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I.

PROBLEMATIQUE

La dégradation des sols est un problème majeur qui menace la durabilité de notre
environnement et la sécurité alimentaire mondiale. Au fil des années, les activités humaines
telles que l'agriculture intensive, la déforestation, l'urbanisation et l'exploitation industrielle
ont causé des dommages considérables aux sols, entraînant une baisse de sa fertilité, la perte
de certaines de ses fonctions et une diminution de la disponibilité en terres cultivables
(https://news.un.org/fr/story/2022/01/1113212 Consultés le 12 septembre 2023
respectivement à 15h22’).

L'agriculture intensive, particulièrement caractérisée par l'utilisation massive d'engrais


chimiques, a permis d'accroître les rendements agricoles de manière significative au cours des
dernières décennies. Cependant, cette pratique intensive a également entraîné des
conséquences néfastes sur la qualité des sols, mettant en péril la durabilité à long terme de
l'agriculture (Heena et al, 2021). Les engrais chimiques, riches en azote, phosphore et
potassium, sont souvent appliqués en quantités excessives, ce qui conduit à une accumulation
de ces nutriments de synthèse dans les sols. Cette surcharge peut entraîner une dégradation
des sols, notamment par une diminution de la biodiversité microbienne, une altération des
paramètres de qualité physique des sols (texture, structure, porosité etc.), la détérioration de sa
productivité, une augmentation de la vulnérabilité de ces sols aux érosions etc. (Basosi et al,
2005 ; PNUE, 2022).

Face à ces enjeux, des alternatives durables sont explorées et mises en place afin de soutenir
une agriculture respectueuse de l’environnement, dite agriculture durable ou écologique. A
l’exemple de la rotation des cultures, l'utilisation d'amendements organiques, comme le
compost ou le fumier, qui enrichissent les sols en matière organique et en nutriments,
favorisant ainsi leur fertilité à long terme, tout en minimisant les impacts environnementaux
(https://www.fao.org/senegal/actualites/detail-events/fr/c/385147/ Consulté le 12 septembre
2023 à 16h00’). De plus, l'application des produits tels que le biochar, un charbon végétal
stabilisé, permet de stocker du carbone dans les sols tout en améliorant certaines propriétés
physiques des sols telles que leur structure et leur rétention en eau (Umba, 2021).

Parmi ces approches de durabilité agricole, l’utilisation du digestat, issu du processus de


méthanisation des déchets organiques, apparaît comme une solution prometteuse et bénéfique
en remplacement des engrais chimiques conventionnels dans un cadre d’agriculture
écologique.

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La méthanisation, processus de biodégradation anaérobie des résidus organiques, permet de
produire du biogaz utilisé comme source d’énergies, ainsi que du digestat, un résidu riche en
nutriments (azote, phosphore, potassium, etc.). Un aspect important de cette approche réside
dans l’intérêt croissant de la méthanisation pour la gestion des déchets organiques (déchets
agricoles, déchets agroalimentaires, déchets des collectivités, boues d’épuration…). En effet
en tant que produit de substitution, le digestat présente le double avantage de réduire la
dépendance aux intrants agricoles de synthèses (engrais chimiques) et de permettre la
valorisation des biodéchets (Panuccio et al., 2018).

Plusieurs études mettent en exergue l’efficacité de l’usage du digestat comme alternative aux
engrais minéraux dans l’amélioration de la qualité agronomique des sols et de ses différentes
propriétés fonctionnelles (physiques, chimiques, biologiques). Démontrant notamment par des
essais culturaux l’influence de ce produit dans la croissance des plantes, ses effets dans
l’amélioration de la rétention d’eau, la porosité ou la structure du sol ; son apport en matière
organique nécessaire à la stabilité de la terre… (Nabel et al, 2017 ; Panuccio et al., 2018 ;
Simon et al, 2015, Tcha-Thom, 2019 ; Nkoa, 2015 ; Gaddeh, 2023 ; Hlisnikovský et
Kunzová, 2020 ; Lošák et al, 2011 ; M’sadak et M’barek 2017 ; Riva et al, 2015).

Le digestat, produit homogène en matière organique et stabilisé en charge microbienne, est un


engrais organique dont la typologie est fonction de plusieurs facteurs. Tels que la composition
et la nature du substrat utilisé dans la méthanisation ou les conditions de digestion anaérobie
(plage de température, pH etc.), qui influent sur sa composition (Guilayn et al, 2020 ; Muller
et Zdanevitch, 2014). Le digestat brut contient généralement des impuretés telles que des
particules solides en suspens, des métaux lourds, des pathogènes, des composés chimiques et
des nutriments indésirables ; ils peuvent émettre des odeurs. Entraînant ainsi des problèmes
environnementaux (pollution des sols, Nuisances olfactives, lixiviation, eutrophisation,
intoxication etc.), des problèmes sanitaires et limitant l’utilisation du produit dans la
fertilisation du sol (Muller et Zdanevitch, 2014). Par conséquent le digestat obtenu après
digestion doit subir certains post-traitements, dans le but d’éliminer les indésirables et de
moduler voire optimiser la valeur fertilisante de l’engrais. L’un d’eux consiste à séparer le
digestat en une fraction solide et une fraction liquide ; on parle alors de la séparation des
phases, qui permet de concentrer la pouvoir fertilisant dans la phase liquide et les
caractéristiques d’amendement organique dans la phase solide.

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La séparation permet d’obtenir une fraction liquide qui contient la majorité de l’azote initial
sous forme minérale et une fraction solide comportant un peu plus de matière organique
résiduelle avec souvent une plus grande concentration en phosphore (Muller et Zdanevitch,
2014 ; Jin Lu et Suyun Xu, 2021 ; Alburquerque et al., 2012).

La séparation des phases, une étape initiale dans le post-traitement du digestat, permet par la
suite d’appliquer des traitements supplémentaires aux deux fractions obtenues séparément. Le
compostage (co-compostage, vermicompostage), le séchage ou évaporation, le procédé de
membrane de filtration, déshydratation, la neutralisation (Ajustement du pH), l’hydrolyse
chimique, la pyrolyse, la gazéification, l’ultrasons etc. Autant des techniques de traitement du
digestat applicables dans le but de le rendre plus viable en agriculture (Carretier, 2016 ; Jin Lu
et Suyun Xu, 2021 ; Kumar et Tushar, 2016, Gaddeh, 2023).

Habituellement les études se concentrent davantage sur une seule phase (liquide ou solide) ou
sur le digestat brut, à l’exemple de [Gaddeh, 2023] qui s’est penché sur la fraction solide en
évaluant son apport en phosphore ; ou encore [Carretier, 2016] qui s’est focalisée sur
l’effluent de la digestion anaérobie. Une approche holistique par la combinaison des deux
phases préalablement traitées permettrait d’avoir une meilleure compréhension, plus complète
de la composition et des propriétés des phases traités. La séparation du digestat en deux
phases induit aussi une séparation de ses éléments constituants ; une évaluation des deux
fractions permettrait ainsi de mettre en évidence une voie de valorisation plus efficace et
durable pour le sol, incluant à la fois engrais nutritif et amendement organique pour le sol.

La mise en œuvre de cette approche nécessiterait une exploration des caractéristiques


spécifiques du digestat post-traités et de son influence sur la performance agronomique des
cultures. C’est dans cette optique que ce travail de recherche vise à analyser l’impact de cette
approche de valorisation du digestat dans la fertilité des sols, à travers une évaluation des
effets sur la croissance de culture. Et dans ce sens, nous tenterons de répondre à la question de
savoir : la combinaison des deux fractions peut-elle apporter une fourniture en éléments
nutritifs essentiels à la croissance des cultures du sol ?

II. HYPOTHESES
Eus égard à ce qui précède, nous formulons l’hypothèse suivante :
« La combinaison des fractions solide et liquide du digestat permet d’améliorer la fertilité du
sol en assurant ainsi une bonne croissance des plantes »

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III. OBJECTIFS
A. Objectif général
L’objectif principal de ce travail est d’analyser l’influence des fractions solide et liquidesdu
digestat sur la fertilité du sol.

B. Objectifs spécifiques
- Enquêter sur le répertoire des restaurants se trouvant sur le site de l’Université de
Kinshasa (UNIKIN)
- Quantifier les déchets organiques produits par les restaurants du site de l’UNIKIN
- Analyser la composition des déchets
- Monter un digesteur
- Alimenter le digesteur
- Traiter le digestat
- Analyser le digestat
- Analyser le sol
- Faire les plates-bandes
- Epandre les engrais (engrais minéraux, composte, digestat brute, phase solide et
liquide) sur les plates-bandes
- Evaluer l’influence des engrais sur les cultures

IV. INTERETS

L’intérêt de ce travail réside tout d’abord dans la faite qu’il présente une voie de gestion et de
valorisation des déchets organiques par la méthanisation. Mais aussi un moyen durable
d’amender et de fertiliser le sol par l’usage d’un biofertilisant issu de cette méthanisation.
Offrant ainsi un moyen écologique d’améliorer la productivité agricole et de minimiser le coût
économique des engrais chimiques conventionnels.

V. DELIMITATION

VI. SUBDIVISION

En dehors de l’introduction, des points annexes (résumé, sommaire…) et de la Conclusion, ce


travail se subdivise en … chapitres, qui sont :

- Chapitre 1 : Etude bibliographique ;


- Chapitre 2 : Matériels et méthodes ;
- Chapitre 3 : Résultats et Discussion.

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CHAPITRE 1 : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Généralités sur les fertilisants et amendements organiques
I.2. Généralités sur la Méthanisation
I.3. Digestat

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