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SAINTE HILDEGARDE DE BINGEN
livre i
les plantes
livre iii
les arbres
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Dans le Livre des éléments, deuxième livre des Physica, sainte Hildegarde consacre le chapitre 5
au Rhin, qui coulait au pied du Rupertsberg :
« Le Rhin est produit par le mouvement impétueux de la mer. C’est pourquoi il est limpide. Il coule
sur un sol sablonneux dont le sable est léger et possède des qualités équilibrées. Ainsi on y trouve
également des plantes.
Et parce que le Rhin jaillit à partir du mouvement impétueux de la mer, il est assez âpre, comme
l’est une lessive. Si on boit directement de son eau, elle détruit les humeurs nocives et livides en
l’homme. Mais si l’eau du Rhin ne trouve pas ces humeurs nocives et livides en l’homme, quand on
la boit directement, elle provoque davantage d’ulcérations chez un homme sain car elle ne trouve en
lui rien à purger.
C’est pourquoi quand un aliment est cuit avec de l’eau du Rhin, elle fait disparaître les humeurs
livides de cet aliment et le rend suffisamment sain. Cependant si l’eau du Rhin est consommée dans
des aliments ou des boissons, ou bien si elle est versée sur la chair d’un homme soit dans un bain, soit
quand il se lave le visage, elle fait enfler et se tuméfier la chair, elle la déforme et la noircit. Elle fait
également enfler et noircir les viandes que l’on cuit avec elle, car elle est âpre ; elle passe rapidement à
travers la chair de l’homme.
Les poissons de ce fleuve sont bons à manger quand ils viennent d’être pêchés. Mais, si on attend,
ils pourrissent vite, car ils sont altérés par l’âpreté de l’eau. »
Le Rhin, familier à Hildegarde, s’inscrit dans une cosmologie déconcertante au premier abord, où
les fleuves naissent de la mer. Cette cosmologie repose sur les rapports étroits entre l’univers-macro-
cosme et l’homme-microcosme. Le chapitre 3 du Livre des éléments, consacré à la mer, nous dit :
« La mer produit les fleuves par lesquels la terre est irriguée, comme le corps humain par le sang des
veines. Certains fleuves sortent de la mer impétueusement, d’autres avec douceur, d’autres encore
avec des tempêtes. » Les écrits de Hildegarde présenteront constamment ces correspondances entre
l’univers et l’homme.
Le chapitre consacré au Rhin expose d’autres aspects importants que nous retrouverons dans les
Livres des plantes et des Arbres. Ainsi le Rhin « a des qualités équilibrées » : l’équilibre, le tempera-
mentum, est pour Hildegarde une propriété primordiale du bon état des êtres, de leur juste nature ; sa
médecine visera le plus souvent à rétablir l’équilibre perdu. Ce même chapitre nous montre aussi la
nécessité de purger l’homme de ses humeurs nocives : l’eau du Rhin, par son âpreté, vient à bout de
ces humeurs. Hildegarde est attentive à la qualité de l’eau, à ses effets sur l’homme, soit pour se laver,
soit pour l’alimentation.
Bingen se trouve au confluent du Rhin et de la Nahe, objet du chapitre 9 du Livre des éléments :
« La Nahe naît des eaux sales qui s’écoulent de la mer et d’où coulent parfois des ruisseaux limpides.
Tout son cours est irrégulier, de sorte qu’elle coule tantôt de façon impétueuse, tantôt avec lenteur. La
Nahe coule parfois tumultueusement, mais elle est vite bloquée par des obstacles et son cours s’apaise
vite, de sorte qu’elle creuse peu profondément son sable et ses rives.
L’eau de la Nahe donne à l’homme une peau blanche et épaisse, mais rugueuse. Elle ne fait pas
souffrir les viscères, car ni l’impétuosité de la rivière ni sa lenteur ne la rendent nocive malgré l’irrégu-
larité de son cours.
Ses poissons sont gras et sains et ne pourrissent pas rapidement.
Son eau a un cours irrégulier : elle coule tantôt tumultueusement, tantôt calmement, et elle ne creuse
pas profondément le sable. Et les poissons de cette rivière sont plus sédentaires, car ils y trouvent une
nourriture très abondante. »
Ici, nous voyons encore comment le livre des Physica est à la fois une représentation du monde et
un traité de médecine reposant sur une connaissance intime, souvent révélée dans l’expérience vision-
naire, des réalités de l’univers créé : « les subtilités des créatures de diverses natures », selon un des titres
donnés à l’ouvrage.
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Brève chronologie de la vie de sainte Hildegarde
1098
Naissance de Hildegarde au domaine de Bermersheim, en Hesse rhénane, actuellement dans le land
de Rhénanie-Palatinat. Son père est le baron Hildebert de Bermersheim, sa mère s’appelle Mechthild
(Mathilde).
C’est l’époque de la première croisade, qui pourra, notamment, faire connaître en Occident des
plantes médicinales exotiques ainsi que la médecine arabe. Mais il reste difficile de savoir quelles sont
les sources précises de la médecine de Hildegarde et de ses connaissances botaniques.
Dès son plus jeune âge, Hildegarde reçoit des visions. Dans sa Vie de sainte Hildegarde (entreprise
vers 1181), le moine Théoderich d’Echternach écrit : « Dès qu’elle put prononcer ses premiers mots,
elle cherchait à signaler à son entourage, tant par des paroles que par des gestes, les images des visions
secrètes qu’elle percevait d’une façon étrangère au regard des autres humains, dans une contemplation
tout à fait inhabituelle. »
1106-1136
Toujours selon ce biographe, ses parents, s’étant rendu compte des dons particuliers de Hildegarde,
décident de consacrer à Dieu leur dixième enfant. Or, non loin de Bermersheim, Jutta, fille du comte
de Spanheim, dans le bas Palatinat, avait décidé de vivre en recluse dans un ermitage que son père lui
fit construire près de l’importante abbaye des bénédictins de Disibodenberg (« la montagne de saint
Disibod » dont Hildegarde écrira la vie). Ainsi, à l’âge de huit ans, Hildegarde est admise, vraisem-
blablement comme oblate1, auprès de Jutta qui dirigera son éducation et son instruction religieuse.
Vers l’âge de quatorze ans, elle prononce des vœux perpétuels et devient une religieuse bénédic-
tine. Le couvent fondé par Jutta se développe rapidement en parallèle avec le couvent masculin de
Saint-Disibod.
L’abbaye de Disibodenberg est située sur une hauteur du Palatinat surplombant le confluent du
Glan et de la Nahe. Le chapitre 10 du Livre des éléments présente le Glan de la façon suivante :
« Le Glan naît des autres fleuves. C’est pourquoi son eau est assez âpre et saine. Elle est bonne à
consommer dans les aliments et les boissons ainsi que pour se laver le visage. Ses poissons également
sont sains, mais ne peuvent se conserver longtemps à cause de l’âpreté de cette eau. Son sable aussi est
beau est sain. » Le Glan est le seul cours d’eau présenté par sainte Hildegarde qui ne tire pas son origine
de la mer. La vallée du Glan est un site célèbre dans le massif du Hunsrück en Rhénanie-Palatinat, où
la rivière forme des méandres serrés et se jette dans la Nahe.
Hildegarde, désormais bénédictine, poursuit son éducation sous la direction de Jutta de Spanheim
qui lui apprend notamment à chanter les Psaumes en s’accompagnant au décacorde. Hildegarde
poursuivra cette activité en composant de nombreuses œuvres musicales qui ont fait l’objet, de nos
jours, d’une discographie importante. Hildegarde, toujours visitée par des visions, en avait informé
Jutta qui consulta, à ce sujet, un moine de Saint-Disibod, Volmar. Celui-ci allait devenir, pendant
trente ans, le conseiller et le secrétaire de Hildegarde.
1136-1150
Sous la direction de Jutta, le couvent de femmes de Disibodenberg avait pris une grande extension. À
la mort de Jutta, en 1136, les religieuses élisent Hildegarde comme abbesse.
En 1141, une voix du ciel ordonne à Hildegarde de communiquer ses visions. Elle commence alors
à écrire un premier livre de visions, le Scivias (« Connais les voies »), dont la rédaction s’étend sur une
dizaine d’années. L’abbé du monastère de Disibodenberg informe l’évêque de Mayence des visions de
Hildegarde. En 1147, un synode est organisé à Trèves par le pape Eugène III, un cistercien qui avait
eu pour maître saint Bernard à Clairvaux. Une commission du synode est chargée d’examiner les dons
1. Oblate : au Moyen Âge, on appelait oblat un enfant offert à un monastère pour y être élevé.
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visionnaires de Hildegarde. Des prélats désignés par le pape vont rencontrer Hildegarde et enquêter
sur sa vie, ses activités et ses écrits. Au cours du synode, Eugène III lui-même lit d’importants passages
du Scivias qui suscitent l’adhésion admirative de l’assemblée. Saint Bernard en personne serait inter-
venu au cours du synode en faveur de Hildegarde avec qui il échange une correspondance dans les
années 1146-1147. Une lettre d’Eugène III vient confirmer l’approbation papale des dons visionnaires
de Hildegarde. Cette lettre approuve aussi son projet de fonder un nouveau couvent féminin sur le
Rupertsberg, non loin de Bingen.
1150-1179
Vers 1150, malgré les réticences de l’abbé du monastère de Saint-Disibod, Hildegarde s’installe au
Rupertsberg. Pour l’emplacement de ce nouveau couvent, une vision lui avait indiqué cette « montagne
de Rupert », un saint dont Hildegarde écrira la vie comme elle l’avait fait pour saint Disibod. Au
Rupertsberg, elle déploie une grande activité jusqu’à sa mort en 1179.
Dans les années 1158, elle entreprend la rédaction de ses ouvrages médicaux où la médecine et
l’homme sont vus dans leur relation avec l’ensemble de la Création : Livre des subtilités des créatures de
diverses natures, ou Physica, Les causes et les traitements (Causae et curae). Elle composera aussi d’autres
livres de visions : Le livre des mérites de vie (1158-1163), Le livre des œuvres divines (1163-1173).
En 1165, Hildegarde fonde à Eibingen un nouveau monastère qui deviendra l’abbaye Sainte-
Hildegarde où se trouve actuellement la tombe de la sainte. Seul bâtiment survivant parmi ceux où
vécut sa fondatrice, proche du Rupertsberg, ce monastère fut reconstruit en style néo-roman dans les
premières années du xxe siècle.
L’activité de Hildegarde ne se limite pas à la clôture de son couvent. Elle est désormais une voix
qui fait autorité dans la chrétienté du xiie siècle. Elle entreprend plusieurs voyages de prédication en
territoire allemand. Elle rencontre à plusieurs reprises l’empereur Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit
Frédéric Barberousse, avec qui elle entretient une correspondance qui s’achève sur une vive critique
de la politique de Barberousse à l’égard de la papauté. La Patrologie a réuni cent quarante-cinq lettres
de Hildegarde et de ses correspondants souvent illustres : papes, souverains, grands ecclésiastiques
comme Bernard de Clairvaux.
Hildegarde meurt le 17 septembre 1179, au monastère d’Eibingen où elle avait passé la dernière
année de sa vie. Le biographe de Hildegarde, Théoderich d’Echternach, a relaté les prodiges qui accom-
pagnèrent sa mort : « Au-dessus de la demeure où la vierge sainte rendit à Dieu son âme féconde, deux
arcs très lumineux et de couleurs diverses apparurent dans le firmament. Ils se dilatèrent en occupant
de grands espaces et s’étendaient dans les quatre directions de la terre, l’un du nord au sud, l’autre
de l’orient à l’occident. Mais au sommet, au point de jonction de ces deux arcs, jaillissait une vive
lumière, de la taille du cercle lunaire, qui en se propageant en tous sens semblait chasser les ténèbres
de la nuit hors de la demeure. Dans cette lumière se montra une croix rutilante, d’abord de petite
dimension, mais qui grandit ensuite pour devenir immense. Autour d’elle, on pouvait voir des cercles
innombrables, de couleurs variées, dans chacun desquels naissait une petite croix entourée elle aussi de
ses cercles, plus petite toutefois que la première croix. Et comme ces croix s’étaient agrandies dans le
firmament, elles s’étendaient davantage en largeur vers l’orient ; on les voyait s’abaisser sur la terre, vers
la maison où la vierge sainte était passée à un autre monde, et elles illuminaient toute la montagne.
On doit croire que, par ce signe, Dieu a montré de quelle clarté il aura illuminé dans les demeures
célestes celle qu’il a aimée. »
Sainte Hildegarde n’a jamais été canonisée officiellement. Les diverses procédures de sa canonisation
n’ont jamais abouti. Pourtant, elle n’a jamais cessé de faire l’objet d’une grande vénération. En 1584,
elle figure dans le martyrologe1 romain publié par le cardinal Baronius. Hildegarde a été déclarée
Docteur de l’Église par le pape Benoît XVI, le 7 octobre 2012.
1. Le martyrologe chrétien n’est pas seulement une liste de martyrs, mais aussi une liste des personnages reconnus saints
par l’Église.
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Rosa centifolia
Lilium candidum
Bibliographie
La bibliographie concernant sainte Hildegarde est considérable, notamment pour les ouvrages en
langue allemande. Nous limiterons la présente bibliographie à quelques titres.
Biographies
Pour une vision complète et pénétrante de la vie et de l’œuvre de sainte Hildegarde, on peut lire le bel
ouvrage de Régine Pernoud, Hildegarde de Bingen. Conscience inspirée du xiie siècle, éditions du Rocher,
1994, ouvrage repris par LGF/Livre de Poche en 1996.
On lira également avec beaucoup de profit La vie de sainte Hildegarde et les actes de l’enquête en
vue de sa canonisation de Charles Munier, collection « Sagesses chrétiennes », aux éditions du Cerf,
Paris, 2000. Cet ouvrage a, entre autres, le grand mérite de faire d’emblée une mise au point salutaire
sur les abus de l’utilisation médicale de l’œuvre de sainte Hildegarde. L’auteur retrouve même ces
« détournements spectaculaires de l’œuvre hildegardienne » dans la troisième partie de la monogra-
phie d’Ellen Breindl, Hildegarde de Bingen. Une vie, une œuvre, un art de guérir en âme et en corps,
collection « Horizons spirituels », aux éditions Dangles, 1994, pour la traduction française. Charles
Munier reconnaît cependant la valeur du début du livre : « un bon aperçu de la vie et de l’œuvre de
Hildegarde ». Le livre de Charles Munier offre également une bibliographie très fournie, s’étendant
sur douze pages.
Les lecteurs de Marie-Madeleine Davy trouveront des pages importantes consacrées à Hildegarde
de Bingen dans Initiation à la symbolique romane, éditions Flammarion, Paris, 1964 et 1977 pour la
collection « Champ ». Dans son Initiation médiévale. La philosophie au douzième siècle, éditions Albin
Michel, « Bibliothèque de l’Hermétisme », Paris, 1980, Marie-Madeleine Davy range Hildegarde de
Bingen parmi les « visages de prophètes », au côté d’une autre bénédictine allemande, Élisabeth de
Schönau. Hildegarde de Bingen fait aussi l’objet d’un long article dans l’Encyclopédie des mystiques
établie sous la direction de Marie-Madeleine Davy et parue aux éditions Laffont 1972, Seghers 1977,
Payot 1996.
Une autre vision intéressante de sainte Hildegarde est offerte par l’ouvrage de Sylvain Gouguenheim,
La Sibylle du Rhin : Hildegarde de Bingen, abbesse et prophétesse rhénane, édité par les Publications de
la Sorbonne, 1996.
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Le texte des Physica ou Livre des subtilités des créatures de diverses natures occupe les
colonnes 1 117 à 1 352 de la Patrologie et clôt le volume consacré aux œuvres de sainte Hildegarde.
Le Livre des plantes, livre I des Physica, occupe les colonnes 1 125 à 1 210 ; le Livre des arbres,
livre III des Physica, se trouve aux colonnes 1 215 à 1 248.
Traductions et études
I. Les ouvrages médicaux : Physica ; Causae et curae (Les causes et les traitements)
Les Physica peuvent entrer dans la catégorie des « ouvrages médicaux », mais il s’agit avant tout d’un
prodigieux parcours de la nature, de son jeu de miroir avec l’homme, de ses propriétés qu’elle peut
communiquer à l’être humain par l’intermédiaire de remèdes très divers connus de Hildegarde ou
élaborés par elle.
Pierre Monat :
––Hildegarde de Bingen. Le Livre des subtilités des créatures divines (Physique). Présentation, annotation
et traduction précédées d’une préface de Claude Mettra (Au jardin d’Hildegarde), 2 tomes, éditions
Jérôme Millon, Grenoble, 1988.
––Hildegarde de Bingen. Les causes et les remèdes, éditions Jérôme Millon, Grenoble, 2007.
Marie-Louise Portmann :
traduction des Physica en allemand, utilisant le texte de la Patrologie, mais aussi d’autres manuscrits.
En particulier :
––1 Lieferung, Buch 3 von den Bäumen (1er fascicule, livre 3 : Des arbres), avril 1982.
––2 Lieferung, Buch 1 von den Pflanzen (2e fascicule, livre 1 : Des plantes), novembre 1982.
––3 Lieferung, Buch 1 von den Pflanzen (3e fascicule, livre 1 : Des plantes), mai 1983.
Ouvrages édités à Bâle par la Basler Hildegard-Gesellschaft, Henric Petri-Strasse 35, 4010 Basel.
Danielle Delley :
––Hildegarde de Bingen, Les plantes médicinales. Basler Hildegard-Gesellschaft (Société bâloise
Hildegarde), 1986. Présentation des livres I (Des plantes) et III (Des arbres) des Physica ainsi que des
Causae et curae (Causes et traitements), autre traité de médecine de sainte Hildegarde.
Élisabeth Klein :
––Hildegarde de Bingen, Physica. Basler Hildegard-Gesellschaft (Société bâloise Hildegarde), 1988.
Traduction française des livres V (Des poissons), VI (Des oiseaux), VII (Des animaux), VIII (Des
reptiles).
Laurence Moulinier :
––Le manuscrit perdu à Strasbourg. Enquête sur l’œuvre scientifique de Hildegarde, Paris/Saint-Denis,
Publications de la Sorbonne-Presses Universitaires de Vincennes, 1995. Ouvrage très utile sur l’his-
toire et la composition du texte ainsi que sur le lexique de sainte Hildegarde. Laurence Moulinier
est l’auteur de textes et articles sur les écrits de sainte Hildegarde consacrés à la nature, par exemple
« La botanique de Hildegarde de Bingen » dans la revue semestrielle Médiévales, n°16-17, 1989,
p. 113-129.
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Une nouvelle édition critique des Physica est parue en 2010 :
Physica. Liber subtilitatum diversarum naturarum creaturarum. Ed. by Hildebrandt, Reiner/Gloning,
Thomas, éditions de Gruyter. Cette édition s’appuie sur un nouveau manuscrit découvert à Florence
et contenant le texte intégral des Physica.
Dr Gottfried Hertzka et Dr Wighard Strehlow :
Manuel de la médecine de Sainte Hildegarde. Édition allemande : Verlag Hermann Bauer, Freiburg
im Breisgau, 1987. Édition française : éditions Résiac, Montsûrs, 1988. Étude et applications de la
médecine hildegardienne.
Cet ouvrage n’est pas dénué d’intérêt mais il fait partie de ces « détournements spectaculaires de
l’œuvre hildegardienne » dénoncés par Charles Munier dans La vie de sainte Hildegarde (op. cit.).
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SAINTE HILDEGARDE DE BINGEN
PHYSICA
livre i
les plantes
liber primus
de plantis
Préliminaires
Pour avoir un aperçu de l’ensemble des chapitres du Livre des plantes, deux Tables des plantes sont
placées avant la traduction de ce livre :
––une Table simplifiée présentant uniquement la traduction française du titre des chapitres, avec le
nom courant (ou l’un des noms courants) de la plante en français ou, éventuellement, la mention
« non identifiée(s) » ;
––une Table détaillée, dont le contenu est précisé avec la présentation de cette table.
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66 Le fenouil 104 L’arroche 142 La valériane
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Triticum vulgare
Avena sativa