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Livre du professeur - SVT 2de

Chapitre 11 : L’érosion, processus et


conséquences

Introduction

Présentation
Ce chapitre est le premier du thème « Géosciences et dynamique des paysages ». Il est donc important
que le sujet principal soit l'évolution des paysages au cours du temps. Cette évolution sera expliquée
notamment par des mécanismes de géodynamique externe, en particulier l'érosion et la sédimentation.

Dans ce chapitre, c'est la notion d'érosion qui est principalement étudiée, bien qu'elle ne puisse pas
être totalement découplée du phénomène de sédimentation. Il sera donc important de souligner le lien
entre les deux. L'objectif est ici de montrer que les paysages évoluent inexorablement au cours du
temps et que l'un des mécanismes à l'origine de cette modification est l'érosion. Cette érosion au sens
large met en œuvre des processus d'altération et d'érosion au sens strict (ablation et transport). L'eau
sera présentée comme l'un des agents principaux de l'altération (physique et chimique). L'altération
dépend du climat ce qui montre que l'érosion, si elle intervient partout et tout le temps, ne se fait pas
toujours selon les mêmes modalités. L'altération mène à la production de particules solides et dissoutes
qui sont transportées, là encore principalement par l'eau, et qui finiront par se déposer lors de la
sédimentation. Si les mécanismes exacts de la sédimentation n’étaient pas encore abordés, il faudrait
aussi mettre en lumière l'importance de la sédimentation dans l'évolution des paysages.

Tout au long de ce chapitre, on s'efforcera de mettre en lien le plus possible l'ensemble de ces
mécanismes géologiques avec la dynamique du vivant et les sociétés humaines, dans le but de montrer
aux élèves que les géosciences ont une importance et une incidence sur notre vie au quotidien.

Ce qui est enseigné au cycle 4


Au cycle 4, les élèves auront pu aborder les problématiques de l'érosion à travers les aléas et risques
associés, ainsi que les effets du changement climatique global sur l'érosion des littoraux.

La notion du changement des paysages au cours du temps aura déjà été abordée, sans forcément
avoir été soulignée, sous l'angle de la géodynamique interne, en particulier lors de l'étude du
volcanisme et des séismes.

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Bibliographie
● Géosciences, la dynamique du système Terre, Bousquet R., Robert C., Belin, 2013.

● Terre, portrait d'une planète, Marshak S., Trad. Evrard O., De Boeck, 2014.

Sitographie
● Site expert ENS-DGESCO Planet-Terre (ENS de Lyon), http://planet-terre.ens-lyon.fr/
Ce site très régulièrement mis à jour propose des articles sur de grandes notions (telles que
l'érosion, la sédimentation, etc.) mais aussi sur des cas plus précis (recul des côtes, ruines de
Séchiliennes, etc.).

● Site expert ENS-DGESCO Géoconfluences (ENS de Lyon), http://geoconfluences.ens-lyon.fr/


Ce site permet de trouver des exemples actuels de lien entre érosion et sociétés humaines, ce
qui permettra aussi de faire des ponts avec l'enseignement de Géographie.

● Plateforme ACCES de l'institut français de l'éducation (ENS de Lyon), http://acces.ens-lyon.fr


Cette plateforme propose de nombreux exemples et activités pédagogiques autour des SVT.

● Plateforme Eduterre de l'institut français de l'éducation (ENS de Lyon), http://eduterre.ens-


lyon.fr/ en particulier les thématiques « Dynamique externe de la Terre » et « Eau ».
Ce site fait partie de la plateforme ACCES et propose plus particulièrement des ressources
pédagogiques sur les géosciences.

● Google Earth, https://earth.google.com/web/


Cet outil est très utile pour montrer des exemples d'érosion aux quatre coins du globe. La
fonction de visualisation d'images dans le passé permet aussi de montrer aux élèves l'évolution
des paysages, qu'elle se fasse sur des décennies ou d'un jour à l'autre.

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Activité 1 : La modification des paysages au cours du


temps (documentaire)

1.1. Généralités
Cette activité a pour mission de faire un état des lieux des effets de l'érosion. Ce terme est normalement
déjà connu par tous les élèves, au moins grâce à son emploi régulier dans les médias. La variété des
paysages pris ici en exemple montre que la totalité des reliefs est en proie à l'érosion.

Une première séparation du processus d'érosion en fonction du type d'altération et de la vitesse


permettra de montrer que ce phénomène est dû à de multiples facteurs et est donc complexe.

L'étude se fera principalement avec des photos de paysages et d'affleurements. Des ressources
numériques permettront de montrer un paysage avant/après son érosion. Le protocole de dissolution
du gypse permettra d'ancrer l'étude de l'érosion dans les sciences expérimentales.

Objectifs notionnels :

● Tous les paysages et reliefs s'érodent au cours du temps, à plus ou moins grande vitesse. Les
roches composant un relief en cours d'érosion se modifient (= s'altèrent) par des phénomènes
physiques et chimiques.

Objectifs méthodologiques :

● Savoir décrire une photographie de paysage ou d'affleurement et en faire une interprétation ;


● Utiliser un outil numérique tel que Google Earth ;
● Réaliser un protocole expérimental de dissolution de roche et en déduire le rôle dans l'érosion
d'un relief.

Durée : 1 heure.

Ressources complémentaires :

● http://www.irma-
grenoble.com/05documentation/04dossiers_articles.php?id_DTart=1&id_DT=1
Dossier thématique proposé par l'institut des risques majeurs de Grenobles avec une petite
vidéo explicative.

● http://www.isere.gouv.fr/Politiques-publiques/Risques/Risques-naturels/Ruines-de-
Sechilienne
Un dossier sur les risques posés par les Ruines de Séchiliennes proposé par le département
de l'Isère.

● http://planet-terre.ens-lyon.fr/image-de-la-semaine/Img440-2013-11-18.xml
Un article Planet-Terre sur les Ruines de Séchiliennes donnant des pistes d'utilisation de l'outil
Google Earth sur cet exemple.

● https://fresques.ina.fr/rhone-alpes/fiche-media/Rhonal00407/les-ruines-de-sechilienne.html
Reportage Ina, donc ancien, sur les Ruines de Séchiliennes avec sa transcription. Très utile
pour travailler par un questionnaire.

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1.2. Présentation des documents


Document d’appel : Les Ruines de Séchilienne sont emblématiques des effets de l'érosion au cours
du temps dans les Alpes. Cette zone d'éboulement est régulièrement en proie à des chutes de pierres,
plus ou moins importante, ce qui en fait une zone active encore aujourd'hui.

Sa localisation dans une pente boisée permet d'observer assez facilement son évolution au cours du
temps grâce à l'outil Google Earth et à son retour dans le passé.

Le fait qu'une route en contrebas soit menacée permet de montrer déjà que l'étude des processus
érosifs ne sont pas seulement l'affaire de sciences fondamentales, mais a aussi une importance dans
le quotidien et sur les activités humaines.

Enfin, les Ruines de Séchilienne est un exemple particulièrement bien décrit et développé sur de
nombreux sites Internet de confiance. Il sera donc tout à fait possible de l'utiliser comme unique
exemple d'érosion à décrire et à expliquer de manière profonde.

1.2.1. Ensemble documentaire A


Présentation des documents : L’altération physique des roches : la désagrégation mécanique

À partir d'un autre exemple de paysage que celui de montagne, ces deux documents montrent que les
roches peuvent se fracturer, se désolidariser des autres roches et ensuite tomber. L'ensemble de ce
phénomène est la désagrégation mécanique d'une roche (altération physique). L'exemple de la falaise
d'Etretat indique de plus que les roches sont soumises aux aléas climatiques, ce qui donne un premier
indice des agents de l'érosion.

Suggestions de questions :

● Document 3 : Que se passera-t-il pour ce paysage si toute la falaise s'écroule ?

● Documents 3 et 4 : Expliquez comment s'est formé l'écroulement de la falaise d'Etretat.

1.2.2. Ensemble documentaire B


Présentation des documents : L’altération chimique des roches : la dissolution des minéraux

Ces trois documents permettent de faire le lien entre l'évolution d'un relief fait de gypse, ce minéral et
l'action de l'eau par dissolution (altération chimique). L'équation de dissolution montre bien que les
composants du gypse se désolidarisent complètement les uns des autres en milieu aqueux. Le
protocole proposé permet de faire directement le lien avec la perte de masse que cela produit, et donc
les dépressions visibles sur le massif en Maurienne.

Suggestions de questions :

● Document 5 : Que se passera-t-il pour ce paysage si les dépressions du massif


s'agrandissent encore et encore ?

● Documents 6 et 7 : Que se passera-t-il si le cristal de gypse est plongé dans l'eau ?

● Documents 5 à 7 : Expliquez comment se sont formées les dépressions dans ce massif.

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1.2.3. Ensemble documentaire C

Présentation des documents : L’érosion, un processus plus ou moins rapide

Un aspect important soulevé par le programme est l'évolution au cours du temps des paysages. Cela
pose donc la question de la vitesse du processus érosif. Là aussi de grandes disparités existent en
fonction du mécanisme, du type de roche et de l'échelle spatiale à laquelle on se place. L'érosion peut
se dérouler en l'espace de quelques minutes à quelques heures quand ce sont des écroulements, des
éboulements, des coulées de boue qui sont à l'œuvre. Elle peut aussi prendre des milliers et des
millions d'années pour façonner un paysage s'étendant sur des surfaces de plusieurs centaines de
kilomètres carrés, comme au Grand Canyon.

On démontre par la même occasion que si l'érosion peut faire disparaître des reliefs (falaise d'Étretat
et massif de la Maurienne), elle peut aussi en créer en creusant des surfaces planes situées au-dessus
du niveau de la mer (Grand Canyon).

Suggestions de questions :

● Document 8 : Recherchez sur Internet des vidéos de glissement de terrain et de coulées de


boue. Quelle est la vitesse de ces phénomènes ?

● Document 9 : La profondeur moyenne du Grand Canyon est de 1 300 m. Calculez le taux de


creusement du fleuve Colorado en mm par an depuis que le Grand Canyon a commencé à se
former.

1.3. Pistes d’exploitation : réponses attendues


Question 1 : Le document 4 montre que l'altération physique d'un calcaire forme des fissures dans la
roche. Celle-ci devient plus fragile et des blocs rocheux peuvent alors se détacher. Dans le document
3, on observe la falaise d'Étretat qui est faite de calcaire. Les fissures dues à l'altération physique
peuvent mener au détachement de blocs de calcaires, ce qu'on peut voir sous la forme d'écroulement
au premier plan. Ainsi, une falaise s'érode en perdant des blocs rocheux à cause de l'altération
physique.

Question 2 : Le document 7 nous montre un cristal de gypse qui est le principal constituant de la falaise
du document 5. Ce gypse peut se dissoudre en milieu aqueux comme montré par le document 6. Cette
dissolution veut dire que du matériel est perdu par la falaise. On peut faire l'hypothèse que la pluie,
lorsqu'elle tombe sur le massif du document 5, dissout les cristaux de gypse, ce qui forme par endroit
des trous.

Question 3 : Le document 8 nous montre un glissement de terrain qui s'est formé en moins de 24
heures. Le document 2 présente l'historique de nombreux éboulements dans les Ruines de Séchilienne
depuis plus de 100 ans. Le document 9 montre un canyon qui a été érodé par un cours d'eau depuis
des millions d'années. Ainsi, l'érosion se produit sur plusieurs échelles de temps allant de l'heure, à la
décennie au million d'année.

Question 4, Répondre à la problématique : Une roche peut s'éroder selon deux mécanismes
principaux. L'altération physique produit une désagrégation de la roche qui se fissure et petit à petit se
désolidarise en blocs rocheux. L'altération chimique enlève du matériel à la roche par la dissolution de
ses constituants, par exemple au contact de l'eau. Dans tous les cas, cela a pour conséquence que le
paysage est modifié car ses roches se détériorent, tombent, se déplacent, etc. Ces conséquences
peuvent être visibles à l'échelle d'une vie humaine (heures, décennies) ou à l'échelle des temps
géologiques (million d'années).

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1.4. Protocoles et résultats expérimentaux


Matériel :

● Différents minéraux à tester :


○ Gypse ;
○ Calcaire (des craies par exemple) ;
○ Quartz (pour la silice, ex. : sable grossier).
● Béchers remplis d'eau ;
● Passoir à mailles fines ;
● Balance ;
● Four si disponible ou de quoi faire sécher les minéraux.

Protocole :

● Peser les différents minéraux à tester ;


● Les mettre chacun dans un bécher rempli d'eau ;
● Bien mélanger et laisser le temps de la dissolution (plus il y aura d'eau et plus vous laisserez
longtemps tremper, plus les minéraux perdront de la masse) ;
● Filtrer les minéraux et les faire sécher (à l'air libre ou mieux dans un four) ;
● Peser à nouveaux les minéraux.

Résultats attendus / documents de secours :

On s'attend à ce que la craie et le gypse (dans une moindre mesure) perdent de la masse après avoir
été mis dans l'eau. Le sable, lui, devrait garder exactement la même masse. Les résultats varieront
bien entendu en fonction de la quantité d'eau, du temps et de la vigueur du mélange.

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Activité 2 : L’eau, un agent majeur d’érosion (mission)

2.1. Généralités
Cette activité aborde les trois facettes de l'érosion (modification du paysage, altération et transport de
ses produits) à travers l'exemple de l'eau comme agent d'érosion. Cet exemple permettra notamment
d'introduire les notions de composantes géologique et géographique d'un paysage local en lien avec la
circulation de l'eau.

Cette circulation de l'eau sur des roches mènent à la dissolution des minéraux, comme vu
précédemment, mis à part qu’ici, on montre que la chimie de l'eau est modifiée, indiquant que les
produits de l'altération chimique (fraction dissoute) peuvent être transportés et déplacés par le cours
d'eau.

L'exemple du barrage montre, lui, que des particules solides plus ou moins grosses sont déposées en
aval d'un cours d'eau. Or, les éboulements cônes alluviaux en amont montrent des blocs rocheux qui
sont mobilisés et qui peuvent tomber dans le cours d'eau. On met ainsi en jeu le phénomène de
transport de particules solides par l'eau. Le but n'est pas ici d'étudier le phénomène de sédimentation,
mais seulement d'utiliser les sédiments comme preuve d'un transport.

L'étude se fait à partir d'images satellitaires mais aussi à partir de profils topographiques à analyser ou
à réaliser par eux-mêmes. Les élèves devront aussi analyser des données sous la forme de diagramme
en bâton et les relier à une équation chimique pour modéliser l'évolution de la chimie de l'eau pendant
son écoulement sur une roche calcaire.

Objectifs notionnels :

● Un relief est composé de pentes et de ruptures de pentes qui proviennent de la circulation de


l'eau qui entaille et modifie ses reliefs. À leur tour, les reliefs modifient la circulation de l'eau
puisque l'eau descend toujours en altitude ;
● L'ensemble de la surface parcouru par un cours d'eau et ses affluents s'appelle un bassin
versant. Il est délimité par les crêtes et les sommets les plus hauts ;
● L'eau est l'un des principaux agents de l'altération chimique d'une roche en dissolvant les
minéraux qui la composent ;
● L'eau est l'un des principaux agents de transport des produits solides et dissous de l'altération.

Objectifs méthodologiques :

● Décrire et légender une image satellitaire d'un bassin versant ;


● Décrire et analyser un graphique montrant la teneur en ions d'un cours d'eau et conclure sur le
rôle de l'eau dans l'altération chimique d'une roche ;
● Modéliser l'altération chimique d'une roche à partir d'une équation chimique et du diagramme
de Goldschmidt ;
● Faire le lien entre ce qu'il se passe en amont et en aval d'un cours d'eau en termes d'altération
physique et de mobilisation de particules solides.

Durée : Au moins 1h30.

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2.2. Présentation des documents


Document d’appel : Cette photographie de la vallée de la haute Romanche montre que les paysages
montagneux sont encaissés avec de forts différentiels d'altitude. Au centre d'une vallée (point le plus
bas), on retrouve le plus souvent un cours d'eau. Cela pose donc la question du lien entre cours d'eau
et reliefs.

2.2.1. Ensemble documentaire A


Présentation des documents : Les reliefs du bassin versant de la Romanche

Cet ensemble documentaire permet aux élèves d'analyser les reliefs et les variations d'altitude d'un
bassin versant. Ils peuvent directement mettre en lien ces caractéristiques avec la présence d'un cours
d'eau et son sens d'écoulement. Il sera encore plus facile de faire passer ces notions en utilisant l'outil
Google Earth directement en classe. La possibilité de faire des profils topographiques à la volée, ainsi
que la vue 3D, permettent aux élèves de se plonger dans ce relief et d'en comprendre l'étendue et
l'intérêt. D'autant plus si les sorties en montagnes sont difficiles. La construction d'un profil
topographique permet de travailler différentes compétences avec les élèves.

Suggestions de questions :

● Documents 1 et 2 : Faites le lien entre le sens d'écoulement de la Romanche et la variation


d'altitude de son parcours.

● Document 3 : Tracez le profil topographique correspondant. Situez le lit de la Romanche. Est-


il à un point d'altitude haut ou bas ?

Sources :

Tout a été réalisé à partir de l'outil Google Earth. Vous pouvez bien entendu explorer et analyser
d'autres massifs de la même manière, d'autant plus si vous enseignez près des Pyrénées, dans le
Massif Central ou encore en Outre-Mer !

2.2.2. Ensemble documentaire B

Présentation des documents : La composition chimique d’un affluent de la Romanche

Ces documents permettent de faire le lien entre la minéralité d'un cours d'eau et la présence de roches
sur son parcours. Les élèves comprennent que les minéraux de la roche peuvent se dissoudre au
contact de l'eau, ce qui forme des ions minéraux dits solubles. Tous les minéraux ne se dissolvent pas
de la même façon et cela peut être expliqué par leurs propriétés physico-chimiques. Il n'est pas
nécessaire d'aller plus loin dans l'analyse du diagramme de Goldschmidt, celui-ci est simplement là
pour montrer qu'on peut expliquer la présence/absence de minéraux dans un cours d'eau.

Suggestions de questions :

● Document 4 : Comparez en premier lieu les teneurs en carbonates de calcium dans le cours
d'eau entre l'amont et l'aval. Faites de même avec la silice. Faites des hypothèses sur l'origine
de ces minéraux.

● Documents 4 et 5 : Expliquez d'où proviennent les ions calcium détectés dans les cours d'eau.

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● Document 6 : Quels sont les deux paramètres d'un ion qui permettent de prédire sa solubilité
? Selon vous, comment évoluerait la teneur en fer d'un cours d'eau qui passerait sur des roches
riches en Fe3+ ?

Sources :

● Les données sont issues des mesures faites sur le torrent du Gâ.

● Principales caractéristiques chimiques des eaux de ruissellement dans le bassin de la haute


Romanche, Bocquet G., Revue de Géographie Alpine, 1976, disponible sur Persée.

2.2.3. Ensemble documentaire C

Présentation des documents : Le transport d’éléments solides dans le bassin versant de la


Romanche

Ces documents permettent de montrer aux élèves que les roches de montagne se décrochent et
peuvent être entraînées par les cours d'eau. Il n'est pas question ici d'expliquer le phénomène de
sédimentation, seule la présence d'éléments solides en aval est ici intéressant car c'est l'observation
directe d'un transports d'éléments solides.

Suggestions de questions :

● Document 7 : Selon vous, comment les roches provenant des cônes alluviaux peuvent se
trouver transportées plus en aval ?

● Document 8 : Sachant que tous les éléments solides déposés au fond du lac ne peuvent pas
provenir uniquement des falaises aux alentours, faites des hypothèses sur leur origine. Faites
le lien avec les cours d'eau et les cônes alluviaux.

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2.3. La mission

2.4. Les indicateurs de réussite


1. Avoir représenté le sens d’écoulement des cours d’eau dans le bassin versant.
Ce premier indicateur de réussite est plus facilement réalisé par un schéma montrant les cours d'eau
descendant des points les plus hauts d'un bassin versant jusqu'aux plus bas. Le but est de faire le lien
entre topologie et circulation des cours d'eau.

2. Avoir représenté les deux mécanismes d’arrachement de matière par les cours d’eau ainsi
que les modes de transport.
Le document 4 montre que les cours d'eau s'enrichissent en ions de l'amont vers l'aval. Il y a donc eu
apport de la matière à l'intérieur du cours d'eau. Cet apport peut s'expliquer par la dissolution des
minéraux de la roche au contact de l'eau selon l'équation du document 5. La silice et le calcium sont
d'ailleurs des éléments très solubles d'après le document 6. Ils passent donc facilement dans l'eau. Un
premier mécanisme d'arrachement de la matière par un cours d'eau est donc la dissolution des
minéraux de la roche et leur transport sous forme soluble.

Le document 7 montre que les affluents forment des cônes alluviaux en arrachant et en transportant
en contrebas des blocs rocheux. Le document 8 indique que ces alluvions sont transportées encore
plus loin dans le parcours du cours d'eau et s'accumulent au fond du lac. Le deuxième mécanisme

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d'arrachement est donc le transport de blocs rocheux. Le transport se fait donc sous la forme d'éléments
solides et non pas dissous.

2.5. Les aides à la résolution

Aide 1 Dans le document 2, le point le plus en amont du cours d'eau se situe à 0 km.
Comment évolue l'altitude du cours d'eau au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'amont
?

Aide 2 Trace le relevé topographique correspondant au tableau du document 3. Où se situe le


lit de la Romanche par rapport aux points les plus hauts ?

Aide 3 Compare les teneurs en minéraux de l'amont vers l'aval avec le document 4. Comment
peux-tu expliquer les différences observables à partir des documents 5 et 6 ?

Aide 4 Sous quelle forme les roches des cônes alluviaux et des éboulis se retrouvent-ils dans
le cours d'eau ? Déduis-en si le transport se fera sous forme dissoute ou solide.

2.6. Protocoles et résultats expérimentaux


Matériel :

● Tubes en verre avec différentes eaux minérales, du robinet, distillée ou artificiellement


supplémentées en calcium, fer, cuivre, etc. Pour chaque type d'échantillon, préparer deux
tubes ;
● Oxalate d'ammonium ;
● Soude ;

Protocole :

● Pour chaque échantillon :


○ Ajouter quelques gouttes de soudes dans le premier tube ;
○ Ajouter quelques gouttes d'oxalate d'ammonium dans le second tube.

Exemple de protocole et d'explication sur l'utilisation de l'oxalate d'ammonium :


http://webphysique.fr/test-identification-ion-calcium/

Résultats attendus :

L'ajout d'oxalate d'ammonium produit un précipité blanc si du calcium est présent en solution. Les ions
oxalate réagissent avec les ions calciques et précipitent sous forme de cristaux insolubles d'oxalate de
calcium.

L'ajout de soude forme des précipités bleu (présence de cuivre II), vert (présence de fer réduit II), jaune
(présence de fer oxydé III) ou blanc (présence de zinc). Dans tous les cas, les ions métalliques
réagissent avec les ions hydroxydes et forment des oxydes métalliques insolubles qui précipitent.

Attention, dans le cas du test à la soude, un précipité jaune peut aussi être dû à la présence de cuivre
et de fer II, et non pas au fer III (bleu et vert donnent du jaune).

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Activité 3 : Les paramètres contrôlant l’érosion


(documentaire)

3.1. Généralités
Cette activité aborde les paramètres qui ont un effet sur le type d'érosion que subit un paysage. Ces
paramètres sont nombreux mais nous nous concentrerons sur trois principaux : le type de roche (la
lithologie), le type de climat et la végétation.

Il est important de mentionner aux élèves que l'étude d'un paramètre nécessite de fixer les deux autres.
C'est ainsi que fonctionne la méthode scientifique. Par exemple, l'étude du rôle du climat ne peut se
faire que sur une même roche (ici le granite).

L'importance de la lithologie sera abordée en comparant un granite et un calcaire à trois échelles


spatiales : l'affleurement, la roche et le minéral. Cela sera l'occasion d'aborder la pétrologie pour la
première fois.

Le rôle du climat est abordé en prenant l'exemple bien connu du granite soumis à un climat tropical
(chaud et pluvieux) ou à un climat tempéré (plus froid et sec).

L'importance de la végétation est abordée avec une approche expérimentale mais aussi avec une
observation satellitaire.

Objectifs notionnels :

● L'érosion d'un paysage dépend de sa lithologie, du climat et du couvert végétal ;


● Selon sa composition, une roche est plus ou moins résistante à l'altération chimique ou à
l'altération physique ;
● En climat tempéré, les roches sont principalement soumises à l'altération physique. En climat
tropical, l'altération chimique est prépondérante à cause de la forte pluviosité et de la
température.

Objectifs méthodologiques :

● Relier l'intensité de l'érosion avec la présence d'un couvert végétal ;


● Savoir distinguer, dans la complexité apparente de l'érosion d'un paysage, des paramètres de
contrôle principaux.

Durée : 45 minutes à 1 heure.

3.2. Présentation des documents

Ensemble documentaire A
Présentation des documents : L’influence de la composition des roches sur leur érosion

L'influence de la composition de la roche, autrement appelée lithologie, sur l'érosion d'un paysage est
abordée avec deux exemples sous des climats relativement peu différents et sans végétation. Ainsi, on
isole l'effet de la lithologie par rapport à tout le reste. Les exemples pris ici sont des paysages récurrents
et typiques de l'étude de l'érosion : un chaos granitique en boules et un karst calcaire.

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L'observation à l'échelle du paysage permet de révéler les principales différences d'érosion. Les
observations aux échelles plus fines, de l'affleurement aux minéraux, permettent de faire des
hypothèses sur les mécanismes d'érosion prédominants dans chacun des cas.

Suggestions de questions :

● Document 1 : Comparez les deux paysages présentés en décrivant le plus précisément


possible ce que vous observez.

● Document 2 : Selon vous, quel type d'altération affecte l'affleurement granitique ? Quel type
d'altération affecte l'affleurement calcaire ?

● Documents 2 et 3 : Faites le lien entre les caractéristiques des minéraux de chaque roche et
le type d'érosion observée à l'échelle de l'affleurement.

● Documents 1 à 3 : Faites un schéma expliquant pourquoi un paysage granitique ne s'érode


pas de la même manière qu'un paysage calcaire.

Ensemble documentaire B
Présentation des documents : Le rôle du climat dans l’érosion

Cette fois-ci on étudie l'effet du climat sur l'érosion. Il faut donc isoler ce paramètre et fixer tous les
autres. On se concentre donc sur une même roche, le granite, avec une végétation relativement
similaire mais dans deux pays aux conditions climatiques bien différentes. En Inde, le climat est chaud
et humide toute l'année alors qu'en Bretagne il est frais et sec. Attention, il y a eu une erreur à
l’impression, les températures annuelles étant inversées : il fait bien 28 °C en moyenne à Trivandrum
contre 12,3 °C à Vannes.

Suggestions de questions :

● Document 4 : Comparez les deux types de sols granitiques présentés en décrivant l'état de la
roche mère granitique, l'épaisseur de sol et sa couleur.

● Document 5 : Comparez les climats à Vannes et à Trivandrum.

● Documents 4 et 5 : Sachant que les réactions de dissolution se font d'autant plus qu'il y a de
précipitations et qu'il fait chaud, concluez sur l'effet du climat dans le type d'altération que subit
une roche.

Sources :

● Les indicateurs climatiques ont été calculées à partir des données issues de
https://climatecharts.net/ entre 1987 et 2016.

Ensemble documentaire C
Présentation des documents : Le rôle de la végétation dans l’érosion

Finalement, on étudie l'effet de la végétation par deux approches. Une approche expérimentale où un
même sol est traité de deux façons : on laisse son couvert végétal ou on l'enlève. On regarde alors la
masse de sol qui est enlevé par les eaux de pluie sur une année. Et une approche comparative où on
étudie l'intensité d'érosion d'une même région (donc sous le même climat et avec une même roche

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mère) mais se différenciant par des couverts végétaux radicalement différent. Ainsi, lors de la saison
des pluies, les sols d'Haïti sont beaucoup plus en proie au lessivage et à l'érosion que les sols frontaliers
en République Dominicaine. Les fleuves y transportent alors une charge sédimentaire bien moindre.

Suggestions de questions :

● Document 6 :
○ Décrivez par un schéma le protocole expérimental mis en place pour étudier l'effet de
la végétation sur le lessivage d'un sol.
○ Interprétez les résultats et concluez sur le rôle des végétaux sur l'altération physique
d'un sol.

● Documents 6 et 7 : D'après vos conclusions tirées du doc. 6, expliquez pourquoi les rivières
à Haïti sont beaucoup plus chargées en sédiments que les rivières en République Dominicaine
alors que les climats et les sols sont les mêmes de part et d'autre de la frontière.

Sources :

● Document 6 : D'après Oliveira, P. T. S., Nearing, M. A., and Wendland, E., Orders of magnitude
increase in soil erosion associated with land use change from native to cultivated vegetation in
a Brazilian savannah environment, Earth Surf. Process. Landforms, 40, 2015,
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1002/esp.3738

● Document 7 : Image Google Earth en 2013.

Ressource complémentaire :

● http://planet-terre.ens-lyon.fr/image-de-la-semaine/Img552-2016-12-05.xml
Article Planet-Terre décrivant plus en détails les différences d'érosion du sol entre Haïti et la
République Dominicaine. Il est notamment expliqué pourquoi les deux pays n'ont pas le même
profil de déforestation.

3.3. Pistes d’exploitation : réponses attendues


Question 1 : Le document 1 montre que le paysage granitique est formé de roches arrondies
désolidarisées les unes des autres. À l'inverse le paysage calcaire est composé d'un bloc complet de
roches mais avec des sommets très pointus et des reliefs abrupts. À l'échelle de l'affleurement, dans
le document 2, on voit que le granite se fragmente en très petits grains formant un sable arénitique. Le
calcaire est lui parcouru de rainures et de trous issus de la dissolution de ses minéraux. Le document
3 nous montre que ces différences d'érosion sont corrélées à des différences de minéraux. Le granite
est composé de grains microscopiques emboîtés les uns dans les autres. Le calcaire est lui composé
d'un ciment et de minéraux microscopiques. Le granite en s'érodant perd ses grains qui forment alors
une arène granitique et les roches se désolidarisent. Dans le cas du calcaire, le ciment se dissout sous
l'action de l'eau qui coule sur la roche. Le relief se creuse donc par endroit avec des rainures allant
dans la direction d'écoulement de l'eau, donc du haut vers le bas.

Question 2 : Le document 4 nous montre deux sols issus d'un même type de roche, un granite. Dans
le Morbihan, ce sol est marron et est peu épais. La roche en dessous est rapidement visible et est
parcouru de nombreuses fissures. En Inde, le sol est beaucoup plus épais et de couleur rouge. Le
document 5 nous indique que ces roches ne sont pas soumises au même climat. Le climat en Inde est
plus humide (plus de précipitations) que dans le Morbihan. Il y est aussi beaucoup plus chaud. S'il pleut
plus, on peut imaginer que l'eau dissout beaucoup les minéraux du granite (d'autant plus avec des
fortes températures qui augmente la vitesse des réactions chimiques). La présence de fer dans la roche
se dépose directement là où la pluie tombe car le doc 6 de l'activité 2 nous montre que le fer est un
élément insoluble. Il se forme alors une épaisseur de fer au-dessus du granite en Inde produisant un

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Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 11 : L’érosion, processus et conséquences

sol épais. En conclusion, l'altération chimique est plus forte en climat tropical et donc l'altération
physique est plus forte en climat tempéré.

Le document 6 nous montre les résultats d'une expérience de l'effet de la végétation sur le lessivage
du sol par l'eau de pluie. On voit qu'un sol nu perd 124 fois plus de masse qu'un sol végétalisé. Ces
résultats expliquent pourquoi sur le document 7 on voit des cours d'eau remplis de sédiments du côté
de Haïti. Ce pays possède un couvert forestier moins important, ses sols sont donc plus facilement
lessivés et ils perdent plus de masse. Les paysages s'érodent donc plus fortement en l'absence de
végétation.

Question 3, Réponse à la problématique :

3.4. Protocoles et résultats expérimentaux


Un très bon protocole testant l'effet de la végétation avec de faux arbres sur l'érosion d'un sol est
disponible sur le site de l'association Alterre Bourgogne-Franche-Comté :
https://www.alterrebourgognefranchecomte.org/_depot_alterrebourgogne/_depot_arko/articles/485/fic
he-activite-22-erosion-et-desertification_doc.pdf

Résultats attendus :

On s'attend, dans cette expérience, à ce que la quantité de sol dans la barquette où il n'y avait pas de
végétation soit plus importante que celle où il y avait la fausse végétation. L'explication est que les
racines ont retenu une partie des éléments de sol déplacés par l'eau de pluie.

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Activité 4 : Le transport des produits de l’érosion


(mission)

4.1. Généralités
Cette activité aborde le transport des produits de l'érosion, non seulement en présentant que ces
produits vont d'un point A (le lieu d'érosion) à un point B (le lieu de sédimentation), mais aussi en
montrant que ces produits sont altérés au cours du transport. L'altération chimique et physique des
particules en suspension se poursuit ainsi pendant le transport.

Ce dernier aspect est abordé par des relevés de terrain et par des résultats expérimentaux. Ceux-ci
montrent que la géologie est aussi une science expérimentale au même titre que les sciences de la vie.

Le rôle de la puissance de l'eau dans le transport des particules solides fait là encore intervenir des
résultats expérimentaux. Ceux-ci sont mis en lien avec des résultats théoriques afin de suggérer aux
élèves que les particules les plus légères sont celles qui s'accumulent dans les milieux de sédimentation
les plus éloignées des milieux d'érosion. Cet aspect sera alors mis en lien avec le dernier ensemble
documentaire sur la sédimentation en milieu marin.

Objectifs notionnels :

● Relier la puissance d’un cours d’eau à sa capacité de transport des éléments solides.

Objectifs méthodologiques :

● Étudier la fraction solide transportée par les cours d’eau ;


● Extraire des données de manière directe (observations, relevés, etc.) ;
● Extraire des données de manière indirecte (imagerie satellitaire).

Durée : 1 heure.

4.2. Présentation des documents


Document d’appel : donne la possibilité aux élèves de corriger/améliorer un schéma qu'ils auraient pu
trouver à partir de n'importe quelle source (internet, livre, etc.). Si le but principal ici est d'acquérir des
notions de géologie, il s'agira aussi de leur montrer qu'un schéma trouvé où que ce soit n'est pas
toujours complet. A eux d'utiliser leurs connaissances pour en faire une analyse critique et l'améliorer.

4.2.1. Ensemble documentaire A


Présentation des documents : L’effet du transport sur la forme des particules

L'effet du transport sur la forme des particules dans un cours d'eau est abordé via deux approches, une
comparative et l'autre expérimentale. L'approche comparative permet de mettre en évidence le
phénomène d'arrondissement des particules de l'amont vers l'aval. L'approche expérimentale permet
d'expliquer cet arrondissement, et la diminution de taille/masse associée, par le transport dans le cours
d'eau. De plus, on observe aussi que les galets les plus gros sont ceux qui sont transportés le moins
loin car ils sédimentent en premier.

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Suggestions de questions :

● Document 1 : Décrivez l'évolution de l'arrondissement des galets au fur et à mesure qu'on


s'éloigne de l'amont.

● Document 2 :
○ Décrivez pour chaque taille de galet initiale (donc pour chaque ligne du tableau)
l'évolution de la taille et de la masse des galets après leur transport.
○ Comment évolue la distance de transport en fonction de la taille initiale des galets ?

● Documents 1 et 2 : Expliquez ce qu'il se passe pour des galets de trois tailles différentes
quand ils sont transportés par un cours d'eau.

Sources :

● Document 1 : D'après les mesures le long de la rivière Graveglia en Italie, Earle F. McBride, M.
Dane Picard; Downstream changes in sand composition, roundness, and gravel size in a short-
headed, high-gradient stream, Journal of Sedimentary Research,
https://pubs.geoscienceworld.org/sepm/jsedres/article-abstract/57/6/1018/97987/downstream-
changes-in-sand-composition-roundness?redirectedFrom=fulltext

● Document 2 : D'après la thèse de Mikaël Attal, Érosion des galets des rivières de
montagne au cours du transport fluvial : étude expérimentale et application aux
réseaux hydrographiques d’orogènes actifs, 2003.

4.2.2. Ensemble documentaire B


Présentation des documents : Le rôle de la puissance du courant dans le transport des particules

Le lien entre le débit d'un cours d'eau et sa capacité de transport est ici étudié par une approche
expérimentale (diagramme de Hjulström) et une approche de modélisation. Cette dernière montre en
théorie comme se comporte des particules de différentes tailles lorsqu'elles sont soumises à un
déplacement à vitesse constante. L'étude exhaustive du diagramme de Hjulström n'est pas nécessaire
mais il montre que le transport de particules est un phénomène complexe, non linéaire qui dépend à la
fois de la puissance mais aussi de la taille des particules. On mettra en lien le résultat de la modélisation
avec les résultats expérimentaux en montrant qu'effectivement des particules de moins de 0,01 mm
dans un cours d'eau avec une vitesse de 1 cm/s sera toujours transporté et aura donc tendance à
parcourir de longues distances.

Suggestions de questions :

● Document 3 : Pour chaque catégorie de particules, à partir de quelle vitesse de courant


commencent-elles à sédimenter ? Que se passe-t-il pour les particules les plus petites (argiles)
?

● Documents 3 et 4 : Comparez les résultats théoriques de transport de différentes particules


avec les résultats expérimentaux du diagramme de Hjulström. La modélisation vous semble-t-
elle bonne ?

Sources :

● Document 4 : D'après Géologie, objets, méthodes et modèles, Dercourt J., Dunod, (12e
édition), 2006.

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4.2.3. Ensemble documentaire C

Présentation des documents : Une destination des particules transportées par les fleuves

Ces documents rappellent que les produits de l'érosion sont transportés vers une principale destination
: les océans. Tous les fleuves se jettent par définition dans les mers et océans, donc les produits qu'ils
transportent aussi. C'est aussi là que d'importantes zones de sédimentation sont mises en place,
surtout pour les particules les plus fines, ce qui permettra de faire le lien avec le chapitre suivant sur la
sédimentation. Les données chiffrées de la carte permettent de montrer que ce processus de transport
est quantitativement important mais aussi variable. Une des explications qui peut être avancée est que
les régions équatoriales et tropicales sont plus soumises à l'altération, donc les charges sédimentaires
y sont plus importantes. Bien sûr, dans la réalité, c'est beaucoup plus complexe et il faut prendre en
compte l'âge des massifs, leur lithologie, etc.

Suggestions de questions :

● Document 7 :
○ Décrivez ce qu'il se passe au niveau du delta du Mississippi en termes de transport de
particules.
○ Sachant que les deltas sont souvent des zones de fort ralentissement des cours d'eau,
expliquez ce qu'il va se passer pour les particules en suspension dans un delta.

● Document 8 :
○ Recherchez sur Internet à quoi peuvent correspondre des millions de tonne d'éléments
solides.
○ Dans quelles régions du monde se situent les fleuves qui déversent le plus de
particules solides ? Faites le lien avec le climat de ses régions et son rôle dans
l'érosion.

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4.3. La mission

4.4. Les indicateurs de réussite


1. Avoir représenté le mécanisme à l’origine de la modification de forme et de taille des
particules transportées par un cours d’eau.
Dans cet indicateur de réussite, les élèves doivent représenter les grains anguleux qui sont transportés
et roulés dans le cours d'eau. Cela mène à leur arrondissement et à leur diminution de taille par perte
de masse de l'amont vers l'aval.

2. Avoir représenté les différences de sédimentation de particules en fonction de leur taille.


Les élèves doivent avoir représentés les différentes tailles de particules qu'on retrouve en suspension
mais aussi dans le lit d'un cours d'eau de l'amont vers l'aval. À l'amont, seules les particules les plus
grosses sont dans le lit, toutes les autres sont en suspension. Plus on va vers l'aval, plus les particules
moyennes sédimentent, les autres restent en suspension. Totalement à l'aval, il reste toujours des
particules très fines en suspension. Un autre niveau de complexité pourra être ajouté avec le
changement de débit à cause de ruptures de pente ou encore de fortes précipitations.

3. Avoir représenté une destination finale majeure pour les particules transportées par l’eau.
L'une des destinations finales des particules les plus fines et l'océan. La jonction entre cours d'eau et
océan se fait au niveau des deltas et des estuaires.

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4.5. Les aides à la résolution

Aide 1 Décris l'évolution de la rondeur des galets de l'amont vers l'aval du document 1.
Comment peux-tu mettre cela en lien avec les résultats expérimentaux du doc. 2 ?
Demande-toi en particulier ce qui se passe pour la masse d'un galet qui s'arrondit et
rapetisse.

Aide 2 Pour comprendre le document 3, analyse chaque catégorie de taille de particules


indépendamment des autres. Décris à partir de quelle vitesse de courant ce type de
particule sédimente, c'est-à-dire arrête d'être transporté. Est-ce qu'il y a des particules
qui ne peuvent pas être transportés ? Ne peuvent pas sédimenter ? Ensuite, demande-
toi dans quels cas la vitesse d'un cours d'eau, donc sa puissance, peut changer.

Aide 3 Où est-ce que tous les fleuves de France se jettent-ils ? Que se passe-t-il alors pour les
particules qu'ils transportent ? Quelle taille ont ces particules ?

Exercices

5.1. S’entraîner

Exercice 6 : Un paysage calcaire érodé, le modelé karstique

Compétence principalement travaillée : Savoir distinguer, dans la complexité apparente des


phénomènes observables, des principes fondamentaux.

Correction :

1. Dans ce karst calcaire, on observe trois couches de roches superposées. Les couches A et C sont
épaisses et bien visibles. Elles sont parcourues des rainures verticales. La couche B est très fine, elle
est probablement très érodée.

2. Les roches présentant des rainures verticales sont des calcaires. Or les calcaires s'érodent au
contact de l'eau par dissolution de leur minéraux. Lorsque l'eau coule de haut en bas sur un calcaire,
elle altère et érode une partie de la roche sur son chemin et forme des rainures par dissolution. De plus,
le lapiaz est sous un climat tropical, ce qui accentue l'altération chimique des roches (forte pluviosité et
températures élevées).

3. La couche B possède une composition différente des couches A et C. C'est une argile fine et tendre
alors que les autres sont des calcaires épais et résistants. Ces deux types de roches ne doivent donc
pas réagir de la même manière à l'érosion. L'hypothèse est que l'argile est plus facilement érodée par
l'eau (et le vent), ses grains sont plus facilement mobilisés et transportés. Elle perd alors beaucoup de
matière et s'érode plus rapidement que les calcaires.

Source(s) : Un des plus beaux karsts tropicaux du monde, le lapiaz des Tsingy de Bemaraha,
Madagascar, Thomas P., Mollex D., 2018, http://planet-terre.ens-lyon.fr/image-de-la-semaine/Img594-
2018-02-05.xml

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Exercice 7 : Lien entre vitesse d’un cours d’eau et altération

Compétence principalement travaillée : Interpréter des résultats et en tirer des conclusions.


Correction :

1. Un torrent coule des altitudes les plus hautes aux plus basses. L'amont est donc le point à gauche
et l'aval est à droite. La quantité d'ions dissous dans le torrent augmente d'environ 2 à 9 unités
arbitraires. L'augmentation n'est pas linéaire : elle est faible pendant les 828 premiers mètres, devient
plus intense les 1 531 m suivant puis de nouveau ralentit les 1 386 derniers mètres.

2. La pente entre deux points A et B se calcule d'après la formule suivante : 100 * (AltitudeA - AltitudeB)
/ DistanceAB (exprimée en %). Les trois valeurs de pente de gauche à droite valent donc :
100 * (2 250 - 2 000) / 828 = 100 * 250/828 = 30 %
100 * (2 000 - 1 950) / 1 531 = 3,3 %
100 * (1 950 - 1 700) / 1 386 = 18 %.

3. La première et la dernière portion du trajet sont les plus pentues, c'est donc là où le déplacement de
l'eau est le plus rapide. Ce sont aussi les deux portions où la quantité d'ions dissous dans l'eau
augmente le moins. La portion intermédiaire est la moins pentue donc l'eau s’y écoule plus lentement.
Or, la quantité d'ions dissous y augmente beaucoup. Ainsi, plus l’écoulement d’eau est lent, plus la
quantité d'ions dissous augmente. L'hypothèse est que l'eau a le temps de rester en contact avec la
roche et donc de la dissoudre. Une eau « lente » va donc pouvoir creuser des reliefs par altération
chimique.

Note : il faut tout de même considérer que dans les zones pentues, l'eau s’écoule rapidement et donc
sa force mécanique sur la roche est importante. C'est alors l'altération physique qui joue un rôle
prédominant. Il se forme aussi des reliefs (plus localisés et abruptes).

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5.2. S’entraîner en s’autoévaluant

Exercice 8 : L’érosion sous forme d’arche


Compétence principalement travaillée : Comprendre qu'un effet peut avoir plusieurs causes ; savoir
distinguer, dans la complexité apparente des phénomènes observables, des principes fondamentaux.

Correction :

Forme Agent Litholo- Climat Végétation Type


d'érosion d'éro- gie d'altération
sion

Porte de Trou dans Eau Calcaire Tempéré Aucune Chimique


Durdle un (dissolution)
affleurem-
ent en
forme
d'arche

Delicate Trou dans Vent Grès Désertique Aucune Physique


Arch un (désagrégation
affleurem- mécanique)
ent en
forme
d'arche

Autoévaluation et coup de pouce associé au niveau de maîtrise :

● Niveau 1 : J’ai décrit deux structures ayant la même forme.


Coup de pouce associé : Décrire la forme de la Durdle Door et de la Delicate Arch. Etre
vigilant quant aux échelles.

● Niveau 2 : J’ai compris que ces structures ne sont pas retrouvées dans les mêmes conditions.
Coup de pouce associé : Décrire à partir des photos les environnements dans lesquels on
retrouve ces deux structures. S’aider des légendes.

● Niveau 3 : J’ai compris que des agents différents ont formé ces structures.
Coup de pouce associé : Comparer les agents qui altèrent et déplacent de la matière dans
une mer par rapport à un désert.

● Niveau 4 : J’ai expliqué les mécanismes à l'origine d'une même structure à partir d'agents
d’érosion différents.
Coup de pouce associé : Chercher une explication à la présence d'un trou dans ces
structures.

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5.3. S’exercer de façon guidée


(Guide de résolution pour l’élève présent dans la partie « corrigés » du manuel)

Exercice 9 : L’érosion glaciaire

Compétence principalement travaillée : Observer, questionner, formuler des hypothèses.

Correction :

On observe sur le document 1 que lorsqu'un glacier se rétracte, des roches parcourues de stries
horizontales et polies affleurent. Le polissage et les stries indiquent que du matériel rocheux a été
enlevé par le glacier. Il y a donc eu érosion.

Le document 2 nous montre que plus une vallée est recouverte de glace, plus ses roches sont érodées.
En moyenne, une vallée recouverte à 20 % de glace s'érode 1,5 fois moins qu'une vallée recouverte à
70 %.

Ces deux documents montrent donc que la glace modifie les paysages en érodant ses roches.
L'hypothèse est que les glaciers sont lourds et se déplacent dans les vallées glaciaires, ce qui altère
physiquement la roche sous-jacente et donc l'érode.

Note : de plus, des cours d'eau se forment sous la glace ce qui accentue l'érosion par altération
chimique et transporte les produits de la l'altération.

Guide de résolution disponible en fin de manuel :

● Question en lien avec l’analyse des documents : Que voit-on sur la photographie du
document 1 ?
Ces roches ont un aspect lisse mais présentent des stries (ou rainures) parallèles à leur surface. Ces
stries proviennent probablement de l’arrachement d’une partie de la roche par un élément qui l’a
creusée.

● Questions en lien avec l’analyse de documents : Comment comprendre et utiliser le


graphique ?
Décrivez la relation qui existe entre la couverture de glace et la quantité de sédiments qu’un cours
d’eau transporte depuis une vallée glaciaire : d’après le graphique, des vallées glaciaires sans
couverture de glace à 0 % sur l’axe des abscisses) ont des cours d’eau transportant environ 1,8 unité
de sédiments. Les cours d’eau des vallées glaciaires recouvertes de glace (à 50 % sur l’axe des
abscisses) transportent autour de 3,7 unités de sédiments.

5.4. Résoudre un problème

Exercice 10 : L’érosion sur Mars


Compétence principalement travaillée : Justifier et expliquer un raisonnement.

Correction :

Dans le document 3, nous observons des galets de plusieurs tailles et de formes plutôt arrondies. Ce
type de galet peut se former notamment lors du transport dans un cours d'eau.

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Dans le document 2, des traces d'anciens cours d'eau sont visibles par satellite. Ces anciens cours
d'eau mènent à un cône alluvial donc à un ensemble de sédiments probablement déposés par les cours
d'eau. Ce cône alluvial est associé aux galets arrondis du document 3.

Dans le document 1, nous voyons que les cours d'eau du doc 2 descendent des zones les plus élevées
(couleurs vertes) vers les plus basses (couleurs bleues). Ses zones sont à une distance de plusieurs
kilomètres d'après l'échelle indiquée. Il devait donc y avoir un déplacement des cours d'eau sur de
grandes distances du Nord vers le Sud, où se situent le cône alluvial et les galets arrondis. On remarque
que la zone du cône alluvial est marquée par de faibles variations d'altitude donc les cours d'eau ont
dû ralentir à cet endroit.

Ainsi, les scientifiques ont pu conclure que l'érosion a démarré dans les falaises Nord à cause de
l'altitude et de la présence de cours d'eau, que le transport des produits de l'érosion s'est fait sur
plusieurs dizaines de kilomètre car c'est la distance séparant le cône alluvial des falaises, et que ce
transport a formé les galets du doc 3 grâce à l'arrachement de morceaux de roche des falaises qui ont
ensuite été érodés dans les cours d'eau sur de longues distances, menant à leur arrondissement. Au
niveau du cône alluvial, la pente diminue ce qui a ralenti les cours d'eau. Les galets ont alors pu se
déposer par sédimentation.

Référence complémentaire :
● https://www.nature.com/articles/ncomms9366.pdf
Article en anglais accessible gratuitement et libre de droit.

Exercice numérique supplémentaire :

Bientôt disponible.

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