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Text copyright © Tracey Cox 2020

First published in 2020 by Murdoch Boks, an imprint of Allen & Unwin.


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©Éditions First, un département d’Édi8, Paris, 2021.

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ISBN : 978-2-412-06370-5
ISBN numérique : 978-2-412-07134-2

Traduit de l’anglais par Emmanuelle Debon


Correction : Judith Lévitan
Mise en page : Istria

Éditions First, un département d’Édi8


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75013 Paris
France
Tél : 01 44 16 09 00
Fax : 01 44 16 09 01
Email : firstinfo@efirst.com
Site Internet : www.editionsfirst.fr

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SOMMAIRE
Titre

Copyright

Parée pour l'aventure ?

Chapitre 1 - Quatre éléments qui vont révolutionner votre vie sexuelle

Chapitre 2 - Les astuces anti-âge pour la libido

Chapitre 3 - Mais je ne me sens plus désirable !

Chapitre 4 - Saleté de ménopause

Chapitre 5 - J'aime mon partenaire, mais je n'ai plus envie de lui

Chapitre 6 - Les femmes n'ont pas de problème de libido, elles s'ennuient !

Chapitre 7 - Comment faire du (super) sexe sans érection

Chapitre 8 - Les sex-toys, une solution à (presque) tous vos problèmes

Chapitre 9 - Survivre à une relation sans sexe

Chapitre 10 - Vos aventures, les siennes, et leurs conséquences

Chapitre 11 - Quinqua et célibataire

Chapitre 12 - 50 choses qu'on n'apprend qu'après 50 ans

Remerciements

Bibliographie
Parée pour l’aventure ?

Il y a vingt ans, la plupart des gens se représentaient une femme d’âge


mûr comme une dame corpulente, permanentée et équipée de chaussures
confortables, dont la principale activité consistait à tailler ses rosiers.
Maintenant, pensez à Jennifer Lopez – elle vient d’avoir 50 ans – et
constatez la différence. Rien à voir, pas vrai ? Les quinquagénaires
d’aujourd’hui ont une image radicalement différente. Nous disposons de
modèles féminins éloquents dont les précédentes générations n’ont pas
bénéficié : des beautés intemporelles comme Helen Mirren, la pétillante
Dawn French, l’excentrique Madonna et ses éternels bas résille, Christine
Lagarde, Annie Leibovitz, Annie Lennox, Isabelle Huppert, Jennifer
Doudna et Michelle Obama, pour n’en citer que quelques-unes.
Manifestement, personne n’a averti ces femmes qu’en passant la barre du
demi-siècle, on devenait asexuée, invisible et terne.
En matière de sexe, nous sommes radicalement différentes de nos
mères. Jamais nous n’avons été aussi bien informées. Nous connaissons les
bienfaits de la supplémentation en testostérone et savons que le traitement
hormonal de substitution (THS), ou hormonothérapie, permet de garder nos
organes sexuels en bon état de marche et notre moral au beau fixe. Nous
faisons davantage de sport, pratiquons le yoga et le Pilates, nous mangeons
plus sainement, nous habillons mieux et nous sentons plus en forme.
Socialement, nous sommes plus ouvertes à des concepts comme la
ménopause, et – que ça nous plaise ou non – Cinquante nuances de Grey a
eu un impact aussi indiscutable que considérable sur les femmes d’âge mûr
en leur rappelant que le sexe pouvait être excitant au lieu d’être simplement
routinier et répétitif. Vos enfants risquent de faire la grimace à l’idée que
vous êtes toujours sexuellement active, mais le fait est que certaines
femmes âgées font davantage l’amour, et de façon plus satisfaisante, qu’à
l’époque de leur jeunesse.
Et pourtant… Si tout était aussi simple, je n’aurais aucune raison
d’écrire ce livre, n’est-ce pas ? Sexuellement, il se passe quelque chose à
50 ans. Le désir est en chute libre. La baisse de libido est le problème
sexuel qui affecte le plus les personnes d’âge mûr – et avant tout les
femmes. Peu de couples évoquent ces pannes de désir, ce moment où ils
commencent à se sentir mal à l’aise à l’idée d’un quelconque
rapprochement physique et où, sans préavis, l’affection disparaît et les
partenaires s’éloignent l’un de l’autre. Leur vie sexuelle stagne, ils sont
précipités dans un avenir d’abstinence – et ils paniquent.
Ce n’est pas une question de paresse : même si les quinquas sont, pour
ainsi dire, les trentenaires d’hier, leur corps continue de changer. Avec la
ménopause, de nombreux problèmes surgissent : rapports douloureux,
sécheresse vaginale, libido en berne et dégradation de l’image de soi, pour
n’en citer que quelques-uns. Quant aux hommes, ils s’inquiètent du fait que
leur pénis ne soit plus aussi performant et souffrent de crises de confiance
liées à des dysfonctionnements érectiles auxquels ils tentent de pallier plus
ou moins efficacement en avalant du Viagra. Ajoutez à cela les
manifestations de vieillissement habituelles – genoux fragiles, dos
douloureux, arthrite et effets indésirables liés aux médications classiques à
cet âge –, et le sexe devient une source de stress plutôt que de plaisir.
Mais ces difficultés ne sont pas seulement physiques : peut-on rallumer
le désir quand on vit depuis des décennies auprès de la même personne ?
Que faire quand on aime profondément son partenaire, mais qu’on a plus
envie de coucher avec lui ? Une relation saine est-elle possible sans sexe ?
Et quand l’infidélité s’invite dans le couple, comment en gérer les
conséquences souvent désastreuses ?
Heureusement, l’information et l’enthousiasme peuvent suffire à traiter
la plupart de ces problèmes et à retrouver une vie sexuelle active. À quoi
bon, me direz-vous ? Eh bien, tout simplement parce que le sexe, ça ne sert
pas seulement à se faire plaisir, mais aussi à rester en bonne santé. Le sexe,
c’est bon pour le système immunitaire, le cœur et les muscles. Une étude
montre que, chez les hommes d’âge mûr qui déclaraient avoir le nombre le
plus élevé d’orgasmes, le taux de mortalité était divisé par deux. Des
recherches révèlent également que le sexe contribue à réduire la tension
artérielle, diminuer le stress, améliorer l’humeur et même accroître la
mémoire. Il est essentiel pour le bien-être physique et émotionnel d’avoir
des orgasmes réguliers : ils favorisent le sommeil et la détente, et libèrent
des endorphines qui nous font nous sentir plus légers. C’est indéniable :
quel que soit l’âge, il existe une corrélation entre sexualité et bien-être.
Dans cet ouvrage, je ne vous incite pas à essayer de rester jeune, que ce
soit sur le plan physique ou comportemental. Il ne s’agit pas d’une course
effrénée pour remonter le temps. Ce livre vous explique comment, grâce à
des informations et des solutions pratiques, vous pourrez tirer parti de la
personne que vous êtes vraiment, apprécier vos relations quelles qu’elles
soient, vous sentir inspirées et prêtes à vivre la seconde moitié de votre vie
avec autant de plaisir que la première.
Chacune d’entre nous est unique, et j’ai écrit ce livre en pensant à vous
toutes, que vous entreteniez une relation à long terme, que vous soyez
célibataires depuis peu, casées et heureuses de l’être, ou quelque part entre
les deux. Il s’adresse à n’importe qui sur le spectre sexuel – les hétéros, les
bisexuelles, les lesbiennes, les femmes qui aiment le sexe, celles qui en ont
horreur et celles qui n’ont jamais compris pourquoi on en faisait tout un
plat. Avant tout, il est destiné aux femmes qui, avec l’âge, ont perdu leur
enthousiasme pour le sexe. Je l’ai écrit pour les femmes, mais vous pouvez
faire lire ce livre à votre partenaire – homme ou femme – pour en tirer
profit à deux.
Dans le cadre de cet ouvrage, j’ai interrogé des femmes âgées de 45 à
80 ans. Leurs confidences m’ont à la fois réjouie et peinée. Certaines de ces
femmes sont sexuellement très épanouies, d’autres ont décidé de renoncer
complètement au sexe. Un bon nombre ne s’y adonne qu’à contrecœur. Une
femme a connu son premier orgasme à 45 ans ; d’autres l’ont eu à 17 ans, et
continuent d’en avoir, avec la même personne, à 70 ans passés. Toutes ces
femmes ont quelque chose à nous apprendre, et vous trouverez leurs
témoignages tout au long de ce livre.
J’ai 57 ans, et ce livre est le dix-septième que je consacre au sexe et aux
relations amoureuses. Mon premier s’appelle Hot Sex 1, il est paru il y a
vingt ans. Peut-être l’avez-vous lu et avez-vous vieilli avec moi. C’est
devenu l’un des grands succès de librairie de l’époque, avec plus d’un
million d’exemplaires vendus dans le monde, traduits dans plus de vingt
langues (il est toujours disponible). Hot Sex a été l’un des premiers livres à
proposer étape par étape des conseils pratiques, testés, approuvés et sans
jugement moral d’aucune sorte.
Il vous explique tout ce que vous avez besoin de savoir pour bénéficier
d’une vie sexuelle épanouie… avant 50 ans. Tant qu’on n’a pas soi-même
passé ce seuil, on n’imagine pas que, dans notre second demi-siècle, le sexe
change du tout au tout.
Voici donc la version mature de Hot Sex. J’espère que vous la trouverez
crédible, rassurante, honnête et (souhaitons-le) drôle. Surtout, je compte sur
le fait qu’elle vous sera utile, que vous verrez en elle un ouvrage dans
lequel piocher de temps à autre, un compagnon qui ne vous quittera plus.
Une sorte de meilleur ami qui sait tout sur le sexe. Dans mes accès
d’autocongratulation, je vous imagine l’offrir à vos filles, amies et collègues
le jour de leurs 50 ans. Je vous souhaite autant de plaisir à le lire que j’en ai
eu à l’écrire.
6 vérités immuables sur le sexe
1. Être désirée est l’un des plus puissants aphrodisiaques qui soit. Savoir que
quelqu’un a vraiment envie de vous surpasse les meilleures techniques sexuelles.
2. Le summum de l’érotisme ne passe pas forcément par l’orgasme. Quand on
est totalement immergée dans l’action, avoir un orgasme devient hors sujet. Voilà
pourquoi le sexe centré sur l’orgasme est à côté de la plaque.
3. Refuser l’acte sexuel de temps à autre n’est pas une mauvaise chose. Cela
signifie que vous savez dire non, ce qui conforte votre partenaire dans l’idée que,
quand vous dites oui, c’est que vous en avez vraiment envie.
4. Le sexe, c’est psycho-physiologique. Autrement dit, il faut que le cerveau soit
stimulé pour que vos organes sexuels soient à l’écoute.
5. Le sexe n’est pas quelque chose qui « vient naturellement ». Savoir faire
l’amour avec quelqu’un n’est pas inné. Cela s’apprend.
6. La véritable excitation, c’est bien plus qu’être « mouillée » ou « dur ». Cela
se ressent dans tout le corps, pas seulement au niveau des parties génitales.

1. Marabout, 2000.
CHAPITRE 1

Quatre éléments qui vont


révolutionner votre
vie sexuelle
Même si vous ne devez lire que le premier chapitre de ce livre, je serai
comblée. Tout simplement parce qu’il est consacré au facteur essentiel qui
permettra de déterminer si vous êtes heureuse sexuellement, quel que soit
votre âge : votre façon de penser le sexe. Changer votre manière de penser
est aussi important, sinon plus, que modifier votre comportement.
Ce n’est pas nouveau : savoir, c’est pouvoir. Mieux vaut, et de loin,
comprendre les bases du fonctionnement de votre corps et de votre désir
que de maîtriser une nouvelle technique. Certes, dans ce domaine, le savoir-
faire a son importance, mais il ne sert absolument à rien si la tête ne suit pas
le corps.
Je m’étendrai davantage sur ce sujet et ses implications tout au long de
cet ouvrage mais, si vous acceptez d’ores et déjà les quatre principes
fondamentaux énoncés ci-dessous, le reste coulera de source.

1. Gérez vos attentes


Sur le plan sexuel, nous sommes tous nostalgiques de nos expériences
de jeunesse, et n’importe quel couple donnerait beaucoup pour revenir dans
le passé – et y rester – afin de revivre les ébats enthousiastes et débridés de
leurs premiers mois de vie commune. Mais qui a dit que la définition du
« sexe réussi », c’était l’accouplement énergique et fougueux de corps
jeunes et beaux qu’un seul regard ou un simple effleurement suffit à plonger
dans l’excitation ? Pour de nombreux couples, le sexe qu’on pratique plus
tard dans la vie peut se révéler bien meilleur.

Quand on est jeune, le sexe n’est pas meilleur,


il est seulement différent
Avec l’âge, le corps change. La vie change. Nos attentes changent. Je
n’ai pas envie des mêmes choses que quand j’avais 20 ans, et pour rien au
monde je ne voudrais pratiquer le même sexe qu’à l’époque (tous ces coups
de boutoir, non mais franchement ?).
Le sexe à 50 ans et plus, ce n’est plus une histoire de coups de reins : il
est davantage centré sur la douceur et la lenteur, et moins sur la pénétration.
Si les couples mûrs affirment être sexuellement plus satisfaits, c’est parce
qu’ils consacrent plus de temps aux préliminaires (qui sont nécessaires à
tout âge, mais essayez de vous en passer après 50 ans et vous verrez le
désastre !).
Les organes génitaux vieillissent en même temps que le reste du corps.
Les femmes se plaignent de sécheresse et de sensibilité vaginale et les
hommes pleurent la disparition des érections bien raides de leur vaillante
jeunesse. À 20 ans, la seule idée de sexe les faisait bander. Après 50 ans, la
plupart des hommes ont besoin de stimulations vigoureuses, et ça peut
prendre un certain temps.
Tout ceci est normal. Ça s’appelle vieillir, et vous n’y échapperez pas.
Mais vous pouvez toutes choisir de quelle façon appréhender ce phénomène
incontournable. Vous pouvez vous mettre à déprimer et à regretter
amèrement votre jeunesse en vous focalisant sur les aspects négatifs de
l’âge, et devenir une vieille femme aigrie ou un vieil homme grincheux. Ou
alors, vous pouvez reprendre les rênes, accepter la réalité, chercher les côtés
positifs et rire de tout cela en allant joyeusement et sensuellement de
l’avant.
Se morfondre parce qu’on vieillit, c’est du gaspillage d’énergie. Il est
tout aussi inutile de ressasser les fabuleuses parties de jambes en l’air que
vous partagiez avec votre partenaire au début de votre relation, en geignant
que vous n’avez rien connu de tel depuis.

Le sexe spontané, c’est surfait


La spontanéité, voilà un autre sujet qui revient souvent sur le tapis. On
ne fait plus l’amour de façon spontanée. Au début, ça arrivait tout le temps.
Ça me manque.
Êtes-vous sûres que c’était aussi impulsif que ça ? Au début d’une
relation, les couples se donnent énormément de mal pour planifier leurs
ébats. Il faut déterminer la tenue qui va mettre le corps en valeur, choisir ses
sous-vêtements avec soin, s’assurer que les draps sont propres, réfléchir à
l’ambiance musicale et à l’éclairage les plus propices, à ce qu’on va faire à
l’autre quand on passera à l’action, à ses réactions quand on le soumettra à
ce petit truc spécial qui a mis à genoux tous nos précédents amants.
En réalité, dès le départ, le sexe est une occasion particulière qui exige
des préparatifs à n’en plus finir.
Le sexe spontané, c’est surfait – surtout quand on vieillit. Pour la
plupart des femmes de plus de 50 ans, il est inimaginable d’être pénétrées
sans avoir un lubrifiant de bonne qualité à portée de main, et beaucoup
d’hommes quinquagénaires ont besoin de sildenafil (Viagra) pour entrer en
érection. Dans les deux cas, il faut prévoir. En outre, avec l’âge, les
préliminaires prennent encore plus d’importance, et le confort devient une
priorité.
Avec l’apparition des douleurs articulaires, fini les petits coups vite fait
tirés contre un arbre à la faveur d’une balade à la campagne. Après 50 ans,
le sexe n’est plus ce qu’il était à l’époque de votre glorieuse jeunesse, alors
cessez de croire que vous pourrez retrouver les mêmes sensations.
Si vous réévaluez vos objectifs, vous serez probablement surprise vous-
même par ce qui vous attend.

2. Cessez de faire une fixation sur les orgasmes


« Nous autres thérapeutes n’avons que faire des orgasmes », déclare le
sexologue Stephen Snyder qui, avec ses trente ans d’expérience, a suivi plus
de cent cinquante individus et couples. « Nous faisons partie des rares
humains sur la planète à nous en désintéresser. » L’orgasme, ce n’est qu’un
réflexe, affirme-t-il. Inutile, donc, de faire toute une histoire d’un simple
réflexe.
Et pourtant, c’est bel et bien ce qui se produit. Les femmes sont très
préoccupées par les orgasmes – par le fait de ne pas en avoir, de mettre trop
longtemps à les atteindre, d’en avoir qui sont différents de ceux de la
semaine dernière, etc.
Autant d’inquiétudes inutiles, selon Stephen Snyder. « Pourquoi diable
se soucier du temps que ça prend pour atteindre l’orgasme ? demande-t-il.
Qu’est-ce que ça peut faire si c’est long ? » Il nous donne un conseil à la
fois sain et simple : « Si ça dure un peu trop longtemps, servez-vous d’un
vibromasseur, ça accélérera les choses. Personnellement, je suis pour la
facilité. Si vous avez besoin d’un vibromasseur pour éviter que les
orgasmes deviennent un calvaire, foncez ! » (Voilà qui, par ailleurs, met
clairement à mal la croyance selon laquelle on n’est pas « une vraie
femme » si on a besoin d’un vibro pour jouir. Si un type aussi qualifié lui
dit que c’est bon, allez-y !)
Au fil des pages, je citerai abondamment ce sexologue à l’esprit aussi
pragmatique que rafraîchissant. Il est l’auteur de Love Worth Making – How
to Have Ridiculously Great Sex in a Long-Lasting Relationship 1. Il pense –
et moi aussi – que nous avons tort de faire une telle fixation sur l’orgasme.
Selon Stephen Snyder, dans une relation sexuelle épanouie, l’orgasme
devrait s’apparenter au dessert à la fin d’un bon repas : il peut être
mémorable, mais, ce n’est pas pour lui qu’on est allé au restaurant. « Les
couples les plus satisfaits sexuellement sont ceux pour qui l’orgasme n’est
pas un objectif. Ils se contentent de l’apprécier – quand il y en a un. »
Je ferai en outre référence à Emily Nagoski, une éducatrice sexuelle qui
a également écrit un excellent ouvrage, Come as You Are – The Surprising
New Science that Will Transform Your Sex Life 2. Elle est tout aussi directe
et pertinente – elle non plus ne souhaite pas que l’orgasme devienne une
obsession. L’angoisse liée aux orgasmes est, après les problèmes de désir, la
cause la plus fréquente des consultations de sexologie, explique-t-elle. Mais
« l’objectif, ce n’est pas l’orgasme, c’est le plaisir ». Si, aujourd’hui, vous
mettez plus de temps à jouir que par le passé, c’est une bonne chose.
Changez de point de vue, conseille Emily Nagoski : au lieu de vous dire :
Pourquoi ça me prend trente minutes ?, pensez : Génial, je vais avoir trente
minutes de plaisir !
Selon elle, les orgasmes, c’est comme les chatouilles : parfois, c’est
drôle, d’autres fois, c’est pénible, et quelquefois, on y fait à peine attention.
« Pourtant, personne ne me demande “Comment se fait-il que, quand mon
partenaire me chatouille, je trouve souvent ça agréable alors que de temps à
autre, c’est tout le contraire ?” » constate-t-elle. Instinctivement, nous
savons tous qu’il y a un temps et un lieu pour les chatouilles. C’est la même
chose pour les bons orgasmes. Ils se produisent quand nous sommes
heureux, détendus, bien dans notre tête et exempts de tout sentiment de
pression. Ces circonstances parfaites sont rarement réunies, mais nous
continuons de nous reprocher de n’avoir pas d’orgasmes explosifs à la
demande.
Et tant qu’à casser des mythes, sachez que moins d’un tiers des femmes
atteignent un véritable orgasme grâce à la seule pénétration. Si vous faites
partie de ces nombreuses femmes qui pensent qu’elles ont un problème
parce qu’elles n’arrivent pas à jouir pendant les rapports sexuels, réjouissez-
vous : vous êtes la règle, non l’exception !
Le clitoris est « le haut lieu des sensations érotiques », affirme Emily
Nagoski. Voilà qui explique pourquoi 80 à 90 % des femmes qui se
masturbent recourent peu ou pas du tout à la pénétration vaginale (même
quand elles utilisent un vibromasseur).
Autre révélation : le clitoris que vous distinguez en haut de la vulve
n’est que la partie émergée de l’iceberg. En réalité, il s’étend en un vaste
système érogène, hors de vue, dans toute la vulve et à l’intérieur du vagin.
L’essentiel du clitoris interne est enroulé autour du vagin – ce qui pourrait
expliquer pourquoi certaines femmes parviennent à l’orgasme par
stimulation vaginale. « En réalité, ce qu’on appelle l’orgasme vaginal est
simplement le résultat d’une stimulation indirecte du clitoris interne lors de
la pénétration », commente Stephen Snyder.
Par ailleurs, nous devons cesser de coller des étiquettes à ces orgasmes
insaisissables (vaginal, clitoridien, mixtes, etc.). Un orgasme, c’est un
orgasme. Et, en définitive, il provient systématiquement d’une stimulation
clitoridienne.

3. Pratiquez régulièrement
Récemment, je suis allée consulter ma gynécologue parce que j’avais
mal lors des pénétrations. « C’est sans doute parce que vous ne pratiquez
pas assez souvent », a-t-elle aussitôt lancé. Sans même m’interroger sur la
fréquence de mes relations. Elle ne m’a pas demandé si je suivais un THM 3
ou si j’étais ménopausée. Elle n’a pas évoqué l’importance des
préliminaires, ne s’est pas enquise de la taille du sexe de mon mari. Au bout
du compte, ça se résumait à une question : « Est-ce que je faisais
régulièrement l’amour ? »

Maintenant ou jamais
« Maintenant ou jamais » – voilà une expression qui s’applique à
presque toutes les situations une fois passé la cinquantaine, mais elle est
particulièrement vraie dans le domaine du sexe. Les relations sexuelles
régulières aident à prévenir la cystite chronique, la descente d’organes et
l’incontinence, et réduisent les risques d’amincissement de la paroi vaginale
ainsi que de sécheresse vaginale. Chez l’homme, elle favorise le maintien
d’érections saines et vigoureuses grâce à l’oxygénation du pénis. Bref, plus
vous avez des relations sexuelles régulières, plus vos organes génitaux sont
en forme.
Voilà une bonne raison de booster votre vie sexuelle si elle est en
sommeil, ou pour continuer à pratiquer le sexe régulièrement :
physiquement, cela fait du bien. (Et au fait, quand je dis « sexe », je ne
parle pas forcément de rapports, mais de n’importe quelle activité à
caractère sexuel. Il peut s’agir de masturbation en solo ou de préliminaires.
Vous pouvez aussi avoir des rapports, mais la pénétration n’est pas
obligatoire – si vous n’en avez pas envie, elle ne l’est jamais.)
Même si la libido de votre couple est en berne et que vous et votre
partenaire soupirez (dans le sens négatif du terme) à l’idée de passer à
l’acte, il existe des arguments persuasifs pour vous inciter à reprendre une
pratique régulière du sexe. Une étude de l’université de Chicago a montré
que des couples âgés de 27 à 85 ans sexuellement actifs affirmaient être en
« très bonne » ou « excellente » santé. Comme je l’ai dit plus haut, les
recherches attestent d’un taux de mortalité divisé par deux pour les
personnes signalant le nombre d’orgasmes le plus élevé. Le sexe booste
notre système immunitaire, réduit le stress et stimule la mémoire. Et je ne
parle que des bienfaits physiques.
Une activité sexuelle régulière introduit du plaisir dans la vie et
augmente la production d’ocytocine, l’hormone de l’amour, renforçant ainsi
la confiance, l’intimité et le lien. Elle limite les sentiments de déprime et
favorise l’optimisme, l’estime de soi et l’assurance.
Dans les couples qui pratiquent régulièrement le sexe, les partenaires se
sentent plus connectés l’un à l’autre et affirment être plus heureux dans leur
relation que les couples sexuellement peu actifs. Le sexe permet aussi de
renforcer la libido – et quand vous n’avez pas fait l’amour depuis
longtemps, il vous rappelle combien c’est bon.

Le sexe doit devenir une habitude


Alors, à quelle fréquence faut-il pratiquer le sexe pour en récolter les
bienfaits ? Selon les recherches, une fois par semaine suffit. Ce qui signifie,
pour certaines d’entre nous, qu’il va falloir passer à la vitesse supérieure.
Suzi Godson, chroniqueuse spécialisée en relations sexuelles et
humaines, a collecté des données sur la fréquence des rapports sexuels en
fonction de l’âge et de l’ancienneté du couple. Il s’avère que, chez les
couples hétérosexuels âgés de 45 à 55 ans et mariés depuis dix à quinze ans,
5,3 % faisaient l’amour tous les jours ; 42,1 % une fois par semaine ;
31,6 % une fois par mois ; 15,8 % une fois dans l’année, et les 5,2 %
restants, jamais.
Permettez-moi cependant de clarifier un point : si votre couple est en
miettes ou que vous n’avez pas eu de rapports sexuels depuis dix ans, vous
suggérer de reprendre le sexe avec votre partenaire équivaudrait à vous
demander d’escalader l’Everest avec les mains attachées dans le dos. (Je
vous parlerai plus loin des moyens de gérer la colère et/ou l’absence de sexe
dans le couple.) Ce conseil s’adresse donc aux couples ordinaires qui
préfèrent les soirées vin/canapé/télé à celles consacrées au sexe. Certes, se
détendre ensemble, c’est essentiel dans un couple. Mais faire l’amour aussi.
Avoir des rapports sexuels réguliers, c’est une habitude à prendre. Si
vous inscrivez cette activité dans votre quotidien – quelque chose que vous
faites sans réfléchir, comme vous brosser les dents –, votre vie sexuelle
durera bien plus longtemps que celle des couples qui n’ont que des rapports
« occasionnels ».

Le désir n’est pas le seul moteur du sexe


Dans une relation durable, il est irréaliste et naïf de penser que, chaque
fois que vous faites l’amour, les deux partenaires sont motivés. Parfois, et
peut-être même plus souvent que ça, vous faites l’amour sans en avoir
vraiment envie.
Pourquoi, me direz-vous ? Eh bien, peut-être parce que vous aimez
votre partenaire, que vous tenez à votre couple et que vous voulez qu’il soit
épanoui sexuellement. Il me semble que ce sont d’excellentes raisons, non ?
L’enthousiasme est un bon substitut au désir. Soyez généreuse : considérez
le sexe comme un cadeau à offrir à votre partenaire. Vous aussi, vous avez
quelque chose à y gagner : il est fort probable qu’en acceptant d’être
stimulée sexuellement, vous sentirez le désir naître. En outre, il est fréquent
d’être émoustillée par l’excitation de son partenaire.
Selon mon expérience, les couples qui pratiquent régulièrement le sexe
déclarent que 20 à 25 % de leurs ébats n’ont lieu que pour faire plaisir à
l’autre. Certains thérapeutes affirment que, dans une relation durable, seul
un rapport sexuel sur deux est satisfaisant pour les deux partenaires.
Non, ce n’est pas à cela qu’on s’attend quand on tombe amoureux et
qu’on a de grands idéaux sur le « véritable amour ». Mais posez la question
à quiconque vit une relation saine et durable, et on vous répondra que ça fait
partie des réalités qui permettent de préserver la satisfaction du couple.
(Inutile de préciser, j’espère, qu’il y a un gouffre entre faire l’amour quand
on n’en a pas très envie, et être forcée ou contrainte à un rapport sexuel non
consenti dans le cadre d’une relation malheureuse ou toxique.)

4. Parlez de sexe
Lors des recherches que j’effectuais pour écrire ce livre, certaines
choses m’ont frappée – et pas toujours dans le sens positif du terme – mais
ce qui m’a le plus surprise, et de loin, a été de m’apercevoir qu’après
50 ans, de nombreux couples cessaient d’avoir des rapports sexuels et ne
discutaient jamais de ce phénomène.
Je ne parle pas de ces couples timides qui ont du mal à communiquer,
mais de ceux qui sont capables de discuter entre eux de tous les autres
sujets, qui s’entendent extrêmement bien, se considèrent comme très
amoureux et ne sont pas particulièrement pudibonds. Ils n’ont aucun mal à
évoquer leur constipation, leur fatigue et les autres conséquences de l’âge,
mais les vagins vieillissants et les pénis ramollis n’ont pas droit de cité dans
leurs conversations.
— Est-ce que vous savez seulement pourquoi vous ne faites plus
l’amour ? ai-je demandé à une femme de 59 ans mariée depuis dix-sept ans.
Elle et son mari n’avaient pas eu de rapports sexuels depuis cinq ans.
— Ça ne l’intéresse pas, c’est tout, a-t-elle répondu. J’ignore pourquoi.
Je ne pense pas qu’il ait une liaison. C’est juste qu’il a fait une croix sur le
sexe. Et moi aussi, à vrai dire. Ça ne me concerne plus.
— Alors ça ne vous dérange pas de ne plus faire l’amour avec votre
mari sans savoir pourquoi ou sans en discuter ?
Elle a haussé les épaules.
— C’est gênant d’en parler.
Certains couples décident de ne plus avoir de rapports et assument cela
très bien. Mais, bon sang, si vous envisagez de renoncer à une part aussi
essentielle de votre vie, est-ce que vous ne devriez pas au moins en parler ?
Vous assurer auprès de votre partenaire que la situation lui convient ?
Discuter des moyens de maintenir connexion et intimité en l’absence de
sexe ?

Les couples qui perdurent et sont sexuellement


épanouis sont ceux qui parlent ouvertement de sexe
Presque toutes les difficultés sexuelles peuvent être surmontées quand
on est capable d’en discuter avec sa moitié. Parler de sexe peut être
terrifiant, je le sais – surtout si vous n’y êtes pas habituée. Pourtant, une fois
passés les premiers moments de malaise, la plupart des couples estiment
que c’est beaucoup plus facile qu’ils ne l’imaginaient, et ils éprouvent un
soulagement incroyable à enfin pouvoir s’ouvrir à l’autre des doutes qui les
rongent.
Il a peur que vous le trouviez moins viril s’il a du mal à avoir ou
conserver une érection ; vous craignez qu’il ne vous trouve plus aussi sexy
si vous lui avouez que, parfois, vous avez très mal pendant les rapports.
Tout ceci ne concerne pas que les hétérosexuels. Les LGBTQIA 4 – quelle
que soit l’identité ou l’orientation sexuelle – ne sont pas épargnés non plus.
Personne ne veut admettre que, côté sexualité, ce n’est plus le beau fixe.
— Ma copine a huit ans de moins que moi et elle n’est pas au courant
de la moitié de mes problèmes sexuels, m’a confié une amie lesbienne de
52 ans. Sa libido est encore bonne parce qu’elle est en périménopause et
relativement jeune. Je ne veux pas qu’elle me considère comme une vieille
peau.
Je l’ai incitée à discuter avec sa partenaire, elle a refusé et a continué de
se démener pour faire comme si tout allait bien… Jusqu’à ce qu’elle n’y
parvienne plus.
— Nous sommes lesbiennes, mais nous pratiquons aussi beaucoup la
pénétration. J’ai fini par avouer que ça me faisait mal et que je n’en retirais
aucun plaisir. C’était ça ou renoncer complètement au sexe. Ma copine a
super bien réagi, en fait. Elle a été très compréhensive.
— Elle n’est pas partie en courant, horrifiée d’apprendre que ton corps
osait vieillir ?
— Non, a répondu mon amie avec un sourire railleur.
Plus vous serez franche et ouverte avec votre partenaire sur les
questions sexuelles, moins vous risquerez de vous retrouver dans cette
situation affreuse où vous évitez tout type d’intimité parce que vous êtes
gênée par ce qui arrive à votre corps.
Parler, pouvoir se rassurer et être honnête sur les conséquences de l’âge,
cela peut permettre de redonner une chance à des couples au bord de la
rupture. Comme je le dis souvent, si la bouche est très utile en matière de
sexe, elle l’est avant tout pour parler.
Avant d’ouvrir la bouche…
Définissez clairement ce que vous souhaitez retirer de cette discussion.
Réfléchissez vraiment avant de parler. S’agit-il du fait que votre partenaire évite le
sexe ? Ou vous-même ? Du fait que vous n’ayez pas de rapports sexuels ? Vous avez
peut-être envie de changer votre façon de faire l’amour, ou peut-être souhaitez-vous
simplement parler des raisons pour lesquelles vous n’avez plus d’activité sexuelle.
Notez vos attentes sous la forme d’une phrase claire. Assurez-vous qu’elle soit facile
à comprendre, mais aussi qu’elle soit formulée de façon délicate, sans attaquer votre
partenaire ni lui faire de reproche.

Soyez positive. Parlez de ce qui, au lit, vous fait envie, pas de ce qui vous
rebute. Je voudrais… et non Ça me met en colère quand tu… S’il délaisse
systématiquement votre poitrine pendant l’acte, dites J’adore quand tu me touches les
seins plutôt que Pourquoi ne me touches-tu jamais les seins ?

Recourez au langage corporel. Faites en sorte que le langage sensuel de votre


corps appuie vos ressentis, que vous exprimiez un vœu ou un refus. Si vous n’aimez
pas ce que votre partenaire vous fait, écartez-vous. Si cela vous plaît, collez-vous
contre son corps. Gémissez si vous aimez ses caresses. Retirez sa main des endroits
où vous n’aimez pas être touchée et déplacez-la pour qu’elle se trouve là où vous
aimez l’être.

Comment parler de sexe avec votre partenaire


Bon à dire
En introduction :
Je t’aime et je veux qu’on soit aussi heureux que possible parce que
nous deux, c’est pour la vie. On pourrait discuter de quelque chose ? Je
voulais te parler des moyens d’améliorer notre vie sexuelle/du fait que nous
n’avons pas eu de rapports depuis une éternité et que ça me manque/de ce
que je ressens quand tu évites le sexe. On peut en parler maintenant ?
Pour essayer quelque chose de nouveau :
Cette nuit, j’ai rêvé qu’on faisait… Observez sa réaction. Si cela
l’intéresse, il/elle va réclamer des détails et paraître curieux.
L’une de mes amies – dont je tairai le nom par discrétion – m’a dit
qu’avec son mari, ils font… Si votre partenaire se sent prêt à tenter la
pratique en question, il/elle va lancer : Et si on essayait ? Dans le cas
contraire, ce sera plutôt : Ta copine est une perverse !
Pour vous assurer qu’il/elle aime ce que vous lui faites :
Ça te plaît quand je fais ça/que je fais ça ici/que je fais ça plus fort/que
je fais ça plus doucement ?
Comment préfères-tu que je le fasse ? Comme ceci ou comme cela ?
Je peux te toucher ici ?
Pour en réclamer davantage :
J’adore quand tu fais ça. Tu peux continuer ?
Tu te rappelles quand on faisait l’amour après un brunch dominical
bien arrosé ? J’adorais ça. Et si on recommençait ?
Pour modifier sa façon de faire :
J’aime quand tu fais ça. Et tu sais ce que j’aime d’autre ? Quand tu
fais… C’est vraiment agréable.
J’adore quand tu caresses mon sexe avec ta langue. Mais tu sais quoi ?
Maintenant, je mets beaucoup plus longtemps à jouir. Ça te dérangerait de
prendre plus de temps ? Parfois, j’ai l’impression d’être obligée de me
presser.
Pour utiliser un vibromasseur quand vous êtes au lit avec lui :
Je dis « lui » parce que, entre femmes, l’usage d’un vibromasseur est
rarement problématique. Comme ces appareils se normalisent, les hommes
jeunes se sentent obligés de suivre la tendance – en revanche, les hommes
plus âgés les considèrent encore comme une menace.
Voici une façon d’amener le sujet en douceur : dites-lui que vous avez
acheté un chouette petit cadeau pour tous les deux – un mini-vibro. Pas plus
grand qu’un tampon, il est idéal pour initier un homme réticent aux sex-
toys.
Utilisez-le d’abord sur lui : faites-le vibrer autour de ses tétons, sur son
pénis, ses testicules – avec légèreté et de façon ludique. Quand il sera un
peu détendu et prêt à apprécier ce type de caresses, laissez-le s’en servir sur
votre corps. Lorsqu’il le passera sur votre clitoris, manifestez verbalement
votre approbation pendant quelques minutes, mais repoussez-le avant de
jouir. (Beaucoup d’hommes – jeunes et vieux – perdent tous leurs moyens
en constatant à quelle vitesse la plupart des femmes atteignent l’orgasme
avec un vibro, alors qu’eux-mêmes doivent s’acharner pendant des heures
pour parvenir au même résultat.) Reproduisez plusieurs fois cette séance en
le laissant vous caresser chaque fois plus longtemps avec le vibro, mais en
veillant toujours à ce qu’il arrête avant que vous atteigniez l’orgasme.
Quand il sera complètement à l’aise, vous le sentirez : le moment sera
venu de vous laisser aller jusqu’au bouquet final. Dès lors, si vous avez
envie d’un appareil plus gros et plus puissant, vous pourrez facilement lui
proposer d’essayer un nouveau vibro.
À ne surtout pas dire
Je déteste quand tu fais ça.
Franchement, si tu continues de laisser tes serviettes humides sur le lit,
je divorce. Et, au fait, tu es aussi mauvais au lit que pour le rangement.
Pourquoi on ne fait pas autant l’amour que Luc et Jade ?
Pourquoi tu ne sais jamais ce qui me fait envie ?
Combien de fois vais-je devoir te répéter que JE DÉTESTE ÇA ?
Mon ex faisait ça comme ça. Tu crois que tu peux faire comme lui ?
Tu peux te dépêcher ?
Allez, finissons-en.
Écoute, je vais être franche : ce n’est pas de ma faute si je n’aime pas
faire l’amour avec toi.
Tu ne m’excites plus.
C’est quoi ton problème ?

1. « Quand faire l’amour vaut le coup : prendre son pied dans une relation à long-terme » (non
traduit). [Toutes les notes sont de la traductrice.]
2. « Venez comme vous êtes : cette étonnante nouvelle science qui transformera votre vie
sexuelle » (non traduit).
3. Traitement hormonal de la ménopause.
4. Lesbienne, gay, bisexuel, transgenre, queer, intersexe ou asexuel.
CHAPITRE 2

Les astuces anti-âge pour


la libido
Attention : ce chapitre risque de vous refroidir un peu.
C’est la partie où j’évoque le vieillissement du corps et ses
conséquences. Je ne vais pas vous mentir : ce n’est pas toujours joli à voir.
(N’hésitez pas à vous servir un verre avant de poursuivre votre lecture !)
Mais nous n’avons pas le choix : il faut assumer.
On ne peut strictement rien contre le vieillissement, mais il existe une
foule de manières de le vivre mieux. La première, c’est de s’informer. Si,
sur le plan physique, vous êtes conscients de ce que vit votre couple, et de
ce qui vous attend, il vous sera plus facile d’y faire face.

La vie sexuelle type après 50 ans


Même s’il n’y a pas de vie sexuelle « type » à proprement parler après
50 ans, nous devons tous apprendre à gérer un certain nombre de
changements physiques majeurs.

Qu’arrive-t-il à mon corps ?


Vous n’avez plus les mêmes sensations que quand vous étiez jeune, et
c’est normal : les niveaux hormonaux changent, et la production
d’œstrogènes et de testostérone diminue. Les œstrogènes favorisent
l’humidité, la santé et la souplesse du vagin ; le clitoris, l’urètre, la vessie et
d’autres organes urogénitaux dépendent aussi de ces hormones pour
fonctionner correctement. À mesure qu’elles se raréfient, les organes en
question rétrécissent littéralement. (Je vous avais prévenue !)
Si le niveau d’œstrogènes est insuffisant, le vagin devient sec et moins
acide. Même si vous manifestez de l’excitation sexuelle, il lui faut plus
longtemps pour se lubrifier car le flux sanguin est réduit, ce qui provoque
un amincissement et un affaiblissement des tissus vaginaux. L’élasticité et
la dilatation diminuent, ce qui explique pourquoi la pénétration s’avère
parfois douloureuse ou désagréable.
La réduction de l’afflux sanguin implique également une atténuation de
la sensibilité des terminaisons nerveuses, y compris celles situées dans le
clitoris. Il faut plus longtemps pour jouir – quand on y parvient. L’intensité
des orgasmes peut aussi changer en raison de ces bouleversements
hormonaux.
Au moment de la ménopause, le corps produit moitié moins de
testostérone qu’à l’époque de vos 20 ans. Après la ménopause, les quantités
produites sont très faibles. Les chercheurs ne savent pas très bien quel rôle
la testostérone joue dans la sexualité féminine, mais elle semble affecter le
désir, contribuer à l’afflux sanguin et à l’excitation du clitoris et des lèvres,
lesquels permettent à leur tour de déclencher l’orgasme.
La sécrétion de progestérone – une autre hormone responsable du désir
sexuel en général – décline également avant de s’interrompre en même
temps que l’ovulation s’arrête.
En résumé, ces trois hormones impliquées dans le désir sexuel
disparaissent lentement mais sûrement. Rien d’étonnant, donc, à ce que
vous ayez l’impression, une fois passée la barre des 50 ans, que quelqu’un
ait appuyé sur le bouton « Arrêt » de votre sexualité.
Pour les hommes, le tableau n’est guère plus réjouissant. Leur niveau de
testostérone baisse aussi, avec pour effet des troubles érectiles, une baisse
de désir et une diminution de l’afflux sanguin dans le pénis. Tout ceci
entraîne une série de conséquences plutôt déprimantes : avec la diminution
de la sensibilité, il leur faut plus longtemps pour s’exciter, mais aussi pour
récupérer entre deux érections. Par ailleurs, l’intensité de leurs orgasmes
s’affaiblit, les éjaculations sont moins puissantes et la quantité de sperme
produite est moindre.
Parmi les principaux changements qui affectent notre vie sexuelle
figurent les inévitables problèmes de santé chroniques qui apparaissent
généralement avec l’âge : perte de la souplesse, arthrite, fatigue et baisse
d’énergie. Le cancer, parfois. Les hommes sont particulièrement sujets à des
taux élevés de cholestérol, aux troubles cardio-vasculaires et aux diabètes
de type II. Tout ceci perturbe la circulation sanguine, ce qui peut mener à
des troubles érectiles.
Comme la fréquence et la qualité de leurs érections est menacée et
qu’ils jouissent moins facilement, il est fréquent que les hommes souffrent
d’une perte d’estime de soi et de crises d’angoisse liées à leurs
performances.

Quel impact sur ma vie sexuelle ?


Pour de nombreuses femmes de plus de 50 ans, le sexe devient
désagréable. « Je reçois beaucoup de quinquagénaires qui se plaignent qu’à
présent le sexe est devenu douloureux, m’a confié un médecin généraliste.
En général, elles n’en parlent par à leur partenaire. Elles se contentent de
serrer bravement les dents pendant les rapports. »
Une étude de 2019 menée au Royaume-Uni auprès de 1 200 adultes
confirme ces propos. Les scientifiques ont découvert que près de trois
quarts des femmes (73 %) éprouvaient de l’inconfort durant les rapports
sexuels – et que 24 % demandaient à leur partenaire de se dépêcher parce
qu’elles ont mal. Seulement 57 % des participants masculins étaient
conscients de ces phénomènes.
« Les femmes qui osent avouer que le sexe est devenu douloureux
peuvent ressentir de la frustration », explique Victoria Lehmann, une
sexologue anglaise qui pratique depuis trente ans. « De nombreux hommes
recourent au Viagra pour résoudre les troubles sexuels liés à l’âge. Pour les
femmes, ce n’est pas aussi simple, et les hommes ne sont pas aussi patients.
Lorsque les femmes mettent un terme à un rapport sexuel parce qu’elles ont
mal, cela perturbe l’afflux sanguin, et les hommes craignent de perdre leur
érection. Pour les hommes âgés, c’est quelque chose qui fait très peur. »
Allez, encore une bonne nouvelle : avec l’assèchement et
l’amincissement des parois vaginales, les femmes âgées sont davantage
sujettes aux infections urinaires. C’est la raison pour laquelle j’ai consulté
mon médecin il y a peu : j’avais encore une cystite – apparemment, elles me
tombent dessus chaque fois que j’ai un rapport sexuel avec pénétration.
Voilà encore un élément qui contribue à transformer ce qui était autrefois un
plaisir en une activité qui nous rebute. (Je vous expliquerai comment
remédier à ce problème ici)

Des raisons de se réjouir


Mais – et là, vous pouvez poser la bouteille de vodka et reprendre votre
souffle –, même si certains des changements qui affectent notre corps
restent difficiles à gérer, de nombreuses modifications positives viennent les
contrebalancer sur le plan émotionnel : avec l’âge, les femmes sont souvent
plus enclines à tourner le dos aux sentiments négatifs qu’elles éprouvaient
autrefois vis-à-vis du sexe.
Quand j’ai demandé à des femmes de plus de 50 ans de me décrire leur
sexualité à l’époque de leur jeunesse, voici les termes qu’elles ont utilisés :
ignorance, soumission, ennui, insuffisance, peur, inconnu, spontanéité,
perversion, danger, confusion, urgence, terreur.
Voici maintenant ceux qui reviennent le plus souvent quand elles parlent
de leur sexualité actuelle : sensualité, expérimentation, amour, richesse,
variété, aventure, tendresse, divertissement, sentiment d’être désirée,
bonheur.
En vieillissant, nous nous soucions moins de l’opinion des autres, et
cela fait de nous des amantes plus confiantes. Nous sommes plus égoïstes,
nous cherchons moins à nous excuser : nous faisons beaucoup moins de
sacrifices, au lit comme ailleurs. Les femmes qui sont restées en couple
uniquement pour le bien des enfants auront tendance à penser : Et merde.
J’ai fait ma part. Je vais aller me trouver quelqu’un d’autre qui me fera
rire. De fait, les femmes de plus de 50 ans représentent une part croissante
du marché des rencontres en ligne (et vous trouverez, ici, un chapitre entier
consacré à la célibataire toute neuve que vous êtes devenue).
Si vous êtes heureuse en couple depuis longtemps, vous serez soulagée
d’apprendre qu’il est peu probable que ça change – dans ce cas, l’idée
d’être « coincés ensemble » à jamais est plutôt satisfaisante.
Après 50 ans, on dispose en général de plus de temps et d’argent – du
temps à consacrer à l’autre et à se découvrir en tant qu’êtres sexuels.
Avec l’âge, certaines personnes acquièrent une véritable témérité –
pensez à toutes ces grands-mères qui font leur premier saut en parachute –
et vous vous apercevrez peut-être que vous et votre partenaire avez envie de
vous lancer dans des activités que vous estimiez autrefois déplacées : vous
envoler pour Amsterdam et visiter les quartiers chauds ; vous inscrire à un
stage de sexe tantrique ; vous remémorer l’époque où vous faisiez l’amour
sur le canapé avant la naissance des enfants, et renoncer définitivement à la
chambre à coucher.
Les rapports sexuels sont moins fréquents, mais ils sont souvent de
meilleure qualité. Et le fait que vous n’ayez plus les mêmes sensations
pendant les orgasmes n’est pas forcément une mauvaise chose. Comme
l’affirme Marie de Hennezel avec son éloquence habituelle dans Sex &
Sixty, un avenir pour l’intimité amoureuse 1, « ils n’ont plus ce côté sombre,
impulsif, presque involontaire qui emporte tout votre être comme une vague
violente, une expérience plus instinctive que consciente ».
De fait, des recherches récentes montrent que le sexe s’améliore avec
l’âge. Selon une étude menée par le magazine Health Plus auprès de
personnes de plus de 45 ans, les femmes deviendraient plus aventureuses :
89 % de celles qui ont été interrogées affirment apprécier la diversité des
positions et des lieux. La plupart affirment avoir une sexualité plus
épanouie qu’à 20 ans. Une étude dirigée par l’université de Manchester en
2019 a établi que 80 % des hommes sexuellement actifs après 50 ans étaient
satisfaits de leur vie sexuelle jusqu’à 90 ans ; 85 % des femmes entre 50 et
69 ans sexuellement actives ont déclaré la même chose.
Par pitié, ne paniquez pas ou ne désespérez pas si, en lisant tous ces
éléments positifs, vous vous dites : Je ne suis pas comme ça. Pour moi, le
sexe est terrifiant. C’est encore pire que ce que je croyais. Une étude, c’est
une étude : si on cherche bien, on trouve du négatif et du positif quel que
soit le sujet. Après vous avoir déprimée avec toutes ces histoires de
sécheresse vaginale et de troubles érectiles, j’ai pensé qu’il était de bon ton
d’évoquer des aspects un peu plus optimistes !
Si, pour une raison ou une autre, vous avez renoncé au sexe, sachez que
vous n’êtes pas seule. Avec l’âge, les femmes sont deux fois plus
nombreuses que les hommes à se désintéresser du sexe – sans doute parce
que les rapports deviennent souvent inconfortables et douloureux et que,
pour de nombreux couples, le sexe se réduit à la pénétration. Il existe bien
entendu une foule d’autres raisons.
Je vous en parlerai tout au long de ce livre et vous proposerai des
solutions pratiques pour résoudre toutes les difficultés auxquelles vous vous
heurtez dans votre sexualité. Il y aura aussi un chapitre (à partir d’ici)
consacré aux couples qui ont renoncé au sexe, et où j’évoquerai les moyens
de bien vivre cette situation si vous y êtes confrontée.
Traitements médicaux et troubles de la sexualité
De nombreux médicaments perturbent la production d’hormones ou le flux
sanguin, ce qui entraîne une perturbation du désir, de l’excitation et de la santé des
organes génitaux. Si vous prenez l’un des médicaments suivants et éprouvez des
troubles sexuels, discutez-en avec votre médecin : peut-être faut-il en changer ou
modifier les doses (cette liste n’est pas exhaustive, mais elle couvre les principaux
groupes médicamenteux). Il va sans dire, j’espère, qu’il ne faut jamais interrompre un
traitement sans l’avis du médecin. Un clitoris insensible, c’est désagréable, mais ça ne
vaut pas le coup de risquer sa vie.
Antidépresseurs
Antihistaminiques
Traitements contre l’hypertension
Traitements anticholestérol (statines et fribrates)
Antalgiques (essentiellement les opiacés)
Diurétiques
Bêta-bloquants (et autres médicaments pour le cœur)
Tranquillisants
Antifongiques
Traitements contre les reflux acides, brûlures d’estomac et ulcères

Résoudre les troubles sexuels liés à l’âge


Tout ce livre est consacré à la résolution des problèmes sexuels que
vous pourriez rencontrer après 50 ans, mais il existe des choses simples et
pratiques que vous pouvez d’ores et déjà commencer à faire. Toutes vous
aideront à lutter contre le vieillissement de votre libido.

Un couple modèle
En vacances, mon mari et moi n’adressons jamais la parole aux autres
couples. En avion non plus. Jamais, vraiment. La dernière fois que nous
l’avons fait, c’est parce que nous ne comprenions pas où tout le monde
disparaissait le soir alors que l’hôtel semblait se trouver au milieu de nulle
part. (Il s’avère qu’à quelques pas de là, il y avait une plage jonchée de
restaurants… C’est vous dire à quel point nous nous isolons, pendant les
vacances !)
Le couple auquel nous avons alors parlé approchait de la soixantaine. Je
les avais déjà aperçus une fois ou deux, quand ils entraient dans l’eau en se
tenant la main ou bavardaient tranquillement étendus sur leur chaise longue
– manifestement, ils s’entendaient bien. Ils se sont révélés être de bonne
compagnie : mariés depuis des années, ils géraient une entreprise ensemble.
En découvrant que j’écrivais ce livre, ils ont été intrigués.
— On a tous les deux des amis qui n’ont plus de rapports sexuels, et on
n’en revient pas, a dit la femme.
Je lui ai demandé si eux faisaient régulièrement l’amour.
— Absolument ! a-t-elle répondu. Depuis qu’on est ensemble, on
pratique une fois par semaine.
Voilà un couple qui aborde l’âge et le sexe avec sérénité. La régularité
est essentielle. Tous deux ont eu des problèmes de santé – quand c’est
arrivé, ils ont interrompu leur sexualité – mais ont rapidement trouvé le
moyen de les contourner pour reprendre leurs ébats hebdomadaires. Si ce
couple n’est pas terrassé par les difficultés auxquelles beaucoup d’autres
sont confrontés, c’est parce qu’ils ont toujours fait régulièrement l’amour.
C’est le meilleur moyen de conserver l’élasticité des parois vaginales et la
vigueur des érections. Cette approche du sexe est d’une saine simplicité. Ils
n’ont pas cherché la petite bête : le sexe était une activité qu’ils aimaient
pratiquer ensemble quand ils avaient 20 ans, et ils ne voyaient aucune
raison d’y mettre fin.
Et voici un autre de leurs secrets…

Faites du sport
Je conçois que les problèmes de santé puissent perturber votre capacité
à faire de l’exercice physique mais, si vous en êtes capables, bougez. Le
sport permet non seulement d’améliorer santé et apparence physique, mais
aussi de stimuler la circulation sanguine.
Celle-ci joue un rôle clé dans le bon fonctionnement des organes
génitaux et du désir sexuel, mais également du cerveau. Le sport accroît la
production de dopamine, une hormone essentielle pour les fonctions
cognitives. En outre, elle renforce les muscles, améliore la circulation et
l’humeur. Autrement dit, restez actifs hors du lit, et vous serez actifs au lit.
Vous serez aussi plus minces, et donc moins enclins à souffrir de
maladies liées au surpoids. Votre cœur sera plus sain (les troubles cardio-
vasculaires peuvent affecter les érections), vous serez plus souples et plus
aptes aux activités sexuelles. Et vous accepterez beaucoup mieux votre
corps.
Une étude menée par l’université de Californie a montré que les
hommes qui pratiquaient l’aérobic quatre fois par semaine constataient un
accroissement de leur activité et satisfaction sexuelles. Les participants ont
déclaré que, grâce aux changements positifs dans leur apparence physique
et leur confiance en soi, leur désir et leur satisfaction sexuelle augmentaient.
Cela me semble évident : quand on déteste son corps, pourquoi vouloir que
quelqu’un s’en approche ? (Je vous en dirai plus sur l’image du corps au
chapitre 3.)

Vivez sainement
Mangez correctement, buvez moins d’alcool, arrêtez de fumer et perdez
du poids (ou prenez-en) s’il le faut. À notre âge, nous savons tous ce qui
nous fait du bien et ce qui nous nuit. Faites le point et effectuez les
changements nécessaires. Si ce n’est pas déjà le cas, prenez de la vitamine
B12, du magnésium et de bons compléments de multivitamines. Gérez
votre stress. Inscrivez-vous à un cours de stretching, de yoga ou de Pilates
(très utiles pour la souplesse).

Faites-vous plaisir
Certes, les hormones influent sur le désir sexuel, mais les émotions et le
moral aussi. Si la vie vous comble ou que vous venez de rencontrer
quelqu’un qui vous plaît, votre libido est au beau fixe. Tentez de nouvelles
expériences, partez en vacances dans des lieux inconnus, passez du temps
avec vos amis, prenez soin de vous. Plus vous serez heureux, plus vous
aurez envie de rapprochements intimes.

Préparez-vous physiquement au sexe


Si vous souffrez de douleurs chroniques, prenez des antalgiques. Si vos
articulations sont raides, faites des étirements. Prenez un bain ou une
douche chaude avant de faire l’amour. Faites tout ce qui est nécessaire pour
être dans les meilleures conditions possible, physiquement comme
mentalement.

Pratiquez le sexe à toute heure


Faites l’amour à différentes heures de la journée. Si vous prenez des
médicaments entraînant des effets secondaires, demandez-vous à quel
moment vous vous sentez le mieux et tenez-en compte. Au lieu d’avoir des
rapports le soir, quand vous êtes fatigués, pratiquez plutôt le matin. Comme
c’est à ce moment que le niveau de testostérone est le plus élevé chez les
hommes, l’excitation leur viendra plus facilement.

Servez-vous du sexe comme somnifère


Le sexe contribue à l’endormissement en stimulant la production
d’ocytocine – l’hormone de l’amour – et en diminuant la sécrétion de
cortisol – l’une des hormones du stress. Pendant les orgasmes, le corps
produit de la prolactine, une autre hormone qui favorise la détente et le
sommeil. Chez les femmes, le sexe booste le niveau d’œstrogènes, ce qui
améliore le sommeil profond et soulage le stress.

Dormez davantage
Selon une étude récente menée auprès d’étudiantes, plus celles-ci
dorment longtemps, plus elles ont envie de sexe dans la journée qui suit.
Une heure de sommeil en plus accroît de 14 % la possibilité qu’elles se
livrent à une quelconque activité sexuelle dans la journée. Cette étude a
également établi un lien entre sommeil et excitation. Vous pensez que ça ne
vous concerne pas, parce qu’il s’agit de jeunes femmes et que vous êtes
âgée ? Voici de quoi vous faire réfléchir : une autre étude a montré que,
chez les femmes ménopausées, il existait un lien direct entre dérèglements
du sommeil et troubles sexuels.

Changez de position
Problèmes de dos, d’articulations douloureuses, de genoux ou de hanches,
arthrite : autant de raisons qui vous empêchent d’adopter votre position sexuelle
favorite. Heureusement, il en existe beaucoup, et il y a de nombreux moyens de
rendre certaines postures plus abordables. Vous pouvez par exemple ajouter des
coussins pour soutenir certaines parties de votre corps, ou demander à votre
partenaire de faire l’essentiel du boulot s’il est plus en forme que vous. Si vous en
avez les moyens, investissez dans du « mobilier érotique » : cales, rampes et autres
objets destinés à rendre les relations sexuelles plus confortables (voir ici).

La plupart des gens se sentent à l’aise allongés sur le côté, alors tentez des
positions côte à côte comme la cuiller. Vous êtes étendue sur le flanc, il vous pénètre
par-derrière en vous enlaçant de ses bras. Relevez les genoux pour faciliter la
pénétration puis cambrez-vous vers lui, le genou du dessus vers l’avant.

La position en X est tout aussi agréable : avec votre partenaire, allongez-vous


tête-bêche sur le lit et formez un X avec vos jambes. Il vous pénètre, chacun de vous
a une jambe sous celle de l’autre, et une jambe par-dessus. Tenez-vous par les mains
pour maîtriser vos mouvements. Cette posture convient également aux couples de
femmes.

Pourquoi pas un traitement hormonal


de substitution ?
Au chapitre 4, j’aborde la ménopause et les rapports douloureux de
façon exhaustive. Si vous suivez un THS (ce qui n’est pas adapté à toutes),
le changement peut être radical. Il est d’une aide considérable pour remettre
tous vos organes en bon état de fonctionnement et stabiliser votre humeur.

Le lubrifiant est votre ami


Utilisez-en quelle que soit votre activité sexuelle – relations génitales,
caresses manuelles, séances en solo avec votre sex-toy. Là encore, c’est une
pratique qui pourrait révolutionner votre vie sexuelle dans la mesure où la
sécheresse vaginale rend les rapports terriblement inconfortables.

Les sex-toys sont vos alliés


Ils permettent de résoudre bon nombre de problèmes, en maintenant
votre activité sexuelle si vous êtes célibataire, ou en favorisant les érections
et la stimulation en cas de diminution de la sensibilité (voir chapitre 8).

Les préliminaires avant tout


Si les rapports sexuels sont une épreuve pour vous, ou que les érections
de votre partenaire ne sont pas assez fermes pour permettre la pénétration,
les activités qui vous servaient d’« amuse-bouche » – sexe oral et caresses
manuelles – acquièrent soudain le statut de plat de résistance. Dans la
sexualité d’une femme, c’est ce qui peut arriver de mieux. Comme je l’ai
souvent dit (sans doute un bon millier de fois dans ma vie), la pénétration
est l’un des pires moyens de stimuler le clitoris, et donc d’amener les
femmes à l’orgasme.
Dans la mesure où les deux partenaires comptent davantage sur le sexe
oral et la masturbation, le savoir-faire devient essentiel. C’est pourquoi j’ai
tenu à en parler ici, afin de vous aider à affiner vos talents sexuels et de
vous faire quelques suggestions sur la façon d’affronter tout type de
situation nouvelle.
Le sexe bucco-génital pour les seniors
Ces lignes s’adressent à la personne active, alors montrez-les à votre partenaire
et dites-lui que c’est moi qui vous ai incitée à ces pratiques.

Donner du plaisir à une femme


Choisissez une position confortable. Elle est assise, le sexe au bord d’une
chaise, et vous vous agenouillez devant elle, des coussins sous les genoux. Vous
pouvez aussi lui demander de se hisser sur le plan de travail de la cuisine tandis que
vous vous asseyez face à elle sur un tabouret bas. Dans les deux cas, votre cou sera
moins sollicité, et vous verrez ce que vous faites. Alternative : si la différence de taille
est adaptée, votre conjointe peut être debout devant vous qui êtes à genoux sur des
coussins.

Si, physiquement, elle est plus en forme que vous, ou que vous souffrez des
genoux, étendez-vous sur le lit ; en appui sur les genoux, et en s’appuyant au mur
pour se stabiliser, elle va se mettre à cheval sur votre visage. Si vous êtes dans une
position plus classique (elle, allongée sur le dos, et vous accroupie entre ses jambes
écartées), glissez des coussins sous vos coudes et un oreiller sous son bassin pour
avoir plus facilement accès à son sexe. Essayez aussi quand elle est sur le côté et
vous entre ses cuisses, avec la jambe du haut autour de votre cou.

Prenez le temps de détendre langue, nuque et muscles faciaux. Ce sera plus


facile pour vous et meilleur pour elle. Assurez-vous que votre cou et votre mâchoire
ne sont pas crispés.

Gardez la bouche bien humide. Idéalement, faites le plein de salive avant de


commencer.

Commencez lentement, mais en la laissant vous guider. Certaines femmes


adorent les effleurements, d’autres trouvent que ça chatouille.

Ne foncez pas bille en tête vers le clitoris. Léchez-lui les seins, caressez-les,
embrassez-la dans le cou et sur les cuisses.

Une fois en place, léchez-la lentement du plat de la langue, ou encore tentez des
caresses légères, d’un côté à l’autre, en zigzag ou en cercle. Alternez mouvements
lents et rapides, fermes et légers. Aplatissez la langue et balayez doucement
l’ensemble de la zone clitoridienne. Soulevez la partie charnue de ses lèvres (là où
poussent les poils pubiens) et, langue bien détendue, effectuez de lents cercles autour
du clitoris.

Convenez de signaux clairs. Si vous vous arrêtez régulièrement pour lui


demander si elle aime ce que vous lui faites, cela va vous distraire dans votre tâche.
Mettez au point un système où vous empoignerez ses cuisses pour lui demander si
tout va bien, et où elle répondra « oui » en vous serrant le bras. Si elle ne réagit pas
par l’affirmative, vous pouvez vous interrompre et lui demander de vous guider.

Si elle réclame quelque chose de nouveau, ne vous vexez pas. Cela ne


signifie pas qu’elle n’apprécie pas votre approche habituelle, seulement que son corps
a changé et qu’à présent, elle a besoin que vous procédiez différemment. Pendant
des années, certaines femmes atteignent l’orgasme grâce aux mêmes caresses,
prodiguées de la même façon ; et puis, un beau matin (généralement suite à une
grossesse ou après 50 ans), elles s’aperçoivent que ces gestes ne marchent plus.
N’en faites pas une affaire personnelle.

Si votre langue fatigue, bougez la tête latéralement et de haut en bas au lieu de


déplacer votre langue, ou laissez-la simplement immobile sur le sexe de votre
partenaire qui pourra se frotter contre elle.

Empoignez ses fesses, pressez-les et effectuez de larges cercles. Ceci stimule


indirectement la zone anale, offrant la nouvelle stimulation dont elle a peut-être
besoin, désormais, mais qu’elle est trop timide pour réclamer. De nombreuses
femmes aiment aussi qu’on leur introduise un doigt lubrifié dans l’anus pendant
l’orgasme (ou avant), mais posez toujours la question auparavant pour vous en
assurer !

Lenteur, douceur et cohérence avant tout. Ne changez pas de technique à tout


bout de champ. Tout en vous occupant de son sexe, laissez vos mains vagabonder
sur toutes les parties accessibles de son corps.

Mettez-vous à l’aise. Avec l’âge, l’excitation est plus longue à venir, pour les
hommes comme pour les femmes. Faites savoir à votre partenaire que vous êtes prêt
à poursuivre aussi longtemps qu’elle le souhaite et que vous prenez autant de plaisir
qu’elle.

Avant de la pénétrer avec vos doigts, demandez-lui son accord. Si son vagin
est irrité ou sensible, elle n’en aura peut-être pas envie. Si elle accepte, ne lésinez pas
sur le lubrifiant, allez-y doucement et commencez avec seulement un doigt ou deux.
Gardez un vibromasseur à portée de main si vous n’êtes pas sûr de votre
endurance ou si elle a du mal à basculer dans l’orgasme. Tenez-le proche de son
clitoris tout en la léchant, ou posez-le sur son sexe pendant que vous l’embrasserez
ou caresserez ses seins. Peut-être souhaitera-t-elle que vous l’introduisiez dans son
vagin (dans ce cas, avec du lubrifiant) mais la plupart des femmes appliquent le
vibromasseur sur la zone clitoridienne pour jouir.

L’orgasme n’est pas obligatoire. Avec ou sans, le sexe bucco-génital est un


délice. Vous n’êtes pas obligé de la faire jouir à chaque séance.

Donner du plaisir à un homme


Trouvez une position confortable. Si vous n’avez pas de problème de genoux,
l’une des positions les plus simples est la suivante : demandez-lui de se mettre debout
dos contre un mur ou encore de s’asseoir au bord du lit, et agenouillez-vous devant lui
sur des coussins.

Vous ne pouvez pas vous agenouiller ? Asseyez-vous au bord du lit (ou sur
n’importe quel meuble de la hauteur appropriée) tandis qu’il se mettra debout face à
vous. Tout est question de hauteur et de proportion : servez-vous de marches, de
coussins ou autre pour que votre bouche soit parfaitement alignée avec ses parties
génitales. Autre possibilité : vous êtes allongée sur le dos, la tête soutenue par un
oreiller, et il se met à califourchon au-dessus de vous, mains posées contre le mur
pour garder l’équilibre. Assurez-vous que vous ne risquez pas de vous tordre le
poignet et que votre nuque reste parfaitement détendue.

N’étirez pas la bouche. Il est plus aisé et confortable de détendre les muscles de
la mâchoire et du cou et de pousser les lèvres vers l’avant.

Utilisez aussi bien les mains que la bouche. Vous éviterez ainsi les haut-le-
cœur et la sensation embarrassante de gober une pomme les mains dans le dos –
surtout si votre partenaire craint de n’être pas assez dur. Si votre réflexe nauséeux est
élevé, positionnez son pénis de sorte que son extrémité touche votre palais ou
l’intérieur de votre joue.

Serrez la base de son pénis afin de maintenir le sang à l’intérieur des corps
caverneux et d’accroître l’érection, puis refermez vos lèvres sur le gland. Procédez à
une légère succion pour exercer une pression, sans toutefois aspirer vraiment. Si vous
n’avez pas assez de force dans les mains ou qu’il vous est douloureux de garder cette
position longtemps, demandez à votre partenaire de tenir lui-même son sexe.
Frétillez de la langue sur son frein (le mince morceau de peau qui relie le gland
à la hampe du pénis), une zone particulièrement sensible.

Alternez les mouvements de la main et de la langue. Commencez lentement et


avec douceur, puis accélérez et effectuez des gestes plus affirmés. Faites glisser le
poing de haut en bas, en suivant le déplacement de la bouche. Fermez le poing en
arrivant près du gland et ouvrez-le en descendant. Si vous vous débrouillez bien, il ne
verra pas la différence entre votre bouche et votre main. Quoi qu’il en soit, la plupart
des hommes d’un certain âge préfèrent que vous vous serviez aussi de vos mains,
cela accroît la stimulation. Si ce n’est pas le cas, contentez-vous de garder le poing
serré autour de la base de son sexe.

Regardez-le dans les yeux. Cela suffit à rendre les choses beaucoup plus
excitantes.

Chaque fois que votre langue arrive sur le gland, enroulez-la autour du frein.
Faites pivoter votre main quand elle remonte sur la hampe jusqu’au gland et attardez-
vous sur celui-ci – c’est la partie la plus sensible de son sexe.

N’oubliez pas les autres zones. Caressez ses testicules et léchez-les. Appuyez
fermement sur son périnée (la partie glabre située entre l’anus et les testicules) pour
stimuler son pénis interne.

Montrez-lui que vous aimez ça. Gémissez. Faites du bruit. Faites une pause et
écartez-vous pour lui lancer un regard plein de désir, puis reprenez.

Ne précipitez pas les choses. En général, plus votre partenaire est âgé, plus il
met longtemps à jouir. Si vous voulez que ça aille plus vite, accélérez le rythme et
serrez son sexe plus fort.

Ajoutez d’autres stimulations. Il lui faut peut-être davantage qu’une fellation


pour atteindre l’orgasme. Lubrifiez un doigt et introduisez-le dans son anus pour
stimuler sa prostate (voir comment procéder ici). Pincez ses tétons ou appuyez
fermement la tranche de votre main (formez un L) au niveau du périnée. Posez la
main sur son bas-ventre que vous caresserez lentement mais vigoureusement pour
stimuler la partie invisible de son pénis.

Prévoyez ce que vous allez faire quand il jouira. Au moment crucial, ne le


laissez pas en plan. Si vous n’avez pas envie d’avaler, contentez-vous de retirer votre
bouche tout en continuant de le caresser manuellement, et laissez-le éjaculer ailleurs
(sur vos seins, par exemple).
La masturbation entre seniors
Comme pour le sexe oral, vos besoins ont peut-être évolué. Votre corps a changé
et il faut procéder à certains ajustements. Informez-en votre partenaire et le problème
sera réglé (si vous avez du mal à parler de sexe, vous trouverez quelques conseils
ici).

Avant tout, utilisez beaucoup de lubrifiant de bonne qualité et n’hésitez pas à vous
interrompre pour en remettre. Si vous avez plus de plaisir avec un vibromasseur
qu’avec les doigts, là encore, faites-le savoir à votre partenaire (autant d’efforts
économisés pour lui !). Idem si vous-même éprouvez un quelconque souci avec vos
mains ou vos doigts (problèmes d’arthrite, par exemple).

Caressez-le
Choisissez votre position. En général, on se contente d’être allongée sur le lit à
côté de son partenaire – ce qui s’est toujours révélé inefficace, quel que soit l’âge. À la
place, essayez de vous mettre debout derrière lui et passez vos bras autour de son
bassin pour attraper son sexe. Si cela vous excite, regardez-vous dans un miroir.
Alternative : il est debout, vous êtes assise sur le lit en face de lui. Si vous êtes plus
en forme que votre partenaire, enfourchez-le et asseyez-vous sur son ventre sans trop
appuyer, face à ses pieds.

Demandez-lui de vous montrer comment il se masturbe et imitez-le aussi bien


que possible. Soyez particulièrement attentive à la manière dont il positionne ses
mains et ses doigts et laissez-le vous guider pour trouver la pression ou le rythme qui
lui conviennent le mieux.

La caresse la plus courante consiste à former un poing lâche autour de son


sexe et à faire des allers-retours. Vous pouvez aussi placer les doigts d’un côté et le
pouce de l’autre puis effectuer des allées et venues ou secouer.

Si vous avez peu de force dans les mains, essayez de faire rouler son pénis
entre vos paumes comme de la pâte à tarte, ou joignez les mains et entrelacez vos
doigts, pouces l’un sur l’autre, en laissant de la place pour glisser son pénis au milieu.
Abaissez les mains jusqu’à la base de son sexe, refermez les pouces puis faites
glisser vos mains de haut en bas en opérant un léger mouvement de torsion.

Variez les gestes. Alternez dix caresses lentes et fermes avec des allers-retours
rapides et vigoureux, en en ajoutant un à chaque fois.
Utilisez un collier de fausses perles. Enroulez-le autour de votre main ou de
son pénis et caressez-le de haut en bas. Lubrifiez bien et veillez, au préalable, que les
perles ne comportent pas d’excroissances. Dans ce cas, éliminez-les à l’aide d’une
lime à ongles. Si votre partenaire a besoin d’être fortement stimulé, c’est une méthode
fabuleuse.

Servez-vous d’un « stroker » pour intensifier ses sensations et soulager votre


main. Il s’agit d’un étui texturé servant à la masturbation qui s’enfile sur le pénis et
qu’on manipule de haut en bas. À utiliser avec beaucoup de lubrifiant !

Demandez-lui de prendre le relais si vous avez du mal à tenir sur la durée.


Regardez-le faire. Et si vous voulez vraiment lui faire plaisir, allongez-vous et
caressez-vous à l’aide d’un sex-toy.

Caressez-la
Choisissez une position. Si cela vous convient et que vous ne souffrez pas des
mains, adoptez la posture traditionnelle, allongé près d’elle. Sinon, faites-la asseoir
jambes écartées puis prenez place derrière elle, les jambes de chaque côté des
siennes. Ensuite, caressez-lui le clitoris à deux mains ou bien posez-en une sur ses
seins et l’autre sur son sexe. Ou encore, asseyez-vous sur une chaise et prenez-la sur
vos genoux.

Demandez-lui de quoi elle a envie. Certaines femmes s’aperçoivent qu’avec


l’âge, elles ont besoin d’une stimulation clitoridienne plus vigoureuse et directe
qu’auparavant. D’autres, au contraire, réclament davantage de douceur. Une seule
façon de le savoir…

Ne lésinez pas sur le lubrifiant. Gardez le tube près du lit et ajoutez-en si vous
sentez que son sexe s’assèche. Vous pouvez aussi utiliser votre salive.

Commencez par poser vos doigts sur les lèvres de son sexe sans les ouvrir,
et regardez comment elle se positionne et se frotte contre vous. Cela vous permettra
de déterminer le niveau de pression qu’elle souhaite.

Caressez-la le plus lentement et le plus légèrement possible. Beaucoup de


femmes se plaignent de gestes « trop rudes », quel que soit leur âge, mais passé
50 ans, la douceur est plus que jamais de rigueur.

La technique de base consiste à faire reposer l’index et l’annulaire sur l’extérieur


des grandes lèvres. Ensuite, à l’aide du majeur, caressez doucement le clitoris, de
haut en bas ou en traçant des cercles. Maintenez un rythme lent et régulier. Servez-
vous de tout votre doigt, pas seulement de l’extrémité. C’est plus agréable et cela
couvre une zone plus importante.

Déchiffrez son langage corporel. Si elle se cambre vers votre main, elle
réclame des caresses plus appuyées. Si elle s’écarte, soyez plus doux.

N’introduisez pas les doigts dans son sexe sans qu’elle vous le demande,
surtout si elle a mal pendant les pénétrations. Concentrez-vous sur la stimulation de la
zone clitoridienne externe.

Comme pour le sexe oral, les caresses doivent rester légères, cohérentes et
régulières. Si elle a besoin de davantage de stimulations qu’auparavant, demandez-lui
de poser sa main sur la vôtre pour vous montrer quel type de pression elle souhaite.

Utilisez la technique du « rouler » pour une stimulation forte et directe :


manipulez le capuchon clitoridien (le pli de peau qui protège le clitoris) comme un
prépuce, en le soulevant et l’abaissant plutôt que de toucher le clitoris. Roulez-le entre
le pouce et l’index pour exciter le clitoris.

1. Éd. Robert Laffont, 2015.


CHAPITRE 3

Mais je ne me sens plus


désirable !
Se sentir désirable ou sexy n’a rien à voir avec le fait d’être sexy ou
d’avoir envie de sexe. Vous pourriez être mannequin pour Victoria Secret
et, malgré cela, ne pas vous sentir séduisante. (Je ne mens pas : allez voir
sur Google. Vous êtes physiquement complexée ? Alors imaginez que, pour
vivre, vous soyez obligée de dévoiler chaque parcelle de votre corps !) Se
sentir désirable est une question d’attitude, non d’apparence. Et cette
attitude est extrêmement importante car elle seule peut orienter votre
bonheur sexuel.
Les résultats des études sont les mêmes, année après année : quand on
se sent sexuellement attirant, on est beaucoup plus enclin à apprécier le
sexe, à avoir plus d’orgasmes, à être sexuellement plus entreprenant et à
discuter davantage de sexe avec son partenaire. En 2012, une synthèse
marquante de 57 études menées sur deux décennies a établi des liens
significatifs entre l’image corporelle et l’ensemble des facteurs associés au
sexe : excitation, désir, orgasmes, fréquence des rapports et estime de soi
sexuelle. Ce n’est pas sorcier : quand on a honte de son corps et qu’on le
juge laid, comment avoir envie que quelqu’un le regarde ou le touche ?
Il est tout aussi aisé de deviner quel phénomène est presque toujours à
l’origine de la révulsion que peut nous inspirer notre propre corps : la prise
de poids.

Pourquoi les femmes détestent leur corps


Nous autres, femmes, sommes sacrément douées pour l’autocritique
mais, quand il s’agit de notre poids, cela confine carrément à la virtuosité.
« Que se passerait-il si, à l’occasion d’une soirée entre amies, vous
annonciez : “Aujourd’hui, je me sens tellement belle” ? » Voilà la question
qu’Emily Nagoski, éducatrice sexuelle, a posée à ses étudiantes. Elles ont
éclaté de rire, affirmant que personne ne ferait une chose pareille. « En
revanche, arrive-t-il fréquemment qu’on rejoigne ses amies au restaurant en
déclarant : “Aujourd’hui, je me sens tellement grosse”? » La réponse a été
unanime : oui, tout le temps.
Les femmes se sentent autorisées à dire du mal d’elles-mêmes mais,
quand elles s’autocongratulent, on les punit. Nous sommes fous des bébés
potelés, écrit Emily Nagoski dans son livre Come as You Are. Le moindre
de leur petit bourrelet est encensé, on le trouve parfait et adorable. Et puis, à
la puberté, les femmes commencent à engranger les messages concernant ce
qui est mignon et ce qui ne l’est pas. « On leur implante l’idée qu’il faut
critiquer son propre corps, et qu’avoir une bonne image de son physique est
quelque chose d’inutile et de répréhensible à la fois », poursuit Emily
Nagoski. Sauf qu’à présent, cela commence bien avant la puberté : à
seulement 3 ans, la moitié des fillettes s’inquiètent d’être « grosses » et ont
des idées bien arrêtées sur l’apparence physique.
Ajoutez à cela des années de matraquage publicitaire, de films et
d’émissions télévisées où les femmes sont trop minces pour être vraies – et
donc, « parfaites ». Complétez par les messages relayés sur les réseaux
sociaux, avec toutes ces photos filtrées, recadrées et retouchées grâce
auxquelles même nos amies les moins gâtées par la nature se transforment
en top-modèles. La jeunesse est adulée et, par conséquent, vieillir est la pire
chose qui puisse nous arriver (à part grossir). Dans ces conditions, comment
une jeune femme moyenne pourrait-elle prendre son physique à la légère ?
C’est impossible.
Certes, il existe aujourd’hui des campagnes destinées à promouvoir une
image positive du corps quelle que soit sa forme, mais elles se heurtent à un
mur de messages véhiculant les critères extrêmement limités selon lesquels
une femme peut être considérée comme « sexy ». Dès lors, comment
s’étonner que, génération après génération, des femmes intelligentes et
cultivées se retrouvent affligées d’une image de soi tellement dégradée
qu’elle confine à la dysmorphie corporelle ?
Dans ma vie, je n’ai rencontré que deux femmes qui ne se plaignaient
pas de leur apparence. Devinez quoi ? Elles avaient juste la chance d’être
nées dans un corps de rêve : grandes, minces, les jambes longues, elles
pouvaient manger n’importe quoi sans jamais grossir. Pendant ce temps,
toutes les autres, moi comprise, nous nous inquiétions de notre poids et de
notre morphologie dès notre adolescence ; en tant que quinquagénaires (ou
plus), c’est toujours le cas. Voici ce que m’ont dit des femmes à qui j’ai
demandé ce qu’elles pensaient de leur corps passé 50 ans :
— Je déteste mon corps. Après la naissance de mon petit dernier, j’ai
pris du ventre et, depuis la ménopause, j’ai l’impression de me relâcher de
partout. Je ne ressemble à rien.
— Depuis que j’ai eu des enfants, avec la prise de poids et les
vergetures qui vont avec, je ne me sens plus sexy. Mon mari ne m’a jamais
laissé entendre qu’il ne me trouvait pas désirable – tout est dans ma tête –
mais je n’arrive plus à me convaincre que je puisse encore l’être.
— Je note ma courbe de poids depuis que j’ai 25 ans et j’en ai
maintenant 57. Chaque jour de ma vie, mon humeur est affectée par ce que
m’annonce la balance, même si je n’ai jamais constaté de fluctuation de
plus de deux kilos pendant toute cette période. Mon désir sexuel du jour est
entièrement régi par le fait que je me sente grosse ou non. Si la balance me
dit que je suis mince, je vais me mettre sur mon trente-et-un et prendre des
initiatives au lit. Sinon, pas question de sexe. Mon mari trouve cela
pathétique, et je suis d’accord avec lui, mais je ne sais pas comment faire
autrement.
— J’ai 62 ans, et j’ai des amies qui se battent contre un cancer du sein.
J’essaie de m’entraîner à observer mon corps en pensant : Tu es en bonne
santé et superbe, et pas : Tu es grosse. En général, je n’y arrive pas.
Quand notre apparence nous dégoûte, le sexe nous
rebute
Est-ce que, parmi vous, certaines connaissent un homme qui se dit : Pas
de sexe aujourd’hui, j’ai un trop gros ventre ? Vous êtes-vous déjà regardée
dans le miroir en pensant : Bon sang, je suis tellement grosse et en sentant
en même temps toute envie de sexe s’évanouir ? Vous voyez ce que je veux
dire.
Lors d’une étude américaine, fort justement intitulée « Les chambres
mortes », on a demandé à 1 000 personnes âgées de 18 à 65 ans ce qui
freinait leur envie de sexe. 46 % d’entre elles – rien que ça ! – ont répondu :
la prise de poids. Des chercheurs américains ont découvert qu’une femme
sur dix se sentait mal dans son corps pendant l’amour, contre 3 % des
hommes. Je laisserai Michael Alvear, auteur de Not Tonight, Dear, I Feel
Fat 1, vous expliquer les ressorts de ce constat : « Une piètre image
corporelle peut étouffer la libido. Elle peut nous amener à refuser de faire
l’amour alors même que nous en avons envie. Elle nous focalise sur nos
imperfections supposées au lieu de nous concentrer sur le plaisir physique.
La honte ressentie diminue ou élimine notre capacité à réclamer les caresses
qui nous excitent […] ce qui mène à une difficulté à jouir ou à des orgasmes
moins puissants. Quand la honte se met de la partie, le désir disparaît. »
Cette lutte permanente et épuisante contre notre corps – et notre visage,
parce que l’âge constitue également un élément de crainte – est un
phénomène que la plupart des femmes subissent tout au long de leur vie.
Que d’énergie gaspillée ! Il est effarant de constater avec quelle haine et
quel dégoût nous traitons cette machine intelligente, efficace et magnifique
qu’est le corps humain. Certes, si vous souffrez d’un tel excédent de poids
que votre santé est menacée, vous devez surveiller votre régime et votre
style de vie. Mais nous sommes rares à entrer dans cette catégorie.
Notre poids est généralement celui d’une personne saine, pas celui d’un
mannequin. Notre visage n’est pas laid, il est juste différent de celui des
top-modèles. Et si notre corps a changé et que nous avons grossi, c’est pour
la merveilleuse raison que nous avons eu des enfants ! La grossesse,
l’accouchement et la parentalité brutalisent le corps, et tout cela laisse
évidemment des cicatrices.
Si vous deviez choisir, pour quoi opteriez-vous, vos enfants ou votre
corps d’avant ? (S’il est 4 heures du matin et que vous êtes en train de vous
ronger les sangs en attendant qu’un de vos ados rentre enfin de soirée,
oubliez cette question.) La réponse est unanime : vos enfants, bien sûr.
Que préférez-vous ? Un visage sans rides parce que vous n’avez pas ri
depuis plus de trente ans, ou un visage marqué par tous les bons moments
que vous avez vécus ? Tout le monde (à part Victoria Beckham, peut-être)
choisira la seconde option.
Quel est l’intérêt de se flageller à propos de tels sujets ? Écrire tout ceci
me met en colère. J’espère que vous l’êtes aussi en lisant ces lignes. Si vous
avez acheté ce livre, vous avez sans doute plus de 50 ans. Il est grand temps
de mettre un terme à ces bêtises, vous ne croyez pas ? Ce chapitre est
destiné à vous apprendre comment. Ce sera bénéfique non seulement pour
votre sexualité, mais aussi pour votre vie en général.

Les femmes préfèrent se sentir désirées qu’avoir


un orgasme
Selon de nombreuses recherches, la satisfaction et la sexualité des
femmes augmentent quand elles savent que leur partenaire se sent attiré par
elles. Une étude récente a montré que le sentiment d’être désirée est la
première cause d’excitation chez les femmes. Les chercheurs ont suivi
662 femmes hétérosexuelles dans leur couple pour déterminer les facteurs
les plus susceptibles de déclencher chez elle l’envie de faire l’amour avec
leur partenaire. Devinez quel était le premier d’entre eux ? Se sentir
attirante et désirée par leur amant.
« La vérité, c’est qu’une femme a besoin de se sentir désirée. Pour la
plupart d’entre elles, c’est aussi vital que l’oxygène, affirme le sexologue
Stephen Snyder. Elles préfèrent se sentir désirées qu’avoir un orgasme. »
Cela signifie deux choses. Premièrement, votre partenaire doit être
conscient qu’il est essentiel de vous dire – régulièrement – qu’il vous trouve
sexy et attirante. Pas en lançant un banal Tu es jolie, ma chérie, mais plutôt
en s’exclamant : Tu m’excites ! En second lieu, vous devez croire à leurs
compliments. Si vous n’êtes pas persuadée d’être sexy et attirante, la
situation ne changera pas.
Vous devez cesser d’être votre pire critique et porter enfin sur vous-
même un regard bienveillant. Nous allons voir comment.

Les choses à ne pas faire pour guérir


une mauvaise image de soi : se mettre au régime
Les régimes et le sport ne vous aideront pas à améliorer la vision que
vous avez de votre propre corps, pour la simple raison que la perception que
vous en avez n’a pas grand-chose à voir avec sa corpulence réelle. Le fait
d’entrer dans du 34 ne change rien au fait qu’on puisse se sentir grosse et
repoussante.
Michael Alvear cite une étude consacrée à des mannequins et des
actrices dans les médias. Elles présentent 10 à 20 % de graisse corporelle de
moins que les femmes en bonne santé. Elles sont aussi davantage sujettes à
des troubles sexuels que les femmes « normales », et ont une libido moins
affirmée. Le problème, ce n’est pas votre poids, mais la perception que vous
en avez.
« Les femmes ont une vision très déformée et inexacte de ce à quoi
ressemble leur corps, déclare Michael Alvear. Les études montrent qu’elles
surestiment leur corpulence de 25 % ou plus. » Je suis bien placée pour
vous garantir que c’est vrai.
Pour mon premier mariage, j’ai fait réaliser ma robe par un couturier. Je
tenais à ce qu’elle soit absolument unique, alors imaginez ma colère quand
je me suis rendue dans sa boutique pour un essayage et que, dans sa vitrine,
j’ai vu une robe exactement semblable à la mienne, mais enfilée sur un
mannequin deux ou trois tailles plus petites que moi. Je suis entrée comme
une furie en exigeant de savoir pourquoi il avait utilisé mon modèle pour
quelqu’un d’autre. Le pauvre homme m’a regardée d’un air effaré.
— Mais non, a-t-il répondu. C’est votre robe. Je l’ai mise en vitrine
pour vous faire une surprise quand vous arriveriez.
— Ce n’est pas ma robe ! ai-je rétorqué. Je fais deux fois cette taille !
Il a fallu qu’il sorte le mannequin de la devanture et que j’enfile la robe
– qui m’allait comme un gant – pour que je le croie enfin. À ma décharge,
l’organisation d’un mariage peut transformer même la personne la plus
calme en paranoïaque de la pire espèce. Ce qui me paraît stupéfiant, avec le
recul, c’est que, même après cela, la vision que j’avais de mon corps n’a pas
changé. J’avais vu un mannequin qui présentait exactement les mêmes
proportions que moi et que je trouvais très mince, mais je ne me considérais
pas comme svelte pour autant. Quelle idiote !
Le fait que nous surestimions toutes notre corpulence de 25 % signifie
que nous vivons toutes ce genre de situations. Pour acquérir davantage de
bienveillance envers nous-mêmes, nous devons apprendre à croire ce que
nous disent nos yeux. Peut-être haïssez-vous votre corps, mais la réalité est
probablement un quart moins détestable que ce que vous croyez.
Qui a décidé que les « vieilles » n’étaient pas sexy ?
Les femmes ne stressent pas seulement au sujet de leur corps, mais aussi de
toute partie d’elle-même qui ose montrer des signes de vieillissement.

Je vis en plein centre de Londres et je suis cernée de femmes quinquagénaires


pour qui le Botox, l’épilation laser, le lifting « vampire » 2 et autres traitements laser
sont des soins de la peau ordinaires. Bien qu’ils coûtent des centaines ou des milliers
d’euros, ils sont considérés comme « essentiels », de la même manière qu’un bon
soin purifiant ou hydratant. Je m’empresse d’ajouter que j’ai moi aussi cédé à la
tentation : j’utilise le Botox depuis des années et j’ai essayé les fillers 3 (généralement
désastreuses, correctes dans de rares cas). J’ai également pris la vilaine habitude, en
écrivant, de regarder mes mains, aujourd’hui striées de veines et mouchetées de
taches brunes, en me demandant : Beurk, comment j’en suis arrivée là ? (Réponse :
en vivant sur cette planète depuis cinquante-sept ans). Je me déteste d’avoir ces
réflexes, mais je ne peux pas m’en empêcher.

Écrire un livre de sexualité pour les « vieux » (comme l’appelle une de mes amies
moins âgée) suscite de vives réactions chez les « jeunes ». Des grimaces, des
murmures dégoûtés ou des commentaires condescendants du genre : « Oh, c’est
sympa… » Je sais très bien ce qu’ils pensent : Franchement ? Les vieux ont encore
une sexualité ? Ils croient vraiment que quelqu’un va avoir envie de coucher avec
eux ?

L’un des titres que nous avions retenu pour cet ouvrage était F*** me, I’m fifty 4.
Nous l’adorions, à cause du double sens : Bon sang, comment suis-je devenue si
vieille et, par pitié, dites-moi que quelqu’un va encore vouloir me faire l’amour
maintenant que je suis croulante ! Ça résumait bien ce que la plupart d’entre nous
ressentent – et, quand on y pense, c’est affreux dans la mesure où nous risquons de
vivre jusqu’à 100 ans et que nous sommes seulement à mi-chemin de notre vie.
Cela dit, pourquoi serions-nous vouées à la chasteté, uniquement parce qu’on a
dépassé 50 ans ? Il existe de nombreuses raisons liées à l’évolution qui expliquent
qu’un corps jeune soit considéré comme sexuellement plus désirable qu’un corps
vieillissant. La plus évidente d’entre elles, c’est que plus la femme est jeune, plus elle
est capable de procréer. Mais qui a décidé qu’une peau lisse était plus attirante qu’une
peau ridée où s’inscrit l’histoire d’une vie bien remplie ? Mes mains veinées racontent
des années passées à pianoter sur un clavier pour créer des livres consacrés (je
l’espère) à aider les autres. Pourquoi les taches brunes sont-elles laides et les taches
de rousseur mignonnes ?
En Occident, on tourne la vieillesse en dérision. Quiconque a acheté une carte
d’anniversaire pour quelqu’un de plus de 40 ans sait que 90 % d’entre elles
s’attachent à mettre en avant, sous forme de plaisanteries désobligeantes, la
défaillance imminente des fonctions corporelles. La vieillesse suscite le dégoût, et la
pire injure qu’on puisse faire à une trentenaire, c’est lui dire : « ça te vieillit ». D’autres
cultures montrent davantage de bienveillance. En Corée et en Chine, les anciens sont
extrêmement respectés. En Grèce, « vieil homme » n’est pas une insulte.

Avec tout ce que j’ai dépensé pour me teindre les cheveux (j’ai commencé à
grisonner dès 20 ans), je pourrais m’offrir une maison de vacances dans le sud de la
France – et pas une masure, en plus ! Si on y ajoute tout ce que j’ai investi en Botox,
en soins du visage et en produits de beauté destinés à conserver leur jeunesse à mon
visage et à mon corps, j’aurais sans doute pu acheter aussi la maison d’à côté.

Je n’ai pas toutes les réponses à ces questions. Mais je sais, en tout cas, que
certaines femmes de plus de 50 ans peuvent être plus sexy que des femmes
beaucoup moins âgées. On pense tout de suite à Helen Mirren, à Isabelle Huppert,
Halle Berry et Lena Olin. Mais c’est aussi le cas d’autres femmes que je connais
personnellement et qui n’ont jamais eu recours à la chirurgie esthétique ni à aucun
autre « adjuvant », et qui sont beaucoup plus désirables que les jeunes d’aujourd’hui
dont la sensualité à la Kardashian dépend entièrement de la chirurgie, du maquillage
et des filtres Instagram.

Trois astuces pour booster votre estime sexuelle


Alors, si vous ne pouvez pas changer votre corps, comment faire ? Vous
allez être surprise. Les trois astuces gagnantes sont…

1. Faites l’amour
Les femmes que j’ai interrogées pour l’écriture de ce livre n’ont pas
toutes une image négative d’elle-même. Pour certaines, c’est même tout le
contraire :
— Je n’ai jamais été aussi sûre de mon apparence physique. J’ai
commencé le yoga à 50 ans et maintenant, je l’enseigne. Je le pratique
chaque jour et je suis souple, forte et mince. Je me sens désirable et sexy
(même si ça n’empêche pas mes seins de pendre !).
— J’ai 49 ans et je me sens toujours belle, mais c’est normal, non ? Je
suis unique J.
— J’ai eu une liaison, et cela a complètement changé l’image que
j’avais de mon corps. Mon mari n’arrêtait pas de me lancer des piques, il
me disait que j’avais grossi. Si je me suis lancée dans cette aventure, c’est
parce que mon amant adorait chaque partie de mon corps. Mon poids n’a
pas changé mais, maintenant, j’ai une vision tout à fait différente de moi-
même.
— J’ai pratiqué l’échangisme, et c’est un excellent terrain pour acquérir
une vraie confiance en son corps. Cela m’a montré que beaucoup
d’hommes me trouvaient attirante ; en outre, j’ai rencontré des tas de vraies
personnes d’âges divers, nues et sexuellement excitées. Dans un monde de
superbes images savamment retouchées, c’était un excellent retour à la
réalité. J’étais mince mais très musclée, avec de petits seins et, après la
ménopause, je me suis sentie plus féminine en prenant du poids et de la
poitrine grâce à mon traitement hormonal.
Parmi les femmes qui m’ont écrit, toutes celles qui étaient très critiques
envers leur corps avaient un autre point commun : elles n’avaient plus de
relations sexuelles, même quand elles étaient en couple. En revanche, celles
qui étaient bienveillantes envers leur physique (y compris celles que je
viens de citer) avaient une sexualité épanouie. Le sexe améliore l’image que
l’on a de soi.
Avoir des rapports sexuels plaisants permet de se sentir mieux dans son
corps. Si votre partenaire apprécie clairement de faire l’amour au corps en
question, c’est bien que celui-ci n’est pas si affreux ! Il s’agit d’un cercle
vertueux : plus vous aurez une bonne image de votre corps, plus vos
rapports sexuels seront agréables. Vous aurez donc davantage envie de sexe,
ce qui contribuera là encore à améliorer votre image corporelle.
Considérons à présent un scénario catastrophe : des chercheurs anglais
se sont penchés sur les positions sexuelles adoptées le plus fréquemment
par les femmes qui avaient une piètre image de leur corps. La grande
gagnante (40 %) est celle du missionnaire. Au contraire, ces femmes se
sentaient particulièrement mal quand elles devaient se positionner au-dessus
de leur partenaire.
Seulement 30 % de femmes jouissent régulièrement grâce à la
pénétration (sans stimulation clitoridienne), mais la plupart d’entre elles y
parviennent lorsqu’elles prennent le contrôle des opérations. Le
missionnaire est l’une des positions les moins efficaces pour les femmes,
parce qu’il est difficile d’y inclure une stimulation du clitoris et que le pénis
de l’homme n’est pas dirigé vers la paroi vaginale antérieure. Les femmes
qui ont une mauvaise image de leur corps choisissent une position qui les
prive d’orgasme presque à coup sûr, au détriment d’une autre où elles
seraient beaucoup plus à même de jouir.

2. Devenez une bonne amante


Améliorer ses talents sexuels est bien meilleur pour l’image corporelle
que se mettre au régime ou se répéter qu’on est belle, affirme Michael
Alvear. Les femmes qui savent qu’elles sont sexuellement douées doutent
rarement de leur corps pendant les rapports – même quand cela leur arrive
par ailleurs. « La compétence sexuelle permet de se sentir en confiance au
lit », écrit-il. Vous trouverez beaucoup d’informations pratiques sur les
techniques sexuelles au cours de ce livre. Ne faites pas l’impasse dessus !

3. Faites du sport
Vous trouverez peut-être ce conseil bizarre, mais si vous voulez vous
reconnecter avec votre sexualité, l’exercice physique est tout indiqué pour
raviver votre libido.
Une étude menée par le Dr Cindy Meston à l’université du Texas à
Austin a montré que le sport accroît le désir sexuel de façon significative,
même chez les femmes dont la libido n’est pas au beau fixe. Elle a
découvert que les femmes qui pratiquaient le vélo d’appartement
présentaient un niveau d’excitation sexuel significativement plus élevé
quand on leur demandait de regarder des images érotiques juste après une
séance, que celles qui n’avaient pas fait de sport avant. En outre, des études
moins récentes suggèrent que les femmes sportives bénéficient d’une
meilleure irrigation sanguine au niveau du clitoris.
Vous savez déjà qu’une bonne circulation sanguine est nécessaire à une
sexualité épanouie. L’exercice, c’est bon pour tout le monde. Si vous
détestez aller à la salle de sport, faites de la marche ou suivez un cours à
domicile. Il en existe d’excellents en ligne, qui sont gratuits et adaptés à
tous les niveaux. Marchez, faites du vélo, allez nager, pratiquez le Pilates,
essayez l’haltérophilie (très bon pour les femmes âgées) ou les arts
martiaux. Votre sexualité vous en sera reconnaissante.

Pour aller encore plus loin


Soyez honnêtes vis-à-vis de vous-même
Pour se sentir sexy, il faut en avoir envie. Certaines d’entre vous vont
mettre un point d’honneur à appliquer chacune de mes suggestions dans
l’espoir que cela fonctionnera alors qu’en réalité elles veulent juste prouver
qu’aucun de mes conseils ne sera efficace. C’est une perte de temps.
Si vous avez réellement envie de renoncer à toute sexualité, alors
consacrez vos efforts à rendre votre vie (et celle de votre partenaire, si vous
en avez un) heureuse sans sexe (nous en reparlerons au chapitre 5).

Attendez-vous à une étincelle plutôt qu’à un brasier


Pour certaines personnes, le désir prend la forme d’un véritable
embrasement dans le bas-ventre mais, en général, ça ressemble davantage à
une petite flamme qu’à un incendie.
Si vous êtes dans un couple de longue date et que vous espérez un
incendie en vous disant qu’une sensation moindre n’est pas de l’excitation,
vous risquez d’attendre longtemps. Il est fréquent de ressentir une excitation
intense aux tout débuts d’une relation, quand on est encore jeunes – et
quand on fait quelque chose d’interdit, par exemple lors d’une liaison
adultère. Il est rare d’éprouver une passion violente et durable pour
quelqu’un dont on partage le quotidien depuis longtemps, et à qui on est
fidèle. Ce n’est pas ainsi, en effet, que les humains sont programmés.
L’étincelle, c’est la flamme. Acceptez-le et faites avec.

Prenez l’initiative
La personne la plus entreprenante du couple est souvent considérée
comme « sexy ». En étant cette personne, vous vous sentirez sensuelle. Au
lieu d’être celle qui attend qu’on lui demande d’avoir des relations
sexuelles, soyez celle qui les réclame – cette prise de pouvoir est une façon
efficace de réveiller une libido en sommeil.

Soyez responsable de votre propre excitation


Esther Perel, une super thérapeute américaine qui sait très bien de quoi
elle parle, est très claire à ce sujet : ce n’est pas à notre partenaire qu’il
incombe de nous exciter, mais à nous-même. Cela implique par exemple de
fantasmer pour se mettre dans l’ambiance ou pendant l’acte sexuel ; de
mettre une musique qui vous renvoie à votre jeunesse, à l’époque où vous
étiez toujours partante pour faire l’amour ; de vous « échauffer » avec votre
vibromasseur avant de vous glisser sous les draps (mieux encore, prenez-le
avec vous) ; de lire des textes érotiques ou de regarder des films coquins. À
ce sujet…

Soyez prudentes avec les déclencheurs d’excitation


J’adore visionner des pornos quand je me masturbe, mais j’en regarde
aussi avec mon mari – et ce n’est pas pour rien.
Certes, il n’y a rien de mal à regarder du porno en solo, mais faites
attention : vous risquez un mauvais retour de bâton. Il y a des années, j’ai
conclu un pacte avec mon petit ami d’alors pour que nous arrêtions de
fumer. Il a réussi, et pas moi. Comme j’étais une grosse fumeuse
(aujourd’hui, je déteste ça, mais à l’époque, je me sentais capable de
bouffer des cigarettes !), j’avais toujours hâte qu’il s’en aille pour en griller
une. Sa présence, que j’adorais auparavant, était désormais associée à
l’absence de plaisir. Dès qu’il partait, la fête pouvait commencer.
Nous nous sommes séparés.
De la même manière, il n’est pas recommandé de pratiquer le « sexe
plaisir » – regarder des pornos « tabous » en vous masturbant – en l’absence
de votre partenaire. Car, dans ce cas, le fait qu’il parte au travail ou qu’il
aille au lit sans vous devient un déclencheur sexuel positif : vous allez
pouvoir vous offrir une petite séance de masturbation. Vous risquez alors
d’associer le sexe en couple à l’ennui et à l’absence de plaisir. Le sexe en
solitaire, c’est intéressant et excitant. Si vous aimez le porno, explorez-le
avec votre conjoint. Ainsi, vous nourrirez votre complicité sexuelle au lieu
de l’appauvrir.

Éliminez les mauvaises influences


« Personne ne naît en détestant son corps ou en ayant honte de son être
sexuel. Cela s’apprend », affirme Emily Nagoski. Mais on peut aussi
renverser la vapeur. Voici comment.
Retirez-vous des réseaux sociaux s’ils vous perturbent. C’est un
excellent moyen d’améliorer votre image corporelle. Franchement,
comment peut-on aimer son corps après avoir fait défiler les photos
retouchées d’Instagram ?
Cessez de lire des magazines ou de surfer sur des sites qui montrent des
femmes « parfaites ». Selon Michael Alvear, toutes les études publiées au
cours des vingt dernières années arrivent à la conclusion que, pour les
femmes, les médias ont un impact néfaste sur l’estime de soi. « Lire un
magazine de mode a sur l’image corporelle le même effet que la cigarette
sur les poumons », écrit-il. Et si vous regardez du porno, choisissez des
films d’amateurs. Ainsi, vous verrez de vraies femmes avec un vrai corps.
Si vous avez des amis qui dénigrent votre apparence, oubliez-les.
Passer du temps entre amis est censé vous donner la pêche, pas le cafard.
Si votre partenaire critique votre corps, faites le point avant
d’exploser. Quand on a des complexes, on est particulièrement sensible. Si
vous êtes certaine qu’il n’en prendra pas ombrage, contentez-vous de le
remercier pour son opinion, puis allez quelque part où vous pourrez être
seule et notez précisément quelles émotions son commentaire a suscitées en
vous.
Pensez aux autres remarques qu’il vous fait et que vous n’appréciez pas.
Ensuite, quand vous serez calme, annoncez-lui que vous devez parler
sérieusement : Quand tu as dit ceci, j’ai ressenti cela. Ensuite, continuez de
vider votre sac. Quand vous aurez tout déballé, passez à autre chose. Si,
après cela, il réitère ses critiques et que vous voulez lui laisser une seconde
chance, donnez-lui un avertissement : s’il n’arrête pas, vous le quitterez.
Faites-le vraiment. Si ce n’est pas possible à cause des enfants ou pour
des raisons financières, demandez à une personne de confiance, dans la
famille ou parmi vos amis, d’intervenir pour le faire revenir à la raison.
Supprimez ce qui vous rend malheureuse. Si quelque chose vous met
mal à l’aise, éliminez-le. Par exemple, tous ces sous-vêtements, jeans et
robes qui vous font sentir coupable parce que vous n’avez jamais réussi à
perdre suffisamment de poids pour rentrer dedans. Achetez des vêtements à
votre taille, ils seront plus confortables.
Faites preuve d’autocompassion. Que diriez-vous à une amie qui se
rabaisse constamment ? Vous lui demanderiez d’arrêter et de se faire des
compliments. Appliquez cette règle à vous-même. Soyez votre meilleure
amie, pas votre pire critique.
Notez chaque compliment qu’on fait sur votre physique – depuis
« Tu as l’air en forme » à « Tu es superbe dans cette robe ». Entretenez cette
liste et consultez-la quand vous êtes angoissée.

Faites taire les petites voix négatives dans votre


tête
Non, vous n’êtes pas folle : nous entendons toutes des petites voix dans
notre tête. On appelle cela de l’« introjection » : une internalisation des
idées ou des voix de personnes qui ont compté pour nous (parents,
professeurs, ex- partenaires, partenaires). Les introjections positives – les
voix qui disent de bonnes choses – ont tendance à être posées. Les
introjections négatives – les choses désagréables qu’on a pu dire sur nous –
sont fortes, grossières, et insistent pour être entendues.

Cinq moyens faciles de bloquer les mauvaises


pensées sur le corps pendant l’amour
Concentrez-vous sur vos sensations. Le sexe, ça se passe à l’intérieur, pas à
l’extérieur.
Regardez votre partenaire, pas votre corps. Soutenez son regard, c’est
sensuel. Observez son corps, pas le vôtre.
Parlez. Pas forcément pour dire des trucs cochons (sauf si vous en avez envie).
Dites simplement des choses comme J’aime ça, C’est très bon ou Qu’est-ce que
tu m’excites ! Gémissez, faites-lui des compliments. Parler est très efficace si
vous êtes cérébrale : cela vous empêche de vous inquiéter de votre apparence.
Soyez active : bougez. Prenez les commandes. Faites des choses à votre
partenaire, ne vous contentez pas de rester allongée pendant que lui vous
caresse. Plus vous serez active et impliquée pendant l’acte sexuel, moins votre
cerveau aura le temps de verser dans la paranoïa.
Fantasmez. Si ça ne marche pas en regardant votre partenaire, fermez les yeux
et échappez-vous dans un fantasme où vous jouez un rôle positif. Perdez-vous
dans ce scénario.
La parentalité négative peut créer des introjections néfastes. La mère
d’une amie a l’habitude, quand sa fille ose lui tenir tête, de la considérer
d’un air critique avant de demander : « Tu as encore grossi, non ? » L’amie
en question est à la limite d’être anorexique. Il peut aussi s’agir d’un ex qui
vous répétait que vous seriez jolie si vous maigrissiez un peu, ou de
quelqu’un de particulièrement méchant qui affirmait que personne n’aurait
jamais envie de vous parce que vous étiez grosse ou laide.
Gérer ses introjections n’est pas très compliqué : rien que le fait de
savoir que ces voix possèdent un nom et qu’on est très nombreux à les avoir
dans la tête peut avoir un effet incroyablement apaisant.
Un autre moyen consiste à tenter de les identifier lorsqu’elles se
manifestent. Quand vous entendez : « Tes cuisses sont énormes », pensez :
Ah ! Ça, c’est Joan, la sœur de ma mère. Quelle vieille peau. Mon
apparence ne la regarde pas, c’est mon problème. Quand vous entendez :
« Tu es nulle au lit parce que tes seins sont trop petits », dites-vous que c’est
ce que pense votre ex Richard, aujourd’hui alcoolique et qui, de toute
évidence, possède une appréhension du réel fort discutable. Ensuite, quand
vous aurez une idée assez claire de la provenance de ces voix, ôtez-leur leur
pouvoir en refusant de les écouter lorsqu’elles s’adressent à vous.
Imaginez que vous êtes assise avec un bon livre sur la berge d’une
rivière et que vos pensées flottent devant vous. En voilà une jolie : celle où
un autre de vos ex vous dit que vous êtes la meilleure amante qu’il ait
jamais eue. Saluez-la d’un grand geste, puis regardez-la passer
tranquillement. Replongez-vous dans votre livre ou allongez-vous et
contemplez le ciel. Quand vous verrez Joan pointer son vilain nez, haussez
les épaules, regardez attentivement vos cuisses, pensez de nouveau à Joan
puis reprenez votre livre. Dans une minute ou deux, elle sera emportée par
le courant de la rivière. Il faut du temps et de la pratique pour maîtriser cette
technique, mais je vous jure que ça marche.
Comment créer des conditions (presque) parfaites
pour le sexe
Emily Nagoski parle beaucoup de notre « système dual de contrôle du
désir » dans Come as You Are. Pour faire simple, cette expression signifie
que, en termes de sexe, nous présentons tous des freins et des accélérateurs.
Les accélérateurs nous donnent envie de faire l’amour, les freins nous en
empêchent. Parmi les accélérateurs peut figurer le fait d’être en période
d’ovulation, de voir son partenaire nu, de se trouver dans un endroit où on
aimerait faire l’amour, ou d’avoir un fantasme. Parmi les freins, on peut
citer une grossesse non désirée, la peur d’attraper une IST, le stress, une
mauvaise image corporelle, des peurs liées à l’orgasme ou la crainte d’être
sexuellement incompétent.
Pour accroître sa libido, il semble logique d’appuyer sur l’accélérateur –
trouver davantage de raisons de vouloir du sexe – mais en réalité, il est plus
efficace de relâcher les freins. Toutefois, il vous sera plus difficile de
déterminer pourquoi vous n’avez pas envie de sexe que d’inventer des
raisons de vouloir faire l’amour, affirme Emily Nagoski. Voici ses conseils
pour accroître votre désir.
Identifiez vos freins. Faites une liste de tout ce qui vous empêche de
vouloir du sexe. Que doit-il se passer pour que vous éprouviez du désir ?
Imaginez comment désactiver vos freins. Si vous savez que le stress
vous empêche de faire l’amour, faites en sorte de le soulager. Si vous avez
peur que vos enfants vous entendent, recourez aux baby-sitters, aux amis et
à la famille pour vous réserver des moments en tête à tête ou partir tous les
deux en week-end. Notez chacune de vos idées de façon aussi précise et
détaillée que possible.
Beaucoup de nos freins n’ont rien à voir avec le sexe. Soyez
bienveillante envers eux et donnez-leur ce qu’ils réclament, affirme Emily
Nagoski. Vous êtes fatiguée ? Dormez plus. Stressée ? Soulagez-vous en
pleurant, en criant, en courant, en réglant les problèmes. Vous ne vous
sentez pas en sécurité dans votre relation ? Dites-le à votre partenaire et, si
c’est nécessaire, consultez un bon psychologue.
Devancez les obstacles. Plus vous les anticiperez, moins votre plan
risquera de s’écrouler. Ne lésinez pas sur cet aspect, conseille Emily
Nagoski : pour chaque problème que vous entrevoyez, prévoyez un plan de
secours.

Pour aller plus loin…


Optimisez votre chambre. Utilisez un éclairage doux et de faible
puissance. Disposez des bougies parfumées sous verre sur le sol. Elles sont
réputées pour soulager les tensions. Des draps de bonne qualité favoriseront
votre sommeil, et l’air frais vous redonnera de l’énergie. Accrochez un
tableau érotique au mur, assurez-vous que votre matelas est assez ferme
pour le sexe et que vous avez aussi plusieurs coussins à disposition pour les
glisser sous vos fesses ou d’autres parties de votre corps. Éteignez tablettes
et téléphones ; pas de télé, pas de bazar ou de piles de linge sale.
Faites l’amour avant de sortir dîner, pas après. Personne n’a envie
de se mettre nu avec le ventre plein.
Ne vous dénudez pas si vous n’en avez pas envie. Parfois, être à demi
habillée est plus sexy qu’être complètement nue. Si une partie de votre
corps vous met particulièrement mal à l’aise – votre ventre, par exemple –
cachez-la. Mais pas en gardant votre tee-shirt. Les nuisettes fluides de style
« babydoll » masquent la silhouette tout en restant glamour. Mieux encore :
récupérez la chemise qu’il vient de retirer et portez-la pendant l’amour, à
demi ouverte, ou osez vous dévêtir intégralement et choisissez une position
où vous pouvez vous appuyer sur de gros coussins.
Faites l’amour en talons hauts. Impossible de ne pas se sentir
séduisante quand on est nue ou en lingerie coquine et qu’on porte des talons
aiguilles. Finalement, ces immenses stilettos que vous pensiez ne jamais
porter n’auront pas été achetés en vain !

1. « Pas ce soir, chéri, je me sens grosse » (non traduit).


2. Soin du visage qui consiste à se faire injecter son propre sang purifié, rendu célèbre par Kim
Kardashian en 2013.
3. Injections d’acide hyaluronique.
4. « Baise-moi, j’ai 50 ans » ou, avec le double sens, « Putain, j’ai 50 ans ».
CHAPITRE 4

Saleté de ménopause
Je suis en train de faire mes courses, et voilà qu’une petite vieille me
bloque le chemin – elle met une éternité à choisir ses produits dans les
rayons et avance à la vitesse d’un escargot. Je dispose d’environ cinq
minutes pour faire l’équivalent d’une heure de courses. Je souris
patiemment tandis qu’elle examine un paquet de farine pendant des lustres,
me bloquant la route avec son caddie. Enfin, elle avance. Pour s’arrêter de
nouveau quelques secondes après.
Je sens la fureur monter d’un coup, dévastatrice. Le regard fixé sur les
chevilles osseuses et fragiles qui dépassent de ces grosses chaussures
informes propres aux vieilles dames, je m’imagine lui foncer dessus avec
mon chariot jusqu’à les réduire en charpie. Je suis à deux doigts de passer à
l’acte.
Bienvenue dans le monde merveilleux de la ménopause.
Je suis quelqu’un de gentil, pas du genre à écraser les petites vieilles
avec un caddie. Pourtant, au moment de la ménopause, je me suis
transformée en une créature irritable, perpétuellement bouillonnante de
colère contenue. Je faisais peur à mes amis. Je me faisais peur à moi-même.
Ma meilleure copine, également en périménopause, puis en ménopause, a
traversé cette période sans sourciller, sans jamais élever la voix ou souffrir
de la moindre bouffée de chaleur. Le seul changement notable a été
l’espacement puis la disparition de ses règles. Je l’ai haïe pour ça. Et une
partie de moi continue de lui en vouloir (une minuscule partie, certes, mais
quand même).
Pour beaucoup de femmes, la ménopause est bel et bien une horreur.
Pour d’autres, ce n’est qu’un tracas mineur, un peu comme un gamin qui
réclame votre attention alors que vous êtes occupée à autre chose. Chacune
a sa propre expérience de cette épreuve, mais on retrouve des similitudes.
Voici ce que m’ont confié certaines de ces femmes :
— Je me trouvais dans les toilettes d’une gare et, d’un seul coup, j’ai été
submergée par une vague de panique. Je me suis ruée hors du box en
trombe en bousculant tout le monde pour sortir. J’étais terrifiée, en proie à
un accès de claustrophobie, sans la moindre idée de ce qui m’arrivait. Il
s’est avéré que c’était un symptôme de la ménopause.
— Ma ménopause, je l’ai à peine sentie passer. J’avais peut-être
quelques petites sautes d’humeur et je transpirais un peu la nuit. Mais il me
semble qu’en me nourrissant sainement et en évitant l’alcool, j’ai évité le
pire. Et en buvant beaucoup d’eau.
— Depuis que je suis ménopausée, je ne peux plus mettre le pied dans
le métro ou dans un ascenseur.
— Ah, la fameuse ménopause ! En dehors de quelques bouffées de
chaleur et de sueurs nocturnes pendant quelques mois, je n’ai pas trop
souffert. Sauf, bien sûr, que je suis devenue plus sèche que le Sahara, ce qui
a provoqué des infections urinaires.
— Je pensais y avoir échappé. J’ai 60 ans et je n’avais aucun des
symptômes de la ménopause. J’en étais plutôt fière ! Et puis j’ai commencé
à souffrir d’infections du conduit urinaire. Quand ma gynéco m’a examinée,
elle a lancé « Dites donc ! Il s’en passe, des choses, ici ! » Je présentais une
importante atrophie vaginale. Comme rien ne se voyait à l’extérieur, je n’ai
pas pensé à ce qui pouvait arriver à l’intérieur. Elle m’a aussitôt prescrit une
hormonothérapie et des pessaires.
— Pendant environ un an et demi, j’ai refusé le traitement hormonal,
mais j’ai fini par me dire que mes amies devaient en avoir assez de me voir
m’éventer frénétiquement, transpirer et geindre, alors je me suis résolue à
aller consulter mon médecin.
— Mon niveau d’anxiété – qui a toujours été élevé – est devenu
insupportable. Aujourd’hui, je suis sous anxiolytiques parce que je ne
supporte pas le THS. Quand je cesse d’en prendre, c’est un désastre. Je ne
sais pas trop dans quelle mesure ces angoisses sont liées ou non à la
ménopause.
— J’ai traversé la ménopause pratiquement sans m’en apercevoir. J’en
suis très heureuse.
Ces témoignages ne représentent qu’un échantillon de ce que les
femmes endurent, mais ils couvrent à peu près tout le spectre de leurs
expériences, qui vont de quelques mois de gêne à des années de souffrance.
Quel que soit votre cas, il est probable que votre vie et votre sexualité
seront affectées d’une façon ou d’une autre. Ce chapitre vous donnera
toutes les clés pour traverser cette période difficile. Parce que oui, vous
allez vous en sortir.
Voyez les choses du bon côté : fini les règles et tout ce qui va avec ! La
liberté, enfin ! Les femmes qui bénéficient d’une bonne libido et qui
souhaitent poursuivre leur sexualité auront des orgasmes forts et sains et
une vie sexuelle épanouie jusqu’à 80 ans (et même après). La ménopause
n’est qu’une interruption, pas le symbole d’une vie nouvelle, et je vous
assure que tout ira bien.
Je parlerai beaucoup de la façon dont notre attitude et notre culture
affectent la façon dont nous appréhendons notre ménopause mais, pour
commencer, penchons-nous sur les symptômes émotionnels et physiques
qui vous attendent – ou non.

L’importance de la santé et des habitudes


alimentaires
Arrivées à la quarantaine, au moment d’affronter la ménopause, les
femmes souffrent déjà fréquemment de divers problèmes de santé. Nous
avons toutes tendance à nous tuer à la tâche, en nous occupant de notre
conjoint et de nos enfants et en nous efforçant de satisfaire chacun –
souvent au détriment de notre santé.
Carences nutritionnelles, surcharge pondérale, mauvaise alimentation et
manque d’exercice physique exacerbent les symptômes de la ménopause et
de la périménopause. Pour ne rien arranger, les femmes de plus de 50 ans
pâtissent de problèmes d’estime de soi et de dépression.
Les niveaux hormonaux – considérés comme largement responsables
des effets secondaires de la ménopause – sont influencés de manière
significative par notre façon de manger et de dormir, et de nombreuses
études ont établi un lien direct entre les symptômes de la ménopause et le
régime alimentaire en fonction des différences culturelles. Une étude
anthropologique menée auprès de 480 Indiennes a révélé que la plupart
affirmaient ne présenter aucun autre symptôme que des modifications de
leur cycle menstruel. Selon d’autres recherches, les Japonaises souffrent
rarement de bouffées de chaleur. La quantité importante de soja présente
dans le régime alimentaire classique des Japonais explique probablement ce
phénomène. De toute évidence, l’alimentation et le mode de vie jouent un
rôle.

Bouffées de chaleur et sécheresse vaginale :


les symptômes physiques
Même si vous êtes en pleine forme, vous restez soumise aux jeux du
hasard. Selon ma gynécologue, vous trinquez soit au début, soit à la fin du
cycle menstruel. Au début, tout peut se passer comme sur des roulettes, sans
syndrome prémenstruel ou presque, avec des règles peu abondantes, puis la
ménopause frappe durement. À l’inverse, il se peut que vous souffriez
beaucoup au début du cycle, et pratiquement pas à la fin. Je me suis
retrouvée dans la première catégorie.
Cela paraît si anodin. La ménopause survient lorsqu’une femme cesse
d’avoir ses règles (pendant douze mois consécutifs) et ne peut plus tomber
enceinte. Les ovaires réduisent leur production d’hormones, ce qui induit
une baisse hormonale dans le sang. C’est un élément naturel du
vieillissement qui survient chez la plupart des femmes, généralement entre
45 et 55 ans. Sauf que ça ne paraît pas naturel.
Voici les principaux symptômes classiques.
Bouffées de chaleur et sueurs nocturnes. « C’était comme si le
thermostat de mon corps s’était détraqué. J’avais des frissons terribles, dix à
vingt fois par jour. Impossible d’ignorer ces malaises. Parfois, c’était
gênant, mais j’ai été obligée de m’habituer à avoir les joues rouges et la
peau moite. »
Sécheresse vaginale et irritations. Un taux d’œstrogène faible ou nul
entraîne un ralentissement de la circulation sanguine. Les parois vaginales
deviennent plus fines et moins élastiques, et la lubrification naturelle
s’interrompt. Plus la sécheresse est importante, plus vous serez sujette aux
infections, en particulier urinaires. Bien entendu, cela signifie aussi que la
pénétration pendant les rapports peut être douloureuse.
Perte de désir ou excitation laborieuse. Durant la périménopause, la
production d’œstrogènes fluctue et devient imprévisible, la sécrétion de
progestérone s’arrête en l’absence d’ovulation, et la production de
testostérone, qui atteint son maximum vers 20 ans, diminue de moitié, ce
qui peut entraîner une baisse de la libido. Le ralentissement de la circulation
sanguine provoque une baisse de la sensibilité, ce qui peut également
entraîner des difficultés à atteindre l’orgasme.
Incontinence. Les œstrogènes favorisent le bon fonctionnement de la
vessie et de l’urètre. Sans un apport correct en œstrogènes, les muscles du
plancher pelvien s’affaiblissent.
Problèmes de sommeil. La progestérone permet de sombrer dans un
sommeil profond. La diminution de cette hormone modifie notre rythme de
sommeil. Les sueurs nocturnes nous réveillent, et un niveau d’anxiété accru
nous empêche de nous endormir.
Oui, tout ceci est plutôt déprimant. Mais ce qui rend ces symptômes
encore plus pénibles, c’est que la ménopause nous donne l’impression
d’avoir perdu tout pouvoir de séduction. Dans les cultures occidentales, on
nous apprend à associer la fin de notre cycle de fertilité à des termes
dégradants comme « stérile », « desséchée », « vieille » ou « périmée ». Il
va sans dire que cela n’améliore guère notre estime de soi sur le plan
sexuel. En fait, il existe des preuves irréfutables que la baisse du désir
constatée après la ménopause n’est pas tant due aux hormones qu’à notre
propre attitude face aux changements que nous vivons.
Les chercheurs ont testé six facteurs hormonaux pour déterminer leur
corrélation avec les dysfonctionnements sexuels chez les femmes
manifestant un faible désir. Devinez quoi ? Aucun d’entre eux n’était
significatif. Le stress, l’estime de soi, les antécédents traumatiques, la
satisfaction dans les relations et d’autres facteurs émotionnels ont une
influence bien plus importante sur le désir sexuel d’une femme que
n’importe quelle hormone.
Votre niveau hormonal chute, c’est un fait avéré, mais l’idée que ce
phénomène marque la fin d’une sexualité épanouie relève de la pure fiction.

Confusion mentale, insomnie, sentiment de perdre


la tête : les symptômes émotionnels
En premier lieu, les symptômes physiques que vous éprouvez font des
ravages. Le manque de sommeil rendrait folle n’importe quelle femme, et
les bouffées de chaleur sont épuisantes. Voici quelques-uns des symptômes
émotionnels les plus courants qui rendent la ménopause si sympathique.
Confusion mentale. Six femmes sur dix souffrent de confusion ou de
pertes de mémoire, principalement dans l’année qui suit l’arrêt de leurs
règles.
Tristesse, crises de larmes, dépression, sentiment de frustration,
irritation – voire colère ou fureur – et niveau élevé d’anxiété et de stress.
« J’avais l’impression de devenir folle. Tout me semblait insurmontable. Je
travaille avec succès en free-lance, mais la simple idée de devoir gérer un
rendez-vous professionnel me submergeait d’angoisse. Pendant trois mois,
je n’ai pratiquement pas mis le nez dehors. Mes médecins m’ont prescrit
une hormonothérapie, et ce n’est qu’alors que j’ai pu retrouver une vie
normale. »
Sautes d’humeur. La baisse des niveaux d’œstrogène et de
progestérone influe sur la production de sérotonine, grande régulatrice de
l’humeur. Les émotions deviennent imprévisibles, parfois, extrêmes, et plus
susceptibles de modifications rapides. « J’étais capable de pleurer sur une
pub de papier hygiénique avec des chiots et, l’instant d’après, de me mettre
dans une rage noire si ma compagne oubliait de remettre le lait au frigo. »
« Mon conjoint et mes enfants diraient sans doute que j’étais un peu
lunatique mais, pour ma part, je trouvais juste qu’ils me cassaient les
pieds. »

Les traitements pour s’en sortir


De toute évidence, le traitement à appliquer va dépendre de vos
symptômes, de votre état de santé actuel et passé, et des facteurs de risque
que vous présentez, mais voici quelques bases à suivre si vous sentez que
vous avez besoin d’aide.

Passez un examen gynécologique.


Ce n’est généralement pas obligatoire pour entamer un traitement, et si
vous n’avez pas envie de vous soumettre à un examen gynécologique, vous
pouvez tout à fait exposer verbalement vos symptômes à votre praticien.
Mais cela vous permettra de savoir où vous en êtes physiquement et de
prendre connaissance d’éventuels problèmes.
Votre généraliste devrait pouvoir procéder à cet examen mais, vous
pouvez demander à être orientée vers un ou une gynécologue. Prenez
l’habitude de vous faire dépister régulièrement : mammographies et frottis
du col de l’utérus sont particulièrement importants pour les femmes en
période de ménopause.

Envisagez un test hormonal


Là encore, ce n’est pas obligatoire, mais cela peut donner une image
plus claire de votre situation et vous indiquer le traitement dont vous avez
besoin.

Pensez au THS
Une grande partie des prétendus « méfaits » de ce type de traitement a
été démentie. Certaines femmes ne doivent absolument pas suivre
d’hormonothérapie – si vous avez un cancer du sein avéré ou suspecté, si
vous avez eu un caillot de sang sans suivre de traitement, par exemple –
mais beaucoup le peuvent. Et je vous assure que ça fait une sacrée
différence.
Personnellement, une semaine après l’avoir entamé, je me suis sentie
revivre. Mon teint est redevenu lumineux, mon humeur s’est stabilisée, mes
accès de colère ont disparu comme par enchantement. Toutes celles de mes
amies qui suivent un THS font état de résultats similaires : ça marche !
L’hormonothérapie permet de garder les organes génitaux en meilleure
santé, mais aussi d’augmenter le désir et la lubrification vaginale, ce qui
rend le sexe beaucoup plus attrayant !
Vous pouvez réduire les risques pour la santé en prenant la dose la plus
faible possible pendant la période la plus courte possible, même si la plupart
des gynécologues vous conseilleront de continuer à prendre une faible dose
aussi longtemps que vous le souhaitez (à condition que vous ne soyez pas
une personne à risque) pour maintenir les bienfaits du traitement.
Le THS se présente sous de nombreuses formes. Il est disponible en
pilules mais, si vous utilisez un gel ou une crème (à faire pénétrer dans la
peau), vous maîtriserez mieux le dosage et pourrez l’adapter parfaitement à
vos besoins personnels. Les œstrogènes topiques – qui consistent en une
crème, un anneau ou un ovule à insérer dans le vagin – peuvent aider à
rétablir la santé, la souplesse et la lubrification des tissus (les femmes sans
utérus n’ont besoin que d’œstrogènes pour dompter les symptômes de la
ménopause ; les femmes qui en ont encore un doivent prendre à la fois
œstrogènes et progestérone, car celle-ci assure la protection de
l’endomètre).
Grâce aux ovules d’œstrogène, mon vagin irrité et sec a repris forme
humaine. Je les recommande vivement, autant pour la stimulation
émotionnelle que procure le fait de se sentir à nouveau « jeune », que pour
la réduction des symptômes.
Le THS peut également améliorer le sommeil, la mémoire et la libido
et, d’une manière générale, optimiser votre état général. En cas de
ménopause précoce, il protège les os et a souvent des effets bénéfiques sur
la tension artérielle ; pour les femmes âgées, il permet d’améliorer la force
musculaire et la santé osseuse.
Des études montrent des taux extrêmement élevés d’amélioration de la
dyspareunie (rapports sexuels douloureux) chez les femmes qui suivent un
traitement hormonal de substitution : jusqu’à 93 % d’entre elles (moi y
compris) signalent un soulagement significatif. Entre 57 et 75 % ont déclaré
que leur confort sexuel était rétabli.
Si le THS vous rebute, ou si vous faites partie des personnes à risque, il
existe des alternatives naturelles. Mais attention : ce n’est pas parce qu’un
traitement est « naturel » ou « à base de plantes » qu’il est sans danger. En
fait, ces produits peuvent avoir des effets secondaires indésirables et
présenter des dangers en cas d’interaction avec les médicaments prescrits et
en vente libre. Consultez votre médecin avant d’entamer tout traitement.
Les hydratants vaginaux sont sûrs et efficaces, et certaines femmes
jurent que l’acupuncture fait des miracles sur les symptômes de la
ménopause.
Une autre solution consiste à utiliser des hormones « naturelles » bio-
identiques. Celles-ci sont issues de sources végétales et sont similaires aux
hormones humaines. Nous manquons encore de recul à ce sujet. Pourtant, à
Londres, on ne jure que par ça. Les cliniques qui en proposent sont bondées
et hors de prix, et elles affirment que les hormones bio-identiques sont plus
sûres que le THS. Le problème, c’est que leur production n’est pas
réglementée et qu’il n’existe pas de recherches solides démontrant qu’elles
fonctionnent pour réduire les symptômes de la ménopause et/ou qu’elles
sont totalement sûres.

Et la supplémentation en testostérone ?
Si votre niveau de testostérone est bas – ce qui est fréquent avec l’âge –,
l’appétit sexuel peut diminuer de façon significative. Cette hormone est
importante, et la sexualité n’est pas la seule à pouvoir retirer des bienfaits
de cette supplémentation. Un faible niveau de testostérone est souvent
associé à des troubles de la mémoire, des maladies cardiaques, une
diminution de la densité osseuse et de la force musculaire.
Prenez rendez-vous avec votre généraliste pour effectuer une analyse de
votre niveau de testostérone, et agissez en conséquence (comme dans tous
les domaines, il existe des risques et des effets secondaires). Il pourra vous
prescrire un gel comme le Testogel à appliquer quotidiennement à
l’intérieur de la cuisse ou sur le bras. Les résultats peuvent apparaître entre
deux semaines et quelques mois, tout dépend de la personne. La crème
transdermique Estriol est également très populaire (produits et licences
changeant constamment, demandez à votre médecin le traitement le plus
récent, le plus sûr et le plus efficace).
Un petit avertissement au passage : ces produits peuvent affecter votre
personnalité. Comme j’avais un faible niveau de testostérone, j’ai essayé de
prendre une supplémentation. Auparavant, j’avais un appétit sexuel féroce,
et il a considérablement diminué après la ménopause. Deux semaines après
avoir commencé mon traitement, il est revenu en force… et je ne suis pas
certaine d’avoir aimé ça. Il y a quelque chose d’agréable à ne pas être régie
par sa libido : la vie est plus calme, plus paisible.
La baisse de testostérone affaiblit l’esprit de compétition, et nous
sommes moins enclines à aller courir en compagnie de notre coach ou
d’une amie. Quand mon niveau de testostérone est revenu à la normale, j’ai
senti revenir une vilaine partie de moi-même à laquelle j’avais dit adieu
avec soulagement. J’ai fait une séance de spinning à côté d’un type d’une
vingtaine d’années en super forme, et j’étais tellement déterminée à suivre
son rythme que j’ai failli avoir un infarctus ! J’ai (re)commencé à éprouver
de l’impatience, tout le monde m’énervait (de nouveau), et je me sentais
(une fois de plus) un peu trop dynamique.
Ces supplémentations fonctionnent, mais ce n’est pas mon truc. Je
préfère avoir une libido un peu plus basse et une vie un peu plus calme,
mais je connais beaucoup de femmes qui adorent les effets de ce traitement.

Place à la canneberge
Si vous êtes soudain sujette à des infections urinaires à répétition, je ne
saurais trop vous recommander de prendre régulièrement des cachets de
canneberge à (super) forte concentration. Rien ne prouve que boire du jus
de canneberge ou avaler des pilules à haute dose soit efficace sur une cystite
déjà installée. En revanche, les scientifiques estiment que cela peut aider à
prévenir ces infections en empêchant les bactéries qui les déclenchent de se
coller aux parois du conduit urinaire. Détendre en conscience les muscles
du vagin après la miction peut également s’avérer efficace.

Autres astuces
Dans la mesure où le sexe avec pénétration semble également facteur
d’infections urinaires, vous avez tout à gagner en misant sur les
préliminaires et le sexe oral (ce livre est émaillé de conseils en ce sens).
Certains médicaments permettent aussi de réduire les bouffées de
chaleur et les sueurs nocturnes ; si vous vous sentez triste, vous pouvez
envisager les antidépresseurs, et les anxiolytiques si vous êtes très
angoissée. La thérapie cognitive comportementale constitue une autre
option.
Les cliniques qui proposent un traitement laser vaginal affirment que
celui-ci est efficace pour lutter contre les atrophies sévères et l’incontinence
urinaire mais, au moment où j’écris ceci, ça n’a pas encore été
scientifiquement prouvé.

La ménopause, c’est seulement dans la tête ?


Les symptômes de la ménopause ne sont pas universels et varient en
fonction des cultures. Selon certains, la culture est en effet le facteur
essentiel pour prédire la façon dont une femme va vivre sa ménopause.
Les Occidentaux adulent la jeunesse ; ailleurs, c’est la vieillesse qu’on
vénère. Nous autres concevons souvent la ménopause comme la fin de
quelque chose, presque comme une « maladie » ; dans d’autres cultures, il
s’agit d’un commencement, d’une transformation – une période de liberté et
de respect. Il existe une école de pensée qui suggère que le sentiment de
honte et la stigmatisation suscités par la ménopause en Occident en
accroissent les symptômes. Si la ménopause était considérée comme un
phénomène réjouissant plutôt que redoutable, nous perturberait-elle moins ?
La réponse est évidente : bien sûr ! Quand une bouffée de chaleur nous
assaille en public, le fait que nous soyons gênées la rendra d’autant plus
accablante. En revanche, si nous n’éprouvons aucune honte, nous agirons
exactement comme si nous étions seules : en subissant ce désagrément
jusqu’à ce qu’il passe, sans en faire une montagne.
En japonais, ménopause se dit konenki, ce qu’on peut grossièrement
traduire par « années de renouveau » et « énergie ». En Chine, les personnes
âgées sont considérées comme des sages, et leurs opinions sont très
respectées. Chinoises et Japonaises sont moins sujettes aux bouffées de
chaleurs et aux sueurs nocturnes. Les paysannes mayas attendent la
ménopause avec impatience car elles deviennent alors des sages et
acquièrent un certain pouvoir au sein de leur communauté. En Inde, dans
l’État du Rajasthan, l’anthropologue Martha Flint a découvert que les
femmes, voilées et cloîtrées avant la ménopause, pouvaient, passée celle-ci,
« descendre du quartier des femmes pour rejoindre les lieux où les hommes
discutent et boivent leur bière artisanale », mais aussi côtoyer des hommes
en public et plaisanter avec eux.
Le Dr Mary Jane Minkin, enseignante à la Yale Medical School, a
compilé des données issues de 8 200 hommes et femmes (âgés de 55 à
65 ans) en Amérique du Nord et en Europe afin d’étudier l’impact de la
ménopause sur leur sexualité. Devinez quoi ? L’ampleur des symptômes
classiques (sécheresse vaginale, bouffées de chaleur et prise de poids)
variait largement en fonction de la nationalité. « Dans les sociétés où les
anciens sont davantage vénérés, et où les femmes âgées sont considérées
comme meilleures et plus sages, les symptômes de la ménopause sont
clairement moins incommodants, affirme le Dr Minkin. Là où la vieillesse
n’est pas un symbole positif, la plupart des femmes associent la ménopause
avec la vieillesse, et les symptômes peuvent être beaucoup plus
dévastateurs. »
« La façon dont [la ménopause] vous affecte dépend fortement du
contexte où elle se produit, explique la sexologue Victoria Lehmann. De
nombreux événements surviennent pendant cette période. Les parents
meurent. Les couples divorcent. Les carrières s’achèvent. De nombreuses
femmes ne remarquent pas les symptômes de la ménopause parce qu’elles
ont d’autres problèmes par ailleurs. » Dans les cultures des pays du tiers-
monde, les femmes n’ont pas le luxe de se préoccuper de ces symptômes.
Quand vous devez risquer votre vie pour vous rendre jusqu’au puits pour
chercher de l’eau, les bouffées de chaleur sont le cadet de vos soucis.
Et tant qu’à parler de contraception, on peut être fertile jusqu’à un an
après les dernières règles (quand on a plus de 50 ans) et jusqu’à deux ans
après (quand on a moins de 50 ans). Un stérilet peut masquer les
symptômes de la ménopause en diminuant la fréquence des règles ou même
en les arrêtant complètement, mais aussi diffuser des hormones comme la
progestérone.

Savoir tout ça, est-ce que ça aide ?


Est-ce que ça aide vraiment l’Occidentale moyenne traversant les
symptômes de la ménopause de lui dire que tout est dans la tête ? De lui
expliquer que si elle faisait preuve de davantage de dynamisme et de
confiance en matière de sensualité, elle gérerait mieux cette période ? Que,
si nous vivions dans une culture moins obsédée par la jeunesse, nous
serions moins affectées ? Sans doute pas. Personnellement, j’étais en bonne
santé, sans problème de poids, je me sentais encore sexy et j’avais une
bonne estime de moi quand, à l’âge de 48 ans, la ménopause a frappé. Cela
ne m’a pas empêchée de souffrir de terribles bouffées de chaleurs, de
sécheresse vaginale et de rapports sexuels douloureux. Ma ménopause
n’avait rien de psychologique.
Selon une théorie plus logique, le monde est divisé entre les femmes qui
éprouvent de multiples symptômes, et celles qui n’en connaissent que peu.
Le régime alimentaire et la culture jouent un rôle, tout comme le style de
vie, les gènes, l’état de santé général et l’attitude, mais aussi la manière
dont nous mesurons notre valeur dans la société, et la façon dont celle-ci
nous considère. Il s’agit d’une alliance de multiples facteurs.
Au lieu de nous voiler la face, je pense que nous devrions parler
davantage de la ménopause. Chaque fois que j’ai écrit « sécheresse
vaginale » dans ce chapitre, j’y ai pris un plaisir immense. Il faut normaliser
ce terme. Dire à nos amies : « Bon sang, j’ai le vagin super sec, aujourd’hui.
Je sens que je vais encore avoir une de ces fichues infections urinaires »,
avec la même aisance que nous lançons : « Je n’arrête pas d’éternuer, je
crois que je vais avoir un rhume. » Si les femmes cessent d’avoir honte
d’une fonction corporelle naturelle, peut-être que le reste de la société fera
de même.

Quand la ménopause est synonyme de rapports


sexuels douloureux
Je fais partie des nombreuses femmes pour qui le sexe est synonyme de
douleur (ça va mieux à présent, mais faire l’amour ne sera plus jamais aussi
agréable qu’auparavant). Presque toutes les femmes connaissent des
rapports sexuels douloureux à un moment donné de leur vie. Il nous est
arrivé à toutes de laisser échapper un « aïe ! » assorti d’un regard accusateur
quand notre partenaire s’enfonce un peu trop loin et vient frapper le col de
l’utérus. Cela se règle facilement en changeant de position et grâce à une
pénétration moins profonde. En revanche, si vous avez constamment mal,
prêtez-y attention. Aucune douleur corporelle ne doit être ignorée.

La (longue) liste des raisons qui rendent


la pénétration douloureuse
La dyspareunie est le nom qu’on donne à toute douleur associée aux
rapports sexuels. Ses origines sont multiples et, pour la traiter, il est
essentiel de poser un diagnostic précis.
Ne vous bercez pas d’illusions : la douleur ne disparaîtra pas avec le
temps. Ne vous dites pas que vous vous faites des idées. Ce n’est pas le cas.
Même si la douleur que vous éprouvez n’est pas insupportable, ça reste de
la douleur. Ce qui signifie qu’une activité que vous pratiquiez avec plaisir
(le sexe) devient quelque chose que vous appréhendez.
Cette liste des causes possibles de dyspareunie ne vous permettra pas
d’établir un diagnostic par vous-même – en premier lieu, consultez un
médecin – mais elle pourra vous guider pour définir le type de douleur
éprouvée afin de la décrire à votre généraliste. Et souvenez-vous : le
Dr Google n’est pas une source fiable pour résoudre les problèmes de santé.
Seul un médecin qualifié peut vous aider.
L’âge et la ménopause peuvent provoquer une atrophie des parois
vaginales pour diverses raisons que, j’en suis sûre, vous connaissez
désormais par cœur. Au cas où vous auriez sauté ce passage, la baisse des
niveaux hormonaux peut assécher et amincir les parois vaginales. Le canal
devient plus étroit, plus court et moins élastique. Plus le vagin est sec, plus
il est irrité, et plus on est exposée aux infections urinaires.
La sécheresse vaginale. Nous en avons déjà beaucoup parlé. Je
l’évoque de nouveau parce qu’il s’agit d’un problème majeur pour de
nombreuses femmes. Selon une étude menée par Durex, 73 % des
Anglaises se plaignent de rapports sexuels douloureux à cause d’une
sécheresse vaginale. Dans une autre étude, conduite par des chercheurs de
la marque pharmaceutique Vagisil auprès de 2 000 femmes de 40 à 61 ans,
on a découvert que la sécheresse vaginale est l’une des principales causes
de douleurs ou d’inconfort au cours des relations sexuelles. On estime que
la moitié des femmes de plus de 40 ans en souffrent au cours de leur vie –
avec un effet important sur leur sexualité. Parmi celles-ci, 52 % affirment
que, en raison de cet inconfort, elles ont le sentiment de ne pas être à la
hauteur avec leur partenaire ; 33 % déclarent que celui-ci manifeste de la
frustration ou leur en veulent ; 25 % trouvent des prétextes pour éviter le
sexe et 24 % acceptent malgré tout d’avoir des rapports et « souffrent en
silence » en espérant que ça passe.
Ce phénomène donne souvent lieu à une foule de tracas mal placés
(c’est de notre faute / c’est honteux / c’est agaçant pour les hommes), et il
constitue clairement une source majeure d’angoisse sexuelle.
La tension des muscles vaginaux peut également provoquer de la
douleur. Parfois, cela vient du fait que nous ne sommes pas suffisamment
excitées et avons besoin de davantage de préliminaires. D’autres fois, c’est
parce que les précédents rapports ont été douloureux et qu’on appréhende le
suivant. Ou encore parce qu’on est en colère contre son partenaire et qu’on
n’a pas du tout envie de sexe. Pour certaines femmes, c’est dû à un
traumatisme passé – une agression sexuelle, par exemple. Le vaginisme est
une contraction involontaire du tiers externe du vagin ; il rend la pénétration
difficile ou impossible. L’hypertonie du plancher pelvien est un
phénomène différent qui se produit lorsque les muscles qui soutiennent le
vagin, la vessie et le rectum se contractent et ne parviennent pas à se
relâcher.
Des infections comme les mycoses génitales et les infections
sexuellement transmissibles (IST) rendent le vagin douloureux et irrité (voir
ici). La vaginose bactérienne est une infection qui provoque des pertes
légères et odorantes issues d’un déséquilibre de la flore vaginale.
Les douleurs pelviennes peuvent provenir d’adhérences,
d’endométriose (tissus cicatriciels), de fibroïdes et de kystes.
Les actes de chirurgie pelvienne, telle l’hystérectomie, peuvent parfois
rendre les rapports sexuels douloureux. Il en va de même pour certains
traitements du cancer.
La vulvodynie provoque des sensations de brûlures dans la vulve et le
vagin. La vestibulodynie provoquée suscite les mêmes symptômes lors
des contacts à l’entrée du vagin.
La cystite interstitielle est un trouble chronique qui déclenche des
inflammations dans les parois de la vessie. Elle provoque des envies
irrépressibles et fréquentes d’uriner et, lors de la miction, la sensation
d’évacuer des lames de rasoir (j’en ai personnellement fait l’expérience, là
encore).

Comment gérer les rapports sexuels douloureux


Il faut absolument consulter un médecin. Si vous éprouvez des
douleurs vaginales ou pelviennes, ne recourez en aucun cas à
l’automédication.
En premier lieu, rendez-vous chez votre généraliste. Ou demandez à
voir une femme médecin si vous pensez que votre médecin habituel risque
d’être gêné par votre motif de consultation.
Et si on vous dit qu’un bon lubrifiant va tout arranger, ne vous laissez
pas berner : le lubrifiant, c’est génial mais, dans la plupart des cas, ce sera
loin de suffire. Si votre médecin vous semble mal informé ou qu’il n’est pas
à l’écoute, consultez un ou une gynécologue ou un ou une urologue.
Un bon gynécologue peut vous changer la vie.
Consultez un sexologue. Cela peut se révéler très utile. Un traitement
médical ou autre peut régler vos problèmes sur le plan physique, mais des
rapports sexuels douloureux peuvent affecter votre relation de couple. Ils
vous font redouter le sexe et amènent votre partenaire à douter de votre
attirance vis-à-vis de lui. Certains hommes pensent même que les femmes
simulent ces douleurs pour éviter les rapports.
Utilisez toujours du lubrifiant avant la pénétration. Si vous n’en
avez plus, renoncez. C’est un élément incontournable, pas un luxe. Vous
pouvez essayer un lubrifiant au CBD, une substance chimique
naturellement présente dans la marijuana et le chanvre. Cela ne va pas vous
faire planer, mais de nombreuses femmes trouvent ces produits
agréablement excitants.
Tentez les crèmes vaginales hydratantes. Différentes des lubrifiants,
elles s’appliquent en dehors des relations sexuelles pour préserver confort et
hydratation. On ignore encore si elles sont véritablement efficaces
(personnellement, j’opterais pour des ovules aux œstrogènes – ou de
l’Estradiol –, à condition d’être éligible au THS). Si vous tenez à essayer les
crèmes vaginales hydratantes, préférez un produit sans parabène ni
aspartame que vous appliquerez avant de vous coucher.
Demandez toujours les traitements spécifiques à votre situation. Comme
le nom des médicaments change constamment, je ne vous en citerai aucun
en particulier, mais il existe généralement un traitement adapté à chaque
problème, qu’il s’agisse de cachets, de crèmes ou d’ovules vaginaux.
Cependant, il arrive parfois que ces produits ne fonctionnent pas. Dans
ce cas, l’unique solution peut consister à éviter complètement la pénétration
et à redéfinir votre sexualité. Cela peut sembler radical, mais, en réalité, ça
ne l’est pas. Pour beaucoup de couples âgés, les séances de sexe sans
pénétration sont plus agréables que ne l’étaient celles qui, auparavant,
étaient basées sur celle-ci.
Essayez les dilatateurs vaginaux. Aussi appelés « bougies vaginales »,
ce sont des objets en forme de tube servant à détendre le vagin. Ils sont
souvent en plastique et disponibles en plusieurs tailles. Commencez par la
plus petite et augmentez la taille peu à peu.
Le Botox semble efficace en cas de vaginisme car il paralyse les
muscles. Selon un médecin, il est efficace à 90 %, mais ce produit n’est pas
(encore) facilement accessible et reste très cher.
Servez-vous d’un kit d’exercices de Kegel pour renforcer les muscles
du plancher pelvien. Là encore, commencez par les poids les plus légers et
passez petit à petit aux plus lourds. Insérez-les profondément dans le vagin
puis effectuez vos exercices de Kegel habituels – serrez et desserrez à
plusieurs reprises les muscles du plancher pelvien autour des perles. (Dans
ma gamme Supersex, je propose l’un de ces kits, si vous voulez jeter un
coup d’œil.)
Prenez le temps de vous détendre avant le sexe. Enduisez de lubrifiant
le gland de votre partenaire et servez-vous-en pour vous caresser la vulve,
le clitoris et les contours du vagin afin de vous préparer à la pénétration.
Opérez sans précipitation. Avoir un orgasme avant la pénétration permet
aussi de détendre le vagin.
Choisissez des positions interdisant les pénétrations profondes.
Celles où vous gardez le contrôle – par exemple quand vous êtes au-dessus
de lui – fonctionnent mieux, parce que les hommes ont souvent tendance à
se laisser aller dans le feu de l’action. Sinon, optez pour des positions où
vous êtes tous les deux allongés, et où vous-même gardez les jambes
relativement serrées. La petite cuiller marche bien, tout comme la levrette,
mais vous devez être tous deux couchés, et il doit garder ses jambes de
chaque côté des vôtres.

Comment se préparer au sexe quand


on n’a pas pratiqué depuis longtemps
Qu’on mette fin à une pause sexuelle avec son partenaire ou qu’on
vienne de rencontrer quelqu’un de nouveau, faire l’amour après une longue
période d’abstinence peut constituer un choc pour le corps. Votre esprit est
anxieux, mais votre vagin l’est aussi ! Voici ce qu’une femme m’a raconté à
ce sujet : « Je viens d’entamer une nouvelle relation après deux ans
pratiquement sans sexe. Lors de notre première nuit, nous nous sommes
vraiment lâchés. Le lendemain matin, nous n’en avons pas cru nos yeux :
les draps étaient pleins de sang et j’avais mal partout. Je ne sais pas
pourquoi j’ai cru qu’après cette longue période d’abstinence, je pourrais
relancer la machine sans dommages. Mais le problème a facilement été
réglé grâce au lubrifiant, aux ovules vaginaux – et à un peu
d’entraînement. »
Masturbez-vous. Pour être au top sexuellement, la première chose à
faire est de se masturber. Beaucoup. Chargez votre vibromasseur à bloc ou
achetez-en un et commencez à accumuler les orgasmes. Quand on n’en a
pas régulièrement, les vaisseaux sanguins se relâchent, ce qui empêche de
futurs orgasmes. Si vous tenez à en avoir, assurez-vous de jouir au moins
une fois par semaine jusqu’à la fin de vos jours (honnêtement, c’est loin
d’être désagréable).
Entraînez-vous à décontracter vos muscles vaginaux. Après la
ménopause, le plancher pelvien est plus difficile à détendre, à moins de
s’entraîner à le faire. Commencez dès maintenant. Je ne parle pas
uniquement de Kegel (même si je vous recommande de le pratiquer aussi),
mais de relâcher en conscience les muscles entourant le vagin. Prenez votre
temps. Respirez. Quand vous faites du Kegel, concentrez-vous sur la
relaxation, pas seulement sur les contractions.
Effectuez un massage quotidien. Chaque jour, massez l’intérieur et
l’extérieur de votre vulve : cela aide beaucoup à se préparer au sexe.
Utilisez du lubrifiant et appuyez fort sur la peau – vous massez ce qui se
trouve en dessous, alors effectuez des mouvements fermes et circulaires.
N’omettez aucune zone, y compris le clitoris et l’ouverture du vagin.
Répétez ces gestes pendant environ cinq minutes avant de passer au
massage interne.
Ajoutez un petit vibromasseur. Enduisez votre sexe de lubrifiant et
insérez-y un vibro de petite taille. Détendez-vous. Au lieu de le faire aller et
venir, effectuez des mouvements circulaires. Il ne s’agit pas de vous exciter,
mais de stimuler les parois vaginales. Vous pouvez aussi simplement mettre
le vibromasseur en marche et le laisser en place pendant cinq minutes. Si
vous en avez envie, insérez un doigt près de votre sex-toy. Sinon, envisagez
de le faire les jours suivants. Un massage génital quotidien sera bénéfique à
quiconque ne pratique pas régulièrement la pénétration.
Utilisez des œstrogènes. Si vous souffrez de sécheresse vaginale,
consultez un médecin et demandez-lui de vous prescrire un anneau vaginal
dispensant des œstrogènes. Cela vous aidera à vous préparer au sexe en
accroissant la souplesse et l’épaisseur des parois vaginales.
Vous serez parée pour la pénétration lorsque vous pourrez introduire
facilement trois doigts dans votre sexe. Utilisez beaucoup de lubrifiant à
base de silicone, ne lésinez pas sur les préliminaires et allez-y doucement.
Deux astuces révolutionnaires pour en finir avec
les rapports douloureux

1. Modifiez les techniques de pénétration de votre


partenaire
Pour les femmes d’un certain âge, c’est souvent la clé d’une sexualité épanouie.
Renoncez aux pénétrations profondes et brutales qui vous plaisaient tant auparavant
– celles où il se retirait d’une bonne demi-longueur avant de plonger de nouveau (vous
voyez, rien que le mot « plonger » vous fait frémir !). À la place, demandez-lui de
s’introduire lentement, en s’interrompant régulièrement pour vous permettre de vous
détendre autour de son sexe. Quand il est bien au fond, plaquez votre bassin contre le
sien et effectuez tous les deux des mouvements circulaires. Il peut placer une main
sous vos fesses pour les soulever vers lui. Bougez lentement et sans à-coups.

S’il est réfractaire au changement, il est probable qu’à terme vous renonciez
complètement à la pénétration. En revanche, s’il accepte de se montrer plus doux, il y
a de fortes chances pour que vous puissiez continuer de faire l’amour. C’est en tout
cas ce que vous devez lui dire s’il se montre obstiné ou se plaint (si ces propos ne
s’adressent pas aux partenaires féminines, c’est parce que les femmes savent ce
qu’est une pénétration douloureuse, et que le problème risque beaucoup moins de se
poser).

2. Utilisez un « amortisseur »
Vous pouvez acheter des anneaux souples à enfiler à la base du pénis pour
l’empêcher de vous pénétrer trop profondément. Grâce à ces objets, il pourra donner
de grands coups de reins sans craindre d’aller trop loin, et vous pourrez vous
détendre en sachant que, s’il s’emporte, il ne pourra pas vous faire mal.

La marque Ohnut propose des anneaux confortables et extensibles destinés à


prévenir la dyspareunie. Ils fonctionnent très bien. Faites aussi des recherches sur
Internet avec les termes « mini-masturbateur », « mini-masturbateur de gland » ou
« masturbateur fellation » (désolée d’être crue, mais ce sont bien les mots à
employer), et vous trouverez d’autres options. Ils ressemblent à des manchons de
masturbation masculine classiques, en plus petits. (Au moment où j’écris ceci, il n’en
existe qu’un qui réponde à mes critères : le mini-masturbateur Good Head de chez
Edge est très efficace.)
Le sexe après une opération ou une maladie
Il s’agit d’un problème majeur qu’il m’est impossible de traiter de façon exhaustive
dans un ouvrage généraliste abordant la sexualité après 50 ans. Il s’agit également
d’une thématique complexe : il ne suffit pas de surmonter les conséquences
physiques d’une maladie ou d’un traitement, mais de se remettre à envisager son
propre corps comme un instrument de plaisir et de vie. À tout ceci s’ajoute la crainte
d’être rejetée parce que ce corps n’est plus le même, en particulier quand on a
souffert d’un cancer du sein.

Pour commencer, lisez le chapitre 3. Il vous rassurera quant à votre image


corporelle. Si vous vous remettez d’un cancer, je vous recommande chaudement la
lecture de Woman Cancer Sex 1 d’Anne Katz (elle a également écrit Man Cancer Sex).
Grâce à Internet, vous trouverez facilement un livre, un site et/ou un groupe de
soutien quelle que soit votre maladie ou l’opération chirurgicale que vous avez subie.

Voici quelques conseils d’ordre général qui vous aideront à retrouver une
sexualité.

Rassemblez toutes les informations possibles concernant


les effets secondaires de votre traitement sur la sexualité
C’est plus facile à dire qu’à faire, car il est rare que les médecins spécialistes ou
les chirurgiens abordent volontairement le thème de la sexualité. Ils estiment pour la
plupart que vous avez d’autres chats à fouetter et que c’est le cadet de vos soucis (et
sur le moment, c’est tout à fait vrai). D’autres souhaitent préserver votre intimité. Si
l’idée de discuter de sexe avec vous semble les embarrasser, demandez-leur de vous
recommander un collègue plus à l’aise sur ce thème. Continuez de les questionner
jusqu’à obtenir des réponses.

Vous devez absolument savoir, quand vous serez prête à retrouver une sexualité,
ce qu’il est nécessaire de faire pour recouvrer la forme, et quels sont les effets
secondaires possibles de votre traitement ou de votre opération.

Parmi ces effets secondaires, la douleur à la pénétration est presque toujours


présente, tout comme les problèmes de lubrification, les difficultés à atteindre
l’orgasme et les troubles érectiles. Pour les hommes comme pour les femmes, fatigue
et baisse d’énergie sont souvent au rendez-vous, ce qui se traduit par un manque de
désir.
Par conséquent, le sexe exige de la réflexion et une planification prenant ces
éléments en compte. Réclamez des antalgiques si nécessaire et prenez-les de telle
sorte qu’ils agissent avant d’avoir un rapport sexuel. Faites de cette organisation
autour du sexe un moment de plaisir.

Parlez ouvertement de vos sensations à votre partenaire


Avec un peu de chance, il était à vos côtés lorsque vous avez discuté des effets
secondaires avec votre médecin. Dans le cas contraire, faites-lui un compte rendu
détaillé. Parlez ouvertement de ce que vous ressentez désormais vis-à-vis du sexe –
et faites-lui comprendre que vous êtes prête à vous y remettre. Il est peu probable que
ce soit lui qui entreprenne la reprise des relations sexuelles. Il craint sans doute que
ce ne soit trop tôt pour vous, que votre corps ait trop souffert, que vous n’ayez pas
envie de contacts physiques.

Évoquez chacune de vos peurs et laissez-le vous rassurer. Quand vous


reprendrez le sexe, faites-lui des retours détaillés sur vos ressentis.

Solutions pratiques
Ne pensez pas : Le sexe, c’est fini pour moi parce que je ne peux pas faire telle
ou telle chose. Pensez plutôt : Quel est le meilleur moyen de résoudre ce
problème ? Comment le contourner ?
Si vous vous fatiguez facilement, réduisez vos efforts pendant les rapports en
laissant votre partenaire prendre les choses en mains et profitez ! Planifiez ces
ébats au moment de la journée où vous vous sentez le plus énergique.
Si la pénétration vous fait mal, éliminez-la. Le sexe oral, les caresses et les
vibromasseurs externes constituent aussi une grande source de plaisir.
Si votre vagin est sec, utilisez du lubrifiant et demandez à votre médecin de
vous prescrire un anneau vaginal dispensant des œstrogènes ou encore un patch
à la testostérone afin de recouvrer une bonne élasticité vaginale.
Si votre vagin est trop étroit, recourez à la thérapie par dilatation. Elle consiste
à insérer des godemichés très fins dans le vagin, en augmentant la taille petit à
petit.
Si l’excitation est longue à venir, faites durer les préliminaires. Planifiez le
moment de vos ébats pour pouvoir vous préparer et vous exciter à l’avance.
Les sex-toys font pratiquement tout le boulot à votre place : servez-vous-en.
Les vibrations permettent aussi d’assouplir les tissus cicatriciels et d’augmenter le
flux sanguin.
Découvrez ce qui fonctionne désormais pour vous, et ce qui ne marche
plus. Mettez-vous au programme Sensate Focus (voir ici) et découvrez une
manière sensuelle d’explorer le corps de l’autre.
Si vous êtes nerveuse, essayez de jouir en solo avant de tenter l’orgasme avec
votre partenaire.
Pensez « sensuel » plutôt que « sexuel ». Dormez nue. Massez et faites-vous
masser. Prenez un bain avec votre partenaire.

Tout est bien qui finit bien


Voici l’histoire édifiante que m’a racontée une femme de 51 ans qui a dû subir
toute une série d’opérations chirurgicales (dont certaines liées à la ménopause, ainsi
que l’ablation d’une tumeur ovarienne).

« Je me sentais dévastée – émotionnellement et physiquement – après ces


épreuves. En plus, avec toutes ces cicatrices sur mon ventre, je ressemblais à
Frankenstein. J’étais mariée depuis longtemps et, avec mon époux, nous faisions
régulièrement l’amour mais là, il ne s’était rien passé depuis six mois. Quand j’ai été
en mesure de m’y remettre, nous nous sommes dit, autant repartir sur de nouvelles
bases. Nous avons fait de ces épreuves une expérience positive : nous avons
recommencé à nous donner des rendez-vous romantiques, comme si nous n’avions
jamais couché ensemble. Nous sommes partis en week-end en pensant qu’on allait
enfin passer à l’acte mais, la première nuit, la pression était trop forte pour tous les
deux, et nous n’avons rien fait. Au réveil, en revanche, nous avons fait l’amour en
douceur, comme avant. J’étais terrifiée à l’idée que l’homme qui m’avait toujours
trouvée désirable cesserait de m’aimer, à cause de mon corps couvert de cicatrices.
Mais non, c’était merveilleux. Tout va bien, et même mieux qu’avant. »

1. « Sexualité et cancer chez les femmes » (non traduit).


CHAPITRE 5

J’aime mon partenaire,


mais je n’ai plus envie de lui
Vivre en couple avec moi n’est probablement pas de tout repos : je crie
tout le temps après la télé, du genre : « C’est quoi, leur problème, à ces
gens ? Qui réalise ces émissions ? Ils se rendent compte des dégâts qu’ils
provoquent ? Comme si c’était possible, au bout de dix ans ! Pas étonnant
qu’en voyant ça, on ait tous l’impression d’avoir une sexualité pourrie ! »
Quand je fais ce genre de scènes, mon mari marche sur des œufs, mais je
crois qu’il comprend.
Je trouve absolument exaspérant que des personnes en couple depuis
dix ou vingt ans (parfois plus) soient mises en scène pour donner
l’impression que, tout à coup, elles sont submergées par le désir. Elles se
mettent à faire l’amour sur un coup de tête, avec une fureur animale, un
dimanche matin, en arrachant leurs vêtements dans un élan de passion
inspiré par… quoi, exactement ? Que s’est-il produit pour raviver ainsi leur
libido ? Rien ! Qui fait ce genre de choses, dans la vraie vie ? Qui, en
rentrant d’une longue journée de travail, éprouve le besoin soudain de
plaquer son ou sa partenaire de longue (très longue) date contre le mur et de
lui fourrer la langue dans la bouche, sans aucune raison valable ?
Les émissions et les films que nous regardons ne sont pas réels. La
sexualité qu’ils montrent n’est pas la règle (et même pas l’exception). Et il
est dangereux d’y croire, même en secret. Pour la plupart des couples
installés, les salutations d’usage se résument plutôt à un baiser affectueux
sur la joue. En général, cela leur suffit amplement – on porte à son
partenaire de longue date un amour inconditionnel, mais on n’a plus envie
de coucher avec. Et on ne sait pas pourquoi.
Cette situation est déconcertante (la seule personne à qui je dis tout, et
avec qui je fais tout, est aussi la seule avec qui je ne peux pas parler
ouvertement de ce que je ressens vis-à-vis du sexe) et angoissante (je suis
perturbée à l’idée que tout le monde ait une sexualité épanouie et qu’on soit
les seuls à ne pas faire l’amour). Il existe de nombreuses raisons qui
expliquent que, avec le temps, l’amour grandit et la sexualité s’amenuise.
Comprendre pourquoi et – surtout – accepter que cela se produise permet de
ne pas être dans la fatalité. Pour commencer, adaptez vos attentes : dans une
relation monogame à long terme, tout n’est pas possible.

Ce n’est pas forcément parce que vous n’êtes


pas avec la personne qu’il vous faut
Ignorez ces ébats stupides qu’on vous montre à l’écran et évacuez les
pensées malvenues qui vous tournent dans la tête, celles qui murmurent :
C’est peut-être parce que je n’ai pas trouvé la personne qu’il me faut.
Certes, ce n’est pas impossible.
Mais si vous pensez cela uniquement parce que vous ne faites pas
passionnément l’amour tous les soirs et que vous êtes en couple depuis un
moment, il est probable que cela n’a rien à voir avec votre partenaire.
Combien de couples solides se sont défaits parce que le désir mutuel
s’était éteint ? Certaines personnes retrouvent temporairement un élan
sexuel auprès d’un nouveau partenaire avant de se retrouver à la case
départ, regrettant souvent de ne pas s’en être tenues à leur premier choix.
Dans les relations de couple, on passe par trois phases : la passion, l’amour
romantique et l’attachement. Si le cerveau et le corps suivent ce modèle, ce
n’est pas pour rien : la troisième phase offre la stabilité et le calme requis
pour la procréation (ce qui, en définitive, est l’objectif du sexe).
C’est au cours de la phase de l’attachement que les couples
s’aperçoivent que leurs folles parties de jambes en l’air ne dureront pas
éternellement. Lors de cette prise de conscience, nous avons généralement
tendance à rompre pour trouver un nouveau partenaire, persuadées d’avoir
fait le mauvais choix. Et puis ça recommence. Non ! Ce n’est pas pareil,
cette fois, ça ne nous arrivera pas. Pas à nous ! Sauf que si. À tous les
coups. Chaque fois, on panique et, soit on se sépare, soit on recherche une
relation sexuelle hors du couple, soit on renonce à toute sexualité.
La triste réalité, c’est que nous ne sommes pas programmés pour la
passion sexuelle à long terme. Le désir et l’amour ne font pas bon ménage.
Dans notre cerveau, les hormones de l’amour et du sexe, au lieu de se
partager le terrain en bonne entente, sont en lutte permanente les unes
contre les autres. À vrai dire, la perte de désir envers son partenaire est plus
« naturelle », dans un couple installé, que le désir permanent de sexe.
S’agit-il d’un problème purement hétérosexuel ? Non. Les hommes et
les femmes gays, les bisexuels, les trans, etc., sont tout aussi affectés. Cela
n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle.

Pourquoi le désir disparaît-il ?


« Mon mari se sent délaissé parce que je n’ai pas envie de faire l’amour
avec lui, m’a confié une femme de 62 ans. Pourtant, je n’ai jamais été aussi
amoureuse de lui. Il ne devrait pas se sentir rejeté. Mais je ne me sens plus
aussi excitée qu’avant. » Si vous demandez à une personne de moins de
25 ans si le fait de ne pas désirer son partenaire signifie qu’elle ne l’aime
pas, elle vous répondra sans doute par l’affirmative. En réalité, c’est tout le
contraire. Trop aimer tue le sexe.
Selon le Journal of Marriage and Family 1, 74 % des personnes à qui
leur partenaire refuse tout rapport sexuel restent dans leur couple par amour.
Nous sommes rares à partir quand la sexualité disparaît, même si l’un des
deux a encore très envie de faire l’amour. Dans les couples où le sexe a
disparu, ou presque, les partenaires se décrivent mutuellement comme des
âmes sœurs. Ils se considèrent pratiquement comme une seule et même
personne. C’est là que réside l’essentiel du problème.

L’excès de familiarité et l’effet « frère et sœur »


Personne n’a envie de choisir entre une sexualité comblée et une
relation épanouie mais, en définitive, ça se résume à cela. Si on les y oblige,
très peu de gens opteront pour le sexe plutôt que pour l’amour.
Ce que nous attendons de l’amour – la sécurité, le confort, l’estime et la
protection – est aux antipodes de ce qui nourrit le désir : le risque, la
séparation, l’incertitude, la nouveauté, l’angoisse et la jalousie. À votre
avis, laquelle de ces deux configurations est la plus agréable à vivre ?
Dans L’intelligence érotique – Faire vivre le désir dans le couple 2,
Esther Perel déclare que nous avons tort de confondre « union » et
« fusion ». Selon elle, le sexe « familier » est plus agréable et sécurisant :
les attentes ne sont pas trop élevées. Pour considérer son partenaire comme
un être sexuel, il faut accepter qu’il puisse être attirant pour d’autres
personnes, et « la jalousie nous met mal à l’aise. Si notre partenaire a envie
de nous, cela signifie aussi que nous devons faire des efforts ».
Les partenaires amoureux qui sont les meilleurs amis du monde, savent
tout l’un de l’autre et font tout ensemble, sont aussi ceux qui ont le plus de
mal à rester sexuellement attirés l’un par l’autre. « L’amour et le désir ne
sont pas mutuellement exclusifs, déclare Esther Perel. On peut avoir les
deux – c’est juste qu’ils n’opèrent pas toujours en même temps. »
Ce constat est essentiel : séparez l’amour du sexe, et vous parviendrez
sans doute à conserver les deux. Il faut également prendre conscience que
les femmes et les hommes ne sont pas excités par les mêmes choses.
Attention : ce passage est important.

L’excitation féminine
Le Dr Rosemary Basson a été la première à poser une théorie selon
laquelle les femmes et les hommes parviennent à l’excitation par des biais
différents. En général, les hommes partent d’une absence de désir, ou d’un
désir très limité, puis progressent jusqu’à l’orgasme. Chez les femmes,
l’envie de sexe peut surgir après l’excitation. Vous avez bien lu : après.
Basson a reçu des patientes qui, plutôt que d’attendre d’avoir envie de
sexe, se mettaient dans l’ambiance en commençant par faire l’amour avec
leur partenaire. Une fois que leur corps était excité, leur tête suivait (à
condition que la femme s’autorise à être excitée). On appelle cela le désir
réactif, très différent du désir spontané que nous estimons être la norme.
La plupart des gens pensent que le désir se déclenche par magie : on
voit quelqu’un de sexy, on pense : J’ai envie de sexe et hop, on est excité !
Ce modèle de désir spontané se manifeste essentiellement au début d’une
relation, quand on est jeune et que la libido est élevée – ou quand on est un
homme.
Emily Nagoski, éducatrice sexuelle, estime que deux tiers des hommes
fonctionnent sur un modèle de désir spontané, contre 15 % à 30 % des
femmes qui opèrent selon un désir réactif – elles ont envie de sexe
uniquement dans un contexte déjà érotique. Les autres, soit environ la
moitié des femmes, réagissent en fonction d’une combinaison de ces deux
modèles.
Si vous découvrez que vous avez envie de sexe seulement une fois que
les ébats sont enclenchés, vous êtes du style réactif. Il n’y a rien de mal à
cela si c’est ainsi que votre corps fonctionne : c’est une manière normale et
saine d’être excitée. « Cela signifie simplement que votre corps a besoin
d’une raison plus convaincante que “il y a quelqu’un de séduisant dans les
parages” pour vouloir du sexe », affirme Emily Nagoski. Pourtant, la
société considère le désir spontané comme « vrai » et le désir réactif comme
artificiel – « faux » et « forcé ». N’importe quoi ! Il s’agit simplement d’une
façon différente de se mettre en jambes pour faire l’amour et, plus vite on
en prend conscience, plus la sexualité est épanouie. Pour la plupart des
femmes, ce simple constat est une avancée essentielle.
L’excitation est un phénomène complexe, surtout pour les femmes, et
encore plus à mesure que les années passent. De nombreuses conditions
doivent être réunies pour y parvenir.
« Quel est l’intérêt de paraître sensuelle une fois qu’on a un mari et des
enfants ? m’a demandé une amie qui allait avoir 50 ans. Pourquoi, en
termes de vêtements et de vie, on ne se contente pas de chercher le confort ?
Pourquoi faut-il avoir l’air sexy, ou faire l’amour ? Quelle motivation
biologique se cache derrière tout ça ? Les femmes ont besoin de savoir
pourquoi elles décident de fermer boutique ou, au contraire, de retrouver le
désir. Pourquoi devrais-je me sentir sexy ? Dans quel but ? »
Excellentes questions.

Êtes-vous sure de vouloir renoncer à la sexualité ?


Si vous lisez ce chapitre, vous en êtes peut-être à un stade où vous
seriez ravie de renoncer à toute sexualité. Ou alors, de n’avoir qu’un ou
deux rapports par an. Posez-vous cette question : êtes-vous ouverte à l’idée
de retrouver une sexualité ? Ou bien êtes-vous satisfaits, vous et votre
partenaire, de ne plus avoir de relations, et de ne pas éprouver le désir de
refaire l’amour de façon régulière ?
Tous les couples ne sont pas en quête de rapports sexuels passionnés. Si
j’en crois mon expérience, la moitié des couples âgés qui vivent en bonne
entente choisissent la voie de la quiétude – en remplaçant les ébats
enflammés par l’amitié et le soutien mutuel. Ils préfèrent la proximité du
compagnonnage à l’éloignement requis par l’érotisme (je vous en dirai plus
sur les mariages asexuels dans le chapitre 9).
Quand il s’agit de choisir entre sexe et abstinence, il n’existe pas de
juste décision. La bonne option, c’est celle qui vous convient à tous les
deux. En lisant ce guide, vous cherchez peut-être à vous justifier de ne pas
vous sentir obligée d’avoir des rapports sexuels ou un type de sexualité qui
ne vous intéresse pas. Mais – et je suis sûre que vous l’avez vu venir – s’il
subsiste en vous-même un minuscule intérêt pour le sexe, qu’avez-vous à
perdre en restant ouverte à toutes les possibilités au fil de cette lecture, et en
réservant votre décision à quand vous aurez fini ce livre ? Si rien ne vous
convainc de changer d’avis, très bien. Sinon, vous ne vous en porterez pas
plus mal.
Vous masturbez-vous toujours, et vous sentez-vous excitée lorsque vous
le faites ? Éprouvez-vous une étincelle de désir quand vous fantasmez sur
quelqu’un d’autre que votre partenaire ? Si la réponse est oui, votre absence
de désir ne repose sur aucune base physique.
Voici le conseil que donne Victoria Lehmann, sexologue, aux personnes
qui envisagent de renoncer complètement au sexe : « Ça vaut le coup de se
remettre en question une dernière fois. Il faut être capable, une main sur le
cœur, d’affirmer : “J’ai donné tout ce que je pouvais” avant de faire
définitivement une croix sur tout type de sexualité. Cela vous manquera
peut-être plus que vous croyez. »
Si vous êtes persuadée que ce ne sera pas le cas, jetez un coup d’œil sur
le chapitre consacré au mariage asexuel et mes conseils pour bien vivre
cette situation. Pour autant, je préférerais de loin que vous me fassiez le
plaisir de poursuivre votre lecture.

Un regard différent sur le sexe


C’est le moment de réviser quelques-unes des notions de base, en
termes de désir, que j’ai évoquées jusque-là. Elles sont tout à fait
pertinentes par rapport au sujet de ce chapitre et, au cas où vous auriez
commencé votre lecture à cette page, je ne veux pas que vous en fassiez
l’économie. Ne vous contentez pas de lire rapidement ce qui suit : prenez le
temps de bien comprendre ces notions et la manière dont elles divergent de
votre appréhension du sexe.
Le désir sexuel n’est pas l’unique motivation pour faire l’amour.
Faire plaisir à son partenaire, établir une connexion et rester en bonne santé
constituent quelques bonnes raisons d’avoir des relations sexuelles. Il faut
cesser de croire que le désir est le maître mot.
Les émotions et l’apparence influent davantage sur le désir que
l’âge. Nous appréhendons notre libido de façon médicale – en pensant
qu’elle va forcément diminuer au fil des années – mais, en réalité, ce sont
les émotions et l’apparence qui vont avoir le plus d’impact sur elle. La
baisse du niveau de testostérone et d’autres hormones peut l’affecter, mais
c’est surtout l’état d’esprit qui influe sur le désir.
Le désir ne se cantonne pas aux organes génitaux. Dans son ouvrage
Love Worth Making, Stephen Snyder lie la « véritable excitation » au degré
d’implication dans la sexualité – quand vous êtes concentré uniquement sur
le sexe et cessez de penser à quoi que ce soit d’autre.
Le sexe n’est pas forcément une expérience intense. On sous-estime
beaucoup le sexe tranquille – les gens ont tendance à accorder beaucoup
trop d’importance aux rapports sexuels débridés et enflammés.
« Je trouve intéressant, déclare Victoria Lehmann, le fait que la plupart
des femmes, en vieillissant, se fichent que leurs relations sexuelles ne soient
pas renversantes. Cela leur convient très bien, elles ne s’en plaignent pas.
Ce sont les hommes qui ne supportent pas que leur épouse ne hurle pas de
plaisir. Mais le sexe tranquille est une bonne chose. Tout comme les
rapports torrides, il a une place dans votre vie. »
Au fil des ans, les niveaux hormonaux diminuent. Plus ces niveaux sont
élevés, plus l’orgasme est intense. Avec la baisse hormonale, les orgasmes
peuvent donc sembler moins puissants. Ils sont plus doux, très agréables,
mais pas au point de grimper aux rideaux. Là encore, cela n’a rien de
dramatique. Détendez-vous et appréciez la différence.

Mais alors, c’est quoi, la solution ?


Il est difficile de conserver une attirance sexuelle pour quelqu’un
pendant plus de quelques années, sans parler de décennies. Nous devons
nous débarrasser de nos vieux schémas de pensée. À présent, passons aux
choses sérieuses : quelle est la solution ?
J’aimerais pouvoir vous dire : « Eh, devinez quoi ? Apparemment, pour
régler le problème, il suffit de faire ce truc très simple. » Dieu sait que j’ai
essayé de trouver une solution miracle. Préserver le désir est sans doute la
thématique sexuelle la plus complexe pour les thérapeutes, les chercheurs et
les couples. J’ai passé les trente dernières années à tenter de trouver la
réponse. La recherche continue de fournir de nouvelles données, mais j’en
suis arrivée à cette conclusion : il n’existe aucune solution. Juste des tas de
petites choses que vous pouvez faire et qui, associées, peuvent mener à de
grands changements. Des choses comme celles-ci.

Observez votre partenaire à travers le regard


des autres
Si, dans les couples, les meilleures relations sexuelles ont lieu après la
découverte d’une infidélité, c’est parce que la personne trompée voit son
partenaire à travers les yeux de celui ou celle qui le lui a volé. Pourquoi
n’ai-je pas vu combien il était séduisant ? Combien elle est belle ? Quand
quelqu’un d’autre convoite ce que vous avez, vous avez évidemment
tendance à y tenir davantage.
Je suis réputée pour donner mes vieux vêtements, avant de regretter
mon geste quand je vois mes amies les porter à merveille. Je connais des
femmes qui ont divorcé et qui, en voyant leur ex en compagnie d’une
nouvelle partenaire, heureux et en pleine forme, se disent : Pourquoi
n’était-il pas comme ça avec moi ? (Réponse : il l’était sans doute… au
début.)
Nous possédons toutes une image mentale inconsciente de notre
partenaire, basée sur la façon dont nous le voyons en général.
Malheureusement, dans ces images, il est généralement en survêtement, à
moitié endormi devant la télé, en train de scroller paresseusement sur son
téléphone, de péter, de se curer les ongles… Bref, vous imaginez le tableau.
Le reste du monde ne voit pas votre partenaire de la même façon : pour les
autres, il est sur son trente-et-un, paré pour le travail ou pour briller entre
amis. La version « sociale », autrement dit.
C’est quand elle fait ce qu’elle aime qu’une personne est la plus
attirante. Ce peut être au travail, au sport, ou lors de la pratique d’un hobby
particulièrement prenant. (Ce peut aussi être quand elle regarde Netflix,
mais je vous en prie, choisissez une activité plus dynamique !)
Assurez-vous de voir votre conjoint dans ses meilleurs moments. Cela
implique de se bouger les fesses du sofa et de sortir de la maison. Ne vous
donnez pas rendez-vous chez vous avant de sortir. Retrouvez-vous à
l’extérieur – au restaurant, au parc, au bar, etc. Je me souviens que, trois ans
après le début de ma relation avec Miles, mon époux actuel, j’ai vu un
homme entrer au restaurant. Je me suis dit qu’il était sexy avant de
m’apercevoir que c’était mon mari. Ensuite, je l’ai regardé slalomer entre
les tables sous le regard intéressé des femmes présentes. J’ai d’abord
pensé : J’ai décroché le gros lot ! puis Merde, il est trop sexy. Si je n’étais
pas là et qu’une de ces femmes lui faisait des avances ?
Des sentiments de jalousie et d’insécurité. Beurk. Personne n’a envie
d’éprouver ça. Mais ces émotions sont nécessaires. Quand je traverse une
phase asexuelle, je pense à une très belle femme rencontrée une fois en
soirée et qui a dévoré mon mari des yeux. « Quand tu en auras assez de lui,
envoie-le-moi, d’accord ? » m’a-t-elle lancé. Je repense à elle en me disant :
Elle peut attendre longtemps.
Pour rester dans la séduction, il faut prendre conscience de l’« altérité »
de votre partenaire : la personne qu’il est quand il ne se trouve pas avec
vous. Cela devrait vous mettre légèrement mal à l’aise, certes. Quand
quelqu’un dit : « Oh, mon mari ne me tromperait jamais ! », je pense : C’est
le début de la fin ! D’abord, comment peut-on vraiment croire à cela :
comment prédire où la vie mènera votre conjoint ? En second lieu, si c’était
vrai, quelle motivation aurions-nous à le garder ? Ce serait vous accorder
beaucoup de crédit (Je suis tellement géniale, pourquoi irait-il voir
ailleurs ?) et insulter votre partenaire. Pensez-vous réellement qu’aucune
femme séduisante ne lui ferait d’avances parce que vous êtes la seule à
vouloir de lui ?

Au-delà des apparences


Tant qu’à parler d’apparences, sachez que la personne la plus sexy des
lieux n’est pas forcément la plus attirante physiquement. Votre partenaire
n’est pas un Adonis, et alors ? Les attributs physiques ne sont qu’une des
nombreuses composantes du pouvoir de séduction.
Récemment, lors d’un mariage, j’ai regardé la plus jolie des invitées qui
flirtait outrageusement avec l’homme au physique très banal qui se trouvait
assis à côté d’elle. Le mari de cette femme était mon voisin de table : d’un
air suffisant, il a commencé par affirmer qu’il ne s’en faisait pas du tout.
Comme si ce type allait me voler ma femme ! C’est donc avec délice que
j’ai vu l’intéressée passer d’une conversation polie au flirt le plus éhonté. Et
Monsieur Tout-le-monde s’est transformé au fil du dîner. Au début, c’était
un petit homme un peu replet, aux cheveux gris, qui se fondait dans la
masse. Mais son intelligence, son humour, sa façon de la regarder en lui
accordant toute son attention, en ont vite fait un sujet passionnant aux yeux
de la belle invitée.
Un peu plus tard, j’ai eu l’occasion de bavarder avec elle (afin de
découvrir si j’avais correctement décodé la situation, je l’avoue sans honte),
et je lui ai lancé une perche :
— C’est vraiment pénible ces mariages où on est coincés à côté de gens
ennuyeux comme la pluie !
Ce à quoi elle a répondu :
— Mon voisin de table n’avait rien d’ennuyeux, au contraire. Il était
intelligent, drôle et intéressant. Si je n’étais pas mariée, je n’hésiterais pas
un instant à m’enfuir avec lui.

Passez du temps loin de l’autre


Maintenant que je vous ai rendue inquiète (je l’espère) à l’idée de lâcher
votre conjoint sans chaperon dans le vaste monde, eh bien… c’est
exactement ce que vous allez faire ! Encouragez-le à sortir seul et faites la
même chose. Dénouez les liens qui vous soudent l’un à l’autre comme des
siamois.
Vous allez vous interroger sur ses faits et gestes, et cette inquiétude est
bonne pour le sexe. Vivre des expériences séparément vous offrira de
nouveaux sujets de conversation, ce qui dynamisera votre relation.
Retrouvez votre individualité. Cessez d’être le reflet l’un de l’autre. Ne
laissez pas votre conjoint faire les choix à votre place – de l’émission que
vous allez regarder à la position que vous prendrez pour faire l’amour – et
vice versa. Créez des différences.

Faites-vous aussi belle que possible


Plus votre apparence vous satisfera, plus vous serez à l’aise avec l’idée
d’être nue. Prendre soin de votre physique est un devoir envers votre
conjoint. S’il fait des efforts pour rester mince et en forme, vous paraît-il
juste de vous laisser complètement aller ?
Cela implique de faire du sport, de manger sainement, d’arrêter de
fumer, et de cesser d’être celle qui boit le plus dans les soirées. Si votre
partenaire ne calque pas sa conduite sur la vôtre, il a tort (je vous en dirai
plus à ce sujet dans le chapitre 9). Dormez suffisamment, trouvez des
moyens de soulager votre stress, souriez.
Cela marche dans les deux sens – vous savez, le côté « amour sans
désir ». Pourquoi votre conjoint n’éprouverait-il pas la même chose ? De
nombreuses personnes sont parfaitement capables de paraître intéressées
par le sexe alors qu’il les laisse froides. Votre partenaire ressent peut-être la
même chose que vous. Les apparences, ça compte – ne vous y trompez pas.

Réinventez la séduction
Dans le même esprit, il existe des femmes que le terme « sexy »
horripile et qui détestent devoir se conformer au cliché qu’il représente,
surtout après 50 ans. Il n’y a aucune obligation : soyez séduisante à votre
manière.
« Je suis plus attiré par la sensualité au naturel que par la séduction
fabriquée de toutes pièces, m’a confié un homme de 56 ans. Je pense
qu’après 50 ans, on peut rester sexy grâce à l’exercice physique, au yoga et
à une alimentation saine qui illumine le teint, pas en se tartinant d’une
épaisse couche de maquillage et en enfilant des jeans trop serrés. »

Misez sur la nouveauté


Quand on aime la vie, on met plus d’enthousiasme dans toutes ses
activités. Faites des choses nouvelles pour rester mutuellement intéressants
et intéressés. Lisez des livres dont vous pourrez discuter. Écoutez des
podcasts. Essayez la musique contemporaine au lieu de vous cantonner à
vos vieux classiques. Changez de cours de gym. Instiller de la nouveauté
dans chaque instant de vie nous rend plus dynamiques, plus énergiques. Si
vous avancez dans votre quotidien en pilotage automatique, la vie et le sexe
deviennent routiniers.

À vos risques et périls…


Certes, il existe une autre méthode, plus radicale, qui vous offre
pratiquement la garantie de rester tous les deux sexuellement alertes – le
sexe avec des tierces personnes.
Une femme de 52 ans qui jugeait sa vie d’un ennui mortel m’a raconté
qu’elle s’était rendue à une partie fine en compagnie de son mari :
— J’ai entendu parler de cette soirée axée sur les envies des femmes. La
bisexualité m’a toujours attirée, mais je ne suis jamais passée à l’acte, et je
n’en ai jamais parlé à personne. Mais un soir, mon mari et moi avons
partagé la discussion la plus sincère que nous ayons jamais eue sur le sexe,
et j’ai eu un choc : lui aussi s’ennuyait à mourir ! J’ai éclaté de rire et lancé
que nous devrions aller dans un club privé pour mettre du piment dans notre
relation. C’était une boutade : nous sommes tous les deux jaloux, et je ne le
voyais pas accepter une idée pareille. En outre, je n’étais pas certaine
d’avoir envie de faire ce genre de choses en sa compagnie. Dans mes
fantasmes autour de ce genre d’expérience, mon mari n’était jamais là.
Deux semaines plus tard, il lui a annoncé qu’il avait trouvé « quelque
chose d’intéressant ». Un « événement » qui avait lieu à une heure de route,
où chacun devait être en sous-vêtements et où on pouvait faire l’amour en
public.
— J’étais choquée, mais je me suis dit pourquoi pas ? Il fallait que
quelque chose se passe. Je me sentais de plus en plus attirée par l’idée
d’avoir une aventure, et je ne voulais pas en arriver là. Nous avons convenu
de rester simples spectateurs. Mais, une fois là-bas, je me suis sentie en
sécurité et nous étions tous les deux tellement excités par la situation que je
lui ai demandé si je pouvais laisser une femme me caresser. Il a accepté, et
il nous a regardées. En rentrant à la maison, nous avons fait l’amour comme
jamais.
C’était il y a cinq ans, et ce couple n’a jamais remis les pieds dans un
club privé.
— C’est seulement après que la jalousie a pointé son nez. Pendant un
moment, c’est devenu compliqué entre nous, et nous avons décidé que ce ne
serait pas une bonne idée de poursuivre dans cette voie. Mais pendant
quelques années, nos rapports sexuels sont restés fabuleux. Ce soir-là, nous
avons vu des choses tellement stimulantes qu’elles ont nourri nos
conversations et nos fantasmes pendant un bon moment.
À vous de décider si ce genre d’expérience est fait pour vous ou non.
J’imagine que, pour la plupart d’entre vous, il n’en est pas question. En
effet, suivre cette voie peut réellement mettre votre relation en danger, et de
façon irréparable. Personnellement, je comprends tout à fait que ce type de
pratique puisse fonctionner. Pour autant, je ne la tenterais pas avec mon
mari. Je détesterais le voir excité par d’autres gens (le porno, c’est
différent). Je n’en parle ici que pour ceux qui sont suffisamment courageux
et curieux (j’en reparlerai au chapitre 9).

Exercice : Passez de Suis-je obligée ? à Pourquoi pas ?


Voici un exercice très utile pour changer de point de vue vis-à-vis du
sexe mais, avant de l’effectuer, expliquez ce que vous faites à votre
partenaire. Cela ne fonctionnera que si vous en avez tous les deux adopté
les règles au préalable : vous allez accepter de faire l’amour dans l’espoir
que cela vous excitera, mais si vous décidez de changer d’avis, vous
pourrez mettre fin aux ébats à tout moment.
Si vous souhaitez arrêter, vous pouvez soit vous dire que vous avez
passé un bon moment d’érotisme, soit aider votre conjoint à jouir (s’il en a
envie et que ça vous fait plaisir) avec votre main ou votre bouche, soit le
laisser se finir tout seul dans la salle de bains.
L’intérêt de cet exercice est de savoir que vous pouvez arrêter. Cela
signifie que vous serez plus ouverte à l’idée d’essayer d’avoir des rapports
sexuels, même si vous n’êtes pas physiquement motivée. Voici comment
cela fonctionne :
Étape 1 – répondez à cette question : si vous étiez obligée
d’avoir un rapport sexuel, cela se passerait quand
et comment ?
Le week-end ? Le matin plutôt que juste avant de s’endormir le soir ?
Après quelques verres ? Après une sortie nocturne ? Après une bonne
conversation qui vous a permis de vous connecter émotionnellement ?
Après avoir écouté des chansons qui vous ramènent à l’époque où le sexe
tenait une place prépondérante dans votre vie ? Identifiez les conditions
optimales et les moments où vous êtes en mesure de les recréer pour vous
remettre dans l’ambiance.
Étape 2 – trouvez trois bonnes raisons de faire l’amour, même
si vous n’en avez pas envie
Vous serez nombreuses à trouver des motifs d’évitement plutôt que des
éléments positifs. Ce n’est pas grave. Ne vous jugez pas.
Je ne vais pas arriver à être plus excitée que ça. Autant le faire
maintenant plutôt que plus tard.
Si je le fais maintenant, je serai débarrassée et je pourrai me détendre
le reste du week-end.
Mon partenaire en a vraiment envie et je veux lui faire plaisir.
Étape 3 – excitez-vous
Si votre conjoint n’était pas à la maison et que vous vouliez vous
masturber, comment procéderiez-vous ? En empoignant votre vibromasseur
et en fantasmant ? En lisant un texte érotique ? En regardant du porno ? En
vous servant de vos doigts et vous rejouant une fabuleuse scène de sexe que
vous avez en tête ?
Si vous êtes seule, allez-y – mais veillez à ne pas atteindre l’orgasme. Si
vous n’êtes pas seule, enfermez-vous dans la salle de bains et faites ce que
vous pouvez.
Grâce à cette méthode, vous serez « chaude » pour les ébats au lieu de
démarrer à froid. Ne vous inquiétez pas si une part de vous-même continue
de penser Merde, je suis vraiment obligée ? Je préférerais dormir / regarder
la télé / lire mon livre. Prenez conscience de cette pensée et laissez-la filer.
Continuez d’avancer.
Étape 4 – prenez l’initiative ou acceptez de faire l’amour
Faites cela avec enthousiasme et la volonté d’être excitée. N’hésitez pas
à poser une limite de temps : ce sont vos règles qui prévalent. Partez en
exploration. Transformez cette séance en jeu si cela vous met plus à l’aise.
L’important, c’est d’être dans votre corps, pas dans votre tête. À présent,
concentrez-vous sur ce que vous ressentez physiquement, pas sur ce que
vous voyez. Soyez dans l’instant présent.

Mon partenaire se laisse complètement aller


Et si le fait que vous ne désiriez plus votre partenaire n’avait rien à voir
avec « l’effet frère et sœur » évoqué plus haut, mais plutôt avec ses excès de
bonne chère, de bières et de cigarettes ? Que faire si, en le regardant, vous
pensez : Ce type n’a plus rien à voir avec l’homme que j’ai épousé ?
Selon l’auteur américain Jack Morin, conserver le désir dans le couple
relève d’un double processus. Votre partenaire doit entretenir les
caractéristiques qui vous ont séduite d’emblée – son torse musclé, son sens
de l’humour, sa taille. Mais vous devez aussi découvrir chez lui des qualités
nouvelles au fil de la relation. Il est super avec les enfants, il sait y faire
avec votre mère, etc. Ces deux processus sont importants.
Il n’est pas toujours possible de conserver tous les éléments de
séduction initiaux. Si vous vous êtes rencontrés à 20 ans, il est probable que
son torse ne soit plus aussi musclé à 70 ans. Mais les caractéristiques
physiques ne sont pas les seules à se déliter avec l’âge : le partenaire plein
d’humour qui s’enthousiasmait pour un rien peut devenir aigri et critique si
sa vie ne prend pas le tour qu’il avait prévu.
En parallèle, notre conjoint est susceptible d’acquérir peu à peu des
habitudes qui peuvent vous le rendre physiquement insupportable. L’excès
de cigarettes, une hygiène douteuse, des tenues vestimentaires qui
privilégient le confort plutôt que l’élégance… La liste est sans fin. Mais le
plus gros tue-l’amour, quel que soit le pays ou le genre, c’est quand son
partenaire a beaucoup grossi (je parle d’une prise de poids avérée, pas
imaginaire comme celles que j’évoque dans le chapitre consacré à l’image
corporelle).

Non, l’amour n’est pas aveugle


Alors, que faire si, en observant votre conjoint, vous vous dites :
Comment je peux avoir envie de faire l’amour avec un type qui ressemble à
ça ?
Pour commencer, regardez-vous dans la glace aussi objectivement que
possible. Est-ce que vous remplissez votre part du contrat en faisant des
efforts pour rester pimpante ? Dans ce cas, ne vous sentez pas coupable
d’être en colère. Si votre conjoint, par paresse et par gourmandise, a pris du
poids et s’en fiche royalement, vous avez parfaitement le droit d’être irritée.
Il existe un serment tacite quand on décide de passer sa vie ensemble : Je
promets de faire en sorte de rester aussi séduisant que possible.
Vous pouvez tout à fait continuer d’aimer votre partenaire même s’il a
beaucoup grossi, mais cela ne va sans doute pas vous donner envie de
batifoler nus tous les deux. L’amour est lié à l’intelligence émotionnelle,
mais la sexualité est une question de physique, fortement influencée par ce
que nous voyons. Quand notre partenaire se laisse vraiment aller, on peut
trouver cela insultant : cela signifie qu’il nous considère comme acquise.
Devez-vous le rappeler à l’ordre ? Lui répéter tout haut ce que vous
venez de lire ici ? Eh bien, non.
Si le changement est spectaculaire et qu’il ne ressemble plus à rien – il
est chauve, grassouillet et vieillissant –, il est le premier à être au courant.
En l’accusant de vous laisser tomber parce que personne ne peut avoir envie
de lui dans cet état, vous ne ferez que renforcer la mauvaise image qu’il a
de lui-même. Si votre partenaire est une femme, ce sera trois fois pire. Le
gain de poids, en particulier, a un impact extrêmement négatif sur l’image
corporelle et l’estime de soi. Aidez votre conjoint au lieu de le blesser.
Existe-t-il une autre raison que la paresse à cette prise de poids ? Votre
partenaire est-il stressé et débordé de travail au point qu’il ne mange que
des sandwiches et n’a pas le temps de faire de sport ? Est-il déprimé et
mange-t-il pour se réconforter ? Beaucoup de gens mangent beaucoup
quand ils n’ont pas le moral, puis se remettent à déprimer en constatant
qu’ils ont grossi – c’est un cercle vicieux.

Bien gérer le problème


Ce qu’il faut mettre en avant, c’est la santé, pas l’apparence physique.
Dites-lui que vous l’aimez et que sa prise de poids vous inquiète – ou sa
consommation de cigarettes ou d’alcool, son absence d’activité physique ou
ses habitudes alimentaires. Ensuite, proposez-lui de modifier son mode de
vie pour remédier à ces problèmes.
Sortez marcher et lancez-vous ensemble dans un « programme santé ».
S’il ne parvient pas à surmonter seul ses addictions, assurez-vous qu’il se
fasse aider. Si ce sont ses goûts vestimentaires qui vous rebutent, emmenez-
le faire du shopping ou achetez-lui une tenue que vous aimeriez le voir
porter. Quand il l’enfilera, ne lésinez pas sur les compliments. L’idée est de
récompenser tout comportement positif plutôt que de souligner ou critiquer
les attitudes négatives.
Vous avez tout essayé et ça n’a rien donné ? Mira Kirshenbaum a écrit
un livre intitulé Too Good to Leave, Too Bad to Stay 3, qui offre des conseils
précieux aux personnes qui hésitent à quitter leur partenaire. Elle affirme
qu’on peut être parfaitement heureux dans une relation avec quelqu’un qui
ne vous attire pas plus, physiquement parlant, que n’importe qui d’autre.
Tant que l’alchimie opère – qu’il existe dans votre couple quelque chose de
spécial –, ça vaut le coup de rester.
Ce qui est complètement rédhibitoire, c’est de ne pas avoir envie de
toucher son partenaire, quelles que soient les circonstances – pas forcément
dans le cadre sexuel. Si vous en êtes au point de vous sentir dégoûtée à
l’idée du moindre contact entre vous, il est grand temps de le quitter.

Vous avez encore des relations sexuelles


Certaines femmes qui n’ont plus envie d’avoir de rapports sexuels avec
leur conjoint cessent simplement de faire l’amour (j’en parlerai plus en
détail dans le chapitre consacré aux couples asexuels, à partir d’ici).
D’autres continuent de coucher malgré tout avec leur partenaire. Si vous
appartenez à cette catégorie, voici quelques conseils pour rendre ces
rapports plus agréables.

Discutez franchement de ce qui marche encore pour


vous et de ce qui ne fonctionne plus
Avec le temps, le corps change. Personnellement, j’ai besoin de plus de
temps pour jouir, même avec un vibromasseur, et j’ai besoin de cette
étrange séquence de vibrations : douces, puis fortes, puis super fortes et
douces de nouveau. La moitié du temps, j’ignore quelle stimulation va
m’amener à l’orgasme, alors comment diable mon partenaire est-il censé
savoir ce qu’il doit faire si je ne le lui dis pas ?
Les techniques qui fonctionnaient auparavant ne sont plus forcément
efficaces quand on prend de l’âge. Si vous dites : Je sais que j’adorais la
pénétration, mais maintenant, je préfère les cunnilingus. Mon corps a
changé, il peut répondre : Avant, je ne voulais pas que tu me caresses parce
que j’avais peur de partir trop vite. Maintenant, c’est le contraire.

Non au sexe machinal


Cela est sans doute davantage lié à l’ennui sexuel – l’arrêt des rapports
parce qu’ils sont devenus trop routiniers – qu’à votre partenaire. Celui-ci
connaît les gestes à employer pour vous amener à l’orgasme, et c’est une
excellente chose. Sauf que s’il les utilise chaque fois, cette méthode
éprouvée va vous sembler aussi excitante que le trajet que vous empruntez
pour vous rendre au travail depuis des années : à force de voir tous les jours
le même décor, on ne le remarque même plus.

Développez vos fantasmes sans vous soucier


de ce/ceux qui y figurent
Vous ne désirez pas votre partenaire, mais votre patron vous faire
clairement craquer ? Votre conjoint ne peut pas lire dans vos pensées, alors
laissez courir votre imagination autant qu’elle veut, et avec qui elle veut.
Oui, même cette personne. En définitive, c’est votre conjoint qui en retirera
les bénéfices : si ce fantasme rend les rapports sexuels avec lui plus
plaisants, votre cerveau va établir une association qui vous rendra plus
ouvertes aux ébats avec votre partenaire.

Soyez à l’écoute
Vous n’êtes pas la seule à avoir peur de vieillir. Si vous vous apprêtez à
refuser un rapport, considérez l’estime de soi de votre partenaire comme
une raison de dire oui. S’il ne parvient pas aux mêmes performances
qu’auparavant et que vous le rejetez, il est fort probable qu’il y verra un lien
de cause à effet. (Le chapitre 7 évoque les fortes angoisses que causent les
troubles érectiles chez les hommes.)
Vous l’aimez, pas vrai ? Alors souvenez-vous : le désir est loin d’être le
seul élément motivant pour le sexe.

Ne faites pas de compromis


Faire l’amour « à votre façon » un soir et à celle de votre partenaire la
fois suivante peut sembler une bonne solution, mais ce n’est pas le cas.
Chacun se sent frustré quand ce n’est pas son tour, et appréhende les
séances qui se déroulent selon les termes de l’autre. Faites en sorte de
mettre un peu des envies de chacun lors de vos ébats. Mieux encore,
trouvez des éléments nouveaux qui vous plaisent à tous les deux.
Cessez de considérer le sexe comme une activité
indissociable de votre partenaire
Séparez les deux. Mettez le sexe dans une case à part – la sienne propre.
Puis réfléchissez à une pratique sexuelle que vous aimeriez tenter. Là
encore, ne pensez pas à des choses que vous aimeriez essayer avec votre
conjoint. Ce serait une impasse. Envisagez plutôt de le faire avec quelqu’un
qui vous attire secrètement et vous fait fantasmer. Ou inventez quelqu’un.
Quand vous passerez à l’acte, fermez les yeux – ne regardez pas cette
personne que vous ne trouvez pas désirable –, immergez-vous dans votre
fantasme. Concentrez-vous sur vos gestes, vos sensations physiques.
N’analysez pas – vivez cette expérience dans votre corps, pas votre tête.
Comme il s’agit d’une pratique que vous n’avez jamais essayée, elle est
susceptible de retenir votre intérêt et de vous rendre plus ouverte que
d’habitude. Attendez-vous à une réaction en chaîne : votre partenaire
s’excite en vous regardant vous exciter. Vous vous sentez davantage désirée
par lui, ce qui vous oblige à le considérer comme un être sexuel plutôt que
comme le bon vieux Thomas qui sort les poubelles.
Vous pouvez vous sentir affreusement coupable de « tromper » votre
partenaire de cette façon, en fantasmant sur une autre personne ou un autre
scénario. C’est une bonne chose ! Se sentir mal à l’aise – comme si vous
faisiez quelque chose d’interdit – est ce qui rend le sexe érotique. Acceptez-
le, ne luttez pas. C’est ça que nous essayons de mettre en place. Être
infidèle en esprit, ce n’est pas vraiment tromper.

Ajoutez une stimulation extérieure


Regardez un film érotique ou un porno ensemble, essayez des sex-toys.
Il s’agit de manières hautement efficaces d’injecter sans effort du désir dans
une relation de longue date quand vous êtes fatigués de contempler le même
paysage.

Ne soyez pas paresseuse


Je parie mes prochains droits d’auteur que vous faites relativement peu
d’efforts pour entretenir votre vie sexuelle. Que se passerait-il si vous ne
faisiez absolument rien pour entretenir votre maison ? La peinture
s’écaillerait, le mortier s’effriterait, la porte resterait à moitié sortie de ses
gonds, les tapis s’useraient et tomberaient en poussière. Personne n’a envie
de ça. Alors pourquoi nous attendons-nous à ce que notre vie sexuelle reste
dynamique et épanouie si on la laisse en jachère ?

Soyez sexuellement égoïste


Qui est le meilleur amant : celui qui se consacre entièrement à vous
rendre heureuse sexuellement ? Ou celui qui est tellement excité par le fait
de coucher avec vous qu’il tire son propre plaisir de votre corps ? Ou
encore celui qui se sert de vous pour satisfaire son désir ?
C’est une question intéressante. Quiconque a lu un ouvrage de
développement personnel sur le sexe sait que faire comprendre à son
partenaire quelle technique fonctionne pour soi-même est essentiel pour
avoir des relations sexuelles satisfaisantes. Cela reste vrai – je parle d’un
égoïsme sain.
Certes, il est important de savoir ce que votre partenaire aime et n’aime
pas. Mais cela ne suffit pas. Il faut une étincelle, de l’émotion, du désir pour
démarrer le moteur. « La passion est égoïste. Soyez égoïste efficacement.
Perdez-vous dans la passion. Ne caressez pas votre partenaire pour son
bien, mais pour votre bien, affirme Stephen Snyder. Parce qu’alors il ou elle
ne s’inquiétera pas de savoir si vous aimez cela, ou si ça prend trop de
temps. L’exemple classique est celui d’un homme qui fait un cunnilingus à
une femme. S’il agit ainsi pour lui faire plaisir, elle est sous pression et se
dit : Il va finir par en avoir marre, non ? S’il le fait parce que ça l’excite,
alors elle peut se détendre et en profiter comme elle veut. »
L’assurance, c’est sexy. Nous rêvons toutes d’un amant confiant qui n’a
pas peur de prendre ce qu’il veut. Les amoureux timides et gentils qui
n’osent rien entreprendre de crainte que vous n’aimiez pas ce qu’ils font ont
tendance à nous rendre nerveuses. Sans compter qu’ils sont ennuyeux.
« Bon sang, pourquoi se sent-il toujours obligé de me demander la
permission avant de faire quoi que ce soit chaque fois qu’on est au lit ? », a
tempêté l’une de mes clientes mariée à un homme qui se vantait d’être
prévenant.
Je soupçonne que la phrase « Fais-moi subir les derniers outrages » a
été lancée pour la première fois par une femme qui rêvait que son partenaire
lui arrache ses vêtements et la jette à plat ventre sur le lit. Les couples qui
s’entendent très bien ont du mal à se conduire ainsi. Nous sommes
tellement habitués à prendre les sentiments de notre partenaire en
considération qu’il paraît malpoli de ne pas le faire. Mais il s’agit ici de
sexe, pas d’amour. Encore une fois, séparez les deux.
L’amour se nourrit d’une préoccupation consciente. Le sexe est un acte
primaire, il s’agit de ce que votre corps veut et vous dit de faire. Si vous
avez l’impression de coucher avec votre frère, c’est parce que vous
transposez au lit les éléments qui fonctionnent dans votre relation. En
faisant cela, vous stérilisez le désir. Déplacez ce désir. Faites l’impensable.
Soyez égoïste. Cessez de penser au plaisir de votre partenaire et concentrez-
vous sur le vôtre. Prenez, ne donnez pas. Si vous avez un orgasme et qu’il
n’en a pas, tant pis. Occupez-vous de lui quand vous aurez joui. C’est une
manière totalement différente d’aborder le sexe ensemble. Essayez-la. Vous
serez étonnée de voir jusqu’où cela peut vous mener.
Une approche potentiellement révolutionnaire
du sexe
Je vais vous parler de jeux de rôle – mais sans doute pas dans le sens que vous
entendez. Ne sautez pas ce passage en vous disant que ce n’est pas du tout votre
truc.

Quand je pense aux jeux de rôle, je songe au terrible malaise qui consiste à
« jouer » un scénario – comme l’intrigue d’un film porno super kitsch. Soit on risque de
mourir de honte, soit on n’arrive pas à rester sérieux et on finit par éclater de rire en se
moquant l’un de l’autre. Ici, je ne vous parle pas de la soubrette qui séduit le maître de
maison (beurk). Il s’agit d’endosser, vous ou votre partenaire, le rôle d’une autre
personne et de faire l’amour dans la peau de ce personnage.

Esther Perel, sexologue de renommée mondiale, a utilisé cette technique dans


l’un de ses fameux podcasts, Where Should We Begin ? 4 Elle s’occupait d’un couple
où l’homme comme la femme avaient grandi dans des familles très religieuses. Ils ont
attendu d’être mariés pour coucher ensemble – avant de prendre des directions
radicalement opposées. L’homme restait précautionneux et timide. La femme adorait
ça et brûlait d’explorer cet aspect d’elle-même à présent qu’elle était enfin autorisée à
le faire. Bien entendu, lui se sentait intimidé et elle, frustrée, avait l’impression d’être
rejetée. « Je mets la barre trop haut pour lui », soupirait-elle.

Esther a trouvé une solution : au lieu de ce mari anxieux, c’est Jean-Claude – un


personnage fictif, French lover expérimenté – qui allait faire l’amour à cette femme.
« Que penserait Jean-Claude en ce moment ? Comment la caresserait-il ? » répétait
Esther pendant la consultation. Jean-Claude était plein d’assurance et téméraire, il
prenait ce qu’il voulait sans demander la permission. Le mari adorait jouer ce rôle, et
son épouse se régalait à faire l’amour avec lui.

Les jeux de rôle possèdent un pouvoir étonnant. Ils vous obligent à voir votre
partenaire comme une personne différente. Ils vous autorisent à vous comporter d’une
toute autre façon. À être quelqu’un d’autre que vous-même et à extérioriser votre côté
« pervers ». Si votre sexualité est entravée par un excès de familiarité dans le couple,
les jeux de rôle vous permettront peut-être de résoudre ce problème.

Demandez à votre partenaire quel personnage il aimerait incarner au lit.


Réfléchissez à celui que vous aimeriez être. Pensez au rôle que vous aimeriez le voir
endosser, et inversement. Vous n’êtes pas obligés de jouer toujours les mêmes
personnages.
1. Journal universitaire américain.
2. Robert Laffont, 2007.
3. « Trop bien pour partir, trop mauvais pour rester » (non traduit).
4. « Par où commencer ? »
CHAPITRE 6

Les femmes n’ont


pas de problème de libido,
elles s’ennuient !
Il existe trois mythes sur les femmes et le sexe que la majorité des gens
considèrent comme fondés. Le premier est que les hommes ont des pulsions
sexuelles plus fortes que les femmes. Selon le deuxième, la monogamie est
plus difficile à vivre pour les hommes que pour les femmes. Le troisième
affirme que les hommes se lassent plus vite que les femmes de la routine
sexuelle. Toutes ces affirmations sont fausses.
Des recherches récentes suggèrent que le désir féminin n’a rien à voir
avec la conception que nous en avions autrefois. Ce désir ne veut pas qu’on
l’apprivoise, il aime le risque. Il n’a que faire du romantisme, il réclame de
la luxure. Et il est primitif. Beaucoup, beaucoup plus primitif que ce que
croit la société.
Si les femmes tournent le dos au sexe plus souvent que les hommes, ce
n’est pas parce qu’elles ont des problèmes de libido. C’est parce qu’elles
n’ont pas la permission d’explorer leur côté « pervers », comme le font les
hommes. Sans ces contraintes culturelles, nous serions toutes en train de
forniquer comme des lapines. À cette condition : que le sexe soit érotique et
excitant. Mais combien de couples de longue date entrent véritablement
dans ce cas de figure ?
Ce changement de mentalité radical a été lancé par une nouvelle
génération de chercheurs dans le domaine du sexe, qui ont remis en
question – et démantelé – des perceptions dépassées. Et par une femme qui,
elle, n’a aucune formation universitaire en matière de sexe : E. L. James.

Le phénomène Cinquante Nuances de Grey


Si vous voulez des preuves que les femmes ont envie de rapports
sexuels plus osés, pensez au nombre de lectrices d’âge mûr qui sont
devenues accros à la série de livres Cinquante Nuances de Grey,
manifestant une ferveur et une obsession sans précédent. On pourrait ranger
ces romans dans la catégorie « un homme riche et puissant séduit une jeune
femme innocente », à ceci près que le sexe y est politiquement incorrect,
brutal et osé.
E. L. James a vendu plus de 125 millions d’exemplaires dans le monde
(et ce n’est pas fini). Je vais vous expliquer pourquoi. Les livres détaillant
des scènes de sexe BDSM existent depuis toujours. Si tout le monde a lu
Cinquante Nuances de Grey, c’est… parce que tout le monde le lisait ! On
se sentait exclu si on ne s’était pas laissé tenter – et je suis ravie que les
femmes aient cédé à la tentation.
Pensez ce que vous voulez de cette série, que c’est le pire navet jamais
publié ou ce que vous avez lu de meilleur – peu importe le talent littéraire et
les goûts personnels de l’autrice. Le fait est que Cinquante Nuances a
permis aux femmes de parler à nouveau de sexe. Elles ne se plaignent pas
que leur partenaire veuille davantage faire l’amour qu’elles, mais qu’ils ne
sont pas assez sexuels.
En mettant la femme dans une posture de « quémandeuse », la série a
fait passer le sexe de la catégorie « Activité sans intérêt » à la case « À
fond ! ». Une femme de 60 ans m’a dit : « J’ai lu le premier et je ne pouvais
littéralement pas en décrocher. Mon mari dormait à côté de moi, il était
2 heures du matin et je le regardais en me demandant si je devais le réveiller
pour faire l’amour. Je n’avais pas pris d’initiatives dans ce sens depuis des
années, et je considérais le sexe comme une corvée, mais là, j’avais une
envie folle de le sentir en moi. C’est vous dire l’effet que ce roman a eu sur
moi ! »
Christian Grey, le héros (paumé, abîmé mais beau), est devenu le
fantasme de toutes les femmes, pas seulement parce qu’il est sexy et riche,
mais aussi parce qu’il prend ce qu’il veut, sans demander la permission.
— J’adorerais que mon conjoint me jette sur le lit et me prenne.
Voilà une phrase que j’entends très souvent.
— Il est juste trop… gentil. Il me demande si j’accepte qu’on fasse ceci
ou cela. C’est si peu excitant que ça me donne envie de crier, s’est plainte
une femme de 57 ans, mariée à un amant un peu trop accommodant.
Le sexologue américain Stephen Snyder reconnaît que « peu de femmes
hétérosexuelles aiment se sentir constamment plus puissantes que leur
partenaire quand il s’agit de sexe ». Pour autant, elles n’ont pas envie de
revenir au schéma de la femme entretenue qui attend sagement à la maison
que le chef de famille rapporte la pitance.
La thérapeute Esther Perel affirme : « La nuit, nous sommes
généralement excitées par les choses mêmes contre lesquelles nous luttons
le jour. » Les femmes se sont battues pour que les hommes les respectent –
elles ont réussi, pour la plupart – et c’est (évidemment) une bonne chose.
Mais cela n’a pas du tout rendu service à notre sexualité.

Tordre le cou aux mythes


Traditionnellement, les recherches sur la sexualité humaine ont été
effectuées par des hommes. Il y a relativement peu de femmes sexologues
dans l’histoire, mais celles qui ont pu s’exprimer ont laissé leur empreinte.
Vous avez probablement entendu parler de Virginia Johnson 1 (de
Masters & Johnson). Rosemary Basson, qui a mis en avant un modèle
alternatif pour le désir féminin (dont j’ai parlé un peu plus tôt) a également
créé le trouble, tout comme Shere Hite, disparue en 2020, qui a écrit le
« Rapport Hite », fort décrié à l’époque. Elle y affirmait en particulier que
le fait de ne pas atteindre l’orgasme pendant les rapports sexuels n’était pas
anormal.
Plus récemment, l’ouvrage d’Esther Perel, L’intelligence érotique, a
remis en question la perception selon laquelle la monogamie serait un état
naturel. Des chercheurs masculins ont également étudié la sexualité
féminine. Jack Morin, qui a écrit The Erotic Mind 2, a soutenu avec
acharnement que les deux sexes ont autant besoin de luxure que d’amour.
Parallèlement, Que veulent les femmes ? Les nouvelles découvertes sur la
libido féminine 3 de Daniel Bergner s’est appuyé sur des recherches
approfondies et des entretiens avec des spécialistes du comportement, des
sexologues, des psychologues, mais aussi des femmes « ordinaires », pour
renverser le mythe selon lequel les hommes veulent papillonner tandis que
les femmes cherchent l’intimité et l’engagement. L’ouvrage de Wednesday
Martin, Untrue 4, affirme que notre système biologique nous pousse à
rechercher le plaisir parce que « les femmes possèdent le seul organe
humain qui soit entièrement dédié au plaisir » : le clitoris.

La monogamie pose plus de problèmes


aux femmes qu’aux hommes
Plus une relation dure, plus le désir sexuel d’une femme diminue. Une
étude allemande a révélé que, si 60 % des femmes souhaitent avoir des
rapports sexuels fréquents au début d’une relation, ce chiffre tombe à moins
de 50 % dans les quatre années qui suivent, et à environ 20 % au bout de
vingt ans. La libido des hommes reste généralement stable pendant toute la
durée d’une relation.
Il est vrai, déclare Wednesday Martin, que les femmes perdent leur
intérêt pour le sexe dans les relations de longue durée. Mais ce n’est pas
parce que leur désir sexuel est plus faible que celui des hommes, c’est parce
qu’elles s’ennuient plus vite que les hommes avec un partenaire unique.
Nous sommes socialement conditionnées pour croire que nous avons
renoncé au sexe alors qu’en réalité nous avons simplement envie de
changement. Beaucoup d’hommes sont parfaitement heureux d’avoir le
même type de relations sexuelles année après année, mais pas les femmes.
Ce sont elles, plus que les hommes, qui ont soif d’excitation érotique et à
qui le porno, les fantasmes et le côté brutal et primaire de la sexualité
profitent le plus.
Si les hommes estiment que la monogamie est ennuyeuse, les femmes la
jugent encore plus insipide et assommante. « À une époque, j’avais deux ou
trois partenaires en même temps. Aucun d’entre eux ne se connaissait et
j’adorais ça, m’a confié une femme d’une cinquantaine d’années.
L’excitation d’avoir plusieurs partenaires – le secret, le pouvoir d’avoir trois
hommes qui me désirent en même temps, le fait que les femmes ne sont pas
censées avoir ce type de comportement – m’a incroyablement stimulée.
Rien n’a été à la hauteur depuis. Aujourd’hui, je suis mariée et je me suis
engagée à être monogame. Mais notre sexualité est classique, elle n’a plus
rien d’aventureux. Comment suis-je censée me satisfaire du même homme
jusqu’à la fin de mes jours après avoir vécu cela ? »

L’ennui, un problème majeur


Le sexologue américain Ian Kerner a mené une enquête auprès de
341 personnes engagées dans des relations stables : la moitié d’entre elles
ont déclaré s’ennuyer ou être au bord de l’ennui. Les femmes étaient deux
fois plus nombreuses à affirmer qu’elles se morfondaient au cours de la
première année, et dans les trois premières années d’une relation.
Lors d’une étude sur l’audace sexuelle, Ian Kerner a constaté que les
femmes étaient nettement plus susceptibles que les hommes de s’engager
dans des activités sexuelles très variées, « ce qui indique que les femmes
sont peut-être plus ouvertes sexuellement que ce qu’on leur apprend à être
socialement ». Les femmes sont également beaucoup plus enclines que les
hommes à proférer des grossièretés pendant les rapports sexuels et à
partager leurs fantasmes verbalement, constate Ian Kerner.
Selon Wednesday Martin, au lieu d’être un frein à la passion, les
femmes sont la clé d’une vie sexuelle plus aventureuse et plus excitante à
long terme. Il suffit de s’exprimer clairement. Et c’est là que réside le
problème.

Pourquoi les femmes ne disent-elles pas à leurs


partenaires qu’elles s’ennuient au lit ?
D’une part, elles ont peur qu’on les juge ou les considère comme des
« salopes », ou qu’on estime qu’elles n’ont pas l’étoffe d’une « bonne
épouse ». J’écris sur le sexe depuis plus de trente-cinq ans et, au cours de
cette période, des centaines de femmes m’ont demandé comment proposer à
leur partenaire des rapports sexuels plus audacieux sans risquer d’être
jugées. On décrit toujours les hommes comme étant prêts à tout, et les
femmes comme celles qui disent non, mais ce n’est absolument pas vrai.
Il existe une autre raison pour laquelle les femmes n’osent pas avouer
qu’elles s’ennuient : elles pensent que leur partenaire aura du mal à accepter
qu’elles soient plus sexuelles que lui. « Les femmes se taisent, et la
sexualité du couple perdure – confortable, prévisible et barbante », explique
François Renaud, sexologue et psychothérapeute installé au Canada.
« Parfois, je dis à un couple : “J’ai l’impression que vous vous masturbez
l’un l’autre.” Les femmes répondent souvent : “Absolument.”» On a
longtemps pensé que les femmes n’étaient pas aussi « branchées sexe » que
les hommes, mais la vérité, c’est que leur sexualité a été réprimée. « Le slut
shaming 5 en est un bon exemple », déclare François Renaud.
Si le sexe vous ennuie et que vous êtes une femme, il y a fort à parier
que cela n’a rien à voir avec une baisse de libido, et que ce soit entièrement
lié à votre mode de sexualité. Si, la nuit, nous nous tournons vers le mur, ce
n’est pas parce que nous refusons les rapports sexuels, mais parce que nous
en avons assez de la routine. Offrez-nous quelque chose d’excitant et de
torride, et nous nous retournerons d’un bond.
Cela s’applique à tous les groupes d’âge, pas seulement aux femmes de
plus de 50 ans. Cependant, dans la mesure où nous avons des relations
sexuelles depuis plus longtemps que des personnes de 20 ou 30 ans, nous
sommes encore plus nombreuses à avoir des rapports ennuyeux et répétitifs.
C’est un constat important pour les femmes plus âgées, car nous sommes
plus enclines à agir pour remédier à ce problème. En effet, nous sommes
moins préoccupées par ce que les gens pensent de nous, et nous avons le
courage d’exploiter ce côté plus trouble de notre sexualité. Et si on tentait le
coup ?
Démon de midi
La perte de libido chez les femmes âgées n’est en aucun cas une fatalité. « Il
existe de nombreuses raisons pour lesquelles les femmes peuvent connaître une
poussée de libido vers la quarantaine », explique la psychothérapeute britannique
Krystal Woodbridge.

Karin Jones, 49 ans, rédactrice et chronique pour le magazine Erotic Review,


interviewée pour un article dans le Times, peut en témoigner. « Une sensation s’est
emparée de moi, vaguement familière, bien que lointaine dans ma mémoire : l’appétit
sexuel. J’avais l’impression de pénétrer dans une brume montagneuse de désir. »
Karin Jones se promenait à ce moment en pleine campagne. Elle ignore ce qui avait
déclenché cette sensation, mais elle était « soudain terriblement excitée ». Et cela a
perduré pendant des années.

On manque cruellement de données sur le nombre de femmes qui connaissent


cette brusque poussée de désir sexuel bien après avoir eu des enfants (la recherche
ayant tendance à se concentrer sur ce qui va mal, et non sur ce qui va bien). Mais ce
n’est pas nouveau. « La réaction sexuelle d’une femme est fortement stimulée par ses
pensées, et s’il se produit des changements dans sa vie à cet âge, ses pensées
changeront aussi », explique Krystal Woodbridge.

Beaucoup de femmes que j’ai interrogées s’identifiaient à ce phénomène. L’une


d’entre elles, divorcée à 48 ans après avoir été mariée depuis l’âge de 18 ans, a eu
son premier orgasme un an plus tard. « C’était mon mari qui avait des aventures,
mais, pour le sexe, il ne valait rien, déclare-t-elle. Sexuellement, j’étais naïve, et je
n’avais jamais eu d’orgasme. Mais je me suis retrouvée dans une liaison avec un
homme très porté sur le sexe, qui m’a donné mon premier orgasme à 49 ans. Nous
avons fait des choses qui ont choqué ma fille (j’insistais pour tout lui dire, et elle ne
savait pas si elle devait être admirative ou horrifiée). Nous léchions de la nourriture sur
le corps de l’autre, nous utilisions toutes sortes de jouets dans toutes sortes d’endroits
et nous faisions un tas de choses dont je n’ose même pas parler. J’adorais ça… Alors
que toutes mes amies semblaient avoir renoncé au sexe, je n’avais jamais autant et
aussi bien fait l’amour. »

Le syndrome du nid vide peut provoquer de l’angoisse, mais, pour beaucoup de


couples, il apporte de la liberté et du temps – du temps pour s’occuper davantage de
soi, pour socialiser et faire du sport, pour développer sa créativité. Une confiance en
soi accrue a des effets positifs sur l’estime de soi sexuelle et le désir. Comme l’affirme
Krystal Woodbridge, « les gens qui éprouvent du désir pour tous les aspects de la vie
font souvent montre d’un fort appétit sexuel. Si vous êtes motivée, dynamique et que
vous avez une attitude positive, il y a de grandes chances pour que votre libido suive
cette tendance, quel que soit votre âge ».

Libérez votre perverse intérieure


Il est relativement déprimant de constater que nos ébats les plus torrides
ont eu lieu avec une personne que nous n’apprécions pas plus que ça.
Quand on se fiche de ce que son partenaire pense de soi, on n’hésite pas à
libérer son côté moins « féminin ». Quand on n’est pas amoureuse d’un
homme, on ne craint pas de le vexer ou de le blesser en critiquant son
comportement en matière de sexe. Lorsque les sentiments n’entrent pas en
ligne de compte, le sexe peut être égoïste : tout ce qui importe, c’est de se
faire plaisir à soi, par tous les moyens possibles.
Beaucoup de couples pensent que la sexualité dans le cadre du mariage
ou d’une relation de longue durée est censée être pleine d’affection et de
tendresse, et ils se sentent coupables d’avoir envie du sexe « brutal » ou
« sale » qu’ils ont pratiqué pendant leur célibat (ou qu’ils auraient souhaité
pratiquer). Qu’est-ce qui vous dit que votre partenaire ne pense pas la même
chose ?
Pour avoir une vie sexuelle épanouie, il est essentiel de surmonter la
peur d’être jugé et d’avoir le courage de réclamer ce que vous voulez
vraiment. C’est particulièrement vrai pour les femmes. Vous n’êtes pas
obligée d’aimer tout ce que l’autre dit ou fait, ni d’apprécier chaque
expérience sexuelle que vous tentez. Mais chacun doit éprouver un
sentiment de liberté sexuelle et savoir qu’il peut s’exprimer sans être
rabroué.

Osez partager
Ce chapitre peut vous parler… ou pas. Vous allez soit le survoler, en
pensant : Mmmh, intéressant. Mais ça ne me concerne pas vraiment. Ou
alors, vous allez le dévorer en vous disant : Dieu merci ! Je ne suis pas une
perverse, finalement… et quand vais-je pouvoir tenter l’expérience ?
Si vous vous trouvez dans le premier cas de figure et que vous êtes
parfaitement satisfaite de ce que vous vivez, génial ! Mais si vous voulez
faire bouger un peu les choses, lancez-vous. Vous serez peut-être surprise
de voir à quel point votre partenaire est disposé à vous suivre dans cette
voie.
Quelques indications avant cela :
Vous trouverez de nombreux conseils sur la façon de parler de sexe ici.
Lisez-les au préalable, si ce n’est déjà fait.
Réfléchissez clairement aux résultats que vous comptez obtenir de cette
conversation. Est-ce qu’elle doit se terminer par : Alors voilà ce que
j’aimerais qu’on fasse ce week-end ou plutôt par quelque chose du
genre : Et donc, même si j’aime que tu me respectes en règle générale,
j’ai envie que tu sois plus dominant au lit ?
Ce n’est pas parce qu’une pratique vous excite qu’elle excitera aussi
votre partenaire. Il est évident – enfin, j’espère – qu’il ne faut pas
contraindre ou piéger votre partenaire pour l’amener à faire quelque
chose dont il n’a pas envie.
Soyez positive et sûre de vous lorsque vous émettez vos propositions, et
montrez-vous désinvolte plutôt que d’en faire tout un plat. Si vous êtes
nerveuse, l’autre risque de craindre que vos demandes soient
particulièrement exigeantes.
Expliquez clairement ce que vous voulez. S’agit-il d’une expérience
unique ou de quelque chose que vous souhaitez intégrer dans votre
sexualité ? La plupart des gens parviennent à se contenter d’un peu de
« perversion » de temps à autre, mais peu d’entre eux en font une
habitude. L’astuce consiste à mettre un peu de piment dans votre
sexualité une fois de temps en temps, sans en devenir dépendants.
Voici quelques suggestions dans cet esprit. Ce qui constitue une
« perversion » pour une personne donnée peut relever de la normalité pour
une autre. J’ai donc commencé par des expériences légères avant de monter
en puissance vers des pratiques comme le triolisme, l’échangisme, les ébats
homosexuels et la polyamorie. Allez aussi loin que cela vous conviendra à
tous deux (mais sortez un peu de votre zone de confort – c’est l’idée, après
tout).

Un petit coup de fouet


Fantasmes
L’imagination est le moteur le plus puissant du désir sexuel. En y
puisant, vous activez l’aphrodisiaque le plus naturel.
Les fantasmes permettent de conserver une sexualité épanouie lorsque
votre libido (ou celle de votre partenaire) se met temporairement en berne.
Ils peuvent rendre les ébats avec un conjoint de longue date non seulement
attrayants, mais aussi excitants. Mieux encore, c’est l’un des moyens
d’excitation les plus rapides. Les fantasmes constituent une forme de
préliminaires à laquelle on peut accéder en un instant : n’importe où,
n’importe quand, parce qu’ils sont toujours présents dans notre esprit.
Les gens se sentent extrêmement coupables de fantasmer sur d’autres
personnes que leur partenaire. Ils ont tort. Ce n’est pas parce que vous êtes
amoureuse que vous ne trouvez pas les autres hommes attirants : une vie
riche en fantasmes satisfait tout le monde. Vous seriez surprise de constater
à quel point les fantasmes sont efficaces pour satisfaire une brusque envie
de sexe. Considérez-les comme un vibromasseur mental.
Faut-il s’inquiéter des objets de vos fantasmes ?
Non. L’intérêt des fantasmes, c’est qu’ils vous offrent la liberté d’être
excitée par quelque chose sans avoir à vous sentir coupable par la suite.
Presque personne n’a de fantasmes romantiques et « mignons ».
Devez-vous les partager avec votre partenaire ?
Je pense que cela dépend énormément de vos personnalités respectives
et de l’objectif du partage. Je suis très contente que mon mari fantasme sur
ce qu’il veut, mais je n’ai pas envie d’en entendre parler ni de savoir qui
figure dans les fantasmes en question. D’autres couples affirment que leurs
ébats les plus passionnés ont lieu quand l’un raconte à l’autre, de façon
explicite et détaillée, son fantasme le plus osé et le plus dépravé et qu’ils le
mettent tous deux en scène.
Devez-vous réaliser vos fantasmes ?
La réalité et les fantasmes sont comme le jour et la nuit : totalement à
l’opposé l’un de l’autre. Pensez d’abord aux retombées potentiellement
néfastes, puis considérez les avantages, et l’expérience a toutes les chances
d’être positive et épanouissante. Ne vous voilez pas la face vis-à-vis des
pièges potentiels. En général, si d’autres personnes sont impliquées,
considérez qu’il y a danger. Si vous êtes seule avec votre partenaire, ce sera
moins risqué, mais il existe évidemment des exceptions.
Le sexe au grand air
Faites prendre l’air à votre vie amoureuse – littéralement. Faire l’amour
dehors est un excellent moyen d’avoir l’impression qu’un rapport sexuel
classique devient terriblement osé, sans effort d’imagination. Une main qui
remonte le long de votre cuisse quand vous êtes étendue sur votre lit, cela
peut être une sensation très agréable. Mais une main qui remonte vers votre
sexe à la vue des autres, c’est particulièrement excitant. La peur de la
découverte provoque de délicieuses poussées d’adrénaline qui transforment
l’acte sexuel le plus banal en expérience dangereuse et palpitante.
Certes, il y a un léger problème : le sexe en public est illégal, c’est de
l’exhibitionnisme. Mais ce n’est pas comme si vous alliez tous deux vous
mettre nus dans le bar du coin ou au beau milieu du train. Soyez
raisonnables : évaluez soigneusement chaque situation, restez aussi habillés
que possible et utilisez des accessoires pour vous cacher. Une couverture de
pique-nique, un paréo, un parasol ou un sac de plage placé stratégiquement,
une tente, un arbre, une voiture – tout cela peut dissimuler une multitude de
péchés.
Habillez-vous pour le sexe : portez des jupes amples et aucun sous-
vêtement, convenez d’un code pour avertir votre partenaire de l’arrivée
d’un intrus, et planifiez votre fuite et d’éventuelles explications. Si l’idée
d’être surpris la main dans le sac vous semble trop humiliante, renoncez. Le
plus risqué, c’est le rapport sexuel intégral. Si cela vous paraît trop
ambitieux, contentez-vous de préliminaires et finissez en privé. Parmi les
lieux « public » les moins compromettants, citons : votre jardin, un balcon,
une voiture, un toit, un bateau, la terrasse d’un hôtel, une piscine, une cage
d’escalier peu fréquentée, des toilettes publiques fermant à clé dans des
lieux rarement utilisés.
Choc thermique
41 % des hommes et des femmes au Royaume-Uni sont adeptes du choc
thermique, une méthode basée sur le principe qu’une sensation est plus
intense si elle est très différente d’une autre éprouvée juste avant.
Quiconque est déjà passé d’un sauna chaud à un bassin glacé a fait
l’expérience du choc thermique (mais pas dans le sens sexuel, bien sûr). Ce
principe existe depuis toujours (vous vous souvenez certainement du film
9 semaines 1/2, où Mickey Rourke fait courir un glaçon sur le corps brûlant
de Kim Basinger ?), mais il est de plus en plus populaire chez les femmes.
Pourquoi ? C’est érotique et simple à mettre en application – et les
tétons sont la cible préférée de ce jeu. La hausse des ventes de sex-toys en
verre – en particulier des godemichés – explique aussi ce phénomène. Ces
jouets, plus esthétiques que les objets classiques, sont plus attirants pour les
femmes. Le verre est également un matériau idéal : on peut le chauffer ou le
refroidir puis l’appliquer sur les zones érogènes. Le choc thermique est
aussi une question de pouvoir : une personne applique cette méthode sur
une autre, qui a souvent les yeux bandés pour accroître l’effet de surprise.
Électrostimulation
Feriez-vous passer un courant électrique dans vos parties génitales si
cela vous faisait du bien ou vous aidait à raffermir votre plancher pelvien ?
C’est ce que beaucoup de femmes font lorsqu’elles utilisent des sex-toys
électriques. L’un des principaux détaillants de jouets sexuels aux États-Unis
a déclaré que ses ventes d’objets électriques avaient augmenté de plus de
100 % au cours du premier semestre 2017.
L’« électrosexe » est un moyen de stimuler les organes génitaux et les
zones érogènes par le biais d’un courant électrique de faible intensité (le
corps humain est principalement constitué d’eau, c’est donc un excellent
conducteur). On place un jouet ou un tampon conducteur quelque part sur le
corps (les organes génitaux, par exemple) afin de permettre à l’électricité de
traverser les cellules nerveuses. Ce procédé rend très sensible au toucher et
crée des sensations qui vont du picotement à de fortes pulsations
provoquant une contraction musculaire.
Pourquoi faire cela, me demanderez-vous ? Parce que ça fait du bien,
que c’est une expérience nouvelle à partager avec votre partenaire, mais
aussi parce que l’électrostimulation est réputée pour tonifier les muscles du
plancher pelvien avec un minimum d’efforts (et un maximum de plaisir, si
l’on en croit le nombre croissant d’adeptes de ces objets).
Fumer de l’herbe
Si l’herbe est votre « truc », il y a des chances que vous ayez de
meilleurs rapports sexuels que la plupart d’entre nous. Une étude de 2018 a
révélé que les hommes et femmes qui consomment quotidiennement de la
marijuana ont eu environ 20 % de rapports sexuels en plus au cours des
quatre semaines précédentes que ceux qui s’en sont abstenus (l’état de leurs
poumons est une autre histoire…). « La satisfaction sexuelle s’est
améliorée, l’orgasme s’est amélioré, le désir s’est amélioré… et la douleur
s’est atténuée », déclare le Dr Becky K. Lynn, l’une des responsables de
l’étude. Elle est spécialisée dans le traitement des troubles sexuels chez les
femmes, tels que la baisse de libido, les douleurs liées au sexe et les
problèmes d’orgasme.
Sur les 373 femmes qu’elle a interrogées dans sa clinique, 127 ont
consommé de la marijuana. (Si vous pensez que ce chiffre est élevé, vous
avez raison : l’État du Missouri, où l’étude a été menée, a récemment
légalisé l’usage de la marijuana à des fins médicales.) Parmi celles qui ont
fumé, 68,5 % ont déclaré que les rapports sexuels étaient plus agréables,
60,6 % ont rapporté que leur libido s’était accrue et 52,8 % ont affirmé
qu’elles avaient constaté une augmentation de « bons » orgasmes.
Les chercheurs ne savent pas exactement pourquoi cela fonctionne,
mais la marijuana est réputée pour réduire le stress et l’anxiété. Elle offre la
perception d’un ralentissement du temps qui oblige à être dans l’instant
présent et prolonge le plaisir, et cette substance diminue également
l’inhibition sexuelle tout en affûtant les sens, ce qui rend le sexe plus
stimulant.

Un cran au-dessus
Bondage et domination
Nous sommes nombreuses à faire l’expérience d’être attachées aux tout
débuts de notre vie sexuelle – et souvent, nous aimons ça. En vieillissant,
ou quand une relation se stabilise, cette pratique se raréfie, simplement
parce que cela nécessite un peu plus d’efforts qu’éteindre la lumière et se
mettre dans la position du missionnaire.
Pourtant, le bondage vaut la peine d’être exploré davantage : vous avez
juste oublié combien cela peut être amusant ! En termes de plaisir, le fait
d’être attachée accroît le suspense : impossible de contrôler le moment où
on va vous toucher, vous titiller, vous lécher ou vous pénétrer – vous êtes
« forcée » de vous soumettre au bon vouloir de l’autre (sans compter que
vous n’avez même pas à vous sentir coupable de passivité). Si c’est vous
qui êtes en position de pouvoir, vous prenez un énorme plaisir à disposer
pour un moment d’un esclave sexuel. Franchement, vous avez tout à y
gagner !
Voici quelques conseils, si cela vous tente :
Si votre partenaire appréhende de se faire attacher, tenez ses
poignets joints entre vos mains au-dessus de sa tête pendant l’acte sexuel,
ou demandez-lui de garder ses mains derrière son dos. S’il est vraiment
anxieux, attachez-le avec du papier toilette – il aura le sentiment d’être pris
en otage sans rien risquer (du tout).
Les objets du quotidien – chaussettes, foulards ou vieux bas – peuvent
paraître moins menaçants qu’une paire de menottes. Si votre première
expérience vous comble, investissez dans un kit de bondage souple. Ces
accessoires se fixent généralement avec du Velcro, très facile à mettre et à
retirer.
N’utilisez pas de nœuds qui se resserrent quand votre partenaire
bouge, et assurez-vous que les attaches ne sont pas trop tendues en glissant
un doigt entre le lien et son poignet ou sa cheville avant de faire les nœuds.
Gardez une paire de ciseaux sous la main au cas où l’un de vous deux serait
pris d’une crise de panique.
Et maintenant qu’il est attaché, je fais quoi ? Absolument tout ce qui
vous passe par la tête – en mettant fortement l’accent sur la provocation.
Faites un strip-tease. Masturbez-vous devant lui. Embrassez-le
voluptueusement, puis écartez-vous. Faites-lui une fellation, et interrompez-
vous juste avant qu’il jouisse. Empalez-vous sur lui, puis retirez-vous après
quelques coups de reins. Utilisez un jouet pour l’amener au bord de
l’orgasme, puis arrêtez-vous.
Bandez-lui les yeux. Vous pouvez vous servir d’à peu près n’importe
quoi.
Ajoutez des pinces à tétons s’il aime que vous lui pinciez les seins
pendant l’amour.
Les fessées
Vous êtes fan de Cinquante Nuances de Grey ? Dans ce cas, inutile de
vous en dire plus. Une petite explication pour les autres : si une tape sur les
fesses – bien placée et au bon moment – fait du bien, c’est à cause du lien
entre plaisir et douleur. La douleur est l’une des sensations les plus fortes
que l’on puisse ressentir – et même quand on y est habituée, elle ne
s’atténue pas.
Certaines personnes jugent dégradant de donner une fessée à leur
partenaire. Certes, ce sera le cas si, sans que vous ayez demandé quoi que
ce soit, il vous frappe à l’improviste ! Mais réclamer une fessée, c’est autre
chose. L’attrait de cette pratique réside dans le fait d’octroyer à votre
partenaire un pouvoir sur vous, ou de devenir la personne qui détient ce
pouvoir. C’est là que la magie opère sexuellement : lorsque vous échangez
les rôles. La personne la plus dominante du couple peut devenir soumise, et
inversement.
Par où commencer ? Eh bien…
Attendez que votre partenaire soit excité. Plus il le sera, plus il sera
réceptif à la douleur érotique.
Commencez par la fesse la plus proche de vous. Passez légèrement
vos doigts sur son derrière, en le chatouillant. Placez une main sur une
fesse, l’autre sur son sexe (vous pouvez laisser votre main à cet endroit ou
faire des allées et venues si l’alternance vous distrait ou que vous n’arrivez
pas à faire deux choses à la fois).
Gardez votre poignet souple et mettez votre main légèrement en
coupe. Les doigts joints, donnez la fessée avec un mouvement ascendant.
C’est plus agréable qu’un mouvement vers le bas.
Commencez doucement. Votre première fessée doit davantage
s’apparenter à une caresse qu’à une gifle. Ensuite, massez la zone pendant
quelques secondes et caressez les parties génitales de votre partenaire.
Fessez à trois ou cinq secondes d’intervalle au maximum. Occupez-
vous des deux fesses, en visant la partie inférieure (plus charnue), et allez-y
un peu plus fort. Variez l’impulsion, la fréquence et l’emplacement des
tapes.
Gardez la main immobile sur sa peau pendant une ou deux seconde
après chaque tape. Frottez, caressez ou léchez brièvement la zone avant de
recommencer.
Faites glisser un glaçon sur la peau pendant une ou deux seconde après
la tape. Ensuite, léchez ou frottez la zone fessée pour offrir un contraste
froid/chaud.

Le grand jeu
Je suis bien trop jalouse pour aller aussi loin avec mon mari, mais je
vois bien où est l’attrait des expériences que je vais évoquer à présent. Si
vous êtes célibataire, ou bien que vous êtes tentée par l’une d’entre elles (ou
toutes), pourquoi ne pas vous jeter à l’eau (dans la mesure où vous vous
protégez, bien entendu ; voir ici) ? Si vous êtes dans une relation basée sur
le sexe plutôt que l’amour, et que la jalousie n’entre pas en ligne de compte,
lancez-vous aussi !
En revanche, si vous formez un couple monogame épanoui et que vous
songez à introduire d’autres corps (brûlants) dans votre lit, soyez
conscientes que vous mettez votre relation en danger. Avant de pratiquer ce
genre d’activités, il faut que chacun des partenaires ait clairement affirmé
son consentement et son approbation. Si l’un a envie et l’autre pas,
n’essayez surtout pas. Vous devez aussi discuter longuement de cette
décision, la laisser reposer, et en parler de nouveau – pas vous lancer tête
baissée un soir de beuverie.
Les clubs échangistes
Dans la plupart des grandes villes, il existe des clubs pour presque tous
les goûts. Devinez qui les fréquente le plus ? Vous avez deviné : les
femmes.
Les gens cherchent de plus en plus à sortir du modèle traditionnel de la
relation monogame. Vous rendre dans une soirée ou un club privé avec
votre partenaire est une première étape (relativement) sûre pour prendre
conscience de vos réactions en vous observant mutuellement. Ce sont aussi
des endroits sûrs pour profiter d’une découverte bisexuelle entre filles, si
cela vous tente. Les parties à trois, l’échangisme et autres expériences de
sexe à plusieurs ont toujours existé, mais sans être forcément accessibles au
grand public, et surtout pas à M. et Mme Tout-le-monde (ou Mme et
Mme Tout-le-monde, d’ailleurs). Internet a révolutionné les choses. Faites
une recherche sur les « sex-clubs » proches de votre lieu de résidence et, si
vous êtes citadine, il y a de fortes chances que vous trouviez votre bonheur.
Certains sont très huppés et sélectifs, d’autres plus amicaux et décontractés.
La plupart sont thématiques. Choisissez ce qui vous plaît le plus, et allez-y.
Dans de nombreux clubs, il est parfaitement admis que vous vous
contentiez de regarder sans participer, mais vérifiez d’abord.
Une femme avec une femme
Le Dr Justin Lehmiller, psychologue social, a interrogé 4 175 personnes
pour son livre Tell Me What You Want 6. Il s’agit à ce jour de l’enquête la
plus vaste et la plus complète qui ait été menée sur les fantasmes sexuels
des Américains.
Justin Lehmiller a découvert que les femmes hétéros sont plus ouvertes
aux plans à trois avec un partenaire du même sexe, et à l’idée d’un plan à
trois entièrement homosexuels. « C’est la première des nombreuses
conclusions de mon étude qui suggère que les femmes peuvent être,
érotiquement parlant, plus souples que les hommes en ce qui concerne le
genre de leur partenaire », écrit-il. 59 % des femmes qui se sont identifiées
comme exclusivement hétérosexuelles ont déclaré fantasmer sur des
relations sexuelles avec des femmes.
Une femme sur quatre a eu des relations sexuelles avec d’autres femmes
sans pour autant s’identifier comme gay ou bisexuelle, selon une autre
étude américaine portant sur 24 000 étudiants de premier cycle. Ce
phénomène est de plus en plus fréquent, au grand plaisir de la plupart des
hommes.
Dites à votre partenaire masculin que vous avez envie de tenter une
expérience homosexuelle, et il en déduira aussitôt que cela signifie qu’il est
autorisé à regarder et, tandis que vous lui offrirez un beau spectacle, il
pensera qu’à la fin vous allez lui demander de vous « satisfaire » toutes les
deux. Rêvez, les gars ! En réalité, même s’il a le droit de regarder, les filles
l’oublient complètement pendant leurs ébats – car elles éprouvent souvent
beaucoup plus de plaisir qu’elles n’en ont jamais eu avec un homme.
Une autre façon de s’adonner à un fantasme homosexuel est de se
rendre ensemble dans un club qui accueille des femmes, ou dans une boîte
de strip-tease ou de lap-dance.
Triolisme
Une étude réalisée par l’éducatrice sexuelle américaine Debby
Herbenick et ses collègues s’est servie d’un échantillon national
représentatif de plus de 2 000 adultes âgés de 18 ans ou plus pour connaître
la prévalence et l’attrait de plus de trente comportements sexuels. Elle a
découvert qu’une femme sur dix et un homme sur cinq s’étaient déjà
adonnés au triolisme.
Je le répète : si vous êtes célibataire, pas du genre jaloux, ou dans une
relation avec quelqu’un que vous appréciez sans que ce soit de l’amour, un
plan à trois peut se révéler une expérience très érotique. Mais pour
beaucoup de couples amoureux, c’est la pire idée que vous puissiez avoir.
La raison la plus évidente et la plus flagrante, c’est que les couples qui
s’aiment ont généralement du mal à voir leur partenaire avec quelqu’un
d’autre. Quelle que soit votre imagination, vous ne serez jamais vraiment
préparée à ce que vous éprouverez en contemplant une tierce personne
embrasser, caresser, lécher ou pénétrer votre conjoint.
Souvent, les fantasmes ne correspondent pas à la réalité. Les choses se
passent toujours beaucoup plus facilement dans notre tête qu’au lit. Quand
nous imaginons un plan à trois, la plupart d’entre nous endossent le rôle
d’actrice vedette et se retrouvent dépitées en s’apercevant que, dans la
réalité, elles sont de simples figurantes.
Souvent, les hommes ressentent une telle pression à l’idée de devoir
satisfaire deux femmes qu’ils ne parviennent pas à avoir d’érection. Leur
assurance sexuelle est réduite à néant (que diable va-t-il dire à ses potes ?)
et les conséquences peuvent être désastreuses. Dans les études, ce sont donc
les hommes qui s’en sortent le moins bien. En revanche, les lesbiennes sont
le groupe qui se déclare le plus satisfait de sa vie sexuelle. Voir votre
épouse avoir des orgasmes plus intenses avec une femme qu’elle n’en a
jamais eus avec vous a de quoi saper définitivement toute confiance en
votre sexualité.
De manière générale, la jalousie constitue un énorme problème :
souvenez-vous que vous êtes trois dans ce lit, pas deux ou quatre – il est
donc logique qu’une personne sur les trois puisse se sentir exclue. Sans
compter les questions qui vont vous tarauder : Est-ce que cette tierce
personne plaît plus que vous à votre partenaire ? S’amuse-t-il plus avec elle
qu’avec vous ? Cette personne est-elle plus douée au lit ?
Les couples qui réussissent à passer ce cap affirment qu’il est
sexuellement excitant de voir quelqu’un d’autre faire l’amour à leur
partenaire. Être en couple avec quelqu’un qui est désiré les fait se sentir
eux-mêmes désirables ; ils déclarent aussi qu’il est très instructif d’observer
les techniques sexuelles des autres. « Nous avions envie de coucher avec
d’autres personnes, et il nous semblait plus honnête de le faire l’un devant
l’autre », rapporte une femme.
Où se faire plaisir ? Vous pouvez vous rendre sur des applis comme
3Fun, Swing’App ou autres 7 pour les couples et célibataires qui veulent
rencontrer des « personnes ouvertes d’esprit ». Il existe certainement des
applications similaires dans d’autres villes. Les clubs privés semblent une
option évidente. Si vous êtes en couple, vous pouvez aussi engager un
travailleur ou une travailleuse du sexe. Les clubs privés pullulent et
constituent une alternative. La pire idée, pour un premier plan à trois, est de
se saouler et de le faire avec des amis. Enfin, si vous tenez à votre amitié,
en tout cas.
Un moyen plus sûr de s’enivrer sans dégâts est de faire un jeu de rôle
avec des vibromasseurs, des godemichés et un bandeau sur les yeux, ou de
regarder ensemble un porno sur le thème du triolisme.
L’échangisme
Tant qu’à se débarrasser des stéréotypes sexuels, oubliez celui où
l’homme force la femme à pratiquer l’échangisme. Justin Lehmiller, dans
son étude sur les fantasmes sexuels, a constaté que 79 % des hommes et
62 % des femmes avaient fantasmé d’être dans un couple ouvert – c’est-à-
dire que les partenaires consentent à un ensemble de règles permettant à
l’un ou aux deux d’entretenir des relations sexuelles avec de tierces
personnes. Par ailleurs, il a constaté que 66 % des hommes et 45 % des
femmes avaient des fantasmes d’échangisme.
L’échangisme n’est pas nouveau, il existe depuis aussi longtemps que le
mariage. Si l’on en croit les rumeurs, dans les années 1970 où le sexe était
roi, il suffisait d’inviter ses voisins, de servir de grands martinis
accompagnés de petites brochettes de fromage et d’ananas (artistiquement
piquées sur une orange), et de mettre toutes les clés de voiture dans un
saladier avant que le premier joint ne soit éteint. Encore plus simple : un pot
garni d’herbe de la pampa devant la porte d’entrée (le signe « secret », dans
les années 1970, qu’on est adepte de l’échangisme).
Dans le climat actuel, si vous mettez la main dans la culotte de votre
jolie voisine de table après votre deuxième verre de rouge, on risque de
vous passer les menottes – et pas tout à fait comme vous l’imaginiez dans
vos fantasmes. C’est pourquoi, de nos jours, presque tous les échangistes se
rencontrent dans des clubs ou via des sites Internet.
Rien de surprenant, par conséquent, que l’échangisme s’accompagne
d’un avertissement du type « essayez à vos risques et périls » : vous devez
être quelqu’un de « spécial » pour vivre cette pratique. La plupart des gens
finissent par être jaloux et cela peut conduire, et mène effectivement, à des
séparations.
D’un autre côté, rien qu’au Royaume-Uni, au moins un million de
personnes se livrent à l’échangisme, et beaucoup affirment que cela a
renforcé leur relation plutôt que de la gâcher.
Comme je l’ai dit, il n’y a pas que les hommes qui aiment l’échangisme.
Ils sont peut-être les premiers à lancer l’idée, mais il n’est pas rare que les
femmes, une fois qu’elles y ont goûté, l’apprécient davantage qu’eux. Cela
dit…
Ne laissez personne vous forcer à faire de l’échangisme. Si ce n’est
pas votre truc, c’est comme ça, point. Si votre partenaire insiste, posez-vous
des questions sur votre relation. L’échangisme est une expérience d’équipe,
pas une aventure solitaire. Vous devez tous les deux être à l’aise avec le
concept et la réalité de l’échangisme.
Fixez des règles sur ce qui est permis ou non. Allez-vous pratiquer l’un
devant l’autre, ou dans la même fête mais chacun de son côté ? Comptez-
vous tous deux avoir des rapports sexuels intégraux avec de tierces
personnes, ou bien vous arrêter aux préliminaires ? Les relations entre
personnes du même sexe sont-elles autorisées ? Et le sexe en groupe ?
Certains clubs vous autorisent à regarder sans participer. Si vous n’avez
jamais pratiqué l’échangisme et que vous vous trouvez dans l’un de ces
clubs, je vous conseille vivement cette option dans un premier temps. Pour
de nombreux couples, le simple fait d’être dans ce type d’environnement est
déjà très excitant et, en étant simplement voyeurs, vous éviterez la plupart
des pièges.
Si vous essayez l’échangisme et que cela vous plaît, vous aurez peut-
être envie de passer à une relation ouverte où vous vous autorisez
mutuellement à avoir d’autres relations amoureuses ou des rapports sexuels
sans engagement. Ou bien vous déciderez que vous vous êtes bien amusés,
mais que maintenant, vous préférez redevenir monogame.
Le mariage ouvert ou le polyamour
Si la plupart d’entre nous reconnaissent que la monogamie n’est pas
parfaite mais s’y tiennent quand même, certains couples décident d’ouvrir
leur relation à l’exploration extérieure. Le polyamour est une relation
amoureuse avec plus d’une personne. Cela peut signifier que l’un des deux
partenaires, ou les deux, entretient de multiples relations à court ou long
terme avec d’autres personnes, ainsi qu’entre eux, en toute connaissance de
cause et avec le consentement de chacun.
Dans un mariage ouvert chaque partenaire autorise généralement l’autre
à avoir des relations sexuelles avec de tierces personnes, dans le cadre d’un
ensemble de règles convenues par les conjoints. Si votre partenaire ne
répond pas à vos besoins sexuels – il est physiquement incapable d’avoir
des rapports sexuels, ou il ne souhaite plus en avoir pour diverses raisons –
et qu’il est heureux à l’idée que vous satisfassiez ces besoins hors du
couple, c’est une solution possible.

1. Sexologue américaine (1925-2013), pionnière de sa discipline avec William Masters.


2. « L’esprit érotique – les voies intérieures de l’excitation sexuelle » (non traduit).
3. Hugo Document, 2014.
4. « C’est faux – Pourquoi presque tout ce que nous croyons au sujet des femmes, du désir et de
l’infidélité est faux, et comment la science peut nous libérer » (non traduit).
5. Attitude qui consiste à critiquer ou culpabiliser violemment les femmes dont l’attitude ou
l’apparence sont jugées sexuellement provocantes.
6. « Dis-moi ce que tu veux – Comment la science du désir sexuel peut vous aider à améliorer
votre sexualité » (non traduit).
7. https://www.android-mt.com/news/top-meilleures-applications-android-rencontres-
coquines/53956/
CHAPITRE 7

Comment faire du (super)


sexe sans érection
Les précédents chapitres vous ont donné un aperçu de ce qui se passe
dans le cerveau et le corps féminins. Et chez l’homme, alors ? Pendant que
vous luttez contre les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale et/ou que
vous hésitez à acheter un fouet, votre conjoint essaie de se faire à l’idée que
ses érections ne sont plus ce qu’elles étaient. Et ceci constitue une énorme
différence entre les sexes.
La plupart des femmes font stoïquement face aux innombrables
changements qui se produisent dans leur corps avec l’âge, et elles s’en
accommodent tout simplement. À nos yeux, l’équivalent féminin du trouble
érectile est de ne pas arriver à « mouiller ». Dans leur jeunesse, hommes et
femmes mesurent leur degré d’excitation respective en termes de « dureté »
et d’« humidité ». Après 50 ans, la plupart des femmes ne font plus le lien
entre les deux, car elles savent qu’elles peuvent être très excitées même si
leur vagin reste sec. C’est simplement l’une des manifestations du
vieillissement. Rien de grave : mettez un peu de lubrifiant, et ce problème
(spécifique) est résolu.
Les hommes pensent autrement. Et c’est un euphémisme. Quand un
homme est incapable d’entrer en érection, ce n’est pas un signe de
vieillissement, mais une catastrophe psychologique, affirme Stephen
Snyder, sexologue à New York. De quoi sombrer dans la dépression.
Voici quelques-uns des termes que les hommes utilisent pour décrire le
sentiment de ne plus être capables de « bander » : brisé ; humilié ; honteux ;
paranoïaque ; seul ; déprimé ; castré ; suicidaire. Plus de 50 000 hommes
par mois viennent consulter « Frank Talk » 1, un site de contributeurs
anonymes qui permet de discuter des ravages provoqués par les tentatives
de pénétration avec une érection « demi-molle ».
Beaucoup d’hommes âgés préfèrent ne pas avoir de relations sexuelles
du tout plutôt que de faire face aux effets « désastreux » du vieillissement
de leur pénis. « Pour certains, l’érection est une fin en soi », explique
Victoria Lehmann, une sexologue britannique forte de dizaines d’années
d’expérience dans le traitement des hommes souffrant de troubles érectiles.
« Il faut énormément de temps pour convaincre un homme d’avoir
n’importe quelle forme de sexualité – fellation, masturbation, baisers, etc. –
s’il n’a pas d’érection. Pour un homme, le sexe consiste à enfoncer son
pénis dans quelque chose. En réalité, ses érections deviennent
inévitablement imprévisibles à mesure qu’il vieillit. À moins qu’il cherche
des solutions, cela marque la fin du sexe en couple. Vous finirez tous les
deux par vous masturber sur du porno ou ne plus avoir de rapports du
tout. »

Pourquoi cette obsession des érections ?


La plupart du temps, lorsque je discute avec quelqu’un de sa sexualité,
il y a toujours un moment où nous attrapons un fou rire. Mais j’ai appris –
très vite – à ne pas essayer de plaisanter sur les pénis qui refusent d’obéir à
leur propriétaire.
Pour écrire ce livre, j’ai interrogé de nombreux hommes sur le sexe et le
vieillissement, et aucun interlocuteur de moins de 65 ans ne s’était fait à
l’idée que ses érections pourraient un jour « ne plus être ce qu’elles
étaient ». Tous étaient réfractaires au principe que le sexe puisse être
satisfaisant même sans érection.
— Je ne prendrais pas plaisir à faire l’amour sans érection. C’est aussi
simple que cela, affirme James, un ami de 53 ans qui a commencé à prendre
du Viagra lorsque ses érections sont devenues moins fiables.
— Mais tu n’as pas besoin de bander pour passer un bon moment au lit,
ai-je contré, répétant une phrase que j’estime avoir utilisée environ cinq
mille fois dans ma carrière.
— Tu parles du point de vue des femmes, a-t-il rétorqué. Elles n’ont pas
besoin qu’un homme soit en érection pour prendre du plaisir lors d’un
cunnilingus, par exemple. Mais un homme a besoin d’être en érection pour
être excité pendant qu’il la lèche. Même quand on sait qu’il n’y aura pas de
pénétration, il faut une érection. Ce n’est pas un truc de macho, c’est
purement physique. Le sang doit affluer dans le pénis pour que les hommes
ressentent un quelconque désir.
Voilà qui laisse beaucoup d’hommes de plus de 50 ans dans une
véritable impasse, car les érections fermes et fiables sont de moins en moins
fréquentes avec l’âge. « On peut faire des tas de choses au lit sans érection,
déclare Stephen Snyder dans Love Worth Making. Mais la plupart des
hommes n’ont pas ce sentiment. »
Même s’ils parviennent à avoir une érection, la crainte qu’elle ne dure
pas gâche le sexe pour beaucoup d’hommes. Stephen Snyder écrit : « Faire
l’amour tout en ayant peur de débander, c’est un peu comme aller au
cinéma en se demandant si le projecteur ne risque pas de lâcher. Il sera
difficile d’apprécier le film. Au bout d’un certain temps, vous n’aurez plus
envie de retourner dans cette salle. L’angoisse liée aux érections est sans
doute la raison la plus courante pour laquelle les hommes évitent le sexe.
L’érection n’est pas une garantie de plaisir. Mais s’il n’en a pas, il y a peu
de chances qu’il garde un bon souvenir de cette expérience. »
Il est primordial de comprendre combien les hommes se sentent
dévastés lorsque leur pénis ne fonctionne plus comme avant afin de profiter
de toute relation sexuelle après 50 ans, ou même d’avoir une relation
sexuelle normale. Prenez un moment pour vous imprégner de ce sentiment :
les hommes ont une peur panique d’avoir un pénis qui ne fonctionne pas.

Pourquoi le sexe est-il si important pour


les hommes ?
L’anxiété des hommes est en hausse et, en effet, elle est liée au porno et
aux messages qu’il leur envoie. Dans le porno, les hommes bandent sur
commande, rien qu’en regardant quelque chose d’excitant, et leur pénis est
aussi gros et dur que leur bras. Mais « c’est l’effet conjugué du porno et du
Viagra qui est si persuasif – et dangereux », déclare le sexologue américain
Ian Kerner dans son livre Elle d’abord… : Petit guide à l’intention des
hommes pour faire plaisir aux femmes 2.
Selon Ian Kerner, l’anxiété des hommes est en hausse parce que
l’industrie pharmaceutique cible les hommes – jeunes et vieux – avec des
stimulants érectiles (comme le Viagra) et les bombarde de messages
marketing qui renforcent une « vision du sexe centrée sur le pénis et basée
sur la pénétration, qui se nourrit de l’angoisse de la performance et
engendre le spectatorisme ». Le spectatorisme, c’est quand on se regarde
mentalement en train de faire l’amour au lieu d’être dans le moment
présent. Pour certains thérapeutes, il est la principale cause de la plupart des
dysfonctionnements sexuels chez les hommes.
Avant des drogues comme le Viagra, écrit Ian Kerner, les couples
traitaient le problème des troubles érectiles en travaillant leur construction
intime, leur créativité érotique et leur communication. « Les hommes
étaient nettement plus enclins à aborder ces troubles de manière holistique.
Aujourd’hui, une petite pilule bleue résout le problème. Mais elle le fait de
manière purement physiologique. Auparavant, les hommes étaient
encouragés à penser au-delà de leur pénis et à faire l’amour avec davantage
que leur sexe. Ironiquement, si ces activités de construction du désir ne
menaient pas toujours à des érections régulières, elles se traduisaient
souvent par une plus grande intimité, des relations plus fortes, un désir
accru et, oui, davantage d’orgasmes féminins. »

Le viagra n’est pas la panacée qu’imaginent


les hommes
Beaucoup de spécialistes du sexe pensent que l’utilisation du Viagra
renforce les mauvaises habitudes et encourage les relations sexuelles
insatisfaisantes. D’abord, les femmes ne réclament pas nécessairement des
érections bien dures. « Les entreprises pharmaceutiques se concentrent sur
les hommes, elles ne s’intéressent pas aux trente millions de femmes qui se
retrouveront face à ces érections », explique Ian Kerner.
Dans un sens, nous œuvrons contre la nature en utilisant ces
médicaments à base d’inhibiteurs de la PDE5. À mesure que la paroi
vaginale d’une femme s’amincit et qu’elle devient plus sensible, l’érection
de l’homme perd de sa vigueur. Les deux vont plutôt bien ensemble. En
revanche, une érection dure comme de l’acier n’est pas forcément le
meilleur allié d’un vagin vieillissant. D’un coup, votre partenaire se
retrouve avec une érection de jeune homme et, on le comprend, il en est
ravi. Ce n’est peut-être pas votre cas : vous risquez d’avoir mal. Certains
hommes sont tellement déterminés à se servir de leurs fières érections que,
si leur femme refuse d’avoir des relations sexuelles, ils vont tester ailleurs
leur jeunesse retrouvée.
Victoria Lehmann pense que le Viagra est utile. « La pénétration avec
un pénis dur est plus facile qu’avec un sexe mou, déclare-t-elle avec
pragmatisme. Mais il faut en parler, utiliser du lubrifiant et y aller
progressivement en massant l’intérieur du vagin pour s’assurer que la
femme est prête. »
Pour Stephen Snyder, le Viagra et ses dérivés peuvent constituer un
« acte désespéré » pour les hommes qui en prennent. « Ils ne fonctionnent
pas toujours – surtout si les hommes qui en consomment souffrent de
troubles érectiles sérieux ou de graves problèmes émotionnels. » Mais, pour
de nombreux couples, les médicaments ne sont qu’une solution de facilité
pour aller vers l’érotisme. « Peut-être que dans le futur, nous aurons évolué
de telle sorte que les hommes âgés puissent faire l’amour sans avoir à se
soucier de leurs érections. Mais rien n’est moins certain. »
Et attendez, ce n’est pas tout. Beaucoup d’hommes sont également
convaincus qu’une érection est une « preuve » de leur désir pour leur
partenaire et qu’il est insultant pour elle de ne pas bander. Cela met la
relation en danger, ainsi que leur sexualité. Les pauvres bougres ! Comment
s’étonner, après cela, que les hommes soient terrorisés à la vue d’un pénis
flasque ?

L’érection est-elle une « preuve » de désir ?


Voici ce que m’ont répondu des femmes auxquelles j’ai demandé si
elles se sentaient insultées lorsque leur partenaire ne parvenait pas à avoir
d’érection :
— Je ne l’ai jamais pris personnellement.
— Il a presque 60 ans, bien sûr qu’il peut avoir des problèmes. Ça n’a
rien à voir avec moi.
— Peut-être un peu déçue, mais jamais vexée.
— Je suis ravie. Je préfère le sexe sans pénétration, ces temps-ci : pas
de douleurs après, et pas d’infection urinaire.
— Je suis sûre de moi. Il n’y a pas de lien entre mes capacités de
séduction et ses difficultés d’érection.
Des femmes plus jeunes peuvent se demander si elles sont vraiment
« sexy » lorsque le pénis des hommes ne vient pas se coller avec
enthousiasme à leur ventre sitôt qu’elles se déshabillent, mais la plupart des
femmes plus âgées sont bien trop réalistes et pragmatiques pour se
morfondre à ce sujet.
Revenons à James : deux verres de vin plus tard, je lui raconte les
réactions des femmes auxquelles j’ai demandé si elles pensaient qu’une
absence d’érection traduisait un manque de désir pour elles. Il fronce les
sourcils, l’air surpris – et peu convaincu. Je lui demande :
— Imagine que ta femme ne supporte plus la pénétration et qu’elle a
tiré un trait dessus ; est-ce que, dans ce cas, il serait crucial d’avoir une
érection ?
— Ce n’est pas une question de pénétration, rétorque-t-il d’un ton
exaspéré. L’érection est la manifestation physique du désir d’un homme
pour une femme. Elle lui donne le sentiment d’être désirée, et pour une
femme, il est très important de savoir que son partenaire la trouve
sexuellement attirante.
Il a raison d’affirmer que les femmes ont besoin de se sentir désirées.
Ce qu’il ne comprend pas, en revanche, c’est que nous n’avons pas besoin
de « preuve » sous forme d’une verge en érection pour savoir si un homme
nous aime ou non. Nous reconnaissons le désir dans le regard de notre
partenaire, dans sa façon de plisser les yeux, dans le renflement de ses
lèvres, dans sa manière de nous caresser et de nous embrasser.
Les gays, lesbiennes et autres personnes LGBTQIA ne semblent pas
aussi obsédées par les érections que les hétéros. « La plupart des couples
hétérosexuels considèrent la pénétration comme la seule façon vraiment
“adulte” d’avoir des relations sexuelles, et ils ont l’impression d’être en
situation d’échec si, pour une raison quelconque, la pénétration pose
problème », estime Stephen Snyder. Pour les personnes d’orientation
sexuelle différente, la pénétration semble être une simple option plutôt que
la clé du spectacle. C’est une attitude raisonnable, si vous voulez mon avis.

D’où viennent les troubles érectiles ?


Aussi merveilleuse et impressionnante soit-elle, l’érection n’est qu’un
pénis rempli de sang. Elle se produit lorsque le sang afflue dans les deux
corps caverneux de la verge, ce qui la fait durcir. Quand un homme a des
problèmes d’érection, c’est souvent dû à des dysfonctionnements de la
circulation sanguine.
Malheureusement pour les hommes, de nombreuses maladies comme le
diabète, les troubles cardiaques, l’hypertension artérielle ou l’obésité
peuvent affecter cette circulation. Un faible taux de testostérone affecte la
libido et la qualité de l’érection. Si votre conjoint a un mode de vie malsain
– il fume, boit beaucoup, ne fait pas de sport, mange des aliments à forte
teneur en graisses saturées et il ne sort pas assez –, il est évident qu’après
50 ans il souffrira de troubles érectiles.
Ajoutez à cela une bonne dose d’anxiété, et les choses ne risquent pas
de s’arranger. S’il est stressé, que vous avez des problèmes relationnels,
qu’il est inquiet pour son travail, épuisé, déprimé ou traumatisé, tout cela
affectera le fonctionnement de son pénis. Quelle que soit son origine,
l’angoisse déclenche un réflexe de type « lutter ou fuir » qui détourne le
sang du pénis pour l’envoyer vers les membres afin de se défendre ou
s’échapper.
Parfois, il arrive que le pénis ne parvienne pas à retenir le sang pendant
une érection, ce qui peut arriver à tout âge. Certaines maladies, blessures ou
opérations de la région pelvienne peuvent endommager les nerfs du pénis,
et certains traitements contre le cancer peuvent affecter son fonctionnement.
Le cancer de la prostate, le cancer colorectal ou le cancer de la vessie sont
fréquemment à l’origine de troubles érectiles, tout comme la maladie de
Lapeyronie, qui provoque une courbure de la verge. L’hyperplasie bénigne
de la prostate (HBP) est un élargissement non cancéreux de la prostate qui
peut aussi entraîner des problèmes urinaires et des difficultés d’érection.
Comme ces troubles peuvent également être des symptômes de
problèmes de santé plus graves, tout homme constatant un changement dans
ce domaine doit impérativement consulter un médecin.

Troubles érectiles et problèmes d’érection


dus à l’âge : quelle différence ?
On estime que les troubles érectiles (TE) touchent plus de la moitié des
hommes entre 50 et 70 ans. Cependant, la plupart des problèmes d’érection
à l’âge mûr ne relèvent pas des TE, mais d’une « insatisfaction érectile ».
Cela signifie qu’il faut plus de temps pour avoir une érection, que celle-ci
est moins ferme et moins fiable, et que l’homme a besoin d’une stimulation
manuelle ou orale pour bander. Il ne s’agit pas d’un dysfonctionnement,
mais d’une conséquence normale et inévitable du vieillissement.
Une meilleure définition des « vrais » TE est le fait de ne pas pouvoir
avoir d’érection lors d’une masturbation prolongée, alors même qu’on n’est
pas sous l’influence de l’alcool ou d’autres drogues nuisibles à l’érection
(drogues douces et certains médicaments sur ordonnance comme les
antidépresseurs ou les opiacés, qui peuvent contribuer de manière
significative aux TE). Si un homme ne parvient pas à avoir une érection
plus de la moitié du temps, on lui diagnostiquera sans doute aussi des TE.
Par souci de simplicité, j’appellerai « troubles érectiles » à la fois
l’insatisfaction en matière d’érection et le véritable dysfonctionnement
érectile, mais il peut être rassurant pour les hommes de connaître la
différence.
Comment savoir si la cause de ces troubles est physique ou
psychologique ? Un moyen facile consiste à établir si l’homme a une
érection pendant son sommeil, lorsqu’il n’est pas en proie à l’anxiété. Une
vieille méthode consistait autrefois à attacher un anneau de timbres-poste
autour de la base du pénis avant d’aller au lit et, au réveil, de vérifier s’il
était cassé. Dans ce cas, cela signifiait qu’il y avait eu une érection dans la
nuit et que le problème n’était pas d’ordre physique. Inutile de dire que ce
procédé posait divers problèmes (les timbres tombaient, l’homme oubliait
leur présence en allant uriner, etc.). Et franchement, de nos jours, qui a
encore des liasses de timbres-poste dans ses tiroirs ?
Une autre pratique, plus simple, consiste à déterminer si l’homme se
réveille avec une érection le matin, ou s’il en a une quand il se masturbe
seul. Si c’est le cas, la cause de ses troubles n’est probablement pas
physique. (Au fait, ne soyez pas vexée si vous découvrez que votre
partenaire peut avoir une érection en votre absence. Cela signifie
simplement qu’il a moins de pression.)
Plus vous récolterez d’indices sur ce qui provoque ses problèmes
d’érection, mieux vous saurez déterminer de quelle façon résoudre le
problème, si vous le voyez comme tel. Le fait est que l’homme n’a pas
besoin d’érection pour jouir. Ce ne sont pas les mêmes nerfs qui régissent
l’érection et l’orgasme. Un pénis en semi-érection ou flasque peut produire
des orgasmes tout aussi intenses que ceux qui surviennent lors d’une
érection dure comme le roc.
Comment lui parler de ses problèmes d’érection
Parler de sexualité peut être terrifiant. La bonne nouvelle, c’est qu’une fois passé
ces premières minutes de gêne, la plupart des couples trouvent que c’est beaucoup
plus facile qu’ils ne le pensaient – et éprouvent un incroyable soulagement dans le fait
d’être enfin capables d’en discuter ouvertement.

Choisissez un moment où vous vous sentez sur la même longueur d’onde et un


endroit où vous vous sentez à l’aise pour parler. Cela peut être autour d’un verre en fin
de journée ou en préparant le dîner ensemble. Assurez-vous de n’être pas
interrompus. Abordez le sujet en disant simplement : As-tu remarqué que nous ne
faisons plus autant l’amour ces derniers temps ? Cela me manque. Pourquoi, à ton
avis ? Devrions-nous en discuter ?

Voyez les choses de son point de vue. S’il n’est pas très doué pour extérioriser
ses émotions, il a probablement exprimé son amour pour vous à travers le sexe. Si
vous avez cessé de faire l’amour, il s’inquiète des conséquences de ce manque. Il a
peut-être peur que vous cessiez de l’aimer, que vous alliez voir ailleurs ou que vous
vous moquiez de lui dans son dos. Plus il se sent anxieux, plus le problème s’aggrave.
Il se peut qu’il évite de faire l’amour avec vous et se contente de se masturber. Cela
ne signifie pas qu’il ne vous désire pas ou ne vous aime pas, il est juste trop gêné
pour vous révéler ce qui se passe.

Notez ce que vous souhaitez dire afin de pouvoir le formuler correctement.


Utilisez le « je » plutôt que le « tu » (J’ai peur que tu ne me trouves pas attirante
quand tu ne veux pas faire l’amour au lieu de Tu me donnes le sentiment d’être
repoussante quand tu ne veux pas de sexe.) Répétez ces phrases à voix haute quand
vous êtes seule. Comment réagiriez-vous en les entendant ? Sont-elles formulées
avec sensibilité et tact ?

Dites-lui que vous l’aimez, que le sexe avec lui vous manque et que vous voulez
discuter des raisons qui font que vous avez cessé de faire l’amour. Il peut réagir avec
colère ou être sur la défensive. Dans tous les cas, restez calme. Dites-lui que vous
n’avez pas forcément envie de sexe tout le temps et que c’est peut-être la même
chose pour lui ? Dites-lui que vous avez lu que la moitié des hommes de plus de
40 ans ont des problèmes d’érection à un moment donné ; demandez-lui si cela lui
arrive et si c’est la raison pour laquelle il évite le sexe.

Rassurez-le constamment en lui disant que cela arrive à tout le monde, que
c’est normal et qu’on peut y remédier. Expliquez-lui que vous n’avez pas besoin
qu’il ait une érection pour apprécier le sexe, il aura moins de pression. Toutefois,
encouragez-le à consulter son médecin, car ces TE peuvent être le symptôme
d’autres problèmes de santé. Proposez-lui de l’accompagner.

Concentrez-vous sur les solutions plutôt que sur le problème. Lisez ce


chapitre ensemble et utilisez-le comme un motif de discussion.

S’il refuse de parler, laissez tomber et dites : Je suis là si tu veux en discuter


plus tard. Essayez de nouveau dans quelques jours. Encouragez-le à s’ouvrir, même
à petites doses. Presque tous les hommes affirment se sentir beaucoup mieux une
fois qu’ils ont parlé avec leur partenaire et qu’ils sont prêts à trouver une solution.

Le traitement des troubles érectiles


La plupart des hommes jugent honteux de se faire aider pour des TE.
Un homme est en effet censé avoir toujours envie de sexe et être toujours
prêt à faire l’amour. Quand ce n’est pas le cas, il se sent atteint dans sa
virilité. C’est affligeant car il existe de nombreux traitements pour les TE et
beaucoup d’astuces qui permettent d’améliorer considérablement la qualité
de l’érection. Par exemple…

Changer de style de vie


L’exercice favorise la circulation sanguine et permet aux artères de
secréter de l’oxyde nitrique, une molécule importante pour la santé des
vaisseaux sanguins. L’oxyde nitrique est produit par le revêtement des
vaisseaux sanguins (endothélium) lorsque l’afflux sanguin augmente, ce qui
aide à maintenir une érection et stimule les terminaisons nerveuses du
pénis. Le passage à un régime alimentaire plus sain y contribue. Une
mauvaise alimentation favorise les maladies cardiaques,
l’hypercholestérolémie et la plaque artérielle – autant de facteurs qui
inhibent la circulation sanguine dans la verge. S’il arrête de fumer, perd du
poids et diminue l’alcool, ses érections devraient s’améliorer. Le stress est
une autre histoire : l’anxiété a une influence négative sur la libido, et les
antidépresseurs limitent encore plus le désir.
Supplémentation en testostérone
Votre partenaire doit demander à son médecin d’analyser son niveau de
testostérone. Si celui-ci est bas, on lui recommandera généralement un gel à
la testostérone (ou un produit similaire) qui peut augmenter
considérablement la libido en quelques semaines et peut également avoir un
effet positif sur la qualité de l’érection.

Psychothérapie
Si ses troubles érectiles sont d’origine psychologique, causés par le
stress, la dépression ou l’anxiété, une thérapie par la parole peut être très
efficace. Consulter un thérapeute, individuellement ou en couple, peut
également favoriser l’efficacité d’autres traitements.

Les médicaments par voie orale


Les médicaments qui contiennent des inhibiteurs de la PDE5, comme le
Viagra, le Levitra, le Cialis, le Stendra ou Spedra (avanafil), détendent les
vaisseaux sanguins qui alimentent le pénis, de sorte que le sang peut y
entrer librement pour créer une érection. Ils sont efficaces sur environ deux
tiers des hommes mais, concernant le Viagra (le plus populaire), 48 % des
hommes qui en consomment déclarent souffrir d’au moins un effet
secondaire.
Le Viagra agit entre trente minutes et une heure après la prise d’un
comprimé et fonctionne mieux lorsqu’il est pris à jeun. Ses effets durent de
quatre à six heures. Le Levitra fonctionne également pendant quatre à six
heures, mais son efficacité est moins affectée par la nourriture ou l’alcool –
ce qui est utile si vous prévoyez de manger ou de boire avant les rapports
sexuels. Le Cialis dure beaucoup plus longtemps que le Viagra ou le Levitra
(jusqu’à 36 heures) et est donc plus propice aux relations sexuelles
spontanées. L’inconvénient est que ses effets secondaires potentiels ont
aussi une durée plus longue. Le Cialis n’est pas impacté par la nourriture,
mais l’alcool en réduit les effets. Le Stendra et le Spedra sont les derniers
traitements en date et peuvent agir en quinze minutes. Avant de prendre
l’une de ces molécules, vérifiez auprès de votre médecin traitant si elles
risquent d’interagir avec les autres médicaments que vous prenez, et faites
un bilan de santé général.
Quel est le traitement qui convient le mieux à votre partenaire ? Il ne
connaîtra pas la réponse à cette question avant de les avoir tous essayés.
Chez moi, au Royaume-Uni, tous ces médicaments peuvent être achetés –
en toute sécurité – en ligne sur les sites pharmaceutiques ou en vente libre
dans les pharmacies. Si vous vivez dans un pays où cela n’est pas possible,
comme c’est le cas en France, consultez votre médecin et demandez une
ordonnance. N’en commandez pas sur un site que vous ne connaissez pas.
Si vous ne savez pas où vous achetez les médicaments, vous ignorez ce
qu’ils contiennent et ils peuvent renfermer des substances assez
dangereuses (de la mort-aux-rats, par exemple).
Les effets secondaires de tous les médicaments par voie orale sont
similaires : maux de tête, bouffées de chaleur au visage, somnolence après
la prise, congestion nasale et douleurs musculaires.

Pompes à vide ou à pénis


Il s’agit de cylindres en plastique étanches qui s’enfilent sur la verge et
pompent l’air, ce qui attire le sang dans les corps caverneux du pénis pour
produire une érection. L’homme peut ensuite utiliser un anneau pénien, qui
se pose à la base du pénis, afin d’emprisonner le sang à l’intérieur. Selon la
fondation Urology Care (États-Unis), après une formation, environ 75 %
des hommes peuvent obtenir une érection fonctionnelle en utilisant cette
méthode (bien que de nombreux couples la trouvent intrusive).

Médicaments injectables
Les hommes qui ne peuvent pas prendre de médicaments par voie orale
ou qui constatent que ceux-ci ne fonctionnent pas peuvent recourir aux
injections d’alprostadil. L’idée de se faire une piqûre dans la verge fait fuir
la plupart des hommes, mais ceux qui l’ont fait affirment que c’est presque
indolore – même si cela coûte cher. Avec une formation, le taux de réussite
de ce traitement atteint 85 %.

Implants péniens
Ils fonctionnent bien si la cause des TE est physique. Il en existe deux
types. Les tiges semi-rigides rendent le pénis assez ferme pour la
pénétration, mais elles sont suffisamment souples pour dissimuler une
érection sous les vêtements. L’érection n’est pas modifiée : l’homme reste
dans cet état en permanence. Quant aux implants gonflables, ils se
remplissent à la demande en appuyant sur une pompe (généralement située
dans le scrotum ou le bas-ventre). L’homme a davantage de contrôle et ses
érections sont plus naturelles.
Ce que les femmes pensent du viagra
Les hommes sont peut-être séduits par la petite pilule bleue, mais les réactions
des femmes sont mitigées. « Cela a rendu le sexe encore plus pénible à mettre en
œuvre, déclare une femme de 59 ans. La journée entière est maintenant axée sur le
sujet. Plus question de déjeuner alcoolisé avant le sexe, parce que le Viagra ne
marche pas aussi bien si mon mari boit trop. Nous ne pouvons pas profiter d’un bon
repas parce que ce médicament est inefficace sur un estomac plein. Après, mon mari
se sent très fatigué et il n’est bon à rien. Comme son visage est rouge vif, il est gêné
de sortir. Tout ça pour qu’il ait une érection de vingt minutes ! Je préfère profiter de la
journée et faire l’amour sans qu’il ait d’érection. »

Beaucoup d’hommes considèrent le Viagra comme la seule et unique solution et,


s’il ne fonctionne pas pour eux, ils renoncent complètement au sexe, sans prendre la
peine d’essayer d’autres méthodes. « Mon partenaire a besoin de Viagra pour être
performant, mais il en retire de terribles maux de tête, m’a confié une femme. Il ne
veut pas essayer d’autres pilules parce que son médecin lui a dit qu’elles ne
marchaient pas aussi bien. Il refuse de chercher d’autres solutions car, à ses yeux, si
le Viagra ne fonctionne pas, rien ne fonctionnera. Nous avions l’habitude de faire
l’amour une ou deux fois par an, maintenant ça n’arrive plus jamais. Il ne montre
aucune tendresse parce qu’il a peur que cela mène à des rapports sexuels. À 53 ans,
je veux continuer à être sexuellement active. Je ne regarderai pas ailleurs, mais je
suis triste qu’on en soit arrivés là et je me demande si mon mari n’aurait pas mieux
affronté cette situation si le Viagra n’avait pas été inventé. »

Beaucoup (beaucoup) de femmes expliquent que le Viagra rend les érections de


leur partenaire trop dures et se plaignent qu’il leur met une énorme pression pour
avoir des rapports sexuels avec pénétration, même si cela leur fait mal.

D’autres, en revanche, affirment que le Viagra a sauvé leur vie sexuelle. La dure
réalité, c’est que de nombreux hommes n’envisagent pas d’avoir de relations
sexuelles sans érection, et le Viagra aide entre 60 et 70 % des hommes à y parvenir.
« À la minute où il n’a pas pu avoir d’érection, son attitude envers le sexe a changé,
déclare une femme. C’est devenu “À quoi bon ?” Il ne s’est même pas demandé si
j’étais prête à renoncer au sexe ! Cela a duré deux ans. Puis un jour, de façon
inattendue, il a commencé à m’embrasser passionnément et j’ai senti qu’il avait une
érection. Je lui ai demandé si c’était dû au Viagra et il m’a dit de ne pas “tout gâcher”
en posant la question. Donc, je ne le fais pas. Je suis juste heureuse que cela l’ait
ramené dans le lit conjugal. »
Parmi les autres commentaires, j’ai entendu : « Ça le détend. » « Ça lui donne
confiance en lui. » « Il se sent de nouveau lui-même. Comme quand il était jeune. »

Chaque personne est différente, et chaque couple est différent. Selon mon
expérience, la plupart des couples essaient d’abord un médicament comme le Viagra
et explorent d’autres méthodes par la suite. La tentation de prendre une pilule
susceptible de tout régler est irrésistible.

Faire l’amour sans que son pénis ne prenne toute


la place
Il est ironique de constater que, si les personnes d’un certain âge
déclarent fréquemment avoir une sexualité plus épanouie que les jeunes,
c’est parce que l’âge entraîne souvent des dysfonctionnements érectiles
chez les hommes. Si les hommes arrivent à accepter que leur sexualité ne
soit plus centrée sur la pénétration, ils apprennent à apprécier les
préliminaires. Comme ils mettent plus de temps à s’exciter – ce qui peut ou
non produire une érection –, ils passent plus de temps à nous faire plaisir, ce
qui rend le sexe meilleur pour tout le monde. C’est bon pour le couple, mais
surtout pour nous, les femmes, qui jouissons grâce à la stimulation du
clitoris et non à la pénétration.
Je suis sûre que vous le savez toutes maintenant, mais il est bon de
répéter que 70 à 80 % des femmes n’ont pas d’orgasme avec la seule
pénétration. Celle-ci constitue souvent la partie la moins intéressante du
sexe pour elles. Cela peut faire flipper les hommes mais, si votre partenaire
cesse d’être obsédé par ses problèmes d’érection, c’est presque toujours un
atout pour les femmes mûres.
Voici comment tirer le meilleur parti des rapports sexuels sans
pénétration.

Aidez-le à accepter la situation


Ensuite, le reste suivra. Si vous avez bien lu ce chapitre depuis le début,
vous aurez clairement compris combien ce problème est crucial pour lui. Ne
vous contentez pas de prendre des gants pour en parler – prenez carrément
des pincettes.
Vous trouverez une section sur la façon d’aborder le sujet ici.
Idéalement, il faut d’abord réussir à le mettre suffisamment à l’aise pour
parler du problème avec vous ; ensuite, vous déciderez ensemble de la
manière dont vous allez l’affronter.
Plus vous vous impliquez dans ce processus, moins il aura d’impact sur
votre vie sexuelle. Essayez de ne pas vous énerver si votre partenaire refuse
de parler ou s’il vous semble réagir de manière excessive à un phénomène
tout à fait normal. Pour beaucoup d’hommes, faire face à des problèmes
d’érection est un véritable calvaire. Je vous vois d’ici lever les yeux au ciel
en lisant cette phrase (et je vous comprends). Mais peu importe si vous
trouvez cette attitude pathétique : ici, c’est le sentiment de votre partenaire
qui est crucial.

Ne le laissez pas éviter la question du sexe


Il faut en moyenne deux à trois ans à un homme pour consulter un
médecin au sujet d’un problème sexuel. La plupart n’en parlent pas non
plus à leur conjointe. Ils pensent qu’en évitant le sujet et les rapports
sexuels pendant un certain temps, le problème « se résoudra de lui-même ».
Ce n’est pas le cas.

Ne le traitez jamais d’impuissant


La sexothérapeute américaine Esther Perel déteste ce mot. « C’est
moche, déclare-t-elle dans son podcast. Je déteste les étiquettes. Le langage
façonne l’expérience. Si vous dites à un homme “Tu es impuissant”, vous le
définissez par ce mot. Vous lui garantissez que, désormais, il sera réduit à
cela. C’est un mot horrible. Ne le prononcez pas à haute voix. »
Le sexe ne se réduit pas aux parties génitales
« L’impuissance ne définit pas quelqu’un, poursuit Esther Perel. Nous
faisons l’amour avec tout notre corps, pas seulement avec nos organes
génitaux. C’est une bonne chose, parce que nous ne pouvons pas compter
sur eux. » Heureusement, vous pouvez compter sur vos mains, votre peau,
votre bouche, votre voix, votre sourire, vos yeux : tout cela ne change pas.
« Si vous laissez une érection constituer l’axe central du sexe, vous passez à
côté de l’essentiel. Ce n’est pas une question de pénis. C’est une question
d’émotion, de connexion, de peau, de caresses, de paroles, de jeux »,
affirme-t-elle.

Faites-lui savoir que vous pouvez vous débrouiller


seule
S’il est au courant que vous pouvez atteindre l’orgasme par d’autres
moyens que la pénétration – avec un vibromasseur ou vos doigts – il se
sentira moins obligé d’avoir une érection.

Arrêtez d’essayer d’être jeune


Changez de cap. L’important, ce n’est plus la pénétration, l’érection ou
l’orgasme. Cessez de vous languir de votre sexualité passée. Celle-ci est
nouvelle, différente et excitante.

Faites la « tendresse », pas l’amour


Cette expression est issue d’une conversation que Marie de Hennezel
rapporte dans son ouvrage Sex and sixty : un avenir pour l’intimité
amoureuse, et qu’elle a eue avec un homme et une femme de 89 et 85 ans,
en couple depuis soixante-cinq ans. Ils ont cessé de dire « faire l’amour » et
utilisent désormais le terme « faire la tendresse », qui reflète une façon plus
lente et plus intime d’avoir une sexualité sans pénétration. Super, non ?

Soyez lents et paresseux


Prenez votre temps. Mettez-vous nus. Embrassez-vous
voluptueusement. Allongez-vous dans les bras de l’autre et faites-vous
plaisir, avec vos mains ou un jouet pendant que votre conjoint vous regarde.
Ou laissez-le faire. N’oubliez pas que le sexe ne doit pas nécessairement
inclure un orgasme pour chacun d’entre vous – ni aucun d’entre vous. Ne
vous mettez pas la pression.

Faites une pause dans vos relations sexuelles


« Cela peut aider à résoudre un grand nombre de problèmes sexuels »,
estime Stephen Snyder.

Faites des compliments à caractère sexuel


Dites-lui combien vous aimez certaines parties de son corps. Le contact
de sa peau. Les sensations qu’il vous inspire. Comme il est doué dans ce
qu’il fait. Le fait de se sentir aimé, accepté et désiré est essentiel pour
l’estime de soi des hommes en termes de sexualité.

Concentrez-vous sur ce qui va bien,


pas sur ce qui pèche
Voyez le verre à moitié plein, pas à moitié vide. Avec l’âge, le sexe peut
devenir encore plus agréable. Cessez de gémir et sachez apprécier ce que
vous avez.
La prostate : trouver le « point P »
L’anus est riche en terminaisons nerveuses et représente une zone sensible pour
les deux sexes, mais avant tout pour les hommes, car c’est là que se situe la prostate
(également appelée « point G masculin »).

Les hommes homosexuels ont découvert depuis longtemps combien le massage


de la prostate pouvait être agréable. Aujourd’hui, la vente de stimulateurs prostatiques
est en pleine croissance sur le marché des sex-toys. En plus de constituer une
nouveauté pour le couple, la stimulation du point P peut améliorer la fermeté et la
qualité des érections. Voici comment :

Choisissez votre moment. Bien des tentatives timides d’exploration de cette


zone ont été découragées – parfois à jamais –, non parce que le partenaire n’était pas
intéressé, mais parce qu’il craignait que le copieux dîner à base de féculents qu’il
venait d’engloutir ne rende cette expérience un peu… eh bien, je vous laisse imaginer.

Déposez du lubrifiant sur votre index ou l’anus de votre partenaire et


commencez par frotter doucement le bout de votre doigt sur le pourtour de l’anus
jusqu’à ce que les muscles se détendent. Utilisez d’abord l’index, en l’insérant très
légèrement, puis attendez que le rectum se fasse à la sensation (et coupez-vous bien
les ongles, s’il vous plaît).

Continuez à l’insérer peu à peu, et une fois votre doigt au fond, restez immobile.
Le rectum est habitué à ce que des choses en sortent, pas à ce qu’elles y entrent, et
même si ce nouvel intrus est le bienvenu, il faut un peu temps pour s’y habituer.

La prostate ressemble à une prune mûre et vous la trouverez à 7,5-10 cm de


l’entrée du rectum. Elle est plus facile à localiser chez les hommes âgés car, avec les
années, cette glande grossit.

Essayez de former le signe « viens ici » avec votre index ou d’effectuer de petits
cercles. Ne faites pas d’allées et venues comme vous pourriez le faire en enfonçant
un doigt dans le vagin. Tentez de petits tapotements. Maintenez la pression, mais pas
trop fort.

« Ne vous inquiétez pas s’il perd son érection pendant la stimulation anale, écrit
Ian Kerner dans Elle d’abord… Lui ensuite. Certains hommes, pour des raisons à la
fois psychologiques et physiologiques, ne peuvent pas maintenir une érection
complète lorsqu’ils sont pénétrés. » Cela ne veut pas dire que vous vous y prenez
mal.
Ajoutez un peu de sexe oral ou de caresses pour un maximum d’effet.

Il a aimé ? Investissez dans l’un des nombreux sex-toys spécialement conçus


pour masser sa prostate (voir ici).

Si vous voulez tenter de provoquer une érection


Ça vous va très bien s’il n’en a pas, mais il n’y a pas de mal à essayer ?
Voici quelques éléments qui augmenteront vos chances d’obtenir une
érection. Mais toutes sont assorties de cette condition : c’est un jeu, pas une
obligation. Si vous cherchez désespérément à atteindre un résultat, vous
risquez de vivre une expérience terriblement stressante. Agissez sans
objectif. À la place, prenez simplement plaisir à faire de nouvelles
expériences pour le plaisir de votre partenaire, et voyez où cela vous
mènera.

S’il prend un médicament comme le Viagra


Il doit être pris à jeun. Il agira donc plus efficacement si vous avez des
rapports sexuels le matin plutôt que le soir.
Votre conjoint peut réduire son anxiété en prenant une douche chaude
avant le rapport sexuel, en respirant profondément pendant celui-ci et en
se concentrant sur les sensations qu’il éprouve plutôt que sur ce que son
pénis est en train de faire.
La période réfractaire – le temps qui s’écoule entre l’éjaculation,
l’orgasme et l’érection suivante – augmente avec l’âge. Si vous savez
que vous allez faire l’amour un soir donné, il est préférable que votre
partenaire ne se masturbe pas pendant au moins vingt-quatre heures
avant.
Prévoyez le moment où vous ferez l’amour. De cette façon, il pourra
gérer la prise de ses médicaments. Beaucoup d’hommes âgés disent se
sentir plus à l’aise en planifiant leurs rapports sexuels.
Le Viagra ne provoque pas une érection spontanée. Votre partenaire a
toujours besoin d’une stimulation ferme pour qu’une érection se
produise.
Ne vous oubliez pas non plus ! Faites-lui comprendre que vous avez
besoin de bien vous « échauffer » avant qu’il ne vous pénètre, sinon
vous aurez mal. Utilisez des tonnes de lubrifiant de bonne qualité et
demandez-lui de vous pénétrer lentement, centimètre par centimètre,
pour vous permettre de vous détendre autour de lui avant de continuer.
Si l’érection induite par le Viagra vous fait trop souffrir pour que vous
puissiez prendre du plaisir, dites-le-lui. Vous pouvez tous deux profiter
de son érection sans qu’il y ait pénétration, et le simple fait d’avoir une
érection pendant les rapports sexuels est un point positif pour les
hommes.
Enfin, ne vous attendez pas à des miracles. Cela peut prendre un peu de
temps pour que les médicaments agissent.

Sans Viagra
Recourez au harnais. Il ne peut pas prendre de pilules ou vous n’avez
pas envie qu’il le fasse ? Voici un moyen facile d’avoir une érection
sans faille : achetez un gode ceinture (voir ici si vous avez besoin de
détails ou si vous n’êtes pas convaincue).
Quoi que vous fassiez, utilisez du lubrifiant. Après 50 ans, il est aussi
indispensable pour le sexe que l’oxygène pour la respiration.
Stimulez le désir. Au lieu de lui empoigner directement le pénis et de
vous mettre à le caresser, excitez son regard en visionnant avec lui un
porno ou un film érotique. Ou laissez-le vous regarder pendant que vous
vous caressez. Embrassez-le dans le cou. Prenez ses testicules entre vos
mains en coupe. Saisissez son pénis et étirez la peau vers le scrotum
pour en accroître la sensibilité. Faites-le plusieurs fois. Pincez ses
tétons. Établissez un contact visuel. Dites-lui ce que vous allez faire ou
ce que vous ressentez quand il est excité. S’il continue à vous attraper la
main et à vouloir que vous lui empoigniez le sexe, attachez-lui les
poignets. Faites glisser votre main sur son pénis, tenez-le et pressez.
Servez-vous de vos doigts pour exercer des pressions de haut en bas sur
son pénis.
Vous pouvez à présent passer à une stimulation plus vigoureuse. Les
hommes d’un certain âge apprécient généralement les caresses plus
marquées. Demandez-lui de vous montrer la technique qu’il utilise
lorsqu’il se masturbe et mettez votre main sur la sienne pour suivre ses
mouvements. Le plus important : observez à quel endroit et de quelle
façon il saisit son pénis quand il commence, et imitez-le. C’est ce qui
fait toute la différence (vous trouverez d’autres conseils sur la manière
de l’aider à se caresser ici).
Prenez votre temps. Avec l’âge, les hommes ont besoin d’une
stimulation directe plus vigoureuse et plus longue pour obtenir une
érection ou pour être excités. Installez-vous dans une position
confortable et demandez-lui de se détendre, de s’allonger et de se
contenter d’apprécier ce que vous faites.
Enfilez-lui un « stroker ». Pour en savoir plus sur ces inventions
ingénieuses, consultez le chapitre 2. Il s’agit de tubes ou de manchons
souples, généralement en silicone, que vous enfilez sur le pénis (en
ajoutant d’abord du lubrifiant), puis que vous faites glisser de haut en
bas avec votre main. Ces objets permettent d’offrir des sensations
particulièrement intenses.
Essayez les anneaux péniens. Placés à la base du pénis, ils
emprisonnent le sang à l’intérieur, ce qui permet de faire durer
l’érection. (Pour en savoir plus sur la façon de les utiliser, voir ici.)
Stimulez plusieurs zones sensibles en même temps. La double
stimulation est efficace. Pendant que vous vous occupez de son pénis,
posez la main sur le bas-ventre de votre partenaire et caressez-le
lentement mais vigoureusement pour stimuler le pénis interne. Vous
pouvez également placer votre main entre ses jambes en formant un L,
puis la faire remonter fermement afin d’exercer une forte pression sur le
périnée et la base de ses testicules.
Ajoutez une stimulation anale. Insérez un doigt bien lubrifié à
l’intérieur de l’anus (voir « La prostate : trouver le point P ») ou
introduisez un plug anal que vous laisserez en place tout en stimulant
d’autres zones. Les stimulateurs de prostate vibrants (voir ici) ont
redonné à de nombreux hommes âgés de l’intérêt pour le sexe.
Le pénis est un excellent outil de masturbation. Asseyez-vous à côté
de votre conjoint, lubrifiez sa verge, puis « enroulez » vos petites lèvres
autour de son sexe – qu’il soit ou non en érection – et frottez-les contre
sa peau. Beaucoup de femmes peuvent jouir de cette façon. Vous
pouvez aussi vous servir de son gland – tellement doux ! – pour caresser
votre clitoris.
Mettez son pénis entre vos seins après avoir ajouté beaucoup de
lubrifiant, et faites-le aller et venir.
Utilisez des godemichés. Pour une relation plus détendue, investissez
dans des godes (ceux en verre sont à la fois beaux et polyvalents) et/ou
des vibromasseurs insérables pour ne pas dépendre de ses érections.
Idéal aussi pour les jeux de rôle.
Cessez de courir après les érections et amusez-vous enfin. Essayez
les fessées mutuelles. Faites de longues séances de sexe oral où vous
vous immergez dans le corps de l’autre. Faites des massages, jouez à
des jeux.
Essayez la levrette si/quand vous êtes prête à être pénétrée, mais
écartez les jambes très largement. Si votre partenaire perd son érection,
il peut se retirer pour se caresser, tenir son doigt sous sa verge à la façon
d’une attelle, ou l’empoigner à la base pour un contrôle maximal.
Le sexe après un cancer de la prostate
Comme toute maladie, le cancer de la prostate n’affecte pas seulement
le patient. Il peut avoir des conséquences profondes sur la vie sexuelle et les
relations d’un couple.
Heureusement, la situation s’est améliorée – et de façon spectaculaire. Il
fut un temps où les urologues évoquaient tous les effets secondaires, hormis
ceux liés à la sexualité, mais cela a changé. Avant même qu’un protocole
précis de traitement du cancer de la prostate ne soit défini, une partie de la
discussion consiste généralement à informer le patient, souvent en présence
de sa partenaire, des difficultés que le couple devra affronter après
l’opération. Le cas échéant, cela inclut une discussion franche sur les
troubles de l’érection. Des conseils psychosexuels sont généralement
fournis dans le cadre de la rééducation, et de nombreux patients en
bénéficient, parfois même avant le début du traitement.
Votre partenaire peut adopter des pratiques spécifiques pour accélérer
son rétablissement. Certains chirurgiens recommandent d’absorber une
faible dose de Viagra (ou un équivalent) chaque soir pour oxygéner la verge
pendant le sommeil. Les étirements et massages doux peuvent être
salutaires, tout comme l’utilisation d’une pompe à pénis afin de stimuler le
flux sanguin dans la verge – il est essentiel de maintenir un bon afflux
sanguin vers le pénis. Les exercices du plancher pelvien, qui consistent à
contracter puis relâcher le même muscle que celui qu’on utilise pour arrêter
l’écoulement de l’urine, sont également très utiles. N’oubliez pas non plus
qu’il existe différents inhibiteurs de la PDE5 au cas où celui qu’on lui a
prescrit ne lui conviendrait pas. Soyez patients : les nerfs sont
inévitablement étirés lors d’une opération, et il faut parfois jusqu’à trois ans
pour qu’ils se rétablissent.
Sur le plan émotionnel, ces suites opératoires peuvent être difficiles à
vivre pour votre conjoint. L’incontinence peut affecter sa qualité de vie, les
troubles érectiles sont fréquents et certains hommes constatent une
diminution de la longueur de leur pénis. Après une opération de la prostate,
il n’est pas rare qu’ils cessent d’avoir des relations sexuelles, par gêne et
par honte. Leur image corporelle en souffre et beaucoup d’hommes
déclarent se sentir moins séduisants. La tendresse peut disparaître en même
temps que le sexe : que se passera-t-il s’il vous fait un câlin, que vous en
attendez davantage et qu’il ne peut pas vous le donner ? En attendant, vous
êtes nerveuse à l’idée de lui proposer de faire l’amour, de crainte qu’il n’y
soit pas prêt. Pour certains, cette attitude signifie que vous ne voulez pas
avoir de rapports sexuels avec un homme dont le pénis a changé.
L’expérience de chaque homme est différente ; elle reflète sa
personnalité et ses capacités d’adaptation. Comme toujours, les couples qui
discutent ouvertement de la situation survivent à l’épreuve et parviennent à
se frayer un chemin vers une nouvelle sexualité, plus douce et moins axée
sur la pénétration, mais aussi plus affectueuse et intime. La communication
est essentielle, et vous trouverez de nombreuses informations sur la manière
d’aborder des sujets sensibles ici. Voici ce que certaines femmes m’ont dit
de leur expérience avec des partenaires ayant subi une opération de la
prostate :
— Le jour où on a diagnostiqué un cancer de la prostate à mon mari, et
que nous avons su qu’il devait être opéré, notre médecin nous a
recommandé de partir pendant une semaine et de faire l’amour autant que
possible. À l’époque, nous avions du mal à gérer cette situation sur le plan
émotionnel, et cela ne nous faisait guère envie. Quand j’y repense
aujourd’hui, nous aurions dû suivre les conseils du médecin !
— Mon mari est aigri, sexuellement parlant. Il appelle son sexe la
« crevette ». Il se dénigre en permanence et pense que, maintenant qu’il n’a
plus des érections d’acier, sa vie est finie. J’essaie de faire preuve de
compassion, mais je trouve cela agaçant et un peu pathétique. Les femmes
ne se comportent pas comme ça après une hystérectomie.
— Il s’est mis à pleurer sur son sort. Surtout lorsqu’il a compris que son
impuissance n’était pas temporaire et que sa sensibilité était fortement
réduite. Heureusement, au fil des ans, il a appris à apprécier de nouveau le
sexe en prêtant plus attention à des choses comme les baisers, le sexe oral et
les caresses. Aujourd’hui, nous allons bien.
— Le cancer de mon partenaire était très agressif et cela vous donne
une énorme leçon de réalisme. Sa vie a bien plus d’importance pour nous
que notre sexualité. C’est toujours le cas. Je pense que nous sommes tous
les deux très heureux de ce que nous avons, compte tenu de ce qu’il a
traversé.
— Une fois que j’ai compris qu’il n’allait pas mourir, je me suis
secrètement réjouie. La pénétration m’avait fait souffrir pendant des années
et je faisais semblant d’aimer le sexe alors qu’en réalité, j’en étais venue à
le redouter. L’idée de ne plus jamais devoir connaître de pénétrations me
rend heureuse, pas triste.
— Bien sûr, ses érections ne sont plus ce qu’elles étaient, mais nous ne
nous plaignons pas. Pourtant, je sais que le sexe a changé pour lui, et cela
me rend triste. Ses orgasmes sont beaucoup moins intenses. Il dit que c’est
comme la différence entre un baiser voluptueux et un baiser de papillon. Je
me sens parfois blessée qu’il n’apprécie plus autant de faire l’amour. J’ai
l’impression de ne plus être assez sexy. Évidemment, je sais que cela n’a
rien à voir avec moi et que tout est lié aux effets secondaires de l’opération.
— Peut-être que, si nous avions été plus jeunes, nous n’aurions pas
aussi bien réagi. Nous avons tous les deux plus de 60 ans et sommes mariés
depuis quarante ans, et nous nous donnons tant d’amour et de respect que je
n’ai pas l’impression de manquer de quoi que ce soit.

1. « Parlons franc », https://www.franktalk.org/ – en anglais uniquement.


2. Marabout, 2011.
CHAPITRE 8

Les sex-toys, une solution


à (presque) tous
vos problèmes
Le monde se divise entre ceux qui ont utilisé des sex-toys et les autres.
J’ai découvert les vibromasseurs – en l’occurrence, le « masseur de dos » de
ma grande sœur, caché au fond d’un placard – quand j’avais 15 ans. Il m’a
offert mon premier orgasme – une expérience révélatrice et intense qui a
changé ma vie. (Même si la première chose que j’ai faite par la suite a été
de vérifier que je ne m’étais pas fait pipi dessus. Pourquoi n’enseigne-t-on
pas ces choses-là à l’école ?)
Comme la plupart des femmes qui ont eu recours à un vibromasseur, je
n’ai jamais eu de regrets. Quand mon heure sera venue de frapper aux
portes du paradis, je vérifierai s’ils ont des vibromasseurs, là-haut. Si ce
n’est pas le cas, je ferai demi-tour : je ne conçois pas la sexualité sans sex-
toys.
Pourtant, toute une génération de femmes, aujourd’hui âgées de 40 ans
et plus, a raté la révolution du vibromasseur sans jamais réussir à la
rattraper. Une récente étude britannique portant sur 2 000 femmes au-delà
de 40 ans a révélé qu’un peu plus d’un quart d’entre elles possédaient un
vibromasseur et que 68 % n’avaient aucun jouet sexuel. Seules 30 % ont
déclaré que les sex-toys jouaient un rôle utile dans le couple. Le contraste
avec les femmes plus jeunes est frappant : un quart d’entre elles en
détiennent actuellement au moins trois.
Lors de mes recherches sur la sexualité après 50 ans, j’ai vu, moi aussi,
émerger de l’apathie plutôt que de l’enthousiasme quand j’ai posé la
question suivante : « Utilisez-vous des sex-toys ? »
— Je ne m’embête pas avec ce genre de choses.
— Mon mari en a ramené un à la maison, une fois, mais je ne pense pas
que nous l’ayons jamais utilisé. Je ne sais pas pourquoi on en fait tout un
plat.
— Je n’ai jamais vraiment compris ces histoires de vibromasseur. J’ai
un mari, alors à quoi ça me servirait ?
Les femmes qui ont répondu « non » à ma question ont également
estimé avoir une sexualité peu satisfaisante. Cela ne me surprend pas le
moins du monde.
Si vous avez plus de 50 ans et ne possédez pas de vibromasseur, l’achat
et l’utilisation d’un sex-toy vous garantiront presque à coup sûr une
sexualité plus épanouie. Aux États-Unis, environ 50 % des femmes ont déjà
utilisé un vibromasseur, et elles ont tendance à faire état d’une meilleure
excitation, d’un meilleur désir et de meilleurs orgasmes.
Si vous n’avez jamais eu d’orgasme, votre meilleure chance d’en
connaître est le vibromasseur. Si vous n’avez jamais eu d’orgasme pendant
la pénétration, c’est un vibromasseur qui vous y mènera. Si vous n’avez
jamais eu d’orgasme avec votre partenaire, le meilleur moyen de jouir enfin
est d’inviter votre vibromasseur dans votre couple. Si vous voulez obtenir
un orgasme plus rapidement, le vibromasseur est votre meilleur allié. Pour
la plupart des femmes, rien – pas même le cunnilingus – ne peut nous
amener à l’orgasme plus facilement et plus efficacement que la vibration.

Les autres avantages du sex-toy


À mesure que votre corps change, l’apparition des troubles sexuels va
de pair avec celle des soucis de santé. Mais pour chaque problème, il existe
une solution – et souvent, celle-ci prend la forme d’un sex-toy.
Si vous aviez l’habitude de vous masturber avec vos doigts, cela peut
devenir impossible si vous avez des faiblesses dans les poignets ou que
vous souffrez d’arthrite. Aujourd’hui, les vibromasseurs légers résolvent ce
problème : il suffit d’appuyer sur un bouton.
Si vous êtes célibataire ou que vous n’avez pas de relations sexuelles
avec votre partenaire, ces objets vous permettent de rester en bon état de
marche, tout en vous offrant la satisfaction sexuelle. Se masturber
régulièrement présente d’énormes bénéfices physiques et psychologiques.
En effet, les orgasmes réduisent l’anxiété et préviennent la dépression. « Si
on ne s’en sert pas, ça s’use ! affirme la sexothérapeute Victoria Lehmann
en évoquant les organes génitaux. Si vous n’avez pas de rapports sexuels
réguliers, vous devez maintenir la réactivité de votre appareil génital en
massant la paroi vaginale avec un sex-toy. Sinon, quand vous aurez de
nouveau des rapports avec pénétration, cela risque d’être assez
désagréable. »

Et attendez, ce n’est pas tout !


Même si vous êtes en couple et que vous avez des relations sexuelles
avec votre partenaire, les sex-toys sont indispensables. Si vous passez par
une phase où vos rapports se raréfient ou disparaissent, ces objets
entretiennent la stimulation sexuelle qui accroît la circulation sanguine,
permettant ainsi de lutter contre la sécheresse et la perte d’élasticité des
parois vaginales, lesquelles sont devenues douloureuses. En l’absence de
rapports réguliers avec votre conjoint, pratiquez en solo.
La plupart des femmes se masturbent rapidement et efficacement à
l’aide d’un vibromasseur. Il est beaucoup plus difficile d’atteindre
l’orgasme avec un partenaire, parce qu’on a alors affaire à une personne
réelle. Quelqu’un à qui il faut penser et dont on doit se soucier. Votre
vibromasseur ne sera pas vexé si vous le positionnez vers le haut ou le bas,
ou si vous le manipulez de telle ou telle façon. Le sexe en solo est un acte
égoïste – le meilleur de tous –, et c’est pourquoi les femmes mûres le
pratiquent plus souvent qu’elles n’ont de rapports avec leur partenaire. Peu
importe la façon dont vous jouissez : en définitive, avec l’âge, plus vous
avez d’orgasmes, mieux c’est.
Les sex-toys procurent une stimulation spécifique et contrôlable : vous
pouvez leur faire adopter la position qui correspond le mieux à vos besoins,
contrairement aux doigts, à la langue et au pénis – ce qui est très pratique
quand on a du mal à atteindre l’orgasme. Ils sont encore plus efficaces pour
accélérer l’excitation car leurs vibrations font circuler rapidement le sang
vers les zones érogènes.
Si les érections de votre partenaire ne sont pas assez fermes, ou si l’un
de vous met trop de temps à atteindre l’orgasme, les vibromasseurs vous
feront basculer à coup sûr vers la jouissance. Le simple fait de savoir qu’il
existe un moyen infaillible d’avoir un orgasme sans dépendre de la
performance du pénis de votre conjoint peut rendre le sexe beaucoup plus
agréable pour vous deux.
Enfin, les sex-toys introduisent de la variété dans la sexualité et
constituent un moyen sûr, peu coûteux et simple de faire l’amour. Il existe
une gamme incroyable de produits. Les jouets actuels ne se contentent pas
de vibrer, ils tournent, pénètrent, virevoltent, lèchent et stimulent des zones
dont les générations précédentes ignoraient l’existence. Ils se déguisent en
lampe de chevet, lampe de poche, rouge à lèvres, téléphones portables,
iPods et canards en caoutchouc. Il existe des jouets pour la bouche, les
fesses, les seins, les tétons, le pénis, le périnée, le vagin, le clitoris et
l’urètre. Certains vibromasseurs sont si petits qu’on peut les cacher dans un
sac à main, et d’autres sont si volumineux qu’ils ressemblent à un rouleau à
pâtisserie.

Les sex-toys modernes sont plus efficaces parce


qu’ils sont conçus par des femmes
Et je fais partie des femmes en question. Au fil des ans, j’ai été
consultante pour plusieurs entreprises et je suis aujourd’hui à la tête de deux
lignes de produits – Supersex et Edge – pour le compte d’une entreprise
appelée Lovehoney qui opère en Australie, aux États-Unis, au Royaume-
Uni et dans d’autres pays européens. Ces gammes rassemblent une
cinquantaine de produits au total, et je pourrais vous raconter une anecdote
amusante au sujet de presque chacun d’entre eux (malheureusement, ceci
fera l’objet d’un autre livre : j’ai encore trop d’éléments à vous exposer
dans celui-ci). Certains de ces jouets sont spécialement conçus pour les
femmes mûres ; si vous avez envie d’y jeter un coup d’œil, il s’agit des
produits « Soft Feel » et vous les trouverez sur mon site Internet,
traceycox.com.
De nombreux détaillants de sex-toys font désormais appel à des
créatrices. Comparez les hochets noirs et durs d’antan avec les jouets
actuels, sophistiqués et doux comme du velours, et vous saurez que des
femmes sont intervenues dans leur conception.

Comment choisir le sex-toy qui vous va


Où allez-vous vous en servir ? Quelle partie du corps voulez-vous
stimuler ? Le clitoris, le vagin, vos tétons, le point G ? Voulez-vous
l’utiliser seule ou avec votre partenaire ? Pour la pénétration ou uniquement
pour stimuler votre clitoris ? Les tissus vaginaux deviennent plus délicats
avec l’âge et, même si vous étiez une adepte de la pénétration, ce n’est plus
forcément d’actualité. Dans ce cas, n’achetez pas plus de jouets que vous
n’en utiliserez. À force de matraquage, beaucoup de femmes se laissent
convaincre que les vibrations du « Rabbit » – le vibromasseur le plus
célèbre du monde – sont les plus efficaces. Et, en effet, elles sont fabuleuses
si vous voulez insérer le manche de ce jouet dans votre vagin et stimuler
votre clitoris avec ses « oreilles ». Mais si vous ne vous servez que des
oreilles vibrantes, vous gaspillez la partie la plus chère de ce sex-toy.
Comment se masturber
Tout le monde sait se masturber, non ? En réalité, je parie que bon nombre
d’entre vous n’ont jamais exploré leur propre corps. Si vous êtes dans ce cas, lisez
attentivement cette description des trois méthodes les plus populaires pour la
masturbation féminine.

En général, pour profiter d’une séance de sexe en solo, on commence par


regarder du porno ou un film coquin, on lit un livre érotique, ou bien on se repasse
dans la tête un fantasme torride ou d’anciens ébats. Si vous prenez des médicaments
ou que vous souffrez d’une maladie, choisissez le moment de la journée où vous vous
sentez le mieux et (évidemment) où vous risquez le moins d’être interrompue.

Vous remarquerez qu’aucune des techniques qui suit n’implique d’introduire quoi
que ce soit dans le vagin. En effet, 80 à 90 % des femmes n’ont pas recours à la
pénétration lorsqu’elles se masturbent. Mais si c’est votre truc, n’hésitez pas (dans ce
cas, le jouet « Rabbit » est le plus indiqué).

Avec un vibromasseur
Il va de soi que tous les vibros ne fonctionnent pas de la même manière, alors
lisez bien le mode d’emploi au préalable (s’il n’est pas fourni avec votre jouet, vous le
trouverez généralement en ligne sur le site de la marque, souvent accompagné d’une
vidéo). La technique de base consiste à presser fermement l’objet contre les lèvres
fermées du vagin et à le maintenir sur cette zone en variant la pression jusqu’à
atteindre l’orgasme. Essayez de le faire debout, assise jambes écartées, ou couchée.
Voici une autre méthode : debout jambes écartées, tenez le vibromasseur immobile
devant vos parties génitales et bougez d’avant en arrière, tout en vous frottant contre
lui. Les mouvements circulaires sont également très efficaces. Vous pouvez aussi
vous agenouiller par terre et vous accroupir sur le jouet.

Ajustez l’intensité en plaçant votre main sur le jouet pour absorber les vibrations,
puis en la retirant quand vous voulez qu’elle s’accroisse de nouveau. Essayez de
l’incliner pour qu’il fasse saillie sur le côté du clitoris en faisant tampon avec les
grandes lèvres. Ou bien mettez un tissu doux entre le vibro et votre clitoris. Vous
pouvez aussi essayer de poser votre majeur sur le clitoris et mettre le vibrateur par-
dessus.

Avec les doigts


Si vous ne voulez pas utiliser de sex-toy, si vous n’en avez pas ou que vous
préférez vous servir de vos doigts, allongez-vous sur le lit, les genoux relevés et les
jambes écartées, ou asseyez-vous jambes croisées, le dos contre la tête du lit ou le
mur. Essayez de presser la plante de vos pieds l’une contre l’autre pour accroître la
tension dans l’aine.

Certaines femmes sont si sensibles qu’elles se caressent à travers leur culotte ;


certaines aiment la stimulation clitoridienne directe, d’autres la préfèrent indirecte.

Appliquez beaucoup de lubrifiant sur votre doigt ou votre vulve et déplacez votre
majeur de haut en bas sur le clitoris, ou faites des cercles lents tout autour s’il est trop
sensible. Commencez par une caresse légère, vous pourrez toujours augmenter la
pression plus tard. Vous pouvez aussi caresser d’un côté à l’autre.

La plupart des femmes optent pour un rythme régulier. Comme le clitoris se


dessèche très facilement, ajoutez du lubrifiant au fur et à mesure, ou léchez-vous les
doigts régulièrement.

La technique du frottement
Vous vous souvenez de l’époque où vous étiez trop jeune pour aller « jusqu’au
bout », mais où vous vous excitiez en vous frottant contre la jambe et la hanche de
votre partenaire ? Il s’agit de la même technique.

En général, cela consiste à tenir un objet immobile devant vous et à frotter votre
sexe contre lui. Allongez-vous sur le ventre en pressant fermement vos parties
génitales contre le lit, insérez un oreiller ou un coussin entre vos jambes et frottez-
vous contre lui. Ou encore, allongez-vous sur le dos, une couverture ou un oreiller
entre les jambes, et tenez chaque côté de l’oreiller afin de maintenir la pression.
Certaines femmes utilisent encore leurs doigts, mais se servent d’un oreiller ou serrent
les jambes pour augmenter la pression.

Vous devrez vous entraîner, et peut-être « disposer » autrement vos parties


génitales pour que le frottement soit agréable, en gardant un rythme régulier et
vigoureux jusqu’à l’orgasme. Il est également courant de placer une main en forme de
coupe sur toute la zone génitale et de la déplacer tout en se frottant contre un oreiller.

Quand allez-vous l’utiliser ?


Les vibromasseurs droits prennent beaucoup de place dans votre valise
lorsque vous voyagez, et les vibros de poche se glissent discrètement dans
votre trousse de maquillage. Qui est susceptible de vous entendre ? Le jouet
doit-il être très silencieux ? Vous avez des enfants et des petits-enfants
fouineurs et vous avez besoin de le « déguiser » ? Les vibros droits peuvent
facilement passer pour des masseurs dorsaux.

Quelle puissance ?
La sensibilité des nerfs diminuant avec l’âge, optez pour un jouet plus
puissant que celui dont vous aviez besoin initialement et réglez la vibration
au niveau le plus bas. Vous pouvez toujours l’atténuer en plaçant votre main
sur le sex-toy pour absorber l’excès de vibrations.

Combien voulez-vous y mettre ?


De façon générale, mettez plus cher dans des produits que vous êtes
susceptibles d’utiliser fréquemment – vibromasseurs, lubrifiant, etc. – que
dans des jouets qui ne vous servent qu’à ajouter un peu de variété de temps
à autre. Il n’est pas nécessaire d’avoir un budget élevé pour obtenir un bon
niveau de qualité : il existe de nombreux sex-toys de milieu de gamme bien
conçus, fabriqués avec des matériaux de qualité et sans danger pour le
corps. La plupart des produits sont désormais rechargeables, donc sans
piles, et ils durent des années.
Certains détaillants – dont Lovehoney, qui fabrique ma gamme – offrent
une garantie de remboursement à 100 % si vous n’êtes pas satisfaite. Et,
oui, cela signifie que vous pouvez les sortir de l’emballage et les essayer
véritablement. (Ils recyclent les produits retournés, au cas où vous vous
poseriez la question !) C’est pratique, car cela vous permet de tester des
produits plus chers et d’expérimenter davantage.

Où acheter des sex-toys


Si vous habitez en ville, entrez « sex-shops accueillants pour les
femmes » dans votre moteur de recherche, et vous obtiendrez probablement
l’adresse de plusieurs magasins agréables où vous ne serez pas intimidée,
tenus par des femmes qui s’y connaissent réellement et ne sont pas gênées
de parler de leurs besoins sexuels. Sinon, comme pour tout ce qui se fait de
nos jours, vous trouverez le meilleur choix, le meilleur prix et la meilleure
confidentialité sur le site Internet des détaillants les plus connus.

Quelques facteurs à prendre en compte avec l’âge


Le jouet est-il fabriqué dans un matériau non toxique et sans danger
pour le corps ?
Est-il doux et ferme au toucher, plutôt que dur ?
Les boutons sont-ils faciles à enfoncer ?
Est-il léger ?
Est-il ergonomique et agréable à tenir ?
Est-il simple à utiliser ? S’il est rechargeable, vous aurez besoin d’un
ordinateur et d’un chargeur USB (c’est facile, il suffit de le brancher sur
une prise de votre ordinateur).
Les commandes sont-elles faciles à voir sans lunettes ?
Combien de temps la batterie tient-elle ? Il ne faut surtout pas qu’elle
vous lâche au moment crucial.

Achetez en toute sécurité


Joan Price est une éducatrice sexuelle américaine respectée qui écrit et
blogue sur la sexualité des « seniors » depuis 2005 (elle a publié plusieurs
ouvrages majeurs sur le sexe pour les « grands » : je vous conseille de
commencer par Naked at Our Age 1). Joan est une grande fan des sex-toys,
mais uniquement de ceux qui sont sûrs, car « personne ne veut d’un produit
qui secrète des produits chimiques toxiques à proximité des muqueuses
délicates des organes génitaux ». Je suis tout à fait d’accord. Voici ce que je
recommande à toutes les femmes avant d’acheter un sex-toy :
Reniflez-le. S’il dégage une odeur de produits chimiques ou de
plastique, passez votre chemin. Un jouet de bonne qualité ne doit pas
avoir d’odeur.
Vérifiez qu’il est constitué de matériaux non poreux : verre, silicone,
acier ou plastique de qualité médicale.
Ne pensez pas qu’un préservatif puisse faire barrière contre les
mauvais matériaux. Beaucoup d’éducateurs sexuels (moi y compris) ont
déclaré que, en enfilant un préservatif sur le sex-toy, vous vous
protégiez des matières toxiques. En fait, ce n’est pas vrai. Mea culpa !

Les jouets qui vont transformer votre vie sexuelle


Voici mes recommandations concernant les sex-toys que vous pourriez
apprécier et qui sont particulièrement adaptés au corps des plus de 50 ans.
Mais n’oubliez pas ce que vous avez déjà tout dans votre panoplie : les
écharpes et les bas sont parfaits pour se bander les yeux ou s’attacher, une
jolie lingerie est excellente pour l’image de soi et pimente n’importe quelle
séance de sexe, les huiles de massage et les bougies créent une ambiance et
un décor propices aux ébats.
Dans la plupart des cas, je vais évoquer des catégories de jouets plutôt
que de nommer des marques spécifiques, pour la simple raison que de
nombreux produits et détaillants de sex-toys disparaissent rapidement.

Les indispensables
Un lubrifiant de bonne qualité
Le lubrifiant permet d’accroître les sensations dans presque toutes les
situations, mais c’est un must absolu dès lors qu’il s’agit de pénétration
(avec les doigts, un jouet ou le pénis) après 50 ans. À l’instar des sécrétions
vaginales, les lubrifiants adhèrent à la paroi vaginale et réduisent les
frottements indésirables causés par la minceur et la sécheresse des
muqueuses.
Les lubrifiants à base d’eau ont l’avantage de n’altérer ni les
préservatifs ni les jouets, mais ceux à base de silicone durent plus
longtemps. Ils sont idéaux si vous êtes sensible – ils ne risquent pas de
provoquer de candidose – et n’ont pas de goût. De plus, quand ils sèchent,
ils se pulvérisent au lieu de coller. Les lubrifiants à base d’huile sont très
hydratants et agissent longtemps, mais ils peuvent être très salissants (pour
vous et vos vêtements).
Renoncez aux produits bon marché – ils sont susceptibles de contenir
des ingrédients très irritants comme la glycérine, le pétrole, les parabènes,
le nonoxynol-9, le propylène glycol, la benzocaïne et le gluconate de
chlorhexidine. Mettez-y un peu plus cher et lisez les étiquettes.
Attentivement.
Boules de Kegel ou kit d’exercice de Kegel
Outre les rapports sexuels réguliers ou un rajeunissement vaginal par
laser (voir ici pour en savoir plus), la pratique assidue des exercices de
Kegel reste l’un des moyens les plus efficaces de maintenir vos organes
sexuels en bonne santé. Autre avantage : plus les muscles de votre plancher
pelvien sont toniques, plus vos orgasmes vous paraîtront intenses.
Si vous avez eu des enfants, on vous aura fait la leçon sur l’importance
de travailler régulièrement votre périnée. Il s’agit essentiellement de
contracter et de relâcher les mêmes muscles que ceux que vous serrez pour
arrêter l’écoulement de l’urine.
Vous pouvez les faire sans équipement, mais ce sera plus efficace si
vous avez un objet à serrer, car cela vous oblige à effectuer l’exercice
correctement (en serrant le muscle pubo-coccygien plutôt que les muscles
de l’anus et des cuisses).
Les boules de Kegel, que vous insérez au fond du vagin, sont lestées
pour améliorer encore davantage le tonus musculaire pendant les exercices.
Vous pouvez les acheter sous forme de boules simples, doubles ou de kits
qui augmentent en taille et en poids. Certaines boules vibrent pour vous
offrir un maximum d’excitation pendant l’exercice, d’autres sont high-tech
– elles émettent des impulsions électriques ou vous permettent de suivre vos
progrès sur votre smartphone.

Ceux que vous allez aimer


Le gel orgasmique
Les gels orgasmiques contiennent des produits tels que l’arginine et le
menthol, qui permettent d’améliorer les sensations et de maximiser les
possibilités d’orgasme pendant la masturbation ou les rapports avec votre
partenaire. Appliquez-le autour du clitoris. Ces gels créent une sensation de
chaleur et augmentent l’afflux sanguin.
Les vibromasseurs droits
Ce n’est pas pour rien que les vibros droits figurent au top de ce
palmarès. Ils sont puissants, et nous sommes nombreuses à avoir besoin de
vibrations plus fortes qu’autrefois. Ils couvrent une plus grande surface que
d’autres jouets où les vibrations sont plus ciblées – ce qui est un avantage
dans la mesure où nos terminaisons nerveuses ne sont plus aussi sensibles
qu’elles l’étaient – et ils sont idéaux pour la stimulation externe, au cas où
les muqueuses seraient trop fragiles ou sèches.
Ils fonctionnent sur piles, batterie ou secteur. Ces derniers sont un
excellent investissement (j’ai le mien depuis quinze ans). Leurs vibrations
sont régulières et d’une puissance incroyable, au point que vous pouvez
véritablement vous en servir pour vous masser le dos ! Les vibromasseurs
électriques ont été inventés avant les fers à repasser et les aspirateurs – c’est
bon de voir que quelqu’un avait des priorités ! – et le Magic Wand
d’Hitachi reste le vibromasseur le plus populaire du monde.
Les vibros qu’on branche sur le secteur ont tendance à être plus lourds
que leurs équivalents rechargeables ou à piles, et ils sont plus coûteux. Mais
pas de panique ! Il existe de nombreux vibros droits très bien conçus qui ne
fonctionnent pas sur le secteur et qui ont quand même la pêche.
Les vibromasseurs de poche
Ils ressemblent à de gros tampons mais sont assez petits pour être
emportés partout, et suffisamment puissants pour assurer une bonne
stimulation du clitoris. Ils sont également idéaux pour vous caresser les
mamelons ou le pourtour de l’anus – partout où vous avez envie d’un petit
coup de fouet !
Peu coûteux, polyvalents et de forme rassurante (rien de phallique dans
ces objets), les vibros de poche sont un choix parfait si vous n’avez jamais
utilisé de sex-toy. Vous pouvez aussi vous en servir pour vous mettre dans
l’ambiance avant une partie de jambes en l’air. Si vous voulez prendre de
l’avance, rendez-vous aux toilettes, votre petit vibro en poche, et laissez la
magie opérer.
Les vibromasseurs clitoridiens
Tout ce qui vibre permet de stimuler le clitoris, mais il existe des jouets
spécialement conçus à cet effet. Les vibromasseurs de poche en sont un
exemple. Tout comme les vibromasseurs clitoridiens en forme de galet qui
tiennent dans la paume de votre main. Ils sont petits, de forme ovale, et
arrondis afin de couvrir la zone labiale. Si votre clitoris est devenu plus
sensible avec le temps, ils vous combleront car leurs vibrations sont plus
douces.
Les vibromasseurs clitoridiens à succion sollicitent le clitoris sans
même le toucher. Ils recourent à une nouvelle technologie à impulsions
d’air qui produit une succion douce et des vibrations légères, offrant une
stimulation entièrement différente des vibros classiques. Le plus connu est
le Womanizer, bien que d’autres marques commencent à émerger. À essayer
sans hésiter si vous êtes super sensible.
Les vibromasseurs « lapin »
Quand on pense à un vibromasseur, l’image du lapin est ce qui vient
naturellement à l’esprit la plupart du temps. Si vous avez plus de 50 ans et
que l’utilisation d’un sex-toy vous rebute, c’est probablement pour cette
raison. Quand on est jeune et fan de pénétration, l’idée d’un gros pénis qui
tournoie pour stimuler la paroi vaginale semble paradisiaque. Avec l’âge,
ces étranges perles tourbillonnantes évoquent simplement la douleur. Les
« oreilles » vibrantes du lapin sont positionnées de manière à agir sur le
clitoris pendant l’insertion de la hampe. À mon avis, il existe d’autres
vibros mieux adaptés aux femmes plus âgées (voir ci-dessus), mais si tout
cela vous inspire, foncez !

Les meilleurs sex-toys pour lui


Avec l’âge et l’altération de la circulation sanguine, les hommes ont
plus de mal à avoir des érections et à les maintenir. Comme nous, ils
mettent aussi plus de temps à s’exciter et ont besoin de davantage de
stimulation. Heureusement, les sex-toys sont d’une grande aide dans ce
domaine.
Le manchon de masturbation ou « stroker »
Il s’agit d’une invention simple, mais ingénieuse, qui a révolutionné la
masturbation et les préliminaires aux rapports sexuels. Ils existent depuis
toujours (vous avez peut-être entendu parler de la marque Fleshlight, qui
propose des strokers imitant de faux vagins). Aujourd’hui, les strokers sont
très discrets : ils se présentent sous forme de tubes souples, généralement
texturés, qui enserrent le pénis pour le stimuler.
Il suffit de déposer une noix de lubrifiant à l’intérieur, de l’enfiler sur le
pénis et de le faire monter et descendre à l’aide de la main. Grâce à ce
manchon, même les plus novices obtiendront des résultats spectaculaires.
Les anneaux péniens
Ils se présentent sous diverses formes, mais tous se glissent autour du
pénis jusqu’à enserrer confortablement sa base. Le principe : ils
emprisonnent le sang dans les corps caverneux pour renforcer l’érection –
avec des résultats variables. Mais beaucoup d’hommes aiment les utiliser.
Ils donnent l’impression que quelqu’un leur presse le pénis, toujours en
douceur, et peuvent aider à retarder l’orgasme et à le rendre plus puissant.
Les masseurs prostatiques
Beaucoup d’hommes âgés s’inquiètent pour leur prostate, mais cet
organe constitue aussi, sexuellement parlant, une zone extrêmement
sensible – autrement dit, l’équivalent masculin du point G.
Les masseurs prostatiques, qui se présentent eux aussi sous une
multitude de formes et de modèles vibrants ou non, remportent un vif
succès auprès des hommes d’un certain âge. Non seulement ils les aident à
atteindre des orgasmes puissants, mais ils contribuent également à stimuler
l’afflux sanguin dans le pénis, ce qui peut se traduire par des érections plus
fermes.
Lisez mon guide sur le massage de la prostate (ici) avant d’utiliser un
masseur prostatique pour la première fois. Vous y trouverez des conseils sur
la façon de préparer votre partenaire à l’insertion de ce jouet, mais aussi sur
la zone que vous ciblez.
Une fois l’objet inséré, vous (ou lui) n’avez qu’à tenir l’extrémité du
masseur. Commencez par le caresser autour de la zone interne afin d’isoler
l’endroit qui l’excite le plus. En général, plus vous appliquez de pression
sur la prostate, plus ce sera efficace. Tentez aussi des mouvements de haut
en bas, rapides ou lents, et ajoutez une stimulation orale ou manuelle afin de
procurer à votre conjoint un orgasme qu’il n’oubliera pas de sitôt.

Des jouets à utiliser en couple


Les petits vibros classiques
Les vibromasseurs à l’ancienne sont minces et cylindriques, avec un
sommet arrondi. Ils sont bon marché et leur forme transmet bien les
vibrations. Ils sont solides et, surtout, adaptés aux couples. Votre partenaire
les appréciera parce qu’ils sont petits, mais ressemblent suffisamment à un
pénis pour qu’il se persuade que c’est votre idée de la taille « parfaite »
d’un sexe masculin.
Non intrusifs, ces jouets sont faciles à positionner entre vous deux, sur
votre clitoris, si vous voulez avoir un rapport avec pénétration. Vous pouvez
les utiliser sur toutes vos zones érogènes – tétons, fesses, etc. – et, comme
ils sont petits, ils sont idéaux pour une pénétration en douceur.
Les plugs anaux
Non seulement les plugs anaux peuvent aider votre partenaire à obtenir
une érection mais, si la pénétration vaginale vous fait mal, ils vous offrent
un autre moyen d’excitation. La stimulation anale est un phénomène auquel
beaucoup de gens réagissent instinctivement de manière négative mais, une
fois qu’on l’a essayée, elle figure souvent sur la liste des « activités
régulières ».
Ces plugs constituent un bon point de départ. Ils se présentent sous la
forme d’un petit pénis qui aurait trop mangé – plus enflé au milieu, avec
une extrémité évasée (pour éviter qu’il ne disparaisse vous savez où : le
vagin possède une « butée » absente dans le rectum). Après avoir inséré le
plug (avec beaucoup de lubrifiant, et en prenant du temps pour laisser
monter l’excitation de votre partenaire), vous le laissez simplement en place
pendant les rapports oraux ou la pénétration pour ajouter un piment
érotique. Ils vous font sentir agréablement « remplis » et exercent une
pression sur tout le reste (le rectum possède une paroi commune avec le
vagin). Vous pouvez acheter des plugs vibrants ou insérer en plus un petit
vibro si la sensation vous plaît (sans le lâcher, sauf si son extrémité est
évasée).
Godemichés et godes ceinture
Ils sont conçus pour la pénétration vaginale et anale (s’ils ont une base
évasée) et sont extrêmement polyvalents. Ils existent dans toutes sortes de
matériaux et, mieux encore, toutes sortes de tailles. (La différence entre un
gode et un vibromasseur, au fait, c’est que les godes ne vibrent pas.)
Si votre conjoint a des problèmes d’érection et que vous êtes adepte de
la pénétration, ces « pénis » prêts à l’emploi offrent une alternative
précieuse pour tous les deux. Si vous aimez la pénétration mais que le pénis
de votre conjoint vous paraît trop gros, achetez un gode de plus petite taille.
Les godemichés à harnais (généralement appelés « godes ceinture ») sont
une autre possibilité. Le harnais se fixe autour des hanches et des cuisses, et
le gode se situe au niveau du pubis. Pour lui, cela constitue une érection
instantanée – à moins que vous ne souhaitiez l’utiliser vous-même pour
pénétrer votre partenaire.
Les godemichés sont parfaits pour les jeux de rôle. Les plus esthétiques
sont en verre, et vous pouvez les chauffer ou les rafraîchir avant de les faire
rouler partout sur le corps.
Les kits de bondage « soft »
Lorsque les libidos sont en berne, il faut davantage qu’un rapport en
position du missionnaire pour les relancer. Les jeux de bondage peuvent
vous sortir de la routine sexuelle en inversant les rapports de pouvoir et en
ajoutant une touche d’excitation bienvenue. Les menottes en peluche rose
peuvent sembler ridicules sur les poignets de personnes âgées, et l’acier
paraître froid et menaçant. Les kits de bondage « soft » sont fabriqués dans
un matériau confortable et se fixent généralement avec du velcro, ce qui les
rend aisés à enfiler et à retirer. Ils sont également peu coûteux.
Les œufs vibrants
Choisissez-en un petit, en silicone et doté d’une télécommande, et vous
disposerez d’un stimulateur sans pareil. Enduisez l’œuf de lubrifiant,
insérez-le au fond du vagin, puis remettez la télécommande à votre
partenaire pour qu’il puisse l’allumer – et vous par la même occasion –
quand et où il le souhaite.
La plupart des femmes rebutées par la pénétration peuvent utiliser des
œufs vibrants. Contrairement au pénis, qui se déplace d’avant en arrière,
l’œuf reste en place une fois inséré et vibre avec douceur (si la sensation est
désagréable, c’est peut-être parce qu’il n’est pas inséré assez haut).
Les vibromasseurs du point G
Si vous avez des relations sexuelles douloureuses et que la pénétration
pose problème, passez votre chemin. Sinon, offrez-vous des orgasmes
totalement différents et très intenses grâce à ces jouets.
Si les vibromasseurs du point G sont très populaires, ce n’est pas par
hasard : il est notoirement difficile d’atteindre le fameux « point G » avec
les doigts ou le pénis. Ces vibromasseurs sont courbés et sculptés
spécialement à cette fin et parfaits pour les deux sexes. (La question se pose
encore de savoir s’il existe ou non un « point G », mais la paroi avant du
vagin – la partie située sous le ventre – réagit de manière très sensible à la
stimulation. Quand j’écris « le point G », je parle de cette zone.)
Le vibromasseur du point G s’utilise de façon différente des autres
vibros. Allongez-vous sur le dos avec les genoux relevés et un oreiller sous
les fesses, étendez-vous sur le ventre, ou mettez-vous à quatre pattes.
Appliquez beaucoup de lubrifiant puis insérez doucement le vibromasseur
en le faisant pénétrer de 2,5 à 7,5 cm à l’intérieur. Dirigez-le vers le haut du
vagin (comme si vous visiez votre ventre) et faites bouger le vibro d’avant
en arrière ou en cercles, en maintenant une pression ferme et répétitive.
Ne paniquez pas si vous avez envie de faire pipi : cela n’arrivera pas.
C’est parce que vous appuyez sur l’urètre (le tube qui transporte l’urine).
Détendez-vous jusqu’à ce que la sensation soit passée et vous atteindrez (je
l’espère !) l’orgasme.
Les cales, rampes et autre mobilier érotique
Vos parties génitales sont en pleine forme, c’est tout le reste qui vous
lâche ? Si vous avez des problèmes de genoux ou de dos, des raideurs
articulaires ou de l’arthrite, partez en quête de « mobilier érotique » (ou
consultez le site de Liberator, la marque la plus connue). On trouve toutes
sortes de mobilier érotique, des chaises longues luxueuses (et coûteuses)
aux coussins de formes bizarres qui vous soutiennent là où vous en avez
besoin. Les « cales » et les « rampes » – imaginez une tranche de gâteau –
se glissent sous les fesses, les genoux ou les coudes pour vous aider à vous
mettre en position pour le sexe ou le rendre plus confortable.
Si vous ne voulez pas investir, inspirez-vous de ces objets et utilisez les
accessoires que vous avez déjà chez vous. Le simple fait de placer des
oreillers fermes sous différentes parties de vos corps respectifs peut changer
la donne : au lieu d’une séance pleine de tension et d’angoisse, vous
profiterez d’ébats aussi confortables qu’agréables.
Les mythes absurdes sur les sex-toys
En tant qu’utilisatrice régulière de sex-toys depuis quarante-deux ans (mon Dieu !)
je peux heureusement vous rassurer sur tous les points suivants.

Les vibromasseurs n’engourdissent pas. Ils ne vous rendent pas moins


sensible non plus. Bien au contraire, ils permettent au sang de circuler vers les parties
génitales, ce qui les maintient en bonne santé. Ils sont aussi rapides et efficaces :
grâce à eux, beaucoup de femmes peuvent atteindre l’orgasme en trois à cinq
minutes.

Un sex-toy vaut un « vrai » pénis. Honnêtement, je pense que vous trouverez


que beaucoup de jouets sont carrément meilleurs qu’un pénis d’homme. La
pénétration est l’un des moyens les moins fiables pour faire jouir les femmes. Seules
20 à 30 % des femmes ont un orgasme avec un partenaire lors de rapports sexuels
avec pénétration, mais la plupart jouissent chaque fois qu’elles se masturbent avec un
vibromasseur. « J’ai eu mon premier orgasme à 57 ans avec un vibromasseur, déclare
Erica, aujourd’hui âgée de 63 ans. J’en ai pleuré. Je ne savais même pas que les
femmes pouvaient avoir des orgasmes jusqu’à ce que j’atteigne un âge déjà avancé.
Maintenant, même s’il s’écoule quelques années entre deux relations, ce n’est pas
grave. J’ai mon vibromasseur. »
Et si je préfère utiliser mon vibromasseur plutôt que d’avoir des relations
sexuelles avec mon partenaire ? Très franchement, ce sera peut-être le cas lors de
votre premier recours à un sex-toy. Mais les vibromasseurs ne peuvent pas vous faire
rire, regarder la télé avec vous ou vous faire un câlin ! Il est donc peu probable que
vous mettiez votre conjoint à la porte pour aller vous blottir contre votre godemiché.
D’un autre côté, si vous restez dans une relation insatisfaisante uniquement pour le
sexe, un vibromasseur pourrait bien vous convaincre que le célibat est une solution.
C’est toujours ça de pris.

Ce n’est pas naturel. Vraiment ? À moins que vous viviez au fond des bois, je
vous soupçonne de faire des choses qui ne sont pas « naturelles ». Utiliser
l’électricité, par exemple. Conduire une voiture. Mettre vos aliments au frigo plutôt que
de les couvrir de feuilles près d’un ruisseau. Les vibromasseurs sont l’une des
inventions les plus merveilleuses au monde. Au lieu de vous en méfier, dites-leur
merci !

1. « Nus à notre âge » (non traduit).


CHAPITRE 9

Survivre à une relation sans


sexe
Il existe toutes sortes de raisons à l’arrêt de la sexualité dans un couple.
Quelquefois, avec le déclin naturel de la libido, vous n’avez plus envie de
faire l’amour ni l’un ni l’autre, et vous êtes tous deux parfaitement satisfaits
de faire vos adieux au sexe. Mais il arrive parfois que l’un jette l’éponge
alors que son conjoint poursuivrait bien l’aventure.
Des libidos décalées – c’est-à-dire que l’un des partenaires veut faire
l’amour bien davantage que l’autre – mettent en péril les meilleures
relations. Mais c’est un véritable chaos qui survient quand vous annoncez à
votre conjoint féru de sexe que ce n’est désormais plus une option.
Pourtant, il s’agit d’une situation fréquente.
Notre culture n’a jamais été aussi tolérante à l’égard du sexe, ni aussi
permissive ou réceptive à presque toutes les évolutions dans ce domaine et
pourtant, partout dans le monde, la sexualité est en pleine récession. Et
personne n’est à l’abri de ce phénomène. Selon les Natsal 1, les Britanniques
sont plus nombreux aujourd’hui qu’il y a dix ans à déclarer n’avoir eu
aucune relation sexuelle au cours du mois écoulé. Le nombre d’Américains
ayant affirmé n’avoir eu aucune activité sexuelle au cours de l’année
écoulée a atteint un niveau record en 2018. Cette récession semble être
mondiale, l’Australie, la Finlande et les Pays-Bas connaissant tous des
baisses similaires. Au Japon, en 2015, 43 % des personnes âgées de 18 à
34 ans étaient vierges.
Il existe une multitude de raisons qui expliquent que le monde se prive
de sexe. Chaque couple est unique, mais certaines choses nous concernent
tous.

Pourquoi mettre un terme au sexe


La technologie. C’est l’un des grands coupables actuels. Il y a vingt
ans, la plupart des couples avaient l’habitude de faire l’amour à heure fixe
le samedi soir. Aujourd’hui, nous sommes vautrés sur le canapé pour faire
des orgies de séries sur Netflix. Quand nous allons enfin au lit, au lieu de
nous tourner l’un vers l’autre, nous parcourons les réseaux sociaux ou les
sites d’informations pour savoir ce qui se passe dans le monde. Beaucoup
de choses, apparemment. Résultat, il ne se passe rien dans notre chambre.
Pas le temps. Personnellement, je pense que le « manque de temps » est
souvent une excuse plus qu’une vraie raison. Nous arrivons tous à trouver
du temps pour la télévision et les réseaux sociaux. Cependant, il arrive que
l’un des partenaires, quand ce n’est pas les deux, soit émotionnellement et
physiquement épuisé par les exigences de la vie.
La bulle du porno. Le sexe en solo requiert peu d’efforts et aucun
entretien, le sexe en couple exige un peu des deux. Il est facile de sombrer
dans l’habitude de se masturber pendant cinq minutes devant un porno deux
fois par semaine en passant outre la sexualité de couple.
Le porno sera toujours populaire, parce que les humains sont paresseux
– c’est exactement pour cela que les couples accueilleront les « sexbots » à
bras ouverts. Nous serons en mesure d’adapter nos robots sexuels à tous nos
besoins, sans grand effort de notre part. Ils seront beaucoup moins pénibles
et exigeants que les humains.
Toute une existence de rapports sexuels insatisfaisants. Certaines
personnes ne sont pas douées pour dire à leurs partenaires ce qui leur
convient ; année après années, elles doivent se contenter d’une sexualité
sans plaisir. D’autres se sentent obligées d’avoir des rapports sexuels avec
des partenaires envers lesquels elles n’éprouvent aucun sentiment. Si le
sexe n’est pas une expérience agréable et qu’à cause de lui vous vous sentez
mal dans votre peau, vous aurez toutes les raisons de vouloir mettre un
terme à votre sexualité.
Le sexe vous ennuie. Vous avez déjà eu des milliers de rapports, et
vous avez fini par perdre tout intérêt pour cette activité. Si Netflix modifie
constamment ses programmes, c’est loin d’être le cas pour les pratiques
sexuelles d’un couple moyen.
Dysfonctionnements sexuels et problèmes de santé. Nous parlons ici
de troubles érectiles, de rapports douloureux, d’un mauvais état de santé
général et de raideurs articulaires. La plupart de ces problèmes peuvent être
traités, mais beaucoup de personnes ne cherchent pas à se faire aider.
Faible estime de soi. Si vous n’avez pas confiance en vous – vous
n’aimez pas votre apparence et ne vous sentez pas du tout désirable –, il est
peu probable que vous considériez le sexe comme une activité agréable.
Dépression ou anxiété. Quatre millions de personnes au Royaume-Uni,
trois millions d’Australiens et plus de 35 millions d’Américains
consomment des antidépresseurs depuis longtemps. Quel est l’effet
secondaire le plus courant de ces médicaments ? Une baisse de la libido.
Perte de désir. Même si vous vous aimez, même si vous aviez autrefois
des rapports sexuels épanouissants, le désir diminue avec l’âge. Si vous
croyez vraiment pouvoir y échapper, vous risquez d’avoir un choc.
Problèmes relationnels. Je trouve surprenant que certains couples
pensent qu’amour et sexualité ne sont pas liés. Une femme m’a confié la
chose suivante : « Je ne sais pas pourquoi nous ne faisons plus l’amour. »
L’instant d’après, elle s’est plainte qu’elle et son mari semblent
perpétuellement en colère l’un contre l’autre. « Ne pas avoir de relations
sexuelles ne fait qu’empirer les choses », a-t-elle reconnu.
C’est le scénario catastrophe classique : se sentir en colère empêche de
faire l’amour, ne pas faire l’amour rend encore plus furieux. Impossible
d’avoir une sexualité épanouie quand le couple s’étiole depuis des années.
L’infidélité est un autre moyen efficace de saper la sexualité d’un couple,
aussi épanouie soit-elle.
Absence de partenaire. À en juger par les nombreuses réponses à un
questionnaire que j’ai soumis à des femmes célibataires, il y a un manque
flagrant d’hommes désireux et capables de faire l’amour avec vous une fois
que vous êtes entrées dans la seconde moitié de votre vie (je vous en dirai
plus à ce sujet au chapitre 11).
Si vous êtes lesbienne, ce problème ne se posera probablement pas. Il
existe peu de preuves pour défendre l’idée selon laquelle la sexualité
s’étiole plus rapidement dans les couples de femmes que dans les couples
hétérosexuels. En fait, une étude récente a montré que les lesbiennes ont
davantage d’orgasmes que les femmes hétéros ou bisexuelles, et qu’elles
jouissent de rapports plus satisfaisants. En fait, deux femmes de plus de
50 ans sont plus susceptibles de proposer des scénarios inventifs afin de
poursuivre leur sexualité, car elles ne sont pas aussi centrées sur la
pénétration.

Et si ça s’arrangeait avec le temps ?


Vous croyez aussi aux licornes ? Si vous avez cessé de faire l’amour, il
est fort peu probable que vous vous tourniez spontanément l’un vers l’autre
après plusieurs années sans sexe en vous écriant soudainement : « Je
n’arrive pas à croire que nous avons oublié de faire l’amour pendant cinq
ans ! Allons-y, maintenant ! »
Une enquête américaine menée auprès de mille personnes a révélé que,
si une petite partie des personnes mariées qui ont connu une « traversée du
désert » parviennent à se remettre sur les rails, ce n’est pas le cas de
beaucoup d’autres. 39 % des personnes interrogées ont en effet déclaré que
leurs périodes d’abstinence duraient entre un et cinq ans.
En général, lorsqu’une personne semble se désintéresser du sexe, son
partenaire fait quelques efforts pour relancer la machine, mais y met
rapidement un terme s’ils ne sont pas reçus avec enthousiasme. Les avances
sont rarement bien accueillies s’il existe par ailleurs un problème que vous
refusez d’aborder. L’initiateur abandonne alors et décide de se distraire
autrement : en allant faire du sport, en se trouvant un nouveau passe-temps,
un nouveau travail, en s’occupant de ses petits-enfants. Il est très facile
d’oublier à quel point le sexe peut être agréable quand on ne le pratique pas,
et à quelle vitesse les deux conjoints s’adaptent à la nouvelle norme. La
sexualité disparaît sans qu’on s’en rende compte. Il est décourageant de
faire l’amour quand on n’a eu aucun rapport sexuel depuis des mois. Cela
devient carrément terrifiant quand on n’en a pas eu depuis des années.
La plupart des mariages asexuels le demeurent également à cause de
l’effet Westermarck (du nom d’un anthropologue finlandais). Selon
Westermarck, les humains ont une tendance innée à perdre le désir pour les
personnes avec lesquelles ils vivent pendant une période prolongée s’ils
n’ont pas de relations sexuelles avec elles. Vivre côte à côte sans
rapprochement physique vous donne l’impression d’être frère et sœur. Le
sexe devient quelque chose de malsain, qui met très mal à l’aise, alors on
l’évite. Peu importe la raison qui vous a amenés à ne plus avoir de
rapports : passé un an d’abstinence, la situation ne se décante pratiquement
jamais, à moins que l’un des partenaires ou les deux s’attaque frontalement
au problème.
Comment se sent-on quand on ne fait pas l’amour –
ou rarement ?
— Jamais je n’avouerais à mes amis que nous ne faisons plus l’amour. Les gens
imagineraient vite des choses. Est-ce qu’il est gay ? Est-ce qu’il a une liaison ? Allez-
vous divorcer ? Peut-être qu’en fait le sexe ne t’intéresse plus tant que ça ?

— Je préfère avoir un partenaire qui ne fait pas l’amour plutôt qu’un mari qui ne
pense qu’à ça et qui est infidèle ou regarde du porno pendant des heures.

— J’ai 60 ans. J’ai suffisamment fait l’amour pour toute une vie. Ça n’a jamais été
ce que je préférais dans le couple. J’ai satisfait mon mari pendant quarante ans en lui
accordant tout le sexe qu’il voulait, aujourd’hui c’est mon tour de poser mes
exigences. Je me fiche qu’il aille voir ailleurs. Je ne veux pas le savoir et je veux qu’il
soit discret, mais si ça l’empêche de me harceler, tant mieux.

— Quand il a commencé à avoir des problèmes d’érection, mon mari s’est mis à
se désintéresser du sexe. Il détestait ce qui lui arrivait, et il ne supportait pas le Viagra.
Sur le plan sexuel, il n’a jamais été très actif et je soupçonne que, si son niveau de
testostérone est bas, c’est parce qu’il n’est pas du genre décidé ou compétitif. On
parle de faire l’amour, mais il trouve toujours une raison de ne pas passer à l’acte. Ses
prétextes sont bidon, en fait, c’est juste parce que ça représente trop d’efforts. Trop
d’obstacles à surmonter. Je comprends, mais j’ai quand même l’impression qu’il
m’oublie dans tout ça, qu’il ne se demande pas si j’ai besoin de sexe pour qu’on reste
proches. La plupart de mes orgasmes, je les ai eus grâce aux cunnilingus, alors je ne
vois pas pourquoi je ne pourrais pas continuer d’en profiter.

— Au début, on faisait l’amour comme des bêtes. On passait un temps fou au lit.
On se prenait une bouteille de vin et on faisait l’amour pendant des heures. Vingt ans
plus tard, on préfère regarder un film ou sortir dîner. On continue d’avoir des rapports,
mais c’est rare, et ça ne dure pas très longtemps. Dans la vie, le sexe, c’est comme
tout le reste : il y a un moment où c’est important, et un autre où ça ne l’est plus. Nous
sommes tous les deux parfaitement satisfaits de la situation. Plus tard, nous
redécouvrirons peut-être la sexualité.

— Je suis sûre qu’il y a des centaines de couples qui sont ravis de regarder des
séries puis d’aller au lit avec un bon bouquin plutôt que de faire des parties de jambes
en l’air. Nous sommes amis avec des tas de couples avec qui nous plaisantons en
disant que le sexe, ce n’est plus de notre âge.
Trouvez votre norme
À quel moment un couple devient-il « asexuel » ? Et si vous ne faites
plus l’amour qu’une fois par mois ou par an ?
Officiellement, il fut une époque où un mariage était considéré comme
asexuel si vous aviez moins de dix rapports par an. Cette définition étant
réductrice, on l’a modifiée en ces termes : « un mariage où les activités
sexuelles sont rares ou absentes ». Certaines personnes se sentent frustrées
en ayant des relations sexuelles une fois par semaine. D’autres font l’amour
deux fois l’an et estiment avoir une sexualité parfaitement épanouie. Je
connais des tas de couples de plus de 50 ans qui font l’amour tous les deux
mois et feraient un scandale si on qualifiait leur relation d’« asexuelle ». La
bonne dose de sexe, pour vous et votre partenaire, n’a rien à voir avec la
fréquence de vos rapports : l’important, c’est que vous soyez tous les deux
satisfaits – je n’insisterai jamais assez là-dessus.
Oui, le sexe, c’est bon pour vous – ses bienfaits sont innombrables –, à
plus d’un titre. Je vous énonce les raisons physiques et psychologiques qui
expliquent pourquoi tout au long de ce livre. Mais de nombreux couples
s’épanouissent en ayant peu ou pas de relations sexuelles. Dans la vie, il n’y
a pas que le sexe qui compte. « Ce n’est pas une question de fréquence ;
l’important, c’est de savoir qu’on pourrait faire l’amour. Et que ma
partenaire pourrait en avoir envie, elle aussi », m’a confié un sexagénaire
heureux en couple. Ils ont des rapports une fois par mois, et cela leur
convient parfaitement.
La « norme » n’existe pas. Une fois par semaine semble être la
fréquence idéale pour bénéficier de tous les bienfaits du sexe, mais il s’agit
d’une donnée générale qui ne tient pas compte de l’âge et de la situation du
couple – la durée de la relation, les autres facteurs intervenant dans sa vie,
l’importance du sexe pour chacun des partenaires, et une bonne dizaine
d’autres variables doivent être prises en compte. L’amour, l’entrain,
l’affection – ces éléments apportent eux aussi de l’intimité à une relation et
sont tout aussi importants que le sexe.
Au cas où vous aimeriez les chiffres, permettez-moi de vous présenter
quelques statistiques. Une étude menée par Gransnet, un forum en ligne
pour les plus de 50 ans, et Relate, un service de conseil britannique, a révélé
qu’un couple anglais sur quatre (entre 51 et 85 ans) se décrit comme
asexuel et heureux de l’être. Selon une autre enquête lancée auprès de
2 000 femmes de 45 à 64 ans par un magazine britannique, la moitié des
femmes dans une relation à long terme déclarent qu’elles ne s’inquiéteraient
pas si la sexualité de leur couple se tarissait. Une étude américaine portant
sur plus de 70 000 personnes (l’enquête en ligne du Normal Bar) s’est
penchée sur 8 240 participants âgés de 50 ans ou plus. 33 % de ces couples
ont affirmé qu’ils avaient peu ou jamais de relations sexuelles. Un quart
d’entre eux se considéraient comme « extrêmement heureux ». Il existe sans
aucun doute une forte corrélation entre l’intimité sexuelle et le sentiment de
bien-être. Une étude récente de la Société internationale de médecine
sexuelle portant sur 3 000 hommes et 4 000 femmes, pour la plupart âgés
d’une soixantaine d’années, a révélé que ceux qui avaient eu des relations
sexuelles au cours de l’année écoulée manifestaient davantage de
satisfaction dans leur vie en général. Mais si vous menez une existence
merveilleuse avec votre partenaire, que vous vous entendez bien, vous
montrez démonstratifs, partagez les mêmes intérêts, passez du bon temps
avec vos enfants, vos amis et votre famille, et que vous menez une vie bien
remplie et passionnante, le sexe est la cerise sur le gâteau, pas son
ingrédient principal. À condition, bien sûr, que vous soyez tous les deux sur
la même longueur d’onde à ce sujet.
N’oubliez jamais une chose : une sexualité satisfaisante et régulière
permet d’arrondir les angles quand tout ne se passe pas bien par ailleurs
dans le couple. Si vous décidez de mettre un terme à vos relations sexuelles,
soyez particulièrement vigilante à l’« entretien » de votre couple.
Que peuvent faire les hommes pour que les femmes
réclament plus de sexe ?
— Montrez davantage d’attention et de tendresse. J’adore les massages
relaxants, et souvent, ça nous amène à faire l’amour. Pour le sexe, j’ai besoin de me
sentir connectée, émotionnellement parlant. Ça ne se résume pas au physique.

— Les femmes d’un certain âge affirment souvent qu’elles se sentent invisibles et
ne sont plus considérées comme sexuellement attractives. Tout ce qui nous prouve le
contraire est important. J’ai plusieurs amies qui ont vu leur conjoint les quitter pour des
femmes beaucoup plus jeunes. Cela nous fait nous sentir vulnérables.

— Soyez plus à l’écoute. Avec l’âge, les femmes ont beaucoup de choses qui les
travaillent. La ménopause compte beaucoup. Et le vieillissement aussi.

— Faites davantage de compliments. Nous n’en recevons plus autant qu’avant.


N’importe quelle remarque positive sur notre physique, nos sentiments ou notre
pouvoir de séduction aide beaucoup.

— Plus de romantisme. Nous avons besoin de beaucoup de caresses et de


stimulations : arrêtez de foncer droit sur le clitoris.

— Si la relation fonctionne bien en dehors de la chambre à coucher, il y a de


meilleures chances pour que la sexualité soit réussie. Bien entendu, nous avons aussi
besoin de beaucoup, beaucoup de préliminaires.
Que peuvent faire les femmes pour que les hommes
réclament plus de sexe ?
— Rassurez-le. La performance n’est pas ce qui importe le plus. L’essentiel est de
se sentir connectés à divers niveaux, pas seulement pendant les rapports sexuels.

— Complimentez-le. Il n’a plus aussi confiance en lui qu’auparavant.

— Prêtez attention à ses besoins. Les hommes aussi veulent se sentir désirés. Je
pense qu’à mesure qu’ils vieillissent et gèrent mieux leurs relations, ils ont besoin de
davantage de connexion émotionnelle.

— Je n’ai jamais rencontré un homme qui n’avait pas envie de sexe. Je n’en ai
jamais connu qui ne soit pas satisfait au lit, quoi qu’il arrive.

— Les hommes aussi vivent mal la réalité des changements physiques liés à l’âge
et la baisse de leurs performances sexuelles.

— Aidez-le à accepter que son pénis vieillit, et que s’il n’arrive pas à entrer en
érection, ce n’est pas la fin du monde.

Que faire… quand vous êtes deux à ne plus


vouloir faire l’amour ?
Les couples qui tirent sans peine un trait sur le sexe sont souvent ceux
où la sexualité ne tenait déjà pas une grande place. Ajoutez à cette situation
certains des problèmes classiques qui affectent les personnes âgées de plus
de 50 ans, et cela peut suffire à éteindre n’importe quelle flamme.
Certains d’entre nous acquièrent de l’énergie avec les années, d’autres
en perdent et se sentent usés. On n’accorde plus d’importance aux mêmes
choses. Quand on est jeune, échanger une partie de jambes en l’air contre
une promenade à la campagne ou une séance de jardinage paraît absurde.
Mais quand on approche – nerveusement – de la soixantaine, on commence
à comprendre. Ce qui nous excite après 50 ans n’est plus forcément ce qui
nous enthousiasmait auparavant.
Quelle que soit la raison qui vous pousse à abandonner le sexe, il existe
un facteur qui va déterminer le statut de votre relation après cela. Vous
devez tous les deux – et je dis bien devez – prendre conscience de ce que
vous êtes en train de faire. Sinon, vous fragilisez votre couple.
Lorsqu’ils renoncent au sexe, certains couples arrêtent tout à la fois : ils
ne s’embrassent plus, ne flirtent plus, ne se caressent plus. Fini la lingerie
coquine ou les tenues sexy. Quand il y a des scènes d’amour à la télé, ils
détournent le regard et évitent toute conversation à caractère sexuel.
Comme on ne veut plus de sexe, on évite soigneusement tout ce qui pourrait
y mener. Non seulement ce comportement étouffe dans l’œuf tout désir
susceptible de se manifester à nouveau, mais il nuit à votre relation. Quand
on élimine les caresses et la tendresse, on finit, de fait, par vivre ensemble,
mais séparés.
C’est ce que font certains couples lorsqu’ils voudraient rompre mais
redoutent qu’un divorce compromette leur style de vie ou ne blesse les
enfants. Si vous êtes dans ce cas, pour votre propre bien, reconnaissez la
situation : prenez conscience de ce que vous faites et, si cela vous satisfait
tous les deux, allez de l’avant sans prendre de chemins détournés. Qui sait ?
Peut-être finirez-vous bons amis. Faire comme si de rien n’était est non
seulement épuisant mais aussi inutile : vos enfants ne sont pas bêtes, ils
savent ce qui se passe.
Cependant, même si vous n’entrez pas dans cette catégorie – vous vous
aimez passionnément et vivre l’un sans l’autre serait votre pire cauchemar
–, il faut quand même que vous ayez cette fameuse conversation sur le sexe.
Des couples extrêmement proches affirment qu’elle n’a pas besoin d’être
longue, et qu’elle n’est pas forcément traumatisante. « Un soir, au lit, nous
nous sommes regardés et j’ai dit : “Ça te dérange si on ne fait plus
l’amour ?” Il m’a répondu “Pas du tout. Tant qu’on peut se faire des câlins,
ça me va.” Le sujet était clos. »
Toutefois, il faut que vous preniez tous deux pleinement conscience,
sans l’ombre d’un doute, que vous allez désormais vivre une relation
asexuelle. Une fois établi ce constat, entretenez l’amour dans votre couple
en suivant les conseils ci-dessous.
Redoublez d’affection. Une fois que vous saurez tous les deux qu’une
caresse n’est pas un prélude au sexe, vous pourrez vous détendre. Tenez-
vous par la main, faites-vous des câlins, embrassez-vous – souvent.
Restez joueurs. Ce n’est pas parce qu’on ne fait plus l’amour qu’on ne
peut pas dormir nus, blottis l’un contre l’autre. Amusez-vous. Même si vous
ne voulez plus de sexe, ça ne signifie pas que vos zones érogènes sont
pestiférées ! Donnez-lui une claque sur les fesses. Appréciez qu’il pince les
vôtres ou qu’il admire votre décolleté. De temps à autre, tirez gentiment sur
sa verge.
Continuez de parler. Assurez-vous que la situation continue de vous
convenir à tous les deux. Maintenant que vous n’avez plus la pression
concernant votre sexualité, vous découvrirez peut-être que l’idée de faire
l’amour vous séduit de nouveau.
Gardez à l’esprit que l’un de vous deux pourrait changer d’avis. Si
cela arrive et que votre conjoint vous annonce que, finalement, il a envie de
faire l’amour, ne paniquez pas.
Tentez de faire chambre à part. Ce n’est pas très sexy, mais beaucoup
de couples ont de nombreuses raisons de ne pas dormir dans le même lit.
Une étude récente a montré que près de 200 000 couples australiens font
désormais chambre à part à cause des ronflements intempestifs de leur
partenaire, de son agitation dans le lit ou parce qu’il s’approprie les
couvertures. Au lieu de nuire à leur relation, ce « divorce du sommeil » l’a
au contraire renforcée.

Votre partenaire ne veut plus de sexe, vous si


Ici, la question cruciale est : pourquoi ? Si votre conjoint ne veut plus
faire l’amour pour des raisons évidentes dont il n’est pas responsable – il
souffre d’une maladie invalidante ou de divers problèmes de santé, traverse
une mauvaise passe, est déprimé ou stressé par des événements qu’il ne
peut contrôler –, ce n’est pas la même chose que s’il décide simplement de
faire une croix sur le sexe. Pourtant, même dans le premier cas, il y a
généralement moyen de négocier.
Vous ne pourrez probablement plus faire l’amour comme avant, mais il
vous sera peut-être possible de conserver certaines activités sexuelles.
Quand on veut, on peut ! À une époque, j’animais des ateliers avec des
personnes atteintes de la « maladie des os de verre ». Certaines,
sérieusement handicapées, étaient clouées à leur fauteuil roulant, et leurs os
étaient si fragiles qu’ils se brisaient d’un rien. La plupart des gens renoncent
à faire l’amour quand ils sont enrhumés ou qu’ils ont trop mangé. Certains
de mes participants avaient mal presque en permanence : rien que pour aller
aux toilettes, ils devaient déployer des efforts considérables. Pourtant, ils
étaient là, dans un atelier censé les aider à faire des rencontres sexuelles
malgré leur handicap. Ce fut un exercice d’humilité et une grande leçon sur
l’importance de la sexualité pour les êtres humains. Et cela rend plutôt
pathétiques les prétextes que nous avançons pour ne pas faire l’amour.
Si votre partenaire n’est plus en assez bonne santé pour avoir des
rapports avec pénétration, il est peut-être encore suffisamment en forme
pour vous satisfaire malgré tout. Peut-il se servir de ses mains ou de sa
langue ? Est-il capable de tenir un sex-toy ? À tout le moins, il peut rester
dans la chambre quand vous vous masturbez, pour participer en vous disant
combien vous êtes excitante quand vous vous caressez (les maladies
mentales sont un tout autre sujet, et dans cette situation, vous êtes la seule à
savoir quelles sont les bonnes décisions à prendre). Même si votre
partenaire ne veut pas avoir de rapport sexuel, reste-t-il disposé à vous
stimuler ?
Voici d’autres questions pertinentes à vous poser quand votre conjoint
semble ne plus vouloir de sexe : Est-il au moins prêt à explorer d’autres
options ? Veut-il vous rendre heureuse et faire ce qu’il peut pour satisfaire
vos besoins ? Accepte-t-il d’évoquer le problème et d’essayer de le régler ?
Si la réponse à toutes ces questions est « oui », il suffit peut-être
simplement de prendre du recul et de trouver des solutions créatives.

Deux scénarios possibles


Parfois, l’activité sexuelle cesse sans raison spécifique. Vous pratiquez
moins (les enfants vous accaparent, vous vous occupez de vos parents âgés,
etc.) et, d’une fois par semaine, c’est passé à une fois par mois puis à
jamais. Vous avez essayé de prendre l’initiative mais votre partenaire
semble toujours avoir une excuse, et vous ne voulez pas faire de vagues et
mettre les pieds dans le plat en disant : Comment se fait-il que tu ne veuilles
plus faire l’amour ?
Si votre relation est au beau fixe et que seule votre sexualité est en
berne, vous vous êtes sans doute occupée seule de satisfaire vos besoins
grâce à la masturbation, en priant pour que tout redevienne comme avant. Si
vous continuez de vous plaindre en riant de ne plus faire l’amour, le
problème n’est sans doute pas grave.
Vous avez raison – il n’est pas aussi grave que le deuxième scénario :
c’est quand vous ne faites plus l’amour et que votre partenaire refuse
absolument d’en parler que ça devient sérieux. Vous commencez par penser
qu’il ne vous trouve plus séduisante. Cette idée n’est pas la plus agréable du
monde. Ensuite, vous vous dites qu’il a une liaison ou qu’il veut rompre.
Vous vous sentez mal aimée et rejetée en plus d’être indésirable. Est-il
gay ? vous demanderez-vous entre deux réflexions paranoïaques (ou est-
elle hétéro ? si vous êtes lesbienne). Franchement, tout cela appartient au
domaine du possible.
Mais si vous êtes avec un homme âgé de plus de 50 ans qui adorait le
sexe mais ne veut plus en entendre parler, et qu’il refuse d’aborder la
question, cela signifie presque toujours qu’il souffre de troubles érectiles et
qu’il est trop gêné pour en discuter.

Que se passe-t-il quand les hommes ne font plus


l’amour ?
Beaucoup d’hommes frappés de troubles érectiles (TE) préfèrent
renoncer au sexe plutôt que d’avouer ce secret honteux. Et je parle
d’hommes qui, par ailleurs, se montrent ouverts et communicatifs et sont
heureux d’aborder pratiquement n’importe quel autre sujet. J’ai consacré
tout un chapitre à cette question pour vous aider à discuter de ce phénomène
et à trouver des solutions ; alors si vous pensez que les TE sont à l’origine
de son abstinence, rendez-vous ici.
La perte de désir, l’absence d’envie de sexe, peuvent aussi être
dévastateurs parce que, conventionnellement, un homme doit toujours être
prêt à faire l’amour, quel que soit son âge. En réalité, « ces temps-ci, dans
mon cabinet, je vois plus souvent une femme amener son mari en
consultation parce qu’il ne veut plus de relations sexuelles que l’inverse »,
constate Stephen Snyder. Un homme qui n’a pas envie de sexe est atteint
dans sa virilité.
Que ce soit lui ou vous qui reculiez devant l’obstacle, l’absence de sexe
affecte souvent davantage les hommes. Le sexe ne sert pas qu’à leur donner
des orgasmes, il leur offre de l’intimité. Les femmes sont plus douées pour
quêter l’affection et la proximité lorsqu’elles en éprouvent le besoin. Elles
réclament un câlin – les hommes n’oseront pas le faire, même quand ils
sont angoissés, de crainte de paraître « faibles ». À la place, ils vont tenter
de faire l’amour. C’est leur manière de dire : J’ai besoin de me sentir
proche de toi. Les hommes ont autant besoin de connexion et de proximité
émotionnelle que les femmes, et si le sexe fournissait à votre partenaire sa
principale ressource dans ces domaines, l’abstinence lui donne un sentiment
de solitude et l’isolement.

Et maintenant ?
Vous allez, pour la plupart, vous retrouver dans l’un des deux scénarios
que j’ai décrits plus haut. Soit vous avez cessé de faire l’amour et vous ne
savez pas comment vous y remettre : votre conjoint ne semble pas intéressé
par vos avances, mais par ailleurs, votre relation est au beau fixe. Soit vous
ignorez pourquoi votre sexualité s’est interrompue, votre partenaire refuse
d’en parler et ne montre plus aucun signe de tendresse. Dans ce cas de
figure, vous vous sentez non seulement mal aimée, repoussante et rejetée,
mais aussi déroutée et frustrée.
Si vous en êtes au point où votre couple bat de l’aile, l’aspect purement
physique doit être le cadet de vos soucis. Vous vous trouvez dans une
situation de crise. Consultez un thérapeute de toute urgence et, si votre
partenaire refuse de vous accompagner, allez-y seule. Il s’agit de votre
dernier recours avant la rupture.

Regarder la vérité en face


C’est la seule solution, je vous assure. Eh oui, vous pouvez le faire.
Alors lisez ce qui suit, prenez une grande inspiration et lancez-vous dans
une conversation à cœur ouvert. Voici de quoi vous y préparer.

Avant la discussion
Ne vous sentez pas coupable de vouloir du sexe. Si vous êtes dans une
relation monogame, chacun d’entre vous a le devoir de satisfaire l’autre
sexuellement. Cela fait partie du contrat. Si le sexe est important pour vous,
tant mieux !
N’enfouissez pas vos propres désirs uniquement parce que votre
partenaire le fait. Les femmes sont douées pour se mettre à la place de leur
conjoint et se plier aux désirs des autres, mais leurs besoins sont tout aussi
importants.
Votre partenaire sait-il depuis combien de temps vous n’avez pas
fait l’amour ? S’il est réellement trop occupé ou stressé pour se rendre
compte que vous n’avez plus de vie sexuelle, faites-lui simplement
remarquer que vous ne vous êtes pas touchés depuis des lustres, et
soulignez que cela vous manque beaucoup. Cela pourrait suffire.
Si vous êtes mal à l’aise lors de vos relations sexuelles – ce qui risque
d’arriver assez vite si vous ne pratiquez pas régulièrement –, aucun de vous
deux n’aura envie de se précipiter pour renouveler l’expérience. Si votre
conjoint a du mal à exprimer ses sentiments, il a peut-être hâte de faire de
nouveau l’amour mais il ne sait pas comment aborder le sujet avec vous.
Une fois la discussion lancée, le reste devrait suivre.
De quel type de sexe avez-vous envie ? Cette question peut sembler
bizarre, mais elle est tout à fait légitime. Oui, je sais que vous voulez
retrouver une sexualité. Mais à quelle fréquence ? Quel genre de sexe ?
Qu’est-ce qui vous manque le plus ? Les câlins et les discussions sur
l’oreiller, l’intimité liée au fait d’être nus lus l’un contre l’autre ? Ou bien
les orgasmes ? Peut-être les deux. Voulez-vous être pénétrée quand vous
faites l’amour ? Ou les préliminaires vous suffisent-ils ? Avez-vous envie
de nouveauté ? D’utiliser des sex-toys ?
Représentez-vous votre séance de sexe idéale. Souhaitez-vous d’abord
discuter ? Vous livrer à des activités romantiques comme sortir dîner ou
prendre un bain ensemble ? Par quoi le sexe commencerait-il ? Comment
finirait-il ?
Une fois que vous avez établi un scénario précis, réfléchissez à ce qui
plaisait autrefois à votre partenaire. Essayez d’inclure des pratiques qui
marchaient bien pour lui de sorte que cette séance soit agréable pour tous
les deux. Au cours de la discussion préliminaire, il est inutile de vous lancer
dans les détails mais, s’il vous pose des questions, il est bon d’avoir pensé à
tout et, plus tard, cela vous sera d’une grande aide.
Choisissez le bon moment pour parler. S’il a tendance à éviter de
discuter de sexe, il jugera qu’aucun moment n’est propice à cette
conversation. En voyant que vous osez enfin aborder le sujet, il risque de se
mettre en colère, de s’en aller en claquant la porte, de vous agresser ou
encore de se fermer comme une huître. Attendez-vous à toutes ces
réactions. Parfois, cette première discussion tourne mal mais, souvent, votre
interlocuteur va réfléchir entre-temps à ce que vous avez dit et il sera prêt à
en reparler un peu plus tard.
Même dans ce cas, les choses se présenteront mieux si vous choisissez
un moment où vous êtes tous deux détendus et dans un lieu où votre
partenaire se sent à l’aise. Pas dans la chambre. Surtout, ne vous lancez pas
dans cette conversation après lui avoir fait des avances qu’il a repoussées.
Vous devez être calmes tous les deux.

La discussion
La flatterie vous mènera à tout. Essayez de lui dire combien vous le
trouvez séduisant et à quel point faire l’amour avec lui vous manque, et
vous obtiendrez une meilleure réaction de sa part – c’est en tout cas ce
qu’affirment tous les hommes que j’ai interrogés à ce sujet. Ils adorent les
compliments : n’en soyez pas avare, et il sera beaucoup plus disposé à
écouter ce que vous aurez à lui dire par ailleurs.
Commencez par quelque chose de simple. Par exemple, Écoute, je
voulais te parler d’un truc. Je t’aime, j’adore le couple qu’on forme, et le
sexe avec toi me manque. Tu as remarqué qu’on ne faisait plus l’amour ?
Comment te sens-tu par rapport à ça ? Ou bien, si les choses vont vraiment
mal : Je suis inquiète pour notre couple. J’ai l’impression que nous ne
sommes plus aussi proches. On ne parle plus autant et on ne fait plus
l’amour. J’aimerais bien savoir pourquoi, on peut en discuter ?
Ne paniquez pas s’il se met en colère. La colère est une manifestation
de la peur et de la honte de votre partenaire. L’objectif est de le faire parler :
les cris valent mieux que le silence, et une attitude défensive vous aidera
davantage que l’indifférence.
Comptez jusqu’à dix et essayez de ne pas réagir s’il dit quelque chose
comme Eh bien, si tu n’étais pas un panier percé, je ne serais peut-être pas
obligé de trimer autant. Ou qu’il devient vraiment méchant et recourt à des
insultes telles que : Si tu perdais du poids, j’aurais peut-être envie de toi.
Les conversations liées au sexe figurent parmi les plus stressantes pour
la plupart des couples, et en particulier pour les hommes. Votre conjoint va
se sentir agressé et son premier réflexe sera la contre-attaque. S’il s’excuse
aussitôt, honteux de s’être montré grossier, pardonnez-lui et passez à la
suite. Mais ne le laissez pas tout vous mettre sur le dos. S’il réagit d’une
manière qui vous semble inexcusable, annoncez-lui que vous discuterez
quand il se sera calmé.
Soyez concise. Si votre partenaire se sent humilié par cette discussion et
qu’il a clairement du mal à rester dans la pièce avec vous, inutile de le
torturer. Au moins, le sujet a été abordé et ne peut plus être ignoré. Offrez-
lui une porte de sortie en disant : Ça te va si on en parle maintenant, ou tu
préfères y réfléchir et y revenir plus tard ?
Restez à l’écoute. Vous avez eu du temps pour vous préparer à ce
moment, et vous avez beaucoup à dire. Mais ne soyez pas surprise si, une
fois lancée, votre conjoint se met à parler à son tour. Ce n’est pas parce
qu’il n’a pas abordé lui-même le sujet qu’il n’y a pas réfléchi lui aussi.
Écoutez ce qu’il a à vous dire. Vraiment. Répétez ce que vous avez entendu
pour être certaine d’avoir bien compris.
Dites « je », pas « tu ». Par exemple, Je pense que le sexe est important
ou J’ai besoin de faire l’amour pour me sentir proche de toi. Ne dites pas :
Tu as peut-être tiré une croix sur le sexe, mais pas moi, alors qu’est-ce que
je vais faire ? Cela semble accusateur et chargé de reproches.
Parlez d’abord de sentiments puis abordez les solutions. N’éludez
pas l’aspect sentimental pour vous ruer sur les manières possibles de régler
le problème. Il s’agit d’un moment où les émotions sont cruciales. Vous
allez vous sentir vulnérables tous les deux et il est essentiel que vous vous
sentiez entendus, l’un comme l’autre.

Après la discussion
Certains conjoints se sentent soulagés et heureux quand on les a obligés
à parler d’un sujet qu’ils évitaient. La conversation se prolonge, vous
ouvrez une bouteille de vin, vous vous rappelez combien vous aimiez faire
l’amour au bon vieux temps et découvrez de belles idées pour vous remettre
en selle.
Parfois, cette discussion apaise les tensions mais révèle que votre
partenaire a perdu tout intérêt pour une sexualité régulière, ou pour le sexe
en général. Si c’est le cas, prenez du temps pour réfléchir aux étapes
suivantes avant d’évoquer les options possibles (voir ici).
Si vous décidez que la situation vous convient, dites-lui clairement que
vous pouvez vous passer de sexe, mais pas de câlins et d’affection. Il a
peut-être peur de vous toucher, au cas où vous réclameriez davantage que ce
qu’il est prêt à donner : réglez la question dès à présent pour que le
problème ne se pose pas. Je vous conseille aussi de lire les astuces listées
ici, qui vous permettront de vous épanouir dans une relation asexuelle.
Il arrive que le conjoint refuse tout bonnement de discuter. Chaque fois
que vous évoquez le sujet, il se ferme et s’en va. Ou bien la conversation
semble tellement inutile et unilatérale que vous êtes confirmée dans l’idée
que votre couple était déjà bel et bien mort. Dans ce cas, une thérapie peut
vous aider. Si votre partenaire refuse de vous accompagner, vous pouvez
quand même aller consulter seule. Ou alors, il est temps de le quitter.
Et même si vous pensez, tous les deux, être en mesure de régler seuls
vos problèmes, une thérapie peut malgré tout se révéler utile. Il n’est pas
facile de reprendre le sexe après une longue période d’abstinence. Essayez
de mettre mes suggestions en pratique mais, si vous avez le sentiment de
piétiner, quelques consultations chez un psychologue peuvent valoir le
coup.

Quelles sont vos options si votre partenaire


ne veut plus faire l’amour avec vous ?
Masturbez-vous, regardez du porno, fantasmez,
utilisez des sex-toys
Autrement dit, faites-vous plaisir sans impliquer d’autres personnes.
Cela fonctionne pour beaucoup de gens – d’autant plus lorsque le partenaire
qui renonce au sexe vous explique clairement que cela lui convient
parfaitement. Cela ne marche pas aussi bien quand la personne qui refuse le
sexe désapprouve également le fait que vous vous masturbiez.
Franchement ?

Pratiquez le sexe non réciproque


Votre conjoint peut continuer de vous stimuler sexuellement avec ses
mains, sa langue ou des sex-toys. Quand je lui ai suggéré cette solution,
mon mari a éclaté de rire.
— Les hommes n’accepteront jamais cela ! s’est-il exclamé. Ils sont
beaucoup trop égoïstes ! Ils se disent : Qu’est-ce que j’ai à y gagner ? Rien,
s’ils caressent leur femme mais qu’elle ne les caresse pas en retour.
— Quid de leur plaisir à elles ? Et de leur satisfaction ? ai-je contré.
— Bonne chance, s’est-il contenté de conclure.
Dans ma prochaine vie, je me réincarnerai en homme. Les femmes sont
tellement habituées à donner sans rien attendre en échange que cette idée ne
me paraît pas du tout absurde. Si votre mari a envie de manger indien et pas
vous, vous vous retrouvez parfois à déguster un tandoori alors que vous
auriez préféré une salade. Cela fait partie des compromis permanents dans
un couple. En quoi est-ce différent sur le plan sexuel ? Si votre partenaire
vous annonce qu’il n’aime plus le sexe et qu’il va devenir abstinent, le
moins qu’il puisse faire est de sortir un peu de sa zone de confort, non ?
Vous offrir un orgasme même s’il n’en veut pas lui-même, est-ce trop
demander ?

Faites des écarts… à vos risques et périls


Vous avez peut-être décidé que vous voulez rester avec votre partenaire
mais avez l’intention de satisfaire vos besoins sexuels à l’aide de coups
d’un soir, en vous inscrivant sur des sites dédiés aux personnes mariées en
quête de relations extraconjugales, en recourant aux services des
travailleurs du sexe, ou en entretenant une liaison. Je comprends tous ces
choix. Mais ne vous faites pas d’illusions : si votre conjoint découvre ces
activités, ne croyez pas qu’il vous pardonnera.
Beaucoup de personnes n’ont aucun problème à renoncer au sexe même
si cette idée ne satisfait pas leur conjoint. On pourrait penser qu’il est
normal d’aller chercher du sexe ailleurs, mais votre partenaire ne sera peut-
être pas d’accord. Votre infidélité risque de vous coûter votre couple,
quelles que soient les circonstances.

Passez un accord tacite pour aller voir ailleurs


Cela se traduit souvent par une phrase du genre : Fais ce qui te plaît,
mais je ne veux rien savoir – au moment où vous réussissez à faire admettre
à votre partenaire que la sexualité du couple est inexistante.

Allez voir ailleurs avec son accord


Parfois, et en particulier si l’un de vous n’est plus physiquement en
mesure de s’adonner au sexe, l’autre sera d’accord pour que vous ayez des
activités sexuelles avec d’autres personnes. Cela se produit généralement
dans des couples qui adoraient faire l’amour ensemble mais ne peuvent pas
continuer pour diverses raisons (souvent des problèmes de santé). L’ennui,
c’est que si vous adorez votre partenaire, vous n’allez pas forcément avoir
envie d’aller voir ailleurs.
C’est également une solution possible quand la relation se transforme en
simple amitié mais que l’un de vous deux veut continuer à avoir une vie
sexuelle. L’autre se satisfait de votre soutien, de la stabilité et de la sécurité
financière du couple, et il accepte donc qu’en échange de cette relation
asexuelle, vous ayez des rapports extraconjugaux.
Dans ce cadre, il existe presque toujours des règles. Il est raisonnable
d’exiger que ces rapports ne se produisent pas avec des personnes de votre
connaissance. Parfois, les conjoints abstinents demandent aussi qu’ils
n’aient jamais lieu plus d’une fois avec la même personne. Presque tous
espèrent qu’il s’agira d’une relation purement physique, dénuée de tout
sentiment, mais peu sont assez stupides pour pousser leur partenaire dans
d’autres bras sans accepter l’idée qu’ils mettent leur couple en péril.

Mettez fin à votre relation


Si vous aimez le sexe, l’intimité, le sentiment de connexion et toutes les
émotions incroyablement profondes que procure le sexe, l’abstinence va
bien souvent sonner le glas de votre couple. Dans ce cas, mieux vaut
envisager une séparation pour que chacun trouve un partenaire plus
compatible avec ses propres envies, plutôt que de vivre ensemble
malheureux et pleins de ressentiments.
Se reconnecter sexuellement après un passage
à vide
Les deux méthodes que je vais vous proposer sont fréquemment recommandées
par les meilleurs sexologues du monde. Il est avéré qu’elles fonctionnent, sinon les
thérapeutes cesseraient de les appliquer auprès de leurs clients.

Le protocole Sensate Focus existe depuis toujours. Il s’agissait d’une pratique


classique destinée aux couples ayant perdu toute proximité sexuelle quand j’ai écrit
mon premier ouvrage, en 1999. Je n’en ai pas parlé alors, et je n’en fais guère
mention dans mes autres livres. Pourquoi, me direz-vous ? C’est tout simplement qu’à
l’époque, je n’y comprenais rien.

Si je traversais une période d’abstinence sexuelle et que j’avais envie d’y mettre
fin, j’avais plutôt tendance à partir en week-end avec mon conjoint, boire des litres de
vin et passer à l’acte plutôt que de m’allonger et de le caresser pendant des heures.
Ces ébats étaient certes basiques et maladroits, mais au moins, c’était fait : j’avais
rompu le jeûne. Ensuite, on pouvait repartir dans une sexualité plus régulière en y
ajoutant le piment qui manquait auparavant. Pour certains couples, cela demeure la
meilleure façon de régler le problème.

À présent que je suis plus vieille et plus sage et (un peu, pas tant que ça) plus
patiente, j’ai pris conscience que le fait de se concentrer sur la mécanique du sexe
plutôt que sur l’aspect émotionnel ne fonctionne pas toujours. Pour raviver sa
sexualité, il ne suffit pas seulement de donner un bon coup de pied dans le derrière du
désir en lui criant Réveille-toi, gros fainéant ! Le désir a besoin d’être travaillé sur le
long terme par les deux partenaires. Il requiert de la proximité et de l’intimité.
L’érotisme est un élément essentiel d’une sexualité épanouie mais, si on n’a plus de
rapports réguliers, il ne faut pas brûler les étapes : il est nécessaire de rebâtir les
fondations au préalable. Pour le moment, vous êtes tous les deux vulnérables. De par
leur douceur, ces méthodes sont sans doute exactement ce dont vous avez besoin.

La pratique sexuelle la plus simple du monde


Le premier de ces protocoles a été créé par le sexologue Stephen Snyder, et il
s’intitule le « Plan en deux étapes ». À présent, lisez ce qui suit attentivement : ici,
l’objectif est de ressentir de l’excitation, c’est tout. Pas de faire l’amour.

N’allez pas trop vite et soyez patients. « Trop de couples partent du principe que
toute excitation doit être apaisée par un orgasme – comme s’il s’agissait d’un
phénomène agaçant ou désagréable dont il faut se débarrasser immédiatement »,
commente Stephen Snyder. (Oups ! sur ce plan, je plaide coupable !) Il encourage
donc les couples à vivre leur excitation comme quelque chose de chaleureux et
d’enrichissant. De laisser libre cours à cette sensation et de vivre avec elle avant
d’agir sur elle.

Stephen Snyder appelle cette méthode « la pratique sexuelle la plus simple du


monde »… parce que c’est vrai. Voici comment procéder.

Étape 1 : Allongez-vous sur votre lit et ne faites rien. Si vous le souhaitez, mettez-
vous nus. Parlez. De n’importe quoi, à condition que cela reste simple : contentez-
vous d’apprécier d’être étendus l’un près de l’autre sans avoir prévu quoi que ce soit.
Ou bien concentrez-vous sur votre respiration. Si vous en avez envie, caressez la
peau de votre partenaire ou la vôtre. À ce stade, évitez tout contact à caractère
sexuel. Continuez aussi longtemps que cela vous plaira. « Au début, tout ceci vous
semblera gênant, explique Stephen Snyder. Ce n’est pas grave. Prenez conscience
de cette émotion puis laissez-la filer. »

Étape 2 : Si la première étape vous a excités, appréciez ce sentiment. Ne vous


dites pas que vous êtes obligés d’en faire quoi que ce soit. « Ne vous souciez pas de
l’excitation, affirme Stephen Snyder. Laissez-la vous embarquer où elle le souhaite. »
Si elle vous mène à un point où tous deux décidez que vous avez envie de stimulation
sexuelle, allez-y. Sinon, restez dans le calme et l’intimité, conseille Stephen Snyder, et
profitez du moment. Habituez-vous à être nus l’un près de l’autre, et excités
ensemble. Et… c’est tout ! Pratiquez cet exercice une fois par semaine puis allez plus
loin si vous le souhaitez. Cette technique est excellente pour tous les couples qui
veulent repartir de zéro et retrouver une sexualité basique. Considérez-la comme une
détox sexuelle, mais aussi une manière douce de revenir à l’érotisme.

Le programme Sensate Focus


Les couples apprécient vraiment le programme Sensate Focus, « peut-être parce
que cela les change de la piètre qualité de leurs ébats habituels », commente Stephen
Snyder avec ironie. Dans le Sensate Focus, les partenaires doivent simplement se
déshabiller et caresser l’autre tour à tour. Pour commencer, le contact n’est pas
érotique, puis on passe peu à peu aux zones érogènes et aux organes génitaux. La
progression est lente : il peut falloir des semaines voire des mois pour en arriver aux
contacts sexuels, cela ne se fait pas en quelques jours.

Le concept est simple : le partenaire qui caresse doit se concentrer uniquement


sur ce qu’il fait. Celui qui reçoit laisse simplement l’autre le toucher. La beauté de cette
méthode, déclare Stephen Snyder, c’était que personne n’avait besoin de se soucier
de qui que ce soit. On pouvait se détendre.

Selon lui, les couples d’aujourd’hui ne sont plus aussi réceptifs à ce genre de
pratiques. Notre capacité de concentration a diminué et nous sommes plus
compétitifs. Nous essayons de trouver le moyen d’offrir les meilleures caresses et
entendons être complimentés pour nos efforts. Nous brûlons de prendre des selfies
pour poster ces moments sur Instagram : #intimité #connexion.

Les programmes comme Sensate Focus et le Plan en deux étapes relèvent de la


pleine conscience. Il s’agit d’être attentifs sans juger et de rester dans le moment
présent – choses que nous avons de plus en plus de mal à faire dans notre monde
ultraconnecté, mais que nous devrions vraiment apprendre à maîtriser.

Et après ?
Après avoir appliqué le Sensate Focus ou le Plan en deux étapes, il s’agit
d’enrayer ce qu’Emily Nagoski appelle « la dynamique de la surenchère ».

Elle recommande que les partenaires prennent chacun à leur tour l’initiative de
caresses sensuelles, au moins une fois par semaine ou quinzaine. Peu importe la
fréquence, tant que l’initiative est partagée et qu’aucun des conjoints ne se sent
oppressé ou frustré. Ensuite, passez aux caresses simultanées – vous vous caressez
tous les deux en même temps – puis foncez littéralement (si c’est le but) quand vous
êtes prêts. Cela peut prendre des semaines ou des mois. Rien ne presse, prenez tout
votre temps.

Renversez la vapeur
Tout en pratiquant ces exercices physiques, effectuez un travail psychologique.
Au lieu de penser : Je n’aime plus le sexe, dites-vous : Quel serait mon état d’esprit si
j’étais une femme ou un homme qui aime le sexe ?

Connectez ces pensées à votre identité, conseille Emily Nagoski. « Ne vous


contentez pas de courir, soyez une athlète. Ne faites pas l’amour, soyez une personne
délicieusement sensuelle, curieuse et joueuse sur le plan sexuel. » Pensez : Si j’étais
une personne qui aime le sexe, comment gérerais-je l’idée de me sentir trop
occupée/triste/seule pour faire l’amour ?

« Posez le problème à cette personne. Laissez-la le résoudre. Je me demande ce


qu’il me faudrait pour passer de quelqu’un qui redoute le sexe à quelqu’un qui a envie
de faire l’amour comme une bête à son partenaire ? »

Si vous avez décidé de renoncer au sexe


Si le sexe ne vous attire plus mais que vous voulez rallumer le désir
entre vous et votre conjoint, je vous suggère de tenter le Plan en deux étapes
ou le programme Sensate Focus (voir ici), et de lire le chapitre 5 où je
fournis de nombreux conseils (également distillés tout au long de cet
ouvrage).
Si vous êtes célibataire et avez décidé que vous n’avez plus besoin de
sexe dans votre vie, il s’agit avant tout de refuser de vous sentir minable
uniquement parce que vous êtes devenue asexuelle. Le célibat est de plus en
plus fréquent, et vous êtes loin d’être la seule dans cette situation. Si vous
avez envie de romantisme, il est possible de trouver un partenaire qui sera
sur la même longueur d’onde que vous. Même si, avec l’âge, ça devient
plus difficile.
Ceci s’adresse aux femmes qui ont décidé qu’elles ne veulent plus faire
l’amour – jamais – avec leur conjoint et souhaitent savoir comment vivre
cette situation.
Là encore, les raisons qui motivent votre décision auront un impact
important sur la manière dont elle sera reçue. Si vous ne supportez plus
d’avoir des relations sexuelles avec votre partenaire parce qu’il existe de
graves problèmes de couples, ce n’est pas du tout la même chose que si
vous l’aimez mais que vous n’avez simplement plus envie de sexe. Si c’est
le cas – votre couple se porte tellement mal que vous refusez tout contact
physique –, trois possibilités s’offrent à vous. Aborder le sujet avec votre
conjoint et tenter de régler le problème, faire une thérapie de couple, ou
partir.
En lisant ces lignes, beaucoup d’entre vous vont penser : Non ! J’adore
mon partenaire. C’est juste que le sexe, ce n’est plus mon truc ! Vous
voulez garder l’homme (ou la femme, en fonction de vos orientations
sexuelles) et vous adorez votre couple, mais le sexe ne vous intéresse plus.
Comme je l’ai dit, cela arrive.
Quelle que soit la raison, si vous voulez que votre partenaire comprenne
et avance avec vous sur ce problème, vous devez au moins essayer de le
résoudre. Allez consulter un médecin ou un gynécologue si le sexe vous fait
mal, appliquez certaines des suggestions que je fais dans ce livre pour
raviver le désir, ou demandez-vous pourquoi le sexe ne vous a jamais
vraiment intéressée, si c’est le cas. Quand il vous posera la question : « As-
tu essayé de trouver une solution ? » vous devez pouvoir répondre oui sans
mentir.

Qu’entendez-vous exactement par « pas de sexe » ?


Voici ma prochaine question : Seriez-vous prête à envisager une
sexualité non réciproque avec votre conjoint ? Beaucoup de femmes
affirment ne pas vouloir de sexe mais, en réalité, c’est la pénétration
qu’elles refusent.
Seriez-vous satisfaite si vous vous en teniez aux préliminaires ? Si
vous-même n’avez pas envie d’être stimulée sexuellement, pourriez-vous
envisager de masturber votre partenaire ou de lui faire une fellation ? Et
rester allongée près de lui pendant qu’il se caresse ? Si vous pensez pouvoir
être active sexuellement mais refusez le sexe tel qu’il se présente
actuellement, dites-le-lui clairement. Soyez honnête et vous serez peut-être
agréablement surprise.
Vous ne voulez absolument rien faire de sexuel ? Si vous êtes dans une
relation monogame et que votre partenaire ne veut pas renoncer au sexe, il
se retrouve dans une situation particulièrement critique. À présent, le sexe
va se résumer pour lui à des séances en solitaire, aux fantasmes et au porno.
Certains pourront s’en contenter. Surtout si vous avez décidé d’arrêter le
sexe pour des raisons qui relèvent de problèmes de santé, par exemple, et
dont le contrôle vous échappe. En revanche, s’il s’agit d’un choix, c’est une
tout autre affaire. En gros, vous dites à votre conjoint : Je veux que tu me
sois sexuellement fidèle, mais je ne veux plus faire l’amour avec toi.
Est-ce que cela vous semble juste ?
Chaque couple est différent, et vous aurez peut-être d’excellentes
raisons de répondre : En fait, vu ce qui s’est passé, je pense que c’est juste,
oui. Mais, même si vous le pensez sincèrement, soyez consciente que votre
relation est désormais en péril. Si vous ne faites pas l’amour avec votre
partenaire mais que lui ne peut se passer de sexe, il y a des chances pour
qu’il se mette à sauter sur tout ce qui bouge. Même si c’est l’homme le plus
fidèle du monde et qu’il vous aime profondément, il risque de succomber à
la tentation pour peu que quelqu’un d’autre lui prête attention. Ou de
recourir régulièrement aux services des travailleuses du sexe. C’est un
choix que font beaucoup d’hommes qui aiment leur femme mais ont encore
envie de sexe. Ils estiment qu’ils ne tomberont pas amoureux, que la
trahison est donc moindre, et la discrétion assurée.
Comment gérer cette situation ?
Acceptez que votre partenaire ait une liaison. Même si vous espérez
que ce ne sera pas le cas, préparez-vous à l’idée qu’il risque d’entretenir
une liaison extra-conjugale.
Laissez entendre que vous comprendriez s’il allait voir ailleurs, sans
lui donner d’autorisation officielle. J’entends par là faire des allusions du
genre : Je sais que c’est difficile pour toi et je comprends que tu as des
besoins à satisfaire.
Peut-être devons-nous apprendre à penser autrement. Après tout, nous
n’avons aucun problème à dire : Je n’irai plus au cinéma parce que ma
hanche me fait trop souffrir, je ne peux pas rester longtemps assise. Je sais
que toi, ça te passionne toujours autant, alors pourquoi tu n’y vas pas avec
une amie ?
Assouplissez les règles de la monogamie. Cela signifie par exemple
que vous autorisez votre conjoint à avoir des relations sexuelles avec
d’autres personnes. Si vous vous en sentez capable, réfléchissez à la
manière dont cela pourrait fonctionner. Comme je l’ai déjà mentionné, les
couples qui se trouvent dans ce cas de figure posent généralement des
règles strictes – par exemple, pas de rapports avec quelqu’un que vous
connaissez, jamais plus d’une fois, etc. Parfois, le conjoint abstinent veut
savoir ce que l’autre fait, d’autres fois, il donne son accord mais refuse
d’être au courant de quoi que ce soit. Dans tous les cas, si vous autorisez
votre partenaire à satisfaire ses besoins hors du couple, il faut que ce soit
fait dans le respect et la sécurité. Si vous acceptez le polyamour (une
relation externe impliquant à la fois de l’amour et du sexe), il est encore
plus important d’établir des règles.
Séparation ou divorce. Quelquefois, le simple fait d’avoir cette
discussion met fin à la relation. « Après quarante ans de mariage, j’ai
annoncé à mon époux que je ne voulais plus avoir de rapports sexuels avec
lui. Il m’a fait asseoir, m’a pris les mains, regardée dans les yeux et m’a dit :
“Je suis vraiment désolé mais, sachant cela, je ne peux plus rester avec toi.
Cela me briserait le cœur.” Nous nous sommes séparés puis avons divorcé.
Est-ce que je le regrette ? Non. Je suis plus heureuse seule, sans personne
pour me harceler. Et nous sommes restés bons amis. » Sacré témoignage,
n’est-ce pas ?

1. National Surveys of Sexual Attitudes and Lifestyles, ou « Enquêtes nationales sur les
comportements et modes de vie en matière de sexualité ».
CHAPITRE 10

Vos aventures, les siennes,


et leurs conséquences
Il y a vingt ans, tout ce qui s’écrivait sur l’infidélité était presque
toujours du point de vue de la victime. Les personnes qui trompaient leur
partenaire étaient des méchants qui méritaient l’enfer, et malheur à
quiconque prétendait le contraire.
Et puis il s’est produit quelque chose d’amusant. Des recherches ont
suggéré que ce n’étaient pas toujours les méchants qui étaient infidèles – les
gentils le faisaient aussi. Plus surprenant encore : des hommes heureux en
couple et amoureux de leur conjointe avaient également des aventures.
Une minute ! Est-ce que les hommes ne vont pas voir ailleurs quand
leur femme ne les comprend pas et qu’ils n’ont plus de relations sexuelles
avec elle ? Et voici qui va donner le coup de grâce aux idées reçues sur
l’infidélité : les femmes la pratiquent (presque) autant que les hommes.
En définitive, ces nouvelles avancées ont montré qu’il est essentiel de
discuter de la nature de l’infidélité – surtout de celle des femmes, d’ailleurs
– et qu’il existe de nouvelles manières de se pencher sur la question.
La conférence Ted d’Esther Perel, « Why happy couples cheat » 1, a été
visionnée des millions de fois ; la précédente, « Rethinking infidelity » 2, a
obtenu quatre millions de vues au moment où j’écris ceci. Si je la cite
fréquemment dans ce chapitre, c’est qu’elle a étudié et tenté de comprendre
le sujet mieux que personne. À part, peut-être, la biologiste et
anthropologue Helen Fisher. Son texte de référence, Histoire naturelle de
l’amour 3, a été mis à jour et republié plus de vingt ans après sa première
parution. Le récent ouvrage de la sexologue américaine Tammy Nelson,
When You’re the One Who Cheats : Ten Things You Need to Know 4, est déjà
un best-seller. L’infidélité est un sujet brûlant.
Helen Fisher affirme que 40 % des femmes trompent leur partenaire ;
selon une étude américaine, elles sont 50 % à le faire ; quant à Perel, elle
situe ce nombre entre 26 et 75 % parce qu’à notre époque numérique il
n’existe aucune définition universelle de ce qui constitue une infidélité.
La technologie facilite le sexe illicite mais – je vous avertis – elle le
rend également plus difficile à dissimuler. Autrefois, il s’agissait
d’expliquer la présence d’une trace de rouge à lèvres sur un col de chemise
ou d’un reçu suspect dans une poche. De nos jours, on se fait prendre parce
que les paramètres par défaut permettent à tous vos appareils numériques de
se synchroniser, de telle sorte que les textos de la maîtresse de votre mari
apparaissent sur la tablette des enfants juste au moment où vous les aidez à
faire leurs devoirs.

Pourquoi sommes-nous tous infidèles ?


Il existe une multitude de raisons à cela. Selon Tammy Nelson, les
hommes trompent leur femme parce qu’ils ont besoin de compagnie et
d’intimité – s’ils sont juste en manque de sexe, ils recourent au porno. En
l’absence d’amour et de tendresse, ils entretiennent une liaison. Quant aux
femmes, affirme-t-elle, elles trompent leur conjoint par soif de passion et de
sexe – du sexe érotique. Nous sommes fatiguées de nous occuper de notre
mari et avons envie d’une sexualité sans prise de tête.
Beaucoup de femmes sont des infidèles chevronnées, estime Wednesday
Martin, autrice de Untrue, un livre qui casse le stéréotype selon lequel les
hommes sont plus portés sur le sexe que les femmes. Nous épousons un
type ennuyeux à mourir parce qu’il est stable et fiable et ferait un excellent
père, puis nous avons des ébats torrides en cachette avec des hommes
beaucoup moins recommandables. Ainsi, nous profitons de la sécurité, de la
stabilité et du compagnonnage d’un amour à long terme tout en bénéficiant
du piment d’une relation sexuelle érotique.
Fisher cite des études montrant que 34 % des femmes et 56 % des
hommes qui ont eu des aventures qualifient leur couple d’heureux ou très
heureux. « D’un point de vue darwinien, nous avons probablement évolué
pour vouloir tout avoir, explique Helen Fisher. Aujourd’hui, nous vivons à
un stade de l’évolution où c’est effectivement possible. »
Le sexologue américain Stephen Snyder affirme que notre « moi
sexuel » – un mécanisme interne qui opère selon ses propres règles – se
comporte comme un enfant. « Le moi sexuel ne comprend pas ces histoires
de monogamie. Parfois, il fait un caprice, et impossible de raisonner avec
lui, écrit-il. Si vous êtes comme la plupart des gens, votre moi sexuel
adorerait tout avoir. Il aime la sécurité qu’offre l’exclusivité mais, de temps
à autre, il apprécierait d’aller voir ailleurs. »
Voilà pourquoi en lisant ce genre de phrases – qui expliquent pourquoi
on succombe à l’appel de la nature –, l’infidélité semble parfaitement
logique et étrangement innocente. Le revers de la médaille apparaît
lorsqu’on est soi-même trompé et que tout s’effondre.
Quand une liaison est mise au jour, les conséquences sont généralement
catastrophiques. Le conjoint infidèle sait qu’il est possible d’aimer deux
personnes à la fois, alors que celui qui n’en aime qu’un se sent sincèrement
dupé et dévasté.
Ne vous méprenez pas : ce n’est pas parce que tout le monde le fait que
vous êtes dans votre droit. Quand vous vous retrouvez face à quelqu’un que
vous aimez de tout votre cœur et qui, votre téléphone à la main, vous
dévisage d’un air catastrophé, tout ce qui compte, ce sont vos actes.

Pourquoi les hommes sont infidèles


Les raisons qui motivent un homme à tromper sa partenaire sont à peu
près les mêmes que pour des femmes : la nouveauté l’excite, s’il s’ennuie
dans son couple ou que sa vie le déçoit (il n’a pas obtenu cette promotion
qu’il espérait tant) ; ou bien il rencontre un vieil ami qui est devenu gros et
ridé, puis il voit double en se regardant dans le miroir. Rien de tel qu’une
liaison extra-conjugale pour rebooster un ego en berne.
Une maîtresse idolâtre son amant – dans ses yeux, il se voit sous un jour
nouveau. Une épouse voit son mari tel qu’il est – comme sous un
microscope. Elle le vénère rarement, alors que la plupart des hommes
adorent passer pour des héros.
Dans une liaison, les amants deviennent les seules personnes au monde.
La réalité s’efface, et c’est extrêmement flatteur. Cela explique également
pourquoi la plupart du temps, dès lors qu’une aventure est révélée, elle
s’étiole et s’achève : impossible de se concentrer dessus vingt-quatre heures
sur vingt-quatre tout en menant une vie normale.
Les hommes trompent aussi pour le sexe. Si vous refusez toute intimité
avec votre partenaire de longue date, les risques qu’il aille voir ailleurs
augmentent considérablement. Prenez cet élément en compte si vous
décidez de ne plus avoir de relations sexuelles avec votre conjoint (pour
plus de détails, voir le chapitre 5).
Dans les relations asexuelles, certains hommes pensent qu’ils ne
tromperont leur partenaire qu’une fois, avant de s’apercevoir combien le
sexe leur manquait ; alors, ça ne s’arrête plus. Esther Perel affirme que les
personnes les plus infidèles sont souvent celles qui, après des décennies de
loyauté sans faille, franchissent le pas alors qu’elles n’auraient jamais cru
cela possible.

Tentées ?
Être infidèle, cela arrive à des gens très bien, je l’ai dit. Vouloir une
aventure ou même la vivre ne fait pas de vous un monstre. Mais si vous
avez l’intention de faire de l’infidélité un mode de vie, ne minimisez pas
vos actes. Si votre partenaire ne risque pas de se froisser, proposez-lui une
relation ouverte. Si l’idée le rebute et que vous l’aimez, demandez-vous si
vous serez capable de vivre dans la culpabilité et la tromperie.
Si la réponse est non, et que vous avez envie de coucher avec quelqu’un
d’autre tout en voulant garder votre partenaire, regardez la vérité en face au
lieu de l’éviter. Posez-vous des limites. Sachez vous dire non, et faites une
croix sur les « et si… ? ». N’allez pas dîner en tête à tête avec votre beau
collègue de bureau lors d’un voyage d’affaires. Renoncez aux pots de
départ si vous avez tendance à draguer et que l’alcool vous désinhibe.
Éliminez les sources de tentation. Prenez conscience que le flirt est
dangereux. Le désir est une émotion forte. Si quelqu’un la déclenche en
vous, ne la nourrissez pas. N’aguichez pas, ne badinez pas, ne sous-
entendez pas que vous n’êtes pas heureuse en couple. Ne pensez pas qu’une
fois, une seule, vous suffira. Fixez-vous des règles et respectez-les.
Plus important encore, rapprochez-vous de votre partenaire au lieu de
lui tourner le dos, et tentez de trouver avec lui les éléments qui vous
manquent tant. Si votre mariage est au bord du gouffre et que vous voulez
que votre partenaire vous prenne au sérieux, employez les grands moyens
en lui expliquant que vous envisagez d’avoir une aventure. Certes, c’est
risqué mais, si cela ne le fait pas réagir, il est trop tard pour une thérapie, et
l’heure du divorce a sonné.
Ce n’est pas toi, c’est moi
C’est vrai dans la plupart des cas. Voici onze raisons pour lesquelles vous ou
votre couple n’avez rien à voir avec l’infidélité de votre partenaire.
1. Les infidèles chroniques sont incapables d’intimité. Peu importe avec qui ils
se marient, ils tromperont toujours leur conjointe parce qu’ils veulent éviter à tout
prix d’être trop proches de quelqu’un de crainte d’être blessés.
2. Ils ont des problèmes par ailleurs. Les aventures sont un excellent moyen
d’oublier des sentiments douloureux et jamais résolus.
3. Ils veulent retrouver leur jeunesse. Se cacher, braver les interdits… Les
liaisons leur rappellent qu’ils ont été jeunes. Ils veulent renouer avec une part
d’eux-mêmes qu’ils ont perdue, et vérifier que le charme opère encore.
4. Ils ont envie d’intensité sexuelle, laquelle ne peut s’entretenir à long terme.
Même si vous êtes une amante merveilleuse, impossible de lutter contre la magie
des ébats avec un corps nouveau.
5. Ils pleurent les occasions perdues. Et s’ils avaient pris un autre chemin ? S’ils
avaient saisi d’autres occasions amoureuses ? Les liaisons sont alors leur façon
de faire un pied de nez au passé.
6. Ils n’aiment pas la personne qu’ils sont devenue. Comme à son habitude,
Esther Perel formule cela à la perfection : « Quand nous cherchons le regard d’un
autre, ce n’est pas toujours de notre partenaire que nous nous détournons, mais
de la personne que nous sommes nous-mêmes devenue. Ce n’est pas forcément
quelqu’un d’autre, que nous recherchons, mais un autre moi. »
7. Ils veulent de la liberté. Si vous êtes heureux en couple depuis des années,
mais que vous vous êtes connus jeunes, une aventure peut être pour lui une
chance d’explorer la liberté et l’autonomie qui lui ont manqué dans sa jeunesse.
8. C’est dans leurs gènes. Une étude suédoise portant sur 552 hommes a montré
que l’infidélité pourrait être en partie génétique : elle est inscrite dans leur ADN.
9. C’est une façon de gérer les transitions de la vie. À un moment donné, les
enfants quittent le nid familial. Cette étape difficile de la vie, couplée à un désir de
changement, explique bien des infidélités.
10. C’est un antidote à la mort. « Partout dans le monde, un mot revient dans toutes
les confessions que me font les personnes infidèles : elles se sentent vivantes,
déclare Esther Perel. Elles me parlent souvent de deuils récents – un parent
décédé, un ami parti trop tôt, le diagnostic d’une maladie… » Il est fréquent
qu’une personne qui vient de perdre quelqu’un de cher se mette à avoir envie de
sexe. Après tout, c’est en faisant l’amour que nous créons la vie. Cela relève d’un
mécanisme psychologique profond.
11. Il est tout à fait possible de désirer et aimer plus d’une personne à la fois.
Helen Fisher affirme que, pour tout ce qui est lié à l’accouplement et la
reproduction, nous avons développé trois systèmes cérébraux parfaitement
distincts : le désir sexuel, les sentiments d’amour intense, et l’attachement
profond à un partenaire stable. Ces trois systèmes sont souvent très bien
connectés, explique-t-elle, mais pas en permanence : « On peut très bien être au
lit, la nuit, et ressentir un attachement profond à son partenaire de toujours puis,
d’un coup, éprouver des sentiments de désir sexuel pour quelqu’un qu’on connaît
à peine. »

Comment guérir d’une infidélité ?


Je vais vous dire une chose : parfois, il ne faut pas essayer de réparer les
dégâts et de pardonner. Si votre couple ne tient qu’à un fil, que votre
partenaire vous traite mal ou que l’amour s’est évanoui depuis longtemps,
pourquoi diable voudriez-vous pardonner une infidélité ? Le glas a sonné,
prenez-le comme tel. Partez et consacrez votre énergie à vous créer une
nouvelle vie.
De la même manière, si ce n’est pas la première fois que votre
partenaire a une liaison, et que la dernière en date vous a beaucoup affectée,
suivez la règle selon laquelle, au troisième faux pas, c’est fini. S’il vous a
vue souffrir le martyre mais que ça ne l’a pas empêché de remettre ça à la
première occasion, ne vous faites pas d’illusions : si vous restez, votre vie
sera un enfer (et si vous vous faites des illusions malgré tout, allez voir un
thérapeute réputé pour son franc-parler et laissez-le vous ramener à la
raison).
Lisez quand même la suite de ce chapitre : même si vous envisagez une
rupture, vous avez besoin de comprendre la situation afin de retrouver la
confiance et la paix. Mais ne perdez pas votre temps dans une relation qui
n’en vaut pas la peine.
En revanche, si votre couple se porte bien, que vous vous entendez à
merveille avec votre conjoint, que vous aimez tous deux vos enfants, avez
une sexualité satisfaisante sans être passionnée, puis que vous découvrez
que votre moitié a été infidèle, que faire ? La trahison est encore plus
douloureuse quand la relation se passe bien. À l’inverse, si c’est vous qui
avez fauté et que votre vie ressemble à un champ de ruines, comment
procéder, sachant que c’est vous qui avez provoqué ces dégâts ?
Quand on vient de mettre au jour une infidélité, le traumatisme est
parfois tellement violent qu’on a l’impression de ne pas pouvoir y survivre.
Pourtant, une fois que la douleur s’estompe – et cela arrivera –, vous
changerez peut-être d’avis. Le fait est que la majorité des couples qui ont
été confrontés à cette situation restent ensemble. Si le vôtre vaut la peine
d’être sauvé, battez-vous. Voici à quoi pourrait ressembler cette traversée du
désert.

Les conséquences d’une infidélité sur le sexe


et l’amour
Selon Tammy Nelson, la plupart des couples qui s’en sortent passent par
trois étapes de guérison.
1. La phase de crise
Une fois l’infidélité découverte, selon votre personnalité et vos
mécanismes de défense, soit vous serez sous antidépresseurs, enfermée dans
le noir, soit vous allez réduire en miettes ce que votre partenaire a de plus
précieux. Instabilité émotionnelle, somnolence, violentes disputes, sanglots
incontrôlables, colère extrême, accablement, sentiment de ne pas pouvoir
survivre à la souffrance, confusion, haine et terreur d’être abandonnée –
vous passerez par toutes ces émotions.
Certains couples se séparent, et la personne trompée refuse de voir
l’autre tant que la douleur ne s’est pas apaisée. Ou bien elle éprouve tant de
colère et de souffrance qu’elle ne supporte pas l’idée que son partenaire
puisse la toucher. D’autres, au contraire, s’accrochent. « Mon mari a eu une
liaison par textos avec une vieille amie. Une autre femme lui a prêté un peu
attention, et il s’est dit qu’il avait le droit d’aller plus loin. Je l’ai découvert
et ça s’est arrêté. Cela a affecté notre sexualité, mais de manière positive. Il
me désirait encore plus. Comme s’il ne voulait pas lâcher prise. C’est parce
qu’il a cru qu’il pouvait me perdre. Sur le moment, j’étais un peu perdue
mais je me sentais effectivement désirée, ce qui m’a redonné confiance. »
Beaucoup de couples s’aperçoivent qu’après la révélation d’une liaison,
ils font l’amour comme jamais auparavant. Le sexe est passionné et intense,
constate Tammy Nelson. Cette réaction s’explique par diverses raisons.
D’abord, on éprouve un besoin désespéré de connexion, parce qu’on a peur
de perdre l’autre. Ensuite, l’instinct de « surveillance du partenaire » se
déclenche : on veut garder ce qu’on estime être à soi. Enfin, l’infidélité crée
de la distance entre les conjoints – et la distance attise le désir.
Souvenez-vous que ce sont les couples les plus unis qui ont des
problèmes de désir. Qui est cette personne ? Vous pensiez connaître votre
partenaire, mais ce n’est pas le cas. Selon Tammy Nelson, le désir renaît
parce que vous couchez bel et bien avec quelqu’un de nouveau, et notre
corps aime la nouveauté. Vous voyez aussi votre conjoint à travers les yeux
de son amante. Quand quelqu’un convoite une chose qui nous appartient,
celle-ci devient tout à coup beaucoup plus attrayante : on se met soudain à
l’apprécier plus qu’avant.
Même si vous vous détestez de faire l’amour aussi passionnément –
vous ne voulez pas que votre partenaire s’imagine que vous l’avez pardonné
– cela arrive. Ou pas. Ces deux réactions sont normales.
« Je voulais faire l’amour avec lui mais, chaque fois qu’il me touchait,
je voyais ses mains qui caressaient l’autre. Elle partageait le lit avec nous.
Je n’y arrivais pas – rien que l’idée d’essayer me bouleversait. Il m’a trahie
alors que nous étions si proches ! Comment pouvais-je encore coucher avec
lui ? »
2. La phase de compréhension
C’est l’étape où le reproche laisse place à la curiosité, affirme Tammy
Nelson. L’intérêt se concentre davantage sur les émotions éprouvées par le
partenaire lors de ses rapports sexuels illicites que sur le sexe lui-même.
C’est le moment de passer à la thérapie de couple, conseille-t-elle. Vos
idées sont plus claires, vous êtes plus objectifs – ce qui ne veut pas dire que
vous souffrez moins. « À ce stade, vous n’êtes pas obligés de pardonner,
commente Tammy Nelson. Il est encore trop tôt pour ça. Ce ne serait pas
sincère. » À la place, essayez l’empathie : tentez de comprendre ce que
chacun a vécu de son côté. « Au lieu de voir les choses sous l’angle
gentil/méchant, vous vous apercevez que chacun porte au moins une part de
responsabilité dans ce qui s’est produit. » Ça ressemble plus à Comment
avons-nous pu en arriver là ? qu’à Espèce de salaud/garce ! Va brûler en
enfer !
C’est peut-être violent, mais il s’agit d’un signal d’alarme : votre
relation a besoin d’entretien et d’attention. Votre partenaire ne restera pas
avec vous si vous ne le nourrissez que de miettes. Le sexe est important, et
votre conjoint n’est pas indifférent aux charmes d’autres personnes. Bref,
une infidélité peut vous donner le coup de fouet dont vous aviez tous les
deux besoin.
3. La phase de vision
Une aventure peut marquer la fin d’une relation, ou un nouveau départ.
« Ma femme me surveillait à un point inimaginable : elle était
maladivement jalouse et me faisait une scène pour un rien. J’ai vécu comme
ça pendant douze ans, sans rien faire qui risque de l’inquiéter. Et puis, le
jour où j’ai eu 50 ans, je me suis dit : Je vais vivre ma vie avant qu’il soit
trop tard. Mon aventure faisait partie de cette décision. C’était avec une
collègue de travail, et ça n’a pas duré longtemps mais ma femme l’a
découvert et ça nous a transformés. Elle a pris conscience qu’elle ne pouvait
plus me contrôler et qu’elle n’avait d’autre choix que de me faire confiance.
Je crois que la chose qu’elle craignait le plus au monde – mon infidélité –
s’est produite et qu’elle y a survécu. Elle s’est enfin détendue et nous
sommes très heureux. Si ma liaison était restée secrète et que les choses
avaient continué ainsi entre elle et moi, je l’aurais quittée. »
C’est pendant la phase de vision qu’on entrevoit les solutions plutôt que
les problèmes. C’est le moment où vous prenez la décision de rester ou non
ensemble et de créer un nouvel avenir qui vous satisfera tous les deux. Le
souvenir de la tierce personne disparaît, affirme Tammy Nelson, quand vous
avez de nouvelles expériences ensemble.
Les infidélités peuvent avoir des effets positifs – et la personne qui en
bénéficie le plus est souvent le conjoint trompé. « Tu crois que je ne voulais
pas que les choses changent ? » tempête souvent la personne trahie, déclare
Esther Perel. Une fois la liaison mise au jour, elle n’a plus à feindre d’être
satisfaite et heureuse d’une relation où la sexualité est médiocre et où elle
ne reçoit aucune attention. Si votre partenaire est fautif, c’est à vous de
mener le bal.
Après une infidélité, les couples « vont discuter longuement, avec une
franchise et une ouverture d’esprit dont ils n’ont pas fait preuve depuis des
décennies. Et un conjoint que le sexe n’intéressait pas va soudain se
découvrir un appétit si féroce qu’il va se demander d’où il vient », affirme
Esther Perel.
Quand ils parviennent à surmonter cette situation, beaucoup de couples
retombent amoureux – mais si vous ignorez l’aspect érotique de votre
relation, c’est à vos risques et périls. Pour survivre, on a besoin d’amour et
de sexe : de nombreuses infidélités se produisent parce que, alors même que
l’amour grandit, on laisse dépérir la sexualité.

Pardon, mais ce n’est pas notre cas


Certains couples sont assez forts pour gérer le choc engendré par une
infidélité. Selon moi, c’est parce qu’ils communiquent beaucoup, sont basés
sur l’amour et le respect, et que chaque partenaire est assez fort
émotionnellement pour encaisser la situation. Ce qui signifie que beaucoup
d’autres sont bloqués au fond du tunnel, sans entrevoir la plus petite lueur
qui en signalerait la fin.
Si vous vous reconnaissez, dites-vous que la guérison n’arrive pas d’un
coup. Il y aura des jours où vous penserez que cette histoire est derrière
vous, vous rirez en sirotant un verre de vin, comme avant et puis, d’un
coup, les souvenirs remonteront, vous vous retrouverez projetés de plein
fouet dans le moment où la trahison a été découverte, et vous serez de
nouveau dévastée. Il faut parfois des années pour revenir à la normale.
Andrew Marshall, un sexologue anglais, a beaucoup écrit sur l’infidélité. Il
affirme qu’une confession pleine et entière peut prendre des mois et des
mois, ce qui est terriblement frustrant pour quelqu’un qui essaie de
comprendre pourquoi une personne qui l’aime l’a fait souffrir à ce point.
Si vous ignorez comment réagir face à la souffrance ou de quelle
manière tourner la page, trouvez un bon thérapeute. Il est formé pour vous
aider tous les deux à faire le tri dans les dizaines d’émotions que vous
traversez. Plus important encore, ne vous sentez pas obligée de pardonner et
n’essayez même pas d’oublier. Tout cela prend du temps. Si votre partenaire
vous met la pression, rappelez-lui que, si vous en êtes là, c’est à cause de
lui.
Un jour, un psychiatre m’a expliqué que notre tendance à vouloir
trouver des solutions au plus vite implique que, souvent, nous opérons de
mauvais choix. Aussi désagréable que cela paraisse, plus on reste
longtemps dans l’indécision, meilleure sera l’option choisie à terme. Si
vous n’êtes pas certaine que votre couple vaille la peine d’être sauvé, restez
jusqu’à en être sûre.

Comment tourner la page ?


Chaque couple a sa façon de gérer l’infidélité, mais certaines méthodes
sont universellement efficaces. Les conseils suivants s’appliquent aux deux
sexes ; en revanche, ils s’adressent soit à la personne qui a eu une aventure,
soit à celle qui a été trompée.
Si vous avez été trompée
Au début, ne prenez aucune décision qui vous engage à long terme.
Si vous ne supportez pas la présence de votre partenaire, faites en sorte de
l’éloigner de la maison jusqu’à être capable de gérer votre colère. En
revanche, ne faites rien d’irrémédiable à ce stade de la situation.
Demandez-lui s’il s’est protégé pendant ses rapports. Si ce n’est pas
le cas ou que vous avez des doutes, demandez-lui de faire des analyses pour
vérifier qu’il n’a pas contracté le sida ou une IST.
Il est normal de vous sentir accablée de chagrin. Vous faites le deuil
d’une relation de confiance et de l’avenir radieux que vous pensiez avoir.
Nous sommes à une époque où, pour la première fois, rester en
couple après une infidélité semble plus honteux que rompre, déclare
Esther Perel. « Au lieu d’apprécier à leur juste valeur la maturité, le courage
et la ténacité qu’il faut pour rester en couple après ce traumatisme et essayer
d’améliorer les choses, nous pensons que c’est un signe de faiblesse. » Il est
malsain de rester dans une relation abusive après une infidélité. Le bon
choix, quand on est dans une relation saine, c’est d’essayer d’arranger les
choses, surtout si cette attitude n’est pas dans votre nature.
Entourez-vous de l’amour de vos amis et de votre famille, et faites
des choses qui vous procurent de la joie. Il est essentiel de réaffirmer votre
estime de soi et de retrouver la personne forte et confiante que vous êtes
toujours malgré les circonstances.
Ne réclamez pas de détails sordides, « qui n’apportent que douleur et
vous empêchent de dormir », conseille Esther Perel. Elle évoque l’histoire
d’une femme qui, ayant découvert que son mari la trompait, est allée
« creuser ». Elle a trouvé « des centaines de messages et de photos qu’ils
s’étaient échangés, exprimant leur désir mutuel. Les infidélités à l’ère du
numérique sont une véritable torture ».
Évitez à tout prix de dire : Je parie qu’elle était plus mince/plus
sensuelle/meilleure que moi au lit. À la place, posez des questions du
genre : Qu’est-ce que cette aventure signifiait pour toi ?
Le plus difficile, c’est d’avoir perdu le « nous ». Quand on est
proches et qu’on fait tout ensemble, le fait que notre partenaire ait eu une
« aventure » sans nous est presque aussi douloureux que l’infidélité elle-
même.
La trahison détruit l’idée selon laquelle une personne peut être tout pour
une autre – que c’est vous deux contre le monde entier. C’est comme
découvrir à 3 ans que le père Noël n’existe pas, mais puissance mille. « La
trahison vous vole l’histoire de votre vie », explique Esther Perel. Pas
étonnant que vous soyez accablée.
Tout aussi difficile à endurer : malgré tous ses remords de vous avoir
fait souffrir, votre partenaire ne regrette pas son aventure. Quand il vous
l’avouera, vous aurez d’abord l’impression que votre cerveau et votre cœur
explosent. Mais accrochez-vous : cet aveu prendra tout son sens plus tard.
Même si la raison de son infidélité n’était pas d’ordre sexuel, vous
aurez quand même le sentiment que tout reposait sur le sexe, parce que
c’est la chose la plus intime que vous fassiez avec votre conjoint. Le sexe
peut être le talon d’Achille d’une relation parfaitement solide par ailleurs,
déclare Marshall. « Régulièrement, je vois des couples qui s’entendent bien,
doués pour régler tous les problèmes, mais qui n’ont jamais réussi à gérer
leur sexualité. Les infidélités ne sont pas qu’une question de sexe mais,
souvent, il y occupe une grande place. »
À un moment donné, le sexe doit redevenir partie prenante de votre
couple ; sinon, les partenaires ne sont que des amis. Discutez franchement
et sans tabou de vos envies sexuelles respectives et n’ayez pas peur de
critiquer la personne que vous étiez. Il s’agit d’une nouvelle relation –
établissez de nouvelles règles !
Prenez tout votre temps. Quand vous recommencerez à faire l’amour
avec lui, vous éprouverez de la colère. Même si, juste après son infidélité,
vous vous êtes mis à copuler comme des lapins, il arrivera un moment où le
sexe vous rendra furieuse ou vous fera pleurer. Le fantôme de la tierce
personne est présent pour tous les deux, et seuls le temps et la patience
pourront le chasser de votre tête et de votre chambre.
Au début, contentez-vous de câlins, puis allez progressivement plus
loin. Ne renoncez pas, même si vous fondez en larmes ou claquez la porte
au milieu de ces séances. Tentez le programme Sensate Focus ou le Plan en
deux étapes (voir ici). Si vous ne progressez pas, consultez un thérapeute, et
n’oubliez pas la tendresse : après le sexe, câlinez-vous, bavardez, restez
allongés l’un près de l’autre – c’est tout aussi important.
N’utilisez pas son infidélité pour avoir le dernier mot dans les
disputes, recommande Marshall, même si vous en avez le droit et que c’est
terriblement tentant, même des années plus tard.
Consacrez du temps à votre partenaire. « Il était toujours au travail,
sur son téléphone, en train de bricoler – tout était important, sauf moi.
Après coup, il m’a dit qu’il faisait tout pour moi. Mais je me fichais d’avoir
une grande maison, je voulais juste du temps avec lui, et ça n’arrivait
jamais. »
« Les aventures sont plus une histoire de désir que de sexe ; le désir
d’attention, le désir de se sentir spécial, ou important », affirme Esther
Perel. Satisfaites ces désirs chez votre conjoint, et assurez-vous qu’il fasse
la même chose pour vous.
Prenez votre part de responsabilité. Certes, ce n’est pas de votre faute
si votre partenaire a eu une aventure mais, pour créer un problème, il faut
être deux. Reconnaissez que vous êtes en partie responsable.
« Il y a de multiples façons de trahir son partenaire : par le mépris, la
négligence, l’indifférence, la violence. La trahison sexuelle n’est qu’une
façon parmi d’autres de blesser son conjoint. En d’autres termes, la victime
d’une infidélité n’est pas toujours la victime du couple », déclare Esther
Perel avec sagesse.
Que regrettez-vous ? De ne pas avoir consacré assez de temps à votre
partenaire ? D’avoir constamment refusé le sexe ou de n’en avoir jamais
pris l’initiative ? De ne pas l’avoir complimenté ? De ne pas lui avoir dit
combien vous l’aimiez ? Si vous continuez à faire les mêmes erreurs, votre
couple ne risque pas de s’arranger.
Si c’est vous qui l’avez trompé
Admettez que vous avez commis une erreur. Parce que c’est vraiment
le cas. Même si cette aventure était la meilleure chose qui vous soit arrivée,
même si vous pensez que votre partenaire vous a poussée à la faute, vous
devez reconnaître la souffrance que vous avez causée. Plus tard, vous
pourrez discuter des raisons qui vous ont amenée à aller voir ailleurs, mais
n’oubliez jamais qu’en décidant d’avoir une aventure, vous avez blessé
quelqu’un qui vous aimait.
Offrez de la sécurité à votre partenaire. C’est avec lui que vous êtes,
maintenant. Vous savez que vous lui avez fait beaucoup de mal, et vous le
regrettez sincèrement.
Le mensonge est aussi destructeur que l’infidélité. Toute bonne
relation est basée sur l’honnêteté. Il faut des années pour rebâtir la
confiance, quand cela est possible. À partir de maintenant, vous ne pourrez
plus mentir, si ce n’est socialement.
L’honnêteté est essentielle, mais le tact encore plus. Vous savez très
bien quel type de question votre conjoint risque de vous poser. Pensez aux
réponses que vous lui fournirez. S’il vous demande : « Était-il meilleur que
moi au lit ? » répondre par : Oui. Vraiment génial, en fait. Je m’étais
toujours demandé comment ce serait de coucher avec un homme qui a un
gros pénis ne va pas arranger les choses. Dites plutôt : C’était quelqu’un de
nouveau. La nouveauté, c’est excitant. Ce genre de phrase est plus facile à
digérer.
Que vous a apporté cette aventure, et qui vous manquait avec votre
partenaire ? La première question que vous posera un bon thérapeute est la
suivante : Quelle sorte de personne étiez-vous lors de cette liaison par
rapport à celle que vous êtes avec votre partenaire ?
Pensez à la façon dont vous pourriez satisfaire ces besoins avec votre
conjoint. Soyez claire sur ce que vous voulez de lui – quand vous en serez
au stade de la réparation (lui présenter une liste longue comme le bras deux
semaines après la révélation de votre infidélité vous mènera tout droit au
divorce).
Vous devez être entièrement transparente. Cela signifie que votre
partenaire doit connaître tous vos mots de passe, y compris celui de votre
téléphone. La totale. Certaines personnes ne le souhaiteront pas, d’autres
l’exigeront, au moins pour un temps. Vous ne pouvez pas leur en vouloir.
En outre, si vous avez l’intention de ne plus commettre le moindre faux pas,
vous n’avez plus rien à cacher.
La guérison passe par de petites marques d’attention quotidiennes.
Préparez-lui une tasse de thé. Dites-lui « je t’aime ». Faites un détour pour
aller le chercher au travail, facilitez-lui la vie (vous pouvez aussi lui offrir
un week-end surprise à Londres, ça marche toujours).
Ce n’est pas à votre partenaire de vous réclamer des informations
ou de vous demander de le rassurer. Si c’est avec un collègue de travail
que vous l’avez trompé et que vous avez été en contact avec cet homme
dans la journée, dites-le à votre conjoint dès votre retour à la maison.
Expliquez-lui que vous n’avez rien ressenti, et qu’il n’a rien à craindre.
Et s’il a quelque chose à craindre et que vous êtes tentée par une
autre aventure ou voulez poursuivre votre liaison passée ? L’attitude
correcte consiste à l’informer que vous ne voulez plus être monogame ou
que vous voulez continuer à voir la personne avec qui vous l’avez trompé.
Si vous préférez être vraiment minable, faites semblant d’avoir mis fin à
votre liaison et continuez de voir votre amant, ou entamez une nouvelle
aventure avec quelqu’un d’autre. Mais je suis certaine que ce n’est pas votre
genre.

1. « Pourquoi les gens heureux sont-ils infidèles ? »


2. « Repenser l’infidélité » :
https://www.ted.com/talks/esther_perel_rethinking_infidelity_a_talk_for_anyone_who_has_eve
r_loved?language=fr#t-38482 (sous-titres en français)
3. Fayard, 2008.
4. « Quand c’est vous l’infidèle : dix choses à savoir » (non traduit).
CHAPITRE 11

Quinqua et célibataire
Le nombre de « seniors célibataires » – les personnes de 50 ans et plus
qui se remettent sur le marché après une longue relation – est en
augmentation. Les conjoints décèdent, s’en vont ou bien c’est nous qui le
faisons : c’est la vie.
Malheureusement, cela concerne davantage les femmes que les
hommes. Statistiquement, elles sont plus susceptibles de se retrouver
veuves et ont beaucoup moins de chances de se remarier que les hommes.
Elles représentent 11 des 13 millions de personnes à avoir perdu leur
conjoint aux États-Unis et, en Australie, il y a beaucoup plus de veuves que
de veufs.
Alors que le divorce est devenu moins courant chez les jeunes, le taux
de divorce des Américains de 50 ans et plus a pratiquement doublé depuis
les années 1990. En 2017, le taux le plus élevé au Royaume-Uni était relevé
chez les hommes et femmes entre 45 et 49 ans. Ce sont les baby-boomers
qui atteignent les scores les plus élevés. L’explication ? À l’époque de notre
jeunesse, les divorces ont explosé, ce qui nous a fait douter que notre propre
couple était capable de durer. À l’approche de la cinquantaine, nous avons
plus de chances d’en être à notre deuxième (troisième, quatrième) mariage,
ce qui rend le divorce plus probable ensuite. Les chiffres concernant les
deuxièmes mariages et les suivants sont variables mais, quand on a divorcé
une fois, il est beaucoup moins effrayant de recommencer. Des statistiques
américaines montrent que le taux de divorce des plus de 50 ans qui ont déjà
été mariés précédemment est deux fois plus élevé que chez ceux qui n’ont
été mariés qu’une fois.
Super, non ? Mais laissez-moi vous remonter le moral.

Le célibat peut être libérateur


Toutes les femmes ne se morfondent pas après le départ de leur
conjoint. Beaucoup d’entre elles sont plus que ravies de s’en débarrasser. La
Veuve joyeuse est peut-être le nom d’un opéra, mais il résume bien la façon
dont de nombreuses femmes se sentent quand elles sont enfin libres après
avoir subi un mariage étouffant et banal avec un partenaire autoritaire et
exigeant qui leur pourrissait la vie.
Certes, après un divorce ou un décès, certaines femmes sont accablées
et malheureuses, mais il y en a autant qui n’éprouvent pas l’intérêt de
retrouver un partenaire stable. Beaucoup se sentent parfaitement heureuses
(ou plus heureuses) seules et/ou n’ont envie que de brèves liaisons.
Même si vous ne voulez pas rester seule, le fait d’être de nouveau
célibataire vous offre une chance de repartir de zéro : trouver quelqu’un qui
soit compatible avec celle que vous êtes à présent. Elizabeth Gilbert, auteur
de Mange, prie, aime 1, Mary Portas, gourou anglaise du commerce,
Cynthia Nixon (Miranda dans Sex and the City) et Portia de Rossi (actrice
dans Ally McBeal et Arrested Development) ont fait table rase en
remplaçant les hommes par les femmes. En vieillissant et à mesure que le
temps nous semble compter, nous nous soucions moins de l’opinion des
autres. C’est une bonne chose.
Quelle que soit la catégorie dans laquelle vous entrez, être célibataire
après 50 ans, ce n’est pas la même chose que d’être seule dans la première
moitié de sa vie. Au lieu de draguer dans les boîtes et les bars, on fait
défiler des pages de « CV » de partenaires potentiels sur les applis de
rencontres. On n’attend plus forcément le troisième rendez-vous pour
coucher, les maladies sexuellement transmissibles sont en hausse, et
l’homme plus jeune que vous convoitiez quand vous étiez encore en couple
pourrait bien finir dans votre lit. Heureusement que je suis là pour vous
expliquer comment faire le tri dans tout ça… vu que j’en suis
personnellement passée par-là !
Que ressentent les femmes quand elles sont
célibataires après cinquante ans ?
Voici ce que m’ont confié les femmes sur leur façon d’appréhender le célibat.

— Je fais partie d’un groupe où nous sommes de plus en plus nombreuses ! Celui
des propriétaires divorcées. Les femmes sont plus indépendantes que jamais, et je ne
fais pas exception à la règle. J’ai toujours travaillé et on m’a dit de ne jamais faire
confiance à un homme (« on », c’est mon père, qui était en fait l’homme le plus fiable
du monde). Mais ça me manque d’avoir quelqu’un avec qui partager les choses
simples : les décisions, les frais, les vacances et Noël.

— Je menais une belle relation de couple mais maintenant que je suis célibataire
(il m’a trompée), je regrette de ne pas être partie des années plus tôt. Je m’amuse
comme jamais. J’ai eu mon premier orgasme par cunnilingus il y a un mois. Mon mari
ne me faisait jamais ça.

— Je crois que je suis célibataire pour la vie ! Tous les hommes de mon âge ont
l’air tellement plus vieux que moi, et ils n’ont aucun charme. Ceux qui sont plus jeunes
et sexy ne risquent pas de s’intéresser à une vieille chouette défraîchie comme moi !

— Je me suis toujours satisfaite de relations brèves, et j’ai profité à fond du


célibat. Mais maintenant, je me sens seule, et j’ai envie de m’engager. Je suis douée
pour la solitude mais aujourd’hui, c’est dur. J’ai davantage envie de rester à la maison,
j’ai envie de quelqu’un avec qui regarder la télé et partir en vacances.

— On ne devrait jamais compter sur quelqu’un pour être heureuse, c’est à nous
de le devenir par nous-mêmes. Je ne suis pas du genre à penser qu’il vaut mieux être
mal accompagnée que seule.

— Aujourd’hui, je me sens plus confiante. Je pardonne mon corps pour ses


défauts. Ça fait une différence énorme pour le sexe.

— Le truc, c’est de trouver d’autres amies célibataires. Si vous avez des copines
avec qui sortir, on peut vraiment s’éclater en étant célibataire. Je ne suis pas pressée
de me remettre en couple. Je suis très contente d’enchaîner les conquêtes. Ce n’est
plus comme avant parce que maintenant, il y a beaucoup de célibataires de plus de
50 ans.

— Je suis restée avec mon mari depuis l’âge de 16 ans jusqu’à 50 ans passés (il
est décédé). Aujourd’hui, j’ai 60 ans. J’ai eu énormément de mal à m’habituer à faire
des choses seules alors que nous faisions tout en couple. Ce qui me manque le plus,
c’est le sexe. Je n’aime pas être célibataire – je ne suis pas désespérée, mais je me
sens seule.

— Je pensais vieillir avec mon mari, mais le destin en a décidé autrement.


J’espère qu’il me réserve la surprise de finir mes jours avec quelqu’un d’autre.

— Je me sens affreusement seule, mais j’ai une peur panique d’essayer de


rencontrer quelqu’un parce que j’ai pris du poids depuis la ménopause et que je
souffre de sécheresse vaginale et d’infections urinaires à répétition.

— Liez-vous d’amitié avec des hommes gays. Ils sont d’excellente compagnie, au
point que vous n’aurez plus envie de vous remettre en couple.

— J’aimerais une relation à temps partiel dans laquelle nous nous embellirions
mutuellement la vie plutôt que d’être tout l’un pour l’autre. C’est fréquent chez les
hommes mûrs qui sont à la retraite et disposent de beaucoup de temps libre.

— Je ne me suis jamais autant amusée. Essayez les hommes jeunes. Vous ne


voudrez plus jamais des vieux !

— Je préfère être seule que vivre avec un imbécile.

Comment trouver un partenaire après 50 ans


À l’approche de la cinquantaine, j’étais célibataire, et je sais ce que
c’est – fantastique par moments, affreux à d’autres.
Je me plaignais constamment : Pourquoi y a-t-il tant de femmes
séduisantes, drôles, gentilles, intelligentes et célibataires – et aucun
équivalent masculin ? Tous les hommes célibataires de mon âge que je
rencontrais portaient un gros tampon « non-conforme » sur le front : au bout
d’un mois, je voyais très clairement pourquoi personne ne leur avait mis le
grappin dessus.
Je suis sortie avec un type gentil qui s’est vite révélé alcoolique. Je suis
sortie avec un type très beau qui avait de (terrifiants) problèmes de colère.
Je suis sortie avec un grand type qui refusait de couper le cordon avec sa
mère (encore plus terrifiant – ce n’était plus un cordon, mais une chaîne). Si
je suis sortie avec tous ces hommes alors même que leurs défauts étaient
aussi criants, c’est parce que je n’avais pas de meilleure option. À l’époque,
je rencontrais chaque semaine au moins une nouvelle femme que
j’appréciais et admirais. Au cours de la dernière décennie, je n’ai rencontré
qu’un seul homme fantastique et, aujourd’hui, je suis mariée avec.
Cependant, ne foncez pas tête baissée : après tout, vous n’avez besoin
que d’une personne (du moins, si vous n’êtes pas polyamoureuse). Au
moins six de mes amies ont trouvé un homme merveilleux après des années
de célibat et sont actuellement heureuses en couple. L’homme idéal existe
mais il va vous falloir beaucoup de confiance, de détermination et
d’humour pour mettre la main dessus.

Trouvez l’homme qu’il vous faut


Où est-il ? Où se trouvent les hommes de plus de 50 ans qui sont à la
fois intelligents, séduisants, financièrement indépendants, et sains d’esprit ?
Ils ne sont quand même pas tous morts ou homosexuels ? Se cachent-ils
dans les bars de vieux ? Sont-ils devant leur télé à regarder Netflix ?
Derrière leur ordinateur, en train de regarder des pornos entre deux
descentes à l’épicerie du coin pour se ravitailler ?
Pourquoi ne sortent-ils pas, comme le font les femmes, de préférence en
bande pour que vous ayez le choix ? L’unique fois où j’ai croisé un groupe
d’hommes d’âge mûr, c’était sur un vol low-cost à destination de Prague
pour un enterrement de vie de garçon. Et ils avaient pratiquement tous la
bague au doigt.
Les hommes encore disponibles après 50 ans constituent une espèce en
voie d’extinction : on en aperçoit rarement et, quand cela arrive, on en parle
pendant des années. À moins qu’ils ne soient là, parmi nous, et que nous ne
les voyions pas ?
Une amie psychologue m’a dit un jour que tous les hommes mûrs se
ressemblent et qu’il faut d’abord apprendre à les connaître pour les trouver
séduisants. Pensez à trois hommes de votre âge que vous connaissez bien,
avec qui vous sortiriez s’ils étaient célibataires, ou que vous aimez vraiment
beaucoup, et vous vous apercevrez qu’elle a sans doute raison. Imaginez
que vous découvriez leur photo sur une appli de rencontres, sans rien savoir
d’eux. Vous leur mettriez un « like », ou un « swipe » ? Il y a matière à
réflexion, non ?

Quatre règles à suivre


Dans ce domaine, une multitude de règles me viennent à l’esprit mais,
comme je dois rester concise (pour que ce livre ne devienne pas un pavé de
quatre kilos), je n’ai retenu que les quatre suivantes.

1. Concentrez-vous sur l’essentiel


La taille ne compte pas. Le solde de son compte en banque non plus
(sauf s’il a de vrais problèmes avec l’argent, par exemple une addiction aux
jeux ou une tendance à dépenser sans compter). L’élégance vestimentaire ne
compte pas vraiment (la plupart des hommes sont très contents de se faire
relooker si nécessaire). Son métier n’a pas d’importance, surtout s’il aime
vraiment ce qu’il fait.
Il faut qu’il vous attire sexuellement, mais cela ne signifie pas qu’il
doive être beau. Une bonne dose de charme vaut mille fois mieux que des
pommettes ou une mâchoire bien dessinées.
La bienveillance et la gentillesse, en revanche, sont essentielles. Il doit
être capable de vous aimer comme vous voulez être aimée (c’est une qualité
que vous ne découvrirez qu’avec le temps). Le respect est primordial. Il doit
aussi se montrer agréable avec vos enfants et votre famille en général. Et
penser que vous êtes la personne la plus sexy qu’il ait vue depuis des
années, si vous voulez une sexualité épanouie. Les compétences sexuelles
ne comptent pas, parce qu’elles s’apprennent.
Toutes ces règles sont valables quelle que soit l’orientation sexuelle.
Vous pouvez aussi établir une liste de vos exigences – assurez-vous
seulement qu’elles soient réellement importantes.

2. Visez quelqu’un de plus jeune


« J’essaie d’arrêter les jeunes. » C’était le titre d’un article qui m’était
consacré dans le magazine The Observer alors que j’approchais de la
cinquantaine. Je ne mentais pas : j’avais beau vieillir, mes amants avaient
toujours le même âge. Ils avaient entre dix et vingt ans de moins que moi.
Vous savez déjà pourquoi : je ne trouvais aucun homme mûr séduisant.
Mais j’en ai rencontré beaucoup de plus jeunes qui étaient très beaux,
étaient dotés d’une énergie et d’un état d’esprit qui m’attiraient, et qui, en
outre, me trouvaient sexy.
— Les hommes de mon âge me jugeaient soit intimidante (je ne me suis
jamais bien entendue avec les mâles alpha) ou bien voulaient un modèle
plus récent, même si je parais jeune pour mon âge, m’a écrit une femme. Je
trouve incroyable qu’à 52 ans j’arrive à séduire un beau type de 30 ans,
mais pas un homme banal de 55.
Une autre de mes clientes m’a confié ceci :
— Quand j’avais 43 ans, je suis sortie avec un type qui en avait 23 et
quelques autres qui n’avaient même pas 30 ans. C’est tellement plus
amusant ! Ils sont pleins de vie et prennent davantage soin d’eux.
(Ici, je vous expliquerai pourquoi les relations entre femmes mûres et
hommes jeunes fonctionnent bien.)
Cette apparente « pénurie » est encore accentuée par le fait que la
plupart des femmes préfèrent les hommes plus âgés qu’elles. Nous sommes
programmées ainsi, mais c’est également un choix : les hommes plus âgés
ont tendance à être plus riches. Quand une jeune femme jette son dévolu sur
un homme mûr pour l’une de ces raisons (l’instinct ou l’argent), elle le vole
à des femmes plus âgées. Tirez parti de la situation, et optez pour les
jeunes !
Je ne suis pas en train de vous suggérer de vous installer avec un type
de dix ans plus jeune que vous (mais si vous vous aimez vraiment, pourquoi
pas ?), seulement d’élargir votre horizon ; en effet, toutes les relations n’ont
pas besoin de s’inscrire dans la durée. Une ou deux aventures avec un
homme jeune, voilà peut-être ce qu’il vous faut pour vous amuser ou
rebooster votre ego. (Et au fait, j’ai vraiment arrêté les jeunes : mon mari
n’a que trois ans de moins que moi.)

3. Soyez nombriliste
En dehors de mes rencontres catastrophiques (voir plus haut), je suis
sortie avec quelques hommes vraiment bien. C’est moi qui ai fait foirer ces
relations.
J’avais la détestable habitude, au bout de trois rendez-vous, de
demander à mes proches ce qu’ils pensaient de mon amant du moment. Les
amis sont protecteurs, et ils prennent ce genre de questions très au sérieux.
Ils mettent le doigt sur des défauts que vous n’aviez pas perçus avant même
que le malheureux ait eu l’occasion de révéler ses qualités cachées, et cela
suffit pour l’éliminer du tableau.
Quand j’ai rencontré Miles, mon mari, je ne l’ai présenté à personne
pendant des mois. Le jour où je me suis décidée à le faire, je n’ai pas
demandé leur avis à mes amis, parce que je savais déjà que j’avais trouvé
l’homme de ma vie. Il y a aussi autre chose que j’ai fait différemment avec
Miles : j’ai pris conscience que je voulais une relation stable.
À une époque, j’affirmais que je n’étais pas du genre à me « ranger »,
parce que ça semblait tellement plus cool (il faut dire que, pendant vingt
ans, je n’étais effectivement pas prête à me mettre en couple – j’étais
beaucoup trop concentrée sur ma carrière et occupée à m’éclater – mais je
savais que j’en aurais envie plus tard). J’étais aussi consciente que je
sabotais toutes mes relations. Mon père a eu une aventure pendant mon
adolescence, et j’avais de (gros) problèmes de confiance. Tout allait bien
pendant quelques mois mais, quand je commençais à tomber vraiment
amoureuse de quelqu’un, je torpillais inconsciemment notre couple. Au fil
des ans, j’ai suivi des thérapies, mais ça ne m’a pas empêchée de
recommencer avec Miles. La différence, c’est que, quand il m’a fait
remarquer mon comportement, j’ai accepté de voir les choses en face et j’ai
arrêté.
Si je vous dis tout ça, c’est que je me suis beaucoup regardé le nombril
et que la thérapie m’a aidée à identifier les schémas de comportement qui
me nuisaient ; sans cela, je serais toujours célibataire au lieu d’être aussi
heureuse après huit ans en couple. Apprenez à vous connaître. Demandez à
vos amis quelles erreurs vous commettez selon eux, quels mauvais signaux
vous envoyez. Écoutez-les. Agissez différemment.

4. L’amour, d’accord, mais pas à tout prix


Je sais : quand on est célibataire et qu’on en est à son trentième rendez-
vous (ou qu’on n’est sortie avec personne pendant trente mois), qu’on se
sent déprimée et désespérée, on se dit que n’importe qui, c’est mieux que
personne. Si cela signifie que vous allez assouplir certains principes trop
stricts, c’est une révélation. Mais si cela implique que vous allez faire
semblant d’être amoureuse de quelqu’un uniquement parce que vous avez
besoin d’une présence à la maison, je vous assure que ça ne marchera pas.
On ne se sent jamais plus seule que dans une mauvaise relation. Prenez
plutôt un chien ou un colocataire.

Je suis vraiment obligée ? applications et sites


de rencontres
Selon une étude britannique, 87 % des célibataires d’âge mûr (45 ans et
plus) n’utilisent pas d’applications de rencontres. Pourquoi ? La moitié
affirme qu’ils n’ont pas besoin de ça pour sortir avec quelqu’un, et un tiers
déclare que ce n’est pas « naturel ».
Ma belle-fille de 18 ans pense que c’est encore plus bizarre de ne pas se
servir d’Internet ou d’une appli pour trouver un partenaire. « C’est contre-
intuitif, dit-elle. Comment veux-tu rencontrer plein de personnes en même
temps, sans ça ? Les vieux voient toujours les mêmes gens. Comment ils
font pour trouver quelqu’un de nouveau ? » demande-t-elle, sincèrement
consternée.
En réalité, très peu de gens, passé la quarantaine, apprécient de choisir
un partenaire en ligne ou sur une application. Vous n’êtes pas la seule à
vous accrocher à la communication à l’ancienne, en face-à-face, et vous
n’êtes absolument pas obligée de recourir à la technologie pour faire des
rencontres. Mais pourquoi ne pas utiliser tous les outils à votre disposition ?

La technologie, ça marche une fois sur deux


Je ne recommanderais jamais à quiconque de tout miser sur la
technologie pour trouver un nouveau partenaire, parce que ça ne fonctionne
pas pour tout le monde. Je connais beaucoup de personnes qui y ont
recouru. La moitié d’entre elles ont trouvé quelqu’un et ont adoré le
processus : elles sont en général avantageuses physiquement, très sociables
et à l’aise avec les outils numériques. L’autre moitié a détesté cela et a vécu
des expériences désastreuses et mortifiantes – il s’agit d’utilisateurs plus
timides et sensibles, et moins photogéniques.
Il faut avoir la peau dure pour survivre aux applications et sites de
rencontres. Il faut aussi de l’humour et des amis fidèles qu’on peut appeler
à la rescousse quand on se retrouve plantée là, à attendre un rencard qui
n’arrive pas. Ou qui vous appellent pour vous extraire d’un rendez-vous
mal engagé.
Mais la technologie est un moyen très efficace de trouver de l’amour ou
du sexe si vous recherchez quelque chose de particulier car il existe des
applis ou des sites pour tous les goûts. Vous adorez la danse et voulez
rencontrer un amateur de tango ? Il existe une application pour cela. Vous
aimez les uniformes ? Idem. Pensez à tous les éléments figurant sur votre
liste d’exigences, et vous les trouverez quelque part sur Internet – les grands
sites de rencontres ont au moins le mérite d’agir comme un filtre. La
technologie se révèle également utile si vous rechignez à sortir. Ou si vous
vivez dans une petite ville où les perspectives sont limitées et que vous avez
besoin d’élargir votre horizon.
Pour qu’elle soit efficace, faites de cette technologie une corde de plus à
votre arc. Ne vous contentez pas de vous inscrire sur un site ou de
télécharger une appli, participez à des soirées dédiées aux célibataires pour
pouvoir aussi rencontrer des gens en chair et en os. Demandez à vos amis
de vous arranger des rendez-vous, restez à l’affût lorsque vous sortez entre
copines, parlez aux inconnus que vous trouvez attirants, et regardez autour
de vous quand vous vous promenez ou prenez les transports en commun.
Essayez tout cela et voyez ce qui fonctionne le mieux pour vous. En
général, il s’agit d’un mélange de plusieurs techniques.
On trouve une multitude d’informations sur les applis et sites les plus
populaires en fonction de l’âge : la façon de s’y inscrire, de les utiliser, de
créer un bon profil et de choisir les photos qui vous mettent le mieux en
valeur. Consultez-les avant de vous lancer.
Voici d’autres éléments à garder à l’esprit.
Attention aux escroqueries. Certaines personnes sont prêtes à tout
pour arriver à leurs fins. Il peut s’agir de sexe sans lendemain (et si c’est
aussi ce que vous voulez, tant mieux !), mais elles peuvent aussi en avoir
après votre argent.
Si quelqu’un vous semble trop beau pour être vrai, c’est généralement le
cas. Si vous avez craqué pour un homme et que, soudain, il vous réclame de
l’argent pour une opération, un emprunt ou n’importe quoi d’autre, et que
cela vous met mal à l’aise, passez votre chemin. Et avant de vous dire que
ça ne vous arrivera pas, regardez Dirty John 2 sur Netflix. Certains escrocs
se présentent sous des dehors extrêmement séduisants – c’est ainsi qu’ils
réussissent leurs coups.
Choisissez le site le plus adapté à vos besoins. Faites des recherches.
Demandez à des amies. Faites des tests. Essayez-en au moins deux avant de
jeter l’éponge. Les applications conviennent généralement mieux aux
personnes plus jeunes à l’aise avec les rencontres virtuelles, et qui préfèrent
les sorties et les relations plus décontractées. Si ce n’est pas votre cas, optez
pour un site de rencontres en ligne classique.
Il faut souvent un peu de temps pour trouver quelqu’un. La plupart
de mes amies semblaient traverser le même cycle : elles s’inscrivaient,
enchaînaient les rencontres pendant un mois ou deux, se lassaient et
faisaient une pause. Ensuite, elles y revenaient avec plus de discernement
et, soit elles trouvaient la bonne personne après quelques rendez-vous, soit
elles abandonnaient complètement. Cela dit, je connais une femme qui a
rencontré son mari actuel au premier rendez-vous, alors qu’elle s’était
inscrite pour la première fois sur un site en ligne.
Fuyez les sites les plus coûteux. Ils ne marchent pas. J’ai trois ou
quatre amies qui ont allongé un paquet d’argent et qui n’étaient pas plus
avancées que des femmes qui s’étaient inscrites sur Match.com pour dix
balles par mois.
Évitez les dîners au restaurant. Donnez-vous plutôt rendez-vous pour le
café. Ou allez prendre un verre avant de rejoindre vos amis au restaurant.
Ainsi, le temps de rencontre est limité (croyez-moi, il n’y a rien de pire que
de passer des heures en compagnie de quelqu’un de barbant). Si vous
pensez que vous allez « bien vous entendre », ne faites pas de plan précis
pour le dîner, de sorte de pouvoir « annuler » si tout se passe bien.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes
célibataires qui ont peur de se lancer ?
Voici ce que m’ont répondu les femmes auxquelles j’ai posé cette question :

— Allez-y ! Essayez ! Rien ne bougera si vous ne bougez pas.

— Recentrez-vous sur vos liaisons amicales, renouvelez-les si elles ont été


négligées, sortez et socialisez de la manière qui vous convient le mieux. Faites les
choses que vous aimez juste parce que ça vous fait plaisir, pas forcément pour trouver
un partenaire. La confiance viendra, et la confiance, c’est attirant.

— Dites à vos amis que vous cherchez un partenaire, et ils vous présenteront
peut-être quelqu’un, ou ils chercheront pour vous.

— J’ai utilisé eHarmony, Zoosk, Silver Singles et Match.com. Le seul qui ait
marché pour moi, c’est Match.com. J’envisage de retourner travailler pour rencontrer
des gens.

— Je suis inscrite sur un site de rencontres « adapté » à mon âge mais il y a trop
de petits vieux qui soignent leurs rosiers et parlent en clichés.

— De façon paradoxale, la popularisation des sites et applications a signé l’arrêt


de mort des rendez-vous amoureux. Le choix étant devenu immense, beaucoup
d’hommes se disent qu’il leur suffit de balayer l’écran de leur portable pour trouver une
femme plus glamour, plus belle et plus jeune.

— Je déteste les applis de rencontre, mais comme tout le monde y a recours, on


est obligées de s’y mettre aussi. Ce n’est pas facile de trouver la bonne personne.
Mettez toutes les chances de votre côté.

— Je ne sais pas qui a inventé Tinder, mais c’est un génie. On dit que ça ne sert
que pour les coups d’un soir, mais j’ai rencontré deux hommes grâce à cette appli, et
j’ai eu deux belles relations. Le problème, c’est que c’est addictif. Je n’arrête pas de
me dire que je peux trouver toujours mieux, et j’y reviens sans cesse.

— Avec mes copines célibataires, j’organise des soirées à peu près tous les deux
mois, qui rassemblent tous les gens seuls qu’on connaît. On se retrouve dans un bar
ou un restaurant, et on passe de bons moments. Parfois, la magie opère entre deux
personnes, et on a pas mal de belles histoires à notre actif. Plus important encore, on
noue de véritables liens d’amitié.
— Les applications, c’est bien, mais il faut avoir la peau dure. Beaucoup
d’hommes sont ennuyeux, égocentriques, et cherchent quelqu’un de plus jeune.
N’utilisez ces applis que si vous êtes psychologiquement solide.

— Les rendez-vous amoureux, ça a beaucoup changé. Aujourd’hui, c’est bien


plus informel. Avant, on se mettait sur son trente-et-un pour sortir dîner. Maintenant,
c’est plutôt pizza et bière. Mais on continue de se demander si on va conclure ou pas.

— Ma mère nous a transmis des messages très négatifs sur le sexe, à ma sœur
et à moi. Depuis son décès, j’ai l’impression qu’elle a cessé de me surveiller. Je peux
faire ce qui me passe par la tête et être aussi dévergondée que j’en ai envie. C’est
tellement libérateur.

Ne vous fiez pas aux apparences. Quand on creuse un peu, beaucoup


de crapauds se transforment en princes charmants. Ce que vous considérez
comme un défaut rédhibitoire ne l’est peut-être pas. Ce type que vous
trouviez trop petit va beaucoup grandir quand vous vous apercevrez que
c’est l’homme le plus gentil du monde.
Gardez le sourire même quand, intérieurement, vous êtes à l’agonie
parce qu’il ne ressemble pas du tout à sa photo. Qui dit que vous êtes vous-
même à la hauteur de ses attentes ? (Désolée d’être brutale, mais que
ressentiriez-vous s’il faisait la grimace en vous voyant pour la première
fois ?) Nous aimons les gens qui nous aiment. Accueillez-le avec un sourire
et il sera disposé à vous voir sous un jour favorable.

Petit guide de rencontres à l’usage des seniors


Voici quelques pépites de sagesse concernant les rencontres après
50 ans. Elles proviennent de ma propre expérience, de recherches, et de
conseils glanés auprès d’experts relationnels et des nombreuses femmes qui
ont répondu à mes questionnaires et sont passées par-là, elles aussi. Là
encore, elles s’appliquent à tous, quelle que soit l’orientation sexuelle.
Quand j’évoque spécifiquement les hommes, c’est parce que ces conseils
leur sont particulièrement dédiés.
Soyez réaliste quant à votre pouvoir de séduction. Viser trop haut ne
vous mènera nulle part. Si vous ne savez pas où vous situer sur une échelle
de 1 à 10, demandez à une personne de confiance de vous noter, puis ôtez
un point ou deux.
Sortez. Soyez active. Voyez autant de personnes différentes que
possible. Si vous continuez de fréquenter les mêmes lieux avec les mêmes
amis et que vous n’avez toujours pas fait de rencontre, ce n’est pas
maintenant que le miracle va se produire. Changez vos habitudes.
Gérez vos attentes. Si, à chaque rendez-vous, vous vous dites que ce
sera le Bon (c’est un concept idiot : qui a dit qu’il n’existe qu’une seule
personne au monde qui puisse vous rendre heureuse ? Vous n’avez plus
12 ans, non ?) vous risquez d’être fort déçue. Ayez pour simple objectif de
passer un bon moment. Faites-vous quelques nouveaux amis.
Misez sur le langage corporel. Décroisez les bras, posez vos mains sur
la table, regardez l’autre dans les yeux, souriez. Si vous décidez que vous
l’appréciez, complimentez-le, effleurez-lui l’avant-bras, montrez qu’il vous
intéresse.
Vous menez sans doute la danse (si vous êtes hétéro). La plupart des
hommes sont nuls en communication. Soyez curieuse : posez des questions,
intéressez-vous à l’autre, découvrez qui il est vraiment, ce qu’il a fait dans
la vie, comment est sa famille. Dirigez la conversation. Mais n’ayez pas
peur de parler de vous-même. Idéalement, la parole doit être également
partagée.
Les hommes gentils ne sont pas barbants. Ne confondez pas drame et
amour. Les montagnes russes ne sont pas synonymes de passion, elles sont
seulement un signe d’incompatibilité. Le calme, c’est bien.
Visez haut. Une « valeur sûre » est tout aussi capable de vous laisser
tomber ou de mal vous traiter qu’un partenaire plus risqué mais plus
séduisant. Autant miser sur ce qui vous fait vraiment envie.
N’exigez pas ce que vous n’êtes pas en mesure de donner vous-
même. Votre liste de vœux ne doit comporter que des éléments que vous
êtes à même d’offrir à l’autre.
Si vous trouvez l’amour, il ne ressemblera sans doute pas à ce que
vous attendiez. Vous n’avez plus les mêmes exigences que du temps de
votre jeunesse. Soyez flexible. Oubliez votre profil type et vous serez peut-
être heureuse comme jamais.
Les relations, ce n’est pas tout. Un partenaire ne va pas seulement
vous donner de l’amour. L’amitié, la famille, les animaux domestiques, la
carrière, les livres, les films, les voyages, la nourriture, le vin, la
masturbation – tout ceci donne du plaisir. Si vous voulez trouver quelqu’un,
foncez. Mais n’en faites pas une obsession.
Sortiriez-vous avec vous-même ? Si ce n’est pas le cas, reprenez-vous.
Et assumez : si tous vos rencards et relations finissent mal, c’est parce que
c’est vous, le maillon faible. Cessez de mettre vos échecs sur le dos des
autres.
Accepter d’être aimée est aussi important que d’être capable
d’aimer. Apprendre à être aimée est plus difficile parce que cela exige de la
vulnérabilité. Rien n’est moins attirant que le désespoir. Et ce n’est pas se
montrer désespérée que d’admettre que vous aimeriez construire une
relation avec une personne spécifique. Ça l’est, en revanche, quand on tient
tellement à être en couple qu’on se fiche de savoir avec qui.
Si vous n’êtes pas d’humeur à sortir, restez chez vous. Inutile de
débarquer à un rendez-vous pleine d’amertume et de colère, en considérant
l’autre avec suspicion et sur la défensive. Pourquoi vous donner ce mal ?
Restez à la maison et regardez des séries jusqu’à ce que ça aille mieux, ou
allez consulter un bon thérapeute.
Si vous avez vraiment tiré un trait sur les relations de couple, faites-
vous plaisir autrement. Certaines personnes ont connu tellement de
mauvaises expériences qu’elles refusent d’en subir davantage.
Soyez gentille avec les personnes que vous rencontrez. Montrez-vous
agréable et respectueuse. Comme vous aimeriez que l’autre le soit avec
vous.
Voyez les choses comme elles sont, pas comme vous voudriez
qu’elles soient. On peut être positive sans se faire d’illusions. Si l’autre a
plus de 45 ans, ce n’est pas maintenant qu’il va changer du tout au tout.
Cessez de trouver des excuses. Adoptez la philosophie selon laquelle,
si l’autre est intéressé, il vous le montrera, sans vous mentir à vous-même.
La vie est trop courte pour la gâcher avec des indécis. Si l’autre
hésite à poursuivre après des débuts passionnés, il ne restera jamais quand
vous traverserez des passes moins enivrantes.
S’il n’appelle pas ou ne répond pas quand vous le contactez,
tournez la page. Ne passez pas votre vie à vous demander ce qui a foiré
alors que la réponse, c’est certainement que ce type était un imbécile qui
s’est senti intimidé par votre personnalité. Cela dit…
Ne vous ruez pas sur votre portable pour lui reprocher de vous
ignorer s’il n’a pas répondu au texto que vous lui avez envoyé il y a
quelques jours. Cela risque de se retourner contre vous. Dans la vie, il
arrive que des événements vous rendent indisponible. Des parents qui
meurent. Des gens qui tombent malades, qui perdent leur travail ou qui
partent en vacances. Certaines personnes n’ont pas l’habitude de répondre
sur-le-champ. Restez discrète et évacuez cet homme mentalement, sans le
lui dire. S’il vous recontacte, super. Dans le cas contraire, c’est sans doute
parce qu’il pense que vous ne l’intéressiez pas non plus. Vous êtes tous les
deux gagnants.
Vous devez avoir le sentiment de faire une bonne affaire tous les
deux. Qu’importe si l’un est plus beau, plus riche ou plus drôle que l’autre :
l’essentiel, c’est l’équilibre. Paradoxalement, c’est toujours le partenaire le
moins avantagé qui finit par partir parce qu’il a l’impression de ne jamais
être à la hauteur.
Si ça ne marche pas malgré tous vos efforts, vous n’êtes pas avec la
bonne personne. Dans une relation saine, tout est facile parce qu’on
coopère. Certains couples forment un mélange toxique : chaque partenaire
fait ressortir les pires travers de l’autre.
Pour affronter les périodes les plus rudes, trois éléments sont
nécessaires : le sens de l’humour, une vraie complicité, et la capacité de se
mettre à la place de l’autre.
Attendez un an avant de lui faire vraiment confiance. La plupart des
gens s’ouvrent véritablement au bout de douze mois.

Et maintenant, je fais quoi ?


Je suis célibataire mais je tiens à avoir des rapports
sexuels quand j’aurai trouvé le bon partenaire.
En attendant, comment rester sexuellement
en forme ?
Masturbez-vous régulièrement pour garder vos organes génitaux en
bonne santé et consolider votre désir sexuel. Vous trouverez un guide à cet
effet ici, ainsi que des conseils pour vous préparer aux rapports avec
pénétration ici, au cas où vous n’auriez pas pratiqué depuis un moment. Le
chapitre sur les sex-toys (à partir d’ici) comporte également une foule de
suggestions fascinantes pour rendre les séances de sexe en solo aussi
amusantes que fonctionnelles.

C’est quand, le bon moment pour le sexe ? La règle


des trois rendez-vous est-elle toujours d’actualité ?
Pas vraiment. Le bon moment pour le sexe, c’est quand vous en
éprouvez le désir et que vous vous sentez prête. Cela dépend aussi de ce que
vous attendez de la relation. Si vous avez juste envie d’une liaison sans
lendemain et que vous êtes essentiellement motivée par le sexe, pourquoi
attendre pour avoir des rapports (protégés) ? En revanche, si vous pensez
que votre relation pourrait devenir stable, je vous conseille de patienter un
peu. Les seules personnes qui regrettent d’être passées trop tard à l’acte
n’ont pas clairement montré qu’elles étaient d’accord pour faire l’amour
mais pas tout de suite. Beaucoup regrettent d’avoir couché trop tôt. Si vous
avez affaire à quelqu’un de correct, il ne va pas se vexer si vous lui dites
que vous avez besoin de temps.
Cela dit, je connais de nombreux couples qui ont couché ensemble le
jour de leur rencontre et sont toujours amoureux des années plus tard. Tout
dépend de votre sens moral, de votre personnalité, de votre expérience
sexuelle et de votre histoire. Faites ce qui vous convient. Aujourd’hui, il n’y
a plus de délai à respecter.

Puis-je faire le premier pas ?


Et comment ! Il y a belle lurette que les femmes n’ont plus à feindre de
ne pas aimer le sexe. C’est la personnalité de l’heureux élu qui va
déterminer la marche à suivre. S’il est timide et que vous l’impressionnez, il
risque de prendre peur en vous voyant apparaître nue et offerte sur le pas de
sa porte alors que vous ne vous connaissez que depuis une semaine.

Et si je ne veux que du sexe, est-ce que je dois


lui dire ?
Ça dépend. S’il est évident que vous êtes tous les deux sur la même
longueur d’onde, inutile de mettre les points sur les i. Mais si votre
partenaire manifeste des signes d’attachement alors que vous pensiez être
dans une relation purement physique, vous devez absolument clarifier la
situation. Dites simplement : J’adore coucher avec toi mais je ne suis pas
prête à m’impliquer sentimentalement. Est-ce que ça te va ?
Et si je ne veux pas de sexe du tout ?
Si ce que vous recherchez est un « compagnon », comme diraient nos
grands-mères, je vous recommande de lui dire sans attendre. Ne croyez pas
que votre grand âge vous met à l’abri des avances sexuelles : beaucoup
d’octogénaires restent aussi fringants qu’à 20 ans. Si l’un d’entre eux vous
invite à passer l’après-midi chez lui, il a peut-être d’autres intentions que de
vous proposer une promenade au parc et une tasse de thé.
Le bon moment pour annoncer que vous souhaitez une relation
platonique, c’est soit quand il vous fait des avances claires, soit quand il
laisse entendre à demi-mot qu’il est intéressé par le sexe. Si cela ne s’est
pas produit au bout d’un mois de rencontres régulières, abordez quand
même le sujet en disant : Je t’apprécie beaucoup et j’adore passer du temps
avec toi mais je ne fais plus l’amour et je ne sais pas quelle importance tu
accordes au sexe. Expliquez-lui pourquoi vous avez renoncé au sexe.
Certaines personnes se satisfont très bien de parler du sexe au passé et
accepteront avec plaisir une relation abstinente mais tendre et aimante.
D’autres partiront en courant. Plus vite les choses seront claires entre vous,
mieux ce sera.

Et si le sexe me fait mal, je le dis avant, ou pendant ?


Dites-le avant, pendant et après. Pourquoi vous taire et subir en serrant
les dents si les rapports sexuels vous font souffrir ?
Avouer que le sexe est douloureux n’est pas rebutant, c’est humain.
Dites-lui : Écoute, j’ai parfois mal pendant la pénétration. J’ai besoin de
beaucoup de lubrifiant et de prendre mon temps ; il faut que tu entres en
moi très lentement et que tu t’arrêtes si je te dis que j’ai mal. Est-ce que ça
te va ? La seule bonne réponse est « Bien sûr ! ».
Si la personne avec qui vous couchez ne comprend pas ou semble
choquée, quittez-la. Il est inacceptable que son plaisir passe avant votre
souffrance.
Et les « plans cul » ?
Sortir avec quelqu’un uniquement pour le sexe est une excellente
solution à court terme – tant que les deux partenaires ne cachent pas d’autre
motivation. L’ennui, c’est que c’est souvent le cas : l’un ou l’autre affirme
que la relation est purement sexuelle tout en espérant secrètement que ça
mènera plus loin.
Si, au bout du compte, vous voulez trouver un partenaire stable, les
« plans cul » vont vous empêcher de vous mettre réellement en chasse. Il est
trop facile, après un rendez-vous raté, de débarquer ivre et déprimée chez
votre sex friend – ce genre de situation brouille encore davantage la limite
entre le sexe et l’amour.
Parfois, on finit en couple avec son « plan cul ». Mais c’est rare.

Et les coups d’un soir, alors ?


Si vous êtes dans le bon état d’esprit et qu’il s’agit d’une expérience
positive, cela peut être extrêmement libérateur. Voici ce qu’une femme m’a
confié : « Juste après mon divorce, je voyageais pour affaires, et j’essayais
de trouver le courage de rencontrer de nouvelles personnes après trois
décennies en couple avec mon ex-mari. J’ai commencé à discuter avec un
homme au bar de l’hôtel. Cinq verres plus tard, je lui ai dit que j’étais
terrifiée à l’idée de me déshabiller devant un inconnu et, l’instant d’après,
j’étais nue ! J’ai adoré ça. À l’époque, c’est exactement ce dont j’avais
besoin ! » Une partie de jambes en l’air avec un petit jeune sexy, c’est peut-
être ce qu’il vous faut pour évacuer les problèmes d’image corporelle dont
votre ex vous a lestée…
En revanche, si vous vous lancez dans le sexe sans lendemain pour
guérir d’une séparation ou d’une perte dont vous souffrez encore, ou si vous
vous sentez vulnérable ou fragile, oubliez ! Les coups d’un soir, c’est du
sexe égoïste – les partenaires ne sont pas là pour donner mais pour prendre.
Faire du sexe juste pour le câlin post-coït, ce n’est pas une bonne idée.
Premier rapport sexuel sans stress avec quelqu’un
que vous appréciez vraiment
Ici, vous trouverez des conseils sur la manière de vous préparer
physiquement au sexe si vous n’avez pas fait l’amour depuis longtemps.
Mais le sexe, ce n’est pas seulement une question de préparation physique.
Nous nous plaisons à affirmer que, dans notre société hypersexualisée,
le sexe n’a plus grande importance. Pourtant, il en a quand on veut coucher
avec quelqu’un qu’on aime et avec qui on veut construire une relation.
Autoriser l’autre à nous voir nue – à caresser, sentir et goûter notre corps –
nous rend vulnérable. Quand on ne s’est pas déshabillée depuis des années
– voire des décennies – devant quelqu’un d’autre qu’un partenaire de
longue date, comment pourrait-il en être autrement ? Avant toute chose,
sachez qu’il est normal d’être nerveuse. Ne vous en voulez pas d’être
anxieuse.
Suivez votre instinct et ce guide, et tout se passera bien. Faites-moi
confiance. (La plupart de ces conseils s’adressent aux couples homme-
femme, tout simplement parce que c’est plus compliqué entre partenaires de
sexes opposés qu’entre femmes. Mais nombre d’entre eux s’appliquent à
tout type de relation, alors ne sautez pas ce passage.)
Ne fixez aucune règle quant au bon moment pour passer à l’action.
Parfois, il s’agit du premier soir, parfois il faut attendre le dixième rendez-
vous. Ou laisser passer quelques mois. Laissez les choses se faire
naturellement, avec une seule contrainte : faites l’amour quand vous serez
prête, pas quand lui le sera. Quand on se lance dans le sexe, on n’arrête pas
d’un coup, c’est perturbant sur le plan sentimental.
Si vous avez eu un cancer du sein et que vous avez des complexes,
dites-le-lui. À moins que vous n’envisagiez de sortir avec un adolescent (je
vous dis de choisir des jeunes, mais pas à ce point-là), vous avez affaire à
une personne adulte. Et les adultes savent qu’on peut attraper un cancer. Si
les adolescents sont obsédés par les seins, les hommes d’âge mûr le sont
moins. Ils en ont tâté plus d’une paire, et ils ne sont plus focalisés sur cette
partie de votre corps. Dites-lui que vous avez été opérée et il est plus que
probable qu’il sera soulagé : il pourra à son tour vous avouer qu’il souffre
d’arthrite et de troubles érectiles. Ceci s’applique à tout type de maladie ou
de douleur qui pourrait vous inquiéter dans ce contexte.
Protégez-vous. Il est peu probable que vous tombiez enceinte mais ce
n’est pas impossible, et vous risquez en tout cas d’attraper une vilaine IST.
Ou le sida (voir ici si vous n’êtes pas encore absolument convaincue de
l’utilité du préservatif).
Faites ce qui vous met à l’aise. Éteignez la lumière si vous en avez
envie. Gardez certains vêtements si vous le souhaitez. Et si vous avez mal
au dos ou aux genoux, utilisez des oreillers pour un bon soutien. Dites à
votre partenaire que certaines positions sont impossibles.
Préparez-vous. Si les femmes d’âge mûr font moins spontanément
l’amour, ce n’est pas sans raison : en l’absence de lubrifiant, les rapports
sont douloureux et les infections urinaires menacent. Si l’idée de vous
enduire de lubrifiant devant lui vous gêne, allez aux toilettes avant le
rapport et insérez-en une bonne quantité au fond de votre vagin. Il
descendra petit à petit. En outre, votre partenaire n’aura pas à s’inquiéter de
ne pas vous voir mouiller.
Allez-y doucement. Pour votre première séance, vous pouvez tout à fait
vous contenter de préliminaires – caresses avec les mains, les doigts et la
langue – au lieu de vous lancer dans un rapport complet avec pénétration
(que vous pouvez refuser à tout jamais). C’est une bonne chose pour les
deux conjoints : comme nous, les hommes mûrs mettent plus longtemps à
s’exciter. Non seulement cela vous laisse le temps de vous habituer l’un à
l’autre, mais cela accroît la tension érotique.
Rappelez-vous que les hommes mûrs ont besoin de stimulations plus
fermes et plus spécifiques pour obtenir et maintenir une érection. Si vous
avez lu le chapitre 7, vous savez déjà combien les hommes sont sensibles
quant aux troubles érectiles. Il y a peu de chances que votre seule présence
à ses côtés fasse bander votre partenaire : il vous regarde avec désir et vous
êtes magnifique, mais cela ne suffira probablement pas. Ce n’est pas une
insulte, c’est l’âge.
Les hommes mûrs ont besoin d’une stimulation ferme et (de préférence)
d’une main expérimentée, même s’ils ont consommé du Viagra (ou un
équivalent). N’ayez pas peur d’y aller fort. Si vous êtes un peu timide,
prenez sa main et mettez-la sur son pénis pour qu’il comprenne qu’il a le
droit de se caresser lui-même.
Guidez-le, mais pas trop. Cette première séance doit avoir pour
objectif de vous rapprocher et de découvrir une nouvelle forme d’intimité, il
ne s’agit pas d’une leçon sur la meilleure manière de vous donner un
orgasme. S’il est complètement perdu et que vous ne retirez aucun plaisir de
ses caresses, intervenez en soulevant sa main et en la posant au bon endroit.
Sinon, soyez douce et encourageante. Récompensez-le quand il fait mouche
en gémissant ou en lançant : Ça, j’adore, et réagissez de façon moins
enthousiaste aux gestes qui vous laissent de marbre.
La sincérité, c’est sexy. Le plus beau compliment que vous puissiez lui
faire, c’est d’être réellement excitée par sa présence. Faites-lui comprendre
que, même si sa technique n’est pas parfaite, vous êtes contente uniquement
parce que ce sont ses mains/son pénis/sa langue à lui qui vous caressent.
Restez simple. Si vous lui jouez tout votre répertoire sexuel d’un coup,
vous risquez d’avoir l’air trop empressé. De la même manière, attendez
avant de vous lancer dans des pratiques qui sortent un peu de l’ordinaire.
Même si vous avez envie d’essayer tout ce que vous n’avez pas pu faire
avec votre précédent conjoint, soyez patiente. Surtout si votre partenaire est
âgé : les hommes mûrs sont souvent plus conservateurs que les femmes au
même âge. Apprenez à le connaître un peu avant de sortir le fouet.
Ne vous attendez pas à avoir un orgasme. Après une période
d’abstinence, certaines femmes ont du mal à jouir. D’autres ont besoin de se
détendre et de faire confiance à leur partenaire avant de pouvoir atteindre
l’orgasme. S’il n’arrive pas, ne simulez pas. Si votre partenaire vous pose la
question, répondez : J’ai besoin de mieux te connaître avant d’être assez
détendue pour jouir. Mais j’ai adoré tout ce que tu m’as fait et j’adore être
allongée comme ça auprès de toi.
Gardez le sens de l’humour. Même si l’expérience est désastreuse,
qu’importe, si vous êtes capables d’en rire tous les deux ? Il est rare que la
première fois soit mémorable. Il faut en général quatre à six séances pour
que le sexe devienne très agréable.
5 bonnes raisons de jouerles Mrs. Robinson 3
Il est fort probable que l’homme plus jeune avec qui vous avez décidé de coucher
ignore qui est cette Mrs Robinson. Ce qu’il sait, en revanche, c’est qu’il a envie de
vous ! L’alliance femme mûre/homme jeune fonctionne sur le plan sexuel, et voici
pourquoi :
1. Nous savons ce que nous faisons. Comme pour tout le reste, plus on a
d’expérience, plus on est efficace. Au fil des années, vous avez été confrontée à
des pénis qui ne voulaient pas se dresser, s’incliner, ou les deux, en moins de
temps qu’il n’en faut pour dire « éjaculation précoce ». Les femmes jeunes ont
peut-être les cuisses plus lisses, mais nous en savons davantage qu’elles sur le
sexe. Avec nous, il peut se détendre.

2. Nous prenons les choses en main. Les femmes âgées n’ont pas peur de
donner des ordres : nous connaissons bien notre corps et savons ce qui
fonctionne ou pas. Beaucoup de femmes jeunes s’allongent sur le dos et
s’attendent à ce que les hommes fassent tout le boulot, refusant de guider leur
amant parce qu’il devrait « savoir » quoi faire. Ou alors, elles craignent qu’il
prenne leurs instructions pour des critiques. Elles ont tort : la plupart des hommes
apprécient une approche plus frontale. Si nous voulons qu’il nous caresse la
poitrine, nous lui prenons la main et la posons sur nos seins.

3. Nous sommes moins concentrées sur la pénétration, ce qui le soulage d’un


poids : il n’est pas obligé d’être performant.

4. Nous prenons notre temps. Comme nous mettons plus longtemps à nous
échauffer, nous en profitons davantage. Une séance longue et lente vous profitera
mieux à tous les deux. Peut-être est-il capable de jouir à la demande, mais
l’attente accroîtra encore son orgasme.

5. Nous lui manifestons notre plaisir. Pourquoi jouer les indifférentes au lit ?
Beaucoup d’hommes déclarent que la réactivité d’une partenaire – lui montrer
qu’il nous donne du plaisir – est plus excitante que sa beauté.

Attendez-vous à vous sentir fragile après coup. Si c’est la première


fois que vous faites l’amour depuis que vous avez perdu votre conjoint
bien-aimé ou avez rompu avec lui, vous risquez même de pleurer. Ce n’est
pas grave. Dites juste à votre partenaire ce que vous ressentez et pourquoi.
Comme je l’ai dit, les adultes peuvent faire face à ce genre de choses.
Expliquez-lui clairement que cela ne signifie pas que vous n’avez pas
apprécié cette séance ou que ne souhaitez pas poursuivre cette relation.
Même si, intérieurement, vous hurlez : J’ai l’impression d’avoir trompé
mon ex ! C’est mal ! Je n’aurais pas dû faire ça ! ne paniquez pas. Restez
calme et pensez-y plus tard.
Coucher avec quelqu’un pour la première fois peut déclencher toutes
sortes d’émotions. Prenez le temps de réfléchir aux suites que vous voulez
donner à cette relation quand vous aurez analysé vos sentiments à tête
reposée ou que vous en aurez parlé avec des amis.

Vous avez envie de sexe à en crever ? Si vous


n’utilisez pas de préservatif, ça risque de vous
arriver
Vous êtes célibataire et sexuellement active ? J’ai une question toute
simple pour vous : utilisez-vous des préservatifs ou avez-vous l’intention
d’en utiliser la prochaine fois que vous coucherez avec quelqu’un ? Si la
réponse est non, vous risquez votre santé, voire votre vie.
Le diagnostic des IST dans la tranche d’âge 50-90 ans a doublé au cours
des dix dernières années. L’hépatite B et C, la syphilis, le VIH, la
chlamydia et une souche de gonorrhée résistante aux médicaments – avec
peu de symptômes facilement reconnaissables – sont tous en hausse. Vous
avez envie d’être infectée par l’une de ces maladies ?
La seule garantie absolue de ne pas contracter d’IST est l’abstinence.
L’herpès et les verrues peuvent se transmettre par simple contact avec une
peau infectée ; les poux du pubis ou la gale se fichent de savoir si votre
partenaire porte trois préservatifs l’un sur l’autre : ils se contentent de
bondir sur le poil le plus proche.
En revanche, les préservatifs restent une barrière très efficace contre la
plupart des maladies les plus graves et vous protégeront des IST propagées
par l’échange de fluides corporels (sperme, sang et salive).
Le comportement le plus risqué, c’est d’avoir des rapports avec
pénétration (anale ou vaginale) sans protection. Si vous avez une lésion ou
une plaie sur le sexe, les infections se propagent encore plus facilement.
Rappelez-vous que le sexe oral peut aussi provoquer des IST (le cancer de
la gorge dû au papillomavirus n’est pas une légende).

Voici comment repérer les personnes porteuses d’IST


Je vous ai bien eue : ce n’est pas possible. Comme la plupart des
maladies, les IST touchent n’importe qui et, même quand une personne en
est atteinte, elle ne le sait pas forcément. Beaucoup d’IST ne provoquent
aucun symptôme. En examinant discrètement mais attentivement les
organes génitaux de votre partenaire, vous serez peut-être fixée s’il a une
poussée de verrues ou d’herpès à ce moment-là, mais cela ne présage en
rien de ce qu’il a dans le sang.
Des gens « bien » peuvent avoir des IST. La personne dont vous êtes en
train de tomber amoureuse peut avoir une IST. Celle qui est mariée depuis
trente ans et a toujours été fidèle peut avoir une IST si son conjoint l’a
trompée ou avait déjà une IST quand ils se sont rencontrés.
Si on ne les traite pas, les IST peuvent provoquer des inflammations
pelviennes et des cancers de l’appareil reproducteur chez les femmes. Côté
hommes, les IST non soignées peuvent mener à des cancers du pénis et de
l’anus. L’HPV est à l’origine de cancers de la bouche, de la gorge et de
l’anus chez les deux sexes. L’hépatite C vous expose au cancer du foie.

Les bonnes nouvelles


J’avoue : ce titre est mensonger, lui aussi. J’essaie de vous faire peur,
mais je veux quand même que vous poursuiviez votre lecture.
Si vous n’êtes toujours pas convaincue que, en ayant des rapports non
protégés, vous flirtez avec la mort, lisez ceci : le VIH (le virus déclencheur
du sida) est en augmentation chez les plus de 50 ans. Une étude a révélé
qu’un nouveau cas de VIH sur six diagnostiqué en Europe concerne des
cinquantenaires. 27 % des personnes séropositives aux États-Unis ont plus
de 50 ans.
Pourquoi ? Beaucoup de personnes âgées pensent encore qu’on ne peut
pas « attraper » le VIH à moins de partager une seringue pour la
consommation de drogue ou d’avoir des rapports homosexuels. C’est faux.
Il suffit que vous ayez des relations sexuelles avec cette personne attirante
et d’apparence tout à fait inoffensive… sans utiliser de préservatif.

Les vraies bonnes nouvelles


Cette fois, je ne plaisante pas : la plupart des IST se soignent très bien.
Même les séropositifs peuvent vivre longtemps et en bonne santé grâce aux
traitements antirétroviraux si la maladie est diagnostiquée à temps.
L’ennui, c’est que, comme la plupart des personnes âgées estiment
qu’elles ne font pas partie des populations à risque, elles n’interrogent pas
leur médecin sur les symptômes et les dangers des IST, et beaucoup de
praticiens ne parlent pas de ces problèmes spécifiques avec leurs patients
âgés, supposant (à tort) qu’ils n’ont plus d’activités sexuelles.
Quand un homme déclare avoir des difficultés pour uriner, c’est sa
prostate qu’on examine. Si une femme se plaint d’avoir des rapports
douloureux, on présume que c’est à cause d’une sécheresse vaginale et
d’une baisse d’hormones. Les IST sont rarement mises en cause – et c’est
une erreur.
Avec l’âge, le système immunitaire s’affaiblit, et nous devenons plus
sensibles aux infections. Grâce au Viagra, beaucoup d’hommes continuent à
avoir des rapports avec pénétration bien plus longtemps que la nature ne
l’avait prévu – et ils sont nombreux à ne pas utiliser de préservatif ou se
faire dépister. Après la ménopause, l’amincissement et l’assèchement des
parois vaginales facilitent encore la transmission des IST et du VIH. La
moindre lésion des muqueuses – un phénomène fréquent chez les femmes
mûres qui doivent se coltiner un pénis dopé au Viagra – revient à ouvrir la
porte en grand à toutes sortes d’infections.

Pourquoi les personnes âgées n’utilisent-elles


pas de préservatif ?
Notre génération a tendance à associer préservatifs et grossesse. Un
« rapport protégé », ça permet avant tout de ne pas tomber enceinte.
Beaucoup de seniors ne sont pas conscients de la facilité avec laquelle les
IST se transmettent. Ils ignorent totalement quels en sont les symptômes,
n’ont reçu aucune éducation sexuelle, ou ils n’ont pas utilisé de préservatif
depuis des décennies et ne savent pas combien ils sont devenus confortables
et discrets.
La plupart des plus de 50 ans qui sont en couple depuis longtemps ne
pensent pas à se soumettre à un dépistage complet des IST parce que ce
n’est pas dans leurs habitudes. Le magazine Saga, qui s’adresse à un public
mûr, confirme que 65 % des plus de 50 ans sont sexuellement actifs. Vous
êtes nombreux à faire des rencontres et l’amour, après un divorce ou le
décès de votre partenaire, parfaitement inconscients qu’il faut absolument
utiliser un préservatif. Ouvrez les yeux : le sexe peut vous tuer.
Portez un préservatif. En cas d’inquiétude, faites des analyses pour
vérifier que vous n’avez pas déjà une infection. Pas de rapports non
protégés à moins que vous et votre partenaire ne vous soyez fait dépister et
qu’on vous ait donné le feu vert (et que vous soyez fidèles ou certains que
l’autre met un préservatif s’il a des relations en dehors du couple).
Si vous ne voulez pas aller consulter, sachez qu’on peut désormais se
procurer des autotests à utiliser chez soi. Interrogez votre pharmacien ou
achetez-les sur Internet. Idéalement, rendez-vous dans un centre de
dépistage anonyme et gratuit. N’utilisez que des tests portant le label CE.
L’avantage du dépistage, c’est que, une fois rassurés par les résultats, vous
n’aurez plus jamais de rapports non protégés !

1. Livre de Poche, 2009.


2. Mini-série inspirée de l’histoire vraie de John Meehan, qui a traqué et escroqué des dizaines
de femmes, en particulier via les sites de rencontres entre 1990 et 2016.
3. Référence au film Le Lauréat (1967) où Mrs Robinson, une femme d’âge mûr, séduit un
étudiant de 21 ans.
CHAPITRE 12

50 choses qu’on n’apprend


qu’après 50 ans
La cinquantaine a été la période la plus heureuse de ma vie. Et ce n’est
pas seulement parce que j’ai passé l’essentiel de cette décennie dans la
meilleure relation de couple dont je pouvais rêver. Je me sens apaisée.
L’incendie dans mon ventre ne s’est pas éteint, mais je suis satisfaite de ce
que je suis devenue : je me lance dans des projets passionnants, mais à mes
conditions.
De 20 à 45 ans, j’ai travaillé pratiquement tous les week-ends. Le boulot
passait avant tout. Heureusement pour moi, quand j’ai pris conscience de
l’absurdité de cette vie, j’avais encore presque toute ma famille et mes
amis. Aujourd’hui, je suis plus en forme que jamais parce que je prends le
temps de faire de l’exercice et de me détendre. J’ai découvert que le yoga
est une pratique qui vous transforme – et un véritable sport, contrairement à
ce que je pensais.
Avant, j’aurais préféré mourir que m’imaginer satisfaite. Je ne vivais
que pour l’excitation – la satisfaction, c’était pour les vieux croûtons.
Aujourd’hui, je me contente d’un bon verre de vin et d’une série en
compagnie de mon mari. Qui aurait cru que les soirées canapé allaient faire
fureur et remplacer les virées en ville ? J’aimerais figer le temps pour être
cinquantenaire à jamais. Quand quelqu’un (souvent moins âgé) me
demande si je n’aimerais pas retrouver ma jeunesse, je réponds : « Jamais
de la vie ! » – et je ne suis pas la seule.
Ça ne veut pas dire que je n’ai pas profité de l’autre partie de mon
existence – j’en ai adoré chaque précieuse seconde – mais c’est celle-ci que
je préfère. Sans doute parce que j’ai enfin l’impression d’avoir compris
certaines choses – tout comme vous.
À 18 ans, on croit souvent tout savoir, mais je vous assure qu’on ne
connaît rien à la vie. Voici cinquante choses qu’on n’apprend qu’une fois
atteint le demi-siècle. Peut-être aurez-vous envie de les transmettre à des
femmes qui n’ont pas encore passé ce cap.

La vie
1. Vous n’êtes pas le centre du monde. Ce n’est pas vous et vous seule
qui influencez l’humeur des gens autour de vous. Cessez de tout
ramener à vous.
2. Essayer de changer les autres ne sert à rien. Vos enfants, vos amis,
votre partenaire ne sont pas vous et ne pensent pas comme vous, et ils
n’ont pas à le faire. Profitez de ces différences au lieu de vouloir
transformer tout le monde en mini-moi.
3. Vouloir plaire aux autres ne vous mènera nulle part. Un serveur
vous ignore, la vendeuse est pendue à son portable, vos amis sont
constamment en retard à vos rendez-vous – si quelque chose vous
déplaît, dites-le.
4. Vous ne pouvez pas forcer le monde entier à vous aimer. Je sais que
vous êtes quelqu’un de bien. Si les autres ne sont pas d’accord avec ça,
c’est leur problème.
5. La meilleure politique, ce n’est pas l’honnêteté, mais le tact, la
gentillesse et la sensibilité. Les gens qui se targuent de « dire les
choses franchement » sont généralement méchants.
6. Si votre corps est en bonne santé, c’est tout ce qui compte. Cessez de
lui chercher des défauts et appréciez d’être en forme. Tous vos organes
sont en bon état de marche, profitez-en.
7. Vous avez le droit d’être exigeante. La vie n’est pas éternelle. Si
quelque chose ne vous enchante pas au bout de dix minutes, laissez
tomber et choisissez une activité digne de votre attention.
8. Ne vous tourmentez pas pour des futilités. Il n’y a rien de mieux,
pour relativiser, que de perdre un ami ou de devoir vous-même affronter
une maladie mortelle.
9. S’inquiéter ne sert à rien. Le résultat sera le même et, dans 90 % des
cas, ce que l’on craint n’arrive pas.
10. Trouvez votre tribu et soyez vous-même. Si vous vous entourez de
gens comme vous, personne ne remarquera que vous êtes un peu
bizarre.
11. Ne regrettez pas votre jeunesse passée. Être vieux et satisfait, c’est
aussi agréable qu’être jeune et insatiable.
12. La ménopause, c’est gérable. Vous risquez d’être perturbée pendant un
temps, mais la bête s’apprivoise.
13. Mieux vaut paraître vieille que désespérée. Les femmes au visage
botoxé ou aux lèvres gonflées comme des ballons de baudruche
suscitent la pitié, pas l’admiration.
14. Méfiez-vous de ce que vous souhaitez. La vie des autres peut vous
paraître enviable, mais vous ignorez ce qu’ils éprouvent en réalité.
15. Le temps n’attend pas, les occasions non plus. Il est absurde de
remettre tel ou tel projet au moment où vous rencontrerez
quelqu’un/trouverez un autre boulot/déménagerez.
16. Chacun pense secrètement qu’il ne fait pas son âge. Mais en ce qui
vous concerne, c’est vrai.

L’amour
1. Célibataire n’est pas synonyme de solitaire. On n’est jamais plus
seule que dans une relation malheureuse.
2. Ce n’est pas parce que vous n’avez plus envie de votre partenaire
que vous êtes avec la mauvaise personne. Dans un couple de longue
date, il est plus « naturel » de perdre son désir que de continuer à
vouloir faire l’amour sans cesse. Si vous aviez envie de plaquer votre
conjoint contre le mur alors qu’il franchit pour la quinze millième fois
le seuil de la maison, ce serait inquiétant.
3. L’amour de votre partenaire n’est pas inconditionnel. En
proclamant : Harold ne me trompera jamais, vous vous voilez la face et
insultez Harold. Si vous l’aimez, d’autres que vous ont des raisons de
l’aimer. Appréciez ce que vous avez tant que vous l’avez.
4. Même les gens heureux ont des aventures. Si votre conjoint vous
trompe, ça n’a probablement rien à voir avec vous et votre couple –
c’est lui qui a un problème.
5. Les jeunes amants deviennent de vieux amants. Dans quelques
années, ce séduisant inconnu sera devenu aussi barbant que votre actuel
partenaire.
6. Mentir ne vous mènera nulle part. Pourquoi dire à quelqu’un que
vous appréciez que vous n’êtes pas disponible pour un rendez-vous
alors que ce n’est pas vrai ? Optez pour la transparence, pas pour la
manipulation.
7. La concurrence entre partenaires est mauvaise pour tout le monde.
Si vous ne vous serrez pas les coudes, quel est l’intérêt ?
8. Faites confiance à votre instinct. Il vous poussera presque toujours
dans la bonne direction.
9. Si vous faites des efforts et que ça ne marche pas, vous n’êtes pas
dans la bonne relation.

Le sexe
1. Vous avez peut-être la nostalgie de vos ébats de jeunesse, mais votre
sexualité actuelle n’est pas mal non plus. Elle est différente, c’est tout.
2. Impossible d’être sexy si vous ne croyez pas en vous. Une amante
pleine d’assurance est beaucoup plus érotique qu’une femme complexée
par sa cellulite.
3. Quel soulagement de n’être plus gouvernée par sa libido ! Ça fait
moins de problèmes à gérer, et il est beaucoup plus facile de demeurer
fidèle.
4. Les orgasmes, c’est surfait. L’important, ce n’est pas la destination,
mais le chemin qu’on emprunte.
5. L’enthousiasme est plus attirant que le physique. La beauté finit
toujours par faner. L’amour sincère du sexe dure toute la vie.
6. Il n’existe pas de « bonne fréquence » à laquelle faire l’amour. On se
fiche de ce que font les autres. Trouvez le rythme qui vous convient.
7. Le désir n’est pas le seul déclencheur du sexe. La connexion et
l’intimité sont tout aussi importantes. Tout comme vouloir satisfaire son
partenaire.
8. Rien n’est plus excitant que de se sentir désirée. La convoitise que
vous lisez dans les yeux de votre amant est le plus efficace des
aphrodisiaques.
9. Être égoïste au lit est une bonne chose. Concentrez-vous sur votre
propre plaisir, et personne n’aura à se demander si l’autre passe un bon
moment.
10. Les hommes sont traumatisés à l’idée de ne pas avoir une érection
sur commande. Pourtant, quand le pénis passe au second plan, les
rapports sexuels sont plus satisfaisants. Faites l’amour avec tout votre
corps, pas seulement avec vos organes génitaux.
11. Les meilleurs orgasmes sont souvent ceux que vous avez seule. Un
vibromasseur ne se vexera pas si vous le manipulez dans tous les sens.
12. Pas besoin d’un pénis bien dur pour passer un bon moment au lit.
Pour les deux partenaires, les orgasmes les plus intenses s’obtiennent
généralement via des rapports bucco-génitaux.
13. Les petites pilules bleues ne sont pas la panacée. Un pénis dopé au
Viagra ne fait pas toujours bon ménage avec un vagin cinquantenaire.
14. N’ayez pas honte de vos fantasmes. Vous avez parfaitement le droit
d’être infidèle en pensée.
15. On peut très bien mettre le sexe en pause de temps à autre. La vie
est stressante. Mettez-vous d’accord sur ces moments de césure, et
aucun de vous deux ne craindra que ce soit définitif.
16. L’orientation sexuelle, c’est fluctuant. Sur le plan érotique, les
femmes sont beaucoup plus souples que les hommes, et plus
susceptibles d’être excitées par une personne que par le genre auquel
celle-ci appartient.
17. En matière de sexe, la spontanéité, c’est surfait. Remplacez-la par
l’attente, c’est tout aussi efficace.
18. Après 50 ans, pas de sexe sans lubrifiant. C’est un produit aussi
essentiel que le dentifrice ou le papier toilette.
19. Le bon moment pour coucher avec un nouveau partenaire, c’est
quand vous êtes prête. Après le premier regard, ou au bout d’une année.
20. Ne renoncez pas au plaisir. Si vous n’avez pas de partenaire, pratiquez
le sexe en solo.
21. L’orgasme des femmes n’est pas inférieur à celui des hommes. Si on
nous stimule correctement, nous atteignons tout aussi facilement
l’orgasme.
22. Les préliminaires, c’est du sexe. Ce n’est pas juste une activité qu’on
pratique avant la pénétration.
23. Dans une relation nouvelle, les préservatifs sont indispensables. Au
contraire du partenaire qui vous propose de ne pas en mettre.
24. Si votre relation va mal, vos relations sexuelles en pâtiront
forcément. Pourquoi auriez-vous envie de faire l’amour avec quelqu’un
que vous n’appréciez même pas ?
25. Si vous vous sentez mal après l’amour, c’est que vous couchez avec
la mauvaise personne.
Remerciements

Je suis une femme comblée. Ceci est mon dix-septième livre et, en
relisant les remerciements de mon tout premier, publié il y a vingt ans, je
suis ravie de constater que beaucoup des noms que je cite sont présents dans
les deux.
Un livre n’est jamais écrit par une seule personne. Les amis sont
précieux. Avec l’âge, les membres de ma famille me manquent encore plus.
Chaque fois que j’en ai le loisir, je me téléporte chez eux et, en pensée, je
passe un peu de temps en leur compagnie. Si je ne peux pas m’y rendre en
chair et en os, je peux au moins le faire en esprit. Ma mère Shirley, mon
père Pat et son épouse Mo, mon frère Nigel et sa femme Diana, ma sœur
Deb et son mari Doug, mes nièce et neveu Maddie et Charlie : vous êtes
toujours dans mon cœur.
Mon mari Miles a accepté de bonne grâce que je m’enferme pendant six
mois dans mon bureau, et il ne m’a interrompue que pour m’apporter des
verres de vin glacé (après 18 heures, bien sûr). Désolée de vanter ses
mérites à longueur de pages, mais il est franchement adorable. Tout comme
Sofi, ma sublime et intelligente belle-fille, qui a déjà 18 ans. (Seigneur, elle
est vraiment à part !)
Ma sœur Deb a travaillé au Planning familial en Australie et possède
une connaissance exhaustive de la santé sexuelle et de la sexologie. Elle a
eu la gentillesse de lire chaque chapitre et m’a prodigué de fervents
encouragements, comme seules les grandes sœurs savent le faire. Mon père
m’a harcelée pour que j’écrive un guide sexuel « pour les vieux » bien
avant que mes éditeurs me le demandent. Je lui ai répondu que j’adorerais
ça, mais que les gens n’achètent plus de guides sur la sexualité.
Apparemment, je me suis trompée, papa (du moins, je l’espère). Ma mère
est toujours la femme la plus cool que je connaisse, et elle m’a offert un
point de vue fascinant sur la sexualité et l’âge. Je comprends pourquoi
toutes mes camarades d’école voulaient l’avoir comme maman quand
j’étais enfant (et c’est toujours le cas). Mon frère aîné Nigel, avec qui ces
mêmes camarades d’école rêvaient de s’enfuir, m’a soutenue grâce à son
humour habituel.
Comme de coutume, tous mes amis ont compris que j’avais besoin de
disparaître pendant quelques mois pour écrire ce livre. Je pense que,
maintenant, vous vous reconnaissez tous, et que vous en avez marre de voir
votre nom apparaître dans les remerciements ! Vicki MacIvor reste à la fois
mon agente et une merveilleuse amie – ça doit faire plusieurs décennies,
maintenant, Vic ! Merci pour tout ce que tu fais pour moi,
professionnellement et personnellement.
Un énorme merci, pour ce livre en particulier, à Victoria Lehman,
sexologue et amie, pour son expertise et ses interviews éloquentes, ainsi
qu’au Dr Patricia Schartau, une talentueuse généraliste londonienne qui
s’intéresse plus spécifiquement à la médecine sexuelle et à l’urologie, et qui
a vérifié chaque élément à caractère médical de cet ouvrage pour s’assurer
qu’il soit parfaitement exact. Je vous suis profondément reconnaissante à
toutes les deux.
Corinne Roberts a publié mon troisième livre, Supersex, qui a aussi été
l’un des mieux accueillis. En plus d’être collègues de travail, nous sommes
devenues amies. Elle a quitté le Royaume-Uni pour profiter du soleil et du
sable australiens il y a des années mais, quand elle m’a contactée pour me
proposer d’écrire un ouvrage sur la sexualité des personnes d’âge mûr, j’ai
bondi sur cette occasion de collaborer de nouveau avec elle. Je ne publie
chez Murdoch Books que depuis peu, mais je suis déjà impressionnée par
tous ceux avec qui j’ai travaillé jusque-là. Ma première rencontre éditoriale
au Royaume-Uni a eu lieu avec Lou Johnson, Jemma Crocker and Clive
Kintoff ; leur énergie, leur créativité et leur enthousiasme n’ont pas faibli
depuis. Merci également à mes brillantes éditrices, Julie Mazur Tribe et
Andrea O’Connor, qui ont passé mon texte au peigne fin et mis tout leur
talent dans son amélioration. Je n’aurais pu rêver meilleure équipe.
Enfin, ce livre appartient aux nombreuses femmes qui se sont mises à
nu pour m’expliquer avec réalisme et franchise ce qu’est le sexe pour une
cinquantenaire. Merci de m’avoir offert vos confidences les plus intimes.
Vos histoires donnent vie à ce livre.
Bibliographie

Voici quelques suggestions de lecture pour approfondir certaines


notions :

Sex & Sixty, un avenir pour l’intimité amoureuse


Marie de Hennezel, Robert Laffont, 2015

Elle d’abord… – Petit guide à l’intention des hommes pour faire plaisir
aux femmes
Ian Kerner, Marabout, 2011

Hot sex
Tracey Cox, Marabout, 2010

Je t’aime mais je ne suis plus amoureux : Comment faire pour raviver la


flamme des premiers jours ?
Andrew G. Marshall, Marabout, 2013

L’intelligence érotique – Faire vivre le désir dans le couple


Esther Perel, Robert Laffont, 2007

Je t’aime, je te trompe
Esther Perel, Robert Laffont, 2018
Que veulent les femmes ? Les nouvelles découvertes sur le désir féminin
Daniel Bergner, Hugo Document, 2014

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