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Multidisciplinary Research Academic Journal (MDRAJ), Vol 8. Issue 1, March 2023, https://www.openlu.

org/research/

Multidisciplinary Research Academic Journal (MDRAJ)


Vol 8. Issue 1, March 2023, pp 1-12
ISSN: l-2467-4699
ISSN: e-2467-4834
https://www.openlu.org/research/

PrŽparation et Traitement des Dechets Urbains dÕIndustrie Agro-Alimentaire pour la


Production dÕun Engrais Organique Liquide en Ville de Butembo

Masika Lwayikondera Olga1, Muyisa Muyandula Jean2, Kakule Kaibumba Jean-Bosco3,


Muhesi Mwigha Jean Baptiste4

RŽsumŽ
Cette Žtude a pour but dÕutiliser les dŽchets urbains (os, sang dessŽchŽes, corne torrŽfier,
fumier de vache, fumier de ch•vre), des industries agro-alimentaires de mŽnage (bagasse,
Žpluchures de bananes) et des plantes fixatrices dÕazote (cassia occidentalis L, robinier pseudo
acacia) pour un engrais organique liquide. LÕŽtude a ŽtŽ constituŽe de 18 essais dÕanalyse
repartis en deux prŽparations par rapport aux types dÕingrŽdients utilisŽes avec une variation
dÕeau pour la prŽparation de lÕengrais liquide (12 litres, 15 litres et 18 litres). Pour chaque cas,
trois types de traitement Žtaient utilisŽs (brut, clarification et distillation). Un total de dix-huit
a ŽtŽ soumis ˆ lÕanalyse physico-chimique pour dŽterminer la densitŽ, le pH et la teneur en N-
PK. LÕŽtude a montrŽ que tous les fertilisants produits et traitŽs reprŽsentent en moyenne un
rapport en N-P-K de 4-2-5 et que tous sont basiques avec un pH variant entre 7,471-9,230.
Quant ˆ la prŽparation et au type de traitement utilisŽ, la densitŽ et le pH ne dŽpendent pas de
ces derniers ; tandis que la teneur en azote, en phosphore et en potassium dŽpendent de la
prŽparation et du traitement utilisŽ. Il ressort des rŽsultats que lÕengrais organique liquide
produit ˆ base de dŽchets agricoles et des industries agroalimentaires peut •tre recommandŽe
aux agriculteurs. La vulgarisation de la formule de production pourrait contribuer dÕune part ˆ
la pratique de lÕagriculture intensive et dÕautre part ˆ lÕassainissement de lÕenvironnement du
milieu urbain comme la ville de Butembo.

Mots clŽs : PrŽparation, traitement, dŽchets, engrais, liquide, Butembo

Abstract
This study aims to use urban waste (bones, dried blood, roasted horn, cow manure, goat
manure), household food industries (bagasse, banana peelings) and nitrogen-fixing plants. for
a liquid organic fertilizer. The study consisted of 18 analysis tests divided into two preparations
in relation to the types of ingredients used with a variation of water for the preparation of liquid
fertilizer (12 liters, 15 liters and 18 liters). For each case, three types of treatment were used
(raw, clarification and distillation). A total of eighteen were subjected to physico-chemical
analysis to determine the density, pH and N-PK content. The study showed that all the fertilizers
produced and treated represent on average an N-P-K ratio of 4-2-5 and that all are basic with a
pH varying between 7.471-9.230. As for the preparation and the type of treatment used, the
density and the pH do not depend on these; while the nitrogen, phosphorus and potassium
content depend on the preparation and the treatment used. It appears from the results that the
liquid organic fertilizer produced from agricultural waste and agro-food industries can be

1
Assistant 1 ˆ lÕInstitut SupŽrieur de Chimie AppliquŽe de Butembo, olgamasika66@gmail.com
2
Assistant 2 ˆ lÕInstitut SupŽrieur de Chimie AppliquŽe de Butembo, muyisamuyandula@gmail.com
3 Assistant I ˆ lÕInstitut SupŽrieur de Chimie AppliquŽe de Butembo, kaibumbajbosco@gmail.com
4 Assistant 2 ˆ lÕInstitut SupŽrieur de Chimie AppliquŽe de Butembo

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Multidisciplinary Research Academic Journal (MDRAJ), Vol 8. Issue 1, March 2023, https://www.openlu.org/research/
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recommended to farmers. The popularization of the production formula could contribute on the
one hand to the practice of intensive agriculture and on the other hand to the sanitation of the
environment of urban areas such as the city of Butembo.

Keywords: Preparation, treatment, waste, fertilizer, liquid, Butembo

Introduction
L'accroissement de la population urbaine qui s'op•re dans les pays en dŽveloppement
entra”ne une augmentation des dŽchets solides et liquides. Des travaux comme ceux de
Mougeot & Moustier (2004) soulignent que d'ici 2030, la production de dŽchets et
d'effluents quadruplera dans les villes. La gestion de ces dŽchets appara”t alors comme un enjeu
majeur pour le dŽveloppement des villes des pays en dŽveloppement. Le nombre croissant
d'habitants et l'extension souvent inorganisŽe du territoire urbain rendent la gestion des dŽchets
complexe et onŽreuse (Pierrat, 2006). LÕauteur ajoute quÕˆ Dar Es-Salaam, l'enl•vement des
dŽchets par rapport ˆ la quantitŽ produite Žtait tr•s insuffisant (10%), 47% ˆ Bamako (2002),
et 60% ˆ Abidjan (1995).
Les politiques doivent concevoir lÕassainissement des villes de fa•on globale, en
construisant la fili•re dŽchets : collecte, transport, traitement. Ce dernier implique de
maximiser la valorisation des dŽchets par diffŽrents procŽdŽs (recyclage, compostage,
lagunage,), et vise ˆ limiter le traitement d'Žlimination des refus ˆ la mise en dŽcharge des
dŽchets ultimes. CÕest dans cette optique que nous avons entrepris une Žtude sur la valorisation
de dŽchets urbains dÕabattoir, dÕindustries agro-alimentaires comme ceux de mŽnages dans la
production dÕun engrais organique liquide en ville de Butembo. LÕagriculture saurait relever
les dŽfis en conditions dÕŽtablir des rapports rationnels entre le sol, les techniques de la
fertilitŽ du sol, lÕamŽlioration gŽnŽtique des semences, etc. (Barbier, 1995).
L'articulation de la gestion des dŽchets ˆ l'agriculture urbaine et pŽriurbaine concerne
les dŽchets riches en mati•res organiques et minŽraux. Ceux qui intŽressent particuli•rement
sont les dŽchets solides mŽnagers, dÕabattoirs, de milieux scolaires, de restauration, etc. bien
que la gestion des effluents reprŽsente un enjeu tout aussi important au niveau environnemental
et au niveau de la santŽ publique (Mougeot & Moustier, 2004). A lÕinstar des autres pays en
voie de dŽveloppement, lÕŽconomie de la R.D. Congo repose essentiellement sur lÕagriculture.
Substrat premier de lÕagriculture, le sol du Nord Kivu est soumis ˆ toutes formes de pression :
modes dÕexploitation abusifs, croissance dŽmographique accŽlŽrŽe, capital foncier en
continuelle dŽgradation mettant en pŽril les syst•mes de production. La pŽjoration climatique,
la pression dŽmographique et les pratiques agropastorales inadŽquates ont eu pour
consŽquences la dŽgradation des sols et une baisse notable de la fertilitŽ de ces derniers
(Dapola, et. al, 2008).
Bien que des technologies intŽgrŽes pour la fertilisation du sol aient ŽtŽ dŽveloppŽes au
Nord Kivu, tr•s peu de paysans les ont dŽjˆ adoptŽes. Ce qui constitue un handicap et m•me
un freinage de la promotion du rendement des cultures sur des sols longtemps cultivŽs sans
restitution dÕŽlŽments nutritifs perdus. Pour pallier ˆ cette difficultŽ, les agriculteurs ont
souvent cherchŽ ˆ restaurer la fertilitŽ du sol par lÕusage dÕengrais chimiques (Diallo, 2002).
LÕutilisation de ceux-ci, de par leur action bŽnŽfique immŽdiate sur la productivitŽ des cultures,
constituerait une des solutions alternatives, mais suite a leur cout ŽlevŽ et leur indisponibilitŽ,
sont presque inaccessibles aux petits paysans (Useni, et.al, 2012).
Cependant, pour Mulaji (2011), les probl•mes Žcologiques et environnementaux
causent la fertilisation minŽrale, et lÕengrais chimique de ne pas maintenir pendant longtemps
la fertilitŽ du sol. Leur utilisation exclusive entraine une augmentation de lÕaciditŽ, une
dŽgradation du statut physique, et une baisse de la mati•re organique du sol. FAO (2010), de
plus, montre que de la production de engrais chimique et la fertilisation minŽrale, et leur
transport contribuent ˆ lÕŽmission de gaz ˆ effet de serre. Soing & Vaysse (1998) montre que
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la ma”trise de la fertilisation doit sÕinscrire dans le contexte agro- environnemental


et doit rŽpondre aux besoins quantitatifs et qualitatifs dÕune production attendue et tenant
compte de lÕaspect environnemental. Bourguignon (1980), quant ˆ lui, les engrais chimiques
dŽtruisent lÕhumus du sol et dŽgrade la terre au point de le rendre compacte, incapable
dÕabsorber lÕeau de pluie. Ce qui constitue une catastrophe.
Il est observŽ que lÕengrais peut aussi affecter la santŽ des plantes et la qualitŽ des
produits rŽcoltŽs de la m•me fa•on quÕune alimentation dŽsŽquilibrŽ provoque chez lÕhomme
des maladies de mal nutrition (Du Priez & De Leene, 1987). Les fortes doses dÕengrais rendent
les fruits ou les feuilles moins nourrissants, plus fragiles, et le gožt moins apprŽciable. CÕest
ainsi que les chercheurs ont dŽmontrŽ que lÕexc•s dÕazote peut provoquer dans quelques
plantes comme carottes, Žpinards, etc., une accumulation de nitrates susceptibles de se
transformer en nitrites toxiques chez les nourrissons. LÕutilisation dÕengrais chimiques
entraine des risques de pollution qui concernent essentiellement dÕexcŽdents Žventuelles de
nitrate et de phosphate non utilisŽs par le sol et qui peuvent par infiltration ou par lessivage
contaminer les rivi•res et les nappes phrŽatiques (Busby, e t . a l , 2007). Dans une situation
dÕinsŽcuritŽ alimentaire, marquŽ par la baisse du niveau de fertilitŽ de sol et la pratique de
lÕagriculture mini•re, il devient impŽratif de rechercher dÕautres sources des nutriments
pouvant permettre une agriculture durable (CIRAD & GRET, 2002 ; KIBA, 2005).
La fertilisation organique pourrait constituer une solution appropriŽe pour la
restauration de la fertilitŽ du sol et lÕamŽlioration de la production. LÕutilisation dÕengrais
organique vise ˆ augmenter la biodiversitŽ et lÕactivitŽ biologique de sol. Elle permet ainsi
dÕatteindre les syst•mes naturels optimaux qui sont socialement, Žcologiquement et
Žconomiquement durable (Yerima et al, 2014). CÕest pourquoi cette Žtude a pour but dÕutiliser
les dŽchets urbains comme ceux de lÕabattoir de Butembo (os, sang dessŽchŽes, corne torrŽfier,
fumier de vache, fumier de ch•vre), des industries agro-alimentaires de mŽnage (bagasse,
Žpluchures de bananes) et des plantes fixatrices dÕazote (cassia occidentalis L, robinier pseudo
acacia) pour une mise au point dÕun engrais organique liquide avec les moyens disponibles
chez les exploitants agricoles. Ainsi deux questions ont fait lÕobjet de notre recherche :
1. Le type de dŽchets de la ville de Butembo et le mode de prŽparation et de traitement
prŽsentent-ils une influence sur la qualitŽ physico-chimique (densitŽ, pH et ŽlŽments
minŽraux NPK) dÕun engrais organique liquide produit localement ?
2. Existe-t-il une diffŽrence statistiquement significative entre la teneur qualitative
physico- chimique de lÕengrais liquide (densitŽ, pH et ŽlŽments minŽraux NPK) et des
modes de production ?

Approche mŽthodologique
Pour rŽaliser cette recherche, la mŽthode documentaire et la mŽthode expŽrimentale
avaient ŽtŽ utiliser. DÕune part, consulter les divers documents en rapport avec le sujet pour
avoir les informations utiles afin de concevoir la revue de la littŽrature pour comparer les
rŽsultats. DÕautre part, concevoir un protocole expŽrimental basŽ sur la prŽparation et le
traitement de lÕengrais organique liquide. Ce dernier sera analysŽ au laboratoire afin de
dŽterminer les caractŽristiques physico-chimiques de nos Žchantillons dÕengrais organique
liquide. Les techniques potentiomŽtrique, spectrophotomŽtrique et kjeldhal permettront de
vŽrifier la densitŽ, le pH, la teneur de lÕazote, du phosphore et du potassium et de lÕAzote dans
nos diffŽrents Žchantillons dÕengrais organique liquide. LÕanalyse statistique descriptive et
infŽrentielle sera rŽalisŽe avec un logiciel informatique SPSS version 20.0.
Cette etude Žtait circonscrit dans lÕespace et dans le temps. Sur le plan spatial, les
expŽrimentations (production dÕengrais) se sont rŽalisŽes au Centre de Recherche Agro-
Alimentaire ISCA Butembo (CRAA) situŽ en cellule Vuhumbi, Q. de lÕƒv•chŽ, Commune
Bulengera en ville de Butembo. Les analyses de cet engrais ont ŽtŽ effectuŽes au laboratoire,
central de recherche de lÕuniversitŽ catholique du Graben (U.C.G).
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Site dÕŽtude
Cette Žtude a ŽtŽ conduite au Centre de Recherche Agroalimentaire (CRAA) de lÕInstitut
SupŽrieur de Chimie AppliquŽe (ISCA) Butembo et au Laboratoire Central de Recherche de
lÕUniversitŽ Catholique du Graben (UCG) dans lÕintervalle de Fevrier2018 et Novembre
2019.Ce site se localise en ville de Butembo, Nord Kivu, en RDC. A lÕEst, cette ville se trouve
dans les coordonnŽes gŽographiques suivantes : 0¡ 07′ 40″ latitude Nord, 29¡ 17′ 15″ longitude
Est.

MatŽriels
MatŽriels biologiques
Nous avons utilisŽ les dŽchets biologiques dÕorigine animale et vŽgŽtale qui nous ont
servi ˆ la prŽparation de nos fertilisants. Il sÕagit des os sous forme de la poudre, du sang sous
forme de la farine, de corne torrŽfiŽe, des fumiers de vache et de ch•vre, la bagasse de la canne
ˆ sucre et pelure de la banane plantain sous forme de cendre et les feuilles de lŽgumineuses
(Cassia occidentalis L et Robinia pseudo acacias).

MatŽriels de prŽparation et traitement


Les matŽriels qui ont concourus ˆ la rŽalisation de nos essais sont :
- La balance pour peser les bio-dŽchets ;
- Les sots en plastic de capacitŽ de 20litres pour la minŽralisation ou la
fermentation ;
- Sot ˆ plastic de 10litres pour la clarification ;
- Tamis plus linge filtre pour filtrer la prŽparation ;
- Une vase de mesure pour mesurer la quantitŽ dÕeau ˆ utiliser ;
- Cache- nez, gants et tablier pour de mesure sŽcuritaire ;
- Un montage de distillation artisanal pour la distillation des diffŽrentes
prŽparations ;
- Bidon ˆ plastic de 1litres pour le conditionnement.

MatŽriels dÕanalyse
Les analyses chimiques ont ŽtŽ rŽalisŽes gr‰ce aux matŽriels et appareils suivants :
- La balance analytique pour peser les Žchantillons ;
- Un bŽcher de 250ml pour Žchantillonnage lors du prŽl•vement et de la
dŽtermination du pH;
- Une Žprouvette de 250ml pour mesurer le volume ;
- Pipettes jaugŽes pour prŽlever un volume prŽcis ;
- Pissettes dÕeau distillŽe : pour dissoudre, diluer les liquides dans une fiole jaugŽ
au ballon ;
- Erlen Meyer : pour placer les solutions ˆ doser ou ˆ pipeter ;
- Un pH-m•tre : pour dŽterminer lÕŽtat de pH de nos produits ;
- Un dispositif complet du montage de distillation ˆ reflux pour distiller les
Žchantillons ;
- Un Kits Kjeldahl : pour doser lÕAzote ;
- Un spectrophotom•tre : pour doser le phosphore et le potassium ;
- Four a moufle pour la calcination lors de la dŽtermination de cendre ;
- Etuve : pour la dŽtermination de lÕhumiditŽ ;
- Le dessiccateur : pour refroidir les Žchantillons ;
- Statif complet + Burettes pour le dosage.

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Population et Žchantillonnage
Notre population dÕŽtude a ŽtŽ constituŽe de 18 essais dÕanalyse repartis en deux
prŽparations par rapport aux types dÕingrŽdients utilisŽes. Nous avons fait varier la quantitŽ
dÕeau pour la prŽparation de lÕengrais liquide : 12 litres, 15 litres et 18 litres. Pour chaque cas,
trois types de traitement ont ŽtŽ utilisŽs : brut, clarification et distillation.
Nous sommes partis de deux formulations de prŽparation de lÕengrais liquide en nous rŽfŽrant
aux rŽsultats dÕanalyses de mati•res premi•res (les Bio dŽchets):
- PrŽparation 1 : Poudre dÕos, Farine de sang, Fumier de vache, Cendre de la
bagasse de canne ˆ sucre, Cassia occidentalis L. et de lÕeau.
- PrŽparation 2 : Poudre dÕos, Corne torrŽfiŽ, Fumier de ch•vre, Cendre de peau de
banane plantain, Robinia pseudo accacia et de lÕeau
Les dŽchets Žtaient prŽlevŽs et subissaient un traitement pour prŽparation dÕengrais brut
liquide apr•s maturation/fermentation de 21 jours. Apr•s fermentation, nous avons soumis
lÕengrais brut liquide ˆ la clarification au charbon actif et ˆ la distillation. Les Žchantillons ont
ŽtŽ conditionnŽs dans de flacons pour analyse au laboratoire. Pour chaque prŽparation, nous
avons rŽalisŽ 3 fertilisants, la quantitŽ de bio dŽchets restants constant mais en faisant varier la
quantitŽ dÕeau. Ce qui avait fait un total de 6 fertilisants en raison de 3 fertilisants pour chaque
prŽparation. Ainsi nous avons eu F1, F2 et F3 pour P1 et F1, F2, F3 pour P2. Du point de vue
quantitŽ de lÕeau, il nÕy avait pas de diffŽrence entre F1 de P1 et F1 de P2, F2 de P1 et F2 de
P2 ainsi que F3 de P1 et F3 de P2. Chaque fertilisant avait ŽtŽ soumis ˆ trois traitements dont
F, F' et F''. CÕest-ˆ-dire quÕil y avait eu F=Fertilisant Brut, F'=Fertilisant clarifiŽ et F''
=Fertilisant distillŽ pour chaque fertilisant de toutes les deux prŽparations (formulation).
‚Õavait ram•nŽ le nombre dÕŽchantillons ˆ analyser ˆ un total de 18 cas.

Techniques de la collecte de donnŽes


PrŽsentation du dispositif expŽrimentale
La figure ci-dessous constitue un diagramme d e synth•se des Žtapes de prŽparation
dÕun engrais organique liquide brut :

Figure 1. Dispositif expŽrimental


Traitement

Pesage

MŽlange

Fermentation

HomogŽnŽisation

Filtration

Brut Clarification Distillation

Conditionnement

Etiquetage

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Analyse physico-chimique

Mesure de la densitŽ
Principe
La dŽtermination de la densitŽ se fait sur base de la mŽthode au pycnom•tre.
Mode opŽratoire
- Nettoyer au prŽalable le pycnom•tre, au besoin avec un dŽtergent neutre
appropriŽ ; le rincer soigneusement dÕabord ˆ lÕeau, puis ˆ lÕalcool, le sŽcher
dans lÕŽtuve ˆ 50¡c au maximum et le laisser refroidir dans un dessiccateur ;
- Peser le pycnom•tre vide avec une balance analytique ;
- Remplir en suite compl•tement le pycnom•tre avec de lÕeau distillŽe, et ensuite
procŽder ˆ la pesŽe ;
- Vider et sŽcher ou rincer alors plusieurs fois le pycnom•tre avec le liquide ˆ
analyser, finalement, remplir le pycnom•tre avec ce liquide (engrais) et procŽder
ˆ la pesŽe comme dŽcrite prŽcŽdemment.
Calcul
#$ % #&
!"
#' % #&
Avec (
P1 = poids du pycnom•tre vide
P2 = Poids vide + engrais liquide
P3 = poids vide + eau distillŽe.

Mesure du pH
Pour mesurer le pH sur les Žchantillons, la mŽthode de potentiomŽtrique avait ŽtŽ
utilisŽ avec un pH-m•tre en procŽdant de la mani•re suivante :
- PrŽlever 50ml dÕŽchantillon ;
- Plonger lÕŽlectrode du pH-m•tre dans ce dernier ;
- Lire la valeur du pH ˆ lÕŽcran ˆ 20¡c.

Dosage de lÕAzote
MŽthode
Pour dŽterminer le taux de lÕAzote dans lÕengrais nous avons utilisŽ la mŽthode
Kjeldahl telle que dŽcrite par Pauwels, et. al. (1992).

Principe de la mŽthode
La mati•re organique Žtait dŽtruite par H2SO4 qui Žtait concentrŽe en prŽsence de
substance Žlevant le point dÕŽbullition du mŽlange et dÕun catalyseur. LÕazote de la mati•re
organique Žtait fixŽ sous la forme de (NH4)2SO4 tandis que le carbone et lÕhydrog•ne Žtaient
oxydŽ en CO2 et H2O gazeux. La solution sulfurique de (NH4)2SO4 Žtait diluŽe dans lÕeau puis
alcalinisŽe par NaOH. Le NH3 sÕŽtait libŽrŽ et titrŽ par un acide de titre connu. On avait en
dŽduit la teneur en Azote contenue dans la prise dÕessai. La dŽtermination de lÕAzote par la
mŽthode Kjeldahl sÕeffectue en trois Žtapes : la digestion ou minŽralisation de lÕŽchantillon, la
distillation de lÕammoniac et le titrage de lÕammoniac (ISSEP, 2014).

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Mode opŽratoire
Etape 1 : MinŽralisation de lÕŽchantillon,
- Peser 2g de lÕŽchantillon,
- Mettez lÕŽchantillon pesŽ dans le tube
- Ajouter 5g de sulfate de potassium (K2S04)
- Ajouter 0,5g de sulfate de cuivre
- Ajouter 20ml dÕacide sulfurique (H2SO4) concentrŽe ˆ 98%
- Aller au Kjeldahl jusquÕˆ une coloration verd‰tre.
Note : La minŽralisation a pour but la transformation de la mati•re organique en mati•re
minŽrale.
Etape 2 : Distillation de lÕAmmoniac
- PrŽlevez 10ml de lÕŽchantillon que vous mettez dans un ballon ˆ distiller.
- Ajoutez 3 gouttes de phŽnolphtalŽine (indicateur)
- Faire le montage de distillation
- Piquez lÕŽchantillon avec 10ml dÕune solution de NaOH 30%
- Faire la distillation et recueillir le distillat dans un bŽcher contenant 20ml de HCl + 5
gouttes de Rouge de MŽthyl.
Etape 3 : Titrage de lÕammoniac
- Titrer le distillat avec la solution de NaOH 0,1N
- Lire le volume.
- Piquez lÕŽchantillon avec 10ml dÕune solution de NaOH 30% ;
- Faire la distillation et recueillir le distillat dans un bŽcher contenant 20ml de HCl +
5 gouttes de Rouge de MŽthyl.
- 3 : Titrage de
lÕammoniac
- Titrer le distillat avec la solution de NaOH 0,1N ;
- Lire le volume ;
- On f ait l e b l anc en m et t ant t o us l es r Ž ac t i f s sauf lÕ Žchanti l lon p our
soustraire lÕammoniac contenue dans les rŽactifs de lÕammoniac contenu dans
lÕŽchantillon.

)* ,* ./&01
Calcul : % Azote = + 2-
Avec : 34 = Volume de NaOH pour le blanc dÕacide
35 = Volume de la base (NaOH) lue pour lÕŽchantillon
#=Prise, le poids de lÕŽchantillon quÕon a prŽlevŽ.

Dosage du potassium
Principe
Le rŽsidu de calcination (cendre totale) Žtait dispersŽ ˆ chaud dans lÕacide fort diluŽ.
Apr•s filtration, les ions calcium, magnŽsium, sodium et potassium Žtaient dosŽs par la mŽthode
spectrophotomŽtrie apr•s formation des rŽactions colorŽes avec des rŽactifs appropriŽs pour
chacun.

Mode opŽratoire
- Peser 0,5g de cendre, ajouter 20ml dÕacide Nitrique diluŽ ˆ 20% et chauffer au bain
marie bouillant pendant 30 minutes, refroidir ˆ tempŽrature ambiante ;
- TransfŽrer quantitativement dans un ballon jaugŽ de 100ml et porter au volume avec
de lÕeau distillŽe, agiter et filtrer ;

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- Ajuster le pH autour de 7 en utilisant la solution de NaOH 30% (quelques gouttes pour


ne pas trop influencer le volume final) ;
- Ce filtrat constitue la solution dÕessai qui sert au dosage des ions prŽcipitŽs
- Pour le potassium : prŽparer la solution de travail en mŽlangeant rŽactif 1 et rŽactif 2
dans les proportions 1 : 1, homogŽnŽisŽ et reposer ˆ tempŽrature ambiante pendant 30
minutes avant usage ;
- PrŽlever ˆ lÕŽchantillon (filtrat) selon le protocole (10cl dÕŽchantillon), ajouter 1ml
du rŽactif que vous mettez dans un tube ˆ essai ;
- PrŽlever le blanc (ou standard) 100cl de solution de travail, ajoute 100cl dÕeau distillŽe
- PrŽlever le standard ;
- MŽlanger et laisser reposer pendant 5 minutes ;
- Lire lÕabsorbance (Abs) du standard et des Žchantillons contre le blanc (solution de
travail) entre 5 et 30 minutes ˆ 578Nm.

Calculs
65789:4;<=>>?;@657A>4;9
- Conc potassium (meq/l) " ( x conc. Standard.
6577<4;B4CB,6575>4;9
- Pourcentage potassium dans le rŽsidu = %K = CK x 0,39.

Dosage du phosphore
La minŽralisation est identique ˆ celle de potassium et le dosage est fait par la mŽthode
spectrophotomŽtrie.

RŽactifs
- Nitro vanado molybdate
- Acide Nitrique 0,2N
- Phosphate de potassium (2meq P/ml) pour la prŽparation standard (ou Žtalon).

Mode opŽratoire
- Apr•s minŽralisation de la cendre comme pour le potassium, filtrer en Žtat ti•de
dans une fiole de 50ml, laisser refroidir le filtrat et complŽter le volume.
- PrŽlever de ce filtrat 2ml, ajouter 6ml dÕeau distillŽ et 2ml de rŽactif Nitro Vanado
molybdate.
- PrŽlever le Blanc qui est constituŽ de 2ml de HNO3 + 6ml dÕeau distillŽe + 2ml de
rŽactif Nitrovanado-molybdate que vous mettez dans un tube ˆ essai.
- PrŽlever 2ml dÕŽtalon ou standard qui est du phosphate de potassium + 6ml dÕeau
distillŽe + 2ml de rŽactif Nitrovanado molybdate et mettez dans un tube ˆ essai.
- HomogŽnŽiser et laisser rŽagir 1 heure
- Doser au spectro ˆ 430Nm.

Calculs
65789:4;<=>>?;,6575>4;9
- Concentration en phosphore (meq/l) " x conc standard
6577<4;B4CB,6575>4;9
D?;92:?7E://&FGH/IF/&FF
- % phosphore " 2C=7J

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RŽsultats et Discussions
Dans ce chapitre, nous allons prŽsenter les rŽsultats de notre travail, faire une analyse
statistique des donnŽes et afin mener une discussion des rŽsultats.

Teneur en N, P, K, pH et densitŽ de diffŽrents fertilisants liquides en fonction de chaque


prŽparation
Par rapport ˆ la valeur du pH, lÕanalyse des valeurs moyennes de potentiel dÕhydrog•ne
par prŽparation montre que celles-ci se situent entre 8,0336 pour P1 et 8,84567 pour P2. La
diffŽrence notŽe entre ces moyennes nÕest pas cependant significative (S=0,002 <0,05) selon
le test de Fischer au seuil de 5%. Cependant par rapport ˆ la densitŽ, nous avons une moyenne
de 0,993278 pour P1 contre 1,001667 pour P2. La diffŽrence de densitŽ entre ces deux
prŽparations ne pas cependant significative (S=0,027). Pour la valeur des ŽlŽments N.P.K,
lÕanalyse de ce tableau montre une diffŽrence moins significative entre les moyennes de teneur
en Azote (N) qui sont de 3,5578 pour P 1 et 3,5578 pour P2 et dont S=0,000. Elle montre
ensuite une diffŽrence significative entre les moyennes du phosphore 2,05414 pour P1 contre
2,05411 pour P2 avec S=0,277 et du potassium 4,96867 pour P1 contre 4,68222 pour P2
avec S=0,16. Les prŽparations qui sont constituŽes de type de matŽriels biologiques ou
ingrŽdients utilisŽs nÕinfluencent aucunement le pH, la densitŽ et la teneur en Azote ; mais elles
influencent plus la teneur en phosphore et en potassium.

Tableau 1 ƒcart types et moyenne du Ph, d, N, P, K en fonction de chaque prŽparation


Descrip InfŽrence
Param•tres et
N Moyenne tif
ƒcart- Min. Max. F Signification
Žchantillons
type
P1 9 8,03367 ,449655 7,471 8,663
Ph 13,933 ,00
P2 9 8,84567 ,472990 8,002 9,230
P1 9 ,993278 ,0047243 ,9850 ,9990 2
DensitŽ 5,929 ,02
P2 9 1,001667 ,0091924 ,9850 1,0110
P1 9 3,8033 ,12777 3,5 3,9 7
Teneur Azote 7 9 23,886 ,00
P2 9 3,5578 ,07997 3,4 3,7
P1 9 2,13567 ,216065 5
2,039 1
2,710 0
Teneur phosphore
P2 9 2,05411 ,024405 2,037 2,100 1,266 ,27
Teneur P1 9 4,96867 ,127067 4,740 5,110 7
Potassium P2 9 4,68222 ,291667 4,190 5,040 7,296 ,01
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Teneur en N, P, K, pH et densitŽ de diffŽrents fertilisants liquides selon le traitement
Les rŽsultats du Tableau 1 montrent que la moyenne de pH pour le traitement brut
(F) est de 7,91400 contre 8,67650 pour les fertilisants clarifiŽs, et de 8,72850 (F') pour le
fertilisant distillŽe (F"). La diffŽrence nÕest pas significative (S=0,024). La moyenne de densitŽ
pour le Fertilisant Brut (F) est de 1,0025 comparativement aux fertilisant clarifiŽ (F') qui
est de 1,0083, et fertilisant distillŽe (F") qui est de 0,89083. La moyenne de la teneur en
Azote 3,6983 pour le fertilisant brut (F), 3,6989 pour le fertilisant clarifiŽ (F') et 3,6000 pour
le fertilisant distillŽe. La moyenne de la teneur en phosphore pour fertilisant brut (F) est
de 2,06333 contre 2,16233 pour le clarifiŽ (F') et 2,05900 pour le fertilisant distillŽe (F"). La
diffŽrence est cependant significative (S= 0,452). La teneur moyenne en potassium 4,84300
pour le brut contre 5,00667 pour le traitement clarifiŽe (FÕ) et 4,62667 pour le fertilisant
distillŽe (F"). La diffŽrence se montre tr•s significative (S=0,91).
A la lumi•re de cette analyse, les diffŽrents types de traitement (Brut, clarifiŽ, distillŽe)
montrent aucune influence sur la variation du pH et de la densitŽ de fertilisant tandis que ces
m•mes traitements influencent la teneur en Azote, en phosphore et en potassium.
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Tableau 2 Moyenne et Žcart type du pH, d, N, P, K selon le traitement


Param•tres et nature Descri InfŽrence
dÕŽchantillons N Moyenne ptif
Ecart-type Minimum Maximum F Signification
F 6 7,91400 ,581405 7,471 8,965
F' 6 8,67650 ,568697 8,060 9,230 4,824 ,024
Ph
F'' 6 8,72850 ,338244 8,245 9,100
Total 18 8,43967 ,612340 7,471 9,230
F 6 1,002500 ,0062209 ,9960 1,0100
F' 6 1,000833 ,0069113 ,9940 1,0110
9,088 ,003
DensitŽ F'' 6 ,989083 ,0044093 ,9850 ,9960
Total 18 ,997472 ,0083004 ,9850 1,0110
F 6 3,7433 ,19356 3,50 3,99
Teneur F' 6 3,6983 ,15804 3,50 3,92
1,244 ,316
Azote F'' 6 3,6000 ,12361 3,45 3,78
Total 18 3,6806 ,16326 3,45 3,99
F 6 2,06333 ,020675 2,042 2,085
Teneur F' 6 2,16233 ,269088 2,037 2,710
,837 ,452
phosphore F'' 6 2,05900 ,024470 2,039 2,100
Total 18 2,09489 ,154951 2,037 2,710
F 6 4,84300 ,200155 4,500 5,048
Teneur F' 6 5,00667 ,089592 4,890 5,110
4,401 ,031
Potassium F'' 6 4,62667 ,317028 4,190 5,010
Total 18 4,82544 ,263344 4,190 5,110

Discussion
LÕanalyse des rŽsultats relatifs ˆ la composition minŽrale des fertilisants (F1, F2, F3)
montre dÕune part que ce dernier est riche en azote (N), phosphore(P), potassium(K) et
dÕautres part que tous les fertilisants testŽes sont basiques. La caractŽrisation a montrŽ que
ces diffŽrents fertilisants sont riches en potassium suivi de lÕazote et moyennement riche en
phosphore dans un rapport 4-2-5 en N-P-K en moyenne apr•s arrondissement. Leur richesse en
potassium pourrait sÕexpliquer par leur forte proportion en cendre de pelure de banane Plantin
et de bagasse. Selon Biego, et. al. (2010), le potassium provient essentiellement des nervures
des peaux mures du plantain. Persee (2019) confirme ces rŽsultats en montrant que la cendre
de la bagasse est riche en potasse.
Quant ˆ la prŽparation et au traitement, les rŽsultats du Tableau 1 et 2 rŽv•lent quÕil
existe des diffŽrences significatives pour le deux cas (S=0,31 pour P1 et P2 ; et S=0,16 pour
les diffŽrents traitements). LÕanalyse des rŽsultats prouve quÕil y a une diffŽrence significative,
cÕest-ˆ-dire que la teneur en phosphore est influencŽe par la prŽparation et le type traitement
utilisŽ. Pour la teneur en azote, les travaux de Thiombiono (2008) confirment les rŽsultats que
les feuilles de Cassia occidentalis poss•dent le taux le plus Žl•ve en azote (50g/kg). Le Fumier
de vache et de ch•vre renfermant 5% et 6,1% dÕAzote, selon lÕInstitut de lÕŽlevage du pays de
la Loire (2003) et Claude Aubert (2005), de Farine de sang et de corne TorrŽfier peut-•tre ˆ la
base de la richesse en azote.
La diffŽrence des moyennes de lÕAzote est non significative pour les prŽparations P1 et
P2 (S=0,000). Elle est significative pour le traitement (S=0,316). Les traitements appliquŽs
(Brut, clarifiŽe et distillŽe) ont eu des effets relativement plus importants sur la teneur en azote
; tandis que les prŽparations nÕont pas cependant influencŽs cette derni•re. Les rŽsultats
montrent que la richesse en phosphore est due ˆ une forte proportion en farine dÕos dans ces
intrants qui reprŽsente 1,36% de phosphore. Toutefois, selon Marchal (1997) la poudre dÕos
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contient 12% de phosphore. LÕanalyse de rŽsultats montre aussi quÕil y a une diffŽrence
significative de moyennes de teneur en phosphore pour les diffŽrente prŽparations (P1 et P2) et
traitement (Brut, clarifiŽe et distillŽe) dont S= 0,16 pour P1 et P2 ; S=0,452 pour traitement. A
la lumi•re de cette analyse, nous pouvons dire que la teneur ˆ phosphore dŽpend de la
prŽparation et du type de traitement utilisŽe.
Concernant le caract•re chimique des mŽlanges les rŽsultats montrent que la valeur du
pH de ces diffŽrents fertilisants est tr•s variable. Selon Lamey & Angers (2012), cette
variabilitŽ proviendrait de la composition des intrants ou matŽriels biologique et de
lÕintensitŽ de nitrification de ces produits organique pendant le stockage et la fermentation
Aussi lÕeffet additionnel de cendre de peau du plantain et de bagasse au mŽlange a augmentŽ
le pH.
Les rŽsultats du tableau 4 montrent le pH d e l a c e n d r e de lÕŽpluchure du
p l a n t a i n ( 11,2%) et de bagasse (11, 01%) sont en adŽquat avec ceux obtenus par Afcas
(2015) et Jorge (sd) qui ont trouvŽ successivement l es val eu r s de 7,5-11,5% et 11,4 %.
Quant ˆ la prŽparation et aux types de traitement utilisŽe, les rŽsultats nous ont montrŽ que
la diffŽrence de moyenne de pH nÕest pas statistiquement significative (S= 0,002 pour P1
et P2, S= 0,024 pour traitement Brut, clarifiŽe et distillŽe). Disons donc que la prŽparation et le
type de traitement utilisŽe nÕinfluence aucunement le pH.

Conclusion
Cette Žtude de la valorisation des dŽchets urbains dÕindustries agro-alimentaires pour la
production dÕun engrais organique liquide. Apr•s analyse et interprŽtation des rŽsultats, nous
avons constatŽ que la composition minŽrale des fertilisants (F1, F2, F3) a montrŽ dÕune part
que ce dernier est riche en azote (N), phosphore(P), potassium(K) et dÕautres part que tous les
fertilisants testŽes sont basiques. La caractŽrisation a montrŽ que ces diffŽrents fertilisants sont
riches en potassium suivi de lÕazote et moyennement riche en phosphore dans un rapport 4-2-5
en N-P-K en moyenne apr•s arrondissement. LÕŽtude a montrŽ que tous les fertilisants produits
et traitŽs reprŽsentent en moyenne un rapport en N-P-K de 4-2-5 (apr•s arrondissement) et que
tous sont basiques avec un pH variant entre 7,471-9,230.
Par rapport ˆ la prŽparation et au traitement les rŽsultats rŽv•lent quÕil existe des
diffŽrences significatives pour le deux cas (S=0,31 pour P1 et P2 ; S=0,16 pour les diffŽrents
traitements). Les rŽsultats prouve aussi quÕil y a une diffŽrence significative, et que la teneur
en phosphore a ŽtŽ influencŽ par la prŽparation et le type traitement utilisŽ. Quant ˆ la
prŽparation ou le traitement, la diffŽrence de moyennes pour lÕAzote est non significative pour
les prŽparations P1 et P2 (S=0,000) et mais elle reste significative pour le traitement (S=0,316).
Les traitements appliquŽs (Brut, clarifiŽe et distillŽe) ont des effets relativement plus
importants sur la teneur en azote ; tandis que les prŽparations nÕont pas cependant influencŽs
cette derni•re. LÕanalyse de rŽsultats montrent quÕil y a une diffŽrence significative de
moyennes de teneur en phosphore pour les diffŽrente prŽparations (P1 et P2) et traitement (Brut,
clarifiŽe et distillŽe) dont S= 0,16 pour P1 et P2 ; S=0,452 pour traitement. A la lumi•re de cette
analyse, nous pouvons dire que la teneur ˆ phosphore dŽpend de la prŽparation et du type de
traitement utilisŽe.
Il ressort des rŽsultats obtenus que lÕengrais organique liquide produit ˆ base de dŽchets
agricoles et des industries agroalimentaires peut •tre recommandŽe aux agriculteurs parce quÕil
est accessible, moins cožteux et simple ˆ prŽparer. La vulgarisation de la formule de production
ou prŽparation pourrait contribuer dÕune part ˆ la pratique de lÕagriculture intensive et dÕautre
part ˆ lÕassainissement de lÕenvironnement du milieu urbain comme la ville de Butembo o• le
taux de dŽchets augmente du jour au lendemain. En perspective, il serait judicieux de conduire
lÕŽtude jusquÕˆ effectuer une analyse des micro ŽlŽments et ˆ appliquer ce produit sur diffŽrentes

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cultures, enfin dÕŽvaluer lÕimpact de ce dernier sur les propriŽtŽs physico-chimiques des sols
ainsi que son efficacitŽ par le calcul du rendement.

RŽfŽrences
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