exemple). Ainsi, la fabrication addi- recherchent surtout des compétences très
tive contribue à combattre l’obsolescence techniques en industrialisation, informa-
en produisant sur mesure des pièces de tique, R&D ou maintenance pour travailler
meilleure qualité et à réduire l’impact envi- à la concrétisation opérationnelle de leurs
ronnemental d’un produit en optimisant la projets d’impression 3D.
quantité de matière utilisée et en limitant
les surplus de production. Par ailleurs, la fabrication additive mobilise
une chaîne de valeur étendue allant des
De nombreux secteurs industriels se machines aux matériaux en passant par
sont investis dans la fabrication additive, le développement de logiciels d’impres-
notamment des secteurs à haute intensi- sion 3D. De ce fait, le développement de
té technologique comme l’aéronautique cette technologie fait émerger de nouvelles
pour alléger le poids des différentes pièces compétences dans l’industrie autour du
et produire des pièces particulièrement design, du développement de logiciels de
complexes, ou encore la santé pour per- conception 3D ou encore d’optimisation
sonnaliser des équipements médicaux de fichiers 3D.
tels les implants ou prothèses qui sont des

24 — Industrie et bâtiment du futur


Exemple de métier émergent dans ce domaine

INGÉNIEUR·E EN FABRICATION ADDITIVE


Imprimeur·e 3D • Ingénieur·e en impression 3D

L’ingénieur·e en fabrication additive assure la production, la réalisation et la diffusion des pièces et


machines utilisant l’impression 3D. Il·elle peut agir sur les matériaux, les procédés ou les logiciels
portant sur cette méthode de fabrication.

ACTIVITÉS PRINCIPALES
 Recherche et gestion de projet : Réaliser et pilo- • Assurer la maintenance des machines, leur
ter des études techniques • Rédiger le cahier préparation et leur configuration, jusqu’à leur
des charges, les protocoles d’essais et comptes livraison • Identifier les propriétés chimiques des
rendus relatifs aux matériaux utilisés • Appré- matériaux à utiliser pour la conception des pièces
hender les problématiques liées au design ou demandées • Réaliser des essais mécaniques,
à la faisabilité et proposer des solutions tech- examens métallographiques, et contrôles des
niques y répondant • Établir les programmes de matériaux selon le protocole défini • Identifier
production • Construire et suivre les indicateurs des non-conformités et réaliser des ajustements
d’activités de production • Calculer les gains techniques • Décomposer et analyser les diffé-
pouvant être obtenus grâce à la production et rentes étapes du procédé de fabrication pour
à l’optimisation des cadences de production • fiabiliser les processus de production
Établir et suivre des dossiers d’homologation,  Activités commerciales et de conseil : Accom-
de certification ou de brevetabilité • Assurer pagner le déploiement d’une offre de services
une veille technologique sur les innovations du en conception et fabrication additive • Parti-
marché et de ses acteurs (recherche sur le déve- ciper à la qualification du projet avec le client
loppement des paramètres de fabrication, des en définissant ses besoins • Assurer le suivi des
matériaux, etc.) relations commerciales avec le client en réalisant
 Production : Dessiner, concevoir les pièces et le transfert de technologie : formation continue
outillages à l’aide de logiciels de CAO • Réaliser et accompagnement sur les logiciels, les pro-
la fabrication de nouveaux produits, de produits grammes, les machines, la détection de potentiels
pilotes, des prototypes avant industrialisation problèmes

DIPLÔMES, EXPÉRIENCE ET COMPÉTENCES REQUIS


 Diplôme de niveau Bac +3 requis : École d’ingé- desk, etc.) et de fabrication additive • Très bonne
nieurs, avec une spécialisation en mécanique/ connaissance en science des matériaux et lois
mécatronique, procédés ou matériaux des comportements mécaniques (thermomé-
 Expérience de 2 à 3 ans souhaitée dans un bureau canique, mécanique des fluides, etc.) • Notions
d’études demandant des connaissances en en calcul dimensionnel, calcul de structures,
conception mécanique/matériaux, soudure ou calcul par éléments finis • Bonne pratique des
fusion laser techniques d’usinage et règle de sécurité des
 Compétences techniques : Bonne maîtrise du machines
Pack Office et des méthodes de gestion de projet  Aptitudes professionnelles : Anglais technique •
• Maîtrise de langages de programmation infor- Autonomie • Curiosité sectorielle et goût pour l’in-
matique (Python, C, C++, etc.) et de solutions de novation • Force de proposition et de conviction •
traitement des données numériques (Netfabb, Rigueur • Sens de l’écoute et de la communication
Magics, etc.) • Connaissance des logiciels de • Sens de la relation client
CAO, de modélisation (SolidWorks, Catia, Auto-

ÉVOLUTIONS PROFESSIONNELLES POSSIBLES


 Postes précédents : Ingénieur·e mécanique •  Poste suivant : Responsable de production
Ingénieur·e matériaux

Volume d’offres d’emploi cadre trop faible


pour renseigner des éléments de salaire (< 100)

Industrie et bâtiment du futur — 25


Simulation numérique
La simulation numérique consiste à expé- industriel comme chez les éditeurs de logi-
rimenter et à mesurer les implications de ciels et entreprises de services numériques
divers facteurs sur un prototype virtuel, (ESN), de nouveaux besoins en compé-
comme s’ils s’étaient réellement produits. tences croisées, que ce soit en informatique,
Pour ce faire, elle propose une version allé- mathématiques appliquées ou physique.
gée et virtuelle de tests et essais physiques D’un côté, les éditeurs de logiciels spéciali-
classiques en exécutant un programme sés et ESN recherchent principalement des
informatique qui simule de manière vir- compétences en informatique scientifique
tuelle un phénomène physique ou un et industrielle : développeurs, architectes,
scénario (chute, écoulement). La simula- ingénieurs d’application informatique,
tion numérique intervient soit en amont ingénieurs en informatique scientifique,
de la construction de prototypes réels etc. Tous doivent être capables de conce-
pour accélérer les phases de conception voir, analyser et programmer des logiciels
et de R&D de produits, soit en aval pour permettant aux industries utilisatrices de
optimiser des produits déjà existants. Elle simuler des phénomènes physiques. Pour
permet ainsi aux entreprises d’améliorer cela, la maîtrise de plusieurs langages et
leur performance et représente un fort logiciels est exigée (PHP, J2EE, JavaScript,
enjeu concurrentiel. C++, Catia, SolidWorks, etc.), en général
combinée à d’autres compétences, type
Les domaines applicatifs de la simula- maîtrise des logiques algorithmiques ou
tion numérique sont nombreux, aussi bien de l’univers.
dans l’industrie (crash-tests de voiture
dans l’industrie automobile, simulation du Du côté des industriels et des sociétés
givrage dans l’aéronautique, modélisation d’ingénierie-R&D, ce sont de véritables
de flux neutroniques au cœur d’une cen- experts techniques spécialistes du calcul
trale nucléaire dans le secteur de l’énergie, qui sont recherchés. Leurs compétences
etc.) que dans le bâtiment (simulation ther- scientifiques et analytiques sont en effet
mique dynamique). Cette technologie ne essentielles pour étudier l’impact de
cesse de se développer, notamment sous contraintes physiques sur des prototypes
l’impulsion d’ordinateurs superpuissants modélisés (résistance au crash, à la pres-
permettant des calculs plus intensifs et sion, aux phénomènes d’usure, etc.) et
plus rapides. Il en va de même des jumeaux être force de proposition en matière de
numériques qui sont une tendance lourde la conception de prototypes. Il peut s’agir,
de la simulation numérique, et qui sont déjà selon les domaines, d’aérodynamiciens, de
déployés dans l’industrie, et en émergence thermiciens, d’experts en combustion, en
dans le bâtiment. Le jumeau numérique, mécanique des fluides, en structures, en
connecté au système physique, propose de géotechnique, etc. Quel que soit le profil,
reproduire les comportements d’un objet une expertise dans le domaine des mathé-
ou d’un système sur une réplique numé- matiques appliquées ou en physique est
rique de celui-ci. De cette manière, il offre exigée, conjuguée à une connaissance
l’opportunité de produire des simulations des logiciels de simulation ou de CDAO
techniques, ergonomiques, et même des (conception et dessins assistés par ordi-
simulations de production, afin de les opti- nateur).
miser et d’améliorer les procédés. Toutefois,
toutes les entreprises ne sont pas au même Au-delà des compétences techniques
niveau de maturité concernant ces usages requises, des aptitudes sont également
qui représentent un investissement à la fois attendues dans le champ relationnel pour
financier et humain. communiquer et argumenter autour de
propositions technologiques, et ce surtout
La simulation numérique a fait et conti- au sein d’équipes pluridisciplinaires travail-
nuera de faire émerger dans le monde lant en mode projet.

26 — Industrie et bâtiment du futur


Exemple de métier émergent dans ce domaine

INGÉNIEUR·E EN SIMULATION NUMÉRIQUE


Numéricien·ne • Ingénieur·e crash-tests • Ingénieur·e en mécanique des
fluides/dynamique des structures/mécanique vibratoire ou acoustique

L’ingénieur en simulation numérique modélise des systèmes complexes à l’aide de logiciels. Sa mission
consiste à mesurer l’impact de certains phénomènes sur les produits, et pouvoir ainsi en optimiser
les performances.

ACTIVITÉS PRINCIPALES
 Recueil et analyse de besoins : Analyser le cahier calculs et des essais informatisés (contraintes,
des charges • Identifier les spécifications tech- résistance, dimensions, caractéristiques, etc.)
niques • Bâtir et négocier le plan de validation pour un système, un appareil ou un produit donné
des systèmes/produits à tester • Définir des scénarios de tests et les implémen-
 Réalisation de modèles de calcul : Modéliser ter • Analyser les résultats et performances des
les systèmes et/ou produits et faire le choix des systèmes ou produits modélisés • Proposer et
algorithmes appropriés (définition d’une géo- implémenter des améliorations en optimisant les
métrie, d’un maillage discrétisant le domaine de formes et les structures des produits • Rédiger
calcul) • Rechercher éventuellement de nouvelles des rapports d’essais • Assurer la maintenance
méthodes ou approches numériques • Réaliser les des codes informatiques
calculs analytiques • Qualifier les outils de simu-  Veille technologique : Effectuer une veille scien-
lation numérique • Rédiger des notes de calcul tifique continue pour disposer des méthodes et
 Développement de systèmes et réalisation de outils optimum • Assurer une veille permanente
calculs et essais informatisés : Développer de sur les évolutions technologiques et pouvoir les
nouveaux logiciels de modélisation • Effectuer des anticiper

DIPLÔMES, EXPÉRIENCE ET COMPÉTENCES REQUIS


 Diplôme de niveau Bac +5 à Bac +8 requis : École Fortran, MetaPost, Matlab, etc.) • Connaissance
d’ingénieurs ou université avec une spécialisation des outils/logiciels de conception et de simula-
en mathématiques et développement informa- tion spécifiques aux calculs de type dynamique
tique des fluides (CFD), électromagnétisme (Emag),
 Expérience de doctorant ou de stagiaire appré- dynamique des gaz, analyse des structures par
ciée souhaitée dans un domaine industriel : éléments finis : Flowmaster, Palm-Crash, CFD-
aéronautique, automobile, ferroviaire, nucléaire, ACE+, Ansys CFX et Fluent, LS-Dyna, I-deas,
mécanique, etc. Star-CCM+, Simcenter Amesim, Code_Saturne,
 Compétences techniques : Maîtrise de l’ana- Nastran, Ansa, Comsol, Simulink, TMG/ESC, Auto-
lyse numérique et du calcul matriciel • Maîtrise CAD, Catia, Abaqus, etc.
des environnements physiques (dynamique des  Aptitudes professionnelles : Anglais technique
fluides, interactions fluides/structures, méca- • Autonomie • Esprit d’analyse et de synthèse •
nique, thermique/thermodynamique, etc.) • Force de proposition et de conviction • Rigueur
Connaissance des systèmes d’exploitation Unix/
Linux et des langages de programmation (C, C++,

ÉVOLUTIONS PROFESSIONNELLES POSSIBLES


 Poste suivant : Ingénieur·e sûreté

80 % des rémunérations annuelles brutes proposées dans les offres


34 Keuros 46 Keuros

Industrie et bâtiment du futur — 27


Intelligence artificielle
L’intelligence artificielle, abrégée par le optimisation de la supply chain, perfec-
sigle « IA », désigne le champ d’études et tionnement et automatisation du contrôle
d’application qui tente d’imiter le compor- qualité, détection d’anomalies ou de
tement humain en faisant faire par une défauts sur une ligne de fabrication, prédic-
machine ce que faisait l’homme jusqu’à tion des défaillances et des manutentions
présent avec son intelligence. Pour ce faire, via le développement de la maintenance
elle cherche à comprendre le fonction- prédictive à l’aide de capteurs anticipant
nement des processus cognitifs humains le remplacement de pièces usées, etc. Si de
tels que l’apprentissage, l’organisation de nombreuses applications concrètes sont
la mémoire et le raisonnement critique, en réalité des perfectionnements de tech-
pour parvenir ensuite à les reproduire. niques déjà connues, l’IA permet surtout
Elle repose donc sur un entraînement à la des changements d’échelle et un gain de
reconnaissance nourrie d’immenses corpus temps dans la compréhension de phéno-
de données, donnant lieu au machine lear- mènes complexes.
ning lorsqu’il s’agit de reproduire via des
modèles d’apprentissage un comportement Le développement de l’IA fait évoluer les
grâce à des algorithmes ou même au deep besoins des ESN, des sociétés de conseil et
learning lorsqu’il s’agit de comprendre de gestion des entreprises, ainsi que des cabi-
manière plus précise des concepts à partir nets d’ingénierie-R&D. Si toutes recherchent
des réseaux neuronaux profonds. L’intel- des développeurs informatiques, data
ligence artificielle se situe à l’intersection scientists ou data analysts disposant d’une
de plusieurs disciplines de recherche au formation solide en informatique et/ou
premier rang desquelles l’informatique, les mathématiques, leurs attentes en matière
mathématiques ou les sciences cognitives. d’IA varient fortement. Du côté des ESN, des
compétences techniques fortes en intelli-
De nombreux secteurs investissent dans gence artificielle sont attendues : maîtrise
l’IA. C’est le cas du secteur médical dans des langages (JavaScript, Python, Bash,
lequel se développent la médecine pré- HTML5, CSS, C, C++, etc.), développement
dictive, la chirurgie assistée ou encore les d’applications, maîtrise des bases de don-
prothèses intelligentes. Dans le secteur de nées (Hadoop, Spark) ou encore maîtrise
la banque et de l’assurance, l’IA est utilisée de l’intégration de nouvelles couches de
pour optimiser la relation client grâce aux neurones aux couches existantes. Côté
chatbots, prédire les risques et détecter la cabinets de conseil et gestion des entre-
fraude. Le secteur de la défense développe prises, ce sont davantage des chefs de
quant à lui des solutions de cybersécurité projet et consultants en IA, experts du big
avec l’IA. data et des techniques de calcul, qui sont
recherchés pour analyser les données.
Dans l’industrie, la multiplication des don- Enfin, dans les activités d’études et de R&D,
nées et l’augmentation des puissances ce sont davantage les ingénieurs et doc-
de calcul ont élargi les champs d’applica- teurs qui sont plébiscités, notamment pour
tion de l’IA qui ne cessent de se multiplier : expérimenter et développer de nouveaux
amélioration des processus de production, outils et services innovants.

28 — Industrie et bâtiment du futur


Exemple de métier émergent dans ce domaine

INGÉNIEUR·E EN INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (IA)


Consultant·e/développeur·euse/analyste/chercheur·euse spécialiste en IA
• Ingénieur·e/consultant·e/développeur·euse/analyste/chercheur·e spécialiste
en deep learning/machine learning

L’ingénieur·e en IA est en charge de la recherche, du développement et de la validation des outils


et des méthodologies mobilisés pour la résolution de problèmes complexes par des algorithmes.

ACTIVITÉS PRINCIPALES
 Analyse de besoins : Contribuer à la définition  Restitution de résultats : Rédiger une documen-
d’une feuille de route scientifique en lien avec les tation technique et assurer le suivi des validations
problématiques traitées (TAL, reconnaissance fonctionnelles • Restituer les résultats pour
vocale, image, etc.) • Identifier les besoins en répondre aux problématiques de la commandite
termes de software et de hardware (CPU, GPU,  Développement de l’activité : Participer à la
Asic, FPGA) et assurer la compatibilité avec les montée en compétences des collaborateurs •
écosystèmes existants • Assurer l’adéquation Encadrer ou coencadrer des stagiaires et/ou
optimale entre les solutions IA développées et les des doctorants • Collaborer avec les parte-
attentes du ou des commanditaires naires internes et/ou externes, académiques
 Modélisations et simulations : Prototyper, et/ou industriels • Animer et suivre les réseaux
entraîner, tester (POC) et valider les algorithmes d’échanges internes ou externes autour de l’IA
utilisés en sélectionnant les approches les mieux  Démarche scientifique : Élaborer un benchmark
adaptées • Capturer, préparer et normaliser des différentes solutions en développement et
les données structurées et non structurées • assurer la veille scientifique et technique • Parti-
Évaluer et optimiser les applications (interface ciper à la vie scientifique
homme-machine, web services, etc.) et les adap-
ter aux contraintes hardware

DIPLÔMES, EXPÉRIENCE ET COMPÉTENCES REQUIS


 Diplôme de niveau Bac +5 à Bac +8 requis : École de l’IA : systèmes experts, TAL, reconnaissance
d’ingénieurs ou université avec une dominante en d’image, robotique, etc. • Maîtrise des techniques
informatique et/ou en mathématiques appliquées de machine learning : deep learning, supervisé
 Connaissance de cas pratiques à travers l’au- ou non supervisé • Maîtrise des langages de
toapprentissage et/ou la préparation d’un programmation (C, C++, R, Python, Java, etc.) •
doctorat. Expérience professionnelle en infor- Maîtrise d’architectures de réseaux neuronaux
matique et mathématiques appliquées appréciée et des environnements/librairies de développe-
 Compétences techniques : Maîtrise du recueil, ment associés (TensorFlow, PyTorch, Caffe, Keras,
de la structuration et de la sécurisation des ONNX, etc.) • Bonne pratique des environnements
données • Maîtrise des bases de données (SQL, Unix et connaissance du langage LaTeX
NoSQL, MongoDB, Oracle, etc.) • Connaissances  Aptitudes professionnelles : Anglais technique
en algorithmie, statistique, modélisation/simula- • Autonomie • Curiosité sectorielle et goût pour
tion de grands volumes de données, analyse de l’innovation • Esprit d’analyse et de synthèse •
données, et techniques de régression (multiple, Force de proposition et de conviction • Rigueur •
polynomiale, arbres décisionnels, SVM, etc.) • Sens de l’écoute et de la communication
Connaissance d’une ou de plusieurs branches

ÉVOLUTIONS PROFESSIONNELLES POSSIBLES


 Postes précédents : Automaticien·ne • Roboti-  Postes suivants : Expert·e en intelligence artifi-
cien·ne • Informaticien·ne/statisticien·ne cielle • Manager/chef·fe de projet IA

80 % des rémunérations annuelles brutes proposées dans les offres

35 Keuros 55 Keuros

Industrie et bâtiment du futur — 29


Cybersécurité industrielle
De manière générale, la cybersécurité réglementation : loi de programmation
consiste à mettre en place un processus militaire 2014-2019 (LPM), référentiels natio-
de sécurisation permettant à un système naux (LPM et guides ANSSI), directive NIS
d’information de résister à des évène- (Network and Information Security), mises
ments venus du cyberespace, susceptibles en conformité exigées dans le cadre du
de compromettre la disponibilité, l’inté- RGPD (règlement général sur la protection
grité ou la confidentialité des données. des données), certification ISO 27000 rela-
Plus particulièrement, la cybersécurité tive au management de la politique de la
industrielle a pour objectif de protéger sécurité des systèmes d’information, etc.
les outils de production et systèmes d’in-
formation industriels. Pour ce faire, elle Face à la multiplication des attaques
étudie les risques auxquels les industriels des systèmes de production ou systèmes
sont exposés, puis définit et met en œuvre embarqués, la cybersécurité industrielle
des mesures pour limiter au maximum ces représente désormais un enjeu crucial pour
risques. les industriels afin de préserver leur image
et leur compétitivité. Pour y arriver, les
Depuis une dizaine d’années, les cyber- industriels, les cabinets d’ingénierie-R&D
attaques à destination des industriels se et les ESN recherchent des développeurs
sont multipliées avec de lourdes consé- de logiciels, ou encore des architectes et
quences pour les entreprises concernées : consultants disposant de compétences
mise à l’arrêt d’unités de production, perte en cryptologie et implémentation d’autres
d’exploitation, perte financière, vol d’in- mécanismes de sécurité, en diagnostic
formations technologiques ou altération et analyse de risques, en automatisme et
de données sensibles, etc. Le niveau de systèmes de contrôle-commande pro-
sensibilité face aux risques de cyber- grammables, en équipements connectés,
attaques s’est particulièrement accru en etc. Aussi, les automaticiens qui ont déve-
2010 lorsque le virus Stuxnext a contami- loppé des compétences dans le domaine
né les programmes de contrôle d’un site de la cybersécurité représentent des profils
nucléaire iranien. Il est donc désormais intéressants, car ils maîtrisent la chaîne de
nécessaire pour les entreprises de mettre production et sont sensibles aux impacts
en place des politiques et des actions de que pourrait entraîner une interruption ou
cybersécurité, non seulement pour pro- un ralentissement de service suite à une
téger leurs unités de production, mais attaque et/ou à une opération de sécuri-
aussi pour s’adapter à l’évolution de la sation.

30 — Industrie et bâtiment du futur


Exemple de métier émergent dans ce domaine

CONSULTANT·E EN CYBERSÉCURITÉ
Auditeur·rice informatique • Consultant·e en cyberdéfense • Consultant·e en sécurité
des systèmes d’information • Consultant·e en sécurité • Consultant·e e- sécurité
• Consultant·e en sécurité informatique • Consultant·e SSI

Le·la consultant·e en cybersécurité conseille et accompagne le client sur sa problématique de sécu-


risation des systèmes d’information. Il·elle analyse les besoins, les risques, participe à la définition de
la politique de sécurité. Il·elle rédige les propositions techniques et commerciales. En milieu indus-
triel, il a en charge de conseiller et accompagner les entreprises dans la sécurisation des automates
connectés numériquement les uns aux autres.

ACTIVITÉS PRINCIPALES
 Avant-vente et support commercial : Contribuer analyse des risques de non-conformité réglemen-
à la démarche commerciale (porteurs d’offres, taire et mettre en place des mesures correctives
contribution aux activités d’avant-vente) • le cas échéant • Mettre en place des programmes
Recueillir les besoins du client pour déterminer d’audit intrusif à large périmètre (applications,
le contexte de la mission, les objectifs attendus, infrastructures et réseaux) • Faire une analyse
identifier les acteurs impliqués dans le projet des risques de sécurité, via la simulation d’at-
(développeurs, hébergeurs, responsables des taques persistantes avancées (APT) • Réaliser
mises à jour, etc.) • Apporter un appui technique des revues techniques de sécurité (analyses de
à la rédaction de la proposition commerciale vulnérabilité, de configuration de sécurité, tests
 Pilotage de projets : Définir le plan de prévention, d’intrusion/pentests, Red Team, etc.) • Rédiger un
les standards et procédures de sécurité (cahier rapport d’audit (propositions et plan d’action) •
des charges des spécifications, schéma directeur, Apporter des réponses aux incidents de sécurité
plan de continuité) • Organiser et animer les réu-  Formation aux enjeux de sécurité : Mesurer le
nions avec les différents acteurs de la mission • niveau de sensibilisation des clients • Informer et
Réaliser des tableaux d’avancement communiquer autour des enjeux et pratiques de
 Audit de sécurité et gestion des risques : Faire une sécurisation des systèmes d’information

DIPLÔMES, EXPÉRIENCE ET COMPÉTENCES REQUIS


 Diplôme de niveau Bac +5 requis en sécurité langages de programmation (Java, C++, Python,
informatique Ruby, Perl, etc.) • Connaissance des règles et
 Expérience de 3 ans demandée dans la sécurité protocoles de communication (couche TCP/IP)
informatique • Maîtrise des différents procédés de prévention
 Compétences techniques : Connaissance des et détection de menaces (antivirus, pare-feu,
référentiels de sécurité internationaux (ISO/IEC certificats TSL/SSL, cryptographie, etc.) • Maîtrise
27001/27002, série ISA-99/IEC 62443, guides NIST, des procédés de suivi et de réponse aux incidents
etc.) et nationaux (RGS, II901, guides ANSSI, guides (analyse forensique, etc.) • Connaissance en
Cnil, etc.) en sécurité organisationnelle • Connais- conduite de projet et en modes agiles • Dans le
sance du cadre légal et réglementaire (LPM, NIS, domaine de l’informatique industrielle, connais-
RGS, LIL, RGPD, etc.) • Connaissance des princi- sance des automates et systèmes industriels :
paux référentiels en gestion de risques (ISO/IEC Scada entre autres
27005, Ebios, EIVP/PIA, BIA, etc.) • Connaissance  Aptitudes professionnelles : Anglais technique •
des cautions nécessaires en certification • Maî- Autonomie • Capacité d’adaptation et faculté à
trise des systèmes d’exploitation (Unix, Windows, prendre du recul • Esprit d’analyse et de synthèse
etc.) • Connaissance d’un ou de plusieurs sys- • Ethique • Force de proposition et de conviction
tèmes de gestion de base de données (Oracle, • Réactivité • Rigueur • Sens de la relation client
etc.) et architecture réseaux Proxy • Maîtrise des

ÉVOLUTIONS PROFESSIONNELLES POSSIBLES


 Postes précédents : Ingénieur·e sécurité infor- Administrateur·rice système
matique • Ingénieur· e en développement  Poste suivant : Responsable de la sécurité des
informatique • Administrateur·rice réseaux • systèmes d’information (RSSI)

80 % des rémunérations annuelles brutes proposées dans les offres


39 Keuros 63 Keuros

Industrie et bâtiment du futur — 31


BIM (Building Information Modelling)
Fruit d’avancées technologiques dans le métier a son propre langage et utilise des
domaine numérique, le BIM (ou « maquette logiciels qui lui sont propres. Aussi, il faut
numérique du bâtiment »), est un outil de pouvoir lier les différentes données entre
virtualisation permettant la représenta- elles, sans perte d’informations, pour que
tion 3D d’un projet de construction. Mais ces dernières soient utilisables par tous.
c’est également un outil de centralisation
et de partage de toutes les informations Aussi, le développement de maquettes
portant sur la conception d’un ouvrage, sa numériques dans le bâtiment bouleverse
construction, sa maintenance et éventuel- l’ensemble des métiers intervenant sur un
lement sa déconstruction, comme celle qui projet de construction. Il transforme ceux
émanent d’architectes, d’ingénieurs BTP, de de la conception (dessinateurs-projeteurs,
maîtres d’œuvre, d’exploitants, etc. Plan- architectes, chargés d’études BTP) en leur
nings d’intervention, chiffrage des coûts fournissant un nouvel outil sur lequel modé-
de construction peuvent y être intégrés liser leurs projets. Il transforme aussi, mais
au même titre que des logiciels de calculs de manière plus secondaire et plus lente, les
thermiques visant à limiter l’empreinte métiers opérationnels de la maintenance
énergétique des bâtiments. ou du démantèlement et ce, en leur offrant
un nouveau support de suivi du cycle de vie
Le BIM implique la coopération de l’en- d’un ouvrage. Dans les grandes entreprises,
semble des parties prenantes autour de savoir manipuler certaines fonctionnalités
la maquette numérique (contrairement à du BIM peut représenter un atout lorsqu’il
l’organisation traditionnelle très hiérar- faut intervenir sur un ouvrage dont les don-
chisée et procédurale), l’enjeu étant alors nées de construction sont centralisées sur
d’orchestrer cette collaboration de manière cette interface. En outre, le BIM a fait émer-
fluide et rigoureuse, avec de nouvelles ger de nouveaux métiers dans le domaine
façons de travailler. Sur un plan plus tech- de la coordination de projets de construc-
nique, le BIM exige aussi l’interopérabilité tion (chef·fe de projet BIM ou BIM manager),
des données incorporées dans la plate- ces derniers nécessitant une maîtrise de
forme numérique. En effet, chaque corps de la maquette numérique dans sa globalité.

32 — Industrie et bâtiment du futur


Exemple de métier émergent dans ce domaine

BIM MANAGER
Chef·fe de projet BIM • BIM process manager • BIM technology manager
• Gestionnaire de données du bâtiment • Référent·e/Spécialiste BIM

Le·la BIM manager coordonne, sur une maquette numérique dont il·elle est le·la garant·e, les échanges
de données entre les différents acteurs impliqués dans la conception d’un bâtiment, sa mise en
œuvre, voire son démantèlement.

ACTIVITÉS PRINCIPALES
 Analyse de besoins : Contribuer à répondre aux projets • Piloter la mise en œuvre du projet BIM,
appels d’offres des entreprises clientes, tant sur l’élaboration, la compilation et l’harmonisation
la partie technique que financière, dans le cas des différentes maquettes numériques • Mettre
d’un poste dans une société de conseil • Garantir en place et alimenter une bibliothèque commune
la qualité des projets livrés aux clients (respect d’objets BIM • Apporter une assistance méthodo-
des coûts, des attentes et des délais de livraison), logique aux modeleurs (projeteurs spécialisés,
ainsi que leur conformité • Contribuer à la défini- projeteurs de synthèse) et aux ingénieurs (élec-
tion des besoins, dans le cas d’un poste dans une tricité, structure, etc.) • Détecter des erreurs, en
entreprise du BTP comparant les modèles BIM et en produire des
 Assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) : Définir rapports • Assurer l’interopérabilité des diffé-
les objectifs BIM des projets avec la maîtrise rentes données produites au fil du projet • Veiller
d’ouvrage en évaluant les moyens nécessaires au suivi financier du projet
au projet (ressources, outils, logiciels techniques,  Recherche et développement : Développer des
etc.) • Rédiger la charte BIM ainsi que le cahier outils informatiques afin d’optimiser le travail
des charges afin de définir le niveau d’infor- des collaborateurs et la gestion électronique de
mation des objets contenus dans la maquette données (GED) • Assurer une veille permanente
numérique sur les évolutions technologiques et numériques
 BIM management conception/exécution : Éla- et former, le cas échéant, les différents collabo-
borer et mettre à jour la convention BIM des rateurs sur le sujet

DIPLÔMES, EXPÉRIENCE ET COMPÉTENCES REQUIS


 Diplôme de niveau Bac +4 à Bac +5 requis : École de maquettes numériques, notamment Archi-
d’ingénieurs ou d’architecture avec, de préfé- CAD, Revit, eveBIM, Tekla, etc.) • Connaissance
rence, une spécialisation en ouvrages complexes des outils de programmation, des méthodolo-
 Expérience de 5 ans demandée dans le domaine gies agiles et des logiciels de révision de projet
du bâtiment, du génie civil et/ou des infrastruc- (Navisworks Simulate, Solibri Model Checker,
tures entre autres)
 Compétences techniques : Maîtrise et conception  Aptitudes professionnelles : Anglais technique
d’ouvrages • Maîtrise de l’informatique orien- • Autonomie • Curiosité sectorielle et goût pour
tée BTP (bonne connaissance des logiciels de l’innovation • Esprit d’équipe • Organisation •
CAO, notamment Rhinoceros, des logiciels d’ar- Rigueur • Sens de l’écoute et de la communication
chitecture, de modélisation et de visualisation • Sens de la relation client

ÉVOLUTIONS PROFESSIONNELLES POSSIBLES


 Postes précédents : Model manager • Économiste  Postes suivants : Responsable en ingénierie du
de la construction • Chargé·e d’études techniques bâtiment
• Coordinateur·trice BIM

80 % des rémunérations annuelles brutes proposées dans les offres


35 Keuros 55 Keuros

Industrie et bâtiment du futur — 33


Efficacité énergétique
La performance énergétique constitue un Il peut s’agir de capteurs ou de détecteurs
enjeu à la fois environnemental (réduc- permettant de piloter les installations, de
tion des émissions de gaz à effet de serre), contrôler l’éclairage et la température, soit
économique (augmentation du prix de autant d’outils d’automatisation et de régu-
l’énergie) et réglementaire (renforcement lation mis au profit de l’optimisation des
des normes imposées par les réglementa- bâtiments.
tions thermiques) dans le bâtiment. Il s’agit
en effet du premier secteur consommateur L’amélioration énergétique a fait émer-
d’énergie finale en France, générant 25 % ger de nouvelles compétences, plus qu’elle
des émissions de gaz à effet de serre (GES). n’a créé de nouveaux métiers. L’ensemble
C’est pourquoi les certifications (HQE, des intervenants du secteur voient leurs
LEED, BREEAM), labellisations (Effinergie+, métiers évoluer, et là encore, l’enjeu de
BEPOS, BBC Rénovation, etc.) et traités performance énergétique nécessite un
ne cessent de se multiplier afin d’amélio- décloisonnement des métiers de la concep-
rer la performance énergétique devenue tion, de la construction et de l’exploitation.
désormais essentielle. Aussi, la France s’est Les chefs de projet et ingénieurs d’études
engagée dans différents traités interna- doivent désormais être experts en effi-
tionaux, notamment l’accord de Paris du cacité énergétique et réglementation
12 décembre 2015 sur le réchauffement thermique (audit énergétique, simulations
climatique, visant à accroître la capaci- thermiques, études de faisabilité BBC, certi-
té des pays à faire face aux impacts du fications environnementales HQE, etc.). Les
changement climatique et à réduire leur spécialistes de la coordination (assistant
niveau d’émission de GES. Les entreprises à maîtrise d’ouvrage, conducteur d’opéra-
du bâtiment voient également se succéder tion, etc.) doivent quant à eux disposer de
depuis 1974 différentes réglementations compétences dans le domaine pour être en
thermiques (RT), la dernière en date étant la capacité de communiquer avec l’ensemble
RT 2020 visant à construire des bâtiments à des parties prenantes. Enfin, des connais-
énergie positive (labellisation BEPOS men- sances sont aussi recherchées pour les
tionnée ci-dessus) dans lesquels l’énergie postes d’ingénieurs commerciaux pour être
générée est supérieure à l’énergie consom- plus à même d’assurer la promotion et la
mée. Enfin, l’objectif à plus long terme vise vente des solutions d’efficacité énergétique.
à étendre la performance énergétique
non plus à l’échelle d’un bâtiment, mais
d’un quartier, voire de toute une ville, avec
notamment l’apparition progressive des
smarts cities.

Pour répondre à ces enjeux, les entre-


prises de la construction développent
des solutions dites « passives » (équipe-
ments d’économie d’énergie, meilleure
isolation, double vitrage, etc.), mais aussi
des solutions « actives », c’est-à-dire des
technologies innovantes en faveur de la
performance énergétique.

34 — Industrie et bâtiment du futur


Exemple de métier émergent dans ce domaine

INGÉNIEUR∙E EN EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE


Ingénieur·e en performance énergétique, maîtrise de l’énergie, ou optimisation
énergétique • Ingénieur·e d’études en efficacité énergétique • Ingénieur·e consultant·e
en efficacité énergétique

L’ingénieur·e en efficacité énergétique a pour objectif d’optimiser la consommation d’énergie des


bâtiments. Il·elle travaille en amont sur la réalisation d’audits énergétiques, mais aussi pendant la
phase de conception d’un projet en réalisant des calculs thermiques

ACTIVITÉS PRINCIPALES
 Audit et études énergétiques : Réaliser des ana- des clauses techniques et particulières • Garan-
lyses spécifiques d’action d’économie d’énergie, tir la qualité des livrables • Prendre en charge
d’audits énergétiques et de prédiagnostics, COE, le management de projets et la formation des
DPE et POE, et en assurer l’application • Assurer équipes de maîtrise d’œuvre aux certifications
des visites de sites et collecter des données sur la environnementales (NF Logement et HQE) •
consommation d’énergie des bâtiments • Suivre Participer aux réunions de lancement et inter-
les consommations en lien avec les contrats de médiaires avec le client • Contribuer à la veille
performance énergétique et les synthétiser dans technique et réglementaire • Participer à l’amé-
des rapports et tableaux de bord • Modéliser et lioration continue des méthodes et outils
conduire des simulations thermiques • Garantir la  Activités commerciales : Accompagner les entre-
fiabilité des données et calculs de gains énergé- prises dans le respect de la certification ISO
tiques • Calculer les investissements nécessaires 50001 sur l’amélioration de la performance éner-
aux différents projets • Identifier les risques envi- gétique • Travailler avec le service commercial
ronnementaux à la constitution de propositions techniques et
 Pilotage de projets : Contrôler l’intégration des budgétaires • Assurer le suivi des relations com-
exigences environnementales à chaque étape de merciales
la conception • Vérifier la cohérence des cahiers

DIPLÔMES, EXPÉRIENCE ET COMPÉTENCES REQUIS


 Diplôme de niveau Bac +5 requis : École d’ingé- • Connaissance des systèmes énergétiques et
nieurs, avec une spécialisation dans l’énergie procédés thermiques et mécaniques : production
industrielle ou environnementale, le génie ther- de chaud/froid, chaudière, système de compres-
mique ou le bâtiment durable sion d’air, CVC • Connaissance de logiciels de
 Expérience de 2 à 3 ans demandée dans la qualité détermination des performances énergétiques,
environnementale des bâtiments, si possible en de calcul réglementaire, de bilan thermique ou
bureau d’études. Expérience chez un fournisseur de simulation thermique dynamique (ClimaWin,
de matériels énergétiques appréciable Pleiades-Comfie, TRNSYS, etc.)
 Compétences techniques : Maîtrise du Pack  Aptitudes professionnelles : Anglais technique
Office et de VBA • Connaissance de langages de • Autonomie • Esprit d’analyse et de synthèse
programmation et de calculs techniques (Python, • Force de proposition et de conviction • Orga-
Matlab, etc.) • Connaissance de référentiels nisation • Rigueur • Sens de l’écoute et de la
d’évaluation du comportement environnemen- communication • Sens de la relation client
tal des bâtiments (HQE ®, BREEAM, WELL, LEED)

ÉVOLUTIONS PROFESSIONNELLES POSSIBLES


 Postes précédents : Chargé·e d’études ther-  Postes suivants : Chargé·e d’affaires en efficacité
miques • Technicien·ne en génie énergétique énergétique • Manager opérationnel en efficacité
énergétique

80 % des rémunérations annuelles brutes proposées dans les offres


33 Keuros 48 Keuros

Industrie et bâtiment du futur — 35


Tableau synoptique des compétences
attendues dans 10 métiers de l’industrie
et la construction 4.0
Liste non exhaustive.

Déve- Ingénieur en Consultant Ingénieur Ingénieur en Ingénieur en Ingénieur en Consultant BIM Ingénieur
loppeur IOT cobotique PLM en réalité fabrication simulation intelligence en cybersé- Manager en
virtuelle et additive numérique artificielle curité efficacité
augmenté.e énergétique

Bâtiment / génie
civil

Data science

Électronique
embarquée
Domaine scientifique

Informatique
industrielle

Mathématiques
appliquées (calcul
dimensionnel,
calcul de
structures, etc.)
Mécanique /
robotique /
mécatronique
Matériaux /
Physique /
Thermodynamisme
Architecture
matérielle /
Hardware

Dessin industriel /
logiciels graphiques
Expertises techniques

Langages de
programmation
orientée objets
Logiciels de CAO
Environnements, solutions technologiques, procédés

(SolidWorks, Catia,
etc.)
Logiciels de
modélisation, de
simulation, de
rendu 3D
Processus de
tests, d’essais et
validations
Procédés de
fabrication,
techniques
d’usinage et
automatismes

Solutions de
prototypage

Réglementations
sectorielles
(normes,
certifications, etc.)
Spécifications
techniques et
fonctionnelles
Structuration de
bases de données,
traitement
et analyse
des données
numériques

Technologies
immersives

36 — Industrie et bâtiment du futur


Déve- Ingénieur en Consultant Ingénieur Ingénieur en Ingénieur en Ingénieur en Consultant BIM Ingénieur en
loppeur IOT cobotique PLM en réalité fabrication simulation intelligence en cybersé- Manager efficacité
virtuelle et additive numérique artificielle curité énergétique
augmenté.e

Anglais
technique

Capacités
rédactionnelles

Gestion et
prévention
des risques
Compétences transverses

Méthodes
agiles

Pilotage de
projets et
et gestion
d'équipes
Recueil et
analyse de
besoins
Promotion
et relation
commerciale

Suivi de
performance

Techniques
d'amélioration
continue

Autonomie

Capacité
d’adaptation
et faculté à
prendre du
recul
Curiosité
sectorielle
et goût pour
l’innovaton
Compétences comportementales

Esprit d’analyse
et de synthèse

Esprit d’équipe

Ethique

Force de
proposition et
de conviction

Organisation

Réactivité

Rigueur

Sens de
l’écoute et de la
communication

Sens de la
relation client

Industrie et bâtiment du futur — 37


38 — Industrie et bâtiment du futur
Cinq grands défis pour les
entreprises de la construction
et de l’industrie
Les dernières années ont été marquées par d’importants
bouleversements tant sur le plan économique qu’au niveau des
compétences et profils métiers recherchés par les entreprises.
Entre autres, l’intégration de nouvelles technologies à différentes
étapes de la chaîne de la production, activités de maintenance
incluses, témoigne du virage 4.0 pris par nombre d’entreprises
de l’industrie et de la construction.
Aussi, cinq défis apparaissent majeurs aujourd’hui pour
les acteurs de l’industrie et de la construction. Ceux-ci sont
indispensables pour permettre à ces entreprises de rester
compétitives, conformes et attractives.

L’industrie et la construction face à une diversité de défis

Innovation Synergie

Poursuivre leurs Renforcer leurs interactions


transformations techniques avec les sociétés de
et organisationnelles pour services pour accompagner
assurer leur compétitivité les mutations

Attractivité Conformité

Travailler leur image


5 ENJEUX Anticiper
et leur promesse pour l’industrie les évolutions
employeur pour réglementaires
renforcer leur
et la construction pour rester en
attractivité conformité

Montée en compétences

Sensibiliser et former leurs salariés à de


nouveaux processus, de nouveaux usages
et de nouvelles réglementations

Industrie et bâtiment du futur — 39


Poursuivre leurs transformations
techniques et organisationnelles
pour assurer leur compétitivité
Dans tous les secteurs, la capacité des un transfert de données autrement plus
entreprises à se démarquer les unes des rapide. Les métiers de la réalité virtuelle et/
autres est un élément essentiel pour rester ou augmentée, de l’Internet des objets, de la
compétitives. Cela passe sur leur capacité cobotique, de l’impression 3D ou encore de
à investir dans des projets innovants, et à l’intelligence artificielle et de la cybersécu-
produire des produits et services à forte rité pourraient en être impactés.
valeur ajoutée. Dans un contexte où cer- La conception d’ouvrages et la coordi-
taines entreprises ont été touchées plus nation de chantiers de construction
durement que d’autres par la dégradation pourraient également bénéficier de cette
de la situation économique, la capacité révolution technologique, via les maquettes
qu’elles ont à se différencier pourrait d’ail- numériques ou les drones qui gagneraient
leurs faciliter leur sortie de crise. en perfection. Et il en va de même de la
domotique.
Parmi les innovations technologiques les Enfin, parce qu’elle permet de gagner
plus attendues pour les années à venir, le en vitesse de transmission, la 5G pour-
déploiement de la 5G pourrait représenter rait fournir une opportunité d’accélérer
un atout pour nombre de secteurs, qu’il le déploiement des solutions humaines
s’agisse des télécoms ou de l’informa- et techniques nécessaires aux activités
tique, mais aussi de l’industrie ou de la de maintenance. La sécurité sur les sites
construction. de production et des chantiers pourrait
En effet, l’interactivité entre les différentes également s’en trouver renforcée, via le
machines ou outils de production présents déclencheur en urgence de mesures desti-
sur site devrait s’en trouver optimisée, avec nées à protéger les salariés.

Renforcer leurs liens avec les sociétés


de services pour accompagner
ces mutations
L’arrivée du numérique a permis à de génierie-R&D. Ce sont d’ailleurs elles qui
nombreuses entreprises de repenser leurs recrutent le plus des ingénieurs en réalité
façons de produire et de fonctionner. Elle virtuelle et/ou augmentée, en cybersécurité,
a aussi fait évoluer les métiers, dans leurs par exemple, et non les industriels ou les
missions et leur technicité. De nouveaux constructeurs.
produits de consommation et de nou- Le numérique participe donc à la tertiari-
veaux services sont apparus. Toutefois, sation de ces deux secteurs d’activité. Un
leur conception et leur développement phénomène qui pourrait prendre de l’am-
n’auraient pu voir le jour sans l’appui sou- pleur à l’avenir tant les possibilités offertes
tenu d’entreprises de services spécialisées par cette nouvelle technologie et celles à
dans l’informatique, les télécoms ou l’in- venir sont importantes.

40 — Industrie et bâtiment du futur


Anticiper les évolutions
réglementaires pour une garantie
constante de conformité
Les transformations organisationnelles compte de particuliers, soit pour le compte
pourraient être impulsées par le renforce- d’entreprises tierces (dans le cas de sys-
ment des réglementations, comme dans le tèmes de commande communicants).
domaine de la cybersécurité. Une loi por-
tant sur la sécurité numérique des objets Au-delà de la sphère numérique, les régle-
connectés pourrait bientôt voir le jour à mentations sur l’environnement devraient
l’échelle européenne, afin de pallier des contraindre les entreprises à davantage de
lacunes qui subsistent en la matière. Or, transformations et d’innovations. À court
celles-ci sont bien réelles et portent sur terme par exemple, la circulation des véhi-
l’ensemble du cycle de vie des produits, cules polluants devrait commencer à être
selon un récent rapport de l’OCDE4. En effet, interdite dans plusieurs agglomérations
au moment de leur fabrication, ces produits dès 2023, tandis que les consommateurs
ne sont pas toujours conçus avec l’optique se verront proposer à titre expérimental
de protéger le consommateur de vol de des prêts à taux 0 pour l’achat de véhi-
données ou d’une fraude au moment des cules propres 5. Cela devrait obliger les
processus d’achats. En outre, les systèmes constructeurs et leurs sous-traitants à
de protection développés doivent être sans innover davantage dans ce domaine. À
cesse renforcés pour résister à l’apparition plus long terme, les entreprises du BTP,
de nouvelles catégories de cyberattaques. ainsi que les fabricants de matériaux de
construction devraient intégrer davan-
Pour y faire face, les industriels qui pro- tage de matériaux biosourcés dans leurs
duisent ces objets connectés et les usagers constructions, leurs réhabilitations et les
qui les utilisent doivent être davantage solutions de maintenance du bâti 6 . De
sensibilisés sur les risques encourus. Plus même, les entreprises spécialisées dans le
largement, le renforcement de normes conditionnement des produits devraient
techniques internationales pourrait éga- entreprendre une grande transformation
lement permettre une meilleure sécurité dans leur processus de fabrication pour
des objets connectés que les entreprises remplacer les emballages plastiques, ceux-
fabriquent et commercialisent, soit pour le ci devant être interdits dès 20307.

4
OCDE, Understanding

Assurer la montée en
the Digital Security of
Products. An In-Depth
Analysis, février 2021,

compétences de leurs salariés


www.oecd.org/fr/
numerique/ieconomie/
securite-numerique/
5
Loi Climat et
L’innovation technologique de même que Le développement des compétences résilience, 19 juillet
les réglementations en cours imposent concerne prioritairement les profils dits 2021.

aux entreprises de former leurs salariés à « cœur de métier » comme les ingénieurs 6
Loi portant sur
la lutte contre
de nouveaux usages. La montée en com- en R&D et les cadres de la production,
le dérèglement
pétences devient un enjeu fort pour les mais aussi certains métiers dans les climatique et le
entreprises, et tout particulièrement pour fonctions supports. Dans le champ de la renforcement
de la résilience,
celles de l’industrie et de la construction. comptabilité et des achats par exemple,
amendement 15 ter.
7
Les matériaux
de construction
biosourcés dans la
commande publique,
Ministère de la
transition écologique
et solidaire / Ministère
de la cohésion
des territoires et
des relations avec
les collectivités
territoriales, avril 2020

Industrie et bâtiment du futur — 41


la dématérialisation des factures, qui est les jeunes cadres ne devraient pas être
devenue obligatoire dès 2014 pour les oubliés pour autant du fait de la rapidité
grandes entreprises et le deviendra dès des transformations techniques et régle-
2026 pour les plus petites8, va contraindre mentaires. En particulier, les entreprises de
les entreprises à conduire cette transfor- la construction et de l’industrie devraient se
mation tout en accompagnant la formation montrer plus vigilantes à l’avenir à recru-
des salariés concernés. Plus largement, ter des cadres en capacité de s’adapter
les entreprises devraient faire preuve de aux nouveaux outils et environnements de
beaucoup de pédagogie, afin de sensibiliser travail.
l’ensemble de leurs salariés aux nouveaux
usages du numérique, et ce pour prévenir Au-delà des enjeux que représente la for-
tous risques en matière de cybersécurité, mation en matière de performance, de
dans un contexte où l’organisation du tra- compétitivité et de conformité aux nou-
vail est passée en mode hybride. velles réglementations, il est important de
souligner le cadre réglementaire avec la
Les cadres déjà en poste et notamment Loi Avenir Professionnel de 2019 qui oblige
les séniors, qui peuvent se montrer plus les entreprises à former leurs salariés pour
rétifs au changement pourraient être les assurer le maintien de leur capacité à occu-
premiers à sensibiliser et/ou à former. Mais per un emploi.

Travailler leur attractivité pour séduire


davantage de candidats
De par son niveau de qualification et d’ex- qui transforment les modèles organisa-
pertise, la figure du cadre apparaît comme tionnels et les métiers, les secteurs de la
essentielle pour nombre de recruteurs. construction et du bâtiment continuent de
Ce sont vers eux qu’ils se tournent pour souffrir d’une image en demi-teinte qui nuit
garantir la performance de leur activité, à leur attractivité.
pour innover et pour encadrer, même si
tous les cadres n’ont pas forcément de Il est donc stratégique pour les acteurs
responsabilités hiérarchiques (40 % dans concernés de réfléchir aux actions à mener
l’industrie et 47 % dans la construction9). pour pouvoir séduire davantage les cadres.
Aussi, parce qu’ils apportent un gage Cela pourrait passer par le développement
d’opérationnalité immédiate, les cadres de leur marque et promesse employeur,
les plus expérimentés s’avèrent particuliè- à travers plus de communication sur les
rement prisés, surtout en temps de crise. métiers cœur d’activité, sur les innovations
Or, il s’agit là de profils difficiles à capter. dont chaque entreprise est porteuse ou
En effet, certains métiers restent soumis à encore sur les avantages que celle-ci peut
des tensions fortes, celles-ci pouvant être offrir aux salariés, que ce soit en termes
exacerbées dans les territoires les moins de qualité de vie au travail ou d’autonomie
attractifs, ou encore pour les PME dont les organisationnelle. En outre, profession-
moyens humains et en RH sont plus limités naliser leurs actions de sourcing, leurs
que ceux des grandes entreprises et où les processus d’embauche et d’intégration des
recrutements sont plus épisodiques. Aussi, nouveaux cadres dans l’entreprise serait un
en dépit des innovations technologiques autre levier possible10.
8
Cf. Loi de finances
2020, Ordonnance
n°2021-1190 du 15
septembre 2021.
9
Source : Apec.
10
Voir l’ensemble
des dossiers portant
sur l’attractivité
des entreprises et
emplois cadres en
région (à paraître)
https://corporate.
apec.fr/toutes-nos-
etudes

42 — Industrie et bâtiment du futur


Les publications de l’Apec en partenariat
avec CESI dans le cadre de DEFI&Co

> Usine du futur, bâtiment du futur. > La réalité virtuelle et augmentée.


Quelles évolutions pour les métiers Tendance métiers dans l’industrie,
cadres ?, juin 2017 septembre 2018
> Le BIM. Tendance métiers dans le > La transformation numérique.
bâtiment, juin 2017 Regards de cadres dans l’industrie
et la construction, septembre 2018
> La performance énergétique. Tendance
métiers dans le bâtiment, juin 2017 > Usine du futur, bâtiment du futur :
12 métiers en émergence, octobre 2019
> Le PLM. Tendance métiers dans
l’industrie, juin 2017 > Les compétences mobilisées dans
les métiers cadres de l’industrie et
> L’Internet des objets. Tendance métiers
de la construction. 30 compétences clés,
dans l’industrie, juin 2017
février 2021
> La fabrication additive. Tendance
métiers dans l’industrie, juin 2017
> Le Big Data. Tendance métiers
dans l’industrie, juin 2017
> L’Importance des soft skills. Tendance
métiers dans l’industrie et le bâtiment,
juin 2017
> Le bâtiment intelligent. Tendance
métiers dans la construction,
septembre 2018
> La simulation numérique. Tendance
métiers dans l’industrie, septembre 2018
> La cybersécurité industrielle. Tendance
métiers dans l’industrie, septembre 2018
> L’Intelligence artificielle. Tendance
métiers dans l’industrie, septembre 2018
> La cobotique. Tendance métiers
dans l’industrie, septembre 2018

Industrie et bâtiment du futur — 43


L’observatoire de l’Apec réalise des études pour mieux

L’observatoire comprendre le marché de l’emploi des cadres et anticiper


les tendances à venir, en matière de modalités de
recrutement et de fidélisation, de processus de mobilité,

de l’emploi cadre d’évolution des métiers et des compétences.

Les études publiées s’articulent autour de trois grands axes :


> Analyser les besoins, les difficultés et les processus
de recrutement des cadres ;
> Comprendre les trajectoires des cadres, leurs parcours
et les inégalités qui peuvent en résulter ;
> Révéler les évolutions des métiers et des compétences
RECRUTEMENT TRAJECTOIRES COMPÉTENCES des cadres en lien avec les transformations sociétales.
PRÉVISIONS PARCOURS MÉTIERS
& PROCESSUS & INÉGALITÉS & SOCIÉTÉ

LES DERNIÈRES ÉTUDES PARUES DANS LA COLLECTION ISSN 2681-2835 (COLLECTION COMPÉTENCES)
« COMPÉTENCES : MÉTIERS ET SOCIÉTÉ » ISBN 978-2-7336-1302-3

> Compétences attendues chez les cadres, Décembre 2021


novembre 2019
> Industrie et construction : quels besoins pour les métiers Cette étude a été réalisée par la direction Données et
cadres en Normandie ?, CESI/Apec, octobre 2020 Études (DDE) de l’Apec, dans le cadre du projet DEFI&Co
> Les compétences mobilisées dans les métiers cadres piloté par CESI dont elle est partenaire.
de l’industrie et de la construction, février 2021
Directeur de la DDE : Pierre Lamblin
> La relation client. Enjeu stratégique pour les entreprises
et compétences clés pour les cadres, mars 2021 Responsables du pôle études : Emmanuel Kahn, Gaël
Bouron
Équipe projet : Caroline Legrand, Sahondra Legrand,
Marion Petit
Maquette : Caracter.

Toutes les études de l’Apec sont disponibles ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES
gratuitement sur le site 51 boulevard Brune – 75689 Paris Cedex 14
www.corporate.apec.fr > Nos études
CENTRE DE RELATIONS CLIENTS

0 809 361 212 Service gratuits + prix d’un appel

Suivez l’actualité de l’observatoire DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H


de l’emploi cadre de l’Apec sur *prix d’un appel local (France métropolitaine)
Twitter : @Apec_Etudes

© Apec. Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour l’emploi
des Cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901 et publié sous sa direction et en son
nom. Il s’agit d’une oeuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur.
L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF,
CPME, U2P, CFDT Cadres, CFE-CG C, FO-Cadres, CFTC Cadres, UGICT-CGT).
Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans
l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et
constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété
intellectuelle).

Décembre 2021

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