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REPUBLIQUE DU BENIN

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)
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ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES AGRONOMIQUES ET DE L’EAU (EDSAE)
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Formation : Master recherche
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Mention : Science et Technique de production végétale
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Exposé
THEME

Rôles des nématodes dans la gestion


durable de la fertilité des sols et dans la
bioindication de la santé des sols

Réalisé par : Sous la supervision :


FASSINOU Jorès Dr. AFFOKPON Antoine

ANNEE ACADEMIQUE : 2022-2023


Table des matières
Introduction..............................................................................................................................................3
Partie I : Définition des concepts..............................................................................................................4
1.1. Gestion durable de la fertilité des sols......................................................................................4
1.2. Fertilité du sol...........................................................................................................................5
1.2.1. Fertilité chimique..............................................................................................................5
1.2.2. Fertilité physique..............................................................................................................5
1.2.3. Fertilité biologique...........................................................................................................5
1.3. Nématodes................................................................................................................................5
1.3.1. Les nématodes phytophages.............................................................................................7
1.3.2. Les nématodes bactériophages.........................................................................................8
1.3.3. Les nématodes fongivores................................................................................................8
1.3.4. Les nématodes saprophytes..............................................................................................8
1.4. Bioindicateurs...........................................................................................................................8
1.5. Santé des sols............................................................................................................................9
Partie II : Rôles des nématodes dans la gestion durable de la fertilité des sols........................................9
2.1. Les nématodes et la décomposition des matières organiques........................................................9
2.2. Les nématodes et la disponibilité des nutriments........................................................................10
2.3. Les nématodes et la régulation des populations d'autres organismes..........................................12
2.4. Les nématodes et la structure des sols.........................................................................................13
Partie III : Rôles des nématodes dans la bioindication de la santé des sols...........................................14
3.1. Nématodes comme bioindicateurs de la santé des sols...............................................................14
3.1.1. Diversité des nématodes et leur rôle écologique dans les écosystèmes du sol.....................14
3.1.2. Sensibilité des nématodes aux changements environnementaux et aux perturbations du sol
........................................................................................................................................................14
3.1.3. Utilisation des nématodes comme indicateurs de la structure et de la qualité du sol...........14
3.1.4. Indicateurs écologiques basés sur les traits fonctionnels des nématodes.............................15
3.2. Méthodes d'évaluation de la santé des sols à l'aide des nématodes.............................................15
3.3. Facteurs influençant la présence et la diversité des nématodes dans les sols sains.....................16
3.3.1. Facteurs abiotiques...............................................................................................................16
3.3.2. Facteurs biotiques.................................................................................................................17
Conclusion..............................................................................................................................................17
Références bibliographiques...................................................................................................................19

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Introduction

La préservation de la fertilité des sols et la bioindication de leur santé sont devenues des
préoccupations primordiales dans le contexte de l'agriculture mondiale (Gebremedhin et al.,
2022). Les sols sont des ressources vitales qui soutiennent la production alimentaire,
préservent les écosystèmes et contribuent ainsi au développement durable (Lal, 2020).
Cependant, ils sont confrontés à des pressions croissantes telles que l'agriculture intensive, la
dégradation environnementale et les changements climatiques, compromettant ainsi leur
qualité et leur fonctionnement (Kibblewhite et al., 2008).

D'un côté, la gestion durable de la fertilité des sols est essentielle pour garantir la sécurité
alimentaire à long terme et soutenir la productivité agricole (Gebremedhin et al., 2022). Les
sols fertiles fournissent les nutriments nécessaires à la croissance des plantes et influencent
directement leur rendement. Comprendre les mécanismes complexes qui régissent la fertilité
des sols et adopter des pratiques de gestion appropriées sont l’un des éléments clés de notre
exposé.

D'un autre côté, la bioindication de la santé des sols est devenue une discipline essentielle
pour évaluer la qualité et la fertilité des écosystèmes souterrains (Thakur et al., 2020). Les
sols sont soumis à diverses pressions environnementales qui peuvent compromettre leur santé,
telles que l'agriculture intensive, la dégradation environnementale et les changements
climatiques (Kibblewhite et al., 2008). Afin de surveiller et de préserver la santé des sols, il
est crucial de disposer d'indicateurs fiables et sensibles qui préservent l’environnement
(Thakur et al., 2020).

Dans cette perspective, les nématodes, vers microscopiques dans les sols, jouent un rôle clé à
la fois dans la gestion durable de la fertilité des sols et dans la bioindication de leur santé
(Porazinska et al., 2003; Liang et al., 2021). Leur diversité et leur abondance en font des
indicateurs fiables pour évaluer la santé des sols, car ils réagissent rapidement aux
changements environnementaux et aux perturbations du sol (Bongers, 1990). De plus, les
nématodes interagissent avec d'autres composants de l'écosystème souterrain, tels que les vers
de terre, les micro-organismes et les racines des plantes, ce qui influe sur la santé globale des
sols et fournit des informations précieuses sur leur état (Ferris, 2010).

Dans cet exposé, nous explorerons en détail le rôle des nématodes dans la gestion durable de
la fertilité des sols et dans la bioindication de leur santé.

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Nous examinerons leur diversité, leurs fonctions écologiques et leur sensibilité aux
perturbations. De plus, nous aborderons les méthodes utilisées pour évaluer la santé des sols à
l'aide des nématodes. En comprenant l'importance des nématodes en tant qu'indicateurs de la
santé des sols, nous pourrons développer des stratégies de gestion et de conservation plus
efficaces pour maintenir la productivité agricole, préserver la biodiversité souterraine et
assurer la durabilité des écosystèmes du sol.

Partie I : Définition des concepts

1.1. Gestion durable de la fertilité des sols

La gestion durable de la fertilité des sols fait référence à un ensemble de pratiques et de


stratégies visant à maintenir, voire améliorer, la capacité d'un sol à soutenir la croissance des
plantes de manière équilibrée, tout en minimisant les impacts négatifs sur l'environnement.
Cette approche repose sur une utilisation judicieuse des ressources disponibles et sur la
préservation des processus naturels qui contribuent à la fertilité du sol.

Il existe différentes définitions de la gestion durable de la fertilité des sols proposées par
divers auteurs.

Selon Montgomery, 2000, la gestion durable de la fertilité des sols implique l'utilisation de
pratiques de gestion qui maintiennent la santé du sol, améliorent la structure et la texture,
favorisent la biodiversité souterraine, préservent la capacité de rétention d'eau du sol et
minimisent l'érosion, tout en soutenant la productivité agricole à long terme.

Pour Lal, 2008, la gestion durable de la fertilité des sols est l'adoption de pratiques et de
systèmes de gestion agricole qui maintiennent et améliorent la productivité des sols à long
terme, tout en préservant les ressources naturelles, en minimisant les pertes de nutriments, en
réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en favorisant la biodiversité.

La FAO en 2015 a définit la gestion durable de la fertilité des sols comme une approche
intégrée qui vise à maintenir et à améliorer la fertilité des sols en utilisant des pratiques
agricoles et des systèmes de gestion appropriés, tout en minimisant les pertes de nutriments, la
dégradation du sol et les impacts négatifs sur l'environnement.

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Ces définitions soulignent l'importance de préserver la fertilité du sol à travers des pratiques
agricoles durables, tout en minimisant les impacts environnementaux et en assurant la sécurité
alimentaire à long terme.

1.2. Fertilité du sol

Il existe trois types de fertilité des sols dont l’ensemble forme la fertilité globale du sol. Ces
différents types de fertilité des sols sont interconnectés et interdépendants. Une fertilité
équilibrée et durable des sols repose sur l'interaction harmonieuse entre ces différents aspects,
ce qui favorise une croissance saine des plantes et la productivité agricole. Ainsi nous avons :

1.2.1. Fertilité chimique

La fertilité chimique se réfère aux propriétés chimiques du sol qui influencent la disponibilité
et l'accessibilité des éléments nutritifs essentiels aux plantes. Cela comprend des facteurs tels
que le pH du sol, la teneur en matière organique, la capacité d'échange cationique (CEC) et les
niveaux de nutriments tels que l'azote, le phosphore, le potassium et les micronutriments.

1.2.2. Fertilité physique

La fertilité physique se réfère aux caractéristiques physiques du sol qui affectent la structure,
la porosité, la rétention d'eau et l'aération. Un sol fertile sur le plan physique permet une
bonne infiltration et drainage de l'eau, une rétention adéquate d'eau et une aération suffisante
pour les racines des plantes. Cela favorise le développement des racines, la croissance des
plantes et la disponibilité des éléments nutritifs.

1.2.3. Fertilité biologique

La fertilité biologique se réfère à la présence et à l'activité des organismes vivants dans le sol,
tels que les bactéries, les champignons, les nématodes, les vers de terre et autres micro-
organismes. Ces organismes jouent un rôle clé dans la décomposition de la matière organique,
la transformation des nutriments, la fixation de l'azote atmosphérique, la lutte contre les
maladies des plantes et la formation de la structure du sol. Une fertilité biologique élevée
favorise la santé des plantes et la durabilité des écosystèmes agricoles.

1.3. Nématodes

Les nématodes sont des vers ronds non-segmentés appartenant au phylum des Nematoda. Ils
ont été largement étudiés en raison de leur abondance et de leur diversité. Les nématodes sont

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présents dans pratiquement tous les écosystèmes terrestres et aquatiques, où ils occupent
diverses niches écologiques (Yeates et al., 2017).

Classification selon ITIS

Règne Animalia

Sous-règne Bilateria

Infra-règne Protostomia

Super-embr. Ecdysozoa

Embranchement

Nematoda
lumbricoides)
Diesing, 1861

Synonymes

 Nemates Cobb, 1919

 Nemata Cobb, 1919

Position phylogénétique

 Protostomia

o Chétognathes

o Lophotrochozoaires

o Ecdysozoaires

 Scalidophores

 Nématozoaires

 Nématomorphes

 Nématodes

 Panarthropodes

Figure 2: Un Mononchidae mangeant


un autre Mononchidae.

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En se basant sur les régimes alimentaires généraux des nématodes, nous pouvons obtenir trois
types de nématodes que sont les phytophages, les bactériophages et les fongivores :

1.3.1. Les nématodes phytophages

Les nématodes phytoparasites diffèrent des autres nématodes qui s’alimentent sur des
bactéries et des champignons par la présence d’une structure spécialisée : le stylet qui est
utilisé à la fois pour injecter des enzymes dans les cellules et les tissus végétaux des plantes et
pour en extraire le contenu, d’une manière très semblable aux aphidés (pucerons) sur les
plantes. Ainsi nous avons :

 Nématodes endoparasites sédentaires: Les nématodes endoparasites sédentaires sont


capables d’envahir les tissus végétaux dès l’éclosion du second stade juvénile – stade
infestant vermiforme. Ils se déplacent dans le sol à la recherche de racines d’une
plante hôte, traversent les tissus végétaux afin de trouver un site nourricier. Une fois le
site trouvé, le juvénile s’y établit de manière permanente jusqu’à la fin de son cycle de
développement en femelle adulte. Au fur et à mesure de son développement, son corps
arrondi prend une forme sphérique, de citron, de rein ou ovoïde. Le nématode
s’alimente sur un très petit nombre de cellules, régulées par le nématode lui-même à
l’aide de substances de croissance. Certaines espèces (nématodes à kystes et
nématodes à galles) conduisent à la formation de cellules géantes à l’intérieur des
racines de la plante hôte.
 Nématodes endoparasites migrateurs : Chez les nématodes endoparasites migrateurs,
tous les stades sont mobiles à l’exception de l’oeuf. Les nématodes traversent les
tissus végétaux de cellule en cellule, ou peuvent quitter les tissus végétaux à la
recherche de nouvelles sources alimentaires. Au cours de leur migration et de leur
alimentation, ces nématodes pondent des oeufs soit à l’intérieur du cortex racinaire
soit dans le sol environnant les racines. Les cellules endommagées sécrètent des
toxines qui peuvent tuer les cellules adjacentes, conduisant à la formation de petites
tâches ou de lésions nécrotiques. Des champignons et des bactéries, agents de
pourriture secondaire des racines, sont souvent associés aux déplacements et aux
points d’entrée créés par les nématodes endoparasites migrateurs.
 Les nématodes ectoparasites s’alimentent de manière externe, à la surface des plantes,
généralement sur les poils absorbants ou le tissu cortical externe des racines. On les
retrouve souvent en très grand nombre sans que cela soit un problème. Cependant, ils

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peuvent occasionner de sérieux dommages aux plantes souffrant de stress d’origine
biotique ou abiotique (e.g. attaque fongique ou faible disponibilité en eau). Les
exemples de nématodes ectoparasites sont : les nématodes ‘annelés’ (Criconemoides
spp.), les nématodes spiralés (Helicotylenchus spp.) et le nématode agent du bout
blanc sur le riz (Aphelenchoides besseyi).

1.3.2. Les nématodes bactériophages

Nous avons les nématodes bactériophages facultatifs qui se nourrissent principalement de


bactéries et peuvent également se nourrir de champignons ou de matière organique (Bongers
et al., 1997) et des nématodes bactériophages obligatoires qui dépendent exclusivement des
bactéries comme source de nourriture (Yeates et al., 2017).

1.3.3. Les nématodes fongivores

Les nématodes fongivores sont des vers microscopiques qui se nourrissent de champignons.
Ils appartiennent à la classe des nématodes, également connus sous le nom de vers ronds. Les
nématodes fongivores sont souvent présents dans les sols forestiers et jouent un rôle important
dans le contrôle des populations de champignons pathogènes.

1.3.4. Les nématodes saprophytes

Les nématodes saprophytes sont des vers ronds (nematoda) qui se nourrissent principalement
de matière organique en décomposition. Ils jouent un rôle important dans les écosystèmes en
décomposant la matière morte et en recyclant les éléments nutritifs. Contrairement aux
nématodes parasites, qui vivent aux dépens d'autres organismes, les nématodes saprophytes se
nourrissent de matière organique morte, telle que des feuilles en décomposition, des débris
végétaux ou des excréments animaux.

1.4. Bioindicateurs

Selon le Larousse, un bioindicateur est un organisme vivant ou un groupe d'organismes qui


est utilisé pour évaluer la qualité d'un environnement donné ou les effets d'un stress
environnemental. Les bioindicateurs sont choisis en raison de leur sensibilité aux
changements de l'environnement et de leur capacité à refléter ces changements de manière
mesurable.

Les bioindicateurs peuvent être des espèces végétales, animales ou microbiennes, et ils sont
souvent sélectionnés en fonction de leurs réponses spécifiques aux polluants ou aux

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modifications environnementales. Leur présence, leur absence ou leurs réponses écologiques
et biologiques peuvent fournir des informations sur les conditions environnementales, telles
que la qualité de l'eau, la pollution de l'air, la dégradation des sols, ou encore les effets des
activités humaines sur un écosystème.

Les bioindicateurs sont utilisés dans divers domaines, tels que l'écologie, la biologie de la
conservation, l'évaluation des impacts environnementaux, la surveillance de la qualité de
l'environnement et la gestion des ressources naturelles. Ils jouent un rôle important dans la
détection précoce des changements environnementaux et dans l'évaluation de l'efficacité des
mesures de protection et de restauration de l'environnement.

1.5. Santé des sols

Selon Lehmann et al., 2015, la santé des sols est un concept qui englobe la capacité d'un sol à
maintenir des conditions favorables à la croissance des plantes, à la biodiversité et aux
fonctions écosystémiques. Il s'agit d'un état de bien-être du sol qui résulte d'une interaction
équilibrée entre les composants physiques, chimiques et biologiques du sol.

Partie II : Rôles des nématodes dans la gestion durable de la fertilité des


sols
2.1. Les nématodes et la décomposition des matières organiques

Les nématodes participent à la fragmentation de la matière organique. En effet, les nématodes


décomposeurs jouent un rôle clé dans la fragmentation des débris végétaux et des résidus
organiques, ce qui facilite leur décomposition ultérieure par les autres acteurs de la
décomposition. Une étude menée par Ferris et al. (2001) a montré que les nématodes
décomposeurs fragmentent les résidus végétaux en morceaux plus petits, augmentant ainsi la
surface d'action des micro-organismes décomposeurs et accélérant la décomposition. Cette
fragmentation se faire par :

 La mastication : Au cours de laquelle certains nématodes décomposeurs qui ont des


structures buccales spécialisées, telles que les dents ou les pièces buccales coupantes,
permettent de mâcher et de couper les débris végétaux et les résidus organiques en
morceaux plus petits. Ils utilisent leurs muscles pour moudre les matériaux et les
rendre plus digestibles.

9
 Le mouvement physique : Les nématodes décomposeurs se déplacent activement dans
le sol, entraînant souvent des particules de débris végétaux et de résidus organiques
avec eux. Leurs mouvements physiques contribuent à la fragmentation des matériaux
en les brisant ou en les éparpillant dans le sol. Par exemple, lorsqu'ils se déplacent à
travers les débris végétaux, les nématodes peuvent les diviser en morceaux plus petits
à mesure qu'ils progressent.

Aussi, ils activent la décomposition de la matière organique. Les nématodes


décomposeurs libèrent des enzymes qui activent les processus de décomposition des
matières organiques. Ces enzymes, telles que les cellulases et les hémicellulases,
dégradent les composants structuraux des matériaux organiques, tels que la cellulose et
l'hémicellulose, en fragments plus petits. De plus, ils interviennent dans la transformation
des nutriments. Les nématodes décomposeurs jouent un rôle clé dans la libération des
nutriments contenus dans les matières organiques décomposées. Lorsqu'ils se nourrissent
de matière organique, ils métabolisent les nutriments et les libèrent sous forme de déchets
métaboliques, ce qui les rend disponibles pour les plantes. Une étude menée par Wardle et
al. (2004) a montré que les nématodes décomposeurs influencent la disponibilité des
nutriments, en particulier de l'azote, dans les sols forestiers. Par ailleurs, ils influencent la
communauté microbienne en interagissant étroitement avec les bactéries et les
champignons présents.

On retient que les nématodes jouent un rôle crucial dans la décomposition des matières
organiques dans les sols, contribuant ainsi à la gestion durable de la fertilité. Leur activité de
décomposeurs est essentielle pour la transformation des débris végétaux, des résidus
organiques et des micro-organismes morts en nutriments disponibles pour les plantes.

2.2. Les nématodes et la disponibilité des nutriments

Les nématodes jouent un rôle important dans le cycle des éléments nutritifs dans les
écosystèmes. Leur activité de décomposition des matières organiques et leurs interactions
avec d'autres organismes du sol contribuent à la transformation, à la disponibilité et à la
redistribution des éléments nutritifs (Neher, 2010 ; Ferris, 2010 ; Bardgett et al, 2014 ;
Wilske, 2016 ).

Lorsque nous prenons le cas de l’azote, en décomposant les matières organiques, les
nématodes libèrent de l'azote organique sous forme minérale, tel que l'ammonium (NH4+) et

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les nitrates (NO3-). Ces formes minérales d'azote sont plus facilement accessibles pour les
plantes. Aussi, les nématodes sont également impliqués dans les processus de nitrification et
de dénitrification. La nitrification est le processus de conversion de l'ammonium en nitrates,
tandis que la dénitrification est le processus de conversion des nitrates en azote gazeux.
Certains nématodes, en particulier ceux présents dans la zone rhizosphérique des plantes,
peuvent stimuler ces processus en produisant des enzymes qui favorisent la conversion de
l'azote. De plus, les nématodes se déplacent activement dans le sol, transportant ainsi l'azote
d'une zone à une autre. Leurs mouvements contribuent à la redistribution spatiale de l'azote
dans les écosystèmes, permettant une utilisation plus efficace de cet élément par les plantes.
Par exemple, les nématodes qui se déplacent entre la rhizosphère des plantes et d'autres
parties du sol peuvent transférer l'azote de la rhizosphère vers d'autres zones où il est
nécessaire. Par ailleurs, Les nématodes interagissent avec d'autres organismes du sol, tels que
les bactéries et les champignons, qui sont également impliqués dans le cycle de l'azote. Ces
interactions complexes entre les différents acteurs du sol peuvent influencer les processus de
fixation de l'azote atmosphérique, de minéralisation de l'azote organique et de transformation
des formes d'azote.

En ce qui concerne le carbone, les nématodes décomposeurs se nourrissent de la matière


organique présente dans le sol et la décomposent en libérant du dioxyde de carbone (CO2)
dans l'atmosphère. Ce processus de décomposition favorise la transformation du carbone
organique en formes minérales qui peuvent être utilisées par d'autres organismes du sol. Ces
nématodes en décomposant les matières organiques, contribuent à la formation d'une
microfaune du sol riche en carbone. Ils fournissent ainsi des substrats carbonés pour d'autres
organismes du sol, tels que les bactéries et les champignons, qui participent également à la
décomposition de la matière organique. De plus, ils participent à la formation de l’humus, une
fraction stable et riche en carbone du sol qui joue un rôle essentiel dans le stockage du
carbone. Les nématodes, en fragmentant les matières organiques et en les mélangeant avec le
sol, contribuent à la formation de l'humus à long terme. L'humus est résistant à la
décomposition, ce qui permet de stocker le carbone dans le sol sur de plus longues périodes.
Pour finir, ils ont également une influence sur la dynamique du carbone. En effet, les
interactions entre les nématodes et d'autres organismes du sol, tels que les bactéries, les
champignons et les vers de terre, peuvent affecter la dynamique du carbone dans les
écosystèmes. Par exemple, les nématodes peuvent stimuler la décomposition des matières

11
organiques par les bactéries et les champignons en libérant des enzymes qui facilitent la
dégradation des composés carbonés complexes.

2.3. Les nématodes et la régulation des populations d'autres organismes

Les nématodes jouent un rôle important dans la régulation des populations d'insectes nuisibles
et de nématodes phytopathogènes (Shapiro-Ilan et al., 2018 ; Hodda et al., 2019).

 Nématodes prédateurs d'insectes : Certains nématodes, appelés nématodes


entomopathogènes, sont des prédateurs naturels d'insectes nuisibles. Ces nématodes
pénètrent dans le corps des insectes hôtes et libèrent des bactéries symbiotiques qui les
tuent. Les nématodes se nourrissent ensuite des tissus de l'insecte en décomposition.
Cette interaction entre les nématodes et les insectes nuisibles aide à maintenir les
populations d'insectes sous contrôle, réduisant ainsi les dommages causés aux cultures.
 Parasitisme de nématodes phytopathogènes : Certains nématodes sont spécialisés dans
le parasitisme des nématodes phytopathogènes, qui sont des nématodes nuisibles pour
les plantes. Ces nématodes parasitoïdes pénètrent dans les nématodes
phytopathogènes, se nourrissent d'eux et les tuent. Cela contribue à réduire les
populations de nématodes phytopathogènes dans le sol et à limiter les dommages qu'ils
peuvent causer aux cultures.
 Compétition et prédation intraspécifique : Les nématodes peuvent également réguler
les populations de nématodes phytopathogènes par compétition et prédation
intraspécifique. Certains nématodes bénéfiques se nourrissent des nématodes
phytopathogènes ou partagent le même habitat, ce qui réduit leur disponibilité et limite
leur capacité à se reproduire et à causer des dommages aux cultures.
 Effets indirects sur les insectes nuisibles : En régulant les populations de nématodes
phytopathogènes, les nématodes bénéfiques ont également des effets indirects sur les
insectes nuisibles. Les nématodes phytopathogènes fournissent un habitat ou des
ressources pour certains insectes nuisibles, et en limitant leur abondance, les
nématodes bénéfiques réduisent l'attrait de ces insectes pour les cultures.

Il est important de noter que l'efficacité des nématodes dans la régulation des populations
d'insectes nuisibles et de nématodes phytopathogènes peut varier en fonction des espèces de
nématodes, des conditions environnementales et de la disponibilité des proies. Dans certains
cas, des méthodes de gestion intégrée des ravageurs peuvent être utilisées pour optimiser

12
l'utilisation des nématodes bénéfiques en combinaison avec d'autres approches de lutte contre
les ravageurs

2.4. Les nématodes et la structure des sols

 Explication de l'effet des nématodes sur la formation et la stabilité des agrégats des
sols.

Les nématodes jouent un rôle significatif dans la formation et la stabilité agrégée des sols.
Voici comment ils influencent ces processus (Six et al., 2004 ; ) :

Dégradation de la matière organique : Les nématodes se nourrissent de matière organique en


décomposition, tels que les débris végétaux et les résidus de culture. En décomposant ces
matières organiques, les nématodes favorisent la formation d'humus, qui est une substance
sombre et riche en matière organique. L'humus contribue à la formation d'agrégats du sol en
agissant comme un liant naturel qui favorise l'agrégation des particules du sol.

Activité physique dans le sol : Certains nématodes se déplacent activement dans le sol, créant
des galeries et des espaces poreux. Ces mouvements améliorent la structure du sol en
favorisant la formation d'agrégats. Les agrégats sont des agrégations de particules de sol qui
se maintiennent ensemble grâce à des forces physiques et biologiques. Les nématodes
contribuent à la stabilité agrégée en favorisant la formation de ces agrégats, ce qui améliore la
porosité du sol et facilite l'infiltration de l'eau et des nutriments .

Excrétion de substances adhésives : Les nématodes libèrent des substances adhésives, telles
que des mucines et des gels biopolymériques, lors de leurs déplacements et de leur activité
alimentaire. Ces substances agissent comme des agents cimentants, favorisant l'agrégation des
particules du sol et la formation d'agrégats stables. Les nématodes contribuent ainsi à la
stabilité des agrégats en fournissant ces substances adhésives qui aident à maintenir les
agrégats intacts.

Impact sur la communauté microbienne : Les nématodes influencent la composition et


l'activité de la communauté microbienne du sol. Les interactions entre les nématodes, les
bactéries et les champignons peuvent favoriser la production de substances adhésives, la
formation de biofilms et l'agrégation des particules du sol. Les nématodes peuvent également
ingérer des microorganismes, régulant ainsi leur population et leur activité. Cette régulation

13
des microorganismes contribue à maintenir un équilibre écologique dans le sol et à favoriser
la stabilité des agrégats.

Partie III : Rôles des nématodes dans la bioindication de la santé des sols
3.1. Nématodes comme bioindicateurs de la santé des sols

Les nématodes, en tant que groupe d'organismes dans les sols, jouent un rôle crucial en tant
que bioindicateurs de la santé des sols. Leur diversité, leur abondance et leur réponse rapide
aux changements environnementaux en font des indicateurs sensibles et fiables de l'état du
sol.

3.1.1. Diversité des nématodes et leur rôle écologique dans les écosystèmes du sol

Les nématodes représentent l'un des groupes les plus diversifiés d'organismes du sol, avec des
milliers d'espèces identifiées (Yeates et al., 1993). Leur présence et leur abondance varient en
fonction des conditions environnementales, de la composition du sol et des pratiques de
gestion. La diversité des nématodes reflète la diversité des fonctions écologiques qu'ils
remplissent dans les écosystèmes du sol. Certains nématodes sont des décomposeurs qui
contribuent à la décomposition de la matière organique, tandis que d'autres sont des
prédateurs d'organismes nuisibles ou des symbiotes bénéfiques des plantes (Neher, 2010).

3.1.2. Sensibilité des nématodes aux changements environnementaux et aux


perturbations du sol

Les nématodes sont sensibles aux perturbations du sol, telles que l'application d'engrais
chimiques, l'utilisation excessive de pesticides et le labour intensif (Neher et al., 2013). Ces
perturbations peuvent altérer la structure du sol, la disponibilité des ressources et les
interactions écologiques, ce qui a un impact direct sur les communautés de nématodes. Les
changements dans la composition et l'abondance des nématodes peuvent indiquer des
modifications dans la santé et la qualité du sol.

3.1.3. Utilisation des nématodes comme indicateurs de la structure et de la qualité du sol

Les nématodes fournissent des informations précieuses sur la structure et la qualité du sol. Par
exemple, la diversité et la composition des nématodes peuvent refléter la stabilité de la
structure des agrégats du sol (Bongers, 1990). Les nématodes peuvent également indiquer la
teneur en matière organique du sol, la disponibilité des nutriments et la capacité de rétention

14
d'eau (Ferris et al., 2001). Les variations dans la densité et la diversité des nématodes peuvent
être utilisées pour évaluer l'efficacité des pratiques de gestion du sol et identifier les
problèmes potentiels.

3.1.4. Indicateurs écologiques basés sur les traits fonctionnels des nématodes

Les traits fonctionnels des nématodes, tels que la longueur du corps, la morphologie buccale
et les stratégies alimentaires, peuvent être utilisés comme indicateurs écologiques pour
évaluer la santé des sols. Par exemple, la présence de nématodes prédateurs peut indiquer une
régulation biologique des populations d'organismes nuisibles, ce qui est bénéfique pour la
santé des plantes (Byrnes et al., 2006). De même, les nématodes décomposeurs sont essentiels
pour la décomposition de la matière organique et le recyclage des nutriments dans les sols.

3.2. Méthodes d'évaluation de la santé des sols à l'aide des nématodes

L'évaluation de la santé des sols à l'aide des nématodes repose sur des méthodes spécifiques
qui permettent de collecter des données sur la diversité, l'abondance et la fonction des
nématodes présents dans le sol. Ces méthodes fournissent des informations utiles pour évaluer
la qualité du sol, identifier les perturbations et guider les pratiques de gestion appropriées.
Ainsi, pour évaluer la santé des sols à l'aide des nématodes les méthodes utilisées sont :

3.2.1. Échantillonnage des nématodes

L'échantillonnage des nématodes dans les sols est une étape cruciale pour obtenir des données
représentatives de la communauté nématode. Plusieurs techniques d'échantillonnage peuvent
être utilisées, notamment le prélèvement de carottes de sol, l'utilisation de cadres
d'échantillonnage, la méthode du sac d'extraction, etc. (Ferris et al., 2001). L'échantillonnage
doit être réalisé de manière systématique et à des moments appropriés pour obtenir des
données fiables sur la communauté nématode.

3.2.2. Identification des espèces et classification taxonomique

Une fois les échantillons collectés, les nématodes doivent être identifiés et classifiés
taxonomiquement. Cela peut être réalisé en utilisant des clés d'identification basées sur les
caractéristiques morphologiques des nématodes, telles que la forme du corps, la présence de
structures spécifiques et la morphologie buccale. L'identification précise des espèces permet
de déterminer la diversité et la composition de la communauté nématode, ce qui est essentiel
pour évaluer la santé des sols.

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3.2.3. Indices écologiques et fonctionnels des nématodes

Outre l'identification des espèces, des indices écologiques et fonctionnels peuvent être utilisés
pour évaluer la santé des sols à l'aide des nématodes. Ces indices sont basés sur les traits
fonctionnels des nématodes, tels que la longueur du corps, la stratégie alimentaire, la mobilité,
etc. Ils permettent d'obtenir des informations sur les rôles écologiques et les fonctions des
nématodes dans les écosystèmes du sol (Bongers et al., 1990). Par exemple, l'indice QBS
(Nematode Q-Biotype Sensitivity) évalue la sensibilité des nématodes aux perturbations du
sol.

3.2.4. Analyse de la structure de la communauté nématode

L'analyse de la structure de la communauté nématode permet d'obtenir des informations sur la


diversité, l'abondance relative et la distribution des nématodes dans les sols. Des mesures
telles que l'indice de diversité de Shannon-Wiener, l'indice d'équitabilité de Pielou et l'indice
de dominance de Berger-Parker peuvent être utilisées pour évaluer la structure de la
communauté nématode (Bongers et al., 1990). Ces mesures donnent une indication de la santé
et de la stabilité de l'écosystème du sol.

3.3. Facteurs influençant la présence et la diversité des nématodes dans les sols
sains

La présence et la diversité des nématodes dans les sols sains sont influencées par une
combinaison de facteurs abiotiques et biotiques. Comprendre ces facteurs est essentiel pour
évaluer la santé des sols et promouvoir des pratiques de gestion qui favorisent la présence de
nématodes bénéfiques. Les facteurs clés qui influencent la présence et la diversité des
nématodes dans les sols sont les facteurs abiotiques et biotiques.

3.3.1. Facteurs abiotiques

 La texture et la structure du sol : La texture du sol, c'est-à-dire la proportion relative


des particules de sable, de limon et d'argile, peut influencer la répartition des
nématodes. Les sols argileux ont tendance à avoir une plus grande diversité de
nématodes que les sols sableux. De plus, une structure du sol bien agrégée favorise la
présence de nématodes en fournissant des habitats et des canaux d'aération.
 Le pH du sol : Le pH du sol est un facteur important qui influence la présence des
nématodes. Certains groupes de nématodes préfèrent des pH spécifiques, tandis que

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d'autres peuvent être plus tolérants aux variations du pH. Un pH optimal du sol
favorise la diversité et l'activité des nématodes.
 La disponibilité des nutriments : La disponibilité des nutriments, tels que l'azote, le
phosphore et le potassium, joue un rôle crucial dans la présence et l'activité des
nématodes. Les nématodes sont sensibles aux déséquilibres nutritionnels et peuvent
être influencés par les pratiques de fertilisation.

3.3.2. Facteurs biotiques

 La présence d'hôtes et de prédateurs : Les nématodes sont étroitement liés à la


disponibilité d'hôtes pour se nourrir. Certains nématodes sont des parasites de plantes
ou d'animaux, tandis que d'autres sont prédateurs d'autres organismes du sol. La
présence d'hôtes et de prédateurs peut influencer la composition et la diversité des
nématodes dans les sols.
 Les interactions avec d'autres organismes du sol : Les nématodes interagissent avec
une variété d'autres organismes du sol, tels que les bactéries, les champignons et les
vers de terre. Ces interactions peuvent avoir un impact sur la présence et la diversité
des nématodes. Par exemple, les nématodes bénéficient des interactions symbiotiques
avec certaines espèces de bactéries et de champignons, qui peuvent stimuler leur
croissance et leur activité.
 Les pratiques de gestion du sol : Les pratiques agricoles et de gestion du sol, telles que
l'utilisation d'engrais, les pratiques de labour, l'irrigation et l'utilisation de pesticides,
peuvent avoir un impact significatif sur la présence et la diversité des nématodes. Les
pratiques de gestion durables qui favorisent la biodiversité et la santé du sol peuvent
également bénéficier aux nématodes bénéfiques.

Conclusion

Les nématodes jouent un rôle essentiel à la fois dans la gestion durable de la fertilité des sols
et dans la bioindication de leur santé. Leur présence, leur diversité et leur fonctionnement
offrent des informations précieuses sur la structure des sols, la disponibilité des nutriments, la
régulation des parasites et la biodiversité souterraine. Comprendre et prendre en compte leur
présence et leur diversité dans les pratiques agricoles durables permet d'améliorer la santé des
sols, la productivité agricole, la durabilité environnementale et la sécurité alimentaire. En
investissant dans la recherche, l'éducation et l'adoption de pratiques agricoles responsables,

17
nous pouvons préserver la biodiversité des nématodes, évaluer et améliorer la santé globale
des sols, et ainsi construire un avenir durable pour notre environnement et nos générations
futures.

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