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Introduction

Le volcanisme comprend l'ensemble des phénomènes naturels liés à l'activité


des volcans, notamment aux éruptions volcaniques, ainsi qu'à la présence
de magma (matériaux liquides et chauds issus de la fusion d'une roche en profondeur). Il est
étudié par une science appelée volcanologie pratiquée par des volcanologues. Le volcanisme
effusif et le volcanisme explosif sont deux formes de volcanisme éruptif, et certaines plus
rares telles que l'éruption orthomigique qui se caractérise par des coulées de laves fluides, des
explosions et des geysers volcaniques.
I- Le volcanisme effusif
Une éruption effusive est une éruption volcanique caractérisée par l'émission
de laves fluides dont la majorité se répand à la surface d'un volcan, à l'opposé des éruptions
explosives qui émettent principalement des laves fragmentées dans l'atmosphère1. Les
éruptions effusives sont prédominantes sur les volcans boucliers et les fissures volcaniques,
alternent avec des éruptions explosives sur les stratovolcans et les cônes stromboliens, et sont
plus rares sur les volcans vulcaniens ou péléens.
La lave émise par les éruptions effusives est généralement basaltique,
parfois andésitique ou dacitique1, et portée à des températures pouvant atteindre les 1 200 °C.
Elle forme des coulées depuis des fontaines, des fissures ou des lacs de lave1. La vitesse
d'écoulement et la longueur de la coulée dépendent de la viscosité de la lave, de la pente du
volcan et du taux d'effusivité (quantité de magma émis par unité de temps). La coulée peut
atteindre des dizaines, voire des centaines de kilomètres2.
Ce type d'éruption conduit à la formation d'un cône volcanique présentant généralement
un cratère sommital autour duquel sont accumulées des couches successives de laves et de
produits solides projetés (éjectas). La lave émise par ces volcans est fluide ; ce sont des
éruptions de type hawaïen, surtseyen ou même dans certains cas des éruptions de
type strombolien. Cette activité est fréquente sur les dorsales océaniques et pour la plupart des
volcans isolés de type point chaud. Les magmas qui produisent ces laves les plus fluides sont
moins riches en silice ; ce sont souvent des magmas basaltiques (44 à 53 % de silice).
Les gaz dissous qu'ils contiennent s'en échappent facilement, ce qui se traduit par la
faible explosivité de ce type d'éruptions

II- Le volcanisme explosif

Une éruption explosive est une éruption volcanique caractérisée par l'émission
de laves fragmentées dans l'atmosphère, à la différence des éruptions effusives qui émettent
principalement des laves fluides sous la forme de coulées1. Les éruptions explosives se
produisent généralement sur les volcans gris, notamment ceux de la ceinture de feu du
Pacifique, mais les volcans rouges peuvent connaître des phases explosives.

Dynamique

Une éruption explosive résulte d'une très forte pression dans la chambre
magmatique d'un volcan. Quand la pression augmente au-delà du point de
rupture des roches constituant le volcan, une éruption explosive se déclenche par l'expulsion
brutale du magma et des gaz. La sortie des matériaux se produit généralement dans une zone
de faiblesse du volcan : le plus souvent au sommet, parfois sur les flancs du volcan comme ce fut
le cas pour le mont Saint Helens en 19802.

Ce type d'éruption concerne les volcans dont le magma est initialement riche en gaz dissous
(H2O et CO2) et en silice (andésites et rhyolites, notamment). La richesse en silice induit
une viscosité élevée du magma, qui empêche la séparation des gaz volcaniques et leur
évacuation vers la surface. La cristallinité du magma (sa proportion de cristaux en suspension)
accroît aussi sa viscosité, et peut rendre explosifs des magmas relativement peu riches en silice
ou en gaz dissous3.
Les matériaux émis sont en très grande majorité fragmentés par les explosions et sont éjectés
sous la forme de cendres volcaniques, de blocs de toutes tailles dont des ponces en formant
un panache volcanique et des nuées ardentes. Le panache volcanique peut atteindre une
cinquantaine de kilomètres d'altitude et les nuées ardentes peuvent parcourir jusqu'à une
vingtaine de kilomètres. Si les volumes et les surfaces recouvertes sont plus importants, le
phénomène est appelé déferlante pyroclastique comme lors de l'éruption du Novarupta en 1912.
La taille des phénomènes volcaniques et la durée de l'éruption dépendent du volume de magma
libéré et de sa pression initiale. La présence d'eau souterraine sous la forme d'une nappe
phréatique ou en surface comme un lac peut augmenter le pouvoir explosif du magma.

Types et répartition
Sur Terre[modifier | modifier le code]
Les éruptions explosives sont de type vulcanien, péléen, plinien, phréatique, phréato-
magmatique, surtseyen, les trois derniers mettant en jeu des quantités d'eau plus ou moins
importantes.

Schéma du processus présumé expliquant les éruptions explosives du Kīlauea à Hawaï.

Elles se produisent dans la très grande majorité des cas sur des volcans gris, notamment ceux
de la ceinture de feu du Pacifique. Certaines éruptions explosives se produisent sur des volcans
rouges caractérisés par des éruptions effusives. C'est le cas du Kīlauea à Hawaï qui a connu de
telles éruptions au cratère du Halemaʻumaʻu comme en 2008, vraisemblablement en raison de
l'interaction de lacs de lave avec de l'eau phréatique. Le piton de la Fournaise a connu
une éruption explosive en avril 2007 avec l'effondrement du cratère Dolomieu, alors totalement
comblé par de la lave.
Les supervolcans sont aussi le siège d'éruptions explosives dont les répercussions vont être
mondiales, notamment au niveau du climat, mais dont l'occurrence est de l'ordre de centaines ou
de milliers d'années.

Sur d'autres corps planétaires[modifier | modifier le code]


Des éruptions explosives sont à l'origine de différents dépôts volcaniques à la surface de la Lune,
et notamment de l'anneau sombre qui entoure Mare Orientale4.
Sur Mercure, des douzaines de dépôts pyroclastiques, dus à d'anciennes éruptions explosives,
ont été identifiés à l'aide des images multispectrales de la sonde MESSENGER5. Contrairement à
la Lune, les bouches éruptives ne sont pas spatialement corrélées avec les plaines volcaniques,
et elles ne le sont pas non plus avec les grands bassins d'impact (à l'exception des
bassins Caloris et Tolstoï). Des éruptions explosives se sont produites jusque dans
le Mansurien (3,5 à 1 Ga) et le Kuiperien (depuis 1 Ga), mais la plupart des évents sont
antérieurs6.
Sur Mars, les formations géologiques témoignant d'un volcanisme explosif sont7 :

 d'anciennes dépressions sans rebord, appelées paterae, souvent sur les sommets de larges
élévations topographiques avec des flancs très doux, situées principalement autour
du bassin d'impact Hellas Planitia ;
 des champs de cônes de la taille kilométrique, interprétés comme des cônes de scories ;
 des anneaux de tufs et des cônes de tuf ainsi que, dans les basses terres du nord, de vastes
ensembles de cônes subkilométriques comportant un cratère sommital (peut-être des cônes
sans racines, c'est-à-dire des constructions résultant de l'accumulation de téphras) ;
 des dépôts stratifiés, largement répandus dans les zones équatoriales (par exemple, la
formation Medusae Fossae) ;
 des empilements stratifiés de cendres et une possible bombe volcanique, observés par
un rover.
Même si certaines interprétations restent sujettes à débat, cet ensemble de formations atteste
d'une longue histoire du volcanisme explosif sur Mars.

Conséquences
Les éruptions explosives sont les plus dangereuses et les plus destructrices. Les phénomènes
volcaniques engendrés surviennent parfois brutalement sans permettre à la population de s'y
préparer. Les phénomènes les plus destructeurs sont la nuée ardente et le lahar qui font de
nombreuses victimes et provoquent de lourds dégâts. Les projections de blocs et les pluies de
cendres peuvent recouvrir des régions sous plusieurs dizaines de centimètres de matériaux, faire
s'effondrer les toits des bâtiments, détruire les récoltes, entraîner de

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