LA GAZETTE DE WATERDEEP
A ujourd’hui dans les colonnes de la Gazette décou-
vrez en exclusivité l’interview de l’illustre Capi-
taine Solunn Ghann, qui commande la fabuleuse
Cavalerie des Griffons de Waterdeep. Qui n’a
jamais rêvé de monter une de ces créatures légendaires pour
survoler la Cité des Splendeurs, capitale incontestée de la Côte
des Epées, plus grande ville du monde connue? Solunn Ghann a
accepté de se livrer pour raconter son quotidien à nos journa-
listes. Une fois de plus, la Gazette se met en quatre pour vous
fournir en exclusivité les informations les plus croustillantes de
Waterdeep. Et grâce à la magie de l’imprimerie et aux tech-
niques les plus avancées des ingénieurs gnomes, découvrez dans
cette article une splendide gravure réalisée par Dourgur Doigts-
de-Fée, l’artiste nain le plus en vogue en ce moment chez les
nobles Waterdhaviens.
« Ce matin, tandis que la ville s’éveille à peine et que le soleil
illumine les collines de Sous-Falaise bien au-delà de la Porte de
la Rivière, je prends mon service. Depuis les hauteurs du Mont
Waterdeep, j’enfourche mon griffon. Il est tôt, mais déjà les
clameurs des marchands qui attendent au pied des remparts
s’élèvent jusqu’à moi, comme portées par la brise matinale.
J’admire les tours du château qui s’élancent fièrement jusque
dans les nuages, coiffées de leurs tuiles multicolores. Mon grif-
fon déploie ses ailes au plumage brun-doré d'une envergure de
plusieurs mètres en glatissant d’impatience. Mon cœur s’em-
balle tandis que l’animal se propulse dans les airs à toute vitesse.
L’instant est magique. Le ciel est dégagé, l'été touche à sa fin.
Bientôt les arbres se pareront de leurs couleurs automnales.
Une émotion sans pareil m’envahit, mélange de fierté et
d’émerveillement.
Rivebrume et le quartier des Docks s’éveillent tout doucement.
Les nappes de brouillard qui bercent le port s'étiolent peu à peu
tandis que je ralentis au dessus des quais. Les employés de ta-
verne sortent péniblement leurs terrasses. L'odeur du café qui
s'élève dans les airs m’offre la promesse d'un bon petit déjeuner
quand j’aurai terminé ma ronde. Venus des quatre coins de Féé-
rune, des centaines de navires mouillent au port, attirés par les
merveilles de la Cité des Splendeurs.
Avant de remonter vers le nord en suivant la Grande Route, je
survole l’Honorable Chevalier. Solennelle, l'immense statue
s'est immobilisée dans une posture de révérence au milieu de la
rue. Prodiges de la magie, splendeurs de la ville, les Statues
Vivantes sont des légendes qui fascinent les waterdhaviens au-
tant que les étrangers. A l'Est, la Cité des Morts attend ses pre-
miers visiteurs. Des familles entières viennent déjeuner ici, au
milieu des mausolées, à l'ombre des arbres centenaires. A
l'Ouest, les étals se déploient pour former le plus grand marché
de la Côte des Epées, où tout se trouve pour peu qu’on y mette
le prix.
Un peu plus loin au nord-est, j’aperçois Vieille Falaise et son
ballet incessant d’employés de maison. Ce quartier résidentiel
offre une des plus belle vue de la ville. Ici, pas de muraille. Assis
à la terrasse des tavernes, les clients lisent le journal et déjeu-
nent à quelques mètres seulement du précipice qui domine les
champs en contrebas. Le panorama est saisissant; les maisons
sont si petite depuis les hauteurs qu'on dirait de simples ma-
quettes.
Le quartier Mari-
time abrite beau-
coup de splen-
deurs. Comme
chaque matin, j’en
survole quelques
unes: Le jardin des
Héros et sa fon-
taine fabuleuse où
l'eau jaillit des blessures des statues d’aventuriers, la Maison des
Merveilles et ses mosaïques rutilantes dédié à Mystra, la Maison
de la Lune, immense doigt de pierre dressé jusqu'au ciel en
l'honneur de Séluné, la Maison des Mains érigée en hommage au
dieu Gond, la Tour de la Chance et son atrium de verre dédiée
à Tymora... Mais aucune n’égale le Champ du Triomphe, le
plus grand temple de la ville, dédié à Tempus. Je prends
quelques secondes pour perdre mon regard au-delà du temple
d’Istishia et des remparts ouest, jusqu’à l’océan bleu, immense
et indomptable.
Ma tournée touche à sa fin, tandis qu’au sud, dans le quartier du
château, apparait le majestueux Palais de Waterdeep, que les
plus âgés appellent Palais de Piergeron. C'est ici que le Seigneur
Manifeste Laeral Main d'Argent gouverne avec le soutien des
Seigneurs Masqués. Lorsque je rejoins le Mont Waterdeep pour
atterrir, la caserne est en pleine effervescence. On m’informe
qu’un incendie a été signalé Allée d'Asmagh; l'imprimerie Tym
Waterdeep SA est en flammes. La Cavalerie du Griffon doit
intervenir au plus vite car plusieurs personnes serait bloqués aux
étages. J’ordonne qu’un escadron prenne son envol immédiate-
ment, tout en espérant que l’incendie soit d’origine acciden-
telle. Le monde du crime est agité en ce moment. Je ne tolère-
rai pas que la Cité des Splendeurs soit ternie par les malhon-
nêtes gens. »