Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
SERPOL :
la dépollution écologique des sols
au cœur de la Vallée de la Chimie
Antoine Joubert et Vincent Desroches
L arelever
réhabilitation de la Vallée de la Chimie passe par une dépollution des sols, un défi que SERPOL souhaite
grâce à son projet de Phytocentre.
Le projet de SERPOL
Le projet de SERPOL, filiale spécialisée dans la dépollu- Application du procédé sur un site pollué par des
tion du groupe lyonnais SERFIM, est de créer un centre de hydrocarbures pétroliers.
le procédé sur d’autres molécules organiques sont également susceptibles d’être traitées. D’autres molé-
que les hydrocarbures pétroliers et d’autres procédés inno- cules organiques encore sont également considérées comme
vants de phytodégradation. SERPOL a d’ores et déjà mené dégradables par un tel procédé mais peu de retours d’expé-
des projets de R & D sur des traitements biologiques voués rience en conditions de terrain figurent dans la littérature.
à traiter des éthers carburants, ETBE/MTBE (projet TISATIE
porté par AXELERA) ou des PCB (projet FUNGI EAT PCB Références
porté par AXELERA). Fort d’une collaboration entamée il y
* www.appeldes30.fr
a dix ans avec les acteurs de la recherche dans le domaine [1] www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/Politique-de-
des traitements des sols pollués, SERPOL se veut porteur gestion-des-sites-et
d’innovation écologique au service de notre environnement. [2] https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/sols-pollues/techniques-
depollution.php4
[3] Stanovych A., Deyris P.-A., Grison C., Phytotechnologies remédiatrices
Focus sur la phytodégradation et chimie verte : une symbiose d’avenir, L’Act. Chim., 2017, 414, p. I.
[4] Criquet S., Joner E., Leglize P., Leyval C., Anthracene and mycorrhiza affect
the activity of oxidoreductases in the roots and the rhizosphere of lucerne
La phytodégradation est une technique de dépollution (Medicago sativa L.), Biotechnol. Lett., 2000, 22, p. 1733.
in situ des sols contaminés par des polluants organiques en [5] Pilon-Smits E., Phytoremediation, Annu. Rev. Plant Biol., 2005, 56, p. 15.
utilisant des plantes et les microorganismes associés [3]. Elle [6] Schwitzguébel J.P., Comino E., Plata N., Khalvati M., Is phytoremediation
a pour but de transformer les polluants organiques toxiques a sustainable and reliable approach to clean-up contaminated water and soil
in Alpine areas?, Environ. Sci. Pollut. Res., 2011, 18, p. 842.
en composés plus simples et moins dangereux pour l’homme [7] Joner E., Leyval C., Phytoremediation of organic pollutants using mycorrhizal
et l’environnement. Cette phytotechnologie communément plants: a new aspect of rhizosphere interactions, Agrononomie, 2003, 23, p. 495.
connue sous le terme de « phytodégradation » peut se faire [8] Reilley K.A., Banks M.K., Schwab A.P., Organic chemicals in the environment:
dissipation of polycyclic aromatic hydrocarbons in the rhizosphere, J. Environ.
principalement selon deux modes : direct et/ou indirect, dési- Qual., 1996, 25, p. 212.
gnés respectivement par phytodégradation (proprement [9] Corgié S.C., Beguiristain T., Leyval C., Spatial distribution of bacterial
dite) et rhizodégradation. communities and phenantrene (PHE) degradation in the rhizosphere of Lolium
perenne L., Appl. Environ. Microbiol., 2004, 70, p. 3552.
• La phytodégradation (proprement dite) désigne la dégrada-
[10] Debiane J., Garcon G., Fontaine J., Verdin A., Shirali P., Durand R.,
tion des polluants organiques dans la plante elle-même, à tra- Grandmougin-Ferjani A., Lounès-Hadj Sahraoui A., In vitro evaluation of the
vers son activité métabolique, au niveau des parties aériennes oxidative stress and genotoxic potentials of anthracene on mycorrhizal chicory
et/ou racinaires (ce qui suppose alors l’absorption du polluant roots, Environ. Exp. Bot., 2008, 64, p. 120.
[11] Debiane D., Garçon G., Verdin A., Fontaine J., Durand R., Grandmougin-Ferjani
au préalable), ou en dehors de la plante via la production A., Shirali P., Lounes-Hadj Sahraoui A., Mycorrhization alleviates
d’enzymes extraracinaires (exsudats) [4-6]. benzo[a]pyrene-induced oxidative stress in an in vitro chicory root model,
• La rhizodégradation correspond à la dégradation des pol- Phytochemistry, 2009, 70, p. 1421.
[12] Lounes-Hadj Sahraoui A. Fontaine J., Leyval C., Ouvrard S., La phytodégrada-
luants organiques grâce à la stimulation de l’activité des tion : une solution de traitement pour les polluants organiques ?, Journées
microorganismes présents dans l’environnement des racines, techniques nationales, Paris, 7-17 oct. 2012.
la rhizosphère [7]. La plante fournit la source de carbone
nécessaire à la croissance de la microflore rhizosphérique
via son exsudation racinaire et permet l’aération du sol [8]. Antoine Joubert est respon-
Ce sont les bactéries et les champignons saprotrophes qui sable scientifique et Vincent
Desroches, ingénieur d’affai-
ont plutôt été étudiés dans ce contexte [9], mais les champi- res, chez SERPOL*.
gnons mycorhiziens peuvent aussi favoriser la rhizodégrada-
tion, notamment en favorisant la survie et la croissance des
plantes [10-11].
Les principaux polluants organiques capables d’être trai- A. Joubert V. Desroches
tés par rhizodégradation sont les hydrocarbures totaux (HCT)
et les BTEX (benzène, toluène, éthylbenzène et xylènes). Mais * SERPOL, 2 chemin du Génie, BP 80, F-69633 Vénissieux Cedex.
www.serpol.fr
d’autres molécules organiques telles que les hydrocarbures
Courriels : antoine.joubert@serpol.fr ; vincent.desroches@serpol.fr
aromatiques polycycliques HAP et les solvants chlorés