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Livre du professeur - SVT - 2de

Chapitre 8 : Structure et fonctionnement des


agrosystèmes

Introduction

Présentation
Ce chapitre aborde les pratiques agricoles actuelles, ​les différents modèles agricoles possibles et
leurs caractéristiques techniques : rendement, mécanisation, utilisation d'intrants, etc. Il les met en
perspective avec l'augmentation des besoins alimentaires dans les prochaines années.
L’objectif est de dresser un état des lieux et d’ouvrir le questionnement sur ces modes de production,
dont les perspectives seront abordées au chapitre 10.
Ce chapitre présente les grandes caractéristiques l’agriculture conventionnelle. La discussion des
conséquences des pratiques intensives est développée dans les chapitres suivants. Il vise à
comprendre les problématiques de fonctionnement d’un agrosystème et les choix faits
majoritairement à l’heure actuelle pour ouvrir sur l’avenir.

Ce qui est enseigné au cours des années précédentes


En cycle 3 sont découvertes les notions d’élevage, culture et écosystème, ainsi que le cycle de la
matière et les décomposeurs.

Au cycle 4, les élèves ont étudié la structure et le fonctionnement d’un écosystème. Ils savent
également que nos aliments sont issus de l’agriculture et qu’ils sont ensuite plus ou moins
transformés avant d’arriver dans nos assiettes.
Le principe d’interactions entre hommes et environnement est vu (éducation citoyenne, responsabilité
individuelle et collective).

Bibliographie
● Rébulard S., ​Le défi alimentaire, Écologie, agronomie et avenir​, Belin Éducation, 2018.

● Bourguignon C. et L. ​Le sol, la terre et les champs : pour retrouver une agriculture saine​, Le
Sang de la Terre, 1989.

● Gury & al., ​Introduction à la science du sol, Sol, végétation, environnement​, Dunod, Sciences
sup, 2018.

● Feller et coll., ​Le sol : une merveille sous nos pieds​, Belin, 2016.

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Activité 1 : L’écosystème agricole (documentaire)

1.1. Généralités
Par la comparaison de deux productions céréalières (maïs et blé), ce chapitre permet de comprendre
la structure et le fonctionnement d’un agrosystème. On y découvre alors les différentes interventions
humaines, les déséquilibres en matière et en énergie qui les caractérisent et comment ceux-ci sont
compensés. Enfin, les notions de productivité (c’est le « rendement agricole » couramment utilisé en
agriculture) et de rendement écologique y sont abordés.

Objectifs notionnels :

Les agrosystèmes [...] sont gérés afin de produire la biomasse nécessaire à l’humanité pour ses
différents besoins (alimentaires, combustibles, ...).
[...] L’exportation d’une grande partie de la biomasse produite réclame l’apport d’intrants pour fertiliser
les sols.

Objectifs méthodologiques :

Recenser et organiser des informations [...] pour caractériser l’organisation d’un agrosystème :
éléments constitutifs (natures des cultures [...]), interactions entre les éléments (interventions
humaines, flux de matière [...] et d’énergie dans l’agrosystème), entrées et sorties du système
(lumière, récolte, etc.).
Calculer le rendement écologique pour comprendre la différence entre la notion de rendement
agricole (utilisée en agriculture en lieu et place de production) et la notion de rendement écologique.

Durée : Cette séance documentaire peut se traiter en une séance d’une heure trente en cas de
dédoublement. S’il n’est pas fait usage du tableur, une séance d’une heure peut suffire.

Autres compétences mobilisables dans cette activité :

Réaliser un schéma fonctionnel papier (avec vignettes d’aide pour les élèves en difficulté) ou
numérique de l'agrosystème.
Utiliser un tableur pour calculer les bilans de matière (N, P et K) avec et sans fertilisant en faisant la
différence entre les entrées et les sorties (ouverture vers le chapitre 9).

1.2. Présentation des documents

1.2.1. Ensemble documentaire A

Présentation des documents : ​Une année sur une exploitation de blé

Le but est de présenter une exploitation de blé d’hiver en monoculture intensive. Le premier texte
évoque les propriétés et utilisations des grains. Deux photographies montrent la récolte de la paille et
leurs usages, ainsi que les restitutions par les menues pailles. Deux autres photos présentent les
machines nécessaires à l’exploitation. Ces différents éléments sont replacés dans un calendrier
permettant de suivre une année de cette culture, notamment au regard des interventions humaines :

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intrants et exportations.

Suggestions de questions :

● Listez les différents usages possibles de la culture de blé.

● Que deviennent les menues pailles laissées dans le champ ?

● Listez les différents types d’interventions humaines dans cet écosystème ainsi que le moment
de l’année où elles ont lieu.

● À partir du document 1, expliquez quand et comment l'Homme se débarrasse des pucerons,


des champignons causant des maladies, ainsi que des mauvaises herbes.

Source :

● Calendrier annuel du blé tendre d’hiver sur le site de ​La France Agricole​ :
www.lafranceagricole.fr​.

1.2.2. Ensemble documentaire B

Présentation des documents : ​Flux de matière et d’énergie dans une monoculture intensive de
maïs

On s’intéresse ici aux flux de matière et d’énergie dans un champ de maïs.

● Document 2 : ​est un schéma intégrant différents histogrammes. Il quantifie les importations


et exportations d’azote, potassium et phosphore. ​Il a pour objectif premier de détailler et
quantifier les apports en fertilisants abordés dans le document 1. Il illustre aussi que
l'agrosystème est déséquilibré du fait des exportations, et que l'apport de fertilisants est une
nécessité pour garantir un rendement agricole sur le long terme.

● Document 3 : ​est également un schéma qui quantifie l’ensemble des énergies entrantes
dans l’écosystème (directes et indirectes, et solaire) et sortante (export) pour arriver à la
notion de rendement agricole (la productivité). Cette dernière pourra alors être comparée
avec le rendement écologique, à calculer.

Suggestions de questions :

● Document 2 : ​Quels sont les apports naturels azotés à la culture ? Quelles sont les pertes en
azote liées à la récolte ? Comparez ces deux valeurs de manière à justifier qu'un
agrosystème est un système déséquilibré.
Expliquez alors en quoi la productivité à long terme ne sera possible qu'avec un apport en
fertilisants.

● Document 3 : ​Définissez et relevez le rendement agricole, c’est à dire la productivité d’un


agrosystème. Comparez-le au rendement écologique calculé à la question 3. Discutez
l’origine des différences entre ces deux types de rendements.

Source :

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● Document 2 : ​Duvigneaud P., ​La synthèse écologique : populations, communautés,


écosystèmes, biosphère, noosphère​, Champs de maïs à Nivelle en Belgique, 1978.

1.3. Pistes d’exploitation : réponses attendues


Question 1 :​ Dans ces 2 champs, on retrouve les éléments constitutifs suivants :

Des éléments naturellement présents et aussi présents dans les écosystèmes naturels : sol (les
minéraux qu’il contient, NPK), eau de pluie, énergie solaire.

Des importations dans l’agrosystème, réalisées par l’Homme :


● Les semences ;
● Des apports en éléments minéraux absorbés par la culture sous la forme d’engrais chimiques
NPK ;
● Des apports en éléments minéraux absorbés par la culture sous la forme de fumier ;
● Des intrants issus de la phytochimie : insecticides, fongicides par exemple ;
● Des intrants nécessaires à la mécanisation du travail : fioul, électricité ;
● De l’eau sous forme d’irrigation.

Des exportations hors de l’agrosystème, réalisées par l’Homme : l’exploitation à l’aide de machines
permet l’exportation de la majorité de la biomasse.

Enfin, les deux agrosystèmes présentés ont comme point commun une fraction de matière végétale
produite qui reste sur place après la récolte : il s’agit de menues pailles dans le cas de la culture du
blé. Cette fraction est nommée « restitution » dans le cas de la culture du maïs. On voit que ces
restitutions sont très faibles par rapport aux exportations.

Question 2 :​ D’après le doc.1, l’irrigation permet d’augmenter la production de 5 q.ha​-1​ environ.


Selon le doc. 2, les exportations minérales (ex : 215 kg.ha​-1​.an​-1 pour le potassium) sont nettement
supérieures aux importations naturelles (2.1 + 32 = 34.1 kg.ha​-1​.an​-1 pour le potassium). ​Le système
est donc très déséquilibré, et le sol s’appauvrit en potassium à l’issue de l’année. L’absorption
racinaire de 247 kg.ha​-1​.an​-1 ne sera pas garantie l'année suivante sans apport d'engrais. ​Les engrais
chimiques et le fumier (+ 455 kg.ha​-1​.an​-1 pour le potassium) permettent cependant de compenser ce
problème. On évite alors l’appauvrissement, et à terme la stérilité, du sol.
Le même raisonnement peut être fait à partir de l’exemple de l’azote.

Ainsi, l’irrigation et les engrais permettent d’augmenter la production de biomasse végétale en


garantissant une nutrition (eau + minéraux) suffisante des plantes. En outre, ces derniers garantissent
la fertilité du sol.
On voit aussi que dans l'agrosystème culture du blé, les menues pailles restent sur place. Elles
permettent un apport non négligeable d'éléments minéraux, mais leur quantité est bien plus faible que
la biomasse exportée. Ainsi, les trois apports d'engrais sont indispensables dans ce modèle cultural
pour permettre une production importante.

Question 3 :​ Énergie exportée = 85 406. 10​3​ kJ.ha​-1​.an​-1​.


Énergie entrante = 117 + 117 + 355 + 711 + 493 + 9 836 + 21 351 440 + 8 360 + 4 389 + 3 240 + 658
+ 1 986 = 21 381 702. 10​3​ kJ.ha​-1​.an​-1
Rendement écologique = énergie exportée / énergie entrante = 85 406 / 21 381 702 = environ 0.004 =
4.10​-3​. ​Pour comparaison, une ampoule à incandescence a un rendement énergétique en éclairage
de 5 %, soit 0,05 (le reste de l'énergie est dissipé sous forme de chaleur).

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Réponse à la problématique : ​Un agrosystème est utilisé par l’Homme pour produire de la
biomasse. Il nécessite différentes interventions humaines pour maximiser et entretenir son
fonctionnement.

1.4. Protocoles et résultats expérimentaux

Tableur à récupérer à l’adresse suivante, ​Plan de fertilisation azotée prévisionnel​ :


lycee.nicolas-cohen.org › fichiers › fichiers_excel › Plan_fertilisation​.

Activité 2 : Variabilité des agrosystèmes et modèles


agricoles (documentaire)

2.1. Généralités
La comparaison de 3 modèles agricoles (intensif, extensif et vivrier) permet de mettre en évidence les
différences de gestion et de production de ces agrosystèmes. Il prépare à l’étude des conséquences
environnementales de tels choix dans les activités suivantes du manuel.
Les exemples choisis permettent également d’aborder les agrosystèmes aquatiques.

Objectifs notionnels :

Les agrosystèmes terrestres ou aquatiques sont gérés afin de produire la biomasse nécessaire à
l’humanité pour ses différents besoins (alimentaires, [...]).
Les caractéristiques des systèmes agricoles varient selon le modèle de culture (agriculture vivrière,
intensive ou extensive).

Objectifs méthodologiques :

Recenser et organiser des informations [...] pour caractériser l’organisation d’un agrosystème :
éléments constitutifs (natures des cultures ou des élevages), interactions entre les éléments
(interventions humaines, flux de matière [...] et d’énergie dans l’agrosystème), entrées et sorties du
système (lumière, récolte, etc.).
Comprendre que l’organisation d’un agrosystème dépend des choix de l’exploitant et des contraintes
du milieu.

Durée :​ 1h30.

2.2. Présentation des documents

2.2.1. Ensemble documentaire A

Présentation des documents : ​Aquaculture intensive ou extensive : des choix humains

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Ces documents permettent de découvrir les interventions humaines dans différents modèles
d’aquaculture et de présenter leurs rendements.

● Document 1 : ​est une photo d’une aquaculture intensive listant les nombreuses interventions
humaines. L’image permet en outre de montrer la densité très élevée des poissons : c’est la
définition même d’une agriculture intensive.

● Document 2 : ​est une photo d’une aquaculture extensive. ​Ce modèle d'aquaculture s'étend
sur une vaste surface, les interventions humaines sont limitées (c'est la définition de
l'agriculture extensive)​, ​en comptant d'abord sur les ressources naturellement présentes dans
l'environnement. ​L'objectif reste une production agricole importante, mais elle n'est pas
obtenue par l'apport intensif d'intrants (ici, ​fertilisants organiques ou inorganiques)​. Les
interventions humaines ​visent seulement au maintien et à la préservation de l’agrosystème.

● Document 3 : ​est un graphique présentant le rendement de différents modèles


d’aquaculture. Ce rendement représente en réalité la production agricole (en kg.ha​-1​),
remplacée ici par le terme « rendement » car plus utilisé dans le domaine agricole et les
publications scientifiques associées (un rendement s’exprime en effet en masse par unité
d’énergie investie).
Ce document compare les caractéristiques des différents modèles aquacoles : surface utile,
densité de l'empoisonnement et production associée. Le tout est replacé dans un contexte
d’augmentation mondiale de la consommation de poisson.

On voit que le modèle d'aquaculture intensive illustré sur le document 1 présente une production
agricole élevée (environs 10​5 kg.ha​-1​). On peut relier cela au nombre important d’interventions
humaines nécessaires au fonctionnement de ce type d’agrosystème.
Inversement, on voit que le modèle d’aquaculture extensive illustré sur le document 2 a une
production agricole faible (entre 10​2 kg.ha​-1 et 10​4 kg.ha​-1​). On peut relier cela au nombre réduit
d’interventions humaines dans ce type d’agrosystème.

Aussi et comme vu dans le document 2, un apport de fertilisants permet d’augmenter la production


agricole. Il peut s’agir d’engrais organiques ou inorganiques qui vont permettre notamment le
développement d’organismes photosynthétiques. Les niveaux trophiques sont donc stimulés, ce qui
permet​ in fine​ la croissance souhaitée de la population de poissons.

Critères de réussite possibles du schéma bilan demandé :


● Avoir précisé la matière qui rentre et qui sort de l’agrosystème, et l'avoir quantifiée ;
● Avoir précisé l'énergie qui rentre et qui sort de l'écosystème agricole (soleil, engrais, etc), et
l'avoir quantifiée ;
● La taille des flèches est bien proportionnelle aux flux ;
● Avoir titré et légendé le schéma.

Suggestions de questions :

● Documents 1 et 2 : ​Comparez le nombre et le type d’interventions humaines dans chaque


modèle cultural.

● Document 3 : ​Comparez les caractéristiques des différents modèles piscicoles.

● Documents 1 à 3 : ​Définissez les aquacultures intensive et extensive. Discutez des


avantages et des limites de chacun des modèles.

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Source :

● Document 3 : Welcomme R.L. et Bartley D.M., ​An evaluation of present techniques for the
enhancement of fisheries​, In T.Petr, Inland fishery enhancements, 1998.

Ressource complémentaire :

● Sur l’utilisation des engrais en aquaculture, site de l’​Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture​ :
http://www.fao.org/fishery/affris/profil-des-especes/nile-tilapia/engrais-et-fertilisation/fr/

2.2.2. Ensemble documentaire B

Présentation des documents : ​Une culture vivrière : l’agriculture itinérante sur brûlis

L’objectif est de découvrir l’agriculture vivrière en la comparant à une agriculture intensive.

● Document 4 : ​présente un type d’agriculture vivrière : la culture sur brûlis. Il s’agit d’une
polyculture. Une parcelle exploitée de cette façon produit de faibles rendements agricoles et
seulement sur 1 à 3 années. Cela a des conséquences sur le mode de vie de l’ensemble de
la population : activités et finances.

● Document 5 : ​est un tableau qui compare différents paramètres d’une culture intensive et
d'une culture vivrière. Il fait ressortir l’industrialisation associée à une culture intensive.

● Document 6 : ​est un schéma comparant les flux azotés pour une culture vivrière et une
culture intensive. On voit que la matière investie dans l’agrosystème est en effet très forte.
Le schéma démontre aussi que l’agrosystème intensif est un système très déséquilibré.

Suggestions de questions :

● Document 4 : ​Présentez les avantages et les inconvénients de l’agriculture sur brûlis.

● Documents 5 et 6 : ​Comparez la culture sur brûlis et l’agriculture intensive.

● Documents 4 à 6 : ​Proposez une définition de l’agriculture vivrière. Discutez des avantages


et des limites des deux modèles présentés.

Ressource complémentaire :

● Bahuchet S. et Betsch J.M., ​L’agriculture itinérante sur brûlis, une menace sur la forêt
tropicale humide ?,​ Revue d’éthnoécologie, 2012.
Tout un dossier sur l’agriculture itinérante sur brûlis en Guyane, avec cartes et schémas.
L’étude argumente et démontre que cette culture vivrière est durable, en intégrant la
dimension sociale des Améridiens : ​https://journals.openedition.org/ethnoecologie/768

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2.3. Pistes d’exploitation : réponses attendues


Question 1 : Voir la proposition de correction du schéma demandé : schéma de comparaison des
flux de matière et d’énergie entre un modèle agricole extensif (ou vivrier) et un modèle intensif.
Un schéma adapté à l’aquaculture est possible.
Ce schéma a pour but de toucher du doigt la notion de rendement écologique : si le rendement
agricole est bien plus fort dans un modèle intensif, le rendement écologique y est très faible : on voit
que l’énergie investie dans l’agrosystème est en effet très forte au regard de la production agricole.
Le schéma démontre aussi que l’agrosystème intensif est un système déséquilibré du point de vue de
la matière et de l’énergie.

Question 2 : Le modèle intensif montre une meilleur productivité (10 t.ha​-1​.an​-1 contre 1 t.ha​-1​.an​-1
pour le brûlis ; production agricole supérieure à 10​4 kg.ha​-1 contre moins de 10​3 kg.ha​-1 pour les
modèles extensifs). Il permet ainsi de nourrir davantage d’habitants par hectare (16/ha contre 5/ha
avec le brûlis). Cependant il nécessite davantage d’interventions humaines (doc. 1), assurées
notamment par la mécanisation - ce qui réduit le nombre d’agriculteurs (75 ha par agriculteur contre 1
en brûlis) - et la chimie (doc. 5) - avec un lessivage très important dans l’environnement (doc. 6).
Les systèmes extensif et vivrier se rapprochent donc beaucoup plus d’un écosystème naturel : il s’agit
d’un système en équilibre. Le modèle intensif est très nettement déséquilibré lorsqu’on s’intéresse
aux flux de matière et d’énergie qui le traversent. Il est donc très dépendant des intrants et de
l’intervention humaine.
Enfin, le choix du modèle agricole conditionne l’organisation de l’agrosystème : surface utile, densité
de peuplement (plus de 3 000 poissons ha​-1​, ce qui questionne sur le bien-être des animaux), nombre
d’espèces cultivées (docs. 4 à 6).

Réponse à la problématique :

Comparaison des flux de matière et d’énergie dans un modèle agricole intensif et extensif

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Activité numérique : Terroirs et choix culturaux (mission)

1.1. Généralités
Cette activité permet aux élèves d’acquérir des connaissances sur la notion de terroir. Ils ont vu que
l’écosystème agricole s’appuie sur des interventions humaines selon différents modèles, faisant
intervenir des niveaux variables d’intrants. Ils construisent alors ici la notion de terroir, qui dépend à la
fois des choix faits par l’exploitant et des conditions environnementale.

Le choix d’une mission permet à chaque étudiant ou groupe d’étudiants de travailler à son rythme les
documents dans l’ordre qu’il souhaite, afin d’en faire une synthèse schématique. L’important étant
que l’ensemble des documents soit compris.

Objectifs notionnels :

Comprendre que l’organisation de l’agrosystème dépend des choix de l’exploitant et des contraintes
du milieu, et que cela peut conduire à définir un terroir.

Objectifs méthodologiques :

Extraire des informations de divers types de documents et les relier pour réaliser un schéma.
Le travail par mission permet aussi de développer l’autonomie, et la capacité à collaborer en groupe
le cas échéant.

Durée : Cette mission peut s’envisager en une heure, que ce soit en classe entière ou dans le cas
d’un dédoublement. Un travail de groupe permet d’accorder davantage de souplesse aux élèves.

Autres compétences mobilisables dans l’activités :

● Interpréter des résultats et en tirer des conclusions ;


● Interpréter une carte, des photographies, un tableau et un graphique ;
● Coopérer et collaborer dans une démarche de projet.

1.2. Présentation des documents

Document d’appel : L’introduction permet de faire ressortir l’importance des terroirs dans le domaine
économique et traditionnel.

31.2.1. Ensemble documentaire A

Présentation des documents : ​Deux viticultures sur des territoires aux contraintes différentes

● Document 1 : ​est une carte qui permet de localiser les 2 exploitations étudiés et de constater
une légère différence de pluviométrie (environ 200 mm.an​-1 de plus pour le Domaine
d’Idernes). Il amène également la notion d’AOC.

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● Document 2 : ​montre les rangs enherbés des 2 viticultures, ainsi que le relief plus accidenté
au Domaine d’Idernes. Il renseigne également sur le modèle cultural (monoculture versus
polyculture), le cépage employé (Merlot et Tannat), le nature et le pH du sol (profond
argilo-calcaire légèrement basique contre des galets roulés, un sol graveleux et limoneux très
légèrement acide). On y trouve enfin le niveau de production plus élevé de 20 hL.ha​-1 pour le
Château l’Insoumise.
En mettant en relation ces 2 premiers documents, on commence à construire l’idée que les
contraintes territoriales peuvent conditionner le choix de l’espèce agricole et le niveau de
production.

Suggestions de questions :

● Document 1 : ​Comparez le niveau de précipitations des 2 domaines.

● Document 2 : ​Comparez les photographies des rangs enherbés des 2 domaines. Comparez
leurs caractéristiques (modèle cultural, espèce cultivée, production, sol).

● Documents 1 et 2 : ​Proposez une hypothèse expliquant la différence de cépages cultivés


pour chaque domaine.

Source :

● Document 2 : photographies et analyses de sol fournies par les exploitants (Emmanuel


Lagrave pour le Domaine d’Idernes et Cécile de Taffin pour le Château l’Insoumise).

1.2.2. Ensemble documentaire B

Présentation des documents : ​Modèles culturaux et choix humains

● Document 3 : ​est un tableau comparant les préférences écologiques et les caractéristiques


de vins produits pour le Merlot et le Tannat.
Lié aux documents de la partie 1, il permet de comprendre que les espèces cultivées
dépendent en partie des caractéristiques environnementales.

● Document 4 : ​montre une photographie de vignes intercalées de féveroles au Domaine


d’Idernes. Elles constituent l’apport azoté du Domaine d’Idernes, tandis que celui du Château
l’Insoumise se fait par le bois de taille et éventuellement des engrais. On aperçoit alors ici, un
exemple de choix de l’exploitant.

● Document 5 : ​est un graphique présentant les caractéristiques du vin obtenu selon le type
d’enherbement. On constate, ici, que les choix de l’exploitant jouent sur la qualité de la
production.

Suggestions de questions :

● Document 3 : ​Comparez les préférences écologiques des 2 cépages.

● Documents 1, 2 et 3 : ​Justifiez les différences de cépages cultivés dans chacun des


domaines.

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● Document 4 : ​Indiquez comment chaque domaine fertilise son exploitation.


● Document 5 :​ Indiquez l’effet de l’enherbement sur la qualité du vin produit.

● Documents 3 et 5 :​ Identifiez 2 éléments jouant sur les caractéristiques du vin produit.

● Documents 1 à 5 :​ Concluez sur ce qui conditionne la production des 2 domaines.

Sources :

● Document 3 :
○ Site sur les cépages des vins de France : ​http://www.vindefrance-cepages.org/fr/
○ Guide des sépages, Le Figaro :
https://avis-vin.lefigaro.fr/connaitre-deguster/tout-savoir-sur-le-vin/guide-des-cepages

● Document 4 : photographie fournie par Emmanuel Lagrave (Domaine d’Idernes).

Ressource complémentaire :

● Un dossier ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) qui donne un


aperçu des aménagements possibles en viticulture :
http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/pdf/guide-amenagement-viticulture.pdf

1.3. La mission
Exemple de schéma attendu pour présenter la notion de terroir (Le terroir se définit par l’association
entre les contraintes environnementales et les choix faits par l’agriculteur).

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1.4. Les indicateurs de réussite

1.​ L’élève doit avoir fait apparaître l’importance du climat et de la nature du sol. Pour cela, il doit :
● Comparer les pluviométries de la figure 1 ;
● Comparer les caractéristiques des 2 domaines avec le document 2 ;
● Comparer les préférences écologiques des 2 cépages grâce au tableau 3 ;
● Conclure que le climat et le sol sont 2 facteurs environnementaux qui influencent le choix du
cépage.

2. ​Avoir identifié l'influence des choix humains nécessite de :


● Constater que la fertilisation se fait de manières différentes dans chacun des domaines ;
● Identifier les conséquences de l’enherbement sur les caractéristiques du vin produit.

3. Avoir réalisé un schéma un complet : les supports proposés par les élèves doivent faire ressortir ce
qui relève des choix humains et des conditions environnementales. Ils doivent également mettre en
avant leurs conséquences. L’ensemble de ces facteurs définissent le terroir.
Le schéma doit être suffisamment clair, propre et simple pour que l’interlocuteur puisse comprendre
sans explications l’essentiel du message. Sans omettre le titre.

1.5. Les aides à la résolution

Aide 1 Comparez les caractéristiques des 2 domaines.

Aide 2 Identifiez ce qui relève de choix humains et des conditions environnementales.

Aide 3 Choisissez un mode de représentation permettant de distinguer les choix humains, les
conditions environnementales et leurs conséquences sur les caractéristiques du vin.

Aide 4 Titrez votre production et prévoyez une légende.

Activité 3 : Les intrants : nécessité et limites (débat)

3.1. Généralités
Ce débat permet de s’interroger sur des questions sociétales : les intrants ont permis d'accroître les
productions et de satisfaire les besoins humains, mais ce n’est pas sans conséquences.

Objectifs notionnels :

Les agrosystèmes terrestres ou aquatiques sont gérés afin de produire la biomasse nécessaire à
l’humanité pour ses différents besoins (alimentaires, [...]).

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Dans plusieurs modèles agricoles, l’exportation d’une grande partie de la biomasse produite réclame
l’apport d’intrants pour fertiliser les sols.

Objectifs méthodologiques :

Comprendre comment les intrants ont permis de gérer quantitativement les besoins nutritifs de la
population, tout en entraînant des conséquences qualitatives sur l’environnement et la santé.

Autres compétences mobilisables dans cette activité :

● Argumenter, débattre ;
● S’exprimer à l’oral.

Durée : 1h30 : 30 min pour l’appropriation des docs au sein des équipes, suivies de 30 min de débat
et de 30 min de bilan.
Cette activité peut également être traitée comme une activité documentaire.

3.2. Présentation des documents

Document commun (document 1) : ​permet de mettre évidence l’augmentation de la demande


mondiale en céréales pour répondre l’accroissement de la population, passé et à venir.

Suggestion de question :

● Décrivez l’évolution de la demande mondiale en céréales de 1965 à 2030. Proposez une


explication à ce phénomène.

Équipe 1

Présentation des documents : ​La nécessité des intrants

L’objectif est de montrer que les intrants (ici, produits phytosanitaires et engrais) permettent
d’améliorer les productions ou d’en limiter les pertes.

● Document 2 : ​est un tableau qui met en évidence la réduction des pertes potentielles de
cultures grâce produits phytosanitaires. Il est accompagné d’une photo d’un épi de blé atteint
d’oïdium. On y constate que ce champignon s’attaque à la partie comestible.

● Document 3 : ​est une affiche publicitaire pour de l’engrais phosphaté. Il met en évidence son
usage ancien, ainsi que l’aspect commercial et financier inhérent à tout produit industriel.

● Document 4 : ​est un histogramme. Il compare les rendements de cultures de colza


carencées en phosphore, avec et sans apport, en fonction de la teneur en phosphore du sol.
On constate que l’apport de phosphore permet l’augmentation des rendements, ​surtout dans
les sols pauvres en phosphore.

Suggestions de questions :

● Document 2 : ​Comparez les pertes de cultures potentielles et observées dans les différentes
situations. Concluez sur le rôle de chacun des produits phytosanitaires.

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● Document 4 : ​Comparez les rendements de colza dans les différentes situations.

● Documents 3 et 4 : ​Concluez sur le rôle des engrais.

● Documents 1 à 4 : ​Montrez que les intrants sont indispensables aux quantités de


productions nécessaires pour satisfaire les besoins humains.

Apports de l’analyse des documents à la résolution du problème :

La population humaine est croissante, de même que ses besoins, notamment alimentaires. Pour les
satisfaire, les rendements doivent être les plus importants possibles. Les intrants permettent cela. En
effet, les produits phytosanitaires limitent les pertes de productions dues aux bioagresseurs. Les
engrais, quant à eux, améliorent la croissance et maintiennent la fertilité du sol.

Sources :

● Document 2 : Rébulard S., ​Le défi alimentaire, Écologie, agronomie et avenir,​ Belin
Éducation, 2018.

● Document 4 : Champolivier L., ​Fertilisation du colza : phosphore et potasse​, Terres Inovia,


2019, ​http://www.terresinovia.fr/colza/cultiver-du-colza/fertilisation/phosphore-et-potasse/​.

Équipe 2

Présentation des documents : ​Des intrants parfois problématiques

Les intrants chimiques ont des effets négatifs sur la santé et l’environnement.

● Document 5 : ​présente les abords du Lac Léman en 1980. On y voit une prolifération
d’algues vertes due au lessivage d’engrais et pouvant conduire à une eutrophisation.

● Document 6 : ​présente l’évolution des quantités de différentes espèces de poissons


(histogrammes) et de la concentration de phosphore dans les eaux (courbe) entre 1950 et
2010. Les flèches indiquent les différentes interventions humaines : traitement des eaux,
diminution et/ou interdiction des phosphates agricoles et domestiques.
On y voit clairement l’impact négatif de cet engrais sur la biodiversité du Lac et l’amélioration
due aux mesure prises par les autorités.

● Document 7 : ​expose les risques potentiels des pesticides sur la santé humaine, des
consommateurs et des agriculteurs.

● Numérique : ​ce podcast évoque un procès mené par un agriculteur contre le groupe
Monsanto. Il présente les conséquences sur la santé des exploitants et de leurs familles de
l’usage d’intrants.

Suggestions de questions :

● Document 5 : ​Définissez l’eutrophisation. Identifiez sa cause et ses conséquences.

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● Document 6 : ​Décrivez l’évolution de la concentration en phosphore et des quantités des


différents poissons dans le Lac Léman de 1950 à 2010. Discutez de l’impact des actions
humaines 1 à 4.

● Document 7 : ​Listez les effets possibles des produits phytosanitaires sur la santé humaine.

● Documents 7 et numérique : ​Complétez la liste précédente.

● Documents 5 à 7 et numérique : ​Montrez que les molécules contenues dans les intrants
peuvent avoir des effets sanitaires et environnementaux.

● Documents 1, 5 à 7 et numérique : ​Discutez de l’intérêt d’augmenter les productions aux


dépens de la santé et de l’environnement. Vous pouvez aussi évoquer l'aquaculture (p.122)
et proposer des alternatives.

Apports de l’analyse des documents à la résolution du problème :

Même si les intrants ont permis de répondre à la demande croissante, qui va se poursuivre, leur
usage influence à la fois la santé et l’environnement. Par l’eutrophisation, les engrais dégradent par
exemple des écosystèmes aquatiques. Cette perte de biodiversité est aussi un potentiel manque
alimentaire humain. Les agriculteurs s’exposent à de gros risques pour leur santé et celle de leur
famille afin de répondre à la pression des marchés. Il a été montré que certains produits
phytosanitaires sont nocifs pour les consommateurs, même si ces questions sont controversées, y
compris parmi les experts scientifiques des agences de santé publique. Quel prix environnemental et
sanitaire doit-on payer pour continuer de produire toujours plus ?

Sources :

● Document 6 : Pinay G. & al. ​Euthrophisation, Manifestations, causes, conséquences et


prédictibilité,​ INRA (insitutu national de la rechercha agronomique),
https://inra-dam-front-resources-cdn.brainsonic.com/ressources/afile/412485-044a1-resource-
expertise-eutrophisation-synthese-148-p.pdf​.

● Document 7 : Site de l’OMS (​Organisation mondiale de la Santé​),


https://www.who.int/features/qa/87/fr/​.

Ressources complémentaires :

● Reportage ​Les défis d’une autre agriculture,​ Arte :


https://www.youtube.com/watch?v=Hk5Fn9wIx4s
On suit dans ce reportage plusieurs agriculteurs qui se posent des questions quant à leur
pratique agricole et qui observent des effets de l’agriculture intensive sur leur exploitation.
Des pistes pour une autre agriculture sont présentées.

● Podcast de France Inter sur la controverse autour des pesticides. Émission ​Affaire sensibles :
évoque un procès mené par un agriculteur contre le groupe Monsanto. Il présente les
conséquences sur la santé des exploitants et de leurs familles de l’usage d’intrants :
https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-13-septembre-2018​.

● Avec la disparition des pollinisateurs, c'est l'alimentation de millions de personnes qui est
menacée,​ Sciences et avenir avec AFP,​ ​(article + vidéo) :
https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/avec-la-disparition-des-pollinisateurs-c-e

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st-l-alimentation-de-millions-de-personnes-qui-est-menacee_18451​.

● Des ressources sur les conséquences de l'utilisation des pesticides :


Ces molécules qui nous empoisonnent. Les solutions des scientifiques​, La Recherche,
hors-série, 2019 :
https://drive.google.com/open?id=1e-jGyhunprB2n9WJSeShBYCMvlV-sn4r ​;
https://drive.google.com/open?id=1sCnosdaEqBZ6_JYX_MKM1a4UFTp5K_ew​.

3.3. Le débat

Idée principale Arguments Documents utilisés Document(s)


complémentaire(s)

Les intrants La population


augmentent la augmente et ses
production agricole. besoins avec. Cela va Doc. 1
se poursuivre. Il faut
donc produire plus.

Il faudra réussir à
produire plus sans Ex. 5 p.129
augmenter davantage Doc. 2 p.131
les surfaces
cultivables.

Les bioagresseurs
s’attaquent aux
cultures, générant des
pertes. Les produits Doc. 2
phytosanitaires sont
nécessaires pour les
contrer. Activités 1 et 2

Les engrais Ex. 6 p.129


permettent de
compenser les flux de
matière et d’énergie
liés aux récoltes. Docs. 3 et 4
Ainsi, ils maintiennent
la fertilité des sols.
Mais ils permettent
aussi d’accroître la
production.

Certains éléments
chimiques des engrais
ont des conséquences
environnementales : Docs. 5 et 6 Doc. 6 p.123
eutrophisation, Doc. 1 p.130
réduction de la

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biodiversité, etc.

Les intrants ont un p. 121


coût énergétique.

Les intrants peuvent La réduction de leur


être dangereux. usage permet de Doc. 6
compenser cet effet
environnemental.

Les agriculteurs
mettent leur santé et Doc. 7 + numérique
celle de leur famille en
danger.

Des risques pour le


consommateur sont
également fortement Doc. 7 Doc. 1 p.130
suspectés.

Alternative au débat : Par le passé en France, les intrants chimiques ont permis de produire
suffisamment pour satisfaire des besoins humains alimentaires croissants. Mais, avec le recul, on
constate qu’ils ont aussi des effets néfastes, qui doivent être pris en compte. Il est donc nécessaire
d’envisager des alternatives permettant de concilier production, santé et environnement.

Exercices

4.1. Tester ses connaissances

Exercice 4 : Rédigez une courte synthèse sur le sujet suivant : Les


facteurs influençant le fonctionnement d’un agrosystème

Correction :

I. Les facteurs naturels.


1. La nature et la qualité du sol, ainsi que le climat ou encore le relief déterminent le
type de production agricole.
2. Ces facteurs ne dépendent pas de l’Homme, même s’il peut en compenser certains
par des intrants.

II. Les interventions humaines.


1. L’Homme intervient sur le fonctionnement de l’agrosystème dès le choix de l’espèce
agricole.
2. Ensuite, à différentes périodes de l’année, selon les conditions environnementales et
le modèle agricole, ses interventions, dont l’ajout d’intrants, seront plus ou moins
importantes.

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3. Quelque soit le modèle agricole, elles visent à maximiser la production.

Exemple de schéma bilan :

4.2. S’entraîner

Exercice 5 : La production agricole en 2050

Compétence principalement travaillée : ​Extraire des informations d’un graphique ; restituer des
connaissances.

Correction :

1. ​Les hypothèses prévoient une augmentation des besoins alimentaires de 40 à 70 %.

2. ​Le graphique montre que les surfaces agricoles ne peuvent être accrues que de 6 à 23 %. En
revanche, les productions pourraient encore augmenter de 9 à 77 %. La principale solution envisagée
est donc celle-ci.

3. ​Jusqu’alors les agriculteurs ont ajouté de plus en plus d’intrants pour satisfaire cette augmentation.

Exercice 6 : Eau et production céréalière

Compétence principalement travaillée : ​Extraire des informations d’un graphique ; raisonner ; faire
preuve d’esprit critique.

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Correction :

1. ​Sur ce graphique, on constate que plus on apporte d’eau, plus la productivité augmente. De même,
le type de variété exploitées conditionne la productivité : les variétés traditionnelles étant moins
productives que celles à haut rendement. Enfin, pour une même variété, on constate que lorsque l’on
augmente le niveau d’intrants, la productivité augmente également. Ainsi, la consommation d’eau
dépend à la fois de la variété cultivée, du niveau d’intrants introduit et du niveau de production
souhaité.

2. ​La dose optimale d’eau est d’environ :


○ 4 800 m3.ha​-1​ pour une variété traditionnelle, avec peu de fertilisant ;
○ 4 400 m3.ha​-1​ pour une variété traditionnelle, avec beaucoup de fertilisant ;
○ 5 800 m3.ha​-1​ pour une variété à haut rendement, avec peu de fertilisant ;
○ 5 300 m3.ha​-1​ pour une variété à haut rendement, avec beaucoup de fertilisant.
Ainsi, la consommation d’eau dépend à la fois de la variété exploitée et du niveau d’intrant.

3. ​Ces résultats mettent en lumière que, si l’on veut produire en grande quantité pour satisfaire les
besoins de la population, alors on va devoir choisir entre abaisser le niveau de fertilisants ou
économiser l’eau. En effet, les 1​ers ont des conséquences néfastes sur l’environnement et la santé.
Mais l’eau constitue une ressource finie dont 54 % étaient déjà utilisés pour l’agriculture, en 2010, et
90 % en 2050. Enfin, les variétés à haut rendement sont plus gourmandes en eau. Il est donc difficile
de concilier à la fois productivité et préservation de la santé et de l’environnement.

Source : ​Chapitre trois - L’utilisation de l’eau en agriculture,​ Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture, ​http://www.fao.org/3/y4683f/y4683f07.htm​.

4.3. S’entraîner en s’autoévaluant

Exercice 7 : Saumon sauvage et saumon d’élevage

Compétence principalement travaillée : ​S’informer, argumenter, exercer son esprit critique.

Correction :

Le document 1 montre que depuis les années 2000, si les captures de saumon sauvage restent
relativement stables (en poids frais capturé), l’élevage (aquaculture) fournit de plus en plus de
saumon (poids frais presque doublé entre 2000 et 2025) ce qui permet de répondre à la demande
toujours croissante des consommateurs (voir texte introductif).
Ainsi ce document montre l’intérêt de l’aquaculture de saumon pour répondre à la demande et ne pas
accentuer la situation de surpêche pointée par le WWF.

Le document 2 en revanche démontre que le saumon d’élevage est significativement plus riche en
PBDE (une substance toxique) que le saumon sauvage et ce, quelque soit le lieu d’étude de
l’aquaculture. Ceci constitue une des limites (il en existe potentiellement d’autres) de l’aquaculture de
saumon.

Source(s) :

● Document 1 : ​Harvest M., ​Salmon Farming Industry Handbook​, 2018.

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Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 8 : Structure et fonctionnement des agrosystèmes

● Document 2 : Hites R., ​Global Assessment of Polybrominated Diphenyl Ethers in Farmed and
Wild Salmon,​ Environ. Sci. Technol. 2004.

Autoévaluation et coup de pouce associé au niveau de maîtrise :

● Niveau 1 : ​J’ai identifié la position du problème en définissant les mots clés.


Coup de pouce associé : ​Définir ce qu’est l’aquaculture, et donner l’autre origine possible
du saumon consommé.

● Niveau 2 : ​J’ai exploité le document 1 pour en extraire les informations pertinentes.


Coup de pouce associé : ​Décrire l’évolution du poids frais de saumon capturé depuis
l’année 2000 (d’abord sauvage puis issu de l’élevage). Ne pas oublier d’utiliser les
informations en légende du document.

● Niveau 3 : ​J’ai identifié un autre argument dans le document 2.


Coup de pouce associé : ​Comparer les teneurs en PBDE des saumons d’élevage et des
saumons sauvages, en identifiant l’effet de ces composés sur la santé du consommateur.

● Niveau 4 : ​J’ai rédigé un texte présentant les différents arguments de réponse à la


problématique.
Coup de pouce associé : ​Regrouper les arguments en paragraphes ordonnés. Utiliser vos
connaissances sur les agrosystèmes pour étoffer votre argumentaire.

4.4. S’exercer de façon guidée


(Guide de résolution pour l’élève présent dans la partie « corrigés » du manuel)

Exercice 8 : Eau et culture au Paraguay

Compétence principalement travaillée : ​S’informer, argumenter.

Correction :

La carte (doc. 2) montre la coexistence de différents modèles agricoles au Paraguay : modèle


extensif pour l’élevage, culture vivrière et modèle intensif pour les cultures de soja. On remarque que
ces monocultures intensives jouxtent une zone humide et s’étendent en partie au-dessus de’un
aquifère important. Or, le texte introductif nous apprend que cette culture intensive fait un « usage
massif de pesticides » : on peut donc penser que certains d’entre eux sont entraînés par les eaux de
pluie jusqu’à l’aquifère, le polluant et rendant cette eau impropre à la consommation.
Ces faits sont corrélés à des cas de maladies pour les habitants buvant cette eau (l’eau tirée des
puits) et à une atteinte des écosystèmes locaux, notamment ceux des zones humides (mort de
poissons). Il resterait à tester un lien de cause à effet entre épandage de pesticides, qualité de l’eau
et ces problèmes sanitaires.

À cela s’ajoute le problème de l’occupation des terres : d’après le doc. 1, les cultures gagnent du
terrain sur les terres des autochtones guaranis, mettant sûrement en péril leur modèle d’agriculture
vivrière, et d’après le texte introductif, le modèle intensif génère un recul de la forêt, donc là encore
une atteinte à un écosystème important localement.

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Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 8 : Structure et fonctionnement des agrosystèmes

Source :

● Beaulande G., ​Paraguay, pays de l’« or bleu »​, Le Monde diplomatique, 2018,
https://www.monde-diplomatique.fr/2018/10/BEAULANDE/59148

Guide de résolution disponible en fin de manuel :

● Question en lien avec l’analyse des documents :​ quels sont les modèles agricoles en
confrontation ici ?
Repérez sur la carte différents modèles agricoles que vous connaissez : élevage extensif et cultures
vivrières et intensives.

● Questions en lien avec la démarche de résolution :​ comment rédiger une réponse


ordonnée à la question ?
Regroupez les arguments par thématiques pour mettre en évidence les différents niveaux de menace
: la pollution par les pesticides et ses conséquences sanitaires et environnementales ; la confrontation
entre les modèles agricoles.

4.5. Résoudre un problème

Exercice 9 : Nourrir l’humanité en 2050

Compétence principalement travaillée : ​Mettre en relation des documents pour répondre à un


problème.

Correction :

Le document 1 montre qu’entre 1960 et 2000, la surface totale de terres irriguées a régulièrement
augmenté, passant de 100 millions d’hectares environ à presque 280 millions d’hectares. Dans le
même temps, la quantité d’engrais chimiques épandus a aussi augmenté, avec une augmentation
nettement supérieure pour les engrais azotés par rapport aux engrais phosphorés (l’utilisation de ces
derniers stagne depuis les années 80).
D’après nos connaissances, nous savons que l’utilisation d’engrais chimiques peut présenter des
limites comme l’eutrophisation des écosystèmes (activité 3). L’expansion des terres cultivées
pourrait-elle être une solution pour subvenir aux besoins d’une population croissante ?

Le document 2 montre que pour les 3 principales céréales de l’alimentation humaine, une
augmentation des surfaces cultivées mondiales entre 1961 et 2014 a en partie permis une
augmentation des rendements moyens. Mais ce n’est pas le seul facteur explicatif puisque les
rendements ont augmenté plus que les surfaces. On peut penser que les techniques agricoles ont
gagné en efficacité (utilisation des engrais pré-cités et sûrement d’autres intrants comme les
pesticides, dont on soupçonne un effet sur la santé négatif).

Le document 3 permet de comprendre que le potentiel de surfaces agricoles n’est pas encore
totalement exploité, notamment dans certaines régions du globe : Amérique latine, Afrique
subsaharienne notamment. Ceci pourrait donc être encore une méthode d’augmentation de la
production agricole dans le futur, avec tout de même des interrogations sur l’utilisation de ces terres :
cette utilisation se ferait-elle au détriment de l’existence de certains écosystèmes (comme la forêt) ?

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Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 8 : Structure et fonctionnement des agrosystèmes

Cette utilisation se ferait-elle à condition d’augmenter l’irrigation de certaines zones (alors qu’on sait
que la disponibilité en eau douce pose problème) ? Le réchauffement climatique va-t-il modifier les
surfaces agricoles potentiellement utilisables ?, etc.

Source(s) :

● Documents 1 et 2 : Rébulard S., ​Le défi alimentaire, Écologie, agronomie et avenir,​ Belin
Éducation, 2018.

● Document 3 : ​Perspectives par grand secteur​, Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture, ​http://www.fao.org/docrep/004/y3557f/y3557f08.htm​.

Exercice numérique supplémentaire :

DISPONIBLE PROCHAINEMENT.

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