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MESS/RS
UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
MEMOIRE DE Maîtrise
Présenté par :
KABIROU AMOUSSA Aïchatou
Sous la direction de :
Pr. YAMBA Boubacar
Dép.Géo/FLSH/UAM
1
TABLE DES MATIERES
2
3.3 La production………………………………………………………………39
3.3.1 Les différentes spéculations .................................................................. 39
3.3.2 La destination de la production ............................................................. 41
3.3.3 La diversification de la production ....................................................... 42
3.3.4 Modes de conservation et de transformation des produits .................... 43
3.4 La contribution des cultures de contre-saison dans notre zone d’étude……44
3.4.1 Les cultures de contre saison : Un élément de lutte contre la pauvreté 44
3.4.2 Les cultures de contre-saison : un élément de sécurisation alimentaire 47
3.5 Les contraintes et les perspectives de développement……………………..49
3.5.1 Les contraintes majeures ....................................................................... 49
3.5.1.1 l’exhaure de l’eau........................................................................... 49
3.5.1.2 Les ennemies de cultures ............................................................... 50
3.5.1.3 La qualité des semences ................................................................. 50
3.5.1.4 L’accès à la terre ............................................................................ 50
3.5.1.5 La salinité des sols ......................................................................... 51
3.5.2 Les perspectives de développement ...................................................... 51
3.5.2.1 les acquis ........................................................................................ 51
3.5.2.2La politique de l’Etat en matière de l’irrigation ............................ 52
3.5.2.3 Les actions à réaliser .................................................................... 54
3.5.2.3.1 La maîtrise de l’eau................................................................. 54
3.5.2.3.2 Promouvoir l’encadrement ..................................................... 55
Conclusion ............................................................................................................. 56
Bibliographie ......................................................................................................... 58
3
TABLE DES FIGURES
4
TABLE DES PHOTOGRAPHIES
5
SIGLES ET ABREVIATIONS
6
DEDICACE
7
REMERCIEMENTS
8
RESUME
Le sahel a connu une succession de sécheresses depuis les années 1970 avec pour
conséquences la diminution des productions agro-pastorales et l’insécurité
alimentaire.
Au Niger, la réponse des autorités politiques à cette situation a été l’institution des
cultures de contre-saison pour soutenir les cultures pluviales de plus en plus
déficitaires.
Balleyara est une des localités où la pratique de cette activité a démarré depuis plus
de deux décennies. L’apport socio-économique, les problèmes auxquels sont
confrontés les exploitants et les perspectives qui se dégagent pour les cultures de
contre-saison sont les aspects développés par ce travail d’étude et de recherche.
Mots clés : cultures de contre-saison, apport socio-économique ; insécurité
alimentaire, Balleyara, Niger.
ABSTRACT
The Sahel has experienced a succession of droughts since the 1970s with
implications for the reduction of agro-pastoral and food insecurity. In Niger, the
authorities' response to this political situation has been the imposition of cons-season
crops to support rainfed growing deficit. Balleyara is one of the localities where the
practice of this activity began over two decades. Providing socio-economic problems
facing farmers and the outlook for emerging season crops cons are the aspects
developed by the work of study and research.
9
INTRODUCTION
Pays sahélien, avec une superficie totale estimée à 1 267 000 km² et peuplé de plus
de 14 millions d’habitants en 2010 (INS, 2010), le Niger a une croissance
démographique de l’ordre de 3,3% par an. L’agriculture est la principale activité de
cette population, avec une superficie cultivable estimée à environ 12% soit 15
millions d’hectares sur lesquels seulement 6% sont cultivés. Les céréales constituent
la base de l’alimentation de cette population, ce qui crée une dépendance vis-à-vis
d’une agriculture de subsistance soumise aux aléas climatiques.
La baisse de la fertilité des sols conjuguée à celle de la pluviométrie ainsi entre
temps la population humaine a augmenté entrainant une forte pression des terres
celle. Au regard du potentiel des terres irrigables dont regorge le Niger, l’irrigation
est considérée comme facteur clé pour améliorer la situation alimentaire du pays et
augmenter les revenus des paysans, d’où la nécessité de la pratique des cultures de
contre-saison. C’est dans cette logique combinée aux effets de la sécheresse de 1968-
1973, que le gouvernement nigérien élabora et finança avec l’aide des bailleurs de
fonds, un programme de développement rural mettant l’accent sur la «réduction du
déficit alimentaire » et « l’autosuffisance alimentaire ». L’objectif de l’Etat était de
mettre en place de grands périmètres irrigués (aménagement hydro agricole),
principalement le long de la vallée du fleuve Niger, destinés à la culture du riz. La
logique de production était collective et l’Etat dictait sa politique de production, ce
qui laissait peu de liberté aux exploitants.
A partir des années 1980, suite à la détérioration des finances publiques liée
principalement à la chute des cours de l’uranium, l’Etat Nigérien n’eut d’autre choix
que d’abandonner sa politique de soutien massif aux périmètres collectifs dont les
coûts d’exploitation n’étaient plus supportables.
C’est ainsi que suite à la campagne agricole déficitaire de 1984, le gouvernement de
l’époque a lancé une vigoureuse campagne de cultures de contre-saison sur toute
l’étendue du territoire national afin de pallier aux crises alimentaires devenues
récurrentes au Sahel en général et au Niger en particulier.
En effet, cette activité apparaît indispensable pour augmenter la production agricole
et sécuriser les populations afin d’éviter le recours aux importations céréalières et la
forte dépendance alimentaire vis à vis de l’extérieur.
Aujourd’hui encore l’effort du développement agricole définie dans la Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (SRP) et la Stratégie de Développement Rural (SDR) est
orienté vers le développement des cultures irriguées à travers la maîtrise des eaux de
surface et une meilleure mobilisation des eaux souterraines en vue d'assurer la
sécurité alimentaires des populations.
C’est ainsi qu’à Balleyara, situé à environ 100 km au Nord-Est de Niamey dans la
commune rurale de Tagazar, la population s’adonne à la pratique de cette activité.
Ces cultures suscitent un intérêt plus grandissant dans cette communauté rurale.
10
On dénombre plusieurs sites maraîchers dans la commune de Tagazar en général
et à Balleyara en particulier. C’est la production maraîchère de cette localité qui fait
objet de notre étude.
Au regard de ce qui précède notre travail s’articule autour de trois chapitres.
Le premier présente le cadre théorique et méthodologique.
Le deuxième quant à lui, situe le cadre géographique de l’étude.
Le troisième est consacré à l’analyse des résultats sur la contribution sociale et
économique des cultures de contre-saison et les facteurs limitant au développement
de cette activité ainsi que des réflexions pouvant améliorer les activités maraîchères
dans la localité.
11
Chapitre I : cadre théorique et méthodologique
12
1.1 Problématique
Depuis quelques années, le sahel fait face à une dégradation continue de toutes ses
ressources naturelles. Le Niger n’est donc pas épargné.
L’agriculture, principale activité autour de laquelle s’organise la vie économique du
pays représente le secteur vital de l’économie.
Pourtant, cette activité se trouve confrontée à un certain nombre de problèmes qui
traduisent d’une manière triste la précarité du système de production.
La pression démographique demeure une réalité permanente et incontournable au
Niger, avec une population estimée à près de 15.203 .822 habitants, plus de 79,6%
vit en milieu rural avec un revenu annuel très faible (INS, 2O10).
La conséquence directe de ce croît démographique a eu un impact sur le plan
économique et social. En effet elle se traduit par un accroissement des besoins
quotidiens des populations et celui du morcellement des terres par héritages.
Le Niger a aussi un climat caractérisé par une insuffisance et une irrégularité des
précipitations dont la moyenne annuelle se situe autour de 450 mm par an ; une forte
insolation, une forte évaporation et une couverture végétale faible.
Ces conditions climatiques auxquelles s’ajoute l’archaïsme des moyens de
production sont à la base de la baisse des cultures sous pluies.
Le Niger, à l’instar des autres pays sahéliens a connu aussi les effets des sécheresses
successives qui ont entraîné les différentes crises alimentaire (1973,
1984,2005).Ainsi la conjugaison de ces faits a eu pour conséquence la fragilisation
du milieu sahélien. Cette situation place les paysans dans une vulnérabilité sociale et
économique qui les poussent à innover à travers leurs pratiques agricoles pour mieux
se prémunir des risques climatiques qui entravent la bonne marche du système de
production.
En dépit de tous ces efforts considérables consentis et des stratégies mises en œuvre
pour améliorer leur condition de vie, la situation demeure très préoccupante et le
niveau de vie des paysans connaît une dégradation sans précédent d’où « la nécessité
d’intensifier les systèmes de production au sahel » (Henk BREMAN et KEFFING
SISSOKO 1998).
Il a fallu la sécheresse de 1984 pour que l’État nigérien ayant fait de l’autosuffisance
alimentaire une priorité, se penche sur les cultures de contre-saison.
L’objectif visé à travers cette initiative est d’atténuer les déficits céréaliers fréquents
que connaît le pays en diversifiant les productions agricoles.
C’est en se sens que Waziri M (2000) signale que : « les cultures de contre-saison
sont primordiales dans le cadre de l’intensification agricole. Elles sont devenues
importantes en termes de productions vivrières autoconsommées et surtout des
revenues monétaires procurés aux exploitants ».
13
Outre la satisfaction des besoins alimentaire et monétaire, « la pratique de l’activité
contribue de façon indéniable à créer de nombreux emplois souvent permanents et
lutter contre le chômage » (Zian Gnan, 2002) et par conséquent de l’exode rurale.
Ainsi, la population de Balleyara s’inscrit dans cette dynamique de la pratique des
cultures de contre-saison. Cette activité a connu un grand essor grâce à un
environnement favorable caractérisé par des terres fertiles, une nappe peu profonde
et la présence de mares permanentes existant dans la commune de Tagazar.
Compte tenu de l’importance de cette activité dans la zone, les exploitants ont
bénéficié de plusieurs aides des ONG et projets intervenant dans le secteur pour
améliorer la production (LASDEL, 2002).
La dynamique marchande de Balleyara s’explique par sa position de carrefour par
rapport aux grands marchés comme Abala, Bonkoukou et surtout Niamey qui
constitue un important débouché pour leur production.
Cette zone est aussi reliée par un réseau dense de pistes rurales et, dispose d’un grand
marché hebdomadaire très dynamique connue même à l’extérieur du pays.
Les reponses aux questions ci après sont alors d’une grande importance
- Quel bilan peut-on faire de la contribution des cultures de contre-saison au niveau
de Balleyara ?
- Quelle est la part de cette activité dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité
alimentaire ?
- Quels pourraient être les facteurs limitant et quelles sont les actions à réaliser afin
d’améliorer la situation des exploitants de Balleyara ?
14
Objectifs spécifiques
Connaître les potentialités que recèle la commune de Tagazar en
matière de cultures de contre-saison dans laquelle se situe Balleyara.
Relever les performances et les contraintes auxquelles font face les
producteurs de notre zone d’étude dans le domaine du maraîchage.
15
1.4 La revue de la littérature
Les grandes difficultés qui ont frappé ces dernières années l’agriculture des pays
sahéliens posent la question des causes d’une telle précarité de la vie agricole dans
ces régions.
La baisse du régime pluviométrique conjuguée aux attaques des ennemies de cultures
amenuise d’avantage les productions agricoles pluviales.
« Ce qui se traduit de façon structurale par un déficit céréalier une année sur trois
de l’ordre de 300 000 tonnes » (SDR ,2006) engendrant une insécurité alimentaire.
Dès lors la recherche de la satisfaction alimentaire fait l’objet de préoccupation de
nos dirigeants, mais également des populations qui subissent les méfaits de cette
situation.
Henk et Sikosso (1998) propose l’intensification agricole pour tous les Etats du
Comité Inter-etat de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) dans la lutte pour
le développement.
Or, dans toute politique de développement rural on doit tenir compte du secteur dans
lequel travaillent les pauvres.
Au Niger, suite au résultat décevant de la campagne agricole de 1984, le
gouvernement de l’époque a lancé un vaste programme de culture de contre saison
sur toute l’étendue du territoire national.
Plusieurs thèmes sont abordés par les chercheurs pour comprendre la pratique de
cette activité dans plusieurs sites de culture de contre saison.
L’étude menée par RANDAH RAPHAEL (1988) met en exergue les cultures de
contre saison dans la diversification agricole.
« Il est encore possible d’améliorer tant culturales que par la diversification la
production maraîchère qui offre un choix de nouvelles espèce intéressantes mais
encore inconnues dans certains pays » technicien d’agriculture tropical (1994).
Waziri Maman (2002) souligne que malgré « un capital foncier assez réduit, les
revenus tirés des cultures de contre saison atteignent la moitié de ceux des cultures
sous pluie ».
Toutes ces études mettent en relation les cultures de contre saison et la diversification
de leur produit en vue d’atteindre la sécurité alimentaire.
Instituées pour répondre aux besoins alimentaires au départ, les cultures de contre-
saison, compte tenu du faible revenu des exploitants, l’importance économique à vite
pris une place prépondérante chez les paysans pratiquant cette activité.
Car, « l’essentiel des productions sont destinées non pas à la nourriture de la
famille mais à la vente sur le marché »Waziri M (2000).
16
Plusieurs étudiants du département de géographie de l’Université Abdou Moumouni
de Niamey ont étudié les cultures de contre saison comme entre autre Mahamane en
2008 ; Tinaou (2007) etc.
Les travaux des chercheurs sont abondants et les résultats sont appréciables,
satisfaisants et toujours d’actualité.
En s’intéressant à l’apport socio-économique des cultures de contre-saison à
Balleyara, notre TER montre son originalité.
17
1.2.2 Les travaux de terrain
Après la recherche documentaire, les enquêtes et entretiens ont été les moyens par
lesquels nous avons recueilli les informations nécessaires à notre travail.
Les entretiens
Pour la compréhension de la pratique des cultures de contre-saison, nous nous
sommes entretenus avec le chef de district agricole de Balleyara qui intervient dans
le cadre de la formation, le suivi, et l’encadrement des maraîchers. Cette
investigation a été faite à l’aide d’un guide d’entretien (cf. en annexe).
Comme tout travail de recherche, nous avons été confrontés à un certain nombre de
difficultés.
18
Tout d’abord, lors de l’administration des questionnaires, nous avons été confrontés
au refus de certains exploitants de se faire enquêter. Ils disent avoir été victimes
d’escroqueries et de fausses promesses par des gens qui ont collecté des informations
sur leurs activités. Il nous a fallu faire des efforts pour les convaincre de l’objectif
exclusivement pédagogique de notre travail.
Il faut aussi noter le caractère de certaines données sensibles en milieu rural comme
les revenus et qui ne sont pas facilement communique à des étrangers.
Trouver les exploitants entrain de travailler a aussi été un obstacle majeur car il faut
les suivre dans leurs déplacements dans tous les sens tout en posant les questions.
19
Chapitre 2: Présentation de la zone d’étude
20
2.1 Localisation de la zone d’étude
Balleyara est situé au sud du département de Filingué (région de Tillaberi) qui est
limité au Nord par le Mali au Sud par le Boboye, à l’Est par la région de Tahoua et à
l’Ouest par le département de Ouallam (cf.figure 1)
21
Dans la commune de Tagazar, Balleyara se localise dans la partie Nord. Il est limité
au nord par les villages de Banizoumbou et Abachi, à l’Est par Tabla à l’ouest par
Windittan et au sud par Lelé (cf. figure 2).
22
2.2 Les aptitudes de la commune en matière des cultures de
contre-saison
L’étude des aptitudes de la commune pour les cultures de contre-saison suppose une
analyse de plusieurs caractéristiques physiques de cette zone qui est essentiellement
constituée de la vallée encadrée par un plateau tabulaire à l’ouest et à l’Est (cf. fig.
n°3)
Elles sont essentiellement composées des plaines et des bas-fonds abandonnés par les
eaux du dallol bosso (cours d’eau fossile) à une période de l’histoire du fleuve Niger.
Représentant 38,54% de la commune, les terres du Dallol sont beaucoup plus
peuplées que les autres unités topographiques de la région et se caractérisent par leur
bonne aptitude en matière des cultures de contre-saison, malgré la forte pression
humaine qu’ils subissent et une surexploitation tant par les cultures que par les
animaux.
Au centre du dallol bosso le remplissage des alluvions fait que la nappe phréatique
est peu profonde, Balleyara profite de cet avantage de la nappe pour le
développement de plusieurs activités.
En effet, cette faible profondeur de la nappe (5 m environ) permet le fonçage des
puisards (puits maraîchers) offrant ainsi aux localités des conditions de mise en
valeur agricole pour le développement des cultures maraîchères et de la pêche.
Le Dallol comporte des sols iso humiques bruns arides, ces sols portent encore
l’empreinte d’un passé géologique de l’action humaine et du climat.
Les terres du Dallol représentent les principales terres de culture de la région.
Il suffit de trouver des moyens techniques pour exploiter rationnellement ces nappes
à des fins multiples.
23
Avec une altitude moyenne de 250 m au Sud et 350 m au Nord les plateaux
représentent environ 27,79% de la superficie totale de la commune et bordent la
partie centrale de la vallée à l’Ouest et à l’Est.
Les terres du plateau se caractérisent par leur faible aptitude liée aux sols et à la
profondeur de la nappe phréatique.
Les caractéristiques édaphiques sont des facteurs liés au sol et qui influence la
végétation.
La principale caractéristique des sols du plateau de la commune de Tagazar réside
dans sa pauvreté en humus mais, très riches en silice et alumine.
Les sols des plateaux sont pauvres et impropres à l’activité agricole en général et
celle du maraîchage en particulier.
Les paysans exploitent les terres dunaires portant des bruns rouges et les sols éoliens
pauvres en argiles.
Il faut aussi noter que malgré leur fragilité les terres du plateau sont faciles à
travailler et résistent mieux à la sècheresse.
L’utilisation actuelle des terres de plateau est entrain de prendre de l’ampleur tant par
les éleveurs que par les agriculteurs. Il s’agit d’un fait lié à la surcharge
démographique et de la baisse sensible des rendements des champs dunaires. Cette
pression foncière a amené les paysans à coloniser les terres considérées comme des
réserves forestières.
En dépit de la dégradation des sols, la région dispose des ressources hydrologiques
qui demandent qu’à être exploitées rationnellement à des fins agropastorales.
24
d’ensablement. Cette situation rétrécit la bonne pratique des cultures de contre-saison
dans la commune.
25
Fig. 3 : les aptitudes de la commune de Tagazar pour les cultures de contre-saison
26
2.3 Le cadre humain et les activités socio-économiques
2.3.2 La population
La commune de Tagazar a une population estimée à 95 763 habitants en 2006 soit 46
402 hommes et 49 361 femmes repartis dans 11.147 ménages (INS ,2006).
Il faut aussi noter que cette population est essentiellement composée de Touaregs et
assimilés qui représentent plus de 70% de la population totale.
Cependant, on note la présence d’autres ethnies notamment les Zarma, les Peulhs et
une faible présence de Haoussas.
La population de Balleyara quant à elle est composée de 5 263 hommes et 5 605
femmes soit un total de 10 868 personnes reparties dans 1 261 ménages.
Cette population, sur le plan spatial est mal repartie dans la commune à cause des
conditions climatiques et topographiques.
27
Les fortes concentrations se rencontrent au niveau de la zone de Balleyara avec plus
de 34% de la population totale.
Cette situation peut s’expliquer par le fait que c’est le chef lieu de la commune et
aussi par la présence du dallol permettant la pratique des cultures maraîchères.
2.3.3.1 L’agriculture
28
l’exode et le maraîchage qui est devenu l’activité par excellence des habitant de la
localité.
2.3.3.2 L’élevage
2.3.3.3 L’artisanat
Cette activité joue un rôle social et économique important qui s’explique par
l’attachement des populations à leurs traditions.
La production artisanale porte essentiellement sur la fabrication de matériels de
travail comme coupe-coupe, binette, râteau,… etc. Ces derniers sont indispensables à
la bonne pratique du maraîchage.
La confection des nattes et chapeaux à partir de l’arbre hyphaena thébaïca (kangaw),
est très développée à Balleyara.
29
2.3.3.5 Le commerce
Le commerce est une activité assez développée à Balleyara. Il est surtout lié au
caractère attractif de son marché hebdomadaire qui draine beaucoup de monde.
Il demeure le carrefour d’échanges entre la commune et les régions environnantes et
aussi des pays voisins tels que le Nigeria et le Mali.
Les différentes voies de communication qui desservent la commune de Tagazar
passent presque toute par Balleyara. Il s’agit notamment :
- de la route goudronnée reliant Niamey à Fillingué en passant par Balleyara sur une
distance de 180Km,
- la route latéritique dégradée reliant Balleyara à Ouallam en traversant Fandou et
Mayaki,
- la route latéritique qui relie Balleyara à Loga en passant par Tabla,
- kla piste latéritique qui relie Balleyara à filingué en traversant Tabla.
Les exportations sont basées sur la vente des produits agro-sylvo pastoraux tels que :
les cuirs et peaux, le bétail sur pied, la volaille, le mil, le sorgho, et surtout les
produits maraîchers.
Balleyara est devenu un grand centre commercial car de nombreux habitants exercent
une activité en lien avec ce marché.
Aussi tout un chacun est conscient de l’enjeu économique que constitue le marché.
Cependant l’essor du marché doit beaucoup à la construction de la route en 1939 le
long de laquelle les colons ont exigé l’installation de tous les chefs et l’existence
d’une bonne desserte multidirectionnelle ouverte sur l’international qui accroît
l’accès au marché de Balleyara :
Au nord une piste qui mène vers le Mali (passant par Fandou, Banizoumbou), au
sud-ouest une autre piste conduit vers le Bénin à partir de winditan ; au sud-est une
voie permet de rallier le Nigeria via Loga et Dogondoutchi et enfin la route bitumée
qui relie Niamey à Fillingué est un axe essentiel.
C’est à partir de cet ensemble d’atouts que le commerce s’est bien développé et le
marché s’est peu à peu imposé comme incontestablement l’un des plus importants
marché de l’Afrique de l’Ouest.
30
2.3.3.6 L’exode
Phénomène ayant des origines qui remontent depuis la nuit des temps l’exode à un
caractère saisonnier ou définitif .C’est une forme de stratégie développée pour faire
face à la baisse de production agricole, et s’est généralement imposé dans de
nombreuses régions comme la seule issue permettant d’assurer la survie du ménage
lorsque l’agriculture et les autres activités non agricoles n’offrent pas d’opportunités
suffisantes de revenu.
Ces migrations s’effectuent essentiellement vers les villes internes ainsi que
vers l’étranger.
Aujourd’hui encore ce phénomène est présent dans notre zone d’étude. Plus de 84%
de notre échantillon affirment avoir des membres de leurs familles en exode.
Ce phénomène touche principalement les personnes âgées de moins de 30 ans, qui
partent à la recherche de quoi subvenir aux besoins de la famille.
Les statistiques montrent l’ampleur de ce phénomène avec un taux qui varie entre 25
à 45% pour l’ensemble de la commune (RENACOM ,2006).
L’analyse des caractéristiques physiques et humaines ainsi que celle des différentes
activités socio-économiques de Balleyara révèle les potentialités dont dispose notre
zone d’étude. Une gestion rationnelle des ressources permettrait d’améliorer la
situation des paysans et les rendre moins vulnérables.
31
Chapitre 3: présentation, analyse et discussion
des résultats
32
Ce chapitre présente les caractéristiques générales des exploitants, des techniques
d’exploitations et de production, l’importance des cultures de contre-saison sur le
plan économique et social ainsi que les principaux problèmes et les perspectives de
développement en vue d’une amélioration des conditions de vie des exploitants de
Balleyara
33
3.1.2 Le Niveau d’instruction
La figure n°3 révèle que notre zone d’étude est confrontée à un vrai problème
d’instruction.
Tout en constituant un fondement non négligeable dans le travail, l’instruction
demeure très importante dans la vie de tout un chacun.
Les résultats de nos enquêtes révèlent que 41% des exploitants de notre zone d’étude
ne savent ni lire ni écrire et non aucun niveau d’instruction, seulement 4% des
exploitants ont suivi des cours d’alphabétisation pour adultes. Une partie non
négligeable a le niveau primaire (13%), 9% ont le niveau secondaire et 6% ont le
niveau supérieur.
Ce qui suppose un sérieux problème dans le cadre de la formation pour les cultures
de contre-saison et l’ouverture vers les nouvelles techniques agricoles permettant un
meilleur rendement. Le respect du calendrier cultural, l’utilisation des engrais en
fonction du temps et du type de culture.
Nb. cit.
Aucun
6% 4% Ecole Coranique
9%
41% Primaire
13% Secondaire
27% Superieur
Alphabetisation
34
En effet, nos investigations révèlent que le mode d’accès actuel est dominé par le
prêt (41%) ce qui montre l’existence d’une forte accumulation des ressources
foncières aux mains d’une minorité.
Cette situation pose un vrai problème, plus de 25% des individus de notre échantillon
ont en charge plus de 10 personnes.
L’achat intervient que pour ceux qui s’installent définitivement c’est le cas d’une
personne que nous avons rencontré qui est d’ailleurs l’un des plus grands exploitants.
Il faut ajouter aussi que les habitants des villages environnants viennent en exode et
restent définitivement en s’adonnant à l’activité des cultures de contre-saison .C’est
le cas des exploitants de jidakamatt l’un des trois sites collectifs dont compte notre
zone d’étude mais chaque fois voit son nombre de producteur augmenter car chacun
veut avoir un lopin de terre pour au moins produire quelques planches.
Le mode d’accès qui seconde le prêt est l’héritage qui doit être normalement le mode
le plus dominant en milieu rural. Or, la réalité est tout autre car seulement 24% des
exploitants de notre échantillon ont acquis la terre qu’ils travaillent par héritage.
C’est un véritable bouleversement social qui est entrain de s’opérer dans cet espace
qui est un pôle d’attraction de toute la contrée.
Les exploitants ayant acquis leur terre par achat constituent 14% de notre échantillon.
Cette catégorie est surtout constituée par les commerçants qui s’adonnent aussi à
l’activité de plus en plus, car au début de la pratique du maraîchage dans le terroir
c’était surtout les agriculteurs acculés par l’insécurité alimentaire des sécheresses
récurrentes qui en pratiquaient.
Quant à ceux qui louent la terre, ils représentent 17% de notre échantillon. A ce
niveau nous avons identifié deux types de location.
Ainsi, à Zongo par exemple, la location se fait en fonction du nombre de planche
produite. A titre illustratif, le locataire qui produit 100 planches donne 10 au
propriétaire soit un dixième (1/10ème) de la production.
Une autre forme de location rencontrée dans notre zone est celui qui se fait en
fonction d’une somme avancée au propriétaire soit 7500 francs pour 20 planches
produites.
Il est à noter que l’ampleur de la pratique des cultures de contre-saison à Balleyara a
entraîné une étroitesse voir même une concurrence des terres de bas-fonds entre les
acteurs, chacun cherche à en posséder.
35
16% 24%
Héritage
Location
Prêt
41% 19% Achat
36
3.2.1.1 L’exhaure manuelle
Ce sont des exploitants qui disposent des moyens financiers, cette catégorie
représente 14% des enquêtés. En effet, puiser l’eau manuellement requiert de la force
et de l’endurance aussi cette technique ne permet pas d’arroser plusieurs planches en
un temps record. Ce qui limite l’exploitant à cultiver une grande superficie même s’il
en dispose, cet outillage (motopompe) lui permet de gagner du temps et d’alléger les
souffrances physiques liées à l’exhaure manuelle.
37
Elle est composée d’une motopompe qui puise l’eau à partir d’un puits, l’eau est
recueillie dans des bassins avant d’être transportée manuellement vers les planches
dans les arrosoirs, seaux ou bidons de 25 litres. Comme le montre la photo n°2, un
bassin rempli d’eau par l’exhaure motorisée.
38
L’utilisation des ouvriers agricoles, n’est pas très développée car comme évoqué
plus haut l’arrosage est le travail le plus pénible dans le maraîchage. C’est pourquoi
certains exploitants engagent des ouvriers .Ceci montre que cette pratique n’est pas
très développée dans le terroir de Balleyara. Comme l’illustre la figure n° 7
seulement 30% font appel à la main d’œuvre salariale surtout pour l’arrosage des
planches, le reste du travail est effectué par le paysan lui-même.
Cette faible utilisation des salariés est due non seulement au manque d’ouvriers mais
aussi à la faiblesse des moyens financiers des exploitants.
30%
Oui
Non
70%
3.3 La production
La production issue des cultures de contre-saison est très importante et diversifiée
dans la zone.
39
Nb. cit. Fréq .
Type de cultures
Chou 65 29,4%
Laitue 40 18,1%
Poivron 11 5,0%
Pomme de terre 15 6,8%
Piment 12 5,4%
Carotte 9 4,1%
Oignon 16 7,2%
Oseille 5 2,3%
Patate douce 5 2,3%
Auberg ine 10 4,5%
Tomate 16 7,2%
Manioc 9 4,1%
Courg e 3 1,4%
Melon 3 1,4%
Menthe 1 0,5%
Canne à sucre 1 0,5%
TOTAL CIT. 221 100%
Source : notre enquête
Le tableau n°3 montre que le chou est plus cultivé que les autres spéculations à
Balleyara. En effet, il est cultivé par l’écrasante majorité des exploitants soit 65
exploitants sur 70. Cette situation ne peut s’expliquer que par la forte demande des
consommateurs ces dernières années. Cet essor rapide s’explique aussi par les
changements des habitudes alimentaires.
Il faut aussi ajouter que le chou a trouvé à Balleyara des conditions édaphiques
favorables à son développement (cf. photo n°3) .Ce dernier est lié aussi au revenu
induit par spéculation qui fait l’objet d’une forte consommation à certaines périodes
de l’année comme pendant le mois de carême.
Apres le chou vient la laitue en terme de forte production, les résultats de nos
enquêtes montrent que 40 exploitants s’adonnent à sa culture.
Les raisons sont multiples mais nous pouvons retenir surtout la facilité de préparation
par les ménages mais aussi sa forte demande sur le marché.
40
Quant aux autres spéculations, la tomate, piment l’oignon surtout la pomme de terre
sont aussi beaucoup produites. La pomme de terre aussi fait objet de forte
production du fait de la proximité des sites avec Niamey qui constitue un débouché
important.
Il existe plusieurs spéculations à Balleyara, résultat de la forte demande des
consommateurs et des revenus. Toute la production est-elle destinée à la
commercialisation ?
41
On observe aussi l’apparition d’un nouvel acteur dans cette chaîne en cas de mévente
à cause de la forte production.
Son rôle consiste à s’occuper de l’écoulement de la production auprès des acheteurs,
c’est une fois cette transaction terminée que l’exploitant gagne le fruit de son travail.
L’inconvénient de cette méthode est que souvent l’intermédiaire peut disparaître
avec l’argent.
7%
consommation
vente
93%
42
Cette dernière peut être un élément de lutte contre la pauvreté dans la mesure où elle
peut permettre d’offrir des possibilités de varier la production en fonction de la
demande et de répondre aux besoins d’une population de plus en plus croissante.
43
Elles consistent à les découper en petits morceaux et ensuite les sécher au soleil pour
les protéger de la moisissure et les effets des chenilles. Toutes ces méthodes de
conservation comme on le constate sont rudimentaires.
44
Compte tenu du manque de résultat sous forme de tonnage de la dernière récolte,
nous allons nous appesantir sur le revenu brut tiré par récolte de chaque exploitant.
30,00%
25,00%
Pourcentage
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
0
0
00
00
00
00
00
00
00
0
00
00
00
00
00
00
00
00
00
00
00
50
50
15
20
30
40
45
50
50
à1
à3
de
de
0
00
00
00
00
00
00
00
ns
00
us
00
00
00
00
00
00
00
oi
50
pl
30
m
10
15
25
35
40
45
Revenus en FCFA
Les revenus annuels que procure le maraîchage sont très importants, et du point de
vue strictement des revenus on est amené à se rendre compte que celui-ci varie entre
50 000 FCFA à plus de 500 000 FCFA par récolte.
L’histogramme des revenus montre que plus de 25% des producteurs ont eu des
revenus monétaires variant entre 100 000 à 150 000 FCFA par récolte.
A propos, un exploitant de jidakamatt nous disait « avant la pratique de cette
activité, je ne gagne presque rien».
Il faut aussi noter que certains exploitants peuvent effectuer jusqu’à deux récoltes
dans les quatre mois que dure la pratique des cultures de contre-saison allant du mois
de novembre à février.
L’analyse des revenus tirés des cultures de contre-saison par les paysans par rapport
à leur situation avant la pratique de l’activité nous montre une nette amélioration des
conditions de vie des maraîchers.
Malgré l’absence d’un circuit efficace de commercialisation, l’importance
économique que procure cette activité par l’augmentation des revenus a vite favorisé
45
une amélioration des conditions de vie de ceux qui exercent l’activité mais aussi et
surtout dans l’intégration économique de toute la commune.
80,00%
70,00%
60,00%
Pourcentage
50,00%
40,00%
Appréciation
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Bons Moyens Mauvais
La figure 10 montre l’appréciation faite par les exploitants des revenus, 74% ont
jugé bon les prix de vente de la derrière récolte, 15% ont affirmé que leurs revenus
étaient moyens contre seulement 11% pour le mauvais.
Malgré cette appréciation faite on se rend compte que « les revenus tirés des cultures
de contre-saison paraissent relativement faibles surtout par rapport aux pénibles
travaux consentis et au temps qui leur est consacré. Les paysans n’ont nullement
cette vision des choses, les souffrances et le temps importent peu si l’action
entreprise est quelque peu rentable. Ce qui compte c’est beaucoup pus la satisfaction
morale faite d’un sentiment de sécurité liée à la possibilité qu’ils ont de disposer en
permanence d’une source de revenus permettant de pallier au plus pressé »
(WAZIRI, M 2000 :237).
Cette situation fait ressortir une fois de plus la place importante que représentent les
revenus tirés de la pratique des cultures de contre-saison à Balleyara.
En plus, le maraîchage est une activité dont le risque de ne pas produire est faible,
sauf en cas d’attaque d’ennemies de culture et dans ce cas les exploitants sont
46
maintenant conscients de l’utilité des engrais chimiques et des pesticides qu’ils
trouvent à tout moment sur le marché.
Aussi le choix des cultures est uniquement lié à l’aspect économique, le but de
chaque producteur est de cultiver ce qui se vend le mieux et le plus cher sur les
marchés, l’essentiel c’est de vendre et gagner beaucoup d’argent.
Ceci montre l’apport économique de la pratique de l’activité pour les exploitants.
47
Utilisations des revenus Pourcentage des exploitants
Achat de vivre 61%
Habillement 37%
Achat de bétail 37%
Mariage 14%
Source notre enquête 2010
Ce tableau présente la destination des revenus procurés par les exploitants plus de
60% de notre échantillon s’approvisionnent en vivres des revenus des cultures de
contre saison, ce qui montre l’importance des cultures de contre-saison dans la
satisfaction des besoins alimentaires.
En effet, l’activité est aussi source de l’alimentation, car le paysan dispose dans son
jardin quelque soit la période de l’année d’une denrée qu’il peut consommer ou
commercialiser.
Nous pouvons affirmer que la pratique des cultures de contre-saison permet aux
producteurs la satisfaction des besoins alimentaires et monétaires douze mois sur
douze.
L’amélioration des conditions de vie des populations passe aussi par l’aspect
qualitatif, il va de soit qu’une plus grande consommation des produits de contre-
saison contribue à une amélioration de l’état nutritionnel des populations.
48
La distribution des terres est aussi une technique utilisée comme évoquée tantôt pour
unifier la société. En effet, la majorité des exploitants ne possèdent pas de terres ce
qui explique l’existence d’une sorte d’entraide entre eux.
Chacun veut disposer d’un lopin de terre pour cultiver quelques planches. C’est ce
qui explique la prédominance du prêt (37,7%) dans la pratique des cultures de
contre-saison.
Or pour les cultures pluviales l’octroi de la terre par prêt à tendance à disparaître à
cause des litiges qui peuvent survenir après le décès des parents ce qui aboutit
souvent à des conflits et des procès interminables.
Elle entraîne aussi des bénédictions dans un contexte social qui croit à la puissance
du verbe.
Pour tout activité ayant trait à l’agriculture l’eau est nécessaire au développement
normal des cultures. Cependant dans notre zone d’étude les contraintes se posent
dans l’alimentation en eau des exploitants.
En effet l’arrosage reste l’occupation qui exige le plus de temps, c’est aussi le plus
pénible car au fur et a mesure que s’avance dans la saison les températures s’élèvent
et les besoins en eau s’accroissent alors que les disponibilités diminuent à cause de la
baisse du niveau de la nappe phréatique. En plus avec l’ensablement des puisards, car
les parois n’étant pas toujours cimentés s’écroulent.
Plus de 60% des exploitants de Balleyara évoquent le problème d’accès à l’eau qui
rend les sites peu productifs et décourage de plus en plus les producteurs qui se
voient menacé dans la bonne pratique de leur activité.
49
3.5.1.2 Les ennemies de cultures
Plusieurs espèces d’insectes nuisibles aux cultures maraîchères sont présentes sur les
sites de Balleyara.
Il s’agit pour l’essentiel de chenilles et rongeurs et même des animaux.
Ces attaques sont fréquentes surtout sur les cultures comme le chou et la laitue.
Plus de 57% des exploitants ont évoqué le problème des ennemies de culture à
Balleyara.
En plus des insectes il convient de noter aussi le problème des dommages causés par
les animaux à cause de l’absence de clôture. C’est le cas du site de Jidakamatt qui
souffre de ce problème.
Un autre facteur limitant est celui de la pression foncière exercée sur la terre.
En effet, tout le monde n’a pas suffisamment les moyens d’acheter les terres
favorables surtout avec le phénomène d’intensification et d’extension conjugué de la
forte croissance démographique, le prix des terrains ne cessent de grimper à tel point
50
qu’il est difficile pour bon nombre de petits exploitants d’accéder à la terre par achat
ou par prêt.
Cette situation entrave beaucoup la bonne pratique des activités de contre-saison.
Dans la localité plus de 50% des exploitants ne possèdent pas de terres et font
recours soit à des prêts, ou à des locations pour pouvoir pratiquer les cultures de
contre-saison.
L’accès à la terre reste donc un des facteurs principaux entravant le développement
des cultures de contre-saison.
Au Niger, spécialement dans les anciennes vallées fluviatiles les sols connaissent un
important problème de salinisation.
Cela à pour conséquence de rendre la terre moins fertiles et d’entraîner par là des
problèmes dans la pratique de certaines cultures comme le piment.
Cependant, d’autres cultures ont une plus grande tolérance en sel, c’est le cas des
plantes à tubercules (Patate douce).
Les contraintes liées à la pratique des cultures de contre-saison à Balleyara sont
nombreuses. Bien que plusieurs actions aient été entreprises par les exploitants eux
même, l’Etat et même les partenaires au développement, dans la perspective de
réduire la vulnérabilité des ménages, doivent les appuyer dans la recherche de
solution en diversifiant la production.
Face aux multiples problèmes rencontrés sur les sites de contre-saison à Balleyara et
devant le danger de dégradation qui menace les sites, les exploitants prennent de
plus en plus conscience des difficultés qu’ils tentent de solutionner au jour le jour.
Ils le font le plus souvent en s’efforçant de maitriser les techniques de production
moderne comme l’utilisation de la motopompe (17%) et même par la diversification
de la production.
Il faut aussi ajouter l’intervention de plusieurs projets et ONG.
51
C’est ainsi que le projet de valorisation des eaux Dosso Tillaberi (PVDT) intervient
depuis quelques années dans l’appui à l’acquisition par les producteurs de
motopompes, clôtures grillages et les intrants agricoles.
Toutes ces actions de développement réalisées par ces acteurs ont pour but
d’accroître la production agricole et forestière tout en diminuant le chômage des
jeunes et élever le niveau de vie des paysans.
Mais la réalité sur le terrain est tout autre, car les problèmes perdurent et les
exploitants se plaignent de l’insuffisance de soutien de la part de l’Etat et de ses
partenaires.
52
La Stratégie de Développement Agricole s’est par la suite (1992) orientée vers une
élaboration des principes directeurs d’une politique de développement rural avec
pour objectif principal, la recherche de la sécurité alimentaire.
La place de l’irrigation dans cette logique fut alors renforcée et les cultures de
contre-saison par la suite de la sécheresse de 1984 deviennent alors une solution
pour répondre aux besoins alimentaires des populations. Une idée d’intensification
et de diversification de la production agricole fut alors mise en avant.
En 2003, la Stratégie de Développement Rural (SDR), adoptée par le Gouvernement
nigérien dans sa politique agricole, se situe dans la continuité de cette évolution et
vise à opérationnaliser la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP), adoptée en
2002, assignant au secteur rural un rôle de moteur pour la croissance économique.
Cette stratégie de développement rural est principalement fixée sur quatre points :
-l’amélioration de la gestion des ressources naturelles ;
-l’ organisation du monde rural et la redéfinition du rôle du gouvernement.
-La sécurité alimentaire des populations.
53
d) la collecte des eaux de ruissellement qui permet, selon la technique (ex : demi-
lune), d’améliorer les rendements des cultures pluviales à moindre coût.
Des efforts ont été faites et continues de l’être surtout sur le développement des
nouvelles techniques d’irrigation.
La création de l’agence pour la promotion de l’irrigation privée (ANPIP) s’inscrit
dans ce cadre.
Elle a permis de faire la promotion de l’irrigation à faible coût avec des pompes qui
ont connu une forte adhésion des producteurs.
Tous ceux-ci semble meilleur et permet sans nul doute de promouvoir la bonne
pratique de l’activité.
Mais le constat qui se dégage sur le terrain est que malgré ces différentes politiques
mises en œuvres par l’Etat et les bailleurs de fonds les problèmes perdurent et cette
situation inquiète de plus en plus les producteurs qui se voient délaissé à leurs sorts
Cette étude présente les potentialités dont regorge la commune de Tagazar pour le
maraîchage et les contraintes auxquelles sont confrontées du jour au lendemain les
exploitants .Au regard de ces faits, des voies et moyens nous semblent pertinents
pour venir à bout des difficultés des paysans de Tagazar.
54
3.5.2.3.2 Promouvoir l’encadrement
Les exploitants, compte tenu de leurs manques d’expérience, ils doivent bénéficier
d’un encadrement dans diverses activités agricoles para agricoles comme
l’approvisionnement en intrant, le mode d’utilisation des pesticides, la conservation
etc.
L’absence d’agents d’encadrement sur le site est un fait indéniable et présente des
risques.
Pour bien organiser le travail, les exploitants doivent être formé dans ce cadre en vue
d’enrayer les attaques des parasites mais surtout de maîtriser le dosage et l’utilisation
des produits phytosanitaires.
Il faut aussi citer la nécessité d’une redynamisation de la coopérative, qui d’ailleurs
doit intervenir surtout dans l’organisation de la commercialisation, afin que les
exploitants puissent mieux valoriser leur travail .Malheureusement cette coopérative,
à Balleyara , n’existe que de nom.
55
CONCLUSION
56
habitudes alimentaires des populations .Dans les conditions actuelles, on peut penser
que la production aura tendance à augmenter un peu plus vite.
Aussi l’amélioration de la situation des exploitants doit être une affaire de tous. Elle
ne doit pas être réservée aux seuls concernés.
Les cultures de contre-saison doivent être une des priorités des Etats sahéliens en
général et du Niger en particulier dans la politique agricole. Elles peuvent être un
outil dans la recherche de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté tant
recherchées dans nos pays.
57
BIBLIOGRAPHIE
58
REPUBLIQUE DU NIGER (2006) : Ministère de l’Economie et des Finances,
Institut National de la Statistique (INS), Répertoire National des Communes
(RECACOM), Niamey, P.526
59
ANNEXES
60
Annexe : fiche d’enquête
Nom du site……………………………………………………………………………
Approche générale
61
ancienneté
Aubergine Manioc Piment
62
27-Y a-t-il des semences que vous vouliez acheter et que vous n’avez pas trouvées ?
Oui Non
28-Si oui lesquelles ?.................................................................................................
29-Quels types de matériel de travail possédez-
vous ?...........................................................................................................................
30-quelles sont les attaques parasitaires les plus fréquents sur le
site ?......................................................................................................
31-Ya t-il d’autres menaces sur le site ?
Ensablement Assèchement salinité inondation Autres
Approche transformation, commercialisation des produits et
63
-achat de bétail
-autres
42-Que pensez-vous des prix de vente des produits ?
.Bons
.Moyens
.Mauvais
43-Y a t-il eu de changement au niveau de votre revenu avec l’introduction des
cultures de contre-saison ?
Oui Non
44-Quel est votre revenu avant de commencer les cultures de contre-
Saison ?..........................................................................................
Approche organisation
45-Existe t-il une coopérative des exploitants de contre-saison dans votre terroir ?
Oui Non
46-Si oui que faites–vous avec cette coopérative dans le cadre des cultures de contre-
saison ?...............................................................................................
47-Avez-vous reçu une aide d’une ONG ou d’un projet ?
Oui Non
48-Si oui quel genre d’aide ................................................
49-Avez- vous reçu une aide de l’ÉTAT ?
Oui Non
50-Si oui quelles genres d’aide avez-vous
reçu ?………………………………………
51-Quelles sont les actions que vous souhaitez entreprendre pour la bonne marche de
votre activité ?
52-Que pensez –vous de l’avenir de votre
activité ?....................................................................................................................
53-Quels sont vos principaux problèmes ?..................................................................
54-Quelles sont vos
suggestions………………………………………………………..
64
Guide d’entretien avec l’agent du district agricole de Balleyara
65