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ISBN : 978-2-412-06370-5
ISBN numérique : 978-2-412-07134-2
Copyright
Remerciements
Bibliographie
Parée pour l’aventure ?
1. Marabout, 2000.
CHAPITRE 1
3. Pratiquez régulièrement
Récemment, je suis allée consulter ma gynécologue parce que j’avais
mal lors des pénétrations. « C’est sans doute parce que vous ne pratiquez
pas assez souvent », a-t-elle aussitôt lancé. Sans même m’interroger sur la
fréquence de mes relations. Elle ne m’a pas demandé si je suivais un THM 3
ou si j’étais ménopausée. Elle n’a pas évoqué l’importance des
préliminaires, ne s’est pas enquise de la taille du sexe de mon mari. Au bout
du compte, ça se résumait à une question : « Est-ce que je faisais
régulièrement l’amour ? »
Maintenant ou jamais
« Maintenant ou jamais » – voilà une expression qui s’applique à
presque toutes les situations une fois passé la cinquantaine, mais elle est
particulièrement vraie dans le domaine du sexe. Les relations sexuelles
régulières aident à prévenir la cystite chronique, la descente d’organes et
l’incontinence, et réduisent les risques d’amincissement de la paroi vaginale
ainsi que de sécheresse vaginale. Chez l’homme, elle favorise le maintien
d’érections saines et vigoureuses grâce à l’oxygénation du pénis. Bref, plus
vous avez des relations sexuelles régulières, plus vos organes génitaux sont
en forme.
Voilà une bonne raison de booster votre vie sexuelle si elle est en
sommeil, ou pour continuer à pratiquer le sexe régulièrement :
physiquement, cela fait du bien. (Et au fait, quand je dis « sexe », je ne
parle pas forcément de rapports, mais de n’importe quelle activité à
caractère sexuel. Il peut s’agir de masturbation en solo ou de préliminaires.
Vous pouvez aussi avoir des rapports, mais la pénétration n’est pas
obligatoire – si vous n’en avez pas envie, elle ne l’est jamais.)
Même si la libido de votre couple est en berne et que vous et votre
partenaire soupirez (dans le sens négatif du terme) à l’idée de passer à
l’acte, il existe des arguments persuasifs pour vous inciter à reprendre une
pratique régulière du sexe. Une étude de l’université de Chicago a montré
que des couples âgés de 27 à 85 ans sexuellement actifs affirmaient être en
« très bonne » ou « excellente » santé. Comme je l’ai dit plus haut, les
recherches attestent d’un taux de mortalité divisé par deux pour les
personnes signalant le nombre d’orgasmes le plus élevé. Le sexe booste
notre système immunitaire, réduit le stress et stimule la mémoire. Et je ne
parle que des bienfaits physiques.
Une activité sexuelle régulière introduit du plaisir dans la vie et
augmente la production d’ocytocine, l’hormone de l’amour, renforçant ainsi
la confiance, l’intimité et le lien. Elle limite les sentiments de déprime et
favorise l’optimisme, l’estime de soi et l’assurance.
Dans les couples qui pratiquent régulièrement le sexe, les partenaires se
sentent plus connectés l’un à l’autre et affirment être plus heureux dans leur
relation que les couples sexuellement peu actifs. Le sexe permet aussi de
renforcer la libido – et quand vous n’avez pas fait l’amour depuis
longtemps, il vous rappelle combien c’est bon.
4. Parlez de sexe
Lors des recherches que j’effectuais pour écrire ce livre, certaines
choses m’ont frappée – et pas toujours dans le sens positif du terme – mais
ce qui m’a le plus surprise, et de loin, a été de m’apercevoir qu’après
50 ans, de nombreux couples cessaient d’avoir des rapports sexuels et ne
discutaient jamais de ce phénomène.
Je ne parle pas de ces couples timides qui ont du mal à communiquer,
mais de ceux qui sont capables de discuter entre eux de tous les autres
sujets, qui s’entendent extrêmement bien, se considèrent comme très
amoureux et ne sont pas particulièrement pudibonds. Ils n’ont aucun mal à
évoquer leur constipation, leur fatigue et les autres conséquences de l’âge,
mais les vagins vieillissants et les pénis ramollis n’ont pas droit de cité dans
leurs conversations.
— Est-ce que vous savez seulement pourquoi vous ne faites plus
l’amour ? ai-je demandé à une femme de 59 ans mariée depuis dix-sept ans.
Elle et son mari n’avaient pas eu de rapports sexuels depuis cinq ans.
— Ça ne l’intéresse pas, c’est tout, a-t-elle répondu. J’ignore pourquoi.
Je ne pense pas qu’il ait une liaison. C’est juste qu’il a fait une croix sur le
sexe. Et moi aussi, à vrai dire. Ça ne me concerne plus.
— Alors ça ne vous dérange pas de ne plus faire l’amour avec votre
mari sans savoir pourquoi ou sans en discuter ?
Elle a haussé les épaules.
— C’est gênant d’en parler.
Certains couples décident de ne plus avoir de rapports et assument cela
très bien. Mais, bon sang, si vous envisagez de renoncer à une part aussi
essentielle de votre vie, est-ce que vous ne devriez pas au moins en parler ?
Vous assurer auprès de votre partenaire que la situation lui convient ?
Discuter des moyens de maintenir connexion et intimité en l’absence de
sexe ?
Soyez positive. Parlez de ce qui, au lit, vous fait envie, pas de ce qui vous
rebute. Je voudrais… et non Ça me met en colère quand tu… S’il délaisse
systématiquement votre poitrine pendant l’acte, dites J’adore quand tu me touches les
seins plutôt que Pourquoi ne me touches-tu jamais les seins ?
1. « Quand faire l’amour vaut le coup : prendre son pied dans une relation à long-terme » (non
traduit). [Toutes les notes sont de la traductrice.]
2. « Venez comme vous êtes : cette étonnante nouvelle science qui transformera votre vie
sexuelle » (non traduit).
3. Traitement hormonal de la ménopause.
4. Lesbienne, gay, bisexuel, transgenre, queer, intersexe ou asexuel.
CHAPITRE 2
Un couple modèle
En vacances, mon mari et moi n’adressons jamais la parole aux autres
couples. En avion non plus. Jamais, vraiment. La dernière fois que nous
l’avons fait, c’est parce que nous ne comprenions pas où tout le monde
disparaissait le soir alors que l’hôtel semblait se trouver au milieu de nulle
part. (Il s’avère qu’à quelques pas de là, il y avait une plage jonchée de
restaurants… C’est vous dire à quel point nous nous isolons, pendant les
vacances !)
Le couple auquel nous avons alors parlé approchait de la soixantaine. Je
les avais déjà aperçus une fois ou deux, quand ils entraient dans l’eau en se
tenant la main ou bavardaient tranquillement étendus sur leur chaise longue
– manifestement, ils s’entendaient bien. Ils se sont révélés être de bonne
compagnie : mariés depuis des années, ils géraient une entreprise ensemble.
En découvrant que j’écrivais ce livre, ils ont été intrigués.
— On a tous les deux des amis qui n’ont plus de rapports sexuels, et on
n’en revient pas, a dit la femme.
Je lui ai demandé si eux faisaient régulièrement l’amour.
— Absolument ! a-t-elle répondu. Depuis qu’on est ensemble, on
pratique une fois par semaine.
Voilà un couple qui aborde l’âge et le sexe avec sérénité. La régularité
est essentielle. Tous deux ont eu des problèmes de santé – quand c’est
arrivé, ils ont interrompu leur sexualité – mais ont rapidement trouvé le
moyen de les contourner pour reprendre leurs ébats hebdomadaires. Si ce
couple n’est pas terrassé par les difficultés auxquelles beaucoup d’autres
sont confrontés, c’est parce qu’ils ont toujours fait régulièrement l’amour.
C’est le meilleur moyen de conserver l’élasticité des parois vaginales et la
vigueur des érections. Cette approche du sexe est d’une saine simplicité. Ils
n’ont pas cherché la petite bête : le sexe était une activité qu’ils aimaient
pratiquer ensemble quand ils avaient 20 ans, et ils ne voyaient aucune
raison d’y mettre fin.
Et voici un autre de leurs secrets…
Faites du sport
Je conçois que les problèmes de santé puissent perturber votre capacité
à faire de l’exercice physique mais, si vous en êtes capables, bougez. Le
sport permet non seulement d’améliorer santé et apparence physique, mais
aussi de stimuler la circulation sanguine.
Celle-ci joue un rôle clé dans le bon fonctionnement des organes
génitaux et du désir sexuel, mais également du cerveau. Le sport accroît la
production de dopamine, une hormone essentielle pour les fonctions
cognitives. En outre, elle renforce les muscles, améliore la circulation et
l’humeur. Autrement dit, restez actifs hors du lit, et vous serez actifs au lit.
Vous serez aussi plus minces, et donc moins enclins à souffrir de
maladies liées au surpoids. Votre cœur sera plus sain (les troubles cardio-
vasculaires peuvent affecter les érections), vous serez plus souples et plus
aptes aux activités sexuelles. Et vous accepterez beaucoup mieux votre
corps.
Une étude menée par l’université de Californie a montré que les
hommes qui pratiquaient l’aérobic quatre fois par semaine constataient un
accroissement de leur activité et satisfaction sexuelles. Les participants ont
déclaré que, grâce aux changements positifs dans leur apparence physique
et leur confiance en soi, leur désir et leur satisfaction sexuelle augmentaient.
Cela me semble évident : quand on déteste son corps, pourquoi vouloir que
quelqu’un s’en approche ? (Je vous en dirai plus sur l’image du corps au
chapitre 3.)
Vivez sainement
Mangez correctement, buvez moins d’alcool, arrêtez de fumer et perdez
du poids (ou prenez-en) s’il le faut. À notre âge, nous savons tous ce qui
nous fait du bien et ce qui nous nuit. Faites le point et effectuez les
changements nécessaires. Si ce n’est pas déjà le cas, prenez de la vitamine
B12, du magnésium et de bons compléments de multivitamines. Gérez
votre stress. Inscrivez-vous à un cours de stretching, de yoga ou de Pilates
(très utiles pour la souplesse).
Faites-vous plaisir
Certes, les hormones influent sur le désir sexuel, mais les émotions et le
moral aussi. Si la vie vous comble ou que vous venez de rencontrer
quelqu’un qui vous plaît, votre libido est au beau fixe. Tentez de nouvelles
expériences, partez en vacances dans des lieux inconnus, passez du temps
avec vos amis, prenez soin de vous. Plus vous serez heureux, plus vous
aurez envie de rapprochements intimes.
Dormez davantage
Selon une étude récente menée auprès d’étudiantes, plus celles-ci
dorment longtemps, plus elles ont envie de sexe dans la journée qui suit.
Une heure de sommeil en plus accroît de 14 % la possibilité qu’elles se
livrent à une quelconque activité sexuelle dans la journée. Cette étude a
également établi un lien entre sommeil et excitation. Vous pensez que ça ne
vous concerne pas, parce qu’il s’agit de jeunes femmes et que vous êtes
âgée ? Voici de quoi vous faire réfléchir : une autre étude a montré que,
chez les femmes ménopausées, il existait un lien direct entre dérèglements
du sommeil et troubles sexuels.
Changez de position
Problèmes de dos, d’articulations douloureuses, de genoux ou de hanches,
arthrite : autant de raisons qui vous empêchent d’adopter votre position sexuelle
favorite. Heureusement, il en existe beaucoup, et il y a de nombreux moyens de
rendre certaines postures plus abordables. Vous pouvez par exemple ajouter des
coussins pour soutenir certaines parties de votre corps, ou demander à votre
partenaire de faire l’essentiel du boulot s’il est plus en forme que vous. Si vous en
avez les moyens, investissez dans du « mobilier érotique » : cales, rampes et autres
objets destinés à rendre les relations sexuelles plus confortables (voir ici).
La plupart des gens se sentent à l’aise allongés sur le côté, alors tentez des
positions côte à côte comme la cuiller. Vous êtes étendue sur le flanc, il vous pénètre
par-derrière en vous enlaçant de ses bras. Relevez les genoux pour faciliter la
pénétration puis cambrez-vous vers lui, le genou du dessus vers l’avant.
Si, physiquement, elle est plus en forme que vous, ou que vous souffrez des
genoux, étendez-vous sur le lit ; en appui sur les genoux, et en s’appuyant au mur
pour se stabiliser, elle va se mettre à cheval sur votre visage. Si vous êtes dans une
position plus classique (elle, allongée sur le dos, et vous accroupie entre ses jambes
écartées), glissez des coussins sous vos coudes et un oreiller sous son bassin pour
avoir plus facilement accès à son sexe. Essayez aussi quand elle est sur le côté et
vous entre ses cuisses, avec la jambe du haut autour de votre cou.
Ne foncez pas bille en tête vers le clitoris. Léchez-lui les seins, caressez-les,
embrassez-la dans le cou et sur les cuisses.
Une fois en place, léchez-la lentement du plat de la langue, ou encore tentez des
caresses légères, d’un côté à l’autre, en zigzag ou en cercle. Alternez mouvements
lents et rapides, fermes et légers. Aplatissez la langue et balayez doucement
l’ensemble de la zone clitoridienne. Soulevez la partie charnue de ses lèvres (là où
poussent les poils pubiens) et, langue bien détendue, effectuez de lents cercles autour
du clitoris.
Mettez-vous à l’aise. Avec l’âge, l’excitation est plus longue à venir, pour les
hommes comme pour les femmes. Faites savoir à votre partenaire que vous êtes prêt
à poursuivre aussi longtemps qu’elle le souhaite et que vous prenez autant de plaisir
qu’elle.
Avant de la pénétrer avec vos doigts, demandez-lui son accord. Si son vagin
est irrité ou sensible, elle n’en aura peut-être pas envie. Si elle accepte, ne lésinez pas
sur le lubrifiant, allez-y doucement et commencez avec seulement un doigt ou deux.
Gardez un vibromasseur à portée de main si vous n’êtes pas sûr de votre
endurance ou si elle a du mal à basculer dans l’orgasme. Tenez-le proche de son
clitoris tout en la léchant, ou posez-le sur son sexe pendant que vous l’embrasserez
ou caresserez ses seins. Peut-être souhaitera-t-elle que vous l’introduisiez dans son
vagin (dans ce cas, avec du lubrifiant) mais la plupart des femmes appliquent le
vibromasseur sur la zone clitoridienne pour jouir.
Vous ne pouvez pas vous agenouiller ? Asseyez-vous au bord du lit (ou sur
n’importe quel meuble de la hauteur appropriée) tandis qu’il se mettra debout face à
vous. Tout est question de hauteur et de proportion : servez-vous de marches, de
coussins ou autre pour que votre bouche soit parfaitement alignée avec ses parties
génitales. Autre possibilité : vous êtes allongée sur le dos, la tête soutenue par un
oreiller, et il se met à califourchon au-dessus de vous, mains posées contre le mur
pour garder l’équilibre. Assurez-vous que vous ne risquez pas de vous tordre le
poignet et que votre nuque reste parfaitement détendue.
N’étirez pas la bouche. Il est plus aisé et confortable de détendre les muscles de
la mâchoire et du cou et de pousser les lèvres vers l’avant.
Utilisez aussi bien les mains que la bouche. Vous éviterez ainsi les haut-le-
cœur et la sensation embarrassante de gober une pomme les mains dans le dos –
surtout si votre partenaire craint de n’être pas assez dur. Si votre réflexe nauséeux est
élevé, positionnez son pénis de sorte que son extrémité touche votre palais ou
l’intérieur de votre joue.
Serrez la base de son pénis afin de maintenir le sang à l’intérieur des corps
caverneux et d’accroître l’érection, puis refermez vos lèvres sur le gland. Procédez à
une légère succion pour exercer une pression, sans toutefois aspirer vraiment. Si vous
n’avez pas assez de force dans les mains ou qu’il vous est douloureux de garder cette
position longtemps, demandez à votre partenaire de tenir lui-même son sexe.
Frétillez de la langue sur son frein (le mince morceau de peau qui relie le gland
à la hampe du pénis), une zone particulièrement sensible.
Regardez-le dans les yeux. Cela suffit à rendre les choses beaucoup plus
excitantes.
Chaque fois que votre langue arrive sur le gland, enroulez-la autour du frein.
Faites pivoter votre main quand elle remonte sur la hampe jusqu’au gland et attardez-
vous sur celui-ci – c’est la partie la plus sensible de son sexe.
N’oubliez pas les autres zones. Caressez ses testicules et léchez-les. Appuyez
fermement sur son périnée (la partie glabre située entre l’anus et les testicules) pour
stimuler son pénis interne.
Montrez-lui que vous aimez ça. Gémissez. Faites du bruit. Faites une pause et
écartez-vous pour lui lancer un regard plein de désir, puis reprenez.
Ne précipitez pas les choses. En général, plus votre partenaire est âgé, plus il
met longtemps à jouir. Si vous voulez que ça aille plus vite, accélérez le rythme et
serrez son sexe plus fort.
Avant tout, utilisez beaucoup de lubrifiant de bonne qualité et n’hésitez pas à vous
interrompre pour en remettre. Si vous avez plus de plaisir avec un vibromasseur
qu’avec les doigts, là encore, faites-le savoir à votre partenaire (autant d’efforts
économisés pour lui !). Idem si vous-même éprouvez un quelconque souci avec vos
mains ou vos doigts (problèmes d’arthrite, par exemple).
Caressez-le
Choisissez votre position. En général, on se contente d’être allongée sur le lit à
côté de son partenaire – ce qui s’est toujours révélé inefficace, quel que soit l’âge. À la
place, essayez de vous mettre debout derrière lui et passez vos bras autour de son
bassin pour attraper son sexe. Si cela vous excite, regardez-vous dans un miroir.
Alternative : il est debout, vous êtes assise sur le lit en face de lui. Si vous êtes plus
en forme que votre partenaire, enfourchez-le et asseyez-vous sur son ventre sans trop
appuyer, face à ses pieds.
Si vous avez peu de force dans les mains, essayez de faire rouler son pénis
entre vos paumes comme de la pâte à tarte, ou joignez les mains et entrelacez vos
doigts, pouces l’un sur l’autre, en laissant de la place pour glisser son pénis au milieu.
Abaissez les mains jusqu’à la base de son sexe, refermez les pouces puis faites
glisser vos mains de haut en bas en opérant un léger mouvement de torsion.
Variez les gestes. Alternez dix caresses lentes et fermes avec des allers-retours
rapides et vigoureux, en en ajoutant un à chaque fois.
Utilisez un collier de fausses perles. Enroulez-le autour de votre main ou de
son pénis et caressez-le de haut en bas. Lubrifiez bien et veillez, au préalable, que les
perles ne comportent pas d’excroissances. Dans ce cas, éliminez-les à l’aide d’une
lime à ongles. Si votre partenaire a besoin d’être fortement stimulé, c’est une méthode
fabuleuse.
Caressez-la
Choisissez une position. Si cela vous convient et que vous ne souffrez pas des
mains, adoptez la posture traditionnelle, allongé près d’elle. Sinon, faites-la asseoir
jambes écartées puis prenez place derrière elle, les jambes de chaque côté des
siennes. Ensuite, caressez-lui le clitoris à deux mains ou bien posez-en une sur ses
seins et l’autre sur son sexe. Ou encore, asseyez-vous sur une chaise et prenez-la sur
vos genoux.
Ne lésinez pas sur le lubrifiant. Gardez le tube près du lit et ajoutez-en si vous
sentez que son sexe s’assèche. Vous pouvez aussi utiliser votre salive.
Commencez par poser vos doigts sur les lèvres de son sexe sans les ouvrir,
et regardez comment elle se positionne et se frotte contre vous. Cela vous permettra
de déterminer le niveau de pression qu’elle souhaite.
Déchiffrez son langage corporel. Si elle se cambre vers votre main, elle
réclame des caresses plus appuyées. Si elle s’écarte, soyez plus doux.
N’introduisez pas les doigts dans son sexe sans qu’elle vous le demande,
surtout si elle a mal pendant les pénétrations. Concentrez-vous sur la stimulation de la
zone clitoridienne externe.
Comme pour le sexe oral, les caresses doivent rester légères, cohérentes et
régulières. Si elle a besoin de davantage de stimulations qu’auparavant, demandez-lui
de poser sa main sur la vôtre pour vous montrer quel type de pression elle souhaite.
Écrire un livre de sexualité pour les « vieux » (comme l’appelle une de mes amies
moins âgée) suscite de vives réactions chez les « jeunes ». Des grimaces, des
murmures dégoûtés ou des commentaires condescendants du genre : « Oh, c’est
sympa… » Je sais très bien ce qu’ils pensent : Franchement ? Les vieux ont encore
une sexualité ? Ils croient vraiment que quelqu’un va avoir envie de coucher avec
eux ?
L’un des titres que nous avions retenu pour cet ouvrage était F*** me, I’m fifty 4.
Nous l’adorions, à cause du double sens : Bon sang, comment suis-je devenue si
vieille et, par pitié, dites-moi que quelqu’un va encore vouloir me faire l’amour
maintenant que je suis croulante ! Ça résumait bien ce que la plupart d’entre nous
ressentent – et, quand on y pense, c’est affreux dans la mesure où nous risquons de
vivre jusqu’à 100 ans et que nous sommes seulement à mi-chemin de notre vie.
Cela dit, pourquoi serions-nous vouées à la chasteté, uniquement parce qu’on a
dépassé 50 ans ? Il existe de nombreuses raisons liées à l’évolution qui expliquent
qu’un corps jeune soit considéré comme sexuellement plus désirable qu’un corps
vieillissant. La plus évidente d’entre elles, c’est que plus la femme est jeune, plus elle
est capable de procréer. Mais qui a décidé qu’une peau lisse était plus attirante qu’une
peau ridée où s’inscrit l’histoire d’une vie bien remplie ? Mes mains veinées racontent
des années passées à pianoter sur un clavier pour créer des livres consacrés (je
l’espère) à aider les autres. Pourquoi les taches brunes sont-elles laides et les taches
de rousseur mignonnes ?
En Occident, on tourne la vieillesse en dérision. Quiconque a acheté une carte
d’anniversaire pour quelqu’un de plus de 40 ans sait que 90 % d’entre elles
s’attachent à mettre en avant, sous forme de plaisanteries désobligeantes, la
défaillance imminente des fonctions corporelles. La vieillesse suscite le dégoût, et la
pire injure qu’on puisse faire à une trentenaire, c’est lui dire : « ça te vieillit ». D’autres
cultures montrent davantage de bienveillance. En Corée et en Chine, les anciens sont
extrêmement respectés. En Grèce, « vieil homme » n’est pas une insulte.
Avec tout ce que j’ai dépensé pour me teindre les cheveux (j’ai commencé à
grisonner dès 20 ans), je pourrais m’offrir une maison de vacances dans le sud de la
France – et pas une masure, en plus ! Si on y ajoute tout ce que j’ai investi en Botox,
en soins du visage et en produits de beauté destinés à conserver leur jeunesse à mon
visage et à mon corps, j’aurais sans doute pu acheter aussi la maison d’à côté.
Je n’ai pas toutes les réponses à ces questions. Mais je sais, en tout cas, que
certaines femmes de plus de 50 ans peuvent être plus sexy que des femmes
beaucoup moins âgées. On pense tout de suite à Helen Mirren, à Isabelle Huppert,
Halle Berry et Lena Olin. Mais c’est aussi le cas d’autres femmes que je connais
personnellement et qui n’ont jamais eu recours à la chirurgie esthétique ni à aucun
autre « adjuvant », et qui sont beaucoup plus désirables que les jeunes d’aujourd’hui
dont la sensualité à la Kardashian dépend entièrement de la chirurgie, du maquillage
et des filtres Instagram.
1. Faites l’amour
Les femmes que j’ai interrogées pour l’écriture de ce livre n’ont pas
toutes une image négative d’elle-même. Pour certaines, c’est même tout le
contraire :
— Je n’ai jamais été aussi sûre de mon apparence physique. J’ai
commencé le yoga à 50 ans et maintenant, je l’enseigne. Je le pratique
chaque jour et je suis souple, forte et mince. Je me sens désirable et sexy
(même si ça n’empêche pas mes seins de pendre !).
— J’ai 49 ans et je me sens toujours belle, mais c’est normal, non ? Je
suis unique J.
— J’ai eu une liaison, et cela a complètement changé l’image que
j’avais de mon corps. Mon mari n’arrêtait pas de me lancer des piques, il
me disait que j’avais grossi. Si je me suis lancée dans cette aventure, c’est
parce que mon amant adorait chaque partie de mon corps. Mon poids n’a
pas changé mais, maintenant, j’ai une vision tout à fait différente de moi-
même.
— J’ai pratiqué l’échangisme, et c’est un excellent terrain pour acquérir
une vraie confiance en son corps. Cela m’a montré que beaucoup
d’hommes me trouvaient attirante ; en outre, j’ai rencontré des tas de vraies
personnes d’âges divers, nues et sexuellement excitées. Dans un monde de
superbes images savamment retouchées, c’était un excellent retour à la
réalité. J’étais mince mais très musclée, avec de petits seins et, après la
ménopause, je me suis sentie plus féminine en prenant du poids et de la
poitrine grâce à mon traitement hormonal.
Parmi les femmes qui m’ont écrit, toutes celles qui étaient très critiques
envers leur corps avaient un autre point commun : elles n’avaient plus de
relations sexuelles, même quand elles étaient en couple. En revanche, celles
qui étaient bienveillantes envers leur physique (y compris celles que je
viens de citer) avaient une sexualité épanouie. Le sexe améliore l’image que
l’on a de soi.
Avoir des rapports sexuels plaisants permet de se sentir mieux dans son
corps. Si votre partenaire apprécie clairement de faire l’amour au corps en
question, c’est bien que celui-ci n’est pas si affreux ! Il s’agit d’un cercle
vertueux : plus vous aurez une bonne image de votre corps, plus vos
rapports sexuels seront agréables. Vous aurez donc davantage envie de sexe,
ce qui contribuera là encore à améliorer votre image corporelle.
Considérons à présent un scénario catastrophe : des chercheurs anglais
se sont penchés sur les positions sexuelles adoptées le plus fréquemment
par les femmes qui avaient une piètre image de leur corps. La grande
gagnante (40 %) est celle du missionnaire. Au contraire, ces femmes se
sentaient particulièrement mal quand elles devaient se positionner au-dessus
de leur partenaire.
Seulement 30 % de femmes jouissent régulièrement grâce à la
pénétration (sans stimulation clitoridienne), mais la plupart d’entre elles y
parviennent lorsqu’elles prennent le contrôle des opérations. Le
missionnaire est l’une des positions les moins efficaces pour les femmes,
parce qu’il est difficile d’y inclure une stimulation du clitoris et que le pénis
de l’homme n’est pas dirigé vers la paroi vaginale antérieure. Les femmes
qui ont une mauvaise image de leur corps choisissent une position qui les
prive d’orgasme presque à coup sûr, au détriment d’une autre où elles
seraient beaucoup plus à même de jouir.
3. Faites du sport
Vous trouverez peut-être ce conseil bizarre, mais si vous voulez vous
reconnecter avec votre sexualité, l’exercice physique est tout indiqué pour
raviver votre libido.
Une étude menée par le Dr Cindy Meston à l’université du Texas à
Austin a montré que le sport accroît le désir sexuel de façon significative,
même chez les femmes dont la libido n’est pas au beau fixe. Elle a
découvert que les femmes qui pratiquaient le vélo d’appartement
présentaient un niveau d’excitation sexuel significativement plus élevé
quand on leur demandait de regarder des images érotiques juste après une
séance, que celles qui n’avaient pas fait de sport avant. En outre, des études
moins récentes suggèrent que les femmes sportives bénéficient d’une
meilleure irrigation sanguine au niveau du clitoris.
Vous savez déjà qu’une bonne circulation sanguine est nécessaire à une
sexualité épanouie. L’exercice, c’est bon pour tout le monde. Si vous
détestez aller à la salle de sport, faites de la marche ou suivez un cours à
domicile. Il en existe d’excellents en ligne, qui sont gratuits et adaptés à
tous les niveaux. Marchez, faites du vélo, allez nager, pratiquez le Pilates,
essayez l’haltérophilie (très bon pour les femmes âgées) ou les arts
martiaux. Votre sexualité vous en sera reconnaissante.
Prenez l’initiative
La personne la plus entreprenante du couple est souvent considérée
comme « sexy ». En étant cette personne, vous vous sentirez sensuelle. Au
lieu d’être celle qui attend qu’on lui demande d’avoir des relations
sexuelles, soyez celle qui les réclame – cette prise de pouvoir est une façon
efficace de réveiller une libido en sommeil.
Saleté de ménopause
Je suis en train de faire mes courses, et voilà qu’une petite vieille me
bloque le chemin – elle met une éternité à choisir ses produits dans les
rayons et avance à la vitesse d’un escargot. Je dispose d’environ cinq
minutes pour faire l’équivalent d’une heure de courses. Je souris
patiemment tandis qu’elle examine un paquet de farine pendant des lustres,
me bloquant la route avec son caddie. Enfin, elle avance. Pour s’arrêter de
nouveau quelques secondes après.
Je sens la fureur monter d’un coup, dévastatrice. Le regard fixé sur les
chevilles osseuses et fragiles qui dépassent de ces grosses chaussures
informes propres aux vieilles dames, je m’imagine lui foncer dessus avec
mon chariot jusqu’à les réduire en charpie. Je suis à deux doigts de passer à
l’acte.
Bienvenue dans le monde merveilleux de la ménopause.
Je suis quelqu’un de gentil, pas du genre à écraser les petites vieilles
avec un caddie. Pourtant, au moment de la ménopause, je me suis
transformée en une créature irritable, perpétuellement bouillonnante de
colère contenue. Je faisais peur à mes amis. Je me faisais peur à moi-même.
Ma meilleure copine, également en périménopause, puis en ménopause, a
traversé cette période sans sourciller, sans jamais élever la voix ou souffrir
de la moindre bouffée de chaleur. Le seul changement notable a été
l’espacement puis la disparition de ses règles. Je l’ai haïe pour ça. Et une
partie de moi continue de lui en vouloir (une minuscule partie, certes, mais
quand même).
Pour beaucoup de femmes, la ménopause est bel et bien une horreur.
Pour d’autres, ce n’est qu’un tracas mineur, un peu comme un gamin qui
réclame votre attention alors que vous êtes occupée à autre chose. Chacune
a sa propre expérience de cette épreuve, mais on retrouve des similitudes.
Voici ce que m’ont confié certaines de ces femmes :
— Je me trouvais dans les toilettes d’une gare et, d’un seul coup, j’ai été
submergée par une vague de panique. Je me suis ruée hors du box en
trombe en bousculant tout le monde pour sortir. J’étais terrifiée, en proie à
un accès de claustrophobie, sans la moindre idée de ce qui m’arrivait. Il
s’est avéré que c’était un symptôme de la ménopause.
— Ma ménopause, je l’ai à peine sentie passer. J’avais peut-être
quelques petites sautes d’humeur et je transpirais un peu la nuit. Mais il me
semble qu’en me nourrissant sainement et en évitant l’alcool, j’ai évité le
pire. Et en buvant beaucoup d’eau.
— Depuis que je suis ménopausée, je ne peux plus mettre le pied dans
le métro ou dans un ascenseur.
— Ah, la fameuse ménopause ! En dehors de quelques bouffées de
chaleur et de sueurs nocturnes pendant quelques mois, je n’ai pas trop
souffert. Sauf, bien sûr, que je suis devenue plus sèche que le Sahara, ce qui
a provoqué des infections urinaires.
— Je pensais y avoir échappé. J’ai 60 ans et je n’avais aucun des
symptômes de la ménopause. J’en étais plutôt fière ! Et puis j’ai commencé
à souffrir d’infections du conduit urinaire. Quand ma gynéco m’a examinée,
elle a lancé « Dites donc ! Il s’en passe, des choses, ici ! » Je présentais une
importante atrophie vaginale. Comme rien ne se voyait à l’extérieur, je n’ai
pas pensé à ce qui pouvait arriver à l’intérieur. Elle m’a aussitôt prescrit une
hormonothérapie et des pessaires.
— Pendant environ un an et demi, j’ai refusé le traitement hormonal,
mais j’ai fini par me dire que mes amies devaient en avoir assez de me voir
m’éventer frénétiquement, transpirer et geindre, alors je me suis résolue à
aller consulter mon médecin.
— Mon niveau d’anxiété – qui a toujours été élevé – est devenu
insupportable. Aujourd’hui, je suis sous anxiolytiques parce que je ne
supporte pas le THS. Quand je cesse d’en prendre, c’est un désastre. Je ne
sais pas trop dans quelle mesure ces angoisses sont liées ou non à la
ménopause.
— J’ai traversé la ménopause pratiquement sans m’en apercevoir. J’en
suis très heureuse.
Ces témoignages ne représentent qu’un échantillon de ce que les
femmes endurent, mais ils couvrent à peu près tout le spectre de leurs
expériences, qui vont de quelques mois de gêne à des années de souffrance.
Quel que soit votre cas, il est probable que votre vie et votre sexualité
seront affectées d’une façon ou d’une autre. Ce chapitre vous donnera
toutes les clés pour traverser cette période difficile. Parce que oui, vous
allez vous en sortir.
Voyez les choses du bon côté : fini les règles et tout ce qui va avec ! La
liberté, enfin ! Les femmes qui bénéficient d’une bonne libido et qui
souhaitent poursuivre leur sexualité auront des orgasmes forts et sains et
une vie sexuelle épanouie jusqu’à 80 ans (et même après). La ménopause
n’est qu’une interruption, pas le symbole d’une vie nouvelle, et je vous
assure que tout ira bien.
Je parlerai beaucoup de la façon dont notre attitude et notre culture
affectent la façon dont nous appréhendons notre ménopause mais, pour
commencer, penchons-nous sur les symptômes émotionnels et physiques
qui vous attendent – ou non.
Pensez au THS
Une grande partie des prétendus « méfaits » de ce type de traitement a
été démentie. Certaines femmes ne doivent absolument pas suivre
d’hormonothérapie – si vous avez un cancer du sein avéré ou suspecté, si
vous avez eu un caillot de sang sans suivre de traitement, par exemple –
mais beaucoup le peuvent. Et je vous assure que ça fait une sacrée
différence.
Personnellement, une semaine après l’avoir entamé, je me suis sentie
revivre. Mon teint est redevenu lumineux, mon humeur s’est stabilisée, mes
accès de colère ont disparu comme par enchantement. Toutes celles de mes
amies qui suivent un THS font état de résultats similaires : ça marche !
L’hormonothérapie permet de garder les organes génitaux en meilleure
santé, mais aussi d’augmenter le désir et la lubrification vaginale, ce qui
rend le sexe beaucoup plus attrayant !
Vous pouvez réduire les risques pour la santé en prenant la dose la plus
faible possible pendant la période la plus courte possible, même si la plupart
des gynécologues vous conseilleront de continuer à prendre une faible dose
aussi longtemps que vous le souhaitez (à condition que vous ne soyez pas
une personne à risque) pour maintenir les bienfaits du traitement.
Le THS se présente sous de nombreuses formes. Il est disponible en
pilules mais, si vous utilisez un gel ou une crème (à faire pénétrer dans la
peau), vous maîtriserez mieux le dosage et pourrez l’adapter parfaitement à
vos besoins personnels. Les œstrogènes topiques – qui consistent en une
crème, un anneau ou un ovule à insérer dans le vagin – peuvent aider à
rétablir la santé, la souplesse et la lubrification des tissus (les femmes sans
utérus n’ont besoin que d’œstrogènes pour dompter les symptômes de la
ménopause ; les femmes qui en ont encore un doivent prendre à la fois
œstrogènes et progestérone, car celle-ci assure la protection de
l’endomètre).
Grâce aux ovules d’œstrogène, mon vagin irrité et sec a repris forme
humaine. Je les recommande vivement, autant pour la stimulation
émotionnelle que procure le fait de se sentir à nouveau « jeune », que pour
la réduction des symptômes.
Le THS peut également améliorer le sommeil, la mémoire et la libido
et, d’une manière générale, optimiser votre état général. En cas de
ménopause précoce, il protège les os et a souvent des effets bénéfiques sur
la tension artérielle ; pour les femmes âgées, il permet d’améliorer la force
musculaire et la santé osseuse.
Des études montrent des taux extrêmement élevés d’amélioration de la
dyspareunie (rapports sexuels douloureux) chez les femmes qui suivent un
traitement hormonal de substitution : jusqu’à 93 % d’entre elles (moi y
compris) signalent un soulagement significatif. Entre 57 et 75 % ont déclaré
que leur confort sexuel était rétabli.
Si le THS vous rebute, ou si vous faites partie des personnes à risque, il
existe des alternatives naturelles. Mais attention : ce n’est pas parce qu’un
traitement est « naturel » ou « à base de plantes » qu’il est sans danger. En
fait, ces produits peuvent avoir des effets secondaires indésirables et
présenter des dangers en cas d’interaction avec les médicaments prescrits et
en vente libre. Consultez votre médecin avant d’entamer tout traitement.
Les hydratants vaginaux sont sûrs et efficaces, et certaines femmes
jurent que l’acupuncture fait des miracles sur les symptômes de la
ménopause.
Une autre solution consiste à utiliser des hormones « naturelles » bio-
identiques. Celles-ci sont issues de sources végétales et sont similaires aux
hormones humaines. Nous manquons encore de recul à ce sujet. Pourtant, à
Londres, on ne jure que par ça. Les cliniques qui en proposent sont bondées
et hors de prix, et elles affirment que les hormones bio-identiques sont plus
sûres que le THS. Le problème, c’est que leur production n’est pas
réglementée et qu’il n’existe pas de recherches solides démontrant qu’elles
fonctionnent pour réduire les symptômes de la ménopause et/ou qu’elles
sont totalement sûres.
Et la supplémentation en testostérone ?
Si votre niveau de testostérone est bas – ce qui est fréquent avec l’âge –,
l’appétit sexuel peut diminuer de façon significative. Cette hormone est
importante, et la sexualité n’est pas la seule à pouvoir retirer des bienfaits
de cette supplémentation. Un faible niveau de testostérone est souvent
associé à des troubles de la mémoire, des maladies cardiaques, une
diminution de la densité osseuse et de la force musculaire.
Prenez rendez-vous avec votre généraliste pour effectuer une analyse de
votre niveau de testostérone, et agissez en conséquence (comme dans tous
les domaines, il existe des risques et des effets secondaires). Il pourra vous
prescrire un gel comme le Testogel à appliquer quotidiennement à
l’intérieur de la cuisse ou sur le bras. Les résultats peuvent apparaître entre
deux semaines et quelques mois, tout dépend de la personne. La crème
transdermique Estriol est également très populaire (produits et licences
changeant constamment, demandez à votre médecin le traitement le plus
récent, le plus sûr et le plus efficace).
Un petit avertissement au passage : ces produits peuvent affecter votre
personnalité. Comme j’avais un faible niveau de testostérone, j’ai essayé de
prendre une supplémentation. Auparavant, j’avais un appétit sexuel féroce,
et il a considérablement diminué après la ménopause. Deux semaines après
avoir commencé mon traitement, il est revenu en force… et je ne suis pas
certaine d’avoir aimé ça. Il y a quelque chose d’agréable à ne pas être régie
par sa libido : la vie est plus calme, plus paisible.
La baisse de testostérone affaiblit l’esprit de compétition, et nous
sommes moins enclines à aller courir en compagnie de notre coach ou
d’une amie. Quand mon niveau de testostérone est revenu à la normale, j’ai
senti revenir une vilaine partie de moi-même à laquelle j’avais dit adieu
avec soulagement. J’ai fait une séance de spinning à côté d’un type d’une
vingtaine d’années en super forme, et j’étais tellement déterminée à suivre
son rythme que j’ai failli avoir un infarctus ! J’ai (re)commencé à éprouver
de l’impatience, tout le monde m’énervait (de nouveau), et je me sentais
(une fois de plus) un peu trop dynamique.
Ces supplémentations fonctionnent, mais ce n’est pas mon truc. Je
préfère avoir une libido un peu plus basse et une vie un peu plus calme,
mais je connais beaucoup de femmes qui adorent les effets de ce traitement.
Place à la canneberge
Si vous êtes soudain sujette à des infections urinaires à répétition, je ne
saurais trop vous recommander de prendre régulièrement des cachets de
canneberge à (super) forte concentration. Rien ne prouve que boire du jus
de canneberge ou avaler des pilules à haute dose soit efficace sur une cystite
déjà installée. En revanche, les scientifiques estiment que cela peut aider à
prévenir ces infections en empêchant les bactéries qui les déclenchent de se
coller aux parois du conduit urinaire. Détendre en conscience les muscles
du vagin après la miction peut également s’avérer efficace.
Autres astuces
Dans la mesure où le sexe avec pénétration semble également facteur
d’infections urinaires, vous avez tout à gagner en misant sur les
préliminaires et le sexe oral (ce livre est émaillé de conseils en ce sens).
Certains médicaments permettent aussi de réduire les bouffées de
chaleur et les sueurs nocturnes ; si vous vous sentez triste, vous pouvez
envisager les antidépresseurs, et les anxiolytiques si vous êtes très
angoissée. La thérapie cognitive comportementale constitue une autre
option.
Les cliniques qui proposent un traitement laser vaginal affirment que
celui-ci est efficace pour lutter contre les atrophies sévères et l’incontinence
urinaire mais, au moment où j’écris ceci, ça n’a pas encore été
scientifiquement prouvé.
S’il est réfractaire au changement, il est probable qu’à terme vous renonciez
complètement à la pénétration. En revanche, s’il accepte de se montrer plus doux, il y
a de fortes chances pour que vous puissiez continuer de faire l’amour. C’est en tout
cas ce que vous devez lui dire s’il se montre obstiné ou se plaint (si ces propos ne
s’adressent pas aux partenaires féminines, c’est parce que les femmes savent ce
qu’est une pénétration douloureuse, et que le problème risque beaucoup moins de se
poser).
2. Utilisez un « amortisseur »
Vous pouvez acheter des anneaux souples à enfiler à la base du pénis pour
l’empêcher de vous pénétrer trop profondément. Grâce à ces objets, il pourra donner
de grands coups de reins sans craindre d’aller trop loin, et vous pourrez vous
détendre en sachant que, s’il s’emporte, il ne pourra pas vous faire mal.
Voici quelques conseils d’ordre général qui vous aideront à retrouver une
sexualité.
Vous devez absolument savoir, quand vous serez prête à retrouver une sexualité,
ce qu’il est nécessaire de faire pour recouvrer la forme, et quels sont les effets
secondaires possibles de votre traitement ou de votre opération.
Solutions pratiques
Ne pensez pas : Le sexe, c’est fini pour moi parce que je ne peux pas faire telle
ou telle chose. Pensez plutôt : Quel est le meilleur moyen de résoudre ce
problème ? Comment le contourner ?
Si vous vous fatiguez facilement, réduisez vos efforts pendant les rapports en
laissant votre partenaire prendre les choses en mains et profitez ! Planifiez ces
ébats au moment de la journée où vous vous sentez le plus énergique.
Si la pénétration vous fait mal, éliminez-la. Le sexe oral, les caresses et les
vibromasseurs externes constituent aussi une grande source de plaisir.
Si votre vagin est sec, utilisez du lubrifiant et demandez à votre médecin de
vous prescrire un anneau vaginal dispensant des œstrogènes ou encore un patch
à la testostérone afin de recouvrer une bonne élasticité vaginale.
Si votre vagin est trop étroit, recourez à la thérapie par dilatation. Elle consiste
à insérer des godemichés très fins dans le vagin, en augmentant la taille petit à
petit.
Si l’excitation est longue à venir, faites durer les préliminaires. Planifiez le
moment de vos ébats pour pouvoir vous préparer et vous exciter à l’avance.
Les sex-toys font pratiquement tout le boulot à votre place : servez-vous-en.
Les vibrations permettent aussi d’assouplir les tissus cicatriciels et d’augmenter le
flux sanguin.
Découvrez ce qui fonctionne désormais pour vous, et ce qui ne marche
plus. Mettez-vous au programme Sensate Focus (voir ici) et découvrez une
manière sensuelle d’explorer le corps de l’autre.
Si vous êtes nerveuse, essayez de jouir en solo avant de tenter l’orgasme avec
votre partenaire.
Pensez « sensuel » plutôt que « sexuel ». Dormez nue. Massez et faites-vous
masser. Prenez un bain avec votre partenaire.
L’excitation féminine
Le Dr Rosemary Basson a été la première à poser une théorie selon
laquelle les femmes et les hommes parviennent à l’excitation par des biais
différents. En général, les hommes partent d’une absence de désir, ou d’un
désir très limité, puis progressent jusqu’à l’orgasme. Chez les femmes,
l’envie de sexe peut surgir après l’excitation. Vous avez bien lu : après.
Basson a reçu des patientes qui, plutôt que d’attendre d’avoir envie de
sexe, se mettaient dans l’ambiance en commençant par faire l’amour avec
leur partenaire. Une fois que leur corps était excité, leur tête suivait (à
condition que la femme s’autorise à être excitée). On appelle cela le désir
réactif, très différent du désir spontané que nous estimons être la norme.
La plupart des gens pensent que le désir se déclenche par magie : on
voit quelqu’un de sexy, on pense : J’ai envie de sexe et hop, on est excité !
Ce modèle de désir spontané se manifeste essentiellement au début d’une
relation, quand on est jeune et que la libido est élevée – ou quand on est un
homme.
Emily Nagoski, éducatrice sexuelle, estime que deux tiers des hommes
fonctionnent sur un modèle de désir spontané, contre 15 % à 30 % des
femmes qui opèrent selon un désir réactif – elles ont envie de sexe
uniquement dans un contexte déjà érotique. Les autres, soit environ la
moitié des femmes, réagissent en fonction d’une combinaison de ces deux
modèles.
Si vous découvrez que vous avez envie de sexe seulement une fois que
les ébats sont enclenchés, vous êtes du style réactif. Il n’y a rien de mal à
cela si c’est ainsi que votre corps fonctionne : c’est une manière normale et
saine d’être excitée. « Cela signifie simplement que votre corps a besoin
d’une raison plus convaincante que “il y a quelqu’un de séduisant dans les
parages” pour vouloir du sexe », affirme Emily Nagoski. Pourtant, la
société considère le désir spontané comme « vrai » et le désir réactif comme
artificiel – « faux » et « forcé ». N’importe quoi ! Il s’agit simplement d’une
façon différente de se mettre en jambes pour faire l’amour et, plus vite on
en prend conscience, plus la sexualité est épanouie. Pour la plupart des
femmes, ce simple constat est une avancée essentielle.
L’excitation est un phénomène complexe, surtout pour les femmes, et
encore plus à mesure que les années passent. De nombreuses conditions
doivent être réunies pour y parvenir.
« Quel est l’intérêt de paraître sensuelle une fois qu’on a un mari et des
enfants ? m’a demandé une amie qui allait avoir 50 ans. Pourquoi, en
termes de vêtements et de vie, on ne se contente pas de chercher le confort ?
Pourquoi faut-il avoir l’air sexy, ou faire l’amour ? Quelle motivation
biologique se cache derrière tout ça ? Les femmes ont besoin de savoir
pourquoi elles décident de fermer boutique ou, au contraire, de retrouver le
désir. Pourquoi devrais-je me sentir sexy ? Dans quel but ? »
Excellentes questions.
Réinventez la séduction
Dans le même esprit, il existe des femmes que le terme « sexy »
horripile et qui détestent devoir se conformer au cliché qu’il représente,
surtout après 50 ans. Il n’y a aucune obligation : soyez séduisante à votre
manière.
« Je suis plus attiré par la sensualité au naturel que par la séduction
fabriquée de toutes pièces, m’a confié un homme de 56 ans. Je pense
qu’après 50 ans, on peut rester sexy grâce à l’exercice physique, au yoga et
à une alimentation saine qui illumine le teint, pas en se tartinant d’une
épaisse couche de maquillage et en enfilant des jeans trop serrés. »
Soyez à l’écoute
Vous n’êtes pas la seule à avoir peur de vieillir. Si vous vous apprêtez à
refuser un rapport, considérez l’estime de soi de votre partenaire comme
une raison de dire oui. S’il ne parvient pas aux mêmes performances
qu’auparavant et que vous le rejetez, il est fort probable qu’il y verra un lien
de cause à effet. (Le chapitre 7 évoque les fortes angoisses que causent les
troubles érectiles chez les hommes.)
Vous l’aimez, pas vrai ? Alors souvenez-vous : le désir est loin d’être le
seul élément motivant pour le sexe.
Quand je pense aux jeux de rôle, je songe au terrible malaise qui consiste à
« jouer » un scénario – comme l’intrigue d’un film porno super kitsch. Soit on risque de
mourir de honte, soit on n’arrive pas à rester sérieux et on finit par éclater de rire en se
moquant l’un de l’autre. Ici, je ne vous parle pas de la soubrette qui séduit le maître de
maison (beurk). Il s’agit d’endosser, vous ou votre partenaire, le rôle d’une autre
personne et de faire l’amour dans la peau de ce personnage.
Les jeux de rôle possèdent un pouvoir étonnant. Ils vous obligent à voir votre
partenaire comme une personne différente. Ils vous autorisent à vous comporter d’une
toute autre façon. À être quelqu’un d’autre que vous-même et à extérioriser votre côté
« pervers ». Si votre sexualité est entravée par un excès de familiarité dans le couple,
les jeux de rôle vous permettront peut-être de résoudre ce problème.
Osez partager
Ce chapitre peut vous parler… ou pas. Vous allez soit le survoler, en
pensant : Mmmh, intéressant. Mais ça ne me concerne pas vraiment. Ou
alors, vous allez le dévorer en vous disant : Dieu merci ! Je ne suis pas une
perverse, finalement… et quand vais-je pouvoir tenter l’expérience ?
Si vous vous trouvez dans le premier cas de figure et que vous êtes
parfaitement satisfaite de ce que vous vivez, génial ! Mais si vous voulez
faire bouger un peu les choses, lancez-vous. Vous serez peut-être surprise
de voir à quel point votre partenaire est disposé à vous suivre dans cette
voie.
Quelques indications avant cela :
Vous trouverez de nombreux conseils sur la façon de parler de sexe ici.
Lisez-les au préalable, si ce n’est déjà fait.
Réfléchissez clairement aux résultats que vous comptez obtenir de cette
conversation. Est-ce qu’elle doit se terminer par : Alors voilà ce que
j’aimerais qu’on fasse ce week-end ou plutôt par quelque chose du
genre : Et donc, même si j’aime que tu me respectes en règle générale,
j’ai envie que tu sois plus dominant au lit ?
Ce n’est pas parce qu’une pratique vous excite qu’elle excitera aussi
votre partenaire. Il est évident – enfin, j’espère – qu’il ne faut pas
contraindre ou piéger votre partenaire pour l’amener à faire quelque
chose dont il n’a pas envie.
Soyez positive et sûre de vous lorsque vous émettez vos propositions, et
montrez-vous désinvolte plutôt que d’en faire tout un plat. Si vous êtes
nerveuse, l’autre risque de craindre que vos demandes soient
particulièrement exigeantes.
Expliquez clairement ce que vous voulez. S’agit-il d’une expérience
unique ou de quelque chose que vous souhaitez intégrer dans votre
sexualité ? La plupart des gens parviennent à se contenter d’un peu de
« perversion » de temps à autre, mais peu d’entre eux en font une
habitude. L’astuce consiste à mettre un peu de piment dans votre
sexualité une fois de temps en temps, sans en devenir dépendants.
Voici quelques suggestions dans cet esprit. Ce qui constitue une
« perversion » pour une personne donnée peut relever de la normalité pour
une autre. J’ai donc commencé par des expériences légères avant de monter
en puissance vers des pratiques comme le triolisme, l’échangisme, les ébats
homosexuels et la polyamorie. Allez aussi loin que cela vous conviendra à
tous deux (mais sortez un peu de votre zone de confort – c’est l’idée, après
tout).
Un cran au-dessus
Bondage et domination
Nous sommes nombreuses à faire l’expérience d’être attachées aux tout
débuts de notre vie sexuelle – et souvent, nous aimons ça. En vieillissant,
ou quand une relation se stabilise, cette pratique se raréfie, simplement
parce que cela nécessite un peu plus d’efforts qu’éteindre la lumière et se
mettre dans la position du missionnaire.
Pourtant, le bondage vaut la peine d’être exploré davantage : vous avez
juste oublié combien cela peut être amusant ! En termes de plaisir, le fait
d’être attachée accroît le suspense : impossible de contrôler le moment où
on va vous toucher, vous titiller, vous lécher ou vous pénétrer – vous êtes
« forcée » de vous soumettre au bon vouloir de l’autre (sans compter que
vous n’avez même pas à vous sentir coupable de passivité). Si c’est vous
qui êtes en position de pouvoir, vous prenez un énorme plaisir à disposer
pour un moment d’un esclave sexuel. Franchement, vous avez tout à y
gagner !
Voici quelques conseils, si cela vous tente :
Si votre partenaire appréhende de se faire attacher, tenez ses
poignets joints entre vos mains au-dessus de sa tête pendant l’acte sexuel,
ou demandez-lui de garder ses mains derrière son dos. S’il est vraiment
anxieux, attachez-le avec du papier toilette – il aura le sentiment d’être pris
en otage sans rien risquer (du tout).
Les objets du quotidien – chaussettes, foulards ou vieux bas – peuvent
paraître moins menaçants qu’une paire de menottes. Si votre première
expérience vous comble, investissez dans un kit de bondage souple. Ces
accessoires se fixent généralement avec du Velcro, très facile à mettre et à
retirer.
N’utilisez pas de nœuds qui se resserrent quand votre partenaire
bouge, et assurez-vous que les attaches ne sont pas trop tendues en glissant
un doigt entre le lien et son poignet ou sa cheville avant de faire les nœuds.
Gardez une paire de ciseaux sous la main au cas où l’un de vous deux serait
pris d’une crise de panique.
Et maintenant qu’il est attaché, je fais quoi ? Absolument tout ce qui
vous passe par la tête – en mettant fortement l’accent sur la provocation.
Faites un strip-tease. Masturbez-vous devant lui. Embrassez-le
voluptueusement, puis écartez-vous. Faites-lui une fellation, et interrompez-
vous juste avant qu’il jouisse. Empalez-vous sur lui, puis retirez-vous après
quelques coups de reins. Utilisez un jouet pour l’amener au bord de
l’orgasme, puis arrêtez-vous.
Bandez-lui les yeux. Vous pouvez vous servir d’à peu près n’importe
quoi.
Ajoutez des pinces à tétons s’il aime que vous lui pinciez les seins
pendant l’amour.
Les fessées
Vous êtes fan de Cinquante Nuances de Grey ? Dans ce cas, inutile de
vous en dire plus. Une petite explication pour les autres : si une tape sur les
fesses – bien placée et au bon moment – fait du bien, c’est à cause du lien
entre plaisir et douleur. La douleur est l’une des sensations les plus fortes
que l’on puisse ressentir – et même quand on y est habituée, elle ne
s’atténue pas.
Certaines personnes jugent dégradant de donner une fessée à leur
partenaire. Certes, ce sera le cas si, sans que vous ayez demandé quoi que
ce soit, il vous frappe à l’improviste ! Mais réclamer une fessée, c’est autre
chose. L’attrait de cette pratique réside dans le fait d’octroyer à votre
partenaire un pouvoir sur vous, ou de devenir la personne qui détient ce
pouvoir. C’est là que la magie opère sexuellement : lorsque vous échangez
les rôles. La personne la plus dominante du couple peut devenir soumise, et
inversement.
Par où commencer ? Eh bien…
Attendez que votre partenaire soit excité. Plus il le sera, plus il sera
réceptif à la douleur érotique.
Commencez par la fesse la plus proche de vous. Passez légèrement
vos doigts sur son derrière, en le chatouillant. Placez une main sur une
fesse, l’autre sur son sexe (vous pouvez laisser votre main à cet endroit ou
faire des allées et venues si l’alternance vous distrait ou que vous n’arrivez
pas à faire deux choses à la fois).
Gardez votre poignet souple et mettez votre main légèrement en
coupe. Les doigts joints, donnez la fessée avec un mouvement ascendant.
C’est plus agréable qu’un mouvement vers le bas.
Commencez doucement. Votre première fessée doit davantage
s’apparenter à une caresse qu’à une gifle. Ensuite, massez la zone pendant
quelques secondes et caressez les parties génitales de votre partenaire.
Fessez à trois ou cinq secondes d’intervalle au maximum. Occupez-
vous des deux fesses, en visant la partie inférieure (plus charnue), et allez-y
un peu plus fort. Variez l’impulsion, la fréquence et l’emplacement des
tapes.
Gardez la main immobile sur sa peau pendant une ou deux seconde
après chaque tape. Frottez, caressez ou léchez brièvement la zone avant de
recommencer.
Faites glisser un glaçon sur la peau pendant une ou deux seconde après
la tape. Ensuite, léchez ou frottez la zone fessée pour offrir un contraste
froid/chaud.
Le grand jeu
Je suis bien trop jalouse pour aller aussi loin avec mon mari, mais je
vois bien où est l’attrait des expériences que je vais évoquer à présent. Si
vous êtes célibataire, ou bien que vous êtes tentée par l’une d’entre elles (ou
toutes), pourquoi ne pas vous jeter à l’eau (dans la mesure où vous vous
protégez, bien entendu ; voir ici) ? Si vous êtes dans une relation basée sur
le sexe plutôt que l’amour, et que la jalousie n’entre pas en ligne de compte,
lancez-vous aussi !
En revanche, si vous formez un couple monogame épanoui et que vous
songez à introduire d’autres corps (brûlants) dans votre lit, soyez
conscientes que vous mettez votre relation en danger. Avant de pratiquer ce
genre d’activités, il faut que chacun des partenaires ait clairement affirmé
son consentement et son approbation. Si l’un a envie et l’autre pas,
n’essayez surtout pas. Vous devez aussi discuter longuement de cette
décision, la laisser reposer, et en parler de nouveau – pas vous lancer tête
baissée un soir de beuverie.
Les clubs échangistes
Dans la plupart des grandes villes, il existe des clubs pour presque tous
les goûts. Devinez qui les fréquente le plus ? Vous avez deviné : les
femmes.
Les gens cherchent de plus en plus à sortir du modèle traditionnel de la
relation monogame. Vous rendre dans une soirée ou un club privé avec
votre partenaire est une première étape (relativement) sûre pour prendre
conscience de vos réactions en vous observant mutuellement. Ce sont aussi
des endroits sûrs pour profiter d’une découverte bisexuelle entre filles, si
cela vous tente. Les parties à trois, l’échangisme et autres expériences de
sexe à plusieurs ont toujours existé, mais sans être forcément accessibles au
grand public, et surtout pas à M. et Mme Tout-le-monde (ou Mme et
Mme Tout-le-monde, d’ailleurs). Internet a révolutionné les choses. Faites
une recherche sur les « sex-clubs » proches de votre lieu de résidence et, si
vous êtes citadine, il y a de fortes chances que vous trouviez votre bonheur.
Certains sont très huppés et sélectifs, d’autres plus amicaux et décontractés.
La plupart sont thématiques. Choisissez ce qui vous plaît le plus, et allez-y.
Dans de nombreux clubs, il est parfaitement admis que vous vous
contentiez de regarder sans participer, mais vérifiez d’abord.
Une femme avec une femme
Le Dr Justin Lehmiller, psychologue social, a interrogé 4 175 personnes
pour son livre Tell Me What You Want 6. Il s’agit à ce jour de l’enquête la
plus vaste et la plus complète qui ait été menée sur les fantasmes sexuels
des Américains.
Justin Lehmiller a découvert que les femmes hétéros sont plus ouvertes
aux plans à trois avec un partenaire du même sexe, et à l’idée d’un plan à
trois entièrement homosexuels. « C’est la première des nombreuses
conclusions de mon étude qui suggère que les femmes peuvent être,
érotiquement parlant, plus souples que les hommes en ce qui concerne le
genre de leur partenaire », écrit-il. 59 % des femmes qui se sont identifiées
comme exclusivement hétérosexuelles ont déclaré fantasmer sur des
relations sexuelles avec des femmes.
Une femme sur quatre a eu des relations sexuelles avec d’autres femmes
sans pour autant s’identifier comme gay ou bisexuelle, selon une autre
étude américaine portant sur 24 000 étudiants de premier cycle. Ce
phénomène est de plus en plus fréquent, au grand plaisir de la plupart des
hommes.
Dites à votre partenaire masculin que vous avez envie de tenter une
expérience homosexuelle, et il en déduira aussitôt que cela signifie qu’il est
autorisé à regarder et, tandis que vous lui offrirez un beau spectacle, il
pensera qu’à la fin vous allez lui demander de vous « satisfaire » toutes les
deux. Rêvez, les gars ! En réalité, même s’il a le droit de regarder, les filles
l’oublient complètement pendant leurs ébats – car elles éprouvent souvent
beaucoup plus de plaisir qu’elles n’en ont jamais eu avec un homme.
Une autre façon de s’adonner à un fantasme homosexuel est de se
rendre ensemble dans un club qui accueille des femmes, ou dans une boîte
de strip-tease ou de lap-dance.
Triolisme
Une étude réalisée par l’éducatrice sexuelle américaine Debby
Herbenick et ses collègues s’est servie d’un échantillon national
représentatif de plus de 2 000 adultes âgés de 18 ans ou plus pour connaître
la prévalence et l’attrait de plus de trente comportements sexuels. Elle a
découvert qu’une femme sur dix et un homme sur cinq s’étaient déjà
adonnés au triolisme.
Je le répète : si vous êtes célibataire, pas du genre jaloux, ou dans une
relation avec quelqu’un que vous appréciez sans que ce soit de l’amour, un
plan à trois peut se révéler une expérience très érotique. Mais pour
beaucoup de couples amoureux, c’est la pire idée que vous puissiez avoir.
La raison la plus évidente et la plus flagrante, c’est que les couples qui
s’aiment ont généralement du mal à voir leur partenaire avec quelqu’un
d’autre. Quelle que soit votre imagination, vous ne serez jamais vraiment
préparée à ce que vous éprouverez en contemplant une tierce personne
embrasser, caresser, lécher ou pénétrer votre conjoint.
Souvent, les fantasmes ne correspondent pas à la réalité. Les choses se
passent toujours beaucoup plus facilement dans notre tête qu’au lit. Quand
nous imaginons un plan à trois, la plupart d’entre nous endossent le rôle
d’actrice vedette et se retrouvent dépitées en s’apercevant que, dans la
réalité, elles sont de simples figurantes.
Souvent, les hommes ressentent une telle pression à l’idée de devoir
satisfaire deux femmes qu’ils ne parviennent pas à avoir d’érection. Leur
assurance sexuelle est réduite à néant (que diable va-t-il dire à ses potes ?)
et les conséquences peuvent être désastreuses. Dans les études, ce sont donc
les hommes qui s’en sortent le moins bien. En revanche, les lesbiennes sont
le groupe qui se déclare le plus satisfait de sa vie sexuelle. Voir votre
épouse avoir des orgasmes plus intenses avec une femme qu’elle n’en a
jamais eus avec vous a de quoi saper définitivement toute confiance en
votre sexualité.
De manière générale, la jalousie constitue un énorme problème :
souvenez-vous que vous êtes trois dans ce lit, pas deux ou quatre – il est
donc logique qu’une personne sur les trois puisse se sentir exclue. Sans
compter les questions qui vont vous tarauder : Est-ce que cette tierce
personne plaît plus que vous à votre partenaire ? S’amuse-t-il plus avec elle
qu’avec vous ? Cette personne est-elle plus douée au lit ?
Les couples qui réussissent à passer ce cap affirment qu’il est
sexuellement excitant de voir quelqu’un d’autre faire l’amour à leur
partenaire. Être en couple avec quelqu’un qui est désiré les fait se sentir
eux-mêmes désirables ; ils déclarent aussi qu’il est très instructif d’observer
les techniques sexuelles des autres. « Nous avions envie de coucher avec
d’autres personnes, et il nous semblait plus honnête de le faire l’un devant
l’autre », rapporte une femme.
Où se faire plaisir ? Vous pouvez vous rendre sur des applis comme
3Fun, Swing’App ou autres 7 pour les couples et célibataires qui veulent
rencontrer des « personnes ouvertes d’esprit ». Il existe certainement des
applications similaires dans d’autres villes. Les clubs privés semblent une
option évidente. Si vous êtes en couple, vous pouvez aussi engager un
travailleur ou une travailleuse du sexe. Les clubs privés pullulent et
constituent une alternative. La pire idée, pour un premier plan à trois, est de
se saouler et de le faire avec des amis. Enfin, si vous tenez à votre amitié,
en tout cas.
Un moyen plus sûr de s’enivrer sans dégâts est de faire un jeu de rôle
avec des vibromasseurs, des godemichés et un bandeau sur les yeux, ou de
regarder ensemble un porno sur le thème du triolisme.
L’échangisme
Tant qu’à se débarrasser des stéréotypes sexuels, oubliez celui où
l’homme force la femme à pratiquer l’échangisme. Justin Lehmiller, dans
son étude sur les fantasmes sexuels, a constaté que 79 % des hommes et
62 % des femmes avaient fantasmé d’être dans un couple ouvert – c’est-à-
dire que les partenaires consentent à un ensemble de règles permettant à
l’un ou aux deux d’entretenir des relations sexuelles avec de tierces
personnes. Par ailleurs, il a constaté que 66 % des hommes et 45 % des
femmes avaient des fantasmes d’échangisme.
L’échangisme n’est pas nouveau, il existe depuis aussi longtemps que le
mariage. Si l’on en croit les rumeurs, dans les années 1970 où le sexe était
roi, il suffisait d’inviter ses voisins, de servir de grands martinis
accompagnés de petites brochettes de fromage et d’ananas (artistiquement
piquées sur une orange), et de mettre toutes les clés de voiture dans un
saladier avant que le premier joint ne soit éteint. Encore plus simple : un pot
garni d’herbe de la pampa devant la porte d’entrée (le signe « secret », dans
les années 1970, qu’on est adepte de l’échangisme).
Dans le climat actuel, si vous mettez la main dans la culotte de votre
jolie voisine de table après votre deuxième verre de rouge, on risque de
vous passer les menottes – et pas tout à fait comme vous l’imaginiez dans
vos fantasmes. C’est pourquoi, de nos jours, presque tous les échangistes se
rencontrent dans des clubs ou via des sites Internet.
Rien de surprenant, par conséquent, que l’échangisme s’accompagne
d’un avertissement du type « essayez à vos risques et périls » : vous devez
être quelqu’un de « spécial » pour vivre cette pratique. La plupart des gens
finissent par être jaloux et cela peut conduire, et mène effectivement, à des
séparations.
D’un autre côté, rien qu’au Royaume-Uni, au moins un million de
personnes se livrent à l’échangisme, et beaucoup affirment que cela a
renforcé leur relation plutôt que de la gâcher.
Comme je l’ai dit, il n’y a pas que les hommes qui aiment l’échangisme.
Ils sont peut-être les premiers à lancer l’idée, mais il n’est pas rare que les
femmes, une fois qu’elles y ont goûté, l’apprécient davantage qu’eux. Cela
dit…
Ne laissez personne vous forcer à faire de l’échangisme. Si ce n’est
pas votre truc, c’est comme ça, point. Si votre partenaire insiste, posez-vous
des questions sur votre relation. L’échangisme est une expérience d’équipe,
pas une aventure solitaire. Vous devez tous les deux être à l’aise avec le
concept et la réalité de l’échangisme.
Fixez des règles sur ce qui est permis ou non. Allez-vous pratiquer l’un
devant l’autre, ou dans la même fête mais chacun de son côté ? Comptez-
vous tous deux avoir des rapports sexuels intégraux avec de tierces
personnes, ou bien vous arrêter aux préliminaires ? Les relations entre
personnes du même sexe sont-elles autorisées ? Et le sexe en groupe ?
Certains clubs vous autorisent à regarder sans participer. Si vous n’avez
jamais pratiqué l’échangisme et que vous vous trouvez dans l’un de ces
clubs, je vous conseille vivement cette option dans un premier temps. Pour
de nombreux couples, le simple fait d’être dans ce type d’environnement est
déjà très excitant et, en étant simplement voyeurs, vous éviterez la plupart
des pièges.
Si vous essayez l’échangisme et que cela vous plaît, vous aurez peut-
être envie de passer à une relation ouverte où vous vous autorisez
mutuellement à avoir d’autres relations amoureuses ou des rapports sexuels
sans engagement. Ou bien vous déciderez que vous vous êtes bien amusés,
mais que maintenant, vous préférez redevenir monogame.
Le mariage ouvert ou le polyamour
Si la plupart d’entre nous reconnaissent que la monogamie n’est pas
parfaite mais s’y tiennent quand même, certains couples décident d’ouvrir
leur relation à l’exploration extérieure. Le polyamour est une relation
amoureuse avec plus d’une personne. Cela peut signifier que l’un des deux
partenaires, ou les deux, entretient de multiples relations à court ou long
terme avec d’autres personnes, ainsi qu’entre eux, en toute connaissance de
cause et avec le consentement de chacun.
Dans un mariage ouvert chaque partenaire autorise généralement l’autre
à avoir des relations sexuelles avec de tierces personnes, dans le cadre d’un
ensemble de règles convenues par les conjoints. Si votre partenaire ne
répond pas à vos besoins sexuels – il est physiquement incapable d’avoir
des rapports sexuels, ou il ne souhaite plus en avoir pour diverses raisons –
et qu’il est heureux à l’idée que vous satisfassiez ces besoins hors du
couple, c’est une solution possible.
Voyez les choses de son point de vue. S’il n’est pas très doué pour extérioriser
ses émotions, il a probablement exprimé son amour pour vous à travers le sexe. Si
vous avez cessé de faire l’amour, il s’inquiète des conséquences de ce manque. Il a
peut-être peur que vous cessiez de l’aimer, que vous alliez voir ailleurs ou que vous
vous moquiez de lui dans son dos. Plus il se sent anxieux, plus le problème s’aggrave.
Il se peut qu’il évite de faire l’amour avec vous et se contente de se masturber. Cela
ne signifie pas qu’il ne vous désire pas ou ne vous aime pas, il est juste trop gêné
pour vous révéler ce qui se passe.
Dites-lui que vous l’aimez, que le sexe avec lui vous manque et que vous voulez
discuter des raisons qui font que vous avez cessé de faire l’amour. Il peut réagir avec
colère ou être sur la défensive. Dans tous les cas, restez calme. Dites-lui que vous
n’avez pas forcément envie de sexe tout le temps et que c’est peut-être la même
chose pour lui ? Dites-lui que vous avez lu que la moitié des hommes de plus de
40 ans ont des problèmes d’érection à un moment donné ; demandez-lui si cela lui
arrive et si c’est la raison pour laquelle il évite le sexe.
Rassurez-le constamment en lui disant que cela arrive à tout le monde, que
c’est normal et qu’on peut y remédier. Expliquez-lui que vous n’avez pas besoin
qu’il ait une érection pour apprécier le sexe, il aura moins de pression. Toutefois,
encouragez-le à consulter son médecin, car ces TE peuvent être le symptôme
d’autres problèmes de santé. Proposez-lui de l’accompagner.
Psychothérapie
Si ses troubles érectiles sont d’origine psychologique, causés par le
stress, la dépression ou l’anxiété, une thérapie par la parole peut être très
efficace. Consulter un thérapeute, individuellement ou en couple, peut
également favoriser l’efficacité d’autres traitements.
Médicaments injectables
Les hommes qui ne peuvent pas prendre de médicaments par voie orale
ou qui constatent que ceux-ci ne fonctionnent pas peuvent recourir aux
injections d’alprostadil. L’idée de se faire une piqûre dans la verge fait fuir
la plupart des hommes, mais ceux qui l’ont fait affirment que c’est presque
indolore – même si cela coûte cher. Avec une formation, le taux de réussite
de ce traitement atteint 85 %.
Implants péniens
Ils fonctionnent bien si la cause des TE est physique. Il en existe deux
types. Les tiges semi-rigides rendent le pénis assez ferme pour la
pénétration, mais elles sont suffisamment souples pour dissimuler une
érection sous les vêtements. L’érection n’est pas modifiée : l’homme reste
dans cet état en permanence. Quant aux implants gonflables, ils se
remplissent à la demande en appuyant sur une pompe (généralement située
dans le scrotum ou le bas-ventre). L’homme a davantage de contrôle et ses
érections sont plus naturelles.
Ce que les femmes pensent du viagra
Les hommes sont peut-être séduits par la petite pilule bleue, mais les réactions
des femmes sont mitigées. « Cela a rendu le sexe encore plus pénible à mettre en
œuvre, déclare une femme de 59 ans. La journée entière est maintenant axée sur le
sujet. Plus question de déjeuner alcoolisé avant le sexe, parce que le Viagra ne
marche pas aussi bien si mon mari boit trop. Nous ne pouvons pas profiter d’un bon
repas parce que ce médicament est inefficace sur un estomac plein. Après, mon mari
se sent très fatigué et il n’est bon à rien. Comme son visage est rouge vif, il est gêné
de sortir. Tout ça pour qu’il ait une érection de vingt minutes ! Je préfère profiter de la
journée et faire l’amour sans qu’il ait d’érection. »
D’autres, en revanche, affirment que le Viagra a sauvé leur vie sexuelle. La dure
réalité, c’est que de nombreux hommes n’envisagent pas d’avoir de relations
sexuelles sans érection, et le Viagra aide entre 60 et 70 % des hommes à y parvenir.
« À la minute où il n’a pas pu avoir d’érection, son attitude envers le sexe a changé,
déclare une femme. C’est devenu “À quoi bon ?” Il ne s’est même pas demandé si
j’étais prête à renoncer au sexe ! Cela a duré deux ans. Puis un jour, de façon
inattendue, il a commencé à m’embrasser passionnément et j’ai senti qu’il avait une
érection. Je lui ai demandé si c’était dû au Viagra et il m’a dit de ne pas “tout gâcher”
en posant la question. Donc, je ne le fais pas. Je suis juste heureuse que cela l’ait
ramené dans le lit conjugal. »
Parmi les autres commentaires, j’ai entendu : « Ça le détend. » « Ça lui donne
confiance en lui. » « Il se sent de nouveau lui-même. Comme quand il était jeune. »
Chaque personne est différente, et chaque couple est différent. Selon mon
expérience, la plupart des couples essaient d’abord un médicament comme le Viagra
et explorent d’autres méthodes par la suite. La tentation de prendre une pilule
susceptible de tout régler est irrésistible.
Continuez à l’insérer peu à peu, et une fois votre doigt au fond, restez immobile.
Le rectum est habitué à ce que des choses en sortent, pas à ce qu’elles y entrent, et
même si ce nouvel intrus est le bienvenu, il faut un peu temps pour s’y habituer.
Essayez de former le signe « viens ici » avec votre index ou d’effectuer de petits
cercles. Ne faites pas d’allées et venues comme vous pourriez le faire en enfonçant
un doigt dans le vagin. Tentez de petits tapotements. Maintenez la pression, mais pas
trop fort.
« Ne vous inquiétez pas s’il perd son érection pendant la stimulation anale, écrit
Ian Kerner dans Elle d’abord… Lui ensuite. Certains hommes, pour des raisons à la
fois psychologiques et physiologiques, ne peuvent pas maintenir une érection
complète lorsqu’ils sont pénétrés. » Cela ne veut pas dire que vous vous y prenez
mal.
Ajoutez un peu de sexe oral ou de caresses pour un maximum d’effet.
Sans Viagra
Recourez au harnais. Il ne peut pas prendre de pilules ou vous n’avez
pas envie qu’il le fasse ? Voici un moyen facile d’avoir une érection
sans faille : achetez un gode ceinture (voir ici si vous avez besoin de
détails ou si vous n’êtes pas convaincue).
Quoi que vous fassiez, utilisez du lubrifiant. Après 50 ans, il est aussi
indispensable pour le sexe que l’oxygène pour la respiration.
Stimulez le désir. Au lieu de lui empoigner directement le pénis et de
vous mettre à le caresser, excitez son regard en visionnant avec lui un
porno ou un film érotique. Ou laissez-le vous regarder pendant que vous
vous caressez. Embrassez-le dans le cou. Prenez ses testicules entre vos
mains en coupe. Saisissez son pénis et étirez la peau vers le scrotum
pour en accroître la sensibilité. Faites-le plusieurs fois. Pincez ses
tétons. Établissez un contact visuel. Dites-lui ce que vous allez faire ou
ce que vous ressentez quand il est excité. S’il continue à vous attraper la
main et à vouloir que vous lui empoigniez le sexe, attachez-lui les
poignets. Faites glisser votre main sur son pénis, tenez-le et pressez.
Servez-vous de vos doigts pour exercer des pressions de haut en bas sur
son pénis.
Vous pouvez à présent passer à une stimulation plus vigoureuse. Les
hommes d’un certain âge apprécient généralement les caresses plus
marquées. Demandez-lui de vous montrer la technique qu’il utilise
lorsqu’il se masturbe et mettez votre main sur la sienne pour suivre ses
mouvements. Le plus important : observez à quel endroit et de quelle
façon il saisit son pénis quand il commence, et imitez-le. C’est ce qui
fait toute la différence (vous trouverez d’autres conseils sur la manière
de l’aider à se caresser ici).
Prenez votre temps. Avec l’âge, les hommes ont besoin d’une
stimulation directe plus vigoureuse et plus longue pour obtenir une
érection ou pour être excités. Installez-vous dans une position
confortable et demandez-lui de se détendre, de s’allonger et de se
contenter d’apprécier ce que vous faites.
Enfilez-lui un « stroker ». Pour en savoir plus sur ces inventions
ingénieuses, consultez le chapitre 2. Il s’agit de tubes ou de manchons
souples, généralement en silicone, que vous enfilez sur le pénis (en
ajoutant d’abord du lubrifiant), puis que vous faites glisser de haut en
bas avec votre main. Ces objets permettent d’offrir des sensations
particulièrement intenses.
Essayez les anneaux péniens. Placés à la base du pénis, ils
emprisonnent le sang à l’intérieur, ce qui permet de faire durer
l’érection. (Pour en savoir plus sur la façon de les utiliser, voir ici.)
Stimulez plusieurs zones sensibles en même temps. La double
stimulation est efficace. Pendant que vous vous occupez de son pénis,
posez la main sur le bas-ventre de votre partenaire et caressez-le
lentement mais vigoureusement pour stimuler le pénis interne. Vous
pouvez également placer votre main entre ses jambes en formant un L,
puis la faire remonter fermement afin d’exercer une forte pression sur le
périnée et la base de ses testicules.
Ajoutez une stimulation anale. Insérez un doigt bien lubrifié à
l’intérieur de l’anus (voir « La prostate : trouver le point P ») ou
introduisez un plug anal que vous laisserez en place tout en stimulant
d’autres zones. Les stimulateurs de prostate vibrants (voir ici) ont
redonné à de nombreux hommes âgés de l’intérêt pour le sexe.
Le pénis est un excellent outil de masturbation. Asseyez-vous à côté
de votre conjoint, lubrifiez sa verge, puis « enroulez » vos petites lèvres
autour de son sexe – qu’il soit ou non en érection – et frottez-les contre
sa peau. Beaucoup de femmes peuvent jouir de cette façon. Vous
pouvez aussi vous servir de son gland – tellement doux ! – pour caresser
votre clitoris.
Mettez son pénis entre vos seins après avoir ajouté beaucoup de
lubrifiant, et faites-le aller et venir.
Utilisez des godemichés. Pour une relation plus détendue, investissez
dans des godes (ceux en verre sont à la fois beaux et polyvalents) et/ou
des vibromasseurs insérables pour ne pas dépendre de ses érections.
Idéal aussi pour les jeux de rôle.
Cessez de courir après les érections et amusez-vous enfin. Essayez
les fessées mutuelles. Faites de longues séances de sexe oral où vous
vous immergez dans le corps de l’autre. Faites des massages, jouez à
des jeux.
Essayez la levrette si/quand vous êtes prête à être pénétrée, mais
écartez les jambes très largement. Si votre partenaire perd son érection,
il peut se retirer pour se caresser, tenir son doigt sous sa verge à la façon
d’une attelle, ou l’empoigner à la base pour un contrôle maximal.
Le sexe après un cancer de la prostate
Comme toute maladie, le cancer de la prostate n’affecte pas seulement
le patient. Il peut avoir des conséquences profondes sur la vie sexuelle et les
relations d’un couple.
Heureusement, la situation s’est améliorée – et de façon spectaculaire. Il
fut un temps où les urologues évoquaient tous les effets secondaires, hormis
ceux liés à la sexualité, mais cela a changé. Avant même qu’un protocole
précis de traitement du cancer de la prostate ne soit défini, une partie de la
discussion consiste généralement à informer le patient, souvent en présence
de sa partenaire, des difficultés que le couple devra affronter après
l’opération. Le cas échéant, cela inclut une discussion franche sur les
troubles de l’érection. Des conseils psychosexuels sont généralement
fournis dans le cadre de la rééducation, et de nombreux patients en
bénéficient, parfois même avant le début du traitement.
Votre partenaire peut adopter des pratiques spécifiques pour accélérer
son rétablissement. Certains chirurgiens recommandent d’absorber une
faible dose de Viagra (ou un équivalent) chaque soir pour oxygéner la verge
pendant le sommeil. Les étirements et massages doux peuvent être
salutaires, tout comme l’utilisation d’une pompe à pénis afin de stimuler le
flux sanguin dans la verge – il est essentiel de maintenir un bon afflux
sanguin vers le pénis. Les exercices du plancher pelvien, qui consistent à
contracter puis relâcher le même muscle que celui qu’on utilise pour arrêter
l’écoulement de l’urine, sont également très utiles. N’oubliez pas non plus
qu’il existe différents inhibiteurs de la PDE5 au cas où celui qu’on lui a
prescrit ne lui conviendrait pas. Soyez patients : les nerfs sont
inévitablement étirés lors d’une opération, et il faut parfois jusqu’à trois ans
pour qu’ils se rétablissent.
Sur le plan émotionnel, ces suites opératoires peuvent être difficiles à
vivre pour votre conjoint. L’incontinence peut affecter sa qualité de vie, les
troubles érectiles sont fréquents et certains hommes constatent une
diminution de la longueur de leur pénis. Après une opération de la prostate,
il n’est pas rare qu’ils cessent d’avoir des relations sexuelles, par gêne et
par honte. Leur image corporelle en souffre et beaucoup d’hommes
déclarent se sentir moins séduisants. La tendresse peut disparaître en même
temps que le sexe : que se passera-t-il s’il vous fait un câlin, que vous en
attendez davantage et qu’il ne peut pas vous le donner ? En attendant, vous
êtes nerveuse à l’idée de lui proposer de faire l’amour, de crainte qu’il n’y
soit pas prêt. Pour certains, cette attitude signifie que vous ne voulez pas
avoir de rapports sexuels avec un homme dont le pénis a changé.
L’expérience de chaque homme est différente ; elle reflète sa
personnalité et ses capacités d’adaptation. Comme toujours, les couples qui
discutent ouvertement de la situation survivent à l’épreuve et parviennent à
se frayer un chemin vers une nouvelle sexualité, plus douce et moins axée
sur la pénétration, mais aussi plus affectueuse et intime. La communication
est essentielle, et vous trouverez de nombreuses informations sur la manière
d’aborder des sujets sensibles ici. Voici ce que certaines femmes m’ont dit
de leur expérience avec des partenaires ayant subi une opération de la
prostate :
— Le jour où on a diagnostiqué un cancer de la prostate à mon mari, et
que nous avons su qu’il devait être opéré, notre médecin nous a
recommandé de partir pendant une semaine et de faire l’amour autant que
possible. À l’époque, nous avions du mal à gérer cette situation sur le plan
émotionnel, et cela ne nous faisait guère envie. Quand j’y repense
aujourd’hui, nous aurions dû suivre les conseils du médecin !
— Mon mari est aigri, sexuellement parlant. Il appelle son sexe la
« crevette ». Il se dénigre en permanence et pense que, maintenant qu’il n’a
plus des érections d’acier, sa vie est finie. J’essaie de faire preuve de
compassion, mais je trouve cela agaçant et un peu pathétique. Les femmes
ne se comportent pas comme ça après une hystérectomie.
— Il s’est mis à pleurer sur son sort. Surtout lorsqu’il a compris que son
impuissance n’était pas temporaire et que sa sensibilité était fortement
réduite. Heureusement, au fil des ans, il a appris à apprécier de nouveau le
sexe en prêtant plus attention à des choses comme les baisers, le sexe oral et
les caresses. Aujourd’hui, nous allons bien.
— Le cancer de mon partenaire était très agressif et cela vous donne
une énorme leçon de réalisme. Sa vie a bien plus d’importance pour nous
que notre sexualité. C’est toujours le cas. Je pense que nous sommes tous
les deux très heureux de ce que nous avons, compte tenu de ce qu’il a
traversé.
— Une fois que j’ai compris qu’il n’allait pas mourir, je me suis
secrètement réjouie. La pénétration m’avait fait souffrir pendant des années
et je faisais semblant d’aimer le sexe alors qu’en réalité, j’en étais venue à
le redouter. L’idée de ne plus jamais devoir connaître de pénétrations me
rend heureuse, pas triste.
— Bien sûr, ses érections ne sont plus ce qu’elles étaient, mais nous ne
nous plaignons pas. Pourtant, je sais que le sexe a changé pour lui, et cela
me rend triste. Ses orgasmes sont beaucoup moins intenses. Il dit que c’est
comme la différence entre un baiser voluptueux et un baiser de papillon. Je
me sens parfois blessée qu’il n’apprécie plus autant de faire l’amour. J’ai
l’impression de ne plus être assez sexy. Évidemment, je sais que cela n’a
rien à voir avec moi et que tout est lié aux effets secondaires de l’opération.
— Peut-être que, si nous avions été plus jeunes, nous n’aurions pas
aussi bien réagi. Nous avons tous les deux plus de 60 ans et sommes mariés
depuis quarante ans, et nous nous donnons tant d’amour et de respect que je
n’ai pas l’impression de manquer de quoi que ce soit.
Vous remarquerez qu’aucune des techniques qui suit n’implique d’introduire quoi
que ce soit dans le vagin. En effet, 80 à 90 % des femmes n’ont pas recours à la
pénétration lorsqu’elles se masturbent. Mais si c’est votre truc, n’hésitez pas (dans ce
cas, le jouet « Rabbit » est le plus indiqué).
Avec un vibromasseur
Il va de soi que tous les vibros ne fonctionnent pas de la même manière, alors
lisez bien le mode d’emploi au préalable (s’il n’est pas fourni avec votre jouet, vous le
trouverez généralement en ligne sur le site de la marque, souvent accompagné d’une
vidéo). La technique de base consiste à presser fermement l’objet contre les lèvres
fermées du vagin et à le maintenir sur cette zone en variant la pression jusqu’à
atteindre l’orgasme. Essayez de le faire debout, assise jambes écartées, ou couchée.
Voici une autre méthode : debout jambes écartées, tenez le vibromasseur immobile
devant vos parties génitales et bougez d’avant en arrière, tout en vous frottant contre
lui. Les mouvements circulaires sont également très efficaces. Vous pouvez aussi
vous agenouiller par terre et vous accroupir sur le jouet.
Ajustez l’intensité en plaçant votre main sur le jouet pour absorber les vibrations,
puis en la retirant quand vous voulez qu’elle s’accroisse de nouveau. Essayez de
l’incliner pour qu’il fasse saillie sur le côté du clitoris en faisant tampon avec les
grandes lèvres. Ou bien mettez un tissu doux entre le vibro et votre clitoris. Vous
pouvez aussi essayer de poser votre majeur sur le clitoris et mettre le vibrateur par-
dessus.
Appliquez beaucoup de lubrifiant sur votre doigt ou votre vulve et déplacez votre
majeur de haut en bas sur le clitoris, ou faites des cercles lents tout autour s’il est trop
sensible. Commencez par une caresse légère, vous pourrez toujours augmenter la
pression plus tard. Vous pouvez aussi caresser d’un côté à l’autre.
La technique du frottement
Vous vous souvenez de l’époque où vous étiez trop jeune pour aller « jusqu’au
bout », mais où vous vous excitiez en vous frottant contre la jambe et la hanche de
votre partenaire ? Il s’agit de la même technique.
En général, cela consiste à tenir un objet immobile devant vous et à frotter votre
sexe contre lui. Allongez-vous sur le ventre en pressant fermement vos parties
génitales contre le lit, insérez un oreiller ou un coussin entre vos jambes et frottez-
vous contre lui. Ou encore, allongez-vous sur le dos, une couverture ou un oreiller
entre les jambes, et tenez chaque côté de l’oreiller afin de maintenir la pression.
Certaines femmes utilisent encore leurs doigts, mais se servent d’un oreiller ou serrent
les jambes pour augmenter la pression.
Quelle puissance ?
La sensibilité des nerfs diminuant avec l’âge, optez pour un jouet plus
puissant que celui dont vous aviez besoin initialement et réglez la vibration
au niveau le plus bas. Vous pouvez toujours l’atténuer en plaçant votre main
sur le sex-toy pour absorber l’excès de vibrations.
Les indispensables
Un lubrifiant de bonne qualité
Le lubrifiant permet d’accroître les sensations dans presque toutes les
situations, mais c’est un must absolu dès lors qu’il s’agit de pénétration
(avec les doigts, un jouet ou le pénis) après 50 ans. À l’instar des sécrétions
vaginales, les lubrifiants adhèrent à la paroi vaginale et réduisent les
frottements indésirables causés par la minceur et la sécheresse des
muqueuses.
Les lubrifiants à base d’eau ont l’avantage de n’altérer ni les
préservatifs ni les jouets, mais ceux à base de silicone durent plus
longtemps. Ils sont idéaux si vous êtes sensible – ils ne risquent pas de
provoquer de candidose – et n’ont pas de goût. De plus, quand ils sèchent,
ils se pulvérisent au lieu de coller. Les lubrifiants à base d’huile sont très
hydratants et agissent longtemps, mais ils peuvent être très salissants (pour
vous et vos vêtements).
Renoncez aux produits bon marché – ils sont susceptibles de contenir
des ingrédients très irritants comme la glycérine, le pétrole, les parabènes,
le nonoxynol-9, le propylène glycol, la benzocaïne et le gluconate de
chlorhexidine. Mettez-y un peu plus cher et lisez les étiquettes.
Attentivement.
Boules de Kegel ou kit d’exercice de Kegel
Outre les rapports sexuels réguliers ou un rajeunissement vaginal par
laser (voir ici pour en savoir plus), la pratique assidue des exercices de
Kegel reste l’un des moyens les plus efficaces de maintenir vos organes
sexuels en bonne santé. Autre avantage : plus les muscles de votre plancher
pelvien sont toniques, plus vos orgasmes vous paraîtront intenses.
Si vous avez eu des enfants, on vous aura fait la leçon sur l’importance
de travailler régulièrement votre périnée. Il s’agit essentiellement de
contracter et de relâcher les mêmes muscles que ceux que vous serrez pour
arrêter l’écoulement de l’urine.
Vous pouvez les faire sans équipement, mais ce sera plus efficace si
vous avez un objet à serrer, car cela vous oblige à effectuer l’exercice
correctement (en serrant le muscle pubo-coccygien plutôt que les muscles
de l’anus et des cuisses).
Les boules de Kegel, que vous insérez au fond du vagin, sont lestées
pour améliorer encore davantage le tonus musculaire pendant les exercices.
Vous pouvez les acheter sous forme de boules simples, doubles ou de kits
qui augmentent en taille et en poids. Certaines boules vibrent pour vous
offrir un maximum d’excitation pendant l’exercice, d’autres sont high-tech
– elles émettent des impulsions électriques ou vous permettent de suivre vos
progrès sur votre smartphone.
Ce n’est pas naturel. Vraiment ? À moins que vous viviez au fond des bois, je
vous soupçonne de faire des choses qui ne sont pas « naturelles ». Utiliser
l’électricité, par exemple. Conduire une voiture. Mettre vos aliments au frigo plutôt que
de les couvrir de feuilles près d’un ruisseau. Les vibromasseurs sont l’une des
inventions les plus merveilleuses au monde. Au lieu de vous en méfier, dites-leur
merci !
— Je préfère avoir un partenaire qui ne fait pas l’amour plutôt qu’un mari qui ne
pense qu’à ça et qui est infidèle ou regarde du porno pendant des heures.
— J’ai 60 ans. J’ai suffisamment fait l’amour pour toute une vie. Ça n’a jamais été
ce que je préférais dans le couple. J’ai satisfait mon mari pendant quarante ans en lui
accordant tout le sexe qu’il voulait, aujourd’hui c’est mon tour de poser mes
exigences. Je me fiche qu’il aille voir ailleurs. Je ne veux pas le savoir et je veux qu’il
soit discret, mais si ça l’empêche de me harceler, tant mieux.
— Quand il a commencé à avoir des problèmes d’érection, mon mari s’est mis à
se désintéresser du sexe. Il détestait ce qui lui arrivait, et il ne supportait pas le Viagra.
Sur le plan sexuel, il n’a jamais été très actif et je soupçonne que, si son niveau de
testostérone est bas, c’est parce qu’il n’est pas du genre décidé ou compétitif. On
parle de faire l’amour, mais il trouve toujours une raison de ne pas passer à l’acte. Ses
prétextes sont bidon, en fait, c’est juste parce que ça représente trop d’efforts. Trop
d’obstacles à surmonter. Je comprends, mais j’ai quand même l’impression qu’il
m’oublie dans tout ça, qu’il ne se demande pas si j’ai besoin de sexe pour qu’on reste
proches. La plupart de mes orgasmes, je les ai eus grâce aux cunnilingus, alors je ne
vois pas pourquoi je ne pourrais pas continuer d’en profiter.
— Au début, on faisait l’amour comme des bêtes. On passait un temps fou au lit.
On se prenait une bouteille de vin et on faisait l’amour pendant des heures. Vingt ans
plus tard, on préfère regarder un film ou sortir dîner. On continue d’avoir des rapports,
mais c’est rare, et ça ne dure pas très longtemps. Dans la vie, le sexe, c’est comme
tout le reste : il y a un moment où c’est important, et un autre où ça ne l’est plus. Nous
sommes tous les deux parfaitement satisfaits de la situation. Plus tard, nous
redécouvrirons peut-être la sexualité.
— Je suis sûre qu’il y a des centaines de couples qui sont ravis de regarder des
séries puis d’aller au lit avec un bon bouquin plutôt que de faire des parties de jambes
en l’air. Nous sommes amis avec des tas de couples avec qui nous plaisantons en
disant que le sexe, ce n’est plus de notre âge.
Trouvez votre norme
À quel moment un couple devient-il « asexuel » ? Et si vous ne faites
plus l’amour qu’une fois par mois ou par an ?
Officiellement, il fut une époque où un mariage était considéré comme
asexuel si vous aviez moins de dix rapports par an. Cette définition étant
réductrice, on l’a modifiée en ces termes : « un mariage où les activités
sexuelles sont rares ou absentes ». Certaines personnes se sentent frustrées
en ayant des relations sexuelles une fois par semaine. D’autres font l’amour
deux fois l’an et estiment avoir une sexualité parfaitement épanouie. Je
connais des tas de couples de plus de 50 ans qui font l’amour tous les deux
mois et feraient un scandale si on qualifiait leur relation d’« asexuelle ». La
bonne dose de sexe, pour vous et votre partenaire, n’a rien à voir avec la
fréquence de vos rapports : l’important, c’est que vous soyez tous les deux
satisfaits – je n’insisterai jamais assez là-dessus.
Oui, le sexe, c’est bon pour vous – ses bienfaits sont innombrables –, à
plus d’un titre. Je vous énonce les raisons physiques et psychologiques qui
expliquent pourquoi tout au long de ce livre. Mais de nombreux couples
s’épanouissent en ayant peu ou pas de relations sexuelles. Dans la vie, il n’y
a pas que le sexe qui compte. « Ce n’est pas une question de fréquence ;
l’important, c’est de savoir qu’on pourrait faire l’amour. Et que ma
partenaire pourrait en avoir envie, elle aussi », m’a confié un sexagénaire
heureux en couple. Ils ont des rapports une fois par mois, et cela leur
convient parfaitement.
La « norme » n’existe pas. Une fois par semaine semble être la
fréquence idéale pour bénéficier de tous les bienfaits du sexe, mais il s’agit
d’une donnée générale qui ne tient pas compte de l’âge et de la situation du
couple – la durée de la relation, les autres facteurs intervenant dans sa vie,
l’importance du sexe pour chacun des partenaires, et une bonne dizaine
d’autres variables doivent être prises en compte. L’amour, l’entrain,
l’affection – ces éléments apportent eux aussi de l’intimité à une relation et
sont tout aussi importants que le sexe.
Au cas où vous aimeriez les chiffres, permettez-moi de vous présenter
quelques statistiques. Une étude menée par Gransnet, un forum en ligne
pour les plus de 50 ans, et Relate, un service de conseil britannique, a révélé
qu’un couple anglais sur quatre (entre 51 et 85 ans) se décrit comme
asexuel et heureux de l’être. Selon une autre enquête lancée auprès de
2 000 femmes de 45 à 64 ans par un magazine britannique, la moitié des
femmes dans une relation à long terme déclarent qu’elles ne s’inquiéteraient
pas si la sexualité de leur couple se tarissait. Une étude américaine portant
sur plus de 70 000 personnes (l’enquête en ligne du Normal Bar) s’est
penchée sur 8 240 participants âgés de 50 ans ou plus. 33 % de ces couples
ont affirmé qu’ils avaient peu ou jamais de relations sexuelles. Un quart
d’entre eux se considéraient comme « extrêmement heureux ». Il existe sans
aucun doute une forte corrélation entre l’intimité sexuelle et le sentiment de
bien-être. Une étude récente de la Société internationale de médecine
sexuelle portant sur 3 000 hommes et 4 000 femmes, pour la plupart âgés
d’une soixantaine d’années, a révélé que ceux qui avaient eu des relations
sexuelles au cours de l’année écoulée manifestaient davantage de
satisfaction dans leur vie en général. Mais si vous menez une existence
merveilleuse avec votre partenaire, que vous vous entendez bien, vous
montrez démonstratifs, partagez les mêmes intérêts, passez du bon temps
avec vos enfants, vos amis et votre famille, et que vous menez une vie bien
remplie et passionnante, le sexe est la cerise sur le gâteau, pas son
ingrédient principal. À condition, bien sûr, que vous soyez tous les deux sur
la même longueur d’onde à ce sujet.
N’oubliez jamais une chose : une sexualité satisfaisante et régulière
permet d’arrondir les angles quand tout ne se passe pas bien par ailleurs
dans le couple. Si vous décidez de mettre un terme à vos relations sexuelles,
soyez particulièrement vigilante à l’« entretien » de votre couple.
Que peuvent faire les hommes pour que les femmes
réclament plus de sexe ?
— Montrez davantage d’attention et de tendresse. J’adore les massages
relaxants, et souvent, ça nous amène à faire l’amour. Pour le sexe, j’ai besoin de me
sentir connectée, émotionnellement parlant. Ça ne se résume pas au physique.
— Les femmes d’un certain âge affirment souvent qu’elles se sentent invisibles et
ne sont plus considérées comme sexuellement attractives. Tout ce qui nous prouve le
contraire est important. J’ai plusieurs amies qui ont vu leur conjoint les quitter pour des
femmes beaucoup plus jeunes. Cela nous fait nous sentir vulnérables.
— Soyez plus à l’écoute. Avec l’âge, les femmes ont beaucoup de choses qui les
travaillent. La ménopause compte beaucoup. Et le vieillissement aussi.
— Prêtez attention à ses besoins. Les hommes aussi veulent se sentir désirés. Je
pense qu’à mesure qu’ils vieillissent et gèrent mieux leurs relations, ils ont besoin de
davantage de connexion émotionnelle.
— Je n’ai jamais rencontré un homme qui n’avait pas envie de sexe. Je n’en ai
jamais connu qui ne soit pas satisfait au lit, quoi qu’il arrive.
— Les hommes aussi vivent mal la réalité des changements physiques liés à l’âge
et la baisse de leurs performances sexuelles.
— Aidez-le à accepter que son pénis vieillit, et que s’il n’arrive pas à entrer en
érection, ce n’est pas la fin du monde.
Et maintenant ?
Vous allez, pour la plupart, vous retrouver dans l’un des deux scénarios
que j’ai décrits plus haut. Soit vous avez cessé de faire l’amour et vous ne
savez pas comment vous y remettre : votre conjoint ne semble pas intéressé
par vos avances, mais par ailleurs, votre relation est au beau fixe. Soit vous
ignorez pourquoi votre sexualité s’est interrompue, votre partenaire refuse
d’en parler et ne montre plus aucun signe de tendresse. Dans ce cas de
figure, vous vous sentez non seulement mal aimée, repoussante et rejetée,
mais aussi déroutée et frustrée.
Si vous en êtes au point où votre couple bat de l’aile, l’aspect purement
physique doit être le cadet de vos soucis. Vous vous trouvez dans une
situation de crise. Consultez un thérapeute de toute urgence et, si votre
partenaire refuse de vous accompagner, allez-y seule. Il s’agit de votre
dernier recours avant la rupture.
Avant la discussion
Ne vous sentez pas coupable de vouloir du sexe. Si vous êtes dans une
relation monogame, chacun d’entre vous a le devoir de satisfaire l’autre
sexuellement. Cela fait partie du contrat. Si le sexe est important pour vous,
tant mieux !
N’enfouissez pas vos propres désirs uniquement parce que votre
partenaire le fait. Les femmes sont douées pour se mettre à la place de leur
conjoint et se plier aux désirs des autres, mais leurs besoins sont tout aussi
importants.
Votre partenaire sait-il depuis combien de temps vous n’avez pas
fait l’amour ? S’il est réellement trop occupé ou stressé pour se rendre
compte que vous n’avez plus de vie sexuelle, faites-lui simplement
remarquer que vous ne vous êtes pas touchés depuis des lustres, et
soulignez que cela vous manque beaucoup. Cela pourrait suffire.
Si vous êtes mal à l’aise lors de vos relations sexuelles – ce qui risque
d’arriver assez vite si vous ne pratiquez pas régulièrement –, aucun de vous
deux n’aura envie de se précipiter pour renouveler l’expérience. Si votre
conjoint a du mal à exprimer ses sentiments, il a peut-être hâte de faire de
nouveau l’amour mais il ne sait pas comment aborder le sujet avec vous.
Une fois la discussion lancée, le reste devrait suivre.
De quel type de sexe avez-vous envie ? Cette question peut sembler
bizarre, mais elle est tout à fait légitime. Oui, je sais que vous voulez
retrouver une sexualité. Mais à quelle fréquence ? Quel genre de sexe ?
Qu’est-ce qui vous manque le plus ? Les câlins et les discussions sur
l’oreiller, l’intimité liée au fait d’être nus lus l’un contre l’autre ? Ou bien
les orgasmes ? Peut-être les deux. Voulez-vous être pénétrée quand vous
faites l’amour ? Ou les préliminaires vous suffisent-ils ? Avez-vous envie
de nouveauté ? D’utiliser des sex-toys ?
Représentez-vous votre séance de sexe idéale. Souhaitez-vous d’abord
discuter ? Vous livrer à des activités romantiques comme sortir dîner ou
prendre un bain ensemble ? Par quoi le sexe commencerait-il ? Comment
finirait-il ?
Une fois que vous avez établi un scénario précis, réfléchissez à ce qui
plaisait autrefois à votre partenaire. Essayez d’inclure des pratiques qui
marchaient bien pour lui de sorte que cette séance soit agréable pour tous
les deux. Au cours de la discussion préliminaire, il est inutile de vous lancer
dans les détails mais, s’il vous pose des questions, il est bon d’avoir pensé à
tout et, plus tard, cela vous sera d’une grande aide.
Choisissez le bon moment pour parler. S’il a tendance à éviter de
discuter de sexe, il jugera qu’aucun moment n’est propice à cette
conversation. En voyant que vous osez enfin aborder le sujet, il risque de se
mettre en colère, de s’en aller en claquant la porte, de vous agresser ou
encore de se fermer comme une huître. Attendez-vous à toutes ces
réactions. Parfois, cette première discussion tourne mal mais, souvent, votre
interlocuteur va réfléchir entre-temps à ce que vous avez dit et il sera prêt à
en reparler un peu plus tard.
Même dans ce cas, les choses se présenteront mieux si vous choisissez
un moment où vous êtes tous deux détendus et dans un lieu où votre
partenaire se sent à l’aise. Pas dans la chambre. Surtout, ne vous lancez pas
dans cette conversation après lui avoir fait des avances qu’il a repoussées.
Vous devez être calmes tous les deux.
La discussion
La flatterie vous mènera à tout. Essayez de lui dire combien vous le
trouvez séduisant et à quel point faire l’amour avec lui vous manque, et
vous obtiendrez une meilleure réaction de sa part – c’est en tout cas ce
qu’affirment tous les hommes que j’ai interrogés à ce sujet. Ils adorent les
compliments : n’en soyez pas avare, et il sera beaucoup plus disposé à
écouter ce que vous aurez à lui dire par ailleurs.
Commencez par quelque chose de simple. Par exemple, Écoute, je
voulais te parler d’un truc. Je t’aime, j’adore le couple qu’on forme, et le
sexe avec toi me manque. Tu as remarqué qu’on ne faisait plus l’amour ?
Comment te sens-tu par rapport à ça ? Ou bien, si les choses vont vraiment
mal : Je suis inquiète pour notre couple. J’ai l’impression que nous ne
sommes plus aussi proches. On ne parle plus autant et on ne fait plus
l’amour. J’aimerais bien savoir pourquoi, on peut en discuter ?
Ne paniquez pas s’il se met en colère. La colère est une manifestation
de la peur et de la honte de votre partenaire. L’objectif est de le faire parler :
les cris valent mieux que le silence, et une attitude défensive vous aidera
davantage que l’indifférence.
Comptez jusqu’à dix et essayez de ne pas réagir s’il dit quelque chose
comme Eh bien, si tu n’étais pas un panier percé, je ne serais peut-être pas
obligé de trimer autant. Ou qu’il devient vraiment méchant et recourt à des
insultes telles que : Si tu perdais du poids, j’aurais peut-être envie de toi.
Les conversations liées au sexe figurent parmi les plus stressantes pour
la plupart des couples, et en particulier pour les hommes. Votre conjoint va
se sentir agressé et son premier réflexe sera la contre-attaque. S’il s’excuse
aussitôt, honteux de s’être montré grossier, pardonnez-lui et passez à la
suite. Mais ne le laissez pas tout vous mettre sur le dos. S’il réagit d’une
manière qui vous semble inexcusable, annoncez-lui que vous discuterez
quand il se sera calmé.
Soyez concise. Si votre partenaire se sent humilié par cette discussion et
qu’il a clairement du mal à rester dans la pièce avec vous, inutile de le
torturer. Au moins, le sujet a été abordé et ne peut plus être ignoré. Offrez-
lui une porte de sortie en disant : Ça te va si on en parle maintenant, ou tu
préfères y réfléchir et y revenir plus tard ?
Restez à l’écoute. Vous avez eu du temps pour vous préparer à ce
moment, et vous avez beaucoup à dire. Mais ne soyez pas surprise si, une
fois lancée, votre conjoint se met à parler à son tour. Ce n’est pas parce
qu’il n’a pas abordé lui-même le sujet qu’il n’y a pas réfléchi lui aussi.
Écoutez ce qu’il a à vous dire. Vraiment. Répétez ce que vous avez entendu
pour être certaine d’avoir bien compris.
Dites « je », pas « tu ». Par exemple, Je pense que le sexe est important
ou J’ai besoin de faire l’amour pour me sentir proche de toi. Ne dites pas :
Tu as peut-être tiré une croix sur le sexe, mais pas moi, alors qu’est-ce que
je vais faire ? Cela semble accusateur et chargé de reproches.
Parlez d’abord de sentiments puis abordez les solutions. N’éludez
pas l’aspect sentimental pour vous ruer sur les manières possibles de régler
le problème. Il s’agit d’un moment où les émotions sont cruciales. Vous
allez vous sentir vulnérables tous les deux et il est essentiel que vous vous
sentiez entendus, l’un comme l’autre.
Après la discussion
Certains conjoints se sentent soulagés et heureux quand on les a obligés
à parler d’un sujet qu’ils évitaient. La conversation se prolonge, vous
ouvrez une bouteille de vin, vous vous rappelez combien vous aimiez faire
l’amour au bon vieux temps et découvrez de belles idées pour vous remettre
en selle.
Parfois, cette discussion apaise les tensions mais révèle que votre
partenaire a perdu tout intérêt pour une sexualité régulière, ou pour le sexe
en général. Si c’est le cas, prenez du temps pour réfléchir aux étapes
suivantes avant d’évoquer les options possibles (voir ici).
Si vous décidez que la situation vous convient, dites-lui clairement que
vous pouvez vous passer de sexe, mais pas de câlins et d’affection. Il a
peut-être peur de vous toucher, au cas où vous réclameriez davantage que ce
qu’il est prêt à donner : réglez la question dès à présent pour que le
problème ne se pose pas. Je vous conseille aussi de lire les astuces listées
ici, qui vous permettront de vous épanouir dans une relation asexuelle.
Il arrive que le conjoint refuse tout bonnement de discuter. Chaque fois
que vous évoquez le sujet, il se ferme et s’en va. Ou bien la conversation
semble tellement inutile et unilatérale que vous êtes confirmée dans l’idée
que votre couple était déjà bel et bien mort. Dans ce cas, une thérapie peut
vous aider. Si votre partenaire refuse de vous accompagner, vous pouvez
quand même aller consulter seule. Ou alors, il est temps de le quitter.
Et même si vous pensez, tous les deux, être en mesure de régler seuls
vos problèmes, une thérapie peut malgré tout se révéler utile. Il n’est pas
facile de reprendre le sexe après une longue période d’abstinence. Essayez
de mettre mes suggestions en pratique mais, si vous avez le sentiment de
piétiner, quelques consultations chez un psychologue peuvent valoir le
coup.
Si je traversais une période d’abstinence sexuelle et que j’avais envie d’y mettre
fin, j’avais plutôt tendance à partir en week-end avec mon conjoint, boire des litres de
vin et passer à l’acte plutôt que de m’allonger et de le caresser pendant des heures.
Ces ébats étaient certes basiques et maladroits, mais au moins, c’était fait : j’avais
rompu le jeûne. Ensuite, on pouvait repartir dans une sexualité plus régulière en y
ajoutant le piment qui manquait auparavant. Pour certains couples, cela demeure la
meilleure façon de régler le problème.
À présent que je suis plus vieille et plus sage et (un peu, pas tant que ça) plus
patiente, j’ai pris conscience que le fait de se concentrer sur la mécanique du sexe
plutôt que sur l’aspect émotionnel ne fonctionne pas toujours. Pour raviver sa
sexualité, il ne suffit pas seulement de donner un bon coup de pied dans le derrière du
désir en lui criant Réveille-toi, gros fainéant ! Le désir a besoin d’être travaillé sur le
long terme par les deux partenaires. Il requiert de la proximité et de l’intimité.
L’érotisme est un élément essentiel d’une sexualité épanouie mais, si on n’a plus de
rapports réguliers, il ne faut pas brûler les étapes : il est nécessaire de rebâtir les
fondations au préalable. Pour le moment, vous êtes tous les deux vulnérables. De par
leur douceur, ces méthodes sont sans doute exactement ce dont vous avez besoin.
N’allez pas trop vite et soyez patients. « Trop de couples partent du principe que
toute excitation doit être apaisée par un orgasme – comme s’il s’agissait d’un
phénomène agaçant ou désagréable dont il faut se débarrasser immédiatement »,
commente Stephen Snyder. (Oups ! sur ce plan, je plaide coupable !) Il encourage
donc les couples à vivre leur excitation comme quelque chose de chaleureux et
d’enrichissant. De laisser libre cours à cette sensation et de vivre avec elle avant
d’agir sur elle.
Étape 1 : Allongez-vous sur votre lit et ne faites rien. Si vous le souhaitez, mettez-
vous nus. Parlez. De n’importe quoi, à condition que cela reste simple : contentez-
vous d’apprécier d’être étendus l’un près de l’autre sans avoir prévu quoi que ce soit.
Ou bien concentrez-vous sur votre respiration. Si vous en avez envie, caressez la
peau de votre partenaire ou la vôtre. À ce stade, évitez tout contact à caractère
sexuel. Continuez aussi longtemps que cela vous plaira. « Au début, tout ceci vous
semblera gênant, explique Stephen Snyder. Ce n’est pas grave. Prenez conscience
de cette émotion puis laissez-la filer. »
Selon lui, les couples d’aujourd’hui ne sont plus aussi réceptifs à ce genre de
pratiques. Notre capacité de concentration a diminué et nous sommes plus
compétitifs. Nous essayons de trouver le moyen d’offrir les meilleures caresses et
entendons être complimentés pour nos efforts. Nous brûlons de prendre des selfies
pour poster ces moments sur Instagram : #intimité #connexion.
Et après ?
Après avoir appliqué le Sensate Focus ou le Plan en deux étapes, il s’agit
d’enrayer ce qu’Emily Nagoski appelle « la dynamique de la surenchère ».
Elle recommande que les partenaires prennent chacun à leur tour l’initiative de
caresses sensuelles, au moins une fois par semaine ou quinzaine. Peu importe la
fréquence, tant que l’initiative est partagée et qu’aucun des conjoints ne se sent
oppressé ou frustré. Ensuite, passez aux caresses simultanées – vous vous caressez
tous les deux en même temps – puis foncez littéralement (si c’est le but) quand vous
êtes prêts. Cela peut prendre des semaines ou des mois. Rien ne presse, prenez tout
votre temps.
Renversez la vapeur
Tout en pratiquant ces exercices physiques, effectuez un travail psychologique.
Au lieu de penser : Je n’aime plus le sexe, dites-vous : Quel serait mon état d’esprit si
j’étais une femme ou un homme qui aime le sexe ?
1. National Surveys of Sexual Attitudes and Lifestyles, ou « Enquêtes nationales sur les
comportements et modes de vie en matière de sexualité ».
CHAPITRE 10
Tentées ?
Être infidèle, cela arrive à des gens très bien, je l’ai dit. Vouloir une
aventure ou même la vivre ne fait pas de vous un monstre. Mais si vous
avez l’intention de faire de l’infidélité un mode de vie, ne minimisez pas
vos actes. Si votre partenaire ne risque pas de se froisser, proposez-lui une
relation ouverte. Si l’idée le rebute et que vous l’aimez, demandez-vous si
vous serez capable de vivre dans la culpabilité et la tromperie.
Si la réponse est non, et que vous avez envie de coucher avec quelqu’un
d’autre tout en voulant garder votre partenaire, regardez la vérité en face au
lieu de l’éviter. Posez-vous des limites. Sachez vous dire non, et faites une
croix sur les « et si… ? ». N’allez pas dîner en tête à tête avec votre beau
collègue de bureau lors d’un voyage d’affaires. Renoncez aux pots de
départ si vous avez tendance à draguer et que l’alcool vous désinhibe.
Éliminez les sources de tentation. Prenez conscience que le flirt est
dangereux. Le désir est une émotion forte. Si quelqu’un la déclenche en
vous, ne la nourrissez pas. N’aguichez pas, ne badinez pas, ne sous-
entendez pas que vous n’êtes pas heureuse en couple. Ne pensez pas qu’une
fois, une seule, vous suffira. Fixez-vous des règles et respectez-les.
Plus important encore, rapprochez-vous de votre partenaire au lieu de
lui tourner le dos, et tentez de trouver avec lui les éléments qui vous
manquent tant. Si votre mariage est au bord du gouffre et que vous voulez
que votre partenaire vous prenne au sérieux, employez les grands moyens
en lui expliquant que vous envisagez d’avoir une aventure. Certes, c’est
risqué mais, si cela ne le fait pas réagir, il est trop tard pour une thérapie, et
l’heure du divorce a sonné.
Ce n’est pas toi, c’est moi
C’est vrai dans la plupart des cas. Voici onze raisons pour lesquelles vous ou
votre couple n’avez rien à voir avec l’infidélité de votre partenaire.
1. Les infidèles chroniques sont incapables d’intimité. Peu importe avec qui ils
se marient, ils tromperont toujours leur conjointe parce qu’ils veulent éviter à tout
prix d’être trop proches de quelqu’un de crainte d’être blessés.
2. Ils ont des problèmes par ailleurs. Les aventures sont un excellent moyen
d’oublier des sentiments douloureux et jamais résolus.
3. Ils veulent retrouver leur jeunesse. Se cacher, braver les interdits… Les
liaisons leur rappellent qu’ils ont été jeunes. Ils veulent renouer avec une part
d’eux-mêmes qu’ils ont perdue, et vérifier que le charme opère encore.
4. Ils ont envie d’intensité sexuelle, laquelle ne peut s’entretenir à long terme.
Même si vous êtes une amante merveilleuse, impossible de lutter contre la magie
des ébats avec un corps nouveau.
5. Ils pleurent les occasions perdues. Et s’ils avaient pris un autre chemin ? S’ils
avaient saisi d’autres occasions amoureuses ? Les liaisons sont alors leur façon
de faire un pied de nez au passé.
6. Ils n’aiment pas la personne qu’ils sont devenue. Comme à son habitude,
Esther Perel formule cela à la perfection : « Quand nous cherchons le regard d’un
autre, ce n’est pas toujours de notre partenaire que nous nous détournons, mais
de la personne que nous sommes nous-mêmes devenue. Ce n’est pas forcément
quelqu’un d’autre, que nous recherchons, mais un autre moi. »
7. Ils veulent de la liberté. Si vous êtes heureux en couple depuis des années,
mais que vous vous êtes connus jeunes, une aventure peut être pour lui une
chance d’explorer la liberté et l’autonomie qui lui ont manqué dans sa jeunesse.
8. C’est dans leurs gènes. Une étude suédoise portant sur 552 hommes a montré
que l’infidélité pourrait être en partie génétique : elle est inscrite dans leur ADN.
9. C’est une façon de gérer les transitions de la vie. À un moment donné, les
enfants quittent le nid familial. Cette étape difficile de la vie, couplée à un désir de
changement, explique bien des infidélités.
10. C’est un antidote à la mort. « Partout dans le monde, un mot revient dans toutes
les confessions que me font les personnes infidèles : elles se sentent vivantes,
déclare Esther Perel. Elles me parlent souvent de deuils récents – un parent
décédé, un ami parti trop tôt, le diagnostic d’une maladie… » Il est fréquent
qu’une personne qui vient de perdre quelqu’un de cher se mette à avoir envie de
sexe. Après tout, c’est en faisant l’amour que nous créons la vie. Cela relève d’un
mécanisme psychologique profond.
11. Il est tout à fait possible de désirer et aimer plus d’une personne à la fois.
Helen Fisher affirme que, pour tout ce qui est lié à l’accouplement et la
reproduction, nous avons développé trois systèmes cérébraux parfaitement
distincts : le désir sexuel, les sentiments d’amour intense, et l’attachement
profond à un partenaire stable. Ces trois systèmes sont souvent très bien
connectés, explique-t-elle, mais pas en permanence : « On peut très bien être au
lit, la nuit, et ressentir un attachement profond à son partenaire de toujours puis,
d’un coup, éprouver des sentiments de désir sexuel pour quelqu’un qu’on connaît
à peine. »
Quinqua et célibataire
Le nombre de « seniors célibataires » – les personnes de 50 ans et plus
qui se remettent sur le marché après une longue relation – est en
augmentation. Les conjoints décèdent, s’en vont ou bien c’est nous qui le
faisons : c’est la vie.
Malheureusement, cela concerne davantage les femmes que les
hommes. Statistiquement, elles sont plus susceptibles de se retrouver
veuves et ont beaucoup moins de chances de se remarier que les hommes.
Elles représentent 11 des 13 millions de personnes à avoir perdu leur
conjoint aux États-Unis et, en Australie, il y a beaucoup plus de veuves que
de veufs.
Alors que le divorce est devenu moins courant chez les jeunes, le taux
de divorce des Américains de 50 ans et plus a pratiquement doublé depuis
les années 1990. En 2017, le taux le plus élevé au Royaume-Uni était relevé
chez les hommes et femmes entre 45 et 49 ans. Ce sont les baby-boomers
qui atteignent les scores les plus élevés. L’explication ? À l’époque de notre
jeunesse, les divorces ont explosé, ce qui nous a fait douter que notre propre
couple était capable de durer. À l’approche de la cinquantaine, nous avons
plus de chances d’en être à notre deuxième (troisième, quatrième) mariage,
ce qui rend le divorce plus probable ensuite. Les chiffres concernant les
deuxièmes mariages et les suivants sont variables mais, quand on a divorcé
une fois, il est beaucoup moins effrayant de recommencer. Des statistiques
américaines montrent que le taux de divorce des plus de 50 ans qui ont déjà
été mariés précédemment est deux fois plus élevé que chez ceux qui n’ont
été mariés qu’une fois.
Super, non ? Mais laissez-moi vous remonter le moral.
— Je fais partie d’un groupe où nous sommes de plus en plus nombreuses ! Celui
des propriétaires divorcées. Les femmes sont plus indépendantes que jamais, et je ne
fais pas exception à la règle. J’ai toujours travaillé et on m’a dit de ne jamais faire
confiance à un homme (« on », c’est mon père, qui était en fait l’homme le plus fiable
du monde). Mais ça me manque d’avoir quelqu’un avec qui partager les choses
simples : les décisions, les frais, les vacances et Noël.
— Je menais une belle relation de couple mais maintenant que je suis célibataire
(il m’a trompée), je regrette de ne pas être partie des années plus tôt. Je m’amuse
comme jamais. J’ai eu mon premier orgasme par cunnilingus il y a un mois. Mon mari
ne me faisait jamais ça.
— Je crois que je suis célibataire pour la vie ! Tous les hommes de mon âge ont
l’air tellement plus vieux que moi, et ils n’ont aucun charme. Ceux qui sont plus jeunes
et sexy ne risquent pas de s’intéresser à une vieille chouette défraîchie comme moi !
— On ne devrait jamais compter sur quelqu’un pour être heureuse, c’est à nous
de le devenir par nous-mêmes. Je ne suis pas du genre à penser qu’il vaut mieux être
mal accompagnée que seule.
— Le truc, c’est de trouver d’autres amies célibataires. Si vous avez des copines
avec qui sortir, on peut vraiment s’éclater en étant célibataire. Je ne suis pas pressée
de me remettre en couple. Je suis très contente d’enchaîner les conquêtes. Ce n’est
plus comme avant parce que maintenant, il y a beaucoup de célibataires de plus de
50 ans.
— Je suis restée avec mon mari depuis l’âge de 16 ans jusqu’à 50 ans passés (il
est décédé). Aujourd’hui, j’ai 60 ans. J’ai eu énormément de mal à m’habituer à faire
des choses seules alors que nous faisions tout en couple. Ce qui me manque le plus,
c’est le sexe. Je n’aime pas être célibataire – je ne suis pas désespérée, mais je me
sens seule.
— Liez-vous d’amitié avec des hommes gays. Ils sont d’excellente compagnie, au
point que vous n’aurez plus envie de vous remettre en couple.
— J’aimerais une relation à temps partiel dans laquelle nous nous embellirions
mutuellement la vie plutôt que d’être tout l’un pour l’autre. C’est fréquent chez les
hommes mûrs qui sont à la retraite et disposent de beaucoup de temps libre.
3. Soyez nombriliste
En dehors de mes rencontres catastrophiques (voir plus haut), je suis
sortie avec quelques hommes vraiment bien. C’est moi qui ai fait foirer ces
relations.
J’avais la détestable habitude, au bout de trois rendez-vous, de
demander à mes proches ce qu’ils pensaient de mon amant du moment. Les
amis sont protecteurs, et ils prennent ce genre de questions très au sérieux.
Ils mettent le doigt sur des défauts que vous n’aviez pas perçus avant même
que le malheureux ait eu l’occasion de révéler ses qualités cachées, et cela
suffit pour l’éliminer du tableau.
Quand j’ai rencontré Miles, mon mari, je ne l’ai présenté à personne
pendant des mois. Le jour où je me suis décidée à le faire, je n’ai pas
demandé leur avis à mes amis, parce que je savais déjà que j’avais trouvé
l’homme de ma vie. Il y a aussi autre chose que j’ai fait différemment avec
Miles : j’ai pris conscience que je voulais une relation stable.
À une époque, j’affirmais que je n’étais pas du genre à me « ranger »,
parce que ça semblait tellement plus cool (il faut dire que, pendant vingt
ans, je n’étais effectivement pas prête à me mettre en couple – j’étais
beaucoup trop concentrée sur ma carrière et occupée à m’éclater – mais je
savais que j’en aurais envie plus tard). J’étais aussi consciente que je
sabotais toutes mes relations. Mon père a eu une aventure pendant mon
adolescence, et j’avais de (gros) problèmes de confiance. Tout allait bien
pendant quelques mois mais, quand je commençais à tomber vraiment
amoureuse de quelqu’un, je torpillais inconsciemment notre couple. Au fil
des ans, j’ai suivi des thérapies, mais ça ne m’a pas empêchée de
recommencer avec Miles. La différence, c’est que, quand il m’a fait
remarquer mon comportement, j’ai accepté de voir les choses en face et j’ai
arrêté.
Si je vous dis tout ça, c’est que je me suis beaucoup regardé le nombril
et que la thérapie m’a aidée à identifier les schémas de comportement qui
me nuisaient ; sans cela, je serais toujours célibataire au lieu d’être aussi
heureuse après huit ans en couple. Apprenez à vous connaître. Demandez à
vos amis quelles erreurs vous commettez selon eux, quels mauvais signaux
vous envoyez. Écoutez-les. Agissez différemment.
— Dites à vos amis que vous cherchez un partenaire, et ils vous présenteront
peut-être quelqu’un, ou ils chercheront pour vous.
— J’ai utilisé eHarmony, Zoosk, Silver Singles et Match.com. Le seul qui ait
marché pour moi, c’est Match.com. J’envisage de retourner travailler pour rencontrer
des gens.
— Je suis inscrite sur un site de rencontres « adapté » à mon âge mais il y a trop
de petits vieux qui soignent leurs rosiers et parlent en clichés.
— Je ne sais pas qui a inventé Tinder, mais c’est un génie. On dit que ça ne sert
que pour les coups d’un soir, mais j’ai rencontré deux hommes grâce à cette appli, et
j’ai eu deux belles relations. Le problème, c’est que c’est addictif. Je n’arrête pas de
me dire que je peux trouver toujours mieux, et j’y reviens sans cesse.
— Avec mes copines célibataires, j’organise des soirées à peu près tous les deux
mois, qui rassemblent tous les gens seuls qu’on connaît. On se retrouve dans un bar
ou un restaurant, et on passe de bons moments. Parfois, la magie opère entre deux
personnes, et on a pas mal de belles histoires à notre actif. Plus important encore, on
noue de véritables liens d’amitié.
— Les applications, c’est bien, mais il faut avoir la peau dure. Beaucoup
d’hommes sont ennuyeux, égocentriques, et cherchent quelqu’un de plus jeune.
N’utilisez ces applis que si vous êtes psychologiquement solide.
— Ma mère nous a transmis des messages très négatifs sur le sexe, à ma sœur
et à moi. Depuis son décès, j’ai l’impression qu’elle a cessé de me surveiller. Je peux
faire ce qui me passe par la tête et être aussi dévergondée que j’en ai envie. C’est
tellement libérateur.
2. Nous prenons les choses en main. Les femmes âgées n’ont pas peur de
donner des ordres : nous connaissons bien notre corps et savons ce qui
fonctionne ou pas. Beaucoup de femmes jeunes s’allongent sur le dos et
s’attendent à ce que les hommes fassent tout le boulot, refusant de guider leur
amant parce qu’il devrait « savoir » quoi faire. Ou alors, elles craignent qu’il
prenne leurs instructions pour des critiques. Elles ont tort : la plupart des hommes
apprécient une approche plus frontale. Si nous voulons qu’il nous caresse la
poitrine, nous lui prenons la main et la posons sur nos seins.
4. Nous prenons notre temps. Comme nous mettons plus longtemps à nous
échauffer, nous en profitons davantage. Une séance longue et lente vous profitera
mieux à tous les deux. Peut-être est-il capable de jouir à la demande, mais
l’attente accroîtra encore son orgasme.
5. Nous lui manifestons notre plaisir. Pourquoi jouer les indifférentes au lit ?
Beaucoup d’hommes déclarent que la réactivité d’une partenaire – lui montrer
qu’il nous donne du plaisir – est plus excitante que sa beauté.
La vie
1. Vous n’êtes pas le centre du monde. Ce n’est pas vous et vous seule
qui influencez l’humeur des gens autour de vous. Cessez de tout
ramener à vous.
2. Essayer de changer les autres ne sert à rien. Vos enfants, vos amis,
votre partenaire ne sont pas vous et ne pensent pas comme vous, et ils
n’ont pas à le faire. Profitez de ces différences au lieu de vouloir
transformer tout le monde en mini-moi.
3. Vouloir plaire aux autres ne vous mènera nulle part. Un serveur
vous ignore, la vendeuse est pendue à son portable, vos amis sont
constamment en retard à vos rendez-vous – si quelque chose vous
déplaît, dites-le.
4. Vous ne pouvez pas forcer le monde entier à vous aimer. Je sais que
vous êtes quelqu’un de bien. Si les autres ne sont pas d’accord avec ça,
c’est leur problème.
5. La meilleure politique, ce n’est pas l’honnêteté, mais le tact, la
gentillesse et la sensibilité. Les gens qui se targuent de « dire les
choses franchement » sont généralement méchants.
6. Si votre corps est en bonne santé, c’est tout ce qui compte. Cessez de
lui chercher des défauts et appréciez d’être en forme. Tous vos organes
sont en bon état de marche, profitez-en.
7. Vous avez le droit d’être exigeante. La vie n’est pas éternelle. Si
quelque chose ne vous enchante pas au bout de dix minutes, laissez
tomber et choisissez une activité digne de votre attention.
8. Ne vous tourmentez pas pour des futilités. Il n’y a rien de mieux,
pour relativiser, que de perdre un ami ou de devoir vous-même affronter
une maladie mortelle.
9. S’inquiéter ne sert à rien. Le résultat sera le même et, dans 90 % des
cas, ce que l’on craint n’arrive pas.
10. Trouvez votre tribu et soyez vous-même. Si vous vous entourez de
gens comme vous, personne ne remarquera que vous êtes un peu
bizarre.
11. Ne regrettez pas votre jeunesse passée. Être vieux et satisfait, c’est
aussi agréable qu’être jeune et insatiable.
12. La ménopause, c’est gérable. Vous risquez d’être perturbée pendant un
temps, mais la bête s’apprivoise.
13. Mieux vaut paraître vieille que désespérée. Les femmes au visage
botoxé ou aux lèvres gonflées comme des ballons de baudruche
suscitent la pitié, pas l’admiration.
14. Méfiez-vous de ce que vous souhaitez. La vie des autres peut vous
paraître enviable, mais vous ignorez ce qu’ils éprouvent en réalité.
15. Le temps n’attend pas, les occasions non plus. Il est absurde de
remettre tel ou tel projet au moment où vous rencontrerez
quelqu’un/trouverez un autre boulot/déménagerez.
16. Chacun pense secrètement qu’il ne fait pas son âge. Mais en ce qui
vous concerne, c’est vrai.
L’amour
1. Célibataire n’est pas synonyme de solitaire. On n’est jamais plus
seule que dans une relation malheureuse.
2. Ce n’est pas parce que vous n’avez plus envie de votre partenaire
que vous êtes avec la mauvaise personne. Dans un couple de longue
date, il est plus « naturel » de perdre son désir que de continuer à
vouloir faire l’amour sans cesse. Si vous aviez envie de plaquer votre
conjoint contre le mur alors qu’il franchit pour la quinze millième fois
le seuil de la maison, ce serait inquiétant.
3. L’amour de votre partenaire n’est pas inconditionnel. En
proclamant : Harold ne me trompera jamais, vous vous voilez la face et
insultez Harold. Si vous l’aimez, d’autres que vous ont des raisons de
l’aimer. Appréciez ce que vous avez tant que vous l’avez.
4. Même les gens heureux ont des aventures. Si votre conjoint vous
trompe, ça n’a probablement rien à voir avec vous et votre couple –
c’est lui qui a un problème.
5. Les jeunes amants deviennent de vieux amants. Dans quelques
années, ce séduisant inconnu sera devenu aussi barbant que votre actuel
partenaire.
6. Mentir ne vous mènera nulle part. Pourquoi dire à quelqu’un que
vous appréciez que vous n’êtes pas disponible pour un rendez-vous
alors que ce n’est pas vrai ? Optez pour la transparence, pas pour la
manipulation.
7. La concurrence entre partenaires est mauvaise pour tout le monde.
Si vous ne vous serrez pas les coudes, quel est l’intérêt ?
8. Faites confiance à votre instinct. Il vous poussera presque toujours
dans la bonne direction.
9. Si vous faites des efforts et que ça ne marche pas, vous n’êtes pas
dans la bonne relation.
Le sexe
1. Vous avez peut-être la nostalgie de vos ébats de jeunesse, mais votre
sexualité actuelle n’est pas mal non plus. Elle est différente, c’est tout.
2. Impossible d’être sexy si vous ne croyez pas en vous. Une amante
pleine d’assurance est beaucoup plus érotique qu’une femme complexée
par sa cellulite.
3. Quel soulagement de n’être plus gouvernée par sa libido ! Ça fait
moins de problèmes à gérer, et il est beaucoup plus facile de demeurer
fidèle.
4. Les orgasmes, c’est surfait. L’important, ce n’est pas la destination,
mais le chemin qu’on emprunte.
5. L’enthousiasme est plus attirant que le physique. La beauté finit
toujours par faner. L’amour sincère du sexe dure toute la vie.
6. Il n’existe pas de « bonne fréquence » à laquelle faire l’amour. On se
fiche de ce que font les autres. Trouvez le rythme qui vous convient.
7. Le désir n’est pas le seul déclencheur du sexe. La connexion et
l’intimité sont tout aussi importantes. Tout comme vouloir satisfaire son
partenaire.
8. Rien n’est plus excitant que de se sentir désirée. La convoitise que
vous lisez dans les yeux de votre amant est le plus efficace des
aphrodisiaques.
9. Être égoïste au lit est une bonne chose. Concentrez-vous sur votre
propre plaisir, et personne n’aura à se demander si l’autre passe un bon
moment.
10. Les hommes sont traumatisés à l’idée de ne pas avoir une érection
sur commande. Pourtant, quand le pénis passe au second plan, les
rapports sexuels sont plus satisfaisants. Faites l’amour avec tout votre
corps, pas seulement avec vos organes génitaux.
11. Les meilleurs orgasmes sont souvent ceux que vous avez seule. Un
vibromasseur ne se vexera pas si vous le manipulez dans tous les sens.
12. Pas besoin d’un pénis bien dur pour passer un bon moment au lit.
Pour les deux partenaires, les orgasmes les plus intenses s’obtiennent
généralement via des rapports bucco-génitaux.
13. Les petites pilules bleues ne sont pas la panacée. Un pénis dopé au
Viagra ne fait pas toujours bon ménage avec un vagin cinquantenaire.
14. N’ayez pas honte de vos fantasmes. Vous avez parfaitement le droit
d’être infidèle en pensée.
15. On peut très bien mettre le sexe en pause de temps à autre. La vie
est stressante. Mettez-vous d’accord sur ces moments de césure, et
aucun de vous deux ne craindra que ce soit définitif.
16. L’orientation sexuelle, c’est fluctuant. Sur le plan érotique, les
femmes sont beaucoup plus souples que les hommes, et plus
susceptibles d’être excitées par une personne que par le genre auquel
celle-ci appartient.
17. En matière de sexe, la spontanéité, c’est surfait. Remplacez-la par
l’attente, c’est tout aussi efficace.
18. Après 50 ans, pas de sexe sans lubrifiant. C’est un produit aussi
essentiel que le dentifrice ou le papier toilette.
19. Le bon moment pour coucher avec un nouveau partenaire, c’est
quand vous êtes prête. Après le premier regard, ou au bout d’une année.
20. Ne renoncez pas au plaisir. Si vous n’avez pas de partenaire, pratiquez
le sexe en solo.
21. L’orgasme des femmes n’est pas inférieur à celui des hommes. Si on
nous stimule correctement, nous atteignons tout aussi facilement
l’orgasme.
22. Les préliminaires, c’est du sexe. Ce n’est pas juste une activité qu’on
pratique avant la pénétration.
23. Dans une relation nouvelle, les préservatifs sont indispensables. Au
contraire du partenaire qui vous propose de ne pas en mettre.
24. Si votre relation va mal, vos relations sexuelles en pâtiront
forcément. Pourquoi auriez-vous envie de faire l’amour avec quelqu’un
que vous n’appréciez même pas ?
25. Si vous vous sentez mal après l’amour, c’est que vous couchez avec
la mauvaise personne.
Remerciements
Je suis une femme comblée. Ceci est mon dix-septième livre et, en
relisant les remerciements de mon tout premier, publié il y a vingt ans, je
suis ravie de constater que beaucoup des noms que je cite sont présents dans
les deux.
Un livre n’est jamais écrit par une seule personne. Les amis sont
précieux. Avec l’âge, les membres de ma famille me manquent encore plus.
Chaque fois que j’en ai le loisir, je me téléporte chez eux et, en pensée, je
passe un peu de temps en leur compagnie. Si je ne peux pas m’y rendre en
chair et en os, je peux au moins le faire en esprit. Ma mère Shirley, mon
père Pat et son épouse Mo, mon frère Nigel et sa femme Diana, ma sœur
Deb et son mari Doug, mes nièce et neveu Maddie et Charlie : vous êtes
toujours dans mon cœur.
Mon mari Miles a accepté de bonne grâce que je m’enferme pendant six
mois dans mon bureau, et il ne m’a interrompue que pour m’apporter des
verres de vin glacé (après 18 heures, bien sûr). Désolée de vanter ses
mérites à longueur de pages, mais il est franchement adorable. Tout comme
Sofi, ma sublime et intelligente belle-fille, qui a déjà 18 ans. (Seigneur, elle
est vraiment à part !)
Ma sœur Deb a travaillé au Planning familial en Australie et possède
une connaissance exhaustive de la santé sexuelle et de la sexologie. Elle a
eu la gentillesse de lire chaque chapitre et m’a prodigué de fervents
encouragements, comme seules les grandes sœurs savent le faire. Mon père
m’a harcelée pour que j’écrive un guide sexuel « pour les vieux » bien
avant que mes éditeurs me le demandent. Je lui ai répondu que j’adorerais
ça, mais que les gens n’achètent plus de guides sur la sexualité.
Apparemment, je me suis trompée, papa (du moins, je l’espère). Ma mère
est toujours la femme la plus cool que je connaisse, et elle m’a offert un
point de vue fascinant sur la sexualité et l’âge. Je comprends pourquoi
toutes mes camarades d’école voulaient l’avoir comme maman quand
j’étais enfant (et c’est toujours le cas). Mon frère aîné Nigel, avec qui ces
mêmes camarades d’école rêvaient de s’enfuir, m’a soutenue grâce à son
humour habituel.
Comme de coutume, tous mes amis ont compris que j’avais besoin de
disparaître pendant quelques mois pour écrire ce livre. Je pense que,
maintenant, vous vous reconnaissez tous, et que vous en avez marre de voir
votre nom apparaître dans les remerciements ! Vicki MacIvor reste à la fois
mon agente et une merveilleuse amie – ça doit faire plusieurs décennies,
maintenant, Vic ! Merci pour tout ce que tu fais pour moi,
professionnellement et personnellement.
Un énorme merci, pour ce livre en particulier, à Victoria Lehman,
sexologue et amie, pour son expertise et ses interviews éloquentes, ainsi
qu’au Dr Patricia Schartau, une talentueuse généraliste londonienne qui
s’intéresse plus spécifiquement à la médecine sexuelle et à l’urologie, et qui
a vérifié chaque élément à caractère médical de cet ouvrage pour s’assurer
qu’il soit parfaitement exact. Je vous suis profondément reconnaissante à
toutes les deux.
Corinne Roberts a publié mon troisième livre, Supersex, qui a aussi été
l’un des mieux accueillis. En plus d’être collègues de travail, nous sommes
devenues amies. Elle a quitté le Royaume-Uni pour profiter du soleil et du
sable australiens il y a des années mais, quand elle m’a contactée pour me
proposer d’écrire un ouvrage sur la sexualité des personnes d’âge mûr, j’ai
bondi sur cette occasion de collaborer de nouveau avec elle. Je ne publie
chez Murdoch Books que depuis peu, mais je suis déjà impressionnée par
tous ceux avec qui j’ai travaillé jusque-là. Ma première rencontre éditoriale
au Royaume-Uni a eu lieu avec Lou Johnson, Jemma Crocker and Clive
Kintoff ; leur énergie, leur créativité et leur enthousiasme n’ont pas faibli
depuis. Merci également à mes brillantes éditrices, Julie Mazur Tribe et
Andrea O’Connor, qui ont passé mon texte au peigne fin et mis tout leur
talent dans son amélioration. Je n’aurais pu rêver meilleure équipe.
Enfin, ce livre appartient aux nombreuses femmes qui se sont mises à
nu pour m’expliquer avec réalisme et franchise ce qu’est le sexe pour une
cinquantenaire. Merci de m’avoir offert vos confidences les plus intimes.
Vos histoires donnent vie à ce livre.
Bibliographie
Elle d’abord… – Petit guide à l’intention des hommes pour faire plaisir
aux femmes
Ian Kerner, Marabout, 2011
Hot sex
Tracey Cox, Marabout, 2010
Je t’aime, je te trompe
Esther Perel, Robert Laffont, 2018
Que veulent les femmes ? Les nouvelles découvertes sur le désir féminin
Daniel Bergner, Hugo Document, 2014