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INTRODUCTION
La terre (ou sol), par opposition à la roche dans sa définition géotechnique, est un agrégat
naturel de grains minéraux, résultant d’une altération physique ou chimique des roches, et
séparables par une action mécanique légère. La terre est non seulement le support de toutes
activités humaines, mais aussi elle fait l’objet de plusieurs utilisations dans différents domaines
de la vie ; comme en génie civil. Afin d’appréhender les différentes options d’utilisation de la
terre, il est nécessaire de comprendre et de caractériser ce matériau incontournable dans la vie
de l’homme ; raison pour laquelle il apparait indispensable de réaliser des études sur le matériau
qu’est le sol. Le squelette de notre analyse s’articule autour de trois axes principaux notamment
les méthodes d’identification, les différentes classifications et les méthodes d’utilisations de la
terre.
I. Contexte et justification
A. Définition de la terre
La terre (ou sol), par opposition à la roche dans sa définition géotechnique, est un agrégat
naturel de particules généralement minérales, mais parfois organiques, de taille et de forme
variable, séparables par une action mécanique légère. En effet, la nature et l’intensité des forces
qui lient les particules de l’agrégat dépendent de la nature du matériau.
Le sol est le résultat d’une altération physique ou chimique des roches notamment :
- La désagrégation des roches par altération mécanique ou physicochimique sous
l’effet des agents naturels
• Fissuration consécutive à la compression, aux effets des chocs
thermiques ou du gel ou aux contraintes tectoniques
• Attaque mécanique (chocs et frottements) dans un processus naturel de
transport
• Attaque chimique sous l’effet de circulation des eaux ;
- La décomposition d’organismes vivants : végétaux (tourbes) ou animaux (craies)
Enfin, suivant leurs conditions de formation et de dépôt, les sols peuvent contenir des
matières organiques en proportions plus ou moins élevé.
B. Contexte et justification
Comme mentionné plus haut, le sol est une entité incontournable dans presque toutes les
activités humaines que ce soit du simple fait qu’il nous sert de support (pour le déplacement,
pour nos infrastructures, pour nos plantes …) ou du fait qu’il regorge de matières premières
indispensables à notre épanouissement.
Le cadre de notre analyse fait référence à ces utilisations diverses en général, et au domaine
de génie civil en particulier. En effet, ce dernier étant responsable de de la résistance, la stabilité
et la rigidité des ouvrages est en interaction permanente avec le sol.
Pour pouvoir optimiser le dimensionnement des ouvrages de génie civil, choisir les
meilleures options techniques et rechercher des variantes de construction, il est important de
connaître la nature et les caractéristiques physiques, mécaniques ou chimiques du sol utilisé :
c’est l’identification des sols. Cette identification s’effectue sur le terrain à l’aide des essais
préliminaires : goût, toucher, odorat, vue ; puis en laboratoire à l’aide des essais
d’identification : analyse granulométrique, teneur en eau, essai Proctor, limites d’Atterberg,
essai de bleu de méthyle.
Le sol est un mélange de plusieurs phases : solide, liquide, gazeuse Ce qui pourrait passer
pour un matériau homogène, se révèle, à la loupe, un mélange de "grains" durs, d'eau, d'air, et
très souvent d’êtres vivants ou morts et d'humus. On peut donc décrire le sol comme un système
polyphasique. Dans le domaine du génie civil, on néglige très souvent la partie organique des
sols.
Un sol étant composé de grains solides, d’eau et d’air, on peut rassembler chaque phase en
un volume partiel unique de section unit. Les notations suivantes sont utilisées :
➢ W : poids total du sol
➢ Ws : poids des particules solides
➢ Ww: poids de l‘eau
➢ V : volume total (apparent)
➢ Vs : volume des particules solides
➢ Le poids volumique du sol saturé (𝛾𝑠𝑎𝑡 ) : lorsque tous les vides présents dans
la structure sont remplis d’eau :
𝑤 𝑤 +𝛾 .𝑣
𝛾𝑠𝑎𝑡 = 𝑣 = 𝑠 𝑣𝑤 𝑣
➢ Le poids volumique du sol déjaugé (𝛾′) : il est pris e compte lorsque le sol est
entièrement immergé, il tient compte de la présence de l’eau qui remplit tous les vides
et de la poussée d’Archimède :
𝛾 ′ = 𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝑤
On introduit aussi la notion de masse volumique notée 𝜌𝑖 et de densité notée 𝐷𝑖
➢ Le degré de saturation (Sr) ; indique dans quelle proportion les vides sont
remplis par l'eau. Il est défini comme le rapport du volume de l'eau au volume des vides.
Il s'exprime en pour-cent. Il est donné par :
𝑣
𝑆𝑟 = 𝑣𝑤
𝑣
Où :
𝑒𝑚𝑎𝑥 : est l’indice des vides correspondant à l’état le plus compact
𝑒𝑚𝑖𝑛 : L’indice des vides correspondant à l’état le plus lâche
𝑒 : L’indice des vides du sol en place
(3) Relations entre ces différents paramètres
Les paramètres définis plus haut sont liés les uns aux autres par les formules suivantes :
B. Caractéristiques granulométriques
1. Analyse granulométrique
a) Microscopie
Cette méthode consiste à observer au microscope des échantillons de sol et à déterminer les
diamètres équivalents des particules. Le diamètre équivalent est le diamètre du cercle qui aurait
la même surface que la projection de la particule dans un plan d’observation. Elle s’est
développée avec des techniques plus sophistiquées qui donnent, grâce au couplage microscope
et dispositif optoélectronique, une analyse granulométrique plus rapide.
b) Lévigation
Cette méthode consiste à mettre en suspension les particules du sol prélevé par un fluide
ascendant de vitesse telle que les particules d’une dimension donnée soient maintenues en
suspension. La loi de STOCKES permet de donner une relation entre la vitesse du fluide et la
dimension de la particule :
𝑣 = 𝑘𝑑 2
𝑘 est un coefficient dépendant de l’accélération de la pesanteur, du poids spécifique des
particules, de la densité et de la viscosité du fluide
c) Méthode optique
La méthode optique utilise la loi de la diffraction lumineuse à l’infini. Lorsqu’un grand
nombre de petits écrans opaques, circulaires et identiques, disposés aléatoirement intercepte un
faisceau de lumière cohérente et monochromatique, on observe dans le plan focal d’une lentille
d’analyse une figure de diffraction appelée anneaux d’Airy. On montre que l’intensité des
anneaux est directement proportionnelle au nombre d’écran interceptant le faisceau lumineux
et les rayons de ces anneaux sont inversément proportionnels aux diamètres des écrans.
a. Tamisage
a. Principe
Ici, le fractionnement du sol s’effectue au moyen d’une série de tamis empilés par ordre
décroissant selon le diamètre d’ouverture. Par définition la taille d’une particule est égale au
diamètre d’ouverture du plus petit tamis la laissant passer. L’analyse par tamisage devient
inapplicable en dessous de 0.08mm car il n’est pas possible de tisser des mailles de tamis aussi
fines. Pour les sols dénués de cohésion, le tamisage se fait à sec. Dans le cas contraire, il est
préférable de laisser tremper l’échantillon dans de l’eau pendant une durée déterminée afin
d’éliminer les cohésions entre les particules.
b. Mode opératoire
➢ Sécher l’échantillon de sol dans une étuve à 105°C et mesurer sa masse.
➢ Mesurer la masse de sol retenue sur chaque tamis (tamisât). Si l’échantillon était
mouillé, le sécher préalablement dans l’étuve à 105°C
𝐷30 2
𝐶𝑐 =
𝐷10 ∗ 𝐷60
➢ La durée du tamisage
➢ La méthode d’agitation
➢ La quantité de produits à tamiser
➢ La présence de fines particules
➢ La forme des grains
➢ La dureté du produit : le tamisage broie les particules friables
b. Sédimentométrie
a. Principe
L’analyse granulométrique par sédimentation relaie le tamisage en permettant de déterminer
la granularité des particules de taille inférieure à 0.08 mm ; le principe de cette méthode repose
sur la variation de vitesse de chute des particules dans un fluide quelconque. Cette variation de
chute est due aux différences de tailles des particules et est exprimée par la relation de STOKES.
𝛾𝑠 − 𝛾𝑤
𝑉= ∗ 𝑑2
18 ∗ 𝜇
V vitesse de décantation
d diamètre de la particule
µ viscosité dynamique du liquide utilisé (eau + défloculant)
γ poids volumique du liquide utilisé
b. Mode opératoire
➢ Préparer l’échantillon
➢ Introduire l’agent dispersant et mélanger à l’aide d’un agitateur
a) Définition
Les limites d’Atterberg sont des essais qui permettent de définir des indicateurs qualifiant
la consistance d’un sol. La consistance peut être définie comme un état de fermeté du sol, et
dépend de la cohésion entre les différentes particules du sol, et donc de la teneur en eau. Seuls
les sols fins sont concernés par ces essais car seuls ces sols voient leur consistance varier en
fonction de la teneur en eau. Les états de consistance du sol sont3 :
➢ Solide : l’assèchement du sol ne produit aucun retrait et il manifeste une très
grande résistance
➢ La limite de retrait (ws) : est la teneur en eau maximale que le sol peut avoir
sans changer de volume. Cette limite sépare l’état solide de l’état semi-solide.
➢ La limite de plasticité (wp) : on la définit comme la teneur en eau d’un sol qui
a perdu sa plasticité et se fissure en se déformant lorsqu’il est soumis à de faibles
charges. Cette limite sépare l’état plastique de l’état semi-solide.
➢ La limite de liquidité (wl) : est la teneur en eau qui sépare l’état liquide de l’état
plastique.
Les limites de plasticité et de liquidité servent à identifier et à classifier les sols à grains fins.
Quant à la limite de retrait, elle sert à l’étude de certains sols dont le volume varie fortement à
cause des changements de la teneur en eau. C’est surtout dans les régions arides, où se trouvent
des dépôts de la montmorillonite (problème de retrait-gonflement).
Un prérequis pour la détermination de ces limites est la capacité à déterminer la teneur en
eau d’un sol
b. Mode opératoire
➢ Faire la moyenne des masses sèches 𝑀𝑠 , ainsi que la moyennes des masses à
l’état naturel 𝑀ℎ des échantillons
c. Résultats expérimentaux
Les valeurs issues de cette manipulation permettent d’avoir la teneur en eau :
𝑀ℎ − 𝑀𝑠
𝑤= ∗ 100
𝑀𝑠
c) Détermination de la limite de
liquidité
1 Principe :
L’appareil le plus couramment utilisé pour cette opération est l’appareil de Casagrande. Il
est muni d’une coupelle d’environ 100mm de diamètre et d’un arbre à cames qui transforme le
mouvement de rotation donné à une canne, en mouvement de translation servant à effectuer des
coups successifs sur la coupelle. La fréquence de coups doit être réglée à 2 coups par seconde.
Il s’agira ainsi de déterminer la teneur en eau pour laquelle une rainure d’environ 2mm de large
pratiquée dans l’échantillon de sol placé dans la coupelle de cet appareil, se referme de 1cm en
longueur lorsque cette coupelle est soumise à une série de 25 coups.
Un autre appareil utilisé, bien que moins que l’appareil de Casagrande, est le cône de
pénétration. Le principe de cet appareil est de rechercher la teneur en eau du sol pour laquelle
le cône s’enfonce de 17mm en 5s.
Pour démarrer ces expériences, on prélève le sol à une teneur en eau élevée. Il sera séché au
fur et à mesure par malaxage sur du marbre et par étalage. La limite de liquidité sera déterminée
graphiquement grâce aux courbes portant la teneur en eau de l’échantillon de sol en fonction du
nombre de coup pour l’appareil de Casagrande, ou de la hauteur d’enfoncement du cône pour
le cône de pénétration.
2 Mode opératoire:
➢ Effectuer à l’aide d’un outil à rainure une rainure suivant l’axe de l’échantillon
➢ Tourner la canne jusqu’à ce que la rainure se referme sur une longueur de 1cm
➢ Relever le nombre de coups correspondant
1 Principe
La manipulation consiste à confectionner manuellement des rouleaux de 3mm d’épaisseur
et de 10cm à 15cm de longueur.
Le mode opératoire est le suivant :
➢ Sécher l’échantillon de sol en le malaxant et en l’étalant sur du marbre
➢ Former une boulette avec une partie de l’échantillon puis la rouler sur le marbre
pour en former des rouleaux, qu’on amincit progressivement jusqu’à un diamètre de
3mm. Les petits rouleaux doivent avoir une longueur de 10cm à 15cm (opérer lentement
pour que l’amincissement soit régulier afin d’éviter la formation de petits cylindres
creux)
➢ Indice de consistance
𝑤𝑙 − 𝑤
𝐼𝑐 =
𝐼𝑝
➢ Indice de liquidité
𝑤 − 𝑤𝑝
𝐼𝑙 =
𝐼𝑝
➢ Activité de l’argile
𝐼𝑝
𝐴𝑐 =
% 𝑎𝑟𝑔𝑖𝑙𝑒
Rappelons que le pourcentage d’argile correspondant au pourcentage du sol de diamètre
inférieur à 0.002 mm
Ces grandeurs peuvent être interprétées comme suit :
Valeur de Ac Activité de l’argile
0 à 0.5 Inactif
0.5 à 0.75 Peu actif
0.75 à 1.25 Normal
1.25 à 2 Actif
2 et plus Très actif
Tableau 1 : classification de l’activité de l’argile
Enfin en dernière analyse de ces résultats, nous pouvons classifier les sols selon
leur degré de plasticité :
Indice de plasticité Ip Degré de plasticité du sol
0à5 Non plastique
5 à 30 Peu plastique
30 à 50 Plastique
50 et plus Très plastique
Tableau 2 : degrés de plasticité du sol en fonction de l’indice de plasticité
e) Équivalent de sable
1 Principe
C’est l’un des essais de laboratoire les plus simples. Le but principal est d’évaluer la
« propreté du sable » en déterminant la quantité de poussières qu’il contient.
2 Mode opératoire
➢ Tremper le sable dans une solution suffisante pour permettre aux éléments fins
(poussières) de se distinguer du sable sous le principe physique de la poussée
d’Archimède
➢ Agiter énergiquement la solution
➢ La laisser reposer à l’abris des vibrations
➢ Après remontée complète des poussières, relever les hauteurs h1 (hauteur du
volume total occupé par les particules) et h2 (hauteur du volume total occupé par le sable
déposé au fond de l’éprouvette).
a. Principe :
Il s’agit dans cette expérience de contrôler la quantité de bleu de méthylène injectée peu à
peu dans une solution aqueuse contenant la fraction 0/5 mm de l’échantillon de sol, en observant
une goutte de suspension prélevée et déposée sur du papier filtre. La saturation de l’échantillon
de sol est indiquée par la formation d’une auréole bleu clair persistante se formant autour de la
tache formée sur le papier filtre par la goutte prélevée. Dès lors on détermine la Valeur de Bleu
du Sol (VBS) qui est la quantité de bleu de méthylène absorbée 100g de sol sec.
b. Mode opératoire :
➢ Préparer une masse humide de sol Mh comprise entre 30 et 60 g pour les sols
argileux, et 60 et 120 g pour les sols peu argileux.
➢ Agiter l’ensemble à l’aide d’un agitateur à ailettes à une vitesse de 700 tr/min
pendant au moins 5 min et positionné à 5mm environ du fond du récipient.
➢ Agiter ensuite de manière permanente l’ensemble eau + sol à une vitesse de 400
tr/min
➢ Au bout de 1 min effectuer le test de la tache sur papier filtre comme suit :
➢ Si le test est positif, laisser s’opérer l’absorption du bleu, qui n’est pas
instantanée, tout en opérant des tests de minute en minute sans rajout de solution
Généralement elle intervient après l’équivalent de sable lorsque celui-ci est non conforme
aux spécifications voulues, et permet de déterminer le pourcentage d’argile dans le sol, afin
d’en déduire sa sensibilité à l’eau (argilosité du sol).
a. Principe
Cette analyse est réalisée au calcimètre Dietrich-Fruhling suivant les principes de la norme
NFP94-048. La détermination se fait par dissolution du carbonate de calcium contenu dans le
sol avec l’acide chlorhydrique. L’acide étant en excès dans la réaction, le volume de gaz
carbonique dégagé est proportionnel à la quantité de carbonate de calcium dans l’échantillon.
b. Mode opératoire
m2 V1 − V3 100 + wH2O
w(CaCO3) = 1000 ∗ ( ∗ )∗
m1 V2 − V3 100
➢ m1 (g) : masse de l’échantillon de sol
➢ m2 (g) : masse moyenne des étalons de carbonate
➢ 𝑉1 (ml) : volume moyen du gaz carbonique produit par la réaction de la prise
d’essai
➢ v2 (ml) : volume moyen du gaz carbonique produit par la réaction de carbonate
de calcium
➢ v3 (ml) : variation du volume des déterminations à blanc
L’interprétation que l’on peut donner à ces résultats est la suivante :
Teneur en carbonate de calcium Désignation géotechnique
0 à 10 Argile
10 à 30 Argile marneuse
30 à 70 Marne
70 à 90 Calcaire marneux
90 à 100 Calcaire
a) Principe
L'essai Proctor, consiste à placer dans un moule de dimensions déterminées, un échantillon
humidifié de manière homogène à une teneur en eau donnée, peu élevée au début, et à
compacter à énergie constante cet échantillon par couches au moyen d'une dame de poids
standardisé tombant d'une hauteur standardisée. Pour chacune des teneurs en eau considérée,
on détermine le poids volumique sec du sol et on établit la courbe des variations de ce poids
volumique en fonction de la teneur en eau.
Le but principal de l’opération est de rechercher la teneur en eau qui permet le meilleur
compactage possible du sol, c’est-à-dire la densité sèche maximale du sol.
On distingue l’essai Proctor normal et l’essai Proctor modifié. L’essai Proctor normal est
utilisé pour les tassements de sol faibles ou forts mais ne présentant pas de problème vis-à-vis
de la stabilité de l’ouvrage (couches de remblai). Dans le cas contraire, si l’on cherche à
diminuer au maximum l’indice de vide du sol, on utilise l’essai Proctor modifié (couches de
formes et de fondation des chaussées).
b) Mode opératoire :
➢ Tamiser l’échantillon pour recueillir uniquement les particules de taille
inférieure à 5mm
c) Résultats et interprétations
La courbe tracée nous permet de déterminer graphiquement la teneur en eau pour laquelle la
densité apparente du sol est maximale.
La texture du sol fait référence à la taille et à la proportion des particules minérales qui le
composent. Plus spécifiquement, elle réfère à la proportion de sable, de limon et d'argile
contenus dans le sol.
Le sable est la plus grosse de ces trois particules. Il est facilement visible à l'œil nu. L'argile,
par contre, est beaucoup plus fine. Pour l'observer, il faut utiliser un microscope électronique.
Le limon se situe entre ces deux extrêmes.
Selon le pourcentage de chaque fraction minérale, il est possible de regrouper les sols en
quatre groupes : sols sableux, sols limoneux, sols argileux et sols loameux. Chacun de ces
groupes possède des caractéristiques qui lui sont propres.
Les sols sableux sont principalement constitués de sables grossiers. Ces sols se travaillent
bien et se réchauffent rapidement au printemps. Ils offrent une bonne aération et un bon
drainage, mais ils sont sujets au lessivage (eau et minéraux). Ils sont généralement pauvres en
éléments nutritifs et ont tendance à être acides.
Leur appréciation tactile montre que les sables grattent sous les doigts à partir de 0.1mm. Si
les sables sont dominants, il se peut qu’on n’arrive pas à confectionner une boulette ou un
boudin. Les sables inférieurs à 0.1mm ne grattent pas mais restent perceptibles par crissement
dans l’oreille (un limon humide sans sable ne crise pas).
2. Sols limoneux
Les sols limoneux sont surtout formés de sables fins et de limons. On dit de ces sols qu'ils
sont « battants », c'est-à-dire qu'ils ont tendance à former une croûte en surface sous l'effet des
pluies et des arrosages, ce qui les rend imperméables à l'eau et à l'air. Ils se colmatent aussi très
facilement, ce qui a pour effet d'asphyxier les racines des végétaux et les organismes vivants du
sol.
Les sols riches en limons donnent entre les doigts des sensations d’onctuosités, le pâton est
facilement malléable, s’écrasant par une pression faible. Les boudins se cassent vite à un fort
diamètre. A l’état sec, le limon est poussiéreux, dessèche et tache les doigts ; les petits agrégats
éclatent et se pulvérisent sous la pression des doigts
Les sols argileux contiennent plus de 25 % d'argile. Ce sont généralement des sols riches
qui retiennent bien l'eau et les éléments nutritifs. Ils sont toutefois mal aérés, mal drainés et ils
ont tendance à être alcalins. De plus, ils sont difficiles à travailler, ils se réchauffent lentement
au printemps et ils se compactent facilement.
Les argiles peuvent se pétrir en pâtons qui ne s’effritent pas dans la main. Le pâton colle un peu aux
doigts, devient même très collant s’il est gorgé d’eau ; il est possible alors d’en faire un boudin assez fin
(quelques mm de diamètre). A l’état sec, l’argile forme des blocs très dure et fortement cohérents ne tachant
pas les doigts, qu’il devient difficile d’humecter au-delà de 40% d’argile
1. Principes de classification
Classifier les sols consiste à les regrouper selon qu’ils présentent les mêmes caractéristiques
géotechniques ou des caractéristiques voisines. L’importance de la classification des sols
apparaît nettement en Génie Civil, ou la connaissance du comportement des sols utilisés pour
supporter ou construire les ouvrages s’avère nécessaire, voire primordiale. Les principes sur
lesquels se base la classification des sols sont les suivants :
➢ L’aptitude du sol pour un emploi particulier du Génie Civil
Ces classifications présentent en général l’inconvénient de ne pouvoir être étendues à
d’autres usages que celui pour lequel elles ont été établies
➢ Certains essais d’identification (analyse granulométrique du sol, essai de la
plasticité du sol, …).
2. Classification triangulaire
La classification LPC dite « classification des laboratoires des ponts et chaussées », n’est
autre que la classification USCS (Unified Soil Classification System), adaptée aux seuils
granulométriques utilisés en France (1965). Elle utilise les résultats d’essais classiques
d’identification des sols :
➢ Des critères granulométriques :
- Les pourcentages de gravier, sable et particules fines (tamisât à 2 mm et
0,08 mm)
- La forme de la courbe granulométrique :
:
Classification
LPC des sols
fins en
laboratoire.
Diagramme de
plasticité
Symbole
Définitions LPC Conditions Appellations
(USCS)
Cu = D60/D10 > Grave
4 et propre bien
moins Gb
de 1< Cc = graduée
(GW)
5% (D30)²/D10D60
d’éléments <3
< 0,08 Une des Grave
Plus de Gm
mm conditions de propre mal
50% des (GP) Gb n’est pas graduée
éléments > satisfaite
0,08 mm Limites
d’Atterberg Grave
ont un limoneuse
GL
diamètre au-
plus de (GM) dessous
>
12% de la
2mm
ligne A
d’éléments
Limites
< 0,08 d’Atterberg Grave
mm GA Argileuse
(GC) Au-dessus de
la ligne
A
Plus de Moins Cu = D60/D10 > Sable
50% des de 6 et propre bien
Sb gradué
éléments > 5% 1< Cc =
d’éléments (SW) (D30)²/D10D60
<3
0,08 mm < 0,08 Une des Sable
ont un mm Sm conditions propre mal
gradué
(SP) de Sb n’est
pas satisfaite
diamètre Limites
< SL d’Atterberg Sable
2mm plus de (SM) au-dessous limoneux
de la ligne A
12%
Limites
d’éléments d’Atterberg Grave
< 0,08 SA Argileux
mm (SC) Au-dessus de
la ligne
A
Lorsque la teneur en particules fines (< 0,08 mm) est comprise entre
5% et
12% on utilise un double symbole. Par exemple : Sb-SL
Tableau 6 : classification des sols grenus en LPC
4. La classification GTR
Cette classification est la seule présentant un réel intérêt pratique et utilisée dans les travaux
de terrassement. Son utilisation est détaillée dans le Guide technique pour la réalisation des
remblais et des couches de forme ; C’est pour cette raison qu’elle est désignée par classification
GTR.
Cette classification, définit des classes de sols corrélées avec l’aptitude au compactage des
matériaux en fonction des conditions de chantiers et leur comportement mécanique ultérieur.
Elle tient compte des mêmes caractéristiques de base que la classification LPC/USCS, mais
elle est beaucoup plus précise pour les particules argileuses, qui ont une grande influence sur
la conduite des terrassements, et tient compte de l’altérabilité des matériaux au cours du temps.
La classification détaillée est décrite dans un guide technique du LCPC et du SETRA et dans
la norme NF P 11-300.
On retrouve l’utilisation de ce classement dans de nombreuses applications comme le
montre le tableau ci-après
Temps unitaire
Classe Nature des matériaux
(h/m3)
Les méthodes d’utilisation de la terre son très variées. Cela est principalement dû au fait que
la terre intervient dans presque tous les domaines des activités humaines notamment dans :
▪ L’art : sculptures et monuments
▪ L’exploitation minière
▪ Le génie civil : route et bâtiments
▪ L’agriculture : amendements des terres
▪ Etc…
Dans tous les cas, la réalisation des constructions fait appel à des technologies artisanales et
anciennes. Le matériau final est assez peu résistant, notamment vis-à-vis des intempéries ou de
l'eau à l'état liquide (salles d'eau, cuisine, …). Pour pallier cet inconvénient, des solutions
architecturales ont été mises au point
Les briques sont fabriquées par compactage statique, dynamique ou par vibrocompression avec
des presses manuelles, hydrauliques ou mécaniques. Cette technique
est un mode moderne de construction dérivé de la maçonnerie en parpaing de ciment.
Cette technique à l'intérêt de permettre la mise en place d'un contrôle de qualité simple des
matériaux pendant leur fabrication, et d'utiliser, en les adaptant, les connaissances locales des
maçons pour leur mise en œuvre.
Si le pisé est assez utilisé aux USA pour la construction neuve, la technique des blocs compactés
ou compressés est actuellement celle qui a le meilleur avenir. Ses atouts sont la multiplicité des
machines adaptées, les possibilités du suivi de sa fabrication, la simplicité de la mise en œuvre,
les formes architecturales complexes et pourtant à réaliser (linteaux en arc, voûtes et coupoles)
➢ Le compactage de la terre
Le compactage est une technique qui consiste à augmenter la masse volumique d’un sol en
diminuant son volume, donc en réduisant ses vides.
En terrassements routiers, l'efficacité du compactage se définit, de manière générale, par sa
capacité d'atteindre une densité sèche moyenne sur une épaisseur ou une profondeur donnée en
un nombre de passes limite.
Pour la fabrication de BTC, le compactage est en général produit par la mise en compression
de la terre dans un moule, via une presse.
CONCLUSION
Parvenu au terme de notre étude, il était question d’identifier, de classifier et de donner les
différentes méthodes d’utilisation de la terre.il en ressort que l’identification d’un sol permet de
le caractériser à travers la nature de ses grains, la taille de ceux-ci, ainsi que ses propriétés
plastiques et géotechniques. Dès lors que l’identification du sol est faite, on peut les regrouper
selon leurs similarités. Nous avons pu constater qu’il existe différents systèmes de classification
des sols en fonction du paramètre auquel on porte intérêt. Ce sont justement ces deux premiers
volets qui conditionnent l’utilisation de la terre dans les domaines variés de la vie, en particulier
dans le domaine du génie civil ; raison pour laquelle les futurs ingénieurs que nous sommes
devront comprendre et maitriser de façon précise le matériau qu’est la terre.
REFERENCES