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Carnet du Lecteur

Anthologie Poétique
Oeuvres dont nous nous basons :
- Fleurs du Mal : Charles Baudelaire
- Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines : Charles
Bukowski
Mon Classement

1– Liberté

2- Supplique a une jeune passante

3- Caca & autres immolations

4- Danse macabre

5- Mienne

6- Spleen : Pluviôse, irrité contre la ville entière

7- Le vin de l'assassin

8- Les métamorphoses du vampire

9- A celle qui est trop gaie

10- Le crépuscule du matin

11- Femme endormie

12- Alchimie de la douleur

13- Chanson d'après-midi

14- L'invitation au voyage

15- Femmes damnées

16-Je goûte aux cendres de ta mort

17- L’Horloge

18- pédé, pédé, pédé

19- Pour Jane

20- Le jeu de la baise


Liberté
il a bu du vin toute la nuit du
et il n'a pas arrêté de penser à elle:
sa façon de marcher, de parler
et d'aimer sa façon de lui dire des choses qui semblaient sincères
mais ne l'étaient pas
et il connaissait la couleur de chacune de ses robes et de ses chaussures
il connaissait la forme et la
courbure de
chaque talon
aussi bien que la jambe qu'il modelait.
et quand il est rentré, elle était encore sortic
et reviendrait encore avec cette puanteur spéciale,
et c'est ce qui s'est passé
elle est revenue à 3 heures du matin
aussi sale qu'une truie bouffeuse de merde
et il a pris le couteau de boucher
et elle a hurlé en se réfugiant contre le mur du meublé
d'une certaine manière toujours jolie
malgré les relents d'amour et il a fini son verre de vin.
cette robe jaune
sa favorite
et elle a encore hurlé.
et il a brandi le couteau a débouclé sa ceinture a déchiré l'étoffe devant elle
et s'est coupé les couilles.
comme des abricots les a jetées dans la cuvette des W.-C.
en tirant la chasse d'eau et elle n'arrêtait pas de hurler
et il les a prises dans sa main
et la pièce est devenue rouge
MON DIEU OH MON DIEU QU'AS-TU FAIT?
et il était assis là pressant 3 serviettes entre ses jambes
sans plus se préoccuper de savoir si elle était encore là
portait du jaune du vert ou
n'importe quoi d'autre.
et pressant d'une main et soulevant
de l'autre il s'est versé un autre verre de vin

Mon avis :
J’aime beaucoup la mise en scène, dit comme ça
j’ai l’air d’être quelqu’un accro aux films d’horreurs.
Mais je trouve cela super intéressant que le
« narrateur » insulte a son tour la femme,
Comme si le meurtrier était le narrateur, j’étais
très captivée par ce texte en tout cas, une scène
très dynamique très bien exprimée.
Supplique a une jeune passante

fille en short,
qui ronges tes ongles en tortillant du cul
les garçons te regardent -
tu as plus d'importance, semble-t-il,
que Gauguin ou Brahma ou Balzac, plus,
en tout cas, que les crânes qui nagent à nos pieds,
ta démarche hautaine brise la tour Eiffel,
fait tourner les têtes des vieux vendeurs de journaux
à la sexualité éteinte depuis longtemps;
tes bêtises réfrénées
ta danse de l'idiote,
tes grimaces délicieuses
ne lave jamais tes sous
vêtements sales,
ne chasse jamais tes actes d'amour
à travers les allées résidentielles -
ne nous gâche pas ça
en accumulant kilos et fatigue,
en acceptant la télévision et un mari gnangnan;
n'abandonne jamais ce déhanchement maladroit
et inepte pour arroser la pelouse le samedi
ne nous renvoie pas à Balzac ou à l'introspection
ou à Paris
ou au vin,
ne nous renvoie pas à l'incubation de nos doutes ou au souvenir
du frétillement de la mort,
Salope,
affole-nous d'amour et de faim,
garde les requins, les requins sanglants loin du cœur.

Mon avis :
Ce genre de texte un poil misogyne m’intéressent
plus qu’ils m’énervent. Voir une vision péjorative
De la femme se reflète être souvent la même chose :

Une femme fatale, ou une fillette toute mignonne.


le taux de perversion donne une intensité plus forte
au poème, qui, sans, ne serait pas authentique.
Caca & autres immolations
merveilleux, pas de doute, petite, tu veux encore du jus de pomme ?
comment peux-tu boire un truc pareil ?
je déteste ça. Quoi ? non, je ne suis pas le Dr. Vogel.
je suis le papa. ton vieux. où est maman?
elle est partie rejoindre une colonie d'artistes.
oh, c'est un endroit
où vont les gens qui ne sont pas des
artistes, oui, c'est comme ça que ça se passe presque partout.
parfois on va dans un hôpital qui peut être haut de 40 étages et il n'y a pas un docteur là dedans,
et c'est tout juste si on y trouve une infirmière. qu'est-ce qu'un hôpital? un hôpital est juste un tas de
boutons déconnectés, de mourants et de personnel de salle très poli et
rassurant. mais le monde entier est comme ça:
personne ne sait ce qu'il est censé savoir
les poètes ne savent pas écrire de la poésie
les mécaniciens ne savent pas réparer les voitures
les boxeurs ne savent pas se battre
les amants ne savent pas aimer
les prêcheurs ne savent pas prêcher.
même les armées sont
Comme ça: des armées entières sans généraux pour les commander des nations entières
sans leaders pour les diriger, autant essayer de copuler avec une bite en bois...
oh, excuse-moi !
quel âge as-tu ? trois ? trois. ah. trois doigts, c'est bien
! tu apprends vite, ma mignonne. Quoi ?
encore du jus de pomme ? OK.
tu veux jouer au train ?
tu veux m'emmener en voyage? OK. Tucson, allons à Tucson, que diable !
bon sang, je ne SAIS pas si nous y sommes déjà, c'est toi qui conduis! quoi?
nous sommes déjà sur le chemin du RETOUR?
tu veux des bonbons ?
merde, tu as déjà mangé plein de bonbons!
écoute, je ne SAIS pas quand ta mère va revenir, OK?
en fait, une fois qu'elle sera inscrite à la colonie d'artistes, elle doit se rendre à une
lecture, qu'est-ce qu'une lecture? une lecture c'est une
réunion de gens dans un endroit où ils se lisent leurs poèmes,
la plupart de ces gens ne savent pas écrire de la poésie..
qu'est-ce que la poésie?
personne ne sait, ça varie, ça fonctionne tout seul comme un escargot rampant sur le mur d'une
maison, oh, c'est une grosse chose spongieuse qui devient toute
gluante et visqueuse
quand on
marche
dessus. si je suis un escargot? je suppose, petite, quoi?
tu veux faire caca?
OK, vas-y. tu peux baisser ton pantalon toute seule ? je
ne te vois pas très souvent. oh, tu veux la lumière allumée ? tu veux
que je reste ou que je m'en aille ? que je reste ? bien, alors.
à présent fais caca, petite, c'est ça... caca. pour que tu deviennes une vraie femme et
fasses ce que les vraies femmes
font.
caca.
c'est ça, ma chérie, c'est pas rigolo? maman caca aussi. oh ouais
ouah!
parfait !
maintenant essuie-toi les fesses.
non, mieux que ça ! voilà, c'est mieux.
tu dis que je suis caca! eh c'est bon ! j'aime bien ! très drôle.
maintenant allons acheter de la bière et du jus de pomme.

Mon avis :
Je dois avouer que j’ai lu plusieurs fois ce poème, étant
d’abord tombée dessus par hasard.
Bel hasard, il m’a créé petit a petit une sensation de gêne
qui grandissait au fur et a mesure, que j’en ris d’embarras
à la fin.
Danse macabre
Fière, autant qu'un vivant, de sa noble stature,
Avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants,
Elle a la nonchalance et la désinvolture
D'une coquette maigre aux airs extravagants.
Vit-on jamais au bal une taille plus mince ?
Sa robe exagérée, en sa royale ampleur,
S'écroule abondamment sur un pied sec que pince
Un soulier pomponné, joli comme une fleur.
La ruche qui se joue au bord des clavicules,
Comme un ruisseau lascif qui se frotte au rocher,
Défend pudiquement des lazzi ridicules
Les funèbres appas qu'elle tient à cacher.
Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres,
Et son crâne, de fleurs artistement coiffé,
Oscille mollement sur ses frêles vertèbres.
Ô charme d'un néant follement attifé.
Aucuns t'appelleront une caricature,
Qui ne comprennent pas, amants ivres de chair,
L'élégance sans nom de l'humaine armature.
Tu réponds, grand squelette, à mon goût le plus cher !
Viens-tu troubler, avec ta puissante grimace,
La fête de la Vie ? ou quelque vieux désir,
Éperonnant encor ta vivante carcasse,
Te pousse-t-il, crédule, au sabbat du Plaisir ?
Au chant des violons, aux flammes des bougies,
Espères-tu chasser ton cauchemar moqueur,
Et viens-tu demander au torrent des orgies
De rafraîchir l'enfer allumé dans ton coeur ?
Inépuisable puits de sottise et de fautes !
De l'antique douleur éternel alambic !
A travers le treillis recourbé de tes côtes
Je vois, errant encor, l'insatiable aspic.
Pour dire vrai, je crains que ta coquetterie
Ne trouve pas un prix digne de ses efforts ;
Qui, de ces coeurs mortels, entend la raillerie ?
Les charmes de l'horreur n'enivrent que les forts !
Le gouffre de tes yeux, plein d'horribles pensées,
Exhale le vertige, et les danseurs prudents
Ne contempleront pas sans d'amères nausées
Le sourire éternel de tes trente-deux dents.
Pourtant, qui n'a serré dans ses bras un squelette,
Et qui ne s'est nourri des choses du tombeau ?
Qu'importe le parfum, l'habit ou la toilette ?
Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau.
Bayadère sans nez, irrésistible gouge,
Dis donc à ces danseurs qui font les offusqués :
" Fiers mignons, malgré l'art des poudres et du rouge,
Vous sentez tous la mort ! Ô squelettes musqués,
Antinoüs flétris, dandys, à face glabre,
Cadavres vernissés, lovelaces chenus,
Le branle universel de la danse macabre
Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas connus !
Des quais froids de la Seine aux bords brûlants du Gange,
Le troupeau mortel saute et se pâme, sans voir
Dans un trou du plafond la trompette de l'Ange
Sinistrement béante ainsi qu'un tromblon noir.
En tout climat, sous tout soleil, la Mort t'admire
En tes contorsions, risible Humanité,
Et souvent, comme toi, se parfumant de myrrhe,
Mêle son ironie à ton insanité ! "
Mon avis :
Très long ma foi, ce serait mentir si je disais que la lecture
ne m’avait pas ennuyée au bout d’un moment. Mais pareil que
pour le poème « Liberté », j’ai fortement aimé l’ambiance
globale du poème, mais la longueur m’a vite perturbée.
Mienne

Elle est roulée en boule je sens la grande montagne vide de sa tête.


Mais elle est en vie. Elle bâille et
se gratte le nez et tire la couverture.
Bientôt je l'embrasserai pour lui souhaiter bonne nuit
et nous nous endormirons.
et l'Écosse est loin d'ici et les sousliks s'activent
sous la terre.
J'entends des moteurs dans la nuit
et dans le ciel une main
blanche tournoie: bonne nuit, trésor, bonne nuit.

Mon avis :
Très mignon, une ambiance qui change beaucoup
d’autres poèmes, plaisant à lire.
J’aime beaucoup les poèmes d’amour décidément.

Spleen
Pluviôse, irrité contre la ville entière,
De son urne à grands flots verse un froid ténébreux
Aux pâles habitants du voisin cimetière
Et la mortalité sur les faubourgs brumeux.

Mon chat sur le carreau cherchant une litière


Agite sans repos son corps maigre et galeux ;
L'âme d'un vieux poète erre dans la gouttière
Avec la triste voix d'un fantôme frileux.

Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée


Accompagne en fausset la pendule enrhumée,
Cependant qu'en un jeu plein de sales parfums,

Héritage fatal d'une vieille hydropique,


Le beau valet de cœur et la dame de pique
Causent sinistrement de leurs amours défunts.

Mon avis :
Ce poème change totalement du précédent, pas
étonnant : pas le même auteur. J’aime beaucoup
ce côté où même les choses inanimées se lamente,
comme sur leur existence. Très intéressant.
Le vin estde
Ma femme l’assassin
morte, je suis libre !
Je puis donc boire tout mon soûl.
Lorsque je rentrais sans un sou,
Ses cris me déchiraient la fibre.
Autant qu'un roi je suis heureux ;
L'air est pur, le ciel admirable...
Nous avions un été semblable
Lorsque j'en devins amoureux !
L'horrible soif qui me déchire
Aurait besoin pour s'assouvir
D'autant de vin qu'en peut tenir
Son tombeau ; - ce n'est pas peu dire :
Je l'ai jetée au fond d'un puits,
Et j'ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle.
- Je l'oublierai si je le puis !
Au nom des serments de tendresse,
Dont rien ne peut nous délier,
Et pour nous réconcilier
Comme au beau temps de notre ivresse,
J'implorai d'elle un rendez-vous,
Le soir, sur une route obscure.
Elle y vint ! - folle créature !
Nous sommes tous plus ou moins fous !
Elle était encore jolie,
Quoique bien fatiguée ! et moi,
Je l'aimais trop ! voilà pourquoi
Je lui dis : Sors de cette vie !
Nul ne peut me comprendre. Un seul
Parmi ces ivrognes stupides
Songea-t-il dans ses nuits morbides
A faire du vin un linceul ?
Cette crapule invulnérable
Comme les machines de fer
Jamais, ni l'été ni l'hiver,
N'a connu l'amour véritable,
Avec ses noirs enchantements
Son cortège infernal d'alarmes,
Ses fioles de poison, ses larmes,
Ses bruits de chaîne et d'ossements !
- Me voilà libre et solitaire !
Je serai ce soir ivre mort ;
Alors, sans peur et sans remord,
Je me coucherai sur la terre,
Et je dormirai comme un chien !
Le chariot aux lourdes roues
Chargé de pierres et de boues,
Le wagon enragé peut bien
Ecraser ma tête coupable
Ou me couper par le milieu,
Je m'en moque comme de Dieu,
Du Diable Mon
ou deavis : Table !
la Sainte
Très long, l’immersion s’en allait petit-à-petit mais elle est restée.
Cette forte impression que le personnage principal essaie
de causer la fin du monde est plutôt surprenante sur le coup.
Les métamorphoses du vampire

La femme cependant, de sa bouche de fraise,


En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc :
" Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.
Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles !
Je suis, mon cher savant, si docte aux Voluptés,
Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi ! "

Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,


Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d'amour, je ne vis plus
Qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus !
Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette
Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d'hiver.

Mon avis :

Le thème du vampirisme m’a un peu intéressé, et,


pareil, le rôle d’une femme fatale revient. Mais je
fus, cette fois-ci, « charmée ». Cependant ce poème
m’a laissée indifférente lors de ma première lecture.
Pourtant le thème est sympathique, et bien traité.
A celle qui est trop gaie
Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage ;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.

Le passant chagrin que tu frôles


Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.

Les retentissantes couleurs


Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l'esprit des poètes
L'image d'un ballet de fleurs.

Ces robes folles sont l'emblème


De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime !

Quelquefois dans un beau jardin


Où je traînais mon atonie,
J'ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;

Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon cœur,
Que j'ai puni sur une fleur
L'insolence de la Nature.

Ainsi je voudrais, une nuit,


Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,

Pour châtier ta chair joyeuse,


Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,

Et, vertigineuse douceur !


A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T'infuser mon venin, ma soeur !
Mon avis :
Ce poème rempli de plaisirs pervers et coupables permet au
lecteur une immersion assez simple, cependant peut être
Inconfortable (mon cas).
Le crépuscule du matin

La diane chantait dans les cours des casernes,


Et le vent du matin soufflait sur les lanternes.

C'était l'heure où l'essaim des rêves malfaisants


Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents ;
Où, comme un oeil sanglant qui palpite et qui bouge,
La lampe sur le jour fait une tache rouge ;
Où l'âme, sous le poids du corps revêche et lourd,
Imite les combats de la lampe et du jour.
Comme un visage en pleurs que les brises essuient,
L'air est plein du frisson des choses qui s'enfuient,
Et l'homme est las d'écrire et la femme d'aimer.

Les maisons çà et là commençaient à fumer.


Les femmes de plaisir, la paupière livide,
Bouche ouverte, dormaient de leur sommeil stupide ;
Les pauvresses, traînant leurs seins maigres et froids,
Soufflaient sur leurs tisons et soufflaient sur leurs doigts.
C'était l'heure où parmi le froid et la lésine
S'aggravent les douleurs des femmes en gésine ;
Comme un sanglot coupé par un sang écumeux
Le chant du coq au loin déchirait l'air brumeux ;
Une mer de brouillards baignait les édifices,
Et les agonisants dans le fond des hospices
Poussaient leur dernier râle en hoquets inégaux.
Les débauchés rentraient, brisés par leurs travaux.

L'aurore grelottante en robe rose et verte


S'avançait lentement sur la Seine déserte,
Et le sombre Paris, en se frottant les yeux,
Empoignait ses outils, vieillard laborieux .

Mon avis :
La scène a l’air d’un vrai carnage, quelques mots de
vocabulaire un peu compliqués ici et par là, mais
pas plus grave. Plaisant à lire bien que…
Perturbant ?
Femme endormie

Je me suis assis dans le lit au milieu de la nuit et t’écoute ronfler


et maintenant je m'émerveille devant ton dos
d'un blanc maladif et couvert de taches
je je t'ai rencontrée à la gare routière
de rousseur de l'enfance
tandis que la lampe dépouille l'insoluble
tristesse du monde sur ton sommeil.
je ne vois pas tes pieds. mais je devine qu'il n'existe pas
de pieds plus charmants.
à qui appartiens-tu?
es-tu réelle ? je pense à des fleurs,
des animaux, des oiseaux ils semblent tous si bons
et si manifestement
réels.
tu ne peux pourtant pas t'empêcher d'être une femme.
nous sommes tous choisis pour être quelque chose
. l'araignée, le cuisinier. L'éléphant,
c'est comme si chacun de nous était une peinture
accrochée sur le mur d'une galerie.
et voilà que la peinture se retourne sur le dos,
et au-dessus du coude plié je peux voir une 1/2 bouche, un œil et
presque un nez le reste de toi est caché
à la vue
mais je sais que tu es une.
œuvre contemporaine, d'une modernité vivante
peut-être pas immortelle
mais nous avons
aimé.
s'il te plaît continue à ronfler.

Mon avis :

Un poème aussi très mignon, bien qu’un poil


perturbant à mes yeux, le nombre de détails décrit
par la personne s’accumule, bien que la plupart sont
des compliments, mais assez perturbant de penser
à la mort pendant que l’autre dort. Mais ce n’est que
mon avis.
Alchimie de la douleur

L'un t'éclaire avec son ardeur,


L'autre en toi met son deuil, Nature !
Ce qui dit à l'un : Sépulture !
Dit à l'autre : Vie et splendeur !

Hermès inconnu qui m'assistes


Et qui toujours m'intimidas,
Tu me rends l'égal de Midas,
Le plus triste des alchimistes ;

Par toi je change l'or en fer


Et le paradis en enfer ;
Dans le suaire des nuages

Je découvre un cadavre cher,


Et sur les célestes rivages
Je bâtis de grands sarcophages.

Mon avis :
Moi qui suit amoureuse de la mythologie gréco-
romaine, je n’ai pas été déçue des références.
Le thème global parle à tout le monde, le bien se
transformant en mal, mais je ne sais pas, il
ne m’a pas attiré énormément.. Peut-être que je me
lasse de ce thème ?
Chanson d’après-midi
Quoique tes sourcils méchants
Te donnent un air étrange
Qui n'est pas celui d'un ange,
Sorcière aux yeux alléchants,
Je t'adore, ô ma frivole,
Ma terrible passion !
Avec la dévotion
Du prêtre pour son idole.
Le désert et la forêt
Embaument tes tresses rudes,
Ta tête a les attitudes
De l'énigme et du secret.
Sur ta chair le parfum rôde
Comme autour d'un encensoir ;
Tu charmes comme le soir,
Nymphe ténébreuse et chaude.
Ah ! les philtres les plus forts
Ne valent pas ta paresse,
Et tu connais la caresse
Qui fait revivre les morts !
Tes hanches sont amoureuses
De ton dos et de tes seins,
Et tu ravis les coussins
Par tes poses langoureuses.
Quelquefois, pour apaiser
Ta rage mystérieuse,
Tu prodigues, sérieuse,
La morsure et le baiser ;
Tu me déchires, ma brune,
Avec un rire moqueur,
Et puis tu mets sur mon coeur
Ton oeil doux comme la lune.
Sous tes souliers de satin,
Sous tes charmants pieds de soie,
Moi, je mets ma grande joie,
Mon génie et mon destin
Mon âme par toi guérie,
Par toi, lumière et couleur !
Explosion de chaleur
Dans ma noire Sibérie !

Mon avis :
L’invitation au voyage
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Mon avis :
J’imagine bien que c’est une représentation de l’Idéal,
cela me donne effectivement envie de voyager, mais
peut-être pas là bas. Désolée ?
Femmes damnées
A la pâle clarté des lampes languissantes,
Sur de profonds coussins tout imprégnés d'odeur
Hippolyte rêvait aux caresses puissantes
Qui levaient le rideau de sa jeune candeur.
Elle cherchait, d'un oeil troublé par la tempête,
De sa naïveté le ciel déjà lointain,
Ainsi qu'un voyageur qui retourne la tête
Vers les horizons bleus dépassés le matin.
De ses yeux amortis les paresseuses larmes,
L'air brisé, la stupeur, la morne volupté,
Ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes,
Tout servait, tout parait sa fragile beauté.
Etendue à ses pieds, calme et pleine de joie,
Delphine la couvait avec des yeux ardents,
Comme un animal fort qui surveille une proie,
Après l'avoir d'abord marquée avec les dents.
Beauté forte à genoux devant la beauté frêle,
Superbe, elle humait voluptueusement
Le vin de son triomphe, et s'allongeait vers elle,
Comme pour recueillir un doux remerciement.
Elle cherchait dans l'oeil de sa pâle victime
Le cantique muet que chante le plaisir,
Et cette gratitude infinie et sublime
Qui sort de la paupière ainsi qu'un long soupir.
- " Hippolyte, cher coeur, que dis-tu de ces choses ?
Comprends-tu maintenant qu'il ne faut pas offrir
L'holocauste sacré de tes premières roses
Aux souffles violents qui pourraient les flétrir ?
Mes baisers sont légers comme ces éphémères
Qui caressent le soir les grands lacs transparents,
Et ceux de ton amant creuseront leurs ornières
Comme des chariots ou des socs déchirants ;
Ils passeront sur toi comme un lourd attelage
De chevaux et de boeufs aux sabots sans pitié...
Hippolyte, ô ma soeur ! tourne donc ton visage,
Toi, mon âme et mon coeur, mon tout et ma moitié,
Tourne vers moi tes yeux pleins d'azur et d'étoiles !
Pour un de ces regards charmants, baume divin,
Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles,
Et je t'endormirai dans un rêve sans fin ! "
Mais Hippolyte alors, levant sa jeune tête :
- " Je ne suis point ingrate et ne me repens pas,
Ma Delphine, je souffre et je suis inquiète,
Comme après un nocturne et terrible repas.
Mon avis :
La femme frêle est de retour décidément, mais bon.
Ce poème reste tout de même appréciable, mais
terriblement long.
Je goûte aux cendres de ta mort
dans ma manche les fleurs font tomber une eau soudaine,
froide et propre comme de la neige,
tandis que les épées des tiges acérées
s'enfoncent dans tes seins
et les rochers doux et sauvages bondissent et

nous bloquent le passage.

Mon avis :
Je n’ai pas vraiment grand-chose à dire dessus… Intéréssant.

L’horloge
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : " Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon


Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde


Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !


(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide


Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,


Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! "

Mon avis :
Je n’ai pas été très charmée par ce poème bien que
déjà traité en classe donc clair dans ma tête..
Mais je ne dis pas que ce n’est pas intéressant !
Pédé, pédé, pédé

il a écrit:
tu es un âne dénué d'humour,
je te faisais marcher quand je l'ai dit
que D s'était engagé dans la Légion étrangère,
et D. est à peu près aussi pédé que Winston Churchill.
hmm, ai-je pensé, je suis en contact
avec les plus grands esprits de ma génération,
malin! Winnie est mort aussi ne risque-t-il pas d'être
Pédé.
la lettre continuait
vous autres en Californie
vous êtes des pédés échin tout ce vous faites,
c'est vous réunir pour penser aux pédés,
je pourrais tout aussi bien vous envoyer
les textes antimilitaristes
que moi et d'autres avons écrits,
même si doute que cela arrête la guerre.
il y a 10 ans il m'a envoyé une photo de D.
et lui-même sur une aire de pique-nique.
D. portait un de la Légion étrangère,
il y avait une bouteille de vin, et une table avec un pied tordu.
J'y ai réfléchi 10 ans puis j'ai répondu je n'ai
rien contre 2 hommes qui couchent ensemble
aussi longtemps que je ne suis pas un de ces 2 hommes.
je n'ai pas laissé entendre lequel était le pédé
de toute façon, aujourd'hui j'ai reçu les textes antimilitaristes
par la poste, mais il avait raison:
ça n'arrêtera pas la guerre ou quoi que ce soit
d'autre

Mon avis :
Un peu confuse durant la lecture, est-ce que le terme
« pédé » est bien pour les personnes homosexuelles ?
Le poème m’a quand même fait poser la question, je
ne sais pas vraiment pourquoi Charles Bukowski
en a fait une fixette dessus, mais je n’ai peut-être tout
simplement pas compris le poème.
Pour Jane

225 jours sous l'herbe et tu en sais plus que moi.


ils ont pris ton sang depuis longtemps.
tu es une brindille sèche dans un panier.
est-ce ainsi que ça marche ?
dans cette chambre
les heures de l'amour font toujours des ombres.
quand tu es partie tu as presque tout emporté.
je m'agenouille dans la nuit devant des tigres
qui ne me laisseront pas en paix.
ce que tu étais n'arrivera plus.
les tigres m'ont trouvé et je m'en fous.

Mon avis :

Le dernier vers m’avais surprise, mais c’est bien la


seule chose que j’en ai retenu je crois bien..
Je n’ai pas vraiment compris le coup de « la brindille
dans le panier » aussi je dois avouer.
Moyennement satisfaisant à lire je dirais.
Le jeu de la baise
un truc vraiment horrible, c'est
nuit après nuit
de se retrouver au lit avec une femme
que l'on n'a plus envie de baiser.
elles vieillissent, elles ne ressemblent plus ronfler, à perdre
à rien- elles ont même tendance à
leur entrain.
alors, dans le lit, il arrive qu'en se retournant,
vos pieds touchent parfois les siens. bon sang, c'est affreux!
et la nuit est là dehors derrière les rideaux
qui vous enferme ensemble dans la
tombe.
et le matin vous allez dans la
salle de bains, passez dans le couloir,
parlez, tenez des propos bizarres sur des ceufs frits
et des moteur à démarrer.
mais assis face à face il y a 2 étrangers
fourrant des toasts dans leurs bouches
brûlant leurs têtes et leurs tripes
douloureuses avec du café
dans 10 millions de foyers en Amérique
c'est la même chose
: deux vies desséchées s'appuyant l'une sur
et nulle part où
aller.
vous montez dans la voiture
vous vous rendez au boulot
et là-bas il y a encore plus d'étrangers,
la plupart manis et femmes de quelqu'un d'autre,
et à côté de la guillotine du travail,
ils fiintent et plaisantent et se pincent, et parfois même.
réussissent à aller baiser en vitesse quelque part
ils ne peuvent pas le faire chez eux
puis ils
retournent chez eux en attendant Noël
ou la fête du travail ou dimanche ou
quelque chose.

Mon avis :

Mal à l’aise. Je pense que de nos jours c’est normal de


se sentir mal à l’aise face à ça, mais cela altère ma
lecture et m’empêche de l’apprécier.

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