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Groupe symétrique

1. Dé…nitions et propriétés.

1.1. Permutation: On appelle permutation d’un ensemble non vide X,


toute bijection de X sur X.

L’ensemble des permutations de X est noté SX ou S(X).

Si X = f1; :::; ng, SX est noté Sn .

1 : : n
Si 2 Sn , on notera parfois = .
(1) : : (n)
1 2 3 4 5 6 7
Par exemple, = représente la permutation de
6 2 7 3 5 1 4
l’ensemble f1; 2; :::; 7g dé…nie par: (1) = 6, (2) = 2, (3) = 7, (4) = 3,
(5) = 5, (6) = 1 et (7) = 4.

1.2. Structure. Muni de la composition (la loi ), SX est un groupe


appelé groupe symétrique. Son élément neutre est l’identité IdX , le symétrique
de 2 SX est la permutation réciproque 1 .

En particulier, Sn est un groupe, (non commutatif si n 3).

Le groupe Sn est …ni d’ordre (de cardinal) n!. Ainsi S3 est d’ordre 6, S4
est d’ordre 24 et S5 est d’ordre 120.

1.3. Notations et dé…nition: Pour ; 0 2 Sn , la permutation 0


est
notée tout simplement 0 . Si k 1, la permutation k désigne ::: (k
k 1 k
fois). Si k 1, =( ) .

Si 2 Sn , on note:
k
o( ) = minfk 1: = Idg,
appelé l’ordre de .

1
0
On a les propriétés suivantes, ; 2 Sn , k; l 2 Z,

i) k+l = k l ,
ii) ( k )l = kl ,
0
iii) = 0 =) ( 0 )k = k l ,
iv) k = Id () o( ) divise k.

1.4. Support. On appelle support d’une permutation 2 Sn , l’ensemble


noté et dé…ni comme suit:

supp( ) = fi 2 f1; :::; ng : (i) 6= ig

Remarquer que: supp( ) 6= ? () 6= Id.

Par exemple le support de la permutation précédente est supp( ) =


f1; 3; 4; 6; 7g.

0
1.5. Proposition: Soit , dans Sn . Alors:

supp( ) \ supp( 0 ) = ? =) 0
= 0

2. Permutations particulières:

2.1. Transposition: On dira qu’une permutation t 2 Sn est une transpo-


sition s’il existe i; j 2 f1; :::; ng, i 6= j, tel que:

(i) = j, (j) = i et (k) = k, 8k 2 f1; :::; ngnfi; jg

Une telle permutation est notée (i j) ou i;j . Remarquer que le support


de la transposition (i j) est la paire fi; jg.

Il est facile de voir que (i j) (i j) = Id donc la transposition (i j) est


d’ordre 2.

2.2. Cycle: Soit c 2 Sn . On dit que c est un cycle de longueur r (r 2)


(ou un r-cycle) s’il existe i1 ; :::; ir 2 f1; :::; ng, deux à deux distincts, tels que:

c(i1 ) = i2 ,:::,c(ir 1 ) = ir , c(ir ) = i1 et

c(j) = j, 8j 2 f1; :::; ngnfi1 ; :::; ir g

2
Un tel cycle est noté
c = (i1 i2 :::ir )

On a également

c = (i2 i3 :::; ir i1 ) = (i3 i4 :::; ir i1 i2 ) = :::

Notons que
supp(c) = fi1 ; :::; ir g
Noter également que
1
c = (ir ir 1 :::i1 )
En particulier, on a:
1
(i j k) = (k j i) = (i k j)

2.3. Proposition: L’ordre du r-cycle c = (i1 :::ir ) est r.

En particulier,
o(i j k) = 3
2.4. Le groupe S3 .

On a S3 = fId; t1 ; t2 ; t3 ; c1 ; c2 g, où

t1 = (1 2); t2 = (1 3); t3 = (2 3); c1 = (1 2 3); c2 = (1 3 2) = c1 1

Je compte sur vous pour établir ce qui suit:

t1 t2 = c2 ; t1 t3 = c1 ; t2 t3 = c2 ; t2 t1 = c1 ; t3 t1 = c2
t3 t2 = c1 ; t1 c1 = t3 ; t2 c1 = t1 ; t3 c1 = t2 ; c1 t1 = t2

c1 t2 = t3 ; c1 t3 = t1 ; c2 t1 = t3 ; c2 t2 = t1 ; c2 t3 = t2 :
3. Générateurs.

Dans ce paragraphe, nous présentons certaines familles génératrices du


groupe symétrique Sn .

3
3.1 Théorème: Toute permutation est un produit (composé) de trans-
positions.

Une décomposition d’un cycle en transpositions est immédiate comme


l’établit le résultat suivant:

3.2. Proposition. Soit c = (i1 :::ir ) un r-cycle, alors


c = (i1 i2 )(i2 i3 ):::(ir 1 ir )
En particulier, on a:
(i j k) = (i j)(j k) et (i j k l) = (i j)(j k)(k l)
Voici une nouvelle famille génératrice du groupe Sn .

3.3. Proposition: Soit i; j 2 distincts (i 6= 1, j 6= 1). Alors:


i) (i j) = (1 i)(1 j)(1 i),
ii) Sn est engendré par la famille f(1 i) : 2 i ng.

4. Un morphisme important.

Dans ce paragraphe, nous présentons la signature d’une permutation. Elle


donne naissance à un sous-groupe particulier de Sn ; c’est le groupe alterné An .

4.1. Inversion: On dit que le couple (k l) est une inversion de la permu-


tation 2 Sn si k < l et (k) > (l).

4.2. Exemple: Les inversions d’une transposition (i j), (i < j), sont les
(i; k)i<k j et (k; j)i<k<j . Leur nombre est 2(j i) 1. Remarquer que ce
nombre est impair.

4.3. Signature: On appelle signature d’une permutation 2 Sn le nombre


noté et dé…ni comme suit:
Y (j) (i)
"( ) =
1 i<j n
j i

Comme est une bijection de f1; :::; ng sur f1; :::; ng, on a "( ) 2 f 1; 1g.
Et il est clair que "( ) = ( 1)N ; où N est le nombre d’inversions de .

4
1 2 3 4
Par exemple, considérons la permutation = , on a:
4 3 1 2

(2) (1) (3) (1) (4) (1) (3) (2) (4) (2) (4) (3)
"( ) = : : : : :
2 1 3 1 4 1 3 2 4 2 4 3
3 4 1 4 2 4 1 3 2 3 2 1
= : : : : : = 1
2 1 3 1 4 1 3 2 4 2 4 3
4.4. Exercice: Retrouver "( ) à l’aide des inversions.

4.5. Parité: Une permutation 2 Sn est dite paire si "( ) = 1; elle est
dite impaire si "( ) = 1.

4.6. Théorème: L’application " est un homomorphisme du groupe Sn


vers le groupe multiplicatif f 1; 1g. On a "(Id) = 1 et "(t) = 1, pour toute
transposition t 2 Sn .

Le morphisme " est alors surjectif.

4.7. Groupe alterné: On note An = ker ", appelé groupe alterné. C’est
un sous-groupe de Sn d’ordre n!2 .
Comme famille génératrice du groupe An , nous avons:

4.8. Proposition: a) (i j)(j k) = (i j k),

b) (i j)(k l) = (i j k)(j k l),

c) Le groupe An est engendré par la famille des 3-cycles.

5. Décomposition en cycles disjoints.

Contrairement à la décomposition en transpositions, qui n’est pas néces-


sairement unique, la décomposition en cycles disjoints est unique; de plus,
elle permet d’obtenir l’ordre de la permutation.

5.1. Cycles disjoints: Deux cycles sont dits disjoints si leur support le
sont.

5
C’est le cas, par exemple, pour les cycles: c = (3 5 8) et d = (1 6 2 4).

5.2. Théorème fondamental: Toute permutation , autre que l’identité,


se décompose de façon unique, à l’ordre près, en produit de cycles deux à
deux disjoints.

Plus précisement, il existe r 1; unique, il existent c1 ; :::; cr , uniques (à


l’ordre près), des cycles deux à deux disjoints, tel que:

= c1 :::cr

De plus,
o( ) = ppmcfo(ci ) : 1 i rg
Preuve: Soit R la relation d’équivalence dé…nie sur l’ensemble f1; :::; ng
par:
iRj () 9m 2 N, j = m (i)
Notons i1 ; :::; ir les classes d’équivalence non réduites à un seul point.
Pour j 2 f1; :::; rg, notons:
m
kj = minfm 1: (ij ) = ij g

Alors
kj 1 kj
ij = fij ; (ij ); :::; (ij )g et (ij ) = ij
Considérons le cycle cj = (ij (ij )::: kj 1 (ij )), 1 j r. Ces cycles sont
deux à deux disjoints et, de plus, = c1 :::cr .

1 2 3 4 5 6 7 8 9
5.3. Exemples: i) Considérons la permutation = .
5 2 9 4 7 8 1 6 3
Avec les notations du théorème précédent, on a:

1 = f1; 5; 7g; 3 = f3; 9g; 6 = f6; 8g

Donc
= (1 5 7 )(3 9)(6 8)
De plus, o( ) = ppmc(3; 2; 2) = 6.

6
0 1 2 3 4 5 6 7
ii) De même, = = (1 7 2)(4 6 5), o( 0 ) =
7 1 3 6 4 5 2
ppmc(3; 3) = 3.

Exercices
1 2 3 4 5 6 7
Exercice 1 : On considère les permutations: =
7 1 3 6 4 5 2
0 1 2 3 4 5 6 7 0 0 1 0 1
et = . Déterminer , , et .
5 2 7 4 6 1 3
Exercice 2 : Soit n 1 et H = f 2 Sn : (n) = ng. Montrer que H est
un sous-groupe de Sn .

Exercice 3 : Soit c = (i1 :::ir ) un r-cycle.

Déterminer la signature du r-cycle c.

1 2 3 4 5 6 7 8 9
Exercice 4 : Décomposer la permutation =
7 6 3 1 9 2 4 8 5
en produit de cycles disjoints et en déduire "( ), o( ) et 2027 .

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