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Abstract
Jean Ng Pac~
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Adv iser: Professor Jean Terrasse /
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~~ny levels: the themes of his plays and poems; his dram'8-
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tic concepts, the semiotïc structure of his poems. We will .-
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~tudy of his theatre and poetry and a sernie analysis of
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T~BLE.::DES
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... MA::ERES .. /'
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DEUXIEME ARTIE: THEA TRE .............................
Chap 'tre 1: Les Thèmes ••••••••••••••••••••••••
Le ~hé9tre ~lfred Jarry •••••••••••
, . Chap'tre II:
Chap·tre III: Le T~é"âtre de la.CruButé~ ••••••••••
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ONCLUSION ............ ............ ................. .
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BIBLIOGRAPH lE .
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Intro,(j.à~,tion \
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Artaud appartient à
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cette classe , é c r\i v dont
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l',oeuvre n'est pas facilement saisissabl non-
c d n ale.
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1 s -e t
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Ces trois é1él!'ents sont' étroitement liés dan la
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pro_vient, au fond, de la maladi,e destructrice qui acéable ...
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i Artaud. (
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primitives.
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Son théa"tre et
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sa poésie manifestent une opposition constante 'entre le
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po s i tif t le né 9 a tif, le cor p set l' es prit, ~l e co f"\c r ete t
[', '
l'abstrait·, .
le bien et!), le mal,' l'obècurité et l'a lumière;
/'
'-)
\ fôrrt d'un tout que recherche 'Artaud: 0
t~ oppositions.
\
\ entre Or, les Plaint:s. d'Artaud
\\ . '," ,
oontre le 'monde 0 ccide l')tal .. e t - "contr, e sa p'Qr opre conditio n
, '
t '
rag~qu
1 sont" en ré~l'\'té, démenties 'par un
1 .
idéalisme qu~
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est
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base de;on ~euvre. - \
l' ~ualité ,se manifeste dàns les thèmes dial~ctiques c!~ cycle
p~~sie,
.
de '1' existence humaine 'qu'aborde, Artaud • Dani sa
1
, 1
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1
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( .
'festation du double au n'.Ïyeau des thè'mes let de- la structure
la ·'difficulté que
plus, loin,
sur Artaud. \
,~
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Vu l'a c 0 m~i1 e x i té e t l' am pIe ur des, es é cri t s " i lest é v ide m-
Il
ment impossible d'examiner à ,fond tout son ~euvre dans le
, . '\
Pou 'r c 0 mmen der,
1
hou s, s i tue r 0 nsI'
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0 eu v r e
,
d' Art a u d
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, .
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, ,
du thé~tre ·orj,.entaux, des concepts novateurs d'Alfred Jarr"y
.. • 1 1
Artaud croit que "si :le théttr e double la vie, ,la vie ~
'\.
"
double le v.rai thé~tre." Cette notion est, importante pour
( comPFéndre la dualité des
,
concepts
'
dramatiques et de ~a~
. " , 1
v'ision d~ monde d'ArtEtud. Cela étan't dlt,-.!nous procéderons
1 ~ f \
~ \
·à' une' ébude thématique des pièces montées p,aT lui et de
La poésie
li
d'Artaud e~prime aussi' un conflit\dans-
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,
1
!
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"
poème s est plus t1 verb al Il Que phys ique, nous proposons d'en
,1
faire une analyse sémique. Nous étud ierons Héliogabale,
Artaud le Momo,
A
· I."t et La Cultùre indienne.
C~-g~ En. appa-
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-"CO nt r e lui-meme
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contre 'son i m p u'i s S 8 nce .p h Ys i que et
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L'a e u v. r e diA r tau d ·e s t ,~ pIe in dia 11 u s ion s à l' 0 c cult e. , • f
la pr,éférence d'Artaud
,
pour 1 es
. culture s non-occid entaI es
li
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toutefois pas enfe~er dans lé dualisme. Car le( plus
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Pr am i è ra· P8 r t i e : Influences
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'/ 0" Ghapitre 1: Nietzsche
1i ,
Nietzs~e
,\
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l ~~ns La Naissance de 1a Trag examine
les ~pr-incipes propres à la tragéd,ie grecque lantique,
1 Les tentatives de
.
Socrate,
• 1
Euripide, Sophoc~e
1
O)~,tir 'nieR
11'1""
,,
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nom,,!er que quelques-uns) créent un théâtre où,seion le
.!
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socratisme
,
esthétique,
' 1- aisdnnab le. ,,1
Nietzsche
,
réagit
"pour
contF8
~tre
cette. tendance
beau,
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1
tout doit
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restrictive,
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/i, ,-nïe7rsongère, basée sur" la raison. fSar contre,' i.l vante la
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l , tragédie antique qui. incarne un é.pectacle intégral fondé
. 1# ' -1'h
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1 principalement ~r le dionysisme et le déj9'tlatnement 'du
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Let h é â t r e 0 cci den t al, par r a p p-o r tau thé 'ft' t r' e a rie n t al,
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l,' ~inmédi'ate certitude de ,l'intuition,
1
que l'évolution
p,r inc ipe~ en aPrparence ant ithé tique s ne sont pas touj 0';Jt"'s
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ou nécessai"rement,2 en ,~pposition; au contraire,' l'union des'
q ~ i' é r i 9 é e sen t r e l e s h 0 mm es e t. m~ me
1
eth 0 s t i l es 80 n t
/
'.
1
entre l'homme et la nature c'èdent et la r.éconciliation
, , a
" ,
lieu. 7 Pendant les m~ments d'exalta'tion dionysiaque" ,le
\
, sUJe
't , ensorcelé, perd tout~ conscience de lui-m~me. Ces
, /
eial tés dionysiaques manifestent -'Jn singulier 'dualisme
.\ des
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, émotions: "les douleurs éveilleot le plaisir tandis que la
. , .r t 1
joie arrache à' leur pO'itrine des. èris doùloureux. ,,8 Ces
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extèses dio~ysiaques se caractérisent par un l J
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~ / est l'acte ,libérateur de l'art grec. Dans le satyre, on
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de 1 a na t ure.... ,,13
' Il est l' homme vrai., devant qui
mensong~re 0 ..
14 , l. 'hQm,me.-e-st porté au' p'S-roxys!'le' de L ses
... 'J.
facultés s.ymboliques dans le dithyrambe di"onys-iaque. où
"
il faut exprimer en symboles l'~tre m~me de la
nature; un nouveau' monde de symboles est requi-s,
un symboLisme qui met en mouvement le c~rps tout
entier, non pas ,le symbolisme des lèvres, du
visage, de la paroèe, mais la danse totale •.•
Aussi les autres forces symboliques de..J.a musique,
'rythmique, dynamique, et harmonie [aj.c] , croissent
souda~n av~c i~pétuoSité.15
,
au c~ntre du thé~tr • Le spectateur, donc, y participerait
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1
Il l' 0 P. é'r a t i 0 n° ma g i que" qui aurait lie'u , I.e sc'ène. r 1
1
•
Nietzsche parle de la "métamorphose magique" )qui "est la
~ne
. 1 • ,,17
1
il se méfie. . Et le mythe de Prométhée qui, selon Nietzsche,
A
[ pose une antithèse pénible et irréconciliable, indique 'que
1
1
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"le bi.en le meilleur et le plus hsut qui
.crime
puisse échoir
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11 ~umanité, elle 'que par un dont ètle
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•
} doit. a~6umer les conséqueJ1cel'!, c'est-à-dire tout le- déluge
(
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d e d ou l eur e t d e,.c h ' .... ,,20o \
agrln
,..
On se demande si Artaud n' expr,~me pas' l a m~me chose
r ' ~ "
quand on lit spn Héliogabale ou l~anarchiste couronné. Son
i
héros., et. Héliogabale en esrt un oen vérité aux ye'ux °d' Artaud,
(
se moque cfe l'ordre s,ocial' en raillant ouvertement les
'institutions.
.J
*Alain' Vi"rmaux dans son livre Antonin Artaud 'et le thé'â'tre
remarque à l'égard de Dionysos: .
d~
~ 1
\
Virmaux a raison, mais il faut noter que Dionysos joue un
! rôle important quand. m€me dans l'idéologie d'Artaud en
tant qu'il représente ~a liberté absQ/lue (cf. t.B, p.145') •
•
1
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(
(concep'ts nÙlilistes) chez Artaud, est en ,réalité 1a- base
\
de la renaissance de l'~tre (concept positif).
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l'esse.nce de ~a , qui ne se comprend que
J1) Si elle est une msnifoe tation et ,une représent&-'
t ion s y mbol ,i que s t a t s d ion y s i ~ CI u es, une'
in c s r n a 1:" ion vis i b 1 e deI s m'u s i que, l ~ mon d e d e
e v e q u l, se dé gag e· d e''l" IV r es selon
r ,.. d 'y" S,l S que. 22
'
j !!!'.Q.!!.E.!. , l a c h 0 s e e n soi P s r r a p p 0 r t s u x
,
phénomènes.
23 «
1
(
1,+
.)
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c' Artaud, de m~me, croi t que la musique est l' esàence intime
l'~tre. Mais la véri~é est ~trop pénible et l' homme ~ne peut
1
(
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1
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1 •
. ...
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tragédie, cette relation se' t~itlÎ ainsi: "Dionysos
but)upr~me de la tr~gédie
"
, .
et de l'art en général se trouvant alors atteint." 27 " Pa~
\
cette nuance de signiflcation (l'oPPosition langage-langue), ~.
\1 ' 0 cci den t (1 a t r a g é die à par tir deS 0 ph 0 cIe, dé, cl are /1 '~
. 28 i
Nietzsche ) dci'nne tah~ d'ifTIportance à la parole et à
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~"--_.~~. '" ,.........-Jr"";,~_............
/,
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Et Nietzsche écrit:
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Au 1 i eu des e 'p rés e ter a v e c cet te am pl è u r qui
lui permet d'incarner un type éte,rnel, chaque
caractère, par l'artifice de nuances et de traits
a cc e s soi r eA, •• ,. te n d' à don n,e r une i mpre s s ion
d'individu~ité, tellement, ql:1e le spectateur
ne persoit plus la présence du mythe, mais la
pUlssante conformité à la nature et le talent
i~itatif ~e l'~rtiste.29
.'
1
,
,1 j
(1
conna~tre l~ liberté:
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/
(
,
.Lorsque vous lui atJrez fai t [à l' homme) un corps
sans orgar,lBs,/a.tors vous l'aurez delivré de tous
ses automati~mes/et rendu à sa véritable liberté:
forces libératrices.
30
mythe" ; et la tragédie.,
/e surréaliste. l'.
..
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,../
,
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~
1
pen' sée à uns ~ n t i men t deI i ber t é 0 r 9 i a que • • • Le
mythe. '•• protège de la musique touL en lui donnant
la liberté supr'S'me. La musique en revanche' ,pr~te 1
"
1
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Notes
~rriedrich
Nietzsche, La Naissance de la tragédie,
de' I ' 8 Ile m8 n d, par Geneviève Bianqui (Paris:
t r 8du i t
Gallimard, 1949(, pp.86-87. ~~
., 1
l
2 ' '
Nietz'Sche, p,.112.,
)
3
1.." 50n1;8g, p.67.
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4NietzBche, p.2I.
1
0: d . , p.24.
5,l,.l,
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1 1 . , p.30. ~ ,
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7'b'd
1 1 . , p.25. "
8'b'd
1 1 . , p.29. ,
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9'b'd
1 1 . , p.56.
1
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1 1 • r- p.32/.' i
l ,
1
11.l b'l d . , p.62.
t
~12'b'd
l l ., p.64. .,
.e?
-13 ibid ., p .. 57.
1
1 1
"
14'b'd
l l ,., p.5S.
\1
15'b'd
l l . , p.30.
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1 1 . , p.61- .' ,
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écrit:
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Le Thé~tl'e Alfred Jarry renonce à énumérer toutes,
les influences fragmentaires qu'il é pu' os~bir •• ".
pOUf'ne retenir, au point de v'ue de l'efficacité
recherchée dans le pays, que les exemples inèlis-
cutables fournis par les thé~tres chin'ois, nègre-
américain et soviétique. (t.2, 6Q)
oriental
1 (surtout le 'lb a l i ri ais) ,c omm e ma d è l e è
suivre.
1 Nous nous appe 1 er 'l es car actér i s-
tiques du thé§'tre oriental: balinais et
c: oriental,
"
il 'semble qu"Artaud
0
était plus familier avec le
. A
'des ancetr els éta,ient intégrés à la vie sociale et
\
A,
moral e ~ te cul te de la nature a marqué surtoy'f la pensée
(} '.
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et l t esthétique chinoises q'u i man i f est e n t une vi Ei,i
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l' e,n deux parties égales. Une partie est n'o ire, 'l'autre ;
l
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noir-blané ( s'o mb r e - c 1 8 i r ) ;
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né 9 a tif - p 0 s.i tif ; f é min in - /1
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•
Ma is l' harm'onie entr e 1 es . pr inc ipes e st recherché e. Ceci
l ,
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aussi à cel,le d'autres cultures ,ou religions, qu'elles
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, for me du
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cul te de 1 al n a t ure.
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Le zen, secte particulière
exp 1 i que que 1e zen f u 't car a c té ris é par Il sin g 1 e min d e d
t /
1
'se-détache du monde fini,
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1 •
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posi tien; al li tera tion ••• have been the ingredi ents for the
. ) 7 A cause
Asli a n pla y wri g h t ( c ' est no us qui sou 1 i 9 non s .:" ,
.
des particularités du langage oriental., il est possible.
)
~. --,~~.".
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1
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'j
"
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1
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1
cet aspect de,la langue. Mais à l'enoontre du thé+tre
oc cid e n t ~ l , l e t h é1t't r e 0 rien t al' ne ses e r t pas uni que men t de
,.
la parole comme mode-d'expression. Le dramaturg~ oriental
spectacle int-égral:
Bowers dans
- Japanese '
Theatre. 9 La' pantomime se distingue
\
(.
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fondamentale du ,
drame. Elle sert à mener l'intensité
(
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cHier l'~tre spirituel de l'homme avec l'Eternel, de m'ê'me ~
l
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music listened /ta; bath are only ta be seen and heard like
& 13
trees in a' wood." , La dahse orientale IS' intéress_~ au . "
~/.
perfectionnement de la forme: D
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fluidity is achieved through a more calculated re- . \
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1
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corps ,humain • Il se peut que les mouvements de la danse
.
soient subtil~ sans que l'expression et l'évocatiori de
plane
ties.,,15
of, emotional
fusion
spectato~
du
sensibili-
geste et de la
\
~ ~1~-que. , .
, ~ En Asie, le bruit est reconnu comme une dimension
\
rn.a'le du son. Par ex e mp le, dan sIe t h é~t r e no h du \
, -r
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do e s
[le siTenee]
no t e x i ste ,\W
exists
i t hou t
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(J
(
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--~-- - --~
silence from which it emerges and to which
l ' ,e s r i toc cid e n t aIs ' a f fol e, i n ace 0 u t, u mé qu' il est a~u x
the fo'rm, ,and for this the\ masks worn in the principal
i:
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roI es'" are a vit ale 0 n tri but 0 r yi-a c t 0 r • " 17
"
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~"
Uri des P1; 0 b l ème s d uJ"'k à DlIJ k i est l' Qp" P 0 s i t ion deI a
la scène mais elle est rompue exprès par une inter jection
délibérée de l'acteur,
, ramenant ainsi le spectateur à une
qui lui est propre. Lâ dlanse d'u ,kabuki est un artJfice qui
renie la "li t tér alitéJ' et l a réal i té: comme art, elle est
o
;-
pl,us suggestive que" ré'aliste. L'influence du drame noh sur
,
le drame kabuki ,se manifeste dans la supériori té du symbole
/
par rapport
0 ~ la représel)tation directe.
Il
remarque:
Ct
D
"
1
figurines inanimées.
,
t :/ Par son imitation .des gelste"s des marionnettes,,! le
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de 'môts, etc., de ces langues contribuaient à la totali té
du' spectacle.'
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1- " "". \' .. _._----_._._... _-~_. "
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..
sion symbolique. Scott ia décrit ainsi:
.<
: The danci,ng is characterized' by vigorous passages -~
of choreography punctuated by abr'upt but p,recise
pauses and timing of climaxes~to the music. A .
.,t
sudden tremulous shuddering o'f the shoulders
1
accompanied by swift eye movements. 22 i
/
il'
Cette danse exigs un maximum de contr~le dans l'écon~mie du
,
.1
.
, mouvel'!1ent et la précision du mouvement délicat qui e,n
1 Par con~re," ~it-ilt; "In Southeast Asla ••• content ia' con-
..
~ ,
\ "
veyed th~ough codes of music, cdance, and visuel producti0':l'
1 /
Q.
! 1
, ,
-- , )
. thé ft t r e •duS u d - est a s i a t i que a p pré cie don c l,e !3 p e c tac le
réalité.
, Il Y a en elles quelque ohose du cérémonial d'un
1
rite religieux, en ce sens qu'elles extirpent de l'~sprit
'.,
-..,
\
ell es se mbl ent nous rendre dl une mani ère phy sique \que 1 ques-
c Il
C
1. précision du langage verbal.
. ...
Dans le thé1ftre d'Artaud,j la parole, pr,ise comme un
C0 mme
matière,
les 9 est es,
le lang'age
les. mas que s ,
théitral aurait
e t,c •
plus de
Considéré
1
comme
signification
!!
~
1
"
p04r l'esprit parce que matière et esprit, co~cepts opppsés,
ilj
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J
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"
1 \
" Notes
"
lA. C. Scott, Th~ Theatre in Asia (New York:
Macmillan, 1972), p.12 • l ~,J ~ , ....
2Scott, p.175
1
, •
3'b'd
l ' 1 . ,' p.IB4.
«1
4'b'd
1 1 . , p.IB7.
-
5'b'd
1 1 . , p.IBB.
;
!
"
6'b'd
1 1 . , p.U 2. (
( 7'b'd
1 1 . , p.12.
8'b'd
1 1 . , p.14.
l
§
,.
Tuf~le,
9Faubion Bowers, Japanese Theatre (Tokyo:
1974), p.1B7.
Charles E. 1
i
1
i;
l
f l l
1t \
)
f " 13
Sco~t,
'
p.I5.
/"'t, "'",")
1
1~i~~.15.
Il:)-.;:'
- 1
4t
•\ \
- \
17 ibid ., p.ISS.
~8Bowers, p .185.
19'b'd
]. ]. ., p'.195.
1
20
Scott, p.194.
21
Bowers, p.199. 1
1
24 Sr andon, p •.143.
,
,1
t
!
i 1
1,
~1
,
1
i
t
f' 1
1
t
~ 1
..
1
1
Cette
"
i~age double est atteinte pa~ l'us~ge de~
lfIarionl;lettes'et l'imitation des marionnettes.'
\
Comme la
,~. ,
marionnette, le double, sitbt animé, lexiste en lui-m;me
C>
43
.?
spectateul's.
, i
le personnage d' Ubu qui m~no'polise la scène incarne ! ~
,-1
et de l'idéal \ des gens qui ont biên dîné. ,,4 La première
et les masques 1
(
4~
\-~
1
les images changent rapidement et le langage verbal e~t
~
,0
1
(
fixe, illustre l'impact universel
1
dont sont capables le"
'~
,
,
........ _-
,. geste et l'expression les plus simples. ,
i c
(
1.
" ,
~ J , l
.1
l
!
,~
~
~
,
/ ,~
~
~
----,--.~"
"
c
" \
Notes
• 1
.
The a t r e 0 f the Do u b le," in M, ode r n Dra ma, 1,6 ( 1 9 7 :3 ), 6 •
'
2
Alfred Jarry') "De l'inutilité du thét'tre au
théi'tre," in Tout Uou (Par'fs: "
librairie F~an%aise 'Générale,
1962-), p.142.
3
Jarry, p.143. ,
1
4 1
Jarry, "Questions de théttre," in Tout Ubu, P .153. J
~
7 " ~
1
Jarry, "l e ttr,es à lugné-Poe," in Tout'.Ubu, p .'132- 1
l
8SPing1er, p.S. l
l
(
1
9.~ b"l d" . ,
1
l ,
p .5. /
o '
1
l '
lOJarry, "De l'inutiLité du thé1Hre su théttre, Il
p.142. 1
1
l ,
syst ème. . "Osera' p lace avant l' act ion et au- dessus de tout:
~ !
J
(/
.' • 50·
( ---
- ,
/ \,
6
entrelacement des contraires, et de toutes, les contradic-
;
.. t.,i on 6 , de 6 gr 0 tes que s , des in con s é que n ces:
,
• ,t Oa'~a, c'est pe ut-€tre cela ma ie on ne 'pe ut jamais en 'être
,
,
).~
c er",t ain parc e que Tza r a av ou e que Oad a e st po ur 1 a "'con-
,/ ,
et pour l' affirmat~.on aussi. "B
~J tinuelle contradic'tion" ,Il
c'est
".
symbolisé par la transformation transparente~ Dada bouscule
la complaisance 1 du lecteur et du spectateur qui se
>r
1
G 1
co n.tle n·t en t deI' o'r 9 an i Bat ion soc i ale. Il met en' doute
1
la v é rit ~ 8C cep t é e par u n, pub 1 i c p a s,s i f ~ t i n c i t eau
1 ' exp r es si 0 n " ver bal e", " i 1 n' y a que 1 e b av a rd a g\e qui
\
·spontanéité
?
~adaïste,
0
parce qu'il ne respecte pas les !,
l
1 1
convenance s. Le s mots e xpr illJen t "1 e contr sire de ce que
l'organe qui les émet pense et "veut", parce que "la pensée
se fait danr la 'boucheo,,14 Selon 'Mat'thews dans Theatre in
\. '
irise ••• ; rideaux) •••,Verbal impro isation ia
encouraged by elimination of demands t t rational
sequence n-ormally imposes ~pon tl')e se tence •••
Where phonetiçs not .seman,tic's direct the verbal
game, ~re'ason haB no occasior! to prote~t at puzzle-
, 15
ment befor e th'e outcome.
\
\
\
- \
\
(.
pour son Thé'trtre de la Cruauté, thé'iitre qui ne fut jamais.
existe en m~me temps que le son, mais le contraire n'est pas , "
vrai. Le non-sens, alors, est préalable au' ~ens. Comme le
1
4
plu s à l' i'Tl tell i goe n ce - deI ' BU dite ur, mBis à' se a sen s, à. son
;tre entier qui vibre, se met en,réso~snce.,,16
/'
\
Ji
l ,
disan t:
, 1
Wheteas the' Dada 'dialogue of Tzara shocked b~ its
dis.1unctive nature, .by the anti-rational juxta-
position of worda, the language of surrealism
would aim at" seducing reason, at persuading the
imagination to surrender befo~e enticing images of
the marvelous.
17
1
Quoique certains cr itrques consta tent que le thé~tre J
d'Artaud doit beaucoup plus au mouvèr,.e}nt 'dada q'u\' aux autres
\
influences, i l faut compter le mouv~ment surréal'stè parmi
,
les élé~ents qui bnt contribué à la foimation de ce théttre,
lui
mtme,
\
à Jeah ~aulhan
1 "
écri te en
t
1924, dit:
(
,i
,
!
1
\ ,
--_._~--,--_.
--------~---~~---=:...\' .
, 1
, \ .
che r che d' une réa lit é me i Il e ure ; l a man i f est a t ion d.e
,
l'inconscil/lnt et .1a libération des instincts refoulés.
, r Il!!.ev e, q u ~• e ste
l .~, "o n t ln
. u e".. po r t e t r ace d' 0 r 9 an
" l s\ a t 10
. n • ,,19
absolue" .
1
(
En effet, Breton souligne qu'il. eei po~sible que le r~ve
" [ s'a r r 0 g'e r ] 1 e d roi t d 1 Y f air le des cou pur es. ,,2 3 Nadeau, en,
, \
déc r i van t la po é sie 5 ut' réa lis te, con s ta te:
1 26 ,f
\\
\
, l "
ete n f ait une " s y n t h' è sen e u v e et sol ide," déc l are '
humaine
f 1
• f
1i
1
c i mm e n s e dom a i n e- han té, " 3 2 c'est-à-dire l'~nconscien't.
. ~
surréalisme.
Les surréalistes cherchent la pierre philosopl")ale et
"
•
espèren t transfo rmer l'homme en ll cr éature de lumière.,,34
1
, \
- -, "'-....... ..--..~~ -, "",..~\>l.,/".~ "
,
\
\
\
tégration ,tot;ale
'
au préalable de la condition humaine
présente.,,37 Cette désintégration totaJ.e, cependant, ne
faut
- "s'Qnéantir pour redevenir,,39, parCe que, selon
o
60 "
..
... ,
\
\
et ,justes, plu~ l'image sera forte - plus elle aura de
\
.
pUlssance é mo t·Ive et de r é a l·té
1 po ét·lque. o
•••
,,42 Alors
'--,'<, .J f~-
la téchRique de la surPfise et de l'écartèlement de 1,\
;
j
l'image donne des- moyens q'accès à une autre réalité -
(
fJ
l'incons'cient. Ces procégés font partie des "hallucinations,
d i r i 9 é es." , t t, e n fin dei c 0 mpte, dan s son exp 1.0 rat i 01'1
, des dom a i ne s de, ' 1 ' i I l 0 g i q u'e , " les u r réa lis men' est pas
h a 1 "1 u c i n a toi r t; s, e n b r e f, i
l' env ers' . d u déc 0 r : log que • ,,4 4
affirme:
1
./
,"
1 \
1}
n~
1
m0 raI e • 11 4 7
"
con dit ion s" d' as e psi e Tou t r ev i e nt à .u , ,
'0,
, '
"
dit: /
"l'alchimie
1
du verbe"
• 0
Breton (avec les surréalistes) préconise
, ,
~ _'t""t DIU' 4 . . . . . -
r
i
1 ,
f
C
"0 ,.
1
i
1 arrivent par l'intermédiaire de l'éc'T.j.ture automatique et
Cepend-ânt'-;
, . l'Amour fou n'est qu'une conjecture de Breton
!
faite sur le théitre, selon Gloria Orenstein. En outre,
1
- ,~
constate-t-elle, Breton se méfiait du dédQublement des
1
acteurs., qui, apl'ès tout, n'étant que des -G'tres humains,
,1
n"étaient pas transformés par leurs dUes.
"
, ' 0 . Paradoxalement" i
!
thé'iltre) et la -pi~ce
,
jouée est periue par 1 t auditoire comme ...
'j
',-
1 _ \\
,
c
t r a uv e LeS 0 n 9 e 0 u Jeu de r'ê'v e s d e ~ tri n db erg, Les My st ère B
• 1
/
\
l
(
Cefte description d'un cauchemar reflète l'angoisse que le,
thé~tne doit créer dans le public. Le Thé~tre Alfred Jarry
'111usion des sehs ••• " (t.2, 35)-. Et Artaud soulig'he que
1
1 -'~le,' Thé~tre
~ ~ . Al Fred Jarry s' adr'e"Sse à tous - ceux qui ne
, .......
voient pas d.ans le théittre un but, mais un moyen, tous ceux
" que le signe ••• " (t".2, 34). Si nous BcceJ)tons cb pa1\B1lèle
Artaud fait
souffre us. " Dan s cet t e " Ad r'e s se' a u DB 1 aï -l am a" ,
t l'
\
1
à la "liberté transparente des im-e~, à' la libert'é de
l
l'esprit dans l'Esprit •• ·... (Ll, 340) que les surréalistes 1
,
l
préco'nisent.
r
1
Il
Ar taud remarque:
l ,
1
Je n f ai jamais conçu que le Surréal iame ••• p1Jt
s'a cc U p e r de 1 a réa 1 it é:••• Je ne v 0 i spa s li • • un ,',
"
..,
1 C 'l!l
------- - - __.J_
';
/
\ 1 !
(
Cependant, ses écrits su leT héil'tr e AH re d _~. rr ~ xp ri men t
y'
1 1î,
une systématisaÙon de ce chaos. Le ,Théfttre Al r.ed Jarry, j
veut réi n t rodui re un "sen's l', di t- il, - et "s ens" i mpli que Ide
\ 0
".
1
! -J
d\
1
, :
c s , a '1'~men t er •• ,•• ,,52 Aux !yeux
l'
des swrréalistes, Artaud
1
semble ~trer guidé 'par unef' volonté ,destructive mais para-
I
doxalement, il Xise à la icréati,on d'un nouveau langage et
\
.j
1
l.
l
"
, .'
/
".'
'-1' ,
-\
Notes
20'b'd
l l . , p.25.
25 Nadeau, p'.26.
1 29 .
1 \ B r e ton, :' Deux i ème Man i f e 8 t e dus li r réa 1 i s me," i n
Manifestes du'surréalisme, p.160. l
.t
J
30 F • Picabia cité par Na~eBu in Histoire ~u surréalisme,
p.34.
()
70
.
, '
32
. Carrouges, p. 58.
33
Carrouges, p .17.
35 ibid ., p.l65.'
,1
36Carrouges, p.100. 1
/ i:
37'b'd
l l ., p.?8.
/1 '/
f 40
Carrouges, p.l07.
i 4I ibid ., p.l33.
42
1
43
Carrouges, p.I08.
1! 44
j
Nadeau, p.SO. '
, .
l'
f
r
'f
!'
...h
t'
~
r
,
,~
,, 4BBreton cité par· Carrouges, p.164.
,
49 G • F. Orenstein, The Theater of the Marvelous:
Su"rrealism and' the Contemporary Stage (New York: New York
Univ. Press, 1975), ~.ll.
f
, 50 0 rens t:
eln, p.20.
1 , \
51.l b l'd ., p.21.
52
Breton, Entretiens, p.llO.
l'
\ 1
'\
l,
\~
/
, 1
72,
\
, ,
/
(
, /
c
\"
l ,
t
) 1
~'
1
, ,
\ \
o ,,'
,
/
\ o
,
/
, 1 •
,\
"--:Nous utilisons ce mot avec réserve à propos d'Artaud
puisqu'il, était tellement contre le texte écrit. Par
"dramaturge" nous ne désignons qu'un aspect de cet
nhomme-théitre" 1
1
,0
7~
, \
'.
\
t,
déjà la notion du double. du danger ~t de la peur méta-
~\
1a
Ce
réa c t ion s pp r
thé'9'tre s'adresse
0 pr i ée
à
à ces p e c tac 1 e
toute l'existence.
b 0 u Ir e ver' san t,.
A celle du
J
t
'spectateur et à celle des acteurs. Donc, si, d'un c1:rté, 1
les participants directs de ce théttre (acteurs, metteurs en
-
scène, etc.) créent une ambiance où toute l'existence du
,\ (t.2, 59) . l ,J
7~
, ..... (
1932:
'\
7b
\'
\ J
'\
'C The Dramatic Concepts of Antonin ~rtaud d'Eric 5el1in
est une étude importante qui classe. en deux catégories 'les
inflU'ences dramatiques
J..
s'exèrgant sur,' Artaud:
e "
l'ancienne l.
cul tu r e' me x i ca i n-e et le_ thé1ttre oriental,
~
ou "le drame Î
1
, !
\ ,
5ellin:
'1 Il " j ,
o
\
1 :
'''J
1
, '
, . .. 1
est symb'ol ique 'e t mét~phy sique. 1 ta dramati st rejec ted the
Il
.
';;et&physics 8n~ aest:hetics 6"fo actio~ for" those of thought, \
5
spi ,r i t a'n d, rh y t hm. Il A 11 é 9 a r d de api è ces mis e sen a c è ne
1
.,
r.
1,
'7fl ,
. ( J'
, ,
..
!
/
L -\ ..
(J
suivantes: l
1 1
.;
Naiasance: nature, pureté, peauté, bonté,
i
\ \. bonhe ur, 1 iber té
.,,
i 1
~
Vi,,': - JociéU, perv~r-sion, artifice, malheur,
\ , clSture
1 t.
'\
0' \ '"
'1
"
J____ _~'~__
(
,
La .I!Iaissance et la Vie sont en opposft ion directe, la
Vie étant la négation de tout ce que représente la Naissance ....
psychoio~iqUe
, /
!
du mot'), étant le néant, la non-existence, éta.t pur, absolu. l
1
.
La Vie donc Sê situe entre deux états purs et constitue j
une sorte de limbes, état èaractérisé par, l'abandon à
"
\
,,
.f
, .J 1
,1
, toutes' les perversités. La Vie qui se manifeste dans t
1 . ~
f les pièces prises ensemble ressemble
1
à· "l'Enfer\", tableau ,,"'
i .
1
!
!
de 'Jérome Bosc,!, dans lequel se déchatne, la laideur de
1, l'existenc"e humaine. Cette jleuxième étape dans le ~yc le
1i ~
de llexisten~e rep~éBente l'évolution inéluctable &e la
( )
80
- ....... ,iII1,
, '\
, .
"po s s ib le.
Et a t sin ter mé dia ire sen t r e l a " Vie" et la" Mor t ", i l 's
- !
la Vie et lk Mort.
1o
,
8\
"
Il é t r a n g ère à
1 l ' e s prit pur.'
. '
Lie s p rit ma1a der e v t-t les for mes
de la haine, du doute, de la méf iance, de la rancune, de la
1
l '
1
~ ,
o l '
, . ,,
l
\ 1
.,
Chapitre II: Le Thé~tre Alfred ~arry J
'S
1
f
r
Le thème de l'enfance est essentiel d~ns ,Les Mystères j
, l
et Viotor de ,Roger Vitrac. Les Mystères présentent
"
/
la caractérisent: l'innocence et la vulnérabilité
~ 1 Il' en~ant est ~on double en miniature, après tout -;, et" el~e _
vante plutSt la ressemblance entre l'enfant et elle que les
de la, né 9 lige nce. , 'Le dési r dei mater,ni té de Léa est .démenti
0'
\,
B~
l
l
1
l'
t
c par le refus de paternité de la part de Patrice. Le pur
j
'~
}
o
Led eu l,< i ème as p e ct deI' en f li n c'e r e pré sen té d à n s
deux autres. \
Cet e~ 'ant eet le 'père
, d'uh colonel de
!,
ne peut ~tre d'ord fil rationnel et le meurtre ,nè peut 1
,
1
1
~tre vu que comme ie résultat de l'i~it8tion spontanée,
de graves conséquences.
maternel ,quand, h,
\. .
l' eX'clamation: "Oh! ma chérie, que,vous
.
,
\
i
\
,',
B~
1
1
fan dEi men tau x du, d r am e. l un air eau m~m e d e gré, que Vic t 0 r
ou La Sonate. ..
Dans cette .,
pièc-e, le r~ve et"l'enfa'nce
l ' en t end em a nt. Victor es,t décrit comme "fou" par ses
J
réalÙé quotidienne.
l
Victor est supérieur aux adultes sur tous les plans.
- 1
o
. Il
1
1
intelligent", m~me à l'âge de n,euf ans, il bouleverse les
voud,rais p~~ mo~rir .•• n' est-ce pas,. on peut mourir à tout
\ . 1
"
"!
(1
. (
t.
tragédie. Fou, il appar t~ent à, une réal i té qui "est à l'a
ç 1
paix qu'il,~ésire.
1
Paradoxalement, bien qu'en dehors de la
\
dernier recours.
\
est le seul à ,comprendre la folie
l
"
1
d'Antoine, i l 'est le seul 'à reconnaît,re l'importance d' Ida
lucide. Ell e, r epré sente "l' ant i thèse profo nete et éterne Ile
Sans doute est -ce d' 1 d·a et de ls mor t qu'elle symbol ise.
~ 1
(
que: \
1
/
Oh
O Il
"
,t
1 Q
1
",,,J
".
gardant la. précocité enfantine. Les r'Ôl es enfan t- adu1 te
,1
signi~ie fu~ilité
!
! j
le dése'spo;r et la de leur ext,stence.
, . ,.
o
9, ...
/
r
\
() f,
, 1
"'1
"
1 C L'a~biance de futilitl qui imprègne cette pièce ~
i
1
'Y~e,ll~n
1
1
remarque: 1
- precocious brillià~ce.9
Donc, 11 énoncé
-
dl Artauii:
.
" Ici no u a som mes en pl e fn e
\
què 'ce sont les enfants qui détiennent le pouvoir.
"
-Oane cette pièc~, la lucidité qui caractérise l'enfance
" ,
, " et la folie les rapproohe de la mort, de la liberté
absolue~
.. . '
, "
(J-
I
'
/ 1
Andromaque est digne de pitié, en effet, parce que,"'Hector
Pyrrhus. ~ ~
Nous pouvons lH a b 1 r un Il! an a.l agi e v gue è nt r e \ /
j
l'adultère de Thérèse et .celui d'Andromaque. Etant donné
o
'{lI 93 '
,
1
1
•
, .
c f ai~V se noye r en échappan't BU personnage effr ayant,
~
.1\
1 d'a '
contrSle.
F --
\ '
Le mythe de l' inceste est aussi évoqu~ dans cette
\
L' imita"tl.on ,
pièce, comme virtualité, sinon comme réalité.
Î
!
des jeux amoureux des adul tes par Esther et Victor s~gère 1
l
•
la possibilité d'une l"e'lation incestueuse entre les deux
L
ce cas d' inc este v irtuel évoque la présence dës
.
' qui a~flige ce foyer; l'institution familiale bourgeoise est
1
détruite ainsi que d'sutres in~titutions: le mariage, et ce
dé ter min é par soi - ~~m e, par, l' in C-o n s cIe nt, p 8 rIa " volon té"
j
Jusqu'ici, nous avons examiné le thème de l'amour en 1,
conjonction avec le thème de l'enfance et surtout dans le
1
/ Dans les pièces mises en scène par Arta\Jd, l'amour se
l
~
1 1
mani~eate soli S ,t 0 u t e a "1 e a. for mes: ,comme ambU'I' pur et
"
chas.e nt re amants', comme dé sir sexue l no rmsl ou anormal
,·0 ."
1 _
c humani,té la plus
o
précise et la plus féconde.
(t.2, 40)
<
l f
n'arrivait jamais, mais .qui vous faisait croire
que la douceur existe ••• Le dernier cycle de
}.' enfer' doit avoir vue, ~ue dia-je vue, panorama
'
sur 1 e para d lS. 13
1 \
Mais le paradis désiré n'est pas réalisé par,l'amour.
IV
Bien que Le Songe atteste le désespoir et la futilité
\
de l'existence humaine malade, i l contient parfois queloques
,
promesses d'amélioration de la condition humaine. En fait,
1
(
portière qui
, \
sert de "conscience" à tout le monde - elle .
,
écoute les problèmes de tout le monde de. sorte que le joug
i
pardonne à son "amante" infidèle, Victoria.
l'
/
(
.. ~;,,~ ......_.,.-
' 0 - ••
,~
Irl
~ \(
\
-fi
J
7
.
C lait/e. L'Officier personn i fie cette immobi 1 i té spirituelle:
il enseignera en r8b~chant aux autres, jusqu'à sa mort, 'i
" 1 ~ 1 ~
ce qu' 0 n lui a li p P ris pen d a ~ tao n e n·f a n ce; i les' t. un !
l,
vie.
ob j ecU va ti0r' du 'r~v e, donne l' eap,o ir cl' un e réal ité . mo ins D
,1
pesante et adlnet la poss'ibilité de la guérison d'une société
, -
malade. 1\
,
Comme Le Songe, La Sonate des spectreé est une pièce
"
1 \
__ 4 __ ~ . . _~~ _ _ --- \~
.. ~~ ~ ,~ ! ~-G .,,-....\ .~)
.. . 1
\'
'/
'
\'"
l'
(
th en
tion
in the cook. "15
graduelle
.. La Sonate expose donc la décomposi-
100
1
-- --~--_
" -_;li.. . .
......... "'~I... < ••• ~".
1
[
i
'j
écrit:
f,,
1
·"v
o
l,
""1
1
v
10 (
\ ' ,
1
.. '
Notes
(
5Tonel1~, p.74.
6'b'd
l. 1 . , p.74.
,
'. 7 ibid ., p.69.
t
\
l~
1 8'b'd
l. 1 . , p.68.
.i
~ , ,
,,
1
f
!
9Sellin, p.70.
,
t 1 \
11August Strindberg, Préface, \ A Dream Play in Eight 1
i
Expressionist Plays par Arvid Pau1son, pp.339-3~O.
~ , "
12 Au gus teS tri n d b e'r 9 , LeS 0 n Q e 0 u Jeu d e r~v e s i n
T h étt r e, t. 5 ( Par i
s : L'A r che,, 1960), p • 62 • 1
1.3 . .
ibid., p.51.
14Sellin, p.67.
\\
15ib~d •. , p.68.
16Strindberg, A Dream ~lay,. p.343.
.)
l '.
\
\
102
/
..
.
Dans Les Cenei, pièce du Ihéitre de la Cruaut,é, l'amour
,
se manifeste encore plus corrompu que dans les autres
(
" .: ré j ouiss ant ouvertement de leur mort.
, ,!'
Il croit qu'il n'y.B
,-
(J '"
103
.1
• r
\ .
,
commis par Cenci est dbnc signif'icatif sur ~lusieurs plans':
socialés. ,,1
fo.1ie
e~cel~lence
et 1 a mort.
.. comprenant' les
\
L e s Ce n c i e s t
0\ ' J
.
caractéristiques de. l'action
lin d r am e a 0 1 air e par
êt.
-_.-r
-
41
de la révolte contre les dieux et contre tous les systèmes."
1 Lucrétia q_uand elle prot~ste: "Y a-t-il une loi qui com-
'c·,
101Ç
1
1
(
APr:ès av"oir été violé~, Béatrice, dl!li,rante," apprend
~;1- 1
\ . "J >',' L' é non c é de Béa tri c e Cc i té, c i - des sua) é ta b lit Il ne
'. 1 \,
t.-p r r"e S p 0 n dan cee n t e fol i e El t 1 a mo~:t, pu i a qu' e 11 e s
\ ..... _~/
"" ' fl
a'opp,Psent ici à rationnelle. La foI.J.e· est si tuée
\
y' ,
à mi-chemin ent la vie et la mort mais elle S"I approch~
~1
/~ '1'"
1
o r~ ,
.
0,
"'1 ' \
1 \105"
,:
1 •
. ,
1 C·,'"
t
En 'grand désarroi';' Béa'trice décrit "un r'ê've qui lui
"
revenait toutes les nuits p~nda,flt -13on enfance. uri monstre
. 1j
~r ~
de,. cave en cave dans son "aveug 1 ante, nudité". Elle a faim
to reality.2 .!
1 j
l
i
St r·i n db erg Bug 9 ère que l' a l t~ r n,a n cee nt r e l e r~v e . et la
1
1 réa lit é e s' t née e s sai r e pou r I ' h a r mon i e et l' é qui lib r e
,. ,
1
.. "f --~~_ ........- - ..... I--~ - - -
Î
1
1
f\
"
1
l
c plu s de dis ~ 'C t ion en t r ~ l e r~v e et la r pal i té; il n' y a
Q ""
, j
! ,
A.
ambiguë: "Tout meurt, parce qu~
le monde bruIe, incertain
1
, ....
entre le mal et le bien. Ni ,Dieu,
, ni l'homme,1 ni aucun pes
pouvoirs qui dominent ce que l'on appelle notr~ destin,
n'ont' ch'oisi entre le mal et le bien."' "Je meurs et je n'ai
pas choisi," déclare-t-elle Ct.4, 270). Le destin de
m'assurer q~e,
EIl e r.: "
qu' une e )( t ,e n 8 ion deI a vie,
, i n jus tic e .
sou mis e à 1 B m~m e
Que 1 est cel u i
là-bas, je ne retrouverai pas mon père./Cette
qui, pou r,r a
• •
idée rend 11!~ mort plus amère./Car j'ai peur qùe "la nrort .ne
m'9pp~enne/que j'ai fini par lui ~essembler" (t.4, 271). ta
c~uauté supr~me réside dans le fait q~e ce monde est en
1
o 1.
",
! ,
i
)
•
J
?
/
vérité circulaire et clos et qu'il nJa pas d'issue.-
1
Cette 'relation ambiguë entre la mort, et la vie e\t
des spect res d' Augu ste St r in dberg •. "' Artaud écrit que "toute.
.-
• 1
4C' 1 ~
la pièce e~t comme u~ monde fermé autour duquel la vie
) 1
m~me • en fa i t , l' a c c è s a u· n i r v ë n a
dieu.
colonisateurs et
'" Cependant, ce conflit, en
109
/
, ,
'. "",,,,---,,", ... ... ,
~
"
1
,
a •
1
c a p par en cep 0 1 i t i que , é con 0 mi que et soc i al, c '0 mpre n d u 1:1, ~
~
f
~
)
,
j •
~ . f
pr~blème p1us vaste qui est hor's de la réalit'é quotidienne 1
!
"
i n div i 'd u a 1 i 8 0
te. C ' est une lut t\e qui \ e mb ras s e et'
Ell e se dép loi ~ dans une ma r é-e des a n 9 e t 1 d.e v1i (, 1 en cee t
l ' ho mme est l a vic t i me in vol 0 n,t fi ire des for ces h i st 0 r i q ué s
et métaphysiques.
i
christianisme s'oppose PU paganisme; "la tyrannie anarchique
1
l
110
1
\ ,' \
"
[1
(
des colonisateurs" è l "la profonde harmonie ",orale des
d'autres. "
'il
t Sfl dis que l a ré" 0 lut ion 0 u 1a gue r r e n e Bon t que des
ll~
\
;
(]
Le scénario p' Artaud fait constamment allusion li la
, r
112
/
vie humaine, l
le spectateur doit nécessairement éprouver une
,
j
( )
1
1
-j
. /
.
Î
o
11"3
Notes
.,;
'Sellin, p.ll.
t
ï
.\
\,
l
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1
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"
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....
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1
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1
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,
1
\
•
o -
ll~'
-----~,-~~"".-
(,
Chapitre 1: Les Obsessions
de sa "carrière" ou ~
.
Is Yin de sa vie, ils manifestent les
\
exactement
\
pareils,
, mais quoiqu'ils varient, ils
1
sont au
constatation en étudiant b
un échantillonnage de textes
, \,
appartenant aux différentes époques de la carrière d'Artau~.
(
1
(
~,
î
i I l mOanifeste le désir d'Artaud d'un nouveau corps, d'un
/
1 ~(J
f
i
c'est-à-~ire une Butre personne, un.ttre parfait.
J v;,
Ces qua t r e ' po è me's mon t r e nJ une é vol u t ion dan s
1
i
1
\.
Q
.
\
o
"
, ,
"
11 ca r
.-
\
l "
G.~/ 1
Chapitre II: ~'Ombilic des limbes'et Le Pèse-nerfs !
, ,'(\:1
i' , .. #. f
,!
''',:- !
~':', .....-~",'
-- -J.
, LaC 0 r' r e s p 0 n dan c e a v e c J a cg u"es' R i vi ère qui p.r éc è de
déc rit ,i une t'm e ' ph Ys i 0 log i que me n t a t t e i nt e " ( t. l , 5-7 ) : Les
'"
\ ' écrits d'Artaud sont "le cri m~me"-3de la vieil et sont'faits
1'9
,
"
, .
dépendance, ne pe ù t don c ê'tr e sauvée que par la" recon-
f
De '~~~m e que i 1
cour t~ pièce. l'a Correspondanc'e se distingue, !
. ii ùc ...
~
d'une part, par l'analyse ll,1cide et pr;écise par Artal!Jd de t
son esprit,
f r a g men t é et
d'autre
fig é ,
part, par sa ,description
,
!
,(', ambivalence dans l'esprit d'Artaud. Ce reculEll.I, description
1
-:.
/ lZO
c dette citation, on
, ",
1
physique; elle
s'applique au corps et à l'organe
•
se x 'U el. De m~m e qu'A pas d'oeuvre détsché~ de
refuse le corps
, qui, se compose d'organes' (1' orgsn-isme)
,
(
1 par c e qu' i 1re pré sen te, pOli r Art au d , l a ,d i s p ers ion deI' tt l' e •
(
, 1
12 \
o
}
1
t
!
1
celle qui m'e dicte le sentiment de ma vie
physique. (t,.l, BI) l,
1
... peu à peu, la masse tOurna comme une nausée
limoneuse et pUissante, une espèce ,d'immense
i n f 1 u x des a n 9 v é?g é t ale t ton n a nt. • • E t t 0 u t
l'espace trembla Ji1tmme un sexe que le globe du
ciel ardent. s8ccage~ait. Et' quelque chose du bec
d'une colombe réelle troua là masse confuse des
états, 'toute· la pensée profonde à ce moment Se
stratifiait, .se résolvai t, devenait transparente
et réduite ... Le gel entier gagnait la clarté.
(LI, 63-64)
1 :
Cet embrouillement de fl'es,prit se ,traduit aussi par des ,
>
éléments contradictoires.' )
1'2~
, D~ns le poème "Avec moi dieu-le-Chien", cette évolution
[and] shapelessne~s."2
123 \~-
1
• r<
~ \
;,
~l
î
Al ~
j
12 ".
l.
1
l
1
1
l
'1
j
1
r i gue u r v i 0 l en t e qui est ité ces sai r\ e, à l a i i b é rat ion d e
1
~
1
;
l'~tre: "la décorporisation de la réalité, cette espèce de .\
.\
l
~I ~
Cf j
126
l'a mou r, té moi 9 n e des m~m e 5 i mage rie set lei t mot ive qui
uni gue men t dan sI' E s p rit, les\' i mage s mat é rie Il est elle 5
,Au fond, son- malheur est cft; , comme il l' expl ique. dans la
1210
\ ' , i
•
Dans Paul ,le s oise aux, )
la plainte c.ontre les mots et
les termes qui paralysent et figent l'~tre s'entend dans ce
j
cri:
'f
La séparation de l' espri't et de la matière met en cause
1
,.
!es problèmes de l'expression par les mots et 'la relation
\ l
Bex u el.
" Î
Qua n d Art a ~ d j u x t ~ ~o0 sel ' i mage
)
deI 0' exp r e s si 0 n
( , j
,
t e mp s qu' i l é v 0 que l e 'c o,r p set son ab j e c t ion • Durozoi
explique:
l'excrément. . •• "
'.•• dire l'excrément, ,symboliser la présence-
absence "du corps par l'excrément,' c'est, face à
l'aliénation généralisée du discours, affirmer que
Is racine' de l '1'tre est l a chair, Il dans le sens
sensible du mot " ..•• B
Selon Durozoi:
1
{~, • • • Ce qu' Art a u d r e che r che,~ c' e.s t la c e r ti t u de de
sa position propre.
9
\
,1 géné\ral, pu! squ' ils évoquent l'image d'une extér ioris ation
'1 d'une partie de l't'tre, représente aussi la "dispersion" de
l
1 l 't'tre.
i 0
Cf
.
~
i
l ' i n t é r le u r (v 0 ire, ver s I ' l!! - con s cie nt), par l' u n-ï té,
embrasse la liberté.
~
1
(
~\
( "
)
!"\ ,
i
t
c Naomi Greene constate qu~Artaud s'identifie plut'êH avec
t
l e my the d e Pao l 0 Ucee Il 0 qu' a v e c l ' ho mm e ru i - m~m e , par c e
q",
[)
131
\'.
,
,l "
j, \
, J
\l
•t c
t deI' a ct i f e t du"' pas s if, deI' e 8 p rit et de la rn a ti ère, du
~,
~-at:rtre cSté de tous les verres mentaux, ••• qui fait tous
ses efforts poLÎr penser autre part Que là ••• " CLI, 68)
\
poèmes èn prose ou des lettres qui décri~ent les rn~mes états
" 1
r (,
de secousse ou de fragmentation mentale déjà mani festes' , dans'
~
~
.
\:J:-..
comme une (d,écantation) "
\
à l' in,té r i e u r , ' .
,c,omme la dépoBBeB~ion de ma substance vitale,
'c"'Qmme la perte physique et essentielle
, , (je dieux dire perte du c~té de l'essence)
d'unosens (c'est nous qui soulignons) • . (t.l, 110)
fP "
.'
\ \-
'.
~ \
!
, ( " .
significafive. \
.... .
Je suis un ab~me comp~eL (c'est nous qui soulig-
nons). - (t.l, 104) 1
- 1
répéré ra minute Ae ses plus intimes, de ses plus ins9up~on- -' 1
1
l
n$bles glissements .•• [Il est] celui qui connatt les recoins"
o
- ) .133
• 1
1
/'\
G -If,'t,
limbes' et Le Pèse-nerfs.
, i
1
J \
fe
Î
1 dire les mots choisis arbitrairement pour exprimer) le
1
1
,r ~i son qu' i l a f f i r ln e :
son dyn ami sme, e xpr imer'ai t un lien direct entre la pensée
1
,,
• J
_lJ5
-J
.... _--~ ..
"' _"'--;-.~---
J' ,;"
• r
-........ -
\ ~
/
1
,
,
-j
La phrase "La Grille est un moment terrible pour
la sensibilité, la matière" sert de -"trait d'union entre
';> f i ,
(
,, un poème. en prose, un texte lyrique, qui traite de l'accès
\
~
\
!, tian" "
au monde. Dan s L,\' 0 m'b il i c e t LeP è a e - n e r fa, son
,
1
problème reste sien et apparatt sans solution. Dans
r
1 1
Héliogabale, il est celui d l'Héliogabale assassiné à cause
exp 1 ici te. '0 ans J u 9 e men t , Ar t.a u d pro jet te sr s con f1 i t s
.1
('
1
,1
,
Notes
j
,•,
l
J
lCostich, p.30.
2
Greene, p,.84.
'1 3'b'd
~ ~ ., p.84.
4'b'd
~ l . , p.84.
6Costich, p.30.
Ct 7 ibid ., p.27.
8 0 urozol,
' p .114. ,
9'b'd
1. l . , p.116.
1
1
c Chapitre III: Héliogabale ou l'Anarchiste couronné
, .,'~
1·
l'
..
, \
i
f avec les tabous sexuels 1
(inceste, compri-s) car~ctérise donc
"
1
t
cette époque. Aucune institution n'est respectée et l'ordre'
i
f·
1 social n'existe pas. En fait, l'anarchie, la ,révolte, et
~ 0
c \
140
1
"constate:
(
Tout grand mythe a un pied sur le "mal", c'est-à-
dire sur le désastre qui nous menace tous, •.• et
si un sursaut est nécessaire pour anéantir l~
désastre~ ~~'est avant tout au
thé'â'tre ,'qu'il appar-
tient de réaliser'••• le signe poétique et magique
du sursaut. (t.8, 256)
"
le rapport étroit entre cet ttre légendaire et le "mal"
qu'il embrasse avec orgueil. ; .
Héliogabale peut ~tre considéré comme un . demi-dieu i
1
·r,
141
\
,
,1
.,.f!:l"
1'l
·, t ""- '1
'J
r,
-c
(,
~
,.t
;
constate que:
castration:
! i
les combiner, de les fondre en un et de les fondre
~ A
dans' le male et par le male.
l'Initiateur. (t.7, 105) ,
A
Le male étant
1
l--a castration, étant la séparation ou l'élimination de
1
142
.'
,
.,
c' ide ,gard,er[ l'~tre intact en le privant de sa faculté de
J
(1
143
.'
\.
1 ---"->.
pratiqués dans les temples
,~J ' \
du dieu solaire i et Héliogabale
14 Lt
\
,,'"
.
l'époque d'Héli.,ogabale, ne con,viennent à son utopie. Il
( s', eh moque ouvertemen,t et les rejette '70mme des formes de 1
pouvoir périm,ées.
toutes les sociétés, est exposé ici avec les dét.ails les -
plus explicites. Ces t démonstrations sexuelles sont donc,
.
et symbolisent la libération de. l';tre par le moyen le plus
(
Î
, \
, /
1410 {;>
1
" 0
"" \
1 f .,
\
\.-' ) 1,
0
: ~
l
-'t
,
(~ •
122-124) . Enfin, i l pratique toutes les rormes d'activité
se(~uell; devant lé peuple et exige sa pâJr.ticipation.
, '
'L'anarchie d' Héliogabale ne v ise donc pas seulement à Sa
1
~ ".
des chatnes encombrantes qui emp~éhent l'individu de se
, "',
réaliser pleinement, c'est-à-dire de ~e réunir ~vec "le'
Gr and 'U n cos mi que ", • ','Une chose nommée. est une chose'
., .
comporteme'nt "bilzarre" étant caractéristiqu r des deux
,états. Qu'il soit fou ou rebelle, ses actions attestent
,,1
('
" '
f \
c ,
effet cathartique.
l'
• ' J
1 ;,
1
f
1,
G.
~
r Notes
l '
Virmaux, p.30.
2Sellin, pp.II-12.
3
Sontag, p.19.
5
Rose, p.255.
« , 1
1) ,
" 1
1
,î
,
\
l'
1
i\ ;) "
~. "
fi
/
\çy 1 I~'
. i
,\, .;:i'
()
0
-:
. i4-9
1'"
,,' - --_._---
, .
ment de dieu:
\
Cette émission est une longue protestation contre
l'érotisme foncier des choses', contre lequel tout
le monde en son 6ubcons~ient veut réagir et contre
- l'arbitraire social, politique elt ecclésiastique
(religieux), donc ritualiste de la loi. (t.13,
134) 1
1 -------~ .. ' 1
Le' message fbD-G-i-êf~de cette émission est la décadence. 1
1
!
du monde occidental moderne et di to~t ce qui caractérise
150
\ -
,\,
1 termes, ç' est l'étape préparato ire au retour à 'une 'ex istence
1
'\'J,
~ antérieure" idéale oCl l'~tre est llibéré de toutes, les
11
contraintes.
1
La cul ture tarehumeranne incarne l'utopie que l' homme
15\
I"
(
mangeant le Peyotl à m~me le sol
pendant qu'il natt •••• (t.13, 74)
\
Dans cette c'ulture naturelle, tout est en r~PP,ort étroit
avec le cosmos: la\ nai8san~e,
,
la vie et 1 a m0 r t.
.
--1 ci,
dana ce pays.
f .
Tandis que le pays des Tarahumafas sert de point de
152'
Il
(
des s61dats). Dans une soçiété où le progrès a tant
existence stagnante
~
qui engendre les pires maladies. Le
1
que chnse ••• la présence/de [sa] douleur/de corps ••• " \(t.13,
choses/qui existaient/ou 1
n "existaient pas/en face deI
Rêligion sont niées par Artaud. Dieu n'est pas 'un 'S'tre; il
est "comme le vide qui avance avec toutes ses formes/dont la \ '
c - - -- - -~
que Dieu n'existe pas,
- - --~- -------
"le monde des démons", monde ·'inventé
\
1
(
supériorité sur les empires de la possibilité" (t.13, 107).
"1 :l
1
1
j
\ --------t
le monde moderne, c' e~t-à-dire le progrès', Artaud recherche l --------.
1
~
u~ mouvement en arrière q1ui remonte aux traditions primi-
~
~
tives. "Le thé1hre et fa danse du 'chant," dit-il, "sont le
\
thé'â"tre des révoltes furieuses/de la misère du corps 1
15"
, '1
, \
, l
.
'f
!
!
Quatrième Partie: ,Le 1engage des signes
1
()j
~
-.,-
,
_.-
:"..-
f /\ ,
'.
\
\
-
\
-..
1 1
'"
'"
i
\
"
d
()
157
y
- ----j ~*-~.-- ~
l"
", ...... 'Ir-~l\"J,I~
\
\ ..-
1
j
Chapitre 1: Théttre
. , J ;
1es m0 yen seo n cre t 6 que- 1 eth é ~t r e pou rra i tex p r i mer
! "
~ette réunion ~u théttr~ avec-l~s forces cosmkque~ eètl
,
atteinte par l~s cultures orientales et les cultur~8 prim~-
(
/
f]
Cruauté. Les langages et les tee hn ique s différents s'ont
,-
associés po ur produire un concept t héi't raI nouveau qui
s 0 ni thé ~tr e . LeI an gag eth é ~t raI d'A r tau d s e bas e sur
"à peu près j; importançe qu j',i l,s ont dans les r~ves" (t. 4,
1 "
comme point de départ pour remo,nter vers la source qui l'a
provoqué. II2
159
\ -
..
Il proteste ... contre les le~ons que l'on 'tire-du
Thé at r e e t son Do u b 1 e et, h é 5 i t an t u n p~ u d' ab 0 rd,
affirme:
~ 8
"Je n'ai pasl dit que la Rarale, ce n,Oétait
rien, mais je n'ai pas voulù a'jouter une dent
à la bouche masturbatoire de l'homme; j'·ai
di t que le thé'â'tre n'était pas 1 imité à la
parole ... j'ai ajouté le corps à la parole •••
je n'ai pas voulu seulement ajouter le corps-
!_la_~!~~l~. Je cherche !~~~l!_de_l!
parole, la raison de la parole, et au-gelà -~e
la g~sticulBtion ••• je chercher' .un mythe
''.
thé S'tr a u x e t e st h é t i que a . se caractérise ai NS i : "poésie l
160
\'
/ '
,
i
J. r ",
i ( q,. .
1, ph ys i que
.,
est cap a q1 e
"
(
. d' ex t é rio r i se r '1 e s idées abstraites,
diTectement
I~ \
i .l'o~ganisme.
~"""
i
qui est dynamique et obJectif, a son origine dans le
.
soùffle • Es sen t i e 1 à l' a ct e u r 'tl u thé tt r e d' Art a ud, i les t
•
1
( 1
\.
L/
, .....
un exemple de "l'éta~ inutilisé par l'action." Primordial
Tendu rel~ché,.
/
.. !
l
!
()
161.
Cf \ 1
" ,1
c du mot:
"
le ton incantatoire et d'autres techniques de son
.'
présent, et futur.
.A r tau déc r i ,t :
. f
~
• >,
l'esprit" Ct.4, 73). Ces "perceptions les ~lus secrètes de
propre hum'anité dès 'lors qu'il est sur lIa scène. Il n'est
amoindrie.
" p 0 é sie dan Q- l' e spa ce. " Ce langage,des signes'va ttre
"-1 " ses po s,sib 11 ité s d' e~pansion hors des rn"ots, Ci e dév el oppe-
16lf
, '
c sur l a s en s i b i l i té, ,II c ~ est - à - di r e " les intonations 'et la
manièf~ d'alphabe±~"
Il écrit:
,1
- " ...
___ .. !"",I,",,._-_
_~_ .,._-_._- '_._1111'_._ _ _T_IoO___.....
... Il
~p---~ .,...-- ...
,
,:
1
•
(
physique." Avec 1e Thé-a-tre de.la Cruauté, i l veut "faire
affirme: (
l f
••• ce que ses hurlements nous' promettent,
s' articul ant sous les noms d' existence, de chair,
de vie, de t h é~t r e , de cru a uté, c ' est, a van t 1 a
folie et l'oeuvre, le sens d'un art qui ne donne
pas lieu à des oeuvrés, l'existence •.• d'une parole
qui est corps"d'un corps qui est un thé~tre, d'un
théâtre qui est un texte parce qu'il n'est plus
asservi à une, écriture plus ancienne que lui, à
quelqu'archi-text~ ou afchi-parole. 5
\
Le nouveau langage d'Artaud coincide avec l'exaltation
\ - ---------- ~-<
16'(,
J
!'
1 i
présente pa~ seul lI'Iais s' accompagne ~e brui ~age. L' édi teur i
1 1
des Oeuvres complètes nDte que: 1
t
,1
1
,)
Plusieurs instrumènts de musiqué avaient été mis 1
li sa disposition Id'~rtaud]: xylo'phone, t~mbours, \ ~
"
timbales, gongs, sur lesquels il improvi'sa la
1
i
,
\ ,
(
musiqùe dont i l accompagna ses chantonnements
scandés. Il enregistra aussi des cris de diverses
in te n s i tés et des pas s age s de ,g los sol al i es.
(Ll3, 323)
COpSl tra
\ !,,
ka fige aronda
, \
ka lakeou
t 0 cobbra
cobra je
ja futsa mata
DU serpent n~y en
A NA.... ( t.l}, 114)
l,
à - d ire q\u ' ils Il r e pré sen t e n t des i d é es, des a t t i t u des de'
.•. qui est derrière les Mythes" et ,nous perme\ "de retrouver
•
en nous ces énergies qui en Yin de compte c'réent l'or'dre.et
/
remarque Sollers:
,
~,.~------ -----""i"'------.-----
forces pures de l'univers, de ,la Création m'@me, enfin, de
de dis soc i a t ion ph ys i que e tan arc h i que dur ire '. " Par
"l'imprévu objectif", le Thé~tre- de la Cruauté serait
métaphysique.
( }
Le langage de la scène qui doit produire cette réaction
i
bouleversante est un langage "actif et anarchique, où les l '
)
une correspondance entre les ~tres humains et les forces (
...
naturelles, entre le monde intérieur psyc'hique et le monde
170 tl
de toute poésie, selon Artaud. Dans ce contextS', Artaud
\
\
• ".le vrai thé1tre parce guI il bouge et parce
~il se sert d'instruments vivants, continue à
agiter des ombres où n'a cessé de trébucher laI
vie.
" """
... Pour le théatre comme pour la culture, la
question reste de nommer et de diriger des ombres:
et le théttre, qui ne se fixe pas dans le langage
et dans les formes, détruit par le. fait les
fausses ombres, mais prépare la vbie à une autre
naissance d'ombres autour desquelles s'agrège le
vrai spectacle de la vie (c'est nous qui soulig-
nons). {t.4, 17-18)
pro f 0 n de al i men te jus qu'à Ile x t i n·c t ion ( c ' est no us qui
'('_: -~
1
i
171;
1
t
}
,
1
f.
!
l'~tr~ et en lui découvrant son abjection profonde, peut le
J
guérir. Le spectacle, "au lieu de viser à l'effel et au l
1
charme, sera pour l'esprit, un moyen de reconnaissance, de l
("
,l'opposé d'écrire et de produire tout simplement], d'entrer
\
dans lé se.ule réalité des signes où l'on est soi-m'ê'me un
signe, renversement qui va donner à sa vie (et à son'
de langage total.
17;<'
-r ................ _~~...
_ .....
___·._\
.. _ _ _ _ _ _ __
(
ment, pour expliquer le langage des signes et sa nouvelle
sert du l ang age des mots pour dénoncer l' {ne ff k ac.-Ï té et
<
--, (
j
1, ï
{
1,
-.
1 '-.i 1
l
J
1 ,
l ~
"<;)
r
ï "
'"
~
','
., ~-_.-
--- , -_. - -,
()
'-- .
!
\
IPhilippe Sollers, "La Pensée émet des signes," in
Tel Quel, No. 20 (hiver 1965), p.12.
1(. 6
Greene, p~171.
l
!
l
l' 7
Sollers, p.16.o'
t 8
ibid., p.I5. 1
,
"
(
.\
,
,
o
\ ,
, "
'" .
o
,, .
, "
. ' - 1 •
, ,
,
"
t
Noua cr'ôyons donc
, "t
qu" une analyse
';'
"
~émique
. de que.lqueé
oeuvres-échantillons' pourra éclairer le message fcthdamental
... 0 • ~
l '
"dei ~~rniers po~me~ d'Arta~d. Nous t~udieron8,1'op~osition
<> ' , --
Cl- 'g~it
_ ".1 di enne.
et la Cu It uren
'"
, i
.
;/,
J
l' ! ..
-/
o (
" 1
•
(
Héliogabale fut écrit dans les années trente et ne fait
\
év idemment pas partie, des' derniers poèmes d'Artaud. Cepen-
l- dualité,
l~existence
il soutient qU'i1 Y s,
humaine.
f
au fond, une unité dans
f
Ce po'ème se clu~~téri8e par une division nette dans s,a
1 structure sémique; déco~Jrant des paradigmes opposés. Il
il
\ '
,fait v,aloir l'isotopie de l'~rdre, C!U du monde latin, et
celle dU'~désordre, ou du monde d'Hél,iogab'ale, "l'anarchiste
.1
r.
Cl (JJ
.~ ~
• 1
.....
17 6/
~
~.
~
\
-~----f.----_---_---:.._-- 1 fi b ,.""Cm_ 1... ~
.j
i
j
(
l
1
1
1';
couronné" • Cependan t, une troisième isotop~e est sous- '''1
. l'
,
r
entendue: :le monde réféx:e,ntie,l du lecteur ou de l'époque i
,1t'f7
(
le mond\' Héliogabale, l'anarchie ou la séparation des
"
,<
'; lpr inc ipe s mul tipI es et oppo sés sont essent iellement réduc-
AU' i l v i se ,II ; u Ton d , à" l ' uni t é dan s ses propres actes ou
est lit t é-~a l e t s y mbol i que, à l' é 9 B rd deI B' hi é r arc hie, de
" 1
la sexualité, de la politique, de la religion. Ce mouvement '1
o 1> '
1·
l
1
j
Le sème "mouvemènt" fa~t pertie du sème plus c om-
i
"spatialité" et "temporalité" et témoigne du dynamisme d'un
\
son corps" impl ique un abandon de soi où toutes les dimen-
--____ L._-u~ ~
- -~- --.---------------
\
1
(
derrière", lequel évoque le $è,me "horizontalité" où l'avant' 1
j
, . , \ ,
1
180
.[
.: \.
,/
pa):' des femmes dans le Sénat parce qu'il croit que c'est
; [
f
t "masculinité" 'et de IIfémininité". Les caractéristiques de
.,
chaque sex e sont renversées dans,. l'isotopie
. 'du désordre.
1
,femmes se révèlent massives, bien constituées, viriles,
\,
agressives et ambitieuses. En fai,t, c'est' une société
20).
\ '
l'extr~me rigueur.
18:l.
f 0 n d, e Il e i n c a i.' n e 'u n cul te unit air e . Toùs les actes
d'Héliogabale sont doubles:
Ordre, Désordre
U'ni té, Anarchie ,;
Poésie, DisSonance
Rythme, Discordance
Granqeur, Puérilité
Générosi té, Cruauté. (t. 7, 127-128)
.•• die u uni t air e , é l i min a te ur," "1 e mon de d' en ha u t e\\ i
J'
le
l'
monde
incréé(~'--' ;le
d'en bBs.,,'.le
soleil,
\
lune, principe humide et féminin" (t.7,
visible~
p'r'incipe
.• 1'invisible,
igné,
le créé ...
principe ~~le,"
~-7-100).
"la' li ,
"
\
i
Le monde d' Héliogabal e rassemble toutes les contradic-
\
pas si f e t l' a c tif, 1 a mat i.è r e et l' es prit, les ace r doc e et
\
1
la r 0 y,a ut é t 1 e sac rée t lep r 0 fan t;, la gr and e ure t l 8
1
ho' ,
s'oppose le décha~nement de l'esprit, c'est-à-d~re'la
\/
"folie" et l'anarchie'. .
o
. 181+
"
c 1j
physiques et métaphysiques. Ce chevauchement des dimensions i,,
semble indiquer un eSp'a~e circulaire dans l~quel les
186
('
" 1
· _ - -.....~-_ _ _...
i·,....- - - - - - - - ; - : - - -,"" ._----_ . -.--- . -.~ .... - ~
(,
la cpndamnant comme avilie. Signalons qu~ dana Héliogabale,
\ \ \
Héliogabale est un texte ambigu en surface. Cependant,
à mes ure qu' 0 n i ' é t u die, l' am b i val e ri c e ,s 1 est o'm pee ton
avec 1 aque Il e i l peut s' identi fier, est 1 a réal i té 'du corfs,
\ \ \
réalité physique, do'uleureuse mais tangiblë. Cette contra-
,1
Paule Thévenin, "Le Retour d'Artaud le Mamo", poème qui ,t
fait partie du recueil Aitaud le M9mo est un po~.e concret
J
une langue,
l'
"
qui reconstruit le corps;
\
,.il a. dea organes:
du recue il, ainsi que d' autres poèmes comme Ci-gft et La,
o
18ft>
, Culture ind!enne, font allusion au corps et à S8 dég~adation
$
dans la sexualité.
!
i,, tions, Héliogabale se distingue du reste de la société.
,
, ,1 Ar taud dit qu' Hé\liog8b·al e est un insurgé et non pas un fou
<
0'
1
! ou un lIaliént",. ~8:i.S Héliogabale est en t:,éalité un aliéné.
... . ''', ..
, 0
1
c propre isotopie, une isotopie marquée par le désordre, un 1
des signes les plus représentatifs de ce désordre étant f
l'anarchie sexuelle qui comprend la promiscuité générale,
l'homosexualité et l'inceste. Dans Héliogabale, les
, r
- v
,. ,
qui aspire à la pureté du corps et à l'équilibre mental.
J'
Cet AJ:taud se dégagè de l'Artaud moribond et pourri. le f
! 1
comme,une "~ini~tr~ et
, "
crapu1eus~
Ji", _ •
magie." Les médecins'sont
~-
.. .'
1tg9 '"
r
<It
,
..
- - --- ------
,.
;
f C iaoler effectivement les "a1iénéa" du' freste du monde. Les
}
'. victimes, sont '''vidés 'de leur moi" et sont incapables de le
retrouver. L'électro-choc
des "moléculations' entra~ne
, \,
. ..,. , \
de, son ~tre, de sorte qu'il "ne remonte plus jamais de ses
.!
ténèbre s" ,. et que
. \
"la vie [bais'se] d'un cran" (t.12, 59).
i
,
-\
.~
essentielle \ à la vie -
1
.
lexème implique donc une destruction de lui-m'me par le
.
le souffle,
.
la resp,iration ..
••
Ce
!•
! ,)
patient après l'effet catalyseur de l'électre-choc. Ce qui
1
C'
~,..
l,' reste est un etre m'ort vivant, draÏ'né ,d'un "rtle" , voire' d~
la vie.
j
1
1
par c e qu' ils env 0 i e'n t l e a "a lié nés". à l' a sil e e t qu' ils
190
l'
.' ~
" ,
. i,
inclut le vie en pleine dégradation. A l'égard du ~orps, l
1
1
elle évoque un corps fait d'organes, un/corps matériel, qui
. ,
/~
1. l'T 1
• / 1)
1 . , 1/ 1
. ,
1
/ , 'L,
:'
de trou" qu'est le sexe. Ensuite, i l ya des trous "d''il'me,
"
limites, ~ans une non-dimension, un h6rs-lieu~
• ", / 1
"L'Exécration du père-mère" ni~ cause la distinction
, 1
plat ••. " (t.12, 45,). Cet énonc~ semble rappeler la di~-
(
19;2..
'.
'. \
\ \
. ' ,1
~
,,
,
1
inclut la non'-di,mensionnalité. \
!l1
s'éloigne volontairement de la ~oci~té, qui est pervertie
•
et dégradée, ainsi que de lui--m~me dont 'le corps et 1 ~ esprit
i l nie ia "fragmentation"
\
du corps. I l veut une' ex i stence '.
t/
intégrale, complète,. unie. Cela peut ,se réaliser seulement
~
que ,B a
~
,
pro g é nit ure, \.
.B8 uv e 9 a r dan t al 0 r s
() , '
, '
. \
'
,. ,'-'
\ .-
~
. ,
(- ;/
• "
\ <l
s '
( ::.
l'~inviolpbilité" et la pureté de sdn corps.
"
limi té! •.• 1' .heure appr oche Dt le puïjla t ier qu 1 on \d é féqua/
bénitie~s,/se\rendra
9
dans: 1e; poubelles baRtis'males ,des
'. ~
cernant la copul'ation.1. En effet, la vie est dégradée parce
b • 1
~\
!t Il l 8 bar b a que b i e n c rot t é e e ~ mir é e", ", les arc lé'!, " les
\
.
t
~
gommes syphilisées .d'une crasse", "ce qu'on a déféqué vous
.
A.,
~ ~ ,
'\
. ,f
défèque", , "syp~iliser/~ •• /lB verge : ~bcès/DANS LA RE'N IF LE
• DU' MUFLE DE LA/VOLONTE" (Artaud le M6'mo, t.l2)'. Au fond,
'C •
l
1
~
19 t,.,
\
)
1
~ il' .
'Ît •
" 1
\
, ' /
"
\ "
.
"
,
/
( \
, '
la ~exualité est' évoquie sous sa forme la plus ~bjecte: la
,,
prosti~ution. ,Le lexème "votre, sperme est bon ... /on surpaye , i
,
sqn renom"'dénote la répugnance d'Arta~d.
,\,
'\ mère d on t l' u n. ion s e x'\J ~ Il e e n g end r e. l' e n fan t • L'énoncé
\
que Père.
lè~rOdUit
, !
J
1 ,"homme f é,fll i t'li s é • " 1 Artaud ne veut pas ~tre d'une î
~
~ -- '1
~
""
~
("\, : l
i
, 196
f
j.
v,
\.
9'
, . f •
'. J.
, ,
'1
~
),
:rt
\11
. ;
/"'
1;
" ,\ J
~
o.
1-/'
?
\le.
C'
p
, ,
l a forme fonde et c'.ircul aire de l'oeuf.
[)
Ar.t a ud nec roi t "à
.JI minet") • Le corps fél}lin in, par contre, est ~le 1 ieu de la
,
te'n,tation et du mal qui séduisent l'homme vulnérable:
, \
/
••• à la fin le totem muré
crèvera le v~ntre de nattre ..
~ ...
". à tr avers la plsci'ne enflée
du sexe de la mère ouverte'
l
1
1
. par la clef de patron-minet (ct'est nous qui
soulignons),. (Ll2, 25) ~
1
L'état masculin est abject. Il est décri t 'comme ,un
,
i'1
é
"' ,Icorps.inemployable,/fait de viande et d-e sperme fou;"
i'
1
!. "son odeur calleuse d'atome,.Isa ro~omeijse odeur 'd'abject!
~! , r (' /,
;
. ~
!
,
,
, 19(0 . c,
..,,~
0\ ~
" ï
.....
"-
J ~I 1
"
'r (~
,. détritu~ •••• " Le corp(s' f,éminin étant le a'eu de la nais-
~
sançe. est d,'autant plus répugnant et doit 'ê'tre détruit.
..
lij
L
.'
libre de moi
sur mon cadavre
S'té ~
du v ide m€m e : ( Ci -, 91\, t. 12, l 00 )
\
lexème:
. de la t~te
un coup à dessécher ses os •••. (t.12,98)
o \' 1
i
1
1
1
1
1
l
d
{'
1
"
laire qui condamne tout à périr. ,Selon Artaud, la mort de
1
l'~tre est soit le résultat d'un agresseur (donc, quelqu\!
chose d' acU f) soit le' résul tat d'une blessure imposée par
so i-m~me (do~c, que l,que c hase de' pa~i f) .
Le sème. "aliénation" et 11opposition sémique'" "victj.me-
pot e n ti e l par ce' qu' e Il e s l,e " vic ti mis e nt" .' ElIe sn' 0 n t pas
• j.
"d'autre
1 \
boustifaille/pour vivre/que de bouffer/Artaud/
,f
l,
J
dl agresseurs irrationnels qui l'attaquent par instÎ)nct
~ testial.
r 1
\
\
1,
()
"'
\
\
,
\\,..,.
1'l
J
Le sème "empoisonnem'ent l1 se répète à trEWers le ·poème. l,i
le rappo-rt é~abli entre ,l'excrément et le sang (" ••• de la ( ,\
~
. . 1
fiente ·de moi mort/fut tiré/le !3ang/dont. se dore/toute vie 0'
.1,
usurpée/dehors" (t.12, 85) entra1ne l'empoisonnement de " l
, I;!J
rien de tel qu'une bonne omelette
fou r rée po i son, c yan ure, • c~ pre s ,
transmise par l' sir à son cadavre ..
pour désafticulero~ ~~~------------------------------
da'ns l'anathème de ses os
PENDUS SUR L'INTERNE
CADA5TR~. (t.1.2, '91)
,
, 1
l
.' (:
"
200
-- ...
1
, ,
L f
l'Artaud qui' n'a subi aucune sa f
1
naissançe. Un Artaud idéal. ')
,
Dans A rtaud le Mamo ainsi qlde dans Ci-g~t,
... • sèmes
l,es'
i
"exploitation" oet II sou f"france" ,p réd 0 min e nt. Pou,r se
.
dé f end ~ e ,A r t id doit, à son tour, ,attaquer 601 agresseur -
.
o
>
, la"
"
"J douleur mot;rice,/de'
"" ~
(. '
C.'
se'>tualité. Le sème "mouv~merit") renvoie à la dispersion ou à
~ ~ al i é ri'a t ion ~
î
i t
est une" réalité pdûr lui, Artaud s'exprime avec le. langage
1
qu corps. "
Là' sexualité .est peut-~tre la communication cO,J.'porelle b
,,
(
la plus i,ntense, et e~le r~présente pollr Artaud l'aspect 4 •
1. Par'adaxalement,
• a
1 la sensation de
•
cl'Sture et
"
d'emprisonnement' qu'il éprouve provient, de la dispersi!ln
1
! de l "~tre et· du mouvement. En a'rr~·t8nt .. lê mouvement ~et
r
Ct
20'2, , .
.. ,
M
1
, . '.-1 --'~" •. ~
/,
, .
If ", • ,
l' extérior isation des organe s, Ar taud compte ~arder l '-;tre ..
in t El ct.· ,L e c e r cIe r e pré ~ e nt e d a n.e l a for m'-' h a r mon i e u 8 e
i
parfaite qui en~loberait l'~tre. j
1
Dans Artaud le' M"ômo, Artaud écrit: ,1
\ ."', Qui
'. n'~nt jampis senti
12
que
la non-forme,
, . ,\
v;,.1", ~
le hors-lieu ~ o
l'assise enfin
'dans le non~hors,
r Ce lexème
~
r~ppelle l'ét~t d'aliénation d'Artaud.
. ~ càuse du
t ~ dédoublement de soi, .Artaud se trou,ye erre deux isotopies:
t
• celIie
, de la société, comme "l'~tre sobial" où il se sent
1
li
203
/
"
.r
,< ,
(:
une liberté absolue.
,
", Dans '-S dernier.s poèmes, Artaud dénonce tout ce qui
les
'. institution's,
'II •
..
contre le statu quo, contre l'ordre social, voire contre la
rapport
d eux
à
i sot ô pf e s a ,n ta g 0 'n i ste s
non
dé fin i s sen t
l'.invers~.
par
La
\
, 1
m'ème situa t ipn "~'-t~'vaut dans, Hél io gab ale, Dt.! l' i so to pie de
~
. mais ne coincide avec aucun. ,En effet, SB, poésie offre
l
des i~dices dispersés d'une
,
signification générale. Ces
" ,
204- \
--~ . . . .--.._.__.....ii'_....._ _ _ _ _ _ _ _ _, f 1.
e •
, 1 1
J
Notes' ~
1 \
Virmaux, p.95.
.!
.ZD urozo~,
• pp.196-197 •
.' l
3 Be t ti n a Kn a pp, .:..A:..:.n~t;.;;o:.;"n~i:.ij.f!.:.....;.A.;.;;r:.,;t:..;a:..;u:..;d;:..:~...;M~a_n~o;;;.;...f. . .;. V.;;;.i.;;;.s.;;;.i.;;;.:n. :o (New
'York: . D. Lewis, 1969), p.1S7.
, \ "-
4Otto " Hahn, Portrait d'Antonin Artaud (Paris: Ed. ,du
Soleil· No~r, 1969), pp.IOI-I02.
Cl
'·1
"" ,
; 0
'r
, :
." l'
i
!
1 "
11
/ .. 1 "If"
\ . o i 1
f Conclusion
~.
/
. ",
(
'" Artaud vise,
!:
!
\,/
1
.,...-'--'
/
\\\
L'oeuvre
t~ute sa vie, et sa
:~
f'
, révolte iné..,vitable contre son assujettissement à un ordre
, , h
1
1 qui lui est extérieur et hor~ de sa portée. Du conf,lit
t
\
entre l'esprit et la mavère,~ de ,ses efforts frustrés pour
. 1
i
"
('1
-)1
) '.~
20lo
, J
(~
organher: ,'ses pensées en phrases c.Qh~rentes et i.ntégrales,
-, ,
l an gag e par 1 e que 1 i1 peu t s ' exp r i mer i n t é g r a.l e men t "
l '
l'aide 'du corps qu'ils se récitent et que c'est du corps
- 1
e~pl ique:
.
\
\.
.. Jo
-
'I
~!
J
,->-.
o ! \ , \
. .
,, Lorsque je récite un pôèflle,'cl:! n'~slt..pas-pour~tre"
applaudi mais pour,sentir 'des corps!'g'hommes et de
f e mmes ,0 j e fi i s des cor p s , . t rem b 1er e t v ire r à
l"unisson du mien., (t.'.9, 190) :,
o
0' e st aussi un lang age de 'po ;~é'~ un, i v ;e; ~ell e, c apab l e
~
du souffle, du cri que la souffrance arrache au 'corps; il
20~
!
\
1f
() 1
, ...
o. "
•
"
, 1
, ,
o
" , ,;
,C ....
,
~ ,
l'auditeur à penser le pas ~ncore pensé que l'acteur à
impossible à répéter;
.
comme i l n'a pas de sens définitif,
,
" / - ,
de la représentation.~6
"
La scène, dit-il,
.
ne sera pas davantage une représentation si
représentation veut dire surface étalée d'un
'spectacle ,offert à des ~oyeurs. Mais elle sera,
en quelque sorte, représentation originaire, si
représent~tion àignifie aussi déploiement d'un
"
\ volume, d'fun miliê-t:J à plusie~ di"rri-ensions,
expérience prod.uctrice de son.:t propre .espa'be.
, \
<209, \
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., .
,,
(
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Espacement', ,c 1 est-oà-dire ~roduction d'un éspace
qu'aucune perole~ne saurait résumer ou~omprendre
••· •• le reto"ur il là représentation originaire
implique donc non seulement 'mais surtout' que le
théitre ou la vie cessent de "représenter" un
autre langage, cessent de se laisser d~ri~er d'un
7
autre art ••••
.- /
Le langage incompréhen~ib,le d'Artaud est donc le seul
\
qui existe déjà oOu deI ce qui est déjà dit. Le thème de la
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210
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langage des mots est pourri et doit ~tre détruit. SeloR Guy
Sc arpe t ta, "le ' théttre' est. ,•• 1' eapace p rov iso ire d'une
1
( nouvelle vie, le lieu d,u surgissement d'un nouvea'u sujet,
, l '~t'I'e.
2U
l
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c diffusion éventuell~. Le ~~rus "'-
bouleversant de soN 'oeuvre
seul/eme~nt
La vie
conn i t in té r leur,
d'Artaud se caractérise non
ma is par la sé para,tion d'avec 1 e monde.
par un
\
1
Lem O'n de d e 6 au t r e 6 est un 1"1 i eus t ab le, lin é air e , et
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. i n a c ces s i b 1 e • ,P arr a p p 0 r t li 1 u i, 1 ~ mon d e d' At tau d .e s t
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notr~ ~ropre .bagage' linguistiqiJe. Les idéea qu,' Artaud
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veut communiquer par son nouveau
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langage ne peuvent ttre 1
sonne11e d'Artaud.
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Notes
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IDurozo i, P .142.
3
Derrida, p.46.
40 uI'OZO~,
. . p. 198 •
5'b'd
~ l ., p.198.
70errida, pp.601-603. \
•
i
'
,8,l b'~ d ., pp.604-605. l
1
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9'b'd
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