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1 - Introduction

Sixième puissance économique d'Afrique, le Maroc figure également au premier plan en ce qui
concerne la production et l'exportation mondiales d'agrumes, d'olives et d'huile d'argan.

Le secteur agroalimentaire occupe une place centrale dans l’économie du Maroc et constitue le
moteur de la croissance du pays. L’agriculture contribue à hauteur de 12,2% au PIB national (Banque
mondiale, 2019) et le secteur agroalimentaire à 8% du PIB national et 35% du PIB industriel (Business
France, 2020). L’évolution du PIB agricole affiche une tendance haussière depuis 2000, avec une
production annuelle supérieure à 106 milliards MAD en moyenne depuis 2009 soit +58% par rapport
à la moyenne enregistrée entre 2000 et 2007 (Ministère de l’agriculture, 2017). Tirée par le Plan
Maroc Vert, qui a précédé le plan Génération Green 2020-2030, l’agriculture marocaine a doublé son
chiffre d’affaires en dix ans. Le secteur agricole est de loin le principal pourvoyeur d’emploi,
rassemblant un peu plus d'un tiers de la population active au niveau national et près de 70% de la
population active en milieu rural (Haut Commissariat au Plan, 2019).
L’industrie agroalimentaire a généré 105,6 milliards MAD en 2018, une baisse de 1% par rapport à
2017 (Haut Commissariat au Plan). C'est le premier secteur manufacturier du Maroc, loin devant le
textile, l'énergie ou les produits chimiques. L'agroalimentaire compte plus de 2.050 entreprises qui
représentent plus du quart du total des établissements industriels du pays (USDA, GAIN Report). Afin
de soutenir le tissu industriel marocain, l’État a lancé un plan prévoyant le développement de huit à
dix filières à fort potentiel via la création de plates-formes industrielles agroalimentaires, les
agropoles. En 2020, malgré la crise liée à la pandémie de COVID-19, les ventes de l'industrie de
transformation des aliments ont généré 6 milliards USD (USDA, GAIN Report).

L'industrie alimentaire marocaine suit une tendance haussière du fait de l'augmentation de la


demande domestique. Celle-ci s’explique essentiellement par la croissance du tourisme, le
changement des habitudes alimentaires et l'amélioration générale du niveau de vie au niveau
national avec l'émergence d'une nouvelle classe moyenne. Les consommateurs urbains marocains,
notamment les jeunes, se tournent de plus en plus vers les produits occidentaux importés (plats
cuisinés, surgelés, etc.), les supermarchés et les chaînes de restauration rapide internationales,
symboles de modernité. La réputation des marques joue un rôle important dans leurs choix de
consommation

2- Les fondements théoriques de libre échange

Théorie des avantages absolus aux avantages relatifs - Selon Adam Smith, deux pays qui commercent
en se spécialisant chacun dans la production du bien dans lequel ils ont un avantage absolu, c’est-à-
dire dans lequel ils réalisent plus efficacement la production du bien que l’autre pays, connaîtront une
croissance économique plus forte qu’en restant en autarcie. - La théorie de Smith n’est valable que
dans le cas où un pays dispose d’un avantage absolu dans au moins un produit par rapport à un autre
pays. Si ce n’est pas le cas, il n’a pas intérêt à échanger, car il serait alors perdant. - David Ricardo a
élargi la théorie de Smith, en montrant, par sa théorie des avantages comparatifs (ou avantages
relatifs), que, dans toutes les situations, les pays sont nécessairement mutuellement gagnants à
l’échange.

La théorie Hecksher, Ohlin et Samuelson (HOS) Ces auteurs ont prolongé la théorie ricardienne, en
expliquant l’origine des avantages comparatifs. Selon eux, un pays possède un avantage comparatif
dans la production du bien qui utilise le plus intensivement le facteur de production le plus abondant
sur le territoire national. Ainsi, un pays en voie de développement, où la main-d’œuvre est
abondante, va se spécialiser dans la production de biens nécessitant beaucoup de travail dans sa
réalisation. En effet, les salaires versés vont être plus faibles que dans un pays développé où la main-
d’œuvre est plus rare (jeu de l’offre et de la demande), qui lui se spécialisera dans la production d’un
bien demandant beaucoup de capital. Ce faisant, les pays s’échangeront indirectement les facteurs de
production rares sur leur territoire.

La théorie des avantages comparatifs corrige celle des avantages absolus d’Adam Smith. Celle-ci disait
qu’un pays profite du libre-échange s’il se spécialise dans la production des biens pour lesquels il a un
avantage absolu. Selon la théorie des avantages comparatifs, peu importe si un pays a des avantages
absolus ou pas : il gagne à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels son avantage
comparatif est le plus élevé, c’est-à-dire dont les coûts relatifs sont les plus bas, et à échanger les
biens qu’il ne produit pas. C’est donc un argument pour le libre-échange : tous les pays peuvent
gagner du libre-échange s’ils se spécialisent.

3- Secteur de l’agroalimentaire et les accords de libre-échange


1- Evolution du secteur agroalimentaire (1985-2001)

Valeur ajoutée: 20000 MDH générant 30% de la VA industrielle, l’industrie Alimentaire participe à
hauteur de 5% à la formation du PIB.

 Exportations: 8 294 MDH (754 M$), les exportations agro-alimentaires sont Constituées
essentiellement des produits de conserve végétale et de conserve de Poissons qui sont
destinées principalement aux pays de l’UE.

 Capital étranger: 1016 MDH, l’IAA est le secteur industriel où la part du capital Étranger est la
plus petite, elle ne représente que 10% du capital total de l’ensemble Du secteur.

*   En 1985-1990, l’agro-industrie représente 5% du PIB, 15% du PIB industriel, 25 à 30 % de l’emploi


industriel et 16 à 20% des exportations industrielles.
*   La valeur ajoutée du secteur a augmenté durant cette même période au rythme de 8% par an et
ses exportations au rythme de 14% par an.
De 1995 à 2000 le secteur a connu une croissance annuelle moyenne de 5% et les Exportations de
7%.
En 2000, le secteur agro-industriel compte plus de 1600 entreprises qui représentent 25% des
établissements industriels. Les IAA ont réalisés en un CA de 58 milliards de dirhams (5,7 milliards
d’euros) et ont dégagé une valeur ajoutée de 19 Milliards de dirhams, soit 36% de la VA industrielle
globale.
L’année 2002 n’a pas été heureuse pour le secteur. Après un bond à 4,5% en 2001, Le taux de
croissance a chuté à 1,9% en 2002. L’agro-alimentaire est en fait le seul Secteur industriel qui a affiché
une telle baisse du rythme de croissance d’une année à l’autre.
C’est une mauvaise performance pour un secteur qui emploie dans 1664 unités 21% De l’effectif
industriel, soit 106.283 salariés.
Accusant donc une baisse de 5% de sa valeur ajoutée (18,5 milliards de dirhams) la Filière agro-
alimentaire s’est livrée à une séance de lifting ou elle a réduit ses effectifs de 16%, soit 8973
personnes en 2001.

4- Impact des accords libre-échange sur le secteur agroalimentaire


L’une des plus grandes menaces qui pèsent sur l’industrie agroalimentaire Marocaine est l’entrée en
vigueur des accords de libre-échange. En fait, ces accords ne constituent pas une menace en soi, mais
c’est le manque d’une préparation préalable d’un environnement industriel permettant aux
industriels marocains de s’adapter à cette nouvelle donne et d’être compétitif.
Ainsi, pour ce qui est de l’industrie de la biscuiterie, par exemple, il lui serait impossible de faire face
aux produits des pays avec lesquels le Maroc a signé des Accords de libre-échange, étant donné que
ces industries ont accès aux matières premières au prix des marchés internationaux qui sont très
inférieurs à ceux pratiqués au Maroc. Rappelons que parmi les pays avec lesquels le Maroc a signé
des ALE figure la Turquie. Un accord qui entrera en vigueur dès le 1er janvier de l’année prochaine.
Ce pays est l’un des plus grands exportateurs dans le domaine de l’agro-industrie avec une
contribution au PIB représentant 5%. Dans ce domaine, la Turquie est classée parmi les dix premiers
exportateurs mondiaux.
Farine, pâtes, biscuits, confiseries, margarines, légumes transformés et fruits secs sont les principaux
produits exportés. C’est le premier producteur et exportateur de noisettes, de figues sèches et pois
chiches dans le monde. C’est le sixième producteur d’agrumes et le premier de cerises, et troisième
exportateur mondial d’huile d’olive.
Mais ce pays n’est pas la seule menace qui plane sur l’industrie agroalimentaire nationale. Ainsi, le
nombre des pays avec lesquels le gouvernement signe des ALE s’élargit chaque jour plus, sans prévoir
de mesures d’accompagnement pour alléger certaines charges qui pèsent sur les industriels
marocains afin de leur permettre d’être plus compétitif .

5- La stratégie du Plan Maroc Vert vise le développement du secteur


agroalimentaire de l'amont à l'aval

La stratégie du Plan Maroc Vert, lancée en 2008 sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, vise le
développement du secteur agroalimentaire de l'amont à l'aval, a souligné, jeudi à Casablanca, le
ministre de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, Aziz Akhannouch.

S'exprimant lors d'une rencontre agroalimentaire organisée par la Chambre Française de Commerce
et d'Industrie du Maroc (CFCIM) sous le thème "Exporter et investir au Maroc : de nouvelles
opportunités", M. Akhannouch a indiqué que cette occasion coïncide parfaitement avec l'agenda
politique de développement du secteur alimentaire au Maroc, qui met actuellement l'accent sur la
valorisation, la transformation et la commercialisation, entre autres. 

L'objectif du Maroc est de développer le secteur agroalimentaire de façon intrinsèque mais


également avec le concours d'industriels étrangers, en particulier les industriels français, a mis en
avant M. Akhannouch, notant que les Investissements Directs Etrangers (IDE) en provenance de
France sont les plus importants avec une part globale de plus de 34 pc en 2012.

Il a, par la suite, indiqué qu'entre 2008 et 2013, les investissements publics-privés ont augmenté de
plus de 117 pc pour atteindre près de 70 milliards de Dirhams notant que la dynamique engendrée
par l'investissement public a permis aux investissements privés de presque doubler passant de 3,3
milliards de Dirhams en 2008 à plus de 6,3 milliards en 2013, soit une augmentation de plus de 90 pc.
Cette dynamique n'est pas prête de s'arrêter là, a-t-il dit notant que le Maroc prévoit, pour les années
2015-2020, un besoin en financement, dans le cadre du Plan Maroc Vert, de 125 milliards de Dirhams
dont plus de 52 milliards (42 pc) des besoins en provenance du secteur privé. 

La valorisation des produits agricoles est une réelle priorité pour le Maroc sur les prochains mois, a
réaffirmé M. Akhannouch espérant d'aller de l'avant et "très vite" grâce à la multiplication des
partenariats avec des investisseurs étrangers, en particulier un partenariat avec un grand pays qu'est
la France , M. Akhannouch a relevé que les investisseurs disposent d'un interlocuteur unique, une
banque d'affaires qu'est l'Agence pour le Développement Agricole (ADA) qui accompagne les
investisseurs et porteurs de projets dans leur entreprise, depuis l'élaboration de leur business plan à
la commercialisation de leur production.

6- Le secteur agroalimentaire au Maroc face à la crise sanitaire

Dans leur rapport « Crise sanitaire Covid-19 : des lueurs d’espoir au bout du tunnel », les analystes
d’Attijari Global Research se sont penchés sur les secteurs qui bénéficient ou vont bénéficier d’une
nouvelle dynamique de croissance du fait de la crise.

Selon les analystes d’Attijari, les activités agroalimentaires, qui n’ont connu que très peu de
perturbations au Maroc, devraient gagner en importance stratégique après la crise. « De nouvelles
opportunités à l’export émergeront dans un contexte où la question de la sécurité alimentaire semble
prendre le dessus au sein des grandes économies », écrivent les analystes de la banque d’affaires.

C’est le cas du producteur de sucre Cosumar, coté à la Bourse de Casablanca, qui a bouclé il y a
quelques mois la construction d’une raffinerie de sucre blanc en Arabie saoudite. L’entreprise dirigée
par Mohamed Fikrat génère déjà 20 à 25 % de son chiffre d’affaires grâce à l’export, notamment à
destination de l’Afrique. « Après la crise, les quantités exportées vont certainement augmenter, ce qui
permettra à Cosumar un atterrissage 2020 plus doux que celui que vont connaitre d’autres
entreprises » estime l’analyste d’une société boursière que nous avons contacté.Côté consommateurs
marocains, la demande a connu quelques semaines de régression suite aux stockages conséquents
faits par les ménages au tout début du confinement, mais cela n’aura pas d’impact conséquent sur les
résultats annuels, selon des analystes que nous avons interrogés.

Le producteur d’huiles et de produits d’hygiène Lesieur Cristal, coté à la Bourse de Casablanca,


devrait êtrel’un des groupes gagnants. « Les consommateurs ont acheté et stocké beaucoup de
produits de première nécessité, dont l’huile, mais l’article le plus consommé a sans conteste été le
savon, qui génère déjà en temps ordinaire 15 % du chiffre d’affaires de Lesieur Cristal. L’exercice 2020
se bouclera donc probablement sur une bonne note », poursuit notre analyste.

Une « opportunité unique de progression » pour la grande distribution

Enfin, durant le confinement, alors que de nombreux magasins de proximité et petites épiceries


avaient tiré le rideau les grandes surfaces marocaines ont connu une affluence record. « C’est du
jamais vu sur une période aussi longue », commentent des dirigeants de Label’vie, groupe coté à la
Bourse de Casablanca qui gère la marque Carrefour dans le pays – sans chiffrer cette croissance

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