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NNT/NL : 0000AIXM0000/000ED000

THÈSE DE DOCTORAT
Soutenue à Aix-Marseille Université
le 22 novembre 2021 par

Lila MOUALI
Etude expérimentale et numérique
du comportement hydromécanique
des sols résiduels tropicaux :
application à la modélisation sismique d’un
barrage en remblai aux Antilles
Composition du jury
Discipline Philippe REIFFSTECK Rapporteur
Sciences pour l’Ingénieur Université Gustave Eiffel
Spécialité Pierre BREUL Rapporteur
Génie civil et architecture Université Clermont Auvergne
Pierre LEGER Examinateur
École doctorale
Ecole Polytechnique de Montréal
ED 353 Sciences pour l’Ingénieur : Mécanique,
Farimah MASROURI Présidente du jury
Physique, Micro et Nanoélectronique
Université de Lorraine
Laboratoire/Partenaires de recherche Laurent PEYRAS Directeur de thèse
UMR RECOVER - INRAE, Aix-Marseille Université INRAE
ANTEA Group Daniel DIAS Co-directeur de thèse
Université de Grenoble Alpes
Guillaume VEYLON Encadrant
INRAE
Eric ANTOINET Encadrant
ANTEA Group
Claudio CARVAJAL Encadrant - Invité
INRAE
Résumé
La réutilisation des sols résiduels tropicaux pour la construction de barrages en remblai
constitue un enjeu technique important dans les zones tropicales, qui sont par ailleurs souvent
soumises au risque sismique. Le plus souvent, les fondations ayant des faibles caractéristiques
sont purgées et substituées par des sols compactés. Ainsi, le comportement sismique des
barrages situés dans ces régions dépend des propriétés dynamiques des sols résiduels
compactés puis saturés lors du remplissage de la retenue.
L’évaluation du comportement sismique d’un barrage repose sur la capacité des modèles à
prédire l’évolution de la rigidité de la structure au cours de la sollicitation sismique. Il est donc
important de disposer de modèles fiables permettant de prédire le module de cisaillement
aux petites déformations (Gmax), la courbe de réduction du module de cisaillement normalisé
(G/Gmax) et la courbe d’amortissement (D).
Les objectifs de notre travail de recherche sont de contribuer à l'amélioration de la
connaissance du comportement mécanique cyclique des sols résiduels tropicaux compactés
et de proposer des modèles permettant de prédire leur comportement. Pour répondre à ces
objectifs, une étude expérimentale des propriétés cycliques de sols, prélevés sur le site d’un
barrage en construction dans les Antilles Françaises, a été menée à partir d’essais triaxiaux
cycliques non drainés et d’essais à la colonne résonnante. L’influence de l’indice des vides (e)
et la pression moyenne effective (p’) sur le module de cisaillement en très petites
déformations (Gmax), sur la courbe de dégradation (G/Gmax) et l’évolution du rapport
d’amortissement en fonction de la distorsion (γ) est étudiée. On montre ainsi que les
équations existantes dans la littérature ne sont pas adaptées à nos résultats expérimentaux.
Des équations prédictives pour la détermination de Gmax, de G/Gmax et de D sont développées
pour une large gamme d’indices des vide (e = 1,00-1,50) et de pressions effectives moyennes
(p’= 50-300 kPa). La comparaison des modèles proposés aux valeurs mesurées suggère que
les incertitudes associées aux modèles sont inférieures à 20% de la prévision des valeurs
expérimentales.
Sur la base des résultats expérimentaux obtenus, des simulations numériques dynamiques
non-linéaires ont été menées à l’échelle de l’échantillon puis à l’échelle d’un ouvrage avec le
logiciel Flac.
Mots clés : Sol résiduels tropicaux, comportement cyclique, module de cisaillement, rapport
d’amortissement, barrage en remblai.

2
Abstract
The use of residual tropical soils for the construction of embankment dams is an important
issue. In the tropical regions, the dams are often submitted to seismic risk. Mostly, foundations
with low characteristics are purged and replaced with compacted soils. Thus, the seismic
behavior of the dams located in these regions depends on the dynamic properties of the
compacted residual soils and then saturated soils during reservoir filling.

The evaluation of the seismic behavior of a dam is based on the capacity of the models to
predict the evolution of the structure rigidity during the seismic response. Therefore, it is
important to have models that might enable to predict the shear modulus at small strains
(Gmax), the reduction curve of the normalized shear modulus (G/Gmax) and the damping curve
(D).

The objectives of our research work are to contribute to improving the knowledge of the cyclic
mechanical behavior of compacted residual tropical soils and to propose models that might
enable to predict their behavior. To achieve this goal, an experimental study of the cyclic
properties of soils taken from the site of a dam under construction in the French West Indies
was carried out using undrained cyclic triaxial tests and resonant column tests. The influence
of the void ratio (e) and the effective mean pressure (p ') on the shear modulus in very small
deformations (Gmax), on the degradation curve (G/Gmax) and the evolution of the ratio damping
in function of the distortion (γ) is studied. It is thus shown that the existing equations in the
literature are not adapted to our experimental results. Predictive equations for the
determination of Gmax, G / Gmax and D are developed for a wide range of void ratio (e = 1.00-
1.50) and mean effective pressures (p '= 50-300 kPa). The comparison of the proposed models
to the measured values suggests that the uncertainties associated with the models are less
than 20% of the predicted experimental values.

Based on the experimental results obtained, nonlinear dynamic numerical simulations were
performed at the sample scale then at the scale of a structure using the Flac software.

Key words: Tropical residual soil, cyclic behavior, shear modulus, damping ratio, embankment
dam.

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Remerciements

Je tiens à remercier :
Monsieur Laurent PEYRAS, (Professeur à Aix Marseille université) pour tout l’intérêt qu’il n’a
jamais cessé de m’accorder. Un grand merci pour toutes les faveurs que vous m’avez
accordées.
Monsieur Daniel DIAS, (Professeur à université de Grenoble Alpes) pour ses conseils, sa
disponibilité et sa confiance.
Eric ANTOINET, pour m’avoir donné la chance de réaliser cette thèse, pour la confiance qu’il
a manifestée à mon égard et pour m’avoir toujours encouragée et soutenue.
Guillaume VEYLON, pour avoir été toujours disponible quand je criais au
secours. Pour son soutien, lorsque j’ai passé de nombreux moments difficiles (encore une fois
merci).
Claudio CARVAJAL, pour ces conseils, sa disponibilité et l’intérêt qu’il a porté à mes travaux
cette thèse.
Messieurs Philippe REIFFSTECK (Professeur de l’université de Gustave Eiffel), Pierre BREUL
(Professeur de l’université de Clément Auvergne), et Pierre LEGER (Professeur de l’école
polytechnique de Montréal), qui m’ont fait l’honneur de faire partie de mon jury de thèse. Je
les remercie également pour leurs remarques avisées.
Madame Farimah MASROURI, (Professeure de l’université de Lorraine) pour avoir accepté de
présider mon jury de thèse.
Jerome DURIEZ, pour sa grande contribution dans mes recherches ses conseils et tout l’intérêt
qu’il a porté aux travaux de cette thèse.
Equipe du laboratoire géomécanique : Christophe PONCLOU, Jo’, Mathieu, Alexis, Jessy,
Thibaut, Etienne, Pierre, Jean Frédérique OUVRY. J’ai passé de très beaux moments avec
vous. Merci de m’avoir intégrée dans l’équipe aussi facilement.
Equipe de la DRI : Monsieur Daniel PIERRE, Stéphane GUILLEMOTO, Benoit CAZEAUDUMEC.
Collègues de bureau chez INRAE : Tarek MOHAMED et Marie MIOT.
Collègues de Antea Group : Guy, Morgane, Charlotte, Paul, Charles Nadim, Benoît, Marie,
Alexandre, Pascale, Camille, Louise, Laurence et Stéphanie.
Monsieur CHENAFI, Responsable de département Hydraulique en Algérie, pour sa confiance,
sa gentillesse. Merci d’avoir cru en moi.
Ma famille et en particulier mes parents Dalila et Arezki, pour leurs confiances, leurs
encouragements. Vous m’avez tout donné pour arriver à ce que je suis aujourd’hui. Tous les
remerciements du monde ne sauront pas assez pour vous montrer ma gratitude.
Ma petite sœur Célia, pour m’avoir supportée, épaulée dans les moments difficiles et cru en
moi.

4
Mes deux frères, Wahab et Hakim pour leurs soutiens et leurs encouragements.
Ma chère grand-mère, pour sa gentillesse. Tu as tout fait pour que je sois épanouie et
heureuse et cela depuis toujours.
Mon grand-père et mes oncles, Hamid, Hakim, Moumouh, Blaid, Bilel, Mourad et Mhana
Tante Rachida, pour son encouragement, son aide et m’avoir beaucoup donnée de son temps.
Mes tantes : Karima, Sabrina, Rosa, Djazia, Zira et Toutou.
Mon cher oncle Bilel, pour m’avoir encouragé et soutenu.
Mes cousins et cousines : Rafik, Annabel, Adel, Adam, Elyse, Juba, Aris, Amine, Razek,
Jugurta, Boussad et Katia.
Mes amis, Omar, Ali, Yassamine, Auguste, Christ, Floriane, Salomé, Tinhinane, Mohammed,
Mohammed ALHAJAR, Souad Mariem, Mounia, Nadjwa, Ali, Wassim, Almaza, pour leurs
soutiens, les bons moments passés ensemble, leurs joies de vivre.
Zakaria, mon ami et colocataire, pour sa joie de vivre, d’avoir supporté mon caractère. J’ai
passé de bons moments en ta compagnie. Sans oublier, de remercier tes parents pour leurs
gentillesses.
Julien mon ami et collègue du bureau, pour sa joie, l’ambiance décontractée qui a
régné dans le bureau. Grâce à lui, le travail au bureau a toujours été agréable.
Amandine, mon amie, pour son soutien, son aide. Tu as toujours été à l’écoute, merci
beaucoup.
Thafath et Yahia, pour leurs soutiens, leurs encouragements et d’avoir cru en moi.
Fodil OUARZINE, pour sa gentillesse, son soutien, son encouragement et sa présence dans ma
vie.
Habibati Dalia, pour son soutien inconditionnel, son encouragement et son aide. Merci Dalia
pour tout, j’ai passé de supers moments avec toi.
El DjazaÏr, Thamourthiw, Bladi, pour m’avoir appris à avoir ce fort caractère, être courageuse
et ne pas baisser les bras.

5
Table des matières

Introduction générale ........................................................................................................................... 18

PREMIERE PARTIE : Contexte, caractérisation et comportement des sols résiduels tropicaux ........ 21

Chapitre I : Contexte et caractérisation des sols résiduels tropicaux ................................................. 21

I.1 Origine et formation des sols tropicaux résiduels ................................................................... 21

I.2 Facteurs influençant l’altération .............................................................................................. 23

I.2.1. Roche mère ................................................................................................................... 23

I.2.2. Climat............................................................................................................................. 24

I.2.3. Effet de la topographie .................................................................................................. 24

I.3 Processus d’altération .............................................................................................................. 25

I.3.1. Le processus physique ................................................................................................... 25

I.3.2. Le processus chimique................................................................................................... 25

I.4 Caractéristiques chimiques et minéralogiques........................................................................ 26

I.5 Caractéristiques morphologiques des sols résiduels tropicaux .............................................. 27

I.6 Identification des sols tropicaux résiduels............................................................................... 29

I.6.1 Préparation des échantillons ............................................................................................. 30


I.6.2 Teneur en eau.................................................................................................................... 31
I.6.3 Granulométrie ................................................................................................................... 31
I.6.4 Limites d’Atterberg ............................................................................................................ 32
I.6.5 Masse volumique des particules ....................................................................................... 33
I.6.6 Essais de compactage (Proctor) ........................................................................................ 34
I.7 Classification des sols résiduels................................................................................................ 36

I.8 Les sols résiduels tropicaux comme matériau de remblai de barrage ................................... 40

I.9 Conclusion ................................................................................................................................. 42

Chapitre II : Comportement mécanique des sols fins sous sollicitations monotones et cycliques ... 43

II.1 Compressibilité et perméabilité ............................................................................................... 43

II.1.1 Essai de perméabilité ........................................................................................................ 43


II.1.2 Essai œdométrique............................................................................................................ 44
II.2 Comportement des sols résiduels sous chargement monotone ............................................. 44

6
II.2.1 Résistance au cisaillement................................................................................................. 44
II.2.2 Facteurs influençant la résistance au cisaillement ............................................................ 45
II.3 Comportement des argiles sous chargement cyclique ............................................................ 49

II.4 Etude du comportement cyclique du sol selon des essais de laboratoire .............................. 53

II.4.1 Essai à la Colonne résonante ..................................................................................................... 53

II.4.2 Essai au Triaxial cyclique............................................................................................................ 54

II.5 Evolution des paramètres cycliques d’un sol........................................................................... 54

II.5.1 Module de cisaillement à petites déformations (Gmax) ..................................................... 54


II.5.2 Courbe d’évolution du module de cisaillement normalisé ............................................... 60
II.5.3 Courbe d’évolution de l’amortissement............................................................................ 67
II.6 Conclusion ................................................................................................................................. 71

DEUXIEME PARTIE : Etude expérimentale du comportement d’un sol résiduel tropical ................. 72

Chapitre III : Contexte des investigations et des sols étudiés - Techniques expérimentales et
procédures d’essai utilisées dans notre recherche ............................................................................. 72

III.1 Site de prélèvement et matériaux testés : géologie régionale, localisation, description du


site, sondages et prélèvements............................................................................................................ 72

III.1.1 Géologie régionale - Localisation ...................................................................................... 72


III.1.2 Description du site, sondages et prélèvements ................................................................ 76
III.2 Essais physico-chimiques .......................................................................................................... 78

III.2.1 Analyses chimiques ........................................................................................................... 78


III.2.2 Analyses minéralogiques ................................................................................................... 78
III.2.3 Analyses microscopiques................................................................................................... 79
III.2.4 Analyses physiques ............................................................................................................ 80
III.3 Essais hydro-mécaniques.......................................................................................................... 82

III.3.1 Préparation des éprouvettes ............................................................................................. 83


III.3.2 Essais à l’appareil de perméabilité à charge variable........................................................ 85
III.3.3 Essais à l’appareil œdométrique ....................................................................................... 86
III.3.4 Essais à l’appareil triaxial monotone ................................................................................. 87
III.3.5 Essais à l’appareil triaxial dynamique ................................................................................ 89
III.3.6 Essais à la colonne résonante ............................................................................................ 92
III.4 Conclusion ................................................................................................................................. 95

Chapitre IV : Résultats et analyses des essais de caractérisation et des essais hydromécaniques sous
chargement monotone ......................................................................................................................... 97

7
IV.1 Résultats et analyses des essais d’identification physico-chimique ....................................... 97

IV.1. 1 Analyse chimique............................................................................................................... 97


IV.1. 2 Analyse minéralogique ...................................................................................................... 97
IV.1. 3 Analyse microscopique ...................................................................................................... 98
IV.1. 4 Identification ................................................................................................................... 100
IV.1. 5 Classification du sol étudié .............................................................................................. 102
IV.2 Résultats et analyses des essais de perméabilité .................................................................. 103

IV.3 Résultats et analyses des essais œdométriques.................................................................... 104

IV.4 Résultats et analyses des essais triaxiaux monotones .......................................................... 105

IV.4.1. Essais de compression drainés ............................................................................................. 106


IV.4.2. Essais monotones consolidés non drainés ........................................................................... 109
IV.5 Conclusion ............................................................................................................................... 112

Chapitre V : Etude expérimentale du module de cisaillement en très petites déformations Gmax . 113

V. 1 Analyse des résultats .............................................................................................................. 113

V. 2 Proposition d’un nouveau modèle empirique ....................................................................... 118

V. 3 Conclusion ............................................................................................................................... 122

Chapitre VI : Etudes expérimentales des courbes d’évolution du module de cisaillement et le


rapport d’amortissement – Proposition de modèles empiriques..................................................... 123

VI. 1 Analyse des résultats à la colonne résonnante ..................................................................... 124

VI. 2 Analyse des résultats au triaxial cyclique .............................................................................. 126

VI. 3 Concaténation des résultats expérimentaux ......................................................................... 129

VI. 4 Proposition de la formule de dégradation du module de cisaillement normalisés en fonction


de la distorsion ................................................................................................................................... 134

VI. 5 Proposition de la formule de l’évolution du rapport d’amortissement en fonction de la


distorsion ............................................................................................................................................ 137

VI. 6 Conclusion ............................................................................................................................... 140

TROISIEME PARTIE : Valorisation numérique des essais expérimentaux......................................... 142

Chapitre VII : Description du logiciel et choix du modèle de comportement .................................. 142

VII. 1 Présentation du logiciel Flac................................................................................................... 142

VII.1.1 Résolution explicite ......................................................................................................... 143

8
VII.1.2 Equations générales ........................................................................................................ 143
VII.1.3 Discrétisation d’un milieu continu .................................................................................. 144
VII. 2 Modèles de comportement implémentés dans FLAC ........................................................... 144

VII.2.1 Modèle élastique linéaire parfaitement plastique avec critère de rupture par cisaillement
(dit modèle de Mohr-Coulomb) ...................................................................................................... 145
VII.2.2 Modèle de Finn-Byrne ..................................................................................................... 146
VII.2.3 Amortissement hystérétique........................................................................................... 147
VII.2.4 Modèle Plastic Hardening ............................................................................................... 147
VII. 3 Conclusion ............................................................................................................................... 149

Chapitre VIII : Calibration et validation des modèles sur les résultats expérimentaux .................. 150

VIII. 1 Essais triaxiaux monotones drainés ....................................................................................... 151

VIII.1.1 Modèle Mohr-Coulomb ................................................................................................... 151


VIII.1.2 Modèle Plastic Hardening ............................................................................................... 152
VIII. 2 Essais triaxiaux monotones consolidés non drainés ............................................................. 153

VIII.2.1 Modèle Mohr-Coulomb ................................................................................................... 153


VIII.2.2 Modèle Plastic Hardening ............................................................................................... 154
VIII. 3 Essais triaxiaux cycliques non drainés ................................................................................... 155

VIII.3.1 Mohr-Coulomb avec amortissement .............................................................................. 155


VIII.3.2 Modèle de Finn avec amortissement .............................................................................. 156
VIII. 4 Essais triaxiaux de liquéfaction .............................................................................................. 157

VIII.4.1 Mohr-Coulomb avec amortissement .............................................................................. 157


VIII.4.2 Modèle de Finn avec amortissement .............................................................................. 158
VIII. 5 Validation du modèle numérique .......................................................................................... 158

Chapitre IX - Modélisation du comportement sismique d’un barrage ............................................. 161

IX. 1 Modèle géométrique et géologique ...................................................................................... 161

IX.1.1 Propriétés géomécaniques .............................................................................................. 161


IX.1.2 Conditions aux limites ..................................................................................................... 162
IX.1.3 Sollicitations sismiques.................................................................................................... 163
IX. 2 Résultats.................................................................................................................................. 165

IX.2.1 Construction du barrage.................................................................................................. 165


IX.2.2 Remplissage de la retenue .............................................................................................. 166
IX.2.1 Séisme.............................................................................................................................. 167
IX. 3 Conclusion ............................................................................................................................... 169

9
Conclusion générale............................................................................................................................ 170

Bibliographie ....................................................................................................................................... 173

Annexes ............................................................................................................................................... 185

10
Liste des figures

Figure 1: Répartition des sols dans le Monde (De Boeck, 2004). .......................................................... 21
Figure 2: Différence entre les sols résiduels et les sols transportés (FRA, 1998) ................................ 22
Figure 3: Evolution des sols transportés (a,b) et sols résiduels (c,d) (Blight G.E. & Leong E.C., 2017) . 23
Figure 4: Facteurs influençant l’entendue de la zone d’altération ....................................................... 24
Figure 5 : Effet de la topographie sur l’évolution des sols résiduels (Morin W.J, 1971) ...................... 25
Figure 6 : Représentation schématique des principaux groupes de minéraux argileux, adapté de
Grimm R. (1968) .................................................................................................................................... 26
Figure 7 : Arrangement et assemblage de particules élémentaires (Blight G.E & Leong E.C, 2017) ... 28
Figure 8 : Niveau composite d'organisation du tissu dans le sol résiduel (Blight G.E. & Leong E.C.,
2017)...................................................................................................................................................... 29
Figure 9 : Structure de la Kaolinite à gauche, la structure de l’Halloysite à droite .............................. 29
Figure 10 : Effet du séchage sur du sol volcanique .............................................................................. 32
Figure 11 : Effet de la méthode de malaxage sur la limite de liquidité (Blight G.E. & Leong E.C., 2017).
............................................................................................................................................................... 33
Figure 12 : Effets de divers traitements d'un sol, avant compactage, sur la courbe de compactage. . 35
Figure 13 : Profil d’altération des roches ignées et métamorphique (Deere D. U., 1971) .................... 38
Figure 14 : Le profil d’altération proposé par la société Géologique de Londres (Fookes P. G., 1997) 40
Figure 15 : teneur en eau supérieure à Optimum pour les barrages de Batholith Several Anti queno 41
Figure 16 : Relation entre la résistance au cisaillement non consolidé-non drainé sous contrainte de
surcharge et la masse volumique apparente pour des spécimens saturés de sol résiduel d'andésite
(Blight G.E. & Leong E.C., 2017)............................................................................................................. 46
Figure 17 : Les propriétés dynamique du sol en géotechnique ............................................................ 49
Figure 18 : Estimation du module de cisaillement et du rapport de l’amortissement ......................... 50
Figure 19 : Domaines d'utilisation des différents essais pour la détermination des modules de
déformation. Transcrit par (Reiffsteck P., 2002) ................................................................................... 51
Figure 20 : a) Evolution du module de cisaillement normalisé en fonction de la distorsion. b) Evolution
du rapport d’amortissement en fonction de la distorsion (Darendeli M., 2001).................................. 52
Figure 21 : Seuil de déformation cyclique (%) au-delà duquel l’augmentation de la pression
interstitielle est observée (Koji I. , 2018)............................................................................................... 53
Figure 22: L’évolution de Gmax en fonction de σ’c (Darendeli M.B. and Stokoe K.H., 1997) ................. 55
Figure 23: Effet de l’indice de plasticité sur le module de cisaillement maximal (Shivaprakash B. G,
2017)...................................................................................................................................................... 55
Figure 24: Effet de l’indice des vides sur le module de cisaillement maximal (Hardin B. O., 1978) ... 56
Figure 25: Effet général de la fréquence d'excitation sur le module de cisaillement à des petites
déformations, Gmax et Rapport d'amortissement à les petites déformations Dmin (Stokoe K. H., 1999)56
Figure 26: L’évolution de Gmax en fonction de la contrainte de consolidation effectives pour deux
types de sols résiduels (Pineda J., 2014). .............................................................................................. 57
Figure 27: Comparaison des valeurs de Gmax mesurés par Barros J. (1997) sur différents sols résiduels
tropicaux avec les valeurs calculées selon la formule de Hardin B. (1969) .......................................... 58
Figure 28: Valeurs normalisées du module de cisaillement et du rapport d'amortissement obtenues à
deux pressions effectives différentes sur la même éprouvette (sables limoneux). ............................. 61
Figure 29 : Influence de l’indice des vides sur les résultats des courbes G/Gmax - γ ............................. 62
Figure 30 : Influence d’indice de plasticité sur les courbes G/Gmax – γ pour une large gamme de OCR62
Figure 31 : Influence de la fréquence de charge sur les courbes G/Gmax - γ et D - γ ............................. 63
Figure 32 : Courbes G/Gmax - γ du sol résiduel (Pineda J., 2014) ........................................................... 63
Figure 33 : Courbes G/Gmax – γ du sol saprolitique (Pineda J., 2014) .................................................... 64
Figure 34 : Courbes G/Gmax – γ du sol du Piédmont (Borden J., 1996) .................................................. 64

11
Figure 35 : Courbes G/Gmax – γ de plusieurs sols résiduels brésiliens (Barros J., 1997) comparées à des
modèles existants (Ishibashi I., 1993 ; Vucetic M., 1991) ..................................................................... 65
Figure 36 : Courbe de réduction du module de cisaillement normalisé (Darendeli M., 2001) ............. 66
Figure 37 : Influence d’indice de plasticité sur les courbes D – γ .......................................................... 68
Figure 38 : Courbes D - γ des sols résiduesl à gauche et sols saprolitiques à droite............................. 69
Figure 39 : Courbes D – γ du sol du Piédmont (Borden J., 1996) .......................................................... 69
Figure 40 : Carte géographique de la Guadeloupe (Bourdo E., 2008) .................................................. 73
Figure 41 : Les reliefs volcanique de l’Île Basse-Terre (Données IGN) d’après Beurdo E. (2008) ......... 73
Figure 42 : Fixation des hydroxydes de fer ou d’alumine sur une argile (Massenet J., 2013) .............. 75
Figure 43 : Carte géologique de la Basse et Grande Terre (Sierra J d. L., 2018) ................................... 76
Figure 44 : Vue sur la zone d’emprunt .................................................................................................. 77
Figure 45 : Vue sur la zone de prélèvement à gauche. Deviseur d’échantillon à droite ...................... 77
Figure 46 : la fraction argileuse utilisés pour l’analyse chimique ......................................................... 78
Figure 47 : sections polies pour le MEB du BRGM ............................................................................... 79
Figure 48 : A’ gauche les mottes testées au MEB, à droite les différents matériaux testés à l’état
naturel ................................................................................................................................................... 80
Figure 49 : Pycnomètre à eau ................................................................................................................ 81
Figure 50 : Dispositif de dégazage des bulles d’air................................................................................ 82
Figure 51 : Matériel utilisé pour la réalisation d’une éprouvette par carottage .................................. 84
Figure 52 : Matériel utilisé pour la méthode compactage direct.......................................................... 84
Figure 53 : Appareil de perméabilité à charge variable ........................................................................ 86
Figure 54 : la cellule de l’œdomètre avec les dispositifs de mesure et d’acquisition ........................... 86
Figure 55 : Variation du volume d’eau en fonction de la racine du temps ........................................... 89
Figure 56: Une illustration schématique de l’appareil triaxial Wykeham Farrance à gauche. Schéma
d’une boucle typique d’hystérésis avec détermination du module sécant et de l’amortissement à
droite ..................................................................................................................................................... 90
Figure 57 : Dispositif triaxial cyclique du laboratoire Antea Group ...................................................... 91
Figure 58 : Les résultats après essais des différentes éprouvettes testées à différentes fréquences .. 92
Figure 59 : Modes de sollicitation d'un essai à la colonne résonante : a) excitation en torsion et b)
excitation en flexion ( (Nguyen Pham P. T., 2008) ................................................................................ 93
Figure 60: Colonne résonnante du laboratoire Antea Group ............................................................... 93
Figure 61: Un schéma de l'appareil à colonne résonante, de Stokoe et Santamarina (Stokoe K., 2000)
à gauche. Réponse d'un échantillon en vibration forcée à droite (Darendeli M., 2001) ...................... 94
Figure 62 : Vue MEB haute résolution d'une motte légèrement oxydée ............................................. 99
Figure 63 : Vue MEB haute résolution d'une motte fortement oxydée.............................................. 100
Figure 64 : Vue MEB d’une particule de quartz................................................................................... 100
Figure 65 : Distribution de la taille des pores du sol résiduel tropical étudié ..................................... 102
Figure 66 : Classification des unités de sol selon la GTR ..................................................................... 103
Figure 67 : Résultats des essais œdométriques à différents indices des vides ................................... 105
Figure 68 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés drainés - Courbe contrainte
déviatorique en fonction des déformations axiales ............................................................................ 107
Figure 69 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés drainés - Variation des déformations
volumiques en fonction de la déformations axiales ........................................................................... 108
Figure 70 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés drainés – Le chemin de contrainte
correspondant dans le plan (q, p’) ...................................................................................................... 108
Figure 71 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés drainés – Critère de Mohr Coulomb
............................................................................................................................................................. 109
Figure 72 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés non drainés - Courbe contrainte
déviatorique en fonction des déformations axiales ............................................................................ 109
Figure 73 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés non drainés - Courbe pressions
interstitielles en fonction des déformations axiales ........................................................................... 110

12
Figure 74 : Courbe Δu/σ’c en fonction des déformations axiales ....................................................... 111
Figure 75 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés non drainés – Le chemin de
contrainte correspondant dans le plan (q, p’)..................................................................................... 111
Figure 76 : Influence de la contrainte de consolidation sur la résistance au cisaillement non drainé au
pic du sol résiduel tropical................................................................................................................... 112
Figure 77 : Résultats de Gmax en fonction de la contrainte de consolidation pour e0 = 1.24 – 1.49 ... 114
Figure 78 : Résultats de Gmax en fonction de la contrainte de consolidation pour e0 = 1.02 – 1.13 ... 114
Figure 79 : Résultats de Gmax en fonction de la contrainte de consolidation pour e0 = 0.94 – 1.03 ... 115
Figure 80 : Comparaison des Gmax en fonction de la contrainte de consolidation pour différents
indices des vides .................................................................................................................................. 115
Figure 81 : Résultats de Gmax en fonction de la contrainte de consolidation des éprouvettes 7, 8 et 9
............................................................................................................................................................. 116
Figure 82 : Comparaison des valeurs mesurées et calculées de Gmax pour les équations proposées
dans la littérature. ............................................................................................................................... 117
Figure 83 : Définition des différents termes d’écrivant le comportement volumique d’un matériau
sollicité de manière isotrope................................................................................................................ 118
Figure 84 : Relation entre p’/Pr et e le long de la ligne de compression vierge - RC-8 et RC-9 (p’=Pe) 119
Figure 85 : Valeurs du module de cisaillement normalisé en fonction du taux de surconsolidation R =
Pe/p’ pour n=0,5 et k=0,32. Les lignes pointillées correspondent à la droite de régression ± 20 %. . 120
Figure 86 : Les valeurs du module de cisaillement aux petites déformations normalisées par la
contrainte moyenne effective en fonction de e. Les lignes pointillées correspondent à la droite de
régression ± 20 %. ............................................................................................................................... 121
Figure 87 : Les valeurs du module de cisaillement aux petites déformations normalisées par la
contrainte moyenne effective en fonction de e. Les lignes pointillées correspondent à la droite de
régression ± 20 %. ............................................................................................................................... 121
Figure 88 : Comparaison entre les valeurs calculées et mesurées valeurs de Gmax ............................ 122
Figure 89 : Résultats des essais à la colonne résonnante - a) σ’c=100kPa b) σ’c=200kPa c) σ’c=300kPa
............................................................................................................................................................. 124
Figure 90 : Résultats des essais à la colonne résonnante - RC– Epr1.................................................. 125
Figure 91 : Variation du module de cisaillement et du rapport d’amortissement en fonction de la
distorsion - σ’c=100kPa ....................................................................................................................... 125
Figure 92 : Contrainte déviatorique en fonction des déformations axiales a) σ’c=100kPa, b) σ’c=200
kPa c) σ’c=300 kPa – e0=1.00 ............................................................................................................... 126
Figure 93 : Contrainte déviatorique en fonction des déformations axiales a) σ’c=100kPa, b) σ’c=200
kPa c) σ’c=300 kPa – e0=1.10. .............................................................................................................. 127
Figure 94 : Comparaison de la contrainte déviatorique pour différente contrainte de consolidation
effectives (σ’c=100, 200, 300 kPa) pour une déformation axiale donnée (εa=1%) - e0=1.00. ............. 128
Figure 95 : Comparaison de la contrainte déviatorique pour différente contrainte de consolidation
effectives (σ’c=100, 200, 300 kPa) pour une déformation axiale donnée (εa=1%) - e0=1.10 .............. 128
Figure 96 : Comparaison de la contrainte déviatorique pour différents indices des vides (e0=1.00 –
1.10) pour une contrainte de consolidation effective de 100kPa et une déformation axiale de 1%. 129
Figure 97 : Combinaison des essais triaxiaux cycliques et à la colonne résonnante - Dégradation du
module de cisaillement normalisé ...................................................................................................... 130
Figure 98 : Combinaison des essais triaxiaux cycliques et à la colonne résonnante - Evolution du
rapport d’amortissement .................................................................................................................... 131
Figure 99 : Pressions interstitielles en fonction de la distorsion pour les trois contraintes de
consolidations effectives et différents indices des vides .................................................................... 132
Figure 100 : Comparaison entre les modules de cisaillement normalisés obtenus à partir d'essais sur
colonne résonante et triaxiaux cyclique et équations prédictives existantes. La zone grise représente
les résultats pour la même plage de valeurs pour PI, OCR et P’c. ....................................................... 133

13
Figure 101 : Comparaison entre les taux d'amortissement obtenus à partir des essais sur colonne
résonante et triaxiaux cycliques et les équations prédictives existantes. .......................................... 134
Figure 102 : Comparaison entre les valeurs calculées et mesurées valeurs de Gmax .......................... 135
Figure 103 : Données de test ajustées statistiquement (R2 = 0,96) .................................................... 136
Figure 104 : comparaison entre les modules de cisaillement calculés et module de cisaillement
mesurés ............................................................................................................................................... 136
Figure 105 : Evolution du rapport d’amortissent (D) en fonction du module de cisaillement normalisé
(G/Gmax)................................................................................................................................................ 137
Figure 106 : Evolution du rapport d’amortissent (D) en fonction du module de cisaillement normalisé
(G/Gmax) pour γ< 0.03% ....................................................................................................................... 138
Figure 107 : Courbe de détermination de la valeur de β .................................................................... 139
Figure 108 : Comparaison entre les rapports d’amortissement mesurés et calculés ......................... 139
Figure 109 : Méthode de calcul général d’une résolution explicite (Itasca 2012) .............................. 143
Figure 110 : Discrétisation d’un milieu continu................................................................................... 144
Figure 111 : critère de Mohr-Coulomb (Hestroffer, 2019) ................................................................. 145
Figure 112 : Les différents modules élastiques du modèle PH (Schanz T., 1998) ............................... 148
Figure 113 : Evolution du module de cisaillement en fonction de la distorsion ................................. 148
Figure 114 : a) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe q-εa à gauche
b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe εv-εa à droite.................. 151
Figure 115 : a) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe q-εa à gauche
b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe εv-εa à droite.................. 152
Figure 116 : a) Comparaison des résultats monotones non drainés numériques et expérimentaux de
la courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe εv-εa
à droite ................................................................................................................................................ 153
Figure 117 : a) Comparaison des résultats non drainés numériques et expérimentaux de la courbe q-
εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu -εa à droite
............................................................................................................................................................. 154
Figure 118 : a) Comparaison des résultats non drainés numériques et expérimentaux de la courbe q-
εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à droite
............................................................................................................................................................. 154
Figure 119 : a) Comparaison des résultats monotones non drainés numériques et expérimentaux de
la courbe q-εa à gauche - Modèle PHss b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de
la courbe Δu-εa à droite - Modèle PHss .............................................................................................. 155
Figure 120 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à
droite ................................................................................................................................................... 156
Figure 121 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche - Modèle Finn b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la
courbe Δu-εa à droite - Modèle Finn .................................................................................................... 157
Figure 122 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à
droite ................................................................................................................................................... 158
Figure 123 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche - Modèle Finn b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la
courbe Δu-εa à droite - Modèle Finn .................................................................................................... 158
Figure 124 : Courbes empiriques et numérique de dégradation de G/Gmax pour Dr = 68% et γref=0.05
............................................................................................................................................................. 159
Figure 125 :Géométrie et Lithologie au droit du futur barrage lors du calcul sismique. .................... 161
Figure 126 : Conditions aux limites en statique .................................................................................. 162
Figure 127 : Condition aux limite mise en eau .................................................................................... 163
Figure 128 : Conditions limites lors du calcul sismique ....................................................................... 163

14
Figure 129 : Accélérogrammes initial et filtré. .................................................................................... 164
Figure 130 : Spectres fréquentiels de l’accélération avant et après le filtrage à 12 Hz ...................... 164
Figure 131 : Maillage général du modèle ............................................................................................ 164
Figure 132 : Champ des contraintes verticales à la fin de la construction du barrage (unité kPa). .... 165
Figure 133 : Champ de déplacement vertical à la fin de la construction du barrage (unité m).......... 166
Figure 134 : Champ de déplacement horizontal à la fin de la construction du barrage(unité m). ..... 166
Figure 135 : Champ de déplacement horizontal (unité m). ................................................................ 166
Figure 136 : Champ de déplacement vertical à la fin du séisme (unité m). ........................................ 168
Figure 137 : Champ de déformation déviatorique à la fin du séisme. ................................................ 168
Figure 138 : Champ de déplacement vertical après séisme................................................................ 169
Figure 139 : Champ de déformation déviatorique après séisme. ....................................................... 169
Figure 140 : Schéma des différentes surfaces de charge, critique, caractéristique et limite dans le plan
π ........................................................................................................................................................... 186
Figure 141 : Schéma des différentes surfaces de charge, critique, de dilatance et de limite dans le
plan p,q. ............................................................................................................................................... 187
Figure 142 : Détermination des paramètres Gmax et nG....................................................................... 194
Figure 143 : a) Comparaison des résultats monotones drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe εv-εa à
droite – σ’c=200kPa ............................................................................................................................. 196
Figure 144 : a) Comparaison des résultats monotones drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe εv-εa à
droite – σ’c=300kPa ............................................................................................................................. 196
Figure 145 : a) Comparaison des résultats monotones non drainés numériques et expérimentaux de
la courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa
à droite - σ’c=100kPa ........................................................................................................................... 197
Figure 146 : a) Comparaison des résultats monotone non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à
droite - σ’c=400kPa .............................................................................................................................. 198
Figure 147 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à
droite - σ’c=100kPa – Paramètres de (Boulanger R.W, 2018) ............................................................. 199
Figure 148 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à
droite - σ’c=100kPa -Paramètres de calages ....................................................................................... 199
Figure 149 : Comparaison des résultats pour Dr=48, 68 et 88 sur la courbe q-εa sur les 2 premiers
cycles ................................................................................................................................................... 200
Figure 150 : Comparaison des résultats pour Dr=48, 68 et 88 sur la courbe q-εa sur les 2 derniers cycles
............................................................................................................................................................. 201
Figure 151 : Comparaison des résultats pour Dr=48, 68 et 88 sur la courbe Δu-εa sur les 2 derniers
cycles ................................................................................................................................................... 201
Figure 152 : Comparaison des résultats pour γref =0.05, 0.10 et 0.15 sur la courbe q-εa sur les 2
premiers cycles .................................................................................................................................... 202
Figure 153 : Comparaison des résultats pour γref =0.05, 0.10 et 0.15 sur la courbe q-εa sur les 2
derniers cycles ..................................................................................................................................... 202
Figure 154 : Comparaison des résultats pour γref =0.05, 0.10 et 0.15 sur la courbe Δu-εa pour les 2
derniers cycles ..................................................................................................................................... 203
Figure 155 : Comparaison des résultats pour ʋ =025, 0.35 et 0.40 sur la courbe q-εa a) 1er cycle b) les
dix premiers cycles et c) les 50 cycles .................................................................................................. 204
Figure 156 : Comparaison des résultats pour ʋ =0.25, 0.35 et 0.40 sur la courbe Δu-εa pour les 2
derniers cycles ..................................................................................................................................... 204

15
Figure 157 : Courbes empirique et numérique de dégradation de G/Gmax pour différents paramètres de
Dr et γref ................................................................................................................................................ 205
Figure 158 : Courbes empirique et numérique de dégradation de G/Gmax pour Dr = 48, 68 et 88% et
γref=0.05 ............................................................................................................................................... 206
Figure 159 : Courbes empirique et numérique de dégradation de G/Gmax pour Dr = 88% et γref=0.05 ,
0.10 et 0.15 .......................................................................................................................................... 206
Figure 160 : Calage des G/Gmax de la formule empirique proposée dans cette thèse et la formule Flac
sig3 ...................................................................................................................................................... 207

Liste des tableaux

Tableau 1 : Effet de la préparation des échantillons sur le test de distribution granulométrique


(Fookes 1997, Blight 1997). ................................................................................................................... 31
Tableau 2 : Masses volumiques typiques de particules de minéraux dans les sols résiduels tropicaux
(Schnaid F., 2012) .................................................................................................................................. 34
Tableau 3: Description du profil d’altération des roches ignées et Métamorphiques (Deere D. U.,
1971)...................................................................................................................................................... 37
Tableau 4 : Classification pédologique des sols résiduels selon Wesley L. (2010) ................................ 39
Tableau 5 : Critère de contrôle de compactage pour les remblais en latérite Recommandé par
Liushing X., 1985 .................................................................................................................................... 42
Tableau 6 : Paramètres de résistance des sols résiduels pour des essais effectué en direction
perpendiculaire et parallèle aux différents types de matériaux. ........................................................... 47
Tableau 7 : Angle de frottement selon la minéralogie des argiles ........................................................ 48
Tableau 8 : Comparaison des facteurs impactant la résistance aux cisaillements entre les sols résiduels
tropicaux et les sols transportés. ........................................................................................................... 48
Tableau 9 : Expressions et valeurs des paramètres des différentes équations de Gmax trouvées dans la
littérature. ............................................................................................................................................. 60
Tableau 10 : Paramètres qui contrôlent le comportement linéaire et non linéaire du sol et leur
relative importance en termes d'incidence sur la réduction du module normalisé et courbes
d'amortissement ................................................................................................................................... 70
Tableau 11 : Distribution des sols de la Guadeloupe (Sierra J d. L., 2018). .......................................... 74
Tableau 12 : Différents essais réalisés lors de cette étude ................................................................... 83
Tableau 13 : dimensions des éprouvettes des différents essais ........................................................... 85
Tableau 14 : Analyse chimique du matériau ......................................................................................... 97
Tableau 15 : Analyse minéralogique ..................................................................................................... 98
Tableau 16 : Analyse physique ............................................................................................................ 101
Tableau 17 : Résultats des essais de porosité connectée .................................................................... 102
Tableau 18 : Résultats des essais de perméabilité .............................................................................. 104
Tableau 19 : Caractéristiques des essais œdométriques ..................................................................... 104
Tableau 20 : Caractéristique et résultats des essais monotones ........................................................ 106
Tableau 21 : Caractéristique des éprouvettes lors des essais à la colonne résonnante ...................... 113
Tableau 22 : Caractéristiques des éprouvettes testées à la colonne résonnante et au triaxial
dynamique ........................................................................................................................................... 123
Tableau 23 : caractéristiques des éprouvettes utilisées pour étude numérique................................ 150
Tableau 24 : Paramètres de calibration du modèle MC – Essais consolidés drainés .......................... 151
Tableau 25 : Paramètres de calibration du modèle PHss – Essais monotone consolidés e Non drainés
............................................................................................................................................................. 152
Tableau 26 : Paramètres de calibration du modèle MC – Essais consolidés Non drainés .................. 153
Tableau 27 : Paramètres de calibration du modèle PHss – Essais consolidés monotones Non drainés
............................................................................................................................................................. 155

16
Tableau 28 : Paramètres de calibration du modèle MC – Essais consolidés cyclique non drainés .... 156
Tableau 29 : les paramètre de calibration du modèle Finn – Essais consolidés Non drainés ............. 156
Tableau 30 : Paramètre de calibration du modèle MC – Essais consolidés cyclique Non drainés ..... 157
Tableau 31 : Paramètre de calibration du modèle Finn – Essais consolidés cyclique Non drainés .... 158
Tableau 32 : Valeurs des paramètres géotechniques retenues .......................................................... 162
Tableau 33: Paramètres d’entrées primaires ...................................................................................... 189
Tableau 34 : Paramètres d’entrée secondaires................................................................................... 190
Tableau 35 : Paramètres d’étude avec les plages étudiées ................................................................ 192
Tableau 36 : Etude paramétrique sur des essais monotones drainés ................................................ 192
Tableau 37 : Etude paramétrique sur des essais monotones non drainés ......................................... 193
Tableau 38 : Etude paramétrique sur des essais cycliques non drainés ............................................. 193
Tableau 39 : Paramètres de calibration du modèle PM4Silt – Essai monotone consolidé drainé ..... 195
Tableau 40 : Paramètres de calibration du modèle PM4Sillt– Essai monotone consolidé non drainé
............................................................................................................................................................. 196
Tableau 41 : Paramètres de calibration du modèle PM4Sillt– Essai monotone consolidé non drainé
............................................................................................................................................................. 198
Tableau 42 : Paramètres de calibration du modèle Finn .................................................................... 200

17
Introduction générale

Contexte de la thèse
Le stockage d’eau pour l’alimentation en eau potable ou pour les activités agricoles dans les
Antilles françaises nécessite la construction de nouveaux barrages, le plus souvent en
remblais. Ces barrages sont construits à partir du sol extrait localement qui couvre les flancs
des chaînes volcaniques et qui appartient à la classe des sols résiduels tropicaux. Les sols
résiduels tropicaux sont formés in situ sous l’effet de l’altération physique et chimique
intensive de roches ignées, sédimentaires ou métamorphiques. Les sols résiduels tropicaux
sont caractérisés par un degré de structuration important tant au niveau macroscopique que
microscopique. Leur microstructure est héritée du processus de dissolution de certains
minéraux qui peut conduire à la formation de structures macro-poreuses. Ces matériaux ont
des propriétés hydromécaniques très particulières qui dépendent de leur degré d'altération.
Leur caractérisation expérimentale nécessite des procédures d’essais adaptées. Leur
comportement mécanique est différent des sols sédimentaires en termes de conductivité
hydraulique, de compressibilité et de résistance au cisaillement.
Dans les Antilles françaises, l’ile de la Guadeloupe est affectée par un contexte sismique de
subduction océanique se traduisant par un niveau d’aléa sismique très élevé. Les projets de
construction de barrages en remblai sur l’île de Basse-Terre, constitutive de la Guadeloupe,
ont mis en évidence la nécessité d’améliorer la connaissance du comportement mécanique
sous sollicitations dynamiques non linéaires des sols disponibles sur site et de développer une
connaissance approfondie du comportement hydromécanique des sols, que ce soit pour les
terrains en place servant de fondation pour le barrage ou pour les matériaux utilisés pour la
construction du remblai. La plupart du temps, les sols de fondation de mauvaise qualité sont
purgés. Ainsi, le comportement dynamique d'un barrage en terre dépend principalement des
propriétés dynamiques du remblai en terre constitué de sols résiduels compactés, et saturés
lors du remplissage de la retenue. L'évaluation de la sécurité sismique du barrage repose sur
la capacité des modèles à prédire la dégradation du module de cisaillement et de
l'amortissement sous l’effet de l’endommagement du matériau et de l'augmentation de la
pression interstitielle qui se produisent pendant le chargement sismique. Il est donc très
important de disposer de relations fiables pour évaluer le module de cisaillement aux petites
déformations (Gmax) et les courbes d'évolution du module de cisaillement normalisé (G/Gmax),
du taux d'amortissement (D) par rapport à l'amplitude de déformation de cisaillement
cyclique.

Objectifs de la thèse
Les travaux de recherche présentés dans cette thèse sont menés sur des matériaux prélevés
dans la zone d’emprunt d’un barrage en construction situé en Guadeloupe. L’objectif de la
recherche est d’améliorer la connaissance du comportement des sols résiduels tropicaux,
qui sont très sensibles à l’influence de nombreux paramètres. A partir d’une recherche expé-
rimentale approfondie sur ces matériaux, il s’agit de contribuer à l’évaluation et à l’amélio-
ration des modèles empiriques couramment employés dans les analyses sismiques opéra-
tionnelles.

18
A cet effet, la démarche adoptée dans cette thèse est, tout d’abord et principalement, ex-
périmentale. Dans un premier temps, nous visons à déterminer les caractéristiques physico-
chimiques des sols tropicaux étudiés. Puis nous nous intéressons au comportement sous sol-
licitations monotones, drainées et non drainées, du sol résiduel prélevé au droit d’un site de
barrage. Nous visons particulièrement à caractériser l’influence de paramètres significatifs sur
le comportement monotone. Ensuite une étude expérimentale à l’aide de la colonne réson-
nante et du triaxial cyclique nous permet de caractériser les propriétés dynamiques de ces
sols en condition non drainée. Une étude comparative avec des formules empiriques exis-
tantes est menée afin d’évaluer leur performance pour la prédiction des propriétés dyna-
miques des sols résiduels tropicaux compactés et saturés, des petites aux grandes déforma-
tions de cisaillement.

Sur la base des résultats expérimentaux obtenus, des simulations numériques dynamiques
non-linéaires sont menées à l’échelle de l’échantillon puis à l’échelle d’un ouvrage avec le
logiciel Flac. A l’échelle de l’échantillon, plusieurs lois de comportement sont calibrées sur les
essais expérimentaux monotones et cycliques. A l’échelle de l’ouvrage, nous avons cherché à
mettre en évidence les apports de notre travail sur l’évaluation de la sécurité d’un barrage.
Il est important de signaler dans ce paragraphe introductifque cette thèse a été conduite dans
le cadre d’un contrat CIFRE, réalisé au sein du bureau d’étude Antea Group, spécialisé en
ingénierie géotechnique. S’il s’agit d’un travail de recherche académique, la thèse est
également conditionnée par des objectifs opérationnels.
Organisation du mémoire
Le mémoire se compose de neuf chapitres, regroupés en trois parties, brièvement décrits ci-
dessous.
La première partie propose une synthèse bibliographique sur le comportement des sols
résiduels tropicaux. Le premier chapitre est consacré à un état de l’art sur le contexte et la
caractérisation des sols résiduels tropicaux des principaux travaux existants dans la littérature.
Le deuxième chapitre est consacré à une synthèse bibliographique du comportement
mécanique des sols fins sous sollicitations monotones et cycliques, et des principaux travaux
de la littérature s’intéressant la recherche entreprise dans le cadre de cette thèse. Le troisième
chapitre est consacré à la présentation du site de prélèvement, des dispositifs d’essais, et des
techniques expérimentales utilisés dans le cadre de nos recherches.
La deuxième partie constitue le cœur de la recherche de notre thèse, et elle comprend une
étude expérimentale du comportement d’un sol résiduel tropical. Le quatrième chapitre est
consacré à la présentation et l’analyse des résultats des essais de caractérisation et des essais
hydromécaniques sous chargement monotone, en conditions drainées et non drainées. Le
cinquième chapitre est consacré à la présentation et l’analyse des résultats des essais de
caractérisation et des essais hydromécaniques sous chargement monotone, en conditions
drainées et non drainées. Le sixième chapitre est consacré à la présentation et l’analyse des
résultats du module de cisaillement à très petites déformations. Une proposition de
formulations empiriques pour la détermination du module de cisaillement à petite
déformations est effectuée. Le septième chapitre est consacré à la présentation et l’analyse
d’évolution du module de cisaillement et du rapport d’amortissement. Dans ce dernier

19
chapitre, des modèles empiriques pour la détermination du module de cisaillement et du
rapport d’amortissement sont proposés.
La troisième partie constitue une valorisation numérique des travaux expérimentaux
précédemment menés. A partir des résultats présentés dans les trois chapitres précédents, le
septième chapitre présente le logiciel de calcul retenu ainsi que les lois de comportement
implémentées. Une étude paramétrique est menée en premier lieu. Ensuite des simulations
numériques dynamiques à l’échelle d’un échantillon, puis d’un barrage en remblai, sont
réalisés. Le huitième chapitre présente les résultats de la calibration des modèles et leur
validation au regard des résultats expérimentaux. Le dernier chapitre est constitué d’une
modélisation numérique du comportement sismique d’un barrage en remblai constitué de sol
résiduel tropical. Ce travail met en évidence l’intérêt du développement des modèles
empiriques développés à partir de notre travail expérimental.

20
PREMIERE PARTIE : Contexte, caractérisation et comportement des
sols résiduels tropicaux

Les sols résiduels sont localisés en général dans les zones tropicales et subtropicales. Dans ces
zones, le stockage d’eau pour l’alimentation en eau potable ou pour les activités agricoles peut
nécessiter la construction de nouveaux barrages. En conséquence, ce type de sol est
largement employés comme matériau de remblai. La caractérisation et le comportement des
sols résiduels tropicaux sont différent des sols standard (sols principalement issus des climats
tempérés). Cette partie du mémoire est basé sur l’étude bibliographique des sols résiduels.
Elle est composée de deux chapitres : chapitre 1 est consacré à une synthèse bibliographique
sur le contexte et la caractérisation des sols résiduels tropicaux des principaux travaux. Le
chapitre 2 est dédié à une synthèse bibliographique du comportement mécanique des sols
fins sous sollicitations monotones et cycliques.

Chapitre I : Contexte et caractérisation des sols résiduels tropicaux


Le processus de formation des sols résiduels rend ces sols différents par rapport aux sols
sédimentaires. Les essais de caractérisation normalisés sont développés pour ces derniers.
Des exceptions sont apportées à ces essais. Il paraît donc utile de se pencher sur la formation
de ces sols, leur localisation dans le monde, et et de présenter les classifications fondées sur
leurs caractéristiques géotechniques.
I.1 Origine et formation des sols tropicaux résiduels
Les sols résiduels proviennent de l’altération et la décomposition d’une roche mère en
conditions in-situ. Les sols se forment essentiellement par altération des roches ignées, sous
climat tropical humide mais ils peuvent aussi être formés de roches métamorphiques ou
roches sédimentaires (CIGB ICOLD, 2017). Les sols résiduels sont caractérisés par la présence
d’oxydes de fer et d’aluminium qui leur confèrent une couleur orangée à rouge. Ces sols sont
largement présents sur la surface du globe, mais on les retrouve plus particulièrement dans
les régions intertropicales du fait du climat qui y règne (Figure 1).

Figure 1: Répartition des sols dans le Monde (De Boeck, 2004).

21
A la différence des sols transportés (sédimentaires, éoliens, etc.), les sols résiduels sont des
sols hétérogènes qui n’ont pas connu de déplacement depuis leur emplacement d’origine
(Figure 2). Les deux facteurs jouant le rôle de l’homogénéisation, qui sont le transport et le
dépôt, n’interviennent pas dans le processus de formation de ce type de sol (FRA, 1998).
Lorsque les conditions climatiques sont extrêmes, les processus physico-chimiques se
développent de manière plus intense et plus rapide pour produire deux formes distinctives de
sols résiduels : les saprolites et les latérites. Les saprolites sont des roches partiellement
altérées qui ont en partie conservé la structure de la roche mère (Summerfoeld M. A., 1996).
Les latérites sont des sols très altérés où la structure de la roche mère a totalement disparu.

Figure 2: Différence entre les sols résiduels et les sols transportés (FRA, 1998)

Les processus de formation des sols sédimentaires et résiduels ont été étudiés par de
nombreux auteurs (Wesley L. D., 2010). L’histoire de chargement et l’évolution de l’indice des
vides de chacun de ces sols sont représentées sur la Figure 3. Le point ‘A’ représente la
condition de volume de vide dans un sol transporté peu après le dépôt. Le volume de vide est
élevé et la contrainte de pré-consolidation est faible. Comme la contrainte de consolidation
de terrains augmente avec le temps, le sol est comprimé (point en B). Au point C, la roche
mère du sol résiduel a un faible volume de vides et les vides peuvent constituer de petits
espaces occlus fermés. Comme l'altération de la roche et l'érosion de la surface progressent,
le volume de solides (Vs) diminue par lessivage des constituants solubles et des petites
particules solides altérées. Simultanément (Figure 3.d), la contrainte verticale est enlevée et
la contrainte de consolidation réduite. Cela permet à la roche mère de se dilater, les fissures
de s'ouvrir et d’accélérer le processus d'altération. Une fois la roche altérée devenue un sol
résiduel, elle possède un système de vides interconnectés (E). Elle sera considérablement plus
perméable à la pénétration par l'air et l'eau. Si le climat a un déficit hydrique saisonnier
(l'évaporation à la surface dépasse les précipitations), les sels solubles de calcium, de fer ou
de silice vont être attirés par la surface et précipiteront dans les vides sous forme de silice
cristalline, de calcium carbonate, sulfate de calcium ou sesquioxydes de fer. Cela provoquera

22
la baisse du volume de vide le long de E à D (Figure 3.c) et dans de nombreux cas une
cimentation des particules du sol et une augmentation de la raideur et de la résistance
mécanique du sol.

Figure 3: Evolution des sols transportés (a,b) et sols résiduels (c,d) (Blight G.E. & Leong E.C., 2017)

I.2 Facteurs influençant l’altération


Dans la genèse des sols résiduels, plusieurs facteurs interviennent conditionnant l’évolution
de l’altération. Ces facteurs sont : la nature géologique de la roche mère, les conditions
climatiques (température, humidité) et la topographie.
I.2.1. Roche mère
La nature de la roche mère ne semble pas avoir un impact sur l’existence du phénomène de
l’altération puisque celui-ci se produit aussi bien sur des roches volcaniques que sur des roches
métamorphiques ou sédimentaires (Wesley L.D., 2009 ; Beauvais A., 1989).
Cependant, elle joue un rôle sur le type de processus d’altération et la nature des argiles issues
de l’altération.
La formation des argiles commence dans d’altération des roches basaltiques, dans un milieu
humide et riche en cations, favorable à la néoformation de smectite (Millot G., 1964).
Les roches cristallines basiques composées d’olivine et pauvres en silice s’altèrent et forment
de la montmorillonite. Les roches cristallines acides s’altèrent et forment, dans des conditions
suffisamment humides, de la kaolinite ou l’halloysite (Sandipan G., 2015).

23
L’origine de la montmorillonite est due à l’altération de l’olivine (Craig D. C., 1963), des
plagioclases (Craig D.C., 1964), des verres hydratés et des allophanes (Masui J., 1967), des
pyroxènes (Loughnan J. C., 1969). Pour ce qui est de l’origine de l’halloysite, elle est plus
classiquement expliquée par l’altération des plagioclases (Bates .T, 1962) et la réorganisation
des allophanes (Aomine S., 1962 ; Fieldes M., 1966).
I.2.2. Climat
Une influence importante est exercée par le climat sur l’intensité et la vitesse de l'altération
(Weinert H.H., 1964 ; Morin W.J., 1971). Les conditions atmosphériques à la surface de la terre
entrainent une décomposition physico-chimique différentiée des roches jusqu’à une
profondeur qui dépend de la température et du niveau de précipitation (Figure 4). L'altération
physique est prédominante dans les climats secs.

Figure 4: Facteurs influençant l’entendue de la zone d’altération

Les agents climatologiques impliqués dans la formation des sols résiduels tropicaux
conduisent à des sols contenant moins de silice et de cations, mais plus riches en fer et en
aluminium (CIGB ICOLD, 2017). Des fortes humidité et température entraînent une rapide
altération et lessivage des constituants mobiles (Figure 4).
I.2.3. Effet de la topographie
Le relief conditionne le taux d'altération en déterminant en partie la quantité de l'eau qui
s’écoule et sa vitesse à travers la zone d'altération. Un sol résiduel se développe lorsque le
taux d’élimination des produits d’altération par érosion ne dépasse pas la vitesse de
l’évolution de l’altération. De ce fait, des profils résiduels plus profonds seront généralement
constatés dans des vallées et sur des pentes légères plutôt que sur des pentes raides (Morin
W.J, 1971). Sur la Figure 5, on constate que dans les régions vallonnées et montagneuses, le
sol est bien drainé et les infiltrations ont tendance à se produire verticalement vers le bas.
Cela conduit à la formation de minéraux de faible activité, en particulier de la kaolinite. Dans
les zones volcaniques, les minéraux allophane et halloysite sont susceptibles de se former
initialement, conduisant avec le temps à la formation de kaolinite.

24
Figure 5 : Effet de la topographie sur l’évolution des sols résiduels (Morin W.J, 1971)

Dans les zones larges et plates, le drainage est beaucoup plus limité et le processus
d'altération est tout à fait différent. Il tend à produire de la montmorillinite et des minéraux
associés hautement actifs. C'est particulièrement le cas dans les zones tropicales humides qui
ont des saisons sèches et humides distinctes. Les argiles de cette sorte sont appelées vertisols
par les pédologues parce que le processus de mouillage et de séchage cyclique et la fissuration
de surface associée ont tendance à provoquer un mouvement de l'eau (et du sol) vers le haut
et vers le bas près de la surface. Ces sols sont souvent appelés argiles noires par les
géotechniciens et ont généralement des propriétés d'ingénierie médiocres ou indésirables.
I.3 Processus d’altération
Trois principaux processus sont à l’origine de l’altération de la roche mère : le processus
physique, le processus chimique et le processus biologique. La nature de la roche mère est un
facteur capital pour déterminer le type de processus qui a la plus grande influence sur
l'altération.
I.3.1. Le processus physique
L’altération physique fragmente le matériau et diminue la taille des grains. Ce processus
contrôle généralement l'altération des roches sédimentaires et métamorphiques. L’altération
physique diminue avec la profondeur. En effet la contrainte de confinement augmente en
allant plus en profondeur, ce qui limite la formation de fissures et la fragmentation.
Différents agents physiques sont à l’origine de la fragmentation des roches. Les roches se
dilatent ou se contractent sous variations de température. Ces variations permanentes de
volume fissurent la roche. Les fissurations sont importantes dans les roches constituées de
minéraux différents ne possédant pas le même coefficient de dilatation thermique.
I.3.2. Le processus chimique
L’altération chimique, principalement l’oxydation, l’hydrolyse et échange de cations modifie
les minéraux rocheux d'origines pour former des minéraux argileux plus stables (Michalski
E.R., 1977). Le processus chimique contrôle l’altération des sols volcaniques. L'altération
chimique des roches se fait en présence d'eau. Les ions hydrogènes sont responsables de la
destruction des réseaux silicatés. Ils déplacent les cations métalliques qui se recombinent avec

25
les hydroxydes OH-. Les éléments solubles sont lessivés, se recombinent et forment de
nouveaux minéraux, principalement des argiles.
Le processus biologique comprend l’activité des végétaux, animaux, micro-organismes (Baize
D., 2004).
I.4 Caractéristiques chimiques et minéralogiques
Les essais d'analyses chimiques effectués sur plusieurs types de sols résiduels tropicaux ont
montré que ces sols sont principalement composés de silicates (Si02) et de sesquioxydes (Fe203
et Al203).
L'étude de la fraction argileuse est fondamentale car c’est la partie de la distribution
granulométrique qui contrôle le comportement mécanique des sols. Grimm R. (1968) et
Mitchell J. (1993) ainsi que d’autres auteurs ont étudié en détail la minéralogie des argiles
constituant les sols résiduels. Les particules d’argile sont constituées d’un empilement de
feuillets composés de couches tétraédriques et de couches octaédriques. La Figure 6
représente les principaux minéraux argileux.
Des liaisons hydrogènes inter-feuillets assurent la stabilité de l’empilement. Des ions Si4+
peuvent être substitués par d’autres ions de la même taille tels que Al3+ dans les couches
tétraédriques. Les vides octaédriques peuvent eux aussi recevoir des ions tels que Al 3+, Fe3+,
Mg2+ et Fe2+.

Figure 6 : Représentation schématique des principaux groupes de minéraux argileux, adapté de


Grimm R. (1968)

26
Quand la valence et les concentrations sont les mêmes, alors les ions présentant un rayon
ionique inférieur remplaceront les ions d’un plus grand rayon ionique. Le pouvoir de
remplacement de certains cations dans les minéraux du sol / argile est dans l'ordre suivant
(Oweis I.S., 1998) :
Na+<k+<NH4+<Mg2+<Ca2+<Al3+<Fe3+
La structure minérale de l’halloysite est similaire à celle de la kaolinite. Les feuillets d’halloysite
sont cependant séparés par une couche de molécules d’eau. Une déshydratation partielle
irréversible de l’halloysite peut se produire à une température de plus de 80°C. Cette
déshydratation peut être provoquée aussi lorsque le niveau d’humidité relative descend en
dessous de 75%. Cela rend difficile la différenciation de la structure minéralogique de la
kaolinite et de celle de l’halloysite. Dans ces situations, des combinaisons de techniques de
détermination minéralogique sont nécessaires pour procéder à une identification définitive.
La méthode de détermination de la minéralogie n’est pas simple parce que les procédures de
préparation et de mesure modifient généralement la composition des minéraux (Blight G.E.,
1996). La technique de diffraction des rayons X (DRX) est appropriée pour les minéraux avec
une cristallographie distincte. La DRX peut être effectuée en utilisant des échantillons de sol
orientés ou choisis au hasard placés dans un porte-échantillon avec ou sans résine pour fixer
les échantillons en place. La thermogravimétrie (TO) identifie les minéraux en fonction des
changements qui se créent lorsque la déshydratation se produit à travers une gamme de
températures.
I.5 Caractéristiques morphologiques des sols résiduels tropicaux
Les sols résiduels tropicaux présentent une grande variabilité de caractéristiques
morphologiques liée en général aux conditions dans lesquelles ils se sont formés et à la nature
de la roche mère.
La structure du sol et sa texture sont des termes faisant référence à la disposition physique
des grains et des agrégats de particules fines. Dans le cas des sols conventionnels, l'importance
de la microstructure sur le comportement mécanique des sols granulaires est reconnue depuis
longtemps (Rowe P.W., 1974).
Collins (1985) a étendu les études de microstructure des sols résiduels et a décrit les modèles
présentés dans les Figure 7 et Figure 8.
Ceux-ci montrent des exemples d'organisation de la microstructure à trois niveaux :
➢ Echelle élémentaire :
L’échelle élémentaire est formée d'un certain nombre de particules d'argile, de silt ou de
sable.
➢ Echelle des agrégats :
L’échelle des agrégats comprend un grand nombre de particules argileuses ou granulaires
avec des limites physiques définissables. Les trois types sont identifiés à cette échelle : la
matrice, les agrégats, les matrices granulaires. Les agrégats sont constitués de particules
limoneuses et/ou argileuses plus ou moins cémentées qui ont des dimensions allant de
quelques microns à plusieurs centimètres. Ce sont les unités élémentaires qui interagissent et

27
qui déterminent la réponse du sol vis-à-vis des sollicitations hydro-mécaniques (compression,
cisaillement, humidification, séchage, etc.) (Blight G.E. & Leong E.C., 2017).
➢ Echelle mésoscopique :
La spécificité des sols résiduels réside dans la déformabilité des agrégats, leur potentielle
cimentation et l’anisotropie de leur microstructure. La déformabilité des matériaux et leur
résistance limitée confère aux sols résiduels une compressibilité importante. L’anisotropie de
la microstructure trouve son origine dans le processus d’altération différentiée au sein de la
roche mère. La cimentation provient de la formation d’oxydes de fer en présence
d’écoulements d’eau. Lors de la déshydratation, elle favorise l’apparition de macropores au
sein du matériau.
L’halloysite se présente sous trois formes différentes : cylindres, sphères et plaques. Ce
changement de forme est dû à la composition chimique, l’effet de la déshydratation, la
structure cristalline (Letaief S., 2006). La plus répandue entre ces formes est celle de cylindres
creux (Figure 9). Les dimensions des halloysites sont généralement : un diamètre intérieur de
1-30 nm, un diamètre extérieur de 30-50 nm et une longueur comprise entre 10 et 200 µm
(Budziak C.R., 2007). La kaolinite se présente sous forme d’un empilement de feuillets
hexagonaux (Bessaha F., 2016).

Figure 7 : Arrangement et assemblage de particules élémentaires (Blight G.E & Leong E.C, 2017)

28
Figure 8 : Niveau composite d'organisation du tissu dans le sol résiduel (Blight G.E. & Leong E.C.,
2017)

Figure 9 : Structure de la Kaolinite à gauche, la structure de l’Halloysite à droite

I.6 Identification des sols tropicaux résiduels


Certains essais d’identification traditionnels ne conviennent pas à la caractérisation des sols
résiduels. Schnaid F. (2012) a distingué des différences majeures dans la réalisation et
l'interprétation des essais géotechniques en laboratoire des sols tropicaux altérés par
opposition aux sols sédimentaires :
i) les sols résiduels sont modifiés chimiquement ;

29
ii) les sols résiduels sont dans de nombreux cas non saturés et présentent à l’état naturel des
pressions interstitielles négatives (Succion) ;
iii) il est difficile d'obtenir des échantillons non perturbés de haute qualité dans ces matériaux
dont la microstructure les rend sensible au remaniement ;
iv) il est difficile d'obtenir des paramètres géotechniques représentatifs en raison de la
variabilité spatiale des propriétés hydro-mécaniques de ces formations.
I.6.1 Préparation des échantillons
La préparation des échantillons consiste en trois étapes : l’homogénéisation, le séchage et la
désagrégation.
a- Homogénéisation :
L’homogénéisation consiste à cribler et à faire un quartage dans le but d’avoir une
uniformément réparti le long de la boîte pour garantir que chaque récipient reçoive un
échantillon identique. Une pelle peut être utilisée pour verser le sol dans des boîtes
d’échantillonnages.
b- Séchage :
Selon Townsend F. (1985), l'effet du séchage avant l'essai peut provoquer :
- Une augmentation de la cimentation due à l'oxydation des sesquioxydes de fer et
d'aluminium, ce qui peut conduire à une modification irréversible de ses propriétés
physico-chimiques ;
- La déshydratation de l'allophane et de l'halloysite ;
Fookes P. (1997) a rapporté qu’un séchage au four de 105 à 110°C a souvent un effet
substantiel sur les propriétés du sol, mais un séchage à une température plus basse (par
exemple 50 ° C), mais aussi un séchage partiel à l'air à la température ambiante du laboratoire
peut également produire des changements importants (minéralogie, liaisons entre particules,
cimentation). Bligh G.E. & Leong E.C. et Fookes P. (1997) ont tous deux convenus que
généralement tous les sols tropicaux résiduels seront affectés d'une manière ou d'une autre
par le séchage.
En préparation d'un essai de classification, un sol naturel avec le moins de séchage possible
doit être appliqué, au moins jusqu'à ce qu'il puisse être établi à partir d'essais comparatifs que
le séchage n'a pas d'effet significatif sur le résultat du test.
c- Désagrégation :
Fookes P. (1997) indique que la désagrégation doit être utilisée avec précaution. L'objectif de
ce processus est de séparer les particules agrégées sans les écraser ou les fendre. Il est suggéré
que certains sols soient trempés pendant la nuit sans aucune interférence avec la force
mécanique pour obtenir de meilleurs résultats. Les particules avec des liaisons cimentées ne
doivent être divisées qu'en utilisant la pression des doigts.

30
I.6.2 Teneur en eau
Blight G.E. (1996) et Fooks P. (1997) proposent une méthode afin de définir la teneur en eau
naturelle des sols résiduels. On prend deux échantillons du même sol, l’un d’eux sera séché à
une température 50°C et l’autre à une température 105°C. La teneur en eau sera calculée pour
ces deux échantillons selon la méthode conventionnelle (AFNOR . A. , 2008). Si une différence
importante est observée, cela implique qu’il y a de l’eau structurelle dans l’échantillon du sol.
Dans ces conditions pour amener à bien les essais de teneur en eau dans les autres
échantillons, la température de séchage doit être 50°C.
I.6.3 Granulométrie
La température de séchage fait varier les résultats de la granulométrie. Lors du séchage dans
une étuve à une forte température (105°C), les particules se cimentent entre elles, et par
conséquent, une réduction du pourcentage des particules fines s’effectue. Une argile fine peut
se transformer par séchage en un sable silteux graveleux (Wasley L. D., 1973). Selon Trezaghi
K. (1985), la présence de l’oxyde de fer libre peut conduire à la cimentation des particules
entre elles. Pour éliminer l’influence du séchage, une distribution granulométrique par voie
humide semble plus adéquate (AFNOR F. , 2010). La procédure d’analyse granulométrique
standard doit être appliquée avec précaution en raison des aspects discutés dans le Tableau
1.
Tableau 1 : Effet de la préparation des échantillons sur le test de distribution granulométrique (Fookes
1997, Blight 1997).

Aspect Description
Séchage Le séchage peut entraîner une réduction du pourcentage de la fraction
d'argile. Il est donc recommandé d'éviter le séchage du sol avant les essais.
L'échantillon de sol initial doit être pesé et un échantillon en double doit
être prélevé pour mesurer la teneur en eau afin que la masse sèche initiale
puisse être calculée.
Prétraitement Ce traitement doit être évité dans la mesure du possible. Un
chimique prétraitement au peroxyde d'hydrogène n'est nécessaire qu'en présence
de matière organique. Pour éliminer les carbonates ou sesquioxydes, un
prétraitement à l'acide chlorhydrique est utilisé.
Sédimentation La dispersion des particules ne doit être effectuée qu’en utilisant du
sodium alcalin hexa-métaphosphate. Dans certains cas, une concentration
de deux fois la valeur de la norme peut être requise. La solution doit être
faite avant de procéder à tout processus de sédimentation.
Tamisage Si une procédure standard acceptée doit être utilisée, des précautions
sont nécessaires à chaque étape, en particulier pour éviter la rupture
particules individuelles.

31
I.6.4 Limites d’Atterberg
En plus du problème de détermination de la teneur en eau discuté ci-dessus, deux autres
problèmes peuvent être rencontrés lors de la réalisation d'essais pour déterminer les limites
d'Atterberg, la teneur optimale en eau et la densité sèche maximale des sols résiduels. Les
effets du séchage, pré-tests et la durée et de la méthode de mélange ont un impact sur ces
paramètres.
a- L'effet du séchage pré-test
Les résultats de la limite de liquidité et de l'indice de plasticité sont différents entre des
échantillons séchés à l'air avant la réalisation des essais de limites d'Atterberg et les
échantillons à la teneur en eau naturelle. Une diminution de ces deux paramètres a été
constaté sur les échantillons séchés à l’air (Trezaghi K., 1985 ; CIGB ICOLD, 2017). Ce
phénomène est illustré par la Figure 10 pour des sols résiduels prélevés en nouvelle Guinée
(Wallace K., 1973 citée par Wesley L., 2010).

Figure 10 : Effet du séchage sur du sol volcanique

b- L'effet de la durée et de la méthode de malaxage


En général, plus la durée du malaxage est longue, plus la limite de liquidité résultante est
grande en raison de la décomposition progressive des liaisons cimentées entre les agrégats
d'argile. Un résultat d'un mélange plus long engendre une formation de plus grandes
proportions de particules fines (Blight G.E. & Leong E.C., 2017).
La Figure 11 montre l’effet de la méthode de malaxage sur la limite de liquidité. La
décomposition des liaisons est plus élevée lors de l’utilisation d’un malaxeur mécanique
(Blight G.E. & Leong E.C., 2017).

32
Figure 11 : Effet de la méthode de malaxage sur la limite de liquidité (Blight G.E. & Leong E.C., 2017).

La méthode recommandée pour la mesure des Limites d’Atterberg est la suivante :


• Mélanger cinq échantillons préparés à différentes teneurs en eau ;
• Malaxer les échantillons pendant 5 minutes puis les conserver dans des contenants
scellés pendant au moins 24 heures pour permettre l’équilibre de la teneur en eau
dans l’échantillon avant l'essai ;
• Mesurer la limite de liquidité en utilisant la procédure normalisée (AFNOR, 1993) ;
• Utiliser un nouvel échantillon pour chaque point de mesure de la teneur en eau.
I.6.5 Masse volumique des particules
La masse volumique des particules fait référence à la masse moyenne par unité de volume des
particules solides dans un échantillon du sol, où le volume comprend tous les vides conservés
contenus dans les particules solides. Sa mesure est nécessaire pour la détermination des
autres propriétés du sol telles que l’indice des vides, la fraction volumique d'argile et la
porosité qui peuvent être reliés à la microstructure du matériau.
Pour mesurer la masse volumique des particules, il existe deux méthodes pour un essai avec
pycnomètre à liquide : soit avec une éprouvette séchée à l’étuve, soit testé à l’état humide.
Les sols résiduels tropicaux peuvent avoir des densités de particules très variables. Certains
sols indiquent des densités inhabituellement élevées et certaines densités inhabituellement
faibles. L’essai doit être effectué à sa teneur en eau naturelle. Pour amener à bien le teste, la
méthode de pycnomètres avec une éprouvette à l’état humide est préconisée.
Tout prétraitement est déconseillé car la mesure pourrait être perturbée. Il convient de noter
que, chaque fois que des particules à gros grains sont présentes, la méthode du pycnomètre

33
à l’hélium doit être utilisée afin que l'échantillon entier soit présenté (Head K.H., 1992).
Quelques exemples de densité spécifiques de particules recueillies à partir des études
régionales de (Schnaid F., 2012) sont présentées dans le Tableau 2. Un écart important est
constaté entre les densités des particules citées. Cette différence est due à la variation de la
composition chimique. La densité des particules augmente avec la teneur en fer et diminue
avec la teneur en alumines. Les matériaux oxydés sont plus denses que les matériaux hydratés.
Tableau 2 : Masses volumiques typiques de particules de minéraux dans les sols résiduels tropicaux
(Schnaid F., 2012)

Minéraux Masse volumique des


particules (Mg/m3)
Calcite 2,71
Feldspath-orthoclase 2,50 – 2,60
Feldspath -plagioclase 2,61 – 2,75
Gibbsite 2,40
Hématite 4,90 – 5,30
Halloysite 2,20 – 2,55
Kaolinite 2,63
Magnétite 5,20
Quartz 2,65

I.6.6 Essais de compactage (Proctor)


Les sols résiduels tropicaux sont constitués d’agrégats susceptibles d'être écrasés (Fookes P.
G., 1997). Il n’est donc pas envisageable de réutiliser les échantillons d’une teneur en eau à
l’autre.
Comme pour les essais d’identification décrits précédemment, la température de séchage ne
doit pas dépasser 50°C si le sol se constitue d’argile sensible à chaleur. Dans les tests de
compactage sur les sols résiduels, en raison de la décomposition progressive des particules
friables qui se produit généralement lors du compactage, chaque point de la courbe de
compactage doit représenter le compactage d'un échantillon non réutilisé (Gidigasu M.D.,
1980).
Selon SMART P. (1973) qui a étudié le phénomène de compactage sur l’argile rouge de Nyeri,
la cimentation des argiles par oxydes de fer conduit à la formation d’agrégats, et l’état floculé
du matériau rend la structure difficile à compacter et conduit à des densités sèches faibles.
Mais selon lui, cela ne joue qu’un rôle modeste sur le compactage. En effet la grande surface
spécifique du matériau, due au grand nombre de pores de petit diamètre dans le sol, provoque
une grande rétention d’eau capillaire à teneur en eau inférieure à la teneur en eau optimale,
ce qui rend difficile le compactage.

34
Pour mieux comprendre le processus de compactage, les caractéristiques spéciales des sols
résiduels doivent être prise en compte. Parmi ces caractéristiques, on site :
- La haute teneur en humidité in situ ;
- Des minéraux argileux métastables ;
- Des structures de sol sensiblement cimentées ;
- Des particules de sol altérées qui se décomposent sous un effort de compaction ;
- Minéraux de sesquioxyde qui sont affectés par le mouillage et le séchage.
La figue montre la courbe de compactage pour un sol, prélevé sur le site à une teneur en eau
de 8% et préparé pour le compactage en ajoutant de l'eau dans chaque sous-échantillon (type
latéritique). La teneur en eau optimale et la densité sèche maximale du sol sont sensiblement
différentes entre les sols séchés à l'air ou au four (T=105°C) et entre les sols naturels ou
compactés. Sur les courbes du sol séché à l'air libre, chaque point représente le compactage
d'un nouvel échantillon, et il convient de noter que la courbe des sols compactés représente
en chaque point une re-compaction du même échantillon. Une différence est constatée entre
les matériaux séchés à l’air libre et au four. Cette différence est probablement due au fait que
la température de séchage au four de 105 °C avait modifié les minéraux argileux ou les
hydroxydes métalliques contenus dans le sol. L’utilisation du même échantillon pour les
différents points de la courbe introduit un biais : il est probable que le changement de courbe
de compactage résultait de la décomposition des particules causée par le premier
compactage.

Figure 12 : Effets de divers traitements d'un sol, avant compactage, sur la courbe de compactage.

35
I.7 Classification des sols résiduels
Les systèmes de classification fréquemment utilisés en géotechnique tels que le Système
unifié de classification des sols (USCS) et la classification de l’American Association of State
Highway and Transportation Officials (AASHTO), basés sur les essais d’identifications des sols
sont limités quant à leur utilisation pour classifier les sols résiduels tropicaux (Blight G.E. &
Leong E.C., 2017). La reproductibilité des essais d’identification des sols résiduels est difficile
du fait de leur évolution due au dessèchement, à la présence d’agent de cimentation, et à
l’importance de la structure dans le comportement mécanique. Un système de classification
spécial pour les sols résiduels tropicaux est nécessaire.
Depuis Vargas M. (1953), de nombreux auteurs ont tenté d’établir une classification des sols
résiduels. Parmi les approches développées pour la description ou la classification des sols
résiduels figurent celles basées sur le profil d'altération ainsi que sur la composition
minéralogique et une description de la structure. Le profil d'altération montre également une
variation considérable d'un endroit à l'autre en raison de la variation locale du type et de la
structure des roches, de la topographie et des taux d'érosion liés aux variations climatiques
régionales, en particulier des précipitations.
Pour mieux comprendre l’importance de la transition graduelle des propriétés physiques des
sols soumis à l’altération, plusieurs auteurs ont proposé des profils d’altération (Little A.,
1979 ; Fookes P., 1971 ; Deere D. U., 1971 ; Dearman W.,1978). Le Tableau 3 présente
quelques caractéristiques les plus pertinentes des différentes couches du profil (Deere D. U.,
1971). Le profil est partagé en trois couches majeures : (I) sol résiduel, (II) roche altérée et (III)
roche non altérée. Les trois couches majeures sont divisées en sous-couches. Le sol résiduel
se compose de trois sous-couches selon la classification pédologique : Horizon A (IA), horizon
B (IB) et l’horizon C (IC).
La Figure 13 illustre un profil de sol pour deux types de roches, ignées et métamorphiques
(Deere D. U., 1971). Ce modèle ne répond pas à une description appropriée dans certains cas,
du fait de l’existence des variations latérales importantes. L'horizon A de surface a été défini
comme la zone d'éluviation qui a été épuisée par un entraînement vers le bas de matières en
suspension ou solution par infiltration d'eau. Des textures sablonneuses sont souvent
développées dans l'horizon A et la partie supérieure de l'horizon A est généralement
organique.
L’horizon B (Zone IB) est la zone d’illuviation ou zone de dépôt de matières solides
transportées vers le bas de l'horizon A. L'horizon B est généralement de couleur foncée, riche
en minéraux argileux et lessivée de ses constituants solubles d'origine. L'horizon B est
tellement altéré que très peu d'indications sur la roche mère et aucune trace de la structure
originale de la masse rocheuse ne subsistent. Parfois, l'horizon B s'enrichit de silice,
d’aluminium ou de fer et peut être cimenté ou sujet à un durcissement irréversible. Du fait
notamment des variations saisonnières de teneur en eau auxquels ils sont soumis, les horizons
B varient considérablement dans leurs propriétés physiques. L’Horizon C (Zone IC) se distingue
par la préservation de la structure rocheuse d'origine, bien que le matériau ressemble plus à
de la terre qu'à de la roche. La structure du matériau comprend les joints, les fissures et les
minéraux qui ont des orientations identiques à leurs positions relatives d'origine. Les
feldspaths sont convertis en kaolinite ou autres minéraux argileux, les micas sont

36
partiellement ou totalement dégradés et altérés, et la plupart des autres minéraux présents
dans la roche mère à l'exception du quartz sont altérées.
Tableau 3: Description du profil d’altération des roches ignées et Métamorphiques (Deere D. U.,
1971)

Zone Description
Sol Résiduel Horizon IA Sol vivant, racines, matériau organique, zone de lessivage et
d’éluviation. Peut-être poreux. Textures sableuses.
Perméabilité moyenne à élever. Résistance faible à moyenne.
Horizon IB Généralement enrichi à l’argile ; accumulation de Fe, Al et Si.
Peut-être cimenté ou susceptible à un durcissement
irréversible. Aucune structure relique présente. Déposition de
matériaux solides de IA. Perméabilité et résistance faible
(élevée si cimenté).
Horizon IC Structure de la roche préservée, matériaux silteux à argileux.
Souvent micacé. La plupart des matériaux originels sauf le
quartz sont altérés (saprolite). Perméabilité moyenne.
Résistance faible à moyenne.
Sol altéré Transition IIA Transition de saprolite à une roche altérée. Très variable, de
type sol à type roche ; matrice sable moyen à gros ou silteux
et micacé ; Toute une gamme de propriétés mécaniques.
Perméabilité élevée. Contrôle de la résistance des structures
reliques. RQD : 0-50%.
Roche Roche molle à dure ; diaclases tachées à altérées ; une
partiellement certaine altération des feldspaths et des micas. Résistance
Altérée IIB plus faible, module plus faible et perméabilité plus élevée que
pour les matériaux originels. RQD 50-75%
Sol non-altéré Aucune trace de fer. Aucune altération des feldspaths ou des
micas. RQD>75%.

37
Figure 13 : Profil d’altération des roches ignées et métamorphique (Deere D. U., 1971)

Selon les bases des différentes étapes de dégradation proposé par Little A.L. (1969), la société
géologique de Londres (Fookes P. G., 1997) a classifié les couches de sol en six groupes
différents (Figure 14). Ce profil correspond aux matériaux identifiés dans la fondation du
projet Goro Nickel en Nouvelle Calédonie. Sur l’horizon I, aucun signe visible d'altération des
matériaux rocheux n’est constaté, avec éventuellement une légère décoloration sur les
surfaces de discontinuité majeures. Dans l’horizon II, il peut être constaté une légère
altération, une décoloration indiquant l'altération du matériau rocheux. Pour l’horizon III, le
moins de la moitié de la roche est décomposée ou altérée ; la roche intacte ou décolorée est
présente sous la forme d’une matrice continue ou sous la forme de blocs anguleux. L’horizon
IV se différencie de l’horizon III par une proportion supérieure à 50% de roche décomposée
ou altérée. L’horizon V est totalement altéré : tous les matériaux rocheux sont décomposés
et/ou altérés, et la structure de la roche d'origine est cependant encore en grande partie
intacte. L’horizon VI est un sol résiduel dans lequel tous les matériaux rocheux sont altérés et
constituent un sol ; la structure de la roche mère et sa texture sont détruits.
Wesley L. (2010) a proposé un système de classification de tous les sols résiduels. La
classification se base sur la composition minéralogique et la structure (la microstructure et la
macrostructure). Le Tableau 4 présente la classification de ces sols.

38
Tableau 4 : Classification pédologique des sols résiduels selon Wesley L. (2010)

Groupe Sous-groupe Exemples Moyen Commentaires des


d’identification propriétés techniques
et du comportement
Groupe A Très altéré par Inspection Grand groupe de sols
Sols sans grande a) Grandes influence des roches acides visuelle (y compris saprolite).
influence macrostructures ou Comportement
minéralogique intermédiaires, dominé par l'influence
volcanique ou des discontinuités.
sédimentaires. Essentiellement
b) Grande influence homogène. La nature
de la Complètement Inspection et le rôle des liaisons
microstructure altéré par des visuelle, primaires ou
roches évaluation de la secondaires reliées
volcaniques ou sensibilité. sont importants.
sédimentaires.
c) Petite ou non Susceptible de se
influence de la Sols formés de Peu ou pas de comporter comme
structure roches très sensibilité. des sols modérément
homogènes Apparence sur-consolidés.
uniforme
Groupe B Groupe des smectites (ex : Sols de couleur Couleur sombre Trouvé dans les zones
montmorillonite) sombre formés (Gris à noir) et une plates et basses, ayant
dans des haute plasticité. une faible résistance,
conditions de une compressibilité
drainage élevée, et des
insuffisantes. caractéristiques de
gonflement et de
retrait élevées
Groupe C a) Sous-groupe Sols altérés par Position sur le Très haute teneur en
allophane les cendres tableau de eau naturelle et
volcaniques sous plasticité, limites d’Atterberg.
les tropiques modifications Les propriétés de
humides et les irréversibles du l’ingénierie sont
climats séchage. généralement
tempérés. bonnes, bien que la
grande sensibilité
puisse compliquer les
travaux.
b) Sous-groupe Couleur
halloysite Sols dérivés de rougeâtre, Sols fins à faible plasti-
matériaux topographie bien cité et à faible activité.
volcaniques, en drainée, origine Les propriétés de l’in-
particulier volcanique. génierie sont généra-
d'argiles rouges lement bonnes
tropicales.
c) Sesquioxydes :
gibbsite, goethite, Latérites ou Granulaire ou Le comportement
hématite argiles nodulaire non varie de l'argile
latéritiques. plastique ou de limoneuse à faible
faible plasticité plasticité au gravier.
Produits finis de très
long processus de
vieillissement.

39
Figure 14 : Le profil d’altération proposé par la société Géologique de Londres (Fookes P. G., 1997)

Ces différentes classifications permettent de compléter les autres classifications utilisées pour
les sols conventionnels.
I.8 Les sols résiduels tropicaux comme matériau de remblai de barrage

Les sols résiduels tropicaux sont utilisés comme matériau de construction (routes, barrages).
Les conditions de leur mise en œuvre en géotechnique routière ont fait l’objet de travaux de
thèse (Ndiaye M., 2014 ; Mengue E.,2015) et derecommandations (CEBTP,1972, 1980, 1984).
De nombreux barrages en remblai sont aussi construit en réutilisant ce type de matériau. Ainsi
les sols résiduels ont été largement utilisés comme matériau de fondation ou de remblai d’un
barrage. Les sols résiduels ont été souvent utilisés dans les barrages homogènes apportant
une bonne résistance au cisaillement pour les pentes du corps du barrage. Ils ont été aussi
utilisés comme noyau central de barrages en remblai à cause de leurs faibles perméabilités
après compactage.
Les sols résiduels tropicaux peuvent être utilisés comme matériau alternatif pour la
construction des barrages. Pour les barrages avec des sols résiduels tropicaux, les exigences
de compactions sont modifiées. Généralement, la densité sèche maximum et la teneur en eau
optimum sont déterminés par les essais au laboratoire, des essais Proctor ou des essais
Proctor modifié avec une atteinte d’un certain degré de compaction. Cependant, les
conditions climatiques rencontrées dans les régions où se trouvent des sols résiduels
présentent des complications pour appliquer ces conditions de compactage. Les précipitations
dans les régions tropicales conduisent à des teneurs en eau au-delà de l’optimum pour les sols
disponibles. En plus de ces inconvénients, des saisons sèches courtes et des pluies intenses

40
imposent la réduction de cycle de placement des matériaux de remblai. Avec de telles
conditions, les méthodes de construction doivent être ajustés (CIGB ICOLD, 2017).
Pour le cas des barrages de Colombie construit sur l’Antioqueno Batholith, les matériaux
disponibles avaient une teneur en eau au-dessus de l’optimum entre 2 à 8% (Villegas F., 1984),
(Figure 15). Pour pouvoir utiliser des matériaux sans traitement préalable, l’énergie de
compactage a été ajustée suivant la teneur en eau mesurée sur le terrain.

Figure 15 : teneur en eau supérieure à Optimum pour les barrages de Batholith Several Anti queno

Pour ces mêmes barrages, une adaptation de phasage a été réalisée pour limiter le
développement des surpressions interstitielles. Le barrage a été construit en alternant les
plots tout en maintenant un montage uniforme du remblai.
La teneur en eau de compaction peut impacter la perméabilité du remblai, la résistance, les
pressions interstitielles et la compressibilité du matériau. Pour l’état sec, la résistance est plus
élevée parce que les pressions interstitielles (succion) sont plus faibles et que le contact inter-
particulaire est plus important. Néanmoins, la perméabilité est plus élevée du coté sec de
l’optimum. Le tassement est plus élevé du coté sec puisque les pressions interstitielles sont
plus basses. Toutefois, les tassements du coté humide de l’optimum ont tendance à produire
moins de fissures, du fait d’un comportement plus compressible du matériau. Pour compacter
un noyau, on préfère généralement le compactage du côté humide car l’objectif principal est
d’obtenir une perméabilité faible. On adapte l’épaisseur des couches, l’énergie de compactage
et la teneur en eau de manière à éviter l’augmentation des pressions interstitielles. Pour
chaque projet, les propriétés de compactage doivent être évaluées sur la base d’essais au
laboratoire et de plots d’essais en début de chantier. Liusheng X. (1985) cité par CIGB ICOLD
(2017) a inscrit que la raison essentielle du comportement défaillant de certains barrages en
latérite construits dans les provinces du sud de Chine, est en rapport avec un mauvais
compactage. Le mauvais compactage des remblais conduit à la formation de conduits
d’érosion.
Liusheng (1985) cité par CIGB ICOLD (2017) conseille le critère de contrôle de compactage
alternatif, résumé dans le tableau ci-dessous :

41
Tableau 5 : Critère de contrôle de compactage pour les remblais en latérite Recommandé par Liushing
X., 1985

Taille de barrage Remblai Degrés de


compactage

Grand et moyen Homogène 0,95


Noyau central ou en pente 0,97

Petit Homogène 0,92

Noyau central ou en pente 0,95

Pour mener à bien la construction de barrages en remblais avec les sols résiduels, un
programme d’instrumentation est fondamental afin de surveiller leurs performances. Les
pressions interstitielles devraient être contrôlées de près lors de la construction à l’aide de
des cellules de pression interstitielle. En fonction du contexte géotechnique, cette surveillance
peut être étendue aux fondations du barrage.
I.9 Conclusion
Ce chapitre bibliographique a permis de présenter la complexité des sols résiduels tropicaux.
La nature de la roche mère et l’intensité du processus d’altération sont les paramètres
importants qui influent sur nature et l’évolution des sols résiduels tropicaux. Ces sols résiduels
sont différents des sols transportés, du fait de leurs hétérogénéités aussi bien verticales
qu’horizontales ainsi que de leurs compositions en argiles spéciales (Halloysite et Allophane).
Ces argiles rendent la caractérisation du comportement mécanique difficile du fait de leur
sensibilité au séchage, à la durée de séchage et au remaniement. Lors des essais in situ ou en
laboratoire, les méthodes conventionnelles d'analyse et d'échantillonnage des sols
sédimentaires ne sont pas toujours directement transposables aux sols résiduels. Ce chapitre
a présenté quelques adaptations aux essais conventionnels pour tenir compte du
comportement spécifique des sols résiduels, qui seront utiles pour l’étude expérimentale
conduite dans la thèse.
Pour le cas des sols résiduels tropicaux, les classifications classiques tels que USCS, AASHTO
ne sont pas suffisantes. Plusieurs auteurs ont proposé des classifications adaptées pour tenir
compte des spécificités propres aux sols résiduels. Ces méthodes ne sont pas basées sur des
critères quantitatifs. Elles viennent en complément des classifications usuelles.
Finalement, la prise en compte des spécificités des sols résiduels permet leur utilisation
comme matériau de remblai sous réserve de réaliser une étude approfondie de leurs
propriétés mécaniques.

42
Chapitre II : Comportement mécanique des sols fins sous sollicitations
monotones et cycliques
Les sols résiduels, caractérisés par un haut degré d’altération, entrent dans la catégorie des
sols fins. En particulier, comme nous l’avons vu au chapitre précédemment les sols résiduels
tropicaux étudiés ont une fraction argileuse importante. Pour cette raison, dans notre analyse
bibliographique, nous ferons principalement appel à la littérature relative à l’étude des sols
fins argileux.
Ce chapitre présente un état des connaissances du comportement mécanique des argiles sous
sollicitations monotones et cycliques. La première partie présente le comportement hydo-
mécanique des argiles sous un chargement monotone avec l’influence de certains facteurs
comme la vitesse de chargement, la température et l’anisotropie. La deuxième partie est divi-
sée en 3 sous-parties. La première sous-partie traite sur le comportement sous sollicitations
cycliques des sols argileux. La deuxième sous-partie résume les différents essais au laboratoire
permettant de déterminer les paramètres cycliques du sol. La troisième sous-partie traite de
l’impact des facteurs influençant les propriétés cycliques du sol, et récapitule les différentes
équations empiriques proposées dans la littérature.
II.1 Compressibilité et perméabilité
II.1.1 Essai de perméabilité
La perméabilité des sols résiduels est affectée par les variations de la granulométrie, de
l’indice des vides, de la minéralogie, du degré de fissuration et des caractéristiques des
fissures. Garga V. (1997) a expliqué que la perméabilité de certains sols résiduels est fortement
contrôlée par la structure originelle de la roche mère où l'écoulement a lieu le long des joints,
des veines de quartz, des trous de termites et d'autres bio-canaux. La perméabilité varie
également en fonction de la profondeur, les sols plus altérés proches de la surface (Latérites)
ayant une perméabilité faible alors que les sols moins altérés (saprolites) présentent des
perméabilités moyennes à fortes. Malgré la réalisation de tests de perméabilité en
laboratoire, des tests in situ sont plus susceptibles de représenter l'état réel du sol résiduel
(Brand H.B. & Philipson E.W., 1985). Les mesures de perméabilité in situ intègreront l’effet de
la fissuration, des chemins de circulation d’eau préférentiels qui ne peuvent pas être identifiés
par des tests en laboratoire. Un test de perméabilité en laboratoire peut être effectué sur un
sol résiduels compacté et des sols résiduels à structure uniforme (généralement les plus
altérés). Un avantage de l'utilisation d'un test de laboratoire est l'indication de la variation du
coefficient de perméabilité avec les changements de contrainte effective. Les résultats
obtenus à partir du test peuvent être utilisés dans les conceptions et dans les terrassements.
Villegas F. (1984) a trouvé des coefficients de perméabilité après compactage dans la marge
10-7 à 10-8 m/s pour les matériaux de remblai des barrages de Toneras et Miraflores. Ces
matériaux sont principalement des silts, des sables silteux et des silts sableux. L’horizon IB
d’après la classification de Deere D. (1971) a donné une perméabilité de 10-7 m/s, et l’horizon
IC a donnée 10-6 m/s.
D’après Villegas F. (1984), la perméabilité des saprolites n’était pas beaucoup plus élevée que
celle de l’horizon latéritique, parce que les espaces entre les gros blocs de roche étaient
entièrement remplis par une matrice de matériaux altérés, composée de sable et de silt qui
limitaient l’écoulement de l’eau.

43
II.1.2 Essai œdométrique
De nombreuses méthodes ont été utilisées pour déterminer la compressibilité des sols
résiduels. Les méthodes de laboratoire sont fondées sur les tests de compression
œdométrique et de consolidation triaxiale.
La plupart des sols résiduels se comportent comme s'ils étaient sur-consolidés dans une
certaine mesure (Blight G.E. & Leong E.C., 2017). Leur compressibilité est relativement faible
aux faibles niveaux des contraintes. Une fois qu'un seuil decontrainte (équivalent à une
contrainte de pré-consolidation) est dépassé, la compressibilité du matériau augmente. Une
discontinuité sera observée dans le comportement contrainte-déformation. Dans certain cas,
lorsque la limite est dépassée, la structure peut s’effondrer brutalement (Fookes P. G., 1997).
La contrainte de pré-consolidation équivalente peut être vue comme une caractéristique de
l’existence de ponts solides et/ou liquides inter-agrégats. Une fois cette limite dépassée, les
liaisons vont être brisées. Ces liaisons peuvent être aussi brisées lors de l’humidification du sol
(diminution de la succion) (Barksdale R.D., 1982). Le comportement d’effondrement est plus
connu dans les sols latéritiques du fait leurs altération. Pour les saprolites, cette
caractéristique n’est pas souvent présente. Un soulèvement des sols résiduels peut aussi se
produire généralement dans les zones semi-arides. Ce phénomène est souvent présent dans
les sols qui contiennent la smectite qui ont tendance à gonfler lorsque l’humidité augmente.
II.2 Comportement des sols résiduels sous chargement monotone
Toutes les ruptures dans la masse du sol sont des ruptures de cisaillement, traduisant le fait
que le sol résiste pas aux contraintes de traction et que la compression entraîne un
cisaillement. La résistance au cisaillement d'un sol est sa résistance maximale au cisaillement
généralement exprimée sous forme de contrainte. La relation contrainte-déformation dans le
sol est généralement non linéaire.
La sélection des paramètres de résistance appropriés et la prédiction de la déformation et de
la rupture sont des étapes importantes dans la conception des fondations et de la stabilité des
pente dans les sols résiduels. Dans les pays où les sols résiduels sont répandus, la pratique des
tests de résistance, à la fois en laboratoire et sur le terrain, suit principalement des procédures
standard, en utilisant des essais triaxiaux, des essais à la boîte de cisaillement.
Une connaissance de la genèse des sols résiduels et des facteurs affectant leur résistance au
cisaillement permettra aux ingénieurs dans la conception d'apprécier les particularités de ces
matériaux dans leur réponse à la déformation et au cisaillement, et facilitera ainsi le choix des
valeurs les plus adaptées au moment de la conception.
II.2.1 Résistance au cisaillement
Il y a deux composantes de la résistance au cisaillement du sol : la cohésion et l’angle de
frottement. Les essais triaxiaux jouent un rôle important dans les programmes d'essais
géotechniques mais ils sont largement utilisés sur les sols sédimentaires traditionnels dans les
climats tempérés. Dans certains cas, les tests triaxiaux de routine exigent que l'échantillon
soit complètement saturé pour présenter une condition saturée, mais cela est plutôt
controversé pour les sols résiduels.
Ainsi, la procédure standard consistant à imposer une saturation à des matériaux non saturés
semble difficile à justifier sur la base de la modélisation des conditions du site selon Brand H.

44
(1985). Cependant Blight G. (2017) indique que la condition de saturation peut être appliquée
compte tenu du fait que dans certaines conditions météorologiques, la nappe phréatique peut
s'élever, et que l’état de saturation représente donc la condition la moins favorable pour le
sol résiduel.
La résistance au cisaillement des sols saprolitiques est différente de la résistance au
cisaillement des sols latéritiques. Les sols saprolitiques se comportent plus comme une roche
du fait de la persistance partielle de la structure de la roche mère.
II.2.2 Facteurs influençant la résistance au cisaillement
Ci-dessous, nous présentons les facteurs les plus pertinents influençant la résistance au
cisaillement des sols résiduels.
a- L’historique des contraintes
Les sols résiduels sont formés au cours de leur histoire par les processus d'altération, les
particules évoluant par des processus chimiques. L'altération est principalement un processus
d'affaiblissement, mais peut inclure un déchargement par érosion. Elle peut également
provoquer un certain déchargement vertical et latéral en raison de la perte de matière
minérale des vides se formant dans la roche altérée. Ceci implique une modification
progressive des contraintes in situ, qui modifie l'effet des contraintes antérieures sur la
structure du matériau s'altérant progressivement. Il est donc raisonnable de considérer la
structure actuelle des sols résiduels comme étant en équilibre associé à leur état de contrainte
actuel. L'effet des contraintes passées auxquelles ils ont été soumis au cours de leur formation
sera généralement faible, mais peut avoir affecté leur structure (Brenner R.P., 1997).
b- La cémentation
La cohésion d’un sol peut être le résultat de liaisons physico-chimiques entre particules fines.
La liaison entre particules peut se développée par l’intermédiaire du processus cémentation,
mise en solution et re-précipitation d'agents de cimentation et altération chimique des
minéraux (Brenner R.P., 1997). La force de liaison inter-particules dépend fortement de la
teneur en minéraux et de leur degré d'altération. La liaison inter-particules peut être détruite
par des perturbations pendant l'échantillonnage et la manipulation, la préparation des
échantillons et le cisaillement pendant les essais de résistance. Par conséquent, la
manipulation et la préparation des échantillons doivent être effectuées avec le plus grand
soin, si l'on veut obtenir des résultats de qualité.
La Figure 16 illustre comment la résistance et donc les liaisons dans un sol résiduel sont
progressivement affaiblies au fur et à mesure de l'altération, caractérisée par la réduction de
la densité apparente. La résistance au cisaillement de la roche faiblement altérée (ρ > 2000
kg/m3) est élevée (Cuu>400kPa). La résistance au cisaillement de la roche fortement altérée (ρ
< 1900 kg/m3) est relativement faible (Cuu<200kPa). Non seulement il existe une corrélation
forte entre densité du sol et résistance au cisaillement, mais cette relation est fortement non
linéaire et semble caractérisée par un seuil d’altération.

45
Figure 16 : Relation entre la résistance au cisaillement non consolidé-non drainé sous contrainte de
surcharge et la masse volumique apparente pour des spécimens saturés de sol résiduel d'andésite
(Blight G.E. & Leong E.C., 2017)

Le remaniement d'un échantillon de sol résiduel produit un sol « déstructuré » dans lequel la
plupart des liaisons ont été détruites, et le plus souvent de manière irréversible. La
régénération des liaisons rompues dépend de leur nature et peut prendre de quelques
semaines à des millénaires, c'est-à-dire au-delà de la durée de vie des travaux d'ingénierie
(Blight G.E. & Leong E.C., 2017).
c- Les discontinuités
Comme mentionné en haut, les sols saprolitiques se comportent plus comme une roche du
fait de la présence de la texture et du fait de la structure de la roche mère. Dans des roches,
une discontinuité représente un plan de faiblesse à travers laquelle le matériau rocheux est
structurellement discontinu (Bell F. G., 1983). Les discontinuités les plus courantes sont les
joints et les plans de stratification. D'autres discontinuités importantes sont les plans de
clivage et schistosité, les fissures et les failles.
Après la décomposition de la roche mère pour former un sol, les caractéristiques de
discontinuités existeront également dans le sol résiduel. Ces discontinuités reliques sont très
difficiles à identifier, et les échantillons de test se cisailleront généralement le long de ces
plans de faiblesse (Brenner R.P., 1997). Les angles de résistance au cisaillement sur ces plans
faibles peuvent être de l'ordre de ϕ=15–20° (Fookes P. G., 1997).
d- L’anisotropie
Dans les sols résiduels tropicaux, en particulier pour les sols dérivés de roches
métamorphiques où le mica est présent, le comportement anisotrope est généralement
influencé principalement par le tissu de la roche mère, mais aussi la contrainte in situ qui peut
également jouer un rôle important (Brenner R.P., 1997). En effet, la réponse mécanique du

46
sol dépend de la direction de la sollicitation relativement à l’orientation préférentielle des
contacts, c’est-à-dire à l’anisotropie. Les minéraux d'argiles lamellaires dans une roche altérée
peuvent s'orienter pendant le processus de cisaillement, ce qui conduit à une surface de
cisaillement polie. Ces surfaces polies peuvent se développer in situ, par des déformations
accompagnant la genèse du sol, mais aussi par gonflement et rétrécissement. L'anisotropie de
contrainte du sol résiduel tropical peut varier d'un échantillon à un autre échantillon en raison
du caractère aléatoire des processus ci-dessus et de l'anisotropie des tissus des sols résiduels
tropicaux (Brenner R.P., 1997).
Le Tableau 6 représente les paramètres de résistance au cisaillement pour les sols résiduels
en direction perpendiculaire et parallèle pour différents types de matériaux (CIGB ICOLD,
2017). D’après ces observations, le cisaillement dans le même sens de la stratification
engendre des paramètres de cisaillement plus faibles. Les sols submergés sont moins
résistants à cause de la suppression de la succion.
Tableau 6 : Paramètres de résistance des sols résiduels pour des essais effectué en direction perpendi-
culaire et parallèle aux différents types de matériaux.
Matériaux Macrostructure Parallèle Perpendiculaire Remarques
Sol saprolitique issu d’un Stratifié C=20 kPa C=20 kPa Partiellement saturé
quartzite ferrifère
(Sableux silteux) Φ=37° Φ=37°
Sol saprolitique issu d’un Schisteux C=40 kPa C=45 kPa Partiellement saturé
quartzite micacé
(Sableux silteux) Φ=22° Φ=27°
Sol saprolitique issu d’un En couches C=40 kPa C=52 kPa Partiellement saturé
gneiss migmatitique
Φ=20° Φ=23°
Sol saprolitique issu d’un En couches C=30 kPa C=49 kPa Submergé
gneiss migmatitique
Φ=21° Φ=22°

e- La saturation partielle
Dans les régions tropiques, en raison des conditions climatiques et de la végétation dense,
l'évapotranspiration dépasse souvent l'infiltration et les nappes phréatiques sont souvent
basses, créant une couche supérieure non saturée. Une telle condition produit une cohésion
apparente résultant des effets capillaires. Les effets capillaires résultent de la tension
superficielle des films d'eau qui crée une pression interstitielle négative, parfois connue sous
le nom succion. La succion est une pression hydrostatique ou isotrope avec une amplitude
égale dans toutes les directions (Fredlund D.G., 1993). Cette pression d'eau interstitielle
négative produit une contrainte effective plus élevée, ce qui signifie que la contrainte effective
devient supérieure à la contrainte totale (Brenner R.P., 1997).
Une pression interstitielle positive existe lorsque l'eau remplit tout l’espace poral entre les
particules poussant les particules unes des autres. Pendant les essais de résistance au
cisaillement en laboratoire, les liaisons des particules peuvent être partiellement détruites
lors de la saturation et de l'application de contraintes de confinement.

47
f- La minéralogie
La résistance au cisaillement est influencée selon l’argile constituant le sol. Les sols contenant
les smectites sont les plus complexes. Les minéraux sont sous forme de plaques présentant
de faibles angles de frottement. Cette situation est identifiée du fait la présence de surfaces
de glissement.
Fookes P. et al (1997) ont enregistré des angles de frottement spécifiques (internes et
résiduels) pour les sols résiduels constituant des minéraux argileux résiduels (Tableau 7).
Tableau 7 : Angle de frottement selon la minéralogie des argiles

Minéraux argileux Φ’ (°) Φ’R (°)


Smectites 15-20 5-11
Kaolinites 22-30 12-18
Allophane 30-40 30-40
Halloysite 25-35 35-35

Les facteurs cités ci-dessous influencent la résistance aux cisaillements des sols résiduels. Dans
le Tableau 8 une comparaison de l’impact de ces facteurs entre les sols résiduels et les sols
transportés est présentée (Blight G.E. & Leong E.C., 2017).
Tableau 8 : Comparaison des facteurs impactant la résistance aux cisaillements entre les sols résiduels
tropicaux et les sols transportés.
Facteur influant la ré- Effets sur les sols résiduels Effets sur les sols transportés
sistance au cisaillement

L’historique des Très importante, comportement différent entre


Généralement pas important
contraintes sol normalement consolidé et sur-consolidé

La liaison entre les Peut être un élément Habituellement uniforme ; peu de grains faibles
particules important de la résistance car les particules faibles sont décomposées en
principalement parce que les particules plus petites et plus fortes pendant le
liaisons résiduelles et/ou la transport.
cimentation peuvent
provoquer une interception de
la cohésion et entraîner une
limite d'élasticité qui peut être
détruite par une perturbation
Anisotropie Généralement dérivé d'une Dérivé du dépôt et de l'histoire des contraintes
structure rocheuse relique, par du sol, p. ex. litière, couches d'argile faibles, etc.
exemple, des structures de
litage ou d'écoulement.

48
II.3 Comportement des argiles sous chargement cyclique
L'analyse dynamique des structures géotechniques nécessite une étude approfondie des
paramètres intervenants lors des sollicitations dynamiques. La résolution de ces problèmes
nécessite la description du comportement des sols sous chargements cycliques. Les propriétés
qui doivent généralement être caractérisées sont le module de cisaillement (G) et le rapport
d’amortissement du matériau (D) (Figure 17) (Darendeli M., 2001 ; Phillips C., 2009 ; Barni S.,
2013). Ces paramètres constituent des données d’entrée importantes pour la modélisation ou
le calage des lois de comportement utilisées pour résoudre les problèmes d'ingénierie tels que
les études de comportement sismique, les analyses vibratoires de pieux, ou les analyses
sismiques de barrages en terre (Allani M., 2013). Cette partie a donc pour objectif de présenter
une revue bibliographique sur le comportement des argiles et des sols résiduels sous
sollicitations cycliques.

Figure 17 : Les propriétés dynamique du sol en géotechnique

Le module de cisaillement, G, caractérise la rigidité au cisaillement du sol. Ce module est un


module de déformation sécant du sol. Il est défini comme la pente de la courbe reliant la
contrainte de cisaillement (τ) et la déformation de cisaillement (γ). Ce paramètre est différent
du module tangent qui représente la pente de la tangente de la courbe reliant la contrainte
axiale et la déformation axiale. Dans cette partie, nous parlerons du module de cisaillement
sécant.
En raison de la nature non linéaire de la courbe contrainte-déformation des sols, le module de
cisaillement des sols évolue avec l'amplitude de déformation. Le chemin contrainte-
déformation illustré sur la Figure 18 est appelé boucle d'hystérésis. Le taux d'amortissement
du matériau, D, est une mesure du rapport entre l’énergie dissipée dans la boucle et l’énergie
élastique maximale atteinte au cours du cycle donné (Figure 18). L'énergie dissipée sur un
cycle de chargement est représentée par la zone grise dans la boucle d'hystérésis (AL) et le
maximum l'énergie de déformation retenue est représentée par l'aire triangulaire (AT) qui est
calculée en utilisant la contrainte de cisaillement maximale et la déformation maximale. Le
rapport d'amortissement du matériau est le résultat de la dissipation par frottement entre les
particules du sol et par viscosité du fluide interstitiel. Il dépend donc du champ de contrainte,

49
de la distribution des contacts et du taux de déformation. L’amortissement se manifeste par
la non-linéarité de la relation contrainte-déformation dans les sols.

Figure 18 : Estimation du module de cisaillement et du rapport de l’amortissement

Dans ce qui suit sont présentés brièvement quelques procédés d’essais de laboratoire. Ainsi
les facteurs influençant le comportement cyclique de sol, et des formules empiriques utilisées
pour la détermination des paramètres cycliques d’un sol sont également présentés.
Différents problèmes en géotechnique requièrent la connaissance des propriétés cycliques du
sol pour dimensionner des ouvrages. Ces problèmes sont illustrés dans la Figure 19 pour
différents niveaux de déformations. Chaque problème doit être mis en rapport avec les
déformations qui apparaissent lors de la réalisation ou au cours de la vie des ouvrages.
A travers un certain nombre de techniques d’essais en laboratoire et d’essais in situ, les
propriétés mécaniques de déformabilité et de résistance des géomatériaux peuvent être
déterminées. Chaque essai dispose d’un champ d’application lié aux déformations qu’il
génère. Sur la Figure 19, les flèches pleines correspondent au niveau généralement considéré
des déformations mises en jeu lors de l’exécution de différents travaux. Cependant, plusieurs
chercheurs (Burland J.B., 1989 ; Jardine R., 1994 ; Tastsuoka F., 1995 ; Koseki J., 2001) citent
différents cas, tirés de leur expérience pratique, où des domaines de déformations plus faibles
ont été observées (flèches en pointillés).

50
Figure 19 : Domaines d'utilisation des différents essais pour la détermination des modules de
déformation. Transcrit par (Reiffsteck P., 2002)

La relation entre le module de cisaillement et l'amplitude de déformation de cisaillement est


généralement caractérisée par une courbe de réduction de module normalisée comme le
montre la Figure 20.
Seuil de déformation élastique : aux très petites déformations, γ <0,001 %, les sols présentent
un comportement élastique linéaire (Darendeli M., 2001). D’après Darendeli M. (2001),
l’amplitude de déformation à laquelle le module de cisaillement diminue à 98 % de sa valeur
d'origine est communément appelée le seuil de déformation élastique et est notée par γ te. Il
est aussi appelé seuil de non-linéarité par Vucetic M. (1991) et Ishibashi I. (1996).
Seuil de déformation plastique : au-dessus de la déformation du seuil élastique, les sols se
comportent de manière non linéaire mais toujours élastique. En d'autres termes, la relation
contrainte-déformation n’est pas linéaire, mais les déformations sont récupérables au
déchargement. L'amplitude de déformation à laquelle les déformations deviennent
irréversibles est appelée seuil de déformation cyclique (ou plastique) et est noté γtc ou γth
selon les auteurs. Ce seuil est aussi appelé seuil de dégradation par Vucetic M. (1991) et
Ishibashi I. (1996). Pour cette déformation, le rapport G/Gmax est de l’ordre de 0,6 à 0,8
(Vucetic M., 1994 ; Darendeli M., 2001). Au-dessus du seuil de déformation cyclique, les sols
peuvent changer de volume à mesure qu'ils sont sollicités en cisaillement. En condition non
drainée, cela se traduit par une augmentation de la pression interstitielle et donc une
diminution de la contrainte effective moyenne.
La non-linéarité de la relation contrainte-déformation entraîne une augmentation de
dissipation d'énergie et donc une augmentation du taux d'amortissement du matériau, D, avec
amplitude de déformation croissante. Le rapport d'amortissement du matériau à de faibles
déformations est noté Dmin. En raison de la relation contrainte-déformation non linéaire, une
augmentation du taux d'amortissement du matériau est observée.

51
Les sols présentent un comportement différent lorsqu'ils sont cisaillés selon la densité de
l’échantillon. Les sols meubles et saturés ont tendance à se contracter et/ou à développer des
pressions interstitielles positives alors que les sols denses ont tendance à se dilater et/ou à
développer des pressions interstitielles négatives. Une modification de la pression
interstitielle entraîne une modification de la contrainte effective et les courbes de réduction
de module de cisaillement normalisée et d'amortissement du matériau se déplacent à chaque
cycle de chargement et de déchargement, comme le montre la Figure 20.

Figure 20 : a) Evolution du module de cisaillement normalisé en fonction de la distorsion. b) Evolution


du rapport d’amortissement en fonction de la distorsion (Darendeli M., 2001).

Le seuil de déformation de cisaillement nécessaire pour induire un changement de volume


dans le sol ou la génération de pression d'eau interstitielle a également été étudié par
plusieurs auteurs (Silver M.L., 1971 ; Stoll R.D., 1977 ; Tabata K., 2010).
Dans l’étude de Koji I. (2018), un examen détaillé du seuil de déformation de cisaillement pour
la génération de pression interstitielle dans des échantillons d'argile a été réalisé en utilisant
les résultats d'essais de cisaillement cyclique par torsion sur 49 éprouvettes cylindriques
creuses. Il a été déterminé que le seuil de déformation de cisaillement cyclique pour la
génération de pression interstitielle dépendait de la contrainte de consolidation effective et
de l'indice de plasticité (IP). Ces seuils de déformations cycliques pour les pressions
interstitielles de l’argile étaient supérieurs à ceux du sable propre. L’augmentation de la
pression interstitielle a été observée lorsque la rigidité a été réduite à environ 80% de sa valeur
initiale.

52
Figure 21 : Seuil de déformation cyclique (%) au-delà duquel l’augmentation de la pression
interstitielle est observée (Koji I. , 2018)

Pour des sols résiduels (sols saprolitiques colombiens), Pineda J. (2014) a montré que le seuil
de déformation plastique était identique pour tous les échantillons de sol résiduels, quelle que
soit la profondeur d'échantillonnage ou la pression de confinement, γ th=0,02 % pour les sols
résiduels et γth=0,01 % pour les sols saprolitiques. Des valeurs similaires (γth=0,02 %) ont été
obtenues par Borden R. (1996) et par Hoyos L. (1999). Le seuil de la déformation de
cisaillement pour les sols résiduels est légèrement supérieur à celle des sols saprolitiques,
parce que le sol résiduel est un matériau plus altéré, et qu’il existe donc une présence de
sesquioxydes agissant comme liaisons inter agrégats dans sa microstructure. Ces liens, issus
de la présence accrue de minéraux tels que la goethite et la gibbsite au sein du sol résiduel,
augmentent l’intervalle de déformation élastique. Ainsi, une contrainte de cisaillement plus
élevée est nécessaire pour produire une diminution notable de la rigidité du sol (module de
cisaillement).
II.4 Etude du comportement cyclique du sol selon des essais de laboratoire
Afin de reproduire de manière plus réaliste la nature complexe des états de contrainte qui
existent en réalité (tels que la rotation des axes principaux etc..), des essais en laboratoire se
sont diversifiés et sont devenus très variés au cours des dernières décennies.
Pour étudier le comportement cyclique des sols sur toute la gamme de déformation, la plupart
des auteurs utilisent des essais à la colonne résonante (CR) et des essais triaxiaux cycliques
(TX). Bien qu’il existe d’autres essais (Bender élément, cisaillement simple direct), ce sont les
essais les plus répondus dans les laboratoires de géomécanique et qui sont réputés très fiables
(Gu X.Q, 2011).
II.4.1 Essai à la Colonne résonante
L’essai à la colonne résonnante est le test de laboratoire le plus utilisé pour déterminer les
propriétés dynamiques d’un sol à des petites déformations. Ces paramètres sont caractérisés
pour des très faibles déformations (10-6 à 5,10-3) (Semblat P., 2009). Dans la méthode de la
colonne résonante, un échantillon de sol cylindrique est attaché au fond et dynamiquement

53
excité à son sommet. La force de torsion exploitée au sommet est produite à l'aide d'un
moteur électrique qui se compose de quatre bobines d'entraînement encerclant quatre
aimants fixés à une plaque d'entraînement. La fréquence générée peut aller jusqu'à 300 Hz.
Le mode fondamental de la vibration se trouve à travers l'amplitude maximale du mouvement.
Par la suite, la fréquence de résonance, la vitesse de l'onde de cisaillement, puis le module de
cisaillement seront calculés en utilisant la théorie de l’élasticité. L'amortissement du matériau
peut être calculé selon deux méthodes : la bande passante à mi-puissance ou une
décroissance des vibrations libres. L'essai est considéré comme non destructif tant que γ<γth
(i.e. il n’y a pas de génération de pression interstitielle), ce qui permet de réaliser sur la même
éprouvette plusieurs essais (ASTM D4015 –92, 2000).
Toutefois il faut souligner le fait que les déformations obtenues dans l'éprouvette sont des
déformations moyennes parce que la distorsion de l'éprouvette cylindrique varie entre zéro
au niveau de l'axe de l'échantillon et un maximum obtenu au bord extérieur. Le principe et le
mode opératoire de la colonne résonnante sont détaillés dans le chapitre 3.
II.4.2 Essai au Triaxial cyclique
Le test triaxial cyclique est le test le plus couramment utilisé pour mesurer les propriétés
cycliques du sol à des niveaux de déformation moyens à élevés. Dans l'essai triaxial, une
éprouvette cylindrique est placée entre les plateaux de chargement supérieur et inférieur et
entourée d'une fine membrane en caoutchouc (0.3 mm). L'éprouvette passe par les stades de
saturation et consolidation puis est soumise à un chargement cyclique. Les cycles de
chargement peuvent être contrôlés en contrainte (ASTM D3999-91, 2003), ou en déformation
(ASTM D5311, 2011).
Les contraintes et déformations mesurées lors de l'essai triaxial cyclique sont utilisées pour
calculer le module de cisaillement (G) et le rapport d'amortissement (D) sur des moyennes et
grandes déformations (en général de 10- 4 à 100). Les incertitudes relatives à la mise en place
de l’échantillon limitent généralement la représentativité des mesures aux déformations
inférieures à 0,01 %. Le principe et le mode opératoire du triaxial sont discutés dans le
chapitre 3.
II.5 Evolution des paramètres cycliques d’un sol
Les propriétés dynamiques du sol sont affectées par un certain nombre de paramètres qui ont
des niveaux d'importance variables. Ces paramètres peuvent être divisés en deux groupes : 1)
les paramètres relatifs aux conditions de chargement statiques et dynamiques, et 2) les
paramètres liés au type de matériau. Cette partie fait référence à la réponse dynamique du
sol pour des amplitudes de déformation de cisaillement auxquels le module de cisaillement et
le rapport d'amortissement sont caractérisés par une réponse non linéaire.
II.5.1 Module de cisaillement à petites déformations (Gmax)
Cette section fait référence à la réponse dynamique du sol pour des amplitudes de
déformation de cisaillement inférieures à 10−4, où le module de cisaillement est constant.
a- Effet de la contrainte de confinement effective
L'effet de la pression de confinement effective, p’, sur les propriétés dynamiques du sol à
petites déformations a été étudié par de nombreux chercheurs (Hardin B., 1978 ; Hardin B. ,

54
1972 ; Stokoe K., 1994 ; Stokoe K., 1999). Un exemple d’étude de l’influence de la contrainte
effective moyenne sur Gmax sur de l’argile sableuse avec e0=0.61, IP=10 et OCR=1 est présenté
sur la Figure 22 (Darendeli .M.B., 1997). Le module de cisaillement à petites déformations,
Gmax, augmente avec l'augmentation de la contrainte effective moyenne.

Figure 22: L’évolution de Gmax en fonction de σ’c (Darendeli M.B. and Stokoe K.H., 1997)

b- Effet de l’indice des vides, du taux de surconsolidation (OCR) et de l’indice de


plasticité
Shivaprakash B. (2017) a étudié l’influence de la plasticité sur différents types de sable
argileux. Il démontré que l’augmentation de l’indice de plasticité diminue le module de
cisaillement maximum des sols (Figure 23).

Figure 23: Effet de l’indice de plasticité sur le module de cisaillement maximal (Shivaprakash B. G,
2017)

Hardin B. (1978) a émis l'hypothèse que le module de cisaillement maximal Gmax d'une argile
est dépendant des contraintes appliquées, de l'indice des vides ainsi que du rapport de
surconsolidation (OCR). Il a été cependant démontré que, dans le cas de matériaux
homogènes et isotropes, l'effet du rapport de surconsolidation est pris en compte à travers
l'indice des vides via la relation introduite par la courbe de consolidation.

55
Figure 24: Effet de l’indice des vides sur le module de cisaillement maximal (Hardin B. O., 1978)

c- Effet de la fréquence du chargement cyclique


Hardin B. (1972) a observé que la fréquence de chargement (également appelée fréquence
d'excitation) avait peu d’influence sur les mesures du module de cisaillement à petites
déformations. Une étude plus récente (Stokoe K. H., 1999) confirme les observations de
Hardin B. (1972) et fournit les tendances quantitatives suivantes (voir Figure 25) : l'effet de la
fréquence de chargement sur Gmax peut être facilement comparé lorsque les données
collectées sur une plage de fréquences sont normalisées avec la valeur mesurée à 1 Hz. Pour
les fréquences d'excitation passant de 1 à environ 100 Hz, Gmax augmente avec l’augmentation
de cette fréquence ainsi que sur l’effet d’augmentation de l’IP. Le rapport d'amortissement
du matériau à faible déformation est plus sensible à la fréquence que le module de
cisaillement à faible déformation.

Figure 25: Effet général de la fréquence d'excitation sur le module de cisaillement à des petites
déformations, Gmax et Rapport d'amortissement à les petites déformations Dmin (Stokoe K. H., 1999)

56
d- Cas particulier des sols résiduels
Au cours des dernières décennies, les propriétés dynamiques des sols d'origine sédimentaire,
comme les argiles, les sables et autres matériaux intermédiaires, ont été étudiées en
laboratoire et avec des essais in situ (Richard F., 1970 ; Lo Presti D., 1997).
Pineda et al. (2014) ont mené des investigations expérimentales sur la réponse dynamique
des sols résiduels issus de l’altération d'une roche granodiorite située dans une zone
montagneuse de Colombie. La caractérisation expérimentale du comportement du sol
résiduel consistait à réaliser des tests à la colonne résonnante. À l'aide d'observations en
microscopie électronique et tests de porosimétrie par intrusion de mercure, ils ont étudié le
lien entre le degré d'altération et la microstructure du sol.
La réponse dynamique de deux matériaux altérés (sol résiduel et saprolitique) avec des
microstructures et des intensités d'altération différentes a été étudié en laboratoire. La
différence de texture et de composition a été identifiée comme le facteur le plus pertinent
contrôlant la rigidité des matériaux pour des petites à moyennes contraintes de consolidation.
Cependant il n’y a pas d’éléments permettant de considérer que les sols résiduels remaniés
aient un comportement très différent des sols conventionnels pour ce qui est de Gmax.
Le sol résiduel, qui contient des minéraux secondaires tels que la goethite, la gibbsite et
d'autres sesquioxydes, forment des ponts relativement rigides dans le squelette du sol. Dans
les sols saprolitiques moins altérés, des minéraux secondaires comme la kaolinite coexistent
avec des minéraux primaires comme le feldspath et la biotite qui sont encore soumis à un
processus de décomposition. Cette composition minéralogique particulière correspond à une
texture non cimentée. Les observations MEB ont montré que le sol résiduel avait une texture
plus massive et homogène que le sol saprolitique.
D’après la Figure 26, la pression de confinement a une influence significative sur le module de
cisaillement maximal Gmax des sols résiduels et saprolitiques. Dans l'horizon saprolitique, les
échantillons les moins profonds présentent un changement plus important de Gmax avec
l'augmentation du confinement que ceux de plus grandes profondeurs.

Figure 26: L’évolution de Gmax en fonction de la contrainte de consolidation effectives pour deux types
de sols résiduels (Pineda J., 2014).

57
Alors que la contrainte moyenne effective caractérise l'effet de l'état de contrainte actuel,
l’indice des vides et le degré de surconsolidation intègrent l'influence de tout l'historique de
chargement.
Barros J. (1997) a réalisé des essais à la colonne résonnante (CR) sur différents sols résiduels
brésiliens. La comparaison des valeurs de Gmax mesurées avec la formule de Hardin B. (1969)
montre que cette dernière n’est pas adaptée (Figure 27). Elle a tendance à sous-estimer la
valeur de Gmax d’un rapport de l’ordre de deux.

Figure 27: Comparaison des valeurs de Gmax mesurés par Barros J. (1997) sur différents sols résiduels
tropicaux avec les valeurs calculées selon la formule de Hardin B. (1969)

e- Formules existantes
A partir de ces différents paramètres qui influencent l’évolution du module de cisaillement à
petites déformations, différents auteurs se sont basés sur des résultats expérimentaux afin de
développer des formules empiriques (Hardin B., 1968 ; Kagawa T., 1992 ; Viggiani G., 1995 ;

58
Shibuya S., 1997 ; Vardanega P., 2013). Dans des conditions de contraintes isotropes, les
expressions existantes font intervenir généralement la contrainte effective moyenne, l’indice
des vides et le degré de surconsolidation (Hardin B., 1968). Les formules peuvent être écrites
sous la forme générique suivante :
𝑝′
𝐺𝑚𝑎𝑥 = 𝑆 f(e)Rk (𝑃 )𝑛 [1]
𝑟

où p’ est la contrainte effective moyenne, e est l'indice des vides et R représente le rapport
de surconsolidation. Le paramètre S a la même unité que Gmax, f(e) est une fonction analytique
de e, k est un exposant dépendant de l'indice de plasticité, le paramètre n est un exposant
dépendant de la géométrie des contacts et Pr est une pression de référence prise
généralement égale à 1kPa. Le paramètre S dépend du type de sol. Certains auteurs ont étudié
des relations avec l'indice de plasticité IP ou la Limite de liquidité wL (Kawaguchi T., 2008),
mais la plupart d'entre eux considèrent S comme un paramètre d'ajustement constant.
Le rapport de surconsolidation, R, permet de tenir compte de l’histoire des contraintes du sol.
Il a été initialement pris égal à OCR (Hardin B.,1978), défini comme le rapport entre la
contrainte verticale de consolidation et la contrainte verticale actuelle. Comme le matériau
est supposé se comporter de manière isotrope, Hardin B. (1989) et plus tard Viggiani G. (1995)
ont proposé d'utiliser R = pmax/p’, où pmax est la contrainte effective maximale subie par le sol
au cours de son histoire et correspondant à l'intersection de la ligne de gonflement à travers
l'état actuel du sol et la ligne de compression isotrope initiale. Une autre méthode alternative
de localisation de l'état du sol par rapport à la ligne de compression initiale est celle de
projeter l'état de sol horizontalement pour obtenir la pression de consolidation équivalente
pe (Rampello S., 1997). Le taux de surconsolidation est donc exprimé R = pe/p’. L'avantage de
cette dernière approche est que R est obtenu directement à partir de la ligne de compression
initiale, limitant ainsi les incertitudes liées à la détermination de la pression de
préconsolidation et du coefficient de gonflement. L'exposant n peut être pris entre 1/2 (pour
contacts sphériques lisses) et 1/3 (pour les aspérités coniques) (Viggiani G., 1995). Cependant,
la plupart des formules existantes considérées n=1/2 (Hardin B., 1969 ; Shibata T., 1978 ;
Houlsby G., 1991 ; Shibuya S., 1996 ; Vardanega P., 2013). L'effet de plasticité est
généralement introduit via l'exposant k. Sur la base d'analyses sur des sols conventionnels,
Vucetic M. et al (1987) ont proposé que k prenne les valeurs 0, 0,18, 0,30, 0,41, 0,48 et 0,50
pour un IP = 0, 0,20, 0,40, 0,60, 0,80, 1,00. À notre connaissance, ces valeurs n'ont pas été
validées pour sols résiduels.
Plusieurs équations ont été proposées pour f(e). Certains auteurs ont obtenu des équations
empiriques basées sur des régressions purement statistiques comme Hardin B. (1969) et
Shibata T. (1978). D'autres auteurs, sur la base de considérations théoriques : la fonction
puissance proposée pour l’indice des vide (e) (Jamiolkowski M., 1994 ; Barros J., 1997 ;
Santagata M., 2005) ou le volume spécifique (1 + e) (Shibuya M., 2005 ; Vardanega P., 2013)
(Tableau 9).

59
Tableau 9 : Expressions et valeurs des paramètres des différentes équations de Gmax trouvées dans la
littérature.

Ref. Type d’argile f(e)x Rk n


(2,973 − 𝑒)2
Hardin B. (1969) Kaolin plastique d’Edgar (R) - 0,5
(1 + 𝑒)
𝑒
Shibata T. (1978) 3 argiles de Japan (I) 0,67 − - 0,5
(1 + 𝑒)
358 − 3,8𝑃𝐼
Kagawa T. (1992) Argile marine molle (R) - 1,0
0,4 + 0,7𝑒
0,655
𝑃′
Kaolin speswhite (R) - (𝑃𝑟 ) 0,195
Viggiani G. (1995)
Argile de London (R) - 0,5
𝑃′ 0,25
( )
𝑃𝑟

Shibuya S. (1996) 5 types d’argile (R) 𝑒 −1,5 - 0,5


Shibuya S. (1997) 8 argiles de Japan (I) (1 + 𝑒)−2,4 σ'v0,5 0,40-0,68
Jamiolkowski M.
8 argiles d’Italie (I) 𝑒 −1,11 à 1,52 - 0,40-0,58
(198)

Barros J. (1997) 8 sols résiduels de Brasil (R) 𝑒 −0,95 OCRk 0,515


4 sols résiduels de
Borden R. (1996) - - 0,34-0,41
Piedmont (I)
6 sols résiduels de
Hoyos L. (1999) - - 0,80-1,15
Piedmont (I)
4 sols résiduels de
Pineda J. (2014) - - 0,37-0,48
Colombie (I)

Argile de Boston Blue (R) - OCR0,15 0,80


Santagata M. (2005)
Argile de Boston Blue (R) 𝑒 −2,44 - 0,44
Vardenega P. (2013) 10 types d’argile (R) (1 + 𝑒)−2,4 - 0,50
I : Intact ; R : Remanier

II.5.2 Courbe d’évolution du module de cisaillement normalisé


Dans cette partie, nous allons aborder les différents facteurs influençant la dégradation du
module de cisaillement en fonction de la distorsion. Ensuite nous citrons quelques formules
empiriques existantes dans la littérature.

60
a- Effet de la contrainte de confinement effective
Différents auteurs ont abordé le sujet du rôle de la contrainte de consolidation effective sur
l’évolution du module de cisaillement et du rapport d'amortissement (Hardin B., 1972 ;
Darendeli M., 2001 et Fredrizzi F. , 2008)
Fredrizzi F. (2015) ont effectué des essais sur un même échantillon de sol sablo-limoneux de
la vallée du Trentin (NE Italie), pour deux contraintes de consolidations effectives différentes.
Pour mieux comparer le rôle de la contrainte de consolidation effective, l’essai est réalisé sur
la même éprouvette. Pour la 1ère contrainte de consolidation de 100kPa, l’essai est arrêté à
une déformation de cisaillement de 0,01%. Cette valeur de distorsion, correspondant à un
rapport G/Gmax > 0,8, seuil supposé inférieur au seuil de déformation élasto-plastique au-
dessus duquel le développement de la déformation plastique et de la pression interstitielle
deviennent significatifs. Pour le dernier palier de contrainte de consolidation de chaque
échantillon, l’essai est poursuivi au maximum des capacités du dispositif.
La Figure 28 montre les courbes normalisées à 100 et 200 kPa de pressions effectives. Une
pression effective plus élevée produit un module de cisaillement plus élevé.

Figure 28: Valeurs normalisées du module de cisaillement et du rapport d'amortissement obtenues à


deux pressions effectives différentes sur la même éprouvette (sables limoneux).

b- Effet de l’indice des vides, du taux de surconsolidation (OCR) et de l’indice de


plasticité
D’après Sun J. (1988), l’indice des vides d’une argile a une influence significative sur la
dégradation du module de cisaillement normalisé. La Figure 29 présente l’influence de l’indice
des vides sur la dégradation du module de cisaillement normalisé. On constate que, pour une
déformation donnée, le rapport G/Gmax augmente lorsque l’indice des vides augmente. De
même la déformation correspondante à un rapport G/Gmax donné, augmente lorsque l’indice
des vides augmente.

61
Figure 29 : Influence de l’indice des vides sur les résultats des courbes G/Gmax - γ

Vucetic M. et al (1991) ont présenté des courbes de variation de G/Gmax en développant une
base de données à partir d'études antérieures. La base de données se compose de divers tests,
y compris des essais triaxiaux, à la colonne résonante et des essais de cisaillement direct
réalisés dans de nombreux laboratoires différents. Les courbes représentatives G/Gmax sont
construites sur six IP différents (IP = 0, 15, 30, 50, 100 et 200). Ils ont montré que l’indice de
plasticité influence d’une manière importante les courbes de dégradations G/Gmax (Figure 30).
Vucetic M. et al (1991) ont observé qu'il n'y a pas de différence significative de G/Gmax pour
une large gamme d'OCR, ce qui est en accord avec l'observation de Kokusho T. (1982).

Figure 30 : Influence d’indice de plasticité sur les courbes G/Gmax – γ pour une large gamme de OCR

c- Effet de la fréquence du chargement


Fedrizzi F. (2015) a étudié l’influence de la fréquence de chargement sur la réponse d’une
argile silteuse. Les fréquences étudiées sont 0,1, 1,0, 2,0 Hz sur une même éprouvette en

62
restant sous le seuil élastique-plastique. Les valeurs absolues du module de cisaillement
augmentent avec la fréquence. Cependant, les diagrammes normalisés sont très similaires, en
particulier pour les courbes du module de cisaillement (Figure 31).

Figure 31 : Influence de la fréquence de charge sur les courbes G/Gmax - γ et D - γ

d- Cas particulier des sols résiduels


Comme évoqué précédemment, Pineda J. et al (2014) ont mené des investigations
expérimentales sur la réponse dynamique des sols résiduels. La Figure 32 montre la variation
du module de cisaillement normalisé G/Gmax en fonction de l'amplitude de déformation de
cisaillement pour le matériau le plus altéré (sol résiduel).

Figure 32 : Courbes G/Gmax - γ du sol résiduel (Pineda J., 2014)

La Figure 33 montre la variation du module de cisaillement normalisé G/Gmax en fonction de


l'amplitude de déformation de cisaillement pour le sol saprolitique.

63
Figure 33 : Courbes G/Gmax – γ du sol saprolitique (Pineda J., 2014)

D’après Pineda J. (2014), l'intensité de l’altération ne semble pas avoir d'influence significative
sur la dégradation des modules de cisaillement G avec l'augmentation de la déformation de
cisaillement pour ces types de sols en particulier à un niveau confinement plus élevé.
Cependant, les échantillons plus profonds avec moins d'intensité d'altération (sol saprolitique)
présentent une courbe de dégradation moins prononcée, qui peut être attribuée à l'absence
de liens fragiles lors de leurs observations de la microstructure.
A partir d’une compilation de nombreux essais de laboratoire publiés dans la littérature
concernant les argiles et les limons, Borden R. (1996), Darendeli M. (2001), Zhang J. (2005) et
Vardanega P. (2013) et d’autres auteurs ont proposé des équations empiriques pour les
courbes G/Gmax – γ.
Borden R. et al (1996) se sont intéressés aux propriétés dynamiques des sols résiduels situés
dans le Piémont (Caroline du Sud, États-Unis). Leurs propriétés ont été évaluées à l'aide
d'essais à la colonne résonante et d'essais de cisaillement en torsion. Sur la base de 32
échantillons testés, Borden R. et al (1996) ont étudié l'influence de la pression de confinement,
l'amplitude de déformation de cisaillement. Il a été démontré que la courbure de la courbe
dégradée G/Gmax − γ était intermédiaire entre la courbe de réduction des sables et des argiles
(Figure 34).

Figure 34 : Courbes G/Gmax – γ du sol du Piédmont (Borden J., 1996)

64
Les résultats de Barros J. (1997) montrent que les formules de Ishibashi I. (1993) et Vucetic M.
(1991) ont tendance à surestimer les valeurs de G/Gmax (Figure 35). Les écarts atteignent
jusqu’à 50% pour le modèle Ishibashi I. (1993). Le modèle de Vucetic M. (1991) donne des
résultats satisfaisants pour certains sols (Guaïra et Unicamp) mais introduit des erreurs
importantes (20 à 30%) pour d’autres échantillons.

Figure 35 : Courbes G/Gmax – γ de plusieurs sols résiduels brésiliens (Barros J., 1997) comparées à des
modèles existants (Ishibashi I., 1993 ; Vucetic M., 1991)

e- Formules existantes
Des équations prédictives de G en fonction de la pression de confinement ont été proposées
pour chacun des sols étudiés. Les expressions sont définies ci-dessous :
G [2]
= 1 pour γ ≤ TS𝑆
Gmax
𝐺 𝛾 [3]
= 1 − 𝑘𝑙𝑜𝑔 (𝑇𝑆𝑆) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝛾 > 𝑇𝑆𝑆
𝐺𝑚𝑎𝑥

avec TSS représentant l’amplitude de déformation de cisaillement maximale jusqu'à laquelle


le module de cisaillement normalisé est égal à 1.
Hardin B. et al (1972) ont présenté une relation de G/Gmax − γ sous cette forme basée sur
différents types d’argiles :
𝐺 1 [4]
= 𝛾
𝐺𝑚𝑎𝑥 1+
𝛾𝑟𝑒𝑓

65
avec :
𝜏
𝛾𝑟𝑒𝑓 = 𝐺𝑚𝑎𝑥 [5]
𝑚𝑎𝑥

La contrainte de cisaillement maximale est déterminée selon Hardin B. (1972) comme suit :
1+𝐾0 1−𝑘0 2 [6]
𝜏𝑚𝑎𝑥 = {[ 𝜎𝑣′ 𝑠𝑖𝑛𝜑 ′ ]2 [ 𝜎𝑣′ ] }1/2
2 2

où :
K0 est le coefficient de la poussée des terres au repos, σ’v la contrainte verticale effective et c’
et ϕ’ sont les paramètres de rupture de Mohr Colomb.
Les auteurs ont introduit une notion de déformation de cisaillement hyperbolique, pour
adapter l’équation (6) à leurs données.
𝛾
𝛾ℎ = 𝛾 [1 + 𝛼𝑒 −𝑏(𝛾/𝛾𝑟𝑒𝑓) ] [7]

où α et b sont des constantes du matériau établies suivant des résultats en laboratoire.

Darendeli M. (2001) a proposé une équation similaire à celle de Hardin B. (1972) en y ajoutant
un coefficient de courbure :
𝐺 1 [8]
= 𝛾 𝛼
𝐺𝑚𝑎𝑥 1+( )
𝛾𝑟𝑒𝑓

où γref est une déformation de cisaillement de référence correspondant à l’amplitude de


déformation lorsque le module de cisaillement est réduit à la moitié de Gmax (Figure 36), et α
est un paramètre d'étalonnage influençant la courbure de la courbe de réduction du module
de cisaillement.
La courbe de réduction du module de cisaillement proposée par Darendeli M. (2001) est basée
sur des données de 100 échantillons. Selon Guerreiro P. (2012), la formule proposée par
Darendeli M. (2001) semble décrire de façon réaliste la courbe de réduction du module de
cisaillement.

Figure 36 : Courbe de réduction du module de cisaillement normalisé (Darendeli M., 2001)

66
Menq F. (2003) a utilisé le modèle de Darendeli M. (2001) dans l’analyse de 59 échantillons de
matériaux granulaires. De ce fait, il a déterminé la déformation de cisaillement de référence,
γref, par l’expression suivante :
𝜎′ −0.15 [9]
𝛾𝑟𝑒𝑓 = 0.12𝐶𝑢−0.6 ( 𝑃m )0.5𝐶𝑢
𝑎

avec Cu le coefficient d’uniformité des grains. Dans ce cas, l’expression est particulièrement
adaptée aux sols granulaires. Zhang J. et al (2005) ont développé une base de données à partir
de 78 essais à la colonne résonante sur des sols issus de la Caroline du Sud. Cette étude est
réalisée sur des échantillons de trois âges géologiques (quaternaire, tertiaires et plus anciens)
ainsi que sur des sols résiduels et saprolitiques. Les résultats sont analysés par groupes de sols.
Les paramètres α et γref sont des variables dépendantes de σ’m et de l’indice de plasticité. Les
paramètres sont exprimés comme suit :
𝛼 = 𝑏1 𝑃𝐼 + 𝑏2 [10]
𝜎′ [11]
𝛾𝑟𝑒𝑓 = 𝛾𝑟1 ( 𝑃𝑚)𝑘
𝑎

γr1 : distorsion de référence (%) pour une contrainte de consolidation effective de 100kPa.
K = 0.42 pour les sols résiduels.
Vardanega P. (2013) ont effectué l'analyse de régression de G/Gmax en développant une base
de données de 67 tests de laboratoire issus d’études existantes.
Vardanega P. (2013) a proposé une formule pour la détermination de la déformation de
cisaillement de référence, γref :
𝛾𝑟𝑒𝑓 = 0.0037𝐼𝑃 [12]
où γref et IP sont en pourcentage.
Le modèle donne γref=0 lorsque IP s'approche de 0, ce qui semble peu réaliste. A partir de
l'équation (8), le paramètre α est obtenu par analyse de régression après transformation de
G/Gmax comme suit :
𝐺𝑚𝑎𝑥 𝛾 [13]
log( − 1) = 𝛼log (𝛾 )
𝐺 𝑟𝑒𝑓

où α =0,943. Ce modèle n'inclut pas l'effet de σ’m sur la variation de G/Gmax pour toute la
gamme de IP, de façon similaire à l'étude de Vucetic M. et al. (1991).
Vucetic M. et al. (1991) ont également montré que l'effet de l'OCR est limité sur les paramètres
de régression résultants.
II.5.3 Courbe d’évolution de l’amortissement
Cette partie fait référence à l’évolution du rapport d'amortissement selon différents
paramètres de sol. Une partie est consacré aux formules empiriques existantes pour la
détermination de l’évolution du rapport d’amortissement.

67
a- Effet de la contrainte de confinement effective
Selon les résultats de Fedrizzi F. (2015) citée dans la partie II.5.2, une pression effective plus
élevée produit un rapport d'amortissement plus faible (Figure 24). Selon la Figure 24, le
rapport d’amortissent à petite déformation est de 1% pour des contraintes de consolidation
effectives de 100 et 200kPa.
b- Effet de l’indice des vides, du taux de surconsolidation (OCR) et de l’indice de
plasticité
Vucetic M. et al. (1991) ont présenté des courbes de variation du rapport d’amortissement en
développant une base de données à partir d'études antérieures. Les courbes représentatives
du rapport d’amortissement sont construites sur six IP différents (IP = 0, 15, 30, 50, 100 et
200).
Figure 37 : Influence d’indice de plasticité sur les courbes D – γ

Hardin B. et al. (1972) montrent que l’indice des vides est le facteur le plus important pour
l’évolution du rapport d’amortissement pour des sols argileux et sableux. Le rapport
d’amortissement diminue quand l’indice des vides augmente.
La Figure 37 présente l’influence de l’indice de plasticité sur le rapport d’amortissement. Ils
ont montré que l’indice de plasticité influence d’une manière importante l’évolution du
rapport d’amortissement.

Figure 37 : Influence d’indice de plasticité sur les courbes D – γ

Hardin B. et al. (1972) montrent que l’indice des vides est le facteur le plus important pour
l’évolution du rapport d’amortissement pour des sols argileux et sableux. Le rapport
d’amortissement diminue quand l’indice des vides augmente.
c- Cas particulier de sols résiduels
Comme évoqué précédemment, Pineda J. et al. (2014) ont mené des investigations
expérimentales sur la réponse dynamique des sols résiduels. La Figure 38 montre la variation

68
du rapport de l'amortissement normalisé D/Dmin en fonction de l'amplitude de déformation
de cisaillement pour les sols résiduels et saprolitiques.
D’après ces résultats, les conclusions déduites sont les mêmes que pour la dégradation du
module de cisaillement. Les résultats obtenus sur les différentes éprouvettes d’une même
formation sont très proches (écart inférieur à 1%).

Figure 38 : Courbes D - γ des sols résiduesl à gauche et sols saprolitiques à droite

Les premiers travaux établis pour la détermination du rapport d'amortissement sont basés sur
des expressions empiriques impliquant l'amplitude de déformation de cisaillement, la
contrainte effective moyenne et le taux de vide (Hardin B. (1969) ; Sheriff M. (1977)). Ces
équations étaient difficiles à étalonner en raison du degré élevé d'incertitudes dans la mesure
expérimentale de l'amortissement du matériau.

Figure 39 : Courbes D – γ du sol du Piédmont (Borden J., 1996)

d- Formules existantes
D'autres auteurs ont modélisé l'amortissement hystérétique en supposant un comportement
de Masing et ont ajusté une fonction pour adapter l'amortissement de Masing aux données
expérimentales (Darendeli M., 2001 ; Menq F., 2003 ; Senetakis K., 2013).
Darendeli M. (2001) a développé un modèle d'amortissement (Eq. 14) basé sur le
comportement de Masing et lié à la dégradation du module à l'aide du coefficient d'échelle
(𝛽) :

69
𝐺 [14]
𝐷 (%) = 𝛽(𝐺 )0.1 𝐷𝑚𝑎𝑠𝑖𝑛𝑔 + 𝐷𝑚𝑖𝑛
𝑚𝑎𝑥

où β est un coefficient d'échelle qui est le rapport de l'amortissement mesuré sur


l’amortissement de Masing aux déformations intermédiaires.
Senetakis K. a réalisé une étude en laboratoire pour déterminer des propriétés dynamiques
des sols volcaniques granulaires composés d'une roche rhyolitique concassée ainsi que sur du
sable de quartz à l’aide d’une colonne résonante. L’expression proposée est la suivante :
𝐺 [15]
𝐷 − 𝐷𝑚𝑖𝑛 = 𝑏 (𝐺 ) ∗ 𝐷𝑐𝑜𝑟𝑟𝑒𝑐𝑡
𝑚𝑎𝑥

2 3 [16]
𝐷𝑐𝑜𝑟𝑟𝑒𝑐𝑡 = 𝐶1 𝐷𝑀𝑎𝑠𝑖𝑛𝑔 + 𝐶2 𝐷𝑀𝑎𝑠𝑖𝑛𝑔 + 𝐶3 𝐷𝑀𝑎𝑠𝑖𝑛𝑔

𝛾−
𝛾𝑟𝑒𝑓 ln(𝛾+𝛾𝑟𝑒𝑓 ) [17]
100 𝛾𝑟𝑒𝑓
𝐷𝑀𝑎𝑠𝑖𝑛𝑔 = [4 ∗ − 2]
𝜋 (𝛾2 /(𝛾+𝛾𝑟𝑒𝑓 )

Une approche simple et robuste pour déterminer la courbe D − γ à partir de la relation entre
D et G/Gmax est proposé par différents auteurs. Ainsi Hardin B. (1972) ont proposé une
équation linéaire, et d'autres auteurs ont proposé expressions polynomiales (Ishibashi I.,
1993 ; Borden R., 1996 ; Zhang J., 2005 ; Senetakis K. (2012) ; Uchida K., 2013).
L’équation polynomiale générale de l’évolution du rapport d’amortissement est écrite comme
ci-dessous :
𝐺 𝐺 [18]
𝐷 − 𝐷0 (%) = 𝐶1 (𝐺 )2 − 𝐶2 (𝐺 ) + 𝐶3
𝑚𝑎𝑥 𝑚𝑎𝑥

Ci-dessous un tableau résumant les facteurs influençant les paramètres dynamiques, en


s’appuyant sur le tableau déjà résumé par Dobry R. (1987) et Darendeli M. (2001).
Tableau 10 : Paramètres qui contrôlent le comportement linéaire et non linéaire du sol et leur relative
importance en termes d'incidence sur la réduction du module normalisé et courbes d'amortissement

Paramètres Gmax G/Gmax D

Amplitude de déformation *** ***

Contrainte de consolidation effective *** *** ***

Indice de plasticité ** ** **

OCR * * *

Indice des vides *** *** ***

Fréquence de chargement * * **

Nombre de cycle *+ *+ *+

La microstructure, minéralogie ***++ * *

*** : Très important ** Important * Peu important +Dépends du type de sol ++Tenant en compte que
c’est un sol résiduel

70
II.6 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté et discuté l’état de l’art concernant l’influence des
différents paramètres sur les propriétés dynamiques du sol (G et D). Une étude bibliographie
des différents modèles prédictifs pour Gmax, G/Gmax et D est réalisée. Ces modèles ont été
établis pour la plupart pour de sols conventionnels. D’après les références bibliographiques,
les paramètres influençant le module de cisaillement à petites déformations sont l’indice des
vides, l’indice de plasticité, la contrainte de confinement, et la microstructure. Pour la
dégradation du module de cisaillement et l’évolution de l’amortissement, les paramètres
influant sont : la contrainte de confinement et l’indice des vides.
Les études qui ont été menées sur les sols résiduels ont mis en évidence la nécessité de
développer des modèles spécifiques afin de tenir compte de leur minéralogie, de leur
microstructure et de leur éventuelle cimentation.
Le comportement dynamique des sols résiduels a été peu étudié. De plus, en raison de leur
grande variabilité, les résultats des études existantes sont difficilement généralisables à tous
les sols résiduels. Ainsi, l’objectif principal de la thèse est d’apporter des connaissances sur le
comportement des sols résiduels sous sollicitations dynamiques. Ce travail sera conduit à
travers une importante campagne d’essais expérimentaux.

71
DEUXIEME PARTIE : Etude expérimentale du comportement d’un
sol résiduel tropical

L’objet de cette partie est de présenter l’étude expérimentale que nous avons menée à partir
d’échantillons prélevés sur le site d’un barrage en construction en Guadeloupe. Après une
présentation du contexte géologique du site, nous décrivons les techniques expérimentales
utilisées ainsi que les procédures d’essais mises en œuvre. Les résultats d’essais, réalisés sur
les échantillons compactés et saturés en conditions non drainées sont présentés. Ils sont
analysés afin d’établir des équations prédictives pour le module de cisaillement en petites
déformations ainsi que la courbe d’évolution du module de cisaillement et de l’amortissement
en fonction de la distorsion.

Chapitre III : Contexte des investigations et des sols étudiés - Techniques


expérimentales et procédures d’essai utilisées dans notre recherche
Nous présentons dans ce chapitre la géologie de la Guadeloupe, le site de prélèvement du
matériau, les investigations géotechniques menées et les appareillages utilisés pour la
caractérisation du sol. Également, nous décrivons les techniques utilisées pour confectionner
des éprouvettes sur lesquelles sont réalisées les différents essais.
III.1 Site de prélèvement et matériaux testés : géologie régionale, localisation, description
du site, sondages et prélèvements

III.1.1 Géologie régionale - Localisation

L’île Guadeloupe est issue de la subduction de la plaque Atlantique sous la plaque Caraïbe.
L’île est bordée par l’océan Atlantique à l’est et la mer des Caraïbes à l’ouest. Elle se situe au
sud du tropique du Cancer, à environ 16,15° de latitude nord.
La Guadeloupe est composée de plusieurs îles : Grande-Terre, Basse-Terre, La Désirade, l’île
de la Petite-Terre, l’île de Marie-Galante et l’archipel des saintes (Figure 40). Elle présente une
zone volcanique jeune : Basse Terre avec le massif volcanique de la Soufrière dont le point
culminant s’élevant à 1467 mètres. On retrouve également une région à dominante calcaire
plus ancienne : la Grande Terre.
L’île Basse-Terre est composée de plusieurs ensembles volcaniques : chaine septentrionale,
Les Mamelles, Pitons de Bouillante, Sans Toucher, la Madeleine et la Soufrière. Le sol prélevé,
objet de la présente étude provient de la zone la Soufrière.

72
Figure 40 : Carte géographique de la Guadeloupe (Bourdo E., 2008)

Figure 41 : Les reliefs volcanique de l’Île Basse-Terre (Données IGN) d’après Beurdo E. (2008)

73
Le massif Madeleine Soufrière est un ensemble de siège de l’activité volcanique. D’après
Dagain J. (1981), le niveau unique de ponces à quartz de la Basse-Terre constitue la base
stratigraphique du cycle récent de la Soufrière. Dagain J. (1981) s’appuie pour cela sur la
carrière Blanchette, qui montre de bas en haut un épisode à quartz puis un épisode basaltique,
suivi d’un épisode andésitique assimilable aux ponces de Pintade. Deux types de dépôt ont
été rattachés à l’épisode de Pintade :
- Les retombées aériennes, cendreuse et ponceuse, situées sur le versant ouest du
massif ;
- Les coulées de ponce ont en général une épaisseur d’une vingtaine de mètres qui
peuvent aller jusqu’à 50 m.
Le Tableau 11 représente la distribution des sols de la Guadeloupe suivant les facteurs
principaux de formation à savoir : le type de roche, la durée de la genèse et le climat (Sierra J
d. L., 2018).
Tableau 11 : Distribution des sols de la Guadeloupe (Sierra J d. L., 2018).

En Guadeloupe, les sols résiduels sont tous issus d’une roche mère volcanique. Leur formation
dépend principalement de la pluviométrie. D’autres phénomènes irréguliers ou répétitifs
comme les éruptions volcaniques, les enfouissements et les soulèvements des terrains,
peuvent influencer le développement des sols en impactant certains processus à l’origine de
leurs formations (lessivage, érosion, etc.).
a- Vertisols
Les vertisols sont des matériaux répandus dans les climats tempérés chaud, subtropicaux et
les tropicaux. Leur couleur est foncée à noire, relativement à leur matière organique. Les
argiles constituant ces matériaux peuvent, au cours d’un changement de teneur en eau, subir
un retrait ou un gonflement.
Les vertisols de Guadeloupe sont formés à partir de roches sédimentaires ou volcaniques
anciennes sous l’effet d'un climat subhumide à saison sèche marquée (Tableau 11).

74
Les vertisols se retrouvent sur Marie Galante, la Grande-Terre et une partie de la Côte-sous-
le-vent où les vents humides dominants arrivant de l'est et qui sont partiellement stoppés par
le massif montagneux (Figure 43).
Parmi les vertisols, les calcisols correspondent aux sols formés sur une couche calcaire qui est
restée proche de la surface (Sierra J d. L., 2018).
Les calcisols se retrouvent sur Grande-Terre et à l'Est de l’île de La Désirade (Figure 43). Les
calcisols sont peu profonds (20-40 cm) et la quantité d'éléments grossiers est importante.
b- Ferralsols
La genèse de ces sols provient du climat tropical humide agissant sur les dépôts volcaniques
anciens, notamment au centre et au nord de la Basse-Terre (Figure 43).
Les conditions climatiques ont conduit, dans la durée, à une forte altération des sols, dont
résulte la formation d'oxyhydroxydes de fer et d'argiles de faible activité, principalement de
l’halloysite. Ces matériaux sont impactés par le lessivage des cations alcalins. De ce fait,
l'acidité est forte et la fertilité minérale est faible dès l’épuisement des minéraux primaires
volcaniques. La micro-agrégation des argiles par les oxyhydroxydes de fer et le pH acide,
donne une infiltrabilité de l'eau et une stabilité structurale élevée, et donc une importante
résistance à l’érosion (Lecomte P., 2011). En effet, Duval M. (1993) et Gelaw A. (2013) ont
rapporté que les argiles, par leurs propriétés électrostatiques, jouaient un rôle majeur dans la
cohésion des particules. Les oxyhydroxydes contribuent à augmenter la densité de charge des
constituants du sol (nombre de cations échangeables). Ces deux facteurs (argile et les
oxyhydroxydes de fer) se sont avérés être des agents qui, indépendamment, contrôlent le plus
la stabilité structurale (Outtara B., 2017).

Figure 42 : Fixation des hydroxydes de fer ou d’alumine sur une argile (Massenet J., 2013)

c- Andosols
Les andosols se sont développés sur des dépôts volcaniques récents sous un climat à forte
pluviométrie. Ce sont alors des sols jeunes et peu évolués. Les Andosols sont composés
d’allophanes et d'autres gels organo-minéraux amorphes, très hydratés et hydroxylés. Les
andosols possèdent une stabilité structurale élevée, ce qui donne à ces matériaux une
résistance à l’érosion remarquable.
d- Nitisols
Les Nitisols se sont développés aux pieds des régions volcaniques (comme les régions côtières
du sud de la Basse-Terre - Figure 43). Une pluviométrie moins intense et une saison sèche plus
marquée qu'en altitude ont permis la formation d'argiles à faible activité (halloysite) comme

75
dans le cas des sols ferralsols. Les Nitisols ressembles aux Ferralsols mais ils sont plus jeunes
donc moins altérés et moins acides.
Il existe un autre type de Nitisols, présents dans la Côte-sous-le-vent (Figure 43), où la plus
faible pluviométrie a permis la formation d’autres types d’argile (comme des kaolinites),
mélangées à l'halloysite, à partir des matériaux volcaniques anciens.

Figure 43 : Carte géologique de la Basse et Grande Terre (Sierra J d. L., 2018)

III.1.2 Description du site, sondages et prélèvements

a- Description générale du site


Les matériaux utilisés pour les essais en laboratoire ont été prélevés en Basse-Terre (Etoile
noire) voir la (Figure 43).
Le site est situé à une altitude d’environ 250 m NGF – IGN88. La zone d’emprunt est exploitée
en redans. Elle est constituée par une succession de talus et de surfaces horizontales (Figure
44). Le matériau provient essentiellement de la zone d'un barrage en construction.
Sur la Figure 45, on constate que le matériau prélevé est un sol résiduel de type Ferrasol,
composé d'anciens dépôts volcaniques, avec une forte concentration en oxyhydroxydes de fer
d’où la couleur rouge.

76
Figure 44 : Vue sur la zone d’emprunt

b- Sondages et prélèvements
Le matériau est prélevé à l’aide d’une pelle mécanique (Figure 45). Quatre cents kilogrammes
de matériaux ont été mis en sacs hermétiquement fermés et envoyés en métropole au
laboratoire d’Antea Group d’Orléans.
Le matériau a été mélangé avec une pelle manuelle puis tamisé avec un tamis de 20 mm. Un
cantonnement a été effectué afin d'homogénéiser et améliorer la reproductibilité des
résultats des tests de laboratoire. Le sol est réparti uniformément le long de la plupart des
fentes avec une ouverture de 28,6 mm afin de garantir que chaque récipient reçoive un
échantillon identique. Quelques agrégats légèrement cimentés ont été divisés en utilisant la
pression des doigts.

Figure 45 : Vue sur la zone de prélèvement à gauche. Deviseur d’échantillon à droite

77
III.2 Essais physico-chimiques
La couleur rougeâtre du matériau, caractéristique des oxyhydroxydes de fer, suggère une forte
altération du matériau. Afin de déterminer la composition chimique et la minéralogique du
matériau, des essais par plasma à couplage inductif (ICP) et par diffraction des rayons X (DRX),
ont été effectués. La visualisation du matériau à l’échelle microscopique a été réalisé à l’aide
d’un Microscope Electronique à Balayage (MEB) à haute résolution.

III.2.1 Analyses chimiques

La spectrométrie de masse est une technique instrumentale d’analyse reposant sur la


séparation, l’identification et la quantification des éléments constitutifs d’un échantillon en
fonction de leur masse. La méthode utilisée lors de cette étude est basée sur le couplage d'une
torche à plasma (ICP-MS) générant des ions et d’un spectromètre de masse quadripolaire qui
sépare les ions en fonction de leur masse.
L'ICP-MS utilisé est un Sciex Perkin Elmer ELAN 5000a du Service d'Analyse des Roches et des
Minéraux de l’université de Nancy, service d'Analyse des Roches et des Mineraux -CNRS –
CRPG.
Les éléments suivants ont été analysés : Si, Al, Fe, Mg, Mn, K, Ca,Na, S, Ti, P. Les analyses ont
été réalisées sur des échantillons de la fraction fine du sol (< 80 µm) (Figure 46). Les
échantillons sont fondus dans des creusets en platine avec 900 mg de LiBO 2 ultrapur à 980°C
dans un four tunnel automatique. Les échantillons ont été mis dans un four à chaleur
tournante pendant 60 minutes.

Figure 46 : la fraction argileuse utilisés pour l’analyse chimique

III.2.2 Analyses minéralogiques

La diffraction à rayons X est une méthode utilisée pour identifier la nature et la structure des
matériaux. Cette méthode permet également de réaliser des analyses quantitatives ou semi-
quantitatives.
Les essais ont été réalisé au Bureau de Recherches géologiques et minières (BRGM) d’Orléans.
L’objet de l’étude consiste à réaliser l’analyse minéralogique par diffractométrie à rayons X
sur deux échantillons argileux séchés à différentes températures (50°C et 105°C). L’analyse de
la fraction phylliteuse des échantillons a également été réalisée par diffractométrie à rayons
X à partir de lames orientées normales, glycolées pendant 12 heures en pression de vapeur

78
puis chauffées à 490°C pendant 4 heures. La courbe nombre d’intensité (cps) en fonction de
2ϴ (avec ϴ l’angle des rayons incidents) est alors tracée et les proportions sont estimées à
partir des aires situées sous les pics correspondant à chaque élément.
L’appareillage utilisé est un Diffractomètre BRUKER D8 ADVANCE ayant les caractéristiques
suivantes :
• Balayage de 4 à 75°20.
• Vitesse de balayage de 0.03°20/seconde.
• Temps de comptage : 288 secondes par pas.
• Echantillon tournant.
L’analyse quantitative a été réalisée à l’aide du logiciel SiroQuant V.4. La quantification est
réalisée par un affinement basé sur la méthode Rietveld. Cette méthode consiste à simuler un
diffragramme à partir des modèles cristallographiques des phases présentes dans l’échantillon
considéré, puis ajuster les paramètres de ces modèles afin que le diffractogramme simulé soit
le plus proche possible du diffractogramme mesuré.

III.2.3 Analyses microscopiques

La morphologie du sol a été observée en utilisant un microscope électronique à balayage à


haute résolution.
La microscopie électronique à balayage (MEB) est une technique capable de produire des
images et des analyses élémentaires en haute résolution de la surface d’un échantillon.
Les premiers essais ont été effectués au BRGM. L’appareillage utilisé étaient de type FEG
(Haute résolution). Trois échantillons ont été observées sous la forme de section polies (Figure
47). La tension d’accélération était égale à 15kV. Les résultats du MEB haute résolution du
BRGM n’étaient pas concluants. La résolution des images obtenue ne permettait de visualiser
les particules inférieures à 500nm.
D’autres essais au MEB ont été réalisés à Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP).
L’appareil utilisé est le microscope ZEISS haute résolution. Les analyses ont été effectuées sur
des mottes d’argile à l’état naturel (Figure 48). Le matériel permet de traiter des échantillons
de formes quelconques dans des environnements polyvalents (dégazants ou chargeants).

Figure 47 : sections polies pour le MEB du BRGM

79
Figure 48 : A’ gauche les mottes testées au MEB, à droite les différents matériaux testés à l’état
naturel

III.2.4 Analyses physiques

Les différents essais physiques ont été effectués au laboratoire d’Antea Group, France. Ces
tests permettent de grouper le matériau selon la classification GTR et de mieux le caractériser
afin de comprendre leur comportement.
a- Teneur en eau
Pour la mesure de la teneur en eau, deux échantillons ont été séchés à différentes
températures (50 et 105°C) selon la norme (AFNOR . A. , 2008). L’objectif est de distinguer
impact de la température de séchage sur la mesure de la teneur en eau. Nos analyses n’ont
pas révélé d’effet significatif de la température de séchage. Cependant, les échantillons ont
été séchés à 50°C selon la méthode conventionnelle afin d’éviter l’évaporation de l’eau
structurelle (l’eau interfeuilles) et de modifier ainsi la propriété physico-chimique du
matériau.
b- Analyse granulométrique
La granulométrie a pour objet la détermination de la taille des particules élémentaires qui
constituent les ensembles de grains de substances diverses.
Analyse granulométrique par voie humide. La technique de granulométrie utilisée dans les
essais est la méthode par voie humide selon la norme AFNOR (2010). Cette méthode a été
choisie afin d’éviter la cimentation entre les particules. L’ouverture des tamis utilisés pour cet
essai varie entre 63 mm à 0,08 mm.
Analyse granulométrique par sédimentation. Après avoir fait l’analyse granulométrique par
tamisage, la fraction passant le tamis d’ouverture 80 µm a été soumise au test de
granulométrie par sédimentation selon la norme Française (NF P94-057, 1992). Cet essai
permet de poursuivre la courbe granulométrique pour les diamètres équivalents compris
entre 2 et 80 µm.

80
c- Limites d'Atterberg
Les limites d'Atterberg sont des teneurs en eau caractéristiques des sols fins permettant de
les classifier et d'évaluer leurs consistances. L’analyse de cet essai a été faite selon une norme
Française (AFNOR., 1993) avec quelques modifications : un temps de mélange limité au
maximum à 5 minutes et un sol frais pour chaque point de teneur.
d- Masse volumique spécifique
Les mesures de la masse volumique spécifique ont été effectuées à l’aide d’un Pycnomètre à
eau (Figure 49) réalisé selon la norme AFNOR (1991). L’échantillon de sol est séché à l’étuve
puis pesé (m2). Les agglomérats de particules sont ensuite séparés. Le pycnomètre et son
bouchon sont pesés (m1) après s’être assuré qu’ils étaient propres et secs. La prise d’essai est
introduite dans le pycnomètre. Le ballon du pycnomètre est ensuite rempli d’eau
déminéralisée. Afin qu’aucune bulle d’air ne reste accrochée aux particules, le pycnomètre est
placé sous vide 30 minutes (disparition complète de tout dégagement gazeux). Lorsque le
désaérage est terminé, le bouchon avec son tube repère est placé sur le ballon du pycnomètre.
Le remplissage est effectué avec de l’eau déminéralisée jusqu’au repère. Le pycnomètre est
séché et pesé (m3). Puis le pycnomètre est vidé, nettoyé et rempli d’eau déminéralisée
jusqu’au repère du bouchon. Au bout de 3 min, le niveau est à nouveau mis en coïncidence
avec le repère. L’ensemble, une fois essuyé, est pesé (m4). La masse volumique absolue est
calculé comme suit :
𝜌𝑠 = 𝜌𝑤 (𝑚2 − 𝑚1 )/(𝑚4 + 𝑚2 − 𝑚1 − 𝑚3 ) [19]

Figure 49 : Pycnomètre à eau

e- Mesure de la Porosité
Deux méthodes de mesure de la porosité ont été utilisées. Les mesures des différents types
de porosité ont été testées sur des éprouvettes compactées. L’essai de porosité connectée a
été réalisé au laboratoire d’Antea Group. L’essai de porosité au mercure à été réalisé au
laboratoire de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de
l’aménagement et des réseaux (IFFSTAR) de Marne la Vallée.
Porosité connectée. Cet essai permet de déterminer la porosité ouverte ou connectée à partir
d’une pesée hydrostatique de l’éprouvette de sol une fois saturée par de l’eau de masse
volumique connue, puis par pesée à l’état saturé et ensuite après dessiccation. La porosité est

81
calculée suivant une norme Française (AFNOR ., 2001). La Figure 50 représente l’étape où
l’échantillon est mis dans le dispositif de dégazage afin d’enlever les bulles d’air et être saturé.

Figure 50 : Dispositif de dégazage des bulles d’air

Porosité au mercure. La distribution de la taille des pores des éprouvettes compactées a été
déterminée à l'aide d'un Porosimètre à Intrusion de Mercure automatisé (PIM). Le PIM utilise
la propriété du mercure pour obtenir les caractéristiques de la porosité des matériaux solides.
Le principe de l’essai est de mesurer la quantité de mercure qui pénètre dans le sol en fonction
de la pression appliquée. Plus un pore est petit, plus il faut appliquer au mercure une pression
élevée pour qu’il y pénètre. De cette façon, une gamme étendue de la taille des pores peut
être mesurée et une distribution de taille de pore peut être obtenue à partir de 360 μm à 3 nm
pour une pression d’injection variant de 3.5 kPa à 413 MPa respectivement.
La relation entre la saturation du mercure et la pression peut permettre de définir la courbe
de pression capillaire qui est liée à la structure des pores.
L’interprétation des mesures de PIM repose sur le principe que le réseau poreux est vu comme
un assemblage de pores cylindriques de différents diamètres. La pression de mercure Pcap est
associée au rayon du pore r qu’il arrive à remplir par l’équation de Laplace :
2𝑇𝑐𝑜𝑠𝛳
𝑃𝑐𝑎𝑝 = [20]
𝑟

avec : T est la tension superficielle du mercure dans le vide qui est de 0.485 N/m ; θ est l’angle
de contact qui est de 130°.
III.3 Essais hydro-mécaniques
Les essais hydro-mécaniques ont été supervisés par le laboratoire d’Antea Group de France
(Orléans). Les travaux ont été effectués le 15 janvier 2019 et le 20 juillet 2020. Le Tableau 12
présente les différents essais effectués au laboratoire et le référentiel technique utilisé.

82
Tableau 12 : Différents essais réalisés lors de cette étude

Essais Paramètres N° des Normes


essais
Perméabilités à charge K 6 XP CEN ISO 17892-11
variable
Œdométriques Cc, Cs, Eoed, 6 (NF P94-090-1, 1997)
OCR
Triaxiaux monotones CU+u, Cu, Фu, C’, 6 (NF P94-074, 1994)
CD Ф’
Triaxiaux cycliques D, G, γ 15 (ASTM D3999-91, 2003) Et
(ASTM D5311, 2011)
Colonne résonnante D, G, Gmax, 50 (ASTM D4015 –92, 2000)
γ

III.3.1 Préparation des éprouvettes

Le matériau a été criblé au tamis de 20 mm et un quartage effectué dans le but


d’homogénéiser les échantillons et d’améliorer la reproductibilité des différents essais en
laboratoire. Sept unités d’une soixantaine de kilogrammes ont ainsi été préparées pour mener
à bien le programme d’essai prévu. Les essais mécaniques ont été réalisés sur des éprouvettes
recompactées.
Le matériau est séché dans une étuve à 50 °C. Les échantillons sont pesés après 48 heures et
72 heures. Si la masse n'a pas changé, l'échantillon est considéré comme sec, sinon le séchage
est poursuivi. La masse d'eau correspondant à la teneur en eau cible est ensuite ajoutée. Le
matériau est mélangé pendant cinq minutes, placé dans un sac en plastique et laissé pendant
48 heures dans une chambre humide. Cela permet d’homogénéiser la teneur en l’eau au sein
des échantillons.
a- Compactage des éprouvettes
Deux essais Proctor ont été réalisés selon la norme AFNOR (2014). Les échantillons de sol ne
sont pas réutilisés. La masse volumique sèche et la teneur en eau à l’optimum Proctor sont
déterminées. Afin d’explorer le comportement des terrains dans des conditions sèches et
humides, la teneur en eau de moulage des éprouvettes a été choisie respectivement à 96 %
et 104 % de WOPN. D’autres éprouvettes ont été réalisées avec une teneur en eau 40 % afin
d’avoir un indice des vides plus grand pour élargir le domaine d’études.
b- Méthode de réalisation des éprouvettes
Différents modes de préparation des éprouvettes ont été utilisés : méthode de carottage,
méthode de compactage direct et méthode de carottage progressive. Dans la première
méthode, le carottage, le matériau humide (à la bonne teneur en eau) a été placé en trois

83
couches dans le moule Proctor. Chaque couche a été compactée avec l'énergie Proctor
(compactage dynamique). Entre chaque couche, le matériau est scarifié sur 0,5 cm de
profondeur. Le kit de découpage est alors directement conduit à travers l'échantillon et
l'éprouvette est extraite à l'aide d'un poussoir (Figure 51).

Figure 51 : Matériel utilisé pour la réalisation d’une éprouvette par carottage

La deuxième méthode, par compactage direct (compactage statique), consiste à verser le


matériau dans le cylindre à la teneur en eau cible, puis à placer délicatement quatre couches
à l'aide d'une petite cuillère et d'un entonnoir. Chaque couche est ensuite compactée à l’aide
d’un poussoir enfoncé avec une contrainte de 400 kPa (Figure 52).

Figure 52 : Matériel utilisé pour la méthode compactage direct

Dans le troisième méthode (méthode de carottage progressive), le moule est démonté après
le compactage à l’énergie Proctor, puis le kit de coupe est progressivement foncé à travers
l'échantillon tout en coupant sur les côtés avec une scie à fil pour éviter la génération de
contraintes et une éventuelle génération de pressions interstitielles dans l'échantillon.
Des analyses préliminaires ont montré que la méthode de carottage direct a entraîné une
réduction significative propriétés mécaniques. Cela a été attribué à la génération de
surpression interstitielle et au développement de microfissures dans l'échantillon pendant la
phase du fonçage. Aucune différence n'a été observée avec les deux autres méthodes

84
concernant les résultats expérimentaux. La méthode de compactage direct, plus facile et
rapide, a donc été choisie pour la présente étude. Pour les éprouvettes à une teneur en eau
de 40%, le poussoir a été enfoncé avec une contrainte de 100 kPa afin d’avoir un indice des
vides très supérieur (e=1,5), élargissant ainsi la gamme des indices des vides testés.
Les dimensions des éprouvettes des différents essais sont présentées dans le tableau suivant :
Tableau 13 : dimensions des éprouvettes des différents essais

Essais Diamètres (mm) Hauteurs (mm)


Essais œdométriques 50 23,8
Essais de perméabilités 70 20,0
Essais triaxiaux monotones 35 70,0
Essais triaxiaux cycliques 50 100,0
Essais à la colonne résonnante 50 100,0

c- Montage des éprouvettes


La méthode d’installation de l’éprouvette à l’intérieur des cellules doit prendre en compte les
précautions suivantes :
- Eviter la torsion de l’éprouvette à l’intérieur des cellules. Pour éviter ce phénomène,
on doit rentrer l’éprouvette perpendiculairement sur l’embase de la cellule et ne pas
faire tourner le spécimen dans ce dernier ;
- Eviter le pré-chargement de l’éprouvette. Il convient de ne jamais laisser l’éprouvette
supporter une traction due à son poids propre. Ainsi, l’éprouvette est fixée sur le pis-
ton de la presse puis on fait le montage, tout en gardant une force nulle.

III.3.2 Essais à l’appareil de perméabilité à charge variable

Les essais de perméabilité en été réalisés selon la norme AFNOR (2005). L’instrument est
composé essentiellement d’une cellule dans laquelle le spécimen de sol est placé. La cellule
est constituée d’un dispositif permettant d’appliquer une charge verticale. Elle est dotée d’un
capteur de force et d’un tube piézométrique (Figure 53).
Après préparation et mise en cellule de l’éprouvette, celle-ci est soumise à un écoulement
d’eau désaérée (environ trois fois le volume de l’éprouvette) afin de saturer l’échantillon. Le
spécimen est consolidé en le soumettant à une contrainte verticale, appliquée par
l’intermédiaire de l’embase supérieure. Un gradient hydraulique variable est appliqué par la
colonne d’eau dont le niveau descend durant l’essai. Pour déterminer la perméabilité, on
mesure à intervalle régulier le niveau piézométrique dans le tube.
Différents essais de perméabilité à charge variable ont été réalisés pour 3 niveaux de
contraintes correspondant à 86 kPa, 172 kPa et 344 kPa correspondant à l’état de confinement
régnant dans le remblai pour des hauteurs de 5 m, 10 m et 20 m. Le niveau d’eau n’a pas été
pris en compte lors des calculs des contraintes appliquées dans le but d’être plus sécuritaire.

85
Figure 53 : Appareil de perméabilité à charge variable

III.3.3 Essais à l’appareil œdométrique

Les essais de consolidation œdométrique ont été réalisés suivant la norme AFNOR (1997).
L’appareil est constitué principalement d’une cellule dans laquelle le spécimen de sol est placé
dans un anneau en aluminium indéformable. Le dispositif applique un chargement en
contrainte par paliers via un bras de levier qui transmet les charges appliquées sur
l’éprouvette. Le suivi de la consolidation est assuré par un capteur de déformation verticale
(εa). L’échantillon est maintenu saturé tout au long de l’essai. La Figure 54 montre la cellule
de l’œdomètre avec les dispositifs de mesure et d’acquisitions.

Figure 54 : la cellule de l’œdomètre avec les dispositifs de mesure et d’acquisition

86
Pour éviter la manipulation de l’éprouvette, celle-ci est introduite directement dans le porte-
éprouvette de l’œdomètre. La trousse coupante est mise perpendiculaire par rapport la
cellule, à l’aide d’un poussoir, l’éprouvette est extraite aussitôt dans l’embase inférieure de la
cellule.
La saturation de l’éprouvette est maintenue tout au long de l’essai. On procède à la
consolidation de l’échantillon, en appliquant une contrainte verticale. La charge est appliquée
par paliers croissants et décroissants suivant le programme défini. Les paliers de chargement
et de déchargement sont maintenus 24 heures. La variation de la hauteur de l’éprouvette est
mesurée à l’aide d’un capteur analogique connecté à une centrale d’acquisition pour
enregistrer les valeurs directement sur le PC.
L’indice des vides du sol (e) est déduit de la déformation axiale et de l’indice des vides initial
(e0) du sol étudié. La relation est donnée comme suit :
𝑒 = 𝑒0 − (1 + 𝑒0 )𝜀𝑎 [21]

III.3.4 Essais à l’appareil triaxial monotone

Le mode opératoire est basé sur la norme française (NF P94-074, 1994). La Figure 56 présente
un schéma descriptif de l’appareil triaxial classique. L’appareil est constitué essentiellement
d’une cellule triaxiale où sera mise l’éprouvette, d’une presse, d’un système de pression et
d’un système d’acquisition de données. La machine permet de recevoir des éprouvettes
cylindriques d'une hauteur de 70 mm et d'un diamètre de 35 mm. La presse, constituant le
bâti de chargement, est une presse électromécanique contrôlable en vitesse. Pour
l’application de la contrainte de confinement, une pression est appliquée dans la cellule
remplie d'eau. La machine est munie de deux capteurs de pression électrique servant à
mesurer la pression de confinement et la pression à l'intérieur de l'éprouvette, appelée
contre-pression. La mesure de ces deux pressions permet de déterminer la pression
interstitielle pour un essai non drainé. Un système d’acquisition TRISOL est utilisé sur les
appareils triaxiaux du laboratoire afin d’enregistrer automatiquement la force axiale
appliquée, la déformation axiale, le volume et la pression interstitielle. La force appliquée est
mesurée par un capteur de force installé en haut du bâti de la presse. Le déplacement vertical
est mesuré à l’aide d’un capteur de déplacement de type LVDT installé sur le piston en dessus
de la cellule. Le changement de volume de l’éprouvette pendant la consolidation ou durant
l’essai drainé est mesuré à l’aide d’un capteur qui mesure le volume introduit ou expulsé par
l’éprouvette.
Les trois étapes nécessaires à la réalisation d’un essai triaxial sont les suivantes : i) saturation,
ii) consolidation et iii) cisaillement.
a- Saturation
Après avoir mis en place sur l’embase inférieure de la cellule une pierre poreuse qui permettra
le drainage de l’éprouvette, on ajuste une membrane en latex d’épaisseur 0,3 mm qu’on fixera
avec un joint torique sur cette embase, puis on positionne l’éprouvette de diamètre 35 mm et
de hauteur 70 mm. La saturation consiste à soumettre l’éprouvette à un écoulement d’eau
désaérée (environ trois fois le volume de l’éprouvette) de bas en haut pendant une demi-
journée environ. Une fois cette étape terminée, l’échantillon est soumis à une pression de
consolidation σc et une contre-pression u’. Le premier pallier est de 50kPa pour la contrainte

87
de consolidation et 30 kPa pour la pression interstitielle. Ces pressions sont augmentées par
incrément de 50 kPa. Le rapport des deux grandeurs ∆u/∆σc, appelé B, représente le
coefficient de Skempton et exprime le pourcentage de saturation de l’éprouvette. La
procédure de saturation consiste à s’assurer que l’éprouvette est saturée en eau avec un
coefficient B supérieur à 0,95. Dans notre étude, la valeur de B calculé était supérieure ou
égale à 0,97 dans quasiment tous nos essais.
b- Consolidation

On augmente la contrainte de consolidation jusqu’à la valeur souhaitée et à drainage ouvert.


Durant cette phase de consolidation, on peut mesurer les variations de volume de
l’éprouvette à l’aide du volumètre pour calculer l’indice des vides obtenu après consolidation.
L’étape de consolidation est considérée comme terminée lorsque la variation du volume est
inférieure à 0.1 cm3/h (Figure 55). Pour les échantillons testés, la durée de consolidation est
d’environ 24h.
c- Cisaillement
Lors de la consolidation, la hauteur de l’éprouvette diminue. En conséquence, avant le
cisaillement de l’échantillon, on effectue une nouvelle mise en contact entre le piston de
chargement et la tête de l’éprouvette à une force suffisamment faible (20N) pour ne pas
endommager l’échantillon (Surpression interstitielle < 5kPa).
Avant de lancer un essai non drainé, on doit s’assurer que le robinet de drainage est fermé.
Les essais monotones ont été réalisés à vitesse contrôlée. Cette vitesse est déterminée à partir
des résultats de consolidation. On trace le diagramme de la variation de volume en fonction
de la racine carrée du temps. A partir de ce graphique, on déduit le t100 qui correspond à la fin
de consolidation (Figure 55). La vitesse d’écrasement ne doit pas dépasser la vitesse maximale
évaluées par :
𝐻0 .𝜀𝑓 [22]
𝑉𝑚𝑎𝑥 = 𝑎.𝑡
100

avec :
H0 : Hauteur de l’éprouvette initiale
εf : Déformation à la rupture présumée
a : Coefficient qui varie en fonction des drains mis en œuvre lors de l’essai. Pour nos essais, a=2.3
(Drainage aux deux extrémités avec drain latéral).

88
Figure 55 : Variation du volume d’eau en fonction de la racine du temps

Pour un essai drainé, la vitesse est égale à 2 µm/min et pour un essai non drainé la vitesse est
de 6 µm/min.

III.3.5 Essais à l’appareil triaxial dynamique

L’essai triaxial dynamique est l’essai le plus couramment utilisé pour mesurer les propriétés
dynamiques du sol à des niveaux de déformation élevés. Dans l'essai triaxial, une éprouvette
cylindrique est placée entre les plateaux de chargement supérieur et inférieur et entouré
d'une fine membrane en caoutchouc (0,3 mm). L'éprouvette passe par les stades de saturation
et consolidation puis est soumise à chargement cyclique.
Dans l'essai triaxial cyclique, la contrainte de déviateur est appliquée de manière cyclique, soit
dans des conditions contrôlées par la contrainte (ASTM D3999-91, 2003), soit sous des
conditions contrôlées par la déformation (ASTM D5311, 2011).
Les contraintes et déformations mesurées lors de l'essai triaxial cyclique peuvent être utilisées
pour calculer le module de cisaillement (G) et le rapport d'amortissement (D) sur des
moyennes et grandes déformations (en général de 10- 2 à 100%).
Les incertitudes liées à la mise en place de l’échantillon sur la machine limitent généralement
les mesures à faibles déformations à 0,01 %.
La réponse type d’un sol soumis à un cycle est représentée sur la Figure 14. Le module de
cisaillement sécant est défini par :
𝐺 = 𝜏/𝛾 [23]
Avec 𝜏= la contrainte de cisaillement et 𝛾 = déformation de cisaillement

89
Figure 56: Une illustration schématique de l’appareil triaxial Wykeham Farrance à gauche. Schéma
d’une boucle typique d’hystérésis avec détermination du module sécant et de l’amortissement à
droite

La contrainte de cisaillement correspond à la moitié de la contrainte déviatorique (q). La


déformation de cisaillement peut être exprimée d’une autre façon :
𝛾 = (1 + ν)ε [24]

d’où
𝑞
𝐺 = 2(1+ν)𝜀 [25]
𝑎

avec : ν = coefficient de Poisson, égal à 0,5 pour des essais non drainés, εa: déformation axiale.

L’amortissement (D), exprimé en pourcentage est déterminé par l’expression suivante :


∆𝑊 [26]
𝐷 = 4𝜋𝑊

avec ∆W étant la quantité d’énergie dissipée au cours d’un cycle et W étant l’énergie
maximale stockée pendant ce cycle. Selon la Figure 56 (à droite), la formule peut être
exprimée de la façon suivante :
𝐴 [27]
𝐷 = 4𝜋𝐴𝐿
𝑇

où AL = la surface de la « boucle » et AT = la surface du triangle. Les caractéristiques de


l’appareil utilisé pour la réalisation de l’essai triaxial cyclique (Figure 57) sont les suivantes :
- Servo-actuation électromécanique,
- Fréquence maximum : 10 Hz.
- Charge statique maximale : 10kN.
- Effort dynamique maximum : 15 kN.
- Type de chargement supporté : sinusoïdal, carré, triangulaire, pulsation, en dents de scie,
rectangulaire et défini par l’utilisateur.

90
- Pression maximum dans la cellule :
o Confinement : 1000 kPa
Servo-actuation o Contre pression : 1000 kPa
électromécanique

Capteur de
force

LVDT

Cellule
Régulateur triaxiale
de débit

Figure 57 : Dispositif triaxial cyclique du laboratoire Antea Group

Les essais cycliques ont été réalisés pour différentes contraintes de consolidation et indices
de vides. Le type de chargement utilisé est sinusoïdal.
Le mode opératoire des essais triaxiaux cycliques est similaire à celui des essais triaxiaux
monotones pour les phases de saturation et consolidation. Les essais triaxiaux non drainés
cycliques ont été réalisés à déplacement et fréquence contrôlés. Après avoir été saturée sous
contre-pression (ucp = 400 kPa), l’éprouvette est consolidée sous la contrainte effective
isotrope (comprise entre 50 et 300 kPa). Après avoir testé différentes fréquences (0,25, 0,5
et 1Hz), nous avons choisie f = 0,25 Hz (période T = 4 s). Le choix s’est porté sur le fait que lors
du chargement (même contrainte déviatorique pour toutes les éprouvettes) des différentes
éprouvettes avec le même indice des vides (e0=1,1), nous avons constaté que la pression
interstitielle ne s’est pas dissipée sur le long de l’éprouvette de la même façon pour la
fréquence 0,5 et 1Hz. La machine n’étant pas dotée de plusieurs capteurs de mesure de
pressions interstitielles, nous n’avons donc pas pu comparer les pressions interstitielles sur les
différents points de l’échantillon. Cependant, les observations visuelles ont été recensées sur
les différentes éprouvettes. Sur la base des éprouvettes, les échantillon B et C sont liquéfiés
pour la fréquence 0,5Hz et 1Hz respectivement. L’éprouvette A ne semble pas être impactée
par la distribution de la surpression interstitielle.

91
Figure 58 : Les résultats après essais des différentes éprouvettes testées à différentes fréquences

Les cycles sont appliqués en condition non drainée à différentes amplitudes Δεa égales à 0,2 %,
0,4 %, 0,6 %, 0,8 %, et 1 % sur des séquences de cinquante cycles.
Les deux premières séquences de cycles (0,2 et 0,4 %) ont été enchaînées l’une après l’autre
du fait que les enregistrements présentent une augmentation de la pression interstitielle
inférieur à 5 kPa. Des étapes de reconsolidation sont effectuées avant chacune des séquences
de cycles restantes. A des amplitudes au-dessus de 0,4 %, les pressions interstitielles sont plus
fortes (5 et 50 kPa). Entre chaque reconsolidation, la variation de volume de l’échantillon est
mesurée afin de recalculer le nouvel indice des vides de l’éprouvette.

III.3.6 Essais à la colonne résonante

L’essai à la colonne résonnante est le test de laboratoire le plus utilisé pour déterminer les
propriétés dynamiques d’un sol à des petites déformations (10-4 à 5.10-1%) (Semblat P., 2009).
Jusqu’à un certain niveau de déformation, l'essai est non destructif, ce qui permet de réaliser
sur la même éprouvette plusieurs essais (ASTM D4015 –92, 2000). Toutefois, il faut souligner
le fait que les déformations obtenues dans l'éprouvette sont des déformations moyennes
parce que la distorsion de l'éprouvette cylindrique varie entre zéro à l'axe de l'échantillon et
un maximum obtenu au bord extérieur. De ce point de vue, la qualité de l’essai dépend
essentiellement de l’homogénéité des contraintes et des déformations dans l’échantillon
(Kramer S., 1996).
Pour déterminer les propriétés des sols, une éprouvette cylindrique pleine ou creuse est
soumise à une charge en torsion ou longitudinale (excitation en flexion) par un système
électromagnétique (Figure 59). L’appareil peut être utilisé en sollicitations forcées ou libres
(Semblat P., 2009).

92
Figure 59 : Modes de sollicitation d'un essai à la colonne résonante : a) excitation en torsion et b)
excitation en flexion ( (Nguyen Pham P. T., 2008)

L’essai de torsion permet d'évaluer directement les caractéristiques de cisaillement du sol : G


(module de cisaillement) et γ (distorsion). L’essai avec l’excitation en flexion consiste à
déterminer le module de Young (E) et la déformation par flexion. Pour notre cas d’étude, le
mode de vibration utilisé est la vibration par torsion. Une fois l’échantillon consolidé, le
chargement cyclique peut commencer.
L'appareil à colonne résonnante utilisé dans le cadre de cette thèse correspond à la
configuration de l'appareil développé par Stokoe K. (2000) (Figure 61 à droite). Les essais ont
été réalisés au laboratoire Antea Group (Figure 60).

Figure 60: Colonne résonnante du laboratoire Antea Group

Une fois l’échantillon consolidé dans la colonne, le chargement cyclique est appliqué. Une
charge avec amplitude fixe et une fréquence variable est appliquée au sommet du spécimen
par l’intermédiaire de bobines électriques placées dans un champ d’aimants permanents. La
fréquence du courant électrique alternatif est ajustée de façon à obtenir la résonance de
l’échantillon. A partir de l’accélérogramme mesuré en sortie, l’amplitude est enregistrée en
fonction de la fréquence de vibration. La valeur maximale de l’amplitude est atteinte pour la

93
fréquence de résonance du premier mode propre de l’échantillon (f n). A partir de cette
fréquence propre, le module de cisaillement et la distorsion de l’éprouvette peuvent être
déterminés (Figure 61 à gauche).

Figure 61: Un schéma de l'appareil à colonne résonante, de Stokoe et Santamarina (Stokoe K., 2000)
à gauche. Réponse d'un échantillon en vibration forcée à droite (Darendeli M., 2001)

Le module de cisaillement est obtenu à partir de la formule suivante :


𝐺 = 𝜌𝑉𝑠2 [28]
où ρ la masse volumique du sol et VS = vitesse des ondes de cisaillement.
La vitesse VS est déduite de la relation issue de la résistance élastique en torsion de
l'éprouvette :
I wn ∗L wn ∗L [29]
= tan
I0 Vs Vs

avec I0 le moment d’inertie d’étalonnage, dépendant du système, ωn la pulsation de résonance


fondamentale et L = hauteur de l'éprouvette.
Si le système de chargement est sans masse (I0= 0), l'équation (29) s’écrira sous cette forme :
2wn [30]
vs = ∗L
π

L'essai permet également la détermination de l'amortissement du sol à partir de


l'identification de la fréquence de résonance. Lorsque l’essai est réalisé en vibrations forcées,
la fréquence doit être ajustée d’une manière à atteindre la résonance de l’échantillon.
La vibration forcée est caractérisée par une largeur de bande ∆f avec une amplitude « √2 »
fois plus petite que l'amplitude maximale (Amax). L'amortissement est obtenu à partir de
l'expression suivante :
∆𝑓
𝜉 = 2𝑓 [31]
𝑛

Il est également faisable de réaliser des essais en vibration libre en arrêtant la sollicitation
vibratoire de façon instantanée. L’amortissement du sol peut alors être évalué en analysant

94
la décroissance temporelle d’amplitude définie à l’aide du décrément logarithmique  sous
l’aspect suivante (avec xi amplitude maximale du cycle i) :
𝑋𝑛+1
𝛿 = 𝑙𝑛 = 2𝜋𝜉 [32]
𝑋𝑛

Les tests à la colonne résonnante ont été réalisés pour déterminer le module de cisaillement
maximal (Gmax) ainsi que les courbes d’évolution du module de cisaillement (G) et de
l’amortissement (D) en fonction de la distorsion (γ).
Après saturation et consolidation de l’éprouvette à une contrainte donnée, des essais de
torsion ont été réalisés sur plusieurs éprouvettes à différentes contraintes de consolidation et
densités initiales.
Le test à la colonne résonante en torsion (RC) est basé sur la théorie de la propagation des
ondes de torsion dans un échantillon. L'appareil à colonne résonnante utilisé pour notre
recherche est une configuration de l'appareil Stokoe K. (2004). Lors de la mise en place de
l’éprouvette, l’extrémité inférieure de l'échantillon est fixée à un socle en acier inoxydable à
surface rugueuse. L’extrémité supérieure est soumise à un chargement en torsion à énergie
constante avec une fréquence variable par l’intermédiaire de bobine électriques places dans
un champs d’aimants permanents. La résonance de l’échantillon est identifiée par le maximum
d’amplitude obtenue.
Après la préparation de l'échantillon et l'application d'une pression de confinement à
l'intérieur de la cellule, une vibration par torsion sinusoïdale à fréquence variable et à
amplitude en accélération définie, est appliquée en utilisant un dispositif d'excitation rotatif
monté au sommet de l'échantillon.
Afin d’analyser le rôle de pression effective moyenne, le module de cisaillement et les valeurs
d'amortissement ont été mesurées à différente pressions de confinement. Les pressions de
consolidation effectives testées sont comprises entre 50 et 300 kPa.
La procédure expérimentale utilisée par Fedrizzi F. (2015) a été mis en œuvre dans ces essais.
Sur la même éprouvette, le test est mené en augmentant l’amplitude de distorsion jusqu’à γ
= 0,03%, puis on augmente la contrainte de consolidation effective, on attend la consolidation
puis on refait l’essai. Cette valeur de distorsion (γ = 0,03%) correspond à une réduction du
module de cisaillement normalisé G/Gmax de l’ordre de 0,8. Cette valeur a été supposée être
inférieure au seuil de déformation élastique-plastique (Stokoe K. H., 1999). Sur quelques
éprouvettes, pour les différentes contraintes de consolidation, le test est réalisé jusqu'à ce
que la limite de tension du dispositif d'entraînement soit atteinte.

III.4 Conclusion
Dans chapitre, les différentes démarches expérimentales que nous avons suivies afin de
répondre aux objectifs de notre recherche ont été présentées. A partir des informations
contenues dans la littérature, ainsi que les différentes normes, des techniques spécifiques ont
été utilisées pour mener à bien les essais. Une prédiction précise de la dégradation du module
de cisaillement et de l'amortissement du matériau et l’évolution de l'augmentation de la
pression interstitielle est importante pour l’étude sismique. Nous avons choisi de travailler sur
un large intervalle de déformations dans l’objectif d’analyser le comportement du sol sur les

95
différentes phases de déformation. Pour réaliser cet objectif, une campagne expérimentale a
été menée.
On dispose de deux dispositifs, l’appareil triaxial dynamique et la colonne résonnante, qui
permettent étudier le comportement cyclique du sol en testant des éprouvettes de taille de
diamètre 50 mm et de hauteur 100 mm. La colonne résonnante permet d'étudier avec une
bonne précision le comportement du sol sur une gamme de distorsion qui varie de 10-4 à
5.10-1%. L’appareil triaxial dynamique est un dispositif permettant de tester des éprouvettes
avec un chargement cyclique sur une gamme de distorsion variant de 10 -2 à 100%.
Les teneurs en eau des éprouvettes sont choisies afin de représenter les différents états de
réalisation d’un barrage en remblai (état humide et état sec). Les échantillons confectionnés
ont des indices de vide compris entre 0,98 et 1,50. Les éprouvettes ont été testées à des
pressions de consolidation effectives comprises entre 50 et 300 kPa.

96
Chapitre IV : Résultats et analyses des essais de caractérisation et des essais
hydromécaniques sous chargement monotone
Ce chapitre a pour objectif d’étudier le comportement du sol résiduel tropical sous charge-
ment monotone, tout d’abord en conditions drainées puis en conditions non drainées.

Dans ce chapitre, nous présentons les résultats des essais d’identification, de caractérisation
du sol, des essais d’œdométrique ainsi que les essais de cisaillement monotones réalisés sur
l’appareil triaxial.

IV.1 Résultats et analyses des essais d’identification physico-chimique


IV.1. 1 Analyse chimique
Deux fractions argileuses ont été analysées à l’aide d’un spectromètre de masse à plasma à
couplage inductif (ICP-MS). Le Tableau 14 représente les résultats de l’analyse chimique des
deux échantillons du sol étudié.
Tableau 14 : Analyse chimique du matériau
SiO2 Al2O3 Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O TiO2 P2O5 PF
Matériau
% % % % % % % % % % %
ICP-TR1 <
30,59 30,79 16,26 0,037 0,19 0,21 0,04 0,17 1,38 19,81
L.D.
ICP-TR2 <
30,49 30,63 16,22 0,037 0,19 0,21 0,04 0,17 1,38 19,81
L.D.

Les résultats montrent une bonne cohérence d’un échantillon à l’autre. Cela démontre
l’efficacité de la procédure d’homogénéisation mise en œuvre. Les résultats des analyses ICP
montrent que les constituants oxydés représentent environ 45% de la fraction argileuse. Cela
suggère un niveau modéré d'altération du sol. Le matériau est composé essentiellement
de silice ainsi que de sesquioxydes de fer et d’alumine. La composition minéralogique est
caractéristique des sols résiduels (Schnaid F., 2012 ; Blight G., 2017).
IV.1. 2 Analyse minéralogique
Une partie de la fraction argileuse est utilisée pour l’analyse de la minéralogie par diffraction
aux rayons X (DRX). Le Tableau 15 représente les résultats obtenus.
Les analyses DRX montrent que la phase la plus abondante est constituée de kaolinite (environ
44 %), qui est produite par la transformation chimique des feldspaths présents dans la roche
mère. La goethite et la gibbsite, qui sont des oxydes de fer et d'aluminium hydratés,
représentent pour leur part environ 20 et 10% du poids. Il est à noter que les analyses de
minéralogie correspondent étroitement à celles obtenues par d'autres auteurs sur sols
résiduels comparables (Pineda J. , 2014). La coexistence de la kaolinite et la goethite dans le
même horizon est typique des sols résiduels dérivés de roches ignées intermédiaires au début
des stades latéritiques.

97
Tableau 15 : Analyse minéralogique
Poids (%)

Espèces minérales issues des analyses de


diffraction des rayons X

Kaolinite 44,1 – 44,2


Goethite 21,8 – 22,5
Gibbsite 9,1 – 10,9
Quartz 5,0 – 5,4

Halloysite 3,1 – 11,6

Anatase 2,6 – 3,3

Nacrite 0,0 – 12,1

IV.1. 3 Analyse microscopique


Un test est réalisé avec un autre modèle de MEB haute résolution. Les échantillons observés
correspondent à trois types de mottes. Une première analyse a été réalisée sur une motte
légèrement oxydée de couleur marron clair. Une seconde analyse a été effectuée sur une
motte plus oxydée caractérisée par une couleur rougeâtre. Une troisième analyse a été
effectuée sur une motte légèrement oxydée de couleur marron clair avec des petits éléments
indurés visibles à œil nu et du quartz.
La Figure 62 montre les images MEB de la microstructure de la surface de la motte légèrement
oxydée à deux échelles, 20 μm de 200 nm. A échelle 20 μm, on peut constater des agrégats
altérés avec des pores non connectés de dimensions d’environ 100 μm. A échelle 200 nm,
deux types de particules d'argile peuvent être observés : essentiellement des particules de
kaolinite et quelques rares particules de halloysite. Les plaquettes correspondent à la
kaolinite, qui constitue l'essentiel des particules d'argile, ce qui confirme la pertinence des
modèles d'interprétation utilisés pour les analyses minérales et chimiques. Leurs dimensions
en plan sont comprises entre 50 et 200 nm et leur épaisseur est de l'ordre de 20 nm. Les
particules tubulaires correspondent à Halloysite. La longueur des tubes varie entre 300 et
400 nm. Le diamètre extérieur des tubes est compris entre 50 et 80 nm alors que le diamètre
intérieur n'est que de quelques nanomètres. L'ensemble est assez homogène. Les particules
sont orientées aléatoirement et bien réparties dans l'espace.
La Figure 63 montre l’image MEB de la microstructure de la surface de la motte fortement
oxydée à une échelle de 200 nm. Les particules sont essentiellement constituées de plaquettes
de kaolinite de la même taille que celles constituant la motte légèrement oxydée. Quelques
rares particules d'halloysite sont également observées. La structure de l'assemblage montre
une distribution très différente de la motte légèrement oxydée. Les plaquettes apparaissent
préférentiellement orientées dans deux directions orthogonales. Les vides inter-particulaires
semblent plus petits, mais un réseau de macropores d’une dimension de quelques microns
peut être observé.

98
La Figure 64 montre une image MEB de la motte légèrement oxydée avec les petits éléments.
La matrice est composée d’une particule angulaire de quartz disposée dans une matrice
hétérogène d'agrégation de plus petites particules secondaires de minéraux. Ce résultat valide
bien les interprétations des résultats des essais de l’analyse chimique et de la DRX.

Figure 62 : Vue MEB haute résolution d'une motte légèrement oxydée

99
Figure 63 : Vue MEB haute résolution d'une motte fortement oxydée

Figure 64 : Vue MEB d’une particule de quartz

Les observations au MEB ont montré que le sol résiduel est formé par des minéraux
secondaires tels que la kaolinite et halloysite. Les agrégations de particules altérées sont
formées par des pores non connectés.
IV.1. 4 Identification
Afin d’améliorer la reproductibilité des résultats des tests de laboratoire, les quatre cents
kilogrammes de matériaux prélevés à la pelle mécanique ont été homogénéisés puis répartis

100
en sept unités pesant environ soixante kilogrammes. Les analyses physiques ont été
effectuées sur chacune des unités (Tableau 3).
Tableau 16 : Analyse physique

W Dmax <80μm <2μm IP LL ρs Wopn ρdopn


Echantillons
(%) (mm) (%) (%) (%) (%) (g/cm3) (%) (g/cm3)
Ech-1 50,7 2,1 91,8 53,4 12 62
2,71
Ech-2 51,4 2,7 95,5 59,9 15 63 35,9 1,29
Ech-3 50,9 2,6 92,8 62,6 19 68
2,71
Ech-4 50,5 2,5 89,5 57,9 24 73
Ech-5 51,0 2,4 81,0 54,0 27 70
36,6 1,24
Ech-6 51,1 2,6 88,6 52,2 19 68 2,72
Ech-7 51,1 2,6 90,0 60,7 15 64

Le matériau présente une forte teneur en eau naturelle (environ 50%), comparable avec des
valeurs comprises entre 16 et 49% issues de la littérature (Nixon I., 1957 ; Shukri M., 2004).
Sur les 7 unités réparties en matériau, le diamètre maximal ne dépasse pas 3 mm. Les
diamètres des éprouvettes des différents essais ont été choisis pour avoir au minimum un
diamètre dix fois supérieur de Dmax. Le sol se constitue de plus de 50% de fraction argileuse
(52,2 – 60,7). D’après les résultats de limite d’Atterberg, les indices de plasticité varient entre
12 à 27% et les limite de liquidité varie entre 62-73%. Cela représente une plasticité modérée.
Il n’est pas observé de différences significatives entre les divers résultats recueillis et les
résultats de la bibliographie. Sur la base de ces résultats, le matériau peut être considéré
comme étant un sol fin. La masse volumique sec et la teneur en eau à optimum Proctor sont
d’environ 1,265 g/cm3 et 36,2 % respectivement. A partir de ces résultats de Proctor, les
paramètres de compactage des éprouvettes sont déterminés.
Deux types de porosité ont été mesurées : i) la porosité connectée et ii) la porosité au
mercure.
Porosité connectée. Les résultats des trois essais de mesure de la porosité connecté sont
résumés dans le Tableau 17. La porosité varie entre 0,52 à 0,61. D’après les résultats, les
éprouvettes confectionnées ont une structure assez poreuse. Ce résultat parait cohérent avec
la présence de macropores interconnectés observés au MEB.

101
Tableau 17 : Résultats des essais de porosité connectée

W ρh
Echantillons n
(%) (%)
Ech-P1 32,6 1,70 0,52
Ech-P2 33,8 1,72 0,60
Ech-P3 33,2 1,73 0,61

Porosité au mercure. La distribution de la taille des pores des échantillons compactés a été
déterminé à l'aide d'un Porosimétre par intrusion automatisée de mercure (PIM). Le PIM
utilisé peut déterminer une distribution de pores de taille de 3 nm à 360 µm. L'injection
appliquée de la pression variait de 3,5 kPa à 413 MPa. L'analyse de la taille des pores (Figure
65) montre une distribution bimodale des vides. La courbe montre un premier pic assez
marqué pour un diamètre égal à 19 nm, puis un deuxième pic moins prononcé à 4,5 µm. On
retrouve ainsi quantitativement ce que l'on a observé visuellement sur l'image du MEB de la
motte fortement oxydée.

Figure 65 : Distribution de la taille des pores du sol résiduel tropical étudié

IV.1. 5 Classification du sol étudié


a- Classification selon la GTR
Selon la classification GTR, les sols sont classés comme sol fin (A). La Figure 66 illustre la
position des sept unités. Six unités sont classées sur la case A2 et une unité sur la frontière de
la case A2 et A3. Les sols sont des silts argileux peu plastiques. Leur état hydrique est très
humide.

102
Figure 66 : Classification des unités de sol selon la GTR

b- Classification selon Deere D. (1971)


D’après le profil proposé par Deere D. (1971) et les analyses chimiques et minéralogiques
(Tableau 14 et Tableau 15), le sol est prélevé dans l’horizon IB. On ne distingue pas la structure
de la roche mère. Cet horizon est riche en argile et en éléments Fe, Al et Si. Cela a été
démontré lors de l’analyse chimique et minéralogique du sol (Tableau 16).
c- Classification selon Wesley L. (2010)
A partir des résultats et remarques obtenue lors des essais d’identification, le sol peut être
classé dans le groupe C (sols latéritiques) selon la classification des sols résiduels proposée par
Wesley L. (2010). En effet, l’analyse minéralogique montre que le sol ne comporte pas de
smectite ce qui écarte les deux groupes A et B. D’après les analyses chimiques, une forte
présence de sesquioxydes est constatée ce qui permets de classer le sol dans le sous-groupe
sesquioxyde (Tableau 15). Il n’y a pas de traces d’allophane et seulement quelques pourcent
d’halloysite sont constatés.
IV.2 Résultats et analyses des essais de perméabilité
Trois essais de perméabilité à charge variable ont été réalisés pour 3 niveaux de contrainte :
83 kPa, 200 kPa et 344 kPa, correspondant à l’état de confinement régnant en pied de barrage
et dans le remblai pour des hauteurs de 10 m et 15 m. Les caractéristiques des éprouvettes
sont résumées ci-dessous. La perméabilité varie entre 7,4.10-10 à 1,2 10-8 m/s pour la teneur
en eau 35,1% et de 8,2.10-11 à 1,2.10-9m/s pour la teneur en eau de 36,0 %. Les éprouvettes
présentent une perméabilité très faible à faible. Comme on pouvait s’y attendre, la
perméabilité diminue lorsque la contrainte verticale augmente. En apparence, les valeurs de
perméabilité ne sont pas en cohérence avec les résultats de mesure de la porosité connectée.
Nous attribuons cela à l’écrasement des agrégats lors de la phase de consolidation qui
entraine la destruction des réseaux de pores interconnectés.

103
Tableau 18 : Résultats des essais de perméabilité

σa W ρd K
Echantillons
(MPa) (%) (g/cm3) (m/s)
- 35,1 1,29 -
0,08 - - 1,2 10-8
Perm-1
0,20 - - 1,9 10-9
0,34 36,0 1,39 7,4 10-10
- 36,3 1,29
0,08 - - 1,2 10-9
Perm-2
0,20 - - 6,0 10-10
0,34 38,8 1,30 8,2 10-11

IV.3 Résultats et analyses des essais œdométriques


Trois essais œdométriques ont été réalisés pour 3 masse volumiques sèches différentes
correspondant à des indices des vides variant de 1,00 à 1,51. Les caractéristiques des
éprouvettes sont résumées ci-dessous.
Tableau 19 : Caractéristiques des essais œdométriques

W ρd Eoed σ'p OCR Cs Cc


Echantillons e0 1+𝑒
(%) (g/cm3) (MPa) (MPa)
Œdo-1 33,0 1,33 1,00 221 0,75 4,7 0.013 0,13
Œdo-2 37,1 1,32 1,06 198 0,62 3,9 0.009 0,15
Œdo-3 39,5 1,08 1,51 79,7 0,06 0.010 0,14

La Figure 67 montre les résultats tracés en utilisant l'échelle logarithmique conventionnelle


pour la contrainte. Les valeurs de contrainte de préconsolidation et de coefficient de
surconsolidation ont été déterminées selon la méthode LCPC et sont répertoriés dans tableau
ci-dessus. On observe que σ’p et OCR augmentent lorsque l’indice des vides diminue .
Le coefficient de compressibilité Cc/(1+e) des matériaux est compris entre 0,13 et 0,15. Le
coefficient de relâchement Cs est faible (0.009 – 0.013). Les sols constituant les éprouvettes
remaniées peuvent donc être considérées comme peu relâchant.

104
Contrainte normale (MPa)
0.00 0.01 0.10 1.00 10.00 100.00

1.5
e0= 1.00
e0= 1.06
e0 = 1.51
1.3
Indice des vides

1.1

0.9

0.7

0.5

Figure 67 : Résultats des essais œdométriques à différents indices des vides

IV.4 Résultats et analyses des essais triaxiaux monotones


Le programme des essais triaxiaux monotones a été défini de manière à mettre en évidence
l’influence des paramètres significatifs qui régissent le comportement des argiles soumis à un
cisaillement, tels que l’indice des vides, la contrainte de consolidation appliquée.
Plusieurs séries d’essais monotones en compression ont été réalisés à différents indices de
vides, allant de 0,90 à 1,10 et pour différentes contraintes de consolidation isotropes.
L’ensemble des éprouvettes confectionnées est mis en place dans l’appareil triaxial à
différentes contraintes de consolidation. Les teneurs en eau sont prises entre 96% et 104% de
Wopn. Les essais sont réalisés en condition non drainée et drainée, de manière à fournir des
caractéristiques de cisaillement à court et long terme. Les caractéristiques des éprouvettes et
les résultats ont résumés ci-dessous.

105
Tableau 20 : Caractéristique et résultats des essais monotones

Types σ3 σ'c W ρd E50 c’ Φ’


Echantillons e0
d’essai (kPa) (kPa) (%) (g/cm3) (MPa) (kPa) (°)
TX- Epr1 CD 800 400 33,2 1,31 1,09 42
TX- Epr2 CD 700 300 33,1 1,32 1,10 35 23 33
TX- Epr3 CD 600 200 32,5 1,31 1,08 28
TX- Epr4 CU+u 1000 600 37,1 1,31 1,02 60
TX- Epr5 CU+u 1000 600 36,0 1,34 0,98 60
100 30
TX- Epr6 CU+u 600 200 36,4 1,37 0,93 42
TX- Epr7 CU+u 500 100 36,7 1,35 0,96 30

IV.4.1. Essais de compression drainés

L’étude du comportement drainé du sol résiduel sous sollicitation monotone a été menée
dans le but de déterminer les caractéristiques du comportement du matériau en termes de
comportement volumique (contractance, dilatance) et de résistance au cisaillement à la
rupture.
Trois essais triaxiaux monotones consolidés drainés avec un indice des vides initial presque
identique, consolidés sous trois contraintes de consolidation isotropes différentes : 200, 300
et 400 kPa, ont été réalisés. La contre-pression utilisée lors des essais afin d’avoir un
coefficient de Skempton B supérieur à 0,95, est de 400kPa.
Les résultats des essais triaxiaux sont présentés et analysés dans les plans (q, εa) pour les
courbes de cisaillement, (εv, εa) pour les déformations volumiques des éprouvettes, (q, p’)
pour les chemins de contraintes, q étant le déviateur des contraintes, εa la déformation axiale,
εv la déformation volumique et p’ la contrainte moyenne effective.
La Figure 68 représente l’évolution de la contrainte déviatorique en fonction des déformations
axiales. Les résultats obtenus montrent que, conformément aux observations classiques,
l’augmentation de la contrainte de consolidation appliquée a pour effet d’accroître les
caractéristiques mécaniques du matériau (rigidité, résistance au cisaillement). On note ici qu’à
19% de déformation axiale, le déviateur n’est pas encore parfaitement stabilisé. Cela suggère
que l’état critique n’est pas atteint. Ce résultat est comparable à ceux obtenus par Abuel H.
M. (2006) sur des argiles de Bangkok où l’état critique n’a été atteint qu’au-delà de 35% de
déformation axiale. Nous n’avons pas été en mesure d’aller au-delà de 20% du fait de la
porosité intrinsèque de la membrane au regard de la durée de l’essai (plus d’une semaine).

106
1.2
σ'c= 400kPa
σ'c= 300kPa
1
σ'c=200kPa

0.8
q (MPa)

0.6

0.4

0.2

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
ε₁(%)
Figure 68 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés drainés - Courbe contrainte
déviatorique en fonction des déformations axiales

Les densités choisies pour la réalisation des éprouvettes donnent de bonnes caractéristiques
mécaniques. La Figure 69 représente la déformation volumique en fonction de la déformation
axiale. L’évolution des déformations volumiques rend compte d’un comportement
uniquement contractant. Une stabilisation progressive vers les grandes déformations a été
constatée. Les déformations volumiques augmentent en fonction des contraintes consolidées
appliquées. Les valeurs des déformations volumiques sont considérables : pour une contrainte
de consolidation effective de 400kPa, la valeur de déformation volumique atteint 10%. Entre
les contraintes de consolidation effectives 200kPa et 400kPa, l’écart de la déformation
volumique atteint environ 7%. Également, des ordres de grandeurs de déformations
volumiques comparables ont été obtenues par d’autres auteurs sur des argiles compressibles
(Abuel H. M., 2006). Ce résultat peut paraître surprenant puisque le matériau a été caractérisé
peu compressibles au regard des résultats des essais œdométriques. Cela suggère qu’une
grande partie de la compressibilité proviennent d’un mécanisme de consolidation sous
sollicitation déviatorique, l’écrasement des agrégats étant probablement favorisé par la
sollicitation du matériau en cisaillement.

107
ε₁ (%)
0

4
εv (%)

8 σc'= 400kPa
σc'=300kPa
σ'c= 200kPa
10

12
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
εa (%)

Figure 69 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés drainés - Variation des déformations
volumiques en fonction de la déformations axiales

La Figure 70 représente les résultats obtenus selon le chemin de contraintes (p’, q). Le chemin
de contrainte correspondant dans le plan (q, p’) se présente classiquement sous la forme d’un
segment de droite incliné à 3 pour 1 sur l’horizontale, ce qui démontre une bonne maîtrise
expérimentale de l’essai.

Figure 70 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés drainés – Le chemin de contrainte
correspondant dans le plan (q, p’)

L’interprétation des essais dans le plan de Mohr donne un angle de frottement et une
cohésion égaux à 33° et 23kPa respectivement. Les échantillons compactés présentent donc
des bonnes caractéristiques mécaniques. On observe une certaine variabilité des
caractéristiques de cisaillement et de l’enveloppe de rupture. La variabilité constatée est de

108
l’ordre de 40kPa, et correspond probablement à la variabilité à laquelle on peut s’attendre sur
le terrain.

Figure 71 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés drainés – Critère de Mohr Coulomb

IV.4.2. Essais monotones consolidés non drainés


Trois essais triaxiaux monotones consolidés non drainés ont été réalisés. Le Tableau 20
résume les caractéristiques et résultats de ces essais. La Figure 72 représente l’évolution de la
contrainte déviatorique en fonction des déformations axiales. La résistante augmente en
fonction de la contrainte de consolidation. Nous remarquons qu’au-delà de 10 % de
déformation axiale, le déviateur se stabilise. Le matériau compacté représente un angle de
frottement égal à 30° et une cohésion égale à 100kPa (Tableau 20).

0.9
0.8
0.7
0.6
q (MPa)

0.5
0.4
σ'c=600kPa
0.3 σ'c=200kPa
σ'c=100kPa
0.2
0.1
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
ε₁ (%)

Figure 72 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés non drainés - Courbe contrainte
déviatorique en fonction des déformations axiales

La Figure 73 représente les pressions interstitielles en fonction de la déformation axiale. Au


début du cisaillement, tous les échantillons présentent une augmentation de la pression

109
interstitielle jusqu’à atteindre une valeur maximale associée à des déformations comprises
entre 1,0 à 3,8 %. Puis, la pression interstitielle diminue (comportement dilatant). Ce
comportement est typique des sols moyennement denses et denses (Holtz R.D., 1991 ;
Mitchell K., 2005).
Pour la contrainte de confinement la plus élevée (600 kPa), on observe des oscillations de la
courbe de mesure de la pression interstitielle. Cela est dû à l’atteinte de la limite d’utilisation
du capteur de pression interstitielle.

0.4
σ'c=600kPa
0.35
σ'c=200kPa
0.3 σ'c=100kPa

0.25
Δu (MPa)

0.2

0.15

0.1

0.05

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
ε1 (%)

Figure 73 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés non drainés - Courbe pressions
interstitielles en fonction des déformations axiales

La Figure 74 montre l'évolution des pressions interstitielles normalisées par rapport au niveau
de contrainte de consolidation effective en fonction de la déformation axiale. Pour les
contraintes de consolidations effectives 100 kPa et 200 kPa, le rapport Δu/σ’c atteint un pic
compris entre 0,80 et 0,75 pour des déformations axiales égales à 1% et 2% respectivement.
La rapport Δu/σ’c décroît de 0,79 à 0,6 lorsque la contrainte de consolidation passe de 200 à
600 kPa (et que l’indice des vides diminue). Pour une contrainte de consolidation effective de
600kPa, le pic atteint par le rapport Δu/σ’c est moins marqué et est atteint pour une
déformation axiale de 3,8 %. Ainsi, le pic du rapport Δu/σ’c est atteint pour une déformation
axiale qui augmente avec la contrainte de confinement. L’amplitude du pic diminue lorsque la
contrainte de confinement augmente. Enfin, le pic de Δu/σ’c est d’autant plus marqué que la
contrainte de confinement est faible.

110
1
0.9 σ'c=600kPa
0.8 σ'c=200kPa
σ'c=100kPa
0.7
0.6
Δu/σ'c

0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
ε1 (%)

Figure 74 : Courbe Δu/σ’c en fonction des déformations axiales

La représentation graphique du chemin des contraintes (Figure 75) montre qu’au début du
chargement, la contrainte effective moyenne p’ varie peu alors que la contrainte de
cisaillement q augmente de manière importante. A partir d’un certain seuil, la contrainte
effective moyenne augmente jusqu’à atteindre sa valeur maximale à la rupture de
l’échantillon. En identifiant le point où l’échantillon passe du comportement contractant à
dilatant (transformation de phase), pour chacun des cheminements de contraintes et en
reliant ces points, on obtient la ligne de transformation de phase (ligne verte). Si on trace une
ligne reliant les points correspondant à la rupture (max de q), on remarque que tous les
échantillons sont quasiment alignés sur la ligne de rupture Kf, ce qui démontre une bonne
homogénéité des essais.

Figure 75 : Résultats des essais triaxiaux monotones consolidés non drainés – Le chemin de contrainte
correspondant dans le plan (q, p’)

111
La Figure 76 présente de manière synthétique l’influence de la contrainte de consolidation sur
l’évolution de la résistance au cisaillement non drainé du pic cu,pic. On observe que la résistance
au cisaillement non drainé augmente effectivement avec l’augmentation de la contrainte de
consolidation.

Normalement consolidé surconsolidé

Figure 76 : Influence de la contrainte de consolidation sur la résistance au cisaillement non drainé au


pic du sol résiduel tropical

L’intérêt de ce type de représentation est de permettre d’obtenir de manière simple des


valeurs réalistes de la résistance au cisaillement non drainé de l’argile qui peuvent être ensuite
utilisées dans des analyses de stabilité conventionnelles. . Pour cet essai, la cohesion
apparente, Cu0=228kPa.

IV.5 Conclusion
D’après les résultats physico-chimiques obtenus, le sol résiduel étudié est à un niveau
d’altération modéré. C’est un sol dont la phase la plus abondante est constituée de kaolinite.
Le matériau est aussi constitué de goethite, de gibbsite et d’halloysite. Il présente une forte
teneur en eau naturelle et une plasticité modérée. D’après les classifications de Deere D.
(1971) et de Wesley L. (2010), le sol appartient à l’horizon IB. Cet horizon est connu pour être
généralement riche en argile, avec accumulation de Fe, Al et Si. Le sol peut être cimenté ou
susceptible à un durcissement irréversible. Le sol est constitué de gibbsite et de goethite mais
également d’halloysite, ce qui fait qu’il est entre deux sous-groupes : sous-groupe halloysite
et sous-groupe Sesquioxydes.

Les résultats des essais présentés dans ce chapitre ont permis de réaliser une étude détaillée
du comportement mécanique du sol résiduel tropical sous chargement monotone. Les
propriétés de résistance au cisaillement sont en adéquation avec les valeurs trouvées dans la
littérature. Sous chargement monotone drainé, le sol a un comportement contractant,
d’autant plus important que la pression de confinement est grande. Sous chargement
monotone non drainé avec un indice des vide différent (plus petit), la réponse du sol ne
montre pas de pic de résistance. La pression interstielle, quant à elle, présente un pic d’autant
plus marqué pour des pressions de confinement plus faible.

112
Chapitre V : Etude expérimentale du module de cisaillement en très petites
déformations Gmax
Afin d’étudier le comportement hydromécanique du sol tropical de notre étude sous sollicita-
tions cycliques, des essais la colonne résonnante ont été réalisés dans un premier temps dans
l’objectif de caractériser le module de cisaillement en très petites déformation (Gmax). Les in-
dices des vides testés sont compris entre 0,97 et 1,48 et les pressions de confinement effec-
tives sont comprises entre 50 et 300 kPa. Les résultats sont analysés de manière à étudier
l'influence de la contrainte de consolidation, de la contrainte effective moyenne ainsi que l’in-
dice des vides est effectué. Le Tableau 21 résume les caractéristiques des éprouvettes testées.
Tableau 21 : Caractéristique des éprouvettes lors des essais à la colonne résonnante

σ'c W ρd
Echantillons e0
(kPa) (%) (g/cm3)
RC– Epr1 100, 200, 300 34,7 1,36 0,97 – 1,01
RC – Epr2 100, 200, 300 35,4 1,35 0,99 – 1,01
RC – Epr3 100, 200 35,1 1,35 0,94 – 1,03
RC – Epr4 100, 200, 300 36,6 1,33 1,02 – 1,07
RC – Epr5 100, 200 37,2 1,31 1,03 – 10,8
RC – Epr6 100, 200, 300 37,7 1,31 1,08 – 1,13
50, 75, 100, 150,
RC – Epr7 38,8 1,10 1,26 - 1,45
200, 250, 300
50, 75, 100, 150,
RC – Epr8 39,5 1,09 1,26 - 1,47
200, 250, 300
50, 75, 100, 150,
RC – Epr9 40,1 1,08 1,23 - 1,48
200, 250, 300

V. 1 Analyse des résultats


Les modules de cisaillement à petite déformation ont été mesurés pour différentes
contraintes de consolidations effectives (50 – 300kPa). Les Figure 77, Figure 78 et Figure
79représentent ces différents résultats. Le module de cisaillement maximal augmente avec la
contrainte de consolidation effective. Pour les indices des vides de 1,24 à 1,49, le module de
cisaillement maximal (Gmax) augmente de 55 à 87 MPa. Pour les indices des vides de 1,02 à
1,13, le Gmax varie de 80 à 150 MPa. Avec les indices des vides allant de 0,94 à 1,03, le Gmax
varie entre 105 et 155 MPa.
Nous remarquons aussi que le module de cisaillement maximal augmente avec la diminution
de l’indice des vides (Figure 80). L’écart de Gmax entre un indice des vides de 0. 94 à 1.49 est
d’environ 80 MPa.

113
Figure 77 : Résultats de Gmax en fonction de la contrainte de consolidation pour e0 = 1.24 – 1.49

Figure 78 : Résultats de Gmax en fonction de la contrainte de consolidation pour e0 = 1.02 – 1.13

114
Figure 79 : Résultats de Gmax en fonction de la contrainte de consolidation pour e0 = 0.94 – 1.03

Figure 80 : Comparaison des Gmax en fonction de la contrainte de consolidation pour différents indices
des vides

Sur la Figure 81, nous observons l'influence de l'histoire de chargement sur le module de
cisaillement maximal pour les différentes éprouvettes 7, 8 et 9. Nous constatons que pour une
même pression de confinement, le module de cisaillement maximal augmente après avoir subi
un cycle de chargement-déchargement. L’écart observé sur la valeur de Gmax est compris entre
5 et 8 MPa pour une variation de la contrainte de consolidation de 50 kPa.

115
Figure 81 : Résultats de Gmax en fonction de la contrainte de consolidation des éprouvettes 7, 8 et 9

De nombreuses équations empiriques ont été développées pour prédire le module de


cisaillement à très petite déformation. Des comparaisons avec quelques formulations
empiriques existantes ont été faites sur le sol résiduel tropical étudié.

116
La Figure 82 montre une comparaison entre le module de cisaillement maximal obtenu par les
équations empiriques et celles mesurées par les essais à la colonne résonnante. Les résultats
sont comparés aux formules proposées par : Hardin B., 1968 ; Viggiani G., 1995 ; Shibuya S.,
1997 ; Barros J., 1997.
Pour un Gmax inférieur à 100 MPa, les formules Hardin B., 1968 ; Viggiani G., 1995 ; Shibuya S.,
1997 ont tendance à sous-estimer Gmax. Pour des valeurs plus grandes de Gmax, il n'y a pas de
tendance. La dispersion de Gmax est de l'ordre de 50% autour de la valeur mesurée. Les valeurs
de Gmax calculées par la formule empirique de Viggiani G. (1995) étaient déterminées à
l'origine pour une distorsion de 10-3 %. Par conséquent, il était attendu que le module de
cisaillement mesuré par la colonne de résonance soit plus grand que ceux trouvés par cette
relation empirique. Il convient de mentionner que la plupart de ces formulations empiriques
ont été établies pour les sols sédimentaires trouvés dans les zones tempérées.
La seule équation connue pour Gmax et développée pour les sols latéritiques compactés du
Brésil a été proposé par Barros J. (1997). Cependant, cette équation a également tendance à
surestimer la valeur de Gmax (60% d’erreur). On peut conclure qu'aucune équation publiée
n'est capable de prédire Gmax avec une précision acceptable en pratique pour le sol résiduel
considéré dans cette étude. La raison réside probablement dans ses spécificités en termes de
degré d’altération, minéralogie des argiles, distribution granulométrique et cimentation. Il est
donc nécessaire de développer une nouvelle équation spécifique pour la prédiction de G max
pour le résidu sol étudié.

Figure 82 : Comparaison des valeurs mesurées et calculées de Gmax pour les équations proposées dans
la littérature.

117
V. 2 Proposition d’un nouveau modèle empirique
D’après les résultats des tests à la colonne résonnante, des analyses sont établis afin de
déterminer la ligne de compression vierge pour étudier l'influence de p’, R et e, et enfin
déduire une équation prédictive de Gmax.
Dans le chapitre précèdent, nous avons vu que dans les conditions de contraintes isotropes,
l’équation générale pour la détermination du module de cisaillement en petites déformations
peut être simplifiée comme suit :
𝑃 𝑝′
𝐺𝑚𝑎𝑥 = 𝐴(𝑝𝑒′ )𝑘 (𝑃 )𝑛 (33)
𝑟

où A est une constante qui a la même unité que Gmax ; la pression Pe représente la pression de
consolidation équivalente et est obtenue à l’aide de la courbe de consolidation (Figure 83). La
pression équivalente est obtenue en projetant horizontalement le point représentant l’état
du matériau sur la courbe de consolidation. La valeur 1 + er correspond le volume spécifique
pour une pression de référence (Pr = 1kPa) ; λ est la pente de la ligne de de compression
initiale ; κ est la pente de la courbe de gonflement dans le plan Ln (p’) – 1+e.

Figure 83 : Définition des différents termes d’écrivant le comportement volumique d’un matériau
sollicité de manière isotrope

Butterfield R. (1979) a montré que la droite de compression peut être avantageusement


représentée sur les axes log(1 + e)-log(p’). Par conséquent, en notant λ l'indice de
compression, nous pouvons écrire :
1+𝑒 𝑃
= (𝑃𝑒)−𝜆 (34)
1+𝑒𝑟 𝑟

où er est le taux de vide correspondant à une pression de confinement Pr=1 kPa.


Enfin, une expression alternative pour Gmax est :

118
1+e p′
Gmax = A( 1+er )k/λ (P )n−k (35)
r

Les équations (33) et (35) sont rigoureusement équivalentes. Comme k apparaît dans les deux
exposants de l'équation (35) , il est plus pratique de dériver l'équation (35) de (34).
Lors de la réalisation de l’éprouvette, le matériau a été versé sans être compacté. De ce fait,
nous supposons que les éprouvettes sont normalement consolidés.
En utilisant les points expérimentaux des échantillons RC-8 et RC-9 correspondant à des
échantillons normalement consolidés. La Figure 84 montre que, comme suggéré par
Butterfield R. (1979), la ligne de compression peut être approchée par une fonction de loi de
puissance dans les axes (1 + e) – p’/Pr. Une analyse de régression suggère qu'une bonne
approximation de la relation est donnée par :
1+e Pe (36)
= ( )−0.095
1 + er Pr

avec er=2,82, λ=0,095 et un coefficient de corrélation (R2)=0,97.

2.8
e0=1.47
2.7
2.6 e0=1.48
2.5
2.4
2.3
1+e

2.2
2.1
2
1.9
1.8
50 100 150 200 250 300
Pe/Pr

Figure 84 : Relation entre p’/Pr et e le long de la ligne de compression vierge - RC-8 et RC-9 (p’=Pe)

Suivant la plupart des auteurs, il est d'abord postulé n=1/2. En traçant les courbes dans
l'espace Gmax/(p’/Pr)1/2 en fonction de Pe/p’ en échelles logarithmiques, nous observons que
les points expérimentaux suivent des droites (Figure 85) qui ont toutes la même pente égale
à k=0,32. La valeur optimale de A est égale à 5,95 (R2=0,88) et tous les résultats expérimentaux
se situent dans la plage d'incertitude de ± 20 %.

119
1.E+02

1.E+01

k
A

1.E+00
5.E-01 5.E+00

Pe/p'

Figure 85 : Valeurs du module de cisaillement normalisé en fonction du taux de surconsolidation R =


Pe/p’ pour n=0,5 et k=0,32. Les lignes pointillées correspondent à la droite de régression ± 20 %.

Les valeurs de n et k ne sont pas indépendantes. Il existe plusieurs couples de valeurs


théoriquement admissibles. Pour les données présentées dans cette étude, les valeurs
optimales déduites d'une régression globale sur l'ensemble des données étaient n = 0,40 et k
= 0,30. Cependant, si l'on considère les tests effectués après déchargement (échantillons RC-
8 et RC-9) et pour lesquels l’indice des vides e ne varie pas, Gmax devrait théoriquement être
proportionnel à (p’/Pr)n−k. La Figure 87 montre que c’est le cas et que la pente des courbes est
proche de n − k=0,18 ce qui a été obtenu en postulant n=0,5. Cependant, la valeur n−k=0,10
obtenue des valeurs de régression globales n'est clairement pas pertinente. Ceci confirme
donc notre choix de retenir la valeur n = 0,5, qui est aussi une valeur assez universellement
admise résultant de nombreux travaux sur une grande variété de sols.
La valeur calibrée de k diffère significativement de celle proposée par Vucetic M. (1991)
considérant la valeur moyenne de l'indice de plasticité PI= 19 (k=0.16). Ceci confirme la
spécificité du sol résiduel étudié et la nécessité de réaliser des essais en laboratoire pour
comprendre le comportement de ce type de matériau.
La comparaison entre les valeurs mesurées et prédites de Gmax est illustrée sur la Figure 88. La
différence observée entre les valeurs mesurées et prédites est inférieure à 20 %, ce qui est
satisfaisant d'un point de vue pratique et se situe dans la plage des incertitudes obtenues dans
d'autres études publiées. Par exemple, Viggiani G. (1995) a obtenu une erreur maximale
proche de 15 %, Jamiolkowski M. (1994) entre 12 % et 22 % et Vardanega P. (2013) autour de
25 %. Ces résultats suggèrent que l'un des modèles proposés peut être utilisé pour prédire
avec précision les valeurs de Gmax.

120
Figure 86 : Les valeurs du module de cisaillement aux petites déformations normalisées par la
contrainte moyenne effective en fonction de e. Les lignes pointillées correspondent à la droite de
régression ± 20 %.

Figure 87 : Les valeurs du module de cisaillement aux petites déformations normalisées par la
contrainte moyenne effective en fonction de e. Les lignes pointillées correspondent à la droite de
régression ± 20 %.

121
Figure 88 : Comparaison entre les valeurs calculées et mesurées valeurs de Gmax

V. 3 Conclusion
L’étude expérimentale a permis de montrer que le module de cisaillement à très faible
déformation dépend principalement de l’indice des vides et du taux de sur consolidation, et
dans une moindre mesure, de la pression de confinement. Ces résultats expérimentaux ont
été comparés aux modèles existants pour la détermination du modèle de cisaillement à petite
déformation. Nous avons montré que les modèles existants n'étaient pas adaptés au sol
considéré. La raison réside probablement dans ses spécificités en termes de degré
d'altération, de minéralogie de l'argile, de distribution granulométrique et de cimentation.
Il est donc nécessaire de développer une nouvelle formulation spécifique pour la prédiction
de Gmax pour ce sol résiduel tropical. Pour cela, nous proposons deux équations équivalentes,
l'une basée sur R et p' (33) et l'autre sur e et p' (35). L'étalonnage des deux modèles nécessite
la détermination des paramètres de la ligne de compression initiale afin de mettre en relation
l’indice des vides e et la pression de consolidation équivalente Pe. L'établissement d'un modèle
prédictif fiable pour Gmax nécessite d'avoir des essais de compression pour pouvoir déterminer
les paramètres de la ligne de compression vierge er et λ. De plus, il est conseillé d'effectuer
des essais après déchargement (variation de la pression efficace moyenne sous-indice de vide
constant) afin de déterminer les paramètres k et n compatibles avec le comportement observé
du matériau. Cet aspect des tests, dont nous avons montré qu’il est crucial pour
l'établissement d'un modèle représentatif du comportement du matériau soumis à des cycles
de chargement-déchargement, n'est pas accessible par une simple régression statistique.
La calibration du modèle au moyen des données expérimentales obtenues, a montré que les
paramètres optimums pour la détermination de Gmax sont A=5,95 et k=0,18 (R2=0,88), la valeur
de l'exposant n étant supposé égal à 0,5. L'équivalence entre les deux modèles est assurée
grâce à la définition de la ligne de compression initiale dépendant de deux paramètres :
er=2,82 et λ= 0,095.

122
Chapitre VI : Etudes expérimentales des courbes d’évolution du module de
cisaillement et le rapport d’amortissement – Proposition de modèles
empiriques
Afin d’étudier l’évolution du module de cisaillement normalisés G/Gmax dans la plage des
petites déformations (10-4 à 10-2 %), des essais à la colonne résonnante et au triaxial
dynamique ont été conduits. L’objectif est d’analyser le rôle de la pression effective moyenne
et de l’indice des vides sur le module de cisaillement normalisé et le rapport d’amortissement.
Dans l’étude expérimentale, des essais cycliques ont été effectués à contrainte de
consolidation et à indices des vides différents. Chacune des éprouvettes a été testée à
déformation axiale cyclique croissante (0,2 %, 0,4 %, 0,6 %, 0,8 %, et 1 %). Le Tableau 22
résume les caractéristiques des éprouvettes testées pour les essais à la colonne résonnante
et au triaxial dynamique.
Ensuite, ces essais permettront de proposer des modèles empiriques ajustés statistiquement
sur nos résultats expérimentaux.
Tableau 22 : Caractéristiques des éprouvettes testées à la colonne résonnante et au triaxial
dynamique
σ'c W ρd
Echantillons e0
(kPa) (%) (g/cm3)
RC– Epr1 100,200,300 34,7 1,36 1,01
RC – Epr2 100,200,300 35,4 1,35 1,01
RC – Epr3 100,200 35,1 1,35 1,00
RC – Epr4 100,200,300 36,6 1,33 1,10
RC – Epr5 100,200 37,2 1,31 1,08
RC – Epr6 100,200,300 37,7 1,31 1,13
RC – Epr7 100, 200, 300 38,8 1,10 1,45
RC – Epr8 100, 200, 300 39,5 1,09 1,47
RC – Epr9 100, 200, 300 40,1 1,08 1,48
TD – Epr1 100 34,6 1,32 1,01
TD – Epr2 200 36,0 1,32 1,00
TD – Epr3 300 36,1 1,31 0,99
TD – Epr4 100 37,2 1,30 1,08
TD – Epr5 200 37,2 1,30 1,10
TD – Epr6 300 38,0 1,29 1,08

123
VI. 1 Analyse des résultats à la colonne résonnante
Des éprouvettes à indices des vides presque identiques, ont été testés à la même contrainte
de confinement afin de valider la répétitivité des essais et le seuil de distorsion (limite entre
comportement élastique et plastique). Dans cette étude, le seuil de distorsion est pris égal à
0,8 de G/Gmax (γG/Gmax=0.8). Le choix de cette valeur est basé sur les études antérieures
(Vucetic M., 1994 ; Darendeli M., 2001).
La Figure 89 présente l’évolution du module de cisaillement et du rapport d’amortissement
en fonction de la distorsion pour différentes contraintes de consolidation effectives (σ’ c=100
à 300 kPa). Nous observons qu’il n’y a presque pas de différence entre les différentes
éprouvettes testées pour une contrainte de consolidation donnée. Cela nous a permis
également la validation de la répétabilité des essais. A partir de ces résultats, nous avons pu
également valider le seuil de distorsion choisi lors des essais (γG/Gmax=0.8). La réduction du
module de cisaillement normalisé pour ces sols ne montre pas une grande variation avec
l’augmentation de la déformation de cisaillement. Le compactage choisi pour mouler les
éprouvettes donne une bonne résistance au cisaillement.

a) b)

c)

Figure 89 : Résultats des essais à la colonne résonnante - a) σ’c=100kPa b) σ’c=200kPa c) σ’c=300kPa

a- Influence de la contrainte de confinement


Sur la Figure 90, pour la même éprouvette (RC– Epr1), le module de cisaillement normalisé
augmente et le rapport d’amortissement diminue en fonction de la contrainte de
consolidations effective. Ces résultats sont en accord avec la bibliographie (Darendeli M.,
2001 ; Fedrizzi F., 2015).
Pour G/Gmax, on constate que la distorsion à partir de laquelle G/Gmax diminue est comprise
entre 0,001% et 0,003% et qu’elle augmente lorsque la pression de confinement augmente.
Pour une distorsion de 0,01%, le rapport G/Gmax passe d’environ 0,9 à 0,97 lorsque la

124
contrainte de confinement augmente de 100 à 300 kPa. Le rapport d'amortissement à très
petite déformation est proche de 2,5% mais dépend légèrement de la pression de
confinement. Ces résultats de Dmin sont en accord avec les résultats de (Macari E.J., 1996) dans
la gamme de 2-4% pour les échantillons remaniés. Pour des indices de vide plus grands, nous
constatons les mêmes observations que celles citées au-dessus. Nous constatons que la
distorsion à partir de laquelle D augmente est comprise entre 0,001% et 0,003% et qu’elle
diminue lorsque la pression de confinement augmente. Pour une distorsion de 0,01%, le
rapport d’amortissement passe d’environ 2,8 à 2,0 lorsque la contrainte de confinement
augmente de 100 à 300 kPa.

Figure 90 : Résultats des essais à la colonne résonnante - RC– Epr1

b- Influence de l’indice des vides


Pour une contrainte de consolidation donnée (exemple σ’c=100kPa), nous observons que le
module de cisaillement normalisés est peu impacté par la variation de l’indice des vides.
Cependant, le rapport d’amortissement augmente avec l’augmentation de ce dernier (Figure
91). Pour une distorsion de 0,005%, le rapport G/Gmax passe d’environ 0,97 à 0,95 lorsque la
l’indice des vides initial passe de 1,45 à 1,01. Pour une distorsion de 0,008%, le rapport
d’amortissement passe d’environ 2,5 à 3,2% lorsque l’indice des vides initial augmente de 1,01
à 1,45.

Figure 91 : Variation du module de cisaillement et du rapport d’amortissement en fonction de la


distorsion - σ’c=100kPa

125
VI. 2 Analyse des résultats au triaxial cyclique
Les Figure 92 et Figure 93 représentent les contraintes déviatoriques en fonctions des
déformations axiales pour différentes contraintes de consolidations (100, 200 et 300kPa) et
pour différents indices des vides (e0 compris entre 1,00 - 1,10) sur les vingt derniers cycles.
Lors des trente premiers cycles, les pressions interstitielles ne sont pas stabilisées. Nous avons
choisi de calculer le module de cisaillement et le rapport d’amortissement sur les cycles 30 à
50. Les valeurs présentées sont la moyenne des résultats de ces cycles.

Seules les boucles des cycles correspondant à la déformation cyclique 0,2% apparaissent
comme une réponse hystérétique. Pour des déformations axiales cycliques supérieures ou
égales à 0,4%, les boucles prennent la forme d'un S inversé (« backbone curve ») de plus en
plus marqués et aplatis, généralement observer lorsque la pression interstitielle augmente de
manière significative (Matasovic N., 1993). Le rapport d’amortissement a été calculé selon la
méthode décrite par Serratrice F. (2016).

D’après les Figure 92 et Figure 93, et pour les différents indices des vides, le module de
cisaillement normalisé diminue et le rapport d’amortissement augmente en fonction de
l’augmentation de la déformation axiale sur les différentes contraintes de consolidation.
Sur la Figure 92.a, la contrainte déviatorique passe de 0,13 MPa à 0,21 MPa pour une
déformation axiale variant de 0,2 à 1%.

a) b)

c)

Figure 92 : Contrainte déviatorique en fonction des déformations axiales a) σ’c=100kPa, b) σ’c=200 kPa
c) σ’c=300 kPa – e0=1.00

Sur la Figure 93.a, la contrainte déviatorique passe de 0,08 MPa à 0,22 MPa pour une
déformation axiale variant de 0,2 à 1%.

126
a)

b)

c)

Figure 93 : Contrainte déviatorique en fonction des déformations axiales a) σ’c=100kPa, b) σ’c=200


kPa c) σ’c=300 kPa – e0=1.10.

127
a- Influence de la contrainte de consolidation effective
Pour un indice des vides initial et une déformation axiale donnés, la contrainte déviatorique
varie légèrement en fonction de la contrainte de consolidation (Figure 94 et Figure 95). Dans
la Figure 94, nous constatons que la contrainte déviatorique augmente légèrement de 0,21 à
0,30 MPa lorsque la contrainte de consolidation effective augmente de 100 à 300kPa pour une
déformation axiale de 1%. La surface de la boucle d’hystérésis augmente avec l’augmentation
des contraintes de consolidation effectives. Les tendances observées pour e0=1,00 sont moins
marquées pour un indice des vides supérieur e0=1,10 (Figure 95). La contrainte de
consolidation semble avoir peu d’influence sur la réponse cyclique des échantillons.

Figure 94 : Comparaison de la contrainte déviatorique pour différente contrainte de consolidation


effectives (σ’c=100, 200, 300 kPa) pour une déformation axiale donnée (εa=1%) - e0=1.00.

Figure 95 : Comparaison de la contrainte déviatorique pour différente contrainte de consolidation


effectives (σ’c=100, 200, 300 kPa) pour une déformation axiale donnée (εa=1%) - e0=1.10

128
b- Influence de l’indice des vides
La Figure 96 représente la contrainte déviatorique pour différents indices des vides (e 0
compris entre 1,00 et 1,10) avec une contrainte de consolidation effective de 100kPa et une
déformation axiale de 1%. L’écart entre les courbes semble peu marqué, ce qui suggère une
influence faible de l’indice des vides sur la réponse cyclique des échantillons.

Figure 96 : Comparaison de la contrainte déviatorique pour différents indices des vides (e0=1.00 –
1.10) pour une contrainte de consolidation effective de 100kPa et une déformation axiale de 1%.

VI. 3 Concaténation des résultats expérimentaux


Les Figure 98 Figure 97et Figure 98 montrent toutes les données expérimentales obtenues à
partir des colonnes résonantes et des tests triaxiaux. Le début des courbes G/Gmax−γ
(G/Gmax>0,6) a été établi à partir des résultats des essais à la colonne résonante et la fin des
courbes (G/Gmax<0,4) à partir des résultats des essais triaxiaux cycliques. Il est à noter que
nous observons la continuité des courbes de dégradation du module de cisaillement et du taux
d'amortissement obtenues à partir de la colonne résonante et des essais cycliques triaxiaux,
ce qui suggère une bonne cohérence des résultats.
Il apparait clairement que la courbe de réduction du module de cisaillement est influencée par
par la contrainte de confinement. La courbure de la courbe de réduction augmente avec
l’augmentation de p’. En d'autres termes, pour un γ donné, le G/Gmax augmente lorsque p’
augmente.

129
Figure 97 : Combinaison des essais triaxiaux cycliques et à la colonne résonnante - Dégradation du
module de cisaillement normalisé

La Figure 98 présente l'ensemble des points expérimentaux constituant les courbes D−γ. Pour
tous les tests, le taux d'amortissement initial est compris entre 2 et 3%. Pour γ < 0,1 %, le taux
d'amortissement augmente progressivement sans montrer d'influence de la contrainte
effective moyenne. Au-delà de 0,1%, le taux d'amortissement augmente fortement puis se
stabilise autour de γ =1%. Sur l'intervalle γ=0,1 à 1,0%, l'influence de la contrainte moyenne
de consolidation est observée. Pour les déformations de cisaillement inférieures à γ=0,1%, le
taux d'amortissement diminue légèrement quand la pression de consolidation augmente.
Cette tendance est généralement observée et bien documentée (Vucetic M., 1991). Pour γ >
0,1%, le taux d'amortissement augmente lorsque la pression de consolidation augmente. Ce
phénomène se produit de manière concomitante à l'augmentation de la pression interstitielle
(Figure 100). Plus important encore, l'influence de la teneur en eau de compactage (et du taux
de vide résultant) est déterminante. Pour une teneur en eau de compactage égale à 96 % de
l'OPN, la montée en pression interstitielle relative est de l'ordre de 0,4 alors qu'elle atteint 0,8
pour une teneur en eau de compactage égale à 104 % de l'OPN. Compte tenu du faible écart
en termes de taux de vide (1,0 et 1,1 respectivement), ce phénomène est probablement
attribuable à la différence de microstructure induite selon que le compactage est réalisé du
côté sec ou du côté humide de la teneur en eau de l'OPN. Les résultats montrent que le gain
d'étanchéité recherché par le compactage côté humide peut conduire à un risque plus élevé
d'accumulation de pression interstitielle.

130
Figure 98 : Combinaison des essais triaxiaux cycliques et à la colonne résonnante - Evolution du
rapport d’amortissement

La colonne résonante et les essais triaxiaux cycliques sont effectués dans des conditions non
drainées. Dans les essais sur la colonne résonante, l'augmentation de la pression interstitielle
lors du chargement cyclique reste négligeable et elle n'a pas dépassé quelques kPa (1-3kPa).
Lors les essais triaxiaux, l'accumulation de pression interstitielle pendant le chargement
cyclique produit une diminution de la contrainte effective moyenne. Les essais cycliques
triaxiaux ne sont donc pas effectués à contrainte effective moyenne constante, c'est-à-dire
que la contrainte effective moyenne n'est pas contrôlable. L'influence de l'état de contrainte
sur la réponse du sol est donc évaluée au moyen de la contrainte moyenne de consolidation
p’.
La Figure 99 illustre les pressions interstitielles issues des essais cycliques pour les différentes
contraintes de consolidation effectives ainsi que pour les différents indices des vides.
L’amplitude des pressions interstitielles augmente en fonction de la contrainte de
consolidations effective. L'influence de l’indice des vides sur les courbes de pressions
interstitielles est déterminante. Pour les échantillons avec un rapport d’indice des vides
e=1,00, la génération de la pression interstitielle relative maximale est de l'ordre de 0,45 (0,40-
0,50) alors qu'elle atteint 0,80 (0,60-0,85) pour les échantillons ayant un indice des vides
e=1,10. Ceci suggère que l’amplitude de la génération de pression d'eau interstitielle
augmente avec la porosité de l'échantillon. On peut faire trois observations : i) pour les
déformations de cisaillement inférieures à un seuil γth, il n’y a pas de génération de pressions
interstitielles, ii) au-delà de ce seuil, l’augmentation de la pression interstitielle semble
corrélée à l’augmentation de l'amortissement et iii) la pression interstitielle maximale dépend
du taux de vide actuel du matériau. Cette corrélation s’explique par le développement des
déformations volumiques plastiques qui se traduit par de l’amortissement et induisent
l’augmentation de la pression interstitielle.

131
Figure 99 : Pressions interstitielles en fonction de la distorsion pour les trois contraintes de
consolidations effectives et différents indices des vides

De nombreuses équations empiriques ont été développées pour prédire la dégradation du


module de cisaillement normalisé des sols. Des comparaisons avec quelques des formules
empiriques existantes ont été faites sur le sol résiduel tropical étudié.
La Figure 100 montre que les équations proposées (Vucetic M., 1991 ; Viggiani G., 1995 ;
Darendeli M., 2001 ; Zhang J., 2005) ont tendance à sous-estimer G/Gmax dans la gamme petite
à moyenne déformation. Pour le domaine des grandes déformations, les modèles existants
correspondent assez bien aux résultats expérimentaux. Les modèles proposés par Vucetic M.
(1991) et Viggiani G. (1995), qui tiennent compte que de l'influence de l'indice de plasticité,
donnent de mauvais résultats pour les petites de déformation. Ils sous-estiment G/Gmax
jusqu'à 30-35% dans le domaine de moyenne déformation γ=0.01%. Les modèles proposés
par Darendeli M., 2001 ; Zhang J., 2005 qui intègrent l'influence de l'indice de plasticité, la
contrainte effective moyenne et le taux de surconsolidation, donnent de meilleures
approximations mais restent inférieurs aux résultats expérimentaux d'environ 15 à 20 % pour
γ=0,01% et l'influence de la pression de confinement semble être sous-estimée. Il peut donc
être considéré que les modèles existants ne permettent pas de prédire la réponse du sol avec
suffisamment de précision, en particulier dans la zone de transition entre petites à moyennes
déformations.

132
Figure 100 : Comparaison entre les modules de cisaillement normalisés obtenus à partir d'essais sur
colonne résonante et triaxiaux cyclique et équations prédictives existantes. La zone grise représente
les résultats pour la même plage de valeurs pour PI, OCR et P’c.

Une comparaison entre les résultats expérimentaux et des modèles prédictifs existants
(Vucetic M., 1991 ; Ishibashi I., 1993 ; Borden R., 1996, Zhang J.,2005) pour la détermination
du rapport d’amortissement (D) ont été réalisés (Figure 101). On peut voir que les modèles
existants exprimant D en fonction de G/Gmax ont tendance à surestimer le taux
d'amortissement, surtout pour les petites valeurs de G/Gmax. Pour des valeurs de D à
moyennes déformations, les prédictions sont assez précises pour tous les modèles.
Tous les modèles prédisent des taux d'amortissement maximum supérieurs à 20% alors que
les tests expérimentaux donnent des valeurs inférieures à 15 %. En ce qui concerne le taux
d'amortissement, la spécificité des sols résiduels étudiés réside dans son comportement
dynamique pour le domaine des grandes déformations.

133
Figure 101 : Comparaison entre les taux d'amortissement obtenus à partir des essais sur colonne
résonante et triaxiaux cycliques et les équations prédictives existantes.

Les modèles existants testés ne sont donc pas adaptés au sol considéré. L’argument réside
vraisemblablement dans ses spécificités en termes de degré d'altération, de minéralogie de
l'argile, de distribution granulométrique et de cimentation. Il est donc nécessaire de
développer de nouvelles équations spécifiques pour la prédiction de G/Gmax et D pour ce sol
résiduel tropical.
VI. 4 Proposition de la formule de dégradation du module de cisaillement normalisés en
fonction de la distorsion
Basé sur une compilation de nombreux tests de laboratoire publiés dans la littérature
concernant les argiles et les limons, Darendeli M. (1991) a proposé une équation empirique
pour les courbes G/Gmax− γ. Le modèle est expliqué dans le chapitre II. L’équation est exprimée
sous la forme suivante :
𝐺 1 (37)
= 𝛾
𝐺𝑚𝑎𝑥 1+( )𝛼
𝛾𝑟𝑒𝑓

Zhang J. et al. (2005) ont proposé l'équation de forme suivante :

134
P′ Ϗ (38)
γref = γr1 (P )
a

où γr1 est la déformation de cisaillement de référence à la pression atmosphère Pa et Ϗ est un


exposant qui exprime la pente de la relation entre γref et p’ sur une échelle logarithmique.
Aucune corrélation significative n'a pu être trouvée entre e et γr1 ou α. Par conséquent, ces
paramètres ont été considérés comme constant. En introduisant l'équation(38) dans
l'équation (37), il est possible d’exprimer G/Gmax en fonction de γ, p’ et des paramètres α, Ϗ
et γr1.
Les paramètres Ϗ et γr1 ont été déterminés selon l’équation (38). La Figure 102 représente la
courbe Ln γref en fonction de Ln σ’m-Ln Patm. Ϗ représente la pente de la courbe et Ln γr1
représente l’intersection de la droite sur l’abscise des y. A partir de la droite, les valeurs
obtenues sont : Ϗ = 0,654 et γr1 = 0,077% avec un coefficient de corrélation (R2) égal à 0,87.

-1.6

R² = 0.8648
-1.8

-2
Ln (Ɣref)

-2.2

-2.4

-2.6

-2.8
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2

Ln σm'-Ln Pa

Figure 102 : Comparaison entre les valeurs calculées et mesurées valeurs de Gmax

De plus, il est intéressant de noter que la valeur de γ r1 obtenue est du même ordre de la
gradation de Zhang J. (2005) pour le sol résiduel/saprolitique avec IP entre 15 et 50 (γr1 = 0,053
et 0,086 % respectivement).
Pour la détermination du paramètre α, une courbe Ln (γ/γref) en fonction de Ln (Gmax/G -1) est
réalisée (Figure 103). A partir de cette courbe, la valeur de α déterminée est de 1,112 avec R2
égal à 0,97.
Les valeurs de Ϗ et α sont significativement plus élevées que les valeurs trouvées par Darendeli
M. (1991) et Zhang J. (2005), ce qui suggère une plus grande dépendance du paramètre γ ref
sur la pression effective moyenne et une plus grande fragilité du matériau vis-à-vis de
l’amplitude de la déformation de cisaillement cyclique. Le comportement particulier de sol
pour γ < γref pourrait caractériser un effet de cimentation généralement observé dans les sols
résiduels tropicaux intacts (Liu X., 2021). On pense donc que le comportement particulier du

135
le sol est la conséquence d'effets structuraux et de cimentation à l'échelle des agrégats. Pour
les petites déformations de cisaillement, le sol présente une grande rigidité en raison de la
résistance structurelle interne des agrégats. Une fois que le seuil de la déformation en
cisaillement est atteint, l’écrasement des granulats provoque une perte brutale de rigidité au
cisaillement. On s'attend à ce que ce mécanisme ait une contrepartie en termes de taux
d'amortissement et de génération de pression interstitielle.

6
R² = 0.9691
4
Ln (Gmax/G - 1)

0
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6
-2

-4

-6

-8

Ln ( / )

Figure 103 : Données de test ajustées statistiquement (R2 = 0,96)

A partir de ces différents paramètres déterminés, une comparaison entre la dégradation du


module de cisaillement normalisé, mesuré et calculé, a été réalisé. Nous constatons que la
formule proposée donne de bons résultats avec un coefficient de corrélation R 2 égal à 0,99.
La grande majorité des points restent dans la plage d’incertitude de ±20%.
1

+ 20%
0.8
R² = 0.9955
G/Gmax mesurée

0.6 - 20%

0.4

0.2

0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
G/Gmax Calculés

Figure 104 : comparaison entre les modules de cisaillement calculés et module de cisaillement
mesurés

136
VI. 5 Proposition de la formule de l’évolution du rapport d’amortissement en fonction de la
distorsion
Comme discuté dans le chapitre II, il existe différents modèles prédictifs permettant de
déterminer la courbe d’amortissement en fonction de la contrainte effective moyenne et
l’indice des vides (Hardin B.,1965 ; Sheriff M., 1977 ; Darendeli M., 2001 ; Menq F., 2003,
Senetakis K., 2013). D’autres expressions sont exprimées sous la forme d’un polynôme de
G/Gmax (Zhang J. A. R.,2005 ; Senetakis K .A., 2012 ; Uchida K.,2013). Après avoir testé plusieurs
formulations, et pour des raisons de simplicité et afin de minimiser le nombre de paramètres,
la forme polynomiale du second ordre a été choisie. A partir de la Figure 105, nous constatons
une bonne corrélation entre l’amortissement et le module de cisaillement normalisé. L’indice
des vides n’a pas un impact significatif sur cette dépendance (G/Gmax – D).

Figure 105 : Evolution du rapport d’amortissent (D) en fonction du module de cisaillement normalisé
(G/Gmax)

Pour G/Gmax = 1, le taux d'amortissement est compris entre 2,0 et 2,5. Ce résultat est en
conformément à Macari E. et al. (1996) qui ont trouvé Dmin dans la gamme de 2-4% pour les
échantillons remaniés. A petites déformations, la contrainte de consolidation n’a pas un effet
significatif sur la relation entre G/Gmax et D (Figure 106).

137
Figure 106 : Evolution du rapport d’amortissent (D) en fonction du module de cisaillement normalisé
(G/Gmax) pour γ< 0.03%

Pour les petites valeurs de G/Gmax, les données expérimentales montrent une dépendance
claire entre la courbe D-G/Gmax et la contrainte effective moyenne (Figure 105). La forme
polynomiale en fonction de G/Gmax est donc recherchée sous la forme :
G 2 G p′ β (39)
D = [C1 ( ) − C2 ( ) + C3]( )
Gmax Gmax patm
G 2 G
C1 (G ) − C2 (G ) + C3 =B
max max

La détermination des paramètres C1, C2 et C3 par itération et en effectuant une régression


statistique sur la base d’une valeur de β postulée. La valeur de β donnant la meilleure
régression est retenue. Pour β=0,15 les paramètres obtenus sont égaux à C1 =3,20, C2=13,60
et C3=12,55 avec R2=0,97 (Figure 107).

138
Figure 107 : Courbe de détermination de la valeur de β

L'amortissement du matériau peut être approximé avec une précision raisonnable grâce
l’équation 39 (Figure 108, R2 égal à 0,96). Outre sa simplicité, l'avantage de cette équation
réside dans la prise en compte explicite de l’effet de la pression de confinement.

Figure 108 : Comparaison entre les rapports d’amortissement mesurés et calculés

139
VI. 6 Conclusion
Les résultats des essais présentés dans ce chapitre ont permis de réaliser une étude détaillée
du comportement mécanique du sol résiduel tropical sous chargement cyclique.
La courbure de la courbe G/Gmax − γ et la déformation de cisaillement de référence γr,
correspondant à G/Gmax = 0,5, augmente avec la contrainte de confinement. Lorsque γ < γr, le
module de cisaillement normalisé augmente significativement avec la pression de
confinement tandis que l'influence de la pression de consolidation devient négligeable pour γ
> γr.
Contrairement au module de cisaillement normalisé, le taux d'amortissement n'est influencé
que par la contrainte de confinement quand γ > γr. Le taux d'amortissement maximal dépend
de la contrainte de consolidation et varie entre 12% et 16%.
La pression interstitielle se développe lorsque la déformation de cisaillement atteint un seuil
évalué à 0,03%.
Les spécificités du comportement mécanique de ce sol résiduel saturé compacté peuvent être
attribuées à l’écrasement des granulats cimentés constituant le matériau lorsque le seuil de
déformation de cisaillement est dépassé. Les résultats expérimentaux ont été comparés aux
modèles existants pour les courbes Gmax, G/ Gmax − et D − γ. Il a été montré que les modèles
existants n'étaient pas adaptés au sol considéré et que des modèles spécifiques devaient être
développés. Quelques formulations connues développées pour les sols résiduels pour
déterminer les paramètres cycliques (le module de cisaillement à petite déformation Gmax, la
dégradation du module de cisaillement normalisé (G/Gmax) et le rapport d’amortissement (D))
ont été testées. Cependant, elles ne calent pas avec les résultats trouvés lors des essais au
laboratoire. La raison réside probablement dans les spécificités du sol de notre étude en
termes de degré d'altération, de minéralogie de l'argile, de distribution granulométrique et de
cimentation.
Pour la détermination de la dégradation du module de cisaillement normalisé, nous nous
sommes basés sur le modèle empirique développé à l'origine par Hardin B. (1972) puis
modifiée par Darendeli M. (2001). Deux paramètres de ce modèle ont été ajustés pour mieux
caler le modèle aux résultats des courbes de réduction de module de cisaillement mesurées
dans le laboratoire. Le paramètre de déformation de cisaillement de référence γref est fonction
de la contrainte de consolidation effective comme déjà proposé par Zhang J. et al. (2005). En
partant de cela, les paramètres γr1 et Ϗ ont été calés sur les différents résultats obtenus à la
colonne résonnante et au triaxial cyclique avec Ϗ = 0,654 et γr1 = 0,077%. Ensuite le paramètre
de courbure a été calé sur l’ensemble des résultats (α=1,112). Les valeurs de Ϗ et α sont
significativement plus élevées, ce qui suggère une plus grande dépendance du paramètre γ ref
avec la pression effective moyenne et une plus grande fragilité du matériau vis-à-vis de
l’amplitude de la déformation de cisaillement cyclique. Le comportement particulier du sol
étudié pour γ < γref semble caractériser des effets de cimentation couramment observés dans
les échantillons de sols non remaniés. Nous considérons donc que le comportement
particulier du sol étudié est la conséquence d'effets structuraux et de cimentation à l'échelle
des agrégats. Pour les petites déformations de cisaillement, le sol présente une grande rigidité
en raison de la résistance structurelle interne des agrégats. Une fois que le seuil de la

140
déformation en cisaillement est atteint, le concassage des granulats provoque une perte
brutale de rigidité. Les paramètres choisis donnent de bons résultats avec un coefficient d
corrélation R2 égal à 0,99. La grande majorité des points restent dans la plage d'incertitude de
±10% .
Pour la détermination du rapport d’amortissement, le modèle choisi est de la forme
polynomiale du second ordre. Le choix s’est porté sur le fait que le modèle est simple et ne
comporte pas de nombreux paramètres. Il a été constaté une bonne corrélation entre
l’amortissement et le module de cisaillement normalisé. Pour des petites déformations, il n’y
a pas une dépendance significative avec la contrainte de consolidation effective. Cependant à
moyennes et grandes déformations, la courbe du rapport d’amortissement en fonction de la
dégradation du module de cisaillement augmente en fonction de la contrainte de
consolidation. Les paramètre C1, C2 et C3 ont été calés sur l’ensemble des résultats de la
colonne résonnante afin de déterminer une formule du rapport d’amortissement à petites
déformations. Les paramètres sont recalés sur l’ensemble des résultats de la colonne
résonnante et sur les résultats du triaxial cyclique à différents indices des vides et à une
contrainte de consolidation effective de 100 kPa. Par itération, le coefficient β a alors été
déterminé pour tous les essais cycliques (β=0,15).
Nous pouvons conclure par ces analyses que les modèles prédictifs établis dans le cadre de
cette thèse permettent d'obtenir des prédictions fiables (avec une précision d’environ 20%)
des courbes de dégradation du module de cisaillement et du taux d'amortissement.

141
TROISIEME PARTIE : Valorisation numérique des essais
expérimentaux

Cette partie consiste en une valorisation de notre travail expérimental dans le cadre d’une
modélisation numérique du comportement sismique d’un barrage en remblai. Après une
brève description de l’approche mise en œuvre dans le logiciel FLAC, nous comparons à
l’échelle de l’échantillon les performances de différents modèles de comportement utilisés au
regard des résultats de nos essais expérimentaux. Nous réalisons ensuite une calibration du
modèle retenu, puis nous conduisons un calcul sismique complet d’un barrage.

Chapitre VII : Description du logiciel et choix du modèle de comportement


VII. 1 Présentation du logiciel Flac

FLAC (Fast Lagrangian Analysis of Continua) est un logiciel de modélisation numérique


bidimensionnel pour l’analyse géotechnique. Il est couramment utilisé pour l’analyse, la
vérification et la conception des ouvrages en géotechnique et en génie civil. Le logiciel est basé
sur la méthode des différences finies explicites, qui permet de modéliser des comportements
complexes fortement non linéaires tels que les problèmes nécessitant la modélisation d’un
phasage, le calcul en grands déplacements et, la modélisation des instabilités (rupture ou
effondrement).
La méthode des différences finies (MDF) permet de résoudre numériquement les systèmes
d’équations aux dérivées partielles. Cette méthode implique discrétisation du domaine. Un
système d'équations algébriques avec des inconnues liées aux nœuds prédéfinis en découle.
En utilisant des méthodes directes ou itératives, le système d'équations algébriques est résolu
et les valeurs des variables en chaque nœud sont déterminées.
Les principaux avantages de cette méthode sont : i) la capacité de modéliser un
comportement et un mécanisme complexes, ii) la faculté de modéliser l'effet des eaux
souterraines et la pression interstitielle et iii) la capacité d'incorporer également une analyse
dynamique. Les progrès rapides des outils de calcul permettent de résoudre ce type de
systèmes avec un temps d'exécution raisonnable.
Pour obtenir une description du modèle mathématique, la description du comportement
mécanique du milieu est dérivée en relations fondamentales de la dynamique, et en équations
constitutives définissant le matériau idéalisé (Itasca 2012). L'expression mathématique
résultante est un ensemble d’équations différentielles, reliant la contrainte à la vitesse de
déformation ou aux variables de vitesse, qui doivent être résolues pour des géométries et des
propriétés particulières, et des conditions initiales et des conditions aux limites spécifiques
données.
La procédure d'analyse que nous avons utilisée dans cette thèse consiste en des calculs en
situations quasi-statique ou dynamique. Les géomatériaux ont la capacité de dissiper de
l'énergie lorsque les ondes mécaniques se propagent à travers eux. Cette forme de dissipation
d'énergie est connue sous le nom d'amortissement du matériau. Dans le code FLAC, ce type

142
d'amortissement peut être introduit dans la formulation pour des analyses dynamiques de
différentes manières. Ces alternatives sont expliquées ci-dessous.

VII.1.1 Résolution explicite

La séquence de calcul générale incorporée dans FLAC est illustrée à la Figure 109. Les
équations du mouvement sont d'abord utilisées pour dériver les vitesses et les déplacements
des contraintes et des forces. Le principe fondamental de la résolution explicite est résolu à
chaque étape du calcul, les variables du domaine discrétisé sont mises à jour simultanément.

Figure 109 : Méthode de calcul général d’une résolution explicite (Itasca 2012)

Le choix du pas de temps est donc très important du fait que la procédure de résolution
explicite n’est pas inconditionnellement stable. Il est nécessaire que le pas de temps de calcul
soit plus petit que le pas de temps caractéristique du mécanisme de diffusion des contraintes
et de déformation du milieu.
Aucun processus d'itération n'est nécessaire lors du calcul de la contrainte à partir des
déformations dans un élément, même si la loi de comportement est particulièrement non
linéaire. Dans une méthode implicite (qui est généralement utilisé dans les programmes
d'éléments finis), chaque élément communique avec tous les autres éléments pendant une
étape de résolution, et plusieurs cycles d'itération sont nécessaires avant que la compatibilité
et l'équilibre soient obtenu. L'inconvénient de la méthode explicite est le petit pas de temps,
ce qui signifie que la modélisation nécessite la réalisation d’un grand nombre de cycles de
calculs.

VII.1.2 Equations générales

L’équation du mouvement de Newton est exprimée comme suit :


𝜕𝑢̇ 𝑖 𝜕𝜎𝑖𝑗
𝜌 = + 𝜌𝑔𝑖 [40]
𝜕𝑡 𝜕𝑥𝑗

avec ρ = masse volumique, t = temps, 𝑢̇ 𝑖 = vecteur vitesse, x = vecteur position et g =


accélération due aux forces de volume. Les taux de déformation 𝑒̇𝑖𝑗 sont déduits, puis à partir
de la loi de comportement du matériau utilisée, le calcul des nouvelles contraintes et forces

143
sont déduites des taux de déformation. Chaque séquence de calcul formant ainsi un cycle de
calcul.
Le taux de déformations incrémentales est comme suit :
1 𝜕𝑢̇ 𝜕𝑢̇
𝑒̇𝑖𝑗 = 2 (𝜕𝑥 𝑖 + 𝜕𝑥𝑗) [41]
𝑗 𝑖

La nouvelle contrainte est :


𝜎𝑛 = 𝑓(𝜎𝑝 , 𝑒̇ , 𝐾) [42]
avec σp = contraintes au cycle de calcul précédent et K = paramètres d’écrouissage.

VII.1.3 Discrétisation d’un milieu continu

Le milieu continu est divisé par l'utilisateur en un maillage composé d'éléments quadrilatères
chacun d’eux étant divisé en quatre triangles (a, b, c, d) comme indiqué sur la Figure 110 . Le
vecteur de force exercé sur chaque nœud est pris comme étant la moyenne des deux vecteurs
force exercés par les deux paires de triangle. De cette façon, la réponse de l'élément
composite est symétrique, pour un chargement symétrique. Si une paire de triangles devient
fortement déformée (par exemple, si l'aire d'un triangle devient beaucoup plus petite que
l'aire de triangle voisin), alors le quadrilatère correspondant n'est pas utilisé et seulement les
forces nodales de l'autre quadrilatère (de forme plus raisonnable) sont utilisés. Si les deux
ensembles de triangles superposés sont fortement déformées, FLAC émet un message
d'erreur et stoppe le calcul.

Figure 110 : Discrétisation d’un milieu continu

VII. 2 Modèles de comportement implémentés dans FLAC


L’objet de notre travail n’étant pas de développer un nouveau modèle, nous avons utilisé des
lois constitutives simples déjà implémentées dans le logiciel FLAC. Nous avons choisi d’étudier
une loi élastique linéaire parfaitement-plastique (modèle de Mohr-Coulomb) avec ou sans sa
version semi-couplée (modèle de Finn-Byrne), une loi élasto-plastique avec écrouissage
(modèle Plastic Hardening) et une loi élasto-plastique à plusieurs mécanismes plastiques
(modèle PM4Silt).

144
Concernant le modèle PM4Silt, l’analyse détaillée de sa formulation a montré que le modèle
était développé selon une formulation 2D qui n’intègre par l’effet de la contrainte hors plan.
Ce modèle n’est donc théoriquement pas adapté à la modélisation de problèmes non définis
en déformations planes. Sa calibration sur des essais triaxiaux cycliques n’est donc pas
envisageable. Enfin, d’un point de vue pratique, les investigations que nous avons menées
montrent que le modèle ne permet pas de modéliser correctement les essais cycliques réalisés
en conditions axisymétriques. Ce modèle doit être calibré sur la base d’essais réalisés en
cisaillement simple. De fait, ce modèle ne sera pas utilisé dans la suite de cette partie. Nous
renvoyons en annexe 1 les études que nous avons réalisées.

VII.2.1 Modèle élastique linéaire parfaitement plastique avec critère de rupture par ci-
saillement (dit modèle de Mohr-Coulomb)

Dans cette loi de comportement, deux domaines sont distingués. Le premier est le domaine
élastique linéaire isotrope, basé sur la loi de Hooke dont les paramètres sont le module de
Young E et le coefficient de Poisson ν. La partie plastique est basée sur le critère de rupture
de Mohr-Coulomb caractérisé par la surface de charge déviatorique f(σij) exprimée comme
suit :
𝑓(𝜎𝑖𝑗 ) = (𝜎1 − 𝜎3 ) − (𝜎1 + 𝜎3 )𝑠𝑖𝑛𝜑 − 2𝑐 𝑐𝑜𝑠𝜑 = 0 [43]
où σ1 et σ3 représentent les contraintes principales majeure et mineure (σ1 ≥ σ2≥ σ3), 𝜑 l’angle
de frottement interne et c la cohésion. La règle d’écoulement du mécanisme plastique
déviatoire est non associée et est définie par l’angle de dilatance ψ. La Figure 111 illustre le
critère de Mohr-Coulomb dans le plan de contrainte normale- Contrainte de cisaillement.

Figure 111 : critère de Mohr-Coulomb (Hestroffer, 2019)

Le modèle de Mohr-Coulomb est un modèle avec cinq paramètres. Les paramètres élastiques
sont E et ν. Les paramètres de rupture sont la cohésion c et l’angle de frottement φ. Ce modèle
est non associé et ψ est l’angle de dilatance.
➢ Module de Young : Le module élastique est en fonction de la contrainte moyenne et
de la déformation. Dans ce modèle, le module est constant. Pour la première

145
calibration, le module de Young choisi est la tangente de la courbe de la contrainte de
consolidation σc’=200kPa,
➢ Angle de frottement : l'angle de frottement est indépendant de la contrainte moyenne
donc une valeur constante est prise sur les différentes contraintes de consolidation
des essais expérimentaux,
➢ Cohésion : La valeur de la cohésion est obtenue à partir des essais expérimentaux,
➢ Angle de dilatance : D’après les résultats expérimentaux, nous constatons que le
matériau se contracte le long de l’essai drainé et se dilate sur les essais non drainés.
Pour reproduire ce comportement, un angle de dilatance négatif est choisi pour les
essais drainés et un angle positif pour les essais non drainés.
➢ Coefficient de Poisson : les valeurs du coefficient de Poisson est entre 0,2 et 0,4 pour
la majorité des sols. Pour notre cas nous avons pris υ=0,35.

VII.2.2 Modèle de Finn-Byrne

Le modèle constitutif de Finn Martin et al. (1975) mis en œuvre dans FLAC pour simuler la
liquéfaction est basé sur l'élasticité linéaire parfaitement plastique (avec un critère de rupture
par cisaillement de type Mohr Coulomb). La génération des pressions interstitielles est
modélisée en calculant des déformations volumétriques induites par les contraintes de
cisaillement cyclique en utilisant une formulation donnée par (Byrne P.M., 1991). Dans cette
formulation, l'incrément de déformation volumétrique (Δϵvd) se produisant dans tout cycle de
chargement dépend de la déformation de cisaillement (γ) qui se produit pendant ce cycle,
ainsi que les déformations volumétriques précédemment accumulées (ϵvd). L’Eq. (44) présente
la relation utilisée pour calculer l'incrément de déformation volumétrique :
∆𝜀𝑣𝑑 𝜀𝑣𝑑
= 𝐶1𝑐 exp [−𝐶2𝑐 ( ]; [44]
𝛾 𝛾

avec :
0.4
𝐶1𝑐 = 7600𝐷𝑟 −2.5 ; 𝐶2𝑐 = [45]
𝐶1𝑐

où Dr = densité relative du sol. La relation du phénomène de densification et de génération de


pression interstitielle est donnée comme suit :
∆𝜀𝑣𝑑
∆𝑢 = − 1 𝑛 [46]
+ 0
𝐾 𝐾𝑤

avec Kw = module de compressibilité de l’eau, K = module de compressibilité du squelette


solide et η0 = porosité.
Ainsi, on peut dire que le modèle introduit un couplage a posteriori entre la déformation
déviatorique (distorsion) et la déformation volumique incrémentale afin d’évaluer la variation
incrémentale de la pression interstitielle.
D’autres chercheurs ont mis en place des modèles constitutifs plus complexes qui prennent
en compte la variation de la microstructure et qui simulent mieux la liquéfaction du sol sous
chargement dynamique (Elgamal A., 2002), (Dafalias Y. F., 2004) (Boulanger R., 2013), (Wang
R., 2014), (Tasiopoulou P., 2016).

146
VII.2.3 Amortissement hystérétique

Le modèle de Mohr-Coulomb et son extension semi-couplée ne permettent pas de tenir


compte de la réduction du module de cisaillement avec la distorsion. Cela conduit à un
comportement cyclique peu réaliste qui peut être partiellement corrigé en introduisant un
amortissement hystérétique. Le logiciel FLAC dispose de plusieurs types de lois
d’amortissement qui permettent de reproduire avec une précision acceptable tous types de
courbes d’amortissement obtenues expérimentalement.

VII.2.4 Modèle Plastic Hardening

Le modèle Plastic Hardening (PH) est décrit dans les travaux de (Schanz T., 1998) et (Benz T.,
2007) qui s’appuient sur les travaux de (Vermeer P. A., 1978). Les paramètres du modèle sont
caractérisés par des tests de laboratoire classiques, tels que les tests triaxiaux et
œdométriques.
Le modèle PH se caractérise par une prise en compte plus fine de plusieurs mécanismes : la
dépendance du module élastique avec la pression de confinement, la non-linéarité de la
réponse dans le domaine élastique, la prise en compte de l’écrouissage des surfaces de charge
des mécanisme déviatorique et volumétrique et la différentiation du module en
chargement/déchargement. La formulation et la mise en œuvre peuvent être trouvées dans
(Cheng Z., 2016). Les paramètres du modèle PH peuvent être définis comme suit :
➢ Module élastique déchargement - chargement
𝑟𝑒𝑓 𝑐𝑐𝑜𝑡𝜑−𝜎3
𝐸𝑢𝑟 = 𝐸𝑢𝑟 (𝑐𝑐𝑜𝑡𝜑+𝑃 )𝑚 [47]
𝑟𝑒𝑓

➢ Module élastique Sécant


𝑟𝑒𝑓 𝑐𝑐𝑜𝑡𝜑−𝜎3
𝐸50 = 𝐸50 (𝑐𝑐𝑜𝑡𝜑+𝑃 )𝑚 [48]
𝑟𝑒𝑓

➢ Module œdométrique
𝑟𝑒𝑓
𝐸𝑜𝑒𝑑 = 𝐸50 ∗ 𝜗1 [49]
avec m l’exposant caractérisant la dépendance de confinement et les paramètre de Mohr
Coulomb (C’, ϕ’ et ѱ) : m= 0,5 -1 ; Erefur le module de rigidité en déchargement-rechargement
à la pression de référence pref (100kPa), Eref50 le module d’Young sécant correspondant à 50%
du déviateur à la rupture et 𝜗1 : 0,8 – 1,2.

147
Figure 112 : Les différents modules élastiques du modèle PH (Schanz T., 1998)

La surface de charge de ce modèle est la suivante :


𝑞𝑎 𝑞 𝑞 𝛾𝑝
𝑓𝑠 = 𝐸 −𝐸 − =0 [50]
𝑖 (𝑞𝑎 −𝑞) 𝑢𝑟 2
𝑞
𝑞𝑎 = 𝑅𝑓 [51]
𝑓

avec γp = paramètre de durcissement par cisaillement, qf la contrainte déviatorique à la


rupture et Rf le ratio de rupture.
Le modèle PH a connu une évolution nommée Plastic Hardening small strain (PHss) (Benz T.,
2007). En plus des caractéristiques citées ci-dessus, une formulation de la dégradation de la
raideur des sols à très faible déformation est rajoutée. Cette caractéristique est basée sur les
travaux de (Santos J.A., 2001). Les deux paramètres clés sont : le module de cisaillement à
faibles déformations Gmax, et la déformation de cisaillement à 0,7 de Gmax (γ0.7). La formulation
est détaillée dans les travaux de (Benz T., 2007).

Figure 113 : Evolution du module de cisaillement en fonction de la distorsion

148
VII. 3 Conclusion

Plusieurs modèles de comportement couramment utilisés dans l’ingénierie ont été testés dans
cette étude. Ces modèles de comportement ont un niveau croissant de complexité. Le modèle
Mohr-Coulomb est un modèle simple qui demande peu de paramètres. Le modèle ne prend
pas en compte l’évolution du module de cisaillement sous différentes contraintes de
confinement et le module chargement/déchargement est identique au module de
chargement. Il ne permet pas de tenir compte des mécanismes d’écrouissage en cisaillement
et en compression. Il n’est donc pas adapté à la modélisation des mécanismes d’écrouissage
et à la modélisation de l’augmentation des pressions interstitielles.
Finn Martin et al. (1975) ont amélioré le modèle Mohr coulomb afin de prendre en
considération l’évolution de la pression interstitielle lors des sollicitations cycliques.
Cependant, la loi de couplage entre distorsion et déformation volumique ne semble pas
adaptée au comportement du sol étudié.
Le modèle plastique Hardening nécessite le renseignement de plusieurs paramètres d'entrée
complémentaires. Les paramètres peuvent être déterminés à l'aide de résultats d’essais de
laboratoire. Le modèle prend en compte les mécanismes d'écrouissage en cisaillement et en
compression. L’utilisation d’un même paramètre dans la formulation de plusieurs mécanismes
rend difficile la calibration du modèle.

149
Chapitre VIII : Calibration et validation des modèles sur les résultats
expérimentaux

Afin de simuler les essais triaxiaux, nous avons reproduit numériquement les phases
expérimentales effectuées : la consolidation puis le cisaillement. Un essai triaxial peut
simplement être modélisé au moyen d'une géométrie cubique de dimensions unitaires. Le
maillage comporte un seul élément qui représente l’échantillon de sol (1mx1mx1m). Pour
simuler un essai triaxial sur Flac, nous avons utilisé l’option axisymétrie. Afin de simuler la
consolidation isotrope, nous avons appliqué une contrainte identique sur les deux embases
supérieures et inférieures et une face latérale. Une fois l’équilibre du système, nous
appliquons une vitesse sur l’embase supérieure jusqu’à arriver à la déformation ou contrainte
déviatorique souhaitée. La vitesse choisie doit être optimisée d’une façon à ne pas avoir d’
oscillations dans le système pour des grandes vitesses, ni un temps de calcul trop important
lors de la simulation pour des petites vitesses.
Le calage et la validation des modèles sont effectués sur les courbes de contrainte
déviatorique et sur les courbes de déformation volumique pour les essais drainés. Pour les
essais non drainés, le calage et la validation des modèles sont réalisés sur les courbes de
contrainte déviatorique et les pressions interstitielles.
Les caractéristiques des éprouvettes testées pour les essais monotones consolidés drainés
/non drainés et cycliques non drainés sont résumées dans les tableaux ci-dessous.
Tableau 23 : caractéristiques des éprouvettes utilisées pour étude numérique

σ'c ρd
Type d’essai e
(kPa) (Mg/cm3)
200 1,08 1,32
Monotone CD
300 1,10 1,31
100 0,96 1,35
Monotone
200 0,93 1,37
CU+u
400 0,98 1,34
Cyclique – εa
100 1,01 1,33
imposée
Cyclique – qa
100 1,01 1,33
imposée

150
VIII. 1 Essais triaxiaux monotones drainés
Le calage est effectuée sur une contrainte de consolidation de 200 kPa, puis validée pour une
contrainte de 300 kPa. Le comportement étudié est la variation de la contrainte déviatorique
en fonction de la déformation axiale, ainsi que la variation de la déformation volumique en
fonction de la déformation axiale.

VIII.1.1 Modèle Mohr-Coulomb

Les paramètres obtenus lors de la calibration du modèle sont résumés dans le Tableau 24.
Tableau 24 : Paramètres de calibration du modèle MC – Essais consolidés drainés

Calibrations σ’c (kPa) E (MPa) Ф’ (°) C’ (kPa) Ѱ (°) υ

Calibration 1 -
200 - 300 28 33 23 -7 0,35
Validation

200 28 33 23 -7 0,35
Calibration 2
300 35 33 23 -7 0,35

La Figure 114 représente les résultats de la calibration du modèle Mohr-Coulomb sur les
résultats des essais monotones drainés. D’après la Figure 114.a , nous constatons qu’il n’y a
pas une concordance entre les résultats numériques et expérimentaux, en particulier sur la
partie plastique. Pour la Figure 114.b, nous notons un décalage significatif entre la courbe
expérimentale et numérique pour une contrainte de consolidation de 300 kPa.

Figure 114 : a) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe q-εa à gauche b)
Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe εv-εa à droite

Un module de Young (E) pour chaque contrainte de consolidation est déterminé d’après les
résultats expérimentaux pour se rapprocher au plus près des résultats expérimentaux. Les
valeurs de ces modules sont présentées dans le Tableau 24.

151
Figure 115 : a) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe q-εa à gauche b)
Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe εv-εa à droite

VIII.1.2 Modèle Plastic Hardening

La calibration est effectuée sur une contrainte de consolidation de 200 kPa, puis validée pour
une contrainte de 300 kPa. Le comportement étudié est la variation de la contrainte
déviatorique en fonction de la déformation axiale, ainsi que la variation de la déformation
volumique en fonction de la contrainte axiale.
Les paramètres obtenus lors du calibrage et de la validation du modèle PHss sont résumés
dans le Tableau 25.
Tableau 25 : Paramètres de calibration du modèle PHss – Essais monotone consolidés e Non
drainés

σ’c Φ C’ Ѱ 𝐸50 Eur Eoed Gmax γ0.7


m 𝑹𝒇 * υ
(kPa) (°) (kPa) (°) (Mpa) (Mpa) (Mpa) (Mpa) (%)
200 16 0,95 48 16 110 5,10-4
33 23 -7 0,42 0,30
300 18 0,98 54 18 127 7,10-4

A partir de la Figure 116, nous constatons une bonne concordance entre les résultats
expérimentaux et numériques de la courbe contraintes déviatoriques – déformations axiales.
En revanche, les déformations volumiques sont sous-estimées pour les deux contraintes de
consolidation avec les paramètres choisis.

152
Figure 116 : a) Comparaison des résultats monotones non drainés numériques et expérimentaux de
la courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe εv-εa
à droite

VIII. 2 Essais triaxiaux monotones consolidés non drainés

VIII.2.1 Modèle Mohr-Coulomb

Les calibrations ont été réalisés sur une contrainte de consolidation de 100 kPa puis des
validations du modèle sur deux contraintes de consolidation effectives 200 et 300kPa ont été
testées. Les paramètres obtenus lors du calibrage et de la validation du modèle sont résumés
dans le Tableau 24. Le module de compressibilité d’eau utilisé pour les essais non drainés est
pris égal à Kw=2.109 Pa.
Tableau 26 : Paramètres de calibration du modèle MC – Essais consolidés Non drainés

Calibrations σ’c (kPa) E (MPa) Ф’ (°) C’ (kPa) Ѱ (°) υ

Calibration 1 100 - 200 - 400 30 30 100 1 0,35

100 30 30 100 1 0,35

200 42 30 100 1 0,35


Calibration 2

400 60 30 100 1 0,35

La Figure 117 représente les résultats de la calibration du modèle Mohr-Coulomb sur les
résultats des essais monotones non drainés. D’après la Figure 117.a , nous constatons qu’il
n’y a pas de calage entre les résultats numériques et expérimentaux. Pour la Figure 117.b,
nous notons que le modèle reproduit la même forme du comportement avec des valeurs max
de pressions interstitielles numériques proches de celles expérimentales.

153
Figure 117 : a) Comparaison des résultats non drainés numériques et expérimentaux de la courbe q-
εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu -εa à droite

Avec la même méthode que celle utilisée pour les essais monotones drainés, un deuxième
calibrage est effectué, en prenant compte la variation du module de Young (E) en fonction de
la contrainte de consolidation. Cette calibration permet de mieux tenir compte de la variation
du comportement volumique qui se traduit par une dilatance post-pic croissante avec la
pression de confinement. L’existence d’un état critique n’est cependant pas reproduite par ce
modèle.

Figure 118 : a) Comparaison des résultats non drainés numériques et expérimentaux de la courbe q-
εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à droite

VIII.2.2 Modèle Plastic Hardening

Le Tableau 27 représente les paramètres utilisés pour caler au mieux les résultats
expérimentaux. La calibration est effectuée pour des contraintes de consolidation
effectives de 100, 200 et 400 kPa. Afin d’avoir un meilleur calage, l’angle de dilatance a été
modifié (Ѱ =0,35).

154
Tableau 27 : Paramètres de calibration du modèle PHss – Essais consolidés monotones Non drainés

σ’c Φ C’ 𝐸50 Eur Eoed Gmax γ0,7


Ѱ m 𝑹𝒇 * υ
(kPa) (°) (kPa) (Mpa) (Mpa) (Mpa) (Mpa) (%)

100 35 0,70 105 35 130 3,10-4


200 30 100 0,35 0,8 38 0,55 0,30 114 38 142 5,10-4
400 50 0,98 150 50 160 9,10-4

La Figure 119 montre la comparaison entre les résultats numériques et les résultats
expérimentaux. Les résultats des calculs montrent un accord raisonnable avec les données de
test. En particulier, le modèle PH reproduit mieux le comportement volumique du matériau
ce qui donne des variations de pressions interstitielles plus réalistes.

Figure 119 : a) Comparaison des résultats monotones non drainés numériques et expérimentaux de
la courbe q-εa à gauche - Modèle PHss b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de
la courbe Δu-εa à droite - Modèle PHss

VIII. 3 Essais triaxiaux cycliques non drainés

VIII.3.1 Mohr-Coulomb avec amortissement

Les résultats à caler dans cette partie du calcul numérique sont ceux obtenus par des essais
au triaxial cyclique avec une contrainte de consolidation effective de 100 kPa et une
déformation axiale imposée de 1% pour une durée de 5 cycles. Afin de simuler
l’amortissement du sol, l’amortissement de Hardin est rajouté. Pour éviter les oscillations dues
à la simulation numérique dynamique, un amortissement local est inclus dans le calcul.

155
Tableau 28 : Paramètres de calibration du modèle MC – Essais consolidés cyclique non drainés

σ’c E
Ф’ (°) C’ (kPa) Ѱ (°) υ ff _latency 𝛾𝑟𝑒𝑓 𝛼𝐿
(kPa) (MPa)

La 100 200 30 100 0 0,35 1 0,1 0,05

Figure 120 représente les résultats de la calibration du modèles Mohr-Coulomb sur les
résultats des essais cyclique non drainés.

Figure 120 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à
droite

D’après ces résultats, nous constatons que l’amortissement est surestimé. Le modèle ne prend
pas en compte de la variation du module de Young en fonction des cycles. L’allure de la
pression interstitielle est différente entre les résultats numériques et les résultats
expérimentaux.

VIII.3.2 Modèle de Finn avec amortissement

Le paramètre de densité relative (Dr) est calibré sur un essai cyclique à déformation axiale de
1% sous une contrainte de consolidation de 100 kPa. Les paramètres utilisés dans lors du calcul
avec le modèle Mohr-Coulomb n’ont pas été modifiés. Le Tableau 29 représente les
paramètres utilisés lors de la modélisation numérique. L’étude paramétrique du modèle Finn
est en annexe 2.
Tableau 29 : les paramètre de calibration du modèle Finn – Essais consolidés Non drainés

σ’c (kPa) E (MPa) Ф’ (°) C’ (kPa) Ѱ (°) υ ff _latency 𝛾𝑟𝑒𝑓 𝛼𝐿 Dr (%)

100 200 30 100 0 0,35 1 0,1 0,05 88

La Figure 121 représente les résultats de la calibration du modèles Finn sur les résultats des
essais cycliques non drainés avec une déformation axiale imposée. Nous remarquons que

156
même s’il y a une variation de l’amortissement et du module élastique, les valeurs retrouvées
ne se calent pas sur les résultats des essais expérimentaux. Les pressions interstitielles
numériques sont significativement inférieures à celles trouvées lors des essais triaxiaux et
l’accumulation de la pression interstitielle n’est pas reproduite correctement.

Figure 121 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche - Modèle Finn b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la
courbe Δu-εa à droite - Modèle Finn

VIII. 4 Essais triaxiaux de liquéfaction

VIII.4.1 Mohr-Coulomb avec amortissement

Une calibration à une contrainte de consolidation effective de 100 kPa pour un test cyclique
avec contrainte déviatorique q=120 kPa imposée est réalisée sur une durée de 5 cycles.
Tableau 30 : Paramètre de calibration du modèle MC – Essais consolidés cyclique Non drainés

σ’c (kPa) E (MPa) Ф’ (°) C’ (kPa) Ѱ (°) υ 𝛾𝑟𝑒𝑓 𝛼𝐿

100 130 30 100 1 0,35 0,1 0,05

La Figure 122 représente les résultats de la calibration du modèles Mohr-Coulomb sur les
résultats des essais cycliques non drainés avec contrainte déviatorique imposée. Nous
constatons les mêmes observations entre les essais cycliques à déformations constantes
imposées et contraintes déviatoriques imposées.

157
Figure 122 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à
droite

VIII.4.2 Modèle de Finn avec amortissement

De la même manière que pour le modèle Mohr-coulomb, un calage avec le modèle Finn est
réalisé sur un résultat expérimental avec une contrainte déviatorique constante. Les
paramètres sont résumés ci-dessous.
Tableau 31 : Paramètre de calibration du modèle Finn – Essais consolidés cyclique Non
drainés

σ’c (kPa) E (MPa) Ф’ (°) C’ (kPa) Ѱ (°) υ 𝛾𝑟𝑒𝑓 𝛼𝐿 Dr (%)

100 130 30 100 1 0,35 0,1 0,05 68

Nous observons que le rapport d’amortissement et les pressions interstitielles sont


surestimés. Les variations du module élastique ne correspondent pas entre les résultats
expérimentaux et numériques.

Figure 123 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche - Modèle Finn b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la
courbe Δu-εa à droite - Modèle Finn

VIII. 5 Validation du modèle numérique


La calibration du modèle a été menée sur la base des seuls essais triaxiaux monotones et
cycliques. Il convient cependant de vérifier que le modèle permet de modéliser le

158
comportement du matériau sur l’ensemble de la gamme de déformation déviatorique qu’il
peut connaître au cours d’une sollicitation sismique. Nous avons donc procédé à des
modélisations d’essais cycliques sur la gamme de distorsion 0,0001 à 1 %. L’amortissement
hystérétique a été introduit sous la forme du modèle de Hardin dont la distorsion de référence
a été calée par itération à 0,05%.
Sur la Figure 124, nous avons représenté les résultats de ces simulations numériques en
relation avec la courbe représentative de l’équation issue de la partie 2 de la thèse (eq.37).
Nous constatons que le modèle calibré permet de retrouver avec une précision raisonnable le
modèle statistique établi sur la base des résultats expérimentaux.

Figure 124 : Courbes empiriques et numérique de dégradation de G/Gmax pour Dr = 68% et γref=0.05

Des calages utilisant différents modèles de comportement ont été réalisées sur des résultats
des essais monotones et cycliques. Les résultats des essais monotones drainés et non drainés
trouvés par le modèle Mohr coulomb sont du même ordre de grandeurs que les résultats
expérimentaux. Les résultats des déformations volumiques sont sous-estimés. Le modèle ne
reproduit pas convenablement les pressions interstitielles des essais cycliques et de
liquéfaction. Comme cité précédemment, le modèle ne prend pas en compte l’évolution du
module de cisaillement en fonction des cycles. Les boucles hystérétiques sont larges par
rapport aux boucles des essais expérimentaux, ce qui signifie que le rapport d’amortissement
est surestimé.
Le modèle Finn a été choisi dans cette étude pour sa prise en compte de l’évolution de la
pression interstitielle en fonction des cycles. Lors des tests de calibration, nous constatons que
la pression interstitielle est surestimée. Des paramètres de calibrations de ce modèle ont
permis d’obtenir un bon calage de la dégradation du module de cisaillement.
Pour le modèle Plastic Hardening, nous avons pu caler les courbes de contrainte déviatorique
issues des essais monotones drainés et non drainés. Les pressions interstitielles sont du même
ordre de grandeur que celles expérimentales. Néanmoins, les courbes de déformations
volumiques ne sont pas représentées correctement. Le modèle sous-estime les déformations
volumiques. Pour les essais cycliques asservis en déformation axiale ou en contrainte
déviatorique, le modèle ne parvient pas à caler aucune courbe expérimentale (q-εa et Δu- εa).

159
Les valeurs de l’amortissement sont surestimées. Le module de cisaillement augmente en
fonction des cycles, tandis que le module de cisaillement se dégrade expérimentalement.
Nous n’avons pas été en mesure de calibrer le modèle avec suffisamment de pertinence pour
reproduire le comportement volumique du sol résiduel tropical étudié. Dans la suite de notre
étude, nous avons choisi de modéliser le comportement non drainé selon une approche en
contraintes totales de manière à intégrer l’ensemble des phénomènes liés à la dégradation du
module (réorganisation des grains et augmentation de la pression interstitielle) directement
et implicitement.

160
Chapitre IX - Modélisation du comportement sismique d’un barrage

Cette partie a pour objet d’illustrer l’apport de notre travail pour la modélisation numérique
des barrages en remblais constitués de sols résiduels tropicaux compactés. Nous mettons en
œuvre un modèle numérique non-linéaire en dynamique temporelle intégrant les modèles
établis pour la prédiction de Gmax et de la courbe G/Gmax - γ.

IX. 1 Modèle géométrique et géologique


Le barrage étudié est un barrage en remblai homogène de 20 m de hauteur. Les pentes amont
et aval des talus sont égales à 3H/1V et 3,25H/1V respectivement. Le talus aval est équipé
d’une risberme de 5m de largeur à mi-pente.

Le remblai est fondé sur une couche d’argiles sableuses ocres (H2) de 10,5 m d’épaisseur re-
posant sur des conglomérats altérés (H4) d’épaisseur 7 m. Le substratum est constitué d’une
couche de conglomérats sains (H5) sur 42 m d’épaisseur (Figure 125). Lors des essais de re-
connaissance, la nappe a été détectée à 20m de profondeur, à proximité de l’interface des
couches de conglomérats. L’étendue du modèle en profondeur est choisie de manière que la
vitesse des ondes de cisaillement en fond de modèle soit supérieure à 800 m/s.

Figure 125 :Géométrie et Lithologie au droit du futur barrage lors du calcul sismique.

IX.1.1 Propriétés géomécaniques

Sur la base d’essais géophysiques, de sondages et d’essais en laboratoire sur des échantillons
prélevés sur site, les propriétés mécaniques de la fondation du barrage ont été établies
(Tableau 32).
Les propriétés du remblai considérées dans les calculs sont issues du travail expérimental
réalisé dans cette thèse. Les propriétés statiques sont issues de la calibration réalisée au
chapitre précédent en tenant compte du phasage de construction du barrage.
Le calcul sismique est réalisé en contraintes totales.

161
Tableau 32 : Valeurs des paramètres géotechniques retenues

Horizon ρd E Ф’ C’ Ѱ υ n kh/kv
(Kg/m3) (MPa) (°) (kPa) (°) (m/s)
Remblai 1350 350 33 23 0 0,35 0,5 5,0 10-9 / 1,0 10-9

H2 1550 200 30 100 0 0,35 0,6 5,0 10-6 / 1,9 10-7

H4 1700 400 33 180 0 0,35 0,5 5,0 10-5 / 1,0 10-5

H5 1800 900 35 200 0 0,35 0,5 5,0 10-8 / 1,0 10-8

IX.1.2 Conditions aux limites

Pour l’étude statique, les conditions aux limites sont les suivantes : déplacement horizontal
empêché sur les bords latéraux du modèle, déplacements verticaux empêchés à la base du
modèle (Figure 126).

Figure 126 : Conditions aux limites en statique

La retenue est modélisée par un chargement extérieur réparti correspondant à une hauteur
d’eau maximum égale à 17,5 m. La nappe est modélisée explicitement et un calcul hydraulique
est réalisé en considérant les conditions de flux nul sur les bords latéraux du modèle (Figure
127).

162
σeau=175 kPa
PP=0 kPa
Flux=0

Flux=0
Flux=0

Figure 127 : Condition aux limite mise en eau

Pour le calcul sismique, les conditions limites sont appliquées de manière à éviter les
phénomènes de réverbération des ondes sur les bords du modèle. Des frontières absorbantes
sont appliquées sur les bords latéraux du modèle ainsi qu’à sa base. Sur les bords latéraux,
des conditions de propagation en champ libre sont également appliquées.

Figure 128 : Conditions limites lors du calcul sismique

IX.1.3 Sollicitations sismiques

L’accélérogramme au rocher considéré dans l’étude dynamique est de type SES. Il correspond
à un séisme crustal de source proche. Les simulations ont été effectuées en considérant la
composante horizontale (X) des accélérations. Les enregistrements sont filtrés de manière à
d’éviter le bruit numérique provoqué par les vibrations haute fréquences. La comparaison des
signaux et des spectres avant et après filtrage montrent que les caractéristiques essentielles
du signal sont préservées (Figure 129 et Figure 130).

163
Figure 129 : Accélérogrammes initial et filtré.

Figure 130 : Spectres fréquentiels de l’accélération avant et après le filtrage à 12 Hz

La taille du maillage est choisie en conséquence, de manière à garantir que le signal sismique
puisse être correctement décrit pour des fréquences inférieures à la fréquence de coupure
fc=12 Hz. La taille maximale des éléments est estimée à partir de la condition suivante :
𝑉
𝑠
∆𝑙 ≤ 10𝑓 [52]
𝑐

où Vs représente la vitesse des ondes de cisaillement. En considérant la vitesse minimale


mesurée sur site Vs = 120 m/s, cela conduit des éléments de dimension maximale égale à 1 m.

Figure 131 : Maillage général du modèle

Les conditions limites appliquées au modèle nécessitent l’imposition des sollicitations


sismiques sous la forme de contraintes. Le signal est donc imposé à la base du modèle sous la
forme d’une série temporelle de la contrainte de cisaillement. La série temporelle en
accélération a(t) est dans un premier temps intégré pour obtenir une série temporelle en

164
vitesse v(t) et la contrainte de cisaillement à appliquer à la base du modèle est calculée par la
formule :
𝜏(𝑡) = 2 𝜌 𝑉𝑠 𝑣(𝑡) [53]
Nous avons ici négligé la composante verticale de la sollicitation sismique.
Après avoir réalisé les calculs sismiques, une dernière correction est nécessaire. Il s’agit de la
« Baseline Correction ». A la fin du calcul, l’ensemble du modèle présente des déplacements
en x et y liés au bruit numérique inhérent à ce type de modélisation. L’application du
« Baseline Correction » consiste à supprimer ces déplacements résiduels. Cette correction des
déplacements est appliquée de manière uniforme à l’ensemble du modèle .
IX. 2 Résultats

IX.2.1 Construction du barrage

Avant la construction du barrage, une initialisation des contraintes est réalisée. La


construction du barrage est prise en compte explicitement. Le remblai est monté par couches
de 1 m d’épaisseur en réalisant un calcul de convergence pour chaque couche. On constate
que la construction du remblai conduit à une augmentation de la contrainte verticale de
l’ordre de 400 kPa, ce qui est cohérent au regard des valeurs de poids volumiques considérées
dans les calculs. Les tassements observés en fin de construction sont d’ordre centimétrique.
Ils atteignent environ 2 cm au centre du barrage à l’interface barrage-fondation. En pied du
barrage, le tassement reste inférieur au centimètre. Les déplacements horizontaux sont quant
à eux de l’ordre du centimètre. Ces tassements sont faibles, notamment au regard des
tassements que peut connaitre le barrage au cours de sa mise en eau.

Figure 132 : Champ des contraintes verticales à la fin de la construction du barrage (unité kPa).

165
Figure 133 : Champ de déplacement vertical à la fin de la construction du barrage (unité m).

Figure 134 : Champ de déplacement horizontal à la fin de la construction du barrage(unité m).

IX.2.2 Remplissage de la retenue

Le remplissage de la retenue est également modélisé explicitement par le biais d’un calcul
hydraulique dont les conditions limites ont été présentées précédemment.

Figure 135 : Champ de déplacement horizontal (unité m).

166
IX.2.1 Séisme

Le calcul sismique est réalisé en contraintes totales en considérant les propriétés dynamiques
du remblai saturé. Nous imposons pour chaque zone du maillage du remblai une valeur de
module de cisaillement en petites déformations qui varie en fonction de la contrainte effective
locale. Le module Gmax est déterminé en supposant que l’indice des vides représentatif des
conditions de compactage du matériau sur site est égal à e=1,00, ce qui correspond à une
porosité n=0,5.
Le module de cisaillement en petites déformations est calculé par :
0,18
𝑝′
𝐺𝑚𝑎𝑥 = 51,67 (𝑝 ) [54]
𝑟𝑒𝑓

où Gmax est exprimé en MPa et pref=1 kPa. De la même manière, les essais expérimentaux que
nous avons réalisés ont montré que la résistance au cisaillement non drainée dépendait de la
pression de consolidation :
𝑆𝑢 = 220 + 0,325 𝑝′ [55]
où p’ et Su sont exprimés en kPa. L’évolution des propriétés mécaniques au cours de la
sollicitation sismique est prise en compte en introduisant directement la courbe de
dégradation du module de déformation en fonction de la distorsion. La courbe obtenue
expérimentalement est mise sous la forme implémentée dans le logiciel FLAC selon la formule
suivante Figure 160:
𝐺 𝑎
𝐺𝑚𝑎𝑥
= 𝑦0 + log(𝛾)−𝑥0 [56]
1+exp (− )
𝑏

avec a = 0.98, b = -0.4, x0 = -1.13 et y0 = 0.018.

Le séisme induit des déplacements irréversibles au sein du remblai (Figure 136). Les
déplacements verticaux sont de l’ordre de 20 cm, soit 1% de la hauteur du barrage. De plus,
les déplacements sont limités au talus aval situé sous la risberme et n’intéressent pas la crête
du barrage. Le tassement de la crête est inférieur à 2 cm, i.e. 0,1% de la hauteur du remblai,
bien inférieur au critère de 3% recommandé par les règles de l’art françaises. La
représentation du champ de déformation déviatorique (Figure 137) permet d’identifier une
surface de glissement partant du pied aval et parallèle à la ligne phréatique. Les distorsions
maximales observées atteignent 6% localement. Le long de la surface de rupture, elles ont une
valeur moyenne de l’ordre de 4%. Le calcul étant réalisé en grands déplacements, nous
pouvons donc considérer que le critère de performance recommandé de 5% est vérifié. La
sécurité du barrage sous sollicitation sismique est donc assurée au regard des pratiques
professionnelles pour ce cas d’étude.

167
Figure 136 : Champ de déplacement vertical à la fin du séisme (unité m).

Figure 137 : Champ de déformation déviatorique à la fin du séisme.

A titre de comparaison, pour évaluer l’apport de notre travail dans le champ opérationnel, le
même calcul a été mené en considérant les modèles existants présentés dans cette thèse.
Pour évaluer Gmax, nous avons utilisé la formule de Hardin (1969) :
0,5
(2,973−𝑒)2 𝑝′
𝐺𝑚𝑎𝑥 = 1800 1+𝑒
𝑂𝐶𝑅 𝑘 (𝑝 ) [57]
𝑟𝑒𝑓

avec OCR évalué à 3,9 d’après les essais œdométriques. Le paramètre k a été évalué à 0,18
selon l’approche de Hardin B. (1992). La dégradation du module de cisaillement a été évalué
selon l’équation :
𝐺 1
𝐺𝑚𝑎𝑥
= 𝛾 [58]
1+
𝛾𝑟𝑒𝑓

Avec 𝛾𝑟𝑒𝑓 = 0,10, conformément à ce qui est recommandé pour les sols fins. Par souci de
simplicité, et en limitant la comparaison aux simples propriétés dynamiques du matériau, nous
avons considéré la même expression de la résistance au cisaillement non drainée.
Les déplacements verticaux maximum obtenus atteignent 32 cm, soit 50% de plus que la
modélisation précédente. Les déplacements sont toujours limités au talus aval situé sous la
risberme et n’intéressent pas la crête du barrage. La représentation du champ de déformation
déviatorique permet de retrouver une surface de glissement partant du pied aval et parallèle
à la ligne phréatique. Les distorsions maximales observées atteignent 12%, avec une moyenne
autour de 8%, de l’ordre du double des déformations atteintes pour la modélisation

168
précédente. La sécurité du barrage vis-à-vis du séisme n’est donc pas vérifiée au regard des
pratiques professionnelles.

Figure 138 : Champ de déplacement vertical après séisme.

Figure 139 : Champ de déformation déviatorique après séisme.

IX. 3 Conclusion
Les modélisations à l’échelle de l’ouvrage ont permis de vérifier que la sécurité du barrage au
regard du risque sismique était acceptable pour ce cas d’étude.
La comparaison des résultats issus de la modélisation intégrant les résultats de cette thèse à
ceux obtenus en utilisant les modèles préexistants montre que notre travail permet une
évaluation plus optimisée du comportement du barrage pour ce cas d’étude. Les
déplacements et déformations déviatoriques sont réduits de 30 et 50% respectivement.
Ces résultats sont cependant à relativiser dans la mesure où l’approche en contraintes totales
développée est simplifiée et où nous n’avons effectué la comparaison à partir d’un seul
accélérogramme.
En raison du peu de cas traités et de la simplification du modèle, cette conclusion demande à
êtreconfirmée à l’occasion de travaux futurs.

169
Conclusion générale

Notre travail de thèse a consisté en une recherche expérimentale sur le comportement hy-
dromécanique d’un sol résiduel tropical. Le travail a été conduit sur un sol résiduel issu des
Antilles française en Guadeloupe, prélevé au droit d’un site de projet de barrage. Cette étude
intégrait également une recherche numérique du comportement des sols à travers une ap-
plication à la modélisation sismique des barrages en remblai aux Antilles.

Le sol sur lequel nous avons travaillé était une argile latéritique présentant un niveau d’alté-
ration modéré et dont la phase la plus abondante est constituée de kaolinite et de ses-
quioxydes.

Notre travail de thèse s’est intéressé dans un premier temps au comportement sous sollici-
tations monotones, en conditions drainées et non drainées, de ce sol résiduel compacté.
Nous avons recherché particulièrement à caractériser l’influence de paramètres significatifs
(densité, état de contrainte) sur le comportement monotone du matériau. Il est apparu que
le comportement hydromécanique du sol résiduel sous chargement monotone drainé était un
comportement contractant. Ainsi, les valeurs de déformation volumique peuvent atteindre
10%. Cela est apparu surprenant en première analyse du fait que le matériau a été caractérisé
peu compressible lors des essais œdométriques. Cela suggère que l’écrasement des agrégats
est probablement favorisé par la sollicitation du matériau en cisaillement. Son comportement
hydromécanique sous chargement monotone non drainé a montré que le sol résiduel ne pré-
sentait pas de pic de résistance. La pression interstitielle, quant à elle, présentait un pic d’au-
tant plus marqué que la pression de confinement était faible.

Ensuite une étude expérimentale à l’aide d’essais à la colonne résonnante et au triaxial dyna-
mique a été menée de manière à caractériser les propriétés dynamiques de ce sol en condi-
tion non drainée. Lors des essais à la colonne résonnante, il a été observé que le module de
cisaillement à très faibles déformations dépendait principalement de l’indice des vides, du
degré de surconsolidation et, dans une moindre mesure, de la pression de confinement. Le
module de cisaillement augmentait avec la diminution de l’indice des vides. Nous avons cons-
taté que pour une même pression de confinement, le module de cisaillement maximal aug-
mentait après avoir subi un cycle de chargement-déchargement.

Notre recherche a ensuite produit une analyse comparative des formulations empiriques
existantes, visant à évaluer leur performance pour la prédiction des propriétés dynamiques
des sols résiduels tropicaux compactés et saturés, des petites aux grandes déformations de
cisaillement.

Lors d’une comparaison de Gmax avec des relations empiriques existantes, il a été démontré
que ces modèles ne sont pas adaptés au sol considéré. Selon les formulations, les valeurs pré-
dites sont soit majorantes, soit minorantes et la dispersion des valeurs de Gmax varie entre 30

170
et 50% autour de la valeur mesurée. Cela s’explique par le fait que la plupart de ces formula-
tions empiriques ont été établies pour les sols sédimentaires trouvés dans les zones tempé-
rées.

Ainsi, nous avons développé une nouvelle formulation spécifique pour la prédiction de Gmax
pour le sol résiduel tropical étudié. L’équation proposée prend en compte l’influence de la
contrainte moyenne effective (p’) et du volume spécifique (1+e) et du volume spécifique
correspondant à une pression de confinement, Pr=1 kPa (1+er). Nous avons montré que
l'établissement d'un modèle prédictif fiable pour Gmax nécessite de disposer de résultats
d’essais de consolidation pour pouvoir déterminer les paramètres de la ligne de consolidation
isotrope er et λ. Nous avons effectué des essais de chargement après déchargement (variation
de la pression efficace moyenne à indice des vides constant) afin de déterminer les paramètres
k et n compatibles avec le comportement observé du matériau. La calibration du modèle au
moyen des données expérimentales obtenues, a montré que les paramètres optimaux pour
la détermination de Gmax sont k=0,18, er=2,82, n=0,5 et λ= 0,095 (R2=0,88). Nous avons montré
que notre modèle permettait de prédire la valeur de Gmax avec une précision de ± 20%.

Par ailleurs à partir des essais à la colonne résonnante et au triaxial dynamique, l’évolution du
module de cisaillement et du rapport d’amortissement ont été déterminés. La courbure de
la courbe G/Gmax − γ et la distorsion de référence γref, correspondant à G/Gmax = 0,5, augmente
avec la contrainte de confinement. Lorsque γ < γref, le module de cisaillement normalisé
augmente significativement avec la pression de confinement tandis que l'influence de la
pression de consolidation devient négligeable pour γ > γref. Contrairement au module de
cisaillement normalisé, l'amortissement n’est apparu influencé que par la contrainte de
confinement quand γ > γref. La pression interstitielle se développe lorsque la déformation de
cisaillement atteint un seuil évalué à 0,03%. Les spécificités du comportement mécanique de
ce sol résiduel saturé compacté peuvent être attribuées à l’écrasement des granulats cimentés
constituant le matériau lorsque le seuil de déformation de cisaillement est dépassé.

Les résultats expérimentaux ont été comparés aux modèles existants des courbes G/ Gmax −
et D − γ. Il a été montré que les modèles existants ne sont pas adaptés au sol étudié. Aussi,
nous avons proposé des modèles calibrés sur nos résultats d’essais de laboratoire. Pour la
détermination de la dégradation du module de cisaillement normalisé, nous nous sommes
basés sur le modèle empirique développé à l'origine par Hardin B. (1972) puis modifiée par
Darendeli M. (2001). Les paramètres de ce modèle, ajustés statistiquement, permettent d’ob-
tenir un bon coefficient de corrélation (R2=0,97). La grande majorité des points restent dans
la plage d'incertitude de ±10%. Nous avons mis en évidence la bonne corrélation qui existe
entre les courbes d’amortissement et du module de cisaillement normalisé. Une formule em-
pirique pour D est proposée sous la forme d’un polynôme du second ordre en G/Gmax. Le ca-
lage des coefficients polynomiaux a été réalisé en intégrant l’influence de la pression de con-
solidation. Là encore, le modèle proposé possède une plage d'incertitude de ±10%.

La comparaison des résultats issus, d’une part des lois de comportement proposées inté-
grant les résultats de cette thèse, d’autre part des modèles préexistants dans la littérature,

171
montre que notre travail permet une évaluation plus optimisée du comportement dyna-
mique du matériau étudié pour ce cas d’étude.

Nous avons réalisé une valorisation de nos travaux expérimentaux à travers des simulations
numériques à l’aide du logiciel FLAC, à l’échelle de l’échantillon et à l’échelle de l’ouvrage.
Nous avons évalué la performance de plusieurs lois de comportement implémentées dans le
logiciel pour modéliser les réponses monotones et cycliques du sol. Nos investigations nous
ont conduit à conclure à une adaptation imparfaite des modèles testés pour la modélisation
du sol résiduel étudié.

Sur cette base, nous avons réalisé des simulations du comportement sismique d’un barrage
en remblai selon une approche en contraintes totales intégrant explicitement les modèles
développés dans le cadre de nos travaux expérimentaux. La comparaison des résultats issus
de la modélisation intégrant les résultats de cette thèse à ceux obtenus en utilisant les
modèles préexistants dans la littérature montre que notre travail permet une évaluation
plus optimisée du comportement du barrage. En raison du peu de cas traités et de la
simplificité du modèle mis en oeuvre, cette conclusion devra être confirmée à l’occasion de
futurs travaux.

Des pistes de recherche intéressantes à approfondir et à développer s’ouvrent dans le cadre


de cette thèse, et apparaissent ainsi comme des perspectives de prolongation de ce travail.
Nous pouvons citer trois principales perspectives :

Perspective 1 : Etant donné l’importance des effets de structure sur les comportements des
sols résiduels, il serait important de poursuivre des recherches dans le domaine de
l’observation microscopique du matériau (MEB). En effet, les sols résiduels tropicaux sont des
sols hétérogènes constitués de différentes argiles. L’orientation de ces argiles ont un impact
sur les paramètres mécaniques du sol. Des études sur l’anisotropie des sols résiduels tropicaux
sous chargement cyclique pourraient être envisagées.

Perspective 2 : Les sols résiduels à état naturel se trouvent parfois partiellement saturés sur-
tout dans des zones tropicales. L’évolution des pressions interstitielles, positives ou négatives,
sous sollicitation cyclique constitue également un sujet de recherche à développer.

Perspective 3 : Nos investigations ont montré la nécessité de développer des lois de


comportement spécifiques pour la modélisation des sols résiduels tropicaux. Des modèles
élasto-plastiques permettant la modélisation du comportement cyclique des sables existent.
L’extension de ces modèles au cas des sols résiduels constitue une piste de progrès importante
pour la recherche et l’ingénierie des barrages.

172
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Ziotopoulou K., a. B. (2016). Plasticity modeling of liquefaction effects under sloping ground and
irregular cyclic loading conditions. Soil Dynamics and Earthquake Engineering, 84 , 269-283.

184
Annexes
Annexe 1 – Etude du modèle PM4Silt
Cadre théorique général

La théorie de la plasticité est basée sur l’hypothèse d’une surface de charge par mécanisme
d’écoulement plastique. Pour représenter le comportement complexe des sols constaté dans
les expériences sous chargement cyclique ou dynamique, il est nécessaire d’introduire
plusieurs mécanismes plastiques (HEJAZI Y. H., 2010). Plusieurs approches ont été proposées.
Les deux approches les plus utilisées sont : (a) la théorie des multi-surfaces de charge
proposée par (MROZ Z., 1967) et (IWAN W. D., 1967) et (b) la théorie de la surface limite (deux
surfaces de charge) proposée par (DAFALIAS Y. F., 1975), (Dafalias Y.F., 2004) et (KRIEG R. D.,
1975).
Le modèle développé par (Dafalias Y.F., 2004) est apprécié par sa simplicité en raison du peu
de paramètres d'entrée nécessaires. L'une des distinctions de ce modèle est qu'un ensemble
de paramètres de matériau peut être appliqué à différentes contraintes et densités. Ce
modèle, formulé en contraintes effectives, s’est montré bien adapté à la simulation des
chargements monotones et cycliques.
Désignées par les exposants e et p, les parties élastiques et plastiques de déformation,
respectivement, les relations incrémentales de contrainte-déformation sont donné par :
𝑑𝑞 𝑑𝑞
𝑑𝜀𝑞𝑒 = 3𝐺 ; 𝑑𝜀𝑣𝑒 = [59]
𝐾
𝑑𝜂
𝑑𝜀𝑞𝑝 = ; 𝑑𝜀𝑣𝑝 = 𝑑|𝑑𝜀𝑞𝑝 | [60]
𝐻

où les modules de cisaillement élastiques et de compressibilité G et K, respectivement; H =


module d'écrouissage plastique associé à l'incrément du rapport de contrainte dη; et d = la
dilatance. Les modules G et K sont donnée par les équations suivantes :
(2.97−𝑒)2 𝑝
𝐺 = 𝐺0 𝑝𝑎𝑡 (𝑝 )1/2 [61]
1+𝑒 𝑎𝑡𝑚

2(1+ν)
𝐾 = 3(1−2ν) [62]

où G0 = une constante sans dimension, ν =: le coefficient de Poisson, e = indice des vides et


Patm = la pression atmosphérique égale à 101,3 kPa. La ligne d'état critique qui définit l’indice
des vides critique ec est donné par l'Eq. 56 (Li X. S., 1998) :
𝑝
𝑒𝑐 = 𝑒0 − 𝜆𝑐 (𝑝 𝑐 )𝜉 [63]
𝑎𝑡

où e0 est l’indice des vides à pc = 0, λc et ξ sont des constantes de matériau sans dimensions.
La distance entre l’indice des vides critique et courant est donné par le paramètre d'état
ψ=e- ec (Been K., 1985).
La surface d'élasticité est définie par l'équation suivante, représentant un cône dans un espace
multiaxial. Le paramètre m contrôle la taille du cône de surface élastique :
2
𝑓 = [(𝑠 − 𝑝𝛼): (𝑠 − 𝑝𝛼)]1/2 − √3 𝑝𝑚 = 0 [64]

185
où α est le rapport des contraintes qui caractérise l'axe de la surface d'élasticité (Dafalias Y. F.,
2004).
Trois surfaces concentriques et homologues (surface caractéristique, surfaces limites et
critiques) sont considérées pour le modèle dans le plan π (Figure 140). L'évolution de la surface
caractéristique est définie par l'Eq. 65 et l'évolution de la surface limite par Eq. 66. Les deux
sont exprimés en fonction du paramètre d’état ψ :

𝑀𝑑 = 𝑀𝑒𝑥𝑝(𝑛𝑑 ѱ) [65]

𝑀𝑏 = 𝑀𝑒𝑥𝑝(𝑛𝑏 ѱ) [66]
où nd et nb sont des constantes positives de matériau et M est le rapport de contrainte ultime
à l'état critique. La surface caractéristique est définie par la pente de Md. Elle permet au
modèle de reproduire la réponse volumétrique du sol, contractante si s/p <M d et dilatante si
s/p > Md. La surface limite donnée par la pente de Mb, permet au modèle de reproduire le
mécanisme d'adoucissement si s/p> Mb. Les lignes représentant Md et Mb convergent et se
confondent avec la ligne de surface critique M lorsque l'échantillon atteint le point de l’état
critique caractérisée par ψ = 0.

Figure 140 : Schéma des différentes surfaces de charge, critique, caractéristique et limite dans le plan
π

Sous compression triaxiale drainée monotone, la fonction h augmente mais est limité par un
pic ou un rapport de contrainte limite Mb, illustré par une ligne droite en pointillés sur la Figure
141, qui évolue selon l'état du matériau. Le rapport de contrainte lié au module d'écrouissage

186
H dépend de la «distance» b=Mb –η dans l'espace des contraintes (DAFALIAS Y. F., 1975). Pour
le cas le plus simple de dépendance linéaire, on peut écrire :
𝐻 = ℎ(𝑀𝑏 − 𝜂) [67]
où h = fonction positive des variables d'état, η = mesure actuelle du rapport de contrainte, et
Mb = limite ou rapport de contrainte «image» sur la surface limite définie ici simplement par
la ligne Mb dans l'espace q, p. La fonction h est définie comme suit :
𝑏 𝑃
ℎ = |𝜂−𝜂0 ; avec 𝑏0 =𝐺0 ℎ0 (1 − 𝐶ℎ 𝑒)(𝑃 )−1/2 [68]
𝑖𝑛 | 𝑎𝑡

avec les paramètres scalaires h0 et Ch. Le paramètre ηin est la valeur de η au début du processus
de chargement.

Figure 141 : Schéma des différentes surfaces de charge, critique, de dilatance et de limite dans le plan
p,q.

La dilatance d ou la ligne de transformation de phase est donnée comme suit d’après Dafalias
Y.F (2004) :
𝑑 = 𝐴𝑑 (𝑀𝑑 − 𝜂) [69]
Ad une fonction d’état. On obtient une réponse contractante si d>0, dilatante si d<0. Dafalias
Y. F. (2004) propose d’ajouter une équation définissant l’évolution de la microstructure dû à
la dilatance/contractance en introduisant une variable interne z :
𝑑𝑧 = −𝐶𝑧 〈−𝑑𝜀𝑣𝑝 〉(𝑠𝑧𝑚𝑎𝑥 + 𝑧) [70]
zmax représente la valeur maximale que z peut atteindre, et cz un paramètre qui contrôle le
taux d'évolution de z.

187
Description du modèle PM4Silt

Pour rendre ces modèles complexes plus accessibles aux ingénieurs, un modèle simplifié,
adapté aux sols fins a été développé par Boulanger R.W. et al (2018) et implémenté dans le
logiciel Flac. Le modèle PM4Silt est utilisé pour modéliser le comportement des limons et des
argiles de faible plasticité.
Le modèle PM4Silt est construit sur le cadre fourni par Dafalias Y.F (2004) et le modèle
PM4Sand (Ziotopoulou K., 2016). Dafalias Y.F (2004) avaient inclus la dépendance de G sur
l’indice des vides sous la forme de Richart F. E. (1970). Cet aspect n'a pas été inclus dans le
modèle PM4Silt car les effets de l’indice des vides sur G ont été jugés faibles par rapport à
ceux de la contrainte de confinement, la valeur de G0 est plus fortement affectée par les
facteurs environnementaux tels que la cimentation et le vieillissement. L’évaluation de G aux
données de vitesse d'onde de cisaillement in situ est donc simplifiée comme suit :
𝑃
𝐺 = 𝐺0 𝑃𝑎 (𝑃 )𝑛𝐺 𝐶𝑆𝑅 [71]
𝑎

où G0 et nG sont des constantes, Pa est la pression atmosphérique et CSR est le facteur qui
tient compte des effets du rapport de contrainte.
Boulanger R.W. et al (2018) ont constaté que l'utilisation de l’eq. 69 (Dafalias Y.F., 2004)
limitait la capacité du modèle à reproduire un certain nombre de réponses de chargement
importantes; par exemple, la formule surestime la pente du rapport de résistance cyclique
(CRR) par rapport à nombre de cycles de chargement uniformes équivalents pour les essais
cycliques non drainés . A partir de cela, Boulanger R.W. et al (2018) ont proposé une formule
pour calculer les déformations volumétriques plastiques pendant la contraction :
𝑎𝑝𝑝 (𝛼𝑑 −𝛼):𝑛
𝐷 = 𝐴𝑑𝑐 [(𝛼 − 𝛼𝑖𝑛 ): 𝑛 + 𝐶𝑖𝑛 ]2 (𝛼𝑑 −𝛼):𝑛+𝐶 [72]
𝐷

avec :
𝐴𝑑0
𝐴𝑑𝑐 = [73]
ℎ𝑝

Les différentes formes des relations ci-dessus ont été initialement développées pour
améliorer différents aspects des performances du modèle calibré pour les sables. La valeur de
D a été fixée proportionnellement au carré de ((-in): n + Cin) pour améliorer la relation entre
CRR et le nombre de chargement uniforme cycles. Le terme Cin caractérise la microstructure.
Les autres termes sur le côté droit de l'équation ont été choisis pour être proche de l'unité sur
la majeure partie de la plage de charge, en s'assurant que D passe sans à-coup zéro à mesure
que  s'approche de d.
Le paramètre Adc (contraction) est lié à la valeur d'Ado (dilatation) en le divisant par un
paramètre hp qui peut être modifié pendant le processus d'étalonnage pour obtenir les
rapports de résistance cyclique souhaités. L'effet des états variables sur le comportement de
chargement cyclique a ensuite été commodément incorporé en faisant hp dépendent de 
comme suit

ℎ𝑝 = ℎ𝑝0 . exp (−0.7 + 0.2 〈3 − 〉2 [74]

188
Des explications de la formulation sont détaillées les travaux de Boulanger R.W. et al (2018).
La principale limitation du modèle est d’ordre théorique. Le modèle comporte 26 paramètres.
Six paramètres primaires dont les quatre paramètres principaux du sol sont la résistance au
cisaillement non drainé du sol à l'état critique sous les charges sismiques (su,cs,eq), le
coefficient de module de cisaillement Go, le paramètre de vitesse de contraction hpo et le
cisaillement après agitation facteur de réduction de la résistance (Fsu). Les trois premiers sont
des paramètres obligatoires, tandis que le quatrième est optionnel. L'indicateur FirstCall est
effacé tous les termes de la microstructure, et de calculer su,cs,eq en utilisant le 'v actuel si
l'option pour la saisie su,cs,eq/'vc a été utilisée. La valeur de la pression atmosphérique, Pa,
doit également être spécifiée dans le jeu d'unités utilisé pour l'analyse. S'il n'est pas spécifié,
il sera par défaut de 101,3 kPa.
Les paramètres d'entrée secondaires (20 paramètres) sont les paramètres pour lesquels des
valeurs par défaut ont été développées qui produira généralement des comportements
raisonnables. D’après Boulanger R.W. et al (2018), les paramètres secondaires les plus
susceptibles de justifier un ajustement par rapport à leurs valeurs par défaut dépendra de la
nature des réponses du sol dans les tests de laboratoire spécifiques au site. Expérience passée
suggère que les paramètres ho, nbwet, zmax, ce et cz sont souvent les plus efficaces pour
améliorer étalonnages spécifiques au site.
Le Tableau 33 et Tableau 34 résumes les différents paramètres ainsi que les valeurs par
défauts recommandés. Ils sont associés aux meilleures performances au niveau des éléments
de sol (DSS- Cyclic Direct Simple Shear Test).
Tableau 33: Paramètres d’entrées primaires
Paramètres Commentaire
[Propriété FLAC]

Su,cs,eq ou Résistance au cisaillement non drainé : paramètre requis qui est utilisé pour
Su,cs,eq/σ’vc positionner la ligne d'état critique pour obtenir la résistance au cisaillement non
drainée.

G0 Go doit être choisi pour correspondre à l'onde de cisaillement estimée ou mesurée


vitesses selon Gmax = Vs2.

hp0 Paramètre de taux de contraction : variable principale qui ajuste les taux de contraction
et peut donc être ajusté pour obtenir une cible de rapport de résistance cyclique.
L'étalonnage de ce paramètre doit être effectué en dernier car sa valeur peut dépendre
des valeurs affectées à d'autres paramètres.

Fsu Facteur de réduction de la résistance au cisaillement non drainé (facultatif) : primaire


variable qui peut être utilisée pour réduire la valeur su,cs par rapport à la valeur au
moment de l'initialisation (c'est-à-dire lorsque Fsu avait sa valeur par défaut de 1.0). Ce
paramètre peut être réglé à la fin d'une forte secousse, et ainsi utilisé pour évaluer la
stabilité statique après une forte secousse à l'aide des forces approprié pour les taux
de chargement plus lents et tous les effets estimés de dégradation ou remaniement
cyclique.

FirstCall Indicateur facultatif.

Pa Pression atmosphérique

189
Tableau 34 : Paramètres d’entrée secondaires
Paramètres Commentaire

nG Exposant du module de cisaillement. La valeur par défaut est de 0,75

h0 Variable qui ajuste le rapport du module plastique au module élastique.

La valeur par défaut de ho=0,5. Cette variable peut nécessiter un ajustement pour
améliorer le G/Gmax et comportement d'amortissement pour d'autres étalonnages de
modèles.

e0 Le taux de vide initial affecte principalement la façon dont les déformations


volumétriques se traduisent en changements de paramètre d'état.

λ La pente de la ligne d'état critique dans l'espace e-ln(p). La valeur par défaut est 0,060.
Elle n’a une forte influence sur la réponse du modèle parce que la plupart des
comportements dépendent de /.

Φcv’ La valeur par défaut : 32 degrés.

nbwet La valeur par défaut est de 0,80, avec des limites supérieure et inférieure de 1,0 et 0,01,
respectivement. Le degré auquel le pic Su peut dépasser le seuil de l'état critique su,cs
augmente avec la diminution de nb,wet.

nbdry La valeur par défaut est 0,5. Contrôle les angles de friction effectives pour les des
conditions d'état critique dense, et influence ainsi le comportements chargement
cyclique non drainé.

nd La valeur par défaut est 0,30. Contrôle le rapport de contrainte auquel la contraction
transite vers la dilatation, qui est souvent appelée phase transformation.

Ad0 La valeur par défaut de 0,8 fournit une cohérence approximative avec les relations de
dilatation et de contrainte.

ru, max Valeur limite 0.99

Zmax Calculé par des formules :

Zmax = 10 pour Su/σ’vc ≤ 0.25

Zmax= 40 (Su/σ’vc ) pour 0.25<Su/σ’vc≤0.50

Zmax= 20 pour Su/σ’vc >0.50

Cz La valeur par défaut est 100. Contrôle les niveaux de contrainte auxquels la
microstructure a des effets importants. Valeurs comprises entre 50 et 250 typiques.

cε Cε=0.5+1.2{su/σ’vc – 0.25} ≤1.3

CGD La valeur par défaut est 3.0. Le module d'élasticité aux petites déformations se dégrade
avec déformations de déviateur plastique cumulées croissantes (zcum). Le maximum la
dégradation approche un facteur de 1/CGD.

CKF Valeur par défaut est 4.0.

υ0 La valeur par défaut est 0,3.

CRhg La valeur par défaut est 0,005.

Chg Résistance nominale au cisaillement plastique attribuée à l'initialisation.

190
PostSHAKE Facultatif, peut être utilisé pendant la partie post-agitation d'une simulation pour
améliorer la modélisation de la déformation lors de la reconsolidation en post-
liquéfaction

CGC Valeur par défaut est 2.0, et elle est limitée aux valeurs ≥1. Des grandes valeurs
entraînent des contraintes de reconsolidation post-cyclique plus importantes.

En résumé, le modèle PM4Silt, développé pour la simulation du comportement des limons et


des argiles à faible plasticité (Boulanger R.W, 2018), permet de modéliser :
➢ L’augmentation des pressions interstitielles.
➢ La non-linéarité de la réponse mécanique.
➢ L’atteinte de l’état critique pour des grandes déformations.
➢ L’évolution de la surface de charge au cours des cycles.
Le modèle PM4Silt ne comprend pas de seuil de plasticité en compression isotrope et n'est
donc pas adapté pour simuler le processus consolidation. De plus, il suppose un matériau
isotrope (Boulanger R.W, 2018). Formulé en 2D, le modèle est destiné à modéliser des
problèmes aux limites en déformations planes. Il ne peut donc être utilisé pour modéliser des
essais triaxiaux, par nature axisymétriques.
Malgré les limites théoriques intrinsèques du modèle, nous avons voulu explorer les capacités
prédictives du modèle d’un point de vue purement pratique.
Etude paramétrique
L'étalonnage ici concerne à la fois les conditions de chargement monotone drainées, non
drainées et chargement cyclique non drainé.
Une étude paramétrique à été réalisés pour voir l’influence de quelques paramètres sur le
comportement de sol. Pour mener à bien cette étude, les valeurs testées sont les valeurs par
défauts, et deux valeurs ± 30 de la valeur par défaut ainsi que la valeur des bornes inferieures
et supérieurs si elles existent (Ici, les paramètres qui influent sur la partie post-liquéfaction ne
sont pas pris en compte. Les paramètres physiques dérivés des résultats expérimentaux ne
sont pas aussi inclus dans l’étalonnage du modèle. Nous nous sommes plus basés dur les
paramètres qui n’ont pas de sens physique ou pas d’essais pour les déterminés.

191
Tableau 35 : Paramètres d’étude avec les plages étudiées

Plage étudiés (± 30% de la valeur


Paramètres Par défaut
par défaut).

Ad0 0.8 0.56 - 1.04


nbwet 0.8 0.56 – 1.04
h0 0.5 0.35 – 0.65
CGZ 3 2.1 – 3.9
Cz 50 100 - 200
Paramètres Par défaut Plage étudiés

hp0 2.5 2.5 – 1000

ce 1.3 [0.5 – 1.3 ]

zmax 20 [10 - 40]

L’étude des paramètres est basée sur les résultats de plusieurs essais triaxiaux, essai
monotone drainé pour une contrainte de consolidation 100kPa (courbes q – ε1 et εv – εa), essai
monotone non drainé pour σc’ = 100kPa (courbes q – ε1 et εv –Δu) et un essai cyclique avec
déformations imposées (1%) pour σc’ = 100kPa (courbes q – ε1 et εv –Δu).
D’après l’étude paramétrique présentée ci-dessus, nous avons classé l’influence des différents
paramètres sur les essais triaxiaux.
Tableau 36 : Etude paramétrique sur des essais monotones drainés

Paramètres Elasticité Non- Plasticité Déformation


linéarité volumique
Ce, zmax, nd, Ad0,
cz, cdegr, cKaf,
nbdry, CGZ
* * * *
hp0 * * *** ***
h0 *** ** *** ***
nbwet ** *** **** ***

192
Tableau 37 : Etude paramétrique sur des essais monotones non drainés

Paramètres Elasticité Non-linéa- Plasticité Pression intersti-


rité tielle
Ce, zmax, nd, Ad0,
cz, cdegr, cKaf,
nbdry, CGZ * * * *

hp0 * * ** **
h0 *** ** *** ***
nbwet ** *** **** ***
Tableau 38 : Etude paramétrique sur des essais cycliques non drainés

Paramètres Non-linéarité Pression interstitielle


Ce, zmax, nd, Ad0, cz,
cdegr, cKaf, nbdry, CGZ
* *
hp0 ** **
h0 *** ****
nbwet *** ****

* : Pas d’influence 0%
** : Petite influence ≤ 10 %
*** : Influence moyenne 10 < x ≤ 20 %
**** : grande influence > 20%

L’étalonnage est réalisé en 2 étapes. Dans la 1 ère étape, nous avons pris les mêmes valeurs
de Boulanger R.W. et al (2018) sur les paramètres qui ne sont pas identifier par des essais
expérimentaux ou par le calcul.
Les paramètres par défaut de Boulanger R.W. et al (2018) correspondent à une argile
limoneuse normalement consolidée avec un IP de 20, limite liquidité (LL) de 42, et la
classification USCS de CL. Ce sol a été fabriqué en mélangeant 70% de kaolin avec 30% de
limon de (Price A. B, 2017).La 2ème étape, nous avons fait une calibration sur ces derniers.
Malgré différentes valeurs ont était testées, un réajustement des paramètres calibrés peut
être requis dans les problèmes de valeurs limites. La résistance au cisaillement non drainé est
déterminée suivant la formule suivante :
𝑞𝑠 3𝑀
𝑆𝑢,𝑐𝑟 = . 𝐶𝑜𝑠𝜑𝑠 ; 𝑆𝑖𝑛𝜑 = 6+𝑀 [75]
2

Avec qs = la contrainte déviatorique critique. Le calage a été fait selon les résultats de la
colonne résonnante et avec la formule suivante :
𝑃
𝐺 = 𝐺0 𝑃𝑎 (𝑃 )𝑛𝐺 [76]
𝑎

193
Figure 142 : Détermination des paramètres Gmax et nG

a- Zmax
Le paramètre zmax est déterminé selon la formule :
𝑆𝑢
𝑍𝑚𝑎𝑥 = 10 𝑝𝑜𝑢𝑟 < 0.25
𝜎′𝑣𝑐

𝑆 𝑆
𝑍𝑚𝑎𝑥 = 40 (𝜎′𝑢 ) 𝑝𝑜𝑢𝑟 0.25 < 𝜎′𝑢 < 0.25 [77]
𝑣𝑐 𝑣𝑐

𝑆𝑢
𝑍𝑚𝑎𝑥 = 20 𝑝𝑜𝑢𝑟 < 0.50
𝜎′𝑣𝑐

Le paramètre Cε est déterminé selon la formule suivante :


𝑆
𝐶𝜀 = 0.5 + 1.2 (𝜎′𝑢 − 0.25) ≤ 1.3 [78]
𝑣𝑐

Le ru-max a été déterminé selon les résultats des triaxiaux.


Calibrations et validations des résultats triaxiaux monotones drainés. La calibration est effectuée
pour des contraintes de consolidation égales à 200 et 300 kPa. Le tableau ci-dessous représente les
paramètres utilisés dans les deux étapes.

194
Tableau 39 : Paramètres de calibration du modèle PM4Silt – Essai monotone consolidé drainé

Selon (Boulanger R.W, Selon l’étalonnage Selon l’étalonnage


Paramètres
2018) (σ’c=200kPa) (σ’c=300kPa)
Su,cs,eq (MPa) 0.21 0.24 0.30
G0 345 1355 1355
hp0 1.0 1.0 1.0
nG 1.0 0.0809 0.0809
h0 0.5 0.025 0.027
e0 - 1.08 1.10
λ 0.18 0.129 0.129
Φcv’ 33 33 33
nbwet 0.8 0.04 0.025
nbdry 0.8 0.8 0.8
nd 0.3 0.3 0.3
Ad0 0.8 0.8 0.8
ru, max 0.75 0.75 0.80
Zmax 20 20 20
Cz 0.25 50 50
cε 3 1.3 1.3
CGD 4 3 3
υ0 0.35 0.35 0.35

Les Figure 143, nous montrent que résultats avec les paramètres de boulanger ne calent pas
avec les résultats expérimentaux. Les paramètres issus du calage donnent de meilleurs
résultats, aussi bien en termes de courbe contrainte-déformation qu’en terme de déformation
volumique.

195
Figure 143 : a) Comparaison des résultats monotones drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe εv-εa à
droite – σ’c=200kPa

Figure 144 : a) Comparaison des résultats monotones drainés numériques et expérimentaux de la


courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe εv-εa à
droite – σ’c=300kPa

Calibrations et validations des résultats triaxiaux monotones non drainés. La calibration est
effectuée sur deux contraintes de consolidation : 100kPa et 400kPa. Le tableau ci-dessous représente
les paramètres utilisés.

Tableau 40 : Paramètres de calibration du modèle PM4Sillt– Essai monotone consolidé non


drainé

Selon (Boulanger R.W, Selon l’étalonnage Selon l’étalonnage


Paramètres
2018) (σ’c=100kPa) (σ’c=400kPa)
Su,cs,eq (MPa) 0.21 0.22 0.32
G0 345 1355 1355
hp0 1.0 3 25
nG 1.0 0.0809 0.0809
h0 0.5 0.25 0.22

196
e0 - 0.96 0.98
λ 0.18 0.129 0.129
Φcv’ 33 33 33
nbwet 0.8 0.015 0.32
nbdry 0.8 0.8 0.8
nd 0.3 0.3 0.3
Ad0 0.8 0.8 0.8
ru, max 0.75 0.78 0.59
Zmax 20 20 20
Cz 0.25 50 50
cε 3 1.3 1.3
CGD 4 3 3
υ0 0.35 0.5 0.5

D’après la Figure 145Figure 143, nous observons que les paramètres de Boulanger surestime les
résultats de la pressions interstitielles. La même chose pour les paramètres choisis. Pour la
courbe q-εa, les résultats numériques calent plus en mois les résultats expérimentaux.

Figure 145 : a) Comparaison des résultats monotones non drainés numériques et expérimentaux de
la courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa
à droite - σ’c=100kPa

Sur la Figure 143, les paramètres de boulanger sous-estiment la contrainte déviatorique et


les pressions interstitielles. Toutefois, les paramètres obtenus calent mieux aux résultats de
la courbe q-εa. Les pressions interstitielles sont surestimées pour les paramètres de calage
de la 3ème étape.

197
Figure 146 : a) Comparaison des résultats monotone non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à
droite - σ’c=400kPa
Calibrations et validations des résultats triaxiaux cyclique. La calibration est effectuée sur une
contrainte de consolidation de 100kpa pour une contrainte imposée (1%). Le tableau ci-dessous
résume les paramètres utilisés.
Tableau 41 : Paramètres de calibration du modèle PM4Sillt– Essai monotone consolidé non
drainé

Selon (Boulanger R.W,


Paramètres Selon l’étalonnage
2018)

Su,cs,eq (MPa) 0.21 0.22

G0 345 1355

hp0 1.0 0.0809

nG 1.0 0.0809

h0 0.5 0.025

e0 0.99 1.01

λ 0.18 0.129

Φcv’ 33 33

nbwet 0.8 0.04

nbdry 0.8 0.8

nd 0.3 0.3

Ad0 0.8 0.8

ru, max 0.75 0.75

Zmax 20 20

Cz 0.25 50

cε 3 1.3

CGD 4 3

υ0 0.35 0.35

198
La Figure 147 présente les résultats trouvés en utilisant les paramètres par défauts de
boulanger. Il n’y a pas de concordances entres ces résultats.

Figure 147 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à
droite - σ’c=100kPa – Paramètres de (Boulanger R.W, 2018)

Figure 148 : a) Comparaison des résultats cycliques non drainés numériques et expérimentaux de la
courbe q-εa à gauche b) Comparaison des résultats numériques et expérimentaux de la courbe Δu-εa à
droite - σ’c=100kPa -Paramètres de calages

Conclusion. Le modèle de PM4Silt est un modèle complexe à calibrer. Il prend en compte la


variation de la microstructure, de la pression interstitielle. Il a été développer sur des essais
de type DSS. Pour notre cas, nous avons utilisé l’appareil triaxial dynamique. Du point de vue
pratique, nous observons que ce modèle donne bon calage sur les essais monotones et
cycliques de la courbe (q-εa) en drainé et non drainé, un calage moyen de la courbe (εa-εv).
Toutefois les pressions interstitielles et l’amortissement sont largement surestimés. Le
module de cisaillement se dégrade plus rapidement que dans les essais expérimentaux. Le
modèle demande beaucoup de paramètres dans la plupart ne sont pas physiques donc
difficiles à calibrer. L’utilisation du modèle PM4Silt ne s’est pas avérée concluant pour le sol
étudié. Nous n’avons donc pas poursuivi son utilisation dans le cadre des modélisations
numériques de cette thèse.

199
Annexe 2 – Etude de sensibilité du modèle de Finn-Byrne

Une étude de sensibilité des paramètres du modèle Finn est réalisée. Les paramètres testés
sont : Densité (Dr), la déformation de cisaillement de référence et le coefficient de poisson
(nu).La sensibilité a été réalisé sur un essai cyclique de 50 cycles avec déformation axiale
imposée. Le tableau ci-dessous présente les valeurs testées.
Tableau 42 : Paramètres de calibration du modèle Finn

Paramètres Min_ Moyenne_ Max_


E (MPa) 350
σ'c (kPa) 100
Densité (Dr) 48 68 88
Gamma_ref 0,15 0,10 0,05
ʋ 0,25 0,35 0,40

Les paramètres ont été testés sur deux résultats : contrainte déviatorique en fonction de la
déformation axiale et la pression inertielles en fonction d la déformation axiale.
a- Paramètre Dr
1- Contrainte déviatorique en fonction de la déformation

La Figure 149 représente les deux premiers cycles de la sollicitation sur la courbe contrainte
déviatorique en fonction de la déformation axiale. Sur les premiers cycles, la densité a un
impact moindre sur l’évolution de de contrainte déviatorique en fonction de la déformation
axiale. Sur les deux deniers cycles (48-50 cycles), la densité a un impact plus grand (Figure
150). Nous constatons que le matériau se comporte différemment entre le sol a densité 88%
et le sol avec 48 et 68%.

1-2 cycles

Figure 149 : Comparaison des résultats pour Dr=48, 68 et 88 sur la courbe q-εa sur les 2 premiers
cycles

200
48-50 cycles

Figure 150 : Comparaison des résultats pour Dr=48, 68 et 88 sur la courbe q-εa sur les 2 derniers cycles
2- Pressions interstitielles en fonction de la déformation

La Figure 151 représente les deux derniers cycles de la sollicitation sur la courbe pression
interstitielle en fonction de la déformation axiale. Les pressions inertielles sont plus
importantes pour une densité plus petite (48%). La valeur peut atteindre 480kPa.

48-50 cycles

Figure 151 : Comparaison des résultats pour Dr=48, 68 et 88 sur la courbe Δu-εa sur les 2 derniers
cycles

201
b- Paramètre γref

La Figure 152 et la Figure 153 représentent les γref des deux premiers et deux derniers cycles
respectivement de la sollicitation sur la courbe de la contrainte déviatorique en fonction de la
déformation axiale. Pour un γref plus grand, on obtient G/Gmax plus grand. Cependant, on
constate dans la courbe de la Figure 159, qu’à partir de γ=0.1, Le G/Gmax diminue en
augmentant γref. A partir de cette déformation de cisaillement le matériau change de
comportement, il se densifie (durcissement cyclique).
1- Contrainte déviatorique en fonction de la déformation

1-2 cycles

Figure 152 : Comparaison des résultats pour γref =0.05, 0.10 et 0.15 sur la courbe q-εa sur les 2
premiers cycles

48-50 cycles

Figure 153 : Comparaison des résultats pour γref =0.05, 0.10 et 0.15 sur la courbe q-εa sur les 2
derniers cycles

202
2- Pressions interstitielles en fonction de la déformation

La Figure 154 représente les deux derniers cycles de la sollicitation sur la courbe pression
interstitielle en fonction de la déformation axiale. Les pressions inertielles sont plus
importantes pour une distorsion de référence de 0.15. La valeur maximale de Δu atteint
230kPa. L’écart de pression interstitielle entre le γref minimal et γref maximal étudié est
d’environ 150kPa.

48-50 cycles

Figure 154 : Comparaison des résultats pour γref =0.05, 0.10 et 0.15 sur la courbe Δu-εa pour les 2
derniers cycles
c- Paramètre ʋ
1- Contrainte déviatorique en fonction de la déformation

La Figure 155.a représente le 1er cycle de la courbe déviatorique en fonction de la


déformation axiale. Pour ʋ=0,25, 0,35 et 0,40 les contraintes déviatoriques sont de 4,5,
5,4 et 3,9 MPa respectivement. Les cycles ont tendance à translater sur l’axe de déviateur
(direction compression) pour ʋ=0,25 (Figure 155.b). Or ʋ=0,35, les cycles translate sur l’axe
de déviateur en direction d’extension (Figure 155.b). Pour ʋ=0,40, les cycles se stabilise à
une contrainte déviatorique 50 kPa (Figure 155.b). La Figure 155.c représente les 50cycles
de l’essai cyclique à déformation constante de la courbe déviatorique en fonction de la
déformation axiale. Pour ʋ=0,25, la contrainte déviatorique atteint 500kPa. Pour ʋ= 0,35,
la contrainte déviatorique atteint -110kPa. Pour une valeur de ʋ= 0,40, Les cycles de la
courbe contrainte déviatorique en fonction de la déformation ont tendance à se stabiliser.

203
b)
a)

c)

Figure 155 : Comparaison des résultats pour ʋ =025, 0.35 et 0.40 sur la courbe q-εa a) 1er cycle b)
les dix premiers cycles et c) les 50 cycles
2- Pressions interstitielles en fonction de la déformation

La Figure 156 représente les 2 derniers cycles sur la courbe la courbe de pression
interstitielle en fonction de la déformation axiale. La pression interstitielle atteint 300kPa
pour un ʋ de 0.25 et 50kPa pour ʋ =0.4.

Figure 156 : Comparaison des résultats pour ʋ =0.25, 0.35 et 0.40 sur la courbe Δu-εa pour les 2
derniers cycles

Des calculs numériques de G/Gmax ont été réalisé pour différentes distorsions allant de 10-4 à
2.0 %. Pour différent paramètres Dr et distorsion de référence (γref), la dégradation de G/Gmax
est réalisé afin de choisir les paramètres qui caler aux mieux pour évaluer le comportement

204
de l’ouvrage sous sollicitations sismiques. Ces valeurs numériques ont été mis dans le même
graphique avec la courbe empirique obtenue avec l’équation d G/Gmax proposé dans cette
thèse.
Les Figure 158, Figure 159 et Figure 157 présentent les différents résultats obtenus avec le
modèle Finn pour différentes valeurs de Dr et γref.
Pour les différentes densités et γref =0,1 les résultats de G/Gmax calent avec les résultats
empiriques jusqu’à une déformation de cisaillement de 0.01%. A partir de cette valeur de
déformation de cisaillement, G/Gmax éteint des valeurs 7 fois plus grande que celles
empiriques. Au de delà de la déformation de cisaillement de 0,1%, le matériau se densifie et
donne des valeurs importantes de G (50 – 86 MPa).
Pour les différentes densités et γref =0.05 les résultats de G/Gmax calent mieux les résultats
empiriques sur le long de l’intervalle 10-4 – 2%. L’écart d’erreur varie selon la densité pour des
déformation de cisaillement moyennes. Pour une densité de 48%, G/Gmax éteint des valeurs 3
fois plus grande que celles empiriques. Pour une densité de 68%, G/G max éteint des ecart
d’erreur de 30%. Quant à une densité de 88%, G/Gmax éteint des valeurs 7 plus grande que
celles empiriques pour une déformation de cisaillement de 1%.
Pour les différentes densités et γref =0.15, les résultats de G/Gmax à des petites déformations
de cisaillement donnent des valeurs supérieures environ 40% à celles des résultats
empiriques. Pour des moyennes déformations, les valeurs numériques de G/Gmax peut
atteindre 6 fois les valeurs empiriques.
Les valeurs choisis pour modéliser le barrage sont Dr=68% et gamma_ref=0,05. Ces
paramètres calent mieux les résultats numériques avec les résultats empiriques . La Figure 124
représente les résultats de G/Gmax pour ces paramètres choisis.

Figure 157 : Courbes empirique et numérique de dégradation de G/Gmax pour différents paramètres de
Dr et γref

205
Figure 158 : Courbes empirique et numérique de dégradation de G/Gmax pour Dr = 48, 68 et 88% et
γref=0.05

Figure 159 : Courbes empirique et numérique de dégradation de G/Gmax pour Dr = 88% et γref=0.05 ,
0.10 et 0.15

206
Figure 160 : Calage des G/Gmax de la formule empirique proposée dans cette thèse et la formule Flac
sig3

207

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