Vous êtes sur la page 1sur 28

Livre du professeur - SVT 2de

Chapitre 10 : Vers une gestion durable des


agrosystèmes

Introduction

Présentation
Ce chapitre utilise les notions vues aux chapitres 8 et 9 pour les intégrer dans un questionnement sur
la durabilité des différents modèles agricoles. Les deux premières activités montrent comment
l’agriculture peut affecter l’environnement, à partir de deux angles d’approche : soit en partant d’une
des composantes de l’écosystème, ici la biodiversité, et en montrant comment cette biodiversité peut
être modifiée selon le modèle agricole choisi ; soit en détaillant les paramètres d'un écosystème qui
peuvent être modifiés par une pratique culturale. Les deux activités suivantes amènent l’élève à se
questionner plus précisément sur les pratiques et les choix de l’agriculteur, tout en pointant la
complexité des systèmes et en cherchant à s’extraire d’une vision manichéenne voire moralisante du
débat.

Ce qui est enseigné au cycle 4


Les élèves ont déjà abordé la notion d’exploitation des ressources naturelles et de modification de son
environnement par l’Homme, à différentes échelles. La notion de biodiversité, et l’impact des activités
humaines sur celle-ci, est explicitement au programme. Ces thématiques sont abordées dans le cadre
de l’éducation à la citoyenneté. Cependant, le choix des exemples associés à ce thème est laissé libre,
à condition qu’il s’agisse d’une « question environnementale globale », de sorte que l’agriculture n’a
pas forcément été étudiée dans ce contexte. En revanche, le thème de la limitation des ressources face
à une population croissante est abordé en géographie.

Sitographie
● http://eduterre.ens-lyon.fr/thematiques/sol
Dynamique externe de la Terre, Josée Broussaud, 2008.

Document sous licence libre Creative Commons

1
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

Activité 1 : L’impact des activités agricoles sur la


biodiversité (mission)

1.1. Généralités
Cette activité utilise, sans l’expliciter, la notion de biodiversité, qui a été vue au cycle 4 (et revue
précédemment au cours de l’année de seconde si le professeur a fait le choix de commencer par le
thème 1). Il est donc plus facile de l’aborder après avoir rappelé les 3 niveaux de biodiversité. Son
objectif est de montrer que la mise en place d’un agrosystème modifie la biodiversité à différentes
échelles de temps et d’espace, de façon directe ou indirecte. Elle permet aussi de mettre en évidence
la nécessité d’une gestion raisonnée des ressources dans l’objectif de maintenir, à long terme, un
équilibre entre écosystèmes naturels et agrosystèmes.

L’ensemble documentaire, assez complexe, peut d’abord dérouter l’élève qui attend une réponse
simple à la question de « l’impact » de l’Homme sur la biodiversité, réponse généralement attendue
sous forme de jugement moral : impact « positif » ou « négatif ». Ces documents ont aussi pour objectif
de l’amener à enrichir son questionnement sur les problématiques engendrées par la mise en place
des agrosystèmes et déplacer son angle d’approche, pour travailler la question des relations entre
agrosystèmes et écosystèmes naturels et de l’évolution de la biodiversité.

Objectifs notionnels :

● Identifier des impacts liés aux agrosystèmes et les solutions mises en œuvre pour les réduire
;
● Comprendre que les agrosystèmes ont une incidence sur [...] l’état général de l’environnement
proche, de façon plus ou moins importante selon les modèles agricoles.

Objectifs méthodologiques :

● Étudier, dans le cadre d’une démarche de projet, des modèles d’agrosystèmes ;


● Comprendre leurs intérêts et leurs éventuels impacts environnementaux.

Durée : Le temps envisagé dépendra du mode de restitution choisi par l’enseignant et des éventuels
prolongements (vidéos associées, etc). En se limitant aux documents proposés et avec un rendu oral,
le temps envisagé est de 30 à 45 minutes ; avec un rendu écrit, de 1 heure.

Autres compétences mobilisables dans cette activité :

● Cette activité peut servir d’introduction à une recherche plus approfondie sur la thématique de
la biodiversité dans une exploitation donnée, notamment dans le cadre de la démarche de
projet.

Document sous licence libre Creative Commons

2
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

1.2. Présentation des documents


Document d’appel : Comme dit précédemment, aborder cette problématique d'un point de vue d'un
agriculteur permet de changer d'angle de vue, et ainsi d'éviter une posture manichéenne. Cette mise en
situation permet de voir que limiter les impacts des activités agricoles sur les écosystèmes profite
aussi à l'agriculteur. De même, son activité peut être source de biodiversité.

1.2.1. Ensemble documentaire A


Présentation des documents : Agriculture et diversité des espèces

● Document 1 : Le graphique (a) met en évidence, d’une part, la réduction du nombre d’insectes
suite à l’emploi de pesticides, d’autre part, la réduction du nombre de poussins chez la perdrix,
insectivore (paratexte du document). La corrélation est permise par le lien précisé dans le
paratexte : la taille des couvées dépend de la quantité de nourriture disponible. Le graphique
(b) en montre l’effet à plus grande échelle de temps : une décroissance de l’effectif des perdrix
depuis 1960, décroissance que l’on peut supposer liée à l’emploi croissant d’insecticides,
toutes choses étant égales par ailleurs. Il est important d’insister sur le statut hypothétique de
cette dernière déduction, et d’autres hypothèses peuvent être émises - et réfutées : par
exemple, on peut proposer un effet plutôt de la disparition de milieux « naturels », mais il est
précisé que les perdrix nichent en milieu agricole, ce facteur ne saurait donc les affecter.

● Document 2 : On commence ici par observer que la richesse spécifique est maximale pour un
alpage recouvert à 50% d’arbustes. La légende du document précise que ce recouvrement
dépend du pacage : ainsi, un pacage modéré permettra un couvert d’arbustes modéré, et donc
une grande diversité d’espèces végétales.

● Document 3 : On observe tout d’abord que le traitement aux néonicotinoïdes réduit


considérablement le nombre de reines (il est divisé par 5), et donc, compromet la survie de la
colonie, puisque celle-ci disparaît en l’absence de reine. Un effet qui peut sembler relativement
mineur - sur une quinzaine d’individus - a donc des conséquences importantes - disparition de
l’espèce. De plus, cet effet n’est pas dose-dépendant : même avec une petite dose
d’insecticides, la diminution reste la même.

Suggestions de questions :

● Document 1 : Établissez une relation entre l’évolution des effectifs de perdrix depuis 1960, la
présence d’insecticides et la taille des couvées.

● Document 2 : Quel est l’effet du pacage sur la biodiversité ?

● Document 3 : Quel est l’effet des néonicotinoïdes sur les reines du bourdon terrestre ? Et sur
la colonie ? Cet effet est-il proportionnel à la dose appliquée ?

● Vidéo : Quel retentissement peut avoir la disparition d’insectes pollinisateurs sur l’agrosystème
?

Sources :

● Document 1 :
○ Premier graphique : www.jstor.org/stable/2403325

Document sous licence libre Creative Commons

3
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

Rands, M. R. W. Pesticide Use on Cereals and the Survival of Grey


Partridge Chicks: A Field Experiment, Journal of Applied Ecology, vol.
22, no. 1, 1985, pp. 49–54. JSTOR, JSTOR.
○ Deuxième graphique (déclin des perdrix grises) :
https://www.gwct.org.uk/research/species/birds/grey-partridge/long-term-trends-in-
grey-partridge-abundance/
Game & Wildlife, Conservation Trust.

● Document 2 :
○ http://ec.europa.eu/environment/nature/natura2000/platform/documents/bgr_alpine/ar
t_bericht_769_f_biodiversite_dans_les_alpages_embroussailles_fr_en.pdf
Recommandations pour l’exploitation des alpages riches en espèces connaissant des
problèmes d’embroussaillement, 2013.

● Document 3 : Adapté de Whitehorn et al. Neonicotinoid pesticide reduces bumble bee colony
growth and queen production, 2012.

Ressources complémentaires :

● https://www.wwf.fr/rapport-planete-vivante-2016
Rapport Planète Vivante 2016 : La déforestation.

● https://mailchi.mp/gwct.org.uk/grey-partridge-guide
Pour sauver les perdrix (document en anglais), Game & Wildlife, Conservation Trust.

● https://besjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/j.1365-2664.2006.01250.x
Perte de diversité spécifique par fragmentation de l’habitat chez des espèces sauvages,
Öckinger E., Smith H, 2006.

1.2.2. Ensemble documentaire B


Présentation des documents : La diversité génétique des espèces domestiquées

Cet ensemble travaille la notion de diversité génétique, sans faire de lien direct avec la productivité et
la résilience des agrosystème, lien qui sera mis en place à l’activité suivante (doc.1). Il est possible de
rajouter un document à ce sujet, ou de s’appuyer sur le chapitre « Biodiversité ».

● Document 4 : L’image et le texte associés sont complémentaires du document 5, montrant


que des efforts sont faits pour préserver la diversité génétique des espèces cultivées, diversité
qui tend à se réduire dans les systèmes de monoculture intensive, ce qui prive l’espèce de
gènes potentiellement intéressants dans un contexte de changements globaux. A noter que
l’initiative du Svalbard témoigne d’une vision assez « statique » de la biodiversité, alors que
celle de l’Institut Vavilov montre une approche plus dynamique.

● Document 5 : Ce document montre qu’il existe au sein des espèces domestiquées, donc
présentes dans les agrosystèmes, une certaine diversité génétique (si besoin, redéfinir «
espèce », « race », « variété »). Cette diversité peut être exploitée, permettant une adaptation
aux conditions locales, ou oubliée, au profit d’autres modes d’augmentation de l’efficacité de
production (produits phytosanitaires, irrigation, etc.).

Suggestions de questions :

● Document 4 : Comment la diversité des espèces cultivées est-elle sauvegardée ? Quelle


initiative (Svalbard, Vavilov) vous semble la plus durable à long terme et pourquoi ?

Document sous licence libre Creative Commons

4
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

● Document 5 : Quelle est l’origine de la diversité génétique des espèces cultivées ? Quel est
l’intérêt pour l’agriculture de conserver la biodiversité des espèces cultivées ? Quelle est la
menace pesant sur cette diversité ?

1.2.3. Ensemble documentaire C


Présentation des documents : La tension entre terres agricoles et écosystèmes naturels

● Document 6 : La comparaison des deux cartes permet de conclure que les zones agricoles se
sont étendues, et que dans certaines régions cette extension commence à s’étendre sur des
territoires considérés comme des points clefs de biodiversité. Ce document permet de réfléchir
sur le double enjeu de l’extension des zones agricoles, nécessaire pour nourrir la population,
et la protection des écosystèmes naturels, qui rendent des services irremplaçables. La faible
extension de la zone protégée par rapport aux étendues-clefs est une illustration des
compromis issus de ces enjeux contradictoires.

Suggestions de questions :

● Comment a varié l’étendue des terres agricoles entre 1992 et 2015 ? Quel peut être l’effet de
cette variation sur la biodiversité naturelle ? Pourquoi cet enjeu est-il important pour l’humanité
?
Existe-t-il un intérêt pour les agriculteurs du Myanmar de maintenir des écosystèmes naturels
(à partir des documents et de vos propres réflexions) ?

Sources du document :

● Carte 1 : http://maps.elie.ucl.ac.be/CCI/viewer/index.php

● Carte 2 : http://geggmyanmar.org/the-us21-million-ridges-to-reefs-project/ et
http://www.biodiversitya-z.org/content/key-biodiversity-areas-kba.pdf

Ressources complémentaires :

● http://old.grida.no/publications/rr/dead-planet/page.aspx?id=4539
Cartes mondiales biodiversité et agriculture (pour voir la corrélation), Résultats publiés par
GRID.

● https://www.dkrz.de/about-en/media/galerie/Vis/land/ackerland /
http://maps.elie.ucl.ac.be/CCI/viewer/index.php
Extension des terres cultivées.

● http://economics-of-cc-in-tanzania.org/images/Final_Tanzania_Report.pdf
Services écosystémiques, Devisscher T., 2010.
● https://pml.ac.uk/getattachment/Research/Projects/Building_resilience/13_french2_mangrove
_restoration.pdf
La restauration des mangroves, 2018.

1.3. La mission
Réponse complète à la mission :

L’agriculteur, par ses pratiques professionnelles, est-il une menace pour la biodiversité ?

Document sous licence libre Creative Commons

5
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

Rien n’est moins sûr.

En réalité, cela dépend de choix qui sont à la portée de l’agriculteur, mais parfois aussi d’instances
situées à un niveau supérieur. Pour commencer, rappelons que la biodiversité peut être définie à trois
échelles : la diversité génétique intra spécifique, la diversité des espèces et celle des écosystèmes. Au
premier niveau, il convient de souligner que l’agriculture peut être source de diversité : ainsi il existe
plus de 100 000 variétés de riz qui n’auraient pas vu le jour sans les agriculteurs qui les ont
sélectionnées. Cette diversité est importante pour l’agriculteur puisque ces variétés peuvent se
retrouver un jour adaptées à des conditions qui n’existent pas encore aujourd’hui. Ainsi, l’agriculteur
peut choisir d’utiliser et donc de faire perdurer cette diversité, ou au contraire de cultiver une seule
variété commerciale, participant ainsi au déclin de ces variétés traditionnelles. A une autre échelle, la
conservation des semences de ces variétés par des instituts comme le Svalbard Global Seed Vault est
une garantie de préservation de la biodiversité pour l’avenir.

Qu’en est-il des espèces sauvages ? Au niveau suivant, celui de la diversité spécifique, le choix du
mode de culture est là encore dominant. En effet, certaines pratiques agricoles sont directement
responsables d’une baisse de la diversité, par le biais de la disparition d’espèces sauvages. Par
exemple, l’utilisation d’insecticides peut avoir pour effet la disparition d’insectes non nuisibles, et qui
jouent au contraire un rôle clé dans l’écosystème, comme les pollinisateurs. Indirectement, la baisse
de la quantité d’insectes peut aussi réduire l’approvisionnement des oiseaux qui s’en nourrissent,
comme les perdrix. Privés de nourriture, ces oiseaux font moins de petits, et leur population décline.
Mais n’oublions pas que d’autres pratiques sont au contraire favorables à la diversité : ainsi, maintenir
un pacage modéré dans certaines zones comme les alpages permet au couvert végétal de ne pas trop
se développer : or, s’il reste à environ 50 %, cela favorise la diversité des espèces végétales. On voit
donc que le choix d’une agriculture utilisant peu de pesticides, et d’un élevage extensif sont favorables
à la biodiversité naturelle.

A l’échelle des écosystèmes, l’agriculteur se heurte au problème des zones clés de biodiversité. Ces
zones jouent un rôle important dans le fonctionnement de toute la biosphère : renouvellement de l’eau,
prévention des risques naturels, etc. C’est le cas par exemple des mangroves, des écosystèmes côtiers
très particuliers, présents par exemple en Birmanie. Or, dans ce pays, l’agriculture connaît une forte
extension. Il est tentant d’exploiter ces zones, qui ne sont pas toujours protégées par les lois et les
pouvoirs publics, pour y installer des activités agricoles. Mais l’agriculteur comprendra rapidement où
est son intérêt, car la destruction de ces zones mettra en péril son exploitation au même titre que les
zones naturelles. Ceci place donc la durabilité des agrosystèmes au cœur de la réflexion de
l’agriculteur, et non pas comme un enjeu annexe d’empreinte sur le milieu naturel.

Pour conclure, à tous les niveaux des choix sont nécessaires pour faire des agrosystèmes des zones
où la biodiversité est protégée et même augmentée.

1.4. Les indicateurs de réussite


1. Menaces : destruction d’espèces, par exemple les bourdons, directement par les pesticides, ou les
perdrix, indirectement par privation de nourriture, par choix de l’utilisation en excès d’insecticides ;
érosion de la diversité génétique, par choix de la monoculture ; disparition d’écosystèmes, par extension
sans régulation des zones agricoles.

2. Apports : apparition de nouvelles espèces par domestication ; favorisation de la diversité végétale


par le pacage modéré.

3. Disparition des pollinisateurs = disparition des espèces végétales dépendant de la pollinisation, dont
des espèces cultivées ; érosion de la diversité génétique = moins d’adaptation possible aux

Document sous licence libre Creative Commons

6
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

changements climatiques ; disparition d’écosystèmes = perte de certaines fonctions essentielles


comme le cycle de l’eau, de l’air, etc.

1.5. Les aides à la résolution

Aide 1 Observez les documents 1 et 3 : quel choix de l’agriculteur va faire diminuer la


biodiversité ? Observez les deux cartes du document 6. Quel choix pourrait être
néfaste à la diversité ?

Aide 2 Observez le document 2 : qu’est-ce qui favorise la diversité végétale ? Comment


l’agriculteur peut-il obtenir ce résultat ?
Lisez attentivement le document 4 et relevez les apports de l’agriculture à la
biodiversité sur Terre. Comment cette diversité est-elle menacée ? Quelles solutions
sont mises en place ?

Aide 3 Suite à votre analyse du document 3, proposez un effet potentiellement très néfaste à
la diversité végétale (sauvage ou cultivée) de l’emploi de néonicotinoïdes. A l’aide du
paratexte du document 6, listez les effets néfastes d’une agriculture qui se
développerait au détriment d’écosystèmes naturels importants.

Aide 4 Sur le document 6, repérez des zones de forte extension agricole qui correspondent
aussi à des zones où la biodiversité est forte. Expliquez l'intérêt de maintenir des
écosystèmes naturels grâce au texte. Montrez ainsi que la mise en danger de la
biodiversité menace aussi les cultures.

Activité 2 : Limiter l’impact des agrosystèmes sur


l’environnement proche (documentaire)

2.1. Généralités
Cette activité a pour objectif de comparer différents modèles de culture pour une même espèce (le riz
et la vigne), afin d’aboutir à une réflexion sur le choix du mode de culture adapté : qui réduise les
impacts sur l’écosystème environnant tout en permettant d’assurer des récoltes suffisantes à long
terme. Il est intéressant de faire noter aux élèves que les deux vont de pair : en effet, les solutions très
efficaces ont des effets destructeurs sur l’écosystème environnant, mais vont souvent également avoir
une efficacité limitée dans le temps.
En termes de méthode, il est important dans cette activité d’insister sur les échelles de temps. Cette
activité se prête à une synthèse sous forme de schéma ou de tableau.

Objectifs notionnels :

● Les agrosystèmes ont une incidence sur la qualité des sols et l’état général de l’environnement
proche de façon plus ou moins importante selon les modèles agricoles ;
● Ce thème permet, à partir d’exemples choisis par l’enseignant, d’identifier des impacts liés aux
agrosystèmes et les solutions mises en œuvre pour les réduire.

Objectifs méthodologiques :

● Étudier, dans le cadre d’une démarche de projet, des modèles d’agrosystèmes ;

Document sous licence libre Creative Commons

7
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

● Comprendre leurs intérêts et leurs éventuels impacts environnementaux.

Durée : 1 heure environ.

Autres compétences mobilisables dans cette activité :

● Interpréter des résultats et en tirer des conclusions.

2.2. Présentation des documents

2.2.1. Ensemble documentaire A


Présentation des documents : Chercher un mode de culture résistant durablement aux
pathogènes

● Document 1 : Le document montre la réduction de la sensibilité aux infections par la simple


association de deux variétés. On note que même la sensibilité de la variété résistante diminue
lorsqu’elle est associée à une autre variété. Ce résultat peut être simplement intégré à la
réflexion, ou expliqué en utilisant le modèle de la sélection naturelle (différentes souches de
champignons étant différemment sélectionnées selon la variété infectée) et de la mosaïque
(difficulté de passer d’un plant de même variété à l’autre s’il y a mélange).

● Document 2 : On voit ici que l’insertion d’un gène de résistance va, après un certain temps,
faire augmenter l’infection par des souches de pathogènes virulentes, c’est-à-dire capables de
contourner la résistance. Ainsi, la sélection d’une variété de riz résistante conduit à la sélection
(par un processus darwinien) d’une souche de pathogène virulente ; la solution n’est donc pas
durable car la biodiversité évolue (modèle de la Reine Rouge / course aux armements). On
notera qu’il s’agit ici d’une monoculture.

● Document 3 : La rizipisciculture permet une réduction de pesticides, donc c’est une manière
de lutter contre le pathogène. L’effet potentiellement néfaste des pesticides a été évoqué à
l’activité précédente. Celui des engrais est évoqué au doc.4.
Remarque : Une autre association animaux - riziculture a été annoncée en ouverture de
chapitre, avec la photo des canards dans une rizière, association explicitée dans la page « Un
autre regard sur le chapitre 10 » p.162.

● Document 4 : On observe une forte augmentation des infections lorsque de l’azote est répandu
dans l’eau pour fertiliser le sol. Lutter efficacement contre le pathogène passe donc également
par une réduction des engrais azotés.
NB : cet effet peut être expliqué par une utilisation, par les champignons pathogènes, de l’azote
contenu dans les eaux, ce qui favorise leur propagation.

Suggestions de questions :

● Document 1 : Comparer la sensibilité de chaque espèce seule, puis associée à une autre
espèce.

● Document 2 : Comment évolue le nombre d’infections par des souches virulentes ? A quoi
cela peut-il être dû (relire le paratexte) ?

● Document 3 : Quel est l’avantage de la rizipisciculture, au vu des conclusions du doc.4 ?

● Document 4 : Montrer que la fertilisation pose un problème de gestion du pathogène.

Document sous licence libre Creative Commons

8
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

Sources :

● Document 1 : Zhu et al, Genetic diversity and disease control in rice, Nature, 2000.

● Document 2 : Koizumi, Blast Race Monitoring for Stable Use of Blast Resistance in Rice, in
Advances in Genetics, Genomics and Control of Rice Blast Disease, 2009.

● Document 3 : Mohanty, Testing of Blast Resistance in Different Doses of Rice Seedlings


Nitrogen and Seasons, Ann. Phytopath. Soc. Japan, 1982.

Ressources complémentaires :

● https://drive.google.com/file/d/1e-jGyhunprB2n9WJSeShBYCMvlV-sn4r/view
Les chiffres de la pollution.

● https://drive.google.com/file/d/1sCnosdaEqBZ6_JYX_MKM1a4UFTp5K_ew/view
Les pesticides au péril de notre santé, La Recherche.

● https://www.youtube.com/watch?v=_b5PA3ikRrE
Rizipisciculture à Madagascar : Les producteurs de Betafo à Madagascar pratiquent l'élevage
de carpes en rizière depuis longtemps. L'association APDRA les accompagne à produire riz et
poissons et à la diffusion de cette pratique. La vidéo présente et illustre la pratique culturale :
repiquage, empoissonnement, moissons, intérêts, etc.

2.2.2. Ensemble documentaire B


Cet ensemble s’attache plutôt à montrer le risque d’une surexploitation ou d’une destruction des
ressources (eau, sol), par une utilisation abusive mais aussi par l’emploi de produits à longue durée de
vie qui peuvent poser un problème de toxicité à long terme.

Présentation des documents : Préserver la capacité de production future

● Document 5 : Les courbes mettent en évidence une forte diminution des ressources en eau
dans ces régions, dont une passe sous le seuil de tension. La cause de cette diminution n’est
pas explicitée : on peut seulement proposer des hypothèses (modifications climatiques, sur-
exploitation d’origine agricole, industrielle, domestique…). En revanche, la mention d’une
exploitation d’origine quasi-exclusivement agricole (90 %) et de pratiques d’irrigation permet de
proposer l’agriculture au moins comme un facteur aggravant. La conséquence : une agriculture
plus difficile, une pression accrue sur la ressource en eau et la non-durabilité d’une agriculture
reposant sur l’irrigation.

● Document 6 : On repère immédiatement le coût financier et en bilan carbone d’un désherbage


mécanique total. On peut illustrer avec des photos de vignes enherbées et désherbées. Le
désherbage chimique a un coût moindre, mais on peut faire s’interroger sur le devenir des
produits (cf. doc. 8).

● Document 7 : Le désherbage augmente l’érosion des sols (cf. chapitre 9) et le ruissellement,


qui lui-même favorise l’érosion et diminue la rétention de l’eau. On peut faire le lien avec le
document 5 qui identifie l’eau comme une ressource déjà limitée.

Document sous licence libre Creative Commons

9
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

● Document 8 : On trouve des traces de DDT dans des sédiments déposés dans le lac dans les
années 90. Il contamine l'environnement proche et les espèces présentes dans le lac, plus de
20 ans après son interdiction en 1972. Cet exemple montre qu'un pesticide peut perdurer à
l'état actif très longtemps dans l'environnement, et qu'une remobilisation postérieure peut avoir
lieu. On observe à ce propos l’effet du désherbage : le document montre que le fait de
désherber favorise le ruissellement et donc l’entraînement des produits chimiques dans les
eaux.
NB : La toxicité de ces produits, non démontrée ici, est suffisamment connue pour pouvoir être
évoquée par les élèves à ce stade (au besoin faire une recherche sur les termes cités). Le DDT
est un insecticide aujourd'hui interdit pour sa toxicité sur l'Homme et l'environnement. Il était
utilisé dans cette région du lac de Saint-André pour éliminer les insectes invasifs.
Enfin, DDT et le glyphosate diffusent ensemble dans l'environnement : qu’en est-il de l'effet
cocktail ?

Suggestions de questions :

● Document 5 : Comment évolue la ressource en eau ? Proposez une explication. Quelle est la
conséquence de cette évolution sur la vie quotidienne ? Sur l’agriculture ? Une agriculture
irriguée est-elle durable dans ces régions ?

● Document 6 : Quel est le problème posé par le désherbage mécanique d’après ce document
?

● Document 7 : Quel est le problème posé par le désherbage ? Quelles sont les conséquences,
d’après vos réponses au document 5 ?

● Document 8 : Quel problème pose le désherbage chimique ?

Sources :

● Document 5 : Drain M., Eau et agriculture dans l'espace méditerranéen. In: L'information
géographique, volume 66, n°1, 2002. pp. 53-69.

● Document 6 : Entretien durable des sols viticoles : état des lieux et perspectives Xavier
Delpuech, IFV Pôle Rhône-Méditerranée.

● Document 7 : Impact des modes d’entretien de la vigne sur le ruissellement, l'érosion et la


structure des sols viticoles mécanismes et résultats expérimentaux, Le Bissonnais Y., &
Andrieux P., Progrès Agricole et Viticole Impact des modes d'entretien de la vigne sur le
ruissellement,l...moodle-ensat.inp-
toulouse.fr/pluginfile.php/12240/mod_folder/.../EROSION.pdf?...

● Document 8 : La Recherche, mars 2016 - n°509 https://www.larecherche.fr/node/35736

Ressources complémentaires :

● https://www.agriculture-nouvelle.fr/desherbage-les-viticulteurs-se-mettent-au-vert/
Photographies de vignes enherbées / désherbées, Cassagnes CR J, 2013.

● http://www.ipemed.coop/adminIpemed/media/fich_article/1349687884_IPEMED_Dyresamed.
pdf
Les dynamiques des ressources agricoles en Méditerranée. État des lieux, recommandations
et perspectives, Cheriet F., Mohavedi N., Rastoin J-L., IPEMED, 2011.

● http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/erosion-sols.xml

Document sous licence libre Creative Commons

10
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

Quelques conséquences locales et régionales des changements d'usages des sols liés aux
activités humaines, Lorin T., Lallemand F., El-Shafey A., Darboux F., 2018.

● https://waterfootprint.org/en/water-footprint/product-water-footprint/water-footprint-crop-and-
animal-products/
Water footprint of crop and animal products: a comparison, Mekonnen and Hoekstra, 2010.

● https://www.larecherche.fr/node/35736
Le glyphosate ressuscite le DDT, Sabatier P., La Recherche, 2016. Le document 8 est construit
à partir de cet article.

● https://www.arte.tv/fr/videos/079393-000-A/les-defis-d-une-autre-agriculture/
Reportage Les défis d’une autre agriculture : on suit, dans ce reportage, plusieurs agriculteurs
qui se posent des questions quant à leur pratiques agricoles et qui observent des effets de
l’agriculture intensive sur leur exploitation. Des pistes pour une autre agriculture sont
présentées.

2.3. Pistes d’exploitation : réponses attendues


Question 1. Les engrais favorisent l’infection par les pathogènes ; les pesticides sont toxiques ; les
variétés résistantes favorisent l’émergence de pathogènes résistants. Des solutions sont possibles :
association avec d’autres espèces, d’autres variétés, pas de désherbage.

Question 2. Dans le cas d’un désherbage mécanique, le bilan carbone et le coût sont élevés mais ce
n’est pas une pratique toxique ; dans le cas d’un désherbage chimique, il y a une pollution des eaux
mais le coût est réduit ; dans tous les cas (pour les deux modes de désherbage) cela favorise le
ruissellement, donc l’érosion des sols, la diminution des réserves d’eau, l’entraînement de produits
chimiques dans les nappes phréatiques.

Question 3. Hypothèses : modifications climatiques, sur-exploitation d’origine agricole, industrielle,


domestique. Conséquence : une agriculture plus difficile, une pression hydrique et la non-durabilité
d’une agriculture reposant sur l’irrigation.

Question 4. Pour lutter contre les pathogènes et les mauvaises herbes, les méthodes traditionnelles
d’associations d’espèces (rizipisciculture, diversité des variétés, enherbement) se montrent plus
durables. En effet, elles ont peu d’impact sur l’écosystème car elles ne dépendent pas ou peu d’un
épandage de produits phytosanitaires et d’engrais, qui peuvent à long terme se retrouver dans les sols
et les nappes phréatiques. Comme alternative à ces méthodes, la sélection de variétés résistantes en
monoculture n’est pas durable car elle n’a qu’un effet transitoire. Enfin, l’arrêt du désherbage
systématique a pour effet de diminuer le bilan carbone, et de retenir les sols et l’eau, qui est une
ressource limitée.

Activité 3 : Prendre exemple sur les écosystèmes


naturels (documentaire)

3.1. Généralités
Cette activité propose une approche plus positive que les deux précédentes, en montrant les apports
d’une bonne connaissance des milieux naturels à la mise en place d’agrosystèmes durables. Elle vise
à développer et à rendre cohérentes les idées de « choix durables » proposées au cas par cas suite à
l’étude des détériorations engendrées par les agrosystèmes sur le milieu naturel.

Document sous licence libre Creative Commons

11
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

Il s’agit de pousser les élèves à construire une réflexion étendue sur plusieurs séances, en intégrant
un grand nombre de notions abordées au cours des chapitres précédents, auxquels certains documents
font référence.

Objectifs notionnels :

● La recherche agronomique actuelle, qui s’appuie sur l’étude des processus biologiques et
écologiques,apporte connaissances, technologies et pratiques pour le développement d'une
agriculture durable permettant tout à la fois de couvrir les besoins de l’humanité et de limiter ou
decompenser les impacts environnementaux.

Objectifs méthodologiques :

● Adopter une démarche scientifique pour envisager des solutions réalistes à certaines de ces
problématiques.

Durée : 45 minutes à 1 heure.

Autres compétences mobilisables dans cette activité :

● Les exemples traités succinctement dans ces documents peuvent être le point de départ d’une
recherche plus approfondie dans le cadre de la démarche de projet ;
● Comprendre qu’un effet peut avoir plusieurs causes ;
● Savoir distinguer, dans la complexité apparente des phénomènes observables, des éléments
et des principes fondamentaux.

3.2. Présentation des documents


La pratique de l’agroforesterie s’inspire directement d’un écosystème naturel. L’objectif est de montrer
que cette pratique, déjà mise en œuvre, est à la fois durable et rentable.

3.2.1. Ensemble documentaire A


Présentation des documents : L’agroforesterie, un modèle cultural en développement

● Document 1 : Il s’agit simplement d’une définition de l’agroforesterie, assortie d’une illustration.


Aucune analyse n’est attendue. On peut souligner la notion de bénéfice en termes de
rendement et de durabilité (pratique ancestrale).

● Document 2 : Le document montre, chiffres à l’appui, deux bénéfices pour l’écosystème


environnant : le stockage du carbone grâce aux arbres (en comparant « orge seul » et « orge
+ arbres »), et la capacité à remplacer les engrais, donc à diminuer les apports de fertilisants.
En effet, la production est la même avec et sans engrais, lorsqu’on plante des arbres
légumineux. On peut faire le rapprochement avec les engrais verts vus dans le chapitre sur le
sol.

● Document 3 : Ici, il s’agit simplement d’une lecture de schéma, qui liste des bénéfices à la fois
pour l’agriculteur (brise-vent, diversification des produits, rétention d’eau, apports de matière
au sol…) et pour l’environnement proche (bien-être animal, protection des pollinisateurs,
stockage du carbone…). On peut aussi déduire de ces notions des bénéfices indirects, par
l’apport de services (vie du sol, apport de matière…) qui réduisent la nécessité de recourir aux
méthodes non durables abordées précédemment : apport d’engrais, irrigation, etc. et qui

Document sous licence libre Creative Commons

12
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

limitent certains dégâts dus à l’exploitation intensive de l’agrosystème, comme l’érosion des
sols et l’émission de GES.

Suggestions de questions :

● Document 1 : Montrez que l’agroforesterie procure des bénéfices à l’agriculteur et à


l’environnement.

● Document 2a : Comparez le bilan Carbone de l’orge seul et de l’orge accompagné d’arbres.


Quel est le bénéfice pour l’environnement ?

● Document 2b : Comparez le rendement de l’association maïs + légumineuses avec et sans


engrais. Les engrais sont-ils nécessaires ? Comparez avec le maïs seul avec et sans engrais.
Quelle solution est la plus intéressante pour l’agriculteur ? Pour l’environnement ? Concluez.

● Document 3 : Listez les bénéfices pour l’agriculteur. Quelles dégâts potentiels liés aux
agrosystèmes cette pratique permet-elle d’éviter ? Quels modes de culture occasionnant des
dégâts peuvent être abandonnés ou réduits ?

Sources :

● Document 2a : Compilation à partir de : L’agroforesterie, Outil de Séquestration du Carbone en


Agriculture, Hamon X., – Agroof, Dupraz C., – INRA de Montpellier Liagre F., – Agroof, 2009.

● Document 2b : Le défi alimentaire, Samuel Rebulard, Belin éducation, 2018.

● Document 3 : Ministère de l’Agriculture, 2015,


http://infographies.agriculture.gouv.fr/post/98304007262.

Ressources complémentaires :

● https://www.laforetnourriciere.org/carte-des-jardins-forets/
Carte de jardins-forêts en France (pour une géolocalisation de ces sites, une vulgarisation
scientifique et une diffusion de pratiques).

3.2.2. Ensemble documentaire B


Cette partie s’appuie sur la connaissance du cycle de décomposition dans les sols, vu au chapitre
précédent. Elle permet de montrer que la valorisation des déchets, inspirée du recyclage naturel, est à
la fois une source d’énergie et un moyen d’éviter un gaspillage.

Présentation des documents : Le recyclage des déchets agricoles

● Document 4 : Il s’agit d’identifier ici le double avantage pour l’agriculture : une énergie
renouvelable, issu de ses propres productions ; un engrais vert, limitant le recours à l’azote de
synthèse.

● Document 5 : On peut souligner la faiblesse des chiffres (1,8 % des énergies renouvelables
qui ne représentent elles-mêmes que 16 % de l’énergie brute, ce qui fait moins de 0,3 %), et
l’intérêt des résidus végétaux, même si là encore les chiffres ne sont pas énormes : 300 m3 de
méthane produits tout au plus pour 1 tonne de matière brute.

Suggestions de questions :

Document sous licence libre Creative Commons

13
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

● Document 4 : Listez les bénéfices pour l’agriculteur, et les pratiques qui peuvent être ainsi
évitées.

● Document 5 : Discutez de la place de la méthanisation dans la production actuelle d’énergie.

Sources :

● Document 4 : Infographies du ministère de l’Agriculture, 2017,


http://infographies.agriculture.gouv.fr/post/158107749007

● Document 5 : Biométhane et injection sur le réseau de gaz naturel, 2018,


https://cegibat.grdf.fr/dossier-techniques/marche-energie/injection-biomethane-reseau-gaz-
naturel

Ressources complémentaires :

● https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/methanisation_fr_2017.pdf
Méthanisation, Feuille de route stratégique : Feuille de route stratégique de l’ADEME qui
présente le développement possible de la méthanisation à l’horizon 2050 et en déduit les
besoins prioritaires de recherche et développement, 2017.

3.2.3. Ensemble documentaire C

Troisième source d’inspiration : celle des relations interspécifiques. Cette partie peut faire écho à celle
sur la biodiversité (activité 1), et aux diverses autres méthodes durables de lutte contre un pathogène
vues à l’activité 2.

Présentation des documents :

● Document 6 : On peut réaliser un calcul de l’efficacité des parasites (calcul de la proportion de


superficie infectée avant et après lâcher de guêpes parasites) : ainsi 93,5 % de la surface
initialement infectée a été sauvée. Cependant, il est également possible de s’interroger sur les
suites écologiques de ce lâcher massif de parasites.

● Document 7 : Le cycle naturel peut être exploité à son avantage par l’Homme. On peut
souligner que le phénomène s’auto-amplifie, puisque c’est la reproduction de la guêpe qui tue
les cochenilles mais qui produit aussi d’autres guêpes, et ce, tant que la cochenille est présente.
Deux modes d’action sont possibles, que l’on peut retrouver à partir du texte et de schéma :
attirer les guêpes en pulvérisant le composé volatil ; élever directement des guêpes en
laboratoire pour les relâcher ensuite.

Suggestions de questions :

● Document 6 : Calculer la superficie de culture de manioc sauvée par le lâcher de guêpes.

● Document 7 : Comment l’Homme peut-il utiliser ce cycle naturel à son profit ? Quelles
peuvent être les conséquences ?

Sources :

● Document 6 : Freiner la propagation de la cochenille rose du manioc dans la sous-région du


Grand Mékong, Organisation des Nation Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
http://www.fao.org/in-action/curbing-the-spread-of-cassava-pink-mealybug-in-the-greater-
mekong-subregion/fr/

Document sous licence libre Creative Commons

14
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

Ressources complémentaires :

● https://www.ird.fr/la-mediatheque/fiches-d-actualite-scientifique/146-lutte-contre-la-cochenille-
du-manioc-des-guepes-parasites-dopees
Lutte contre la cochenille du manioc : des guêpes parasites dopées, Institut de Recherche pour
le Développement, 2002.

● https://www.pourlascience.fr/sd/environnement/la-lutte-biologique-strategie-durable-7160.php
La lutte biologique, stratégie durable, Calatayud P-A., Pour la Science, 2013.

● https://www.arte.tv/fr/videos/056813-000-A/les-nouveaux-guerriers-des-champs/
Le reportage, Les nouveaux guerriers des champs, apporte une vision historique de cette
pratique, et permet de faire un état des lieux des usages actuels. Les exemples sont nombreux,
sur plusieurs endroits et différents agrosystèmes, et ils permettent d’illustrer concrètement cette
lutte du quotidien contre les ravageurs. Le reportage montre lucidement les avantages et les
déconvenues de la lutte biologique.

3.3. Pistes d’exploitation : réponses attendues


Question 1.
● Agroforesterie : Aide à la productivité grâce aux minéraux puisés dans le sol par les arbres,
aux nutriments apportés par la chute des feuilles, à l’azote dans le cas d’arbres légumineux.
● Méthanisation : production d’engrais grâce aux résidus de méthanisation. Ces engrais
permettent d'augmenter la productivité de l'agrosystème.

Question 2. Lutte contre les parasites en évitant l’épandage de pesticides toxiques et peu efficaces,
car ils ont un effet très limité dans le temps (dans cet exemple).

Tableau-bilan montrant les avantages de pratiques agronomiques


s'inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels : l'agro-
écologie.

Pratique Parallèle dans un Objectifs Avantages pour Avantages pour


agronomique écosystème l’Homme l’environnement
naturel

Méthanisation Recyclage par les Production de Energie moins Diminution des


décomposeurs du bio-énergie chère émissions de GES
sol

Stockage du
Plantation Forêt Carbone
d’arbres
(agroforesterie) Rétention de Pas d’irrigation Préservation des
l’eau ressources

Rétention des Sols fertiles


sols

Document sous licence libre Creative Commons

15
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

Apport de Pas d’ajout Préservation des


minéraux aux d’engrais nappes
récoltes chimiques tout en phréatiques, pas de
augmentant les marées vertes
Arbres Légumineuses Enrichis- rendements
légumineux dans une prairie sement en
azote du sol

Méthanisation Recyclage par les Production


décomposeurs du d’engrais verts
sol

Lutte biologique Relations Disparition des Pas d’épandage Moins de pollution


proies/prédateurs parasites de de pesticides
plantes (toxiques,
coûteux)
Efficacité à long
terme

Activité 4 : La place de l’agriculture au XXIe siècle


(débat)

4.1. Généralités
L’objectif de cette activité est de réutiliser toutes les notions vues dans le chapitre et dans les deux
précédents, afin d’essayer de proposer des solutions durables. Elle vise aussi à remettre la réflexion,
jusqu’alors purement centrée sur l’agriculteur, dans une perspective à plusieurs acteurs : société civile,
chercheurs, industriels, associations, état etc., et à intégrer des facteurs économiques, déterminants
dans les choix effectués par les agriculteurs.

Objectifs notionnels :

● La recherche agronomique actuelle, qui s’appuie sur l’étude des processus biologiques et
écologiques, apporte connaissances, technologies et pratiques pour le développement d'une
agriculturedurable permettant tout à la fois de couvrir les besoins de l’humanité et de limiter ou
decompenser les impacts environnementaux.

Objectifs méthodologiques :

● Comprendre les mécanismes de production des connaissances scientifiques et les difficultés


auxquelles elle est confrontée (complexité des systèmes, conflits d’intérêts, etc.) ;
● Les élèves appréhendent une problématique liée à l'impact environnemental d'un agrosystème
et envisagent des solutions réalistes et valides.

Autres compétences mobilisables dans cette activité :

● Pratiquer des démarches scientifiques :


○ Comprendre qu’un effet peut avoir plusieurs causes ;

Document sous licence libre Creative Commons

16
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

○ Savoir distinguer, dans la complexité apparente des phénomènes observables, des


éléments et des principes fondamentaux.

● Adopter un comportement éthique et responsable :


○ Identifier l’incidence (bénéfices et nuisances) des activités humaines sur
l’environnement à différentes échelles ;
○ Comprendre les responsabilités individuelle et collective en matière de préservation
des ressources de la planète.

Durée : Au moins 1h30.

4.2. Présentation des documents


On pourra utilement commencer par une définition ou une recherche sur la définition légale de
l’agriculture biologique. Ces documents permettent d’ouvrir le débat sur la faisabilité d’une conversion
au « bio » pour toutes les exploitations.

Ensemble documentaire A
Présentation des documents : L’agriculture biologique, solution durable ?

● Document 1 : On soulignera dans cette étude la prise en compte de tous les résidus de
pesticides, y compris certains qui, bien qu’utilisés en agriculture biologique, sont toxiques.
Le document met en évidence une présence plus faible de ces résidus sur la majorité des
produits issus de l’AB.
On peut ouvrir la discussion avec les élèves sur plusieurs points concernant ce résultat :
l’utilisation de pesticides « autorisés » dans l’agriculture biologique (revoir les conditions du
label), la diffusion de produits venant de parcelles limitrophes non « biologiques », etc.

● Document 2 : Ce document met en évidence l’efficacité d’une pratique de l’agriculture


biologique : la rotation des cultures. Elle évite l’utilisation d’herbicides. Cette pratique peut
cependant être discutée : elle devrait être mise en regard avec l’efficacité d’herbicides, et
demande un investissement (la rotation de 6 cultures n’est pas une chose aisée à mettre en
place).

● Document 3 : Le document pose, sans la résoudre, la question de l’utilisation des terres. La


productivité étant un peu moindre, ce qui est compensé pour l’agriculteur par le prix (cf. docs 4
et 5), il n’en reste pas moins que la surface cultivée doit être augmentée pour maintenir une
même production en France. Deux questions doivent émerger de ce constat : une telle
productivité est-elle nécessaire ? Une telle surface est-elle disponible ?

● Documents 4 et 5 : Ce document souligne les incitations, mais aussi les freins, d’origine
économique, qui sont sous-jacents au problème de la conversion à l’agriculture biologique. En
termes d’incitation, on relève le prix élevé de vente, le coût des produits phytosanitaires, une
prime proposée par l’État. En termes de frein, la baisse de productivité.

Suggestions de questions :

● Document 1 : Quel est le bénéfice de l’agriculture biologique pour la santé humaine ? Ce


bénéfice est-il absolu ? Comment expliquer la présence de résidus de pesticides en agriculture
biologique ?

Document sous licence libre Creative Commons

17
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

● Document 2 : Montrez que le « zéro pesticides » peut être compensé par des techniques de
lutte contre les espèces nuisibles plus respectueuses de l’environnement. Complétez cette
démonstration par des recherches personnelles sur l’efficacité des pesticides.

Sources :

● Document 1 : The 2016 European Union report on pesticide residues in food, European Food
Safety Authority. EFSA Journal published by John Wiley and Sons Ltd on behalf of European
Food Safety Authority, 2018.

● Document 2 : Grandes cultures biologiques, les clés de la réussite, Guide technique réalisé par
le réseau agriculture biologique des Chambres d'agriculture.

● Document 3 : Compilé à partir de données de France Agrimer et d’Agreste (Bureau des


Statistiques sur les Productions et les Comptabilités Agricoles, banque de données en ligne
pour les données en conventionnel ; Variétés et rendements biologiques – Récolte 2016 par
France Agrimer pour le bio).

Ressources complémentaires :

● https://www.agter.org/bdf/fr/corpus_chemin/fiche-chemin-208.html
Des ressources sur l’utilisation des surfaces cultivables dans le monde, Merlet M., 2013.

● https://inra-dam-front-resources-cdn.wedia-group.com/ressources/afile/418767-54570-
resource-rapport-glyphosate-inra.pdf
Des ressources sur les alternatives aux herbicides, INRA, 2017.

● https://agriculture-de-conservation.com/sites/agriculture-de-
conservation.com/IMG/pdf/tcs101_11a16_recherche_ptnb.pdf
Des ressources sur les alternatives aux herbicides, Agronomie, Écologie et Innovation, 2019
(cf figure 5 de ce rapport).

● Des ressources sur les conséquences de l'utilisation des pesticides :


Ces molécules qui nous empoisonnent. Les solutions des scientifiques, La Recherche, hors-
série, 2019.

Ensemble documentaire B
Ces documents placent le débat dans le contexte des modifications climatiques, et permettent de se
questionner sur les impacts bénéfiques ou délétères de l’agriculture sur le climat. Il convient de rappeler
que l’agriculture peut être un gros contributeur à l’émission de GES, ce qui a été suggéré par les
activités précédentes.

Présentation des documents : Le défi du changement climatique : sommes-nous prêts ?

● Document 6 : Ce document présente un effet du réchauffement sur l’agriculture : l’avancée de


la date des vendanges (et de toutes les récoltes), donc un bouleversement des pratiques.

● Document 7 : Ce document vise à montrer un potentiel stockage du carbone dans les sols à
condition de modifier les pratiques agricoles dans ce sens. Les chiffres sont à rapporter au total
de production humaine. On pourra utilement calculer des pourcentages de réduction de
production (moins de 1 % dans tous les cas, mais ces effets s’ajoutent).

Document sous licence libre Creative Commons

18
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

● Document 8 : Ce document montre comment l’adaptation des pratiques culturales permet


d’atténuer l’effet du réchauffement sur les cultures : le choix de variétés tardives et/ou le semis
plus tardif permet de conserver une certaine productivité, qui s’effondre en l’absence de ces
pratiques. Si l’on n’intègre pas l’hypothèse d’un effet bénéfique d’un fort taux de CO2 pour la
plante, compensant les pertes d’eau, on a en revanche un scénario catastrophe.

Suggestions de questions :

● Document 6 : Quel effet peut avoir le réchauffement climatique sur l’agriculture ?

● Document 7 : Calculez la réduction de GES due à l’ensemble des pratiques listées (pour la
seule France) sur l’émission globale de GES. Quels autres leviers de réduction des GES
pourriez-vous proposer ?

● Document 8 : Comment cet effet peut-il être contrebalancé par l’agriculteur ? Concluez sur
l’importance de la conservation de la diversité génétique des espèces cultivées.

Sources :

● Document 6 : Chiffres clés du climat France et Monde, Service de l’Observation et des


Statistiques (SOeS), 2017.

● Document 7 : https://agriculture.gouv.fr/infographie-les-contributions-possibles-de-
lagriculture-et-de-la-foret-la-lutte-contre-le-changement
Infographie - Les contributions possibles de l'agriculture et de la forêt à la lutte contre le
changement climatique, Ministère de l’Agriculture, 2015.

● Document 8 : Maize yields over Europe may increase in spite of climate change, with an
appropriate use of the genetic variability of flowering time, Parent B., et al., 2017.

Ressource complémentaire :

● https://www.youtube.com/watch?v=UKNaZ4RSa4c
Génération climat : Quels sont les liens entre agriculture et changement climatique ?, Fondation
Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, 2017.
Capsule vidéo visionnable en classe avec les élèves montrant des liens entre réchauffement
climatique et agriculture.

Ensemble documentaire C
Cet ensemble pose la question des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), question socialement
vive, qu’il convient de décrypter à partir de données scientifiques.

Présentation des documents : Le génie génétique : une avancée prometteuse ?

● Document 9 : Cet exemple permet de positionner le débat sur un autre terrain que celui des
plantes résistantes aux herbicides. On observe ici que la plante transgénique possède une
capacité de résistance à la sécheresse, puisqu’elle a dans des conditions de sécheresse un
aspect comparable à celui d’une plante normale non soumise à déshydratation. Ce résultat est
à mettre en parallèle avec les conclusions précédentes sur le réchauffement climatique.

Document sous licence libre Creative Commons

19
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

● Document 10 : L’article présenté vise à pointer du doigt les enjeux économiques liés à
l’utilisation d’OGM : plus coûteuses à produire, elles sont plus chères à l’achat, et ce d’autant
plus que les laboratoires les produisant sont en situation de quasi-monopole.

Suggestions de questions :

● Document 9 : Quel peut être l’avantage pour l’agriculteur d’utiliser des plantes portant les
modifications réalisées dans cette expérience ? Dans quelles circonstances / lieux cela aura-t-
il davantage d’intérêt ?

● Document 10 : Quel est le danger d’une agriculture reposant uniquement sur des OGM ?

Source :

● Document 9 : Improved drought tolerance without undesired side effects in transgenic plants
producing trehalose, Sazzad K., et al, Plant Mol Biol, 2007.
https://www.researchgate.net/profile/Kjell-
Ove_Holmstroem/publication/6376188_Improved_drought_tolerance_without_undesired_side
_effects_in_transgenic_plants_producing_trehalose/links/09e41506ac0e3ab009000000.pdf

Ressources complémentaires :

● http://owni.fr/files/2012/02/hauteautorite.pdf
Des débats d’opinion autour du moratoire sur les OGM : avis du Comité Préfigurant la Haute
Autorité sur les OGM, justifiant l’interdiction du maïs MON 810 sur le territoire français.

● Des réactions suite à ce débat :


○ http://nonaumoratoire.free.fr/lemonde20080131.pdf
○ http://nonaumoratoire.free.fr/avis20080109.htm
○ https://www.dailymotion.com/video/x40dno
○ https://www.pseudo-sciences.org/IMG/pdf/Berge-RicrochMON810_w.pdf
(Analyse critique du rapport pré-cité par 2 chercheurs de l’INRA, appuyé par une
recherche bibliographique)

4.3. Équipes et rôles


● Équipe 1, rôle : Groupe d’agriculteurs

○ Positions possibles :

■ Sur le sujet n°1 : avis partagés sur l’efficacité des méthodes alternatives,
demandant un travail accru, pas forcément très efficaces. Favorables à
l’extension des terres agricoles. Inquiétude sur la rentabilité économique.

■ Sur le sujet n°2 : Pessimistes sur la capacité à s’adapter au réchauffement


climatique. Inquiétude sur la possibilité de mettre en place les leviers proposés
pour résoudre le problème, dont ils voient les effets sur le terrain. Réfutent la
responsabilité des agriculteurs en montrant les efforts déjà mis en place en
termes de réduction des GES.

■ Sur le sujet n°3 : Favorables à l’utilisation des OGM pour des raisons
économiques et de rentabilité. Inquiets sur l’aspect économique.

Document sous licence libre Creative Commons

20
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

● Équipe 2, rôle : Experts de l’INRA et du GIEC

○ Positions possibles :

■ Sur le sujet n°1 : Favorables à l’agriculture biologique. De nombreuses études


montrent la fiabilité des méthodes alternatives, et les effets sur la santé de
nombreux produits. Poussent à une utilisation à 0% de ces produits (encore
autorisés en AB lorsqu’il n’y a pas d’autre alternative).

■ Sur le sujet n°2 : Tirent la sonnette d’alarme sur le réchauffement climatique.


Mettent en avant la mise en place de banques de semences, de recherches
sur les énergies vertes, demandant le concours des agriculteurs.

■ Sur le sujet n°3 : Très favorables dans l’ensemble, face aux défis de la
demande alimentaire. Sont persuadés que nourrir l'humanité dans le futur n'est
possible qu'avec des OGM. Confiants dans leur capacité à produire des
semences ne présentant aucun risque, ni pour le consommateur (aucun risque
démontré), ni pour l’environnement (risque maîtrisé).

● Équipe 3, rôle : Association de consommateurs

○ Positions possibles :

■ Sur le sujet n°1 : Demandent un retrait des produits présentant des risques
pour la santé. Favorables à un « tout AB ».

■ Sur le sujet n°2 : Avis partagés. Le groupe peut contenir des climato-
sceptiques, pour qui ce problème occulte celui des pesticides.

■ Sur le sujet n°3 : Défavorables. Inquiets sur le risque pour le consommateur.

● Équipe 4, rôle : Association de défenseurs de l’environnement

○ Positions possibles :

■ Sur le sujet n°1 : Farouchement opposés à tout épandage de produits


phytosanitaires, néfastes à l’environnement.

■ Sur le sujet n°2 : Positions partagées : consensus sur la nécessité de lutter


contre le réchauffement, mais certains accusent les agriculteurs d’en être
responsables alors que d’autres peuvent se montrer constructifs. Soulèvent le
débat les agrocarburants, nécessitant plus de terres cultivées, donc une
empreinte sur la planète.

■ Sur le sujet n°3 : Farouchement opposés aux OGM pour des raisons
environnementales (risque de dispersion dans le milieu).

● Équipe 5, rôle : Représentants de l’industrie du domaine agricole (semenciers, fabricants


d’outils, de produits phytosanitaires)

Document sous licence libre Creative Commons

21
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

○ Positions possibles :

■ Sur le sujet n°1 : Position modérée. Tempèrent les accusations sur la toxicité
de leurs produits, assurant calculer précisément les doses pour limiter l’impact.
Défendent les produits autorisés en AB comme étant non toxiques.

■ Sur le sujet n°2 : Proposent des solutions techniques : méthanisation,


agrocarburants, outils moins polluants, etc.

■ Sur le sujet n°3 : Très favorables aux OGM. Assurent la transparence de leurs
procédés et réfutent les accusations de monopole.

4.4. Le débat
Débat possible :

Le débat peut prendre la forme d’un jeu de rôles, avec un animateur proposant à tour de rôle d’échanger
sur les 3 sujets. Ce débat peut faire intervenir un seul représentant de chaque groupe, à partir de
positions élaborées ensemble, en partant des documents (et éventuellement enrichies par des
recherches personnelles). Il peut aussi y avoir un membre de chaque groupe désigné pour intervenir
sur un sujet spécifique.

Des compléments permettant d’enrichir le débat :

Autres acteurs possibles : représentants du gouvernement/élus locaux, ONG luttant contre la faim dans
le monde, habitants d’une zone rurale, citadins, etc.
Une fiche méthode « Participer à un débat » p. 292 permet aux élèves de s’organiser.

Exercices

5.1. Tester ses connaissances

Exercice 6 : Rédigez une courte synthèse sur le sujet : En quoi la


recherche scientifique peut-elle favoriser une agriculture durable ?
Compétence principalement travaillée : Synthétiser des informations.

Correction :

Aujourd’hui, pour faire face à une demande alimentaire croissante, l’agriculture est entraînée vers un
modèle intensif et productiviste. Mais ce modèle montre ses limites dans le temps : il dégrade les
systèmes naturels environnants, sans lesquels il ne peut survivre, et n’est donc pas durable. Des
solutions sont à développer pour passer vers un autre modèle agricole. Comment les avancées
scientifiques peuvent-elles être un secours ? Nous verrons tour à tour les défis auxquels est confrontée
l’agriculture pour voir comment la recherche peut apporter son soutien.

I - Réduire l’irrigation

Dans les régions où l’eau douce est une ressource limitée, une agriculture reposant sur l’irrigation n’est

Document sous licence libre Creative Commons

22
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

pas durable dans le temps. Pour remédier à la pénurie d’eau dans les zones arides, il est nécessaire
de développer des variétés résistantes à la sécheresse. Plusieurs pistes de recherche sont possibles :
puiser dans les réserves de biodiversité de variétés cultivées conservées par certains instituts de
recherche, utiliser la recherche agronomique pour développer, par croisement ou sélection, des
variétés adaptées à des climats secs, ou encore se tourner vers le génie génétique pour mettre au point
des espèces cultivables portant des gènes de résistance à la sécheresse issus d’autres espèces
végétales.

II - Réduire les intrants

L’utilisation massive de produits phytosanitaires (antibiotiques, insecticides, herbicides…) et d’engrais


azotés en particulier, pose des problèmes d’empoisonnement du milieu environnant. Cependant, pour
assurer des récoltes correctes, il est nécessaire de lutter contre les ravageurs et, souvent, d’enrichir le
sol pour compenser l’exportation de matière lors des récoltes. Les instituts de recherche agronomique
peuvent cependant étudier et diffuser de nouvelles pratiques visant à assurer ces objectifs sans, ou
avec un moindre recours aux intrants. Par exemple, les associations bien choisies d’espèces végétales
ou animales ont fait leurs preuves, ou d’autres méthodes comme la rotation des cultures ou
l’agroforesterie. Ces méthodes sont certes ancestrales, mais elles doivent être améliorées et
optimisées pour répondre aux besoins actuels d’une agriculture plus productive. Là encore, le
développement par modification génétique ou sélection variétale de variétés résistantes, à certains
insectes ou parasites par exemple, peut être aussi une solution.

III - Réduire les rejets de GES

L’agriculture est un contributeur important à l’émission de GES, en particulier de méthane, mais aussi
de dioxyde de carbone suite à une forte mécanisation. L’utilisation du méthane pour produire de
l’énergie permet de transformer ce dernier en CO2, qui a un effet de serre moindre. Les résidus
agricoles, les déjections animales peuvent être utilisés dans ces méthaniseurs. Il est aussi possible de
produire du biocarburant avec ces déchets. Ces solutions ne peuvent être développées par les
agriculteurs eux-mêmes et nécessitent une contribution de l'ingénierie mécanique et de l’industrie
chimique.

Pour conclure, la double injonction de rendement important (car l’agriculture moderne ne saurait être
vivrière dans une société où moins de 3% de la population cultive la terre) et de respect de
l’environnement rend indispensable la contribution de la recherche scientifique à l’élaboration de
solutions durables pour l’agriculture.

Document sous licence libre Creative Commons

23
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

Carte mentale montrant les différents leviers d'action vers l'essor d'une agriculture productive et
durable.

Source(s) : Article L’essor enivrant du bio, page 86, La Recherche hors-série n°29, 2019.
https://www.larecherche.fr/lessor-enivrantdu-vin-bio

5.2. S’entraîner

Exercice 7 : Réduire l’érosion des sols


Compétence principalement travaillée : Tirer des informations d’un tableau.

Correction :

1. Le paillage avec les résidus est la méthode permettant de minimiser l’érosion, quelle que soit la
pente.

2. La pente accentue l’érosion. C’est là encore le paillage qui réduit au maximum cet effet (facteur 10
entre des pentes de 4 et 20 %, contre un facteur 50 à 60 pour les deux autres traitements).

Source(s) :

● Document 2 : Potentiel du paillage pour réduire l'érosion et restaurer la productivité des sols
tropicaux : une revue en Afrique francophone, Roose E., IRD Montpellier, 2015.

Document sous licence libre Creative Commons

24
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

Exercice 8 : Le choix d’une culture adaptée


Compétence principalement travaillée : Tirer des informations d’un graphique.

Correction :

1. Lorsqu’on coupe l’irrigation en année sèche, la réduction est de 16 à 9 kt/an pour une exploitation
irriguée, soit une baisse de 41 %, alors que l’exploitation non irriguée passe de 8 à 6kt/an soit une
baisse de 25 % (on peut se questionner sur l’origine de cette baisse). Par rapport à une année humide,
l’exploitation irriguée perd le même pourcentage (41 %) mais l’exploitation non irriguée perd également
40 % (passage de 10 à 6 kt/an).

2. Pour le maïs, les chiffres sont les suivants : l’exploitation irriguée perd 53 % de ses récoltes par
rapport à une année sèche irriguée et 70 % par rapport à une année humide. L’exploitation non irriguée
a des rendements très bas (de 2 à 5 kt/an alors que l’exploitation irriguée a un rendement de 8 à 30
kt/an), elle voit sa production baisser d’environ 66% lors d’une année sèche par rapport à une année
humide.

3. L’abricotier réagit bien mieux que le maïs à l’absence ou à la réduction d’irrigation. C’est sans doute
une culture bien mieux adaptée à la région et au climat.

4. Le maïs est originaire d’un pays humide, son installation (donc son adaptation) est plus récente que
l’abricotier, qui vient d’une région tempérée, ayant des saisons sèches et humides, et donc qui résiste
probablement mieux, naturellement, à la sécheresse.

Source(s) :

● Document 1 : L’adaptation de l’agriculture à la disponibilité de la ressource en eau - Le cas de


la Drôme des Collines, Rucheton G., Morardet S., Ruelle P., Fusillier J-L., Fabre J., NESE n°
39, Avril 2015, pp. 57-82.

5.3. S’entraîner en s’autoévaluant

Exercice 9 : Le riz doré, un OGM controversé


Compétences principalement travaillées : Synthétiser des informations ; débattre, raisonner,
argumenter.

Correction :

L’objectif affiché du riz doré est de lutter contre les carences en vitamine A. Or, on observe sur le
document 2 que le riz doré contient environ 10 fois plus de vitamine A que le riz naturel. Une portion
de 200g contient 200 % des AJR, ce qui signifie qu’une portion de 100g par jour suffit à couvrir les
besoins. C’est la raison pour laquelle cet OGM a été développé.
Cependant, on apprend que cette propriété est due à l’introduction d’un gène issu de la jonquille. La
jonquille est une plante toxique, produisant des substances capables d’endommager le système
nerveux. Or, un précédent avec le soja nous montre que des substances venant de la plante d’origine
et autres que la molécule d’intérêt (ici la vitamine A, un acide aminé pour le soja) peuvent aussi être
synthétisées par la plante OGM. Pour le soja OGM, il s’agissait simplement d’allergènes issus de la

Document sous licence libre Creative Commons

25
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

noix de cajou. Pour le riz doré, le risque de le voir contenir des neurotoxiques est trop grand pour être
envisagé, c’est pourquoi le projet a été modifié.

Autoévaluation et coup de pouce associé au niveau de maîtrise :

● Niveau 1 : Je repère les informations importantes dans un document et je les exploite pour
répondre à la consigne :
○ Repérez l’apport en vitamine A dans un riz naturel, puis dans le riz OGM.
○ Faites le lien entre les apports nutritifs des deux types de riz et la question posée.

● Niveau 2 : Je repère dans tous les documents des informations que j’exploite pour répondre à
la consigne :
○ Présentez les avantages et les inconvénients du soja transgénique élaboré par les
scientifiques dans les années 2000.
○ Relevez au moins deux types de molécules produites par les Jonquilles.

● Niveau 3 : Je mets en relation les données des différents documents pour répondre à la
consigne :
○ Dans la manipulation génétique permettent de produire le riz transgénique, identifiez
l’organisme donneur du gène et l’organisme receveur.
○ Formuler alors une hypothèse sur les conséquences alimentaires du riz doré.

● Niveau 4 : Je mets en relation les données des différents documents avec mes connaissances
pour répondre à la consigne :
○ Expliquez alors le changement de stratégie : pourquoi le riz doré n’a-t-il jamais été
commercialisé ?

5.4. S’exercer de façon guidée


(Guide de résolution pour l’élève présent dans la partie « corrigés » du manuel)

Exercice 10 : S’exercer de façon guidée


Compétence principalement travaillée : Synthétiser des informations.

Correction :

On observe sur le premier document que l’épaisseur de la coquille des œufs des jeunes faucons
diminue aux alentours de 1946 et ne commence à ré-augmenter qu’à partir de 1975. Or, on sait que le
DDT a été utilisé en France de 1944 à 1972, ce qui laisse supposer que cet insecticide est responsable
de la fragilisation des œufs, qui compromet la survie des jeunes. Un même effet semble être observé
dans les Channel Islands : bien qu’on ne connaisse pas l’effectif de la population de pélicans avant
1960, date de début d’utilisation du DDT, on constate qu’elle est très basse en 1970, quand le DDT
était encore utilisé, et remonte après que, suite à son interdiction en 1972, la teneur en DDT dans l’eau
diminue. On peut supposer que le produit a le même effet sur les œufs de pélicans que de faucons, les
fragilisant et compromettant leur survie, ce qui diminue l’effectif de la population. Ainsi, on peut justifier
l’interdiction du DDT car il détruit les populations d’oiseaux sauvages, et cette interdiction a permis à
ces populations de se porter mieux.

Source(s) : Platform Session on the Palos Verdes Shelf Superfund Site: Current Understanding of
Environmental Risks, Setac Globe, 2013, https://globearchive.setac.org/2013/january/palos-verdes-
shelf.html

Document sous licence libre Creative Commons

26
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

Guide de résolution disponible en fin de manuel :

● Question en lien avec l’analyse des documents : comment lire les graphiques présentés ?
Essayez de résumer chaque graphique en une phrase : ce qui varie (en ordonnées) et comment cela
varie (augmentation ou diminution globale), sans vous attarder sur les détails.

● Questions en lien avec l’analyse des documents : comment faire des liens entre toutes les
informations ?
Après l’analyse des graphiques, reprenez le texte introductif pour essayer de le mettre en relation avec
les nouvelles informations trouvées. Vous pouvez souligner les éléments qui semblent coïncider entre
le texte et les graphiques et regarder, par exemple, les dates. Quel lien de causalité peut-on établir
entre épaisseur de la coquille, survie des jeunes et taille des populations d’oiseaux ?

● Questions en lien avec la rédaction de la réponse : comment ordonner mes informations


pour répondre de façon structurée ?
Montrez les coïncidences temporelles : quel est l’effet de l’apparition du DDT sur les effectifs de
population d’oiseaux ? Et l’effet de son interdiction ? Cherchez ensuite à montrer des liens de cause à
effet : comment le DDT a-t-il pu réduire les populations d’oiseaux (document 1) ?

5.5. Résoudre un problème

Exercice 11 : Améliorer une exploitation de façon durable


Compétences principalement travaillées : Synthétiser des informations ; argumenter ; fonder ses
choix de comportement responsable vis-à-vis de sa santé ou de l’environnement en prenant en compte
des arguments scientifiques.

Correction :

Tout d’abord, étudions la pression du troupeau de M. Leblanc sur le pâturage. Son troupeau est de 200
bêtes qu’il laisse 30 jours sur un pré de 30 hectares soit 300 000 m2 (1 ha =100m x 100m). Ce qui fait
une charge de (300 000/ (30 x 200)) = 50m2/jour/bête. Il est donc en situation de surpâturage. Le
surpâturage provoque un certain nombre de dommages sur la prairie : le recouvrement végétal est peu
dense, la croissance ralentie, la prairie se re-nouvellera moins bien après avoir été surpâturée.

D’autre part, cette prairie est chez M. Leblanc monospécifique, formée donc d’une seule espèce, le ray-
grass. Or, comme on le voit sur le document 2, la productivité de la prairie est meilleure si elle est
constituée de plusieurs espèces. En outre, le mélange d’espèce rendit inutile l’irrigation, puisqu’il y n’y
a que peu de différence de productivité entre une prairie irriguée et non irriguée constituée de plusieurs
espèces.

En outre, M. Leblanc possède des vaches normandes, qui est une race produisant beaucoup de lait,
mais qui consomme aussi énormément d’herbe. Avec une telle espèce, 43% de la production primaire
va aux décomposeurs, contre 56 % avec des vaches jersiaises, plus petites. Or, ce sont les
décomposeurs qui fertilisent les sols en utilisant ces résidus. Plus les décomposeurs sont nourris, plus
le sol est entretenu et pourra produire de prairie.
Pour résumer, M. Leblanc, s’il veut rendre plus durable son exploitation, a quelques modifications à
faire :
● se tourner vers des races de vaches certes moins productives, mais consommant moins
également, ce qui permettra d’entretenir plus durablement le sol des prairies. Les vaches
jersiaises, par exemple, sont toutes indiquées : elles produisent certes moins de lait, mais cela
est compensé par le prix à l’achat qui est plus élevé pour ce lait de meilleure qualité.

Document sous licence libre Creative Commons

27
Livre du professeur - SVT 2de - Chapitre 10 : Vers une gestion durable des agrosystèmes

● Semer ses prairies avec des espèces différentes : cela rendra la prairie plus productive, il aura
moins besoin d’utiliser d’engrais, ce qui est une pratique peu respectueuse de l’environnement,
et donc peu durable. Il réduira également la nécessité de recourir à l’irrigation, ce qui permet
d’économiser l’eau, une ressource de plus en plus menacée ;
● Éviter le surpâturage en réduisant la taille du troupeau, ou en faisant paître ses bêtes par plus
petits groupes et en pratiquant une rotation. Ainsi, la prairie est mieux entretenue, et
nécessite encore moins d’engrais.

Quelques calculs :
● Avec ses 200 normandes, M. Leblanc réalise un chiffre d’affaires de 511 000€/an. Pour réaliser
le même chiffre d’affaires, il lui faut un troupeau de 167 jersiaises suffit.
● Une prairie surpâturée produit 415 kg/ha. Pour nourrir une vache de 800 kg qui transforme
seulement 11 % de la prairie en viande et lait, il faut donc 17 ha, alors qu’il ne faut que 7 ha de
prairie en bon état pour nourrir une normande, et 14 ha pour une jersiaise.

Source(s) :

● Document 1 : Pour le prix du lait, la source est web-agri : http://www.web-


agri.fr/observatoire_marches/lait.html

● Document 2 : Complementary effects of species and genetic diversity on productivity and


stability of sown grasslands, Prieto I., Nature Plants, 2015.

Document sous licence libre Creative Commons

28

Vous aimerez peut-être aussi