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Edition 2022
Objectifs du cours
Objectif général : Définir les bases théoriques et pratiques nécessaires à la production végétale
BIBLIOGRAHIE
1. Soltner D., 1983. Les bases de la production végétale tome 1 et 2
2. Eliard J.-L., 1989. Manuel d’agriculture générale. Base de la production végétale
3. Gros A., 1979. Les engrais. Guide pratique de la fertilisation
4. MFAE, 2009. Memento de l’agronome. Editions du GRET et CIRAD ; ISBN 2-86844-
129-7, 2-87614-522-7, Paris-France, 1691p.
5. Fairhurst T. 2015. Manuel de Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols. Ed. 2015,
Consortium Africain pour la Santé des Sols, Nairobi, 179p.
6. Henin S., Gras R. et Monier G., 1969. Le profil cultural. L’état physique du sol et ses
conséquences agronomiques. Masson et Cie Editeurs, Deuxième édition entièrement
refondue. 332p.
− Phytotechnie : (du grec phyton=plante et tecknè = art) : c’est l’ensemble des techniques
consistant à faire produire par le sol, sous un climat donné, le maximum de végétaux
utiles dans les meilleures conditions économiques et écologiques.
la phytotechnie générale : étudie les bases communes à toute production végétale
la phytotechnie spéciale : applique ces bases à la production des différentes espèces
végétales telles que la riziculture (riz), cotonculture (coton), maïsiculture (maïs), …
− Agroécologie : une discipline qui définit, sur les principes de base de l'écologie, l’étude,
la conception et la gestion des agrosystèmes qui à la fois, sont productifs, conservent les
ressources naturelles, sont en cohérence avec la culture locale, sont socialement justes et
sont économiquement viables. Ce sont des systèmes de production qui s'appuient sur les
fonctionnalités offertes par les écosystèmes.
− Culture hors sol : culture dans des solutions nutritives (solutions hydroponiques) avec
des substrats inertes (sable ; sciures de bois). Ce sont des cultures en containers perforés
en bas et contenant des substrats inertes, le liquide est récupéré et réutilisé.
- Plasticulture : la plasticulture est l'ensemble des techniques agricoles qui font appel à
des matières plastiques. Le terme s'applique plus particulièrement aux techniques de
couverture du sol ou des plantes à l'aide de films en polyéthylène (PE), qu'il s'agisse de
paillis plastique, de couvertures flottantes, de tunnels de forçage ou de serres en matière
plastique (serres-tunnels). La plasticulture comprend bien d'autres techniques aussi
variées que les films employés pour la fumigation des sols, les tuyaux pour l'irrigation en
goutte-à-goutte, les pots et bacs utilisés en pépinière, et les bâches et sacs pour ensilage.
Dans la rotation, la jachère peut faire partie du plan de succession. En effet, elle consiste à laisser
le sol se régénérer par l’accumulation des matières organiques. La jachère peut être améliorée
par des plantes spécialement choisies qui accroissent la quantité de biomasse et d’azote
atmosphérique (légumineuses, Mucuna spp). La jachère traditionnelle met assez de temps pour
sa reconstitution (moyenne est de 5 ans).
La monoculture est un cas particulier de la rotation ou succession culturale. Il est déconseillé sur
le plan agronomique car elle peut entraîner l'épuisement de certains éléments nutritifs du sol et la
pullulation de certains ennemis des cultures (parasites, ravageurs, maladies). Aussi, permet-elle
d’affaiblir la résistance immunitaire des insectes pollinisateurs (abeilles, papillons...) pour
l’équilibre alimentaire.
Il comporte deux (2) grandes phases subdivisées en stades qui stade exige des conditions
particulières du milieu qui varient en fonction des espèces ou des variétés.
- la période végétative (ou phase végétative) qui correspond à la formation des organes
végétatifs (feuilles, tiges et racines) qui regroupe le stade germination-levée et le stade de
la croissance active;
La croissance de la plante
La croissance est l'augmentation continue de toutes les dimensions de la plante (longueur,
largeur, diamètre, surface, volume et masse. C’est en fait la production de matière sèche. La
quantité de matière sèche par un végétal est le résultat d’un bilan entre la photosynthèse et la
respiration. C’est l’assimilation nette ou photosynthèse nette.
Photosynthèse (1)
6CO2 + 6H2O + 2874 kJ C6H12O6 + 6O2
Respiration (2)
Il y a croissance quand (1) > (2)
La plante vit dans plusieurs milieux : le sol, l’atmosphère, le milieu biologique et le milieu
économique.
Selon Demolon, le sol est la formation naturelle de surface à structure meuble et d’épaisseur
variable résultant de l’altération et de la transformation de la roche-mère sous-jacente sous
l’influence de divers processus physiques, chimiques et biologiques.
Le profil du sol permet d’observer les différentes couches constitutives. Ainsi, l’agronome
définit le profil (profil cultural) comme étant l’ensemble constitué par la succession des
couches de terre individualisées par l’intervention des outils agricoles, des racines des
végétaux et de l’influence des facteurs naturels. Le profil cultural idéal est celui qui permet à
un végétal de trouver le maximum d’éléments qui lui sont indispensables avec le minimum de
développement racinaire sans être soumis à des conditions défavorables au cours de son cycle
biologique.
Quant aux éléments organiques ou matières organiques, ils sont les débris végétaux et
l’humus provenant d’organismes surtout végétaux produits par le sol ou apportés par l’homme
(fumier, résidus de récolte, …). Les organismes végétaux comprennent des bactéries, des
algues, des lichens, des champions et des végétaux supérieurs pendant que les organismes
animaux sont les protozoaires, les vers et les insectes.
Autrement dit, la matière organique du sol (MOS) désigne une large gamme de composés
allant des organismes vivants à la matière organique morte de degrés de dégradation, de
composition complexe et variables.
c. Produits transitoires
Les produits transitoires proviennent de la décomposition de la matière organique fraiche ou
de la synthèse microbienne. Ils sont constitués de sucres, des acides organiques, des alcools,
de la cellulose, de la lignine et des matières azotées à divers stades (protéines, polypeptides,
acides aminés. Les produits transitoires sont qualifiés de fraction jeune de la matière
organique du sol ou humus jeune.
d. Humus
L’humus est la fraction colloïdale de la matière organique obtenue par la synthèse
microbienne et chimique à partir de la matière organique végétale notamment les produits
transitoires. L’humus stable provient de la polymérisation de l’humus jeune avec un rapport
C/N variant entre 10 et 15.
Lorsque les éléments constituants existent en proportion équilibrée, la terre est dite franche.
Une terre franche contient : 50-70% sables ; 10-15% limons ; 5-10% argile ; 1-5% calcaire et
3-5% MO. La texture influe sur les propriétés du sol (sols filtrants, imperméables, battants)
b. Structure
La structure d’un sol est le mode d’assemblage à un moment donné, de ses constituants
solides. C’est l’expression du mode d’agrégation des constituants solides du sol sous l’effet de
processus biologiques, physico-chimique ou artificiel. On distingue 3 types de structures :
La stabilité structurale est une mesure de la résistance des agrégats à la désagrégation. Un sol
dont les agrégats ont une forte cohésion possède une bonne stabilité structurale. La structure
d’un sol peut être appréciée indirectement par la mesure de la porosité P.
e. Porosité du sol
Le CAH libère ces éléments pour les racines en les échangeant contre les ions H+ formés
continuellement par l’activité biologique et régularise la composition de la solution du sol,
milieu de vie des racines et des micro-organismes. Pour maintenir le CAH actif, il faut
maintenir le taux d’humus dans le sol et son état calcique pour favoriser les échanges des
cations et de l’anion phosphorique.
b. Réaction du sol ou pH du sol
Le pH ou potentiel Hydrogène est la quantité d’ions H+ libres dans la solution du sol. C’est la
concentration des ions H+ contenus dans la solution. Le pH peut être mesuré par un pH-mètre,
par un indicateur coloré ou papier pH ou par la formule suivante : pH= - log H+
Le pH varie théoriquement de 0 à 14 mais pour les sols cultivés, il est compris entre 5 à 8,2.
Le sol a tendance à s’opposer aux variations extrêmes du pH d’où son pouvoir tampon qui est
lié à la présence des colloïdes.
o Importance du pH en agriculture
Les valeurs extrêmes du pH sont défavorables au développement des plantes et êtres vivants
du sol. En effet, en sols acides, les colloïdes sont dispersés sans les ions Ca2+ et par
conséquent, la structure se dégrade, le sol est plus difficile à travailler, moins aéré et moins
perméable. L’ion phosphorique n’est plus fixé par le pont calcique.
Par contre, dans un sol trop basique, l’excès de Ca2+ limite l’utilisation par la plante des autres
cations présents en faible quantité dans le sol.
Quant à la faune, elle est subdivisée en quatre (4) catégories selon la taille :
- les organismes inférieurs à 0,2 mm constituent la microfaune (protozoaires et de
nématodes) ;
- la mésofaune, entre 0,2 et 4 mm (acariens et collemboles) ;
- la macrofaune avec une taille variant entre 4 et 80 mm (vers de terre, des larves et
insectes) ;
- la mégafaune réunit les animaux du sol de plus de 80 cm (mammifères, reptiles et
amphibiens qui utilisent le sol comme abri ou comme habitat).
la minéralisation de l’humus
L’humus formé est à son tour attaqué par d’autres microorganismes qui le décomposent
progressivement (1 à 2% par an) libérant ainsi des matières minérales assimilables par les
plantes. Cette étape passe par l’ammonisation ou ammonification (azote organique en azote
ammoniacal) et la nitrification qui est la transformation de N ammoniacal en N nitrique (NO3-).
Le coefficient de minéralisation (k2) détermine la quantité d’humus minéralisé exprimée en
pourcentage par an. Ce coefficient varie de 1 à 2% mais dépend fortement du type de sol et
des conditions climatiques (température, humidité du sol).
L’eau de pluies reçue au sol occupe toute la porosité. L’eau de la macroporosité (eau libre ou
eau de saturation ou eau de gravité) est soumise aux forces de gravité P. Elle s’écoule vers la
nappe phréatique en passant par le point de ressuyage. La capacité de rétention ou le taux
d’humidité à la capacité au champ ou la capacité au champ représente la quantité d’eau
retenue par un sol ressuyé. Elle s’exprime en g d’eau pour 100 g de terre fine et sèche. Par
exemple les sols sableux ont une capacité de rétention de 18-19 g, les sols argileux 56-80 g et
plus de 100 g d’eau/100 g de terre pour les sols humifères.
La teneur en eau massique de certains constituants ou sols donne des valeurs variantes.
Dans le sol, la plante commence par absorber l’eau de la capacité utile ou réserve utile (RU)
du sol qui englobe l’eau capillaire et l’eau pelliculaire. La capacité utile ou réserve utile (RU)
est la fraction d’eau comprise entre le point de ressuyage (He) et le point de flétrissement
(Hf).
Lorsque cette eau est épuisée, le sol se dessèche et retient de plus en plus énergiquement l’eau
liée soumise aux forces F de rétention des particules du sol. A partir ce moment, la plante
n’arrive plus à puiser l’eau. On dit que le point de flétrissement (Hf) est atteint où la force de
succion (S) des racines est inférieure aux forces (F) du sol S < F.
𝐑𝐔 = (𝐇𝐜 − 𝐇𝐟) ∗ 𝐃𝐚 ∗ 𝐏
En irrigation, la notion de réserve facilement utilisable (RFU) est pratiquement utilisée pour
les calculs des besoins en eau pour les plantes. Elle est souvent égale à 1/2 ou 2/3 de la RU
soit ¼ ou 1/3 de l’humidité équivalente (He).
a. Transpiration
La transpiration est l’émission d’eau sous forme de vapeur par les stomates des feuilles.
Autrement dit, c’est le transfert d’eau sous forme de vapeur dans l’atmosphère. La
transpiration est une fonction vitale chez la plante car elle permet :
i) l’absorption de l’eau et sa distribution dans la plante,
ii) le transfert des éléments minéraux absorbés par les racines vers les feuilles,
iii) le refroidissement de la plante.
La transpiration est influencée par des facteurs intrinsèques (densité de stomates) et les
facteurs extrinsèques notamment l’humidité du sol, le vent, l’hygrométrie, la température et la
lumière qui permet l’ouverture des stomates.
b. Évapotranspiration
L’évapotranspiration est la quantité d’eau transpirée par un couvert végétal (culture) et
évaporée par le sol. Elle dépend du climat qui définit l’énergie disponible (chaud et sec), de
l’importance de la surface des feuilles vertes et du degré d’ouverture des stomates.
L’évapotranspiration possède des valeurs suivantes :
c. Stades critiques
Un stade critique est la période pendant laquelle un déficit en eau provoque une baisse
irréversible des rendements. Exemple chez les plantes à graines, les légumineuses et les
céréales notamment, la période critique est située autour de la floraison (pour le maïs 15 à 20
jours avant et après la floraison). Cependant, il existe chez certaines plantes (sorgho) des
phénomènes de compensation partielle.
Kc est le coefficient cultural qui dépend du stade phénologique de la culture mise en place. Le
coefficient cultural Kc traduit l’effet de la culture sur l’évapotranspiration, c’est-à-dire sur les
besoins en eau des cultures.
Du stade Au stade Kc
Semis-levée 1 mois après 0,5
1 mois après Montaison 0,7
Montaison 10 jours après fleur male 1,2
10 jours après fleur male Floraison femelle 1,1
Floraison femelle Fin stade laiteux 0,9
Quand les besoins en eau des cultures ne sont pas comblés, il faut un apport d’eau
d’irrigation.
Avantages Contraintes
- Très grande économie d’eau ;
- Matériel très couteux ;
- Limitation de la levée et de la croissance des
- Coût élevé de l’entretien ;
adventices ;
- Nécessité de filtrer l’eau pour
- Feuillage sec donc moins exposé aux maladies
minimiser le risque de
cryptogamiques (maladies dues aux champignons) ;
colmatage
- Indépendance vis-à-vis du vent et des travaux du
- Nuisance aux travaux culturaux
sol épandage pratique des engrais solubles ;
(sarclage, mécanisation)
- Réduction de la main d’œuvre.
Avantages Contraintes
- Facilité de ruissellement de l’eau, - Installation très coûteuse ;
- Arrosage convenable des sols trop perméables, - Difficulté de déplacement des
- Dosage précis des apports d’eau (économie d’eau), rampes ;
- Eau oxygénée et grandes superficies, - Beaucoup de perte et est soumis
- Lutte mécanique contre certains ravageurs, aux vents ;
- nettoie les feuilles donc améliore la photosynthèse. - Main d’œuvre ± importante
La lutte contre l’excès d’eau se fait par l’assainissement des terres. Il existe deux (2)
principaux procédés d’assainissement qui sont le profilage et le drainage.
3.5.1. Profilage
C’est l’assainissement du sol par un ensemble d’opérations de surface visant à modeler la
superficie concernée. Il vise à évacuer l’eau en surface sans risquer l’érosion et sans nuire aux
passages des machines agricoles. Plusieurs techniques sont utilisées pour l’évacuation de
l’eau en fonction de la largeur des planches :
- les planches étroites ou billons de moins de 2 m de largeur ; ici, seuls les sommets des
billons sont assainis, les parties basses restant au niveau du plan d’eau ;
- les planches de largeur moyenne (2 à 20 m) ; leurs surfaces sont bombées et la
dérayure qui sépare deux planches doit déboucher dans des fossés pour recueillir
l’eau ;
- les planches bombées de grandes largeurs (> 20 m) avec fossés d’écoulement en V.
3.5.2. Drainage
Il consiste à faire évacuer l’excès d’eau en profondeur par un système de canalisations
enterrées (canaux = drains) ou à faire des fossés à grands écartements ou des tranchées
drainantes (grands fossés remplis de graviers) ; l’eau est évacuée vers des collecteurs.
A la notion de fertilité, s’ajoute celle de fécondité du sol qui se définit comme l’aptitude du
sol à produire toute la chaine alimentaire, allant des micro-organismes à l’homme, en passant
par la plante et l’animal et ceci pendant plusieurs générations.
Le corollaire de la loi des avances s’énonce comme suit : « Pour éviter que le sol ne s’épuise,
il faut restituer les éléments fertilisants exportés par les récoltes et ceux qui sont perdus du
fait de l’activité agricole ». Les pertes sont dues aux mécanismes de lessivage, la lixiviation
(NO3-), la volatilisation et le blocage de certains éléments (phosphore).
Deuxième loi : loi du facteur limitant ou loi du minimum ou encore loi des
interactions
« L’importance du rendement d’une culture est déterminée par l’élément qui se trouve en plus
faible quantité relativement aux besoins d’une culture ». De cette loi ou loi de Liebig,
l’insuffisance d’un élément assimilable dans le sol réduit l’efficacité des autres qui joue par
conséquent sur les rendements des cultures. Tous les éléments intervenant dans la production
agricole sont interdépendants et agissent les uns avec les autres. En effet, elle peut aussi
s’énoncer ainsi : « l’insuffisance d’un élément assimilable dans le sol réduit l’efficacité des
autres éléments et par la suite diminue le rendement des récoltes. »
Quel que soit la dose de potassium apportée, si la dose d’azote est faible alors le rendement
est faible. L’azote se comporte donc comme un facteur limitant d’où la loi de facteur limitant.
Cette loi, dite loi de Mitscherlich est le corollaire de la loi minimum. L’excès ou le manque
d’un élément assimilable dans le sol réduit l’efficacité des autres éléments et par suite
diminue le rendement
Les amendements, la fertilisation minérale et le travail du sol sont des techniques ou des
opérations visant à améliorer la fertilité du sol.
La déficience ou carence en N provoque chez les feuilles, une destruction des protéines du
chloroplaste, d'où le polissement foliaire marqué par un jaunissement des nervures et entraîne
une réduction de la croissance végétative et de la fructification.
Ils libèrent les ions H2PO4- dans les sols (4,5 ≤ pH≤ 7,5) et des ions HPO42-(pH > 7,5).
La déficience ou carence en P est caractérisée par une teinte vert foncé presque bleutée du
feuillage et une réduction de la taille des feuilles et du plan.
Oligoéléments Rôle
- Agit sur la croissance, sur la germination et la fertilité du pollen et sur
la migration des sucres
Bore (Bo) - Joue un rôle important dans l’intégrité structurale des parois cellulaires,
la nouaison et le développement des semences, ainsi que dans le
métabolisme des glucides et des protéines
- Le dans les végétaux joue un rôle important dans la régulation
Chlorure (Cl) stomatique et la circulation de l’eau.
- Participe également à la photosynthèse
- Agit comme cofacteur d’enzymes, notamment celles qui interviennent
dans la synthèse de lignine
Cuivre (Cu)
- Joue un rôle dans la production de la chlorophylle, agit comme
catalyseur pour les enzymes ;
Une carence peut résulter du manque dans le sol d’un de ses minéraux. Le plus souvent la
portion dans le sol est suffisante mais se trouve inassimilable par la plante. On parle alors de
carence induite.
4.4. Amendements
Tableau X : Valeur fertilisante de certains fumiers (en kg d’éléments par tonne de fumier
humide)
Une tonne de fumier humide donne environ 100 kg d’humus. Après minéralisation, une tonne
de fumier apporte en moyenne 5 kg N, 3 kg d’acide phosphorique, 6 kg potasse et une petite
quantité d’éléments secondaires et d’oligo-éléments.
− Lisier
C’est un mélange de déjections solides et liquides et d’eau ou de déchets d’aliments grossiers
et très peu de paille. C’est un mélange fluide composé d'urine et d'excréments d'animaux que
l'on conserve dans des fosses couvertes pour servir d'amendement. Il a une valeur qui varie
entre 10 et 12% de matière organique à décomposition rapide ; il apporte par m3, 4 kg N, 1,8
kg P2O5 et 7 kg K2O.
− Résidus industriels
Certains produits issus de l’agro-industrie incorporés au sol constituent un bon amendement.
On distingue essentiellement des grains de coton, des tourteaux de jatropha, des tourteaux
avariés, ... Comme autres sources d’humus, il y a les résidus urbains (ordures ménagères) et
les résidus industriels (déchets d’abattoirs, drèches de brasserie et tourteaux, etc.).
− Compost
Le compost est un produit stable et riche en humus issu de la fermentation d’un mélange de
résidus provenant d’origines végétales ou animales. Autrement dit, « un procédé biologique,
contrôlé, de conversion et de valorisation des substrats organiques (sous-produits de la
biomasse, déchets organiques d’origine biologique) en un produit stabilisé, hygiénique,
semblable à un terreau, riche en composés humiques : le compost » (Mustin, 1987).
Le compost est utilisé comme engrais et amendement et s’obtient par compostage.
Compostage
Le compostage consiste en une fermentation en milieu aérobie ou anaérobie de résidus (paille,
déjections animales, résidus ménagers, …) pour décomposer, diminuer le rapport C/N et le
taux d’acide organique toxique.
En fonction du temps de fermentation en tas ou en fosse, deux types de compost sont
nommés :
- le compost jeune obtenu après une fermentation de 3 à 4 mois où les matières premières
utilisées pour le compostage sont partiellement décomposées ;
- le compost mûr avec une durée de fermentation de 5 à 12 mois a une odeur de sous-bois
et une couleur foncée.
La réussite du compostage repose sur un ensemble de facteurs dont les principaux sont :
les aliments composés de matières organiques ou carbonées (sucre, cellulose, lignine),
matières azotées (débris végétaux riches en azote, déjections et déchets d’animaux,
urines) et de matières minérales (P, Ca, Mg et oligo-éléments) ;
l’eau et l’air pour humidifier les matériaux et faciliter la vie microbienne du sol ;
les ferments (fumier, ancien compost, préparation microbienne).
Le compostage doit être réalisé à côté du champ, à l’ombre et près d’un noyau d’arrosage ou
un point d’eau. Le compostage peut être subdivisé en deux catégories selon la nature du
processus de décomposition : le compostage aérobie (présence d’air) et le compostage
anaérobie (absence d’air).
Compostage aérobie
Cette technique consiste à mettre en fosse et successivement les pailles (ou matériaux)
tronçonnées et du fumier ou ancien compost en poudrette. La durée du compostage dépend de
plusieurs facteurs tels que la grosseur des éléments à composter, l’importance du tas à
Lorsqu’il s’agit de fumiers mis à décomposer dans une fosse, on parle de fosse fumière.
Une autre méthode de compostage aérobie est le compostage en tas pratiqué surtout dans les
plaines rizicoles. Au cours du processus du compostage en tas, les micro-organismes aérobies
décomposent la matière organique en produisant du CO2, de l’ammoniac NH3 et de la chaleur.
La chaleur générée par l’activité microbienne accélère la décomposition des protéines. De
plus, la température élevée (environ 70°C) permet la destruction de nombreux germes
pathogènes et des graines des mauvaises herbes.
On distingue :
- les produits crus : ce sont des produits naturels issus de gisements naturels sans
transformation. Ce sont le calcaire broyé (45-56% de CaO), la dolomie (25-35% de
CaO et 15-30% de MgO), les marnes calcaires (argiles riches en calcaire de 15 à 30%)
et les craies (56% de CaO). Les produits crus ont une action lente car ils sont
faiblement solubles dans l’eau et ont donc besoin d’être attaqués par les acides.
- les produits cuits : ils sont issus des traitements techniques et thermiques des produits
crus. Ils se présentent sous forme d’oxydes (CaO=chaux vive) et d'hydroxydes
(Ca(OH2) = chaux éteinte). On a donc : chaux vive (80-90% de CaO), chaux éteinte
(50-70% de CaO) et la chaux magnésienne (10% MgO) obtenue par cuisson de la
dolomie. Ils ont une action rapide sur le pH.
− Choix de l’amendement
Il dépend de la nature du sol, de l’abondance de l’amendement, du prix, de son degré de
broyage et la facilité de transport. En sol sableux, les amendements à action lente (calcaire
broyé) sont préconisés car ils modifient moins brutalement le pH du sol et les risques de
pertes sont plus faibles. Par contre en terre argileuse, les amendements plus actifs (calcaire
très finement broyé) permettent d’obtenir plus rapidement les améliorations souhaitées.
− Engrais organiques
Les engrais organiques naturels sont réalisés à partir de matière première végétale ou animale,
parfois associée à des produits d'origine minérale.
l'azote (N) est forcément d'origine organique comme la corne broyée, le sang séché,
les tourteaux végétaux (jatropha, coton, ...).
le phosphore (P) provient généralement de phosphates naturels, qui sont broyés et
intégrés dans les engrais organo-minéraux.
la potasse (K) est généralement apportée par la vinasse de betterave.
− Engrais biologiques
Ils comprennent les organismes microscopiques libres ou symbiotiques vivant avec les
végétaux supérieurs. Les microorganismes comme les fixateurs d’azote fournissent aux
plantes et améliorent leur quantité tandis que les mycorhizes facilitent l’absorption de l’eau et
des éléments nutritifs (P et oligo-éléments) particulièrement aux plantes.
− Engrais minéraux
Les engrais minéraux sont obtenus sous différentes formes physiques (solides, liquides et
gazeux) et sous différents calibres (granules, poudres grossières ou fines, cristaux).
Les engrais foliaires jouent le rôle suivant :
- un relais efficace dans l’alimentation de la plante ;
- une nutrition rapide pour couvrir les besoins de la plante ;
- une nécessité lorsque l’élément minéral est bloqué dans le sol à cause des valeurs
extrêmes du pH (le phosphore par exemple) ;
- un apport de certaines spécialités d’éléments favorisant certaines fonctions de la
plante (acides aminés, gibbérellines, cytokinines, etc.)
- l’engrais foliaire stimule directement l’activité des racines par un bon fonctionnement
de la surface foliaire (photosynthèse) d’où une valorisation de la fumure apportée au
sol.
En fonction du nombre d’éléments fertilisants contenus dans les engrais, on les qualifie
d’engrais simples (un seul élément fertilisant comme le KCl, l’urée), d’engrais composés (au
moins deux éléments fertilisants comme le NP, NK, NPK). Dans les engrais composés, on a
les engrais binaires (2 éléments fertilisants) et les engrais tertiaires qui contiennent 3 éléments
fertilisants.
Les engrais composés sont caractérisés par une série de deux (2) ou trois (3) nombres qui
représentent la quantité d’éléments fertilisants contenus dans 100 kg de produit commercial.
Pour le cas des engrais binaires, l’élément manquant est remplacé par un zéro (0).
Exemple : 13-0-44, pas de P2O5. Mais lorsque c’est l’azote qui manque, le zéro n’est pas
mentionné. Si sur un sac il est inscrit 12-10 ; il manque de l’azote.
4.6.1. Définition
Un ensemble de pratiques de gestion de la fertilité du sol qui impérativement passent par
l’utilisation des engrais, des intrants organiques et de germoplasme amélioré, combinée avec
les connaissances sur la façon d’adapter ces pratiques aux conditions locales, pour
l’optimisation de l’efficacité agronomique des nutriments appliqués et l’accroissement du
rendement des cultures. La GIFS consiste en l’usage combiné d’interventions appropriées en
gestion des sols, utilisation d’engrais et gestion des cultures en vue de stimuler les principaux
extrants que sont un rendement et une productivité améliorés
Figure 8 : le labour
Labour à plat
Il est exécuté avec une charrue réversible. Les bandes sont renversées du même côté ; on
commence par un coté du champ en rejetant la terre de même côté dans l’enrayure. Il est
conseillé pour les sols profonds. A la fin du labour, on obtient une dérayure.
Labour en billons
Les bandes retournées sont appuyées les unes contre les autres en une série de 2 à dix bandes
séparées par des dérayures.
5.3.2. Pseudo-labours
Les pseudo-labours sont des opérations ou pratiques culturales qui ameublissent le sol sans
retournement. Ils sont complétés par des façons superficielles du travail du sol (hersage,
roulage). Les pseudo-labours sont effectués avec des appareils à disques (déchaumeuses,
pulvériseurs) et avec des appareils à dents (scarificateurs, extirpateurs, cultivateurs).
La gestion de mauvaises herbes passe aussi bien par les opérations d’entretien des cultures
que par d’autres techniques telles que l’arrachage et le désherbage chimique. Le désherbage
chimique devient de plus en plus important par l’utilisation exagérée des herbicides :
− les herbicides totaux : Round up et le paraquat
− les herbicides sélectifs de prélevée de la culture (atrazine) et post-levée (Micomaïs)
La gestion biologique par des plantes de couverture, les animaux et l’utilisation de l’eau dans
les rizières.
L’un des buts du travail du sol est la préparation du lit de semences. Le succès du semis
dépend d’un certain nombre de conditions à remplir.
5.4. Semis
Le semis est une opération culturale qui consiste à mettre en terre des semences (graines,
boutures) en vue de les faire germer pour donner des nouveaux plants. Il est réalisé dans de
bonnes conditions favorables à la germination et au développement de la plante.
La semence peut être la pré-base, la base ou la semence certifiée qui est utilisée pour la
production de consommation.
Dans ce dernier mode de semis, il y a une bonne régularité des semences, une économie des
semences, un entretien plus facile, une meilleure aération et un meilleur éclairement. Ce mode
de semis permet aussi de mener les opérations d’entretien par la mécanisation agricole.
Après la levée des plantes, certaines opérations sont nécessaires pour favoriser le développement de la
plantule. Il s’agit du démariage, du sarclo-binage et du buttage.
- démariage : il consiste à réduire le nombre de plants par poquets tout en gardant les
plus vigoureux et sains. Le démariage permettra d’obtenir un rendement maximum en
limitant la concurrence interspécifique. Les céréales (maïs, sorgho) sont démariées à
deux (2) plants par poquets.
- sarclo-binage et buttage (cf. travail du sol)
- Capital foncier : Le capital foncier de l’exploitation est constitué par l’ensemble des
terres et des améliorations foncières (irrigation, drainage, etc.).
- Capital d’exploitation : Le capital d’exploitation représente les moyens de
production dont dispose l’exploitation. Il est constitué par les bâtiments, le matériel
agricole, les animaux, les stocks et la liquidité en banque.
- Capital humain : Le capital humain est constitué par la main d’œuvre agricole qui
peut être composée de la main d’œuvre familiale et/ou de la main d’œuvre salariée.
Il permet :
- d’apprécier les périodes pointe ;
- de prévoir la disponibilité de matériel, de main d’œuvre, des intrants nécessaires à
chaque opération ;
- d’établir un calendrier des travaux.
- La préparation du sol avant semis regroupe toutes les opérations culturales visant à
préparer le lit de semences ou de plantation (labour, scarifiage, billonnage, sous-
solage, piochage, zaï, etc.).
- La préparation du sol consiste à travailler le sol dans le but de :
créer une structure favorable à la croissance et au développement de la plante par une
amélioration de la porosité et l’ameublissement du sol.
incorporer au sol les amendements, engrais ou les produits phytosanitaires
détruire les adventices et les parasites
la préparation du sol constitue une étape importante pour l’obtention de bons
rendements (labour = moins 30 % du rendement).
Le schéma classique de la préparation du sol pour les céréales et du manioc est le suivant :
Lutte contre les adventices des cultures : Un adventice ou mauvaise herbe est une
plante qui se développe spontanément dans une parcelle contre le gré de l’agriculture.
Les adventices ont une influence néfaste sur la culture car elles : sont hôtes d’agents
pathogènes et de ravageurs des cultures et peuvent salir les produits récoltés. Les
moyens de lutte contre les adventices sont : les techniques culturales (rotation, travail
du sol, paillage), le désherbage chimique utilisant des herbicides (herbicides totaux ou
sélectifs) et la lutte biologique.
Protection phytosanitaire : Les moyens de lutte contre les ennemis sont les techniques
culturales, la lutte physique, la lutte chimique utilisant des pesticides (fongicides,
insecticides, nématicides, etc.), la lutte biologique par l’utilisation d’organismes
vivants ou de leurs produits (coton Bt, extrait de neem pour lutter contre les insectes et
la lutte intégrée.
Irrigation : C’est un apport d’eau artificiel à la plante. Cet apport peut total ou partiel
avec des techniques de surface ou localisée.
Tuteurage : Il consiste à soutenir centaines plantes pour garder le port dressé et éviter
que les fruits soient en contact avec le sol.
Taille : On parle en général de la taille de formation, d’entretien et de la taille de
régénérescence. La taille sanitaire permet de limiter la propagation de certains
pathogènes.
Buttage pour enfouir certains engrais et améliorer l’encrage de la plante en renforçant
son système racinaire.
Récolte (voire 6.3.2.4)
6.3.2.4. Récolte
6.3.2.5. Rendement
Le rendement d’une culture est la quantité de produits utiles (fruits, feuille ou paille) récoltés
par unité de surface exprimé en hectare (ha). Il varie en fonction de l’espèce et de la variété.