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Le rigorisme, terme dérivé de rigueur apparu à la fin du XVIIe siècle, est un respect très strict
des règles de la religion ou de la morale. C'est une forme de radicalisation religieuse, et pouvant
être apparentée ou associée à de la rigidité morale.
Une démarche, ou politique, rigoriste est liée à la volonté de mettre en application sans
transiger une idéologie à laquelle on s'identifie.
Sémantique
Religieux
Le rigorisme religieux en appelle au sens religieux des fidèles. Il consiste à appliquer avec
acribie (https://fr.wiktionary.org/wiki/acribie#fr-nom) les principes théologiques.
Durant le Moyen Âge, le rigorisme est assez absent de la vie chrétienne. Cependant, à partir du
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XIII et surtout du XIV siècle, des expériences rigoristes apparaissent, de façon individuelle ou,
sur un plan moral et théologique, avec la naissance de l'Inquisition. L'expérience cathare peut
également être considérée comme une forme extrême de rigorisme.
Au XVIe siècle, Jean Calvin fait régner le rigorisme à Genève, ce qui lui vaut l'hostilité des
« Libertins ».
La seconde période d'expansion du rigorisme en Europe a lieu au XVIIe siècle. Elle se partage
entre courants protestants et courants catholiques. Dans le protestantisme, le rigorisme est
principalement le fait des puritains anglais du XVIIe siècle, mais dans un certain sens la naissance
même du protestantisme est une réaction rigoriste de Martin Luther contre un catholicisme
qu'il juge dévoyé.
Dans l'Église catholique, le rigorisme réapparaît à peu près au même moment, avec le
mouvement janséniste qui prône un ascétisme et une exigence morale à contre-courant des
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pratiques religieuses de l'époque . Le monde orthodoxe a connu également un mouvement de
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tendance rigoriste avec le raskol au XVIIe siècle en Russie . Ce rigorisme se poursuit avec les "fols
en Christ", croyants qui mènent une vie extrêmement pauvre et exigeante.
Certains l'ont érigé en principes de mode de vie pour leur communautés, allant jusqu'à
pratiquer l'isolement volontaire pour ne plus être confrontées à la marche du Monde.
L'exacerbation des conflits en religion amène plutôt à employer le terme radical, qui est de
connotation plus forte.
Moral
Le rigorisme moral est une position souvent attribuée, à tort ou à raison, à Emmanuel Kant et à
sa conception de l'impératif catégorique, qui n'admet pas d'exceptions quelles que soient les
circonstances de l'action. Au XXe siècle, on peut attribuer une telle position à G. E. M. Anscombe.
Sens contemporain
De nouveaux rigorismes apparaissent, tels que l'hostilité à la consommation (anti-
consommation) considérée par certains comme futile voire nuisible.
Cela consiste à suivre les points de vue artistiques d'un maître et ses conceptions, les prenant
pour abouties, sans les faire évoluer (c'est la démarche du disciple en apprentissage dans son
atelier, jusqu'à ce que son premier chef-d'œuvre le fasse connaître de manière indépendante).
Les sciences étant du domaine de l'idée appliquée au champ expérimental, le rigorisme y est
souvent appliqué.
En politique
Est taxé de rigorisme en politique l'individu qui maintient ses positions en fonction d'un
principe invoqué, bien souvent sans l'assentiment de la majorité de ses pairs.
Notes et références
1. Jansénisme et puritanisme, actes du colloque du 15 septembre 2001, tenu au Musée
national des Granges de Port-Royal-des-Champs, sous la dir. de Bernard Cottret, Monique
Cottret et Marie-José Michel. préface de Jean Delumeau, Paris, Nolin 2002, 237 pages.
2. Pierre Pascal, Avvakum et les débuts du raskol : la crise religieuse au XVIIe siècle en
Russie, 1938.
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Autorité
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