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Une transposition est un cycle de longueur 2.

Nous noterons s = (i1 , i2 , . . . , im ) le cycle décrit dans la définition. Une transposition


ayant pour support {i, j} sera aussi notée τij (ce qui est cohérent avec la notation déjà
utilisée pour les éléments de S2 et S3 ).
Exemple : l’élément t ∈ S2 est une transposition, tout comme τ12 , τ13, τ23 ∈ S3 . Les 
1 2 3 4
éléments ρ1 , ρ2 ∈ S3 sont des 3-cycles. Par contre la permutation s =
 2 1 43
1 2 3 4 5 6 7
n’est pas un cycle. On peut vérifier que la permutation s0 = est
3 2 7 5 1 6 4
un cycle de longueur 5 et de support {1, 3, 7, 4, 5}, c’est-à-dire que s0 = (1, 3, 7, 4, 5).
THÉORÈME: Toute permutation se décompose de manière unique (à l’ordre près) en
produit de cycles dont les supports sont deux à deux disjoints.
Démonstration: On utilise une récurrence sur l’entier n, l’affirmation étant claire pour
n ≤ 3 (puisque toutes les permutations sont alors des cycles). Supposons donc l’énoncé
démontré pour les permutations de k éléments avec k < n et considérons s ∈ Sn . En regar-
dant la suite 1, s(1), s2 (1) . . . on voit qu’il existe un plus petit entier m ≥ 1 tel que sm (1) = 1
(on n’exclut pas que m = 1). Définissons l’ensemble I := {1, s(1), s2 (1) . . . , sm−1 (1)} et
le m-cycle r := (1, s(1), s2 (1) . . . , sm−1 (1)) ; alors la permutation t := sr−1 laisse fixe les
éléments de I et pour i ∈/ I on a t(i) = s(i). La restriction de t à J := {1, . . . , n}\I est donc
une permutation des éléments de J que nous notons s0 . Comme card(J) < n on sait (par
l’hypothèse de récurrence) que s0 = s01 . . . s0r avec s0i des cycles de J à supports disjoints.
Définissons si ∈ Sn par si (j) = s0i (j) si j ∈ J et si (j) = j si j ∈ / I ; on voit qu’alors on a
t = s1 . . . sr et par conséquent s = s1 . . . sr r. Ceci prouve l’existence de la décomposition
en cycles ; pour l’unicité on observe que le cycle r est uniquement déterminé par s et que
par hypothèse de récurrence s01 , . . . , s0r (et par conséquent s1 , . . . , sr ) sont uniques.
Voyons comment  on obtient en pratique  cette décomposition sur un exemple : Prenons
1 2 3 4 5 6 7
la permutation ρ = . On choisit un premier élément disons 1 et
3 6 7 5 1 2 4
on calcule ses images successives par ρ : on a ρ(1) = 3, ρ2 (1) = ρ(3) = 7, ρ3 (1) = ρ(7) =
4, ρ4 (1) = ρ(4) = 5 et ρ5 (1) = ρ(5) = 1 et on obtient ainsi un premier cycle s0 qui est le
5-cycle dans l’exemple précédant le théorème. On prend alors un autre élément qui n’est
pas dans le suppport de s0 , par exemple 2 et on recommence : ρ(2) = 6, ρ2 (2) = ρ(6) = 2.
on obtient ainsi la décomposition ρ = s0 τ26 .
Cette décomposition est très utile pour calculer l’ordre d’une permutation (si vous
n’avez jamais vu la notion de PPCM – plus petit commun multiple– consultez le chapitre
5) :
PROPOSITION: Soit s une permutation qui se décompose en le produit de r cycles
à supports disjoints de longueurs m1 , . . . , mr , alors l’ordre de la permutation s est égal au
PPCM(m1 , . . . , mr ).
Démonstration: Démontrons d’abord que si la permutation s est un m-cycle, elle a
pour ordre m : il suffit de le faire pour le cycle s = (1, 2, . . . , m). Or, si i > m on a s(i) = i et

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