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Description
On se représente souvent la chambre magmatique comme
une cavité unique remplie de magma ; quelques exemples
Une chambre magmatique est
d'intrusions fossiles visibles à l'affleurement corroborent indiquée par le numéro 11.
cette image, comme l'intrusion litée (en) du Rum (en) dans
l'île écossaise éponyme, ou de Skaergaard (en) en Norvège.
Néanmoins, les études sismiques montrent qu'il s'agirait le plus souvent d'un ensemble de
poches ou de fractures élargies, plus ou moins anastomosées, comme l'illustre, sur
l'affleurement du pluton « PX1 » dans l'île canarienne de Fuerteventura, l'ensemble dense des
dykes verticaux sub-parallèles qui constituent l'embase d'une chambre magmatique aujourd'hui
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disparue dans un glissement de flanc .
Le plus souvent, un édifice volcanique présente deux zones de stockage du magma que l'on
appelle chambre magmatique profonde et chambre magmatique superficielle, ou terminale. La
première est une zone de collecte des magmas depuis la zone plus ou moins diffuse, plus ou
moins étendue, de fusion des roches sources du magma. La seconde est un niveau de stockage
résultant d'un équilibre de densité et de pression, correspondant temporairement à une poussée
d'Archimède nulle. La présence d'une chambre magmatique
superficielle n'est pas toujours avérée, comme à l'aplomb
des systèmes volcaniques fissuraux de certains segments de
dorsales médio-océaniques.
Lors d'une éruption volcanique, la fraction de magma qui s'épanche sur la surface terrestre reste
très modérée, ne dépassant pas en général quelques pourcents du volume de la chambre
superficielle. Si la vidange atteint de l'ordre de 10 %, l'édifice rocheux à l'aplomb du réservoir est
rendu instable, et s'effondre en partie (formation de caldeira ou de cratère puits (en)), comme
lors de l'éruption de mai 2007 du piton de la Fournaise.
Le magma qui reste dans la chambre magmatique subit d'importantes transformations physico-
chimiques, principalement sous l'effet de son refroidissement, en particulier par le phénomène
de cristallisation fractionnée. Ainsi, la composition du magma évolue au cours de la
cristallisation, et notamment, sa teneur en silice augmente, sa densité diminue, et, à
température équivalente, sa viscosité augmente. Sa capacité à contenir des gaz dissous diminue,
essentiellement l'eau vapeur et le dioxyde de carbone, dans une moindre mesure le dioxyde de
soufre ou l'hydrogène sulfureux selon l'état rédox, ainsi que les gaz halogène, chlore et fluor.
Cette évolution du magma dans la chambre magmatique peut prendre des siècles, en fonction
de la nature du magma, et des capacités de la roche encaissante à évacuer la chaleur. Une
réinjection de magma juvénile d'origine profonde est souvent la cause d'une nouvelle éruption.
Une autre cause peut être le dépassement d'un seuil critique de résistance à la surpression créée
par les gaz volcaniques passés progressivement en sursaturation dans le magma se
refroidissant.
Processus géologiques
Dans une zone diapirique, le magma primaire remonte vers la surface. Vers 60–50 km de
profondeur, le niveau structural devient dur et cassant, favorisant la formation d'un réseau de
fractures dans lequel s'injecte ce magma. « Dans la majorité des cas, l'ascension s'arrête en
cours de route pour des raisons diverses (modification tectonique ou thermique locale, variation
du taux de production magmatique, augmentation de la densité relative magma/encaissant qui
limite la « poussée d'Archimède »). Cet arrêt a souvent lieu à la limite entre le manteau et la
croûte (30 km de profondeur environ) ou bien au sein même de celle-ci (entre 30 et 10 km).
Après un laps de temps donné (quelques siècles ou millénaires), les fractures s'anastomosent.
Une poche, remplie de magma, se forme puis s'agrandit par effondrements », formant ainsi une
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chambre magmatique (modèle classique).
L'éruptibilité (tendance à l'éruption) implique une surpression du magma dans la chambre qui
dépasse la résistance mécanique de la roche encaissante au niveau du toit de la chambre. Cette
surpression est créée par des causes externes (failles en régime extensif) ou internes
(accroissement du volume du magma dans la chambre par dégazage ou par réinjection
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magmatique d'origine profonde) .
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Selon Georges Bergantz et Alain Burgisser (de l'Institut des sciences de la Terre d'Orléans
(CNRS, Université d'Orléans et Université de Tours), le « réchauffement » d'une chambre
magmatique d'un volcan endormi pourrait être bien plus rapide que prévu quand il ne se
réchauffe pas de manière homogène au contact du magma chaud, mais via une colonne
montante de liquéfaction, qui sous l’effet de la convection peut se réchauffer en quelques mois
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voire quelques semaines et non en plusieurs siècles comme on le pensait antérieurement .
Ainsi, ce modèle appliqué au Pinatubo (Philippines, mars 1991) montre que la chambre
magmatique (900 °C, 2 000 bars) a pu se liquéfier et se réchauffer en 20 à 80 jours (et non en 5
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siècles comme le prévoyaient les modèles antérieurs ), ce que corrobore l'observation
géophysique qui deux mois avant l’éruption détectait des ondes indiquant l’arrivée d’une lave
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profonde . Une réévaluation de la dangerosité de certains volcans endormis devrait suivre cette
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découverte .
Notes et références
1. Katharine Cashman, Stephen Sparks, Jonathan D. Blundy, « Vertically extensive and
(en)
unstable magmatic systems: A unified view of igneous process », Science, vol. 355, no 6331,
2017 (DOI 10.1126/science.aag3055 (https://dx.doi.org/10.1126/science.aag3055)).
2. Communiqué CNRS, intitulé Les chambres magmatiques plus promptes à se réveiller que
2. Communiqué CNRS, intitulé Les chambres magmatiques plus promptes à se réveiller que
prévu (http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2121.htm?debut=32) ; Paris, 3 mars 2011.
3. « Il existe toutefois des chambres magmatiques bien plus grandes, puisque certaines
éruptions explosives du passé ont livré entre 1 000 et 5 000 kilomètres cubes de
matériaux… Le diamètre d'une chambre sphérique capable de fournir de tels volumes est
compris entre 12 et 21 kilomètres ». cf. Agust Gudmundsson et Sonja Philipp, « L'éruption
volcanique, phénomène rare », Pour la Science, no 360, 1er octobre 2007, p. 85
4. Maurice Renard, Yves Lagabrielle, Erwan Martin, Marc de Rafélis Saint Sauveur, Nicolas
Coltice, Sylvie Leroy, Éléments de géologie, Dunod, 2021, p. 538.
5. James Allibon, Maria Ovtcharov, François Bussy, Michael Cosca, Urs Schaltegger, Denise
Bussien, Éric Lewin, Revue canadienne des sciences de la Terre, 2008, « Lifetime of an
ocean island volcano feeder zone: constraints from U–Pb dating on coexisting zircon and
baddeleyite, and 40Ar/39Ar age determinations, Fuerteventura, Canary Islands », Lire en
ligne (http://www.nrcresearchpress.com/doi/abs/10.1139/E10-032?journalCode=cjes)
6. Jacques-Marie Bardintzeff, Volcanologie, Dunod, 2016 (lire en ligne (https://books.google.co
m/books?id=zuoJDAAAQBAJ)), p. 19.
7. Jean-Louis Bourdier, Géologie du volcanisme, Dunod, 2021, p. 16.
8. Département des sciences de la Terre et de l'espace, Seattle, États-Unis.
9. Burgisser A., Bergantz, G.W. A rapid mechanism to remobilize and homogenize highly
crystalline magma bodies. Nature, 3 mars 2011.
Voir aussi
Articles connexes
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Sill
Dyke
Batholite
Laccolite
Lopolite
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Risque sismique
Volcanologie
Glossaire de géologie