Vous êtes sur la page 1sur 50

Sommaire :

I. Analyse sectorielle globale


1. Présentation des secteurs
• Secteur agricole
• Secteur des pêches maritimes
• Secteur des mines
• Secteur de l’eau
• Secteur de l’énergie
• Secteur de l’industrie manufacturière
• Secteur du bâtiment et travaux publiques
• Secteur de la logistique
• Secteur du tourisme
• Secteur des télécommunications
• Secteur des assurances
• Secteur bancaire
2. Répartition sectorielle durant les années 2020 et 2021
3. Valeurs ajoutées sectorielles

II. Le secteur de l’habillement et du textile au Maroc


1. Présentation du secteur
• L’analyse SWOT du secteur
• Champs d’activité
• Aperçu sur les procédés de fabrication
• Produits Textile
• Produit Habillement
2. L’évolution du secteur du textile et d’habillement au Maroc
3. La part du secteur de Textile et d’habillement dans l’économie marocaine
4. Caractéristiques du secteur du textile au Maroc
5. Les entreprises marocaines du secteur de textile et d’habillement
6. Textile marocain au moment de la crise de Covid-19
7. La demande
• Aspect quantitatif
• Aspect qualitatif
8. L’offre :
• Filière Textile
• Filière Habillement et Fourrure
• Les principales destinations des produits textiles marocains
9. Les limites et avantages du secteur
10. Les handicapes du secteur
11. Les mesures prises pour la promotion du secteur

III. Conclusion
I. Analyse sectorielle globale :
1. Présentation du secteur :

Introduction :

Le Maroc s’est engagé dans une stratégie de transformation profonde de son économie
moyennant des stratégies sectorielles visant la modernisation de son appareil productif et le
renforcement de ses performances et de sa résilience.

Ainsi, l’intérêt porté par notre pays à la modernisation accélérée des activités relevant du secteur
primaire obéit autant à une logique de consolidation des ressorts sectoriels de la croissance de
l’économie nationale et à la mobilisation de gisements additionnels d’emplois qu’à l’impératif
d’assurer une meilleure valorisation des ressources naturelles et le renforcement de leur
durabilité.

Par ailleurs, les options industrielles adoptées par le Maroc au cours des deux dernières
décennies ont enclenché une dynamique qui a amélioré l’attractivité du pays aux investissements
étrangers et a favorisé l’émergence des métiers mondiaux du Maroc. Ces choix devraient être
consolidés pour induire les changements structurels attendus notamment en termes de création
conséquente de valeur ajoutée et d’emplois. Il s’agit, à cet effet, d’une grande ambition que le
Maroc s’est fixée pour accélérer l’éclosion d’une industrie nationale compétitive et résiliente et
répondre, par ricochet, aux besoins de développement économique et social du pays.

En outre, l’économie marocaine s’est inscrite dans un processus de tertiarisation avec une part
dans la valeur ajoutée globale de 56,5% en 2017, en gain de 5,2 points par rapport aux débuts des
années 90. En effet, les stratégies couvrant les secteurs des services et d’appui sont appelées à
consolider leur rôle central dans la création de richesse et d’emploi et dans l’accompagnement du
processus de transformation structurelle du tissu productif moyennant une plus ample
complémentarité entre ces deux pans de l’économie.

▪ Secteur agricole :

Le secteur primaire joue un important rôle économique, social et environnemental dans notre
pays. Il a représenté près de 13,9% du total des valeurs ajoutées aux prix courants durant la
période 2008-2021, 12,9% pour l’agriculture et 1% pour la pêche. Il emploie plus de 4 millions
de personnes en 2021, soit 38,7% de la population active occupée.

Depuis son lancement, le PMV a enclenché une transformation structurelle du secteur agricole
marocain. Cette stratégie est en passe de réussir le défi de renforcer la résilience de la valeur
ajoutée agricole en renforçant le poids des filières à forte valeur ajoutée et en améliorant la
productivité de la filière céréalière.

Les réalisations ont été rendues possibles grâce à la réorientation du soutien public vers les
productions agricoles à forte valeur ajoutée et parfaitement résilientes aux aléas climatiques. Le
renforcement de l’appui public en faveur du secteur a concerné aussi bien l’investissement public
que le soutien à l’investissement privé sous-forme de subventions. Ainsi, l’investissement public
global au niveau du secteur agricole a plus que triplé sur la période 2008-2016, passant de près de
3,1 à 9,9 milliards de dirhams, soit un taux de croissance annuel moyen de près de 14,4%. La
même évolution est observée au niveau de la composante « soutien à l’investissement privé » qui
est passée de 1 à 3,3 milliards de dirhams sur la même période.

Cette dynamique a permis au secteur agricole de réaliser une croissance soutenue et moins
erratique de sa valeur ajoutée, avec un Taux de Croissance Annuel Moyen (TCAM) de 6% sur la
période 2008-2017, attestant d’un bon comportement des différentes filières agricoles,
notamment la filière céréalière dont les performances se situent au-dessus de la moyenne (près de
80 millions de quintaux). Les composantes de la production agricole hors céréales ont enregistré
un rebond important, particulièrement l’élevage (le taux de réalisation en 2016 de l’objectif de
2020 a atteint respectivement 90% et 68% pour les viandes rouges et les viandes blanches) et
l’arboriculture (le taux de réalisation de 70% et 57% respectivement pour les agrumes et
l’olivier).

Le caractère soutenu de la croissance du secteur agricole apparaît au niveau de la baisse marquée


de l’écart-type de la Valeur Ajoutée Agricole (VAA) de près de 63,5% entre les deux périodes
1990-1999 et 2000-2017, induite notamment par un rétrécissement du poids de la céréaliculture
dans la VAA.
▪ Secteur des pêches maritimes

Le secteur des pêches maritimes contribue à hauteur de 1% au total des valeurs ajoutées aux prix
courants et 7,3% à celles relatives aux activités primaires entre 2008 et 2017. En 2017, les
départements de la pêche côtière ont augmenté, pour s’établir à 1310 milles tonnes contre 918 en
2016 et de 7285 millions de dirhams contre 6753 un an auparavant.

Le Maroc a placé le développement du secteur halieutique parmi les piliers majeurs pour édifier
une économie bleue durable et à forte valeur ajoutée. Outre les opportunités en termes de création
de valeur ajoutée et d’emplois, le secteur recèle d’opportunités sur le plan des échanges extérieurs
au vu de la dynamique soutenue des importations mondiales de poissons.

Pour mobiliser le potentiel dont recèle ce secteur porteur, le Maroc a lancé dès 2009 le plan
Halieutis. Ce plan compte à son actif plusieurs projets structurants touchant l’ensemble de la
chaîne de valeur du secteur de la pêche. Parmi ces projets, il convient de citer notamment
l’adoption des mécanismes de gestion rationnelle de la ressource, le renforcement des
infrastructures de débarquement (ports, PDA1 , VDP2 ) et de commercialisation (halles et
marchés de poissons), l’appui à la valorisation des produits de la pêche et l’amélioration de la
compétitivité des produits de la mer (programme de création de trois pôles de compétitivité :
Haliopole d’Agadir3 , projet mixte agriculture-pêche du Nord et le pôle du Sud). A cela,
s’ajoutent des actions dédiées à la pêche artisanale visant la promotion de la qualité des captures
et l’amélioration des conditions de vie, de travail et de sécurité des professionnels de cette
activité.

Parallèlement à la modernisation du secteur de la pêche et la valorisation des produits de la mer,


le Maroc s’est engagé en faveur du développement du secteur de l’aquaculture, qui a été intégré
en tant que composante essentielle au niveau de l’axe durabilité du plan Halieutis et ce, dans un
souci d’atténuer les pressions qui s’exercent sur les ressources halieutiques. Dans ce cadre,
l’Agence Nationale de Développement de l’Aquaculture, créée en 2011, a lancé de multiples
chantiers allant de la planification aquacole à l’accompagnement des investisseurs. Parmi ces
chantiers phares figurent, en particulier, l’élaboration de 5 Plans d’Aménagement Aquacoles sur
toute l’étendue du littoral marocain en vue de mettre à la disposition des investisseurs des espaces
dédiés à une activité aquacole adaptée et durable. Actuellement, trois plans aquacoles ont été
lancés (ceux de Dakhla-Oued Eddahab, d’Imessouane à Sidi Ifni et de la Méditerranée) pour un
potentiel de production de 380.000 tonnes, ce qui renseigne sur l’existence d’une énorme marge
de production aquacole à valoriser eu égard à la capacité de production actuelle qui demeure
limitée à près de 510 tonnes réalisées en 2016.

▪ Secteur des mines

Le secteur des mines contribue à hauteur de 3,2% au total des valeurs ajoutées aux prix courants
et 11,1% à celles relatives aux activités secondaires entre 2008 et 2017. Il emploie directement
plus de 53,9 milliers de personnes soit 0,5% de la population active occupée en 2016.

Le Maroc, à travers le groupe OCP, est devenu, au fil des années, un véritable faiseur du marché
mondial du phosphate et dérivés. Ainsi, le groupe a attesté d’une résilience confirmée grâce à ses
avantages compétitifs solides, en particulier, les grandes réserves de phosphates, les coûts de
production les plus bas de l’industrie suite à la mise en service de projets structurants (slurry
pipeline1…), une grande diversification des marchés à l’export avec une ouverture de plus en
plus marquée sur le continent africain avec des produits adaptés aux spécificités pédoclimatiques
et culturales des terres africaines…

Malgré un contexte mondial marqué par la baisse des cours des phosphates et dérivés en 2017, le
Groupe OCP a réalisé de bonnes performances avec une hausse de son chiffre d’affaires (CA) de
14%, passant de 42,4 milliards de dirhams en 2016 à 48,5 milliards de dirhams en 2017. La
ventilation du CA par produit fait état de la prédominance des ventes à l’étranger des engrais
avec une part de 54%, suivies de celles de la roche (21%), et une part de 15% pour celles de
l’acide phosphorique.

De même, la ventilation du CA par région montre une présence forte du Groupe sur toutes les
régions du monde avec une montée en puissance de l’Afrique qui s’accapare, désormais, une part
de 27%, suivie de l’Europe (22%), l’Amérique du Nord (16%), l’Amérique Latine (16%), l’Inde
(9%), et le Moyen Orient (6%).

La demande est restée, également, soutenue en 2017 dans les principales régions, notamment en
Amérique latine et en Amérique du Nord et plus particulièrement en Afrique, où les exportations
ont augmenté de près de 50%, passant de 1,7 million de tonnes en 2016 à 2,5 millions de tonnes
en 2017.
Ces performances sont le fruit de la stratégie volontariste du Groupe portant sur une
augmentation significative de sa capacité de production tout en réduisant les coûts, sous l’effet
d’un vaste programme d’investissement qui a mobilisé, au cours de sa première phase 2008-2017,
un investissement de 75 milliards de dirhams dont 50 milliards de dirhams au profit des
entreprises locales.

▪ Secteur de l’eau

La production d’eau potable au Maroc est de 1168 millions de m3 en 2017, avec un patrimoine
de 140 grands barrages d’une capacité globale de stockage de 17,6 milliards de m3 . Ces
infrastructures ont permis l’accès quasi généralisé à l’eau potable en milieu urbain et un taux
d’accès d’environ 96% en milieu rural, l’irrigation de près de 1,5 million d’hectares et la
protection contre les inondations de vastes territoires.

Le potentiel des ressources en eau renouvelables au Maroc est évalué actuellement à 22 milliards
de m3 par an, soit l’équivalent de 650 m3 /habitant/an contre 2.560 m3 en 1960, représentant
ainsi une baisse de 74,6%. Plusieurs facteurs concomitants laissent entrevoir le risque de passage
du Maroc d’une situation de stress hydrique à celle de la pénurie d’eau. Les besoins actuels en
eau dépassent de plus en plus les ressources renouvelables disponibles, sous l’effet
particulièrement de la pression démographique, de la dégradation de la qualité des eaux à cause
des rejets1 et du retard accumulé en matière d’assainissement notamment en milieu rural.

En particulier, les besoins sans cesse croissants de certains secteurs comme l’agriculture
suscitent d’importants défis. Ce secteur consomme près de 85% des ressources en eau
renouvelables, soit un niveau supérieur à la moyenne mondiale qui est d’environ 70%2 . En
outre, la gestion de l’eau en agriculture reste marquée par une faible valorisation de la ressource
(faiblesse de l’efficience à la parcelle pour l’irrigation de surface3 (50%), tarifs d’eau agricole
inadaptés4 et retard5 dans l’équipement des superficies à l’aval des barrages existants.

L’accentuation du dérèglement climatique et la persistance du déséquilibre entre les disponibilités


et les besoins en eau constitueraient des facteurs aggravants de nature à alimenter un déficit
hydrique important au Maroc à l’horizon 2030, qui pourrait atteindre 2,3 milliards de m3 , avec
une demande prévue de l’ordre de 14,8 milliards de m3 dépassant les ressources mobilisées qui
s’élèveraient à près de 12,5 milliards de m3 . En outre, la surexploitation des ressources en eau
souterraine (un volume exploité de 4,3 milliards de m3 contre un volume exploitable de 3,4
milliards de m3 , engendrant un déficit annuel de près d’un milliard de m3)6 notamment au
niveau des bassins de l’Oum Er Rbiaa, du Souss-Massa-Drâa, du Tensift, de Sebou et du
Bouregreg.

Sur le plan réglementaire et législatif afférant à la gestion de l’eau, des efforts importants ont été
consentis, notamment avec l’adoption en août 2016 d’une nouvelle loi sur l’eau (n° 36/15) qui,
tout en poursuivant les objectifs de la loi 10/95, prévoit, en particulier, une simplification des
procédures d’utilisation du domaine public hydraulique, le renforcement de la police de l’eau,
ainsi que la mise en place d’un cadre réglementaire adéquat aussi bien pour favoriser la
valorisation et l’utilisation des eaux usées que pour le dessalement des eaux de mer. Cette
nouvelle loi prévoit également de renforcer et clarifier les attributions du Conseil Supérieur de
l’Eau et du Climat, en lui accordant une vocation consultative au sujet des plans directeurs
d’aménagement intégré des ressources en eau au niveau des bassins hydraulique.

▪ Secteur de l’énergie

Le secteur de l’énergie contribue à hauteur de 2,2% au total des valeurs ajoutées aux prix
courants et 7,4% à celles relatives aux activités secondaires entre 2008 et 2017. Il emploie
directement plus de 44,7 milliers de personnes en 2016, soit 0,4% de la population active
occupée.

Depuis son lancement en 2009, la stratégie énergétique du Royaume a enregistré d’importantes


avancées, comme en témoignent les progrès réalisés en matière de mise en œuvre de la stratégie
de développement des énergies renouvelables, qui vise à porter la part des énergies renouvelables
à 42% de puissance installée en 2020 et à 52% à l'horizon 2030.

La réalisation du programme d’énergie renouvelable a connu une accélération soutenue ayant


permis d’atteindre une part de 34% à fin 2017 du mix électrique soit une capacité installée de
2836 MW, dont 180 MW en solaire, 887 MW en éolien et 1.769 MW en hydraulique. Cette
capacité sera portée d’ici la fin d’année 2018 à 3814 MW, dont 827 MW en solaire, 1.207 MW
en éolien et 1780 MW en hydro-électrique, soit une capacité supplémentaire de 978 MW.
Cette montée en puissance de l’énergie solaire est en relation avec la mise en service en
perspective de 5 centrales solaires dont les trois centrales restantes du complexe solaire intégré de
Ouarzazate de 580 MW en l’occurrence Noor 2 (150 MW), Noor 3 (200 MW) et Noor 4 (70
MW), et les deux centrales Noor PV Laâyoune I (20 MW) et Noor Boujdour I (85 MW).

▪ Secteur de l’industrie manufacturière

Le secteur de l’industrie contribue à hauteur de 17,5% au total des valeurs ajoutées aux prix
courants et 60,2% à celles relatives aux activités secondaires entre 2008 et 2017. Il emploie plus
de 1,1 million de personnes en 2016, soit 10,4% de la population active occupée.

Depuis le lancement du Plan d’Accélération Industrielle (PAI) en 2014, le secteur industriel


continue de consolider ses performances, en réalisant une croissance en termes de valeur ajoutée
de +10% entre 2014 et 2017. Cette progression soutenue a eu des effets positifs sur les emplois
créés par le secteur industriel, soit un total de 288126 postes au titre de la même période1 , selon
le Département de l’Industrie, ce qui représente 57% de l’objectif d’emplois escomptés à horizon
2020.

Par branche d’activité, l’automobile a créé le plus d’emplois, avec 29% du total (soit près de
84000 emplois). L’agroalimentaire et le textile–habillement en ont créé 16% et 13%
respectivement. En revanche, la contribution des branches mécanique-métallurgique et
l’aéronautique s’est située à 6% et à 3% respectivement.

Sur la même période, les investissements directs étrangers à caractère industriel ont totalisé plus
de 13 milliards de dirhams, en progression de +1,7 milliard de dirhams, par rapport à la période
2010-2013. Les performances du secteur industriel se confirment, également, du côté des
exportations qui ont totalisé 149,4 milliards de dirhams2 , en progression annuelle moyenne de
+10,3% sur la période 2014-2017. Grâce à la transformation industrielle enclenchée durant la
dernière décennie, la part des exportations à contenu technologique élevé et moyennement élevé
s’est établie à 53%3 en 2016, en progression de +15 points par rapport à 2007.

Etant l’un des piliers importants du secteur industriel national, la branche automobile a vu son
chiffre d’affaires à l’export rebondir significativement pour la quatrième année consécutive, pour
s’établir à 58,5 milliards de dirhams en 2017, en progression de 7,3% par rapport à 2016. Sa part
dans le total des exportations industrielles se situe désormais à 40%. Cette dynamique s’est
poursuivie en 2018, puisque les exportations automobiles ont atteint, à fin octobre de l’année en
cours, 53,3 milliards de dirhams, soit une hausse de 11% par rapport à la même période de
l’année précédente.

Avec un volume de production atteignant 376286 véhicules, le Maroc occupe, pour la cinquième
année consécutive, la deuxième place en Afrique après l’Afrique du Sud. Le positionnement
régional et international du Maroc devra être renforcé substantiellement avec l’entrée en
production de l’usine PSA à partir de 2019, qui table sur une production initiale de 100000
véhicules avant d’atteindre, à terme, 200000 véhicules.

▪ Secteur du bâtiment et travaux publiques

Le secteur du bâtiment et travaux publics contribue à hauteur de 6,2% au total des valeurs
ajoutées aux prix courants et 21,3% à celles relatives aux activités secondaires entre 2008 et
2017. Il emploie plus d’un million de personnes en 2017, soit 9,8% de la population active
occupée, dont 11,2% dans le milieu urbain.

De par son caractère cyclique, le secteur de l’immobilier a entamé ces dernières années une
baisse impressionnante qui s’est confirmée par une chute1 de 51% de la production depuis 2011
ainsi qu’une baisse des mises en chantier (à l’exception de l’année 2015, de 35% en 2012, de
23,7% en 2013, de 6,4% en 2014). Cette situation est, d’ailleurs, confirmée par l’évolution du
principal baromètre conjoncturel du secteur à savoir les ventes du ciment qui continue toujours
d’afficher des baisses successives confirmées en 2017par un recul de 2,54%.

▪ Secteur de la logistique

Le secteur de transport contribue à hauteur de 4% au total des valeurs ajoutées aux prix courants
et 7% à celles relatives aux activités tertiaires entre 2008 et 2017. Ce secteur emploie près de
500.000 personnes en 2016, soit 4,6% de la population active occupée, dont 6,8% dans le milieu
urbain.
Le Maroc a consenti d’importants efforts pour disposer d’infrastructures modernes, performantes
et développées à même d’accompagner le pays dans son processus de développement
économique en s’appuyant sur les différentes stratégies sectorielles à l’œuvre.

Grâce aux infrastructures jusque-là édifiées, le Maroc ambitionne d’améliorer son intégration
économique aussi bien régionale qu’internationale et de mobiliser pleinement son potentiel de
hub régional au carrefour de grands marchés continentaux.

Pour optimiser son effort dans le domaine des infrastructures, le Maroc a mis en place une
stratégie pour le développement de la compétitivité logistique à l’horizon 2030. Celle-ci s’inscrit
dans l’objectif de développer un réseau national intégré de Zones Logistiques Multi-Flux sur
3.300 hectares, d’une part, et de favoriser, d’autre part, l’éclosion d’acteurs logistiques intégrés et
performants à travers l’incitation des opérateurs à recourir à la sous-traitance logistique et la
restructuration du secteur de transport routier de marchandises. Elle vise également à mettre en
place des mesures spécifiques pour l’optimisation et la massification des flux Import /export et
des flux domestiques de marchandises ainsi qu’à développer des compétences à travers un plan
national de formation dans les métiers de la logistique.

▪ Secteur du tourisme

Le secteur du tourisme contribue à hauteur de 6,6% au PIB national en 2017, soit une légère
hausse par rapport à 2016 (6,2%). Le secteur continue à drainer des recettes importantes évaluées
à 69,7 milliards de dirhams, et à attirer 11,35 millions de touristes, soit 14,6% plus de 22millions
de nuitées dans les hôtels classés en 2017.

Le tourisme prend de plus en plus de poids socioéconomique dans le monde, notamment, dans
les pays émergents. Cette importance émane, particulièrement, de la contribution du secteur, en
2017, à la création de richesse (10,4% du PIB mondial1 ) et à la croissance (+4,6% pour le PIB
mondial du voyage et du tourisme2 contre +3,1%3 pour le PIB total). Le tourisme a, également,
un rôle important en termes de réduction de la pauvreté, de l’exclusion sociale et des inégalités
territoriales et de genre. Ce constat demeure d’autant plus vrai pour le cas du Maroc avec une
contribution du secteur touristique, au titre de l’année 2017 de 6,6% au PIB national après 6,2%
en 2016, 532000 emplois directs, occupés par le secteur, soit près de 5% de l’emploi dans
l’ensemble de l’économie

▪ Secteur des télécommunications

Le secteur de télécommunications contribue à hauteur de 3,1% au total des valeurs ajoutées aux
prix courants et de 5,4% à celles relatives aux activités tertiaires entre 2008 et 2017. En 2017, le
secteur compte plus de 46 millions d’abonnés (téléphone fixe et mobile) et 22 millions
d’internautes.

L’insertion de l’économie marocaine dans l’ère du numérique n'est possible, aujourd'hui, que
grâce à l’essor du secteur des télécommunications ayant connu une forte dynamique depuis sa
libéralisation en 1999. L’évolution des principaux indicateurs du secteur depuis ces dernières
années confirme, globalement, le développement de l’accès et de l’usage des services de
télécommunications au Maroc. Ainsi, le chiffre d’affaires a connu une croissance annuelle
moyenne de 1%, sur la période 2008-2015, pour atteindre 37 milliards de dirhams à fin 2011
avant de s’inscrire dans une tendance baissière de 3,9% par an pour s’établir à 31 milliards de
dirhams en 2015.

Le segment de la téléphonie mobile a montré un dynamisme avéré comme en témoigne la


croissance des abonnés entre 2004 et 2017, passant de 9,34 millions à 43,92 millions (92,5%
prépayé et 7,5% postpayé), soit une évolution annuelle moyenne de 14,3%. Le trafic voix sortant
du mobile a atteint 55,2 milliards de minutes en 2017. Quant à l’ARPM1 mobile, il est passé de
1,27 dirham hors taxes/min à fin 2008 à 0,23 dirham hors taxes/min à fin 2017 marquant, ainsi,
une baisse annuelle moyenne des prix de 19,23%2 sous l’effet de l’intensité concurrentielle.

Enregistrant une croissance annuelle moyenne de 46,3% sur la période 2005-2017, le parc
Internet avoisine les 22,2 millions d'abonnés, portant son taux de pénétration à 63,67%. Cette
croissance a été stimulée par le dynamisme de l'Internet mobile (93,86% du parc Internet en 2017
contre 6% pour l’ADSL), en particulier les services combinant voix et data dont le parc d'abonné
a atteint 20,8 millions en 2017 contre 1,4 million en 2011.
▪ Secteur des assurances

Le taux de pénétration (la part des primes d'assurance dans le PIB) s’est amélioré depuis 2015,
passant de 3,2% à 3,7% en 2017, avec 1,6% de l’assurance vie et 2,1% pour l’assurance non vie.
Avec ce taux, le Maroc occupe le 41ème rang mondial au lieu du 43ème en 2016, le 1er rang au
niveau du monde Arabe et occupe la 3ème place après l’Afrique du Sud et la Namibie.

Le secteur de l’assurance s’est inscrit dans une dynamique ayant générer des effets ont eu des
effets positifs sur la performance d’ensemble du secteur. Les actions menées dans cette
perspective ont porté, notamment, sur la refonte du cadre réglementaire régissant ce secteur, la
libéralisation progressive des tarifs d’assurances, le renforcement du réseau de distribution des
produits d’assurances et l’encouragement des opérations de concentration dans le secteur en vue
de consolider l’assise financière de ses entreprises.

Ainsi, au titre de l’année 2017, la masse des primes émises a augmenté de 11%, passant de 34,9
milliards de dirhams en 2016 à 38,7 milliards de dirhams. Cette hausse provient de
l’augmentation qu’a connue aussi bien l’assurance non vie que l'assurance-vie et capitalisation

▪ Secteur bancaire

En 2017, le Produit Net Bancaire (PNB) global s’est baissé à 46 milliards de dirhams et 1271
milliards de dirhams pour le total bilan. Le total des dépôts collectés s’est situé à 901 milliards de
dirhams et 744,6 milliards de dirhams pour les crédits octroyés.

Pour satisfaire les besoins des banques en liquidité et maintenir l’évolution du taux interbancaire
à des niveaux proches du taux directeur, BAM est intervenue principalement à travers les avances
à 7 jours sur appel d’offres. Le montant hebdomadaire moyen de ces opérations a avoisiné les
37,4 milliards de dirhams, soit un taux de satisfaction de 80,6% au lieu de 39,5% en 2016 pour un
montant hebdomadaire servi de 9,3 milliards de dirhams.
Nous pouvons donc résumer l’analyse sectorielle dans le tableau suivant :

Présentation
Secteur

Le secteur primaire joue un important rôle


économique, social et environnemental dans
notre pays. Il a représenté près de 13,9% du
total des valeurs ajoutées aux prix courants
Secteur agricole :
durant la période 2008-2017, 12,9% pour
l’agriculture et 1% pour la pêche. Il emploie plus de 4 millions
depersonnes en 2017, soit 38,7% de la population active occupée.

Le secteur des pêches maritimes contribue à hauteur de 1% au total


des Valeurs ajoutées aux prix courants et
7,3% à celles relatives aux activités
Primaires entre 2008 et 2017. En 2017,
Le secteur des pêches
les départements de la pêche côtière ont
maritimes :
augmenté, pour s’établir à 1310 milles tonnes contre 918 en 2016
et de 7285 millions de dirhams contre 6753 un an auparavant.

Le secteur des mines contribue à hauteur de 3,2% au total des


valeurs ajoutées aux prix courants et
11,1% à celles relativesaux
Le secteur des mines : activitéssecondaires entre 2008 et 2017. Il
emploie directement plus de 53,9 milliers De personnes soit 0,5%
de la population active occupée en 2019.
La production d’eau potable au Maroc est de 1168 millions de
m3en 2019, avec un patrimoine de 140 grands
barrages d’une capacité globale de stockage de
17,6 milliards de m3. Ces infrastructures ont
Secteur de l’eau : permis l’accès quasigénéralisé à l’eau potable
en milieu urbain et un taux d’accès d’environ 96%
En milieu rural, l’irrigation de près de 1,5 million d’hectareset la
protectioncontre les inondations de vastes territoires.

Le secteur de l’énergie contribue à hauteur


de 2,2% au total des valeursajoutées aux
Secteur de l’énergie prix courants et 7,4% à celles relatives aux
activitéssecondaires entre 2008 et 2019.
Il emploie directement plus de 44,7 milliers de personne en 2016,
soit0,4% de la population active occupée
Le secteur de l’industrie contribue à hauteur de 17,5% au total des
valeursajoutées aux prix courants et 60,2% à
Secteur de l’industrie
celles relatives aux activitéssecondaires
manufacturière
entre 2008 et 2019.
Il emploie plus de 1,1 million de personnes
en 2016, soit 10,4% de lapopulation active occupée.

Le secteur du bâtiment et travaux publics


contribue à hauteur de 6,2% autotal des valeurs
ajoutées aux prix courants et 21,3% à celles
Secteur du bâtiment et
relatives auxactivités secondaires entre 2008 et
travaux publiques
2017. Il emploie plus d’un million depersonnes
en 2017, soit 9,8% de la population active occupée, dont
11,2%dans le milieu urbain.
Le secteur de transport contribue à hauteur de
4% au total des valeurs ajoutées aux prix
Secteur de la logistique courants et 7% à celles relatives aux activités
tertiaires entre 2008 et 2019. Ce secteur emploie
près de 500.000 personnes en 2016, soit 4,6% de la population
active occupée, dont 6,8% dans le milieu urbain.

Le secteur du tourisme contribue à hauteur de 6,6% au PIB national


en 2019, soit une légère hausse par rapport à
2016 (6,2%). Le secteur continu à drainer des
recettes importantes évaluées à 69,7 milliards
Le secteur du tourisme
de dirhams, et à attirer 11,35 millions de
touristes, soit 14,6% plus de 22millions de nuitées dans les hôtels
classés en 2017.

Le secteur de télécommunications contribue à hauteur de 3,1% au


total des valeurs ajoutées aux prix courants et de
5,4% à celles relatives aux activités tertiaires entre
Le secteur de
2008 et 2019. En 2019, le secteur compte plus de
télécommunications
46 millions d’abonnés (téléphone fixe et mobile)
et 22 millions d’internautes.

Le taux de pénétration (la part des primes d'assurance dans le PIB)


s’est amélioré depuis 2015, passant de 3,2%
à 3,7% en 2017, avec 1,6% de l’assurance
vie et 2,1% pour l’assurance non vie. Avec
Secteur des assurances
ce taux, le Maroc occupe le 41ème rang
mondial au lieu du 43ème en 2016, le 1er
rang au niveau du monde Arabe et occupe la 3ème place après
l’Afrique du Sud et la Namibie.
En 2019, le Produit Net Bancaire (PNB) global s’est baissé à 46
milliards de dirhams et 1271 milliards de dirhams pour le total
Secteur bancaire
bilan. Le total des dépôts collectés s’est situé à 901 milliards de
dirhams et 744,6 milliards de dirhams pour les crédits octroyés.

2. Répartition sectorielle durant les années 2020 et 2021

Outre, ce diagramme représente la répartition sectorielle durant les années 2020 et 2021 :
3. Valeurs ajoutées sectorielles :
II. Le secteur de l’habillement et du textile au Maroc :

1. Présentation du secteur :

L'industrie du textile, de l'habillement et du cuir revêt une importance particulière les pays en
développement en raison de son rôle économique et social. Première étape processus
d'industrialisation, elle reste la première production et le premier employeur grand nombre
d'économies. De ce fait, les échanges mondiaux de biens textiles et d'habillement une forte
expansion, aidés en cela par l'apparition de pays producteurs très compétitifs et le démantèlement
de l'Accord Multifibres. En dépit de ce contexte plus favorable, l'industrie marocaine du textile,
habillement et cuir traverse une phase délicate incontournable de l'économie nationale, premier
pourvoyeur d'emploi et formation d’un cinquième du PIB industriel, ce secteur enregistre de
faibles résultats. En 2003, la valeur ajoutée et l'emploi ont reculé respectivement de 2% et 1%,
par rapport à l'année 2002l'année 2005, ces difficultés se sont accentuées avec une baisse des
exportations de l'o14% pour les articles confectionnés et de 21% pour les articles de bonneterie.

Les raisons d'une telle perte de compétitivité sont nombreuses :

• Une main-d'œuvre peu qualifiée,


• faiblement formée et encadrée qui est, de surcroît,
• deux à trois fois plus coûteuse qu'en Asie.
• Des coûts élevés de l'énergie et des matières premières.
• Une sous-capitalisation du tissu industriel qui freine sa modernisation.
• Un marché local limité.
• Un outil de production souvent dépassé.
• Une absence totale d'intégration de la filière.
• Un portefeuille clientèle trop restreint.

De ce fait, ayant opéré pendant des années sans politique clairement définie, ce secteur subi les
séquelles de l'absence d'une vision et d'une stratégie des opérateurs économique Malgré cette
situation de crise, certaines entreprises, souvent liées à des opérateurs étaient affichent des
performances honorables, en étant gérées en accord avec les standards internationaux. L'analyse
du tissu industriel national confirme cette impression. Après a dégagé les entreprises les plus
performantes du secteur de textile et de l'habillement, clés de succès ont pu être identifiés :

• Une gestion pointue des relations avec la clientèle a permis de réduire de près de 50% les
délais de paiement.
• Une exploitation tendue des stocks a maintenu le délai de rotation à un niveau inférieur de
40% à la moyenne du secteur.
• L’intensité capitalistique, fortement corrélée à la rentabilité avec un taux de corrélation
proche de 0,55% s’est traduite par un outil de production moderne Cet investissement
important en capital a favorisé une montée en gamme de production.
• L'intégration à un groupe, matérialisée par l'appartenance à une filière, ou l'appartenance
d'une entreprise multinationale est un atout important.
• Une politique marketing et commerciale agressive soutenue par un management de
qualité sont les derniers éléments expliquant la réussite de l'échantillon sélectionné.

Il est à signaler que le démantèlement des barrières douanières avec l'Union européenne et les
Etats-Unis ne représente pas de réelles menaces pour l'industrie du textile et de l'habillement. En
effet, le taux de pénétration des importations sur le marché marocain déjà important, aussi bien
pour la branche textile que celle de l'habillement, avec des pourcentages, respectivement, de 65%
et de 20%. L'élément déterminant pourrait alors de la nouvelle stratégie définie par le
gouvernement. Cette politique, récompensant les entreprises adaptées aux standards de gestion
internationaux, permettra de dégager des "gagnants" et des "perdants ".

▪ L’analyse SWOT du secteur :

FORCES FAIBLESSES

• Maîtrise des normes européennes et • Prédominance de PME sous-


connaissance de ces marchés, ce qui capitalisées et à caractère familial.
permet de répondre aux exigences de • Manque d’intégration au niveau de la
délais, de prix et de services. filière textile et retard dans la mise à
niveau.
• Expérience et savoir-faire de 20 ans • Maroc perçu comme un pays de sous
dans le domaine de la confection des traitance avec une tendance à «la vente
vêtements à l’exportation. de minute » (produit basique à faible
• Politique volontariste du valeur ajoutée) d’où une forte
développement du secteur : l’actuel dépendance des donneurs d’ordre
ministre de l’industrie est un ancien étrangers.
industriel et exprésident de l’AMITH. • Marché local faiblement structuré et
Stratégie de repositionnement du dominé par l’informel.
Secteur. • Demande locale insuffisante.
• Proximité des marchés européens et • Coûts des facteurs de production peu
stabilité politique du pays. compétitifs.

OPPORTUNITÉS MENACES

• Accès libre au marché américain pour • Une déferlante asiatique sur les
une large gamme de produits marchés traditionnels du Maroc depuis
marocains. le démantèlement de l’ATV (l’accord
• Orientation de plus en plus claire des sur le textile et les vêtements).
opérateurs nationaux vers une logique • Dépréciation des devises asiatiques
de co-traitance avec les industriels notamment le Yuan chinois, face au
européens. dirham.
• Niches d’investissement dans des • Retard dans la mise à niveau des
créneaux porteurs tels que la lingerie entreprises du secteur concourant à une
féminine, les articles et linge de maison nette perte de parts de marchés.
et les vêtements pour enfants.
▪ Champs d’activité :

Les champs d’activité où s’exercent les métiers et professions visés par le secteur de formation du
Textile et de l’Habillement sont répartis en deux grands groupes tels que définis dans la
Classification des activités économiques du Maroc : les produits textiles et bonneterie ( textile
amont) et les industries de l’habillement. Ces deux grands groupes se subdivisent en classes
industrielles.
La nomenclature des professions ne couvre qu’une infime partie des activités industrielles du
secteur textile et habillement concernées par la présente étude. A titre d’exemple, le niveau le
plus bas de cette nomenclature pour la catégorie - cadres moyens – 2116- ne cite que la
profession –Technicien de textile, de la confection, de la chaussure, du cuir et assimilé.

L’Association Marocaine des Industries du Textile et de l’Habillement (AMITH) quant à elle est
organisée en 4 groupements représentant chacun une branche d’activité :

• Filature
• Tissage – Ennoblissement
• Bonneterie
• Confection

La filière textile –habillement au Maroc est caractérisée aussi par l’importance du secteur
informel qui est le résultat du développement de la sous-traitance. Ce secteur englobe
essentiellement les industries de la bonneterie et de l’habillement où l’investissement en matériel
et locaux est faible. Une caractéristique remarquable du secteur informel est sa flexibilité face
aux variations conjoncturelles en période difficile, les fluctuations de l’emploi absorbent
l’essentiel des variations de la demande. Bien qu’il soit important, aucun chiffre officiel n’est
avancé sur le secteur informel. La présente étude ne tient pas compte de ce secteur.

Est exclu aussi de cette étude, le secteur artisanal qui est dominé par la fabrication d’articles du
genre tapis, caftans, djellabas et autres articles artisanaux.

A signaler aussi la disparition progressive du métier de tailleur qui consiste à fabriquer à l’unité
et sur mesure, des articles d’habillement pour hommes ou pour femmes. Cette mutation est
provoquée par la grande distribution du prêt à porter à des prix avantageux.

▪ Aperçu sur les procédés de fabrication :

L’industrie du textile-habillement constitue l’une des industries les plus complexes du secteur
manufacturier, tant par ses procédés que par la diversité de ses produits ; Ces derniers sont
utilisés par plusieurs secteurs : vêtement, ameublement, automobile, industrie chimique, industrie
du cuir, agro-textiles, géotextiles, santé, bâtiment, aérospatial, …etc.
Les matières premières transformées sont scindées en deux grandes classes :

• Naturelles : d’origine végétale (coton, lin,…), animale (laine, soie,…) ou minérale


(amiante, fibre dont l’utilisation est de plus en plus proscrite en raison des dangers qu’elle
présente pour la santé). Cette première catégorie de fibre textile a été utilisée par l’homme
des milliers d’années avant J.C.
• Chimiques : cette génération de fibres textiles a été créée par l’homme vers 1895 ; il s’agit
de fibres artificielles obtenues par transformation de substances naturelles (cas de la
viscose fabriquée à partir du bois…) et des fibres synthétiques obtenues à partir des
dérivés chimiques du pétrole ou du gaz (cas du polyester,…)

▪ Produits Textile :

Les opérations de transformation des matières premières textiles en produits finis sont
définies en fonction des exigences du client et des caractéristiques finales du produit à
fabriquer. Le processus de transformation peut être résumé comme suit :
• La filature est le processus séquentiel de transformation des fibres textiles en fils. Les
techniques de filature sont nombreuses et variées, elles dépendent avant tout de la nature
des fibres. Les processus de filature les plus répandus sont le Cardé, le Peigné et l’Open
End. Le fil peut être un produit fini ( fil à coudre) ou semi-fini qui va alimenter le tissage
ou la bonneterie.
Le moulinage a pour but de donner la torsion à des fils chimiques continus. La texturation
consiste à rendre ces fils plus élastiques avec plus de gonflant. Au Maroc, les industries de
filature sont largement dominées par les processus fibres courtes, type coton.

• Le tissage est le processus séquentiel qui consiste en la fabrication d’un tissu. Un tissu est
l’étoffe formée par l’entrecroisement généralement perpendiculaire de deux ensembles de
fils. Cet entrecroisement est réalisé au cours du tissage sur métier ou machine de tissage.
Partant d’une nappe de fils (la chaîne) parallèles entre eux, il s’agit de les entrecroiser
avec des fils de trame (les duites). Cet entrecroisement se fait selon un dessin (l’Armure).
Parmi les produits de tissage on peut citer :
- Les articles d’habillement : chemises, pantalons, vestes, ….
- Les articles d’ameublement : garnitures murales, stores, tapis, velours…
- Les vêtements de sports et loisirs : jeans, cyclises, imperméables, etc.…
- Les tissus à usage industriel : emballage, voiles, filtres, bâches, etc.…
Les industries de tissage sont caractérisées par la rapidité de l’évolution technologique des
machines (productivité, versatilité, informatisation…). Au Maroc, bien qu’il n’y ait
pratiquement plus de métier à navettes, le développement de cette branche d’activité
connaît beaucoup de difficultés liées en grande partie au coût de l’outil de production.

• La bonneterie (tricotage) est la technique d’entrelacement des boucles de fils (maille)


pour aboutir à des étoffes tricotées. Ce type d’entrecroisement est dit curviligne. Il existe
deux grands types de tricotage :
♦ les tricots à mailles cueillies (bonneterie trame) : un seul fil permet de réaliser toutes les
mailles d’un même rang, c’est aussi la technique du tricotage manuel
♦ les tricots à mailles jetées (bonneterie chaîne) : les mailles sont formées par plusieurs
fils.
Les produits de la bonneterie sont très diversifiés parmi lesquels on peut citer :

- Les articles chaussants : bas collants, chaussettes etc.…


- Les pull-overs.
- Les sous-vêtements masculins : slips, maillots de corps, etc.…
- La lingerie féminine : robes, chemises de chambre, chemisiers, etc.…
- Les vêtements de sports et loisirs : maillots de bain, sweats, joggings, etc.…
- Les tricots à usage industriel : emballage, supports d’enduction, housse de voitures,
etc.…

Cette branche d’activité, largement dominée par la bonneterie trame, est en plein essor au Maroc.
Les entreprises de bonneterie sont généralement des unités qui intègrent la confection et
l’ennoblissement et parfois même la filature.

• L’ennoblissement regroupe l’ensemble des opérations qui va donner au support textile


(fils, tissus, tricot…) des caractéristiques (couleur, toucher, résistance etc.) correspondants
aux exigences de l’utilisateur. Les opérations d’ennoblissement sont :
- La préparation ou le pré-traitement dont le but est d’éliminer les salissures naturelles ou
technologiques
- L’apport de la couleur qui se fait de deux manières :
* La teinture : c’est la coloration uniforme du textile de la matière
* L’impression : c’est la réalisation des dessins en plusieurs couleurs
- L’apprêtage qui consiste à améliorer les propriétés existantes de la matière textile
(Aspect, toucher, propriétés dynamométriques, délavage etc.) et lui donner de nouvelles
propriétés (imperméabilité, inflammabilité, antibactérienne etc.)
▪ Produits Habillement :

L’industrie de l’habillement peut être décrite à travers trois grands processus :

• Le Processus de création développement constitué par les activités de stylisme (croquis


de forme, sélection des matières, gamme de couleurs), de création des prototypes et des
patrons, d’organisation de la collection sous forme communicable (dénomination des
thèmes, constitution d’un catalogue), et de création des instruments de promotion
(showroom, salons).
• Le Processus de Production constitué par les activités de réception matière (contrôle,
stockage), de fabrication (Coupe, assemblage, finition, conditionnement), d’expédition
(transport, livraison), de vente et de service à la clientèle directe.
• Le Processus de coordination constitué par les activités organisant la synchronisation et
la cohérence des deux processus précédents : études et analyses (tendances, statistiques
internes, planning), achats, dossiers techniques, établissement des coûts de revient et prix
de vente, etc. L’ensemble de ces activités relevant de la gestion du système d’information
de l’entreprise.

Actuellement l’industrie de l’habillement marocaine intègre essentiellement dans leur structure


un processus de production très développé, un processus de coordination naissant et très limité, et
une quasi-absence de processus de création développement et une réduction de l’activité « vente
». Nous distinguerons une majorité de façonniers et de sous-traitants : les premiers étant des
prestataires de services qui vendent du temps à des donneurs d’ordre qui apportent la matière. Les
seconds, après avoir acheté la matière, la transforment selon les directives des donneurs d’ordre.
2. Evolution du secteur du textile-habillement au Maroc :

▪ Avant l’indépendance, la production marocaine du textile était limitée à une dizaine


d’unités appartenant à des groupes étrangers. Les besoins en textile, tous produits
confondus, étaient par conséquent totalement importés en grande partie de la France.
▪ 1960 – 1965 : mise en place des moyens de production

En 1960, le secteur du textile-habillement comptait entre 50 et 60 entreprises, parmi


lesquelles on trouvait Icoma, Mafaco, Nassige Al Maghrib, Manufacture de Fès, Manatex, Blita,
saft, etc… qui étaient dans leur majorité des unités intégrées : filature, tissage, et finissage.

L’industrie du textile et de l’habillement ne couvrait, à cette date, que 25 à 30 % des


besoins de consommation locale. La valeur de la production ne dépassait guère 70 millions de dh.

La promulgation du premier code des investissements industriels et l’institution d’une protection


douanière ont été à l’origine du démarrage réel de l’industrie textile dans notre pays.

Les résultats n’ont pas tardé à se manifester puisque 5 ans plus tard, la production a été
multipliée par plus de 5 fois pour couvrir 45 à 50 % des besoins nationaux. C’est au cours de
cette période que l’on a observé un intéressement du privé marocain, jusqu’alors cantonné dans le
commerce des tissus et des vêtements importés, par l’installation et l’implantation d’unités
textiles, principalement dans le tissage et la confection.

▪ 1966 – 1973 : croissance et satisfaction des besoins locaux

Cette période est caractérisée par un développement rapide du secteur textile avec une
couverture de plus en plus importante des besoins locaux et une amorce significative dans le
domaine de l’exportation.

Durant cette phrase, d’autres branches textiles se sont montrées dynamiques en vue d’une
intégration plus importante de la filière ; il s’agit principalement de la bonneterie, de la borderie
et du finissage en plus du secteur de la confection.

En effet, en l’espace d’une dizaine d’années, l’industrie du textile-Habillement au Maroc


s’est développée rapidement, grâce aux efforts conjugués du secteur privé et de l’administration :
la création de Cofitex et le lancement des études pour la réalisation de Cotef illustrent
parfaitement cette concertation.
En jouant le rôle de promoteur, l’Etat a voulu donner l’exemple en investissant dans les
branches très capitalistique et/ou jugées peu rentables ou à haut risque par le privé, mais
nécessaire pour une meilleure intégration de la filière.

▪ 1973 – 1981 : Croissance soutenue et ouverture sur l’extérieur

Après avoir couvert la quasi-totalité des besoins locaux, l’industrie textile-habillement


s’est tout naturellement tournée vers le marché international.

La croissance a été soutenue au cours de cette période, grâce notamment, aux mesures
législatives, réglementaires, administratives et financières pour améliorer l’environnement et les
structures d’accueil des investissements industriels (code des investissement industriels, code des
exportations, mise en place des régimes économiques en douane, la création de l’office de
développent industriel (ODI) et du Centre marocain pour la promotion des Exportations (CMPE)
etc…..

Ainsi, cette étape importante dans l’évolution du tissu industriel en général et de la filière
textile-habillement en particulier a nécessité aussi l’adaptation des potentialités locales
principalement dans l’industrie de l’habillement naissante, aux exigences du marché
international.

Dans ce sens, et afin de renforcer les capacités existantes et augmenter le taux de


l’intégration de la filière, l’Etat a, par le biais de l’Office de Développement Industriel (ODI),
crée des unités de productions en partenariat avec des opérateurs économiques locaux et
étrangers.

▪ 1981 – 1986 : Développement des exportations

Le bilan du début des années 80 de l’industrie textile marocaine est particulièrement


positif au niveau du développement des exportations.

Les statistiques de la production du textile – habillement font état de 9.3 milliards de


dirhams en 1986 dont le tiers destiné à l’exportation.

Au cours de cette période, les investissements du textile et de l’habillement connaissent


un rythme de croissance très important, la moyenne annuelle entre 1981 et 1986 était de 560
millions de dirhams. Ceci est la conséquence directe de la promulgation du nouveau code des
investissements et des exportations de 1983.
L’emploi du secteur au cours de la période correspond en moyenne à 110 000 personnes.

Le taux de couverture s’est situé en permanence au dessus de la barre des 100 %. On assiste
également à une consolidation de certaines branches qui répondent aux besoins du marché local
ainsi qu’à l’épanouissement et le développement des exportations dans presque toutes les
branches du secteur notamment au niveau des branches confection, bonneterie, filature, tissage
coton et tissus d’ameublement.

▪ 1987 – 1991 Explosion des investissements textiles.

Le développement du secteur textile dans son ensemble a connu durant cette phase sa
période la plus décisive. 1987 est l’année où plusieurs produits textiles ont été libérés. Depuis
cette date, chaque programme général des importations introduit un nouveau souffle de
libéralisme dans les importations du secteur.

A partir de 1987, on assiste à une véritable explosion des investissements textiles au


Maroc.

Cela coïncide avec les restructurations qui se sont opérées au niveau du secteur textile –
habillement européen et des exportations dont le phénomène de délocalisation est la conséquence
directe.

Au cours de cette période, les investissements de délocalisation représentant en moyenne


30% des investissements textiles du pays. On assiste également à une croissance accélérée des
exportations, particulièrement celles de la confection et de la bonneterie et la création et
l’expansion d’unités spécialisées dans les branches exportatrices. Le taux de couverture des
importations par les exportations est passé de 130 % en 1986 à 166 % en 1991.

▪ A partir de 1992 : Dynamisme à l’export malgré les mutations à l’échelle


internationale

Le marché international du textile-habillement a connu depuis le début de la décennie 90


des mutations profondes tant au niveau technique, des sources d’approvisionnement, qu’au
niveau de la distribution. Il a été également caractérisé par une baisse au niveau de la
consommation.

Au niveau du secteur marocain du textile et de l’habillement deux tendance prévalent :


D’une part un plus grand dynamisme à l’export et une régression en valeur de projets d’autre
part. De même en termes d’activités, on distingue les secteurs exportateurs qui continuent
d’afficher des taux de croissance substantiels et ceux travaillant pour le marché local qui
s’essoufflent.

En dépit de ce clivage, l’industrie du textile et de l’habillement constitue aujourd’hui le premier


secteur de transformation du Maroc.

En 1998, les grandeurs économiques du secteur en sont le meilleur témoignage :

L’industrie du textile et de l’habillement constitue au Maroc une activité à fortes potentialités.


Elle occupe une place stratégique dans l’industrie nationale de transformation aussi bien sur le
plan de emplois et des exportations que sur le plan de l’équilibre socio-économique de notre
pays.

3. La part du secteur de Textile et d’habillement dans l’économie marocaine :

L'industrie du textile et de l'habillement regroupe près de 2.066 entreprises déclarée ont participé,
en 2003, à la formation de 15% de la production industrielle nationale, 18PIB industriel et
emploient 45% de l'effectif total. Pour l'année 2017, les établissements industriels opérant dans le
secteur du textile et du cuir ont enregistré de faible performance. Ainsi, la valeur ajoutée et
l'emploi ont régressé respectivement de 2% et 1% par rapport l'année précédente, contre une
légère hausse des exportations et une stagnation de la production et l'investissement. La
production textile et d'habillement marocaine est développé par une stratégie ayant, jusqu'à
présent, reposé presque exclusivement sur le développement de la sous-traitance. En effet,
l'amont (branche textile de base : filature, tissage, teinture finissage) est peu développé alors que
la branche habillement et bonneterie représente62% de la production totale du secteur.

▪ Une dépendance vis-à-vis des importations :

Opérant principalement dans un modèle de sous-traitance, les opérateurs du secteur recourent


massivement aux importations de matières premières, dont une grande partie réalisée dans le
cadre du régime des Admissions Temporaires Sans Paiement. Les intrants importés concernent la
quasi-totalité des activités. En valeur, les tissus de fibres textiles synthétiques artificielles et les
étoffes accaparent respectivement 29%, 214% du total des achats du secteur à l'étranger.
4. Caractéristiques du Textile marocain :

Le secteur des textiles et de l'habillement constitue une priorité pour le développement économique
national et la création d'emplois au Maroc. Ce secteur est le fer de lance de la croissance des
exportations industrielles. Depuis le début des années 1980 jusqu'à la fin des années 1990, les
exportations dans ce secteur ont presque été multipliées par cinq.

L'expansion a depuis ralenti en raison d'une chute de la croissance sur les marchés à l'exportation
et un déclin de la demande intérieure. Néanmoins, en 2000, ce secteur a généré 34% du montant
des exportations de produits manufacturés. Il demeure une source centrale d'emplois avec 200 000
travailleurs qui représentent 42% de la main d'œuvre industrielle du pays. Plus de 70% de cette
main d'œuvre est féminine.

« Le secteur de l’habillement et du textile est historique au Maroc. On pourrait le qualifier d’une


des colonnes vertébrales de l’industrie nationale », a déclaré le Ministre, M. Moulay Hafid
Elalamy, soulignant l’importance de ce secteur qui, au fil du temps, a tissé « une marque de
fabrique marocaine connue et reconnue à l’échelle mondiale ».

Avec 1628 entreprises, en 2021, employant 189 000 personnes, soit 22% des emplois au niveau
national, ce secteur permet de générer un chiffre d’affaires de 50,48MMDH et de 36,5 MMDH à
export, ainsi qu’une valeur ajoutée de 15,88 MMDH.

Ainsi, depuis le début de l’année 2021, le Maroc a enregistré la plus forte évolution des exportations
vers l’Europe avec plus 23%.

▪ Tendances sectorielles 2019-2020 :


5. Les entreprises marocaines du textile :

Le textile de base avec ses quelques 486 entreprises de filature-tissage, teinture et finissage,
emploi 22 % des effectifs. Les métiers de préparation de filature et de tissage de laine avec 7 %
des emplois se placent en tête des employeurs de ce sous-secteur, ils sont suivis par l’activité
cotonnière (6%) et par les métiers du textile artificiel et synthétique (5%), l’ameublement et les
textiles de maison (3%) et les activités de finissage (1%).

▪ Répartition des effectifs par branche d’activité :


Branche d'activité Effectif
Textile de base
RÉPARTITION DES 22
EFFECTIFS PAR BRANCHE D'ACTIVITÉ
Accessoires et services 2
Vêtement travail 6 Textile de base
Prêt à porter
22%
Vêtement
masculinsport 9
37% féminin
Vêtement 11
Accessoires et
Chemiserie-lingerie 13 services
Prêt à porter masculin 37 2%

Vêtement travail
6%

Vêtement sport
9%
Chemiserie-lingerie
Vêtement féminin
13%
11%

La branche aval du secteur compte 1.117 entreprises de confection et bonneterie qui emploient
131.534 personnes, produisent 14 milliards de dh dont 89 % est destinée à l’export.

Leur répartition géographique démontre toute l’importance que revêt cette activité pour
l’équilibre socio-économique du pays.

La région du Centre emploie une centaine de milliers de personnes, elle est suivie par la région
du Nord-Ouest avec 53.000 employés. La région du Centre-Nord occupe 20.000 personnes alors
que celle du Tensift et du Centre-Sud emploient chacune environ 7.500 personnes. Les régions où
la population textile-habillement est la moins dense (moins de 1.000 personnes) sont celles de
l’oriental et du sud.

Par zone, les cinq premières : casa-Ain Sebâa, casa-Anfa, Tanger, Casa-Bernoussi et Fès avec
respectivement 17.8 %, 15 %, 14 %, 9.6 % et 7.6 % totalisent 64 % du total des effectifs de
l’industrie marocaine du textile et de l’habillement. Les 36 % restants des effectifs sont assez
également répartis sur l’ensemble du territoire.

Cette industrie est pour une large part composée de PME/PMI car sur un total de 190.000
employés, moins de 10 % travaillent dans des entreprises de plus de 1.000 personnes, tandis que
les entreprises de moins de 200 personnes représentent près de la moitié des effectifs totaux de
l’industrie du textile et de l’habillement.
▪ Répartition des effectifs par région

Regions Effectifs
Grand Casa RÉPARTITION
53 DES EFFECTIFS PAR RÉGION
Tanger/Tetouan 15 Grand Casa
Rabat/Salé 13
Tanger/Tetouan
Fès/Boulmane 7
Rabat/Salé
Marrakech/Tansift 3
Chaouia 1 Fès/Boulmane

Meknes/Tafilalt 3 Marrakech/Tansift
Sous/Massa 0 Chaouia
Doukala/Abda 2 Meknes/Tafilalt
Gharb/Chrarda 1 Sous/Massa
Oriental 1 Doukala/Abda
Gharb/Chrarda

6. Textile marocain au moment de la crise Covid-19

Les résultats préliminaires de l’enquête menée par la CGEM ont démontré que les secteurs les
plus impactés par la pandémie Covid-19 et qui ont connu une chute du chiffre d’affaires de plus
de 50% sont : le textile, l’immobilier, le tourisme et les industries créatives et culturelles.

Le secteur du textile qui occupe une importance économique inédite que ce soit au niveau
national ou au niveau international, s’est vu se mettre en agonie suite à la crise due à la pandémie
Covid-19.

Le secteur du textile-Habillement est parmi les secteurs les plus importants de l’économie
marocaine, il emploie plus de 190.000 salariés ce qui représente environ 27% du total des
emplois industriels. Et dégage un chiffre d’affaire de 38 Mds DH en 2019 seulement. Ce secteur
est champion à l’export, il contribue à 24% des exportations, 3ème pourvoyeur de devise au
Maroc, et représente 5% de la production industrielle.

Ce secteur qui a amplement souffert de la concurrence des produits turque, a été largement
impacté par la crise causée par la pandémie Covid-19, les ventes à l’étranger ont enregistré un
recul de 29,5%. Les 1.200 entreprises de ce secteur ont rencontré des problèmes simultanément
au niveau de l’approvisionnement, les principaux fournisseurs n’ont pas pu assurer leur
engagement vis-à-vis des clients. Et également, au niveau de la demande, le confinement et la
clôture des magasins de distribution ont fait en sorte que ce secteur soit gelé.

La chute du secteur textile-habillement revient principalement aux entraves suivantes :

• Épuisement des accessoires et tissues en provenance de la chine ;


• Annulation des commandes internationales ;
• Chute de la demande locale ;
• Cumul des charges à payer et des factures à régler ;
• Difficultés de trésorerie.

La crise du Covid-19 était à l’origine de plusieurs défis dans le secteur du textile et de


l’habillement au Maroc en l’occurrence, le recul des exportations, du chiffre d’affaires, du niveau
d’emploi. Toutefois, cette crise était également à l’origine d’opportunités majeures notamment :
la production et la vente des masques et matériaux de protection. Le 07 Avril 2020, le Maroc a
rendu le port des maques obligatoire pour toute sortie de la maison. Il a misé sur les entreprises
du textile marocaines pour satisfaire les besoins du peuple marocain en termes de bavettes de
protection.

Suite à la satisfaction du marché national en matière des masques de protection, et suite à


l’obtention de l’autorisation d’exportation des masques non-tissés et tissés, le Maroc a réussi à
exporter 18,5 millions d’unités vers 11 pays du monde appartenant aux quatre autres continents.

Les plus grandes exportations en pourcentage s’adressent respectivement en : France 33,6%,


Portugal 28,50%, Espagne : 14,63%, Italie 9,42%, Allemagne : 5,46%, Mauritanie : 4,27%,
Algérie : 2,85%, Mexique : 1,08%. 7

Cette quantité de 18,5 millions masque exportés, constitue une garantie de confiance de la qualité
des masques marocains, et un avantage pour le développement de la production textile.

Au Maroc, comme aux autres pays du monde l’industrie du textile et de l’habillement est
gravement touchée par la crise. Les magasins sont fermés et les commandes sont généralement
annulées ou reportées, les usines ne disposent d’aucune visibilité sur les commandes futures.
Tout cela rend difficile le retour à la vie normale, et même la reprise de la production ne pourra
pas assurer une relance du secteur du moment que la majorité des consommateurs ne
commencera pas de dépenser immédiatement (à cause du chômage).

Le temps à écouler pour assurer la reprise de l’industrie du textile et de l’habillement est estimé à
quatre ou six mois approximativement, car il est difficile d’estimer les pertes directes supportées
par ces entreprises, encore il est difficile de prévoir les problèmes futurs qui se poseront plus tard.

La crise sanitaire a été à l’origine de plusieurs difficultés de l’industrie du textile et de


l’habillement notamment :

• Au niveau de l’emploi : les licenciements et les mises en chômage partiel ou technique


• Au niveau des importations et exportations des matières premières et produits finis : Les
exportations des vêtements ont diminué à cause de la baisse et l’annulation des
commandes et de la non-clarté des normes d’exportations dans le nouveau contexte.
• La consommation nationale est également touchée par le confinement au niveau
international, l’ouverture des nouveaux magasins est reportée, et les magasins locaux sont
confrontés à une accumulation du stock.
• Au niveau de la trésorerie : La forte baisse des importations et des ventes domestiques ont
aggravé la situation de l’économie dans son ensemble.

De nombreuses usines de vêtements ou de textiles ont cessé leurs activités en raison de


l'apparition de coronavirus, ce qui a eu des répercussions négatives sur les exportations de tissus,
de fils et d'autres matières premières. Cette perturbation a ralenti les exportations, ce qui a eu des
conséquences graves.

Le contexte de crise a démontré la forte vulnérabilité du secteur du textile et de l’habillement aux


fluctuations de la conjoncture. D’ailleurs, les principaux pays consommateurs de vêtements en
l’occurrence la Chine, l’Europe et l’Amérique du nord ont recordé une très forte baisse de leurs
activités (1% est le pourcentage de croissance de la chine en 2020 contre 6,1% en 2019, et -6,2%
en 2020 contre 1,7% en 2019 pour l’Europe et l’Amérique du nord). Nonobstant, la reprise
estimée en 2021 de la croissance de l’industrie du textile sera inférieure au niveau réalisé en
2019.
Suite à cette situation désastreuse, le cabinet d’étude McKinsey estime une chute des revenus de
l’industrie de l’habillement d’environ 27% en 2020 et anticipe une baisse de 50% des ventes de
cette industrie dans l’union européenne, cela s’explique principalement par la réticence des
consommateurs finaux qui favorisent l’épargne au détriment de toutes dépenses orientées vers
des biens secondaires.

Malgré que cette crise ait fragilisé l’industrie de textile et de l’habillement au niveau mondial,
elle a été porteuse d’opportunités suite aux besoins urgents en matériaux de protection individuels
et de masques. Au Maroc, cette crise a impliqué une réorientation stratégique du textile, qui a tiré
avantage des nouvelles lignes de production des masques et des produits d’équipements
médicaux pour commencer l’exportation vers les pays européens.

A cet égard, le Maroc pourra se positionner comme intermédiaire au niveau de la chaîne de


valeur régionale entre l’Afrique et l’Europe, en exploitant les différents accords de coopération et
de libre échange conclus par le royaume.

▪ Le Maroc, 7e fournisseur de l’Union européenne en 2021 dans le textile-


habillement :
Après une lourde chute de 25% en 2020 due à la crise épidémique, les exportations
d’habillement du Maroc vers l’Union européenne ont rebondi de 24,7% pour atteindre 2,47
milliards d’euros. Le Royaume est ainsi classé septième fournisseur d’habillement de l’UE, avec
une part de marché qui remonte à 3,4%, après avoir baissé à 2,9% en 2020. De plus, ses prix
moyens ont augmenté de 1,6% en 2021, tandis que ceux de l’ensemble des fournisseurs ont
baissé de 0,8%.

Le Maroc confirme son positionnement sur le marché d’habillement de l’Union européenne (UE).
En 2021, le Royaume est classé septième fournisseur mondial de l’UE, avec 2,47 milliards
d’euros.

Les importations sont fortement concentrées : à eux seuls, les trois premiers fournisseurs – Chine,
Bangladesh, Turquie – en alimentent près des deux tiers (62,9%).
La Chine, à elle seule, représente 30,3% des importations de l’UE. Elle demeure ainsi le premier
exportateur mondial d’habillement vers l’Union européenne. La Chine est toujours suivie par le
Bangladesh et la Turquie. Dans le top 5, figurent également l’Inde et le Vietnam. Le Maroc, lui,
se positionne toujours comme le premier exportateur africain d’habillement vers le marché
communautaire. Le Royaume devance notamment la Tunisie, et de loin l’Égypte.

7. La demande :
▪ Aspect quantitatif :

L’industrie du textile et de l’habillement constitue au Maroc une activité à fortes potentialités.


Elle occupe une place stratégique dans l’industrie nationale de transformation aussi bien sur le
plan des emplois et des exportations que sur le plan de l’équilibre socio-économique du pays.

Les performances remarquables en terme de taux de croissance ont permis au secteur du textile
habillement de se placer aujourd’hui comme :

• Le premier pourvoyeur d’emploi avec un taux moyen de croissance annuelle de 7,3%


contre 4,1% pour les autres industries ;
• Le premier exportateur et pourvoyeur de devises avec 11,5 % contre 9,2 %
• Le premier investisseur de l’économie avec 10,6 % contre de 7,3 %
• Le premier créateur d’entreprises : 4,8 % contre 3,7 % pour les autres industries.

Mais en dépit de ces performances, ses possibilités de développement se trouvent de plus en plus
gênées par sa grande dépendance à l’égard de l’extérieur au niveau de ses approvisionnements en
matières premières de base, colorants et produits chimiques. A titre d’exemple, plus de 90 % des
articles d’habillement exportés sont fabriqués à partir de tissus et de fournitures importés en
admission temporaire.

Ceci dénote la faiblesse des échanges interbranches ce qui laisse apparaître d’importantes niches
pour les investisseurs nationaux et étrangers et particulièrement sous forme de partenariat.

La branche habillement représente en 2017 près de 66 % des effectifs du secteur avec 50% pour
la confection chaîne et trame et 16 % pour la bonneterie et la maille.

Le prêt-à-porter masculin emploie près de 37 % des effectifs totaux de cette industrie, suivi par la
chemiserie-lingerie et la corseterie, avec 13 %, le vêtement féminin (11%), les vêtements de sport
(9%), (3%) respectivement pour le vêtement de travail et les vêtements traditionnels et enfin les
accessoires et services (1%).

Le textile de base produit l’équivalent de 12 milliards de dhs dont 42,5 % seulement sont destinés
à l’export.

Évolution des exportations et leur ventilation :

Depuis le début des années 80, les exportations des vêtements de confection et de bonneterie ont
été marquées par une progression continue. De 1.5 milliards de dhs en 2017, le chiffre d’affaires
à l’export a atteint en 1999, 14.3 milliards de dhs. Ces exportations qui représentent près de 65 %
de la production nationale textile, ont connu une progression annuelle de l’ordre de 10 % .

Les exportations des articles d’habillement sont concentrées sur les pays de l’Union Européenne.
La France à elle seule accueille près de la moitié des exportations marocaines d’habillement, la
Grande Bretagne vient en seconde position avec 14 % devançant le troisième l’Allemagne 11 %
et l’Espagne 9 %.

Le marché local du textile habillement : d’importantes perspectives de croissance

La consommation finale intérieure constitue un débouché essentiel. Avec la réduction de la


protection non tarifaire, la captation de la demande finale intérieure par des producteurs
nationaux devient un enjeu de compétitivité et une condition pour prévenir une crise de l’emploi
dans le secteur.
Le marché intérieur représente plus du tiers de la demande finale adressée aux producteurs de la
branche habillement. La demande finale locale de produit textile – habillement avoisinait, en
2017, 13,8 milliards de DH, dont 11 milliards de produits de la branche habillement. Le secteur
formel, représente 7,2 milliards de DH, et le secteur informel 5,7 milliards de DH. La faible
contribution directe des importations à l’alimentation du marché local en bien d’habillement (751
millions DH, soit 5% de la demande de consommation finale locale) s’explique principalement
par un niveau de protection élevée du marché intérieur.

La consommation urbaine de produit d’habillement constitue 72% de la dépense finale intérieure.


La population rurale qui représente 46% de la population totale, dépense à peine 258 DH par an
et par habitant en produits d’habillement, sur une dépense totale annuelle moyenne de 5085 DH,
soit 5,1% de leur budget. Avec 578 DH de dépense par personne, les habitants des villes
consacrent une proportion à peine plus élevée de leur dépense totale, soit 5,7% sur 10152 DH par
habitant, en moyenne.

La demande urbaine de produits d’habillement est croissante et est liée à l’amélioration du niveau
de vie de la population. Elle évolue (en vertu de la loi d’Engel) plus rapidement que la demande
globale, et tend à se substituer à la demande de produits alimentaires.

▪ Aspect qualitatif :

L’industrie de l’habillement est sans doute l’un des secteurs où le développement des produits
nouveaux et le processus de production sont le plus étroitement imbriqués. D’où la grande
importance du processus de coordination et la nécessité d’un système d’information fiable et
rapide. La cause principale de ces fortes interactions est à rechercher dans la faible durée des
cycles de vente reposant sur le principe de collection. Phénomène encore accéléré au cours de la
dernière décennie, puisque le rythme traditionnel des deux collections annuelles est aujourd’hui
remis en cause par le passage à quatre, huit ou dix collections par an. A ceci s’ajoute un besoin
urgent de compétitivité par la réduction des coûts. En effet l’industrie de l’habillement marocaine
se trouve aujourd’hui dans les turbulences de ce que l’on appelle communément la
mondialisation. La fabrication de vêtements ne se prêtant pas aisément à l’automatisation, la
production en grandes séries a donc tendance à être transférée vers les pays à bas salaires, tandis
que les principaux donneurs d’ordre du Maroc se spécialisent dans les produits de milieu et haut
de gamme manifestant un certain cycle. Les producteurs marocains doivent donc être en mesure
de s’adapter à l’évolution rapide et incertaine des goûts du consommateur.

Intégrant dans sa structure essentiellement un processus de production, l’entreprise marocaine


pour améliorer ou protéger sa compétitivité a donc pour seul moyen l’augmentation de sa
productivité dans la fabrication. Plusieurs axes sont possibles :

• Amélioration du processus de coordination (planning, prévision, préparation du travail)


• Développement du processus de création développement.
• Modernisation des outils de production : informatisation de la conception et
échantillonnage, automatisation en amont du montage….
• Modification des méthodes et l’organisation des fabrications
• Formation spécifique des ressources humaines.
• Développement des axes de distribution.

La consommation des vêtements revêt un caractère de plus en plus fugace. La demande dans le
court terme est instable et volatile. Elle est tributaire de nombreux facteurs ; économiques,
psychologiques et climatiques. Ce dernier n’est pas le moindre : la demande change avec les
saisons ; tout décalage climatique s’avère néfaste.

Facteur démographique La démographie n’exerce guère d’effet immédiat sur la consommation.


C’est un élément de long terme qui influence le potentiel de
consommation dans un sens positif ou négatif. L’impact de ce facteur est
certes limité parce que l’évolution démographique des pays les plus
consommateurs est lente (exemple : croissance de 0,4% par an pour
l’UE entre 1989 et 1995)
Facteur économique Il s’agit du prix du revenu et de leur effet combiné. L’influence du
revenu dépensé par tête doit être corrigée par la prise en compte des
coefficients budgétaires, c’est à dire la part de la dépense d’habillement
dans la consommation totale des ménages.

Facteurs Le vêtement répond à un besoin matériel évident, mais il satisfait


psychosociologiques également des besoins sociologiques : il est un élément d’identité
individuelle et de différenciation sociale. C’est ainsi que la façon de
s’habiller reflète les valeurs sociales dominantes de la société à un
moment donné.
Les cycles de la mode influencent la consommation d’habillement à
travers des éléments qui évoluent rapidement : la couleur, la longueur, la
forme et la silhouette du vêtement ou encore la texture, l’apprêt et
l’ornement.
L’introduction d’une mode nouvelle correspond souvent à un besoin
social, qu’il s’agisse du mouvement contestataire qui, dans les années
60, donna naissance au « hippie look » ou de la recherche de la détente
dans les années 70 qui déclencha un engouement pour les tenues de
sport et de sportwear.

8. L’offre :

Les deux industries “Textile” et “Habillement et Fourrures” se décomposent, elles aussi, en sous
branches.

▪ Filière Textile :

Les tableaux ci-dessous montrent les indicateurs macroéconomiques par sous branches.
Le textile de base produit l’équivalent de 9 milliards de dh dont 12,5 % sont destinés à
l’exportation.

La filière “Textile” occupe une place importante dans le secteur. Elle regroupe 620
établissements, répartis sur les différentes sous branches. La production de cette filière avoisine
les 10 milliards de Dh, soit 5% de la production industrielle nationale avec une valeur ajoutée de
plus de 3 milliards de Dh, soit 5% du PIB industriel. Les exportations ont atteint les 3 milliards
de Dh.

La sous branche “Tissage” domine la filière “Textile” dans la mesure où elle contribue à hauteur
de 19% dans l’ensemble des établissements, 38% dans la production, 37% dans la valeur ajoutée
et 34% dans les investissements.

La filière “Habillement et Fourrures” occupe une place importante dans le secteur du Textile et
de l’habillement. Elle regroupe 1072 établissements, répartis entre les différentes sous branches.
La production de cette filière dépasse les 14 milliards de Dh avec une valeur ajoutée de près de 7
milliards de Dh, soit 11% du PIB industriel. Les exportations ont atteint les 13 milliards de Dh.

La sous branche “Fabrication de Vêtements en Textile” domine la filière “Habillement et

Fourrures” dans la mesure où elle contribue à hauteur de 98% dans l’ensemble des
établissements, 8% dans la production industrielle et 37% dans la valeur ajoutée.

▪ Filière Habillement et Fourrure :


▪ Les principales destinations des produits textiles marocains :

Pays
PRINCIPALES DESTINATIONS DES PRODUITS TEXTILES
France 47
Grande Bretagne 16
MAROCAINS
Autres
Allemagne 12
10%
Espagne 7 Italie
Benelux 4%
Benelux 4
Espagne 4%
Italie 7%
4 France
Autres 10 47%

Allemagne
12%

Grande Bretagne
16%

9. Les limites et avantages du secteur :


▪ Avantages et atouts du secteur de textile :

Ces atouts ont pu être tissés et solidifiés grâce à :

- La proximité géographique de l’Europe, et la facilité de communication entre les


industriels des deux rives,
- La stabilité politique du pays et l’image sûre dont il jouit à l’étranger,
- Une compréhension mutuelle et une habitude de travail selon les normes de qualité
européennes et une rigueur et respect des engagements mutuels,
- La structure souple et évolutive de l’outil de production marocain,
- La disponibilité au Maroc d’une main d’œuvre habile et peu coûteuse par rapport aux
pays limitrophes,
- Une complémentarité manifeste des intérêts avec l'Europe, et particulièrement avec la
France.

▪ Les limites du secteur :

Les limites du secteur Textile amont : Les limites du secteur Habillement :


- Faible qualification du personnel. - Manque de techniciens et de cadres
- Equipements industriels peu développés. qualifiés.
- Absence d’équipement adapté à la - Niveau bas de la productivité.
production de tissus de bonne qualité. - Faible importance donnée au repassage/
- Manque d’approvisionnement en coton conditionnement.
pour les filateurs. - Manque de créativité dans le secteur du
- Manque de développement des produits tissage.
finis et de création de nouvelles - Absence d’intégration de la filière.
collections propres aux entreprises. - - Manque d’une gestion satisfaisante de
- Absence d’intégration de la filière. la qualité
- Prix peu compétitif de la sous-traitance.
- Concentration des exportations du
secteur sur les marchés européens.
- - Non-respect des délais de livraison.

10. Les handicaps du secteur :

Le secteur “Textile-Habillement” souffre de plusieurs contraintes liées à la fois à


l’environnement macroéconomique global et aux faiblesses des PME marocaines.
▪ L’environnement macroéconomique

L’environnement macroéconomique reflète des problèmes structurels affectant la productivité et


la compétitivité des PME marocaines. Il s’agit, entre autres, du coût élevé de financement et de
l’énergie, de l’insuffisance de la demande locale, du niveau élevé des impôts, de la faiblesse des
infrastructures, du manque de main d’œuvre qualifiée, du coût élevé et du manque d’accès aux
matières premières, de l’appréciation constante de l’EURO par rapport au Dirham, affectant ainsi
les importations de la matière première, et de l’absence de toute politique de promotion des
exportations.

▪ 2. L’environnement sectoriel

L’environnement sectoriel des PME marocaines révèle des faiblesses de nature stratégique et
structurelle qui touchent les relations fournisseurs/ clients, la sous-capitalisation des entreprises et
la gestion familiale centralisée ne permettant pas d’effectuer des opérations stratégiques de
rapprochement.

11. Les mesures prises pour la promotion du secteur :

Afin de rendre le secteur “Textile-Habillement” productif et compétitif, l’Etat marocain a pris des
mesures incitatives pour favoriser l’investissement et promouvoir les exportations. Ces mesures
ont trait à :

- la réduction de 17% du coût de l’énergie électrique pour ce secteur ;

- la révision de la fiscalité locale dans le cadre d’une simplification et l’harmonisation des impôts
avec la stratégie du secteur ;

- le soutien de l’investissement dans le secteur “Textile-Habillement” par le Fonds Hassan II pour


le développement économique et social en prenant en charge :

* 30% du coût des bâtiments prêts à l’emploi sur la base maximale de 1500 Dh/m² ;

* 50% du coût du terrain aménagé sur la base maximale de 250Dh/m² ;

* 10% du coût du terrain sur la base maximale de 250 Dh/m².


- le lancement d’un fonds de garantie “Fortex” pour la mise à niveau des PME marocaines.

III. Conclusion :

Le secteur textile représente un secteur stratégique au sein de l’activité industrielle nationale par
sa contribution aux agrégats du secteur (27% des emplois et 7% de la valeur ajoutée industriels),
Dans le contexte de crise économique qui a touché ses principaux partenaires (notamment
l’Espagne et la France qui absorbent près de 60% des exportations du secteur), le textile a fait
preuve de résilience.

En vue de tirer meilleur profit de ses potentialités et d’y asseoir une croissance pérenne, l’Etat a
développé une vision globale, intégrant aussi bien l’export que le marché national, un objectif
poursuivi dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020.

Un appui soutenu sera particulièrement porté à l’émergence d’un amont textile compétitif et
innovant, afin de drainer davantage d’IDE, notamment chinois, et de développer des partenariats
gagnants-gagnants

Vous aimerez peut-être aussi